Utilisateurs libres ou domestiqués ? WhatsApp et les autres
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Le mois dernier, WhatsApp a publié une nouvelle politique de confidentialité avec cette injonction : acceptez ces nouvelles conditions, ou supprimez WhatsApp de votre smartphone. La transmission de données privées à la maison-mère Facebook a suscité pour WhatsApp un retour de bâton retentissant et un nombre significatif d’utilisateurs et utilisatrices a migré vers d’autres applications, en particulier Signal.
Cet épisode parmi d’autres dans la guerre des applications de communication a suscité quelques réflexions plus larges sur la capture des utilisateurs et utilisatrices par des entreprises qui visent selon Rohan Kumar à nous « domestiquer »…
Je n’ai jamais utilisé WhatsApp et ne l’utiliserai jamais. Et pourtant j’éprouve le besoin d’écrire un article sur WhatsApp car c’est une parfaite étude de cas pour comprendre une certaine catégorie de modèles commerciaux : la « domestication des utilisateurs ».
La domestication des utilisateurs est, selon moi, l’un des principaux problèmes dont souffre l’humanité et il mérite une explication détaillée.
Cette introduction générale étant faite, commençons.
L’ascension de Whatsapp
Pour les personnes qui ne connaissent pas, WhatsApp est un outil très pratique pour Facebook car il lui permet de facilement poursuivre sa mission principale : l’optimisation et la vente du comportement humain (communément appelé « publicité ciblée »). WhatsApp a d’abord persuadé les gens d’y consentir en leur permettant de s’envoyer des textos par Internet, chose qui était déjà possible, en associant une interface simple et un marketing efficace. L’application s’est ensuite développée pour inclure des fonctionnalités comme les appels vocaux et vidéos gratuits. Ces appels gratuits ont fait de WhatsApp une plate-forme de communication de référence dans de nombreux pays.
WhatsApp a construit un effet de réseau grâce à son système propriétaire incompatible avec d’autres clients de messagerie instantanée : les utilisateurs existants sont captifs car quitter WhatsApp signifie perdre la capacité de communiquer avec les utilisateurs de WhatsApp. Les personnes qui veulent changer d’application doivent convaincre tous leurs contacts de changer aussi ; y compris les personnes les moins à l’aise avec la technologie, celles qui avaient déjà eu du mal à apprendre à se servir de WhatsApp.
Dans le monde de WhatsApp, les personnes qui souhaitent rester en contact doivent obéir aux règles suivantes :
• Chacun se doit d’utiliser uniquement le client propriétaire WhatsApp pour envoyer des messages ; développer des clients alternatifs n’est pas possible.
• Le téléphone doit avoir un système d’exploitation utilisé par le client. Les développeurs de WhatsApp ne développant que pour les systèmes d’exploitation les plus populaires, le duopole Android et iOS en sort renforcé.
• Les utilisateurs dépendent entièrement des développeurs de WhatsApp. Si ces derniers décident d’inclure des fonctionnalités hostiles dans l’application, les utilisateurs doivent s’en contenter. Ils ne peuvent pas passer par un autre serveur ou un autre client de messagerie sans quitter WhatsApp et perdre la capacité à communiquer avec leurs contacts WhatsApp.
La domestication des utilisateurs
WhatsApp s’est développé en piégeant dans son enclos des créatures auparavant libres, et en changeant leurs habitudes pour créer une dépendance à leurs maîtres. Avec le temps, il leur est devenu difficile voire impossible de revenir à leur mode de vie précédent. Ce processus devrait vous sembler familier : il est étrangement similaire à la domestication des animaux. J’appelle ce type d’enfermement propriétaire « domestication des utilisateurs » : la suppression de l’autonomie des utilisateurs, pour les piéger et les mettre au service du fournisseur.
J’ai choisi cette métaphore car la domestication animale est un processus graduel qui n’est pas toujours volontaire, qui implique typiquement qu’un groupe devienne dépendant d’un autre. Par exemple, nous savons que la domestication du chien a commencé avec sa sociabilisation, ce qui a conduit à une sélection pas totalement artificielle promouvant des gènes qui favorisent plus l’amitié et la dépendance envers les êtres humains1.
Qu’elle soit délibérée ou non, la domestication des utilisateurs suit presque toujours ces trois mêmes étapes :
1. Un haut niveau de dépendance des utilisateurs envers un fournisseur de logiciel
2. Une incapacité des utilisateurs à contrôler le logiciel, via au moins une des méthodes suivantes :
2.1. Le blocage de la modification du logiciel
2.2. Le blocage de la migration vers une autre plate-forme
3. L’exploitation des utilisateurs désormais captifs et incapables de résister.
L’exécution des deux premières étapes a rendu les utilisateurs de WhatsApp vulnérables à la domestication. Avec ses investisseurs à satisfaire, WhatsApp avait toutes les raisons d’implémenter des fonctionnalités hostiles, sans subir aucune conséquence. Donc, évidemment, il l’a fait.
La chute de WhatsApp
La domestication a un but : elle permet à une espèce maîtresse d’exploiter les espèces domestiquées pour son propre bénéfice. Récemment, WhatsApp a mis à jour sa politique de confidentialité pour permettre le partage de données avec sa maison mère, Facebook. Les personnes qui avaient accepté d’utiliser WhatsApp avec sa précédente politique de confidentialité avaient donc deux options : accepter la nouvelle politique ou perdre l’accès à WhatsApp. La mise à jour de la politique de confidentialité est un leurre classique : WhatsApp a appâté et ferré ses utilisateurs avec une interface élégante et une impression de confidentialité, les a domestiqués pour leur ôter la capacité de migrer, puis est revenu sur sa promesse de confidentialité avec des conséquences minimes. Chaque étape de ce processus a permis la suivante ; sans domestication, il serait aisé pour la plupart des utilisateurs de quitter l’application sans douleur.
Celles et ceux parmi nous qui sonnaient l’alarme depuis des années ont connu un bref moment de félicité sadique quand le cliché à notre égard est passé de « conspirationnistes agaçants et paranoïaques » à simplement « agaçants ».
Une tentative de dérapage contrôlé
L’opération de leurre et de ferrage a occasionné une réaction contraire suffisante pour qu’une minorité significative d’utilisateurs migre ; leur nombre a été légèrement supérieur la quantité négligeable que WhatsApp attendait probablement. En réponse, WhatsApp a repoussé le changement et publié la publicité suivante :
Cette publicité liste différentes données que WhatsApp ne collecte ni ne partage. Dissiper des craintes concernant la collecte de données en listant les données non collectées est trompeur. WhatsApp ne collecte pas d’échantillons de cheveux ou de scans rétiniens ; ne pas collecter ces informations ne signifie pas qu’il respecte la confidentialité parce que cela ne change pas ce que WhatsApp collecte effectivement.
Dans cette publicité WhatsApp nie conserver « l’historique des destinataires des messages envoyés ou des appels passés ». Collecter des données n’est pas la même chose que « conserver l’historique » ; il est possible de fournir les métadonnées à un algorithme avant de les jeter. Un modèle peut alors apprendre que deux utilisateurs s’appellent fréquemment sans conserver l’historique des métadonnées de chaque appel. Le fait que l’entreprise ait spécifiquement choisi de tourner la phrase autour de l’historique implique que WhatsApp soit collecte déjà cette sorte de données soit laisse la porte ouverte afin de les collecter dans le futur.
Une balade à travers la politique de confidentialité réelle de WhatsApp du moment (ici celle du 4 janvier) révèle qu’ils collectent des masses de métadonnées considérables utilisées pour le marketing à travers Facebook.
Liberté logicielle
Face à la domestication des utilisateurs, fournir des logiciels qui aident les utilisateurs est un moyen d’arrêter leur exploitation. L’alternative est simple : que le service aux utilisateurs soit le but en soi.
Pour éviter d’être contrôlés par les logiciels, les utilisateurs doivent être en position de contrôle. Les logiciels qui permettent aux utilisateurs d’être en position de contrôles sont appelés logiciels libres. Le mot « libre » dans ce contexte a trait à la liberté plutôt qu’au prix2. La liberté logicielle est similaire au concept d’open-source, mais ce dernier est focalisé sur les bénéfices pratiques plutôt qu’éthiques. Un terme moins ambigu qui a trait naturellement à la fois à la gratuité et l’open-source est FOSS3.
D’autres ont expliqué les concepts soutenant le logiciel libre mieux que moi, je n’irai pas dans les détails. Cela se décline en quatre libertés essentielles :
la liberté d’exécuter le programme comme vous le voulez, quel que soit le but
la liberté d’étudier comment le programme fonctionne, et de le modifier à votre souhait
la liberté de redistribuer des copies pour aider d’autres personnes
la liberté de distribuer des copies de votre version modifiée aux autres
Gagner de l’argent avec des FOSS
L’objection la plus fréquente que j’entends, c’est que gagner de l’argent serait plus difficile avec le logiciel libre qu’avec du logiciel propriétaire.
Pour gagner de l’argent avec les logiciels libres, il s’agit de vendre du logiciel comme un complément à d’autres services plus rentables. Parmi ces services, on peut citer la vente d’assistance, la personnalisation, le conseil, la formation, l’hébergement géré, le matériel et les certifications. De nombreuses entreprises utilisent cette approche au lieu de créer des logiciels propriétaires : Red Hat, Collabora, System76, Purism, Canonical, SUSE, Hashicorp, Databricks et Gradle sont quelques noms qui viennent à l’esprit.
L’hébergement n’est pas un panier dans lequel vous avez intérêt à déposer tous vos œufs, notamment parce que des géants comme Amazon Web Service peuvent produire le même service pour un prix inférieur. Être développeur peut donner un avantage dans des domaines tels que la personnalisation, le support et la formation ; cela n’est pas aussi évident en matière d’hébergement.
Les logiciels libres ne suffisent pas toujours
Le logiciel libre est une condition nécessaire mais parfois insuffisante pour établir une immunité contre la domestication. Deux autres conditions impliquent de la simplicité et des plates-formes ouvertes.
Simplicité
Lorsqu’un logiciel devient trop complexe, il doit être maintenu par une vaste équipe. Les utilisateurs qui ne sont pas d’accord avec un fournisseur ne peuvent pas facilement dupliquer et maintenir une base de code de plusieurs millions de lignes, surtout si le logiciel en question contient potentiellement des vulnérabilités de sécurité. La dépendance à l’égard du fournisseur peut devenir très problématique lorsque la complexité fait exploser les coûts de développement ; le fournisseur peut alors avoir recours à la mise en œuvre de fonctionnalités hostiles aux utilisateurs pour se maintenir à flot.
Un logiciel complexe qui ne peut pas être développé par personne d’autre que le fournisseur crée une dépendance, première étape vers la domestication de l’utilisateur. Cela suffit à ouvrir la porte à des développements problématiques.
Étude de cas : Mozilla et le Web
Mozilla était une lueur d’espoir dans la guerre des navigateurs, un espace dominé par la publicité, la surveillance et le verrouillage par des distributeurs. Malheureusement, le développement d’un moteur de navigation est une tâche monumentale, assez difficile pour qu’Opera et Microsoft abandonnent leur propre moteur et s’équipent de celui de Chromium. Les navigateurs sont devenus bien plus que des lecteurs de documents : ils ont évolué vers des applications dotées de propres technologies avec l’accélération GPU, Bluetooth, droits d’accès, énumération des appareils, codecs de médias groupés, DRM4, API d’extension, outils de développement… la liste est longue. Il faut des milliards de dollars par an pour répondre aux vulnérabilités d’une surface d’attaque aussi massive et suivre des standards qui se développent à un rythme tout aussi inquiétant. Ces milliards doivent bien venir de quelque part.
Mozilla a fini par devoir faire des compromis majeurs pour se maintenir à flot. L’entreprise a passé des contrats de recherche avec des sociétés manifestement hostiles aux utilisateurs et a ajouté au navigateur des publicités (et a fait machine arrière) et des bloatwares, comme Pocket, ce logiciel en tant que service partiellement financé par la publicité. Depuis l’acquisition de Pocket (pour diversifier ses sources de revenus), Mozilla n’a toujours pas tenu ses promesses : mettre le code de Pocket en open-source, bien que les clients soient passés en open-source, le code du serveur reste propriétaire. Rendre ce code open-source, et réécrire certaines parties si nécessaire serait bien sûr une tâche importante en partie à cause de la complexité de Pocket.
Les navigateurs dérivés importants comme Pale Moon sont incapables de suivre la complexité croissante des standards modernes du Web tels que les composants web (Web Components). En fait, Pale Moon a récemment dû migrer son code hors de GitHub depuis que ce dernier a commencé à utiliser des composants Web. Il est pratiquement impossible de commencer un nouveau navigateur à partir de zéro et de rattraper les mastodontes qui ont fonctionné avec des budgets annuels exorbitants pendant des décennies. Les utilisateurs ont le choix entre le moteur de navigation développé par Mozilla, celui d’une entreprise publicitaire (Blink de Google) ou celui d’un fournisseur de solutions monopolistiques (WebKit d’Apple). A priori, WebKit ne semble pas trop mal, mais les utilisateurs seront impuissants si jamais Apple décide de faire marche arrière.
Pour résumer : la complexité du Web a obligé Mozilla, le seul développeur de moteur de navigation qui déclare être « conçu pour les gens, pas pour l’argent », à mettre en place des fonctionnalités hostiles aux utilisateurs dans son navigateur. La complexité du Web a laissé aux utilisateurs un choix limité entre trois grands acteurs en conflit d’intérêts, dont les positions s’enracinent de plus en plus avec le temps.
Attention, je ne pense pas que Mozilla soit une mauvaise organisation ; au contraire, c’est étonnant qu’ils soient capables de faire autant, sans faire davantage de compromis dans un système qui l’exige. Leur produit de base est libre et open-source, et des composants externes très légèrement modifiés suppriment des anti-fonctionnalités.
Plates-formes ouvertes
Pour éviter qu’un effet de réseau ne devienne un verrouillage par les fournisseurs, les logiciels qui encouragent naturellement un effet de réseau doivent faire partie d’une plate-forme ouverte. Dans le cas des logiciels de communication/messagerie, il devrait être possible de créer des clients et des serveurs alternatifs qui soient compatibles entre eux, afin d’éviter les deux premières étapes de la domestication de l’utilisateur.
Étude de cas : Signal
Depuis qu’un certain vendeur de voitures a tweeté « Utilisez Signal », un grand nombre d’utilisateurs ont docilement changé de messagerie instantanée. Au moment où j’écris ces lignes, les clients et les serveurs Signal sont des logiciels libres et open-source, et utilisent certains des meilleurs algorithmes de chiffrement de bout en bout qui existent ; cependant, je ne suis pas fan.
Bien que les clients et les serveurs de Signal soient des logiciels libres et gratuits, Signal reste une plate-forme fermée. Le cofondateur de Signal, Moxie Marlinspike, est très critique à l’égard des plates-formes ouvertes et fédérées. Il décrit dans un article de blog les raisons pour lesquelles Signal reste une plate-forme fermée5. Cela signifie qu’il n’est pas possible de développer un serveur alternatif qui puisse être supporté par les clients Signal, ou un client alternatif qui supporte les serveurs Signal. La première étape de la domestication des utilisateurs est presque achevée.
Outre qu’il n’existe qu’un seul client et qu’un seul serveur, il n’existe qu’un seul fournisseur de serveur Signal : Signal Messenger LLC. La dépendance des utilisateurs vis-à-vis de ce fournisseur de serveur central leur a explosé au visage, lors de la récente croissance de Signal qui a provoqué des indisponibilités de plus d’une journée, mettant les utilisateurs de Signal dans l’incapacité d’envoyer des messages, jusqu’à ce que le fournisseur unique règle le problème.
Certains ont quand même essayé de développer des clients alternatifs : un fork Signal appelé LibreSignal a tenté de faire fonctionner Signal sur des systèmes Android respectueux de la vie privée, sans les services propriétaires Google Play. Ce fork s’est arrêté après que Moxie eut clairement fait savoir qu’il n’était pas d’accord avec une application tierce utilisant les serveurs Signal. La décision de Moxie est compréhensible, mais la situation aurait pu être évitée si Signal n’avait pas eu à dépendre d’un seul fournisseur de serveurs.
Si Signal décide de mettre à jour ses applications pour y inclure une fonction hostile aux utilisateurs, ces derniers seront tout aussi démunis qu’ils le sont actuellement avec WhatsApp. Bien que je ne pense pas que ce soit probable, la plate-forme fermée de Signal laisse les utilisateurs vulnérables à leur domestication.
Même si je n’aime pas Signal, je l’ai tout de même recommandé à mes amis non-techniques, parce que c’était le seul logiciel de messagerie instantanée assez privé pour moi et assez simple pour eux. S’il y avait eu la moindre intégration à faire (création de compte, ajout manuel de contacts, etc.), un de mes amis serait resté avec Discord ou WhatsApp. J’ajouterais bien quelque chose de taquin comme « tu te reconnaîtras » s’il y avait la moindre chance pour qu’il arrive aussi loin dans l’article.
Réflexions
Les deux études de cas précédentes – Mozilla et Signal – sont des exemples d’organisations bien intentionnées qui rendent involontairement les utilisateurs vulnérables à la domestication. La première présente un manque de simplicité mais incarne un modèle de plate-forme ouverte. La seconde est une plate-forme fermée avec un degré de simplicité élevé. L’intention n’entre pas en ligne de compte lorsqu’on examine les trois étapes et les contre-mesures de la domestication des utilisateurs. @paulsnar@mastodon.technology a souligné un conflit potentiel entre la simplicité et les plates-formes ouvertes :
j’ai l’impression qu’il y a une certaine opposition entre simplicité et plates-formes ouvertes ; par exemple Signal est simple précisément parce que c’est une plate-forme fermée, ou du moins c’est ce qu’explique Moxie. À l’inverse, Matrix est superficiellement simple, mais le protocole est en fait (à mon humble avis) assez complexe, précisément parce que c’est une plate-forme ouverte.
Je n’ai pas de réponse simple à ce dilemme. Il est vrai que Matrix est extrêmement complexe (comparativement à des alternatives comme IRC ou même XMPP), et il est vrai qu’il est plus difficile de construire une plate-forme ouverte. Cela étant dit, il est certainement possible de maîtriser la complexité tout en développant une plate-forme ouverte : Gemini, IRC et le courrier électronique en sont des exemples. Si les normes de courrier électronique ne sont pas aussi simples que Gemini ou IRC, elles évoluent lentement ; cela évite aux implémentations de devoir rattraper le retard, comme c’est le cas pour les navigateurs Web ou les clients/serveurs Matrix.
Tous les logiciels n’ont pas besoin de brasser des milliards. La fédération permet aux services et aux réseaux comme le Fediverse et XMPP de s’étendre à un grand nombre d’utilisateurs sans obliger un seul léviathan du Web à vendre son âme pour payer la facture. Bien que les modèles commerciaux anti-domestication soient moins rentables, ils permettent encore la création des mêmes technologies qui ont été rendues possibles par la domestication des utilisateurs. Tout ce qui manque, c’est un budget publicitaire ; la plus grande publicité que reçoivent certains de ces projets, ce sont de longs billets de blog non rémunérés.
Peut-être n’avons-nous pas besoin de rechercher la croissance à tout prix et d’essayer de « devenir énorme ». Peut-être pouvons-nous nous arrêter, après avoir atteint une durabilité et une sécurité financière, et permettre aux gens de faire plus avec moins.
Notes de clôture
Avant de devenir une sorte de manifeste, ce billet se voulait une version étendue d’un commentaire que j’avais laissé suite à un message de Binyamin Green sur le Fediverse.
J’avais décidé, à l’origine, de le développer sous sa forme actuelle pour des raisons personnelles. De nos jours, les gens exigent une explication approfondie chaque fois que je refuse d’utiliser quelque chose que « tout le monde » utilise (WhatsApp, Microsoft Office, Windows, macOS, Google Docs…).
Puis, ils et elles ignorent généralement l’explication, mais s’attendent quand même à en avoir une. La prochaine fois que je les rencontrerai, ils auront oublié notre conversation précédente et recommenceront le même dialogue. Justifier tous mes choix de vie en envoyant des assertions logiques et correctes dans le vide – en sachant que tout ce que je dis sera ignoré – est un processus émotionnellement épuisant, qui a fait des ravages sur ma santé mentale ces dernières années ; envoyer cet article à mes amis et changer de sujet devrait me permettre d’économiser quelques cheveux gris dans les années à venir.
Cet article s’appuie sur des écrits antérieurs de la Free Software Foundation, du projet GNU et de Richard Stallman. Merci à Barna Zsombor de m’avoir fait de bon retours sur IRC.
Mosaïque romaine, Orphée apprivoisant les animaux, photo par mharrsch, licence CC BY-NC-SA 2.0
Khrys’presso du lundi 12 décembre 2022
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Trust Lab’s basic pitch is simple: Globe-spanning internet platforms like Facebook and YouTube so thoroughly and consistently botch their content moderation efforts that decisions about what speech to delete ought to be turned over to completely independent outside firms — firms like Trust Lab.
In January, Colorado police officers confined a 77-year-old grandmother named Ruby Johnson for hours in a squad car without even offering a glass of water during a time when she was due to take her daily medications
les employés sont de plus en plus mécontents des tests sur les animaux effectués par Neuralink, et se plaignent notamment que la pression exercée par le PDG Musk pour accélérer le développement a entraîné des expériences bâclées […] Ces tests ratés ont dû être répétés, ce qui a augmenté le nombre d’animaux testés et tués
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La sanction prise par la Cnil jeudi, seconde du genre depuis le début de l’année, fait suite à «plusieurs manquements», notamment au droit d’accès et au droit d’effacement.
L’agglomération de Brive, en Corrèze, réclame à l’Arcep et au gouvernement la rupture du contrat la liant avec Orange. La raison ? Des retards dans le déploiement de la fibre optique sur son territoire.
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C’est ce qu’on appelle « l’arroseur arrosé ». Alors que certaines fédérations de chasse refusent désormais de payer les dégâts causés par la prolifération des sangliers dans d’autres départements, celle de la Drôme se plaint de ne plus en avoir assez à chasser à cause du loup. […] ce canidé sauvage régule bien mieux les populations d’herbivores que les humains armés.
on présente toujours ces affaires-là du point de vue des hommes. Comment ils souffrent, comment ils regrettent, comment leur carrière va être brisée. Les femmes, les victimes, sont les personnages secondaires du récit. Je crois qu’à force de présenter les choses comme ça, on a collectivement plus d’empathie pour les accusés.
« S’il y a une chose commune dans ces violences faites aux femmes, c’est la perversité des agresseurs, et le phénomène d’emprise dans lequel ils mettent la femme. Sortir de cette emprise constitue un énorme boulot.»
Norman Thavaud, créateur de contenus aux millions d’abonné·es qui s’était fait connaître sous le nom « Norman fait des vidéos », a été placé en garde à vue le 5 décembre, pour viol et corruption de mineur·es. Compte tenu du secret de l’enquête, les informations circulant dans les médias restent parcellaires : plusieurs jeunes femmes l’accusent d’être rentré dans un jeu malsain d’emprise, allant pour certaines jusqu’au viol.
L’ex-directeur de l’Institut Montaigne Laurent Bigorgne a été condamné jeudi à Paris à douze mois d’emprisonnement avec sursis et 2.000 euros d’amende pour avoir drogué à son insu son ancienne belle-sœur et collaboratrice lors d’une soirée en février dernier.
Dix plaintes et 17 victimes. Un formateur de police, déjà visé par des plaintes pour harcèlement sexuel, a été interpellé mardi à Toulouse pour des faits de même nature
Aucun choix d’écriture ne va de soi. Mais ceux qui, immigrés, ne parlent plus la langue de leurs parents, et ceux qui, transfuges de classe sociale, n’ont plus tout à fait la même, se pensent et s’expriment avec d’autres mots, tous sont mis devant des obstacles supplémentaires. […] j’ai adopté, à partir de mon quatrième livre, une écriture neutre, objective, “plate” en ce sens qu’elle ne comportait ni métaphores, ni signes d’émotion. La violence n’était plus exhibée, elle venait des faits eux-mêmes et non de l’écriture. Trouver les mots qui contiennent à la fois la réalité et la sensation procurée par la réalité allait devenir, jusqu’à aujourd’hui, mon souci constant en écrivant, quel que soit l’objet. […] C’est ainsi que j’ai conçu mon engagement dans l’écriture, lequel ne consiste pas à écrire “pour” une catégorie de lecteurs, mais “depuis” mon expérience de femme et d’immigrée de l’intérieur, depuis ma mémoire désormais de plus en plus longue des années traversées, depuis le présent, sans cesse pourvoyeur d’images et de paroles des autres. Cet engagement comme mise en gage de moi-même dans l’écriture est soutenu par la croyance, devenue certitude, qu’un livre peut contribuer à changer la vie personnelle, à briser la solitude des choses subies et enfouies, à se penser différemment. Quand l’indicible vient au jour, c’est politique.
Le 10 décembre prochain, Annie Ernaux recevra le prix Nobel de littérature et prononcera à cette occasion son discours de réception. Mais d’ores et déjà, la première écrivaine française récompensée est la cible d’attaques injustifiées concernant ses engagements politiques, qu’il est urgent de dénoncer mais dont il faut aussi comprendre la signification plus profonde.
Samuel Gontier, notre journaliste télé, était poursuivi en diffamation par la chaîne et son patron, Marc-Olivier Fogiel, pour un tweet dans lequel il avait diffusé sa chronique hebdomadaire. Il a été relaxé ce vendredi.
Réunis à l’occasion du forum «Climat : quelle culture pour quel futur ?» les élèves de la 45e promotion de l’Institut pratique du Journalisme Dauphine | PSL interpellent leurs futurs confrères sur l’urgence climatique et leur rôle à jouer dans l’éveil des consciences.
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
Tout à l’heure à l’Assemblée, Elisabeth Borne a pris la parole pour annoncer l’utilisation d’un nouveau 49.3 pour faire adopter sans vote la partie “dépenses” et l’ensemble du projet de budget de l’État pour 2023. “Pourquoi avez-vous si peur du débat ?”, a lancé la Première ministre, provoquant des rires des bancs de la gauche.
Officiellement destinés à détecter les erreurs et la fraude dans le versement de prestations aux allocataires, les algorithmes utilisés par la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) sont critiqués en interne et par plusieurs associations. […] “On est devenu une mini-PME. On n’est plus là pour aider les gens, mais pour faire du chiffre.”
Appelés aux urnes jusqu’à ce jeudi, de nombreux fonctionnaires ont été confrontés à des dysfonctionnements et empêchés de voter. La CGT, Solidaires et la FSU ont déposé un recours devant le Conseil d’État.
Après avoir bloqué ou refoulé tous ceux qui frappaient à nos portes et avant d’aller défendre à l’Assemblée une énième loi immigration, le ministre de l’Intérieur a évoqué la possibilité de délivrer des titres de séjour pour les métiers en tension.
“Les personnes qui sont à haut risque vital ne font pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures”. Invité de BFMTV ce lundi soir, Laurent Méric, porte-parole d’Enedis a fait le point sur les personnes et les territoires désignés comme “prioritaires”, en cas de délestages cet hiver. D’après lui, les patients sous respirateur artificiel, sont “non-prioritaires” et “éventuellement délestables”.
Benoît Collombat et Geoffrey Livolsi avaient révélé dans “Secrets d’info” des soupçons de “favoritisme” et de “trafic d’influence” au sein de l’armée. La DGSI les convoque pour les interroger. Un inquiétant nouveau coup de pression sur le journalisme.
Des supporteurs auraient «provoqué» les forces de l’ordre en leur lançant des projectiles, avant de se cacher au milieu de la foule venue pacifiquement faire la fête sur les Champs-Elysées. En tout, 108 personnes ont été interpellées.
“Qui sème l’impunité récolte la colère”, “violeur on vous voit,”victimes on vous croit ». Tous ces messages inscrits sur la devanture de la librairie niçoise Les Parleuses située à Nice, ont été masqués par un large panneau noir installé ce vendredi 9 décembre par des policiers avant la visite du ministre de l’Intérieur.
Le ministre de l’Intérieur se félicite que la France naturalise 22 % moins que lors du précédent quinquennat. C’est faux. S’il y a bien eu un effondrement des naturalisations après 2011, les chiffres sont globalement stables depuis.
Dans ce département du Sud-Est, les mineurs non accompagnés voient leurs conditions d’accueil de plus en plus détériorées. Ces derniers subissent une différence de traitement par rapport aux mineurs français. En parallèle, les décisions de justice se durcissent dans les dossiers les concernant.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a réagi, sans préciser la couleur politique du groupe d’individus qui s’est introduit dans l’université. Il a invité les parlementaires à déposer plainte.
Climax a eu une idée géniale : organiser des ateliers pour fabriquer une télécommande pirate permettant d’éteindre à distance la TV de 160 marques différentes. L’objectif : inciter les gens à faire des contre-soirées festives et bricolo, permettant à chacun.e de reprendre la main sur les images publicitaires dont nous sommes matraqués chaque jour.
Une vingtaine de militant·es de Dernière rénovation ont bloqué l’avenue des Champs-Élysées, jeudi 8 décembre. Résultat : iels ont subi l’agressivité des automobilistes et se sont fait embarquer par les forces de police.
Longtemps occultée, une tradition de lutte féministe contre le nucléaire ressurgit peu à peu. À Bure, où 270 km de galeries doivent être construites pour enfouir nos déchets radioactifs, le collectif des Bombes Atomiques organisait il y a trois ans un weekend antinucléaire sans hommes cisgenre. Une participante exhume aujourd’hui son journal de bord de l’époque.
Condamnée en première instance par les tribunaux de Brive et d’Aix-en-Provence, l’application Yuka, qui évalue les denrées alimentaires selon leurs effets sur la santé, vient de remporter son procès devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Elle était attaquée pour « des actes de dénigrement » par la société ABC industrie, qui produit des charcuteries à Peyrolles-en-Provence.
Intoxiqué à cause d’un herbicide de Monsanto, il avait remporté gain de cause après un combat judiciaire de 13 ans. Alors qu’il réclamait 1 million de dommages et intérêts au titre de ses maladies chroniques et de la perte de sa capacité à travailler, le tribunal judiciaire de Lyon a condamné l’agrochimiste Bayer (ayant racheté Monsanto depuis) à lui verser seulement 11 135 euros.
L’ouvrier marseillais exerce depuis près de quinze ans un métier méconnu et pénible, dont il raconte les périls, liés à l’altitude et à une sécurité peu prise en considération.« Toutes ces morts, elles auraient pu être évitées si on avait davantage pris notre sécurité en considération […] les choses ne changeront pas tant qu’il n’y aura pas une forte mobilisation de notre part. Il n’y a que par ce biais qu’on pourra se défendre. »
Le saviez-vous ? 98 % du budget de Framasoft repose sur des dons (dont 86 % sont des dons de particuliers). C’est donc bien grâce à vous et à votre soutien (merci !) que toutes nos actions sont réalisables.
EU privacy regulators say Facebook and Instagram must not force users to agree to tracking by putting this requirement into their terms. This business model is illegal according to the GDPR.
Selon l’association HOP, Apple limiterait sciemment les possibilités de réparer ses iPhone hors du circuit de réparateurs agréés. La marque à la pomme briderait, par ailleurs, le marché du reconditionnement.
A month later, and Vivaldi Social has become one of the fastest growing instances on the alternative social network, with Mastodon now integrated into the Vivaldi browser. […] “The catalyst was a lot [to do] with Elon and the Twitter situation after that, and when we looked at it again, now in November, there were a lot more factors that sort of pushed it along”
La gratuité n’a plus l’apanage de la captation de données. Et si les robots ménagers peuvent nous faciliter la vie, ils ne sont pas forcément sans risque pour notre vie privée.
The metaverse is at once an illustration of and a distraction from a broader and more troubling turn in the history of capitalism. The world’s techno-billionaires are forging a new kind of capitalism: Muskism. […] Much of Muskism is descended from the technocracy movement that flourished in North America in the 1930s and that had as a leader Mr. Musk’s grandfather Joshua N. Haldeman, an ardent anti-communist. Like Muskism, technocracy took its inspiration from science fiction and rested on the conviction that technology and engineering can solve all political, social and economic problems.
To link the digital economy to its financiers, I propose the term imprinting, which is based on an—as I argue, so far underexploited—aspect of structural power, namely the power to structure. Imprinting describes how based on their role as capital’s gatekeepers, financial actors shape businesses according to their logic, manifesting in, amongst others, the business model, valuation, organization, or choice of technology of a company.
On n’a pas besoin d’un nouveau réseau RER : on a besoin d’un financement conséquent pour rénover l’existant et augmenter la cadence et la capacité des trains. […] en pratique, un train, ça devrait jamais être complet. Ça devrait être plein à 95 % dans les cas extrêmes, et à moitié vide en général. Oui, c’est pas optimal. Ça devrait pas l’être. Comme les lits dans les hôpitaux, quelque part : l’optimisation, elle se fait toujours au détriment des gens. […] Est-ce que les cadres de la SNCF sont au courant qu’on s’en bat les reins de leur segmentation de l’offre et de leurs différentes marques de mes deux ? Je sais, ça prépare l’ouverture à la concurrence, tout ça. Dont on se tape aussi, en fait. Qui est-ce que ça fait rêver, à part les trois excités du marché libre qui continuent de mouiller leurs slips en sabordant nos services publics pour un dogme qui n’a jamais marché ?
C’était il y a 36 ans, dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986. Malik Oussekine, jeune étudiant parisien âgé de 22 ans, est froidement assassiné par trois voltigeurs, des policiers à moto, matraqué jusqu’à la mort dans l’ombre d’un hall d’immeuble. Le même jour, Abdel Benyahia est lui aussi victime du tir mortel d’un policier hors service.
Sans les femmes, les soirées mousse entre amis n’auraient peut-être jamais existé. Car c’est une habitante de la région de Sumer, en Mésopotamie, qui aurait inventé la bière en 5000 avant J.-C. Les tablettes sumériennes établissent même que les femmes détenaient alors le monopole du brassage et de la vente.
Cette discipline émergente mêlant skate et danse bouscule les codes dans le milieu de la glisse encore dominé par les références masculines. De plus en plus de femmes brûlent les planches, à la recherche de sensations et de liberté.
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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 28 novembre 2022
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
Le tremblement de terre ayant ravagé lundi la ville de Cianjur, en Indonésie, a laissé place à des paysages de désolation et de chaos. 268 personnes sont mortes selon le dernier bilan.
Face aux 30 000 cas enregistrés ces derniers jours, proches du record dans le pays, les autorités chinoises durcissement à nouveau leurs mesures pour tenter d’endiguer la circulation du virus. Pour des raisons politiques, au grand dam des secteurs économiques.
Le mouvement de protestation touche le complexe Foxconn de Zhengzhou, qui emploie plus de 200 000 salariés. En raison de nouveaux cas de Covid, Foxconn avait décidé de confiner le site avec les ouvriers à l’intérieur.
Après une flambée de cas de Covid et de violents face-à-face entre ouvriers de l’usine Foxconn et policiers sur le site industriel, les autorités de la ville de Zengzhou interdisent aux habitants de circuler sans test PCR négatif.
Des protestations contre les confinements imposés par les autorités ont éclaté tôt, ce dimanche à Shanghai, dans plusieurs universités de Pékin et dans d’autres villes.
La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement d’avoir bombardé cette centrale nucléaire située dans le Sud ukrainien et occupée militairement par l’armée russe. «Qui que ce soit, cela doit s’arrêter immédiatement», demande Rafael Grossi, le patron de l’AIEA.
For a decade, the autonomous administration in northeast Syria has provided an alternative to dictatorship and Islamist terror. Yet still today Erdoğan’s Turkey is working to stop the revolution — including by cutting off its water and energy supplies.
Dans la nuit du 19 au 20 novembre, l’armée turque a lancé une nouvelle attaque contre les territoires contrôlés par l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, ainsi que plusieurs zones en Irak. Les avions de guerre turcs ont bombardé les villes de Kobanê, Derîk, Girê Spî, Şehba, Zirgan en Syrie. En Irak, Shengal et les monts Qandil et Asos ont aussi été la cible des bombes.
Pour leur entrée dans la Coupe du monde, les footballeurs iraniens ont refusé de chanter leur hymne national. […] les caméras ont transmis les visages impassibles des onze joueurs iraniens, restés muets pendant qu’un membre de la délégation officielle iranienne sur le banc restait seul à s’égosiller sous les sifflets des autres spectateurs.
Dans ce pays de la démesure, les habitants émettent 32,5 tonnes de dioxyde de carbone par an. C’est 46 fois plus que leurs adversaires du jour, les Sénégalais.
Au nord de Doha, 1 800 tentes sont installées pour accueillir les fans du monde entier. Vendu comme un hébergement de luxe à 200 euros la nuit, le «fan village» au nord de Doha est loin de satisfaire les supporteurs, qui préfèrent écourter leur séjour.
Total s’apprête-t-il à déclencher une nouvelle « bombe climatique » ? L’association Bloom pour la protection des océans et l’ONG sud-africaine The Green Connection dénoncent les ambitions gazières de la major française en Afrique du Sud, où de nombreux projets de forage offshore sont en préparation.
Voici dix ans que ce conflit meurtrier a déstabilisé le Mali, marqué par deux interventions militaires françaises, « Serval » et « Barkhane », opérations dont Emmanuel Macron a acté l’échec en février dernier sur fond de tensions avec le nouveau régime malien.
Manifestations interdites, activistes espionnés, journalistes harcelés… Le Togo de Faure Gnassingbé s’illustre par une gamme variée de violations des droits humains et de restrictions des libertés et de l’espace civiques qui rappellent la dictature de son père, Gnassingbé Eyadéma.
il faut se plonger dans les bennes de collecte où l’on dépose nos vêtements. On croit leur donner une seconde vie. On imagine qu’ils seront à nouveau portés ou recyclés. Pourtant, 95 % sont exportés en Afrique pour être vendus sur des marchés comme celui de Kantamanto. […] Mais la plupart des robes, pantalons ou T-shirts qui traversent la Méditerranée sont inexploitables
« Nous semblons être dans une situation où les autorités gouvernementales et les criminels semblent partager le même intérêt, à savoir entretenir le commerce des vulnérabilités »
EU countries on Wednesday agreed to a 45-billion-euro ($46.6 billion) plan to fund the production of chips, putting the 27-country bloc a step closer to its goal of reducing its reliance on U.S. and Asian manufacturers.
Médecins du monde conteste ce mercredi, devant l’Office européen des brevets, le monopole du géant pharmaceutique, qui spécule sur le sofosbuvir, traitement novateur et hors de prix contre cette maladie du foie.
Depuis 2010, le journaliste australien est injustement privé de liberté, dans l’attente d’une extradition vers les États-Unis où il risque une peine de 175 années de prison. Stella Assange, sa compagne et ancienne avocate, coordonne le combat pour sa libération. Elle appelle la France à lui accorder le droit d’asile.
Frappé par une mégasécheresse, le Chili multiplie les retenues d’eau depuis 1985. Le but : exporter toujours plus d’avocats, de noix… Bilan : un cycle naturel de l’eau altéré et un accaparement par les grands agriculteurs.
Lassés de voir leurs bouteilles revendues à prix d’or sur des sites d’enchères, des vignerons d’appellations prestigieuses font désormais appel à des technologies de tracking par souci de contrôle et d’image.
l’information pourrait être la matière noire manquante dans l’univers, et […] le cinquième état de la matière après le solide, le liquide, le gaz et le plasma, et peut-être la forme dominante de la matière dans l’univers.
Après l’évacuation d’une touriste cet été à cause d’une fausse couche dangereuse que les médecins n’avaient pas le droit de soigner, le pays envisage de légaliser l’IVG en cas de mise en danger de la vie de la mère.
Les députés de gauche estiment que la loi contrevient à plusieurs principes constitutionnels, en matière de fraternité, d’égalité entre les salariés et de droit syndical.
Les députés insoumis dénoncent l’obstruction parlementaire contre les textes qu’ils présentent jeudi dans le cadre de leur niche parlementaire. Des centaines d’amendements ont été déposés pour faire durer les débats et tenter d’empêcher l’examen du texte visant à interdire la corrida en France.
La Cour des comptes espagnole réclame cette somme à l’ancien candidat à la mairie de Barcelone pour des irrégularités dans ses comptes de campagne jugées « très graves ».
En s’associant avec un partenaire israélien, le géant français de la distribution lance une nouvelle marque de magasins en Israël et dans plusieurs colonies des territoires palestiniens occupés. Un choix cynique contraire au droit international, dont s’est félicité le premier ministre israélien sortant.
Condamnés, ils l’ont été dès l’origine. Malgré la Charte de l’arbre, malgré le plan Canopée, malgré la loi, bien qu’on ne cesse de répéter à quel point les arbres sont indispensables pour éviter les îlots de chaleur, pour accroître la biodiversité en ville et pour le bien-être des citoyens.
Le parquet de Paris a demandé sans surprise un non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, pesticide autorisé dans les bananeraies jusqu’en 1993, estimant notamment que les faits étaient prescrits. Les associations appellent à une mobilisation le 10 décembre.
À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a récompensé de façon ironique les hommes politiques qui ont eu des comportements sexistes ou commis des violences sexuelles.
Spécialiste de l’endométriose, le médecin, visé par plusieurs plaintes pour viol, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec les victimes et de tenir des consultations privées de gynécologie.
Une femme de 34 ans a été violée le 28 octobre dernier alors qu’elle était prise en charge par le personnel soignant au sein de l’établissement hospitalier parisien.
Sur son site internet, le média d’investigation annonce que la justice lui interdit de publier de nouvelles informations sur le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau.
Dominique Seux sur France Inter, François Lenglet sur RTL, Nicolas Bouzou sur Europe 1. Trois éditorialistes économiques, trois radios, trois manières d’approuver la réforme de l’assurance chômage – qui consiste à diminuer la durée d’indemnisation si le taux de chômage est inférieur à 9 %
Comme le rappelle le syndicaliste et cheminot Anasse Kazib, Cyril Hanouna est un millionnaire décadent, lui-même fils de grands bourgeois parisiens, qui travaille pour un multimilliardaire d’extrême droite.
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
Selon le Parisien, le Parquet national financier a ouvert une enquête, en novembre, sur des soupçons de financement illégal de la première campagne du président par le cabinet de conseil, en échange de quoi ce dernier aurait obtenu des contrats publics plus facilement.
Macron c’est Mc Kinsey, Mc Kinsey c’est Macron, les deux sont indissociables. La France est dirigée par une entreprise privée de conseil américaine depuis 2017.
Selon la dernière édition du «portrait social» de la France de l’Insee, la baisse de l’impôt sur le revenu, la disparition de la taxe d’habitation et les mesures anticrise ont fait gagner 420 euros aux ménages les mieux lotis, contre 130 euros pour les moins riches. Avec pour résultat «un effet quasi neutre sur le taux de pauvreté».
En 2021, la rémunération moyenne des patrons du CAC40 représente 109 fois celle des salariés de ces 40 entreprises, en hausse de 52 % par rapport à 2019.
En août dernier, un dame de 77 ans est victime d’une fracture du fémur […] son opération est reportée à plusieurs reprises […] la patiente a été maintenue à jeun “plusieurs jours successifs” mais “sous surveillance”[…]Le CHU explique les reports de l’opération […] par un manque “évident” de personnel
Alors que la France connaît une vague inflationniste, l’Insee a rendu publiques ses données sur les personnes ayant recours aux réseaux associatifs de distribution de nourriture. Quatre bénéficiaires sur cinq souffrent de «privations alimentaires».
Cette enveloppe exceptionnelle de plusieurs millions d’euros sera versée aux associations d’aide alimentaire aux étudiants. Au-delà de l’urgence, les syndicats étudiants déplorent l’absence de réforme structurelle.
Libéralisée par Macron en 2018, la formation en alternance a coûté 11,3 milliards d’euros à l’Etat en 2021. Un argent public distribué sans stratégie ni contrôle qui profite en grande partie à des fonds d’investissement, parfois au détriment des apprentis.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
Un mois et demi de concertation pour passer en force. Malgré l’opposition de l’ensemble des syndicats de salariés à la modulation des allocations chômage, le gouvernement n’a rien écouté et présente un projet de réforme plus dur qu’annoncé initialement et particulièrement punitif pour les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans.
Faute du minimum de ressources auxquelles il a droit, le jeune photographe s’enfonce dans la spirale de la précarité. Indigné, il a décidé de se battre et de prendre la parole au nom de ceux qui n’ont pas la possibilité de le faire.« Apparemment, le nouveau logiciel des CAF n’y est pas pour rien. L’État fait des économies sur le dos des plus fragiles qui ne peuvent pas se défendre. Il faut agir collectivement »
Les expulsions augmentent en France, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des expulsions. L’organisme a recensé 2 078 expulsions en métropole entre le 1er novembre 2021 et le 31 octobre 2022, veille de la trêve hivernale. Ce chiffre, obtenu grâce à une veille médiatique et aux signalements effectués par les associations partenaires de l’Observatoire, a augmenté de plus de 50 % en un an.
La loi séparatisme votée en 2021 dans un contexte de lutte contre l’islamisme radical permet aussi au ministère de l’Intérieur de s’attaquer à des associations qui prônent la désobéissance civile ou mènent des actions de contestation.
Dans un communiqué publié fin octobre, lors des tractations sur le projet de loi, l’Observatoire des libertés et du numérique a décrié une projection « délirante », faisant la promotion d’une vision « fantasmée » du métier de policier, réduit à l’état « d’agent-cyborg ».
Salaires, embauches : la direction du géant pharmaceutique ne semble plus vouloir en entendre parler. Et elle le signifie à coups de matraque et de gaz lacrymogène…
Samedi 19 novembre à Paris : les Gilets Jaunes fêtent leur 4 ans. […] Ce 19 novembre, le cortège est cadenassé par un énorme dispositif policier.Il ne se passe absolument rien, mais cela n’empêche pas les miliciens de se défouler. Un coup est donné en plein visage à un homme par un agent, suivi d’une charge aussi brutale que gratuite.
Ce jeudi 24 novembre, la présidente du tribunal correctionnel est allée au delà des réquisitions du procureur dans l’affaire Arthur Naciri. Dans ce dossier emblématique des violences policières à Lyon, elle a condamné les deux agents ayant frappé le jeune homme, en décembre 2019, à douze mois de prison avec sursis. L’avocat des deux policiers a annoncé vouloir faire appel.
Le Collectif Plus jamais ça, coalisant des associations et syndicats, vient de lancer une pétition pour contraindre le Sénat à rouvrir le débat sur une taxation des superprofits à la hauteur des enjeux.[…] C’est l’Alliance Écologique et Sociale, qui rassemble notamment Attac, la CGT, Greenpeace, la Confédération paysanne ou encore Oxfam, qui est à l’origine de cette pétition. Son but : revoir l’ambition de la taxe sur les superprofits. Pour ce faire, 100 000 signatures sont nécessaires afin d’obliger le Sénat à rouvrir le débat via une proposition de loi
Les députés du groupe Renaissance ont déposé une proposition de loi qui pourrait envoyer en prison des personnes sans-domicile qui squattent « en état de nécessité » un logement vacant. Une pétition demande le rejet de ce projet.
Et si les 50 premiers litres d’eau, vitaux, étaient gratuits ? Voilà l’enjeu d’une proposition de loi portée à l’Assemblée. Il s’agit aussi de faire payer plus cher les gros consommateurs, explique le député LFI Gabriel Amard.
« J’ai compris il n’y a pas longtemps à quel point c’était grave. Je me suis dit que je ne voulais pas, dans 10 ou 20 ans, devoir expliquer à mon enfant que je savais, qu’on m’avait tout donné comme info pour que je puisse me rendre compte de la chose, mais que je n’avais rien fait. »
Le ministère de l’Éducation nationale estime que les solutions Office 365 de Microsoft (dont Word, Excel, Power Point…) et celles de Google Workspace ne sont pas conformes aux exigences européennes sur la protection des données et à la doctrine « cloud au centre » de l’État . Il demande aux écoles, collèges et lycées « d’arrêter tout déploiement ou extension » des solutions des deux géants américains, déjà très déployées. Ravies, les alternatives françaises se positionnent pour prendre le relais.
La semaine derniere CNN a rapporté une fuite d’un mémo interne de Meta expliquant qu’en tant que candidat à la présidence pour l’élection de 2024, Trump peut désormais bénéficier d’une exemption de vérification des faits que l’entreprise accorde à tous les politiciens sur ses plateformes Facebook et Instagram.
As the troubled social media platform Twitter rolled out a paid verification system and laid off thousands of content moderators, health misinformation accounts on the social network began pushing their messages to a wider audience than ever.
Savez-vous quand a eu lieu la première COP, la « conférence des parties » ? En 1995, il y a presque trente ans ! Dans la déclaration de celle de 1996, on pouvait lire : « Les changements climatiques représentent un danger pour l’humanité. » Il y a trente ans – au moins – que le diagnostic est posé. Et trente ans après ? Rien, ou plutôt si, des négociations à n’en plus finir qui aboutissent à des promesses, le plus souvent non tenues.
La bénédiction et la malédiction de la machine sont ce qui nous a mis sur cette route. Notre destin était de devenir une société qui, grâce au pouvoir des machines, est devenue un géant, mais qui rend l’individu impuissant.
L’idée d’un âge d’or de la coopération internationale en matière économique est un mythe — à l’échelle globale, l’intervention d’entités supranationales dans la vie économique des États ne date pas des institutions de Bretton Woods. Nous vivons toujours dans une ère de gouvernance économique globale construite au lendemain de la Première Guerre mondiale : comment en sortir ?
Que fait la police ? Paul Rocher, auteur d’un essai militant aux éditions La Fabrique, est catégorique : peu de choses pour diminuer la criminalité et davantage pour imposer un ordre autoritaire aux demandes populaires. La question devient alors : comment s’en passer ?
It’s easier to talk about what China’s social credit system isn’t than what it is. Ever since 2014, when China announced a six-year plan to build a system to reward actions that build trust in society and penalize the opposite, it has been one of the most misunderstood things about China in Western discourse. Now, with new documents released in mid-November, there’s an opportunity to correct the record.
« Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé “la société de consommation”, définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. » Pier Paolo Pasolini , 1976.
Entretien avec Francis Dupuis-Déri […] à propos de son dernier livre, “Panique à l’université – Rectitude politique, Woke et autres menaces imaginaires” […] où il est question de panique morale, de pensée réactionnaire, d’intersectionnalité, de luttes sociales, de vie universitaire et de plein d’autres choses.
Camaïeu contre le Monde, Patrick Drahi contre Reflets.info, Gael Perdriau contre Mediapart. “Censure préalable”, procès en diffamation, demande de retrait de publications. Pour de nombreux juristes, ces méthodes pourraient se regrouper sous une même bannière : la poursuite bâillon.
Sans s’être jamais rencontrés, Pierre-François et Mickaël ont tous deux délaissé le modèle d’agriculture intensive légué par leurs ancêtres. Il faut en vouloir pour accorder productivité et conscience écologique, surtout quand vos parents pour qui le monde était différent veillent toujours au grain.
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Khrys’presso du lundi 31 octobre 2022
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Le président Yoon Suk-yeol a décrété un deuil national après la catastrophe survenue dans le centre de la capitale, dans un quartier aux rues étroites. Le mouvement de foule a également fait 150 blessés.
Des cochons dans des gratte-ciels. La Chine a inauguré, en octobre, la plus grande porcherie du monde : un bloc en béton de 26 étages, encastré entre les usines de la ville d’Ezhou, à proximité de Wuhan. 650 000 cochons pourront y être entassés.
Ce sont les plus beaux écrans, ceux qui font rêver dans les magasins de télé : les modèles 8K pourraient se retrouver interdits, dès le printemps prochain, dans toute l’Union européenne au nom de la sobriété énergétique.
Alors que le Parlement européen s’apprête à auditionner Uber et le lanceur d’alerte Mark McGann suite au scandale des « Uber Files », un nouveau rapport expose comment les entreprises de plateformes continuent de mener un lobbying agressif à Bruxelles. En ligne de mire : le projet de directive européenne sur les droits des travailleurs des plateformes.
Alors qu’elle était un véritable paradis qui sert encore aujourd’hui d’abri pour de nombreuses espèces volatiles et maritimes, la Mar Menor, une lagune espagnole, se meurt petit à petit. Elle est gravement empoisonnée par les rejets de l’agriculture intensive qui entraînent une eutrophisation des milieux aquatiques, mais aussi par l’urbanisation.
Au Québec, une fonderie du géant Glencore ruine la santé de ses 650 employés et des habitants. Depuis cet été, les révélations s’accumulent sur l’ampleur de la pollution, à l’arsenic notamment. Les autorités locales savaient depuis 1979.
L’homme d’affaires avait étudié aux États-Unis et possédait une entreprise d’import-export approvisionnant d’importants détaillants américains avant son enlèvement et son arrestation en Thaïlande en 2003. Il avait été accusé d’avoir aidé au financement d’Al-Qaeda. Détenu sans inculpation depuis, comme la plupart des autres prisonniers, il clamait son innocence et professait son amour pour les Etats-Unis.
Le cas d’une ancienne modératrice de TikTok qui devait laisser sa webcam allumée toute la nuit lors du processus de passage en revue des images de maltraitance et de violence armée pour la plateforme relance le débat.
À ce jour, les produits à base de Trichoderma représentent plus de 60 % des biopesticides homologués au niveau mondial, ce qui reste néanmoins très minoritaire par rapport à la part de marché des pesticides de synthèse (les biopesticides représentent un quart des produits vendus).
La Nasa a découvert plus de cinquante superémetteurs de méthane grâce à un spectrographe installé sur la Station spatiale internationale. Cet outil, installé en juillet dernier, a détecté d’importantes fuites en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sud-ouest des États-Unis. Beaucoup des fuites correspondent à des installations pétrolières et gazières, déjà pointées du doigt par le CNRS et le CEA.
“On oublie que le self-made man est une exception. Quand tu es très riche c’est parce que tu es né comme ça, et c’est généralement de l’argent sale, il n’y a pas une fortune qui soit propre.” À 30 ans, Marlene Engelhorn est l’arrière petite-fille de Friedrich Engelhorn, fondateur de la firme BASF il y a 150 ans, et aujourd’hui le plus grand groupe chimique au monde. Cette autrichienne vient d’hériter de plusieurs dizaines de millions d’euros du fait de son lignage familial, et souhaite distribuer de la façon la plus intelligente possible 90 % de son héritage.
À peine évoquée sur la scène internationale, la diplomatie féministe s’efface sous la poussée de l’extrême droite. La Suède fait un bond en arrière, d’autres pays, qui n’ont jamais effleuré le concept, s’en éloignent encore.
«On est toutes épuisées de tout ça. […] Être une femme c’est “devoir” se préparer à être sexualisées et menacées durant notre vie» […] Tous ces contenus sont toujours en ligne, comme a pu le constater CheckNews en quelques clics. […] Interrogées sur la présence de la persistance et le foisonnement de ces contenus sur leurs plateformes respectives, Reddit et Discord n’ont pas répondu. […] une vidéaste déplore cependant avoir «déjà porté plainte, à de nombreuses reprises» mais qu’aucune procédure «n’a jamais rien donné»
“Je suis en colère quand je vois des fêtes comme Halloween, par exemple. Les sorcières ne devraient pas faire l’objet de fête, on ne devrait pas en rire. On parle de tortures et d’exécutions.” […] L’accusation de “sorcellerie” est d’ailleurs toujours utilisée contre les femmes dans le monde […] En juin dernier, au Pérou, plusieurs femmes, âgées de 43 à 70 ans, ont été séquestrées et torturées par des milices paysannes qui les tenaient responsables d’une vague de décès dans leur village. Le 22 juillet, quatre femmes ont été assassinées après avoir été torturées en Papouasie-Nouvelle-Guinée : elles étaient accusées d’avoir pratiqué la sorcellerie sur un homme d’affaires local. Derrière les “sorcières”, ce n’est pas le visage du diable que l’on découvre, mais l’une des multiples manifestations violentes du patriarcat.
Si la huitième vague est passée inaperçue politiquement et médiatiquement, elle a pourtant engendré environ 80 morts par jour et rempli 21 % des lits de réanimation.
Trois fédérations de la centrale ont déposé plainte cette semaine pour alerter de l’influence de ces sociétés sur les décisions politiques. Le syndicat dénonce l’opacité de ces marchés publics et appelle à l’ouverture d’une enquête préliminaire.
L’instance relève notamment un manque de pilotage et la nécessité d’effectuer des rénovations complètes pour vraiment aider les plus modestes à isoler leur logement afin de réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de CO2.
Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), le changement d’heure ne permettrait plus à la France d’économiser que 351 gigawattheures, soit 0,07 % de la consommation totale.
Après avoir prévu la suppression de près de 14 000 places d’hébergement d’urgence d’ici fin 2023, le gouvernement revient sur cette décision absurde dans un contexte de fragilisation sociale grandissante, surtout pour les plus démunis.
Le 27 octobre, le collectif les Morts de la rue, créé en 2003, a publié son dixième rapport annuel. En 2021, il a dénombré le décès de 620 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire, contre 580 en 2020. La moyenne d’âge de ces personnes au moment de leur décès est très basse, 48 ans, soit trente ans de moins que le reste de la population.
« Cette baisse historique de la consommation électrique hexagonale invalide les hypothèses largement surestimées sur lesquelles EDF s’appuie pour justifier les six EPR2 que la multinationale souhaite construire en France »
Une victoire pour les zadistes. Un arrêté préfectoral autorisant le lancement de travaux pour la construction d’une retenue collinaire destinée à alimenter la station de ski de La Clusaz (Haute-Savoie) a été suspendu ce mardi par le tribunal administratif de Grenoble au nom de la protection de l’environnement.
«Ébloui par le soleil». «Confondu avec un sanglier». «La perdrix s’est envolée, les cyclistes étaient dans l’axe». Ces dernières semaines, les accidents de chasse s’accumulent.
Face au réchauffement climatique, le monde viticole tremble et se sait en sursis. Au-delà d’un changement dans la production, des vignerons planchent sur une transformation de la bouteille. […] la bouteille en verre pourrait par exemple être remplacée par un contenant en plastique moins polluant. On apprend ainsi que 40 % du bilan carbone des vignobles vient du verre.
Un président de Chambre départementale des métiers a publié sur les réseaux sociaux un montage confondant de sexisme et de vulgarité. Ceci au moment où la filière des travaux publics tente d’ouvrir certains métiers jugés trop masculins aux jeunes femmes futures apprenties ou diplômées.
Malgré sa grande banalité statistique, puisqu’une femme sur trois en moyenne interrompt volontairement une ou plusieurs grossesse(s) au cours de sa vie féconde, l’IVG reste socialement perçue comme illégitime.[…]Concrètement, avorter demeure moins un droit qu’une concession faites aux femmes, dont on attend, outre l’expression d’une tristesse, voire d’une culpabilité, un minimum de discrétion.
Dans l’émission politique «l’Événement» mercredi soir, le Président a tenté de se présenter en capitaine au milieu de la tempête, présent en temps de crise mais inflexible, notamment sur l’âge de départ à la retraite ou l’indexation des salaires sur l’inflation.
Le 22 octobre, Clémentine Autain était l’invitée de France Inter. Face à elle, deux journalistes manifestement « exaspérés » par les grèves et les motions de censure. Best of d’une récidive de la radio publique, qui s’était déjà mise en évidence le 8 octobre, face à Laurent Berger.
Didier Lallement, secrétaire général de la Mer, vient de publier un livre-entretien avec l’ancien chef du service politique de France Info (Jean-Jérôme Bertolus), dans lequel il revient sur son expérience d’ex-préfet de police de Paris
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
Dans le Massif central, l’une des plus grandes mines européennes de lithium sera développée d’ici 2027 afin de fournir l’industrie des batteries électriques, qui devrait notamment permettre au secteur automobile de se passer du pétrole.
des dizaines de rapports révélant ces pratiques douteuses ont été censurés par les ministères de l’Agriculture et de l’Économie, afin de ne pas embarrasser le géant laitier. Informé, l’État n’a aucunement sanctionné ce non-respect des règles. Il a même tenté de protéger Lactalis, en envoyant aux journalistes des documents caviardés. Pas de chance, une source anonyme a brisé le secret.
Arme ultime contre l’écoblanchiment et pour l’information des consommateurs, le score environnemental doit apparaître sur nos produits alimentaires d’ici un an. Mais la formule retenue par le gouvernement favorise l’agriculture intensive.
L’explosion des prix de l’énergie et la revalorisation non financée du point d’indice promettent d’enfoncer l’université plus profondément dans la crise.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
Le président français s’est entretenu dimanche soir avec Giorgia Meloni, et s’engage à travailler avec la dirigeante post-fasciste avec «ambition» et «vigilance».
La Première ministre, Elisabeth Borne, vient d’utiliser l’article 49.3 pour la troisième fois en une semaine. Car si des limites existent, elles ne concernent pas les textes budgétaires.
« Avec l’extension de l’amende forfaitaire délictuelle, on vise les pauvres via les petits vols ; les contestataires via l’occupation des lycées par des étudiants ; les gens qui ne rentrent pas dans la norme avec les gens du voyage »
“Avec Extinction Rebellion, nous faisons de la désobéissance civile non violente. Et pourtant nous sommes traités comme des criminels : ce genre de délits mineurs doit-il être pris en charge par la brigade anticriminalité ?”
Naïm face à la police, volet 2. Il a été agressé par la police en janvier 2020 à Vaulx-en-Velin. Mais c’est lui qui comparaît devant la justice. Sa plainte a été enterrée par le parquet.
Organisations signataires membres de l’OLN : Le CECIL, Creis-Terminal, Globenet, La Ligue des Droits de l’Homme (LDH), La Quadrature du Net (LQDN), Le Syndicat des Avocats de France (SAF), le Syndicat de la Magistrature (SM).
la banque BNP Paribas est aujourd’hui mise en demeure pour manquement à son devoir de vigilance en matière climatique par 3 associations : Oxfam France, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à tous.[…]BNP Paribas est la banque française qui finance le plus les énergies fossiles, avec un total de 141 milliards de dollars pour la période 2016-2021, dont 55 milliards pour le développement de nouveaux projets fossiles.
le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) lance sa « guérilla médiatique ». Le but : sensibiliser et mobiliser les demandeurs d’emploi à travers l’installation de bureaux de non-travail. Mais aussi les allocataires du RSA pour qui le gouvernement lance une expérimentation de versement conditionné des minimas sociaux à 15 à 20 heures d’activité par semaine.
Plafonnant au SMIC, dans des conditions de travail pénibles, les ouvriers de la plateforme Geodis à Gennevilliers (92), géant de la distribution, sont en grève depuis le 17 octobre. Au-delà de la difficulté quotidienne de tenir face à l’inflation avec des bas salaires, ces travailleurs dénoncent une «répartition des richesses qui ne fonctionne pas» dans le groupe.
Un accord de fin de conflit a été signé après dix jours de grève des conducteurs de l’entreprise de transport Keolis, filiale de la SNCF. Des augmentations de salaire ont été obtenues, après deux ans de pandémie durant lesquels celles-ci ont été gelées.
« Il s’agit d’une importante victoire juridique qui devrait inspirer d’autres litiges s’agissant tant de l’obligation d’adopter des mesures de compensation que de garantir une procédure de participation du public transparente »
Contexte économique instable, concurrence accrue et mauvais choix tactiques : selon les résultats de son troisième trimestre révélés mercredi, l’entreprise de Mark Zuckerberg s’effondre.
George Floyd’s caught-on-camera murder prompted massive social justice and police reform protests. But a spike in violent crime shifted the narrative around public safety.
« Cette maison est trop bourgeoise, l’esprit n’y souffle pas. » Aux yeux du militaire qu’était de Gaulle, cet hôtel particulier transformé en palais républicain ne présentait pas la solennité et l’austérité nécessaires pour incarner la grandeur de la Nation.
Je n’suis enceinte que depuis trois semaines et ne vais pas l’rester longtemps, mais je suis en mesure de dire que la grossesse crée une forme de régression dans la pseudo égalité entre les sexes. Le GENRE n’est plus une théorie, c’est un éléphant dans la salle de bain. Ne pas avoir d’utérus, à certains moments, apparaît comme pure liberté.
Dès 2010, alors qu’il participait à la rédaction du programme économique de François Hollande depuis la banque Rothschild, Emmanuel Macron avait oeuvré secrètement en coulisses pour faire tomber Le Monde entre les mains d’actionnaires proches de Nicolas Sarkozy.
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Khrys’presso du lundi 10 octobre 2022
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
Les explosions suivies de fuites de gaz survenues le 26 septembre 2022 sur les gazoducs du consortium international Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne ont-elles réveillé, déplacé ou disloqué des munitions chimiques immergées à proximité ou en contiguïté ? Selon la Suède et le Danemark, les ruptures des canalisations sous-marines ont été provoquées par des explosions correspondant à plusieurs centaines de kilos de TNT, soit l’équivalent de plusieurs bombes aériennes conventionnelles utilisées pendant la dernière guerre mondiale. Les experts d’HELCOM (Commission pour la protection de l’environnement de la mer Baltique) estiment qu’une explosion conventionnelle peut produire assez d’énergie et de surpression pour disperser des agents de guerre chimiques à des distances inattendues. La zone au nord-est de l’île danoise de Bornholm où les explosions ont eu lieu est la plus grande décharge sous-marine de munitions chimiques de la mer Baltique. Le tonnage estimé se situe entre 30.000 et 35.000 tonnes. Les immersions connues ont duré d’août 1945 à juillet 1965.
“Space: the final frontier” – not just for humanity but also marketeers, it would seem, as Russian scientists have undertaken a feasibility study on satellite-displayed advertising. They conclude that not only is it possible, but it could also turn a profit.
«Je ne suis pas prêt à prendre la responsabilité de porter une arme et de tuer des gens. Pardonnez-moi, mes proches, mais parfois vous devez mourir pour vos principes. […] Nous sommes tous devenus les prisonniers d’un maniaque, qui nous donne le choix entre la prison, l’armée et le choix que j’ai fait.»
Prétendue neutre en carbone par la Fifa et le pays hôte, la Coupe du monde de football au Qatar a tous les traits d’un désastre écologique, dans les faits comme dans les symboles.
Mohammed Ben Salman occupe le poste de président du conseil d’administration de Neom. Dirigeant de facto du royaume, il a promis avec ce projet de « redéfinir le tourisme de montagne dans le monde », tout en respectant les principes de l’écotourisme. Le directeur de Neom, Nadhmi Al-Nasr, a pour sa part affirmé que Trojena serait doté « des infrastructures adéquates pour créer une atmosphère hivernale au cœur du désert, et de faire de ces Jeux d’hiver un événement mondial sans précédent ».
On dirait un canular, mais non, les Jeux asiatiques d’hiver de 2029 se dérouleront bien dans le désert d’Arabie saoudite. Ainsi en a décidé le Conseil olympique d’Asie (OCA), à l’unanimité et en pleine polémique sur le Mondial de foot au Qatar.
Stefan Linder voit mourir ses truites par milliers. Sa pisciculture est au bord du Blausee, le lac Bleu, une des merveilles naturelles de l’Oberland bernois. Il enquête seul, se cache la nuit aux abords d’une carrière, la survole avec son drone et découvre que des déchets hautement toxiques y sont amenés en cachette. Il alerte la police et les autorités bernoises, mais se heurte à ce qu’un de ses interlocuteurs appelle la «mafia des déchets». Car voilà qu’il reçoit des menaces de la part d’un Conseiller d’Etat, et se retrouve poursuivi en justice.
Le nouveau règlement bio, appliqué depuis le début de 2022, offre la possibilité de diffuser des populations hétérogènes bio – dénommés OHM (pour Organic Heterogeneous Material, en anglais) et MHB (pour matériel hétérogène biologique, en français) ; le mot « matériel » est symbolique de la vision dominante et matérialiste du vivant qui est justement combattue par les praticiens du bio
Ce n’est pas tous les jours que la CGT se réjouit d’une décision prise au niveau européen. La confédération a pourtant salué, le 5 octobre, l’avis favorable du Conseil de l’Union européenne au projet de directive sur le salaire minimum, ouvrant ainsi la voie à son adoption définitive. […] En contraignant les États membres à garantir que ce salaire corresponde « au moins à 60 % du salaire médian et à 50 % du salaire moyen », cette directive « ouvre la possibilité de hausses de salaires dans de nombreux pays européens » […] Autre point positif, la directive renforce les droits syndicaux et le rôle des syndicats dans les négociations salariales.
Suppression du plafonnement des bonus des banquiers, stagnation de l’impôt sur les sociétés, baisse des cotisations sociales… Face à l’inflation galopante, le gouvernement de Liz Truss n’a rien trouvé de mieux que de faire de gros cadeaux aux plus riches. Même le FMI s’en alarme, c’est dire.
The 2022 Nobel Prize in Physics goes to Alain Aspect, John F. Clauser, and Anton Zeilinger, “for experiments with entangled photons, establishing the violation of Bell inequalities and pioneering quantum information science.”
Récompensée pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle », l’autrice est la 17e femme à obtenir le prix Nobel.
Du Canada à l’Australie en passant par Hongkong, on constate, comme en France, une très forte croissance des gestes suicidaires recensés pour les filles de 10 à 19 ans depuis fin 2020. Alors que la hausse a été faible ou inexistante chez les adolescents.
Rocky, aux Denver Nuggets, gagne 625 000 dollars par an. Soit plus de 52 000 euros mensuels pour le lion des montagnes chargé d’acrobaties, certes impressionnantes, les soirs de match. […] ce salaire correspond au triple de la rémunération de Diana Taurasi […] l’une des trois joueuses les mieux payées de la ligue féminine américaine (WNBA).
Le texte a été rejeté à 36 voix contre 30 par les députés de la commission des Finances. Mais ce vote n’empêchera pas l’arrivée du projet de loi initial dans l’hémicycle de l’Assemblée le 10 octobre, où l’exécutif doit composer avec l’absence de majorité absolue depuis les législatives de juin.
Dans l’ancienne banlieue rouge, les élus locaux du PCF sont légion à serrer les dents face aux sorties réactionnaires de leur secrétaire national. L’omniprésence médiatique de Fabien Roussel et son éloignement manifeste des fondamentaux du parti commencent à être ouvertement critiqués.
Les députés communistes ont proposé, comme en 2020, une motion référendaire pour soumettre la réforme des retraites à un référendum plutôt qu’à un vote au Parlement. Les autres forces de la Nupes y sont favorables.
Ce lundi matin, la Cour de justice de la République a ordonné le renvoi du garde des Sceaux, devant cette juridiction d’exception, pour «prise illégale d’intérêts». Ses avocats ont annoncé se pourvoir en cassation contre cette décision inédite pour un ministre en poste.
L’insoumis Manuel Bombard et le macroniste David Amiel, co-rapporteurs de la mission flash sur les superprofits, ont présenté les résultats de leurs travaux mardi. S’ils s’accordent sur le constat de profits exceptionnels réalisés par certaines entreprises, la question de la taxation divise toujours.
453 smic : c’est le salaire moyen des patrons du CAC 40. Il a tout simplement été multiplié par deux depuis 2020. Dans le même temps, le smic, lui, a à peine suivi l’inflation qui galope.
Au moment où les prix de l’énergie flambent et alors que le gouvernement présente jeudi son plan de sobriété énergétique, ce décret était attendu. Les publicités lumineuses sont désormais interdites entre 1 heure et 6 heures du matin partout en France, à l’exception des aéroports, gares ou stations de métro.
Afin d’éviter la surchauffe du réseau électrique cet hiver, un arrêté prévoit la possibilité de suspendre pendant deux heures le chauffage des ballons d’eau de certains consommateurs lors du pic de consommation en milieu de journée. Mais les usagers auront la possibilité de contourner légalement cette mesure.
Le plan de sobriété énergétique présenté jeudi par le gouvernement appelle les Français à ne pas se chauffer à plus de 19°C, remettant au goût du jour une législation de 1974 dont la mise en application se révèle complexe.
En Lorraine, 20 000 anciens mineurs sont encore en vie, mais une grande majorité souffre de maladies pulmonaires et de cancers liés à des expositions à la silice ou l’amiante. Ils peinent à obtenir réparation de leur ancien employeur, l’État.
Première cause de mortalité par cancer chez les femmes, le cancer du sein ne s’explique pas seulement par le tabac, le “surpoids” ou le patrimoine génétique. L’environnement et notamment le travail peuvent aussi être à l’origine de cette maladie. La plupart des femmes l’ignorent et n’obtiennent pas de réparation.
“Depuis la réforme, quel que soit le parcours scientifique suivi, le nombre de filles chute massivement et la part des filles régresse brutalement au profit des garçons”.
Pour le gouvernement, cette attaque est habile. Elle aura eu le mérite d’étouffer (pour combien de temps ?) les critiques lancées par les oppositions et ciblant les propres affaires politiques de l’exécutif.[…] « Ce n’est plus Jupiter, c’est Le Parrain !»
J’entends déjà : « C’est pas comme ça tout le temps. Elles nous font chier ces féministes, c’est le retour de l’ordre moral. » Pourtant, d’après la procureure de Paris, ce sont 90 % des films pornographiques qui pourraient être incriminés pour viols, agressions sexuelles ou traite des êtres humains. Il y a donc bien une exploitation des femmes par un système, et pas quelques cas isolés.
Le tribunal de commerce de Nanterre a estimé, ce jeudi, que le site d’investigation, qui avait publié des informations sur le groupe de Patrick Drahi issues de données mises en ligne par un groupe de hackers, n’a pas à retirer ses articles de son site mais ne peut plus en publier d’autres.
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
Le court projet de loi qui doit permettre à l’exécutif de durcir les règles d’indemnisation «quand ça va bien» et de les assouplir «quand ça va mal» a été vivement critiqué, à gauche comme à droite.[…] « à vous écouter, il faudrait cesser de rembourser la grippe pendant l’été puisqu’il y aurait moins de risque de l’attraper ! »
Dans son rapport de septembre, le Conseil d’orientation des retraites a été contraint de baisser sa prévision de croissance à moyen terme, afin de faire coïncider ses prévisions avec celles du gouvernement. Un «artefact» qui n’est pas sans conséquences sur les projections de déficit.
En tant que conseiller régional des Hauts-de-France, le député RN est censé pouvoir profiter d’un abattement de 8 200 euros par an sur son revenu imposable. Un dispositif dont l’élu assure «ne pas être au courant».
Des enseignants qui travaillent plus que les autres tout en étant moins bien rémunérés : le tableau que dresse l’enquête « Regards sur l’éducation » prend le contre-pied des éléments de langage gouvernementaux. […] les personnels de direction sont mieux traités, puisque leurs salaires sont à la fois « nettement plus élevés que ceux des enseignants », mais aussi « plus élevés que les revenus des autres travailleurs diplômés de l’enseignement supérieur (de 32 %) ». Que veut-on acheter à ce prix ? La mise en place sans révolte du « nouveau management public », par exemple…
Les deux premières sessions du bac Blanquer étaient marquées par des ajustements dus au COVID, mais elles ont démontré l’impossibilité de corriger ses défauts par petites touches. Comme Pap Ndiaye ne veut pas créer le nombre de places nécessaires à l’accueil de tou·tes les bachelier·es dans l’enseignement supérieur, il ne veut pas toucher à Parcoursup qui permet de les sélectionner. Pour alimenter la machine Parcousup avec suffisamment de notes, il ne veut pas toucher non plus au contrôle continu intégral. Et pour corriger les inégalités du contrôle continu intégral, il maintient les épreuves de spécialité à la mi mars afin de donner l’illusion d’une justice à ce tri à l’entrée du supérieur.
Tout en publiant le bilan définitif de la plateforme d’inscription dans l’enseignement supérieur, le gouvernement cherche à en masquer le résultat principal : 22,4 % des néobacheliers n’ont pas trouvé de place.
Moins de restos ouverts, des portions plus petites mais des couverts payants et des files d’attente interminables. Les étudiants dénoncent la déliquescence des Crous auprès du média en ligne.
Arthur est un jeune garçon polyhandicapé de 12 ans, et comme des centaines d’autres enfants en situation de handicap, celui ci n’est plus accompagné par un personnel spécialisé, les AESH, conséquence d’un arrêt du Conseil d’État. […] la situation ne semble pas bouger, tout le monde se renvoyant la balle (de la mairie, aux collectivités, à l’éducation nationale) de la responsabilité de cette prise en charge. La veille de la rentrée, la défenseur des droits prévenait pourtant de cette situation : “Le droit à la scolarisation n’est pas respecté et il y a des enfants qui jeudi matin n’iront pas à l’école parce qu’ils n’auront pas d’AESH pour les accompagner”
13000 places d’hôtel ouvertes en France pour l’hébergement d’urgence durant la crise sanitaire doivent être supprimées avant la fin de l’année 2022 dans le cadre du projet de loi finances 2023. Dans la métropole bordelaise, les demandes de libérer les chambres s’effectuent «dans l’indifférence la plus totale» s’indignent les associations qui viennent en aide aux sans-abri.
Ce qui se joue au Lodge In est révélateur de ce qui se produit un peu partout en France. Le Samu social manque de moyens, l’empêchant de pouvoir accomplir correctement ses missions premières. De plus, le gouvernement a annoncé dans le projet de la loi de finances la suppression de 7 000 places en hébergements d’urgence d’ici la fin de l’année et de 7 000 autres places pour 2023.
Le ministère de l’Intérieur doit envoyer plus de 200 membres des forces de l’ordre pour aider le Qatar dans son organisation de la Coupe du monde. Un partenariat stratégique qui interroge alors que les appels au boycott se multiplient.
Le gouvernement a de nouveau autorisé des formes traditionnelles de chasse de l’alouette des champs dans plusieurs départements du Sud-Ouest malgré une directive européenne. Le ministre de la Transition écologique assume sans convaincre.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
À l’heure où la volonté d’expérimentation des technologies biométriques se fait grande et où trop souvent, tant dans les secteurs publics que privés, les déploiements de ces technologies s’effectuent en l’absence de consultation du public, la Défenseure des droits a souhaité connaître l’état de connaissances et la perception des Français sur ces sujets. Au vu des résultats, la Défenseure des droits alerte les pouvoirs publics sur la criante méconnaissance des Français de l’usage et des conséquences des technologies biométriques sur leurs droits fondamentaux. […] Par définition, toute technologie biométrique est probabiliste et repose sur l’emploi d’algorithmes présentant un risque d’erreur. Les conséquences de ces erreurs varient en fonction des usages et peuvent aller du refus d’accès physique à un lieu ou à un événement à une arrestation erronée par les forces de l’ordre. Elles concernent majoritairement des personnes issues de groupes discriminés ou vulnérables
Après la cellule Déméter et la loi Séparatisme votée en 2021, un amendement porté par Les Républicains s’en prend à nouveau aux opposants au système agro-industriel.
« à 6 heures du matin, on les a menottés devant leur famille et on leur a dit qu’ils étaient des cybercriminels en bande organisée. » Ce ne sont pas les auteurs du casse du siècle dont parle Jean-Louis Maury, délégué central CGT de RTE, mais quatre salariés du gestionnaire du Réseau de transport d’électricité. Depuis mardi matin, ces agents du gestionnaire du réseau de transport de l’électricité sont en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) […] En cause, explique le syndicat : leur participation à un mouvement de grève, entre février et juin, pour la revalorisation des salaires et des grilles professionnelles.
Une nuit d’août 2021, deux agents de la Brigade Anti-Criminalité de Stains tirent à huit reprises sur un véhicule. Les deux occupants de la voiture sont grièvement blessés. Depuis, le conducteur est poursuivi pour refus d’obtempérer et violences aggravées sur les policiers qui ont tiré sur lui et sur sa compagne.
Celui qui officiait à Marseille depuis 2015 s’est vu retirer son poste par la direction générale de la police nationale, au lendemain d’une manifestation de policiers contre la réforme de la PJ voulue par le gouvernement.
« La répression que nous subissons ne se limite pas aux amendes ; elle s’étend aux gardes à vue, perquisitions, prise d’empreinte ADN, et acharnement judiciaire, puisque le parquet fait systématiquement appel quand nous sommes relaxé·es en première instance. »
Une soixantaine de personnalités […] signent avec la prix Nobel de littérature une tribune dimanche dénonçant «l’extrême-marché» et l’extrême droite. Affirmant notamment qu’Emmanuel Macron «se saisit de l’inflation pour creuser les écarts de richesse, pour doper les revenus du capital, au détriment du reste», les signataires exhortent donc à «un sursaut populaire pour résister aux régressions et rouvrir un destin collectif fait de justice, de solidarité et de responsabilité écologique».
Unanimes, toutes les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU, Unef, VL, Fage, FIDL, MNL) ont réaffirmé leur refus du projet de réforme des retraites défendu par le pouvoir, dans un communiqué publié ce mardi.
face à l’opposition unanime des syndicats et de la population, face à la faiblesse de sa majorité, le président de la République a été contraint à un premier recul. La réforme des retraites fera l’objet d’un texte dédié, présenté en décembre ou janvier. Nous avons donc gagné trois mois pour construire la mobilisation et la journée du 29 septembre constitue un excellent point d’appui.
Alors que près d’un tiers des stations-service françaises rencontrent des difficultés d’approvisionnement, trois raffineries restent totalement à l’arrêt.
« Ce n’est pas une fenêtre de tir qu’on a, c’est une baie vitrée ».[…] Avec une inflation qui galope, des salaires qui n’augmentent pas et une réforme des retraites qui couve, les conditions sont réunies pour qu’une grève générale éclate dans le pays
Les communistes de Paris organisent ce samedi une mobilisation pour exiger une taxe sur les superprofits et l’augmentation des salaires sur la place François 1er, où se trouvent les holdings des groupes Arnault et Pinault.
« Réussir la bifurcation sociale et écologique suppose de sortir de la domination de la finance privée », défend l’association Attac dans un livret publié ce jour. Il présente des pistes financières concrètes pour la justice sociale et écologique.
Après avoir reculé sur la construction de tours dans le secteur Bercy-Charenton et sur le bétonnage du quartier Bruneseau-Seine au bord du périphérique, la Ville de Paris est à nouveau contrainte de battre en retraite. Elle semble avoir compris qu’elle ne pouvait plus passer en force. Le début de la sagesse ?
Le temps de la protestation polie est peut-être définitivement révolu. À mesure que la catastrophe climatique se précise et devient de plus en plus palpable, le sabotage revient sur le devant de la scène. Sa pratique gagne en légitimité et se généralise au sein du mouvement écologiste.
«On pourrait enfin donner une autre définition de ce travail, en dehors de l’ubérisation, qui est la subordination. Ce serait la coopération, l’entraide sociale et économique. On veut un autre modèle.»
Il a déclaré sur sa chaîne Telegram que WhatsApp était un outil de surveillance depuis 13 ans et que les mobinautes devraient rester à l’écart de l’application de messagerie. Il a rappelé que chaque année, il y avait un problème avec WhatsApp qui mettait en danger les données de ses utilisateurs.
nos recherches montrent que les gens ont tendance à se souvenir et à oublier les mêmes images les uns que les autres, quelle que soit la diversité de leurs expériences individuelles. Récemment, nous avons montré que ces similitudes dans nos souvenirs s’étendent même à nos faux souvenirs.
Il n’y a pas de capitalisme sans croissance. […] Toute alternative à cette dynamique perverse et destructrice se doit d’être radicale. C’est-à-dire qu’elle doit s’attaquer aux racines du problème, à savoir le système capitaliste, sa dynamique d’exploitation et d’extraction et sa recherche aveugle et obsessionnelle de croissance.
La 5G, une fois déployée, risque « d’avoir un effet important sur la consommation d’électricité en France, entre 16 et 40 TWh en 2030, soit entre 5 % et 13 % de la consommation finale d’électricité du résidentiel et du tertiaire en 2019 ».
les féministes et les antiracistes sur les campus s’arrogeraient les postes et imposeraient leur volonté dans l’enseignement et la recherche. Une vérification empirique permet de constater que l’on compte 80 % d’hommes à la direction des 200 plus prestigieuses universités au monde et que les hommes sont majoritaires dans le corps professoral et à la direction de chaires de recherche. […] On amplifie le sentiment de menace par des références aux pires violences de l’histoire, comme la chasse aux sorcières, la terreur révolutionnaire et le totalitarisme, alors que les féministes et les antiracistes n’exercent pas de violence sur la communauté universitaire. En Occident, depuis les années 1990, l’extrême-gauche est littéralement désarmée […] et les groupes armés sont généralement d’extrême droite.
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Khrys’presso du lundi 3 octobre 2022
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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À l’issue d’un match dans la ville de Malang, une partie du public a envahi le terrain, sur fond de rivalité entre supporters. Ce à quoi la police a répondu avec une grande violence, déclenchant un dramatique mouvement de foule.
Deux semaines après le début d’un soulèvement d’une radicalité inédite, le pouvoir ne répond que par la force. Les symboles de ce mouvement sont particulièrement ciblés.
160 vols quotidiens auront lieu toutes les dix minutes entre le Qatar et les pays voisins, où séjourneront de nombreux aficionados du ballon rond. C’est donc pas moins de 4 650 vols en avion-navette qui auront lieu durant toute la compétition, qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre.
Viktor Orbán, Eric Zemmour, Marine Le Pen… Pendant que la gauche dénonce un résultat «tragique» et dangereux pour l’Europe, l’extrême droite se réjouit de la victoire de la coalition menée par Giorgia Meloni en Italie.
Emmenée par Giorgia Meloni, la cheffe de Fratelli d’Italia, la coalition d’extrême droite a largement remporté les législatives de dimanche. Avec une majorité absolue dans les deux chambres, elle promet de «relever l’Italie».
Once unthinkable, mobile phones could go dark around Europe this winter if power cuts or energy rationing knocks out parts of the mobile networks across the region.
At some point in the future, Texans who visit social media sites might be greeted with a pop-up screen saying something like: “The content you are about to see contains graphic violence, white supremacist imagery and other objectionable material. If you don’t want to be exposed, click here.”
En annulant quelque 300 milliards de dollars de dette étudiante contractée par 43 millions d’Américains, Joe Biden n’a pas uniquement tenu une promesse de campagne concédée à la gauche américaine ni pris une décision électoralement habile à deux mois des élections de mi-mandat. Il a surtout fait tomber un totem néolibéral et conservateur : celui de l’absolue nécessité de payer ses dettes.
La NASA doit encore déterminer si la cible a été atteinte. Néanmoins, l’agence a déjà annoncé que l’exercice était un succès, et que cela devrait rassurer les habitants de la planète.
Des milliers de femmes sont descendues dans les rues italiennes, mercredi, pour demander que le droit à l’avortement soit respecté. Il y a de quoi. La région des Marches, administrée par Frères d’Italie (FDI), le parti d’extrême droite de la très probable future première ministre Giorgia Meloni, freine déjà l’accès des femmes à l’avortement.
Bercy souhaitait mettre la main sur les opérations répertoriées par les banques, avant de recevoir un avis défavorable de la direction interministérielle du numérique. […] Pour la direction interministérielle du numérique, une telle évolution constituerait un changement aussi massif que périlleux. Nadi Bou Hanna, alors à la tête de la direction, a émis un avis défavorable, retoquant l’idée en mentionnant des finalités trop floues. […] D’autres arguments défavorables sont avancés, à commencer par l’inexistence de tout débat parlementaire à ce sujet ou de toute consultation de la CNIL au sujet du traitement de cette montagne de données sensibles.
Outre deux millions d’euros déjà engagés dans la crise, le centre hospitalier de Corbeil-Essonnes va devoir dépenser cinq millions d’euros supplémentaires en 2023 pour rebâtir une infrastructure informatique solide.
À 66 ans, l’ancien préfet de police de Paris sera désormais chargé de contrôler, d’évaluer et de coordonner les différentes actions de l’État dans les domaines de l’activité maritime.
« À moyen terme (30 à 35 jours selon les secteurs), les ressources [en eau] seront inévitablement épuisées. »« un risque sérieux de rupture de l’alimentation en eau potable se dessine pour les dernières semaines d’octobre »
Cette année en France, la grippe aviaire a d’une part envoyé 20 millions de volailles d’élevage dans les fosses de la mort mais aussi des espèces marines protégées dont les sternes, les goélands, les macareux ou encore les Fous de Bassan. Chercheurs et scientifiques s’interrogent sur les causes potentiellement anthropiques de ce dérèglement et sur ses conséquences dévastatrices sur la biodiversité.
l’association locale de défense de l’environnement Pige, réclamait depuis plusieurs années le retrait des terres polluées – une zone de 650 hectares. L’État s’y est toujours refusé.
Une décision de la cour d’appel de Versailles pourrait permettre de reprendre l’enquête sur l’ex-présentateur du JT de TF1 Patrick Poivre d’Arvor en l’étendant à des faits prescrits. Une première en matière de violences sexuelles. Le livre d’Hélène Devynck et une nouvelle plainte relancent l’affaire.
Ce qui frappe ce sont les manquements extrêmement graves du Rectorat de l’Académie de Créteil. Celui-ci a non seulement complètement failli à son devoir de protection des victimes, mais il a en plus entravé les procédures que ces dernières ont entrepris, et remis en question leur parole lors de l’enquête administrative.
Visé par un signalement à la cellule contre les violences sexuelles et sexistes de son parti, le patron des écologistes annonce ce lundi matin quitter ses mandats à la tête de la formation et du groupe à l’Assemblée nationale.
La plainte pour viol sur mineur déposée par Corinne ? Classée sans suite par le parquet de Colmar à cause de la prescription. Le curé qui l’a abusée sexuellement ? Malgré la décision du Vatican qui lui interdit de célébrer une messe, l’archevêque de Strasbourg […] a décidé de préserver la réputation de l’agresseur et de ne pas rendre publique cette interdiction apostolique.
Arrêt sur Image, Mediapart, l’ADN ou encore Reflets sont également attaqués par cette société.Nous allons engager un avocat pour nous défendre contre cette plainte insensée et infondée, mais également défendre la liberté de la presse indépendante. Nous ne céderons à aucune pression.
Dans un pays où ce sont des initiatives privées qui viennent pallier les défaillances étatiques en matière de défense du pluralisme, le « projet pour une presse libre » de Pierre Rimbert du Monde diplomatique est on ne peut plus d’actualité. Comme la création d’un Syndicat de la Presse Pas Pareille. Et tout cas, si tout cela se mettait en place, on en serait… Ravi !
«Insécurité : Nantes pire que Bogota», «La France plus dangereuse que le Mexique». Voici les énormités que nous servent les médias dominants depuis une semaine. Des intox grotesque et même indécentes, basées sur un «classement» sur un site internet à partir de votes anonymes.
À gauche, on a un défaut immense, c’est de considérer que le camp d’en face est débile, qu’il n’a aucun projet politique. Force est de constater que, tant pour TPMP que pour la télé-réalité, ce sont des programmes qui véhiculent des idées hyper-réactionnaires.
Le PLF de l’exécutif réussit l’exploit de ne répondre ni à l’urgence écologique ni à l’urgence sociale, en plus d’affaiblir un État qui se prive toujours plus de recettes et multiplie jusqu’à l’absurde les cadeaux aux grandes entreprises.
Alors que la réforme engagée par l’exécutif doit repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, des propos tenus en 2019 par le chef de l’Etat ressurgissent. Il jugeait alors «hypocrite» tout recul de l’âge légal.
Moins d’un an après la précédente réforme, le gouvernement s’attaque à une nouvelle refonte de l’assurance-chômage qui réduit les droits des demandeurs d’emploi tout en les culpabilisant.
Les taux d’abandon et d’échec sont très élevés et atteignent même 40 % dans la région Île-de-France pour la promotion 2019-2022 dans les instituts de formation en soins infirmiers.[…] le nombre de diplômés est inférieur à ce qui existait avant la mise en place de Parcoursup. Ce résultat est une aubaine pour le gouvernement qui, tel un Ponce Pilate, se retranche derrière la pénurie de personnel pour continuer à fermer des lits et des établissements.
Les restructurations des grandes entreprises, les plans de suppression d’emploi successifs qui se déroulent dans la fonction publique, sont menées tambour battant, à peu près dans le même style qu’à France Telecom. Or, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le nombre de personnes en souffrance au travail et de suicides en lien avec le travail ne cessent d’augmenter.
Concentré d’intelligences et de compétences, la DTG (direction technique générale) – qui rassemble 50 experts nationaux d’EDF et leurs équipes – est soumis à un management autoritaire. Après des décennies d’érosion de ses missions de service public, cette structure centrale, aussi atypique que stratégique, est secouée par des restructurations, du harcèlement et des discriminations visant entre autres à revenir sur l’accord de 32 heures de travail hebdomadaire acquis de longues luttes. Comme s’il s’agissait de dissoudre et broyer définitivement le centre névralgique d’EDF.
Un cortège parisien était parti du Trocadéro pour dénoncer la mort en détention de Mahsa Amini, victime de la police des mœurs, et pour protester contre la répression des manifestations en Iran.
Ces dangereux énergumènes […] (à lire avec ironie) avaient écrit d’une part vouloir «partir en retraite avant l’effondrement climatique», et d’autre part : «Tout va bien dans le meilleur des mondes… ou 1984, je ne sais plus.»[…]«Les policiers ont menacé de défoncer la porte» […] «Ils ont dit : “Si vous gueulez, on vous emmène.”»
Qu’appelle-t-on exactement “ordre public” ? Et cette notion ne devrait-elle pas être révisée ? Même si l’épisode, funérailles royales obligent, est passé largement inaperçu, le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, a ordonné à la municipalité de Poitiers, et à la communauté urbaine du Grand Poitiers, de retirer leurs subventions (15 000 euros au total) à un rassemblement de l’association Alternatiba, qui s’est tenu ce week-end à Poitiers, et comportait notamment un atelier d’initiation à la désobéissance civile. D’après France 3, la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond’huy a laissé entendre qu’elle maintiendrait néanmoins cette subvention, en arborant dans le dos du préfet un sourire certes civil, mais néanmoins légèrement désobéissant, si je puis me permettre.
Même pour l’IGPN et le procureur, les deux agents de la BAC ont commis des violences « incompréhensibles ». Pourtant au procès, les policiers ont affirmé avoir agi en toute légalité. L’institution policière semble d’accord : ils sont désormais formateurs en techniques d’intervention.
Les voix qui se sont élevées cet été contre le karting organisé dans la cour ont-elles visité Fresnes ? Entre surpopulation, retard de soins, rats, punaises de lit… les conditions d’un autre âge infligées à ceux qui y vivent et travaillent sautent aux yeux.
Afin de pouvoir poursuivre les auteurs de violences, la Ligue des droits de l’homme et trois autres organisations saisissent la haute juridiction pour exiger le port obligatoire d’un matricule lisible par les agents en intervention.Il a été constaté que, « dans plus de 70 manifestations depuis 2019, le numéro d’immatriculation administrative est soit absent, soit masqué »
Demander “pourquoi boycotter la Coupe du monde au Qatar ?” est une très mauvaise question. La question devrait être “Pour quelles raisons, malgré les preuves de corruption, les morts, l’horreur sociale et écologique, pensez-vous que cette Coupe du monde de football doit avoir lieu ?“. […] Parmi les innombrables raisons de boycotter cette Coupe du monde, la première devrait être le nombre de morts pour construire les stades. Alors que les Coupes du monde en Afrique du Sud (2010), Brésil (2014) et Russie (2018) ont respectivement coûté la vie à deux, huit et vingt et une personnes, celle du Qatar est dans une toute autre dimension : 6 500 morts.
The legislator in Europe is working on a proposal that could force companies to scan all messages we exchange for child sexual abuse material. The goal is noble but it can very easily go wrong. And if things go wrong, you might suddenly be accused of sexually abusing children.
Technology is the active human interface with the material world.But the word is consistently misused to mean only the enormously complex and specialised technologies of the past few decades, supported by massive exploitation both of natural and human resources.This is not an acceptable use of the word. “Technology” and “hi tech” are not synonymous, and a technology that isn’t “hi,” isn’t necessarily “low” in any meaningful sense. […] Anybody who ever lighted a fire without matches has probably gained some proper respect for “low” or “primitive” or “simple” technologies; anybody who ever lighted a fire with matches should have the wits to respect that notable hi-tech invention.
L’émancipation, cette fragilité héroïque, est un véritable saut dans le vide. Elle apparaît chaque fois que les individus résistent à des rapports de domination. […] « En s’émancipant, l’individu se relie à de nouveaux collectifs. Pour refuser sa place de dominé et accepter l’incertitude des lendemains, il a besoin d’un collectif protecteur et sécurisant. » […] Aujourd’hui, « nous nous trouvons à un carrefour. Plus nous banaliserons les états d’urgence démocratiques, plus nous assimilerons la liberté à la consommation, plus nous trouverons confortable l’état de léthargie civique engendré par la gestion gouvernementale des risques sociaux (sanitaires, financiers, sécuritaires, climatiques…), plus l’émancipation s’effacera. »
C’est donc assez déconcertant de constater que les « nouvelles mesures » décrétées dans le monde entier afin de contrer le COVID-19, existent en fait depuis plus de quarante ans en Iran. Ici, temporaires. Là-bas, institutionnelles. Seulement, ces mesures, imposées par la force, ne sont pas là pour protéger ou préserver la vie humaine. Loin de là, elles servent les intérêts d’un régime fasciste. […] Autre exemple de décalage : la distanciation sociale, un terme nouveau pour notre inconscient. Notre inconscient collectif. Mais ailleurs ça a toujours existé. C’est la règle de base en Iran : les hommes gardent une distance vis à vis des femmes. Ne pas serrer la main des femmes. Ne pas toucher. Aucun contact physique. La distanciation, là-bas, c’est la ségrégation des sexes. […] Là-bas il n’y a pas besoin de masque. Il y a le voile, le tchador.
Les manifestations continuent en mémoire de Mahsa Amini, morte pour avoir mal porté son voile, au paroxysme inqualifiable de l’oppression des femmes. Dans les sociétés où nos droits sont les plus mis à mal, comme en Iran ou en Afghanistan, on ne prend même plus la peine de tenter de dissimuler les inégalités, on les revendique comme un mode de vie. […] Prétendre avoir une approche féministe d’une religion, n’importe laquelle, c’est devoir remonter une pente à 90 degrés. […] À l’échelle de l’humanité, notre asservissement a toujours existé dans les pratiques et dogmes religieux. Il est impossible d’attribuer la cause de notre oppression à une religion déterminée. En synthèse, l’islam n’est pas plus con qu’une autre.
En Albanie, mais aussi au Kosovo et en Macédoine, il existe depuis le haut moyen âge une tradition qui permet aux personnes assignées femmes à la naissance de devenir homme, ou plus précisément burrneshë. Sous certaines conditions, il est donc possible, dans une société éminemment patriarcale, de changer de sexe social et d’être accepté·e, valorisé·e même, par cette nouvelle identité de genre.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Bifurquer avant l’impact : l’impasse du capitalisme de surveillance
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La chaleur de l’été ne nous fait pas oublier que nous traversons une crise dont les racines sont bien profondes. Pendant que nos forêts crament, que des oligarques jouent aux petits soldats à nos portes, et vu que je n’avais que cela à faire, je lisais quelques auteurs, ceux dont on ne parle que rarement mais qui sont Ô combien indispensables. Tout cela raisonnait si bien que, le temps de digérer un peu à l’ombre, j’ai tissé quelques liens avec mon sujet de prédilection, la surveillance et les ordinateurs. Et puis voilà, paf, le déclic. Dans mes archives, ces mots de Sébastien Broca en 2019 : « inscrire le capitalisme de surveillance dans une histoire plus large ». Mais oui, c’est là dessus qu’il faut insister, bien sûr. On s’y remet.
Je vous livre donc ici quelques réflexions qui, si elles sont encore loin d’être pleinement abouties, permettront peut-être à certains lecteurs d’appréhender les luttes sociales qui nous attendent ces prochains mois. Alimentons, alimentons, on n’est plus à une étincelle près.
— Christophe Masutti
Le capitalisme de surveillance est un mode d’être du capitalisme aujourd’hui dominant l’ensemble des institutions économiques et politiques. Il mobilise toutes les technologies de monitoring social et d’analyse de données dans le but de consolider les intérêts capitalistes à l’encontre des individus qui se voient spoliés de leur vie privée, de leurs droits et du sens de leur travail. L’exemple des entreprises-plateformes comme Uber est une illustration de cette triple spoliation des travailleurs comme des consommateurs. L’hégémonie d’Uber dans ce secteur d’activité s’est imposée, comme tout capitalisme hégémonique, avec la complicité des décideurs politiques. Cette complicité s’explique par la dénégation des contradictions du capitalisme et la contraction des politiques sur des catégories anciennes largement dépassées. Que les décideurs y adhèrent ou non, le discours public reste campé sur une idée de la production de valeur qui n’a plus grand-chose de commun avec la réalité de l’économie sur-financiarisée.
Il est donc important d’analyser le capitalisme de surveillance à travers les critiques du capitalisme et des technologies afin de comprendre, d’une part pourquoi les stratégies hégémoniques des multinationales de l’économie numérique ne sont pas une perversion du capitalisme mais une conséquence logique de la jonction historique entre technologie et finance, et d’autre part que toute régulation cherchant à maintenir le statu quo d’un soi-disant « bon » capitalisme est vouée à l’échec. Reste à explorer comment nous pouvons produire de nouveaux imaginaires économiques et retrouver un rapport aux technologies qui soit émancipateur et générateur de libertés.
Une critique du capitalisme qui s’est déjà bien étoffée au cours de l’histoire.
Situer le capitalisme de surveillance dans une histoire critique du capitalisme
Dans la Monthly Review en 2014, ceux qui forgèrent l’expression capitalisme de surveillance inscrivaient cette dernière dans une critique du capitalisme monopoliste américain depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En effet, lorsqu’on le ramène à l’histoire longue, qui ne se réduit pas aux vingt dernières années de développement des plus grandes plateformes numériques mondiales, on constate que le capitalisme de surveillance est issu des trois grands axes de la dynamique capitaliste de la seconde moitié du XXᵉ siècle. Pour John B. Foster et Robert W. McChesney, la surveillance cristallise les intérêts de marché de l’économie qui soutient le complexe militaro-industriel sur le plan géopolitique, la finance, et le marketing de consommation, c’est-à-dire un impérialisme sur le marché extérieur (guerre et actionnariat), ce qui favorise en retour la dynamique du marché intérieur reposant sur le crédit et la consommation. Ce système impérialiste fonctionne sur une logique de connivence avec les entreprises depuis plus de soixante ans et a instauré la surveillance (de l’espionnage de la Guerre Froide à l’apparition de l’activité de courtage de données) comme le nouveau gros bâton du capitalisme.
Plus récemment, dans une interview pour LVSL, E. Morozov ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme qu’aujourd’hui l’enjeu des Big Tech aux États-Unis se résume à la concurrence entre les secteurs d’activités technologiques sur le marché intérieur et « la volonté de maintenir le statut hégémonique des États-Unis dans le système financier international ».
Avancées technologiques et choix sociaux
Une autre manière encore de situer le capitalisme de surveillance sur une histoire longue consiste à partir du rôle de l’émergence de la microélectronique (ou ce que j’appelle l’informatisation des organisations) à travers une critique radicale du capitalisme. C’est sur les écrits de Robert Kurz (et les autres membres du groupe Krisis) qu’il faut cette fois se pencher, notamment son travail sur les catégories du capitalisme.
Ici on s’intéresse à la microélectronique en tant que troisième révolution industrielle. Sur ce point, comme je le fais dans mon livre, je préfère maintenir mon approche en parlant de l’informatisation des organisations, car il s’agit surtout de la transformation des processus de production et pas tellement des innovations techniques en tant que telles. Si en effet on se concentre sur ce dernier aspect de la microélectronique, on risque d’induire un rapport mécanique entre l’avancement technique et la transformation capitaliste, alors que ce rapport est d’abord le résultat de choix sociaux plus ou moins imposés par des jeux de pouvoirs (politique, financier, managérial, etc.). Nous y reviendrons : il est important de garder cela en tête car l’objet de la lutte sociale consiste à prendre la main sur ces choix pour toutes les meilleures raisons du monde, à commencer par notre rapport à l’environnement et aux techniques.
Pour expliquer, je vais devoir simplifier à l’extrême la pensée de R. Kurz et faire des raccourcis. Je m’en excuse par avance. R. Kurz s’oppose à l’idée de la cyclicité des crises du capitalisme. Au contraire ce dernier relève d’une dynamique historique, qui va toujours de l’avant, jusqu’à son effondrement. On peut alors considérer que la succession des crises ont été surmontées par le capitalisme en changeant le rapport structurel de la production. Il en va ainsi pour l’industrialisation du XIXᵉ siècle, le fordisme (industrialisation moderne), la sur-industrialisation des années 1930, le marché de consommation des années 1950, ou de la financiarisation de l’économie à partir des années 1970. Pour R. Kurz, ces transformations successives sont en réalité une course en avant vers la contradiction interne du capitalisme, son impossibilité à renouveler indéfiniment ses processus d’accumulation sans compter sur les compensations des pertes de capital, qu’elles soient assurées par les banques centrales qui produisent des liquidités (keynésianisme) ou par le marché financier lui-même remplaçant les banques centrales (le néolibéralisme qui crée toujours plus de dettes). Cette course en avant connaît une limite indépassable, une « borne interne » qui a fini par être franchie, celle du travail abstrait (le travail socialement nécessaire à la production, créant de la valeur d’échange) qui perd peu à peu son sens de critère de valeur marchande.
Cette critique de la valeur peut être vue de deux manières qui se rejoignent. La première est amenée par Roswitha Scholz et repose sur l’idée que la valeur comme rapport social déterminant la logique marchande n’a jamais été critiquée à l’aune tout à fait pratique de la reproduction de la force de travail, à savoir les activités qu’on détermine comme exclusivement féminines (faire le ménage, faire à manger, élever les enfants, etc.) et sont dissociées de la valeur. Or, cette tendance phallocrate du capitalisme (comme de la critique marxiste/socialiste qui n’a jamais voulu l’intégrer) rend cette conception autonome de la valeur complètement illusoire. La seconde approche situe dans l’histoire la fragilité du travail abstrait qui dépend finalement des processus de production. Or, au tournant des années 1970 et 1980, la révolution informatique (la microélectronique) est à l’origine d’une rationalisation pour ainsi dire fulgurante de l’ensemble des processus de production en très peu de temps et de manière mondialisée. Il devient alors plus rentable de rationaliser le travail que de conquérir de nouveaux espaces pour l’accumulation de capital. Le régime d’accumulation atteint sa limite et tout se rabat sur les marchés financiers et le capital fictif. Comme le dit R. Kurz dans Vies et mort du capitalisme1 :
C’est le plus souvent, et non sans raison, la troisième révolution industrielle (la microélectronique) qui est désignée comme la cause profonde de la nouvelle crise mondiale. Pour la première fois dans l’histoire du capitalisme, en effet, les potentiels de rationalisation dépassent les possibilités d’une expansion des marchés.
Non seulement il y a la perte de sens du travail (la rationalisation à des échelles inédites) mais aussi une rupture radicale avec les catégories du capitalisme qui jusque-là reposaient surtout sur la valeur marchande substantiellement liée au travail abstrait (qui lui-même n’intégrait pas de toute façon ses propres conditions de reproduction).
Très voisins, les travaux d’Ernst Lohoff et de Norbert Trenkle questionnent la surfinanciarisation de l’économie dans La grande dévalorisation2. Pour eux, c’est la forme même de la richesse capitaliste qui est en question. Ils en viennent aux mêmes considérations concernant l’informatisation de la société. La troisième révolution industrielle a créé un rétrécissement de la production de valeur. La microélectronique (entendue cette fois en tant que description de dispositifs techniques) a permis l’avancée de beaucoup de produits innovants mais l’innovation dans les processus de production qu’elle a induits a été beaucoup plus forte et attractive, c’est-à-dire beaucoup plus rentable : on a préféré produire avec toujours moins de temps de travail, et ce temps de travail a fini par devenir une variable de rentabilité au lieu d’être une production de valeur.
Si bien qu’on est arrivé à ce qui, selon Marx, est une incompatibilité avec le capitalisme : l’homme finit par se situer en dehors du processus de production. Du moins, il tend à l’être dans nos économies occidentales. Et ce fut pourtant une sorte d’utopie formulée par les capitalistes eux-mêmes dans les années 1960. Alors que les industries commençaient à s’informatiser, le rêve cybernéticien d’une production sans travailleurs était en plein essor. Chez les plus techno-optimistes on s’interrogeait davantage à propos des répercussions de la transformation des processus de production sur l’homme qu’à propos de leur impact sur la dynamique capitaliste. La transformation « cybernétique » des processus de production ne faisait pas vraiment l’objet de discussion tant la technologie était à l’évidence une marche continue vers une nouvelle société. Par exemple, pour un sociologue comme George Simpson3, au « stade 3 » de l’automatisation (lorsque les machines n’ont plus besoin d’intervention humaine directe pour fonctionner et produire), l’homme perd le sens de son travail, bien que libéré de la charge physique, et « le système industriel devient un système à boutons-poussoirs ». Que l’automatisation des processus de production (et aussi des systèmes décisionnels) fasse l’objet d’une critique ou non, ce qui a toujours été questionné, ce sont les répercussions sur l’organisation sociale et le constat que le travail n’a jamais été aussi peu émancipateur alors qu’on en attendait l’inverse4.
La surveillance comme catégorie du capitalisme
Revenons maintenant au capitalisme de surveillance. D’une part, son appellation de capitalisme devient quelque peu discutable puisqu’en effet il n’est pas possible de le désincarner de la dynamique capitaliste elle-même. C’est pour cela qu’il faut préciser qu’il s’agit surtout d’une expression initialement forgée pour les besoins méthodiques de son approche. Par contre, ce que j’ai essayé de souligner sans jamais le dire de cette manière, c’est que la surveillance est devenue une catégorie du capitalisme en tant qu’elle est une tentative de pallier la perte de substance du travail abstrait pour chercher de la valeur marchande dans deux directions :
la rationalisation à l’extrême des processus productifs qu’on voit émerger dans l’économie de plateformes, de l’esclavagisme moderne des travailleurs du clic à l’ubérisation de beaucoup de secteurs productifs de services, voire aussi industriels (on pense à Tesla). Une involution du travail qui en retour se paie sur l’actionnariat tout aussi extrême de ces mêmes plateformes dont les capacités d’investissement réel sont quasi-nulles.
L’autre direction est née du processus même de l’informatisation des organisations dès le début, comme je l’ai montré à propos de l’histoire d’Axciom, à savoir l’extraction et le courtage de données qui pillent littéralement nos vies privées et dissocient cette fois la force de travail elle-même du rapport social qu’elle implique puisque c’est dans nos intimités que la plus-value est recherchée. La financiarisation de ces entreprises est d’autant plus évidente que leurs besoins d’investissement sont quasiment nuls. Quant à leurs innovations (le travail des bases de données) elles sont depuis longtemps éprouvées et reposent aussi sur le modèle de plateforme mentionné ci-dessus.
Mais alors, dans cette configuration, on a plutôt l’impression qu’on ne fait que placer l’homme au centre de la production et non en dehors ou presque en dehors. Il en va ainsi des livreurs d’Uber, du travail à la tâche, des contrats de chantiers adaptés à la Recherche et à l’Enseignement, et surtout, surtout, nous sommes nous-mêmes producteurs des données dont se nourrit abondamment l’industrie numérique.
On comprend que, par exemple, certains ont cru intelligent de tenter de remettre l’homme dans le circuit de production en basant leur raisonnement sur l’idée de la propriété des données personnelles et de la « liberté d’entreprendre ». En réalité la configuration du travail à l’ère des plateformes est le degré zéro de la production de valeur : les données n’ont de valeur qu’une fois travaillées, concaténées, inférées, calculées, recoupées, stockées (dans une base), etc. En soi, même si elles sont échangeables sur un marché, il faut encore les rendre rentables et pour cela il y a de l’Intelligence Artificielle et des travailleurs du clic. Les seconds ne sont que du temps de travail volatile (il produit de la valeur en tant que travail salarié, mais si peu qu’il en devient négligeable au profit de la rationalisation structurelle), tandis que l’IA a pour objectif de démontrer la rentabilité de l’achat d’un jeu de données sur le marché (une sorte de travail mort-vivant5 qu’on incorporerait directement à la marchandisation). Et la boucle est bouclée : cette rentabilité se mesure à l’aune de la rationalisation des processus de production, ce qui génère de l’actionnariat et une tendance au renforcement des monopoles. Pour le reste, afin d’assurer les conditions de permanence du capitalisme (il faut bien des travailleurs pour assurer un minimum de salubrité de la structure, c’est-à-dire maintenir un minimum de production de valeur), deux choses :
on maintient en place quelques industries dont tout le jeu mondialisé consiste à être de plus en plus rationalisées pour coûter moins cher et rapporter plus, ce qui accroît les inégalités et la pauvreté (et plus on est pauvre, plus on est exploité),
on vend du rêve en faisant croire que le marché de produits innovants (concrets) est en soi producteur de valeur (alors que s’accroît la pauvreté) : des voitures Tesla, des services par abonnement, de l’école à distance, un métavers… du vent.
Réguler le capitalisme ne suffit pas
Pour l’individu comme pour les entreprises sous perfusion technologique, l’attrait matériel du capitalisme est tel qu’il est extrêmement difficile de s’en détacher. G. Orwell avait (comme on peut s’y attendre de la part d’un esprit si brillant) déjà remarqué cette indécrottable attraction dans Le Quai de Wigan : l’adoration de la technique et le conformisme polluent toute critique entendable du capitalisme. Tant que le capitalisme maintiendra la double illusion d’une production concrète et d’un travail émancipateur, sans remettre en cause le fait que ce sont bien les produits financiers qui représentent l’essentiel du PIB mondial6, les catégories trop anciennes avec lesquelles nous pensons le capitalisme ne nous permettront pas de franchir le pas d’une critique radicale de ses effets écocides et destructeurs de libertés.
Faudrait-il donc s’en accommoder ? La plus importante mise en perspective critique des mécanismes du capitalisme de surveillance, celle qui a placé son auteure Shoshana Zuboff au-devant de la scène ces trois dernières années, n’a jamais convaincu personne par les solutions qu’elle propose.
Premièrement parce qu’elle circonscrit le capitalisme de surveillance à la mise en œuvre par les GAFAM de solutions de rentabilité actionnariale en allant extraire le minerai de données personnelles afin d’en tirer de la valeur marchande. Le fait est qu’en réalité ce modèle économique de valorisation des données n’est absolument pas nouveau, il est né avec les ordinateurs dont c’est la principale raison d’être (vendables). Par conséquent ces firmes n’ont créé de valeur qu’à la marge de leurs activités principales (le courtage de données), par exemple en fournissant des services dont le Web aurait très bien pu se passer. Sauf peut-être la fonction de moteur de recherche, nonobstant la situation de monopole qu’elle a engendrée au détriment de la concurrence, ce qui n’est que le reflet de l’effet pervers du monopole et de la financiarisation de ces firmes, à savoir tuer la concurrence, s’approprier (financièrement) des entreprises innovantes, et tuer toute dynamique diversifiée d’innovation.
Deuxièmement, les solutions proposées reposent exclusivement sur la régulation des ces monstres capitalistes. On renoue alors avec d’anciennes visions, celles d’un libéralisme garant des équilibres capitalistes, mais cette fois presque exclusivement du côté du droit : c’est mal de priver les individus de leur vie privée, donc il faut plus de régulation dans les pratiques. On n’est pas loin de renouer avec la vieille idée de l’ethos protestant à l’origine du capitalisme moderne selon Max Weber : la recherche de profit est un bien, il s’accomplit par le travail et le don de soi à l’entreprise. La paix de nos âmes ne peut donc avoir lieu sans le capitalisme. C’est ce que cristallise Milton Friedman dans une de ses célèbres affirmations : « la responsabilité sociale des entreprises est de maximiser leurs profits »7. Si le capitalisme est un dispositif géant générateur de profit, il n’est ni moral ni immoral, c’est son usage, sa destination qui l’est. Par conséquent, ce serait à l’État d’agir en assumant les conséquences d’un mauvais usage qu’en feraient les capitalistes.
Contradiction : le capitalisme n’est pas un simple dispositif, il est à la fois marché, organisation, choix collectifs, et choix individuels. Son extension dans nos vies privées est le résultat du choix de la rationalisation toujours plus drastique des conditions de rentabilité. Dans les années 1980, les économistes néoclassiques croyaient fortement au triptyque gagnant investissement – accroissement de main d’œuvre – progrès technique. Sauf que même l’un des plus connus des économistes américains, Robert Solow, a dû se rendre à une évidence, un « paradoxe » qu’il soulevait après avoir admis que « la révolution technologique [de l’informatique] s’est accompagnée partout d’un ralentissement de la croissance de la productivité, et non d’une augmentation ». Il conclut : « Vous pouvez voir l’ère informatique partout, sauf dans les statistiques de la productivité »8. Pour Solow, croyant encore au vieux monde de la croissance « productrice », ce n’était qu’une question de temps, mais pour l’économie capitaliste, c’était surtout l’urgence de se tourner vers des solutions beaucoup plus rapides : l’actionnariat (et la rationalisation rentable des process) et la valorisation quasi-immédiate de tout ce qui pouvait être valorisable sur le marché le plus facile possible, celui des services, celui qui nécessite le moins d’investissements.
La volonté d’aller dans le mur
Le capitalisme à l’ère numérique n’a pas créé de stagnation, il est structurellement destructeur. Il n’a pas créé de défaut d’investissement, il est avant tout un choix réfléchi, la volonté d’aller droit dans le mur en espérant faire partie des élus qui pourront changer de voiture avant l’impact. Dans cette hyper-concurrence qui est devenue essentiellement financière, la seule manière d’envisager la victoire est de fabriquer des monopoles. C’est là que la fatuité de la régulation se remarque le plus. Un récent article de Michael Kwet9 résume très bien la situation. On peut le citer longuement :
Les défenseurs de la législation antitrust affirment que les monopoles faussent un système capitaliste idéal et que ce qu’il faut, c’est un terrain de jeu égal pour que tout le monde puisse se faire concurrence. Pourtant, la concurrence n’est bonne que pour ceux qui ont des ressources à mettre en concurrence. Plus de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 7,40 dollars [7,16 euros] par jour, et personne ne s’arrête pour demander comment ils seront “compétitifs” sur le “marché concurrentiel” envisagé par les défenseurs occidentaux de l’antitrust. C’est d’autant plus décourageant pour les pays à revenu faible ou intermédiaire que l’internet est largement sans frontières.
À un niveau plus large […] les défenseurs de l’antitrust ignorent la division globalement inégale du travail et de l’échange de biens et de services qui a été approfondie par la numérisation de l’économie mondiale. Des entreprises comme Google, Amazon, Meta, Apple, Microsoft, Netflix, Nvidia, Intel, AMD et bien d’autres sont parvenues à leur taille hégémonique parce qu’elles possèdent la propriété intellectuelle et les moyens de calcul utilisés dans le monde entier. Les penseurs antitrust, en particulier ceux des États-Unis, finissent par occulter systématiquement la réalité de l’impérialisme américain dans le secteur des technologies numériques, et donc leur impact non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et dans les pays du Sud.
Les initiatives antitrust européennes ne sont pas meilleures. Là-bas, les décideurs politiques qui s’insurgent contre les maux des grandes entreprises technologiques tentent discrètement de créer leurs propres géants technologiques.
Dans la critique mainstream du capitalisme de surveillance, une autre erreur s’est révélée, en plus de celle qui consiste à persister dans la défense d’un imaginaire capitaliste. C’est celle de voir dans l’État et son pouvoir de régulation un défenseur de la démocratie. C’est d’abord une erreur de principe : dans un régime capitaliste monopoliste, l’État assure l’hégémonie des entreprises de son cru et fait passer sous l’expression démocratie libérale (ou libertés) ce qui favorise l’émergence de situations de domination. Pour lutter contre, il y a une urgence dans notre actualité économique : la logique des start-up tout autant que celle de la « propriété intellectuelle » doivent laisser place à l’expérimentation collective de gouvernance de biens communs de la connaissance et des techniques (nous en parlerons plus loin). Ensuite, c’est une erreur pratique comme l’illustrent les affaires de lobbying et de pantouflage dans le petit monde des décideurs politiques. Une illustration parmi des centaines : les récents Uber Files démontrant, entre autres, les accords passés entre le président Emmanuel Macron et les dirigeants d’Uber (voir sur le site Le Monde).
Situer ces enjeux dans un contexte historique aussi général suppose de longs développements, rarement simples à exposer. Oui, il s’agit d’une critique du capitalisme, et oui cette critique peut être plus ou moins radicale selon que l’on se place dans un héritage marxiste, marxien ou de la critique de la valeur, ou que l’on demeure persuadé qu’un capitalisme plus respectueux, moins « féodal » pourrait advenir. Sans doute qu’un mirage subsiste, celui de croire qu’autant de bienfaits issus du capitalisme suffisent à le dédouaner de l’usage dévoyé des technologies. « Sans le capitalisme nous en serions encore à nous éclairer à la bougie…» En d’autres termes, il y aurait un progrès indiscutable à l’aune duquel les technologies de surveillance pourraient être jugées. Vraiment ?
« Il y a une application pour ça », le slogan d’Apple qui illustre bien le solutionnisme technologique.
Situer le capitalisme de surveillance dans notre rapport à la technique
C’est un poncif : les technologies de surveillance ont été développées dans une logique de profit. Il s’agit des technologies dont l’objectif est de créer des données exploitables à partir de nos vies privées, à des fins de contrôle ou purement mercantiles (ce qui revient au même puisque les technologies de contrôle sont possédées par des firmes qui achètent des données).
Or, il est temps de mettre fin à l’erreur répandue qui consiste à considérer que les technologies de surveillance sont un mal qui pervertit le capitalisme censé être le moteur de la démocratie libérale. Ceci conduit à penser que seule une régulation bien menée par l’État dans le but de restaurer les vertus du « bon » capitalisme serait salutaire tant nos vies privées sont sur-exploitées et nos libertés érodées. Tel est le credo de Shoshana Zuboff et avec elle bon nombre de décideurs politiques.
Croire qu’il y a de bons et de mauvais usages
L’erreur est exactement celle que dénonçait en son temps Jacques Ellul. C’est celle qui consiste à vouloir absolument attribuer une valeur à l’usage de la technique. Le bon usage serait celui qui pousse à respecter la vie privée, et le mauvais usage celui qui tend à l’inverse. Or, il n’y a d’usage technique que technique. Il n’y a qu’un usage de la bombe atomique, celui de faire boum (ou pas si elle est mal utilisée). Le choix de développer la bombe est, lui, par contre, un choix qui fait intervenir des enjeux de pouvoir et de valeurs.
Au tout début des années 1970, à l’époque où se développaient les techniques d’exploitation des bases de données et le courtage de données, c’est ce qu’ont montré James Martin et Adrian Norman pour ce qui concerne les systèmes informatiques10 : à partir du moment où un système est informatisé, la quantification est la seule manière de décrire le monde. Ceci est valable y compris pour les systèmes décisionnels. Le paradoxe que pointaient ces auteurs montrait que le traitement de l’information dans un système décisionnel – par exemple dans n’importe quelle organisation économique, comme une entreprise – devait avoir pour objectif de rationaliser les procédures et les décisions en utilisant une quantité finie de données pour en produire une quantité réduite aux éléments les plus stratégiques, or, l’informatisation suppose un choix optimum parmi une grande variété d’arbres décisionnels et donc un besoin croissant de données, une quantité tendant vers l’infini.
Martin et Norman illustraient ce qu’avait affirmé Jacques Ellul vingt ans auparavant : la technique et sa logique de développement seraient autonomes. Bien que discutable, cette hypothèse montre au moins une chose : dans un monde capitaliste, tout l’enjeu consisterait comme au rugby à transformer l’essai, c’est-à-dire voir dans le développement des techniques autant d’opportunités de profit et non pas d’investissements productifs. Les choix se posent alors en termes d’anti-productivité concrète. Dans le monde des bases de données et leur exploitation la double question qui s’est posée de 1970 à aujourd’hui est de savoir si nous sommes capables d’engranger plus ou moins de données et comment leur attribuer une valeur marchande.
Le reste n’est que sophismes : l’usine entièrement automatisée des rêves cybernéticiens les plus fous, les boules de cristal des statistiques électorales, les données de recouvrement bancaires et le crédit à la consommation, les analyses marketing et la consommation de masse, jusqu’à la smart city de la Silicon Valley et ses voitures autonomes (et ses aspirateurs espions)… la justification de la surveillance et de l’extraction de données repose sur l’idée d’un progrès social, d’un bon usage des technologies, et d’une neutralité des choix technologiques. Et il y a un paralogisme. Si l’on ne pense l’économie qu’en termes capitalistes et libéraux, cette neutralité est un postulat qui ne peut être remis en cause qu’à l’aune d’un jugement de valeur : il y aurait des bons et des mauvais usages des technologies, et c’est à l’État d’assurer le rôle minimal de les arbitrer au regard de la loi. Nul ne remet alors en question les choix eux-mêmes, nul ne remet en question l’hégémonie des entreprises qui nous couvrent de leurs « bienfaits » au prix de quelques « négligeables » écarts de conduite, nul ne remet en question l’exploitation de nos vies privées (un mal devenu nécessaire) et l’on préfère nous demander notre consentement plus ou moins éclairé, plus ou moins obligé.
La technologie n’est pas autonome
Cependant, comme nous le verrons vers la fin de ce texte, les études en sociologie des sciences montrent en fait qu’il n’y a pas d’autonomie de la technique. Sciences, technologies et société s’abreuvent mutuellement entre les usages, les expérimentations et tous ces interstices épistémiques d’appropriation des techniques, de désapprentissage, de renouvellement, de détournements, et d’expression des besoins pour de nouvelles innovations qui seront à leur tour appropriées, modifiées, transformées, etc. En réalité l’hypothèse de l’autonomie de la technique a surtout servi au capitalisme pour suivre une course à l’innovation qui ne saurait être remise en question, comme une loi naturelle qui justifie en soi la mise sur le marché de nouvelles technologies et au besoin faire croire en leur utilité. Tel est le fond de commerce du transhumanisme et son « économie des promesses ».
L’erreur consiste à prêter le flanc au solutionnisme technologique (le même qui nous fait croire que des caméras de surveillance sont un remède à la délinquance, ou qu’il faut construire des grosses berlines sur batteries pour ne plus polluer) et à se laisser abreuver des discours néolibéraux qui, parce qu’il faut bien rentabiliser ces promesses par de la marchandisation des données – qui est elle-même une promesse pour l’actionnariat –, nous habituent petit à petit à être surveillés. Pour se dépêtrer de cela, la critique du capitalisme de surveillance doit être une critique radicale du capitalisme et du néolibéralisme car la lutte contre la surveillance ne peut être décorrélée de la prise en compte des injustices sociales et économiques dont ils sont les causes pratiques et idéologiques.
Je vois venir les lecteurs inquiets. Oui, j’ai placé ce terme de néolibéralisme sans prévenir. C’est mettre la charrue avant les bœufs mais c’est parfois nécessaire. Pour mieux comprendre, il suffit de définir ce qu’est le néolibéralisme. C’est l’idéologie appelée en Allemagne ordolibéralisme, si l’on veut, c’est-à-dire l’idée que le laissez-faire a démontré son erreur historique (les crises successives de 1929, 1972, 2008, ou la crise permanente), et que par conséquent l’État a fait son grand retour dans le marché au service du capital, comme le principal organisateur de l’espace de compétition capitaliste et le dépositaire du droit qui érige la propriété et le profit au titre de seules valeurs acceptables. Que des contrats, plus de discussion, there is no alternative, comme disait la Margaret. Donc partant de cette définition, à tous les niveaux organisationnels, celui des institutions de l’État comme celui des organisations du capital, la surveillance est à la fois outil de contrôle et de génération de profit (dans les limites démontrées par R. Kurz, à savoir : pas sans compter presque exclusivement sur l’actionnariat et les produits financiers, cf. plus haut).
Le choix du « monitoring »
La course en avant des technologies de surveillance est donc le résultat d’un choix. Il n’y a pas de bon ou de mauvais usage de la surveillance électronique : elle est faite pour récolter des données. Le choix en question c’est celui de n’avoir vu dans ces données qu’un objet marchand. Peu importe les bienfaits que cela a pu produire pour l’individu, ils ne sont visibles que sur un court terme. Par exemple les nombreuses applications de suivi social que nous utilisons nous divertissent et rendent parfois quelque service, mais comme le dit David Lyon dans The Culture of Surveillance, elle ne font que nous faire accepter passivement les règles du monitoring et du tri social que les États comme les multinationales mettent en œuvre.
Il n’y a pas de différence de nature entre la surveillance des multinationales et la surveillance par l’État : ce sont les multinationales qui déterminent les règles du jeu de la surveillance et l’État entérine ces règles et absorbe les conditions de l’exercice de la surveillance au détriment de sa souveraineté. C’est une constante bien comprise, qu’il s’agisse des aspects techniques de la surveillance sur lesquels les Big Tech exercent une hégémonie qui en retour sert les intérêts d’un ou plusieurs États (surtout les États-Unis aujourd’hui), ou qu’il s’agisse du droit que les Big Tech tendent à modifier en leur faveur soit par le jeu des lobbies soit par le jeu des accords internationaux (tout comme récemment le nouvel accord entre l’Europe et les États-Unis sur les transferts transatlantiques de données, qui vient contrecarrer les effets d’annonce de la Commission Européenne).
Trouver et cultiver nos espaces de libertés. Illustration CC-By David Revoy (sources)
Quels espaces de liberté dans ce monde technologique ?
Avec l’apparition des ordinateurs et des réseaux, de nombreuses propositions ont vu le jour. Depuis les années 1970, si l’on suit le développement des différents mouvements de contestation sociale à travers le monde, l’informatique et les réseaux ont souvent été plébiscités comme des solutions techniques aux défauts des démocraties. De nombreux exemples d’initiatives structurantes pour les réseaux informatiques et les usages des ordinateurs se sont alors vus détournés de leurs fonctions premières. On peut citer le World Wide Web tel que conçu par Tim Berners Lee, lui même suivant les traces du monde hypertextuel de Ted Nelson et son projet Xanadu. Pourquoi ce design de l’internet des services s’est-il trouvé à ce point sclérosé par la surveillance ? Pour deux raisons : 1) on n’échappe pas (jamais) au développement technique de la surveillance (les ordinateurs ont été faits et vendus pour cela et le sont toujours11) et 2) parce qu’il y a des intérêts de pouvoir en jeu, policiers et économiques, celui de contrôler les communications. Un autre exemple : le partage des programmes informatiques. Comme chacun le sait, il fut un temps où la création d’un programme et sa distribution n’étaient pas assujettis aux contraintes de la marchandisation et de la propriété intellectuelle. Cela permettait aux utilisateurs de machines de partager non seulement des programmes mais des connaissances et des nouveaux usages, faisant du code un bien commun. Sous l’impulsion de personnages comme Bill Gates, tout cela a changé au milieu des années 1970 et l’industrie du logiciel est née. Cela eut deux conséquences, négative et positive. Négative parce que les utilisateurs perdaient absolument toute maîtrise de la machine informatique, et toute possibilité d’innovation solidaire, au profit des intérêts d’entreprises qui devinrent très vite des multinationales. Positive néanmoins, car, grâce à l’initiative de quelques hackers, dont Richard Stallman, une alternative fut trouvée grâce au logiciel libre et la licence publique générale et ses variantes copyleft qui sanctuarisent le partage du code. Ce partage relève d’un paradigme qui ne concerne plus seulement le code, mais toute activité intellectuelle dont le produit peut être partagé, assurant leur liberté de partage aux utilisateurs finaux et la possibilité de créer des communs de la connaissance.
Alors que nous vivons dans un monde submergé de technologies, nous aurions en quelque sorte gagné quelques espaces de liberté d’usage technique. Mais il y a alors comme un paradoxe.
À l’instar de Jacques Ellul, pour qui l’autonomie de la technique implique une aliénation de l’homme à celle-ci, beaucoup d’auteurs se sont inquiétés du fait que les artefacts techniques configurent par eux-mêmes les actions humaines. Qu’on postule ou pas une autonomie de la technique, son caractère aliénant reste un fait. Mais il ne s’agit pas de n’importe quels artefacts. Nous ne parlons pas d’un tournevis ou d’un marteau, ou encore d’un silex taillé. Il s’agit des systèmes techniques, c’est-à-dire des dispositifs qu’on peut qualifier de socio-techniques qui font intervenir l’homme comme opérateur d’un ensemble d’actions techniques par la technique. En quelque sorte, nous perdons l’initiative et les actions envisagées tendent à la conformité avec le dispositif technique et non plus uniquement à notre volonté. Typiquement, les ordinateurs dans les entreprises à la fin des années 1960 ont été utilisés pour créer des systèmes d’information, et c’est à travers ces systèmes techniques que l’action de l’homme se voit configurée, modelée, déterminée, entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Dans son article « Do artefacts have politics ? », Langdon Winner s’en inquiétait à juste titre : nos objectifs et le sens de nos actions sont conditionnés par la technique. Cette dernière n’est jamais neutre, elle peut même provoquer une perte de sens de l’action, par exemple chez le travailleur à la chaîne ou le cadre qui non seulement peuvent être noyés dans une organisation du travail trop grande, mais aussi parce que l’automatisation de la production et de la décision les prive de toute initiative (et de responsabilité).
La tentation du luddisme
Pour lutter contre cette perte de sens, des choix sont envisageables. Le premier consiste à lutter contre la technique. En évacuant la complexité qu’il y a à penser qu’un mouvement réfractaire au développement technique puisse aboutir à une société plus libre, on peut certes imaginer des fronts luddites en certains secteurs choisis. Par exemple, tel fut le choix du CLODO dans la France des années 1980, prétendant lutter contre l’envahissement informatique dans la société. Concernant la surveillance, on peut dire qu’au terme d’un processus de plus de 50 ans, elle a gagné toutes les sphères socio-économiques grâce au développement technologique. Un front (néo-)luddite peut sembler justifié tant cette surveillance remet en cause très largement nos libertés et toutes les valeurs positives que l’on oppose généralement au capitalisme : solidarité et partage, notamment.
Pour autant, est-ce que la lutte contre le capitalisme de surveillance doit passer par la négation de la technique ? Il est assez évident que toute forme d’action directe qui s’oppose en bloc à la technique perd sa crédibilité en ce qu’elle ne fait que proposer un fantasme passéiste ou provoquer des réactions de retrait qui n’ont souvent rien de constructif. C’est une critique souvent faite à l’anarcho-primitivisme qui, lorsqu’il ne se contente pas d’opposer une critique éclairée de la technique (et des processus qui ont conduit à la création de l’État) en vient parfois à verser dans la technophobie. C’est une réaction aussi compréhensible que contrainte tant l’envahissement technologique et ses discours ont quelque chose de suffoquant. En oubliant cette question de l’autonomie de la technique, je suis personnellement tout à fait convaincu par l’analyse de J. Ellul selon laquelle nous sommes à la fois accolés et dépendants d’un système technique. En tant que système il est devenu structurellement nécessaire aux organisations (qu’elles soient anarchistes ou non) au moins pour communiquer, alors que le système capitaliste, lui, ne nous est pas nécessaire mais imposé par des jeux de pouvoirs. Une réaction plus constructive consiste donc à orienter les choix technologiques, là où l’action directe peut prendre un sens tout à fait pertinent.
Prenons un exemple qui pourrait paraître trivial mais qui s’est révélé particulièrement crucial lors des périodes de confinement que nous avons subies en raison de l’épidémie Covid. Qu’il s’agisse des entreprises ou des institutions publiques, toutes ont entamé dans l’urgence une course en avant vers les solutions de visio-conférence dans l’optique de tâcher de reproduire une forme présentielle du travail de bureau. La visio-conférence suscite un flux de données bien plus important que la voix seule, et par ailleurs la transmission vocale est un ensemble de techniques déjà fort éprouvées depuis plus d’un siècle. Que s’est-il produit ? Les multinationales se sont empressées de vendre leurs produits et pomper toujours plus de données personnelles, tandis que les limites pratiques de la visio-conférence se sont révélées : dans la plupart des cas, réaliser une réunion « filmée » n’apporte strictement rien de plus à l’efficacité d’une conférence vocale. Dans la plupart des cas, d’ailleurs, afin d’économiser de la bande passante (croit-on), la pratique courante consiste à éteindre sa caméra pendant la réunion. Où sont les gains de productivité tant annoncés par les GAFAM ? Au lieu de cela, il y a en réalité un détournement des usages, et même des actes de résistance du quotidien (surtout lorsqu’il s’agit de surveiller les salariés à distance).
Les choix technologiques doivent être collectifs
Une critique des techniques pourrait donc consister à d’abord faire le point sur nos besoins et en prenant en compte l’urgence climatique et environnementale dans laquelle nous sommes (depuis des décennies). Elle pourrait aussi consister à prendre le contrepoint des discours solutionnistes qui tendent à justifier le développement de techniques le plus souvent inutiles en pratique mais toujours plus contraignantes quant au limites éthiques vers lesquelles elles nous poussent. Les choix technologiques doivent donc d’abord être des choix collectifs, dont l’assentiment se mesure en fonction de l’économie énergétique et de l’acceptabilité éthique de la trajectoire choisie. On peut revenir à une technologie ancienne et éprouvée et s’en contenter parce qu’elle est efficace et on peut refuser une technologie parce qu’elle n’est pas un bon choix dans l’intérêt collectif. Et par collectif, j’entends l’ensemble des relations inter-humaines et des relations environnementales dont dépendent les premières.
Les attitudes de retraits par rapports aux technologies, le refus systématique des usages, sont rarement bénéfiques et ne constituent que rarement une démarche critique. Ils sont une réaction tout à fait compréhensible du fait que la politique a petit à petit déserté les lieux de production (pour ce qu’il en reste). On le constate dans le désistement progressif du syndicalisme ces 30 ou 40 dernières années et par le fait que la critique socialiste (ou « de gauche ») a été incapable d’intégrer la crise du capitalisme de la fin du XXᵉ siècle. Pire, en se transformant en un centre réactionnaire, cette gauche a créé une technocratie de la gestion aux ordres du néolibéralisme : autoritarisme et pansements sociaux pour calmer la révolte qui gronde. Dès lors, de désillusions en désillusions, dans la grande cage concurrentielle de la rareté du travail rémunéré (rentable) quelle place peut-il y avoir pour une critique des techniques et de la surveillance ? Peut-on demander sérieusement de réfléchir à son usage de Whatsapp à une infirmière qui a déjà toutes les difficultés du monde à concilier la garde de ses enfants, les heures supplémentaires (parfois non payées) à l’hôpital, le rythme harassant du cycle des gardes, les heures de transports en commun et par dessus le marché, le travail domestique censé assurer les conditions de reproduction du travail abstrait ? Alors oui, dans ces conditions où le management du travail n’est devenu qu’une affaire de rationalisation rentable, les dispositifs techniques ne font pas l’objet d’usages réfléchis ou raisonnés, il font toujours l’objet d’un usage opportuniste : je n’utilise pas Whatsapp parce que j’aime Facebook ou que je me fiche de savoir ce que deviennent mes données personnelles, j’utilise Whatsapp parce que c’est le moyen que j’ai trouvé pour converser avec mes enfants et m’assurer qu’ils sont bien rentrés à la maison après l’école.
Low tech et action directe
En revanche, un retrait que je pourrais qualifier de technophobe et donc un minimum réfléchi, laisse entier le problème pour les autres. La solidarité nous oblige à créer des espaces politiques où justement technologie et capitalisme peuvent faire l’objet d’une critique et surtout d’une mise en pratique. Le mouvement Low Tech me semble être l’un des meilleurs choix. C’est en substance la thèse que défend Uri Gordon (« L’anarchisme et les politiques techniques ») en voyant dans les possibilités de coopérations solidaires et de choix collectivement réfléchis, une forme d’éthique de l’action directe.
Je le suivrai sur ce point et en étendant davantage le spectre de l’action directe. Premièrement parce que si le techno-capitalisme aujourd’hui procède par privation de libertés et de politique, il n’implique pas forcément l’idée que nous ne soyons que des sujets soumis à ce jeu de manière inconditionnelle. C’est une tendance qu’on peut constater dans la plupart des critiques du pouvoir : ne voir l’individu que comme une entité dont la substance n’est pas discutée, simplement soumis ou non soumis, contraint ou non contraint, privé de liberté ou disposant de liberté, etc. Or il y a tout un ensemble d’espaces de résistance conscients ou non conscients chez tout individu, ce que Michel de Certeau appelait des tactiques du quotidien12. Il ne s’agit pas de stratégies où volonté et pouvoir se conjuguent, mais des mouvements « sur le fait », des alternatives multiples mises en œuvre sans chercher à organiser cet espace de résistance. Ce sont des espaces féconds, faits d’expérimentations et d’innovations, et parfois même configurent les techniques elles-mêmes dans la différence entre la conception initiale et l’usage final à grande échelle. Par exemple, les ordinateurs et leurs systèmes d’exploitations peuvent ainsi être tantôt les instruments de la surveillance et tantôt des instruments de résistance, en particulier lorsqu’ils utilisent des logiciels libres. Des apprentissages ont lieu et cette fois ils dépassent l’individu, ils sont collectifs et ils intègrent des connaissances en commun.
En d’autres termes, chaque artefact et chaque système technique est socialement digéré, ce qui en retour produit des interactions et détermine des motivations et des objectifs qui peuvent s’avérer très différents de ceux en fonction desquels les dispositifs ont été créés. Ce processus est ce que Sheila Jasanoff appelle un processus de coproduction épistémique et normatif13 : sciences et techniques influencent la société en offrant un cadre tantôt limitatif, tantôt créatif, ce qui en retour favorise des usages et des besoins qui conditionnent les trajectoires scientifiques et technologiques. Il est par conséquent primordial de situer l’action directe sur ce créneau de la coproduction en favorisant les expériences tactiques individuelles et collectives qui permettent de déterminer des choix stratégiques dans l’orientation technologique de la société. Dit en des mots plus simples : si la décision politique n’est plus suffisante pour garantir un cadre normatif qui reflète les choix collectifs, alors ce sont les collectifs qui doivent pouvoir créer des stratégies et au besoin les imposer par un rapport de force.
Créer des espaces d’expérimentations utopiques
Les hackers ne produisent pas des logiciels libres par pur amour d’autrui et par pure solidarité : même si ces intentions peuvent être présentes (et je ne connais pas de libristes qui ne soient pas animés de tels sentiments), la production de logiciel libre (ou open source) est d’abord faite pour créer de la valeur. On crée du logiciel libre parce que collectivement on est capable d’administrer et valoriser le bien commun qu’est le code libre, à commencer par tout un appareillage juridique comme les licences libres. Il en va de même pour toutes les productions libres qui emportent avec elles un idéal technologique : l’émancipation, l’activité libre que représente le travail du code libre (qui n’est la propriété de personne). Même si cela n’exempte pas de se placer dans un rapport entre patron (propriétaire des moyens de production) et salarié, car il y a des entreprises spécialisées dans le Libre, il reste que le Libre crée des espaces d’équilibres économiques qui se situent en dehors de l’impasse capitaliste. La rentabilité et l’utilité se situent presque exclusivement sur un plan social, ce qui explique l’aspect très bigarré des modèles d’organisations économiques du Libre, entre associations, fondations, coopératives…
L’effet collatéral du Libre est aussi de créer toujours davantage d’espaces de libertés numériques, cette fois en dehors du capitalisme de surveillance et ses pratiques d’extraction. Cela va des pratiques de chiffrement des correspondances à l’utilisation de logiciels dédiés explicitement aux luttes démocratiques à travers le monde. Cela a le mérite de créer des communautés plus ou moins fédérées ou archipélisées, qui mettent en pratique ou du moins sous expérimentation l’alliance entre les technologies de communication et l’action directe, au service de l’émancipation sociale.
Il ne s’agit pas de promettre un grand soir et ce n’est certes pas avec des expériences qui se complaisent dans la marginalité que l’on peut bouleverser le capitalisme. Il ne s’agit plus de proposer des alternatives (qui fait un détour lorsqu’on peut se contenter du droit chemin?) mais des raisons d’agir. Le capitalisme est désuet. Dans ses soubresauts (qui pourraient bien nous mener à la guerre et la ruine), on ressort l’argument du bon sens, on cherche le consentement de tous malgré l’expérience que chacun fait de l’exploitation et de la domination. Au besoin, les capitalistes se montrent autoritaires et frappent. Mais que montrent les expériences d’émancipation sociales ? Que nous pouvons créer un ordre fait de partage et d’altruisme, de participation et de coopération, et que cela est parfaitement viable, sans eux, sur d’autres modèles plus cohérents14. En d’autres termes, lutter contre la domination capitaliste, c’est d’abord démontrer par les actes que d’autres solutions existent et sans chercher à les inclure au forceps dans ce système dominant. Au contraire, il y a une forme d’héroïsme à ne pas chercher à tordre le droit si ce dernier ne permet pas une émancipation franche et durable du capitalisme. Si le droit ne convient pas, il faut prendre le gauche.
La lutte pour les libertés numériques et l’application des principes du Libre permettent de proposer une sortie positive du capitalisme destructeur. Néanmoins on n’échappera pas à la dure réalité des faits. Par exemple que l’essentiel des « tuyaux » des transmissions numériques (comme les câbles sous-marins) appartiennent aux multinationales du numérique et assurent ainsi l’un des plus écrasants rapports de domination de l’histoire. Pourtant, on peut imaginer des expériences utopiques, comme celle du Chaos Computer Club, en 2012, consistant à créer un Internet hors censure via un réseau de satellite amateur.
L’important est de créer des espaces d’expérimentation utopiques, parce qu’ils démontrent tôt ou tard la possibilité d’une solution, il sont préfiguratifs15. Devant la décision politique au service du capital, la lutte pour un réseau d’échanges libres ne pourra certes pas se passer d’un rapport de force mais encore moins de nouveaux imaginaires. Car, finalement, ce que crée la crise du capitalisme, c’est la conscience de son écocide, de son injustice, de son esclavagisme technologique. Reste l’espoir, première motivation de l’action.
Notes
R. Kurz, Vies et mort du capitalisme, Nouvelles Éditions Ligne, 2011, p. 37↩︎
Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, La grande dévalorisation. Pourquoi la spéculation et la dette de l’État ne sont pas les causes de la crise, Paris, Post-éditions, 2014.↩︎
Georges Simpson, « Western Man under Automation », International Journal of Comparative Sociology, num. 5, 1964, pp. 199-207.↩︎
Comme le dit Moishe Postone dans son article « Repenser Le Capital à la lumière des Grundrisse » : « La transformation radicale du processus de production mentionnée plus haut n’est pas le résultat quasi-automatique du développement rapide des savoirs techniques et scientifique et de leurs applications. C’est plutôt une possibilité qui naît d’une contradiction sociale intrinsèque croissante. Bien que la course du développement capitaliste génère la possibilité d’une structure nouvelle et émancipatrice du travail social, sa réalisation générale est impossible dans le capitalisme. »↩︎
Là je reprends une catégorie marxiste. Marx appelle le (résultat du -) travail mort ce qui a besoin de travail productif. Par exemple, une matière comme le blé récolté est le résultat d’un travail déjà passé, il lui faut un travail vivant (celui du meunier) pour devenir matière productive. Pour ce qui concerne l’extraction de données, il faut comprendre que l’automatisation de cette extraction, le stockage, le travail de la donnée et la marchandisation sont un seul et même mouvement (on ne marchande pas des jeux de données « en l’air », ils correspondent à des commandes sur une marché tendu). Les données ne sont pas vraiment une matière première, elles ne sont pas non plus un investissement, mais une forme insaisissable du travail à la fois matière première et système technique.↩︎
On peut distinguer entre économie réelle et économie financière. Voir cette étude de François Morin, juste avant le crack de 2008. François Morin, « Le nouveau mur de l’argent », Nouvelles Fondations, num. 3-4, 2007, p. 30-35.↩︎
James Martin et Adrian R. D. Norman, The Computerized Society. An Appraisal of the Impact of Computers on Society over the next 15 Years, Englewood Cliffs, Prentice-Hall, 1970, p. 522.↩︎
c’est ce que je tâche de montrer dans une partie de mon livre Affaires privées. Aux sources du capitalisme de surveillance : pourquoi fabriquer et acheter des ordinateurs ? Si les entreprises sont passées à l’informatique c’est pour améliorer la production et c’est aussi pourquoi le courtage de données s’est développé.↩︎
Sheila Jasanoff, « Ordering Knowledge, Ordering Society », dans S. Jasanoff (éd.), States of knowledge. The co-production of science and social order, Londres, Routledge, 2004, pp. 13-45.↩︎
Voir David Graeber, et Alexie Doucet, Comme si nous étions déjà libres, Montréal, Lux éditeur, 2014. La préfiguration est l’« idée selon laquelle la forme organisationnelle qu’adopte un groupe doit incarner le type de société qu’il veut créer ». Voir aussi Marianne Maeckelbergh, « Doing is Believing: Prefiguration as Strategic Practice in the Alterglobalization Movement », Social Movement Studies, vol. 10, num. 1, 2011, pp. 1‑20.↩︎
Khrys’presso du lundi 13 juin 2022
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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La compagnie aérienne low-cost demande aux citoyens de la nation arc-en-ciel qui se rendent au Royaume-Uni de répondre, par écrit, à une série de questions posées en afrikaans. Cette langue, propre à la communauté blanche, n’est pourtant parlée que par 12 % de la population.
Dans une lettre ouverte, des intellectuels, des militants syndicaux et associatifs congolais pointent les limites des “regrets” exprimés par le roi des Belges en visite au Congo. Pour eux » exprimer des regrets, c’est également annihiler toute chance de questionner certes la Belgique d’hier, mais également la Belgique d’aujourd’hui qui s’est installée dans une relation néocoloniale avec le Congo
Vous êtes contre les pédophiles, n’est-ce pas ? Vous ne verrez donc pas d’inconvénient à ce qu’un robot ouvre votre courrier pour s’assurer qu’il ne contient aucun message ou document suspect. Voilà en substance l’esprit d’une proposition de règlement déposée par la Commission européenne le 11 mai dernier. Le texte, qui concerne aussi bien les sites Web que les messageries chiffrées comme iMessage, WhatsApp, Telegram ou Signal, introduit « une obligation pour les fournisseurs de détecter, signaler, bloquer et retirer de leurs services les contenus relatifs à l’exploitation sexuelle des enfants ». Mais la proposition impose également la « détection du pédopiégeage », c’est-à-dire la sollicitation en ligne de bambins par des adultes à des fins sexuelles. Or déjouer ce manège implique de surveiller les communications en permanence. […] En somme, la Commission européenne propose qu’un programme décortique les communications privées de 450 millions d’individus afin de s’assurer de leur légalité — le rêve inabouti de la Sécurité d’État est-allemande (Stasi). À cet effet, un « Centre européen de prévention et de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants » proposerait aux entreprises des logiciels gratuits de surveillance.
The Dutch secret services are illegally storing the data of millions of citizens. The supervisor does not have the means to do anything about this violation of the law, so EDRi member Bits of Freedom filed a formal complaint. It is high time that the secret services started to abide by the law. Our data should be removed from their servers.
Last year, Tesla issued an update that made its vehicles easier to start after being unlocked with their NFC key cards. Now, a researcher has shown how the feature can be exploited to steal cars.
« le rapport présente des technologies qui illustrent jusqu’à la caricature des solutions miracles. » […] « Cet ouvrage joue sur l’urgence pour mettre en place des solutions techniques et ne laisse aucune place au débat démocratique. »
Pour se procurer la pilule abortive donc, les Japonaises devront obtenir l’assentiment de leur conjoint. Rappelons que, dans l’archipel, elles avaient déjà besoin de l’accord de leur mère pour pratiquer un avortement chirurgical
Au cours des 24 dernières heures, les Canadiens ont appris avec stupéfaction que les dirigeants de Hockey Canada, la plus prestigieuse fédération sportive au pays, trouvent tout à fait approprié de couvrir de graves allégations d’agressions sexuelles impliquant huit de leurs athlètes.
Durant l’année, sur 37 millions de logements, plus de 3 millions sont vacants. Ni les propriétaires ni les locataires n’occupent ces lieux. Ces derniers sont soit des maisons en attente d’être vendues, soit des bureaux désaffectés, soit encore des corps de ferme vétustes. […] cela représente un logement sur dix en France, soit potentiellement dix fois plus d’espaces de vie disponibles qu’il n’y a de personnes sans domicile fixe. […] Près d’un quart des logements vacants sont situés dans les communes rurales, la grande majorité se trouvant dans les zones urbaines.
Le 23 mai, à Paris, un travailleur sans papiers, recruté comme salarié temporaire par l’agence d’intérim Crit Lafayette-Paris, est décédé sur un chantier GRDF sous-traité à la société Spac, une filiale du groupe Colas-Bouygues.
Environ 200 gendarmes se sont rendus tôt dans la matinée chez le géant des maisons de retraite, dans le cadre de l’enquête ouverte en avril sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d’infractions financières.
L’Anses publie ce mercredi une étude sur la pollution de l’air dans les transports en commun en souterrain et celle-ci est trois fois supérieure à celle en extérieur.
Les émissions de gaz à effet de serre et les graves pollutions de l’air, des sols et des eaux, dont la nappe phréatique et le Rhône, sont un danger pour la population locale et les écosystèmes.
« Quand on est ici, on sait qu’on va avoir un cancer, mais on ne sait pas quand » ; « ici on ne meurt plus de mort naturelle, on meurt d’un cancer » ; « il n’y a personne qui n’est pas touché ici ».
L’enquête, déclenchée grâce à un lanceur d’alerte, porte sur une douzaine d’infractions potentielles au code pénal et au code de l’environnement pour des faits courant de début 2017 à fin 2021.
Plus mobiles, et moins chers que les agents EDF, les travailleurs sous-traitants ont hérité des activités « les plus ingrates », […] Celles qui sont les plus exposées à la radioactivité, à l’amiante, aux produits CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques). « Cela permet à EDF d’affirmer dans son bilan social qu’elle n’a pas trop d’accidents du travail ni de maladies professionnelles. Mais il faudrait se demander ce qu’il en est du côté des sous-traitants
Le juge des référés du Conseil d’État enjoint aujourd’hui au ministre de l’Intérieur de prendre en considération la NUPES comme une nuance politique à part entière dans la présentation des résultats qui sera faite des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.
Le ministre de l’Intérieur s’est vu infliger un « énorme camouflet » , ce mercredi soir. Il devra prendre en compte le score global de la coalition de gauche pour la proclamation des résultats.
Les Français·es de l’étranger ont voté dimanche pour le premier tour des élections législatives. Dans dix circonscriptions sur onze, le second tour opposera dans une semaine des candidat·es macronistes à des candidat·es de la gauche rassemblée au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Une photographie montrant une seule pile de bulletins au nom de la candidate macroniste dans le bureau de vote de l’ambassade de France en Bolivie a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Le Quai d’Orsay explique que les bulletins n’ont pas été reçus avant le scrutin […] seule l’affiche de campagne de la candidate macroniste était affichée dans la cour de l’ambassade. Pour les autres candidats, une feuille blanche indiquait sobrement que «les affiches des candidats n’ont pas été reçues».
En troisième position avec 15,9 % des voix derrière le candidat de la Nupes, Renaud Le Berre (27,2 %) et le sortant LREM parti en dissidence, Stéphane Vojetta (25,3 %), l’ancien candidat malheureux à la mairie de Barcelone n’est pas parvenu à convaincre 12,5 % des inscrits. Ce qui lui aurait ouvert les portes du second tour.
L’application de rencontre a lancé, jeudi, une campagne pour inciter les 16-25 ans à chercher un job d’été, en partenariat avec la plateforme du ministère du Travail «1 jeune, 1 solution».
« Ubériser l’État » ? On croirait entendre une mauvaise blague, ou une formule critique. Il s’agit pourtant bel et bien d’un mot d’ordre, celui des réformateurs actuels de l’État et de l’administration.
Face au manque de personnels pour la rentrée de septembre, l’Académie de Versailles organisait cette semaine un recrutement massif de contractuels, signe des transformations en cours des modes de recrutement de l’Education Nationale.
les éléments de langage de la majorité présidentielle pour vendre cette réforme mangent à tous les râteliers. Sauf, à de rares exceptions près, à celui de l’équilibre du système de retraites par répartition. Et pour cause : le conseil d’orientation des retraites (COR) prévoit un retour à l’équilibre autour de 2035, sans réforme supplémentaire. Et une trajectoire maîtrisée jusqu’à 2070.
L’ancien journaliste économique a diffusé un graphique faisant état d’une «France en pleine croissance». Problème: le point de départ choisi pour la courbe correspond au creux de 2020.
À l’heure où les élèves de terminale ont commencé à recevoir les réponses à leurs choix sur Parcoursup, le collectif Nos services publics pointe le coût exorbitant du dispositif, et ses dysfonctionnements depuis quatre ans.
Plus de CO2 en un mois qu’un Français en 17 ans. 176 tonnes de CO2 en mai, c’est ce qu’a émis le jet privé de Bernard Arnault[…] le superyacht de Bernard Arnault, Symphony, avec sa piste de danse et son practice de golf émet 16.000 tonnes de CO2 par an
Le compte Instagram @laviondebernard suit à la trace les trajets d’un jet privé de LVMH. En un mois, il en a effectué 18, a volé quarante-six heures et a rejeté 176 tonnes de CO2.
I think something positive emerged from the fiasco […]](It is that the world finally knows that there exists a country where people who cause no trouble […] can be teargassed and abused by police for no justifiable reason. A country where those exercising the highest political office are able to peddle absolute nonsense in an attempt to extricate themselves from the controversy, without fear of consequence. That country is mine, France.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
La démocratie macronienne en actes. Laura C., 18 ans, a interpellé ce jeudi le président de la République sur les hommes accusés de viols dans son gouvernement lors de sa visite à Gaillac. Dès le lendemain, les gendarmes lui ont rendu visite, dans son lycée pour un entretien de 10 minutes. […] Une réaction disproportionnée qui n’est pas sans rappeler les 40 heures de garde à vue infligées à Alizée une activiste de 22 ans qui a interrompu le 3 juin un match de Roland Garros dans le but d’alerter sur le réchauffement climatique.
la gendarme m’a dit : C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée »
Heureusement, l’homme touché au niveau du cou a réussi à faire une esquive, sinon il serait probablement mort. L’autre a une entaille profonde sur le bras. Les victimes seraient des militants politiques qui collaient pour le candidat de gauche Raphaël Arnault. Le néonazi, ivre, a ensuite frappé les policiers venus l’arrêter et a terminé au poste.
Face aux menaces suscitées par la médiatisation de l’affaire, le couple et les cinq enfants qui occupaient le logement ont finalement quitté les lieux d’eux-mêmes […] «Un groupe de personnes cagoulées et masquées a surgi et fait usage de gaz lacrymogène sur la famille, les agressant physiquement […] L’habitacle de leur voiture puis l’intérieur de la maison ont aussi été aspergés de gaz lacrymogène. Le véhicule a également été dégradé.» […] les deux jeunes gens savaient en réalité, plusieurs mois avant l’achat, que la maison était occupée. C’est même ce petit détail qui leur a permis d’acquérir le logement à prix cassé
C’est un phénomène qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux : des jeunes femmes accusent des policiers d’avoir volé leurs coordonnées personnelles, après leur dépôt de plainte, pour… les draguer, voire les harceler.
Faut-il étendre l’imposition commune aux couples en union libre ? C’est une des propositions fiscales du programme d’Emmanuel Macron. […] Présentée comme une mesure d’égalité permettant de mettre fin à un avantage dont bénéficient seuls les couples mariés et pacsés, elle risque, en réalité, d’entraîner une augmentation des inégalités, tant au sein des couples qu’entre riches et pauvres.
“Vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi?”. La question a été posé des milliers de fois au chef de l’État sur les réseaux sociaux.
syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.
Pendant que le monde nous regarde résister à l’assaut des plateformes qui veulent nous abattre, derrière, c’est toute la faune et la flore du travail qui se fait ravager par des machines de guerre antisociales. La responsabilité devient énorme, car elle comprend aussi le combat de l’acceptation sociale ou non de ce nouveau système d’exploitation. Si nous venions à nous résigner, à lâcher prise, alors le message serait finalement l’acceptabilité des pires situations. La responsabilité est assez énorme pour des travailleurs précaires qui, en plus de leurs 50 heures minimum de travail par semaine, doivent assumer un rôle de dernier rempart du droit du travail. Le travail des centrales syndicales est essentiel pour sortir de ce piège dangereux.
Entrée en application en octobre 2021, la réforme de l’assurance chômage va réduire considérablement le montant des allocations touchées par les travailleurs et travailleuses saisonniers. Voici quelques astuces pour tenter d’en atténuer le plus possible les effets.
L’internet des objets en est actuellement à ses balbutiements. Le déploiement massif de la 5G est un des principaux chaînons manquants à cette nouvelle fuite en avant technologique.
il n’y a pas et n’y aura jamais de société sans justice sociale. […] cette justice suppose toujours un tiers […] par nature absent des plateformes et de la gouvernance par les nombres. […] pour s’extraire de relations de pouvoirs asymétriques par nature, il faut des garanties tierces et qui fonctionnent d’autant mieux si les voies de recours sont multiples et nombreuses.
Crise de l’eau, planète terre invivable ? (videos.thinkerview.com) avec Emma Haziza, hydrologue, spécialiste de la résilience des territoires face aux risques climatiques extrêmes.
Nous, les geeks, nous bloquons les pubs et nous n’y pensons plus. Le choc est d’autant plus grand quand nous devons utiliser l’ordinateur de quelqu’un d’autre. « Mais comment faites-vous pour supporter une telle agression ? » avons-nous envie de hurler. Eh bien, c’est simple : quand on ne sait pas s’en protéger, on vit avec le vacarme. Et la majorité des gens que nous côtoyons doivent subir cet incessant bruit de fond publicitaire. Cet article a pour ambition de recenser les méthodes pour s’éviter l’agression publicitaire sur Internet.
Week-end dédié au logiciel libre à travers 100 conférences, 25 ateliers pour les expert⋅e⋅s et le grand public. L’événement a accueilli 1500 participant⋅e⋅s en 2019 et revient en 2022 après deux années d’absence ! Du samedi 19 novembre au dimanche 20 novembre 2022.
Replicant 6.0 0004 is now officially released. If you want to upgrade from Replicant 6.0 version 0003 or earlier you need to follow the data migration procedure that is documented in the Release notes page on the Replicant wiki (redmine.replicant.us)
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