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Après avoir passé 800 ans à enchanter les légendes japonaises, le tanuki, un type de raton-laveur endémique du pays connu pour ses prétendus pouvoirs de métamorphe, est devenu l’emblème de la lutte contre le dérèglement climatique.
Le projet Iris² est une sorte de couteau suisse du spatial. Une grande constellation de satellites de télécommunications capables de répondre aux besoins gouvernementaux comme à ceux du secteur privé. […] gérer les échanges ultraprotégés avec les ambassades, les liaisons d’urgence déployées en cas de catastrophes naturelles, ou la surveillance des frontières. Surtout, […] la constellation sera souveraine.
Ces différentes initiatives sont d’autant plus remarquables qu’elles s’inscrivent dans un contexte de quasi-disparition de l’Impôt sur la Fortune en Europe. En 2023, dans l’Union européenne, seule l’Espagne collecte encore un impôt sur la richesse, à partir d’un seuil de 700 000 euros et selon des taux qui varient selon les communautés autonomes.
Un an après son arrivée à la tête de l’Italie, le 25 octobre 2022, la première ministre n’a pas grand-chose à présenter au titre de son bilan. Le seul champ sur lequel la dirigeante postfasciste avance résolument, et dans une indifférence quasi totale, c’est celui de la mémoire collective : elle parachève la mise sur le même plan des bourreaux mussoliniens, et de leurs victimes…
Hundreds of Africans tasked with scouring platforms such as Facebook, TikTok and ChatGPT for graphic content have joined the continent’s first union for content moderators, but organisers said some fear losing their jobs if their membership is revealed.
La Cour suprême du Colorado juge que les policiers ont agi de bonne foi en demandant à Google une liste de personnes ayant recherché certains mots clés. La haute juridiction précise néanmoins que si des « problèmes dystopiques apparaissent, elle pourrait prendre des mesures ».
En échouant à protéger les Israéliens, le Premier ministre a failli à sa mission la plus essentielle. Son refus de reconnaître la moindre responsabilité signe sa faillite morale.[…] cet homme que l’on savait déjà corrompu, menteur, prêt à brader la démocratie israélienne pour se maintenir au pouvoir, se révèle être aussi un pleutre.
Une vidéo diffusée par Tsahal évoque l’élimination de quatre assaillants du Hamas lors d’un combat. Les images suggèrent que les hommes abattus auraient été exécutés alors qu’ils se rendaient.
Face à l’horreur des bombardements israéliens sur les civils de Gaza, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du Maghreb et du proche Orient dans la nuit du 17 au 18 octobre.
La manifestation a été organisée à l’appel du mouvement Jewish Voice for Peace (Voix juive pour la paix), les militants portant des t-shirts barrés de l’inscription « Pas en notre nom ».
Vous avez apprécié l’accusation d’«islamo-gauchisme» ? Vous avez aimé celle d’«éco-terrorisme» ? Alors vous allez adorer l’islamo-gaucho-éco-terrorisme ! Une nouvelle appellation qui vient de sortir. […] «Quiconque s’identifie à GretaThunberg de quelque façon que ce soit est un soutien du terrorisme».
The most common reasons women, especially tenured women, reported for leaving academia were harsh workplace climates, which can include dysfunctional leadership, harassment, discrimination and feelings of not belonging. […] While previous research has suggested that women are more likely to leave academia in pursuit of better work-life balance, the new paper found that male faculty were about as likely to leave for this reason.
Les attaques de la «manosphère» envers les femmes et les personnes LGBT + explosent, alertent deux ONG dans un rapport sur les origines et l’expansion de la nébuleuse masculiniste. Une violence qui sape la santé mentale des victimes, les pousse à «l’autocensure» ou à quitter un espace virtuel «saturé de sexisme».
Le groupe pétrogazier français TotalEnergies a annoncé, mercredi 8 janvier, un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars (19,1 milliards d’euros) pour l’année 2022, en hausse de 28 % par rapport à 2021. Il s’agit du plus important bénéfice jamais réalisé par la major française et l’un des meilleurs de l’histoire du CAC 40.
En quête de nouveaux gisements d’uranium, la France entend exploiter une nouvelle mine en Mongolie. Mais les peuples nomades s’insurgent contre cette industrie très polluante.
Le géant de l’agroalimentaire breton Roullier exploite deux usines à Gabès dans le sud de la Tunisie. Il achète du phosphate à un complexe chimique qui détruit l’environnement à proximité.
Évoquant «la rédaction approximative» des consignes passées par Gérald Darmanin, le Conseil d’Etat affirme «qu’il appartient aux seuls préfets», «au cas par cas et sous le contrôle du juge administratif», «d’apprécier s’il y a lieu d’interdire une manifestation en fonction des risques de troubles à l’ordre public. Aucune interdiction ne peut être fondée uniquement sur [les consignes du ministre de l’Intérieur] ou sur le seul fait que la manifestation vise à soutenir la population palestinienne»
Marine Le Pen a été condamnée, vendredi 13 octobre, à 500 euros d’amende avec sursis pour diffamation envers la Cimade, après avoir accusé l’association d’aide aux migrants d’organiser « la filière d’immigration clandestine en provenance des Comores » à Mayotte
les chercheurs ont décidé de s’intéresser aux vignes car cette culture à l’avantage d’être pérenne, donc plus facile à localiser. Elle est aussi « soumise à un usage intensif des pesticides »
lorsqu’on arrête d’utiliser du glyphosate sur une parcelle, par exemple pour se convertir en agriculture biologique, les vers de terre finissent par revenir. Ils mettent du temps, parfois cinq, 10 ou 15 ans, mais ils reviennent.
Des manifestations pro-palestiniennes à ses propos sur Benzema, le ministre de l’Intérieur a donné l’impression de s’embourber, alors que la période exige du sang froid.
Ce mardi 17 octobre, l’Assemblée nationale a voté en faveur du très controversé projet de loi de régulation de l’espace numérique (SREN) dont le parcours parlementaire n’est pas encore terminé. En dépit des critiques des oppositions, décriant un texte aussi inutile qu’irrespectueux de certaines libertés, voire carrément fourre-tout, la loi a été adoptée à 360 voix pour et 77 contre (124 abstentions) sur 561 votant·es.
La Première ministre a une énième fois engagé sa responsabilité ce mercredi 18 octobre pour couper court aux débats sur la première partie du projet de loi de finances pour 2024.
Pour attirer l’instance dirigeante du foot mondial aujourd’hui installée en Suisse, la majorité propose un amendement au projet de loi de finances pour 2024 qui exonérerait les fédérations sportives internationales d’impôts.
Chaque année, des millions d’allocataires doivent des sommes faramineuses à la Caf ou à Pôle emploi, souvent en raison d’une erreur de l’organisme. Parfois à tort.
cet amendement vise « à suspendre les avantages fiscaux à tout organisme faisant appel à la générosité du public au titre des dons, versements et legs lorsque ceux-ci seraient condamnés pour certaines infractions pénales […] entre autres la diffamation, la provocation à la commission de délits, le fait d’occuper un terrain appartenant à autrui ou encore la dégradation de biens ».
Interdictions de manifestations, arrestations de militants, menaces de dissolution, saisine du procureur de la République pour « apologie du terrorisme »… Les mesures répressives et les prises de parole du gouvernement contre les soutiens à la cause palestinienne se multiplient ces derniers jours. Au point de faire peser une chape de plomb sur les structures et les militants opposés à la politique coloniale d’Israël, qui tentent de penser une issue pour la Palestine, au-delà de l’hystérisation du débat public.
Une secrétaire administrative du syndicat a aussi été interpellée tôt ce vendredi matin pour la même raison. Selon France 3, c’est un tract pro-palestinien diffusé le 10 octobre par la CGT locale, qui serait à l’origine de cette arrestation.
«Comme chaque année, les militants associatifs voulaient se rendre près de la plaque du 17 octobre pour jeter des fleurs dans la Seine en hommage aux Algériens tués par la police en 1961. Ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre qui ont bloqué l’accès au pont St-Michel.» Voir aussi « Le passé colonial est terrible et on ne peut même pas parler de nos morts » (politis.fr) Un policier demande à un monsieur d’ouvrir son sac. Il a un drapeau algérien. « Il faudra pas le sortir monsieur, c’est interdit », lui indique-t-il. Près de la plaque, une femme fait un live Facebook. Autour de ses épaules, un drapeau rouge vert blanc, de l’Algérie encore. « Je ne vois pas pourquoi ils nous interdisent de le porter, c’est inadmissible.[…] Regardez ils nous prennent pour des terroristes, alors que c’est une commémoration contre l’oubli » […] « J’ai de la famille sous la Seine […] J’ai connu ma grand-mère quand elle pleurait ses frères » […] « Nous n’aurions pas dû être ici, nous aurions dû être en face […] comme cela se fait depuis 1990. Le risque c’est que cette préfecture qui agit sous les ordres de Darmanin et de Jupiter transforme en normalité ce qui est une disposition d’exception. »
Le port ostensible d’un signe religieux à l’école ou le refus d’être reçu par un agent de sexe opposé dans un service public pourront être des motifs pour retirer un titre de séjour si le projet de loi « immigration » est adopté
Le ministre de l’Intérieur a adressé un télégramme aux préfets leur demandant d’«éloigner du territoire national tout ressortissant étranger représentant une menace». Des consignes qui ne semblent pas toutes conformes au droit.
Après l’attaque au couteau qui a tué un enseignant à Arras, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes demande à pouvoir expérimenter des logiciels de reconnaissance facile aux abords des lycées, notamment pour “identifier les personnes suivies pour radicalisation terroriste”.
« Ce qui m’est arrivé n’a aucun sens »« Ce qui m’a le plus choqué, c’est la vitesse à laquelle tout s’est passé »« Le juge était très dur. Et tout allait trop vite, beaucoup trop vite »« Cette procédure est devenue une usine à condamner et à enfermer, à l’issue d’audiences où l’examen des charges et de la personnalité des prévenus est trop souvent bâclé »
En 2017, un militant d’aide aux exilés à la frontière italienne est percuté par une voiture de police. L’agent est renvoyé devant le tribunal, mais ne comparaîtra jamais.
Le policer chevronné, en poste à la BAC au commissariat de Compiègne (Oise), a été condamné ce lundi par le tribunal de Senlis pour violences et menaces sur sa conjointe à 12 mois de prison avec sursis probatoire. Il a interdiction de porter ou détenir une arme pour une durée d’un an.
À les entendre, Hitler serait un influenceur comme un autre. […] « Le fait qu’il soit entre guillemets parti de rien et qu’il soit arrivé à marquer l’histoire. Au-delà du fait qu’il y ait pu avoir une guerre mondiale et les génocides, qu’il soit parvenu à remettre sur les rails son pays. » […] « Il a fait pas mal de choses à côté, il a eu un passage aux Beaux-Arts, il a défendu la cause animale, il peignait, il a fait la guerre de 14-18. »
l’extrême droite s’illustre aussi, depuis vendredi, via le cyberharcèlement d’une professeure de philosophie […] déjà menacée en 2022 pour avoir organisé une rencontre entre ses classes et des associations d’aide aux exilés.[…] l’enseignante s’est alarmée de l’importance prise par le collectif d’extrême droite Parents vigilants, à l’initiative du raid lancé contre elle.
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? De plus que tout ce qui a déjà été écrit ici ? Version courte : Après avoir lu un petit paquet d’articles, lu toutes les chroniques précédentes et assisté à une séance de ce procès du « 8/12 » ou de « l’ultra-gauche », je n’ai toujours pas bien compris ce qu’on leur reproche, à ces sept personnes.
Dans leurs vies, un trou noir a tout avalé et, quoi qu’il arrive, il ne rendra pas tout. Pour cette petite communauté de destins fracassés, la même césure, à la même date : le 8 décembre 2020, quand la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) procède à l’arrestation de sept de leurs enfants, présentés comme des militants d’« ultragauche »
Pendant l’examen du PLF 2024, la commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté un amendement sur le financement des organisations faisant appel à la générosité du public, rédigé par la FNSEA, repris par la droite, l’extrême droite et la majorité. Un amendement très inquiétant pour les libertés d’association et d’expression.
Mardi matin, des collectifs travailleurs sans-papiers soutenus par le syndicat de la CNT-SO ont lancé un mouvement de grève en occupant un futur site olympique. Ils dénoncent leurs conditions de travail, réclament des papiers pour tous et s’opposent fermement à la loi Darmanin.
Le 2 octobre dernier, le tribunal administratif de Poitiers a annulé, dans deux jugements, quinze projets de bassines en Charente et dans les Deux-Sèvres. Une nouvelle victoire pour les opposants à l’agrobusiness. Et ces derniers se mobilisent maintenant contre le projet de bassine de Priaires (Deux-Sèvres) où tous les ingrédients d’un scandale politico-financier sont réunis.
“les touristes peuvent choisir la vue mer ou sur la Bonne mère pour passer quelques jours à Marseille et nous nous n’avons plus (vue sur) rien, écrivent-ils. Rareté des logements, augmentation des loyers, accès de ceux qui restent aux plus fortunés, évacuation forcée parfois, peur de perdre son logement sinon. […] Combien de gens à la rue pour combien de meublés touristiques sans âme ?”
la majorité des maux qui minent Internet aujourd’hui est liée à la cupidité de Google, qui a transformé progressivement son moteur de recherche en un outil qui siphonne l’argent des utilisateurs et des annonceurs […] les résultats de recherche sont désormais truffés d’appâts à clics, incitant […] à cliquer sur davantage de publicités et à effectuer des achats en ligne.
Quand je me demande comment nous en sommes arrivés là, en dix ans à peine, la seule réponse qui me vient à l’esprit, c’est que nous avons peut-être cessé de considérer ceux qui venaient de l’autre côté de la frontière comme nos semblables. Comme s’ils n’avaient pas de nom, pas de visage, et comme s’ils ne faisaient plus vraiment partie de l’Humanité, en fait.
que vous en arriviez au point de ne plus rien entendre de ce qui se vit ailleurs et autrement, de nier une souffrance au prétexte d’en soigner une autre, cela ne contribue pas à pacifier. Cela revient à censurer, diviser, boucher l’horizon. Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien. Écoutez plutôt les dissidents israéliens qui, eux, entretiennent l’honneur. Ils sont nombreux à vous alerter, depuis Israël et les États-Unis.
Plus de 2 700 morts palestiniens en une semaine. Environ 1 000 enfants. Chaque jour qui passe invalide le bilan : demain sera pire. Alors que 86 % des Israéliens estiment que Netanyahu porte une écrasante responsabilité dans le drame, Macron chante la grâce des « opérations ciblées ». Darmanin envoie ses forces armées pour interdire toute manifestation pacifique en solidarité avec les victimes. Aux quatre coins du monde les rues se dressent contre le massacre ; en France on doit marcher en rang avec les massacreurs […] il faut lire la presse israélienne pour trouver des paroles justes. Et nous les saluons, cent fois, ces Israéliens debout contre leur régime suprémaciste. Le gouvernement français s’empresserait, s’il le pouvait, de dissoudre Haaretz.
« En traitant l’espace comme une ressource illimitée, l’humanité crée de sérieux problèmes de sécurité et de soutenabilité à long terme dans l’usage de l’orbite basse »
nous avons besoin de redéfinir complètement ce qu’est une politique énergétique […] le féminisme peut nous aider car il cherche à déconstruire ces rapports de pouvoir. Une approche féministe consiste à repenser l’énergie par le biais de la demande sociale en lien avec le quotidien des gens.
Compliqué d’écrire cette chronique avec l’actu du moment, déjà s’exprimer sur Palestine-Israël en règle générale c’est tenter un moonwalk bourré au milieu d’un champ de mines mais là en plus avec la contrainte de faire des blagues c’est moonwalk bourré au milieu d’un champ de mines de nuit !
Mais diable, qui en veut autant à Marie-Laure Piazza ? La magistrate a bien sa petite idée – doux euphémisme. Car le 26 septembre 2016, alors qu’elle préside un procès d’assises tendu à Bastia, elle croise dans une coursive du palais de justice un des avocats de la défense qui lui adresse, je cite, des clins d’œil appuyés, et des mouvements de langue sur ses lèvres en se grattant la braguette. Sous le choc, Marie-Laure Piazza établit un rapport, déclenche une enquête, l’avocat est sanctionné d’un rappel à la loi. Et quatre ans plus tard, l’avocat est devenu garde des Sceaux.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 16 octobre 2023
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Shocking spyware attacks have been attempted against civil society, journalists, politicians and academics in the European Union (EU), USA and Asia, according to a major new investigation by Amnesty International. Among the targets of Predator spyware are United Nations (UN) officials, a Senator and Congressman in the USA and even the Presidents of the European Parliament and Taiwan.
Les assureurs, représentés par la fédération Insurance Europe, « regrettent que la proposition de règlement établissant un Espace européen de données de santé (European Health Data Space, EHDS) leur interdise d’accéder aux données de santé », relève L’Usine digitale : « ils appellent la Commission européenne à revoir sa copie ».
Les autorités de l’archipel espagnol ont décidé ce mardi 10 octobre de suspendre les cours, de la maternelle jusqu’au lycée, après plusieurs évanouissements et coups de chaud.
The European Union’s executive wants to help invest in “cable projects of European interest” that would reduce its reliance on too few undersea internet connections and make it less vulnerable to sabotage
With the Federal Communications Commission preparing to reimpose net neutrality rules and common-carrier regulation on Internet service providers, the broadband industry is almost certain to sue the FCC once the decision is made.
La Californie vient de signer une nouvelle loi permettant aux internautes d’effacer toutes leurs données en ligne détenues par des « courtiers », ces entreprises spécialisées dans l’exploitation commerciale des informations personnelles.
Ce phénomène rare durant lequel la Lune passe devant le Soleil qui l’entoure alors d’un anneau lumineux, a été vu sur tout le continent américain samedi 14 octobre.
c’est dans des anneaux de pins en phase de fossilisation que l’on a retrouvé la preuve de cet événement extrême, en détectant une présence inhabituelle de carbone 14.
L’armée israélienne a affirmé avoir touché «des terroristes du Hamas et du Jihad islamique». De nombreux témoignages évoquent des victimes civiles et le ministère de la Santé palestinien fait état de 90 enfants tués.
L’ONU condamne fermement l’imposition d’un siège mettant en danger les populations civiles palestiniennes, tout en rappelant que les prises d’otages effectuées par le Hamas sont également contraires au droit international.
«Les Nations unies considèrent qu’il est impossible qu’un tel mouvement ait lieu sans conséquences humanitaires dévastatrices […] Les Nations unies appellent fermement à ce que tout ordre de ce type, s’il est confirmé, soit annulé afin d’éviter que ce qui est déjà une tragédie ne devienne une situation calamiteuse.»
Depuis des mois, en Israël, la société civile se dresse contre le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays. […] la contestation commençait à s’étendre, depuis plusieurs semaines, à la question palestinienne. Et des haut-gradés de l’armée, et des milliers de réservistes, se joignaient au mouvement, en des termes inimaginables il y a seulement quelques mois. Une possible révolution était en cours. Or ni l’Iran des Ayatollahs, ni le Hamas, ni le Hezbollah, ni la Syrie d’Assad, etc., ne veulent de révolution, du moins au sens où nous l’entendons. Ce qu’ils veulent, c’est que le conflit entre le monde arabo-musulman et Israël occupent toutes les forces et tous les esprits dans cette région du monde, pour qu’il n’y ait pas de révolution au sens où nous l’entendons, pour qu’il n’y ait que la contre-révolution.
Haaretz considère qu’il est celui qui, personnellement, a rendu cette situation possible : en désorganisant les services de sécurité, accusés d’être trop proches de l’opposition ; et en faisant entrer l’extrême droite dans son gouvernement, ce qui aurait contribué à aggraver les relations avec les Palestiniens.
The prize’s organizers cited the Israel-Hamas war as the reason for stepping back from an event honoring a novel about the 1949 murder of a Palestinian girl by Israeli soldiers.
France has issued a blanket ban on pro-Palestine rallies in the name of preempting potential antisemitism. In a witch-hunt atmosphere, all who refuse to give unconditional support for Israel’s looming invasion of Gaza are treated as “pro-terrorist.”
Israël a coupé les accès à l’eau, à l’énergie et à la nourriture à Gaza et ses 2 millions d’habitants. Ce mercredi, l’unique centrale électrique de la bande de Gaza a été arrêtée à 14 heures, faute de carburant. «Si la centrale électrique de Gaza cesse de fonctionner, tous les services humanitaires cesseront complètement dans la bande de Gaza, notamment les hôpitaux et les établissements de soins (…), les stations d’épuration» a expliqué le responsable de l’énergie. Ce siège est une condamnation à mort des malades, des handicapés, des enfants en bas âge et de toutes les personnes fragiles. Le droit d’Israël à se défendre.
Conçue et exécutée comme une opération militaire, l’attaque […] a été qualifiée d’attentat terroriste, à Paris comme à Tel-Aviv. Un parallèle avec le 11-Septembre et le Bataclan qui actualise une division raciale de la souffrance des corps, de la violence légitime et du droit à la résistance, selon que l’on soit ou non assimilé à l’Occident.
The Israeli government may have just declared war, but its war on Palestinians started over 75 years ago. Israeli apartheid and occupation — and United States complicity in that oppression — are the source of all this violence. Reality is shaped by when you start the clock.
Le gouvernement israélien est une entité mortifère, une puissance coloniale et impérialiste sans vergogne qui commet au quotidien, et ce, depuis 75 ans des crimes de guerre atroces. Qui tue, humilie et emprisonne arbitrairement enfants et civils dont le seul crime est d’oser être Palestinien. La nausée à chaque exaction du gouvernement, de son armée et de ses fanatiques. La rage et le deuil à chaque mort palestinienne. […] Maintenant, la nausée me prend à nouveau. L’assimilation d’une population entière, au sein de laquelle, lutte de classes, discriminations raciales, divergences politiques existent bel et bien comme dans chaque pays du monde, l’assimilation de cette population toute entière à son gouvernement, à son identité ethnique, est une pensée fasciste, délétère et meurtrière. C’est un discours d’extrême droite dégoulinant de haine et de bêtise. […] La tactique du Hamas est incompréhensible, ils se savent démunis face à la puissance militaire de l’État hébreu. La seule interprétation plausible à ce jour est que, à la veille de la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie-Saoudite, le Hamas, en désespoir de cause, lance une mission suicide, sachant pertinemment que la réponse sera d’une violence démesurée […] C’est cette violence qui permettra au Hamas de regagner des soutiens au sein du monde arabe et pourrait empêcher les accords entre Israël et L’Arabie-Saoudite d’advenir. C’est donc une attaque suicide, mais dont les suicidé·es sont les civil·es Gazaouis. […] La source de toute cette violence est le gouvernement israélien, n’oublions pas que le Hamas en est l’enfant monstrueux, leurs existences sont liées par le sang – et la destruction du père mettrait fin à l’existence du fils. Ces deux entités sont les ennemies du peuple palestiniens et de tous ceux qui souhaitent vivre. […] Mais j’en viens à penser que, peut-être, la racine du problème, et de toutes les violences qui ébranlent le monde, c’est la masculinité.
Claudia Goldin a fouillé dans les archives et recueilli plus de 200 ans de données sur les Etats-Unis, ce qui lui a permis de montrer comment et pourquoi les différences de revenus et de taux d’emploi entre les hommes et les femmes ont évolué au fil du temps Voir aussi Claudia Goldin, “Nobel” d’économie pour ses recherches sur les inégalités femmes – hommes (lesnouvellesnews.fr) Claudia Goldin est la 3eme femme de l’histoire sur 93 lauréats. à recevoir le “Prix Nobel” d’économie après l’Américaine Elinor Ostrom (2009) et la Franco-Américaine Esther Duflo (2019). Elle a été la première femme à diriger le département d’économie d’Harvard depuis sa création au XVIIe siècle.
L’incident a été abondamment relayé par les médias français. Mais peu ont rapporté la réponse de la jeune iranienne à la policière : « Est-ce que je te demande d’enlever ton foulard ? Pourquoi me demandes-tu d’en porter un ? » […] C’est en effet la seule réponse qui vaille, celle d’une femme libre qui refuse toutes les tyrannies, de quelque bord qu’elle soit […] La jeune fille de 16 ans est depuis dans le coma. Mais elle est autrement plus vivante que la mort qui gouverne aujourd’hui l’Iran ; autrement plus vivante, aussi, que les adeptes d’une laïcité française qui puise à la même source que la police des mœurs iranienne.
Elle était considérée comme l’une des plus grandes figures de la poésie américaine. L’autrice américaine Louise Glück, sacrée par le prix Nobel de littérature, est morte à 80 ans.
Across a half-century career, Ms. Glück wrote about childhood, family, loneliness and death, drawing inspiration from Shakespeare, William Blake, ancient mythology and her own life as a teacher, mother, sister and spouse. She received virtually all of America’s top literary honors, including a Pulitzer Prize for her 1993 collection “The Wild Iris,” and was awarded the Nobel Prize in 2020 “for her unmistakable poetic voice that with austere beauty makes individual existence universal.”
Le conseil « regrette que les données statistiques ne permettent pas de recenser clairement » le nombre de personnes « blessées ou tuées par les forces de l’ordre lors des manifestations ».
La plus haute juridiction administrative française, qui avait été saisie d’une action de groupe par six ONG, a reconnu ce mercredi 11 octobre l’existence de ces pratiques discriminatoires mais a estimé que la question dépasse son pouvoir dans le cadre de cette procédure.
Plus de soixante ans après le massacre perpétré par la police française à l’encontre des milliers d’algériennes et d’algériens qui manifestaient pacifiquement à Paris le 17 octobre 1961 contre le couvre-feu raciste qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque, les plaies de cette blessure sont encore largement ouvertes dans leur mémoire.
L’inflation sur les produits alimentaires est majoritairement nourrie par une hausse des profits des entreprises de l’agroalimentaire, alors que près d’une personne sur trois a du mal en France à se payer trois repas par jour.
Une première victoire historique après un long combat. La famille Grataloup a annoncé […] que le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides avait récemment retenu «la possibilité du lien de causalité entre la pathologie de l’enfant et l’exposition aux pesticides durant la période prénatale du fait de l’activité professionnelle de l’un ou des deux parents». […] Une indemnisation de l’ordre de 36 000 euros […] pour un enfant, Théo, né avec de graves malformations de l’œsophage et du larynx et ayant déjà subi 54 opérations chirurgicales.
Dans le Sud de la France, la montagne de Lure est devenue une cible privilégiée des industriels à la recherche d’espaces naturels pour développer de grandes installations photovoltaïques au sol. Des femmes sont en première ligne de la résistance.
Concrètement, le test grandeur nature envisagé reviendrait à abaisser la puissance disponible des compteurs résidentiels Linky à 3kVA (il est généralement de 6 kVA dans les foyers).
Le policier Jérôme Jimenez, porte-parole en Île-de-France du syndicat UNSA Police, est soupçonné de « violences sur conjointe » et « violences sur mineur de moins de 15 ans ».
L’actrice française Anouk Grinberg répond à la lettre ouverte de Gérard Depardieu publiée début octobre, dans laquelle il nie les faits dont il est accusé. Et ajoute son témoignage à ceux de 16 autres femmes, en dénonçant le «silence assourdissant» du milieu du cinéma. […] «Je n’ai pas été épargnée par ses agressions verbales», précise l’actrice, qui explique que «Blier et lui s’excitaient mutuellement pour humilier les femmes et en rire. L’équipe faisait allégeance, riait aussi pour plaire aux rois. À ce moment-là de ma vie, je n’avais alors pas d’autre choix que de rire avec la meute pour […] avoir une petite place»
Selon le projet de budget pour 2024, l’Etat versera 1,4 million d’euros au gérant de l’enceinte. Ce chiffre ne préjuge pas du montant des compensations à verser pour l’absence de matchs.
Rejet de l’article liminaire, adoption d’amendements contre l’avis du gouvernement… En attendant le 49.3, le gouvernement galère dans l’examen du budget 2024.
Alors que le parlement vient de voter la loi instaurant une obligation d’activités aux allocataires du RSA, plusieurs études montrent que les bénéficiaires perdent du pouvoir d’achat et vivent de plus en plus sous le seuil de pauvreté.
L’arrêté prévoit une interdiction pendant un mois, entre le 10 octobre et le 10 novembre, sur un secteur “délimité” des 10e et 19e arrondissements. Certaines associations d’aide aux plus démunis, qui envisagent d’attaquer cette décision, y voient la volonté de nettoyer la capitale avant les JO de Paris 2024.
Selon la Société française de néonatologie, le taux d’occupation des lits de réanimation réservés aux nouveaux-nés malades ou très vulnérables dépasse trop souvent les capacités des maternités.
Conçu il y a près de 30 ans, le projet de l’autoroute A69 est censé « désenclaver » le territoire du sud du Tarn. C’est en 2006, après des années de lobbying acharné, que Pierre Fabre, fondateur du groupe pharmaceutique du même nom et deuxième groupe dermo-cosmétique mondial, avait fini par convaincre le gouvernement français.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
Le pouvoir a été pris par surprise par cette crise des “gilets jaunes”. Après le 1ᵉʳ décembre 2018 – cette grande manifestation à Paris qui a très mal tourné – il y a une forme de panique au sommet du pouvoir. Christophe Castaner [alors ministre de l’Intérieur, NDLR] demande donc aux services de renseignement de commencer à cibler – c’est à dire surveiller – les manifestants et les leaders les plus violents. Il y a eu un certain nombre de réticences de la part de ces services, et particulièrement le Service central de renseignement territorial, l’héritier des RG, qui pensait que c’était aller sur un terrain de la surveillance politique qui est interdite depuis des années. Christophe Castaner me révèle qu’il a dû taper du poing sur la table pour que le Renseignement territorial mette en place ces surveillances. À partir de décembre, nous avons donc une flambée des demandes d’écoutes et de géolocalisation par les services de renseignement. Ces demandes sont transmises à la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement qui donne son aval quasi systématique. Il y avait donc, toutes les semaines, des dizaines, parfois des centaines de demandes. Et l’accord était donné de manière quasi-systématique, de manière à ce que les écoutes et la géolocalisation puissent intervenir dès le samedi matin, le fameux jour des rassemblements.
C’est au préfet de décider d’interdire ou non une manifestation. Chaque interdiction doit être décidée au cas par cas, sous le contrôle du juge qui vérifiera que les risques de troubles invoqués par le préfet sont avérés selon les circonstances de lieux et de temps.
Même les simples événements culturels, comme une pauvre exposition sur la Palestine à l’Institut du Monde Arabe, se voient être annulés. L’objectif est clair : pour justifier les massacres à venir, il faut déshumaniser les Palestiniens. Ils n’existent plus en tant que tels, ils sont tout entier “le Hamas”. […] Dans la continuité, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a interdit la venue de Mariam Abou Daqqa, militante féministe et docteure en philosophie, qui incarne donc une branche politique (de gauche) extrêmement éloignée du Hamas. Les Palestiniens ont juste le droit de mourir en silence, et la liberté d’expression est une farce en France. […] la macronie est allée encore plus loin que jamais en parlant même d’interdire et de dissoudre certains partis politiques d’opposition. […] La police judiciaire est ainsi saisie au sujet du Nouveau Parti Anticapitaliste pour “apologie” et “provocation aux actes terroristes”. Rendons nous compte : un parti politique d’opposition voit la police enquêter sur lui au prétexte d’une prise de position sur un sujet international. La menace de dissolution de partis politiques est quelque chose de gravissime. Aucun parti de gauche majeur n’a été dissous en France depuis 1939 (dans un contexte ultra-fascisant). Pourtant de nombreux partis de gauche ont tenu au cours de l’histoire française des positions beaucoup plus affirmées et dures sur l’anticolonialisme.
Quand la bonne société politique et médiatique est prise d’une pulsion totalitaire, il s’agit de tenir bon. Depuis l’attaque diligentée par le Hamas le 7 octobre dernier, les gens de justice sont, en France, sommés de la boucler. La grande presse israélienne offre encore matière à réfléchir ; la nôtre, à peine.
Des rassemblements de soutien à la Palestine se sont tenus ces derniers jours en France, malgré des interdictions systématiques. Symbole de cette détermination à exercer son droit d’expression, le rassemblement parisien de jeudi soir a été une véritable démonstration de force. Le gouvernement, mis en échec, répond par toujours plus de répression.
Les centaines de personnes qui se sont rassemblées à Paris en soutien aux Palestinien.nes affichaient des motivations politiques et anticoloniales, plutôt que religieuses.
Comme les villes de Rennes, Bordeaux, Paris, Grenoble et Lyon, la municipalité strasbourgeoise va déposer un recours pour alerter sur les « carences de l’État » vis à vis des sans-abris. Elle demande le remboursement des sommes avancées par la commune pour l’hébergement d’urgence.
À l’image des associations de «l’Affaire du siècle» qui dénonçaient «l’inaction climatique» de la France, les deux requérants s’adressent ici à l’Etat pour dénoncer ses «carences fautives» et son incapacité à éradiquer «les accidents, les incidents et les nuisances en marge» des pratiques de chasse.
Cette décision a été prise après qu’une utilisatrice de Facebook âgée de 48 ans, Samantha Liapes, a intenté une action collective contre Facebook en 2020. […] Liapes affirme avoir constaté que Facebook « discrimine les femmes et les personnes âgées » en les empêchant intentionnellement de voir certaines publicités relatives à l’assurance-vie.
« terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de sens. Et de causes. […] Il est vrai qu’ici nous naviguons en eaux vallsiennes où comprendre est contradictoire avec s’émouvoir, et vient nécessairement en diminution du sentiment d’horreur, donc en supplément de complaisance. L’empire de la bêtise, comme une marée noire, n’en finit plus de s’étendre. […] Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit – pour comprendre. Un peuple entier est martyrisé par une occupation, ça fait bientôt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque à les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. […] À chacune des abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons – à peine quelques rides à la surface de l’eau. Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques. […] Les moments de vérité recèlent toujours quelque avantage : nous savons désormais en quoi consiste le camp républicain. C’est le camp qui interdit le dissensus, qui interdit l’expression publique, qui interdit les manifestations, qui impose l’unanimité ou le silence, et qui fait menacer par ses nervis policiers tous ceux et toutes celles qui seraient tentés de continuer à faire de la politique autour de la question israélo-palestinienne. C’est le camp qui fait faire des signalements par des institutions universitaires à l’encontre de communiqués de syndicats étudiants, qui envisage tranquillement de poursuivre des organisations comme le NPA ou Révolution permanente […] C’est bien davantage qu’un spasme en fait. Par définition, un spasme finit par relaxer. Ici, ça cristallise : une phase précipite. Et pas n’importe laquelle : catalyse totalitaire.
les services publics sont peu démocratiques. Bien souvent, les usagers y sont totalement absents. On ne leur demande jamais leur avis – et quand c’est le cas, c’est toujours pour des choses insignifiantes, dans des formes dites participatives qui ne sont rien d’autres que consultatives.
« La manie adamique de nommer tout ce qui bouge a commencé, sans surprise, avec l’exploration coloniale. Toute personne ayant visité un jardin botanique ou zoologique le sait : la collection, la classification et l’analyse de la faune et de la flore du monde vont de pair avec les diverses formes d’expansion et d’initiative coloniale. » Comme Foucault l’a bien montré, je crois, dans Les Mots et les Choses, cette « manie adamique » a déteint sur l’ensemble du monde et a puissamment contribué à en justifier une certaine mise en ordre : « Les distinctions scientifiques entre les corps normaux et anormaux, poursuit Halberstam, ont ainsi soutenu le projet suprémaciste blanc qui essayait de faire se correspondre les différences de race, les différences de genre et les diverses formes de perversion sexuelles. »
Analysant avec rigueur plus de 175 extraits de films, la réalisatrice Nina Menkes montre qu’un sexisme systémique guide la représentation des femmes au cinéma. Le septième art, “langage commun de la culture du viol” ?
For the past week, I’ve been serializing the prologue of The Lost Cause, my solarpunk novel of a post-Green New Deal backlash that comes out on November 14 […] The occasion is a crowdfunding campaign for the audiobook – because Amazon won’t carry my audiobooks on Audible, I self-produce them and pre-sell them on Kickstarter.
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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Logiciel libre et anarchisme
Par sa volonté de décentralisation, le logiciel libre est présenté comme porteur de valeurs anarchistes, et parfois vilipendé par certaines institutions pour cela. Mais pour autant que les méthodes de travail puissent être reliées à des pratiques libertaires, voire revendiquées comme telles, peut-on réellement considérer qu’il en adopte toutes les valeurs, les ambitions et le message politique ?
Framatophe vous propose ici de retracer un peu la façon dont les mouvements du logiciel libre et des mouvements anarchistes se sont côtoyés au fil des ans et, surtout, comment ils pourraient mieux apprendre l’un de l’autre.
Logiciel libre et anarchisme
À travers le monde et à travers l’histoire, les mouvements anarchistes ont toujours subi la surveillance des communications. Interdiction des discours publics et rassemblements, arrestations d’imprimeurs, interceptions téléphoniques, surveillance numérique. Lorsque je parle ici de mouvements anarchistes, je désigne plutôt tous les mouvements qui contiennent des valeurs libertaires. Bien au-delà des anciennes luttes productivistes des mouvements ouvriers, anarcho-syndicalistes et autres, le fait est qu’aujourd’hui énormément de luttes solidaires et pour la justice sociale ont au moins un aspect anarchiste sans pour autant qu’elles soient issues de mouvements anarchistes « historiques ». Et lorsqu’en vertu de ce « déjà-là » anarchiste qui les imprègne les sociétés font valoir leurs libertés et leurs souhaits en se structurant en organes collectifs, les États et les organes capitalistes renforcent leurs capacités autoritaires dont l’un des aspects reconnaissables est le contrôle des outils numériques.
Cela aboutit parfois à des mélanges qu’on trouverait cocasses s’ils ne démontraient pas en même temps la volonté d’organiser la confusion pour mieux dénigrer l’anarchisme. Par exemple cette analyse lamentable issue de l’École de Guerre Économique, au sujet de l’emploi du chiffrement des communications, qui confond anarchisme et crypto-anarchisme comme une seule « idéologie » dangereuse. Or il y a bien une différence entre prémunir les gens contre l’autoritarisme et le contrôle numérique et souhaiter l’avènement de nouvelles féodalités ultra-capitalistes au nom dévoyé de la liberté. Cette confusion est d’autant plus savamment orchestrée qu’elle cause des tragédies. En France, l’affaire dite du 8 décembre 20201, sorte de remake de l’affaire Tarnac, relate les gardes à vue et les poursuites abusives à l’encontre de personnes dont le fait d’avoir utilisé des protocoles de chiffrement et des logiciels libres est déclaré suspect et assimilable à un comportement dont le risque terroriste serait avéré – en plus d’avoir lu des livres d’auteurs anarchistes comme Blanqui et Kropotkine. Avec de tels fantasmes, il va falloir construire beaucoup de prisons.
Le logiciel libre a pourtant acquis ses lettres de noblesses. Par exemple, si Internet fonctionne aujourd’hui, c’est grâce à une foule de logiciels libres. Ces derniers sont utilisés par la plupart des entreprises aujourd’hui et il n’y a guère de secteurs d’activités qui en soient exempts. En revanche, lorsqu’on considère l’ensemble des pratiques numériques basées sur l’utilisation de tels communs numériques, elles font très souvent passer les utilisateurs experts pour de dangereux hackers. Or, lorsque ces utilisations ont pour objectif de ne pas dépendre d’une multinationale pour produire des documents, de protéger l’intimité numérique sur Internet, de faire fonctionner des ordinateurs de manière optimale, ne sont-ce pas là des préoccupations tout à fait légitimes ? Ces projections établissent un lien, souvent péjoratif, entre logiciel libre, activité hacker et anarchisme. Et ce lien est postulé et mentionné depuis longtemps. Le seul fait de bricoler des logiciels et des machines est-il le seul rapport entre logiciel libre et anarchisme ? Que des idiots trouvent ce rapport suspect en fait-il pour autant une réalité tangible, un lien évident ?
Le logiciel libre comporte quatre libertés : celle d’utiliser comme bon nous semble le logiciel, celle de partager le code source tout en ayant accès à ce code, celle de le modifier, et celle de partager ces modifications. Tout cela est contractuellement formalisé par les licences libres et la première d’entre elles, la Licence Publique Générale, sert bien souvent de point de repère. L’accès ouvert au code combiné aux libertés d’usage et d’exploitation sont communément considérés comme les meilleurs exemples de construction de communs numériques et de gestion collective, et représentent les meilleures garanties contre l’exploitation déloyale des données personnelles (on peut toujours savoir et expertiser ce que fait le logiciel ou le service). Quelle belle idée que de concevoir le Libre comme la traduction concrète de principes anarchistes : la lutte contre l’accaparement du code, son partage collaboratif, l’autogestion de ce commun, l’horizontalité de la conception et de l’usage (par opposition à la verticalité d’un pouvoir arbitraire qui dirait seul ce que vous pouvez faire du code et, par extension, de la machine). Et tout cela pourrait être mis au service des mouvements anarchistes pour contrecarrer la surveillance des communications et le contrôle des populations, assurer la liberté d’expression, bref créer de nouveaux communs, avec des outils libres et une liberté de gestion.
Belle idée, partiellement concrétisée à maints endroits, mais qui recèle une grande part d’ombre. Sur les communs que composent les logiciels libres et toutes les œuvres libres (logiciels ou autres), prolifère tout un écosystème dont les buts sont en réalité malveillants. Il s’agit de l’accaparement de ces communs par des acteurs moins bien intentionnés et qui paradoxalement figurent parmi les plus importants contributeurs au code libre / open source. C’est que face à la liberté d’user et de partager, celle d’abuser et d’accaparer n’ont jamais été contraintes ni éliminées : les licences libres ne sont pas moralistes, pas plus qu’elles ne peuvent légitimer une quelconque autorité si ce n’est celle du contrat juridique qu’elles ne font que proposer. On verra que c’est là leur fragilité, nécessitant une identification claire des luttes dont ne peut se départir le mouvement du logiciel libre.
Collaboration sans pouvoir, contribution et partage : ce qui pourrait bien s’apparenter à de grands principes anarchistes fait-il pour autant des mouvements libristes des mouvements anarchistes et du logiciel libre un pur produit de l’anarchie ? Par exemple, est-il légitime que le système d’exploitation Android de Google-Alphabet soit basé sur un commun libre (le noyau Linux) tout en imposant un monopole et des contraintes d’usage, une surveillance des utilisateurs et une extraction lucrative des données personnelles ? En poussant un peu plus loin la réflexion, on constate que la création d’un objet technique et son usage ne sont pas censés véhiculer les mêmes valeurs. Pourtant nous verrons que c’est bien à l’anarchie que font référence certains acteurs du logiciel libre. Cette imprégnation trouve sa source principale dans le rejet de la propriété intellectuelle et du pouvoir qu’elle confère. Mais elle laisse néanmoins l’esprit anarchiste libriste recroquevillé dans la seule production technique, ouvrant la voie aux critiques, entre tentation libertarienne, techno-solutionnisme et mépris de classe. Sous certains aspects, l’éthique des hackers est en effet tout à fait fongible dans le néolibéralisme. Mais il y a pourtant un potentiel libertaire dans le libre, et il ne peut s’exprimer qu’à partir d’une convergence avec les luttes anticapitalistes existantes.
Des libertés fragiles
Avant d’entrer dans une discussion sur le rapport historique entre logiciel libre et anarchie, il faut expliquer le contexte dans lequel un tel rapport peut être analysé. Deux points de repère peuvent être envisagés. Le premier point de repère consiste à prendre en compte que logiciel libre et les licences libres proposent des développements et des usages qui sont seulement susceptibles de garantir nos libertés. Cette nuance a toute son importance. Le second point consiste à se demander, pour chaque outil numérique utilisé, dans quelle mesure il participe du capitalisme de surveillance, dans quelle mesure il ouvre une brèche dans nos libertés (en particulier la liberté d’expression), dans quelle mesure il peut devenir un outil de contrôle. C’est ce qui ouvre le débat de l’implication des mouvements libristes dans diverses luttes pour les libertés qui dépassent le seul logiciel en tant qu’objet technique, ou l’œuvre intellectuelle ou encore artistique placée sous licence libre.
Ce sont des techniques…
Il ne faut jamais perdre de vue que, en tant que supports de pensée, de communication et d’échanges, les logiciels (qu’ils soient libres ou non) les configurent en même temps2. C’est la question de l’aliénation qui nous renvoie aux anciennes conceptions du rapport production-machine. D’un point de vue marxiste, la technique est d’abord un moyen d’oppression aux mains des classes dominantes (l’activité travail dominée par les machines et perte ou éloignement du savoir technique). Le logiciel libre n’est pas exempt de causer cet effet de domination ne serait-ce parce que les rapports aux technologies sont rarement équilibrés. On a beau postuler l’horizontalité entre concepteur et utilisateur, ce dernier sera toujours dépendant, au moins sur le plan cognitif. Dans une économie contributive idéale du Libre, concepteurs et utilisateurs devraient avoir les mêmes compétences et le même degré de connaissance. Mais ce n’est généralement pas le cas et comme disait Lawrence Lessig, « Code is law »3.
Le point de vue de Simondon, lui, est tout aussi acceptable. En effet l’automatisation – autonomisation de la technique (émancipation par rapport au travail) suppose aussi une forme d’aliénation des possédants vis-à-vis de la technique4. Le capital permet la perpétuation de la technique dans le non-sens du travail et des comportements, leur algorithmisation, ce qui explique le rêve de l’usine automatisée, étendu à la consommation, au-delà du simple fait de se débarrasser des travailleurs (ou de la liberté des individus-consommateurs). Cependant la culture technique n’équivaut pas à la maîtrise de la technique (toujours subordonnée au capital). Censé nous livrer une culture technique émancipatrice à la fois du travail et du capital (la licence libre opposée à la propriété intellectuelle du « bien » de production qu’est le logiciel), le postulat libriste de l’équilibre entre l’utilisateur et le concepteur est dans les faits rarement accompli, à la fois parce que les connaissances et les compétences ne sont pas les mêmes (voir paragraphe précédent) mais aussi parce que le producteur lui-même dépend d’un système économique, social, technique, psychologique qui l’enferme dans un jeu de dépendances parfois pas si différentes de celles de l’utilisateur. L’équilibre peut alors être trouvé en créant des chaînes de confiance, c’est-à-dire des efforts collectifs de création de communs de la connaissance (formations, entraide, vulgarisation) et des communs productifs : des organisations à tendances coopératives et associatives capables de proposer des formules d’émancipation pour tous. Créer du Libre sans proposer de solutions collectives d’émancipation revient à démontrer que la liberté existe à des esclaves enchaînés tout en les rendant responsables de leurs entraves.
…Issues de la culture hacker
La culture hacker est un héritage à double tranchant. On a longtemps glorifié les communautés hackers des années 1960 et 1970 parce qu’elles sont à l’origine de l’aventure libératrice de l’ordinateur et des programmes hors du monde hiérarchisé de la Défense et de l’Université. Une sorte de « démocratisation » de la machine. Mais ce qu’on glorifie surtout c’est le mode de production informatique, celui qui a donné lieu aux grandes histoires des communautés qui partageaient la même éthique des libertés numériques et que Steven Lévy a largement popularisé en définissant les contours de cette « éthique hacker »5. Le projet GNU de R. M. Stallman, à l’origine dans les années 1980 de la Licence Publique Générale et de la formulation des libertés logicielles en droit, est surtout l’illustration d’une économie logicielle qui contraint la contribution (c’est la viralité de la licence copyleft) et promeut un mode de développement collectif. Ce qu’on retient aussi de la culture hacker, c’est la réaction aux notions de propriété intellectuelle et d’accaparement du code. On lui doit aussi le fait qu’Internet s’est construit sur des protocoles ouverts ou encore les concepts d’ouverture des formats. Pourtant l’état de l’économie logicielle et de l’Internet des plateformes montre qu’aujourd’hui nous sommes loin d’une éthique de la collaboration et du partage. Les enjeux de pouvoir existent toujours y compris dans les communautés libristes, lorsque par exemple des formats ou des protocoles sont imposés davantage par effet de nombre ou de mode que par consensus6.
Comme le montre très bien Sébastien Broca7, l’éthique hacker n’est pas une simple utopie contrariée. Issue de la critique antihiérarchique des sixties, elle a aussi intégré le discours néomanagérial de l’accomplissement individuel qui voit le travail comme expression de soi, et non plus du collectif. Elle a aussi suivi les transformations sociales qu’a entraîné le capitalisme de la fin du XXe siècle qui a remodelé la critique artistique des sixties en solutionnisme technologique dont le fleuron est la Silicon Valley. C’est Fred Tuner qui l’écrit si bien dans un ouvrage de référence, Aux sources de l’utopie numérique : de la contre culture à la cyberculture8. Et pour paraphraser un article récent de ma plume à son propos9 : quelle ironie de voir comment les ordinateurs sont devenus synonymes d’émancipation sociale et de rapprochements entre les groupes sociaux, alors qu’ils sont en même temps devenus les instruments du capitalisme, du nouveau management et de la finance (ce que Detlef Hartmann appelait l’offensive technologique10), aussi bien que les instruments de la surveillance et de la « société du dossier ». C’est bien en tant que « menaces sur la vie privée » que les dépeignaient les premiers détracteurs des bases de données gouvernementales et des banques à l’instar d’Alan Westin11 au soir des années 1960. Tout s’est déroulé exactement comme si les signaux d’alerte ne s’étaient jamais déclenchés, alors que depuis plus de 50 ans de nombreuses lois entendent réguler l’appétit vorace des plateformes. Pourquoi ? Fred Turner y répond : parce que la priorité avait été choisie, celle de transformer le personal is political12 en idéologie néolibérale par le biais d’une philosophie hacker elle-même dévoyée au nom de la liberté et de l’accomplissement de soi.
Des communs mal compris et mal protégés
Ces communs sont mal compris parce qu’ils sont la plupart du temps invisibilisés. La majorité des serveurs sur Internet fonctionnent grâce à des logiciels libres, des protocoles parmi les plus courants sont des protocoles ouverts, des systèmes d’exploitation tels Android sont en fait construits sur un noyau Linux, etc. De tout cela, la plupart des utilisateurs n’ont cure… et c’est très bien. On ne peut pas attendre d’eux une parfaite connaissance des infrastructures numériques. Cela plonge néanmoins tout le monde dans un univers d’incompréhensions.
D’un côté, il y a l’ignorance du public (et bien souvent aussi des politiques publiques) du fait que la majeure partie des infrastructures numériques d’aujourd’hui reposent sur des communs, comme l’a montré N. Egbhal13. Ce fait crée deux effets pervers : le ticket d’entrée dans la « nouvelle économie », pour une start-up dont le modèle repose sur l’exploitation d’un système d’information logiciel, nécessite bien moins de ressources d’infrastructure que dans les années 1990 au point que la quasi-exclusivité de la valeur ajoutée repose sur l’exploitation de l’information et non la création logicielle. Il en résulte un appauvrissement des communs (on les exploite mais on ne les enrichit pas14) et un accroissement de l’économie de plateforme au détriment des infrastructures elles-mêmes : pour amoindrir encore les coûts, on s’en remet toujours plus aux entreprises monopolistes qui s’occupent de l’infrastructure matérielle (les câbles, les datacenter). D’un autre côté, il y a le fait que beaucoup d’organisations n’envisagent ces communs numériques qu’à l’aune de la rentabilité et de la compromission avec la propriété productive, ce qui a donné son grain à moudre à l’Open Source Initiative et sa postérité, reléguant les libristes dans la catégorie des doux utopistes. Mais l’utopie elle-même a ses limites : ce n’est pas parce qu’un service est rendu par des logiciels libres qu’il est sécurisé, durable ou protège pour autant les utilisateurs de l’exploitation lucrative de leurs données personnelles. Tout dépend de qui exploite ces communs. Cela relève en réalité du degré de confiance qu’on est capable de prêter aux personnes et aux organisations qui rendent le service possible.
Les licences libres elles-mêmes sont mal comprises, souvent vécues comme un abandon de l’œuvre et un manque à gagner tant les concepts de la « propriété intellectuelle » imprègnent jusqu’à la dernière fibre le tissu économique dans lequel nous sommes plus ou moins contraints d’opérer. Cela est valable pour les logiciels comme pour les productions intellectuelles de tous ordres, et cela empêche aussi le partage là où il pourrait être le plus bénéfique pour tous, par exemple dans le domaine de la recherche médicale.
Au lieu de cela, on assiste à un pillage des communs15, un phénomène bien identifié et qui connaît depuis les années 2000 une levée en force d’organisations de lutte contre ce pillage, qu’il s’agisse des biens communs matériels (comme l’eau, les ressources cultivables, le code génétique…) ou immatériels (l’art, la connaissance, les logiciels…). C’est la raison pour laquelle la décentralisation et l’autogestion deviennent bien plus que de simples possibilités à opposer à l’accaparement général des communs, mais elles sont aussi autant de voies à envisager par la jonction méthodologique et conceptuelle des organisations libristes, de l’économie solidaire et des mouvements durabilistes16.
Le libre et ses luttes, le besoin d’une convergence
Alors si le Libre n’est ni l’alpha ni l’oméga, si le mouvement pour le logiciel Libre a besoin de réviser sa copie pour mieux intégrer les modèles de développement solidaires et émancipateurs, c’est parce qu’on ne peut manifestement pas les décorréler de quatre autres luttes qui structurent ou devraient structurer les mouvements libristes aujourd’hui.
Une lutte pour imposer de nouveaux équilibres en droit
Les licences libres et leurs domaines d’application, en particulier dans les communs immatériels, ont besoin de compétences et d’alliances pour ne plus servir d’épouvantail, de libre-washing ou, pire, être détournés au profit d’une lucrativité de l’accès ouvert (comme c’est le cas dans le monde des revues scientifiques). Elles ont aussi besoin de compétences et d’alliances pour être mieux défendues : même si beaucoup de juristes s’en sont fait une spécialité, leur travail est rendu excessivement difficile tant le cadre du droit est rigide et fonctionne en référence au modèle économique dominant.
Une lutte pour imposer de nouveaux équilibres en économie
Pouvons-nous sciemment continuer à fermer les yeux sur l’usage d’une soi-disant éthique hacker au nom de la liberté économique sachant qu’une grande part des modèles économiques qui reposent sur des communs immatériels ont un intérêt public extrêmement faible en proportion des capacités d’exploitation lucrative et de la prolétarisation17 qu’ils entraînent. Cela explique par exemple que des multinationales telles Intel et IBM ou Google et Microsoft figurent parmi les grands contributeurs au Logiciel libre et open source18 : ils ont besoin de ces communs19. Et en même temps, on crée des inégalités sociales et économiques : l’exploitation de main-d’œuvre bon marché (comme les travailleurs du clic20) dont se gavent les entreprises du numérique repose elle aussi sur des infrastructures numériques libres et open source. Les communs numériques ne devraient plus être les supports de ce capitalisme21.
Une lutte pour un rééquilibrage infrastructurel
Parce que créer du code libre ne suffit pas, encore faut-il s’assurer de la protection des libertés que la licence implique. En particulier la liberté d’usage. À quoi sert un code libre si je ne peux l’utiliser que sur une plateforme non libre ? à quoi sert un protocole ouvert si son utilisation est accaparée par des systèmes d’information non libres ? À défaut de pouvoir rendre collectifs les câbles sous-marins (eux-mêmes soumis à des contraintes géopolitiques), il est toutefois possible de développer des protocoles et des logiciels dont la conception elle-même empêche ces effets d’accaparement. Dans une certaine mesure c’est ce qui a été réalisé avec les applications du Fediverse22. Ce dernier montre que la création logicielle n’est rien si les organisations libristes ne se mobilisent pas autour d’un projet commun et imaginent un monde numérique solidaire.
Une lutte contre les effets sociaux du capitalisme de surveillance
Qu’il s’agisse du conformisme des subjectivités engendré par l’extraction et l’exploitation des informations comportementales (ce qui dure depuis très longtemps23) ou du contrôle des populations rendu possible par ces mêmes infrastructures numériques dont la technopolice se sert (entre autres), les communautés libristes s’impliquent de plus en plus dans la lutte anti-surveillance et anti-autoritaire. C’est une tradition, assurément, mais ce qu’il manque cruellement encore, c’est la multiplication de points de contact avec les autres organisations impliquées dans les mêmes luttes et qui, bien souvent, se situent sur la question bien plus vaste des biens communs matériels. Combien d’organisations et de collectifs en lutte dans les domaines durabilistes comme l’écologie, le partage de l’eau, les enjeux climatiques, en sont encore à communiquer sur des services tels Whatsapp alors qu’il existe des canaux bien plus protégés24 ? Réciproquement combien d’associations libristes capables de déployer des solutions et de les vulgariser ne parlent jamais aux durabilistes ou autres ? Or, penser les organisations libristes sur un mode solidaire et anti-capitaliste revient à participer concrètement aux luttes en faveur des biens communs matériels, créer des alliances de compétences et de connaissances pour rendre ces luttes plus efficaces.
Le (mauvais) calcul anarchiste
Il y a toute une littérature qui traite du rapport entre librisme et anarchisme. Bien qu’elle ne soit pas toujours issue de recherches académiques, cela n’enlève rien à la pertinence et la profondeur des textes qui ont toujours le mérite d’identifier les valeurs communes tels l’anti-autoritarisme de l’éthique hacker, le copyleft conçu comme une lutte contre la propriété privée, le partage, ou encore les libertés d’usage. Et ces valeurs se retrouvent dans de nombreuses autres sphères inspirées du modèle libriste25 et toutes anticapitalistes. Pour autant, l’éthique hacker ou l’utopie « concrète » du logiciel libre, parce qu’elles sont d’abord et avant tout des formes de pratiques technologiques, ne portent pas per se ces valeurs. Comme je l’ai mentionné plus haut, l’éthique hacker et les utopies plus ou moins issues de la tradition hippie des années 1960 et 1970 sont aussi dépositaires du capitalisme techno-solutionniste exprimé, pour les besoins de la cause, par l’idéologie de la Silicon Valley.
C’est ce point de tension qui a tendance aujourd’hui à causer la diffusion d’une conception binaire du lien entre anarchisme et philosophie hacker. Elle repose sur l’idée selon laquelle c’est l’anarchisme américain qui donne une part fondatrice à la philosophie hacker et qui crée en quelque sorte une opposition interne entre une faction « de gauche » attachée aux combats contre la propriété et une faction « de droite » fongible dans le capitalisme dans la mesure où c’est l’efficacité dans l’innovation qui emporte le reste, c’est-à-dire un anarchisme réduit à être un mode d’organisation de la production et un faire-valoir d’une liberté de lucrativité « décomplexée ».
C’est caricatural, mais la première partie n’est pas inexacte. En effet, nous parlons pour l’essentiel d’un mouvement né aux États-Unis et, qui plus est, dans une période où s’est structurée la Nouvelle Gauche Américaine en phase avec des mouvements libertaires et/ou utopistes issus de la génération anti-guerre des années 1950. Simultanément, les ordinateurs mainframe ont commencé à être plus accessibles dans les milieux universitaires et les entreprises, favorisant la naissance des communautés hackers dans un mouvement d’apprentissage, de partage de connaissances et de pratiques. Par la suite ces communautés se structurèrent grâce aux communications numériques, en particulier Internet, et s’agrandirent avec l’apparition de la microinformatique.
Se reconnaissent-elles dans l’anarchisme ? Même si ses pratiques sont anarchistes, un collectif n’a nul besoin de se reconnaître en tant que tel. Il peut même ne pas en avoir conscience. C’est donc du côté des pratiques et in situ qu’il faut envisager les choses. Les communautés hacker sont issues d’une conjonction historique classique entre la cristallisation des idées hippies et libertaires et l’avènement des innovations techniques qui transforment alors radicalement l’économie (les systèmes d’information numériques). Cela crée par effet rétroactif des communautés qui génèrent elles-mêmes des objets techniques en se réappropriant ces innovations, et en changeant à leur tour le paysage économique en proposant d’autres innovations. On pense par exemple aux Bulletin Board Systems (par exemple le projet Community Memory, premier forum électronique géant et collaboratif), aux systèmes d’exploitation (comment Unix fut créé, ou comment Linux devint l’un des plus grands projets collaboratifs au monde), à des logiciels (le projet GNU), etc. Toutes ces pratiques remettent en cause la structure autoritaire (souvent académique) de l’accès aux machines, provoquent une démocratisation des usages informatiques, incarnent des systèmes de collaboration fondés sur le partage du code et des connaissances, permettent l’adoption de pratiques de prise de décision collective, souvent consensuelles. Couronnant le tout, l’apparition de la Licence Publique Générale initiée par Richard M. Stallman et Eben Moglen avec la Free Software Foundation propose une remise en question radicale de la propriété intellectuelle et du pouvoir qu’elle confère.
Le rapport avec l’anarchisme est de ce point de vue exprimé à maintes reprises dans l’histoire des communautés hacker. On y croise très souvent des références. Dans la biographie de Richard M. Stallman26, par exemple, le AI Lab qui devient le haut lieu de la « Commune Emacs », est décrit ainsi : « La culture hacker qui y régnait et sa politique d’anarchie allaient conférer au lieu l’aura d’éternel rebelle ». Plus loin dans le même livre, E. Moglen se remémore sa rencontre avec R. M. Stallman qu’il décrit comme la rencontre de deux anarchistes. Inversement, R. M. Stallman ne s’est jamais défini comme un anarchiste. Il va même jusqu’à soutenir que le logiciel libre est un mélange de communisme (au sens d’appropriation collective de la production), de capitalisme « éthique » (pouvoir en tirer des avantages lucratifs tant qu’on respecte les libertés des autres), et d’anarchisme (réduit à la liberté de contribuer ou non et d’user comme on veut)27.
Une approche fondée sur une enquête plus solide montre néanmoins que les principes anarchistes ne sont pas considérés comme de simples étiquettes dans les communautés hacker d’aujourd’hui. Menée au cœur des communautés libristes californiennnes, l’enquête de Michel Lallement dans L’âge du faire28 montre une typologie intéressante chez les hackers entre les « pur jus », parmi les plus anciens le plus souvent des hommes au charisme de leader ou de gourous et qui se réclament d’un certain radicalisme anarchiste (sur lequel je vais revenir plus loin) et la masse plus diffuse, plus ou moins concernée par l’aspect politique. Majoritaires sont cependant ceux qui ont tendance à la compromission, jusqu’au point où parfois le travail à l’intérieur de la communauté est valorisé dans l’exercice même de la réussite capitaliste à l’extérieur. J’irais même jusqu’à dire, pour en avoir côtoyé, que certains voient dans le hacking et l’éthique hacker une sorte d’exutoire de la vie professionnelle étouffée par l’économie capitaliste.
Sur l’aspect proprement américain, ce qui est surtout mis en avant, c’est l’opposition entre la bureaucratie (entendue au sens de l’action procédurière et autoritaire) et l’anarchisme. À l’image des anciennes communautés hacker calquées sur l’antique Homebrew Club, ce refus de l’autorité institutionnelle s’apparente surtout à une forme de potacherie corporatiste. Le point commun des communautés, néanmoins, consiste à s’interroger sur les process de prise de décision communautaire, en particulier la place faite au consensus : c’est l’efficacité qui est visée, c’est-à-dire la meilleure façon de donner corps à une délibération collective. C’est ce qui permet de regrouper Noisebridge, MetaLab ou le Chaos Computer Club. Certes, au point de vue du fonctionnement interne, on peut invoquer beaucoup de principes anarchistes. Une critique pointerait cependant que ces considérations restent justement internalistes. On sait que le consensus consolide le lien social, mais la technologie et les savoir-faire ont tendance à concentrer la communauté dans une sorte d’exclusion élective : diplômée, issue d’une classe sociale dominante et bourgeoise, en majorité masculine (bien que des efforts soient menés sur la question du genre).
Si nous restons sur le plan internaliste, on peut tenter de comprendre ce qu’est ce drôle d’anarchisme. Pour certains auteurs, il s’agit de se concentrer sur l’apparente opposition entre libre et open source, c’est-à-dire le rapport que les communautés hacker entretiennent avec le système économique capitaliste. On peut prendre pour repères les travaux de Christian Imhorst29 et Dale A. Bradley30. Pour suivre leur analyse il faut envisager l’anarchisme américain comme il se présentait à la fin des années 1970 et comment il a pu imprégner les hackers de l’époque. Le sous-entendu serait que cette imprégnation perdure jusqu’à aujourd’hui. Deux étapes dans la démonstration.
En premier lieu, la remise en cause de la propriété et de l’autorité est perçue comme un radicalisme beaucoup plus fortement qu’elle ne pouvait l’être en Europe au regard de l’héritage de Proudhon et de Bakhounine. Cela tient essentiellement au fait que la structuration du radicalisme américain s’est établie sur une réverbération du bipartisme américain. C’est ce qu’analyse bien en 1973 la chercheuse Marie-Christine Granjon au moment de l’éveil de la Nouvelle Gauche aux États-Unis : chasser les radicaux du paysage politique en particulier du paysage ouvrier dont on maintenait un niveau de vie (de consommation) juste assez élevé pour cela, de manière à « maintenir en place la structure monopolistique de l’économie sur laquelle repose le Welfare State — l’État des monopoles, des managers, des boss du monde syndical et de la politique —, pour protéger cette Amérique, terre de l’égalité, de la liberté et de la poursuite du bonheur, où les idéologies n’avaient plus de raison d’être, où les radicaux étaient voués à la marginalité et tolérés dans la mesure de leur inaction et de leur audience réduite »31. En d’autres termes, être radical c’est être contre l’État américain, donc soit contre le bien-être du peuple et ses libertés, soit le contraire (et chercher à le démontrer), mais en tout cas, contre l’État américain.
En second lieu, la dichotomie entre anarchisme de droite et anarchisme de gauche pourrait se résumer à la distinction entre libertariens et communautaires anticapitalistes. Ce n’est pas le cas. Mais c’est ainsi que posent les prémisses du problème C. Imhorst comme D. A. Bradley et avec eux beaucoup de ceux qui réduisent la distinction open-source / librisme. Sur ce point on reprend souvent la célèbre opposition entre les grandes figures des deux « camps », d’un côté R. M. Stallman, et de l’autre côté Eric S. Raymond, auteur de La Cathédrale et le bazar, évangéliste du marché libre ne retenant de la pensée hacker que l’efficacité de son organisation non hiérarchique. Cette lecture binaire de l’anarchisme américain, entre droite et gauche, est exprimée par David DeLeon en 1978 dans son livre The American as Anarchist32, assez critiqué pour son manque de rigueur à sa sortie, mais plusieurs fois réédité, et cité de nombreuses fois par C. Imhorst. Dans la perspective de DeLeon, l’anarchisme américain est essentiellement un radicalisme qui peut s’exprimer sur la droite de l’échiquier politique comme le libertarianisme, profondément capitaliste, individualiste-propriétariste et contre l’État, comme sur la gauche, profondément anticapitaliste, communautaire, contre la propriété et donc aussi contre l’État parce qu’il protège la propriété et reste une institution autoritaire. En écho, réduire le mouvement libriste « radical » à la figure de R. M. Stallman, et l’opposer au libertarianisme de E. S. Raymond, revient à nier toutes les nuances exprimées en quarante ans de débats et de nouveautés (prenons simplement l’exemple de l’apparition du mouvement Creative Commons).
Le but, ici, n’est pas tant de critiquer la simplicité de l’analyse, mais de remarquer une chose plus importante : si le mouvement hacker est perçu comme un radicalisme aux États-Unis dès son émergence, c’est parce qu’à cette même époque (et c’est pourquoi j’ai cité deux références de l’analyse politique des années 1970) le radicalisme est conçu hors du champ politique bipartite, contre l’État, et donc renvoyé à l’anarchisme. En retour, les caractéristiques de l’anarchisme américain offrent un choix aux hackers. Ce même choix qui est exprimé par Fred Turner dans son analyse historique : comment articuler les utopies hippies de la Nouvelle Gauche avec la technologie d’un côté, et le rendement capitaliste de l’autre. Si on est libertarien, le choix est vite effectué : l’efficacité de l’organisation anarchiste dans une communauté permet de s’affranchir de nombreux cadres vécus comme des freins à l’innovation et dans la mesure où l’individualisme peut passer pour un accomplissement de soi dans la réussite économique, la propriété n’a aucune raison d’être opposée au partage du code et ce partage n’a pas lieu de primer sur la lucrativité.
Considérer le mouvement pour le logiciel libre comme un mouvement radical est une manière d’exacerber deux positions antagonistes qui partent des mêmes principes libertaires et qui aboutissent à deux camps, les partageux qui ne font aucun compromis et les ultra-libéraux prêts à tous les compromis avec le capitalisme. On peut néanmoins suivre D. A. Bradley sur un point : le logiciel libre propose à minima la réorganisation d’une composante du capitalisme qu’est l’économie numérique. Si on conçoit que la technologie n’est autre que le support de la domination capitaliste, penser le Libre comme un radicalisme reviendrait en fait à une contradiction, celle de vouloir lutter contre les méfaits de la technologie par la technologie, une sorte de primitivisme qui s’accommoderait d’une éthique censée rendre plus supportable le techno-capitalisme. Or, les technologies ne sont pas intrinsèquement oppressives. Par exemple, les technologies de communication numérique, surtout lorsqu’elles sont libres, permettent la médiatisation sociale tout en favorisant l’appropriation collective de l’expression médiatisée. Leurs licences libres, leurs libertés d’usages, ne rendent pas ces technologies suffisantes, mais elles facilitent l’auto-gestion et l’émergence de collectifs émancipateurs : ouvrir une instance Mastodon, utiliser un système de messagerie sécurisée, relayer les informations anonymisées de camarades qui subissent l’oppression politique, etc.
L’anarchisme… productiviste, sérieusement ?
Le Libre n’est pas un existentialisme, pas plus que l’anarchisme ne devrait l’être. Il ne s’agit pas d’opposer des modes de vie où le Libre serait un retour idéaliste vers l’absence de technologie oppressive. Les technologies sont toujours les enfants du couple pouvoir-connaissance, mais comme disait Murray Bookchin, si on les confond avec le capitalisme pour en dénoncer le caractère oppresseur, cela revient à « masquer les relations sociales spécifiques, seules à même d’expliquer pourquoi certains en viennent à exploiter d’autres ou à les dominer hiérarchiquement ». Il ajoutait, à propos de cette manière de voir : « en laissant dans l’ombre l’accumulation du capital et l’exploitation du travail, qui sont pourtant la cause tant de la croissance que des destructions environnementales, elle ne fait ainsi que leur faciliter la tâche. » 33
Le rapport entre le libre et l’anarchisme devrait donc s’envisager sur un autre plan que l’opposition interne entre capitalistes et communistes et/ou libertaires (et/ou commonists), d’autant plus que ce type de brouillage n’a jusqu’à présent fait qu’accréditer les arguments en faveur de la privatisation logicielle aux yeux de la majorité des acteurs de l’économie numérique34. Ce rapport devrait plutôt s’envisager du point de vue émancipateur ou non par rapport au capitalisme. De ce point de vue, exit les libertariens. Mais alors, comme nous avons vu que pour l’essentiel l’anarchisme libriste est un mode de production efficace dans une économie contributive (qui devrait être néanmoins plus équilibrée), a-t-il quelque chose de plus ?
Nous pouvons partir d’un autre texte célèbre chez les libristes, celui d’Eben Moglen, fondateur du Software Freedom Law Center, qui intitulait puissamment son article : « L’anarchisme triomphant : le logiciel libre et la mort du copyright »35. Selon lui, le logiciel conçu comme une propriété crée un rapport de force dont il est extrêmement difficile de sortir avec les seules bonnes intentions des licences libres. E. Moglen prend l’exemple du très long combat contre la mainmise de Microsoft sur les ordinateurs neufs grâce à la vente liée, et nous n’en sommes pas complètement sortis. Aujourd’hui, nous pourrions prendre bien d’autres exemples qui, tous, sont le fait d’alliances mondialisées et de consortiums sur-financiarisés de fabricants de matériel et de fournisseurs de services. Il faut donc opposer à cette situation une nouvelle manière d’envisager la production et la créativité.
Code source et commentaires désignent le couple entre fonctionnalité et expressivité des programmes. En tant que tels, ils peuvent être considérés comme autant de preuves que le travail intellectuel nécessaire à l’élaboration d’un programme n’est pas uniquement le fait de travailler sur des algorithmes mais aussi en inventer les propriétés. Dès lors, on peut comprendre que le copyright puisse s’appliquer à plein. Dès l’instant que les ordinateurs ont cessé d’être des machines centrales aux coûts extrêmement élevés, et que pour les faire fonctionner les logiciels ont cessé d’être donnés (car le coût marginal de la création logicielle était faible en comparaison du coût de fabrication d’une grosse machine), l’ordinateur personnel a multiplié mécaniquement le besoin de réaliser des plus-values sur le logiciel et enfermé ce dernier dans une logique de copyright. Seulement voilà : lorsqu’une entreprise (par exemple Microsoft) exerce un monopole sur le logiciel, bien qu’elle puisse embaucher des centaines de développeurs, elle ne sera jamais en mesure d’adapter, tester à grande échelle, proposer des variations de son logiciel en quantités suffisantes pour qu’il puisse correspondre aux besoins qui, eux, ont tendance à se multiplier au fur et à mesure que les ordinateurs pénètrent dans les pratiques sociales et que la société devient un maillage en réseau. Si bien que la qualité et la flexibilité des logiciels privateurs n’est jamais au rendez-vous. Si ce défaut de qualité passe souvent inaperçu, c’est aux yeux de l’immense majorité des utilisateurs qui ne sont pas techniciens, et pour lesquels les monopoles créent des cages d’assistanat et les empêche (par la technique du FUD) d’y regarder de plus près. Après tout, chacun peut se contenter du produit et laisser de côté des défauts dont il peut toujours (essayer de) s’accommoder.
En somme, les utilisateurs ont été sciemment écartés du processus de production logicielle. Alors qu’à l’époque plus ancienne des gros ordinateurs, on adaptait les logiciels aux besoins et usages, et on pouvait les échanger et les améliorer en partant de leur utilisation. Or, l’histoire des sciences et des technologies nous apprend que l’avancement des sciences et technologies dépendent d’apprentissages par la pratique, d’appropriations collectives de l’existant, d’innovation par incrémentation et implications communautaires (c’est ce qu’ont montré David Edgerton36 et Clifford Conner37). En ce sens, le modèle économique des monopoles du logiciel marche contre l’histoire.
C’est de ce point de vue que le logiciel libre peut être envisagé non seulement comme la production d’un mouvement de résistance38, mais aussi comme un mode de production conçu avant tout comme une réaction à la logique marchande, devant lutter sans cesse contre la « plasticité du capitalisme » (au sens de F. Braudel39), avec des résultats plus ou moins tangibles. Même si la question de l’écriture collective du code source mériterait d’être mieux analysée pour ses valeurs performatives intrinsèques40.
Comme le dit Eben Moglen racontant le projet GNU de R. M. Stallman : le logiciel libre pouvait « devenir un projet auto-organisé, dans lequel aucune innovation ne serait perdue à travers l’exercice des droits de propriété ». Depuis le milieu des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990, non seulement des logiciels ont été produits de manière collective en dehors du copyright, mais en plus de cela, des systèmes d’exploitation comme GNU Linux aux logiciels de serveurs et à la bureautique, leur reconnaissance par l’industrie elle-même (normes et standards) s’est imposée à une échelle si vaste que le logiciel libre a bel et bien gagné la course dans un monde où la concurrence était faussée si l’on jouait avec les mêmes cartes du copyright.
C’est ce qui fait dire à Eben Moglen que « lorsqu’il est question de faire de bons logiciels, l’anarchisme gagne ». Il oppose deux choses à l’industrie copyrightée du logiciel :
les faits : le logiciel libre est partout, il n’est pas une utopie,
le mode de production : l’anarchisme est selon lui la meilleure « organisation » de la production.
Reste à voir comment il conçoit l’anarchisme. Il faut confronter ici deux pensées qui sont contemporaines, celle d’Eben Moglen et celle de Murray Bookchin. Le second écrit en 1995 que le mot « anarchisme » allait bientôt être employé comme catégorie d’action bourgeoise41 :
« les objectifs révolutionnaires et sociaux de l’anarchisme souffrent d’une telle dégradation que le mot « anarchie » fera bientôt partie intégrante du vocabulaire chic bourgeois du siècle à venir : une chose quelque peu polissonne, rebelle, insouciante, mais délicieusement inoffensive ».
Bookchin écrivait aussi « Ainsi, chez nombre d’anarchistes autoproclamés, le capitalisme disparaît, remplacé par une « société industrielle » abstraite. »
Mais d’un autre côté, à peine six ans plus tard, il y a cette volonté d’E. Moglen d’utiliser ce mot et d’entrer en confrontation assez directe avec ce que M. Bookchin disait de la tendance new age férue d’individualisme et de primitivisme et qui n’avait plus de rien de socialiste. En fin de compte, si on conçoit avec E. Moglen l’anarchisme comme un mode de production du logiciel libre, alors on fait aussi une jonction entre la lutte contre le modèle du monopole et du copyright et la volonté de produire des biens numériques, à commencer par des logiciels, tout en changeant assez radicalement l’organisation sociale de la production contre une machinerie industrielle. Et cette lutte n’a alors plus rien d’abstrait. La critique de M. Bookchin, était motivée par le fait que l’anarchisme s’est transformé des années 1970 aux années 1990 et a fini par dévoyer complètement les théories classiques de l’anarchisme au profit d’une culture individualiste et d’un accomplissement de soi exclusif. Le logiciel libre, de ce point de vue, pourrait avoir le mérite de resituer l’action anarchiste dans un contexte industriel (la production de logiciels) et social (les équilibres de conception et d’usage entre utilisateurs et concepteurs).
Et l’État dans tout cela ? est-il évacué de l’équation ? Ces dernières décennies sont teintées d’un néolibéralisme qui façonne les institutions et le droit de manière à créer un espace marchand où les êtres humains sont transformés en agents compétitifs. La production communautaire de logiciel libre ne serait-elle qu’un enfermement dans une plasticité capitaliste telle qu’elle intègre elle-même le mode de production anarchiste du libre dans une compétition dont le grand gagnant est toujours celui qui réussit à piller le mieux les communs ainsi produits ? Car si c’est le cas, alors M. Bookchin avait en partie raison : l’anarchisme n’a jamais pu résoudre la tension entre autonomie individuelle et liberté sociale autrement qu’en se contentant de s’opposer à l’autorité et à l’État, ce qu’on retrouve dans la reductio de l’anarchisme des libertariens – et contre cela M. Bookchin propose un tout autre programme, municipaliste et environnementaliste. Or, si on suit E. Moglen, on ne perçoit certes pas d’opposition frontale contre l’État, mais dans un contexte néolibéral, les monopoles industriels ne peuvent-ils pas être considérés comme les nouvelles figures d’opposition d’autorité et de pouvoir ?
Pour ma part, je pense que qu’État et monopoles se contractent dans le capitalisme de surveillance, un Léviathan contre lequel il faut se confronter. Toute la question est de savoir à quelle société libertaire est censé nous mener le logiciel libre. J’ai bien l’impression que sur ce point les libristes old school qui s’autoproclament anarchistes se trompent : ce n’est pas parce que le mouvement du logiciel libre propose une auto-organisation de la production logicielle et culturelle, contre les monopoles mais avec une simple injonction à l’émancipation, que cela peut déboucher sur un ordre social libertaire.
Là où le logiciel libre pourrait se réclamer de l’anarchisme, c’est dans le fait qu’il propose une très forte opposition aux institutions sociales oppressives que sont les monopoles et l’État, mais seulement à partir du moment où on conçoit le mouvement du logiciel libre non comme un mode de production anarchiste, mais comme un moment qui préfigure42 un ordre social parce qu’il s’engage dans une lutte contre l’oppression tout en mettant en œuvre un mode de production alternatif, et qu’il constitue un modèle qui peut s’étendre à d’autres domaines d’activité (prenons l’exemple des semences paysannes). Et par conséquent il devient un modèle anarchiste.
Si on se contente de n’y voir qu’un mode de production, le soi-disant anarchisme du logiciel libre est voué à n’être qu’un modèle bourgeois (pour reprendre l’idée de M. Bookchin), c’est à dire dénué de projet de lutte sociale, et qui se contente d’améliorer le modèle économique capitaliste qui accapare les communs : il devient l’un des rouages de l’oppression, il n’est conçu que comme une utopie « bourgeoisement acceptable ». C’est-à-dire un statut duquel on ne sort pas ou bien les pieds devant, comme un mode de production que le néomanagement a bel et bien intégré. Or, s’il y a une lutte anarchiste à concevoir aujourd’hui, elle ne peut pas se contenter d’opposer un modèle de production à un autre, elle doit se confronter de manière globale au capitalisme, son mode de production mais aussi son mode d’exploitation sociale.
Les limites de l’anarchisme utopique du Libre ont été révélées depuis un moment déjà. L’Electronic Frontier Foundation (où Eben Moglen officie) le reconnaît implicitement dans un article de mai 2023 écrit par Cory Doctorow et publié par l’EFF 43 :
« Alors que les régulateurs et les législateurs réfléchissent à l’amélioration de l’internet pour les êtres humains, leur priorité absolue devrait être de redonner du pouvoir aux utilisateurs. La promesse d’Internet était de supprimer les barrières qui se dressaient sur notre chemin : la distance, bien sûr, mais aussi les barrières érigées par les grandes entreprises et les États oppressifs. Mais les entreprises ont pris pied dans cet environnement de barrières abaissées, se sont retournées et ont érigé de nouvelles barrières de leur côté. Des milliards d’entre nous se sont ainsi retrouvés piégés sur des plateformes que beaucoup d’entre nous n’aiment pas, mais qu’ils ne peuvent pas quitter. »
Il faut donc des alternatives parce que les acteurs qui avaient promis de rendre les réseaux plus ouverts (le Don’t be evil de Google) ont non seulement failli mais, en plus, déploient des stratégies juridiques et commerciales perverses pour coincer les utilisateurs sur leurs plateformes. Dès lors, on voit bien que le problème qui se pose n’est pas d’opposer un mode de production à un autre, mais de tenter de gagner les libertés que le capitalisme de surveillance contient et contraint. On voit aussi que depuis 2001, les problématiques se concentrent surtout sur les réseaux et le pouvoir des monopoles. Là, on commence à toucher sérieusement les questions anarchistes. Dès lors l’EFF propose deux principes pour re-créer un Internet « d’intérêt public » :
le chiffrement de bout en bout et la neutralité du Net,
contourner les grandes plateformes.
Faut-il pour autant, comme le propose Kristin Ross44, pratiquer une sorte d’évacuation générale et se replier, certes de manière constructive, sur des objets de lutte plus fondamentaux, au risque de ne concevoir de lutte pertinente que des luttes exclusives, presque limitées à la paysannerie et l’économie de subsistance ? Je ne suis pas d’accord. Oui, il faut composer avec l’existant mais dans les zones urbaines, les zones rurales comme dans le cyberespace on peut préfigurer des formes d’organisation autonomes et des espaces à défendre. Le repli individualiste ou collectiviste-exclusif n’est pas une posture anarchiste. Premièrement parce qu’elle n’agit pas concrètement pour les travailleurs, deuxièmement parce que cela revient à abandonner ceux qui ne peuvent pas pratiquer ce repli de subsistance au risque de ce qu’on reprochait déjà aux petits-bourgeois communautaires hippies des années 1970, et troisièmement enfin, parce que je ne souhaite pas vivre dans une économie de subsistance, je veux vivre dans l’abondance culturelle, scientifique et même technique et donc lutter pour un nouvel ordre social égalitaire général et pas réservé à ceux qui feraient un choix de retrait, individuel et (il faut le reconnaître) parfois courageux.
Alors, vers quel anarchisme se diriger ?
Le potentiel libertaire de la technologie
En 1971, Sam Dolgoff publie un article sans concession dans la petite revue Newyorkaise Libertarian Analysis. L’article fut ensuite tiré à part à plusieurs reprises si bien que, sous le titre The Relevance of Anarchism to Modern Society45, le texte figure parmi les must read de la fin des années 1970. Dolgoff y décrit l’état de l’anarchisme dans une société prise dans les contradictions de la contre-culture des années 1960, et dont les effets se rapportent à autant de conceptions erronées de l’anarchisme qui se cristallisent dans un « néo-anarchisme » bourgeois discutable. Ce contre quoi S. Dolgoff avance ses arguments est l’idée selon laquelle l’anarchisme « filière historique » serait dépassé étant donné la tendance mondiale vers la centralisation économique, fruit des récents développements des sciences et des techniques, une sorte de fin de l’histoire (avant l’heure de celle de Fukuyama en 1992) contre laquelle on ne pourrait rien. Le sous-entendu met en avant la contradiction entre le positivisme dont s’inspire pourtant l’anarchisme de Proudhon à Bakounine, c’est-à-dire le développement en soi émancipateur des sciences et des techniques (à condition d’une éducation populaire), et le fait que cet élan positiviste a produit une mondialisation capitaliste contre laquelle aucune alternative anarchiste n’a pu s’imposer. Le réflexe social qu’on retrouve dans le mouvement contre-culturel des années 1960 et 1970, associé à ce que S. Dolgoff nomme le néo-anarchisme (bourgeois)46 (et qui sera repris en partie par M. Bookchin plus tard), amène à penser l’anarchisme comme une réaction à cette contradiction et par conséquent un moment de critique de l’anarchisme classique qui n’envisagerait pas correctement la complexité sociale, c’est-à-dire la grande diversité des nuances entre compromission et radicalisme, dans les rapports modernes entre économie, sciences, technologies et société. Ce qui donne finalement un anarchisme réactionnaire en lieu et place d’un anarchisme constructif, c’est-à-dire une auto-organisation fédéraliste qui accepte ces nuances, en particulier lors de l’avènement d’une société des médias, du numérique et de leur mondialisation (en plus des inégalités entre les pays).
Or, S. Dolgoff oppose à cette idée pessimiste le fait que la pensée anarchiste a au contraire toujours pris en compte cette complexité. Cela revient à ne justement pas penser l’anarchisme comme une série d’alternatives simplistes au gouvernementalisme (le contrôle de la majorité par quelques-uns). Il ne suffit pas de s’opposer au gouvernementalisme pour être anarchiste. Et c’est pourtant ce que les libertariens vont finir par faire, de manière absurde. L’anarchisme, au contraire a toujours pris en compte le fait qu’une société anarchiste implique une adaptation des relations toujours changeantes entre une société et son environnement pour créer une dynamique qui recherche équilibre et harmonie indépendamment de tout autoritarisme. Dès lors les sciences et techniques ont toujours été des alliées possibles. Pour preuve, cybernétique et anarchisme ont toujours fait bon ménage, comme le montre T. Swann dans un article au sujet de Stafford Beer, le concepteur du projet Cybersyn au Chili sous la présidence S. Allende47 : un mécanisme de contrôle qui serait extérieur à la société implique l’autoritarisme et un contrôle toujours plus contraignant, alors qu’un mécanisme inclus dans un système auto-organisé implique une adaptation optimale au changement48. L’optimisation sociale implique la décentralisation, c’est ce qu’ont toujours pensé les anarchistes. En ce sens, les outils numériques sont des alliés possibles.
En 1986, quinze ans après son article de 1971, dans le premier numéro de la revue qu’il participe à fonder (la Libertarian Labor Review), S. Dolgoff publie un court article intitulé « Modern Technology and Anarchism »49. Il revient sur la question du lien entre l’anarchisme et les nouvelles technologies de communication et d’information qu’il a vu naître et s’imposer dans le mouvement d’automatisation de l’industrie et plus généralement dans la société. Les réseaux sont pour lui comme un pharmakon (au sens de B. Stiegler), ils organisent une dépossession par certains aspects mais en même temps peuvent être des instruments d’émancipation.
Cet article de 1986 est quelque peu redondant avec celui de 1971. On y retrouve d’ailleurs à certains endroits les mêmes phrases et les mêmes idées. Pour les principales : il y a un déjà-là anarchiste, et la société est un réseau cohérent de travail coopératif. Pour S. Dolgoff, la technologie moderne a résolu le problème de l’accès aux avantages de l’industrie moderne, mais ce faisant elle a aussi accru significativement la décentralisation dans les entreprises avec la multiplication de travailleurs hautement qualifiés capables de prendre des décisions aux bas niveaux des organisations. S. Dolgoff cite plusieurs auteurs qui ont fait ce constat. Ce dernier est certes largement terni par le fait que cette décentralisation fait écho à la mondialisation qui a transformé les anciennes villes industrielles en villes fantômes, mais cette mondialisation est aussi un moment que l’anarchie ne peut pas ne pas saisir. En effet, cette mise en réseau du monde est aussi une mise en réseau des personnes. Si les technologies modernes d’information, les ordinateurs et les réseaux, permettent d’éliminer la bureaucratie et abandonner une fois pour toutes la centralisation des décisions, alors les principes de coopération et du déjà-là anarchiste pourront se déployer. Faire circuler librement l’information est pour S. Dolgoff la condition nécessaire pour déployer tout le « potentiel libertaire de la technologie ». Mais là où il pouvait se montrer naïf quinze ans auparavant, il concède que les obstacles sont de taille et sont formés par :
« Une classe croissante de bureaucraties étatiques, locales, provinciales et nationales, de scientifiques, d’ingénieurs, de techniciens et d’autres professions, qui jouissent tous d’un niveau de vie bien supérieur à celui du travailleur moyen. Une classe dont le statut privilégié dépend de l’acceptation et du soutien du système social réactionnaire, qui renforce considérablement les variétés « démocratiques », « sociales » et « socialistes » du capitalisme. (…) Tous reprennent les slogans de l’autogestion et de la libre association, mais ils n’osent pas lever un doigt accusateur sur l’arc sacré de l’État. Ils ne montrent pas le moindre signe de compréhension du fait évident que l’élimination de l’abîme séparant les donneurs d’ordres des preneurs d’ordres – non seulement dans l’État mais à tous les niveaux – est la condition indispensable à la réalisation de l’autogestion et de la libre association : le cœur et l’âme même de la société libre. »
Peu d’années avant son décès, et après une longue carrière qui lui avait permis de prendre la mesure de l’automatisation de l’industrie et voir l’arrivée des ordinateurs dans les processus de production et de contrôle, Sam Dolgoff a bien saisi la contradiction entre le « potentiel libertaire de la technologie » et l’apparition d’une classe sociale qui, avec l’aide de l’État et forte de subventions, réussit le tour de force d’accaparer justement ce potentiel dans une démarche capitaliste tout en parant des meilleures intentions et des meilleurs slogans ce hold-hup sur le travail collectif et la coopération.
C’est pourquoi il est pertinent de parler d’idéologie concernant la Silicon Valley, et c’est d’ailleurs ce que Fred Turner avait bien vu50 :
« La promesse utopique de la Valley est la suivante : Venez ici, et construisez-y l’avenir avec d’autres individus partageant les mêmes idées. Immergez-vous dans le projet et ressortez-en en ayant sauvé l’avenir. »
Les nouvelles frontières sociales des utopistes de la Silicon Valley ont été une interprétation du potentiel libertaire de la technologie, faite de néo-communautarisme et de cette Nouvelle Gauche que S. Dolgoff critiquait dès 1971. Mais ces nouvelles frontières ont été transformées en mythe parce que la question est de savoir aujourd’hui qui décide de ces nouvelles frontières, qui décide de consommer les technologies de communication censées permettre à tous d’avoir accès à l’innovation. Qui décide qu’un téléphone à plus de 1000€ est la meilleure chose à avoir sur soi pour une meilleure intégration sociale ? Qui décide que la nouvelle frontière repose sur la circulation de berlines sur batteries en employant une main-d’œuvre bon marché ?
Ouvrir le Libre
Il est temps de réhabiliter la pensée de Sam Dolgoff. Le Libre n’est pas qu’un mode de production anarchiste, il peut être considéré comme un instrument de libération du potentiel libertaire de la technologie.
Scander haut et fort que les hackers sont des anarchistes ne veut rien dire, tant que le modèle organisationnel et économique ne sert pas à autre chose que de développer du code. Rester dans le positivisme hérité des anarchistes de la première moitié du XXe siècle a ce double effet : un sentiment de dépassement lorsqu’on considère combien le « progrès » technologique sert à nous oppresser, et un sentiment d’abandon parce que celleux qui sont en mesure de proposer des alternatives techniques d’émancipation ont tendance à le faire en vase clos et reproduisent, souvent inconsciemment, une forme de domination.
Ce double sentiment a des conséquences qui dépassent largement la question des logiciels. Il est toujours associé à la tendance toujours plus grande de l’État à accroître les inégalités sociales, associé aux conséquences climatiques du système économique dominant qui nous conduit au désastre écologique, associé à la répression toujours plus forte par l’autoritarisme des gouvernements qui défendent les intérêts des plus riches contre les travailleurs et contre tout le reste. Il en résulte alors un désarmement technologique des individus là où il faut se défendre. À défaut, les solutions envisagées ont toujours petit goût pathétique : des plaidoyers qui ne sont jamais écoutés et trouvent encore moins d’écho dans la représentation élective, ou des actions pacifiques réprimées dans la violence.
Le potentiel libertaire du logiciel libre a cette capacité de réarmement technologique des collectifs car nous évoluons dans une société de la communication où les outils que nous imposent les classes dominantes sont toujours autant d’outils de contrôle et de surveillance. Il a aussi cette capacité de réarmement conceptuel dans la mesure où notre seule chance de salut consiste à accroître et multiplier les communs, qu’ils soient numériques ou matériels. Or, la gestion collective de ces communs est un savoir-faire que les mouvements libristes possèdent et diffusent. Ils mettent en pratique de vieux concepts comme l’autogestion, mais savent aussi innover dans les pratiques coopératives, collaboratives et contributives.
Occupy Wall Street, Nuit Debout, et bien d’autres évènements du genre, ont été qualifiés de préfiguratifs parce qu’ils opposaient de nouveaux imaginaires et de nouvelles manières de penser le monde tout en mettant en pratique les concepts mêmes qu’ils proposaient. Mais ce spontanéisme a tendance à se montrer évanescent face à des concrétisations préfiguratives comme les ZAD, la Comuna de Oaxaca, le mouvement zapatiste, et des milliers d’autres concrétisations à travers le monde et dont la liste serait fastidieuse. Rien qu’en matière d’autogestion, il suffit de jeter un œil sur les 11 tomes (!) de l’encyclopédie de l’Association Autogestion (2019)51. Or, dans tous ces mouvements, on retrouve du logiciel libre, on retrouve des libristes, on retrouve des pratiques libristes. Et ce n’est que très rarement identifié et formalisé.
Que faire ? Peut-être commencer par s’accorder sur quelques points, surtout entre communautés libristes et communautés libertaires :
Ce n’est pas parce qu’on est libriste qu’on est anarchiste, et l’éthique hacker n’est pas un marqueur d’anarchisme. De manière générale, mieux vaut se méfier de l’autoproclamation dans ce domaine, surtout si, en pratique, il s’agit de légitimer le pillage des communs. Par contre il y a beaucoup d’anarchistes libristes.
Les pratiques anarchistes n’impliquent pas obligatoirement l’utilisation et/ou la création de logiciels libres ou d’autres productions libres des communs numériques. Le Libre n’a pas à s’imposer. Mais dans notre monde de communication, le Libre en tant qu’outil est un puissant moteur libertaire. Il permet aux libertaires de mettre en œuvre des actions de communication, de coopération et de stratégie.
Proposer le logiciel libre ou les licences libres n’est pas un acte altruiste ni solidaire s’il n’est pas accompagné de discours ou d’actes émancipateurs. Il peut même créer l’inverse par excès, submersion de connaissances et finalement exclusion. Il faut travailler de plus en plus les conditions d’adoption de solutions techniques libres dans les collectifs, mieux partager les expériences, favoriser l’inclusion dans la décision d’adoption de telles ou telles techniques. Elles doivent apporter du sens à l’action (et nous revoici dans la réflexion déjà ancienne du rapport entre travailleurs et machines).
Il vaut mieux privilégier l’émancipation non-numérique à la noyade techno-solutionniste qui résulte d’un manque de compétences et de connaissances.
La solidarité doit être le pilier d’une éducation populaire au numérique. Cela ne concerne pas uniquement l’anarchisme. Mais un collectif ne peut pas seul effectuer une démarche critique sur ses usages numériques s’il n’a pas en même temps les moyens de les changer efficacement. Les collectifs doivent donc échanger et s’entraider sur ces points (combien de groupes anarchistes utilisent Facebook / Whatsapp pour s’organiser ? ce n’est pas par plaisir, sûr !).
Notes
La Quadrature du Net, « Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste », 5 juin 2023, URL.↩︎
On peut prendre un exemple trivial, celui du microblogage qui transforme la communication en flux d’information. Le fait de ne pouvoir s’exprimer qu’avec un nombre limité de caractère et de considérer l’outil comme le support d’un réseau social (où le dialogue est primordial), fait que les idées et les concepts ne peuvent que rarement être développés et discutés, ce qui transforme l’outil en support de partage d’opinions non développées, raccourcies, caricaturales. Ajoutons à cela le fait que, sur un système de microblogage commercial, les algorithmes visant à générer de la lucrativité attentionnelle, ce sont les contenus les poins pertinents pour la pensée et les plus pertinents pour le trafic qui sont mis en avant. Contrairement à ce qu’annoncent les plateformes commerciales de microblogage, ce dernier ne constitue absolument pas un support d’expression libre, au contraire il réduit la pensée à l’opinion (ou ne sert que de support d’annonces diverses). Un autre exemple concerne la « rédaction web » : avec la multiplication des sites d’information, la manière d’écrire un article pour le web est indissociable de l’optimisation du référencement. Le résultat est que depuis les années 2000 les contenus sont tous plus ou moins calibrés de manière identique et les outils rédactionnels sont configurés pour cela.↩︎
Aliénation de tout le monde en fait. « L’aliénation apparaît au moment où le travailleur n’est plus propriétaire de ses moyens de production, mais elle n’apparaît pas seulement à cause de cette rupture du lien de propriété. Elle apparaît aussi en dehors de tout rapport collectif aux moyens de production, au niveau proprement individuel, physiologique et psychologique (…) Nous voulons dire par là qu’il n’est pas besoin de supposer une dialectique du maître et de l’esclave pour rendre compte de l’existence d’une aliénation dans les classes possédantes ». G. Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Paris, Aubier, 1989, p. 118.↩︎
Steven Levy, Hackers. Heroes of the Computer Revolution, New York, Dell Publishing, 1994. Steven Lévy, L’éthique des hackers, Paris, Globe, 2013.↩︎
Ainsi on peut s’interroger sur la tendance du protocole ouvert ActivityPub (qui fait fonctionner Mastodon, par exemple) à couvrir de nombreuses applications du Fediverse sans qu’une discussion n’ait été réellement menée entre les collectifs sur une stratégie commune multiformats dans le Fediverse. Cela crée une brèche récemment exploitée par l’intention de Meta de vouloir intégrer le Fediverse avec Threads, au risque d’une stratégie de contention progressive des utilisateurs qui mettrait en danger l’utilisation même d’ActivityPub et par extension l’ensemble du Fediverse. On peut lire à ce sujet la tribune de La Quadrature du Net : « L’arrivée de Meta sur le Fédivers est-elle une bonne nouvelle ? », 09 août 2023, URL.↩︎
Sébastien Broca, Utopie du logiciel libre. Lyon, Éditions le Passager clandestin, 2018.↩︎
Fred Turner, Aux sources de l’utopie numérique : De la contre culture à la cyberculture. Stewart Brand, un homme d’influence, Caen, C&F Editions, 2012.↩︎
Christophe Masutti, « Lire Fred Turner : de l’usage de l’histoire pour préfigurer demain », dans Retour d’Utopie. De l’influence du livre de Fred Turner, Caen, Les cahiers de C&F éditions 6, juin 2023, p. 70-82.↩︎
Detlef Hartmann, Die Alternative: Leben als Sabotage – zur Krise der technologischen Gewalt, Tübingen: IVA-Verlag, 1981. Voir aussi Capulcu Kollektiv, DISRUPT ! – Widerstand gegen den technologischen Angriff, sept. 2017 (URL).↩︎
Alan F. Westin, Privacy and Freedom, New York, Atheneum, 1967.↩︎
C’est le ralliement des mouvements pour les droits et libertés individuels, le lien entre l’expérience personnelle (par exemple les inégalités de race ou de genre dont des individus pourraient faire l’expérience quotidienne) et les structures politiques et sociales qui sont à la source des problèmes et dont il fallait procéder à la remise en question.↩︎
Nadia Eghbal, Sur quoi reposent nos infrastructures numériques ? : Le travail invisible des faiseurs du web. Marseille, OpenEdition Press, 2017. https://doi.org/10.4000/books.oep.1797.↩︎
Dans le cas de communs numériques, qui sont des biens non rivaux, il peut être difficile de comprendre cette notion d’appauvrissement. Comme le montrent Pierre Dardot et Christian Laval dans leur livre Communs, pour un commun, la richesse dépend autant du processus contributif (l’activité collective qui consiste à en faire un commun) que du bien lui-même, même s’il peut être dupliqué à l’infini dans le cas des biens non rivaux. Prenons deux exemples : 1) pour un champ cultivé, si tout le monde se sert et en abuse et personne ne sème ni n’entretient et qu’il n’y a pas d’organisation collective pour coordonner les efforts et décider ensemble que faire du champ, ce dernier reste bien un commun mais il ne donne rien et va disparaître. 2) Pour un logiciel, si personne ne propose de mise à jour, si personne n’enrichit ou corrige régulièrement le code et s’il n’y a pas d’organisation des contributions, ce logiciel aura tendance à disparaître aussi. Voir Pierre Dardot et Christian Laval, Communs. Essai sur la révolution au XXIe siècle, Paris, La Découverte, 2014.↩︎
Pierre Crétois (dir.), L’accaparement des biens communs, Paris, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2022.↩︎
On peut voir sur ce point le travail que réalise Laurent Marseault : https://cocotier.xyz/?ConfPompier.↩︎
Au sens où l’entendait Bernard Stiegler, c’est-à-dire la privation d’un sujet de ses savoirs (savoir-faire, savoir-vivre, savoir concevoir et théoriser). Voir Bernard Stiegler, États de choc: bêtise et savoir au XXIe siècle, Paris, France, Mille et une nuits, 2012.↩︎
On peut voir les statistiques sur l’Open Source Contributor Index : https://opensourceindex.io/.↩︎
Simon Butler et al., « On Company Contributions to Community Open Source Software Projects », IEEE Transactions on Software Engineering, 47-7, 2021, p. 1381‑1401.↩︎
Antonio A. Casilli, En attendant les robots: enquête sur le travail du clic, Paris, France, Éditions du Seuil, 2019.↩︎
Et ils sont souvent les dindons de la farce. En Europe, la situation est équivoque. D’un côté, un espace est ouvert grâce aux dispositifs juridiques censés protéger l’économie européenne et les européens contre les effets des multinationales à l’encontre de la vie privée, au nom de la défense des consommateurs, et en faveur de la souveraineté numérique. Les logiciels libres y trouvent quelques débouchés pertinents auprès du public et des petites structures. Mais d’un autre côté, une grande part de la production libre et open source repose sur des individus et des petites entreprises, alors même que les gouvernements (et c’est particulièrement le cas en France) leur créent des conditions d’accès au marché très défavorables et privilégient les monopoles extra-européens par des jeux de partenariats entre ces derniers et les intégrateurs, largement subventionnés. Voir Jean-Paul Smets, « Confiance numérique ou autonomie, il faut choisir », in Annales des Mines, 23, La souveraineté numérique : dix ans de débat, et après ?, Paris, 2023., p. 30-38.↩︎
Même si le protocole ActivityPub pourrait être suffisamment détourné ou influencé pour ne plus assurer l’interopérabilité nécessaire. La communauté du Fediverse doit pour cela s’opposer en masse à Thread, la solution que commence à imposer l’entreprise Meta (Facebook), dans l’optique de combler le manque à gagner que représente le Fediverse par rapport aux média sociaux privateurs.↩︎
Christophe Masutti, « En passant par l’Arkansas. Ordinateurs, politique et marketing au tournant des années 1970 », Zilsel, 9-2, 2021, p. 29‑70.↩︎
On peut se reporter à cette louable tentative issue de It’s Going Down, et que nous avons publiée sur le Framablog. Il s’agit d’un livret d’auto-défense en communication numérique pour les groupes anarchistes. Bien qu’offrant un panorama complet et efficace des modes de communications et rappelant le principe de base qui consiste en fait à les éviter pour privilégier les rencontres physiques, on voit tout de même qu’elle souffre d’un certain manque de clairvoyance sur les points d’achoppement techniques et complexes qu’il serait justement profitable de partager. Voir « Infrastructures numériques de communication pour les anarchistes (et tous les autres…) », Framablog, 14 avril 2023.↩︎
Philippe Borrel, La bataille du Libre (documentaire), prod. Temps Noir, 2019, URL.↩︎
Sam Williams, Richard Stallman et Christophe Masutti, Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée, 1re éd., Eyrolles, 2010.↩︎
Richard Stallman (interview), « Is Free Software Anarchist? », vidéo sur Youtube.↩︎
Michel Lallement, L’âge du faire: hacking, travail, anarchie, Paris, France, Éditions Points, 2018.↩︎
Christian Imhorst, Die Anarchie der Hacker, Marburg, Tectum – Der Wissenschaftsverlag, 2011. Christian Imhorst, « Anarchie und Quellcode – Was hat die freie Software-Bewegung mit Anarchismus zu tun? », in Open Source Jahrbuch 2005, Berlin, 2005.↩︎
Dale A. Bradley, « The Divergent Anarcho-utopian Discourses of the Open Source Software Movement », Canadian Journal of Communication, 30-4, 2006, p. 585‑612.↩︎
Marie-Christine Granjon, « Les radicaux américains et le «système» », Raison présente, 28-1, 1973, p. 93‑112.↩︎
David DeLeon, The American as Anarchist: Reflections on Indigenous Radicalism, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2019.↩︎
Murray Bookchin, Changer sa vie sans changer le monde. L’anarchisme contemporain entre émancipation individuelle et révolution sociale, Marseille, Agone, 2019, pp. 61-63.↩︎
En 2015, c’est ce qui a permis à Bill Gates de caricaturer, sans les citer, des personnes comme Joseph Stiglitz et d’autres partisans pour une réforme des brevets (pas seulement logiciels) en sortes de néocommunistes qui avanceraient masqués. Voir cet entretien, cet article de Libération, et cette « réponse » de R. M. Stallman.↩︎
Eben Moglen, « L’anarchisme triomphant. Le logiciel libre et la mort du copyright », Multitudes, 5-2, 2001, p. 146‑183.↩︎
David Edgerton, « De l’innovation aux usages. Dix thèses éclectiques sur l’histoire des techniques », Annales. Histoire, sciences sociales, 53-4, 1998, p. 815‑837.↩︎
Clifford D. Conner, Histoire populaire des sciences, Montreuil, France, Éditions L’Échappée, 2011.↩︎
Amaelle Guiton, Hackers: au cœur de la résistance numérique, Vauvert, France, Au diable Vauvert, 2013.↩︎
« Le capitalisme est d’essence conjoncturelle. Aujourd’hui encore, une de ses grandes forces est sa facilité d’adaptation et de reconversion », Fernand Braudel, La dynamique du capitalisme, Paris, Flammarion, 2018.↩︎
Stéphane Couture, « L’écriture collective du code source informatique. Le cas du commit comme acte d’écriture », Revue d’anthropologie des connaissances, 6, 1-1, 2012, p. 21‑42.↩︎
Murray Bookchin, Changer sa vie sans changer le monde, op. cit., p. 12 et p. 10.↩︎
Comme je l’ai écrit dans un précédent billet de blog, plusieurs auteurs donnent des définitions du concept de préfiguration. À commencer par David Graeber, pour qui la préfiguration est « l’idée selon laquelle la forme organisationnelle qu’adopte un groupe doit incarner le type de société qu’il veut créer ». Un peu plus de précision selon Darcy Leach pour qui la préfigurativité est « fondée sur la prémisse selon laquelle les fins qu’un mouvement social vise sont fondamentalement constituées par les moyens qu’il emploie, et que les mouvements doivent par conséquent faire de leur mieux pour incarner – ou “préfigurer” – le type de société qu’ils veulent voir advenir. ». David Graeber, Comme si nous étions déjà libres, Montréal, Canada, Lux éditeur, 2014. Darcy K. Leach, « Prefigurative Politics », in The Wiley-Blackwell Encyclopedia of Social and Political Movements, John Wiley & Sons, Ltd, 2013.↩︎
Cory Doctorow, « As Platforms Decay, Let’s Put Users First », 09 mai 2023, URL.↩︎
Kristin Ross, La forme-Commune. La lutte comme manière d’habiter, Paris, La Fabrique Editions, 2023.↩︎
Sam Dolgoff, The relevance of anarchism to modern society, Troisième édition., Tucson, AZ, See Sharp Press, 2001.↩︎
Sam Dolgoff, « Le Néo-anarchisme américain. Nouvelle gauche et gauche traditionnelle », Le Mouvement social, num. 83, 1973, p. 181‑99. « (…) intellectuels petits-bourgeois, des étudiants et des « hippies » qui constituaient l’essentiel de la nouvelle gauche ».↩︎
Thomas Swann, « Towards an anarchist cybernetics: Stafford Beer, self-organisation and radical social movements | Ephemeral Journal », Ephemera. Theory and politics in organization, 18-3, 2018, p. 427‑456.↩︎
En théorie du moins. Si on regarde de plus près l’histoire du projet Cybersyn, c’est par la force des choses que le système a aussi été utilisé comme un outil de contrôle, en particulier lorsque les tensions existaient entre les difficultés d’investissement locales et les rendements attendus au niveau national. En d’autres termes, il fallait aussi surveiller et contrôler les remontées des données, lorsqu’elles n’étaient pas en phase avec la planification. Cet aspect technocratique a vite édulcoré l’idée de la prise de décision collective locale et de la participation socialiste, et a fini par classer Cybersyn au rang des systèmes de surveillance. Hermann Schwember, qui était l’un des acteurs du projet est revenu sur ces questions l’année du coup d’État de Pinochet et peu de temps après. Hermann Schwember, « Convivialité et socialisme », Esprit, juil. 1973, vol. 426, p. 39-66. Hermann Schwember, « Cybernetics in Government: Experience With New Tools for Management in Chile 1971-1973 », In : Hartmut Bossel (dir.), Concepts and Tools of Computer Based Policy Analysis, Basel, Birkhäuser – Springer Basel AG, 1977, vol.1, p. 79-138. Pour une histoire complète, voir Eden Medina, Cybernetic Revolutionaries. Technology and Politics in Allende’s Chile, Boston, MIT Press, 2011. Et une section de mon ouvrage Christophe Masutti, Affaires privées. Aux sources du capitalisme de surveillance, Caen, C&F Éditions, 2020.↩︎
Sam Dolgoff, « Modern Technology and Anarchism », Libertarian Labor Review, 1, 1986, p. 7‑12.↩︎
Fred Turner, « Ne soyez pas malveillants. Utopies, frontières et brogrammers », Esprit, 434, mai 2019, URL.↩︎
Association Autogestion, Autogestion. L’encyclopédie internationale, Paris, Syllepse, 2019, vol. 1-11.↩︎
Khrys’presso du lundi 9 octobre 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
Russia accidentally exposed the locations of its secret bases and spy homes, per the Dossier Center. It included them in a long list of buildings that are supposed to always have power, per the outlet.The 434-page list was temporarily uploaded to the Moscow’s city hall website, the outlet reported.
Des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Varsovie le 1er octobre contre le gouvernement. Après huit années de politiques liberticides de la droite nationaliste, une partie de la société polonaise attend beaucoup des élections législatives du 15 octobre prochain.
L’Académie de Suède a décerné ce jeudi 5 octobre la prestigieuse récompense littéraire à l’écrivain de 64 ans, dont les pièces de théâtre sont les plus jouées en Europe.
Depuis l’été 2023, les médias grand public et une partie de la classe politique irakiens diabolisent les LGBTQ+. L’utilisation aussi bien du terme « genre » que celui d’« homosexualité » ont été interdits. Les inspirateurs de cette campagne accusent ceux qui les emploient de conspirer pour corrompre la société, saper la religion et détruire la famille.
Dans la foulée de l’annonce du prix, ce vendredi 6 octobre, l’ONU a demandé la libération de la lauréate, la militante iranienne des droits humains, emprisonnée depuis un an à Téhéran.
Quatre associations portent plainte au pénal contre le pétrolier français pour «abstention de combattre un sinistre» et «homicide involontaire» en Afrique de l’Est, apprend-on ce lundi 2 octobre. Les ONG dénoncent «des faits s’apparentant à un climaticide».
Dans un courrier […], le commissaire européen Thierry Breton demande l’abrogation des lois adoptées par les députés français cette année pour réguler Internet.
Portée par des eurodéputés, des économistes, des millionnaires et des citoyens, l’initiative citoyenne européenne « Tax the Rich » est lancée. L’objectif : récolter 1 million de signatures pour taxer les 1% les plus riches, ceux qui polluent le plus, afin de financer la transition écologique de l’UE.
The Kids Online Safety Act (KOSA) would censor the internet and would make government officials the arbiters of what young people can see online. It will likely lead to age verification, handing more power, and private data, to third-party identity verification companies like Clear or ID.me.
Le réseau informatique d’un hôpital américain a connu des coupures pendant plusieurs heures car le chat d’un technicien a sauté sur le clavier au mauvais moment.
Dans un post vu plus de 75 millions de fois, le milliardaire s’en est pris à des infos autour de l’efficacité des doses contre le coronavirus. Mais le montage vidéo qu’il partage, vieux d’un an et qui entend dénoncer une fake news, est un parfait exemple de fausse information.
Un opérateur de télécoms américain a écopé lundi 2 octobre d’une amende de 150 000 dollars pour ne pas avoir correctement désorbité un de ses satellites.
La règle est toujours la même. Si le prix semble totalement déconnecté et que le vendeur vous est absolument inconnu, passez votre chemin ou demandez conseil.
Malgré les nombreuses infractions au Code de la route, l’automobiliste a simplement reçu un avertissement pour obstruction de la vision et chargement non sécurisé. La police lui a également demandé de reconduire Howdy Doody chez lui… en voiture.
On ne peut pas sans conséquence opprimer, spolier, affamer, enfermer un peuple entier dans cette prison à ciel ouvert qu’est la Palestine : c’est la première leçon de l’explosion meurtrière du 7 octobre. L’État d’Israël y répond déjà par un énième cycle de destruction et de massacre. Il serait temps, au contraire, qu’il comprenne que son système colonial est intenable.
Voici la citation en entier : «Tous les endroits où le Hamas se terre, tous les endroits où le Hamas opère, dans cette ville du mal, je dis aux habitants de Gaza : sortez de là-bas maintenant.» […] «Nous les transformerons en monceaux de ruine.»
Ce n’est pas la première fois que des tours sont détruites au cœur de Gaza. Au cours d’un conflit de 11 jours en 2021, Israël a pris pour cible quatre tours gazaouies, causant la destruction de trois d’entre elles, dont une qui abritait les bureaux d’Al Jazeera et de l’agence de presse Associated Press.
Alors qu’elle se trouvait dans une station de métro à Téhéran dans la matinée du 1er octobre, Armita Garavand a été «violemment agressée» par des agents du métro chargés de faire respecter le port du hijab obligatoire […] la lycéenne […] a été transférée à l’hôpital militaire de Fajr. Elle est désormais dans un profond coma et a été placée sous haute surveillance.
Sans surprise, les médias officiels iraniens ont ignoré dans un premier temps l’attribution du prix Nobel de la Paix à Narges Mohammadi. […] Pour la République islamique, la consécration de la résistance d’une militante iranienne pour les droits des femmes et les libertés est une nouvelle démonstration de l’hostilité de l’Occident.
Parmi les signataires de cette lettre, la politique américaine Hillary Clinton, la militante et prix Nobel de la paix Malala Yousafzai ou encore la féministe Gloria Steinem. Elles exhortent l’ONU à inclure la ségrégation fondée sur le genre comme crime contre l’humanité.
Tout mineur non accompagné vit plus ou moins les mêmes expériences de précarité, de violences, de situations administratives éprouvantes et longues. Pour les filles, ce qui se systématise, c’est la question des violences sexuelles et de l’exploitation. C’est présent aussi chez les garçons, mais chez les filles, c’est extrêmement fréquent.
L’enquête d’un consortium de médias, dont «Mediapart» en France, révèle comment l’entreprise française Nexa Technologies a vendu le logiciel espion Predator, développé par son partenaire Intellexa, à l’Egypte, au Vietnam et à Madagascar, et mené des négociations avec l’Arabie Saoudite.
L’État a «commis une faute en ne maintenant pas à un niveau suffisant un stock de masques», estime la justice ce vendredi 6 octobre. Le gouvernement a été condamné à indemniser des plaignant·es particulièrement exposés à l’infection.
«actuellement, la moitié des aidants décède avant la personne qu’ils aident… […] Ce chiffre démontre la détérioration potentielle de la santé des aidants. Il était donc plus qu’urgent d’agir»
« Les JO par-ci, les JO par-là… Et nous dans tout ça ? Ils y ont pensé ? À croire qu’on est juste de la merde à leurs yeux. »« Les punaises, on vit avec depuis dix ans dans l’indifférence… et voilà que ça devient une priorité nationale »
Le gouvernement ressort ce vendredi 6 octobre d’une réunion à Matignon en forme de simple état des lieux, tandis que le ministère de l’Education fait état de sept établissements scolaires fermés à cause d’infestations.
La psychose autour des punaises de lit à Paris se retrouve aussi dans la presse étrangère, qui ne voit pas d’un bon œil cette infestation, à moins d’un an des JO.
L’association de défense des animaux a rendu publique une nouvelle enquête dévoilant des pratiques illégales dans un établissement de la coopérative Cirhyo travaillant pour la marque Herta.
Alors que la France mise tout sur la relance du nucléaire, Greenpeace publie ce mercredi un rapport qui démontre l’inefficacité de ce choix pour réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Pour le même montant que le coût de construction des 6 EPR 2 (actuellement évalué à 52 milliards) annoncés par le chef de l’Etat, l’éolien terrestre et le photovoltaïque feraient bien mieux. Et plus vite.
Lundi, le tribunal administratif de Poitiers a annulé l’autorisation de construire deux ensembles de réserves d’eau (ou «méga-bassines») dans les départements de la Charente, de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de la Vienne.
Si les facteurs génétiques jouent un rôle déterminant dans l’âge de début de puberté, l’abaissement rapide de celui-ci au cours de ces 25 dernières années suggère plutôt une cause environnementale comme le changement des habitudes de vie, l’obésité ou l’exposition à certains pesticides.
Poser rapidement un diagnostic, proposer des soins de qualité : ces deux impératifs pour faire face au cancer sont bien mieux respectés pour les hommes que pour les femmes.
c’est bien l’un des apports des enquêtes en sociologie du sport que de montrer que les pratiques sportives ne sont pas neutres : elles s’inscrivent dans des rapports sociaux de classe, de genre, d’âge et de sexualité.
La réaction du service de sécurité choque particulièrement après que des chants homophobes ont pu se faire entendre en toute impunité au Parc des Princes, à l’occasion de la rencontre PSG-OM le dimanche 24 septembre.
la prétendue frontière entre la vie en ligne et la vie réelle n’existe pas. Repli sur soi, anxiété chronique, dépression… les conséquences du cyberharcèlement sont lourdes pour les victimes, jusqu’à parfois leur coûter la vie
Dans une tribune, l’acteur s’en est pris à Charlotte Arnould qui l’a accusé de viols et agressions sexuelles. Elle y voit « une stratégie pour inverser la culpabilité ».
Une enquête du Bondy Blog publiée lundi pointe un système de prédation à l’œuvre dans certains hébergements du 115. Précaires et vulnérables, les victimes peinent à briser l’omerta.
« Il y a un an j’ai eu un accident très grave qui m’a complètement paralysé, mais grâce à vous j’ai pu survivre. Vous m’avez complètement aidé à guérir. Tous les jours à l’hôpital je voyais votre émission, et ça me donnait la force de continuer. » […] « Un jour, après plusieurs mois d’entraînement, j’ai enfin pu me mettre debout, marcher et… enfin éteindre cette émission de merde tout seul ! »
Encore récemment présentateur à Cnews, le journaliste est mort à l’âge de 86 ans. Il a été au cœur de l’histoire de la télé et de la radio pendant cinquante ans.
Dans un communiqué, la branche CGT du groupe public dénonce «une mauvaise blague» et demande à la direction d’annuler la cérémonie prévue lundi prochain censée rebaptiser le bâtiment principal du média en «Maison Jean-Pierre Elkabbach».
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
Le 5 octobre, Macron a diffusé une vidéo d’une trentaine de secondes adressée aux chefs d’entreprise réunis à Paris pour l’événement Big 2023. Il s’est félicité des politiques néolibérales, vantant les «aventures entrepreneuriales» et «l’attractivité» de la France pour les capitalistes. En rigolant, il conclut qu’il n’y aura pas de marche arrière : «On ne monte aucun impôt, on ne complique aucune procédure, on ne revient pas en arrière sur le droit du travail ¡ No pasarán !».
À la remarque de Jean-Jacques Bourdin « 607 euros, 15 à 20 heures par semaine… ça fait 7 euros de l’heure ! », le ministre a répondu, sur un ton outré, « ne dites pas 15 à 20 heures, ça fait 7 euros de l’heure… On ne parle pas de travail ! ».
Selon un rapport de la Cour des comptes de novembre 2021, en Alsace, 54% des bénéficiaires du RSA sont des femmes. 25% des allocataires sont célibataires avec des enfants […] «S’il y avait un système pour financer la garde d’enfant, il y aurait moins de personnes au RSA. »
Eric Ciotti veut baisser les indemnités des chômeurs pour faire des économies. Sophie Binet lui répond que moins de la moitié des demandeurs d’emploi sont indemnisés. Et c’est vrai.
Surcharge de travail, déficit de moyens, formations sur les jours de repos, revalorisation factice des salaires… Dans une tribune, un ensemble de professeurs d’Éducation Musicale et Chant Choral en collège et lycée exprime son inquiétude : « le risque est grand que le navire de l’école publique ne coule définitivement ».
Alors que le secteur aérien est souvent pointé du doigt pour son rôle dans le dérèglement climatique, le kérosène qui sert à faire voler les avions échappe encore à toute taxation, ce qui pourrait rapporter plusieurs milliards d’euros à la France.
Le Président affirme que la délinquance «baisse» en 2023. Le ministre de l’Intérieur se félicite d’une chute de 15 % des «violences en général». Une majorité des indicateurs du service statistique de Beauvau pointent pourtant à la hausse sur les huit premiers mois de l’année.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
Tel un marronnier politique, la mise en cause de l’aide médicale de l’État (AME) revient régulièrement dans le débat public, portée par la droite et l’extrême droite. Cette année cependant, elle risque de se traduire dans les faits.
Qu’ils aient ou non déjà fait l’objet de poursuites judiciaires, parmi les scientifiques présents, tous sont unanimes : la répression envers la communauté scientifique va croissante.
Ces dernières décennies, les gouvernements successifs construisent de toutes pièces une islamophobie décomplexée. Ils visent directement les personnes musulmanes à travers l’élaboration d’un arsenal législatif et des offensives médiatiques et politiques.
Arrivée du Sri Lanka en 2019, Shenaya Fernando Onel vient de recevoir une Obligation de quitter le territoire français émise par la préfecture de la Gironde. La lycéenne, qui suit une spécialité scientifique à Magendie, a le soutien de ses enseignants et ses camarades qui témoignent de sa forte détermination pour s’intégrer.
Un jeune homme de 23 ans a été condamné ce vendredi à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d’intérêt général […] pour avoir filmé les émeutes survenues après la mort de Nahel dans sa ville de Beaune (Côte-d’Or)
Mon fils a tout de suite coopéré avec les forces de l’ordre. Lors de sa nuit en détention provisoire, il a rédigé une lettre dans laquelle il présentait ses excuses pour ses actes. […] Notre avocate nous avait prévenus, il pouvait y avoir du ferme. Pour moi, c’était impensable : mon fils avait à peine 18 ans, il n’avait jamais eu affaire à la justice, il n’a fait que donner un briquet.
Selon les données du ministère de la Justice, 73 693 personnes étaient incarcérées au 1er septembre, alors que le nombre de places opérationnelles dans les prisons françaises était de 60 629. […] «La France figure ainsi parmi les dix pays européens où la population incarcérée progresse»
Au Poste publie, avec Lundi Matin, la chronique du procès dit des “Inculpés du 8 décembre”. Ou comment l’antiterrorisme français entend juger ce qu’il nomme l’ultragauche. 7 personnes sont poursuivies pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Pour mieux saisir le dossier et le contexte, c’est par ici. Chaque jour, nous publierons un compte-rendu des audiences.
Le 27 juin 2023, Nahel, 17 ans était tué par un policier à Nanterre. Aujourd’hui, victimes et familles de victimes de violences d’État sont plusieurs dizaines à prendre la plume dans Politis. Si les parcours et les époques sont divers, la conclusion est toujours la même : une douleur immense et une soif de justice.
Le meurtre du jeune Nahel tué par un policier, suivi des révoltes dans les quartiers populaires et aussi d’autres victimes de violences policières, a mis en exergue l’impérieuse nécessité d’agir à la fois contre les méthodes répressives du pouvoir et pour la prise en compte effective des légitimes revendications sociales. […] Ce n’est que sur présentation d’un projet convaincant et attrayant, basé sur les valeurs de liberté, égalité, justice sociale, que pourra être enrayée la marche inéluctable de l’extrême droite vers la prise du pouvoir.
« Comment pouvons-nous encore être financés par Total, qui continue de multiplier les projets fossiles à l’encontre des projets du GIEC, comme le projet EACOP, en Ouganda ? Comment pouvons-nous accepter des partenariats avec la Société Générale ou le Crédit Agricole, qui continuent de financer les projets les plus destructeurs ? »
Des organisations actives contre la publicité basées en Suisse, en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne pointent la responsabilité du secteur publicitaire dans la crise climatique et mettent en avant les initiatives déployées dans diverses agglomérations européennes.
Trois militant·es écologistes ont repeint la façade du magasin situé sur les Champs-Élysées de peinture orange quelques minutes avant le début du défilé de la marque.
Trois milles personnes ont manifesté ce 4 octobre à Bagnères-de-Bigorre, petite ville des Hautes-Pyrénées (7500 habitants) contre la fermeture des urgences.
Amazon veut déployer une constellation de 3 200 satellites de télécommunication pour vendre des connexions à internet. Un projet qui s’ajoute à de nombreux autres, préparant une pollution massive de l’espace terrrestre.
C’est peut-être la fin d’un modèle : Meta envisage des formules payantes pour les utilisateurs européens, pour utiliser ses réseaux sociaux sans publicité. En cause, la législation européenne sur la protection des données.
Le milliardaire a décidé de faire disparaître les titres et descriptions des articles partagés sur Twitter (renommé X). Cette nouvelle politique a été généralisée entre le 3 et le 4 octobre pour les usager·es.
Commençons par un terme étrange : les lauréats sont les inventeurs de la physique attoseconde. Atto, quoi ? Une attoseconde est une fraction de seconde, précisément 1×10−18 seconde
On se demande qui sont les plus raisonnables. Vous, les jeunes, qui ne savez plus quoi inventer pour attirer l’attention sur l’incommensurable injustice intergénérationnelle dont vous êtes victimes ? Ou nous, vos parents, qui voyageons comme jamais auparavant, qui achetons des véhicules toujours plus gros en croyant que le bonheur vendu dans les publicités viendra avec, qui maintenons notre garde-robe au goût du jour parce que, comme on dit, « on le mérite », qui rêvons de demeures immenses fraîchement rénovées, peu importe les matériaux jetés, qui surconsommons à un rythme où la Terre n’a plus la capacité de régénérer les ressources que nous lui arrachons ?
« les méthodes les plus modernes de la science et du calcul rationnel, entre les mains d’un système social qui est aux antipodes des besoins humains ne produisent que de l’irrationnel (…). Comme le capitaine Achab, le capitaliste peut dire « tous mes moyens sont bons, ce sont mes buts et mes objectifs qui sont mauvais »
Humans are tangled up in a network of digital capital that trains us to train it to control us. […] If each of us is to reclaim ownership of our individual minds, we need to collectively take ownership of cloud capital
Le brame du cerf n’est jamais raconté du point de vue des biches […] Pourtant, elles sont les actrices principales de cette période.[…]nous connaissons le brame tel qu’il est observé et relaté par des hommes principalement (naturalistes, photographes, chasseurs…), qui projettent (comme toute observatrice ou tout observateur) un peu, parfois beaucoup, d’eux-mêmes sur ces cerfs. […] c’est l’inverse de ce qui est raconté qui a lieu : les cerfs ne se fabriquent pas un harem, ils cherchent au contraire à rejoindre une harde de biches. Ce sont elles, les biches, qui vivent en hardes toute l’année — même pendant la période du brame. Les groupes de mâles se séparent de leur côté en septembre, chacun cherchant à rejoindre une harde. On est bien loin du harem que les cerfs se constitueraient et géreraient de manière patrimoniale.
Le livre de la semaine
Notre corps Nous même (notrecorpsnousmemes.fr) Édition entièrement réactualisée, à mettre entre les mains de toutes <3
3500 interpellations, 23 900 feux de voies publiques, 12 000 incendies de véhicules, 2 500 dégradations de bâtiments, parmi lesquels des écoles, des mairies, des commissariats. Derrière ce bilan communiqué par le Ministère de l’Intérieur, il y a ce qu’ont vécu les habitants des quartiers : des jeunes et des vieux, des enfants et des parents, des profs, des flics, des travailleurs sociaux, des élus. Les Pieds sur terre leur donne la parole. Dans ce premier épisode, des récits à la première personne des journées d’émeutes.
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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 2 octobre 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
La décision finale d’investissement est prévue pour le début de 2024. Feu vert serait alors donné à l’installation de neuf puits, d’une usine de traitement du gaz, d’un gazoduc long de 320 kilomètres — majoritairement offshore — et de quatre trains de liquéfaction. La production, à hauteur de 6 millions de tonnes de gaz liquéfié par an, pourrait démarrer fin 2027 ou début 2028.
Avec le changement climatique, la Suède devient un pays viticole avec maintenant de grandes ambitions, avec des cépages particuliers, plus résistants au grand froid.
Alors que les États européens doivent voter sur la ré-autorisation du glyphosate pour dix ans le 12 octobre prochain, les ONG les appellent à la refuser.
Près de 80 % des candidat·e·x·s aux élections fédérales sont favorables à une interdiction de la reconnaissance faciale automatisée dans l’espace public.
les personnes qui vivent dans une zone ayant un taux de chômage très élevé (13 %) ont statistiquement 25 % de chances de plus de travailler en ligne que les personnes installées dans les régions qui ont un taux de chômage très faible (2 %). Ces données proviennent d’une étude transnationale menée dans 14 pays européens – représentant 84 % de la population en âge de travailler dans l’Europe des 27 – afin d’évaluer l’étendue du travail en ligne et dans les plateformes numériques.
Sale temps pour Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières : après le scandale des pushbacks dans les eaux grecques, qui a fait tomber son ex-directeur, l’un de ses drones longue portée de type Heron 1, au coût faramineux, s’est crashé fin août en mer ionienne. Un accident qui met en lumière la dérive militariste de l’Union européenne pour barricader ses frontières méridionales.
Yachts électriques, produits d’entretien « véganes »… Le « Salon international de superyachts » de Monaco verdit son image, à l’heure où le nautisme de luxe est pointé du doigt.
Over the past 4 years, the number of active satellites in low-Earth orbit have increased by several thousand, with tens of thousands more planned in the coming years. The ultimate nightmare is that we’ll experience Kessler syndrome: where a runaway chain reaction of collisions litters low-Earth orbit with millions of pieces of debris, making new launches all but impossible. Currently, Starlink satellites avoid collisions through on-board AI software that tells them how to move. If that software gets knocked offline, such as by space weather, we have no protections against this catastrophe.
Selon la plainte déposée, les salariés noirs de l’usine de Fremont ont régulièrement été victimes d’insultes et de comportements racistes « depuis au moins 2015 ». En février 2022, la Californie avait déjà porté plainte contre cette usine pour discrimination raciale.
Let’s just be crystal clear: The richest man in the world who has been vocal about his antisemitism and hatred of immigrants is asking the German government if they’re proud organizations from their country are helping save lives, and Musk is A) confused as to why they’re proud of that, B) asking if they’ve run a poll to gauge whether Germans are into saving lives, and C) accusing Germany of invading Italy.
Librarians in public schools in Charlotte County, Florida, were instructed by the school district superintendent to remove all books with LGBTQ characters or themes from school and classroom libraries. […] The guidance made clear that all books with LGBTQ characters are to be removed even if the book contained no sexually explicit content. […] “books with”[t]hese characters and themes cannot exist. »
Tainted CPAP machines and ventilators went to children, the elderly and at least 700,000 veterans despite internal warnings. Company insiders said the devices posed an “unacceptable” risk. […] To silence the irritating rattle that kept users awake at night, Philips packed the devices with an industrial foam — the same kind used in sofas and mattresses. It quickly became clear that something had gone terribly wrong. […] The reports coming into Philips described “black particles” or “dirt and dust” inside machines that pump air to those who struggle to breathe. One noted an “oily-like” substance. Others simply warned of “contamination.”
Des petits boîtiers développés par une université brésilienne, nommés «Curupira», sont testés pour prévenir automatiquement de la mise en marche d’outils susceptibles d’abattre les arbres de la forêt primaire.
Les peuples autochtones tentent de freiner le chantier d’une centrale électrique. Gendarmes, quads, lacrymos… Les jeunes militant·es sont fortement réprimé·es.[…] Un projet à 90 millions d’euros sur vingt-cinq ans présenté comme parfaitement écolo… à la nuance près qu’il doit conduire à la déforestation de 78 hectares de forêt équatoriale dans l’enceinte du Parc naturel régional.
Les glaces du continent austral sont parvenues à leur étendue maximale annuelle, le 10 septembre dernier, à 16,96 millions de km². Cette surface n’a jamais été aussi petite depuis le début des relevés du NSIDC, le laboratoire américain de référence.
Rapporteuses d’une directive au sein de l’Union européenne, les députées irlandaise et suédoise Frances Fitzgerald et Evin Incir, appellent les Etats membres, dont la France, à protéger les femmes contre ce crime en particulier, absent actuellement des négociations.
Le successeur de FIFA sort ce vendredi 29 septembre sur PC et consoles, et certains sont déjà en train de se plaindre. Pourquoi ? Parce que dans cette édition 2024, des championnes de foot font désormais partie d’« Ultimate Team », un mode de jeu très populaire qui vous permet de construire votre équipe de rêve.
Mediapart a pris l’initiative d’un appel pour Julian Assange, sous la forme d’une adresse au président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden. Trois autres médias européens l’ont déjà rejoint : Der Spiegel (Allemagne), Il Fatto Quotidiano (Italie) et InfoLibre (Espagne).
Une opération immobilière du milliardaire propriétaire de LVMH dans la chic station de Courchevel est notamment la cible d’investigations de la cellule de renseignement financier de Bercy
Le nombre de vol à l’étalage a augmenté de près de 15% l’année dernière. Il faut dire que se nourrir coûte 25% de plus qu’en janvier 2022 selon l’UFC Que Choisir. Au point que des dizaines de millions de personnes se privent de nourriture : la consommation alimentaire des ménages a chuté de 17% en un an et demi. Et lorsque l’on a rien a manger, chaparder pour se nourrir est juste de la légitime défense.
Après des années de procédure, jalonnées de report d’audience à répétition, le propriétaire, ingénieur de profession, est jugé pour avoir loué quatre T5 à la découpe à des ménages précarisés,qui payaient 450 euros pour des chambres de 9m2, sans point d’eau privatif.
À 29 ans, Mathilde Ollivier est devenue la plus jeune sénatrice de l’hémicycle[…]Du côté du parti d’Emmanuel Macron (Renaissance), ces élections sénatoriales sont une déconvenue. Alors qu’il ne comptait que vingt-quatre membres dans la chambre haute du Parlement, le groupe espère désormais se maintenir à une vingtaine de sièges
Au mépris de la loi et des considérations environnementales, le président (LR) d’Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé ce samedi 30 septembre que sa région ne mettrait pas en application le «zéro artificialisation nette» (ZAN).
L’ONU a rappelé mardi 26 septembre son opposition de principe au fait d’imposer ou d’interdire aux femmes le port d’un vêtement, en réaction à l’interdiction signifiée aux athlètes françaises de porter le voile islamique aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, en 2024, au nom de la laïcité.
« Je déteste le féminisme, je déteste le wokisme, je hais ce siècle. Je hais tout. » […] « Sur le féminisme, je nuance. Les femmes ont raison de se défendre, de demander leurs droits (…) de réclamer le même salaire que les hommes, je trouve ça complètement juste. Par contre, qu’elles n’en fassent pas trop ! Qu’elles aiment un peu les hommes ! »
“Quatre ans, quasiment jour pour jour, après le Grenelle des violences conjugales, ce plafonnement des nuitées hôtelières constitue un recul évident pour les droits des femmes”
Après avoir visionné les contenus diffusés sur les quatre plateformes les plus consultées (Pornhub, Xvideos, Xnxx, Xhamster), qui cumulent plusieurs millions de vues chaque mois, les auteurices dressent le constat accablant que pas moins de 90 % d’entre eux mettent en scène des violences réelles
Présenté comme un « réquisitoire » par ses détracteurs, des chercheurs et des membres démissionnaires du HCE dénoncent des sujets éludés et un « parti pris idéologique anti-pornographie ».
le juge a décidé de verser à procédure la quasi-totalité des pièces saisies à mon appartement, des notes manuscrites, des mails. Des documents de travail. C’est une décision scandaleuse, et très inquiétante pour la presse, pour les journalistes et vous tous qui nous informez au quotidien sur des affaires sensibles, qui touchent à la responsabilité de l’État.
« Aucun groupe n’est prêt à voter ce texte essentiel à notre pays. Ce texte a déjà été rejeté en première lecture. Nous avons besoin de cette loi de programmation de nos finances publiques. Nous ne pouvons pas prendre le moindre risque »
«Ce n’est pas seulement la brutalité du 49.3, c’est aussi la brutalité de ce qu’il y a dedans» […] «C’est la pire trajectoire d’austérité que notre pays aura vécue, puisqu’on nous propose de faire 70 milliards d’économies d’ici à 2027»
Alors que des rumeurs circulent sur le coût supposé du luxueux repas organisé lors de la visite du roi d’Angleterre Charles III, l’Elysée refuse de donner un chiffre.
À peine un·e étudiant·e sur 17 obtient une place en Cité U. Et celleux qui décrochent une place doivent composer avec les fuites d’eau, les cafards et autres nuisibles. Enquête sur un service public en manque chronique de moyens.
Les syndicats dénoncent le «recyclage» d’une mesure déjà prévue depuis plusieurs mois.[….] De fait, le ministre s’est bien gardé de préciser que la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat avait effectivement été annoncée, le 12 juin, par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini. […] À noter que cette prime concerne tous les agents publics qui touchent un salaire inférieur à 3 250 euros brut par mois et non pas uniquement les enseignant·es. Par ailleurs, la mesure a été concrétisée dans un décret publié le 1er septembre qui en précise les conditions d’attribution. Les montants établis entre 300 et 800 euros, sont versés en fonction de la rémunération brute annuelle. En 2022, le montant de la prime était de 100 euros maximum.
Lors de son interview sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a fait un plaidoyer pour la voiture, affirmant « adorer la bagnole ». Le chercheur déplore l’incohérence de ce discours.
Le président des Républicains veut une baisse de 15 centimes des taxes sur l’essence. Coût total de la mesure : 5 milliards d’euros à financer en baissant des aides sociales.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
la course à qui sera le plus droitier se joue à l’Assemblée nationale, alors que le projet de loi « France Travail » est examiné en séance publique. Pendant ce temps, les agents de Pôle Emploi entrent en grève et dénoncent un système de traque des allocataires ainsi qu’une volonté de privatiser une part grandissante de leurs activités.
Le président de la République comme le ministre de l’Intérieur évoquent d’un côté les «migrants» et de l’autre les «réfugiés», terme préféré à «demandeur d’asile». Une sémantique dénoncée par les associations.
En juillet 2020, il avait révélé à StreetPress des « centaines de cas de maltraitance et de racisme » commis par ses collègues dans les geôles de la juridiction parisienne.
Les faits s’étaient déroulés dans la nuit du 24 au 25 juin 2017 à Trappes (Yvelines) après que des policiers ont été pris à partie par des jeunes. Un des agents avait touché Nora alors qu’elle traversait un parc avec son bébé de 8 mois. […] La balle de défense tirée par le flash-ball du policier atteint son bras gauche qu’elle a mis au-dessus de son bébé pour le protéger. Bilan : 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Dans sa chute, elle se blesse au coude et aux cervicales. Son biceps présente une « brûlure du 2e degré et 3e degré en cocarde face externe »
“Le gouvernement n’aurait jamais dû prendre le risque de tuer un citoyen, juste pour protéger un cratère géant. La protection des personnes doit primer sur celles des biens”
Pour l’historien et professeur d’histoire contemporaine Johann Chapoutot, l’obscurantisme criminel des pétroliers et l’ignorantisme au pouvoir face au changement climatique nous conduit à la mort – ou à la désobéissance civile.
Pretty soon, I think we’re going to be at a point where you’re going to be there physically with some of your friends, and others will be there digitally as avatars or holograms, and they’ll feel just as present as everyone else. Or you’ll walk into a meeting and sit down at a table. There will be people who are there physically and people who are there digitally as holograms, but also sitting around the table with you are going to be a bunch of AI guys who are embodied as holograms and are helping you get different stuff done too
Les données sur l’effet des sanctions et contrôles sont étrangement absentes des données publiques. La raison de cette absence de données est simple : les rares chiffres disponibles démontrent que, dans leur écrasante majorité, les demandeurs d’emplois sont bien en recherche active d’un travail.
Un demi-siècle après les premières manifestations antinucléaires, le village allemand de Gorleben, symbole de la lutte, continue de fédérer. Retour sur des années de résistance.
Quelques jours après le festin royal à Versailles, Macron met en scène sa “proximité avec le peuple”. Avec l’éloge de la bagnole, pilier de sa planification écologique, à l’heure où le litre à 2€ étrangle de nombreux français.es et où les grands projets routiers étouffent les territoires.Nous republions « L’idéologie sociale de la bagnole », texte d’André Gorz de 1973.
La contention mécanique porte bien son nom. Elle cristallise une mécanique de la domination du corps psychiatrique sur les corps psychiatrisés avec des manières d’être et de faire pathologiques, toxiques, destructrices.
Les député·es de la nation examineront le 12 octobre prochain une proposition de loi (n°777) présentée par le Rassemblement National, visant à interdire l’usage de l’écriture dite inclusive. C’est la huitième du genre depuis juillet 2018 (la première étant déjà l’œuvre de ce parti), mais celle-ci est la première à parvenir en discussion en séance. Et c’est la plus délirante.
In many languages with grammatical gender, the use of masculine forms as a generic reference has been associated with a bias favoring masculine-specific representations. This article examines the efficiency of gender-fair forms […] in reducing gender biases in language.
En ligne depuis 2 ans, Scribe permet de retranscrire un fichier audio ou vidéo en texte et est utile par exemple pour : sous-titrer des vidéos (il fournit des fichiers spécifiques de sous-titres) pour faciliter leurs traductions (il est plus facile de traduire à partir de l’écrit que de l’audio) ; retranscrire l’enregistrement d’une réunion en texte. Contrairement aux outils possédés par de grands groupes du numérique, les données déposées par les utilisateurs·rices ne sont pas réutilisées à des fins commerciales ou d’analyse visant à nourrir les programme d’intelligence artificielle.
Entre la mélodie des cloches et le hululement des oiseaux, une ethnomusicologue et un compositeur ont sillonné le Pays d’Uzès pour en dresser une carte d’identité sonore.
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Khrys’presso du lundi 25 septembre 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
«L’enfant terrible du Pacifique» est entré en action, prévient ce mardi 19 septembre le gouvernement australien, qui attend un été austral plus chaud que la moyenne. El Niño devrait ensuite affecter le reste de la planète.
des entreprises israéliennes spécialisées dans le renseignement […] font en sorte de remporter le processus d’enchères en temps réel pour afficher chez la cible une fausse publicité qui dissimule en réalité un puissant logiciel espion.Celui-ci peut ensuite librement infecter le téléphone, l’ordinateur ou la tablette d’une cible précise
D’après un groupe pionnier de climatologues, les précipitations à l’origine du déluge meurtrier en Cyrénaïque ont été rendues jusqu’à 50 fois plus probables à cause du changement climatique. En Grèce et en Bulgarie, de telles précipitations sont désormais attendues une fois tous les dix ans.
Une enquête financée par l’Union européenne révèle que 98 % des habitants du Vieux Continent respirent un air pollué extrêmement nocif responsable de 400 000 décès par an.
The U.K. Parliament has passed the Online Safety Bill (OSB), which says it will make the U.K. “the safest place” in the world to be online. In reality, the OSB will lead to a much more censored, locked-down internet for British users. The bill could empower the government to undermine not just the privacy and security of U.K. residents, but internet users worldwide.
Dimanche 17 septembre, l’armée avait posté sur les réseaux sociaux un appel à l’aide après avoir perdu la trace d’un avion furtif F-35 à 80 millions de dollars.
certains experts suggèrent que cela pourrait être dû à une tempête solaire et d’autres pensent que les satellites sont peut-être arrivés à la fin de leur vie. Les satellites Starlink auraient une durée de vie moyenne de cinq ans.
A security researcher has found an old data feed that reveals how full the urine tank on the International Space Station is, allowing them to track when astronauts use the toilet
Le Parlement iranien a approuvé ce mercredi 20 septembre un projet de loi qui prévoit de nouvelles sanctions financières et judiciaires, pouvant aller jusqu’à la prison
Jessica Burgess avait commandé les pilules en ligne et les avait données à sa fille Celeste, âgée de 17 ans au moment des faits. Les deux femmes ont été inculpées puis condamnées après la consultation de leurs messages privés sur Facebook.
Le voyage de François à Marseille intervient alors qu’une nouvelle vague d’arrivées sur l’île italienne de Lampedusa a poussé l’Union européenne à adopter un plan d’urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance d’Afrique du Nord. Mais la France « n’accueillera pas de migrants » venus de Lampedusa, avait précisé mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Quasi assuré de retrouver son fauteuil de président du Sénat après les élections de dimanche, le vétéran LR s’est imposé contre toute attente comme un pilier de la vie politique française, tenant tête à Emmanuel Macron mais manquant singulièrement de transparence.
le médecin avait […] repéré des failles de sécurité dans le SI-VAC, la base de données sur les vaccinations Covid-19, à l’occasion d’une consultation avec un patient. Il avait alors compris que n’importe quel pass vaccinal pouvait être consulté. L’homme avait alors utilisé l’exemple d’Emmanuel Macron pour expliciter sa démarche, qualifiant la manœuvre de « preuve de concept ». C’est de cette manière qu’il s’était aperçu que la date officielle de la première injection de vaccin du président de la République n’était pas celle inscrite sur son dossier vaccinal.
Grâce à des mesures pour attirer et fidéliser les équipes médicales, le groupement hospitalier devrait finir l’année avec un effectif infirmier stable et va pouvoir rouvrir 400 lits cet hiver, sans toutefois combler les 1800 lits fermés entre 2018 et 2020.
Après avoir dénoncé la situation inquiétante de l’éducation en France lors d’une audition à l’Assemblée nationale, les élus des syndicats enseignants ont été vilipendés par des députés Renaissance et RN. Au point de quitter la salle.
Face à la dégradation des conditions de vie des étudiants, quatorze présidentes et présidents d’université ont publié une tribune ce mardi 19 septembre, afin de «juguler la pauvreté» et de faciliter l’accès à l’enseignement supérieur.
Pour la première fois, mardi 19 septembre, une entreprise était jugée au fond dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance, visant à responsabiliser les sociétés mères par rapport à leurs sous-traitants. Et pas n’importe laquelle : La Poste, entreprise privée à capitaux publics, détenue par l’État via la Caisse des dépôts.
D’après la synthèse du rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) que s’est procuré Contexte, le coût complet de production des 56 réacteurs nucléaires existants et de l’EPR de Flamanville varie entre 57 et 61 euros le mégawattheure (MWh) pour la période 2026-2040. Une estimation plus élevée que la précédente, établie en 2020, qui évaluait à 48,36 euros le coût du mégawattheure.
EDF mène actuellement une âpre lutte d’influence pour que la réévaluation de son coût de production soit la plus élevée possible. Il y va de son avenir financier. Mais les dernières évaluations de ses coûts de production se situent 50 % au-dessus de ce qu’elles étaient il y a trois ans, remettant en question la compétitivité du nucléaire face aux énergies renouvelables.
La disparition d’un chemin rural peut avoir diverses origines : un défaut d’entretien, l’érosion naturelle, le labour, l’ensemencement ou l’annexion par des riverains ayant eu envie d’agrandir leur parcelle à peu de frais. « Et un voleur ne rend pas facilement ce qu’il a volé »
La communauté scientifique s’inquiète depuis plusieurs années de la perte d’oxygène dans les écosystèmes aquatiques, précipitée (entre autres) par l’augmentation globale des températures. La capacité de rétention de l’oxygène par l’eau dépend en effet de sa température […] « Plus l’eau est chaude, moins elle peut en absorber. »
Faute de pouvoir fournir de l’eau potable aux élèves, au moins cinq collèges, deux lycées et une école élémentaire ont été contraints de renvoyer les enfants chez eux ce jeudi 21 septembre.
Marie, une jeune femme de 15 ans victime de harcèlement scolaire, avait été exposée à un grand nombre de contenus évoquant le suicide à cause de l’algorithme sur le réseau social chinois.
Pour avoir révélé en novembre 2021 la complicité «d’exécutions arbitraires» orchestrée par le gouvernement égyptien, la journaliste Ariane Lavrilleux a été placée en garde à vue ce mardi 19 septembre. Pour Disclose, l’intervention de la DGSI est un «nouvel épisode d’intimidation inadmissible à l’égard» de ses journalistes visant à «identifier [les] sources ayant permis de révéler l’opération militaire Sirli en Egypte».
La perquisition du domicile et la garde à vue de la journaliste française Ariane Lavrilleux a, une nouvelle fois, donné l’occasion à des médias étrangers d’exploiter les contradictions françaises en matière de défense de la liberté d’expression et de mettre en doute la volonté et la sincérité de la France en la matière.
Il aura fallu près d’un an, de nombreuses relances et finalement la menace d’un procès pour se procurer le détail des infractions comptabilisées entre 2012 et 2022.
Samedi 23 septembre, 157 organisations appellent à des marches « contre les violences policières, contre le racisme systémique et pour les libertés publiques ». Une initiative qui n’entre pas dans le périmètre des actions « acceptables » aux yeux des gardiens de l’ordre
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
La secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du SNU, Prisca Thévenot, n’a pas donné de calendrier, mais veut commencer à travailler sur les modalités d’une « obligation ».
La Mairie de Paris souhaite enlever les pittoresques boîtes à livres à l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, organisée sur la Seine le 26 juillet 2024, et les réinstaller plus tard. Une opération irréaliste, pointent les professionnels, excédés. […] «Ça va être un massacre» […] les boîtes, souvent constituées de bois zingué, ne résisteront pas au déplacement. Les boulons et les vis sont grippés, vieillis, rouillés, soumis aux intempéries depuis tant d’années. […] certaines boîtes visibles sur d’anciennes cartes postales auraient plus de cent vingt ans. Sans oublier qu’aucun jeu n’est identique. « Je me demande comment la Mairie compte faire en quelques jours […] pour enlever six cents boîtes, c’est grotesque !
Des habitants et des élus locaux sont farouchement opposés au projet. Plusieurs études ont montré que le confinement des déchets sous le béton n’empêcherait pas la contamination du réservoir d’eau souterrain […] dans un délai qui varie selon les scénarios de quelques décennies à plusieurs siècles.
Le point de départ serait l’installation d’un « technocentre ». […] L’usine, construite près de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), produira en effet des métaux qui circuleront dans l’économie courante, soit précisément le destin inverse de celui que leur réservait le « modèle français » de gestion des déchets nucléaires, qui les cantonnait au stockage.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
À moins de quinze jours de l’ouverture des états généraux de l’information, le sort fait à la journaliste de «Disclose», qui dénonçait ce jeudi un «nouveau cap franchi», relance le débat sur la loi française régissant la protection du secret des sources. Un ancien militaire a été mis en examen dans ce dossier.
Ce samedi 23 septembre, avant la grande manifestations contre les violences policières, le préfet de Paris assène dans les médias : «Participer c’est cautionner des slogans qui font mal aux policiers». Et faire mal à la police est, comme chacun sait, un crime d’État. En parallèle, le syndicat Alliance qualifie les manifestations «d’outrage public généralisé» qu’il faut interdire.
L’activiste a été délogé ce dimanche 24 septembre de l’arbre face au ministère de la Transition écologique, à Paris, en haut duquel il menait depuis près d’un mois une grève de la faim pour protester contre le chantier de l’A69, devant relier Toulouse à Castres.
« Quinze jours de fête et quinze années de dettes », « À qui profitent les JO ? Aux grands capitaux, pas aux locaux » […] « Vous voulez le résultat ? […] Le résultat des courses c’est que tout le monde perd. Tout ça c’est moins d’écoles, moins d’hôpitaux. Pour le prix d’une piste de curling, on pourrait avoir un collège neuf. »
Le multimilliardaire propriétaire du réseau social a évoqué lundi 18 septembre la possible mise en place d’une tarification pour tous les utilisateurs, afin, selon lui, de lutter contre les «bots» qui pullulent sur la plateforme.
Comme l’écrivent Hannah Arendt ou Walter Benjamin, la violence politique apparaît et s’exprime de manière disproportionnée quand le pouvoir politique est peu légitime et faible.
Les débats sur la toxicité du glyphosate ne sont en réalité qu’un « écran de fumée réglementaire ». Le réel enjeu […] n’est pas le caractère toxique de ce pesticide mais la transformation du monde menée par l’agro-industrie et dont le glyphosate constitue la clé de voûte.
The breaking (and the repairing) of a thing makes an event. Maintenance does not make an event, and goes unnoticed. The main problem of maintenance is its invisibility. […] maintenance is a diplomacy of the interdependence relations of the maintained thing. It is care […] care does not necessarily mean curing a disease to return to a healthy state, but being attentive to the needs of a person whose conditions of existence change. […] A well-maintained tool is not one that never fails, but one that allows itself to be maintained […] attention to fragility requires proximity and movement […] Even the software environment changes; there is no status quo. […] Maintenance is about living with change. […] Making things last is sometimes just making them exist; but that often entails shaping what they represent by selecting what remains of them.
On September 27, the Free Software Foundation (FSF) celebrates the 40th anniversary of the GNU operating system and the launch of the free software movement. Free software advocates, tinkerers, and hackers all over the world will celebrate this event, which was a turning point in the history of computing.
Non seulement son action régule la taurine, mais la présence de sulfure d’hydrogène dans nos entrailles nous protège de certains hôtes indésirables. Par exemple, les bactéries Klebsiella (responsable d’une partie des infections urinaires) et Salmonella (responsable de nombreuses maladies, de la typhoïde à la gastro-entérite) n’aiment pas du tout le fameux gaz malodorant.
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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 18 septembre 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
«Il faut que le chômage augmente de 40 à 50%. Nous devons voir souffrir l’économie, rappeler aux gens qu’ils travaillent pour l’employeur, et non l’inverse. Nous devons écraser cette arrogance.» Ce sont les mots de Tim Gurner, PDG et promoteur immobilier de luxe lors d’un sommet du Financial Review en Australie en septembre 2023.
Les autorités indiennes ont annoncé jeudi 14 septembre des mesures draconiennes de rassemblements après la mort de deux personnes atteintes du Nipah, un virus transmis par certains animaux. […] Il n’existe ni vaccin ni traitement contre ce virus, dont le taux de mortalité varie de 40 % à 75 %, selon l’OMS.
C’est la première visite à l’étranger du dirigeant nord-coréen depuis l’épidémie de Covid-19. Un sommet avec Vladimir Poutine doit se tenir dans les prochains jours quelque part dans l’Extrême-Orient russe. Moscou n’a précisé ni la date ni le lieu de la rencontre.
Le pays balte a hébergé le serveur d’interception d’Anom, une entreprise de téléphonie chiffrée qui était en fait contrôlée par le FBI et qui contenait une porte dérobée permettant d’accéder aux messages des utilisateurs.[…] Le FBI a ainsi pu collecter des millions de messages et de photos, qui ont conduit à l’arrestation de plus de 800 suspects en juin 2021
Le bilan humain des pluies torrentielles qui se sont abattues dimanche sur l’est de la Libye ne cesse d’empirer. La ville de Derna a notamment été ravagée après la destruction de deux barrages.
Deux ONG et un collectif de citoyens ont déposé une plainte contre la compagnie pétrolière italienne Eni pour exiger qu’elle réduise ses émissions de gaz à effet de serre. La multinationale a répliqué par une attaque en diffamation.
Il s’agit de la première étude scientifique sur l’étendue des violences sexuelles commises dans l’Eglise catholique suisse depuis les années 1950. Si les résultats sont effarants, il ne s’agit «sans doute» que de la «pointe de l’iceberg».
The FDA granted full approval of both Pfizer-BioNTech’s updated vaccine (Comirnaty) and Moderna’s updated vaccine (Spikevax) for use in those ages 12 years and up. The agency issued emergency use authorizations for both updated vaccines for use in children ages 6 months to 11 years.
Launching one of the most prominent climate lawsuits in the nation, the state claims Exxon, Shell, BP and others misled the public and seeks creation of a special fund to pay for recovery.
Selon les calculs de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), 23 catastrophes météorologiques dont le coût est supérieur à un milliard de dollars ont frappé les États-Unis cette année. Il s’agit du plus grand nombre d’événements de cette intensité dans l’histoire récente du pays.
Des lacs artificiels fournissent l’eau nécessaire au remplissage des séries d’écluses du canal. Ces lacs, situés au nord et au nord-ouest de cette scène, sont reconstitués par des précipitations généralement abondantes sur l’isthme de Panama. Cependant, la sécheresse a laissé le Lago Gatún, le plus grand lac alimentant le système, à des niveaux presque record.
« Le changement climatique plonge des millions de personnes dans la famine. Il détruit des espoirs, des opportunités, des foyers et des vies. Ces derniers mois, des avertissements urgents sont devenus des réalités mortelles, encore et encore, partout dans le monde »
Originaire d’Amérique du Sud, la fourmi de feu a déjà fait son trou en Australie, en Chine, dans les Caraïbes, au Mexique et aux États-Unis, aidée par le commerce international de plantes. Elle tire son nom de ses piqûres douloureuses, qui peuvent provoquer des chocs anaphylactiques. […] « [Elle] fait littéralement fuir les vertébrés dans les milieux où elle se trouve, ce qui rend ces milieux quasiment infréquentables, y compris pour les humains. » […]Le changement climatique pourrait favoriser sa propagation. 50 % des zones urbaines européennes — dont Paris, Londres, Barcelone, Amsterdam, ou encore Rome — sont à risque
cutting staff poses a risk, according to Shanks. It means fewer officers who might notice if a traveler is acting suspiciously. […] Another question is whether automated instructions will enable enough passengers to use the new systems without help.
A few questions worth asking: if people in non-combat zones, such as the continental United States, download and use the app, where does the information go? Furthermore, not only does the command center collecting drone sightings have a photograph of the drone, it would also have the location of the user.
La quasi totalité des joueuses réclament une refonte en profondeur des instances du football national avant de reporter le maillot de la sélection. Dans le même temps, Luis Rubiales s’est vu interdire par la justice d’approcher Jennifer Hermoso, qu’il a embrassée de force lors du Mondial. «Les changements qui ont eu lieu ne sont pas suffisants pour que les joueuses se sentent dans un endroit sûr, où on respecte les femmes, où on parie sur le football féminin et où nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes»
L’homme l’avait repérée du bout de la rue. Il s’est avancé dans son dos, comme ça, tranquille… Et a eu l’air tellement content de lui après qu’il n’a même pas pris la poudre d’escampette. […] Le reste de la scène est tout aussi sidérant, l’agresseur daignant finalement s’éloigner… mais pas sans avoir passé sa main dans les cheveux de la journaliste, qui lui demandait de la laisser travailler. […] Mais « nous l’avons filmé », a prévenu le collègue d’Isa Balado – dont on salue l’impeccable réaction. Dans la foulée, l’homme est d’ailleurs arrêté par la police espagnole.
«Qu’on se serve de la moindre petite erreur pour médiatiser du sexisme, c’est inacceptable. […] Pouvoir lire encore ‘‘Femme au volant, mort au tournant’’, c’est consternant en 2023. […] Si la même chose était arrivé à un homme, il n’y aurait jamais eu de tels commentaires, on ne dit pas à Lewis Hamilton : “Retourne dans ta cuisine !”»
A retired anaesthetist at a Welsh hospital whose comments on female surgeons who have experienced sexual abuse provoked outrage has doubled down on his stance.
« Vouloir pousser, comme le fait Orange, à la fermeture du réseau ADSL dans un nombre croissant de communes de la zone très dense tout en y arrêtant les déploiements FttH est, disons-le courtoisement, incompréhensible »
Le rappel vaccinal ciblera essentiellement les plus de 65 ans, les personnes fragiles, atteintes de comorbidités, les femmes enceintes, les résidents d’Ehpad et les personnes vivant au contact de personnes fragiles. […] En France, le système de surveillance du virus a été considérablement allégé et est actuellement proche de celui de la grippe. Dans ce contexte, difficile de suivre finement la circulation du virus.
L’amélioration annoncée de l’accueil dans les commissariats ou du recueil des plaintes dans les hôpitaux est loin d’être acquise, ce qui paraît insensé quand on sait les drames qui se jouent chaque jour en divers coins de France.
Les femmes lanceuses d’alerte […] sont souvent des cadres de niveau hiérarchique élevé […] il est très difficile pour elles de répondre à une « attaque par le genre ». La remarque sexiste provoque une forme de sidération qui vient percuter brutalement une image d’elles-mêmes de « sujet en action », et les renvoie à une place de sujet passif, qui n’a pas son mot à dire dans l’ordre du jour de l’organisation.
Connu pour ses vidéos de vulgarisation scientifique sur sa chaîne « DirtyBiology », Léo Grasset, accusé par trois femmes de viols, a été relâché sans poursuite ni convocation à ce stade.
Jean-Marie Bretagne a travaillé trente ans pour le groupe de presse magazines Prisma Media (Géo, Femme Actuelle, Voici, etc.). Jusqu’à ce que le milliardaire Vincent Bolloré le gobe. Dans Le Boa, il témoigne de l’intérieur. […] Si la direction était prévenue, le livre n’existait pas. Soit j’étais viré, soit plus personne ne m’aurait parlé. J’avais besoin d’être un petit œil qui observe sans être vu. Il a fallu user de stratagèmes. Sur le site de la Fnac.fr, mon éditeur a fait en sorte que mon livre à paraître n’apparaisse d’abord que sous le titre « Le Boa » sans sa suite « Comment Vincent Bolloré m’a avalé » pour que ni mes collègues ni la direction n’en devinent le thème.
L’émission de France 2 a été la cible d’attaques des médias du milliardaire breton, de CNews au “JDD”, suite à la diffusion d’une enquête sur le Puy du Fou. France Télévisions reste étonnamment muette.
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
Depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron a été accusé plusieurs fois de complaisance envers la filière de l’alcool notamment par des acteurs de la lutte contre les addictions.
La cheffe du gouvernement rejette par ailleurs la proposition du Rassemblement national, qui plaide pour la suppression de la TVA sur les produits alimentaires.
Fermer les formations universitaires qui ne collent pas assez aux besoins économiques du pays, développer des indicateurs à cet effet, couper dans les budgets : la feuille de route de rentrée de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a des allures de douche froide.
Omniprésent dans les médias, le ministre de l’Éducation réitère ce matin avec une tribune dans “Le Monde”. Pour le bien des élèves (d’abord), des profs (aussi), une trêve de la communication s’impose
Dans ce courrier, le rectorat enjoignait aux parents “d’adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les membres de la communauté éducative”.
Ce texte, présenté comme une simple adaptation d’une série de règlements européens, change en réalité la manière de concevoir la régulation des plateformes en ligne. En voulant instaurer une censure autoritaire et extra-judiciaire, en voulant mettre fin à l’anonymat en ligne et en répétant les erreurs déjà commises avec la loi Avia, le gouvernement fait une nouvelle fois fausse route. […] S’il fallait résumer le projet de loi SREN, nous pourrions le présenter comme l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire. Réguler par la censure, l’autoritarisme et les atteintes massives aux droits fondamentaux n’est pas la bonne solution.
«Les gendarmes cherchent des chefs : forcément des hommes, en haut d’une pyramide. Ils appliquent leur propre système d’organisation, sans voir qu’il en existe d’autres. Chez nous, il n’y a pas d’organisateur : il y a plus d’une centaine de personnes qui réfléchissent, prennent des décisions ensemble. C’est une masse qui s’organise et qui décide d’enfreindre les interdictions préfectorales. Elle n’a besoin ni de chefs, ni de commandement. »
On ne peut plus parler de “cas isolés” ou de policiers qui tachent l’uniforme de police. La symbolique fasciste, voire néonazie, est désormais un fait courant au sein des compagnies de police. Combien de cas faut-il pour que l’on puisse enfin démasquer une tendance qui se propage au sein des forces de police, sans que personne ne puisse l’arrêter ?
Cinq policiers ont été condamnés, ce jeudi après-midi, à des peines allant de six mois de prison à trois ans, dont deux avec sursis pour la plus sévère. Un seul des six prévenus a été relaxé. Lors de descentes dans les cités de Pantin, ils avaient fait preuve d’une violence extrême, allant jusqu’à infliger 45 jours d’ITT à un jeune de la cité Scandicci, et rédigé de faux PV.
les associations affirment que la cellule de gendarmerie continue de surveiller des actions militantes. L’audience de la cour administrative d’appel devait donc permettre d’éclaircir la situation, mais — sans exposer des arguments de fond — le ministère de l’Intérieur a demandé le 15 septembre un renvoi de l’affaire vers le Conseil d’État. Si cela était accepté par les magistrats de la cour administrative d’appel, cela entraînerait l’annulation du jugement en première instance, et par conséquent l’annulation de l’astreinte et du calcul du nombre de jours de retard.
Coup d’éclat ce dimanche, en plein échange [avec Roussel], le militant Ritchy Thibault s’est emparé du micro de l’ancien Premier Ministre pour rappeler que «Édouard Philippe a sévi pendant le mouvement des Gilets jaunes», «il n’a rien à faire ici, c’est un éborgneur», avant d’être brutalement évacué par le service d’ordre.
Depuis plusieurs jours, des militants empêchent la construction de 132 villas de luxe près du golf de Fuveau, entre Aix et Marseille. Le projet menace 20 hectares de forêt et 43 espèces protégées.
La première des dignités quand on se retrouve emmené par des hommes cagoulés au 4e sous-sol de Levallois-Perret – mis en cause pour un supposé lien avec l’invasion retentissante d’une des usines les plus toxiques du pays – est sans doute de garder le silence. Surtout quand on a pas accès au dossier d’instruction et qu’il n’y a pas la moindre confiance à avoir dans ce qui va être affirmé par les agents qui vous font face. Et quand on garde le silence, il se trouve que la seule personne qui, 4 jours durant, apporte à l’autre des informations nouvelles est finalement celle qui nous questionne en vain et se voit ainsi interrogée. […] À la fin de la 3e audition et lorsqu’il me demande si je veux parapher mes non-réponses à son fleuve de questions, mon avocat lui fait remarquer que l’on ne va quand même pas manquer de relire le futur prix Goncourt.
Le chef d’orchestre Vladimir Jurowski ne fait pas mystère de son engagement en matière de lutte contre le réchauffement climatique – il explique notamment vouloir réduire son empreinte carbone et pour montrer l’exemple, il a renoncé à ses engagements auprès des festivals de Glyndebourne, Enescu ou encore de Moscow State Academic Orchestra afin de limiter ses déplacements (depuis 2017, il ne voyage plus qu’en train en Europe).
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Berne pour une manifestation nationale en faveur du pouvoir d’achat. Elles ont réclamé une hausse des salaires et des retraites pour compenser l’augmentation du coût de la vie.
Le Japon abrite une zad depuis plus longtemps que la France : depuis les années 1960, agriculteurs, étudiants et ouvriers s’opposent à la construction d’un aéroport. Un lieu qui continue de fédérer différentes luttes. Voir aussi Japanese Students Defeat Riot Police (archive.org) Footage of Japanese Student associations battling police in 1985 at the Sanrizuka crossroads.
Other workers at the facility watched with a mix of amazement and horror. Musk and his renegade team were rolling servers out without putting them in crates or swaddling them in protective material, then using store-bought straps to secure them in the truck. […] It was like cleaning out a closet, “but the stuff in it is totally critical.” […] By the end of the week, they had used all of the available trucks in Sacramento. Despite the area being pummeled by rain, they moved more than 700 of the racks in three days. The previous record at that facility had been moving 30 in a month.
un stéréotype qui flirte avec l’imaginaire très connoté de la sorcière. La théorie féministe questionne et fustige depuis des décennies cette véritable figure-repoussoir dont la présence dans notre imaginaire collectif servirait surtout de menace aux femmes qui s’aviseraient de ne pas se marier ou de refuser de devenir mères.
Un effacement plus flagrant encore se trouve dans Hommage à la Catalogne […] On peut le lire et le relire sans se rendre compte qu’Orwell n’était pas seul en Espagne — Eileen était là aussi, presque tout le temps. Ni le livre d’Orwell, ni les biographes ne vous apprendront qu’elle travaillait au siège du parti politique pour lequel Orwell se battait tandis qu’il était dans les tranchées avec ses compagnons d’infanterie.
Pendant qu’il se battait, elle travaillait à la propagande écrite et radiophonique du parti, ravitaillait les hommes, s’occupait des communications, organisait le transport de fournitures médicales depuis Londres, prêtait de l’argent quand le chef du parti n’en avait pas, et évitait les espions staliniens au bureau et à l’hôtel où elle vivait. Lorsqu’elle rendit visite à Orwell sur le champ de bataille, ils essuyèrent des tirs. Il fut touché, mais elle s’occupa de lui et sauva son manuscrit (qu’elle était en train de taper). […] la façon la plus insidieuse d’omettre les actions des femmes consiste à utiliser la voix passive. Des manuscrits sont dactylographiés sans dactylographes, des circonstances idylliques existent sans créatrices, une fuite face à des poursuivants staliniens est réalisée grâce à des passeports « en règle ».
Du port de tel ou tel vêtement, un foulard, une tunique traditionnelle, une robe de bain, le pouvoir actuel a fabriqué une question (comment défendre la laïcité menacée ?), une analyse profonde (un foulard : pas bien ; pas de foulard : bien), un doute (peut-être qu’en tout musulman se cache un terroriste), une certitude diffusée à grand renfort d’échos journalistiques (l’immigration est un problème) et en a déduit une mesure.
«Je suis un gars confortable. Pas riche mais confortable ! Le frigo est plein. Y a toujours au moins un ou deux trucs que j’aime, comme par exemple des Kinder. […] J’ai même un chat, il s’appelle Ace comme mon personnage préféré de One Piece. C’est un luxe d’avoir un chat parce que sa nourriture n’est pas gratuite. […] J’ai des potes, ils dorment sur le canapé, ils mangent la même chose pendant trois jours : du riz ou des pâtes. Ils sont beaucoup chez eux, genre 7 dans un trois pièces. Moi, j’ai ma chambre. Mes potes n’ont pas tous de l’argent tous les mois. Ils sont obligés d’en demander s’ils veulent manger au grec.
Les gouvernements ne sont pas du tout incompétents, ils font efficacement leur job : maintenir le système en place, l’Etat et le productivisme, continuer la croissance et la civilisation industrielle, quoiqu’il en coûte en vies humaines et en destruction de biosphère.
In France, the nuclear industry is in decline and the nuclear company EDF is heavily in debt. At the same time, President Macron is once again promising cheap nuclear power and wants to have new small nuclear power plants built. A small part of the French nuclear industry’s financial problems is to be solved with EU money. In this context, the fairy tale of cheap French nuclear power is happily spread in France and also in Germany and the use of nuclear energy is praised as the miracle weapon in the losing war against nature and the environment. However, the price of electricity in France is only apparently cheap. According to a report of the supreme audit court in France, the research and development, as well as the construction of the French nuclear power plants, cost a total of 188 billion euros. Since in France the “civilian” and the military use of nuclear power cannot be separated, the sum is probably much higher. […] A serious nuclear accident would have devastating consequences in France. A government study estimates the cost at 430 billion euros.
Le processus d’Oslo aurait pu réussir si Israël avait fait l’effort d’en rendre les termes acceptables par une direction palestinienne qui avait affiché sa volonté de compromis et disposait d’une légitimité suffisante pour sceller un accord. Il n’en a rien été, bien au contraire, Israël poursuivant son entreprise coloniale sans rencontrer beaucoup d’obstacles. Cependant, de nouvelles perspectives mondiales pourraient changer la donne
“In the Eisenhower period, we would be heroes,” Henry Kissinger told President Richard Nixon several days after the overthrow of Salvador Allende in Chile, lamenting that they would not receive credit in the press for this Cold War accomplishment.
les femmes, dans ce pays, elles ont un mental. Entre ceux qui leur disent comment s’habiller, ceux qui veulent pas qu’elles avortent, ceux qui les insultent, ceux qui les harcèlent, ceux qui les violent, ceux qui les frappent, ceux qui les tuent et ceux qui font tout en même temps… Si tu rajoutes à ça l’écart de salaire et la charge mentale, c’est à se demander comment ça se fait qu’elles nous butent pas pendant notre sommeil… Normalement on devrait avoir des bites coupées accrochées dans tous les halls d’immeubles !
«Les seules remarques négatives que j’ai eu sont venues des adultes. »« Quand je suis arrivée dans la compétition, il y avait beaucoup de catégories pour les hommes. J’ai créé la catégorie non-binaire avec une copine. Mon message était de porter un mulet féminin ou queer et il est passé. »
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Khrys’presso du lundi 11 septembre 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Après une plainte déposée en 2016, contre la société Exxelia Technologies, la famille des trois enfants palestiniens tués en 2014 a été reçue en juillet par la juge d’instruction. Selon son avocat, Joseph Breham, c’est une première étape décisive dans un combat judiciaire à la portée hautement symbolique.
pourquoi sont-ils plus touchés que les cerfs et les chevreuils […] Voire que les humains? […] parce qu’ils ont pour habitude de consommer des aliments tels que des champignons ou des truffes souterraines et qu’ils se retrouvent donc en première ligne dans la récupération des résidus de césium.
En Suisse, une association de femmes âgées – 73 ans en moyenne – a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme pour forcer le gouvernement à agir contre le changement climatique.
Un blocage atmosphérique ayant la forme d’une lettre grecque sur les images satellites est responsable des températures élevées qui touchent notamment la France. Ses conséquences sont exacerbées par le changement climatique.
Sept régions ibériques, en particulier Madrid et ses alentours, sont encore en alerte ce lundi 4 septembre après les intempéries survenues ces dernières heures. Après un été de fournaise et de flammes, et une récente tempête sur le littoral méditerranéen, l’Espagne est cette fois touchée par des torrents de pluie.
Après le séisme de 6,8 sur l’échelle de Richter dont l’épicentre se trouvait à environ 70 km au sud de Marrakech, les secours tentent d’accéder au plus vite aux villages des montagnes de l’Atlas où les dégâts sont les plus importants. Le bilan provisoire atteint déjà plus de mille morts.
Alors qu’une crise postélectorale menaçait à nouveau d’éclater au Gabon après le scrutin du 26 août, et que l’armée a renversé Ali Bongo Ondimba, les stigmates de la précédente élection ne sont toujours pas effacés, et la justice n’est jamais passée. En instrumentalisant la CPI, le pouvoir de Libreville a gagné du temps grâce au silence complice de la communauté internationale. Retour en deux épisodes sur un crime impuni.
Thousands of Airbnbs and other short-term rentals are expected to disappear from rental platforms as New York City begins enforcing tight restrictions.
Kaedim emploie des artistes 3D du monde entier 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, qui travaillent sur une base de commission où ils sont payés pour chaque modèle qu’ils réalisent.La rémunération était d’environ 1 dollar à 4 dollars pour chaque modèle, et il semble qu’ils recevaient une petite prime s’ils acceptaient le travail rapidement.
“We are working with dangerous things.”With more and more people learning how to use the technology than ever before, there’s little to stop anybody from genetically engineering a viral pathogen worse than anything ever seen before and unleashing it onto the world – which is why the DeepMind co-founder is advocating for a “containment” strategy on AI similar to the one NATO has in place for nukes.
Une étude internationale a révélé ce mercredi 6 septembre une hausse importante du nombre de cas, et de morts, chez les personnes jeunes par rapport à 1990.
The summer of room-temperature superconductivity was short-lived. It started with some manuscripts placed on the arXiv toward the end of July, which purportedly described how to synthesize a compound called LK-99, which would act as a superconductor at temperatures above the boiling point of water.[…] But the materials science community responded remarkably quickly. By the end of August, pure samples had been prepared, the role of impurities explored, and a strong consensus had developed: LK-99 was not a superconductor. Best yet, the work nicely provided explanations for why it had behaved a bit like one in a number of situations.
La croissance du PIB ne permettra pas la préservation d’une Terre viable, révèle une étude d’envergure. La croissance durable étant impossible, il faut adopter une économie post-croissance, estiment les scientifiques.
Ce qui est vraiment surprenant, c’est la simultanéité des événements extrêmes. Des records de chaleur ont été battus quasiment en même temps dans plusieurs bassins océaniques : le Pacifique nord, le Pacifique est, l’Atlantique nord, l’Atlantique tropical… et même la Méditerranée.
Malgré les accusations de violences sexuelles, les festivals normand et italien ont invité Besson, Polanski et Woody Allen. « On ne peut pas ne pas faire la distinction entre l’homme et l’artiste. L’histoire de l’art est remplie de délinquants sexuels, voire de criminels : devrait-on cesser d’admirer les tableaux du Caravage ? » s’est ainsi défendu, dans le Monde, Alberto Barbera, directeur artistique de la Mostra.
Pour Woody Allen, qui est personnellement visé par des accusations d’agression sexuelle, « c’est difficile d’imaginer qu’une personne puisse perdre son emploi et être pénalisée de la sorte pour un baiser en public. »
Jorge Vilda, c’est terminé. Le sélectionneur de l’équipe féminine d’Espagne, proche de Luis Rubiales et dont les méthodes étaient critiquées par ses joueuses, a finalement été limogé ce mardi 5 septembre et remplacé par son ancienne adjointe et ex-milieu de terrain de football espagnol, Montse Tomé.
La Cour suprême mexicaine a estimé mercredi 6 septembre que la pénalisation de l’IVG encore en vigueur dans une partie des Etats du pays «viole les droits humains des femmes et des personnes en capacité de gestation».
Deux mois, jour pour jour, après la volatilisation du petit garçon, l’affaire est déjà entrée dans les annales judiciaires. Car malgré les efforts colossaux déployés pour le retrouver, aucune piste, à ce jour, ne peut être privilégiée.
Notre planète brûle, et le lobby du secteur aérien défend les jets privés. Dans un rapport rendu public le 5 septembre, il vante notamment la « souplesse et la rapidité » de ce moyen de transport, qui permettrait de « désenclaver [l]es territoires ».
Le ministre Clément Beaune a promis pour l’été prochain un pass ferroviaire donnant accès, dès l’été prochain, au réseau des TER et Intercités. L’idée soulève toutefois de multiples questions sur son périmètre et son financement.
À la Fédération française de rugby, les arbres, on s’en tamponne. […] au moins trente-six arbres sains et matures ont été sacrifiés au stade Raoul Montbrand de Pantin, à quatre kilomètres du Stade de France. La raison ? La construction d’un « centre d’innovation » consacré au rugby, comprenant terrains, tribunes et centre de formation.
La saison de la chasse reprend le 15 septembre, et avec elle son lot d’accidents parfois mortels, le plus souvent le week-end. Le collectif Un jour un chasseur plaide pour un meilleur encadrement. Sa co-fondatrice, Mila Sanchez, s’explique.
Comme chaque année, une importante partie de la population nantaise et alentours s’est donnée rendez-vous ce premier week-end de septembre dans le centre-ville de Nantes, aux bords de l’Erdre […] la programmation musicale de l’édition 2023 était cette année encore quasi exclusivement masculine, et très majoritairement blanche. Selon un décompte approximatif, les statistiques sont les suivantes : sur les trois jours de festival nantais, à peu près 27 femmes sont montées sur scène, pour quasiment 200 hommes. […] Quand à l’origine ethnique des musicien.nes, le constat est clair : la grande majorité des artistes invité·es étaient des personnes blanches […] comment est-on passé d’une musique de résistance des populations noires des États-Unis à une musique intellectuelle, élitiste et blanche, en France ?
Le devant de la scène des militantes est souvent occupé par des hommes cishet, qui concentrent et conservent entre leurs mains les tâches considérées comme valorisantes et tout ce qui est de l’ordre du “spectaculaire” (animation de cortège, affrontements violents, etc).
Une étude de l’Unicef démontre la prédominance des garçons sur l’espace central principalement dédié au foot, rejetant les filles sur les côtés ou dans les toilettes. Redéfinir les espaces permettrait de casser cette ségrégation. Dans le 19ᵉ, des mini-buttes ont été installées au milieu de la cour, pour le plus grand bonheur des filles comme des garçons qui s’amusent ensemble à les escalader.
Quant aux sifflets qui ont accueilli le discours du président Emmanuel Macron, ils n’ont pas non plus échappé aux médias internationaux. The Times souligne que « le public français a été bien plus respectueux du haka que de son propre président, hué à son arrivée sur le terrain ».
Olivier Truchot, 55 ans, et Alain Marschall, 60 ans. Les Dupont et Dupond de BFM TV. Deux boomers rémunérés par l’organe de propagande du macronisme. Ce mercredi 6 septembre, ils ont organisé un interrogatoire insoutenable, en direct, à deux adolescentes exclues de cours.
Alors que Hachette est racheté par Vivendi, propriété de Vincent Bolloré, et Editis par le Tchèque Daniel Kretinsky, les auteurices veulent un cadre légal qui leur permette de garder leur indépendance.
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
« Sans des structures comme les Restos du cœur, il y aurait peut-être des émeutes de la faim », estime la chercheure Bénédicte Bonzi. Elle dénonce le développement d’un marché de la faim qui conforte le système agro-industriel.
La famille Arnault verse 10 millions d’euros aux restos du cœur. Tu convertiras cette somme dépensée d’un claquement de doigts, en litres de sueur d’exploités et en millions d’euros optimisés fiscalement. Une marge d’erreur de l’ordre du milliard d’euros sera tolérée.
Afin de réaliser des économies, le ministre de la Santé a annoncé ce vendredi 8 septembre l’augmentation de la franchise sur les médicaments, sans en hausser le plafond. Une mesure contestée par les syndicats de médecins, craignant l’impact sur les plus pauvres, déjà fortement touchés par l’inflation.
« C’est comme à l’hôpital, reprend Cédric, on est épuisés, et on nous propose de travailler plus alors que ce dont on a besoin, ce sont de moyens humains. »
Les promesses du gouvernement sur les remplacements ou sur « un professeur devant chaque classe » passent par le pacte. Rejeté par une majorité de personnels, ce dispositif cache une attaque en règle du service public d’éducation
Pari réussi pour le gouvernement. La polémique de l’abaya et du qamis a étouffé une sombre réalité en ce début d’année scolaire : de nombreux élèves ont effectué leur rentrée sans professeurs.
Une heure trente en train aurait suffi mais eux ont choisi l’avion. Pour se rendre à Liffré et à Saint-Germain-sur-Ille près de Rennes (Bretagne) afin d’assister à la rentrée scolaire ce lundi 4 septembre au matin, la Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal ont pris un Falcon du gouvernement
Le député des Yvelines Karl Olive réagissait aux menaces de grèves pendant la coupe du monde de rugby, ainsi qu’aux sifflets contre le président Macron, vendredi soir au Stade de France. […] «Bientôt l’ablation des cordes vocales pour empêcher les huées contre le roi Macron ?»
«298 personnes» portaient une abaya lorsqu’elles se sont présentées lundi à l’entrée de leur établissement scolaire […] Plus des trois-quarts ont accepté de se changer, mais «67 personnes ont refusé de se conformer à la règle et ont été renvoyées chez elles»
Dans le sillage de la note du ministère interdisant les vêtements «de type abaya ou qamis», une élève de seconde a été temporairement renvoyée pour avoir porté un kimono, considéré par son lycée comme une tentative de contourner l’interdit. «Porteuse d’un jean, d’un t-shirt et d’un kimono ouvert, il a été demandé à cette jeune lycéenne de retirer son kimono. »
“Le proviseur m’a dit que j’essayais de contourner le texte et que c’était de la provocation. Je lui ai répondu que ma tenue n’était pas religieuse et que j’avais le droit d’avoir une robe.” […] L’élève de 17 ans est sortie de là abasourdie, d’autant que deux de ses amies venues en robes longues n’ont, elles, pas eu de rappel à l’ordre. “Sans doute parce que la mienne était blanche à motifs bleus”, suppute l’une. L’autre ne portait pas de voile avant d’entrer, ce qui l’aurait épargnée des regards suspicieux des adultes, selon l’hypothèse des filles. “C’est grave d’en arriver là”
Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT.
l’avocat des plaignants, Me Arié Alimi, a regretté que le parquet n’ait pas retenu les chefs d’agression sexuelle et injures à caractère racial envers Souleyman Adoum Souleyman.
Une instruction émanant d’une direction de la police écarte «toute poursuite systématique» en cas de «refus d’obtempérer». Mais sans les interdire non plus. Un piéton a été mortellement fauché à Paris […] par un automobiliste qui fuyait la police après avoir refusé de se soumettre à un contrôle à Pantin
“Différents éléments me permettent d’affirmer avec certitude que le véhicule de police a tenté d’aller au contact de la moto en lui coupant la route” […] “J’affirme sur la base d’un témoin présent qui a vu le véhicule de police aller à vive allure en direction de cette moto pour la percuter”
« Il faut qu’il fasse quelques révisions pour savoir que la désobéissance civile, elle est par nature pacifique. Qu’elle est à l’origine de nos principaux acquis sociaux et sociétaux […] Sans désobéissance civile, il y aurait encore de l’apartheid, des lois racistes aux États-Unis et les femmes n’auraient toujours pas le droit de vote »
Sur la forme, les avocats des prévenus s’interrogent sur les raisons de poursuivre des personnes physiques plutôt que les organisations qu’elles représentent. Me Alice Becker, conseil de la CGT, y voit « une volonté d’intimider des individus et de faire peur ». Sur le fond, la défense dénonce une atteinte au droit de manifester visant à « décourager les mouvements sociaux »
Des milliers de manifestant·es d’Extinction Rebellion bloquent une autoroute, «porte d’entrée» de La Haye ce samedi 9 septembre, pour demander la fin des subventions aux énergies fossiles. Iels prévoient de revenir tous les jours jusqu’à obtenir gain de cause.
Ce sont les plus grandes institutions planétaires et les scientifiques du monde entier qui alertent, pourtant tout continue comme avant. La consommation mondiale de pétrole a même battu un record cette année. Répétons-le : toute action pour défendre l’environnement et s’en prendre aux responsables du désastre n’est rien d’autre que de l’autodéfense. Et toute répression de ces actions est une attaque mortelle contre la nature et la vie.
Une trentaine de personnalités s’érigent contre la vision de l’école défendue par Emmanuel Macron, « qui cherche à ajuster, le plus tôt possible, le profil scolaire des enfants à la demande du marché ».
Le règlement sur les marchés numériques (DMA) doit modifier profondément les modèles économiques de ces mastodontes, accusés d’évincer la concurrence en abusant de leur position dominante. Cette législation ouvre un nouveau front entre l’UE et la big tech, avec de nouvelles batailles judiciaires en perspective.
Il s’agit d’Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta et Microsoft. Ces entreprises sont considérées comme des « gardiens » du marché numérique, car elles fournissent des services essentiels qui font le lien entre les entreprises et les consommateurices.
On 9/2/23, the Goyim Defense League and Blood Tribe held a march in Orlando, Florida where 55 neo-Nazis waved swastika flags and expressed their intent cleanse the United States of Jewish, LGBTQ+, and people of color. Both groups are supported by tech companies who provide critical services that allow them to organize and fund their neo-Nazi activism, including campaigns of harassment, intimidation, and extreme religious, ethnic, and racial hatred.
Depuis mercredi 6 septembre, le titre financier du géant de la tech américain a chuté de plus de 6 %, après des révélations du «Wall Street Journal» sur l’interdiction de l’iPhone dans les administrations et entreprises d’Etat chinoises.
Ils ne vivent pas dans le sol, comme la majorité de leurs congénères, mais dans les arbres des forêts tropicales et plus particulièrement dans des plantes épiphytes de la famille des Broméliacées.
Le macronisme est une forme du régime actuel de pouvoir et d’accumulation. Il fonctionne au sein d’un système global, le capitalisme racial et patriarcal. Ce dernier abrite en permanence les structures socio-historiques de la fascisation, certaines formes du fascisme qui sont instituées dans la longue durée de l’impérialisme : à travers la politique des frontières et les conditions faites aux exilé·es, dans les guerres coloniales et néocoloniales, dans les prisons, les camps et les lieux d’enfermement en général, dans la ségrégation raciale, les féminicides et la continuité des guerres contre les peuples […] Cette structure impérialiste entretient l’extrême-droite comme réserve de dispositifs, de réseaux, de moyens, d’idées ou de pratiques, mais elle prépare aussi la possibilité d’un fascisme de contre-révolution.
C’est la petite bombe qui occupe donc cette rentrée universitaire. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, vient d’annoncer toute honte bue, ce que même ses prédécesseurs les plus cyniquement et authentiquement libéraux n’avaient pas osé formuler : elle va aller taper dans le fonds de roulement des universités
The exclusion and limited recruitment, retention and success of some racial and ethnic groups and other minoritized communities in the geosciences is often discussed using the metaphor of a leaky pipeline. However, as many have argued, this passive imagery betrays the fact that, in many ways, the experience for minoritized scholars is more like a vicious or hostile obstacle course with barriers that have been put in place to slow down or exclude certain groups.
The teens aren’t worried about aliens. They aren’t worried about spy balloons. They aren’t worried about microchips in their vaccines.If anything, they hope aliens show up.They hope aliens descend from the stars and incinerate our broken governments. They hope aliens can fix the planet.
C’était une promesse d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie. C’était en 2013. Il avait promis la fibre pour tous avant 2023. La fibre optique, réseau à très haut débit, est loin d’être installée sur tout le territoire. Et dans un cas sur quatre, le raccordement se termine par une panne.