Bertrand Delanoë et Bill Gates : « Comme un accord de paix »

Petit reportage vidéo du Parisien lors de la signature mardi 29 janvier du « partenariat numérique » entre Microsot et la ville de Paris.

Bill Gates à l'hôtel de ville de Paris - Le Parisien
Bill Gates à l’hôtel de ville de Paris – Le Parisien

Du moment que Fluctuat nec mergitur[1]

Notes

[1] Fluctuat nec mergitur est la devise de Paris que l’on peut traduire par « Il vogue sans jamais être submergé ».




Tapis rouge pour Microsoft à Paris

On pourra le justifier avec un flot de belles paroles mais pourquoi le Louvre à Abou Dhabi si ce n’est avant tout pour une question de gros sous.

C’est un peu la même chose me semble-t-il qui se profile avec le partenariat numérique qui sera annoncé mardi 29 janvier entre la ville de Paris et Microsoft. Nous n’en connaissons pas encore avec précision les tenants et les aboutissants si ce n’est que Bill Gates en personne se déplacera pour l’occasion.

Et voici donc le libre qui recule a priori de deux cases dans la Capitale au moment même où s’ouvre Solutions Linux 2008 (Framasoft y sera soit dit en passant).

Pour illustrer[1] mon propos il a été décidé de reproduire ici (à sa demande mais bien volontiers) un tout récent article de Jean-Christophe Frachet[2] dont nous partageons les inquiétudes et le désappointement.

Velib et plantage Microsoft - boklm - CC BY-SA

Syndrome de Stockholm ou syndrome de Redmond, Bertrand Delanoé jetterait-il Paris dans la gueule du loup ?

Jean-Christophe Frachet

Le syndrome de Stockholm peut se caractériser le développement d’un sentiment de confiance, voire de sympathie des otages vis-à-vis de leurs ravisseurs et par le développement d’un sentiment positif des ravisseurs à l’égard de leurs otages.

Il semble bien que tous les éléments soient réunis pour que les utilisateurs de windows changent encore d’ordinateur pour pouvoir installer la dernière version « Vista », pour acheter Microsoft Office au lieu de télécharger librement Open Office et passer du temps à réinstaller leurs programmes qui plantent régulièrement en ayant l’impression de faire de l’informatique. Et bien sûr, tout en payant plusieurs centaines d’Euros pour racheter ce qu’ils ont déjà payé, combien de version de Windows et de pack office ont-ils déjà acheté ?

L’habitude, le temps passé à comprendre la complexité (inutile ?) de ces logiciels et la non connaissance d’autres environnement informatiques rassurent l’utilisateur qui pense ne pas pouvoir éviter l’éditeur de Redmond, celui-ci étant devenu hégémonique.

Le 29 janvier 2008, Bertrand Delanoë et Bill Gates signent un partenariat numérique pour Paris. Ce serait pour former les demandeurs d’emplois aux métiers de l’informatique, mais c’est les obliger s’acquitter de la dîme pour travailler. Ce serait aussi pour apporter un soutien aux entreprises développant des solutions logicielles en faveur de la protection de l’environnement, mais n’est-ce pas aberrant d’être obligé de changer d’ordinateur parce que Windows est de plus en plus gourmand en ressources informatique ? c’est une des cause de la pollution informatique et de la consommation électrique grandissante. Ce serait aussi pour l’administration électronique ? mais c’est une nouvelle privatisation du service public alors qu’il existe des solutions libres. Quand à un “espace sportif numérique”, cela se saurait si la manipulation de la souris était bonne pour la santé.

Quelle mouche a donc piqué Bertrand Delanoé ? Alors que Paris pourrait être le fer de lance français et international d’une autre société de l’information, basée sur le partage, l’échange et la mutualisation, le Maire de Paris livre les Parisiens aux griffes du plus grand éditeur mondial américain.

Les systèmes d’informations, les logiciels et l’informatique ne sont pas des marchandises comme les autres. Il s’agit de manager la connaissance, de gérer des informations nous concernant tous et de moderniser les services publics. Il s’agit d’éducation, d’information et d’accès à la culture. Les systèmes d’information ont complètement envahi notre quotidien, internet, réseaux, télévision, téléphone,… Ces systèmes gèrent l’ensemble de nos activités, privée, publiques et professionnelles.

Toute décision dans ce secteur est politique avec des implications dans le court mais aussi dans le moyen et long terme.

Cette décision de contractualiser avec Microsoft est importante et c’est un signe vers les autres collectivités et les capitales du monde entier. Elle a été prise sans aucune concertation avec les élus, les associations et les citoyens. C’est la négation de la Politique avec un grand « P » au profit des lobbies.

Soit, le Maire de Paris ne mesure pas ce que cela signifie pour le bien commun dans la société de l’information, l’intérêt des Parisiens et pour la rationalisation de l’argent public,

Ou alors il le sait, et il vend Paris, certes avec une bonne remise, à l’éditeur de logiciel américain en le recevant comme un chef d’état comme l’avait fait J. Chirac, pour un bénéfice financier à très court terme,

Ou bien il s’en fiche et fait un simple coup de communication, ce qui serait bien décevant pour celui qui brigue un second mandat dans une des plus belles villes du Monde.

Faire de la politique, ce n’est pas une liste de courses avec un savant saupoudrage de mesures afin de satisfaire un peu tout le monde. Il s’agit d’avoir une réelle direction idéologique, d’avoir des valeurs et d’agir en cohérence avec celles-ci.

Cette décision est antinomique avec l’intérêt des Parisiens et du service public.

Berceau de la Révolution Française et du siècle des lumières, après avoir enfanté la déclaration de l’homme et du citoyen, c’est indigne de la capitale de la France de faire acte d’allégeance à un multimilliardaire américain, fût-il le fondateur d’une entreprise qui a racketté les utilisateurs d’ordinateurs pendant 25 ans jusqu’à devenir le plus riche du monde.

Notes

[1] La photographie d’illustration est signée Boklm sous licence Creative Commons By-Sa. Elle montre une borne Vélib’ gérée par Microsoft en proie à un magnifique BSOD (Blue Screen Of Death, ou écran bleu de la mort caractéristique des plantages Windows). Pff, quand on pense que dans Vélib‘ il y a le mot liberté

[2] Jean-Christophe Frachet est Délégué National du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) aux enjeux et prospectives des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et Conseiller du 2è arrondissement de Paris Délégué aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et au développement économique.




Le logiciel libre est l’arme secrète de Google contre Microsoft

Google Search : Linux

« Quelle est la plus grande menace pour Microsoft : Google ou le logiciel libre ? Les deux mon capitaine, qui plus est lorsqu’ils travaillent main dans la main. » C’est peu ou prou ainsi que débute cette nouvelle traduction[1] issue, une fois n’est pas coutume, du RedmondMag.com (dont on peut saluer la liberté de ton).

Parce que si il est vrai que le logiciel libre fait de plus en plus vaciller le géant c’est peut-être son alliance avec Google qui portera le coup de grâce…

On comprendra au passage pourquoi Google ne serait pas Google sans le logiciel libre et pourquoi le logiciel libre est actuellement tant est si bien soutenu par Google qu’il lui est difficile de le critiquer objectivement.

Screenshot - RedmondMag.Com

L’arme secrète de Google

Google’s Secret Weapon

Glyn Moody – Janvier 2008 – RedmondMag.com

Tout en minimisant sa compétition directe avec Microsoft, le géant de la recherche continue à travailler en silence sur des projets open source pour mettre des bâtons dans les roues de son grand rival.

Quelle est la plus grande menace pour la domination de Microsoft : la firme Google ou l’open source ? La réponse est : les deux, particulièrement lorsqu’ils travaillent main dans la main.

"L’open source est l’outil suprême du capitalisme logiciel" affirme Matt Asay, vice président du développement commercial chez Alfresco Software Inc., une société spécialisée dans la gestion de contenu d’entreprises 1 open source. "Il permet aux fournisseurs de s’adapter finement à leurs clients et à leurs prospects tout en ruinant les efforts de leurs concurrents qui veulent faire payer les licences de leurs propres produits. C’est la tactique qu’a employée Google avec succès et qui a chamboulé le marché des logiciels au tournant du siècle."

Le géant de la recherche prend toujours soin d’apaiser la spéculation faite sur la menace pesante d’une guerre des titans. Lorsque Google a ajouté une application de présentation à sa suite bureautique en ligne, par exemple, le PDG Eric Schmidt a déclaré catégoriquement que ce n’était pas un concurrent de Microsoft Office.

D’autres, comme Raven Zachary, directeur de la recherche open source chez The 451 Group[2], expriment un avis différent. "Il est vital pour Google d’ébranler la domination de Microsoft Office pour promouvoir son offre de suite bureautique en ligne" dit-il. "C’est de la concurrence, point."

Google peut essayer de minimiser cette compétition autant qu’ils veulent en public, en coulisse ils savent très bien que Microsoft a dépensé 6 milliards de dollars pour faire l’acquisition de la société de publicité numérique aQuantive Inc. pour lancer une offensive musclée contre Google sur son propre terrain. Le passé montre que Microsoft ne s’arrête pas tant qu’il ne domine pas le secteur dans lequel il se lance, on peut donc difficilement dire qu’une cohabitation pacifique soit envisageable.

Face à ce problème complexe, la fourmilière de doctorants de chez Google a trouvé la solution parfaite : avoir un outil pour combattre Microsoft sans vraiment en avoir l’air. L’open source se trouve au coeur de leur stratégie.

Ouvert pour affaire

La plupart des gens savent que les vastes cheptels de serveurs de Google, on parle de centaine de milliers de machines, tournent sur des versions personnalisées de GNU/Linux. Moins nombreux sont ceux qui savent également qu’ils font un usage intensif de la principale base de données open source : MySQL.

(Google est) l’exemple d’une entreprise qui n’aurait concrètement pas pu exister telle qu’on la connait avant le développement de Linux ou de l’open source" d’après Jim Zemlin, directeur exécutif de la Linux Foundation, l’organisme qui rétribue Linus Torvalds pour son travail sur le noyau Linux. "S’ils avaient dû s’appuyer sur Microsoft ou Sun non seulement cela aurait été trop cher, mais surtout ils n’auraient pas pu réaliser les modifications nécessaires à la création de leurs services."

Ce dernier point est confirmé par le manager des programmes open source chez Google, Chris DiBona, qui a rejoint la compagnie en août 2004 pour superviser et coordonner les activités open source : "Ce qu’il y a de bien avec l’open source c’est que c’est un peu comme s’il était à vous. Dites vous bien que Google fournit un effort de développement de logiciel énorme, si nous devions nous plier aux restrictions que le code propriétaire nous impose nous ne serions pas capable de développer à ce rythme soutenu."

Google contribue à l’écosystème open source en employant certains de ses meilleurs codeurs.

"Nous les employons parce que les avoir dans nos équipes permet à nos projets d’avancer, ce qui est bon pour nous" ajoute DiBona, "et l’utilisation que nous faisons des projets trace parfois la voie qu’ils peuvent emprunter." Parmi les recrues on trouve de gros poissons comme Andrew Morton, numéro 2 dans le monde Linux, Greg Stein, l’un des directeurs de l’Apache Software Foundation et Jeremy Allison, l’un des leaders du projet Samba qui fournit les services de fichiers et d’impression open source aux clients SMB/CIFS dont Windows fait parti.

Un autre vétéran de l’open source ayant rejoint le vivier de Google est Ben Goodger, ingénieur en chef de Firefox. Les liens entre Google et ce concurrent de plus en plus sérieux d’Internet Explorer sont bien plus profond cependant. Google est le principal moteur de recherche de Firefox, à la fois dans le champ de recherche dédié et sur la page d’accueil par défaut au premier lancement de Firefox.

En octobre 2007 on a appris que l’organisation derrière Firefox, c’est-à-dire la Mozilla Foundation, a empoché 66 millions de dollars en 2006 grâce à ces partenariats avec les moteurs de recherche, ce qui représente une augmentation de 50 millions de dollars par rapport à l’année précédente. Cela signifie que Google, qui est de loin celui qui paie le plus pour ces requêtes, finance concrètement le développement de Firefox et de Thunderbird, le concurrent de Microsoft Outlook développé par Mozilla, et de ce fait affaiblit doucement l’hégémonie de Microsoft sur le marché des navigateurs et des clients de messagerie.

Google a aussi commencé à organiser des rencontres de haut-niveau où des personnes clés du logiciel libre travaillant sur un projet peuvent se réunir et se rencontrer en face à face, ce qui reste quelque chose qui ne se produit que rarement autrement. Par exemple en novembre 2006 des programmeurs importants travaillant sur la distribution Ubuntu (celle qu’installe Dell Inc. sur ces PC grand public tournant sous GNU/Linux) se sont réunis sur le campus de Google, le Collaboration Summit de la Linux Foundation s’y est tenu en juin 2007 et en septembre 2007 les développeurs responsables de Python se sont rencontrés pour travailler sur la version 3 du langage. Python est l’un des trois langages de programmation utilisé intensivement par Google (les deux autres étant Java et C++) et son créateur, Guido van Rossum, travaille également pour Google.

Un amour de vacances

Mais ce ne sont pas que les superstars de l’open source qui bénéficient de l’attention et des bien-faits de Google. En 2005, le géant de la recherche a démarré son programme "Summer of Code" grâce auquel des étudiants en informatique reçoivent un financement de Google pour travailler sur un projet open source pendant leurs vacances d’été. Ce programme donne un coup de pouce à ces projets et augmente leur viabilité en injectant du sang neuf.

Comme le dit Sebastian Kügler du projet d’environnement de bureau KDE (en cours de portage sur Windows) : "C’est la vraie idée derrière Summer of Code : inoculer aux étudiants le virus du logiciel libre, leur donner la chance de grandir dans une communauté comme la nôtre."

Comme l’explique DiBona il y a un autre avantage plus subtil. Grâce au Summer of Code, "Google connait désormais tous les gens travaillant sur les projets dont Google dépend" dit-il. "Ca nous est vraiment utile. Lorsque nous sortons une nouvelle API nous savons qu’il y aura des projets dans le monde open source soit pour l’utiliser soit pour en être client. On peut simplement les appeler et dire "Salut les gars, c’est Google, on est votre ami" et les laisser jeter un coup d’oeil.

Google soutient également les logiciels libres en mettant à disposition son code sous des licences open source (généralement la licence Apache comme c’est le cas par exemple pour la nouvelle plateforme mobile Android). Leur plus grosse contribution jusqu’à maintenant est peut-être Google Gears. "Gears est une extension open source pour votre navigateur qui permet aux développeurs de créer des applications Web qui peuvent fonctionner hors-ligne" explique DiBona. "On aurait pu se contenter de sortir l’extension pour nos applications, mais grâce à l’open source d’autres personnes peuvent l’employer sans crainte, ils savent que personne n’abandonnera cette technologie parce qu’ils la possèdent aussi."

La sortie de Gears dans un format open source encourage une adoption plus large dans la communauté des logiciels libres et au-delà. Si Gears trouve son public et que les utilisateurs ont la possibilité d’utiliser des applications Web hors ligne grâce à leur navigateur, alors le système d’exploitation sous-jacent devient moins important et la main mise de Microsoft sur l’environnement de bureau est affaiblie.

Se battre sur deux fronts

Le résultat de toutes ces initiatives discrètes et distinctes entreprisent par Google pour soutenir l’open source est que Microsoft ne se retrouve pas devant un seul concurrent sérieux mais devant deux qui fonctionnent en collaboration étroite.

"Je pense que cela met le pression sur Microsoft, ils s’y attendaient certes, mais pas aussi rapidement et pas aussi violemment" dit Eric Raymond, auteur d’une analyse des logiciels libres qui fait école "La Cathédrale et le Bazar".

"Ils se disaient sûrement qu’ils avaient le temps pour se préparer avant que Linux n’amène son environnement à maturité, un processus qui ne pouvait qu’être long et douloureux." dit-il. "Et bien ils n’ont pas eu ce luxe, leur main-mise est maintenant attaquée de deux côtés et Google restera une menace suffisamment sérieuse même si l’environnement Linux devait se planter."

De plus, les choses risquent de se corser encore plus à mesure que d’autres entreprises réalisent qu’une manière d’affaiblir Microsoft est de renforcer l’open source. C’est l’un des principaux axes de la stratégie d’IBM depuis presque une décennie, depuis qu’ils ont abandonné leur propre serveur Web et adopté le logiciel libre Apache en 1998.

Depuis ils ont adapté GNU/Linux pour tout leur hardware et fait don de plus de 40 millions de dollars de leur code pour lancer le projet Eclispe pour concurrencer Visual Studio de Microsoft. Plus récemment, l’autre grand rival de Microsoft sur la toile, Yahoo! Inc. s’est joint au club des défenseurs de l’open source en ouvrant les API de ses services, en lançant les Open Hack Days aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en Inde et en rachetant Zimbra Inc. qui développe des outils open source de messagerie et de collaboration pour la somme annoncée de 350 millions de dollars.

A l’instar de Google, Yahoo a également engagé certains de ses programmeurs open source les plus importants, comme l’expert de MySQL Jeremy Zawodny et Doug Cutting, l’un des chefs de file dans le domaine des technologies des moteurs de recherche. Cutting travaillera à plein temps sur son système open source Hadoop qu’il décrit sur son blog comme étant "un système de fichiers inspiré de celui de Google et un système de calcul distribué inspiré de celui de MapReduce, là encore de Google."

Tout comme Google a réussi son coup en redirigeant la puissance de l’open source contre Microsoft, Yahoo espère réussir la même chose avec Hadoop. Et évidemment la salve tirée par Yahoo offre en bonus la possibilité de prendre Google pour cible.

Notes

[1] Traduction Olivier et GaeliX pour une relecture Daria from Framalang.

[2] NdT: The 451 Group est un laboratoire d’analyse indépendant spécialisé dans les technologies de l’industrie, en particulier ce qui concerne l’innovation informatique.




L’iPhone n’est pas encore sous GPLv3, étonnant non ?

Il fallait être particulièremenr rétif aux nouvelles technologies, genre mon père, pour ne pas avoir été au courant vendredi dernier de la sortie simultanée de l’iPhone (hou, hou, hou) et de la version 3 de la licence GNU GPL (clap, clap, clap).

L’occasion de traduire[1] à la volée[2] le corps de l’intéressant communiqué de la FSF qui concatène judicieusement les deux événements[3].

iPhone - DRM - DefectiveByDesign.org

L’iPhone enferme les utilisateurs, la GPLv3 les libère.

iPhone restricts users, GPLv3 frees them

BOSTON, Massachusetts, USA-Jeudi 28 Juin 2007

Vendredi, 29 juin, tout le monde aux Etats-Unis n’attendra pas dans les files d’attente pour acheter un iPhone à 500$. En fait, des centaines de milliers d’aficionados du numérique autour du globe ne seront pas du tout dans les files, car le 29 juin marque la sortie de la version 3 de la GNU General Public License (GPL). La version 2 de la GPL gouverne la plus grande part des logiciels libres qui est en train de remodeler radicalement l’industrie et de menacer le modèle technologique propriétaire représenté par l’iPhone.

L’auteur de la GPL est le Professeur Richard M. Stallman, président et fondateur de la Fondation pour le Logiciel Libre (Free Software Foundation ou FSF), et créateur du projet GNU. Avec sa première révision de la licence en seize ans, la version 3 de la GPL s’attaque aux plus récentes tentatives pour ôter la liberté du logiciel libre – et notablement, la version 3 attaque la "Tivoization" – et ceci pourrait être un problème pour Apple et son iPhone.

Maintenant, de la Chine à l’Inde, du Venezuela au Brésil, des Tivos aux téléphones cellulaires : le logiciel libre est partout, et il est en train de bâtir lentement un mouvement mondial d’utilisateurs demandant à avoir le contrôle sur leurs ordinateurs et les équipements électroniques qu’ils possèdent.

Tivoization et l’iPhone ?

La "Tivoization" est un terme forgé par la FSF pour décrire des équipements qui sont construits avec du logiciel libre, mais qui utilisent des mesures techniques qui empêchent l’utilisateur de faire des modifications au logiciel – une liberté fondamentale des utilisateurs du logiciel libre – et une attaque sur le logiciel libre que la GPLv3 pourra arrêter.

L’iPhone laisse les gens perplexes : contient-il du logiciel sous licence GPL ? Quel impact la GPLv3 aura sur les perspectives à long terme pour des équipements comme l’iPhone qui sont construits pour frustrer leurs propriétaires ?

Peter Brown, directeur exécutif de la FSF a dit, "Demain, Steve Jobs et Apple sortent un produit criblé de logiciel propriétaire et de restrictions numériques : criblé / invalide, parce qu’un équipement qui n’est pas sous le contrôle de son propriétaire, fonctionne contre les intérêts de son propriétaire. Nous savons qu’ Apple a bâti son système d’exploitation, OS X, et son navigateur internet Safari, en utilisant des travaux couverts par la GPL – il serait intéressant de voir dans quelle mesure l’iPhone utilise du logiciel sous GPL.

La version 3 de la GNU GPL sera publiée à 12:00 pm (EDT) – six heures avant la sortie de l’iPhone – mettant un terme à dix-huit mois de discussions et de commentaires publics, en révision de la plus populaire des licences du logiciel libre.

Notes

[1] Pour la traduction Framalang (alias ici Vincent et Daria) a encore frappé.

[2] Traduction non officielle.

[3] L’illustration est issue du site DefectiveByDesign.org.




Créer un digg-like francophone de la culture libre ?

FSDaily - screenshot

Dans notre récent appel à soutien nous évoquions une frustration liée à un manque de disponibilité généralisée pour démarrer des projets qui dorment depuis trop longtemps dans nos cartons. Ainsi en va-t-il d’un "digg-like francophone de la culture libre" dont on vient vous demander avis parce que si vous le jugez pertinent il ne serait pas trop chronophage à mettre en place puisqu’ensuite nous bosserions tous dessus !

Présentation et explication par moi-même interviewé par la célèbre journaliste finlandaise Céline Hükksse, venue spécialement d’Outokumpu pour l’occasion. C’est un peu longuet mais c’est tout à l’honneur du professionnalisme de Céline Hükksse que d’avoir souhaité faire ainsi le tour complet du sujet (et plus si affinités).

Bonjour aKa. Alors, parlez-nous un peu de ce nouveau projet ?

Bonjour Céline. Le pitch ce serait de mettre en ligne et alimenter ensemble un digg-like francophone de la culture libre.

Nous estimons qu’un tel site pourrait avoir son utilité en faisant microsoft office de tri sélectif dans la masse à croissance exponentielle de ressources crées chaque jour sur internet. Outre ses avancées dans le monde logiciel (où il reste encore beaucoup à faire), nous pensons également que la culture libre est à terme susceptible de modifier en profondeur des pans entiers de la société (on voit bien comment aujourd’hui il en arrive à titiller le politique et même parfois l’économique) avec toutes les actions et résistances que cela implique.

Dans ce contexte il nous semble intéressant d’avoir à disposition une sorte d’observatoire en temps réel de notre slogan la route est longue mais la voie est libre permettant aux convaincus de se tenir au courant et aux autres de… rallier la Cause 🙂

Certes, mais au fait c’est quoi un digg-like ?

Un Digg-like, est un « nom provenant du célèbre site web digg.com et du terme anglo-saxon like (semblable), qui est utilisé pour qualifier les sites web utilisant la même formule que digg.com. Ces sites ont tous une interface de soumission où chaque utilisateur inscrit peut proposer un site web intéressant ou un billet d’un blog qui mérite d’être connu. Par la suite, les nouvelles proposées se retrouvent dans la section "en attente" du digg-like et c’est le rôle des utilisateurs de la faire passer en page principale en votant pour cette nouvelle lorsqu’elle est vraiment intéressante et pertinente. Un algorithme tenant compte du nombre de vote selon le temps ainsi que d’autres facteurs (dépendant du digg-like) détermine si la nouvelle passe en page principale. »

C’est bien dit non ? Bon d’accord c’est pas de moi c’est de Wikipédia. Retenons en tout cas qu’il s’agit de soumettre rapidement (j’allais dire à la volée) des articles de sites ou de blogs et que ce sont les visiteurs eux-mêmes qui choisissent de mettre collectivement tel ou tel lien en lumière.

Quelle serait la différence avec digg.com ?

Avant tout la langue française. Je n’ai ainsi jamais vu une seule news francophone atteindre le haut de l’affiche de digg.com.

Il y aurait du reste beaucoup à dire sur non seulement cette prédominance de l’anglais mais surtout sur la prédominance d’articles rédigés par des américains (quand bien même issus de la contre-culture). En fait c’est la quasi-totalité du web 2.0 qui est américain et cela pose quelques questions en terme de pluralisme et de vision du monde. Mais là n’est pas le propos. Dites-moi si je m’égare Céline…

Vous vous égarez en effet. Soit OK pour digg.com mais alors quelle serait la différence avec des digg-like francophones déjà présents comme scoopeo.fr ou wikio.fr ?

La thématique et la sensibilité des visiteurs / utilisateurs / éditeurs. Le choix assumé et délibéré de proposer majoritairement des news autour de la culture libre en général ou du logiciel libre en particulier. Ce serait notre niche en quelque sorte.

Je n’ai ainsi que très rarement vu de telles news arriver en accueil des sites que vous citez et qui ont fait le choix compréhensible d’être le plus généraliste possible. Le risque est alors de se retrouver avec des liens souvent plus anecdotiques que réellement intéressants (Scoopeo) ou reprenant simplement les dépêches d’agences et des grands médias (Wikio). Enfin une dernière chose, nous n’avons de Loïc Le Meur dans notre équipe capable de lever 4 millions d’euros pour le projet 😉

Accepté. Mais, plus dur, quelle serait la différence avec linuxfr.org ?

Linuxfr est notre référence absolue en matière de news francophones autour de linux et des logiciels libres et il est tout à fait légitime de se demander ce que ce projet pourrait apporter de plus. Ce qui fait selon moi la sève de DLFP c’est non seulement la qualité des dépêches mais également les nombreux pour ne pas dire fameux commentaires apportés par les lecteurs sous ces dépêches. C’est généralement très instructif même lorsque la polémique (ou le troll) s’installe. Ils font un peu n’achetez pas microsoft office de baromètre non officiel de la culture geek à l’instant t. Et du coup il arrive que la dépêche LinuxFr soit souvent plus riche et intéressante que le contenu même de la dépêche ! J’en profite du reste pour tirer un grand coup de chapeau aux modérateurs pour le soin apporté à la présentation et aux liens connexes de ces dépêches.

Commentaires, culture geek, modération et donc workflow, c’est là que se trouvent les principales différences selon moi. Notre projet de Digg-like n’aura pas pour vocation à suciter des commentaires sous les liens (quand bien même ce soit techniquement possible). Du coup, un peu tel un saut de puce, on y passera mais sans y faire une longue halte comme sur LinuxFr. La thématique culture libre est aussi a priori plus vaste que la culture geek revendiquée par LinuxFr qui ne sort que rarement du champ GNU/Linux et logiciels libres. Enfin l’absence de modération aura théoriquement pour conséquence d’avoir une plus grande exhausitivité, une plus grande réactivité et autorisera aussi les liens moins factuels comme les prises de positions, les coups de gueules, ou des choses plus légères mais qui méritent peut-être mention sur les blogs ou ailleurs.

Il faut aussi je pense prendre acte qu’avec l’avénement des blogs qui autorisent tout un chacun à avoir son propre espace web on va se retrouver (ou plutôt on se retrouve déjà) avec tout plein de ressources intéressantes mais éparses et un tel projet peut aider à y accéder plus aisément.

Cela pourra également être intéressant pour les auteurs mêmes des liens candidats. Ils ont mis en ligne leur article qu’ils ont envie de faire connaître et diffuser ? Alors il leur suffira de passer sur le site et de proposer dans la foulée leur info (en un lien et trois lignes de description) qui sera tout de suite publiquement visible dans la catégorie des "news en attente". D’autres passeront et si ils jugent la news petinente et digne d’être distribuée alors ils voteront pour elle et pouf, ça y est, elle se retouvera en tête de gondole !

Bien, bien. Mais, toujours plus dur, quelle serait la différence avec fsdaily.com ?

Nous y voilà 😉

Il n’y aurait pas beaucoup de différences avec fsdaily.com (d’où est issue l’illustration de ce billet) puisque c’est un peu ça ce que nous voulons mettre en place justement. Les deux différences seraient donc le français et l’extension à la culture libre.

Pour me tenir au courant de l’actualité du libre je n’ai pas besoin de ça puisque mon lecteur de fil RSS m’apporte tout sur un plateau chaque matin.

Ah que j’aimerais tenir ce plateau !

N’importe quoi !

Euh… Oui, moi aussi j’ai un lecteur de fil RSS où s’accumulent les Linuxfr, Standblog, etc. sans oublier… Digg et FSDaily (quitte à ne plus trouver le temps de tout lire et faire le tri). Mais d’abord vous serez peut-être surpris d’apprendre que nous sommes encore peu nombreux à utiliser cette technique qui fait de nous, qu’on le veuille ou non, des power users en la matière. D’ailleurs à ce propos nous pourrions faire bon usage des fil RSS de notre futur Digg-like. Nous pourrions bien sûr les rajouter à notre propre lecteur mais également alimenter tout le réseau Framasoft (et tous les autres sites qui le souhaitent) non seulement avec le fil RSS principal (qui donne les news les plus votées) mais également avec des fil RSS de tags ou de catégories spécifiques. Toutes les combinaisons seront potentiellemet possibles.

Et puis je ne pense pas qu’on puisse circonscire l’info autour du libre à nos uniques abonnements RSS sachant que le libre se démocratise chaque jour un peu plus et que de plus en plus de monde, venus de divers horizons, agissent, proposent ou s’emparent du débat. Sans oublier qu’on se sent parfois un peu seul, snif, avec notre lecteur RSS. Ici il y a une dimension collective et communautaire de types échanges de liens et de bonnes infos, et peut-être aussi une volonté d’apporter et partager de l’information qui fait sens dans un monde où les grands médias se focalisent souvent trop sur l’évenementiel et le spectaculaire.

Enfin il y a toujours cette spécificité de la culture libre…

Mais, mon bon monsieur, c’est quoi cette "culture libre" au juste ?

C’est un peu une question piège ! En fait je n’en sais trop rien.

Nous voilà bien !

Le plus simple est encore de citer quelques exemples. Il y a bien entendu les logiciels libres et des initiatives très proches comme Wikipédia. Il y a aussi les Creative Commons (ce qui n’empêche pas le débat !) et dans son sillage tout ce qui touche aux créations culturelles et artistiques avec des initiatives comme In Libro Veritas ou Dogmazic. Il y a tout ce qui gravite autour de la propriété intellectuelle, de l’interopérabilité, des brevets, du droit d’auteur… Ce qu’à l’occasion de la loi DADVSI on a appelé les libertés numériques. A la frontière je mettrais bien des actions comme Critical Mass, le Bookcrossing ou encore les Réseaux d’échanges réciproques de savoirs mais ceci n’engage que moi.

Il y aura aussi peut-être à terme son influence sur le politique (la démocratie participative tout ça…), sur le sociologique (tout système trop pyramidal tout ça…) et sur l’économique (la dualite monde marchand et monde non marchand chère à François Bayrou tout ça…). Sans oublier le relationnel et une certaine éthique. Et tant que j’y suis un peu de commerce équitable et une pincée d’écologie. Un véritable art de vivre en construction quoi !

Méfiez-vous le librocentrisme vous guette ! Ne seriez-vous pas également un peu idéaliste sur les bords ?

Oui un peu et j’assume cette naïveté. Ce n’est pas autrement qu’a réussi le projet fou mais surtout impossible Wikipédia.

De toutes les façon ce seront les participants qui alimenteront le site et donc ce seront eux qui donneront le ton. C’est un des paris du projet que d’arriver tout de même à un truc cohérent malgré ou plutôt grâce à la possibilité offerte à chacun d’y placer et de voter pour la news de son choix.

Justement, faites-vous donc une confiance aveugle en la sagesse des foules ? Qu’est-ce qui va me garantir que les news qui ont le plus de votes seront les plus intéressantes ? Et puis d’abord les sites à la sauce web 2.0, il faut du monde pour que cela fonctionne.

Oula, ça en fait des questions !

La première chose à dire c’est que je préfère de loin l’expression réseau social à web 2.0, ça fait plus associatif et moins… start-up ! Ensuite, n’est pas Wikipédia qui veut, non je ne fais pas une confiance aveugle à la sagesse des foules et rien ne nous garantit a priori que les news qui auront le plus de votes seront les plus intéressantes. Je dirais que c’est la beauté du jeu mais je crois cependant que Framasoft possède tout de même quelques bonnes cartes en main.

Digg, del.icio.us, Flickr, YouTube… ça tourne effectivement bien parce qu’ils bénéficient à plein de l’effet réseau lié à la très forte fréquentation. C’est à nuancer mais on peut tout de même affirmer que la qualité est ici liée à la quantité dans la mesure où les utilisateurs ont un choix plus ample pour sélectionner leurs favoris. Flickr avec 3 pékins qui se partagent 12 photos, non seulement ça ne le fait pas mais ce n’est tout simplement plus Flickr.

Tout ça pour dire que nous n’aurions pas bien entendu la prétention de rivaliser avec les exemples ci-dessus mais je pense que l’échelle de fréquentation du réseau Framasoft est tout de même suffisante pour permettre au site de bien se lancer en lui offrant de suite une certaine visibilité. Une visibilité propre à susciter curiosité et, j’espère, intérêt mais également propre à inviter chaque jour un peu plus de monde à rejoindre le projet en votant et proposant des news. Je pense également que l’expérience et la forte culture du libre de certains de nos utilisacteurs (dont les membres de notre forum) seront un plus pour fédérer le projet, s’approprier l’outil et proposer de la qualité.

C’est d’ailleurs un peu là que réside, en toute fausse modestie, l’un des atouts du réseau Framasoft. Dans cette capacité à fédérer et mettre en place des projets (le dernier en date c’est la joyeuse petite équipe de traducteurs compétents et réactifs de chez Framalang dont on peut voir souvent des traces sur ce blog) parce qu’il y a du monde qui passe, un monde qui pense comme nous que la route est longue mais la voie est libre, et un monde qui se sent d’autant plus en confiance qu’on est là depuis un petit bout de temps et que , je crois, on a déjà fait pas mal de petites choses pour la diffusion du logiciel libre et son état d’esprit.

Je ne dis pas que chez nous ça prend à tous les coups, loin de là et on a connu quelques beaux ratés. Mais ça peut prendre à cause des arguments du paragraphe précédent. Autant de bonnes raisons d’essayer de ne pas mettre tout de suite la clé sous la porte 😉

Arrêtez vous allez m’émouvoir.

Telle était bien mon intention !

Euh, revenons à nos moutons. Comment allez-vous mettre en place techniquement un tel site ? Digg n’a, à ma connaissance, jamais voulu montrer le code source de la plate-forme qui gère son site.

Et pour cause ! Digg n’a pas placé son outil sous licence libre pour les mêmes raisons que l’écrasante majorité de tous les sites étiquettés web 2.0. Pour être le premier (voire l’unique) dans son secteur, attirer du monde et ce faisant rendre chaque jour son outil un peu plus pertinent au fur et à mesure de la croissance de l’audience.

Imaginez qu’ils aient dès le départ libéré leur code ? Alors il y aurait eu risque de se retrouver avec une myriade de petits Digg-like, Flickr-like, del.icio.us-like ou YouTube-like dont aucun n’auraient vraiment émergés. Et alors adieu veau, vache, cochon, couvée et revente à prix d’or à Yahoo! (del.icio.us, Flickr) ou Google (YouTube). C’est ce que j’appelle le "web 2.0 mais libre 0.2" (dont je n’arrive pas à trouver le temps pour en faire un billet blog).

Pourquoi 0.2 et pas carrément 0 ?

Pour la beauté de la formule qui n’a rien à envier à la vôtre !

Mouais… mais encore ?

Parce qu’il y a tout de même une dimension collective et collaborative dans l’élaboration et l’édition de ces sites. Et surtout, ouf nous sommes sauvés, parce qu’il reste l’inévitable Wikipédia qui non seulement garantit la licence libre des articles mais également de son outil de travail à savoir le moteur wiki Mediawiki.

Un autre truc que j’aime bien chez Wikipédia, et qui nous concerne indirectement ici, c’est qu’il garantit le pluralisme des langues.

Soit mais alors pour notre problème technique…

C’est là que, tel Zorro, la communauté du libre intervient. Il y a une demande, il y a un besoin, mais un digg.com qui ne coopère pas. Qu’à cela ne tienne nous allons créer un outil similaire from skratch. Et c’est ainsi qu’est né le très libre Pligg qui n’a plus grand chose à envier à son modèle (pour s’en convaincre il suffit d’aller faire un tour sur fsdaily.com). Tout ça pour dire qu’on tient l’outil et merci pour eux 😉

Il est effectivement fondamental de bien tenir son outil… Autre chose, avez-vous déjà choisi le nom de baptême de votre projet ?

Non car nous sommes prudents voir superstitieux. Mais rien ne nous empêche de demander aussi les avis pour cela. On avait bien pensé à Frama.licio.us mais c’est un peu obscur pour le néophyte et puis c’est moins un del.icio.us-like qu’un digg-like que l’on souhaite créer.

Et puis, vu la teneur même du sujet, pourquoi ne pas sortir des noms en FramaTruc pour une fois ?!

Bonne chance en tout cas. Sur le papier cela semble aussi cohérent que pertinent.

Merci Céline… Puis-je, euh, à mon tour me risquer à vous poser une question ?

Mais bien sûr. Faites, je vous en prie.

Euh… comment dire… êtes-vous libre ce soir ?

Décidément vous aimez les extensions du domaine du libre vous ! Je suis libre de refuser vos avances inappropriées oui. Ne seriez-vous pas en train de vous égarer à nouveau ?

Je le crains… Rassurez-moi, vous couperez cela au montage ? Vous savez ma femme, tout ça…

Bien entendu. Vous pouvez compter sur moi ! Un dernier mot ?

Oui. Pour que la mayonnaise prenne et que la sagesse des foules ne nous entraîne pas au départ un peu partout c’est-à-dire un peu nulle part, il est important selon moi de ne pas lancer le site à vide.

Si il y a quelques lecteurs disponibles dont l’assentiment pour ce projet confine à l’enthousiasme, nous les invitons à se manifester pour constituer ensemble une petite équipe de premiers utilisateurs (aKa AT framasoft.net). Nous chercherons alors ensemble à mieux définir et cirsconscrire le champ de cette culture libre (en échangeant points de vue, liens et fils RSS préférés). A charge également pour l’équipe, et c’est très important pour ne pas louper l‘inauguration officielle (peut-être en septembre prochain ?), d’alimenter les premiers liens, tags, et catégories du site afin de faire tout de suite comprendre de quoi il s’agit à ceux qui découvriront le projet, puis voteront, puis proposeront à leur tour des news.

Monsieur aKa, malgré vos égarements bien français, je vous remercie.

Merci à vous, ce fut un plaisir. Bon retour à Outokumpu.




Concours de tee-shirt !

Framashirt

Nous avons remarqué que notre petite communauté était enthousiaste, réactive et surtout inventive et talentueuse lorsque nous lancions à partir du forum des appels à créations graphiques (fonds d’écran, logos, bannières, publicités…).

L’été arrivant, nous vous proposons aujourd’hui de participer à un concours de tee-shirt.

Nous choisirons ensuite ensemble les motifs pour en faire de vrais tee-shirts.

Les conditions sont les suivantes :

  • Le motif devra avoir pour thème Framasoft ou plus généralement le logiciel libre ou plus généralisement la culture libre.
  • Le motif devra être proposé au format .svg
  • Le motif ne devra pas dépasser 3 couleurs (pour des questions d’impression)
  • Le motif devra être sous licence libre (idéalement la licence Art Libre)

Voici quelques exemples mis en scène et réalisés par harrypopof[1] histoire de donner une idée.

harrypopof - tee-shirts - prototypes

Vous pouvez proposer les fichiers à cette adresse : tee-shirt AT framasoft.net mais, histoire que tout le monde en profite, le mieux est encore de les placer quelque part sur le net puis de venir nous en proposer le lien dans les commentaires de ce billet.

Merci pour votre participation.

Notes

[1] Le pingouin au tee-shirt orange qui illustre ce billet est aussi l’oeuvre d’harrypopof.




Framasoft ou le prix à payer d’un certain succès

The day gravity failed - 4StringsGood - CC-BY

Framasoft vient de recevoir un Lutèce d’Or à la récente manifestation Paris Capitale du Libre. Et pas n’importe lequel celui de la meilleure action communautaire. Nous sommes heureux et fiers de partager donc ce prix honorifique avec tous ceux et celles qui de près ou de loin ont un jour collaboré avec nous. Un énorme merci à vous qui depuis cinq bonnes années avez contribué avec nous à faire connaître et diffuser le logiciel libre et son état d’esprit au plus large public possible.[1]

Mais paradoxalement cette distinction arrive à un moment où nous sommes si ce n’est à bout de souffle en tout cas en fin de cycle.

Il est très délicat de distinguer des individualités dans une communauté, et nous savons bien que personne n’est irremplaçable, mais il n’en demeure pas moins que la réussite de Framasoft, aussi communautaire soit-elle, repose également sur les épaules de quelques uns.

En effet pour que ça marche il faut une conjonction de facteurs favorables. Il faut entre autres une bonne idée de base (pour nous cela a été l’approche originale et frondeuse des logiciels libres à partir de Windows), une bonne ambiance, une bonne organisation, de bons outils, plein de bonnes volontés… mais surtout et quoiqu’il arrive il faut nécessairement quelques fourmis en coulisses prêtes à donner beaucoup de leur temps… libre pour animer et coordonner le réseau Framasoft dans son ensemble.

Il se trouve que certaines de ces fourmis, pourtant toujours aussi motivées, finissent l’année épuisées et frustrées. Epuisées car il arrive un moment où le développement de l’activité est tel que l’enthousiasme n’arrive plus à compenser la difficulté de devoir coincer ce travail bénévole entre vie professionnelle et vie privée. Frustrées car de nombreux projets en cours ou en préparation n’ont pu avancer faute de disponibilité suffisante.

D’ordinaire ces turpitudes personnelles sont mises de côté afin de ne pas affaiblir le moral des troupes. D’ordinaire aussi la lassitude n’est que passagère et elle est bien prise en charge par le reste du groupe. Mais aujourd’hui la situation est plus complexe car d’un côté nous sommes moins nombreux que par le passé à être présents et compétents pour relayer les défaillances et de l’autre côté ces fourmis spéciales ne souhaitent plus (ou ne peuvent plus) rempiler dans les mêmes conditions. Comme le dit Francis Cabrel c’est juste une question d’équilibre 😉

Or nous avons la faiblesse de penser que nous pouvons continuer à apporter notre petite pierre à l’édifice dans un contexte où plus le libre avance et plus il rencontre de résistances. Nous pensons que la confiance et l’énergie créatrice que nous avons su dans la durée engendrer autour de nous est précieuse. En un mot comme en cent nous avons carrément l’outrecuidance de penser que ce serait dommage pour le libre francophone de nous voir lentement décliner puis disparaître.

Que faire alors ? Il y a bien sûr de nombreuses pistes (et de nombreux y’a qu’à, faut qu’on) mais nous avons beau prendre le problème par tous les bouts nous pensons que la solution la plus pertinente (mais également la plus ambitieuse) serait de faire gagner du temps à ces fourmis à haut karma ajouté. L’idéal serait donc de substituer leur activité professionnelle par une activité pour Framasoft. En un mot comme en cent nous souhaiterions que l’aventure Framasoft soit aussi génératrice d’emplois !

Nous aimerions donc pérenniser notre action et poursuivre nos projets en étant capable de salarier un ou deux permanents pour notre association. Quand bien même nous n’avions pas prémédité une telle perspective, nous avons pleinement conscience de la difficulté de la tâche (surtout quand on commence à se pencher un peu sur le coût bien réel d’une telle opération). Et il est fort possible que, contrairement aux précédents, nous ne réussissions pas ce pari là. Mais à l’impossible nul n’est tenu et puis avec internet on n’est jamais au bout de nos surprises…

Nous nous déclarons donc officiellement à la recherche de fonds, subventions, partenariats publics ou privés, généreux mécènes… et de toutes les idées possibles et imaginables pour atteindre cet objectif qui, très concrètement, se chiffre charges comprises à un minimun de 40.000 € pour pouvoir démarrer l’exercice en janvier 2008.

Merci de votre attention, de vos futurs commentaires et suggestions, et surtout merci de nous soutenir en relayant l’information pour nous permettre de mieux atteindre ceux qui pourraient être susceptibles de nous aider dans cette petite entreprise qui ne souhaite pas connaître la crise.

Pour tout contact : aka AT framasoft.net

Notes

[1] L’illustration est une photographie de 4StringsGood intitulée The day gravity failed issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-SA




Le témoignage qui tue…

By phitar - CC BY-NC-ND

Le témoignage qui tue… Windows !

En April, ne te découvre pas d’un file ! est le récit simple et sincère d’une migration Linux en plusieurs étapes d’un utilisateur pragmatique et enthousiaste. Que dis-je d’un utilisateur… d’une utilisatrice !

Nombreux sont les visiteurs du réseau Framasoft qui s’y reconnaitront pour en être peu ou prou passé par là[1].

Depuis que je suis entrée dans le monde du logiciel libre, j’ai découvert une autre logique : travail coopératif et participation. Je ne code pas, je n’ai pas beaucoup de fric, ce qui limite mon apport à la communauté. Mais je suis un utilisateur permanent. Je peux donc prendre un peu de temps pour rapporter les bugs ou suggérer des améliorations qui apparaissent comme nécessaires à l’usage.

La communauté des développeurs du libre est un monde ouvert et mouvant. Pour discuter avec le concepteur d’un logiciel, le plus souvent, il suffit de se connecter sur le bon canal IRC, et hop, on est en prise directe avec la matière grise qui accouche l’outil ! Je tire une grande fierté d’avoir suggéré des améliorations ergonomiques de Scribus et d’avoir du coup un outil plus intuitif pour tous !

Au passage on nous suggère de participer à la nouvelle campagne d’adhésion de l’APRIL, ce qui est une autre bonne idée.

C’est réaliste, alerte, plein d’humour et d’esprit et au final bigrement convaincant.

Conclusion : Faites tourner 😉

Notes

[1] L’illustration est une photographie de phitar intitulée isoline pushes a broken nosed penguin issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-NC-ND