PeerTube v4, prenez le pouvoir pour présenter vos vidéos

Personnalisation, mise en avant des contenus, plus de pouvoir et de maîtrise… Tour d’horizon de la nouvelle version de notre solution logicielle pour créer des plateformes alternatives à YouTube et les fédérer ensemble.

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

PeerTube est un logiciel libre qui, une fois installé sur un serveur, permet de créer une plateforme d’hébergement vidéo. Cette plateforme peut se fédérer, pour partager son catalogue de vidéos avec d’autres. Elle offre aussi une diffusion des vidéos résiliente, qui associe diffusion en pair à pair et la diffusion classique.

Or aujourd’hui, PeerTube, c’est tout un écosystème : avec un index de près de 900 instances (c’est le nom d’un serveur PeerTube), un moteur de recherche des contenus, des dizaines de plugins pour adapter son instance aux besoins des vidéastes qu’on héberge… Mais aussi des dizaines de milliers de lignes de code et des centaines de milliers de vidéos en ligne.

Carte "Peertube" PeerTube est un logiciel libre qui démocratise la diffusion de vidéos, car il permet à des hébergeurs de créer des plateformes vidéos à la YouTube. Ces plateformes peuvent se relier entre elles pour montrer un plus grand choix de vidéos tout en restant indépendantes.

Un an de travail depuis l’arrivée du live

C’est en janvier dernier qu’est sortie la 3ème version (v3) de PeerTube, avec comme grande nouveauté la possibilité de diffuser des vidéos en direct pour des live minimalistes.

Fin mars, c’est la version 3.1 qui voit le jour, avec une amélioration du transcodage des vidéos, de l’interface, des abonnements…

La version 3.2 de PeerTube a été publiée fin mai. Elle permet aux vidéastes de personnaliser leurs chaînes, et au public de mieux maîtriser leur visionnage (reprise automatique de la lecture d’une vidéo, amélioration du menu contextuel du lecteur vidéo…).

Fin juillet, la version 3.3 permet aux personnes qui administrent une instance PeerTube de personnaliser leur page d’accueil : y ajouter du texte, des bandeaux, mettre en valeur des vidéos, des chaînes, des listes de lectures. De plus, les playlists apparaissent désormais dans les résultats de recherche, nous avons raccourci les adresses web des vidéos, chaînes et comptes, et l’affichage des langues qui se lisent de droite à gauche est désormais pleinement supporté.

Page d'accueil de Framatube
Page d’accueil de Framatube

Début septembre, c’est la version 3.4 de PeerTube qui voit le jour. Le lecteur vidéo devient plus pratique et plus fluide. Les administrateurs d’instances peuvent désormais se fédérer uniquement à un compte ou une chaîne (sans avoir à se fédérer avec toute l’instance qui les héberge). Mais surtout on peut enfin filtrer les vidéos d’une page qui en affiche plusieurs. Par exemple, sur la page d’une chaîne vous pouvez afficher uniquement les vidéos qui sont en français et qui parlent de cuisine.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Une v4 d’ici 2022, pour vous donner encore plus de maîtrise

La quatrième version de PeerTube est prévue pour fin 2021/début 2022. Mais dès aujourd’hui, nous publions la release candidate de cette v4, c’est à dire la version presque finie que l’on va tester pour en chasser les bugs et comportements inattendus. On peut donc d’ores et déjà vous décrire les nouvelles fonctionnalités !

La grosse nouveauté de cette v4 c’est la vue en tableau de toutes les vidéos d’une instance. Elle va faciliter l’administration et la modération d’une instance en permettant de sélectionner un lot de vidéos pour leur appliquer la même action : les supprimer, les bloquer, transcoder vers ou effacer tel ou tel format de vidéo, etc.

vue en tableau de l’administration de vidéos sur PeerTube
vue en tableau de l’administration de vidéos sur PeerTube

Les fonctionnalités de tri avancé permettent de faciliter ce traitement par lot, en distinguant les vidéos locales (hébergées sur son serveur) et distantes (hébergées sur des serveurs avec qui l’on s’est fédéré), ou en triant par date de publication, par exemple.

Les vidéastes aussi vont pouvoir bénéficier de fonctionnalités pour mieux gérer l’ensemble des vidéos sur leurs chaînes PeerTube ou visualiser leurs abonné·es. Pour l’instant, cette vue des abonné·es est basique et ne permet pas (beaucoup) d’actions, mais c’est là une base sur laquelle nous allons pouvoir construire pour répondre à de nombreux besoins.

Capture d'écran de la vue en tableau des abonnés à un compte PeerTube
Vue en tableau des abonné·es à un compte PeerTube

Autre nouveauté orientée low-tech dans PeerTube, c’est l’apparition de la définition 144p pour les vidéos. Très peu gourmande en bande passante, elle peut être très pratique pour les faibles connexions, les diffusions audio, ou les vidéos dont on n’a pas besoin de voir des détails très fins.

Enfin, la sortie de cette v4 est l’occasion d’un grand ménage de printemps d’hiver. La configuration, le code, mais aussi l’API (ce qui permet à d’autres logiciels d’interagir avec PeerTube) ont été revus, modifiés et améliorés.

Capture de l'onglet d'une miniature de video verticale sur PerrTube
Les vidéos verticales sont mieux présentées par cette nouvelle version, aussi. C’est peut-être un détail pour vous…

Nos contributions à l’écosystème PeerTube

En effet, PeerTube, c’est maintenant un écosystème d’instances, de vidéastes, d’applications, de plugins, de contributeurs et contributrices… dont nous faisons partie.

Tout au long de l’année, nous avons amélioré la foire aux questions de JoinPeertube, modéré l’index de notre moteur de recherche, répondu aux issues (les retours sur le logiciel) et corrigé des pull requests (proposition de contribution en code). Suite à un audit récemment offert par The Accessibility Foundation, nous avons travaillé sur le code du site officiel JoinPeertube pour améliorer son accessibilité.

Nous avons aussi financé et accompagné deux développements externes qui améliorent grandement l’expérience des live. D’une part, le plugin PeerTube Live Chat qui permet aux instances d’ajouter une fonctionnalité de chat aux lives de leurs vidéastes. D’autre part l’application PeerTube Live App, qui permet aux vidéastes de diffuser des lives depuis leur smartphone Android (disponible ici sur Fdroid et là sur le Playstore de Google).

gif montrant l'ajout d'un live sur l'applicaiton peertube live app
Diffusez en direct depuis votre smartphone !

Une des récentes évolutions de l’écosystème PeerTube, c’est la multiplication de grosses instances, qui hébergent de nombreuses vidéos. Cela crée donc de nouveaux usages et de nouvelles attentes auxquelles nous essayons de répondre.

Ainsi, nous communiquons avec l’équipe du Ministère de l’Éducation Nationale qui travaille sur apps.education.fr, un portail où les enseignant·es français⋅es peuvent trouver de nombreux services libres, dont des hébergements PeerTube. L’objectif est de mieux comprendre leurs besoins et cas d’usage, et trouver comment faciliter leur contribution au sein de la communauté PeerTube.

capture d'écran de la plateforme apps.education.fr proposant PeerTube
PeerTube est proposé aux agent·es de l’éducation nationale.

Des projets pour PeerTube en 2022…?

Le premier projet, c’est de tester cette Release Candidate de la v4, récolter vos retours, appliquer les corrections pour publier une v4 stable d’ici fin 2021 / début 2022. Ensuite, nous allons probablement prendre un temps pour se reposer, prendre des forces et préparer une feuille de route pour l’année à venir.

Si nous ne savons donc pas encore la forme que prendra PeerTube v5 on peut d’ores et déjà vous dire nos intuitions, et surtout les besoins qui ont retenu notre attention :

  • Éliminer les points de frustration et améliorer l’utilisabilité ;
  • Travailler à donner encore plus de maîtrise aux gestionnaires d’instances comme aux vidéastes (traitement en masse de vidéos, agir sur les listes d’abonné·es, etc.) ;
  • Améliorer le transcodage et sa compréhension (affichage du temps restant avant publication de la vidéo, pourquoi pas travailler à déporter le transcodage sur un serveur distant…?) ;
  • Ajouter des outils d’édition légère de vidéos (couper le début/la fin d’une vidéo, etc.) ;
  • Travailler sur l’import automatique de chaînes et vidéos hébergées sur d’autres plateformes privatives ;
  • Outils d’import/export basiques d’un compte PeerTube pour faciliter la migration entre deux instances.

La liste est loin d’être complète et nous resterons à l’écoute de vos idées (par exemple sur notre forum)… Mais nous savons dès à présent que nous ne pourrons pas tout faire, pas à nous seul·es.

Illustration : David Revoy (CC-By)

Soutenez Framasoft pour soutenir PeerTube

En 2021, nous avons bénéficié d’une bourse de 50 000 € de la fondation NLnet pour notre travail sur PeerTube. Ce financement externe nous a surtout permis de ne pas devoir s’imposer de coder des fonctionnalités plus « tape-à-l’œil » afin de réussir un crowdfunding. C’est donc grâce à ce soutien de NLnet que nous avons pu apporter des améliorations significatives qui ne sont pas hyper vendeuses, mais nécessaires si l’on veut un logiciel mature.

Le succès croissant de PeerTube implique en effet un travail croissant de maintenance et de réponses aux personnes qui l’utilisent : comprendre et résoudre les rapports de bugs, relire et traiter les contributions en code (commits), répondre aux questions et demandes sur le forum, sur le chat et sur la forge du logiciels

(déjà 3100 issues traitées pour environ 400 en attente)… Tout ce travail, peu visible, est principalement assuré par Framasoft.

Nous estimons (c’est approximatif) que la bourse de NLnet aura financé les deux tiers du coût total de ce projet en 2021. Cela induit que nous avons pris 25 000 € sur le budget annuel de l’association Framasoft, donc sur les dons des personnes qui nous soutiennent. Nous n’avons pas demandé de financement 2022 sur PeerTube à NLnet (car nous l’avons fait pour un autre de nos projets : Mobilizon).

Or Framasoft est (et souhaite rester) une petite association à but non lucratif, d’une quarantaine de membres, dont dix salarié·es. Nous maintenons de très nombreuses actions (résumées en un jeu de cartes sur notre page de dons), et seul un de nos développeurs peut consacrer les trois quarts de son temps à PeerTube.

Si vous désirez soutenir le financement de PeerTube en 2022, n’hésitez pas à faire un don à Framasoft. D’ailleurs, en France, l’association Framasoft est reconnue d’intérêt général et ouvre droit à des réductions d’impôts (ce qui fait qu’un don de 100 € reviendra -après déduction fiscale- à 34 € pour les contribuables français·es).

Ainsi, en plus de soutenir PeerTube vous financerez de nombreuses actions pour faciliter l’émancipation numérique, par le numérique.

Nous comptons sur votre contribution !

Soutenir Framasoft

Liens utiles




Mobilizon v2, now matured, like a good French wine

Mobilizon is our answer to the question: « How can we make it so that Climate Walks and demonstrations are not organized on Facebook? » This tool allows you to create groups, pages and events, without having to offer your data, update your status, tag your friends, share your photos…

« Frama is not just… »

Each week of Fall 2021, we want to present you the diversity of what Framasoft does. As these actions are funded by your donations (66% tax-free for Fench tax-payers), you can find a complete summary, in the form of cards to click and flip, on the website Support Framasoft.

➡️ Read this series of articles (FR, Oct – Dec 2021)

First, you will need to find where to register on Mobilizon. We do host Mobilizon.fr, but it is restricted to French speaking users (otherwise we wouldn’t be able to moderate). But we’ve got you covered: we propose a selection of other Mobilizon hosters on Mobilizon.org.

Card "Mobilizon" Mobilizon is a free and federated alternative to Facebook events and groups. Mobilizon is not a social network, and does not promote egos. Groups, on the other hand, can discuss, share resources, publish articles and organise their events.

Come again: what is Mobilizon?

Mobilizon is first and foremost a software, that web-hosters can install on a server, in order to create a platform, a Mobilizon web site. This Mobilizon web site can federate and thus synchronize its data with other Mobilizon web sites.

Imagine if Facebook were a network with several entry points, like emails. You would have the choice to sign up with this or that Facebook provider (just like you have the choice of your email provider). You’d choose such hoster because you feel you can trust them with your data, or to enforce a fair moderation. However, your Facebook provider would give you access to as many events and groups in the network as possible, because it would federate with the other hosts (just as you can receive emails from anyone, regardless of their provider).

That’s what Mobilizon is: a federated tool to publish your events, your pages, your information… and to focus on organizing your group.

Discover Mobilizon on the official website Join Mobilizon
Illustration : David Revoy (CC BY)

One year of updates from your feedbacks

It’s been a little over a year since we published the first version (v1) of Mobilizon. Let’s admit that proposing a tool to organize and gather your group in the midst of confinements and curfews was not such a smart idea!

Yet Mobilizon is a promising software, with more than 75 public hosts (we’re calling them instances) and an already international scope. It must be said that for the past year, we have been updating the software to provide you with much needed features.

Last March, we released version 1.1, which added a history of activities, the ability to display events by geographic proximity and access to RSS feeds (to subscribe to news feeds and not miss anything).

In late June, we released version 1.2, which includes a notification system (useful for informing participants of your event), and a clear improvement of the interface (more pleasant on mobile)

In mid-August, we released version 1.3 of Mobilizon. It allows a better management of groups, whose administrators or moderators can edit events or blog posts. Moreover, you can now add many metadata to events: accessibility level, Twitter account, live stream address…

Finally, we worked in partnership with Koena Connect (a French accessibility company) to improve the accessibility of Mobilizon. Koena Connect provided a direct feedback channel to the persons who find accessibility issues with our software.

Illustration : David Revoy (CC-By)

Mobilizon v2, a tool designed to serve you

Since this summer, we have been working hard (with our team of ONE paid developer who devotes 75% of his time to the project) to implement features inspired by your comments and requests.

From now on, it is possible for one of your Mobilizon profiles to follow the public activities of a group without having to join. You will have these events on your « My Events » page (now with a new filter system to display events). They will also appear on your home page and in your emails notifications (that you can turn off), as soon as this group publishes a public event.

People who organize events can now export a list of attendants, for example to check who has signed up and who comes. This list is downloadable in the most common formats (csv, odf, pdf), and for now only contains the names of profiles who have clicked « Participate » (and messages from anonymous accounts). But this is the beginning of a work that could be expanded, depending on your expectations.

Mobilizon v2 solves a real headache (and it was one to develop :p!): dealing with time zones. Now, if you organize an event in London, the time of your event will be associated with the British time zone by default.

Mobilizon will then convert the time for people who want to register from France, by displaying the time of the event on Paris time, for example. For this, Mobilizon looks at the time zone declared by your web browser (and you can control this setting in your account). This also allows Mobilizon to send you « the event starts in an hour » reminder emails at the right time, i.e.: yours (what a pleasure!)

A lot of work has been done to correctly display right to left languages; we had to adapt the interface itself. The tricky part was to adapt to « bidirectional » cases, where two languages with different reading directions are mixed, for example Mobilizon’s interface in French and an event described in Arabic.

You have asked for it (a lot), and it is even more relevant in times of pandemic, you now have the possibility to define an event as online, without geographical location. We’ve also added a new filter to the Mobilizon search, so you can see only « online » events among your results.

About the search engine, it is now possible to search among past events, just to find the ones that you liked.

We have implemented an automatic detection of the language of the events. When you write your event title and description, Mobilizon will assign a language to it. This allows for better accessibility for people who use a screen reader, but also improves on displaying the time of your event in its social media preview.

Finally, there are many, many tweaks that may seem small but are life changing. We worked on the emails look, on the cards presenting events or groups, and improved on the public view of groups (the alternative to Facebook « pages »). We also made progress in digital accessibility thanks to our exchanges with Koena.

Mobilizon can now easily run on ARM machines, which will facilitate self-hosting on nanocomputers (like Raspberry Pi) or with Yunohost, for example.

illustration : David Revoy (CC-By)

Join the Mobilizon Community

Mobilizon is still in the early stages of its life, with a very motivated community. There are lively discussions in our Matrix Room! The contributors who translate Mobilizon are amazingly efficient (thanks and lots of datalove to them!)

We don’t know exactly yet how we’ll improve on Mobilizon in 2022. Our intuitions tell us that we will have to work on making this solution better known to the people it could appeal to.

One way to manage it would be to improve content discovery (events, groups, their public page, the public articles of these groups) notably by working on search tools, filters, and so on.

But nothing is decided yet and we are eager to hear your feedback (on our forum or our Matrix lounge, for example) to know what direction to give to Mobilizon.

Illustration : David Revoy (CC BY)

 

As soon as we have a clearer roadmap proposal, we’ll be sure to let you know in the Mobilizon newsletter (so be sure to sign up here).

By coincidence, today the documentary Disappear – Under the Radar of Algorithms is released by ArteTV. Directed by Marc Meillassoux, this documentary features a performer trying to escape from the clutches of Facebook, and Mobilizon seems to play an important role in it…

Mobilizon is financed thanks to your donations

We remind you that this v2 of Mobilizon has been financed on our 2021 budget, so directly thanks to the donations of the people who support Framasoft. Indeed, Framasoft is a not-for-profit organization financed at 93% by your donations.

Because Framasoft is recognized as being of general interest by French authorities, donations to our association are tax deductible for French taxpayers. Thus, a donation of 100 € to Framasoft is, after deduction of income tax, 34 €.

We have explained, in this series of articles in French on the Framablog , all the actions that are financed by a donation to Framasoft. They are summarized in a set of (multilingual !) cards to click, flip and color on our support Framasoft page.

Thank you in advance for visiting and sharing this page. For those of you who can, please consider giving colors to our actions by making a donation to Framasoft.

Support Framasoft

 

This is Rȯse, the Mobilizon mascot.
Click on the image to read a photo novel that shows you a guided tour of Mobilizon.
illustration : David Revoy (CC-By)

 

Helpful links

 




Mobilizon v2 : la version de la maturité ?

Mobilizon, c’est notre réponse à la question : « Comment faire pour que les Marches pour le Climat ne s’organisent pas sur Facebook ? ». Cet outil permet de créer des groupes, des pages et des événements, sans devoir offrir ses données, mettre à jour son statut, taguer ses ami·es, partager ses photos…

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

Alors vous pouvez tout à fait utiliser Mobilizon en vous inscrivant sur Mobilizon.fr que nous hébergeons, mais vous pouvez aussi vous inscrire sur d’autres hébergements de Mobilizon (nous proposons une sélection sur Mobilizon.org).Carte "Mobilizon" Mobilizon est une alternative libre et fédérée aux événements et groupes Facebook. Mobilizon n’est pas un réseau social, et ne met pas en valeur les ego. Les groupes, par contre, peuvent y discuter, partager des ressources, publier des articles et organiser leurs événements.

Mais c’est quoi, déjà, Mobilizon ?

Car Mobilizon est avant tout un logiciel, que des hébergeurs installent sur un serveur, afin de créer une plateforme, un site web Mobilizon, qui peut se fédérer et donc synchroniser ses données avec d’autres sites web Mobilizon.

Imaginez : si Facebook était un réseau, mais avec plusieurs portes d’entrée, comme pour les emails. Vous auriez le choix de vous inscrire chez tel ou telle fournisseuse Facebook (comme vous avez le choix de votre fournisseur d’email), parce que vous lui feriez confiance pour traiter vos données ou pour appliquer une modération rassurante. Cependant, votre fournisseuse Facebook vous donnerait accès à un maximum d’événements et de groupes du réseau, parce qu’elle se fédérerait avec les autres hébergements (comme vous pouvez recevoir des emails de tout le monde, peu importe leur fournisseur).

Voilà ce qu’est Mobilizon : un outil fédéré pour publier vos événements, vos pages, vos informations… et pour organiser votre groupe en toute quiétude.

Découvrez Mobilizon sur le site officiel Join Mobilizon
illustration : David Revoy (CC-By)

Un an de mises à jour à votre écoute

Voilà un peu plus d’un an que nous avons publié la première version (la « v1 ») de Mobilizon. Avouons que proposer un outil pour s’organiser et rassembler son groupe en pleine période de confinements et couvre-feux n’était pas franchement idéal !

Pourtant Mobilizon est un logiciel prometteur, avec plus de 75 hébergements (on parle d’instances) publics et une portée déjà internationale. Il faut dire que depuis un an, nous avons enchaîné les mises à jour pour vous fournir des fonctionnalités très demandées.

En mars dernier sortait la version 1.1. Elle a enrichi Mobilizon d’un historique des activités, de la possibilité d’afficher les événements par proximité géographique et de pouvoir accéder à des flux RSS (pour s’abonner aux flux d’information et ne rien louper).

C’est fin juin que nous avons publié la version 1.2. Elle apporte notamment un système de notifications (pratique pour informer les participant·es à son événement), et une nette amélioration des interfaces (plus agréables sur mobile).

À la mi-août, nous avons publié la version 1.3 de Mobilizon. Elle permet une meilleure gestion des groupes, dont les administratrices ou modérateurs peuvent éditer les événements ou les billets de blog. Par ailleurs, on peut désormais ajouter de nombreuses métadonnées aux événements : niveau d’accessibilité, compte Twitter, adresse d’un live stream

Enfin, nous avons travaillé en partenariat avec Koena à améliorer l’accessibilité de Mobilizon, en proposant un canal de retours directs aux personnes concernées, que notre logiciel pourrait mettre en situation de handicap.

illustration : David Revoy (CC-By)

Mobilizon v2, un outil pensé pour vous servir

Depuis cet été, nous travaillons dur (avec notre équipe de UN développeur salarié qui consacre 75 % de son temps sur le projet) à implémenter des fonctionnalités inspirées de vos remarques et demandes.

Désormais, il est possible pour un de vos profils Mobilizon de suivre les activités publiques d’un groupe sans avoir à vous y inscrire. Vous aurez donc ces événements dans votre page « Mes Événements » (augmentée d’un nouveau système pour filtrer ce qui s’y affiche. Ils seront aussi visibles sur votre page d’accueil et notifiés dans vos emails (si vous le souhaitez), dès que ce groupe publiera un événement.

Les personnes qui organisent des événements peuvent désormais exporter une liste des participant·es, par exemple pour pointer qui s’est inscrit à l’avance. Cette liste est proposée sous les formats les plus pratiqués (csv, odf, pdf), et ne contient pour l’instant que les noms des profils ayant cliqué « Je Participe » (et les messages des comptes anonymes). Mais c’est là le début d’un travail qui pourrait s’étoffer, en fonction de vos attentes.

Mobilizon v2 permet de résoudre un vrai casse-tête (et ça en fut un à développer :p !) : la prise en compte des fuseaux horaires. Désormais si vous organisez un événement à Londres, l’heure de votre événement sera, par défaut, associée au fuseau horaire britannique.

Ainsi, Mobilizon fera la conversion horaire pour les personnes qui voudraient s’y inscrire depuis la France, en affichant l’horaire de l’événement selon l’heure de Paris, par exemple. Pour cela, Mobilizon regarde le fuseau horaire déclaré par votre navigateur web (et vous pouvez maîtriser ce paramètre dans votre compte). Cela permet aussi à Mobilizon de vous envoyer des emails de rappel « l’événement démarre dans une heure » à la bonne heure, c’est à dire : la vôtre (quel bonheur !).

Un gros travail a été fait pour afficher correctement les langues qui s’écrivent de droite à gauche, dont une adaptation de l’interface même du logiciel. Car il faut aussi s’adapter aux cas « bidirectionnels », où deux langues au sens de lecture différents sont mélangés, par exemple une interface en arabe et un événement décrit en français.

Vous l’avez (beaucoup) demandé, et c’est d’autant plus pertinent en temps de pandémie, vous avez désormais la possibilité de définir un événement comme en ligne, donc sans lieu géographique. Nous avons aussi ajouté un nouveau filtre dans la recherche de Mobilizon, pour que vous puissiez directement voir les événements « en ligne » parmi vos résultats.

D’ailleurs, toujours en parlant du moteur de recherche, il est désormais possible de chercher parmi les événements passés, histoire de retrouver ceux qui vous ont intéressé⋅e.

Nous avons implémenté une détection automatique de la langue des événements. Lorsque vous écrivez votre titre et la description de votre événement, Mobilizon lui attribuera une langue. Cela permet une meilleure accessibilité pour les personnes qui utilisent un lecteur d’écran, mais améliore aussi l’aperçu de la date de vos événements dans les médias sociaux.

Enfin, il y a de très nombreuses retouches qui peuvent sembler minimes mais qui changent la vie. C’est le cas des évolutions de l’apparence des emails, de celle des cartes présentant les événements ou les groupes, de la vue publique des groupes (l’alternative aux « pages » Facebook).

Mais ce sont aussi des progrès en accessibilité numérique grâce à nos échanges avec Koena, ou encore le fait que Mobilizon puisse désormais s’exécuter aisément sur des machines sous ARM, ce qui facilitera l’auto-hébergement sur des nano-ordinateurs (type Raspberry Pi) ou avec Yunohost, par exemple.

illustration : David Revoy (CC-By)

Entrez dans la communauté Mobilizon

Le logiciel Mobilizon est encore au début de sa vie, avec une communauté très motivée. Les discussions sur notre salon Matrix sont animées, et les personnes qui contribuent aux traductions sont d’une redoutable efficacité (merci et plein de datalove à elles !).

Nous ne savons pas encore exactement ce que nous allons faire sur Mobilizon en 2022. Nos intuitions nous soufflent qu’il va falloir travailler à faire connaître cette solution auprès des personnes qu’elle pourrait séduire.

Pour cela, un des axes de travail serait d’améliorer la découverte des contenus (les événements, les groupes, leur page publique, les articles publics de ces groupes), notamment en travaillant sur les outils de recherche, filtres, etc.

Mais rien n’est encore décidé et nous sommes impatient·es d’entendre vos retours (sur notre forum ou notre salon Matrix, par exemple) pour savoir quelle direction donner à Mobilizon.

illustration : David Revoy (CC-By)

 

Dès que nous aurons une proposition plus claire de feuille de route, nous ne manquerons pas de vous en informer sur la lettre d’information Mobilizon (alors pensez à vous y inscrire ici).

Hasard du calendrier, c’est aujourd’hui que le documentaire Disparaître – Sous les radars des algorithmes est publié par ArteTV. Réalisé par Marc Meillassoux, ce documentaire met en scène un performer voulant s’extraire des griffes de Facebook, et Mobilizon semble y jouer un rôle… important !

Mobilizon est financé grâce à vos dons

Nous vous rappelons que cette v2 de Mobilizon a été financée sur notre budget 2021, donc directement grâce aux dons des personnes qui soutiennent Framasoft. En effet, Framasoft est une association loi 1901 financée à 93 % par vos dons.

Parce que Framasoft est reconnue d’intérêt général, les dons à notre association sont déductibles des impôts pour les contribuables Français. Ainsi, un don de 100 € à Framasoft revient, après déduction des impôts sur le revenu, à 34 €

Nous avons expliqué dans cette série d’articles sur le Framablog, l’ensemble des actions qui sont financées par un don à Framasoft. Elles sont résumées en un jeu de cartes à cliquer, retourner et colorer sur le site Soutenir Framasoft.

Merci d’avance de visiter et partager ce site, et pour celles et ceux d’entre vous qui le peuvent, de donner des couleurs à nos actions en faisant un don à Framasoft.

Soutenir Framasoft

 

Voici Rȯse, la mascotte de Mobilizon.
Cliquez sur l’image pour lire un roman photo qui vous présente comment utiliser Mobilizon.
illustration : David Revoy (CC-By)

Liens utiles




Frama, c’est aussi des logiciels pour libérer les usages

PeerTube, Mobilizon, Yakforms, Framadate, des nombreuses contributions à Ethercalc, Etherpad, Nextcloud… et dire qu’à une époque nous disions que « Framasoft contribue au logiciel libre, mais sans coder ! »

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

C’est le cercle vicieux, la pente fatale de la contribution. On commence, presque naïvement, par utiliser un logiciel libre, remercier les devs, et leur suggérer une amélioration qui nous changerait la vie. Puis on se rend compte qu’on peut aider ce logiciel en traduisant, en communiquant, en facilitant, en améliorant son aspect.

Et, sans s’en rendre compte, on se met à contribuer avec un peu de code, une issue par-ci, un bugfix par-là. Jusqu’à ce que l’envie soit trop forte : « y’a personne qui le fait, bon ben OK, on va le faire nous-mêmes ! » Et voilà comment on finit par avoir une activité d’édition de logiciels libres, en plus de tous nos autres projets.

jeu de cartes Framasoft "des logiciels pour libérer les usages"

PeerTube

On ne présente plus ce logiciel qui, une fois installé sur un serveur, permet de proposer une alternative libre et fédérée aux plateformes de diffusion vidéo à la YouTube. Mais si vous voulez découvrir pleinement l’écosystème de PeerTube, cela se passe sur notre site officiel JoinPeertube.

Carte "Peertube" PeerTube est un logiciel libre qui démocratise la diffusion de vidéos, car il permet à des hébergeurs de créer des plateformes vidéos à la YouTube. Ces plateformes peuvent se relier entre elles pour montrer un plus grand choix de vidéos tout en restant indépendantes.

Début 2021, nous avons publié la troisième version majeure (v3) de PeerTube, qui ouvre la possibilité de diffuser ses vidéos en direct (live streaming). Depuis, plusieurs versions mineures ont été publiées. Elles font la part belle à la personnalisation (de son site PeerTube, de ses chaînes vidéos), ainsi qu’à la facilité de présenter, trouver et trier des contenus.

Nous avons aussi financé et accompagné deux développements externes, qui enrichissent l’écosystème PeerTube Live. Le premier c’est l’application Android PeerTube Live App, qui permet aux vidéastes de déclencher un direct très facilement depuis un smartphone. L’autre, c’est PeerTube Live Chat, un plugin qui permet aux personnes qui administrent un site PeerTube d’ajouter une fonction de clavardage aux directs diffusés depuis leur serveur.

Cette année de développement de PeerTube a été financée aux deux tiers par les 50 000 € de la bourse octroyée par NLnet, et pour un tiers par les dons que vous faites à notre association. Nous devrions très (très !) prochainement vous annoncer la v4 de PeerTube, avec une version quasi finie (Release Candidate) d’ici début décembre, pour une version finale prévue fin 2021/début 2022.

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Mobilizon

Comme PeerTube, Mobilizon est un logiciel qui, lorsqu’il est installé sur un serveur, vous permet de créer une plateforme libre et de la fédérer avec d’autres serveurs Mobilizon. Mais ici, on ne diffuse pas de vidéos ! Mobilizon vous permet de créer des événements, de découvrir et vous inscrire à des groupes et surtout de vous y organiser ensemble. Bref, c’est une alternative aux événements, pages et groupes Facebook, mais sans tout le méli-mélo social.

Carte "Mobilizon" Mobilizon est une alternative libre et fédérée aux événements et groupes Facebook. Mobilizon n’est pas un réseau social, et ne met pas en valeur les ego. Les groupes, par contre, peuvent y discuter, partager des ressources, publier des articles et organiser leurs événements.

Dans la série Frama-pas-d’bol, on vous présente Mobilizon, ou comment nous avons lancé un logiciel qui sert à se retrouver et se rassembler… en pleine pandémie, option confinements et couvre-feux. De suite, cela semble moins pertinent… Pourtant, nous avions fait les choses en grand, en vous proposant :

  • un site pour vous aiguiller dans cette nouvelle fédération
  • une instance ouverte et maintenue par nous (réservée aux francophones)
  • un site officiel pour vous présenter le logiciel, ses nouvelles, etc.

Certes, Mobilizon n’a pas encore séduit un public aussi large qu’on l’aimerait. Mais cette nouvelle année de développement nous a permis d’étoffer Mobilizon. En effet, que ce soit dans les résultats de l’enquête des besoins que nous avions menée lors de la conception ou grâce aux retours des personnes l’utilisant, nous savions que Mobilizon gagnerait à intégrer certaines fonctionnalités-clés.

Si vous voulez les découvrir, n’hésitez pas à aller lire l’annonce de la sortie de la v2 de Mobilizon, publiée le même jour que cet article, sur le Framablog !

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Yakforms

Framaforms est l’un des services les plus utilisés parmi ceux que Framasoft propose. Pourtant, alors que les alternatives à Google Forms sont rares et très demandées, très peu d’autres hébergeurs ont installé la solution que nous proposions. C’est en partie de notre faute.

Carte "Yakforms" Yakforms est le logiciel qui fait tourner notre service de formulaires en ligne Framaforms. Installé sur un serveur, il génère un site où l’on peut publier des formulaires, voir les résultats, etc. Framasoft souhaite désormais remettre ce logiciel à la communauté.

Comme nous l’expliquions dans cet article, l’histoire de Framaforms fait qu’il était difficile de l’installer sur son serveur, le paramétrer, etc. Mais grâce à plus d’un an de travail d’un membre de Framasoft, ces problèmes appartiennent désormais au passé !

En effet, nous avons donné un sacré coup de jeune au code de ce logiciel, ainsi qu’un nouveau nom : Yakforms ! Notre objectif est de montrer que c’est un outil demandé, facile à installer, pratique à utiliser. Notre espoir est qu’une communauté se rassemble autour de ce logiciel et s’empare du maintien du code et de la direction à lui donner.

En effet, à Framasoft, nous n’aurons pas les épaules ni l’énergie de poursuivre le maintien de ce logiciel. Alors si cela vous intéresse de prendre le lead du développement (ou juste de découvrir le logiciel !), toutes les informations utiles sont sur le site de Yakforms.

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Contributions diverses

Framasoft héberge 16 services en ligne utilisés par plus d’un million de personnes chaque mois. Les logiciels qui font marcher ces services ne sont pas développés par notre petite association, mais par des communautés formidables. Cependant, il nous arrive de contribuer au travail de ces communautés, notamment grâce aux retours des bénéficiaires de nos services.

Carte "Contributions diverses" Nous contribuons souvent au code de logiciels que nous utilisons. Nous avons, entre autres, travaillé sur Sympa (Framalistes – emails de groupes), Nextcloud (Framadrive et Framagenda – Stockage, synchronisation, agenda contacts…) ou Framadate (alternative à Doodle)…

Ainsi, les membres de notre association qui développent ont par exemple trouvé des astuces pour améliorer les performances d’Etherpad (le logiciel derrière Framapad) qu’ils ont fait remonter à la communauté. De même Mobilizon est un logiciel qui possède de nombreuses dépendances auxquelles nous avons aussi contribué, en particulier dans l’écosystème Elixir !

Nextcloud est le logiciel qui nous permet de proposer Framadrive (stockage et synchronisation de fichiers) et Framagenda (agendas, contacts, todo lists…). Nous avons apporté notre pierre au code du logiciel principal pour améliorer des points mineurs, en particulier sur l’agenda, que nous maîtrisons tout particulièrement.

Framadate (notre alternative à Doodle) est un cas à part. Car même si nous assumons le fait que nous ne maintenons plus le développement de ce logiciel, il a quand même reçu 5 nouvelles versions en 2021. En revanche, nous avons passé beaucoup de temps en réunion avec la DINUM, qui est en train de réécrire le code (lequel commençait à marquer son âge, hein ^^). L’objectif de cette institution de l’État est de contribuer au Libre en offrant un logiciel qui ferait au moins aussi bien que le Framadate actuel, et même mieux (utilisable depuis un mobile, parcours clarifié et simplifié, etc.).

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Découvrez tout ce qu’est Frama !

Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.

Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !

En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.

Frama, c'est pas que Framindmap ! C'est aussi du code, produit pour des logiciels qui favorisent la décentralisation et l’émancipation numérique. Nos actions sont financées par vos dons, alors découvrez l'ensemble du travail de Framasoft sur Soutenir Framasoft.
Cliquez pour découvrir toutes les cartes et soutenir Framasoft

Pour aller plus loin

 

 




Frama c’est aussi des contributions dans un archipel

L’archipélisation de Framasoft prend de nombreuses formes : participer à des collectifs, travailler en partenariat, s’intégrer à des réseaux… Nous expérimentons, de manière quasi-organique, diverses manières de rencontrer, partager et de contribuer avec d’autres communautés.

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

Il y a deux ans, nous expliquions ce que nous entendons par le terme d’archipélisation :

Nous concevons aujourd’hui Framasoft comme une île au sein d’un archipel. Tisser des ponts vers d’autres îles où d’autres que nous font d’autres choses, ne signifie pas qu’on y plante notre drapeau (ni qu’on se laisse imposer le leur).

Deux ans plus tard, il est temps d’un bilan sur ces relations et échanges que l’on fait de manière organique, en respectant l’indépendance de chacun·e.

jeu de cartes Framasoft "des contributions dans un archipel"

Manifeste

Framasoft a changé. C’était prévu, et même souhaitable. Il est plutôt sain de voir que l’on apprend, et que l’on évolue lorsque l’on va à la rencontre de publics variés, lorsque l’on explore nos relations avec celles et ceux qui font la société de contribution et lorsque l’on constate quotidiennement la toxicité du capitalisme de surveillance.

Carte "Manifeste" Au gré de nos actions, rencontres, partages… Framasoft évolue. Notre vision de la société et de la place que nous souhaitons y prendre aussi. Depuis quelques mois, nous travaillons à définir nos valeurs et intentions afin d’élaborer un manifeste clair et sincère.

Le problème quand on change, c’est que tout le monde ne s’en rend pas forcément compte. Nous travaillons donc activement à produire un « manifeste de Framasoft », pour mieux expliquer qui nous sommes, nos valeurs… mais surtout notre rapport au monde et comment nous essayons de le changer (parce que le Libre et les Communs, pour nous, c’est politique !).

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L. A. Coalition

« L.A. Coalition – Libertés Associatives » est un collectif d’associations nationales qui s’est donné pour mission de proposer des stratégies de riposte contre les répressions subies par le secteur associatif.

Carte "L. A. Coalition" L. A. Coalition est un collectif constitué d'associations militant pour le progrès et la justice sociale. Il a pour objectif de promouvoir et défendre les Libertés Associatives. Framasoft aide et conseille le collectif sur ses outils et usages numériques.

Ce collectif illustre tout à fait notre vision de l’archipel : il rassemble des noms très variés, tels que Attac, La Quadrature du Net, Tous Migrants, le Réseau Sortir du Nucléaire, la Ligue des Droits de l’Homme… (Warning : évoquer de tels noms peut attirer les trolls dans les commentaires. Merci de ne pas les nourrir.)

Ce sont des associations qui travaillent sur des sujets parfois très complexes, faisant souvent l’objet de controverses dans la presse, dont nous ne maîtrisons pas le quart de la moitié des enjeux, et avec qui nous serions bien en peine d’être totalement d’accord sur tout. Pourtant, nous partageons ensemble ce besoin de libertés et ce constat du rétrécissement de la capacité d’action de la société civile.

C’est pour cela que Framasoft est membre fondateur de ce collectif, comme nous en parlions dans notre article blog de 2019. Nous participons à différents groupes de travail, et participons à différentes actions et réflexions, comme celles portées par « L’Observatoire des libertés associatives », qui après avoir publié un premier rapport « Une citoyenneté réprimée » en 2020, et organisé un colloque « Démocraties sous pression » publiera bientôt une enquête sur la répression des associations dites « séparatistes ». À cela s’ajoute un rôle d’accompagnement des membres de L.A. Coalition dans leurs usages numériques pour que leurs outils correspondent à leurs valeurs.

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Pytition

Pytition fait partie de ces projets qui ont tourné au ralenti, pour cause d’humain·es fatigué·es, de pandémie, et de vies avec lesquelles il faut jongler avant de concevoir, créer, et donc coder.

Carte "Pytitions" Logiciel qui permet de créer une plateforme de pétition en ligne, Pytition est développé par l’association Résistance à l’Agression Publicitaire. Framasoft soutient Pytition de multiples manières, dans l’objectif de voir naître une version grand public.

Pour autant, cet outil libre pour lancer des pétitions en ligne n’est pas au point mort. Développé par des membres de l’association Résistance à l’Agression Publicitaire, ce logiciel a bénéficié cette année d’un accompagnement en design que nous avons financé afin de concevoir un outil plus proche des besoins de personnes qui veulent se passer d’Avaaz ou de Change.org, ainsi que de nombreuses contributions en traductions, en code, etc.

En effet une petite communauté est en train de se créer autour du code de Pytition, qui a été régulièrement amélioré depuis fin 2019, lorsque nous annoncions que c’est cet outil qui remplacerait Framapétitions. Pytition nous prouve que la route est parfois plus longue, lorsque l’on prend soin des humains… et finalement, c’est probablement mieux ainsi !

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Contribateliers et confinateliers

Initiés par des membres de Framasoft il y a plus de deux ans, les Contribateliers ont bien grandi et ont même quitté le giron de notre association ! Alors bien entendu, une belle partie de nos membres continuent d’y participer, mais c’est tout simplement parce qu’on aime ça !

Carte "Contribateliers et confinateliers" Les contribateliers sont des ateliers où l’on vous invite à contribuer à des projets libres, même (et surtout) si vous ne savez pas coder. Notre association se mobilise pour que ces Contribateliers se développent partout en France, et même en ligne avec les Confinateliers !

En effet, ce collectif informel organise régulièrement, et dans de nombreuses communes de France, ces ateliers auto-gérés où l’on vous propose de contribuer au Libre et aux Communs, même (et surtout !) si vous ne savez pas coder.

Découverte et ressenti d’un logiciel libre, traductions et transcriptions, contributions à l’encyclopédie Wikipédia, au projet Common Voice de Mozilla, à l’univers fantastique de Khaganat ou aux cartes libres d’Open Street Map : les programmes des contribateliers sont aussi divers que les personnes qui décident de les animer. Depuis le premier confinement, il existe même une version en ligne : les Confinateliers.

Si le collectif est bien indépendant de Framasoft (ce serait triste que ces ateliers se limitent à notre association !), c’est avec fierté que nous lui fournissons hébergement, nom de domaine, et outils numériques… bref que nous contribuons aux contribateliers !

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CHATONS

Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (les CHATONS, quoi !) a été très actif, ces derniers mois ! Ainsi, durant le premier confinement, la Solidarité (le « S » de l’acronyme) a pris tout son sens. Un grand nombre de membres du collectif ont proposés leurs services, que nous avons pu mettre en commun lorsque la demande était gigantesque.

Carte "CHATONS" Ce Collectif rassemble des Hébergeurs Alternatifs qui, partout en France (voire au-delà), offrent des services en ligne auxquels on peut faire confiance. Framasoft anime ce collectif et accompagne sa croissance dans le but qu’il s’autonomise.

D’ailleurs, c’est ainsi qu’est né le site entraide.chatons.org qui, aujourd’hui encore, propose neuf services libres, sans création de compte et sans pistage, pour vous donner des outils numériques décentralisés sans avoir à y penser.

C’est sur le forum que l’on voit le mieux le dynamisme du collectif. D’ailleurs, si la nouvelle portée (les candidatures à rejoindre le collectif) est validée, la centaine de membres devrait être dépassée avant la fin de l’année.

C’est principalement en termes d’animation que Framasoft contribue à CHATONS : préparer les réunions audio mensuelles, organiser le Camp CHATONS de septembre 2021… Cependant, Framasoft ne reste qu’un membre parmi — bientôt — cent, et notre objectif reste l’autonomisation de ce collectif, qui devrait y travailler dans les prochains mois.

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Bénévalibre

Bénévalibre est un outil permettant aux associations de comptabiliser les heures données par leurs bénévoles, ce qui ensuite peut ouvrir droit à de la formation, etc. Nous l’exprimions dès le départ : nous sommes de plus en plus méfiant·es envers cette société qui veut tout comptabiliser, tout déclarer, tout enregistrer, même le temps donné librement.

Carte "Bénévalibre" Pour compter les heures de bénévolat dans une association loi de 1901 (et ouvrir des droits à la formation, etc.), hors de question d’utiliser un logiciel propriétaire ! Framasoft participe au collectif qui développe et améliore le logiciel libre Bénévalibre.

C’est justement pour cela qu’il fallait un logiciel libre : on ne va pas confier de telles collectes de données aux logiciels propriétaires de la Startup Nation, non plus ! C’est en tous cas ce qui nous a incités à rejoindre le comité de pilotage du projet aux côtés des ami·es de l’April (et leur groupe Libre Association), avec la Société Coopérative d’Intérêt Collectif CLISS XXI et le Crajep Bourgogne Franche Comté.

Depuis, Bénévalibre a bien grandi : le projet a été présenté dans de nombreux contextes, plus de 1 000 associations se sont créé un compte sur https://app.benevalibre.org/association, et nous avons co-financé (avec le Fond de Développement de la Vie Associative) de nouveaux développements que CLISS XXI est en train de mettre en œuvre.

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Annuaire médiation numérique

En 2019, nous avons demandé à La Dérivation de recenser les personnes, structures et organisations réalisant des accompagnements au numérique libre. Ainsi, nous avons pu publier leurs coordonnées dans un annuaire pour celles qui le désirent.

Carte " Annuaire médiation numérique" En 2020, Framasoft a publié un annuaire de l'accompagnement au numérique libre. Cet « instantané » recense de nombreux profils, depuis les bénévoles d'associations d'insertion au numérique jusqu'aux professionnel·les de la formation aux logiciels libre.

Cet annuaire a mis près d’un an à être réalisé. Alors en effet, c’était un travail nouveau de trouver comment rassembler, organiser et présenter ces informations. Mais il faut surtout dire que la pandémie est passée par là, qu’il était difficile pour chacun·e de tout faire, et que ce n’était pas pertinent de publier un annuaire d’accompagnateur·ices au moment où la France était confinée, ou sous couvre-feu.

Ce genre d’annuaire est forcément incomplet et obsolète à peine publié : les informations changent, les personnes évoluent, d’autres n’ont pas vu passer l’appel à s’y inscrire, etc. Dans l’idéal, c’est le genre de projet qu’il faudrait tenir à jour et étoffer chaque année. À Framasoft, nous n’avons pas les énergies d’assurer le maintien de ce projet.

Cependant, nous espérons que d’autres s’inspireront de ce travail, n’hésiteront pas à contacter la Dérivation et sauront prendre le relais. Car nous constatons régulièrement combien cet annuaire est utile : les demandes d’accompagnement au numérique libre sont toujours aussi nombreuses, et cet outil a été très téléchargé et partagé… or il est libre : n’hésitez donc pas à vous en emparer !

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Soutiens divers

Parmi les bulles de filtres numériques et sociales où Framasoft évolue, notre association a la privilège d’avoir acquis une petite réputation et une certaine visibilité (mais restons modestes, tout est relatif, hein !). C’est donc tout naturellement que nous essayons de soutenir et de contribuer à des initiatives que nous croisons dans notre archipel : pour nous, les ressources ne se cumulent pas, elles se partagent.

Carte "Soutiens divers" Framasoft met régulièrement son expertise et ses moyens à disposition d’autres initiatives et collectifs. On peut citer, par exemple, Exodus Privacy, Faire École Ensemble, InterHOP, Datagueule, Contribulle, Thunderbird, Entrée Libre, la Bataille du Libre…

Ainsi, nous partageons du temps et de l’expérience avec les ami·es d’Exodus Privacy ou Réseau Infoclimat. Nous relayons et soutenons des collectifs comme Faire École Ensemble ou InterHOP. Nous offrons de hébergement et parfois de l’administration d’outils numériques aux journalistes de DataGueule comme au collectif de Contribulle, l’outil pour trouver où contribuer.

Il nous arrive aussi de faire des dons, comme par exemple à l’équipe de développement de Thunderbird ou à l’événement Entrée Libre. Enfin, nous essayons aussi de mettre en valeur des initiatives culturelles qui libèrent les esprits, par exemple en animant des ciné-débats autour du documentaire La Bataille du Libre, ou autour de certains livres publiés chez C&F éditions qui touchent à des sujets dont nous sommes proches.

Cette petite liste ne pourra jamais être complète, car elle ne cesse d’évoluer, parce que les relations évoluent. Cependant, nous allons essayer de présenter la diversité de nos partenariats sur cette page, en cours de construction, même si elle ne peut être qu’un instantané dont le cadre est trop serré ;).

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Découvrez tout ce qu’est Frama !

Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.

Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !

En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.

Frama, c'est pas que Framadate ! Ce sont des contributions régulières au sein d'un archipel de partenaires aussi divers que mobilisés. Nos actions sont financées par vos dons, alors découvrez l'ensemble du travail de Framasoft sur Soutenir Framasoft.
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Pour aller plus loin




Frama, c’est aussi des outils pour s’émanciper

Des guides, des cartes à jouer, de la documentation et même un MOOC… La médiation au numérique éthique peut passer par de nombreux outils ! Nous réalisons certains d’entre eux et y contribuons, en espérant qu’ils vous servent.

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

Nous avons eu la chance, à Framasoft, de pouvoir prendre le temps d’apprendre les mécanismes du Web, de documenter le système du capitalisme de surveillance dont les GAFAM sont un des symptômes, et d’expérimenter d’autres manières d’utiliser le numérique dans nos vies.

Partager cette compréhension, ce savoir et cette expérience est important car cela peut aider d’autres personnes à s’émanciper dans leurs usages numériques. Pourtant, transmettre tout cela est une chose complexe. Tout le monde n’a pas les mêmes attentes, les mêmes appétits, les mêmes façons de recevoir ce que nous avons à partager. Voilà pourquoi nous contribuons à et réalisons divers outils de médiation, qui correspondent à divers publics.

jeu de cartes Framasoft "des outils pour s'émanciper"

MOOC CHATONS

C’est quand même bien dommage de sortir un MOOC un mois avant le premier confinement d’une pandémie qui allait nous submerger ! Pourtant ce cours en ligne massivement ouvert se parcourt en autonomie, sans accompagnement de notre part. Il a déjà séduit 1 050 apprenant⋅es.

Carte "MOOC CHATONS" Ce cours en ligne et en autonomie est ouvert à qui veut cheminer vers une émancipation numérique mutualisée. Le 1er module « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle » compile notre savoir sur l’internet, l’hégémonie toxique des GAFAM et des pistes pour en sortir.

Il faut dire que le premier parcours de ce MOOC, « Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? », est un condensé de ce que nous avons appris ces dernières années. Riche de nombreuses vidéos, ressources et références, il peut s’adresser à toute personne, sans connaissance technique particulière.

Ce MOOC permet vraiment de comprendre le fonctionnement d’Internet et du Web, d’appréhender la montée en puissance des GAFAM, géants du web, jusqu’à l’avènement du capitalisme de surveillance, pour mieux cerner enfin en quoi le libre, la décentralisation et les communs sont des pistes fiables pour reprendre le contrôle du numérique dans nos vies.

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[RÉSOLU]

Comment accompagner les organisations de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) qui souhaitent être fidèles à leurs valeurs dans leurs pratiques numériques ? Notre réponse passe forcément par le Libre, la décentralisation et donc l’adoption sereine et réfléchie d’outils pensés avec une forte éthique.

Carte "[RÉSOLU]" [RÉSOLU] est un guide composé de fiches pratiques pour aider les structures de l’économie sociale et solidaire à adopter des solutions numériques libres et éthiques. Co-construit avec le mouvement des CÉMÉA, ce guide peut être modifié, amélioré et distribué librement.

Co-conçu avec le Chaton Picasoft et la Mission Libre-Éducation Nouvelle des CEMÉA, [RÉSOLU] présente des [R]éseaux [É]thiques et [S]olutions [O]uvertes pour [L]ibérer vos [U]sages dans un guide à l’intention des acteurs et actrices de l’ESS. Il se compose d’un ensemble de fiches théoriques et pratiques, classées selon trois types d’actions collectives : collaborer, communiquer et organiser.

L’avantage de ce guide (déjà traduit en italien !), c’est que ses contenus eux aussi sont libres. Imaginez, il a servi à votre association, votre coopérative, mais il vous manquait une information, un outil essentiel que vous avez trouvé par ailleurs : vous pouvez ajouter cette trouvaille à ce guide et la partager avec les prochaines personnes qui le consulteront. Que vous utilisez le site web, le document pdf ou la version papier, vous aussi, soyez [RÉSOLU] !

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Métacartes « Numérique Éthique »

Nous vous en parlions il y a plus d’un an dans les Carnets de Contributopia… et après plus d’un an de travail (avec des parenthèses dues à une certaine pandémie, bien entendu), ça y est, les Métacartes Numérique Éthique sont enfin disponibles.

Carte "Métacartes" Les métacartes sont des jeux de cartes (physiques) où chaque carte est augmentée par des ressources (numériques). Framasoft a contribué à la production du jeu « Numérique Éthique » qui facilite la médiation vers des pratiques numériques plus saines et sereines.

Le concept des Métacartes, c’est d’augmenter la réalité d’un jeu de cartes papier (avec titre, illustration, symboles, texte court). Car chaque carte dispose aussi d’un QR code et d’un lien qui mène vers une page web où on détaille ce qu’illustre la carte. Voilà un outil concret, agréable, convivial pour partager savoirs, questionnements, expériences !

Mélanie et Lilian ont réalisé un jeu nommé « Numérique Éthique », qui aidera grandement les médiateurs, formatrices et bénévoles du monde du Libre. Ce jeu est composé de trois familles de cartes :

  • Les #critères permettent de questionner les attentes en éthique et le niveau de confiance que l’on a dans un outil numérique.
  • Les #usages permettent de découvrir les possibles que le numérique nous offre en termes de collaboration, d’échanges et d’émancipation.
  • Et les cartes MÉTHODES vous permettront de faire le point sur vos usages, découvrir des alternatives et passer à l’action.

Vous pouvez désormais vous procurer ce jeu directement sur le site des Métacartes.

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Documentations

C’est un trait d’humour amer assez révélateur, prononcé par les personnes qui, chez nous, conçoivent et rédigent la documentation :

#LesGens ne lisent pas la doc.

Carte "Documentation" De la documentation générale des services que nous hébergeons aux documentations spécifiques des logiciels que nous développons (PeerTube, Mobilizon, Yakforms)… Chaque année, Framasoft rédige, maintient et met à jour de nombreuses lignes… de texte !

Pourtant, si vous saviez les ressources que l’on met à votre disposition ! Chez Framasoft, nous maintenons :

  • Une Foire aux Questions sur tout ce que nous proposons et nous sommes, conçue à partir des questions que vous nous posez le plus souvent ;
  • La documentation générale de nos services, avec des guides pratiques, des exemples simples à comprendre, et des captures d’écrans à foison pour vous aider à mieux utiliser les Frama-services ;
  • La documentation de PeerTube, très riche en ce qui concerne l’administration d’une instance, mais dans laquelle on veut encore améliorer la partie utilisation ;
  • La documentation de Mobilizon, pour mieux comprendre comment installer, administrer ou utiliser cette alternative aux événements, pages et groupes Facebook ;
  • La documentation de Yakforms, le logiciel qui propulse le service de formulaires libres Framaforms, parce que nous espérons que la communauté va s’emparer du code et que des organisations vont l’installer sur leurs serveurs.

Loin de nous l’idée de rejeter les demandes d’aide et de support d’un méprisant « RTFM » (« Read The Fucking Manual », une expression bien peu glorieuse, quand on sait qu’elle se traduit par « lis le foutu mode d’emploi ! »). Cependant, nous avons l’impression de travailler à rédiger et tenir à jour un véritable trésor de connaissances, d’astuces… À vous de voir comment ce trésor peut vous enrichir.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Découvrez tout ce qu’est Frama !

Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.

Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !

En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.

Frama, c'est pas que Framagenda ! C'est aussi des outils de médiation qui facilitent l'adoption de pratiques numériques saines et sereines. Nos actions sont financées par vos dons, alors découvrez l'ensemble du travail de Framasoft sur Soutenir Framasoft
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Pour aller plus loin




Les 20 ans du domaine « Framasoft.net »

Il est forcément complexe d’évaluer la date anniversaire d’un projet aussi divers que Framasoft. Doit-on retenir la date où le projet a été pensé ? Celle d’une première réunion ? Celle de la première communication publique ?

Comme il nous semblait difficile de choisir, nous avons décidé de ne pas nous limiter, et de fêter plusieurs événements, comme autant d’occasions de célébrer les expériences et les événements qui ont jalonné l’histoire de l’association.

Aujourd’hui, nous fêtons un de ces événements marquants : le dépôt du nom de domaine « Framasoft.net » chez nos partenaires et amis de toujours, Gandi. C’était le 9 novembre 2001. Il y a tout juste 20 ans.

Ce « .net » a précédé l’usage du « .org » déposé – toujours chez Gandi – deux ans plus tard.

Cet épisode de notre histoire est l’occasion de donner la parole à différentes personnes, témoins des évolutions d’un projet toujours très actif.

WHOIS du domaine Framasoft.net, réservé chez Gandi le 09 novembre 2001.
WHOIS du domaine Framasoft.net, réservé chez Gandi le 09 novembre 2001.

C’est l’histoire d’un nom de domaine

Alexis Kauffmann est la personne à l’origine de Framasoft (en 2001), et l’un des cofondateurs de l’association (fin 2003, début 2004) avec Paul Lunetta et Georges Silva. Après avoir été président de l’association de 2004 à 2011, il fut salarié de Framasoft de septembre 2012 à septembre 2014.

Alexis a arrêté de contribuer à Framasoft en 2014, avant le lancement de la campagne « Dégooglisons Internet ». Mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre ses actions en faveur de la promotion du logiciel libre et des communs.

Cet article est donc l’occasion de lui donner la parole.

Bonjour Alexis ! Ta dernière participation à Framasoft, et au Framablog, remonte à il y a maintenant plus de 7 ans. Nous imaginons que cela doit te procurer une certaine émotion, et sans doute même plusieurs. Souhaites-tu les partager ?

Alexis : La peinture a été refaite mais il me semble quand même reconnaitre les lieux.

Framasoft c’est une partie de ma vie et j’en aurai passé du temps dessus avec vous (sûrement trop d’ailleurs). Aujourd’hui est une date anniversaire symbolique qui me fait regarder subrepticement dans le rétroviseur mais ce que je souhaite surtout partager c’est mon admiration et ma reconnaissance pour ce qu’est devenu Framasoft depuis que j’ai passé la main. Le chemin tracé par le collectif des CHATONS en est un exemple emblématique, source de liens et signe d’espoir ce dont on a fortement besoin actuellement. Et plus généralement, il y a cette évolution qui fait sens : un autre ordi est possible, un autre internet est possible, un autre monde est possible.

Et dire que j’ai été à l’origine de tout ça. J’en éprouve une certaine ivresse rien que d’y penser 😉

Capture écran de la page d'accueil de Framasoft.net en 2001, telle que présentée sur <a href="http://web.archive.org/web/20011116105007/http://www.framasoft.net/" target="_blank" rel="noopener">archive.org</a>
Capture écran de la page d’accueil de Framasoft.net en novembre 2001, telle que présentée sur archive.org

 

Revenons au dépôt du nom de domaine framasoft.net. Te souviens-tu de l’état d’esprit dans lequel tu étais à ce moment là ? Tu as cliqué sur le bouton « Réserver » sans trop y penser entre deux cafés serrés, ou étais-tu conscient d’être en train d’impulser une aventure qui durerait plusieurs décennies ?

Alexis : C’est surtout qu’il s’en est fallu de peu que Framasoft n’existât pas.

Jeune prof de maths, je travaillais en étroite collaboration avec ma collègue de français Caroline d’Atabekian dans un collège de Seine-Saint-Denis. C’était notre premier poste à tous les deux et ça n’était pas forcément l’endroit le plus facile pour débuter. Il y avait une salle informatique flambant neuve au fond du couloir. Alors nous sommes partis en exploration numérique pédagogique…
Et à chaque fois qu’un logiciel nous semblait utile, je le notais pour ne pas l’oublier sur une discrète page web du site de notre établissement scolaire consacré à notre projet interdisciplinaire « Framanet » (pour FRAnçais et MAthématiques en IntraNET). Et puisqu’il fallait bien lui donner un titre, je l’ai appelée « Framasoft ». Voilà, c’est tout, ça a débuté comme ça comme dirait l’autre.
La page devenant de plus en plus longue, Caroline a commencé à me suggérer, en y revenant à intervalle régulier, que ça méritait peut-être d’en faire un site dédié et que cette distinction libre/pas libre était assez convaincante, a fortiori dans le secteur éducatif.
Un site à part entière ? J’étais dubitatif et en plein syndrome de l’imposteur à vouloir parler du libre sans jamais avoir écrit une seule ligne de code, et à en parler depuis Windows et non GNU/Linux qui plus est !

L’histoire retiendra que plusieurs mois plus tard j’ai fini par céder, le 9 novembre 2001 nous dit le whois de Gandi. Avec le recul, l’initiative n’a pas été si mal accueillie et l’intuition de départ était plutôt bonne : le logiciel libre est plus important que la communauté de celles et ceux qui le créent.

Dans ces années Framasoft de 2001 à 2014, quels ont été les événements les plus marquants dont tu souhaiterais partager le souvenir ?

Alexis : Je suis d’accord avec toi sur la difficulté à dater précisément les débuts de Framasoft.
En amont de la naissance de framasoft.net, il y a eu la lecture, décisive pour moi, de cet article de Jean-Claude Guédon adressé à sa ministre de l’éducation québécoise. Et en aval, je crois que la création du forum a aussi été fondamentale, puisque c’est là que le projet a commencé à prendre son envol collectif. Un total de 268 687 messages mine de rien, à l’époque on s’ennuyait ferme sans les réseaux sociaux. Il y en avait de l’énergie, portée par ces valeurs du libre qui nous réunissaient. De ces nombreux échanges ont émergé de beaux projets collaboratifs mais surtout de belles rencontres. C’est avant tout cela que je retiens.

Parmi ces messages, il y eut un dialogue live en 2006 entre deux députés et les membres du forum autour de la loi DADVSI. On nous avait laissé jouer relativement tranquilles avec notre Internet jusque-là mais le politique avait décidé qu’il était temps de siffler la fin de la récréation, sans forcément tout bien comprendre puisqu’on envisageait par exemple la coupure d’accès au réseau si l’on avait le malheur de confondre partage et piratage. Je me souviens qu’on leur disait que l’offre était rare, dispersée et que s’acquitter d’une sorte de licence globale pour accéder à la culture pouvait être une bonne idée. Aujourd’hui on écoute sa musique sur Spotify et on regarde ses films sur Netflix…

Capture écran de la page d’accueil de Framasoft.net en novembre 2009, telle que présentée sur archive.org

 

Nous ne sommes pas sans savoir que tu as mis entre parenthèses ta carrière de professeur de mathématiques pour occuper un nouveau poste. Souhaites-tu nous en dire plus sur tes missions et tes ambitions quant à celui-ci ?

Alexis : On a organisé l’année dernière des États généraux du numérique pour l’éducation à l’issue desquels de nombreuses personnes ont émis le souhait de donner une plus large place au libre et aux communs. Non pas le libre pour le libre mais pour ce qu’il est susceptible d’apporter à l’éducation en général et aux élèves en particulier.

On a pensé que je pouvais y participer. Et me voici au ministère depuis la rentrée en tant que chef de projet logiciels et ressources éducatives libres et mixité dans les filières du numérique. Ce poste est déjà une belle avancée en soi mais on va essayer de ne pas s’en contenter 😉

Merci Alexis !

C’est l’histoire d’une évolution du numérique

Donnons maintenant la parole à Pouhiou et Pierre-Yves, codirecteurs de Framasoft.

Pierre-Yves Gosset (« pyg »), membre de l’association depuis 2005, en fut le délégué général puis directeur pendant 12 ans (2008 à 2020). Pouhiou, lui, est membre de Framasoft depuis 2011, puis fut embauché en tant que responsable de la communication de 2015 à 2020. Ils forment aujourd’hui un tandem de choc à la codirection de l’association.

Capture écran de la page d'accueil de la campagne « Dégooglisons Internet », en 2015, telle que présentée sur <a href="https://web.archive.org/web/20160314061810/http://degooglisons-internet.org/" target="_blank" rel="noopener">archive.org</a>
Capture écran de la page d’accueil de la campagne « Dégooglisons Internet » en 2015, telle que présentée sur archive.org

 

Pouvez-vous nous parler de la campagne « Dégooglisons Internet » et de son impact pour l’association ?

Pierre-Yves : Cette campagne initiée en 2014 a clairement été le virage le plus marquant pris par l’association.

D’abord parce qu’elle a été un succès vis-à-vis de ses objectifs : elle a participé activement à la sensibilisation de la toxicité des GAFAM (via nos conférences, nos interviews, nos analyses, etc) ; elle a démontré que le logiciel libre était une alternative réelle, concrète, disponible aux services des géants du web, et elle nous a permis d’amorcer la constitution du collectif CHATONS.

Ensuite parce qu’elle a accompagné un certain virage politique : nous restons convaincus qu’il ne peut y avoir de société libre sans logiciel libre. Mais la question de la licence logicielle n’a que peu de sens dans un monde où les enjeux sociaux, politiques, économiques, techniques du numérique restent incompris. Ce fut l’occasion pour nous d’affirmer notre volonté d’accompagner, par l’éducation populaire, les acteurs et actrices du changement vers une plus grande autonomie sur ces questions.

Enfin, la visibilité de cette campagne nous a permis (grâce à vos dons !) de construire une équipe salariée solide et efficace, capable d’accueillir plusieurs millions de visiteur⋅euses par an.

La campagne « Contributopia » a pris le relai de « Dégooglisons Internet » à partir de fin 2017. Pourquoi n’avoir pas « tout simplement » poursuivi l’expérience « Dégooglisons » ? Formulé autrement : qu’attendiez-vous de « Contributopia » ?

Pouhiou : Le succès (relatif, hein) de « Dégooglisons Internet » a été aussi intense et riche d’enseignements sur nos limites, nos impensés, nos imprécisions. Dit moins poliment, ça nous a mis le nez dans notre caca !

D’une part, il était urgent de ralentir. En trois ans, nous avons ouvert trente services. Je me souviens de pyg raillant son embonpoint « Ben oui : 30 services, 30 kilos ! ». La vanne est drôle, mais pour les avoir pris aussi, ces kilos de stress et d’excitation, c’est quand même hyper violent que cela marque ainsi des corps ! Il nous fallait se sortir de cette vision guerrière, de (re-)conquête, de se battre sur le terrain de Google & co.

C’est une des leçons importantes qu’on a appliquées à Contributopia. Non seulement on ne peut pas s’adresser à tout le monde, mais on ne le veut même pas ! Ouvrir des services pour « les gens », ça ne marche pas, parce que #LesGens n’existe pas.

À force d’expliquer la toxicité des géants du web de mille manières différentes, nous avons réalisé que le problème ce n’est pas le logiciel propriétaire, ni la propriété intellectuelle, ni les GAFAM, ni l’Ubérisation. Le problème est systémique, et le système qui engendre ces acteurs et que ces entreprises perpétuent dans nos sociétés s’appelle le Capitalisme de Surveillance.

Car ces entreprises ont un idéal : celui d’un monde où tous les comportements sont captés, et où les consommations sont prédictibles, influençables et pléthoriques. Face à cela, quel est notre monde idéal à nous, qui le partage, et comment on se rencontre pour bidouiller tout ça ?

C’est pour cela que nous avons eu l’envie d’explorer nos utopies. Avec une conviction, une leçon que nous avons tirée des rencontres autour de Dégooglisons, c’est que d’autres partagent nos valeurs, et que ces personnes font partie des milieux associatifs, éducatifs, militants… Bref, des personnes de la « société de contribution » qui partagent les valeurs du Libre mais dans des domaines parfois pas du tout liés au numérique.

Aller à la rencontre de personnes hors de notre sphère libriste, c’est un exercice d’humilité. On n’y va pas pour enseigner, en imposant son savoir de manière verticale. Mais plus pour partager, échanger, et accepter de se voir changer en retour.

De même, nous avons essayé de travailler le logiciel libre autrement. Par exemple en sortant des sentiers battus par Google, et en concevant un PeerTube qui permet de diffuser de la vidéo sans capter les attentions, sans les monétiser, sans chercher à imposer du contenu à coups d’algorithmes.

Nous avons aussi travaillé avec des designers et graphistes dès la conception de Mobilizon. Cela nous a permis de façonner cette alternative aux événements, pages et groupes Facebook directement selon les besoins des groupes militants qui n’avaient pas d’autres endroits pour organiser leurs marches pour le climat ou permanences associatives.

Bref, Contributopia, c’était notre manière à nous de dire que si on se lance dans un Dégooglisons², le retour de la vengeance à la puissance du carré, on va droit dans le mur de la startup nation. Alors, même si on ne sait pas exactement où on va, allons explorer des utopies qui nous permettent de voir comment on peut concrétiser nos valeurs dans des outils numériques.

Quels bilans tirez-vous de cette période ?

Pyghiou : Nous avons beaucoup appris. Sur nous-mêmes, en tant que personnes et en tant que collectif associatif. Mais aussi sur le monde qui nous entoure et les règles qui le régissent, et dont beaucoup ne nous conviennent pas ou plus.

Nous avons aussi pu explorer ce qui constitue aujourd’hui un certain nombre de caractéristiques de Framasoft : la transparence, le désir de « prendre soin des humain⋅es», la dimension d’expérimentation et de prototypage de nos actions, l’acceptation des échecs qui en découlent, un certain « refus de parvenir », la volonté d’archipéliser nos relations et de travailler notre propre compostabilité.

Les routes furent multiples, certaines furent longues, mais nous avons su rester libres.

Merci à vous deux !

Page d’accueil de la campagne « Contributopia », en 2017.

C’est une histoire qu’il nous reste encore à écrire

Pour envisager l’exercice (difficile) de la projection à 10 ans, nous avons sollicité l’avis des membres de l’association. Hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes, ces personnes partagent un intérêt pour le collectif, les communs, les expérimentations sociales et techniques, le « faire » et le « prendre soin ». Leurs espoirs et leurs convictions militantes portent chaque projet, chaque acte posé par Framasoft.

Bonjour, membres de Framasoft ! L’exercice de l’auto-interview en mode « boule de cristal » n’est pas simple, mais pour celles et ceux qui souhaiteraient s’exprimer sur le sujet : comment imaginez-vous l’avenir de Framasoft pour les 10 prochaines années ?

  • kinou : le nouveau projet est la framamaison où des amis viennent pour parler, manger et se retrouver. Une île loin de la fureur extérieure, mais pas déconnectée. Juste un endroit où reprendre des forces pour essayer de construire ensemble.
  • Marien : Framasoft n’est plus, vive Framasoft ! L’association s’est mise d’accord : nous venons de voter sa dissolution. Rassurez-vous, tout va bien : le vote a été unanime — une fois de plus ! Elle sera bientôt remplacée par une myriade d’autres structures, avec des idées et des projets toujours plus utopiques et farfelus. Tout ce petit monde bénéficiera des connaissances et des ressources que Framasoft aura pris le soin de rédiger et de partager au fil des années : la nouvelle mode est de faire du Frama dans son garage ! C’est quoi « faire du Frama » ? Tout simplement penser un monde plus social, plus solidaire et émancipateur, tout en agissant concrètement pour le voir advenir… sans trop se prendre au sérieux, évidemment. Finalement, ce qu’il reste de Framasoft, c’est un groupe de potes ; et c’est franchement pas mal, non ?
  • Goofy : Novembre 2031. Framas0ft est depuis 5 ans dans la clandestinité et diffuse des samizdats électroniques sur le libRezo pour maintenir la flamme de la rébellion techno-luddiste. Dans son dernier communiqué passé en boucle 3D sur les PolComm du Triumvirat grâce à un hack illégal, Framas0ft annonce avoir repris le contrôle de la ZEL (Zone Électronique Libre) de Lyon4, rendue silencieuse pendant plusieurs mois après la « neutralisation » policière de sa co-direction. Grâce à l’alliance avec l’Anarchipel se construit, je cite, « une zone étendue de libération qui ambitionne de faire échec à la tyrannie numérocratique »
  • stph : Framasoft a initié le réseau d’universités populaires UPLOAD. Ce sont des lieux bricolés un peu partout. Des granges, des garages, des sous-sols, quelques bâtiments prêtés par des communes ou des boîtes privées. On y apporte et y trouve un peu de tout, mais globalement ça tourne autour de savoir-faire simples et accessibles qui permettent de comprendre comment les machines, les humains et les réseaux qu’ils forment fonctionnent. Un peu de philo, un peu de tech, et du jardinage et du bricolage. C’est pas grand-chose, mais tout de même, c’est quelques milliers de personnes par an qui partagent une autre vision de ce qu’on peut faire quand on est grand.
  • Cyrille :
    • Vision négative : Framasoft, comme toutes les structures d’éducation populaire, est devenue hors-la-loi depuis l’élection du nouveau président qui veut contrôler strictement l’éducation. MJC et autres structures associatives ont été dissoutes. Tous les membres de Frama ont été fichés. Pouhiou tricote des pulls pour Pyg qui est emprisonné. Nos techs essaient de hacker le système de sécurité pour le faire sortir de là. L’asso continue la lutte illégalement.
    • Vision positive : Le combat est gagné. Avec les différents chatons et autres structures d’éducation populaire, nous avons réussi à essaimer suffisamment. La très grande majorité des associations ont repris le contrôle de leurs données et les GAFAM n’ont plus le droit de leur proposer leurs produits. Framasoft n’a plus de raison d’être et les membres votent avec joie la fin de cette belle aventure.

Merci à toustes pour votre participation et ce récit à plusieurs voix !

On se donne rendez-vous dans 10 ans (Place des AMAP numériques ?) pour fêter une nouvelle décennie ? À moins que nous n’ayons tellement bien travaillé notre « compostabilité » que finalement, notre présence ne soit devenue superflue ? 😉

Quoi qu’il en soit, merci aussi à toustes les anonymes, celles et ceux qui ont contribué, par leurs codes, leurs écrits, leurs encouragements, leurs dons (on vous a dit que Framasoft ne vivait que grâce à vos dons ? Ça tombe bien, on est en campagne !). C’est grâce à vous que nous pouvons continuer, ensemble, à écrire de nouvelles pages, et de nouveaux chapitres !




Frama, c’est aussi des personnes au service des services

Installer 16 services en ligne sur des serveurs, c’est une chose. Assurer leur sécurité, leurs mises à jour, leur sauvegarde, en est une autre. Si on ajoute à cela un travail sur l’accueil, les réponses aux questions de chacun·e et l’accompagnement vers d’autres hébergeurs de confiance… Alors cela représente un effort quotidien de multiples personnes.

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

Héberger un service en ligne, ce n’est pas juste appuyer sur un bouton. C’est plusieurs personnes qui appuient sur de nombreux boutons, toute la journée. Car si on veut proposer des services en lesquels vous pouvez avoir confiance, il faut forcément mettre des humain·es derrière les machines.

jeu de cartes Framasoft "des personnes au service des services"

Accueil des services

Nous entreprenons actuellement une campagne de mise à jour des pages d’accueil des services que nous proposons. La page d’accueil, c’est LA page de référence qui doit vous donner les bons accès et les explications que vous recherchez au premier coup d’œil.

Carte "Accueil des services" Nous sommes en train de ré-imaginer chaque page d'accueil des services en ligne que nous proposons. Synthétique, cette page doit donner une image claire et un accès direct au service, tout en informant de ce qu'il fait, ses limites, ses conditions, sa raison d'être…

Pour cette nouvelle version, nous avons conçu une page d’accueil qui vous permet une découverte progressive du service, au fur et à mesure de votre défilement sur la page. Le premier bandeau vous accueille avec le nom, la description, et une magnifique illustration du service… mais surtout avec de gros boutons pour l’utiliser directement. Puis des onglets vous exposent ses fonctionnalités principales, avant que l’on précise les limitations et les règles qui régissent son utilisation.

Ensuite la page d’accueil détaille comment et pourquoi nous hébergeons ce service. C’est avant tout un acte politique qui nous motive à poursuivre ce travail, et nos intentions n’étaient souvent pas bien comprises ni même connues des bénéficiaires de nos services. Désormais, nos motivations sont clairement affichées.

Ces pages d’accueil se concluent par une présentation de Framasoft et notre formulaire de don, car c’est bel et bien grâce aux dons des personnes qui soutiennent Framasoft que ces services sont utilisés gratuitement par plus d’un million de personnes chaque mois. L’objectif n’est ni de culpabiliser ni de pousser au don, mais bien de montrer concrètement que le « gratuit » est toujours financé, d’une manière ou d’une autre.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Infrastructure

On vous le confirme : le cloud, c’est loin d’être vaporeux ! Il s’agit d’ordinateurs très concrets, toujours allumés et toujours connectés (des serveurs), qu’il faut bichonner constamment.

Carte "Infrastructure technique" Notre équipe technique assure une maintenance minutieuse des serveurs composant notre infrastructure. Mises à jour, sauvegardes sur différents sites, renouvellement du matériel vieillissant, lutte contre le spam… Maintenir les services, c'est un travail constant.

Parce que Framasoft, c’est 43 serveurs physiques et 4 serveurs de stockage, avec des sauvegardes réparties sur 2 sites géographiques, pour éviter que les données ne soient perdues en cas d’un problème physique (incendie, inondation, séisme, etc.).

Sur 11 de ces serveurs sont installées 48 machines virtuelles, alors que les 32 autres serveurs sont utilisés directement. Virtuelles ou physiques, cela fait donc 91 machines, chacune avec son système d’exploitation, qu’il faut tenir à jour, mettre à niveau, etc.

Ces serveurs abritent les logiciels qui font tourner les services (et vous envoient vos emails de notification, etc.). Ces logiciels sont monitorés (on surveille si l’activité est normale, pour savoir quand ça rame ou quand ça surchauffe, par exemple), régulièrement mis à jour, et migrés sur une autre machine lorsqu’il y en a besoin.

Derrière ces logiciels, ces machines virtuelles, ces serveurs et cette infrastructure, il y a une petite équipe de 3 personnes (dont une à temps plein) qui se relaient et se décarcassent pour que tout fonctionne au mieux. Car si l’informatique a facilité l’automatisation, l’humain reste indispensable pour servir les serveurs.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Support

S’il y a bien un travail dont on n’imagine pas l’ampleur avant d’ouvrir un service en ligne au grand public, c’est le nombre de demandes d’aide auxquelles il faut répondre. Enfin, quand nous disons qu’ « il faut », c’est plutôt un choix : notez que les géants du Web font tout pour être injoignables et ne pas répondre à vos demandes (sauf si vous payez cher un service de support).

Carte "Support" Chaque mois, Framasoft reçoit et traite près de 400 demandes. Du « j'ai perdu mon pad » à la demande d'atelier, du besoin d'aide sur Framaforms à l'interview radio, nous faisons de notre mieux pour vous répondre et vous autonomiser dans vos usages de nos outils.

Or nous avons les ressources d’une petite association pour affronter des problèmes de géants. Avec un million de personnes qui utilisent nos services chaque mois, et 37 membres dans notre association (dont un salarié à plein temps sur les réponses à vos demandes), l’astuce est de trouver comment vous autonomiser au maximum.

Depuis près d’un an, nous avons remodelé notre seule et unique page de contact (vraiment, si vous voulez une réponse fiable par la personne concernée, ne nous interpellez pas sur les médias sociaux, mais bien sur contact.framasoft.org !).

Cette page a été conçue pour vous rendre indépendant·e :

  • avec un accès direct aux réponses les plus courantes sur le sujet qui vous concerne (dans 90 % des cas, votre réponse se trouve déjà là) ;
  • avec un lien vers le forum d’entraide où toute une communauté est présente pour vous répondre ;
  • avec le formulaire de contact si votre demande ne peut pas être publique (données personnelles, invitation, etc.).

Grâce à ces outils d’autonomisation, nous sommes passé·es de 450 à 200 demandes à traiter par mois (sans compter les spams, sinon il faut doubler). Cela permet de ne pas perdre d’énergies à vous copier-coller les réponses de notre Foire aux Questions, pour mieux se consacrer aux échanges, éclaircissements, investigations, tests, etc. qui permettent de répondre à vos besoins parfois très spécifiques.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Alternatives à Framasoft

Dès le lancement de la campagne Dégooglisons Internet, nous savions que Framasoft ne pourrait pas répondre à elle seule à tous les besoins qui existent pour s’émanciper dans ses usages numériques. C’est pourquoi, sur le site degooglisons-internet.org, il y a une page qui recense des alternatives dans et hors Framasoft : des alternatives à Google Chrome, à BlablaCar ou à Gmail par exemple.

Carte "Alternatives à Framasoft" Framasoft a voulu profiter de la fermeture de certains de ses services pour vous présenter une page qui vous aiguille vers les mêmes services, maintenus par d'autres. Ces hébergeurs de confiance nous aident ainsi à favoriser la décentralisation des usages numériques.

On parle souvent du travail que c’est de construire un projet, par exemple lorsqu’on ouvre un nouveau service. Mais déconstruire demande aussi un effort non négligeable, surtout lorsqu’on essaie de le faire proprement. Ainsi, pour chaque service que nous avons fermé, nous avons créé une page permettant de recenser des alternatives, souvent le même outil, proposé par des hébergeurs de confiance.

Lister, recenser et mettre en valeur des alternatives, c’est un travail régulier, car il faut se tenir à jour, répondre à ceux qui signalent leur nouvelle alternative, voir si celles qui sont présentées sont toujours pertinentes.

C’est cependant un effort logique : si l’on veut promouvoir la décentralisation, si l’on ne veut pas que tout le monde aille chez le même hébergeur et crée un nouveau géant du Web, alors il faut présenter la diversité des propositions.

C’est d’ailleurs en cela que le site entraide.chatons.org, qui avait été ouvert en urgence pour répondre aux besoins nés de la pandémie, reste une ressource très utile : 9 services en ligne, 0 compte à créer, le choix d’hébergeurs qui tourne automatiquement, pour décentraliser sans y penser.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Découvrez tout ce qu’est Frama !

Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.

Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !

En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.

Frama, c'est pas que Framapad ! Cependant, la quinzaine de services en ligne proposés par Framasoft reste l'action la plus populaire de l’association. Nos actions sont financées par vos dons, alors découvrez l'ensemble du travail de Framasoft sur Soutenir Framasoft
Cliquez pour découvrir toutes les cartes et soutenir Framasoft

Pour aller plus loin