Never work for money ? Du Libre dans une copie du BAC d’anglais !

Nous avons reçu ce mail qui nous a particulièrement touché.

Cela mérite une bonne note, non ? 😉

Official U.S. Navy Imagery - CC by

Bonjour Framasoft,

Je m’appelle XXX et j’ai maintenant passé le BAC (en espérant l’avoir réussi pour décrocher l’INSA à Rouen). Il se trouve que l’un des sujets d’expression d’Anglais LV1[1] était :

“I once promised myself I would never work for money,” (Document B, 1.12). How easy is it to stick to such a decision?

Fervent croyant en le logiciel libre que je suis, j’ai écrit un texte sur la culture libre et le logiciel libre. Je me permets aujourd’hui de vous en faire part.

Vous êtes bien sûr libre d’en faire ce que vous voulez, comme me le « corriger », me le commenter, le publier (message subliminal).

Cependant, je dois vous prévenir que comme le nom de votre association se trouve dans mon texte, le correcteur de doit pas être capable de m’identifier, ce qui implique que soit l’hypothétique publication ne doit pas se trouver avant la date des résultats du BAC (5 juillet) ou que mon nom ne soit figuré nul part, du moins jusqu’aux résultats (si vous avez besoin d’un pseudonyme, utilisez « minijackson »)

Voici donc le contenu du dit texte, quelque peu altéré suite à une courte réflexion postérieure :

In our commercial society, where everybody is looking for a well-paid job, not too much painful, and maybe if possible that we like, is there a place for “not for money” works ?

I would like to explain this issue through an underestimated and under-explained topic : the free culture.

The free culture was at first named “free software” for it was applied to softwares only. But this situation has evolved and now is extent to books, pictures and musics.

But what is it ? It is the idea of giving freely informations or culture. But this “free” doesn’t mean “free” like in “free shipping”, but “free” like in “freedom” or “free speech”.

It gives the person the ability to share, remix and share the remix of a piece of culture. It is very rare to see an artist giving the ability to share and remix his piece of work. And so was created the community of free culture.

Concerning the free softwares, developers works hard to give a good software knowing that they do not work for money. How do they do? There is mainly three cases : Either the developer has a work and spend his free time developing, or the person works for a non-profit organization that provides free software(s) like Mozilla or The Linux Foundation.

But it is very rare to see someone living with donations only. It is also very hard for free software developers because of organizations like Microsoft or Apple who makes everything to make the user believe that they are the only ones who can make such products.

But it isn’t true. Every free software developers works hard to give free and best softwares with one goal : make an open world.

Windows and Mac are beaten by Linux, Microsoft Office is beaten by LibreOffice and Internet Explorer is beaten by Firefox.

Some associations are also trying to spread the word, getgnulinux or Framasoft.

Finally I would say that it is always hard to stick to that promise but we are trying. And because we are a huge community we will succeed.

En espérant que cela vous plaise et que je n’aie pas écrit de bêtises, toute critique constructive est acceptée avec plaisir.

Merci et bonne continuation,

minijackson

Crédit photo : Official U.S. Navy Imagery (Creative Commons By)

Notes

[1] Le sujet dans son intégralité sur Sribd.




Framapad en SVT : retour d’expérience

Il y a peu, nous publiions le billet Framapad de plus en plus utilisé dans l’éducation qui fut l’occasion d’entrer en contact avec un certain nombre d’enseignants utilisant notre libre service.

Un professeur de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) de l’académie de Créteil nous livre ici son témoignage.

Framapad éducation - Créteil SVT

SVT et Framapad : Retour d’expérience

Depuis la rentrée dernière (septembre 2012), j’utilise Framapad avec mes élèves de 6e au quotidien. Sans installation et facile à prendre en main, cet outil collaboratif est adapté aux jeunes collégiens et intéressant pour l’enseignant quelle que soit sa discipline.

En Sciences de la Vie et de la Terre, nous l’utilisons principalement pour construire la synthèse collaborative de nos activités scientifiques, avant, pendant et après la classe. Après 8 mois d’utilisation, plusieurs bénéfices se dégagent pour les élèves et l’enseignant.

Le premier est celui de la motivation. Mes élèves 6e sont unanimes : c’est un outil simple, agréable et motivant.

Framapad éducation - Créteil SVT

On remarque ensuite que le Framapad est un outil puissant pour les élèves en difficulté : les plus rapides peuvent communiquer et aider leurs camarades depuis leur poste de travail (via le « chat » intégré) tandis que plus l’utilisation simultanée du vidéoprojecteur interactif permet à l’enseignant de contrôler à distance le travail des élèves. Après la classe, le professeur peut contrôler, aider et corriger le travail réalisé. Chacun travaille donc à son rythme et progresse.

Enfin, en un clic, il est facile de créer un « pad ». Je recommande cependant de s’inscrire pour bénéficier d’une adresse web simplifiée plus pratique pour les 6e , de l’archivage du (ou des) document(s) et de la protection du travail par mot de passe.

Framapad éducation - Créteil SVT

Avec le développement du numérique à l’école et la réception en octobre 2012 d’ordinateurs portables[1] distribués à tous les élèves de 6 e de mon département, Framapad s’inscrit dans une démarche pédagogique innovante que je trouve bénéfique pour les élèves. »

Frédéric Véron
Professeur de SVT

Notes

[1] Ordinateurs portables distribués par le Conseil Général du Val de Marne aux élèves de 6e du département.




Framapad de plus en plus utilisé dans l’éducation

Framapad sur iPad

On ne nous prévient pas toujours loin de là mais nous constatons avec fierté et plaisir que notre service libre Framapad est de plus en plus souvent utilisé dans les établissements scolaires (par exemple ici, ici, ici ou encore ).

On y a apprécie son immédiateté, sa simplicité d’usage et surtout ses potentialités pédagogiques, notamment pour ce qui concerne le travail collaboratif (on y apprécie également le fait que ce soit libre et qu’on n’est pas obligé d’en passer par Google).

Nous avons voulu en savoir plus en interviewant ci-dessous deux enseignantes, l’une du primaire et l’autre du secondaire.

Merci de relayer l’info pour faire connaître et donner envie à plus de monde encore de se frotter à Framapad. Merci également d’apporter votre témoignage dans les commentaires si vous aussi vous l’utilisez dans vos classes, il est important pour nous de faire savoir que nous sommes utiles 😉

La photo ci-dessous est issue d’une séance pédagogique très détaillée réalisée en SVT dans l’Académie de Créteil (on y parle de Firefox et LibreOffice aussi). Nous vous invitons également à regarder cette vidéo[1] où des élèves de l’Académie de Bordeaux découvre l’écriture poétique avec Framapad sur leur… iPad !

Framapad éducation - Créteil SVT

Interview croisée de deux utilisatrices de Framapad, l’une au primaire et l’autre au secondaire

Bonjour, pouvez-vous vous présenter succinctement. Où enseignez-vous et à quel niveau ?

Laetitia : Bonjour, Laetitia, enseignante en CM1/CM2, dans les Deux-Sèvres

Hélène : Professeur documentaliste au Collège Saint Jean (215 élèves) dans le Tarn.

Comment avez-vous connu Framapad ?

Laetitia : Par l’animateur informatique de ma circonscription qui en a parlé en animation pédagogique (temps de formation).

Hélène : Je ne me souviens plus précisément mais sans aucun doute par le biais de mutualisation entre professeurs documentalistes

Qu’est-ce qui vous a motivé(e) à le proposer à vos élèves/étudiants ?

Laetitia : Un projet inter-degrés entre ma classe et une classe de 6e de mon collège de secteur.

Hélène : Plusieurs questions et interrogations m’ont amenée à utiliser un outil d’écriture collaborative. Comment dépasser le simple « copier-coller » des élèves ? Comment enseigner l’écriture numérique ? Comment faire pour que les élèves donnent du sens à leurs recherches documentaires ? Comment développer chez des élèves de collège le sens du travail collaboratif ?

Il fallait un outil simple, facilement accessible et bien sûr librement utilisable par les élèves. Framapad répondait à ces critères.

Quels dispositifs avez-vous mis en place pour l’utiliser ? Avec quels matériels ? Et surtout pour quelle démarche pédagogique ?

Laetitia : Production d’écrit par 4 (1 élève chacun), connectés en même temps.

Hélène : lors de la mise en activité de recherche par les élèves, je pratique avec mes collègues la méthode du document de collecte. Ce document de collecte est la première étape d’un brouillon, constituée d’extraits « copier-coller » correctement référencés (sources des informations relevés). Il permet à la fois de cerner un sujet, d’évaluer la pertinence d’une information et de prélever l’information à partir d’internet notamment.

Lors de travaux de groupes, il est apparu nécessaire de trouver un outil permettant aux élèves de travailler simultanément sur un même document pour mutualiser ce document de collecte et interagir sur celui-ci. Par exemple, pour un dossier santé et environnement en SVT en classe de 3e, les élèves ont en amont travaillé sur un article d’actualité qui a permis de dresser collectivement une cartographie des producteurs d’info, sur les sources (cartographie des sources) en réalisant un scoop.it comme traces de leur recherche.

L’outil Framapad a ensuite permis à chaque binôme de réaliser son travail de collecte, de synthèse et de réécriture des informations à partir du document de collecte réalisé. Au besoin, chacun a pu revenir sur les sites préalablement sélectionnés pour compléter, approfondir des points particuliers.

Dans la mesure où Framapad se trouve sur Internet, est-ce que la connexion parfois hésitante des établissements scolaires a été un frein à son usage ?

Laetitia : Parfois j’ai eu du mal à avoir un ordinateur connecté par élève (ligne Wi-Fi trop légère pour le nombre de PC).

Hélène : Personnellement, je n’ai pas eu de soucis particuliers. 5 ou 6 groupes ont pu travailler simultanément sur leur pad. Mais j’ai des retours de collègues pour qui le site a plusieurs fois « beugué » lorsqu’il y avait trop de connexions simultanées. Ce genre de séance nécessite d’avoir une solution de repli sous le coude.

Dans la mesure où Framapad se trouve sur Internet, avez-vous envisagé des scénarios pédagogiques hors temps de classe, où les élèves seraient invités à travailler dessus et ensemble depuis leur domicile ?

Hélène : Les binômes qui n’avaient pas terminé leur travail de réécriture ont été invités à le terminer. L’avantage avec ce dispositif c’est que chacun des élèves du groupe peut y accéder à son rythme, depuis chez lui ou depuis le CDI du collège. Même en cas d’absence d’un élève par exemple le travail reste accessible à l’autre élève.

Quels sont les points positifs et négatifs que vous avez rencontrés lors de son usage en classe ?

Laetitia : Lorsque les élèves se connectent à leur texte d’un ordinateur différent, ils n’ont plus la même couleur, celle-ci reste attribuée à l’ordinateur qui se connecte. Les prénoms ne restent pas enregistrés, c’est dommage pour le suivi par l’enseignant (hors temps scolaire sur un ordi perso, donc connexion différente).

Hélène : Je partage cette dernière remarque qui peut être résolu en demandant aux élèves de préciser en haut de page la couleur qu’ils ont choisi (ici même, pour cette interview c’est ce que vous nous demandez de faire d’ailleurs[2]).

Framapad permet un véritable travail collaboratif du binôme qui peut annoter, corriger, compléter le travail de l’autre. Je trouve important (et c’est d’ailleurs une compétence du B2i (2.4 – Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles) de leur montrer ces possibilités de travail.

Plusieurs points positifs à l’usage du pad en classe :

  • Un suivi pour mon collègue de SVT et moi-même après chaque séance : annoter, corriger, questionner et même si besoin vérifier l’historique du pad—qui a écrit, quoi ?
  • Alternance de l’individualisation du travail et de travail de groupe : d’abord un travail individuel (chacun ayant en charge une partie du travail) puis un travail de relecture et d’annotation de la partie de l’autre. Les élèves ont vraiment eu le souci de reformulation, de conservation des informations pertinentes par rapport à leur plan même si sur certains pads le passage du copier-coller au copier-créer reste difficile soit parce qu’ils ne comprennent pas ce passage et ne font donc aucun effort de synthèse soit au contraire parce qu’ils estiment que la phrase est déjà suffisamment claire.
  • La possibilité de personnaliser les URL d’accès au pad pour être facilement mémorisable et transmise aux autres et aux enseignants.

Points d’amélioration : En collège, l’usage du tchat, qui offre pourtant des perspectives intéressantes d’échange et de partage, reste difficile, sans doute encore par manque de maturité ou d’expérience de l’exercice. J’ai donc pour ma part privilégié la concertation de vive voix et mettant les élèves côte à côte dans la salle informatique.

Quelles sont les fonctionnalités qui manquent selon vous à Framapad, notamment pour un usage éducatif ? Que pensez-vous de son ergonomie générale, est-ce adapté à la spécificité d’un jeune public ?

Laetitia : Pas d’idée particulière. Oui, ça convient pour des élèves du primaire de fin de cycle 3.

Hélène : Peut-être plus de possibilité de mise en page (taille de la police par exemple pour mettre en valeur des titres)

On dit souvent que les élèves ne sont pas assez habitués à travailler collaborativement, ensemble, en groupe, etc. Un tel outil vous semble-t-il intéressant pour développer de telles compétences ?

Laetitia : Oui, pour le développement de la maîtrise de la langue écrite, pour expliquer, argumenter, justifier…

Hélène : Un outil d’écriture collaborative permet de développer des compétences informationnelles et numériques.

  • LIRE : Savoir confronter les différents discours sur un sujet (information divergentes ou contradictoires sur des sujets de controverses par exemples), être capable de relever les manques ou les besoins ;
  • ECRIRE : Etre capable d’écrire à plusieurs sur un même document, Savoir prendre en compte l’écrit de l’autre afin de le compléter ou de modifier son propre écrit. Il s’agit d’un véritable travail de création ;
  • NAVIGUER : Maîtriser la navigation en ligne en utilisant les hypertexte, la navigation d’un onglet à l’autre ;
  • ORGANISER : S’appuyer sur le document de collecte pour construire une carte d’idées et un plan.

L’outil pad permet également de développer chez les élèves des aptitudes de concertation et de choix (ce qu’on garde, ce qu’on supprime et pourquoi). Il amène les élèves à développer un esprit critique et une réflexion sur leur propre écriture

Réitérerez-vous l’expérience ? Le conseilleriez-vous à des collègues ?

Laetitia : Oui, mais avec 3 élèves et l’enseignant sur le 4e poste pour réguler en direct, poser des questions, relancer, aider…

Hélène : Sans aucun doute, OUI et même pour les plus petites classes. je l’utilise d’ailleurs également avec des collègues professeurs documentalistes lorsque nous avons besoin de réfléchir à plusieurs sur une problématique, bâtir des ordres du jour ou des synthèses par exemple.

Saviez-vous que derrière Framapad se cache Framasoft et derrière Framasoft la promotion et la diffusion du logiciel libre ?

Laetitia : Je savais que Framapad faisait partie de Framasoft dont j’avais entendu parler par un autre animateur informatique de mon département.

Hélène : Oui pour utiliser plusieurs de ses services notamment Framamindmap ou Framadate. Nos établissements n’ont pas toujours les moyens d’avoir des logiciels payants. Et puis la philosophie du libre est en adéquation avec les valeurs que je souhaite véhiculer à travers mon enseignement du numérique.

Notre slogan est « La route est longue mais la voie est libre », cela vous inspire quelque chose ?

Laetitia : Oui, que c’est un dur labeur mais que la réussite est assurée !

Hélène : Je suis convaincue de l’intérêt collectif du partage et du libre : il contribue à l’intelligence et à la pensée collectives. Cette notion de libre rejoint de très près la notion de biens communs.

Les initiatives comme celles de Framasoft sont à encourager parce qu’elles participent au développent de l’enseignement du numérique… Même si la route est longue, nous y sommes bel et bien. Pour Bernard Steigler, le numérique entre aujourd’hui dans une troisième phase : celle des « technologies de l’annotation ».

Notes

[1] Vidéo d’où est extraite l’image d’introduction.

[2] L’interview croisée a été réalisée sur Framapad également 😉




Pas de sexisme chez les Libristes ?

La semaine dernière, nous publiions la traduction L’open source n’est pas une zone de guerre, les hommes ne sont pas tous des connards.

Armony Altinier, fondatrice du groupe accessibilité de l’April et l’une des initiatrices de la soirée Libre Diversité, a souhaité réagir à cet article.

Pas de sexisme chez les Libristes ?

Armony Altinier – Mai 2013

Le Framablog a publié récemment une traduction d’un article intitulé « L’open source n’est pas une zone de guerre, les hommes ne sont pas tous des connards ».

Titre éloquent qu’on a immédiatement envie de compléter en disant : « et les femmes ne sont pas toutes des féministes ». Dont acte, merci pour cette évidence.

Cet article était introduit un peu maladroitement[1] de cette façon : « Un constat sensiblement différent du billet Sexisme chez les geeks : Pourquoi notre communauté est malade, et comment y remédier de MarLard, qui fit couler beaucoup d’encre récemment dans la blogosphère francophone. »

Qu’en est-il exactement ? Le monde du Libre serait-il un doux rêve échappant à un monde structuré en groupes sociaux dominant d’autres groupes ? Malheureusement, point besoin de statistiques complexes pour se rendre compte que la diversité semble une utopie bien lointaine dans tout événement libriste. L’April, dans une enquête interne basée sur leurs adhérent-e-s, avait même révélé que seuls 6% de ses membres étaient des femmes… Cela signifie-t-il que la majorité des libristes (des hommes donc) sont des connards ? Bien sûr que non !

Non, la très grande majorité des libristes n’est pas sexiste, ils se fichent simplement des inégalités qui existent dans leur communauté.

Prenons une analogie simple pour distinguer les différents types de responsabilité.

Quelqu’un commet un vol : c’est un voleur. Quelqu’un voit un vol se commettre et aide la personne à s’enfuir : ce n’est pas un voleur, c’est un complice parce qu’il a agi pour aider le voleur. Quelqu’un voit un vol être commis et ne réagit pas : ce n’est pas un voleur (auteur de l’acte), ce n’est pas un complice (aucune action directe pour aider), c’est juste quelqu’un qui s’en fiche.

Or, si seule une minorité de libristes est sexiste (avec des actes tels que décrits par MarLard), qu’une part un peu plus importante est complice (en relayant des propos qui minimisent de tels actes par exemple ou en en plaisantant ouvertement), la très grande majorité s’en fiche complètement !

Distinguer sexisme et reproduction sociale du patriarcat

Les mots en -isme comme le racisme ont une signification particulière : ils intègrent une dimension idéologique forte. Cela signifie une implication de l’individu derrière cette croyance.

Dans le cas du racisme par exemple, dont le mot sexisme est inspiré selon Wikipédia, il implique que la personne croit que les êtres humains sont divisés en différentes races dont certaines seraient supérieures à d’autres.

On retrouve cette notion de croyance dans le sexisme, où certaines personnes croient que les hommes en tant que groupe social seraient par nature supérieurs au groupe social des femmes. Ainsi, dire que quelqu’un ou qu’une communauté est sexiste a forcément un côté dénonciateur. Ce qui tend à avoir pour effet une réaction pour « défendre » les personnes accusées de sexisme à titre individuel. Or, mettons-nous à la place des femmes de la communauté Perl auteures du billet de blog traduit sur le Framablog : elles ont de bons copains geeks parmi elles, et elles savent très bien qu’ils ne se sentent pas supérieurs à elle parce que ce sont des hommes. Ils ne sont donc pas sexistes et le crier bien fort est un gage d’amitié et de soutien face à ce qui est considéré, à tort, comme une agression.

Pourtant, ce n’est pas parce que des personnes à l’échelle individuelle ne théorisent pas la supériorité des hommes sur les femmes qu’aucune discrimination n’existe de facto dans notre société. Et en n’agissant pas ou en minimisant ces faits, ces personnes reproduisent une société patriarcale qui est non seulement sexiste, mais qui exclut tout individu qui n’entre pas dans le schéma de perfection associé aux attributs de la virilité version XXIe siècle : force physique (et donc absence de faiblesse ou de handicap), accumulation d’argent, jeunisme, diplômes, position sociale dominante…

Ainsi, je me demande en quoi relayer ce message d’amitié individuel sur le Framablog apporterait un éclairage différent aux propos de MarLard comme il a été dit en introduction ? Car les faits sont incontestables : des communautés libres très homogènes dans leur profil c’est-à-dire très masculines, très blanches, valides, technophiles et j’en passe…

Le Libre, un atout pour le féminisme ?

Le féminisme implique deux choses :

  1. Accepter d’ouvrir les yeux sur la réalité choquante des discriminations
  2. Vouloir prendre une part active pour que les choses changent

Si les mouvements du logiciel et de la culture libres ont bien quelque chose en commun avec les mouvements féministes, c’est leur volonté de modifier l’ordre des choses pour favoriser un écosystème qui libère l’individu. Or, l’ordre établi est celui du patriarcat.

Et si le logiciel libre sortait du pré carré geek pour s’ouvrir à toutes et tous, sans discrimination ? Cela impliquerait de revoir le fonctionnement interne de chaque organisation et de développer un écosystème favorable et ouvert (tiens !) en se souciant de faire de la place à des voix différentes (faire émerger de nouvelles et nouveaux intervenant-e-s par exemple, ce qui suppose de leur faire de la place), à choisir des lieux accessibles à toutes et tous et à investir des lieux différents (pas seulement des repaires de technophiles).

Le slogan du Framablog reprend une phrase du documentaire de Hannu Puttonen Nom de code : Linux : « Ce serait peut-être une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait que du code ». Beau défi, n’est-ce pas ? Certain-e-s s’y essaient déjà, et vous ?

Pour aller plus loin, vous pouvez relire un article du Framablog sur les femmes et le logiciel libre.

Notes

[1] Note d’aKa : Je confirme que c’était maladroit.




Mon gouvernement me paye pour faire du Libre toute la journée !

C’est ce qui arrive à un développeur britannique.

Il s’en réjouit et nous avec 😉

Le gouvernement britannique me paye pour faire de l’open source toute la journée

The UK government pays me to write open source all day

Jake Benilov – 17 mai 2013 – QuickPeopleBlog
(Traduction : RyDroid, goofy, @zessx, Sylvain, MFolschette, Asta, Chuckman + anonymes)

Je suis développeur. Voici le graphique récapitulant mes contributions open source sur Github pour les 12 derniers mois (les carrés verts représentent les jours où j’ai fait des commits dans des dépôts open source) :

benilovj_oss_contributions.png

Bien que je fasse aussi de l’open source pendant mon temps libre, la plupart de ces points verts apparaissent pendant mes heures de travail au Government Digital Service (NdT. unité gouvernementale chargée de revoir le fonctionnement des services gouvernementaux en ligne), une équipe du Bureau du Cabinet britannique.

Je ne suis pas un cas isolé dans mon équipe. Si vous jetez un coup d’œil à la page Github du GDS, vous trouverez beaucoup de code. Mieux encore, notre travail ne se déroule pas seulement en marge des TIC gouvernementales : nous sommes responsables du site GOV.UK, la principale plateforme de publication du gouvernement britannique, et l’accès principal à toutes les opérations gouvernementales.

Un point où j’ai peut être exagéré : comme James Stewart (un des directeurs développement du GDS) le souligne, le GDS fait aujourd’hui du « code ouvert » plutôt que de « l’open source ». Cela signifie que le GDS rend les sources disponibles sous une licence de libre diffusion (LLD), mais ne soutient ou n’établit aucune communauté autour. Dans tous les cas, le « code ouvert » est génial pour de nombreuses raisons.

Équité envers le contribuable

Les sources gouvernementales devraient être ouvertes. Après tout, si le code a été écrit grâce aux impôts du contribuable, ce n’est que justice que le contribuable puisse l’avoir en retour. Fait intéressant, le critère n°15 du Digital by Default Service Standard (NdT. document explicitant les critères auxquels doivent répondre les services gouvernementaux en ligne) récemment publié devrait institutionnaliser cela et faire en sorte que tous les futurs projets du gouvernement britannique soient mandatés pour ouvrir leurs sources par défaut :

Rendez tout nouveau code source ouvert et réutilisable, et publiez-le sous les licences appropriées (ou fournissez une raison valable pour laquelle ce n’est pas possible pour certaines parties spécifiques du code source)

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Équité envers la communauté de l’open source

Nous utilisons des langages et frameworks open source (la majorité de GOV.UK est écrite en Ruby et Scala), des serveurs web open source, nous gérons et configurons nos sources avec des outils open source (Git et Puppet), et nous déployons sur les systèmes d’exploitation open source (tournant sous Linux). Redistribuer n’est que justice.

Transparence

Disposer de mon code source GDS sur GitHub facilite ma vie de développeur au GDS. Si j’ai besoin d’intégrer, de réutiliser ou d’étendre un autre composant du GDS, j’ai juste à cliquer dans mon navigateur ou à cloner le dépôt.

La transparence bénéficie aussi à ceux en dehors du GDS. Besoin de connaître les règles pour calculer une pension d’État ? Regardez les sources. Vous avez trouvé un bug dans la page des jours fériés ? Vous pouvez soumettre une pull request pour le corriger.

Je connais des sociétés qui ont des programmes open source internes, et c’est certainement un pas dans la bonne direction, mais le fait de rendre presque tout disponible nous rapproche de l’idéal d’une propriété commune du code.

En bonus, puisque les bidouilles et les raccourcis sont visibles par tout le monde, il en résulte une diminution des bricolages hasardeux.

Réutilisation

Bien qu’une bonne partie du code que nous écrivons est spécifique à nos problématiques, une large part est générique, et pourrait facilement être adaptée à l’usage d’autres administrations centrales, régionales ou locales, ou dans le secteur privé. En fait, les gens commencent déjà à le faire. Vous voulez du bon code pour un front-end ? Le voici. Vous voulez un système de login unique de qualité gouvernementale ? Le voilà. Vous voulez construire vos propres réponses intelligentes ? Ne vous gênez pas.

Marketing

Le « code ouvert » est un bon argument marketing pour l’image de marque du GDS. Quand je dis à d’autres hackers que je fais de l’open source au travail, les sourcils se lèvent. J’ai entendu des gens extérieurs au GDS en parler en termes de « startup gouvernementale » ; il est évident que l’open source améliore l’image de la marque.

Pour le CV

Pour des raisons purement égoïstes, il est vraiment agréable d’avoir un portfolio de mon travail, un endroit où je peux apporter aux gens une preuve tangible de ma capacité (ou mon incapacité ?) à coder en Ruby.

J’aimerais que davantage d’employeurs fassent cela (et pas seulement le secteur public). Si le vôtre ne le fait pas, peut-être que les raisons évoquées ci-dessus pourront aider à le convaincre de changer d’avis ?




Linux est plus rapide que Windows et c’est un développeur Microsoft qui le dit !

On le savait déjà mais un présumé développeur Microsoft vient le confirmer avec précision : GNU/Linux est plus rapide que Windows.

Et les raisons qu’il avance font que cela semble difficilement réversible…

Remarque : Le développeur reste anonyme donc le doute subsiste, sur son identité pas sur la lenteur de Windows 😉

Thawt Hawthje - CC by

Un developpeur Microsoft admet que Linux est plus rapide que Windows

Anonymous MSFT developer admits Linux is faster than Windows

Steven J. Vaughan-Nichols – 12 mai 2013 – ZDNet
(Traduction : alct, goofy, Le_Hobbit, Kurze, Sylvain, Axl, tcit, ProgVal, Jose, Eijebong, Sinma, lmorel3, nano-plink, JLoDoesIT, Cyrille L., MFolschette + anonymes)

Résumé : Ce n’est pas une grande surprise, mais Linux est plus rapide que Windows, et au moins un développeur anonyme de Microsoft est d’accord pour l’admettre et il explique pourquoi c’est le cas.

Linux est bien plus rapide que Windows. Cette constatation n’est pas neuve. C’est pourquoi Linux fait tourner 90 pourcents des 500 plus rapides super-calculateurs, alors que Windows ne fait tourner qu’un pourcent d’entre eux. La nouvelle « nouvelle » est qu’un présumé développeur du système d’exploitation de Microsoft a récemment admis que Linux est en effet plus rapide, et explique pourquoi c’est le cas.

Cette personne anonyme, supposée être un programmeur du noyau de Windows a d’abord publié ses commentaires dans une conversation sur « Hacker News ». Il a poursuivi avec plusieurs commentaires sur le blog de Marc Bevand. Marc Bevand est un ingénieur logiciel pour Adconion, spécialisé dans les calculs à haute performance.

Le présumé développeur déclare en introduction : « Windows est en effet plus lent que les autres systèmes d’exploitation dans beaucoup de situations, et cela ne va pas en s’améliorant. La cause de ce problème est sociale. Aucune amélioration n’est apportée au système pour elle même, pour sa « gloire » telle que celles que vous voyez dans l’univers de Linux. »

Ce n’est pas que les développeurs Windows ne veulent pas améliorer les performances de leur système d’exploitation; le problème est que la culture de développement de logiciel chez Microsoft décourage les améliorations. Le prétendu programmeur écrit :

« Certes, on voit parfois des personnes naïves tenter d’améliorer les choses. Elles échouent presque systématiquement. Nous pouvons — et nous le faisons — améliorer les performances de certaines fonctionnalités spécifiques lorsque les personnes chargées d’allouer les ressources considèrent que cela aura une influence sur les objectifs commerciaux, mais c’est un travail vain. Il n’y a aucun plan global officiel ou officieux pour l’amélioration des performances du système. Nous avons commencé à nous soucier des problématiques liées à la sécurité parce que Windows XP, avant la sortie du Service Pack 3, devenait une menace vitale pour les affaires. Nos mauvaises perfomances, quant à elles, ne menacent pas les affaires.

Voyez-vous, les producteurs de composants sont généralement ouvertement hostiles aux modifications par des tiers. Si vous êtes un développeur, accepter un patch de l’extérieur met votre chef en colère (parce qu’il faut maintenir ce patch et justifier auprès des collaborateurs le changement de conception non prévu), les testeurs en colère (car les testeurs ont pour responsabilité d’assurer que le changement ne brise rien et vous leur avez créé du travail) et le gestionnaire de projet est en colère (à cause des conséquences en termes de planification du bout de code). Il n’y a en fait rien qui encourage à accepter les changements venus de l’extérieur de votre propre équipe. Vous pouvez toujours trouver une raison de dire « non » et très peu d’intérêt à dire « oui ».

Il y a aussi peu d’incitation au changement tout court. Dans le noyau Linux, si vous améliorez la performance du parcours d’un répertoire de 5%, vous êtes félicité et remercié. Ici, si vous le faites et que vous n’êtes pas dans l’équipe qui s’occupe de ce sujet, dès lors même si votre code est approuvé par les tenants du sujet et intégré, votre hiérarchie s’en moque. Oui, faire des améliorations importantes va vous permettre d’être remarqué par les plus expérimentés et pourrait être une aubaine pour votre carrière, mais l’amélioration doit être vraiment énorme pour attirer ce genre d’attention. Les améliorations progressives ne font qu’ennuyer les gens et sont, au mieux, sans impact sur votre carrière. Si vous êtes malchanceux et que vous parlez à votre supérieur de comment vous avez amélioré la performance d’autres composants du système, il va juste vous demander si vous pouvez accélérer votre activité de résolution de bug. »

D’après lui, Microsoft est en train de perdre ses meilleurs talents chez la concurrence. Il écrit : « Une autre raison qui explique l’écart de qualité est que nous avons eu du mal à garder les gens talentueux. Google et les autres grosses compagnies de la région de Seattle continuent à piquer nos meilleurs développeurs, ainsi que nos plus expérimentés et nous embauchons des jeunes tout droit sortis de l’université pour les remplacer. Vous trouvez ainsi des SDE (NdT : Microsoft Software Development Engineer pour Ingénieurs de développement logiciel Microsoft) qui maintiennent des systèmes énormes. Ces développeurs sont bien intentionnés, et sont en général suffisamment intelligents, mais ils ne comprennent pas pourquoi certaines décisions ont été prises, ils n’ont pas une compréhension approfondie des détails complexes de la manière dont leurs systèmes fonctionnent et, plus important, ils ne veulent rien changer qui fonctionne déjà. »

De plus, assure-t-il, les développeurs juniors de Microsoft ont une tendance à apporter des améliorations au système en implémentant des fonctionnalités flambant neuves plutôt que d’améliorer les anciennes. Si l’on observe les dernières sorties de Microsoft, le constat est sans appel : nous n’améliorons pas les anciennes fonctionnalités, nous en ajoutons de nouvelles. En l’état actuel des choses, à l’heure du bilan, le développement de nouvelles fonctionnalités est mieux considéré que l’amélioration des anciennes (c’est littéralement l’explication de Powershell. Beaucoup d’entre nous souhaitaient améliorer cmd.exe mais ne pouvaient pas).

Juste pour le plaisir de baver, il est difficile de battre ses pensées concernant le système de fichiers NT (NTFS) : « Oh mon dieu, le code NTFS est un livre d’horreur victorien réécrit sous opium violacé qui utilise des verrous récursifs et SEH (gestion structurée des exceptions) pour le contrôle des flux. Ecrivons plutôt ReFs (système de dossiers résistant à la place (et, ouais, copions et collons le code source de NTFS et enlevons la moitié de ses fonctionnalités ! Et ajoutons des sommes de contrôle, parce c’est cool, n’est-ce pas, et maintenant avec ça c’est tout aussi bien que dans ZFS (Z File System) ? D’accord ? Et qui a besoin de quotas de toute façon ?) »

Ces « révélations » n’ont rien de nouveau. N’importe qui ayant suivi « Mini-Microsoft », un employé anonyme de l’entreprise proposant une vue de l’intérieur des open spaces à gogo du pôle du développement Microsoft, ou qui a lu les commentaires d’un ex-développeur Microsoft mécontent comme Hamilton Verissmo, sait comment la bureaucratie du développement chez Microsoft se met en travers de l’innovation. Comme Brian Cody, un ancien ingénieur Microsoft, disait dans le Magazine Forbes en 2012, être un développeur logiciel Microsoft qui réussit « a toujours été beaucoup moins sur comment je pourrais devenir un meilleur ingénieur et beaucoup plus sur comment améliorer ma visibilité auprès des managers ».

En résumé, Microsoft est devenu une « vieille » entreprise. Ce n’est pas une surprise qu’aujourd’hui, Microsoft tente de se rattraper au niveau des tablettes et smartphones avec des ratés tels que Windows 8 Metro plutôt que l’amélioration de ses performances logicielles de base.

Les personnes réagissent comme si ce nouveau regard sur le fonctionnement de Microsoft était choquant. Ça ne l’est pas. Le développeur le dit lui-même, dès que l’histoire s’est répandue sur la blogosphère, « c’était devenu hors de contrôle. J’ai été trop sévère, et je ne voulais pas que cela ressemble à une sorte d’exposé géant. C’était juste du ronchonnement ».

En particulier, il s’excuse à moitié pour ses commentaires sur NTFS: « NTFS utilise bien SEH en interne, mais le système de fichiers est très robuste et bien testé. Les gens qui le maintiennent comptent parmi les plus talentueux et expérimentés que je connaisse. (Certes, je pense qu’ils maintiennent du code laid, mais le code laid peut faire des composants bons et fiables, de plus la laideur est nécessairement subjective.) »

Dans une tentative de résumer toutes ses plaintes de manière plus positive, il a ajouté, « Windows et Microsoft ont toujours beaucoup de talents techniques. Nous ne livrons pas de code que personne ne peut maintenir et comprendre, même si quelques fois ça peut prendre un peu de temps pour les nouvelles personnes pour contribuer. Bien que j’ai des droits de lecture et d’écriture sur le code source de Windows ainsi que des dizaines de milliers de personnes à travers le monde, je ne suis pas une exception. On ne prend quasiment aucune décision individuelle, et bien que je maintienne que la dynamique sociale décourage la prise de risque et l’action individuelle, je veux insister sur le fait que nous ne sommes ni fous ni anormaux. La force sociale telle que je l’ai décrite promeut l’innovation, et bien que je pense que l’on devrait pouvoir améliorer les aspects de notre culture que j’ai précisés, nous sommes loin d’être paralysés.

Les effets négatifs sont davantage comme ceux encourrus lors du montage d’un béquet non nécessaire sur une voiture plutôt qu’arracher le bloc moteur. Un fait incontestable, c’est que notre division d’ingénieurs fabrique et distribue des logiciels fiables qui fonctionnent partout dans le monde. Qu’importe ce que vous pensez de la nouvelle interface utilisateur de Windows 8, le système qui se cache en dessous est solide comme le roc, tout comme l’était Windows 7, et je suis fier d’avoir été une petite pièce de tout ce processus. »

Solide comme le roc ? Les patchs mensuels du mardi de Microsoft et la sortie constante de corrections pour des failles zero-day, comme la correction en mai d’IE 8, me laissent perplexe, comme toujours, sur la sécurité et la stabilité de Windows, mais que peut dire d’autre un employé de Microsoft ? Dans tous les cas, lorsqu’on parle de vitesse, c’est Linux, et non Windows, comme il l’a admis lui-même, qui reste le champion évident.

Crédit photo : Thawt Hawthje (Creative Commons By)




Disparition de notre ami Sobralnet

Sobralnet - Luis Andrade

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la mort récente et soudaine de Luis Andrade, plus connu ici sous le pseudo « Sobralnet ».

Il avait été l’un des membres de la première heure de notre association en s’impliquant beaucoup dans l’annuaire, le forum (1200 messages) et notre canal IRC.

Outre son passage remarqué chez nous, il reste de signifiantes mais désormais nostalgiques traces de lui sur Internet : comptes Flickr, Wikipédia, OpenStreetMap…

Il reste surtout l’image de quelqu’un de très sympathique et chaleureux, avec un véritable cœur sur le main, aussi généreux avec les autres que pudique avec lui-même.

Nous laissons à son ami « Juraman » le soin de conclure ce triste billet :

Luis était une personne sur laquelle on pouvait toujours compter et qui a su prendre plusieurs chemins dans une vie bien trop courte. Après avoir travaillé plusieurs années durant comme chauffeur routier international, il a changé de voie pour embrasser une carrière de boulanger. Suite à des ennuis de santé, il fut obligé d’arrêter ce métier et commença à s’intéresser de plus en plus à l’informatique en général et, bien sûr, aux logiciels libres en particulier. Luis est parti bien trop vite, au moment même où il avait retrouvé un emploi qu’il effectuait avec envie, plaisir et aussi amour. Il avait une adaptation remarquable. Il a connu de nombreuses périodes difficiles dans sa vie, qu’il a su traverser sans jamais se plaindre. Il était d’une grande discrétion alors je ne sais pas s’il apprécierait que je parle de lui ainsi. Mais je lui dois bien ça.

Sobralnet - Luis Andrade

Photo prise aux Tanneries lors des RMLL de Dijon en 2005 (Luis est en veste bleu, moi en bob, et nous nous étions beaucoup amusés ce soir-là).




Framasoft en voyage à la rencontre du libre Québec

Bien que d’origine française, Framasoft est avant tout un réseau francophone. Si bien que quand l’Europe s’endort, son activité ne s’éteint pas pour autant et les utilisateurs-contributeurs du Québec n’y sont pas pour rien ! Depuis le temps que nous échangions et travaillions avec certains d’entre eux à distance, il nous tardait d’aller enfin à leur rencontre in the real life et de constater par nous-mêmes que là-bas aussi il y a plein de signaux positifs.

Récit de voyage par notre envoyé spécial Alexis Kauffmann…

C’est au départ pour des raisons d’ordre privé que je me suis rendu quelques jours en Belle Province. Ma fille, à peine bachelière, se retrouve en effet là-bas pour y entamer des études… d’informatique (aussi bizarre que cela puisse paraître je n’y suis pour rien, ou presque).

Mais il eût été plus que dommage de ne pas en profiter pour rencontrer quelques-uns des acteurs majeurs du logiciel libre local, autanft de personnes et de structures devenues familières avec le temps et ses nombreuses communications virtuelles.

Commençons par évacuer la question du climat. Oui, c’est pas une légende, il peut faire froid ! Mais cela est compensé, comme il se doit, par la chaleur des gens 😉

Montréal - CC by

PS : Désolé, va y avoir par la suite beaucoup de photos de moi, moi et moi.

Colloque de l’AQUOPS à Québec

Première étape, le 31ème colloque de l’association AQUOPS à l’hôtel Hilton de Québec, excusez du peu, sur invitation de son très sympathique président Mario Morin (qui produit par ailleurs un excellent saumon fumé, mais là n’est pas la question). L’AQUOPS c’est l’Association Québécoise des Utilisateurs de l’Ordinateur au Primaire-Secondaire, autrement dit tout ce qui touche au développement des nouvelles technologies en éducation.

Il y avait une volonté manifeste de la part de l’association de faire une place aux logiciels libres lors de l’événement (ce qui explique aussi ma modeste présence). Ainsi parmi la pléthore d’ateliers et conférences proposés, où la mobilité et la robotique figuraient en bonne place, j’ai pu noter à un atelier sur les ressources libres (cf son descriptif mis en exergue ci-dessous), le retour d’expérience d’une profitable introduction d’ordinateurs recyclés sous Ubuntu en classe ou encore des initiations à GeoGebra et Ren’Py.

Concilier la rigidité récente de la loi sur les droits d’auteur avec la volonté de mettre les élèves en projet, voilà le défi de l’enseignant d’aujourd’hui. Les textes, les images, les photos, les vidéos, la musique et les sons doivent être libérés de droits pour l’usage scolaire. Donc, les enseignants doivent apprendre à distinguer ce qui est permis de ce qui ne l’est pas et surtout inculquer cette nouvelle compétence à leurs élèves. L’atelier vous aidera à cerner les éléments de cette compétence et vous donnera des outils pour la mettre en pratique.

Patrick Beaupré (que je remercie pour son accueil), la « mémoire du libre québécois » André Cotte, Pierre Couillard et Pierre Lachance (ci-après sur la photo), alias « les deux Pierre », du mythique (pour moi) site RÉCIT MST… leurs animateurs ne m’étaient pas inconnus et je fus ravi de faire enfin leur connaissance en chair et en os.

Pierre Lachance - AQUOPS - CC by

Pour ce qui me concerne, j’ai fait une présentation de ce que propose Framasoft en insistant sur nos services libres en ligne qui rencontrent un certain succès dans le milieu éducatif, nom de code Framacloud.

Pour rendre l’exercice plus parlant et pragmatique, je me suis risqué à créer et éditer simultanément un Framapad (où le public était invité à poser des questions écrites au fur et à mesure de mon intervention), un Framacalc (pour prendre les coordonnées des participants) et un Framindmap (pour mieux visualiser le réseau Framasoft et ses différents et nombreux projets sur une carte heuristique). Et comme si cela ne suffisait pas, j’ai lancé au même moment une traduction Framalang (cf l’arrière-plan de la photo ci-dessous) illustrant en direct live notre travail collaboratif (le résultat est ). C’était un peu le bordel, car il fallait jongler avec différents onglets, mais au final je crois que cette manière originale de faire a été appréciée.

AQUOPS - Alexis Kauffmann - CC by

La ministre de l’éducation du Québec en personne, Marie Malavoy, est venue clôturer le colloque. Non seulement elle a accordé, dans son discours, une large place à la nécessité d’utiliser et favoriser le logiciel libre dans l’éducation mais elle a également insisté sur ses valeurs de coopération et de partage.

Du coup, je suis allé la remercier en lui glissant au passage que je rêvais d’entendre de tels propos dans la bouche de son homologue Vincent Peillon 😉

Marie Malavoy et Alexis Kauffmann - CC by

Rencontre avec le président de FACIL

À Québec habite aussi Daniel Pascot, pro-actif président de l’association FACIL qui partageait le stand logiciel libre avec moi lors du colloque.

L’acronyme FACIL signifie « FACIL, pour l’Appropriation Collective de l’Informatique Libre » (comme GNU, c’est récursif, les geeks comprendront). De par leurs objectifs, leurs modes d’action et le poids réel qu’ils ont désormais dans le débat public, on peut considérer FACIL comme l’April du Québec.

Quant à Daniel Pascot, vous en apprendrez plus avec cette vidéo. Il est un des premiers à avoir proposé un cours universitaire explicitement basé sur le logiciel libre.

Daniel Pascot - FACIL - Alexis Kaufmann - CC by

Il était ravi de m’annoncer la création par le gouvernement d’un futur « centre d’expertise en logiciel libre ». Sauf que comme le souligne cet article au titre explicite Un centre d’expertise en logiciel libre, mais un contrat à Microsoft, il convient de rester vigilant.

À propos de Microsoft, ils avaient également un stand au colloque AQUOPS (puisque, business is business, ils étaient sponsor de l’événement). Je suis allé les voir en leur disant que j’étais un grand utilisateur de leurs technologies et que j’aimerais beaucoup me faire photographier devant leurs jolis panneaux. C’est l’image que nous avons utilisée pour notre poisson d’avril 😉

Stand Microsoft - Alexis Kauffmann - CC by

Visite chez Savoir-faire Linux

Après l’associatif, le monde de l’entreprise… Difficile de s’intéresser au libre québécois sans aller rendre une petite visite à Savoir-faire Linux (SFL) sur invitation de Christophe Villemer.

Vous êtes accueilli ainsi en ouverture du site :

Savoir-faire Linux, c’est une équipe exceptionnelle de plus de 60 consultants en logiciels libres basés à Montréal, Québec et Ottawa qui, depuis 1999, fournit des services de consultation, d’intégration, de développement, de soutien technique et de formation sur les technologies ouvertes.

14 ans déjà mine de rien. Et puis c’est devenu plutôt rare dans ce milieu, et ça fait plaisir, de lire « logiciels libres » et non « open source ».

Cadre agréable et ambiance conviviale, la structure est à l’image de son charismatique président fondateur Cyrille Béraud (cf photo ci-après) qui non seulement attache une attention toute particulière à ce que SFL reverse du code aux projets libres auxquels ils participent (noyau Linux compris) mais agit également sur le front politique pour faire bouger les lignes (et ça marche !).

Je ne veux ni idéaliser ni donner l’impression de verser dans la publi-information, mais si j’avais été développeur c’est dans ce genre de boîte que j’aurais aimé travailler (qui sait, ma fille, dans quelque années peut-être…).

Savoir-Faire Linux - Cyrille Béraud - Alexis Kauffmann - CC by

Petit déjeuner des Communs (Communautique)

Invité par Monique Chartrand et Alain Ambrosi, je me suis également rendu de bon matin à un « Déjeuner des communs » organisé par Communautique en plein coeur de Montréal (pour info leur déjeuner c’est notre petit déjeuner français et leur dîner notre déjeuner, ce qui génère plein d’amusants quiproquos !).

Déjeuner des Communs - CC by

Il s’agit, en gros, de réunir des personnes de bonne volonté pour discuter, voire même agir, autour de la notion de bien communs (ou Commons en anglais). Nous subissons de manière croissante des phénomènes dits d’enclosure menés par le secteur privé avec la passivité voire la complicité du secteur public. C’est donc à nous, petits citoyens plus ou moins éveillés et engagés, de nous prendre en main pour résister d’abord et proposer ensuite des nouveaux modèles de société.

Pour ce faire, on a un formidable truc à notre disposition qui s’appelle Internet. Sauf que ce dernier est menacé et c’était justement le thème central de la matinée.

Ça m’a fait repenser au drôle de contrat téléphonique de ma fille, BlackBerry Social chez Videotron, avec Facebook, Twitter et quelques messageries instantanées pour seul et unique accès au Net. Pas très neutre tout ça…

J’en ai profité un peu plus tard pour visiter les locaux de Communautique et leur dynamique Fab Lab en accès… libre. Ils n’étaient pas peu fiers de me montrer leur imprimante 3D faite maison à partir d’une RepRap 😉

Communautique - Alexis Kauffmann - CC by

Vive le Québec libre !

La conclusion sera facile et paresseuse avec ce détournement de la célèbre apostrophe du Général de Gaulle. Mais il est vrai que ça bouge bien de ce côté-ci de l’Atlantique et que je reviens plein d’énergies positives 😉

Le temps de prendre un café avec Anne Goldenberg qui réalise, ça ne s’invente pas, des très libres performances théâtrales sur l’Esthétique Relationnelle des Systèmes d’Exploitation, et l’avion m’attendait.

Rendez-vous l’année prochaine si tout va bien, et que… ma fille ne plante pas lamentablement son année de fac 😉

Montréal - CC by