0,01 % du budget licences Microsoft pour soutenir et déployer OOo4Kids à l’école !

Libre ou pas libre, là où Microsoft Office et OpenOffice.org se rejoignent dans le pire, c’est au niveau ergonomique, avec une interface peu adaptée aux jeunes enfants. Cela les déroute de prime abord et complexifie inutilement leur initiation à cet indispensable outil qu’est une suite bureautique.

Il se trouve qu’un projet, initié par un enseignant français, souhaite justement remédier à cela en optimisant son utilisation pour la tranche d’âge 7-12 ans. Et, tiens donc, il ne peut le faire qu’avec OpenOffice.org, qui elle seule autorise les modifications du code source de par sa licence libre.

Ce projet s’appelle OOo4Kids et nous avions déjà eu l’occasion d’en parler il y a peu en interviewant Éric Bachard, l’enseignant dont nous parlions au paragraphe précédent.

Le projet avance, comme en témoigne cette excellente petite vidéo ci-dessous qui présente tout ce qu’OOo4Kids peut apporter aujourd’hui et demain aux écoliers.

—> La vidéo au format webm

Le projet avance, mais il manque de ressources et de moyens, ainsi que vient nous le rappeller l’appel au don final de la vidéo. Et nous vous invitons tous bien entendu à participer pour soutenir le projet.

Mais, franchement, qui devrait avant tout aider un tel projet ? Qui devrait aider un enseignant et son équipe à développer cette application libre à vocation internationale ayant pour objectif de faciliter l’appropriation et l’usage de l’outil informatique dans les classes ?

L’Éducation nationale, bien sûr, avec nos sous de contribuables. Et j’en serais fier pour mon Institution.

Dans le cas contraire, c’est purement et simplement à désespérer…




Claude Bernard Lyon 1 offre les premières bourses Microsoft à ses étudiants

Stuartpilbrow - CC by-saL’université française ne doit plus pleurer sur le désengagement de l’État, le sauveur et bienfaiteur Microsoft est là pour y remédier.

Hier c’était Paris Descartes qui décidait de confier la communication numérique de ses étudiants à la firme de Redmond. Et aujourd’hui, fait unique dans les annales, ont vu le jour les premières bourses d’étudiants financées pour le privé.

C’est à l’Université Claude Bernard Lyon 1 que l’on doit cet acte pionnier et, vous l’aurez compris, c’est encore de Microsoft qu’il s’agit.

Extrait du communiqué de presse :

Alors qu’en novembre 2007, l’Université Claude Bernard Lyon 1 s’était engagée avec Microsoft France sur une série d’actions visant à rapprocher les deux structures en termes de partenariat économique, après plusieurs années de projets communs – l’Université et Microsoft France concrétisent aujourd’hui l’un de ses axes de partenariat qui était de contribuer financièrement au soutien d’étudiants boursiers, par le biais de la Fondation partenariale Lyon 1.

Cinq bourses sont accordées pour la rentrée universitaire 2009 à des étudiants débutants leurs études en première année de licence (…) La bourse d’un montant de 3 000 €, versée en une fois, doit permettre à des étudiants méritants d’entamer des études scientifiques dans de bonnes conditions financières.

(…) Ils recevront lundi 19 octobre 2009 à 14h30 dans la salle du conseil de l’Université leur bourse des mains d’Eric Le Marois, Directeur Education et Recherche de Microsoft France et de Lionel Collet, président de l’Université Lyon 1.

À l’issue de cette remise de bourse, Lionel Collet et Eric le Marois se prêteront au jeu des questions-réponses sur les thématiques des nouvelles technologies auprès de jeunes étudiants de l’Université.

Inclinons-nous et disons merci à la généreuse société américaine pour le soutien ainsi apporté au fleuron de notre jeunesse[1].

Quand on pense au coût annuel que représente la somme totale de toutes les licences Windows et MS Office de tous les postes de tous les établissements scolaires de France et de Navarre, on se dit que ces 5 bourses de 3 000 € ne méritent pas forcément une vaste opération de communication.

Il faut être naïf, malintentionné ou bien carrément parano pour n’y voir avant tout qu’une belle arnaque consistant à déshabiller l’élève Pierre pour habiller l’étudiant Paul sous l’œil bienveillant d’une puissance publique de moins en moins puissante et de moins en moins publique.

Notes

[1] Crédit photo : Stuartpilbrow (Creative Commons By-Sa)




Francis Muguet (1954 – 2009)

C’est avec stupeur et consternation que j’ai appris ce week-end l’annonce de la mort de Francis Muguet, que j’avais entendu en conférence pour la dernière fois pas plus tard que l’été dernier à Rennes[1].

Nous suivions de près ses travaux, en particulier autour du Mécénat Global, inspirateur direct du projet SARD.

« Tout en adressant nos plus sincères condoléances à sa famille, nous vous invitons à poursuivre ses actions et à diffuser ses idées, ce qui semble être le meilleur hommage que l’on puisse lui rendre ». (Benoît Sibaud sur Linuxfr)

Pour mémoire, une intervention de Francis Muguet, interviewé l’année dernière par Bernard Perrigueur (pour BJP Tv News – Lausanne) en pleine Bataille Hadopi.

—> La vidéo au format webm

Notes

[1] Ceci pose d’ailleurs la question du devenir des données numériques publiques d’une personne venant subitement à décéder (et emportant avec elle tous ses mots de passe). Mais il eut été indélicat que de l’évoquer plus avant ici.




« Le droit de lire » de Richard Stallman… 13 ans après !

Marfis75 - CC by-saÀ l’heure où le feuilleton Hadopi poursuit ses aventures parlementaires, il nous a semblé intéressant de déterrer un énième écrit de Richard Stallman.

D’abord parce que ce n’est pas tous les jours que Stallman verse dans la nouvelle de science-fiction (et nous parle… d’amour, dans un univers orwellien à souhait[1]). Mais aussi et surtout parce que, bien que rédigé en 1996, ce texte n’est pas loin d’avoir aujourd’hui des petits accents prophétiques (à commencer par la récente affaire Kindle).

Malheureusement…

Le droit de lire

Richard Stallman – février 1997 – GNU.org
(Traduction : Pierre Sarrazin)

URL d’origine du document

(extrait de « The Road to Tycho », une collection d’articles sur les antécédents de la Révolution lunaire, publiée à Luna City en 2096)

Pour Dan Halbert, la route vers Tycho commença à l’université — quand Lissa Lenz lui demanda de lui prêter son ordinateur. Le sien était en panne, et à moins qu’elle puisse en emprunter un autre, elle échouerait son projet de mi-session. Il n’y avait personne d’autre à qui elle osait demander, à part Dan.

Ceci posa un dilemme à Dan. Il se devait de l’aider — mais s’il lui prêtait son ordinateur, elle pourrait lire ses livres. À part le fait que vous pouviez aller en prison pour plusieurs années pour avoir laissé quelqu’un lire vos livres, l’idée même le choqua au départ. Comme à tout le monde, on lui avait enseigné dès l’école primaire que partager des livres était malicieux et immoral — une chose que seuls les pirates font.

Et il était improbable que la SPA — la Software Protection Authority — manquerait de le pincer. Dans ses cours sur les logiciels, Dan avait appris que chaque livre avait un moniteur de copyright qui rapportait quand et où il était lu, et par qui, à la Centrale des licences. (Elle utilisait ces informations pour attraper les lecteurs pirates, mais aussi pour vendre des renseignements personnels à des détaillants.) La prochaine fois que son ordinateur serait en réseau, la Centrale des licences se rendrait compte. Dan, comme propriétaire d’ordinateur, subirait les punitions les plus sévères — pour ne pas avoir tout tenté pour éviter le délit.

Bien sûr, Lissa n’avait pas nécessairement l’intention de lire ses livres. Elle pourrait ne vouloir l’ordinateur que pour écrire son projet. Mais Dan savait qu’elle venait d’une famille de classe moyenne et qu’elle arrivait difficilement à payer ses frais de scolarité, sans compter ses frais de lecture. Lire les livres de Dan pourrait être sa seule façon d’obtenir son diplôme. Il comprenait cette situation; lui-même avait eu à emprunter pour payer pour tous les articles scientifiques qu’il avait eu à lire. (10% de ces frais allaient aux chercheurs qui écrivaient ces articles; puisque Dan visait une carrière académique, il pouvait espérer que si ses propres articles scientiques étaient souvent lus, il gagnerait un revenu suffisant pour rembourser sa dette).

Par la suite, Dan apprendrait qu’il y eut un temps où n’importe qui pouvait aller à la bibliothèque et lire des articles de journaux, et même des livres, sans avoir à payer. Il y avait des universitaires indépendants qui lisaient des milliers de pages sans subventions des bibliothèques gouvernementales. Mais dans les années 1990, les éditeurs aussi bien commerciaux qu’à but non lucratif avaient commencé à facturer l’accès. En 2047, les bibliothèques offrant un accès public gratuit à la littérature scientifique n’étaient qu’un pâle souvenir.

Il y avait des façons, bien sûr, de contourner la SPA et la Centrale des licences. Elles étaient elles-mêmes illégales. Dan avait eu un compagnon de classe dans son cours sur les logiciels, Frank Martucci, qui avait obtenu un outil illégal de déboguage, et l’avait utilisé pour outrepasser le code du moniteur de copyright quand il lisait des livres. Mais il en avait parlé à trop d’amis, et l’un d’eux l’a dénoncé auprès de la SPA pour une récompense (des étudiants criblés de dettes pouvaient facilement être tentés par la trahison). En 2047, Frank était en prison, non pas pour lecture pirate, mais pour possession d’un débogueur.

Dan apprendrait plus tard qu’il y eut un temps où n’importe qui pouvait posséder des outils de déboguage. Il y avait même des outils de déboguage disponibles gratuitement sur des CD ou qu’on pouvait télécharger du Net. Mais des usagers ordinaires commencèrent à s’en servir pour outrepasser les moniteurs de copyright, et finalement un juge a décidé que c’était devenu leur principale utilisation en pratique. Ceci voulait dire qu’ils étaient illégaux; les développeurs de ces débogueurs furent envoyés en prison.

Les programmeurs avaient encore besoin d’outils pour déboguer, bien sûr, mais les vendeurs de débogueurs en 2047 ne distribuaient que des copies numérotées, et seulement à des programmeurs officiellement licenciés et soumis. Le débogueur que Dan utilisait dans son cours sur les logiciels était gardé derrière un garde-barrière spécial afin qu’il ne puisse servir que pour les exercices du cours.

Il était aussi possible de contourner les moniteurs de copyright en installant un noyau système modifié. Dan apprendrait finalement l’existence de noyaux libres, et même de systèmes d’exploitation entièrement libres, qui avaient existé au tournant du siècle. Mais non seulement étaient-ils illégaux, comme les débogueurs, mais vous ne pouviez en installer un, si vous en aviez un, sans connaître le mot de passe de l’usager superviseur de votre ordinateur. Or, ni le FBI ni l’Aide technique Microsoft ne vous le révèlerait.

Dan conclut qu’il ne pouvait simplement prêter son ordinateur à Lissa. Mais il ne pouvait refuser de l’aider, car il l’aimait. Chaque chance de lui parler le remplissait d’aise. Et le fait qu’elle l’avait choisi pour demander de l’aide pouvait signifier qu’elle l’aimait aussi.

Dan résolut le dilemme en faisant une chose encore plus impensable — il lui prêta l’ordinateur, et lui dit son mot de passe. Ainsi, si Lissa lisait ses livres, la Centrale des licences penserait que c’était lui qui les lisait. C’était quand même un délit, mais la SPA ne s’en rendrait pas compte automatiquement. Ils ne s’en rendraient compte que si Lissa le dénonçait.

Bien sûr, si l’école devait un jour apprendre qu’il avait donné son propre mot de passe à Lissa, ce serait la fin de leurs études, peu importe ce à quoi le mot de passe aurait servi. La politique de l’école était que toute interférence avec ses mécanismes de surveillance de l’utilisation des ordinateurs par les étudiants était punissable. Il n’importait pas qu’aucun mal n’ait été fait — l’offense était de se rendre difficile à surveiller par les administrateurs. Ils supposaient que ça signifiait que vous faisiez quelque chose d’autre qui était interdit, et ils n’avaient pas besoin de savoir de quoi il s’agissait.

Les étudiants n’étaient habituellement pas expulsés pour cela — pas directement. Ils étaient plutôt bannis des systèmes informatiques de l’école, et échouaient inévitablement leurs cours.

Plus tard, Dan apprendrait que ce genre de politique n’a commencé dans les universités que dans les années 1980, quand des étudiants commencèrent à être nombreux à utiliser des ordinateurs. Avant, les universités avaient une approche différente au sujet de la discipline auprès des étudiants; elles punissaient des activités qui causaient du tort, et non pas simplement celles qui soulevaient des doutes.

Lissa ne dénonça pas Dan à la SPA. La décision de Dan de l’aider mena à leur mariage, et les amena aussi à remettre en question ce qu’on leur avait enseigné durant leur enfance au sujet du piratage. Le couple se mit à lire sur l’histoire du copyright, sur l’Union soviétique et ses restrictions sur la copie, et même sur la Constitution originale des États-Unis. Ils déménagèrent à Luna, où ils trouvèrent d’autres gens qui comme eux avaient pris leurs distances par rapport au bras long de la SPA. Quand la révolte de Tycho commença en 2062, le droit universel de lire devint bientôt un de ses buts principaux.

Copyright © 1996 Richard Stallman
La reproduction exacte et la distribution intégrale de cet article est permise sur n’importe quel support d’archivage, pourvu que cette notice soit préservée.

Cet article a été publié dans la parution de février 1997 de Communications of the ACM (volume 40, numéro 2). Il a fait l’objet d’une intéressante note de l’auteur mise à jour en 2007 que nous n’avons pas reproduite ici.

Notes

[1] Crédit photo : Marfis75 (Creative Commons By-Sa)




Largage de liens en vrac #19

Silvio Tanaka - CC byCe n’est pas parce que les vacances approchent qu’il faut arrêter de farfouiller le Web à la recherche d’actualités logicielles intéressantes (ou supposées intéressantes).

Voici donc une sélection qui contrairement à beaucoup d’entre vous est loin d’être au régime.

Et n’oubliez jamais que « ebony and ivory live together in perfect harmony »[1].

  • Jake : Une application ambitieuse de synchronisation de documents (via le protocole XMPP). Le about tente d’expliquer en quoi c’est différent mais proche de SVN, CS, Git, Google Docs, Dropbox… (en gros la principale différence c’est qu’il n’y a plus de serveur central). I’m waiting for you dans les commentaires pour nous en dire plus (et mieux !).
  • Open Atrium : Basé sur Drupal, un ambitieux projet de « groupware réseau social ». Si vous connaissez, n’hésitez pas à partagez votre avis avec nous !
  • Hawkscope : Pour tout OS, une manière rapide d’accèder à votre disque dur via des menus popup dynamiques (en plus on peut paramétrer ses comptes Gmail, Delicious, Twitter, etc.).
  • Sugar on a stick : Sugar, l’interface de l’OLPC pensée pour l’éducation (théorie constructiviste) propose désormais une version portable. Ce qui fait dire à Technology Review que le PC à 100$ est aujourd’hui devenu une clé à 5$ !
  • MegaZine 3 : C’est encore du Flash mais ça pourra en intéresser quelques uns : c’est un logiciel de… pageflip ! Vous ne savez pas ce que c’est ? Moi non plus, enfin si cela permet de lire « agréablement » des livres ou des documents en ouvrant une fenêtre sur votre navigateur.
  • Open Melody : Un peu pris de vitesse par WordPress, le moteur de blog Movable Type libère lui aussi son code pour créer une communauté et plus si affinités.
  • TinyMCE : Peut-être le plus élégant (et le plus riche) des éditeur JavaScript WYSIWYG.
  • lilURL : Le clone libre de TinyURL (vous savez, ces réducteurs d’URL revenus sur le devant de la scène avec Twitter).
  • Open Source Designers : Un réseau social (Ning) de designers Open Source. Pas idiot de se regrouper ainsi.
  • Open Humanity : Nous aurons l’occasion d’en reparler. Pour le moment contentons-nous de ce résumé de Scoffoni : Open Humanity se situe « à mi-chemin entre un réseau social et un webOS ».
  • KeynoteTweet : Permet d’envoyer des tweets à partir du logiciel Apple Keynote dont les geeks se servent beaucoup en conférence. Vous arrivez au slide 23 et un message twitter est automatiquement envoyé à vos followers.
  • GDocBackup  : Utilise la techno Microsoft .NET mais c’est bien pratique si vous avec un compte Google Docs puisque cela permet de rapatrier sur votre disque dur tous vos fichiers d’un coup (typiquement le genre de fonctionnalités que Google ne propose pas exprès !)
  • The Pencil Project : C’est plus qu’une extension Firefox, c’est une véritable application intégrée pour faire des diagrammes et des prototypes d’interfaces utilisateur.. Là encore retours commentaires appréciés.
  • VideoSurf Videos at a Glance : Une extension Firefox plutôt pratique puisque cela permet de prévoir le contenu d’une vidéo (YouTube & co) à l’aide d’images fixes découpant la vidéo. Faut l’expérimenter pour mieux comprendre en fait !
  • Nuke Anything Enhanced : Et encore une extension Firefox, mais non des moindres ! Permet en effet de cacher temporairement ou durablement n’importe quel partie d’une page web. Ainsi par exemple je peux virer tout ce qui ne m’intéresse pas, pubs et autres, avant impression (cf vidéo démo sur LifeHacker).
  • Collections : Je ne connaissais pas (shame on me). Permet de compiler dans un seul pack tout plein d’extensions Firefox à installer d’un seul coup (top pratique surtout lorsque l’on change d’ordinateur). On vous explique ici comment faire. Des volontaires pour que Framasoft participe et vous propose aussi ses propres sélections ?
  • Recording music with Linux on an EEE PC : Toujours avec l’Eee Pc, que l’on transforme ici en parfait système pour la prise de son (par exemple pour partir jouer les reporter radio en herbe).
  • YouTube / Ogg/Theora comparison : YouTube va-t-il passer à Ogg Theora pour encoder ses videos (comme Dailymotion l’expériemente) ? Peut-être pas mais en attendant une petite comparaison qualité s’impose.
  • Library à la Carte : Joli titre et interface sexy. Un logiciel pour les bibliothécaires et les documentalistes. D’ailleurs si l’un d’entre vous passe par là…

Notes

[1] Crédit photo : Silvio Tanaka (Creative Commons By)




Un vidéo-clip réalisé avec 4 816 photos sous licence Creative Commons By-Sa

« You Came Out » est le dernier single du groupe electro We Have Band.

Le joli clip de cette chanson a été réalisé en stop motion, succession d’images fixes légèrement déplacées les unes des autres pour donner l’impression d’un mouvement saccadé caractéristique.

Pour que le procédé fonctionne bien, il convient de proposer beaucoup de photographies par unité de temps. Ici on a donc un clip de trois minutes pour exactement… 4 816 photographies.

Elles ont toutes été regroupées sur un compte Flickr dédié et ont été placée, riche idée, sous licence Creative Commons By-Sa.

Ce qui donne d’un coup près de cinq milles photos qui viennent enrichir la culture libre 😉

—> La vidéo au format webm

Cette vidéo a été réalisée par David Wilson, en collaboration avec Fabian Berglund et Ida Gronblom (de l’agence Wieden + Kennedy), et produite par Blinkink. Un intéressant making-of du clip est également disponible.




Largage de liens en vrac #18

Whatsername? - CC by-saCe n’est pas un grand cru de news logicielles, loin s’en faut (sans être non plus de la piquette).

Faut vous avouer aussi que je n’ai pas forcément été très attentif cette semaine à l’actualité. La faute à une entité virtuelle rencontrée sur GNM (Gnm is not Meetic).

Or justement ce soir, c’est notre premier rendez-vous. Tout comme mon port LPT1, j’espère faire bonne impression. À la question : mais comment vous reconnaitrais-je ? Elle m’a répondu qu’elle tiendrait un ballon vert à la main[1]. On a beau être éduqué à la grandeur d’âme, je l’espère tout de même un peu jolie…

  • Moovida : Un média player de plus ? Oui mais l’interface est vraiment bien pensée et très esthétique. Quelqu’un a testé ?
  • meta-iPod : Ce logiciel se présente comme un iTunes Cleaner. Comme je connais pas bien iTunes, je ne peux pas trop vous en parler. Mais je peux vous balancer telle quelle la description du site officiel : « meta-iPod can clean up an iTunes library with as many features as a Swiss Army Knife. From recovering ratings and play counts from your iPod to tracking down files or folders gone missing, meta-iPod analyzes all data sources containing your music to put the pieces of the puzzle back together. »
  • DSpace : Une plate-forme d’archivage de documents orientés recherche et enseignement. Le mieux c’est encore de take a tour si vous souhaitez aller au delà de ma présentation vague et floue.
  • BitBlinder : L’Hadopi va adorer puisqu’il s’agit du faire du Bittorrent mais de manière sécurisée et anonyme ! (on en parle sur TorrentFreak)
  • Hemlock : Tout nouveau. Un framework qui mélange le format Flash (bouh) et le protocole ouvert de messagerie instantanée XMPP (clap, clap) pour offrir la discussion en direct live aux développeurs qui souhaitent inclure ce module dans leurs applications Web.
  • Wagn : Je vous traduis l’équation qui figure en page d’accueil : un wiki (où les gens écrivent ensemble) + une base de données (où les gens organisent ce qu’ils ont écrit ensemble) + un CMS (pour faire de chouettes sites Web) = un Wagn (où les gens font tous ensemble de chouettes sites Web).
  • Appcelerator : Un framework de développement d’applications Internet riches (RIA) qui semble très ambitieux sur le papier et qui permet de créer rapidement des programmes non seulement pour Windows, Mac ou Linux mais également pour iPhone, Android & co (là encore cela dépasse de loin mes compétences, donc si quelqu’un veut nous en dire plus dans les commentaires…)
  • Tiny Core Linux : Sortie de la version 2.0 de cette mini-distribution GNU/Linux (env. 10 Mo) qui a ses adeptes. Et puis ça peut être utile sur une clé USB ne serait-ce que pour la vitesse au boot.
  • jQuery SuperBox! : Tout le monde connait désormais l’effet lightbox, ces fenêtre qui s’ouvrent pour vous montrer généralement une image pendant que le fond s’obscurcit (certains sites en abusent même que). Ici on vous en propose une version légère, accessible, extensible et évidemment sous licence libre.
  • Jokosher : Il s’agit de « rendre la production audio simple ». Une sorte de Audacity en version light et ergonomique ?
  • Engine Room Audition : Faut vraiment voir la vidéo (et ses effets) pour comprendre. Assez artistique ma foi.
  • The Guide : Une application Windows only permettant de créer des documents puis de la classer dans une structure en arbre. La encore, les copies d’écran aident à mieux capter la chose. On notera que vous pouvez paramétrer le logiciel pour qu’il devienne pleinement portable (par exemple sur une clés USB à la manière de la Framakey).

Notes

[1] Crédit photo : Whatsername? (Creative Commons By-Sa)




Mozilla 1.0 : 7 ans déjà !

Nicubunu - CC by-saNée libre sous les cendres de Netscape le 5 juin 2002, la version 1.0 de l’application Mozilla souffle donc en ce moment sa septième bougie (cf le billet de Tristan Nitot).

Sept ans de bons et loyaux services qui ont fait de ce projet ce qu’il est devenu aujourd’hui, à savoir un pilier du Web et du Libre, ayant remis de l’innovation (et un peu de « morale ») dans le monde si particulier des navigateurs. Âge de raison mais intacte passion.

L’occasion d’un petit retour en arrière sous la plume de Glyn Moody, où l’on constatera que pari était loin d’être gagné d’avance, quand bien même on avait une vision claire, pour ne pas dire prémonitoire, de l’avenir[1].

Joyeux Anniversaire à Mozilla, et merci d’être là !

Happy Birthday, Mozilla – and Thanks for Being Here

Glyn Moody – 5 juin 2009 – ComputerWorld.uk
(Traduction Framalang : Tyah, Goofy et Don Rico)

Il y a sept ans était lancé Mozilla 1.0 :

Mozilla.org, l’organisation qui coordonne le développement Open Source de Mozilla tout en offrant ses services d’assistance à la communauté Mozilla, a annoncé aujourd’hui le lancement de Mozilla 1.0, la première version majeure du logiciel Mozilla. Navigateur complet basé sur les derniers standards Internet doublé d’une trousse à outils multiplateforme, Mozilla 1.0 cible la communauté des développeurs et permet la création d’applications basées sur Internet. Mozilla 1.0 a été développé dans un environnement Open Source et a été produit en exploitant la puissance créatrice de milliers de programmeurs et de dizaines de milliers de testeurs sur Internet, qui lui intègrent leurs meilleures améliorations.

(…) « Mozilla.org a l’immense plaisir de présenter le code de Mozilla 1.0 et les outils de développement à la communauté Open Source, en permettant aux développeurs d’utiliser ces sources pour créer librement et présenter le résultat de cette création sur le Web », a déclaré Mitchell Baker, Lizard Wrangler en chef (general manager) chez Mozilla.org. « Comme le navigateur est devenu l’interface majeure entre les utilisateurs et le Web ces dernières années, le but du projet Mozilla est d’innover et de permettre la création de technologies respectueuses des standards pour que les contenus présents sur le Web restent libres. Étant donné que de plus en plus de programmeurs et de sociétés adoptent Mozilla comme technologie stratégique, Mozilla 1.0 prépare l’avènement d’une plus grande diffusion ainsi que l’adoption de l’Open Source et des logiciels basés sur certains standards du Web. »

On relève plusieurs points remarquables dans ce texte. Premièrement, le projet Mozilla était à l’origine un programme de type suite intégrée, qui outre le navigateur comportait un client de messagerie et un client de chat. Ce qui n’était pas sans évoquer l’ancienne suite Netscape Navigator, sur lequel il reposait.

Il est aussi intéressant de noter que Mitchell Baker était déjà à la tête de Mozilla, elle l’est toujours. C’est dire le rôle central qu’elle a pu jouer dans le succès de Mozilla mais aussi de l’Open Source. Car comme le second paragraphe le prévoit avec clairvoyance, le navigateur est devenu « l’interface principale entre l’utilisateur et le Web ». Et en effet, c’est de nos jours l’interface majeure de l’informatique, de par l’augmentation des services en ligne qui fonctionnent entièrement dans le navigateur. Voilà qui rend le succès de Mozilla d’autant plus remarquable.

Il est aussi louable de se souvenir que le succès de Mozilla était loin d’être assuré. Dans les premiers jours, le projet enchaînait les retards. Jamie Zawinski, celui qui enregistra le domaine mozilla.org, a décrit ce temps à la perfection dans un essai cinglant mais brillant intitulé nomo zilla :

Le premier avril 1999 sera mon dernier jour comme employé de la division Netscape Communication d’America Online, et mon dernier jour de travail pour mozilla.org.

Depuis pas mal de temps, Netscape reste pour moi une grande déception. Au lancement de cette entreprise, nous avions pour mission de changer le monde. Et nous l’avons fait. Sans nous, le changement serait sans doute arrivé de toute façon, peut-être six mois ou un an plus tard, et qui sait si les choses ne se seraient pas passées de façon tout à fait différente. Mais c’est à nous qu’on le doit. Les adresses Internet (les www…) sur les sacs de courses, les panneaux de publicité, l’arrière des camions, au générique des films juste avant le logo du studio… c’est à nous que vous le devez. Nous avons mis l’Internet entre les mains du grand public. Nous avons démarré le moteur d’un nouveau canal de communication. Nous avons changé le monde.

Ça, c’était en 1994 et 1995. Ce que nous avons fait de 1996 à 1999 s’inscrivait dans cette continuité, surfait sur la vague que nous venions de créer.

Il dépeint ensuite le contexte de la genèse de Mozilla :

En juin 1998, Netscape connut l’une de ses périodes les plus noires – sa première série de licenciements. Ce fut comme un signal d’alarme. Netscape, l’enfant chéri de l’industrie informatique, l’entreprise à la plus forte croissance au monde, n’était pas invincible.

Plus concrètement, c’est à cette époque que nous avons compris que nous avions définitivement perdu la "guerre des navigateurs". Microsoft avait réussi à détruire ce marché. Il n’était plus possible pour personne de gagner de l’argent en vendant un navigateur. Notre premier produit, notre produit phare, fonçait droit dans le mur.

Puis l’inattendu se produisit : l’équipe dirigeante décida de libérer le code source. Je ne rabâcherai pas l’historique de la création du projet mozilla.org, mais vous comprendrez aisément que, cela s’étant produit seulement deux semaines après les licenciements, ce fut pour moi une vive lueur d’espoir. On venait de redonner un coup de fouet au projet : nos dirigeants opéraient un changement de stratégie que je ne les croyais pas capable de réitérer. Un acte de désespoir ? Peut-être, mais tout de même diablement intéressant et inattendu. C’était tellement fou que le miracle était possible. Sans me faire prier, j’ai enregistré le nom de domaine le soir-même, conçu la structure de l’organisation, écrit la première version du site Web et, avec mes co-conspirateurs, expliqué aux employés et aux cadres de Netscape, en passant d’un bureau à l’autre, comment fonctionnait le logiciel libre, et ce qu’il fallait faire pour que cela marche.

(…) Je voyais mozilla.org comme une chance de jeter un canot de sauvetage à la mer, de donner au code, sur lequel nous avions tous travaillé d’arrache-pied, une chance de vivre au-delà de la mort de Netscape, une chance d’avoir encore un rôle à jouer.

Pourtant, même cet espoir se révéla illusoire :

Pour une raison quelconque, le projet ne reçut pas l’écho attendu. Il demeura un projet Netscape. Certes, cela restait un changement positif. Cela signifiait que Netscape avait développé ce projet sans se cacher, à la vue de tous, et on lui renvoyait de partout des retours aussi nombreux que constructifs. Grâce à eux, Netscape prenait de meilleures décisions.

Mais cela ne fut pas suffisant.

En fait, les contributeurs du projet Mozilla ayant inclus une centaine de développeurs Netscape à plein temps, et environ une trentaine d’intervenant extérieurs à temps partiel, le projet restait l’entière propriété de Netscape, car seuls ceux qui écrivent le code contrôlent véritablement le projet.

Telle était la situation au bout d’un an. Et nous n’avions toujours pas lancé de version bêta.

Sa conclusion donne une précieuse leçon que beaucoup n’ont toujours pas retenue :

Ma plus grande peur, qui explique en partie pourquoi je me suis accroché autant que j’ai pu, c’est que les gens vont considérer les échecs de mozilla.org comme emblématiques de l’Open Source en général. Je peux vous assurer que, quels que soient les problèmes que rencontre le projet Mozilla, ce n’est pas parce que l’Open Source ne fonctionne pas. L’Open Source fonctionne, mais n’est certainement pas une panacée. S’il y a une morale à cette histoire c’est que l’on ne peut prendre un projet moribond, le toucher avec la baguette magique de l’Open Source, et attendre que la magie opère. Le logiciel, c’est quelque chose de complexe. Il n’est pas si facile que cela de résoudre les problèmes.

On pense encore naïvement que saupoudrer les projets morts ou à l’agonie avec la poudre magique de l’Open Source les fera revenir à la vie. Trop souvent, libérer le code est le dernier refuge des désespérés. Et pourtant, en dépit de ce fait décourageant, l’incontestable succès que connut finalement Mozilla montre aujourd’hui, sept ans plus tard, que la méthode de développement Open Source peut fonctionner, prendre le dessus sur des acteurs historiques propriétaires et l’emporter. Plus important peut-être, cela démontre que même s’ils semblent bien mal engagés à leurs débuts, les projets de logiciels libres peuvent survivre et amener assez de gens déterminés à faire tout leur possible pour qu’ils aboutissent.

Suivez-moi sur Twitter : @glynmoody ou identi.ca.

Notes

[1] Crédit photo : Nicubunu (Creative Commons By-Sa)