Bienvenue à Datastopia
L’actualité des champions de l’exploitation peu scrupuleuse des données personnelles est malheureusement toujours chargée… Gee nous propose un petit florilège (les sources sont données en fin d’article). Une façon d’illustrer à quoi Contributopia, notre toute nouvelle campagne, se veut une alternative un peu plus réjouissante…
Bienvenue à Datastopia
À l’heure où Framasoft lance sa campagne Contributopia, rappelons que pas mal d’organisations très puissantes tentent au contraire de nous amener doucement vers ce qu’on pourrait appeler Datastopia : la dystopie des données personnelles…
Tout d’abord, jetons un œil chez nos amis étatsuniens, toujours fiers de rappeler qu’ils sont des précurseurs de l’usage cauchemardesque des données personnelles.
Ainsi, la Cour du District de Columbia a émis un mandat exigeant de l’hébergeur DreamHost qu’il fournisse les données pour identifier le million de visiteurs du site disruptj20.org
(site d’organisation pour la manifestation en marge de l’investiture de Trump, en janvier dernier).
De notre côté de l’Atlantique, on veut aussi notre part de Datastopia, alors on demande souvent un peu d’aide aux États-Unis.
Par exemple, au Ministère de l’Éducation Nationale, non content d’avoir déjà vendu nos élèves à Microsoft*, on a aussi donné le feu vert pour que les écoles utilisent les services des GAFAM pour stocker leurs données.
Voir l’article « McDonald’s dans les cantines scolaires ».
Vos taules en maths, vos heures de colle, votre dossier scolaire… hop, tout ça va potentiellement rejoindre l’énoÔorme silo de données des GAFAM.
Elle est pas belle, la vie ?
Oui, parce que bizarrement, face aux GAFAM, à la surveillance de masse, tout ça, vous avez deux réponses possibles :
Vous voyez, quand la presse gueule sur l’hégémonie de Google dans la publicité en ligne, le plus souvent, c’est rarement pour critiquer les dérives hallucinantes du financement par la pub et le pistage des utilisateurs : le plus souvent, c’est par volonté de se tailler une part du joli gâteau de Datastopia.
Par exemple, sachez qu’un certain nombre de journaux en ligne comme le Figaro, l’Équipe ou Closer utilisent, pour leurs apps mobiles, les services de Teemo, une régie pub spécialisée dans le pistage massif des utilisateurs.
Une enquête de Numerama a révélé que, par le biais de ces applications, Teemo enregistrait les déplacements des utilisateurs en se faisant envoyer la position GPS du téléphone… toutes les 3 minutes.
Les déplacements de 10 millions d’utilisateurs à tout moment sont donc archivées et monnayées par une agence de pub.
Mais tout va bien : c’est une start-up française.
Pour conclure, n’oubliez pas que le train pour Datastopia ne fonctionne que parce qu’il y a assez de gens pour monter dedans… il n’est pas trop tard pour en descendre.
Sources :
- Le gouvernement américain exige les données de 1,3 million d’opposants potentiels (L’Informaticien)
- Google, Apple, Facebook et Microsoft menacent-ils les données scolaires des élèves français ? (Le Monde)
- Enquête : comment les apps Figaro, L’Équipe ou Closer participent au pistage de 10 millions de Français (Numerama)
Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)