Docteur Word et Mister Doc font de la résistance à l’Éducation nationale

Les inspecteurs de l’Éducation nationale représentent l’autorité pédagogique des enseignants. Ils sont écoutés et respectés. Ce sont un peu « les professeurs des professeurs ».

En cette nouvelle rentrée scolaire, les enseignants d’une académie sont sollicités par leurs inspecteurs pour fournir un travail en vue de préparer au mieux un changement de programme dans leur discipline. C’est une procédure tout à fait classique de consultation de la base.

Ce qui l’est peut-être moins, c’est la recommandation technique ci-dessous :

Afin de faciliter la gestion des très nombreuses productions attendues, il est impératif de n’utiliser que la fiche-réponse (un fichier au format Word à compléter) pour envoyer vos productions. Vos fichiers (un par situation d’évaluation produite) doivent être lisibles avec une installation standard de Word et aucun autre fichier ne doit être joint à votre envoi.

Vos fichiers doivent être nommés de la façon suivante (en remplaçant XXX par le numéro de votre établissement) : XXX-1.doc, XXX-2.doc, etc.

Nous vous serions reconnaissants de respecter scrupuleusement ces consignes afin d’éviter un travail important et fastidieux au groupe de relecture.

Nous sommes d’accord, les inspecteurs sont aussi faillibles et ne peuvent pas être des experts partout. Mais quelle confusion entre le logiciel (Word) et le format (doc) ! Et quel mauvais exemple renvoyé à des enseignants habitués à ce que la parole de leurs inspecteurs soit parole d’évangile !

Word, en installation « standard », désigné par ses élites Grand Facilitateur de travail à l’Éducation nationale ! Cela se passe encore comme ça à l’école française en septembre 2010…

Il y a certainement moyen de faire autrement. Pouvez-vous aider nos inspecteurs dans les commentaires ?




Microsoft, ennemi des droits de l’homme en Russie ?

Délirante Bestiole - CC byQuand la Russie utilise Microsoft pour réprimer la dissidence, tel est le titre d’un stupéfiant article du New York Times, qui a fort justement fait réagir notre ami Glyn Moddy dans un billet traduit ci-dessous.

Il fallait y penser. Pour museler les écologistes qui souhaitent préserver le lac Baïkal[1], vérifions si leurs ordinateurs ne tournent pas avec des versions de Windows piratées ! Et avec l’aide des avocats de Microsoft qui plus est ! Une histoire incroyable mais malheureusement vraie.

Cependant, comme il est dit en conclusion, il est tout aussi incroyable de constater que ces organisations non gouvernementales n’aient pas encore rencontrés le logiciel libre. Ceci obligerait alors les autorités russes à trouver un autre prétexte pour les embarquer.

Microsoft, ennemi des droits de l’homme en Russie ?

Microsoft, Enemy of Human Rights in Russia?

Glyn Moody – 12 septembre 2010 – Open…
(Traduction Framalang : Goofy, Yoann, Barbidule, Pablo et Garburst)

Voici une jolie fable morale.

Le lac Baïkal est une merveille. Hôte de nombreuses espèces uniques, c’est le lac le plus ancien et le plus profond du monde. Mais Vladimir Poutine s’en moque complètement : il est préoccupé par le taux de chômage croissant dans la région, c’est pourquoi il a autorisé la réouverture d’une papeterie qui pendant des années a déversé du mercure, du chlore et des métaux lourds dans cet écosystème exceptionnel.

Jusque-là, c’est déjà assez déprimant.

Mais voici le moment de l’histoire où cela devient intéressant :

C’est par une fin d’après-midi de janvier qu’une escouade d’officiers de police en civil est arrivée au quartier général d’un groupe écologiste de premier plan. Ils sont passés devant l’équipe en leur adressant à peine la parole et se sont aussitôt emparés des ordinateurs pour les emmener. Ils ont ainsi pris des fichiers qui relataient les efforts d’une génération entière pour protéger la nature sauvage sibérienne.

Le groupe « Baikal Environment Wave » organisait des manifestations contre la décision du premier ministre Vladimir Poutine de ré-ouvrir une papeterie qui polluait le lac Baïkal tout proche, une merveille de la nature qui, selon certaines estimations, concentre 20 pour cent des réserves d’eau douce du monde.

Mais le groupe a été victime de l’une des plus récentes tactiques des autorités pour mater les contestataires : la confiscation des ordinateurs sous prétexte d’y chercher des logiciels Microsoft piratés.

À travers toute la Russie, les services de sécurité ont mené ces dernières années des douzaines d’actions coup de poing de ce genre contre des journaux ou des organisations d’opposition. Les officiels des services de sécurité prétendent que ces enquêtes sont justifiées par la lutte contre le piratage logiciel, endémique en Russie. Cependant ils s’attaquent rarement sinon jamais à des organisations ou des journaux qui soutiennent le gouvernement.

À mesure que ce stratagème s’est développé, les autorités ont reçu l’appui décisif d’un partenaire inattendu : l’entreprise Microsoft elle-même. Dans des cas de poursuites comportant un aspect politique, partout en Russie, les avocats engagés par Microsoft ont vigoureusement aidé la police.

Apparemment, la détermination de Microsoft pour aider à réprimer la contestation n’est pas limitée à ce cas de figure :

Compte-tenu des soupçons portant sur le motif politique de leurs investigations, la police et les juges se sont tournés vers Microsoft pour donner du poids à leurs accusations. En Russie du sud-ouest, le ministre de l’Intérieur a déclaré dans un document officiel que l’enquête sur un défenseur des droits de l’Homme, portant sur la piraterie informatique, avait été lancée « sur le fondement d’une requête » d’un avocat de Microsoft.

Dans une autre ville, Samara, la police a saisi les ordinateurs de deux journaux d’opposition, avec le soutien d’un autre avocat de Microsoft. « Sans la participation de Microsoft, ces poursuite criminelles contre des défenseurs des droits de l’Homme n’auraient tout simplement pas eu lieu », a déclaré le directeur de publication de ces deux journaux, Sergey Kurt-Adzhiyev.

Mais le pire dans cette histoire, c’est qu’il ne sert à rien d’avoir des versions légales des logiciels Microsoft :

Les dirigeants de l’association Baïkal Wave ont précisé qu’ils avaient été avertis que les autorités utiliseraient de telles actions pour faire pression sur les groupes de défense de l’environnement, ils s’étaient donc assurés que tous leurs logiciels étaient légaux.

Mais ils ont vite compris à quel point il leur serait difficile de se défendre.

Ils ont déclaré avoir expliqué aux officiers de police qu’ils se trompaient, en leur montrant les factures et l’emballage d’origine de Microsoft pour prouver qu’il ne s’agissait pas de logiciels piratés. La police n’a pas paru en tenir compte. Un officier supérieur a rédigé sur-le-champ un procès-verbal prétendant que des logiciels illégaux avaient été découverts.

Les défenseurs de l’environnement disent qu’avant l’opération coup de poing, les autocollants de Microsoft « Certificat d’authenticité » étaient collés sur les ordinateurs pour attester de la légalité des logiciels. Mais alors que les ordinateurs étaient emmenés, ils remarquèrent une chose étrange : les autocollants avaient disparu.

Naturellement, il existe une solution simple : utiliser des logiciels libres. Ainsi, pas besoin d’autocollants, et impossible pour les autorités de vous reprocher leur utilisation. D’ailleurs, compte-tenu du meilleur niveau de sécurité que procure le logiciel libre, j’ai du mal à comprendre pourquoi les associations qui défendent les droits de l’Homme ne les installent pas de manière systématique. Espérons que ces pénibles expériences les mettront sur la bonne voie et qu’ils passeront bientôt au libre – pour eux, et pour l’avenir du lac Baïkal.

Notes

[1] Crédit photo : Délirante Bestiole (Creative Commons By)




Quand le Café Pédagogique nous révèle que les profs ne respectent pas le droit

Jason Clapp -  CC byPas vu, pas pris !

Au détour d’un article consacré au cahier de texte électronique qui implique le partage de ressources numérisées sur Internet, le Café Pédagogique nous fait cet étonnant aveu : « Les enseignants sont souvent amenés à utiliser en cours des documents dont ils ne possèdent pas les droits. Leur demander de mettre sur des cahiers de textes accessibles en ligne tous les documents de cours risque de les mettre en danger. »

Vous avez bien lu.

On ne s’alarme nullement d’une situation qui voit les enseignants « souvent amenés à utiliser en cours des documents dont ils ne possèdent pas les droits ». On s’inquiète uniquement du fait que la mise en ligne de ces documents « risque de les mettre en danger »  !

Chers parents, vous l’ignoriez sûrement mais vous confiez donc vos enfants à des adultes dont la fonction demande une attitude exemplaire et qui pourtant ici ne respectent pas la législation en vigueur.

Les enseignants ont cependant, si ce n’est une excuse, tout du moins quelques circonstances atténuantes.

En effet si ils choisissent de se mettre ainsi délibérément hors-la-loi c’est parce qu’ils souhaitent donner à leurs élèves le maximum d’informations pertinentes. Et tant pis si il faut « souvent » outrepasser un droit d’auteur pour mieux y arriver. Ils ont de bonne foi beaucoup de mal à concevoir qu’il y puisse y avoir des barrières à la diffusion désintéressée de la connaissance, d’autant que la technique actuelle n’a jamais autant favorisé sa potentielle transmission. Et l’on revisite une fois plus la tension entre un monde marchand et le monde non marchand par excellence qui est censé être celui de l’école[1].

Autre élément à décharge et non des moindres : le détail de cette législation en vigueur. On nous parle hypocritement de « licence globale pour l’éducation » ou « d’exception pédagogique », mais la réalité est tout autre. Les accords entre le ministère et les industries culturelles sont d’une telle complexité que les enseignants sur le terrain n’ont pas d’autre option que la radicale dualité d’un partage impossible ou d’un partage illégal.

Nous avions consacré un article entier au diktat des ayants droits vis-à-vis de leurs « œuvres protégées » à l’école. La situation n’a guère évolué depuis car voici ce que l’on peut lire aujourd’hui sur le très officiel site Educnet, à la page Exceptions au droit d’auteur à des fins pédagogiques ou de recherche.

Ne riez pas. Pour que ces exceptions soit autorisées, il faut, je cite :

  • « une déclaration faite par le chef d’établissement (en ligne ou via un formulaire) des œuvres utilisées ;
  • l’envoi aux ayants-droits d’identifiants pour pénétrer sur l’intranet ou l’extranet à des fins de vérification ; d’éventuelles visites de contrôle d’agents assermentés représentant les ayants-droits ;
  • en respectant les limites de volume, différents suivant les secteurs concernés :
    • pour la musique : un extrait doit être inférieur à 30’’ et en tout état de cause inférieur à 10% de la totalité de l’œuvre (15% si il y plusieurs extraits)
    • pour les livres : un extrait est inférieur à 5 pages consécutives d’un livre, en tout état de cause inférieur à 20% à la pagination totale par travail pédagogique
    • pour les manuels scolaires : un extrait doit être inférieur à 5 pages consécutives, dans la limite de 5% de la pagination totale par travail pédagogique et par an ;
    • pour l’audio-visuel : un extrait doit être inférieur ou égal à 6’, en tout état de cause ne pas excéder 10% du total (15% dans el cas de plusieurs extraits)
    • pour la presse : deux articles d’une même parution sans excéder 10% de la parution
    • pour les arts visuels : pas d’extraits, pas plus de 20 œuvres par travail pédagogique, avec une limite dans la définition de la reproduction ou représentation numérique (72 dpi et 400X400 pixels)
  • en précisant le titre de l’œuvre, le nom de l’auteur ;
  • dans le seul cas où les œuvres ont été acquises légalement. »

La prochaine fois que vous rencontrerez un enseignants, demandez-lui, d’abord si il connaît, puis si il respecte, les conditions d’utilisation des « exceptions au droit d’auteur à des fins pédagogiques ou de recherche ». Vous ne manquerez pas de le mettre mal à l’aise. Rien de tel alors pour casser la gêne que de lui parler de l’alternative que constituent les Ressources Éducatives Libres.

Il faut tout faire pour encourager les professeur à les utiliser. Parce qu’elles permettent de retourner dans la légalité tout en construisant ensemble de nouvelles ressources. Parce qu’elles mettent aussi indirectement la pression sur les industries culturelles pour que ce soit elles qui s’adaptent à l’école et non l’inverse !

Tel est aussi ce que nous avons voulu dire récemment en publiant coup sur coup un billet sur une enseignante d’exception et un billet sur une association d’exception.

D’autant que de tout cela le Café Pédagogique ne vous parlera pas, fâché qu’il est depuis longtemps avec le logiciel libre et sa culture.

Notes

[1] Crédit photo : Jason Clapp (Creative Commons By)




Geektionnerd : Floss, on dirait un nom de Pokémon

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Le logiciel libre en entreprise expliqué par un communiqué de presse

Ed Yourdon - CC by-saOn m’a envoyé aujourd’hui un communiqué de presse via le formulaire de contact du blog.

Je l’ai trouvé fort instructif et j’ai décidé de vous le reproduire ci-dessous dans son intégralité, à ceci près que j’ai effacé le vrai nom de la société et de son logiciel phare qui deviennent ici « Société-X » et « CMS-X » .

D’un simple copier/coller sur un moteur de recherche, il est facile de les retrouver, là n’est pas le propos[1].

Le propos c’est que ce communiqué illustre me semble-t-il assez bien le modèle économique choisi majoritairement par les entreprises qui intègrent du logiciel libre – ou plutôt open source – dans leur stratégie de développement. Dans le fond avec sa déclinaison du produit en version « Community » et en version « Entreprise » (elle-même en double licence, libre ou propriétaire), mais aussi dans la forme avec le ton et le style particuliers adoptés par le communiqué.

Communiqué de presse de la « Société-X »

Société-X renforce sa stratégie d’innovation et offre une nouvelle solution à ses clients professionnels.

Alors qu’aujourd’hui seuls les ingénieurs de Société-X développent le coeur du CMS-X, Société-X a annoncé à l’occasion de sa conférence annuelle des changements importants afin d’encourager et d’intégrer les contributions de sa communauté Open Source dans sa plate-forme de gestion de contenu CMS-X. A partir de la prochaine version de CMS-X sortant dans les prochains jours, Société-X ouvrira ses processus de développement à sa communauté et permettra à ses membres de contribuer directement à l’évolution de la solution CMS-X. Cette initiative est centralisée dans le cadre du projet « CMS-X Community Project ».

En parallèle, Société-X proposera à ses clients professionnels une nouvelle version de sa solution en annonçant CMS-X Enterprise, version suivant des processus qualité très stricts et officiellement supportée, maintenue par Société-X sous la forme d’une souscription annuelle. CMS-X Enterprise, tout en profitant pleinement de l’innovation accélérée dans CMS-X Community Project, sera maintenu dans une code base séparée soumise à du testing intensif et intégrant des modules très spécifiques seulement disponibles aux clients ayant souscrit à CMS-X Enterprise Subscription.

Ces améliorations permettront d’offrir une nouvelle valeur ajoutée à la communauté Open Source, aux clients et aux partenaires.

Cette annonce est une formidable opportunité pour les partenaires et membres de la communauté qui seront en mesure d’influencer largement la road map et les futures orientations de l’application CMS-X. Ainsi, les 50.000 membres de la communauté pourront contribuer simplement au développement de la solution et participer à la gouvernance du projet « CMS-X Community Project ». CMS-X est une plate-forme de CMS reposant sur les meilleurs standards du marché pour une utilisation en contexte professionnel. Elle offre pour les entreprises un haut niveau de support disponible par abonnement.

CMS-X sera donc disponible en deux versions :

  • La version communautaire développée sur la base SCRUM et dédiée aux développeurs, chercheurs…
  • La version CMS-X Enterprise conçue pour une utilisation professionnelle. Elle est disponible en deux modes GPL ou PLU (Professional User Licence). La version professionnelle est actualisée deux fois par an (mars et septembre) et disponible uniquement pour les clients professionnels.

Ce nouveau modèle de distribution sera mis en place à l’occasion de l’annonce de la prochaine version de CMS-X Enterprise délivrée dans les prochains jours.

Notes

[1] Crédit photo : Ed Yourdon (Creative Commons By-Sa)




Voyage en Sésamathie

Pink Sherbet Photography - CC bySouvent citée en ces lieux, l’association de professeurs de mathématiques Sésamath est certainement le mariage français le plus réussi entre éducation et logiciels libres.

Tellement réussi qu’il commence assez logiquement à être l’objet d’études.

Voyage en Sésamathie – Une étude sociologique de la coordination au sein d’un projet éditorial en sources ouvertes est le mémoire de Master 2 en Sociologie et anthropologie des sociétés contemporaines (Université Lille 1) rédigé en juin 2010 par Clément Bert-Erboul[1].

Il n’est pas anodin de trouver référence aux « sources ouvertes » à même le titre, parce que sans l’ouverture du réseau, des ressources, des formats et des logiciels, Sésamath ne serait pas devenu ce qu’il est aujourd’hui[2].

Résumé du mémoire

URL d’origine du document (Sesablog)

Clément Bert-Erboul – juin 2010

Cette étude porte sur l’analyse sociologique d’un collectif numérique producteurs de contenus numériques sous licences libres, l’association Sésamath, réunion « numérique » d’enseignants de mathématiques. Par collectifs numériques, on entend des collectifs qui sont nés de l’interaction via l’Internet, et non pas, comme c’est le cas traditionnellement, via l’institutionnel, le professionnel, l’associatif ou le voisinage. Le collectif numérique étudié, l’association Sésamath, qui produit des contenus numériques sous licences libres, dont des manuels scolaires faisant références dans la profession, sur le modèle des logiciels libres, c’est-à-dire des biens numériques librement publiables, utilisables, et modifiables. Ces contenus sont construits en marge du marché dans des domaines où sa logique d’accumulation ne l’avait pas mené (notamment en matière d’innovation et de coordination).

Ces collectifs numériques et leurs productions posent deux grandes questions à la sociologie, qui constitueront les deux grands thèmes du mémoire de M2, la question de l’engagement et celle de la coopération.

À travers l’association Sésamath et de ses projets nous illustrons la construction des motivations des acteurs et les modalités de coopération au sein d’un collectif numérique. L’observation des canaux de communication et la retranscription des discours font apparaître différents modes éditoriaux reposant sur l’échange asynchrone permis par les licences libres. Ces échanges sont d’intensité et de contenus variables. Le réseau relationnel est parfois contracté, parfois dilaté, les discussions sont tantôt productives, tantôt politiques.

Le mémoire en version intégrale (PDF)

Notes

[1] Petit bémol de pinailleur libriste : Il est écrit que « ce document est copyright Clément Bert-Erboul, vous pouvez le copier et le redistribuer, tant qu’il ne subit pas de modification et que sa redistribution ne génère pas de revenu ». La licence Creative Commons By-Nc-Nd eut peut-être été un choix plus judicieux eu égard au sujet traité.

[2] Crédit photo : Pink Sherbet Photography (Creative Commons By)




Tout est libre dans le logiciel libre, sauf sa maison !

Pranav - CC byPar nature décentralisés et collaboratifs, les logiciels libres ont besoin d’être hébergés sur Internet dans des forges qui en assurent leur développement (en offrant de nombreux services comme la gestion des versions ou le suivi des bugs).

SourceForge est certainement la plus célèbre d’entre elles et abrite en son sein plusieurs centaines de milliers de logiciels libres. Google, encore lui, n’est pas en reste avec son Google Code qui accueille de plus en plus d’applications.

Or si ces forges sont bien gratuites et très pratiques (puisque l’on crée et gère son projet en quelques clics), la plupart ne sont paradoxalement pas libres ! Il n’est ainsi pas possible de récupérer le code qui les fait tourner pour installer sa propre forge sur son propre serveur.

On comprend aisément qu’un site comme Facebook garde jalousement son code puisque son objectif est de concentrer au même endroit un maximum d’utilisateurs et surtout pas de les voir partir pour y faire leur petit Facebook personnel dans leur coin. Mais on comprend moins que les développeurs de logiciels libres se retrouvent un peu dans la même situation en acceptant de placer leur code sur des plateformes propriétaires. C’est une question de principe mais aussi de l’avenir incertain d’un code qu’il est alors difficile de déplacer[1].

C’est tout l’objet de cette mise en garde de notre ami Benjamin Mako Hill dont c’est déjà la quatrième traduction.

Il faut des outils libres pour faire des logiciels libres

Free Software Needs Free Tools

Benjamin Mako Hill – 4 juin 2010 – Blog personnel
(Traduction Framalang : Misc, Cheval boiteux, Siltaar et Goofy)

Au cours des dix dernières années, les développeurs de logiciels libres ont été régulièrement tentés par des outils de développement qui offrent la capacité d’élaborer des logiciels libres de façon plus efficace et productive.

Le seul prix à payer, nous dit-on, est que ces outils eux-mêmes ne sont pas libres ou s’exécutent comme des services réseaux avec du code que nous ne pouvons pas voir, ou lancer nous-mêmes. Dans leurs décisions d’utiliser ces outils et services (tels que BitKeeper, SourceForge, Google Code et GitHub), les développeurs de logiciels libres ont décidé que « la fin justifie les moyens » et ont en quelque sorte vendu la liberté de leur communauté de développeurs et d’utilisateurs. Cette décision d’adopter des outils de développement non libres et privés a entamé notre crédibilité dans la promotion des libertés logicielles et a compromis notre liberté comme celle de nos utilisateurs d’une façon que nous devrions rejeter.

En 2002, Linus Torvalds a annoncé que le noyau Linux utiliserait le systéme de gestion de version distribué BitKeeper. Bien que la décision ait généré beaucoup de craintes et de débats, BitKeeper a permis aux codeurs du noyau de travailler de manière décentralisée avec une efficacité qu’il n’aurait pas été possible d’obtenir avec les outils libres de l’époque. Certains développeurs Linux ont décidé que les bénéfices obtenus justifiaient la perte de liberté des développeurs. Trois ans plus tard, les sceptiques prirent leur revanche quand le proprétaire de BitKeeper, Larry McVoy, a retiré la licence gratuite d’utilisation de plusieurs développeurs importants du noyau, car Andrew Tridgell avait commencé à écrire un remplaçant libre de BitKeeper. Les développeurs furent forcés d’écrire leur propre outil libre pour le remplacer, un projet connu maintenant sous le nom de Git.

Bien sûr, les relations entre logiciels libres et outils non libres vont au-delà du cas de BitKeeper. Le code source des logiciels du service SourceForge était jadis disponible pour ses utilisateurs, mais les auteurs sont revenus à un modèle totalement fermé. Bien que SourceForge soit construit sur des briques libres, les utilisateurs interagissent avec le logiciel uniquement via le Web sur l’unique site SourceForge. Comme les utilisateurs n’ont pas de copie du logiciel de Sourceforge, ils ne peuvent pas en demander le code source. Des projets similaires comme le service Tigris.org de CollabNet, Google Code et GitHub ont tous des buts similaires, et gardent leur code pour eux de la même façon. Les services sont souvent fournis gratuitement et promeuvent le développement de logiciel libre, mais leur dévouement ne s’étend pas aux logiciels qui font tourner leur plateforme de développement. Le code source de chacun de ces services reste privé et non modifiable par les développeurs utilisant ces services.

Ces outils de développement proprietaires posent un dilemme à de nombreux développeurs de logiciels libres. Le but de chacun de ces services est de permettre le succès des logiciels libres et l’obtention de plus de libertés grâce à l’utilisation d’outils plus efficaces. CollabNet, Google et GitHub annoncent chacun qu’ils veulent que le logiciel libre progresse et qu’ils veulent l’aider à avancer. Pour certaines raisons, ces entreprises ont choisi de soutenir les libertés logicielles par des moyens moins en phase avec les éthiques du mouvement que celle qu’ils cherchent à créer. Le résultat est que les développeurs sont dépossédés. La liberté du code logiciel que produisent ces hackers est dépendante d’une restriction inacceptable.

Tout d’abord, l’utilisation d’outils non libres envoie un message irrecevable pour les utilisateurs du logiciel libre produit. « La liberté des logiciels est importante pour vous », semblent dire les développeurs, « mais pas pour nous ». Un tel comportement sape l’efficacité basique du fort engagement éthique au cœur du mouvement du logiciel libre. À tous ceux qui ont déja fait le choix du logiciel libre, nous devons montrer que nous pouvons réussir – et prospérer – en utilisant des logiciels libres. Nous devons soutenir les alternatives libres face aux systèmes propriétaires, comme Savane qui peut remplacer SourceForge ou Google Code, et qui est à la base de GNU Savannah, ou encore Gitorious, pour remplacer GitHub, en les utilisant et en les améliorant dans les domaines où ils peuvent être améliorés.

Deuxièmement, nous devrions comprendre en nous projetant plus en avant que le logiciel que nous produisons n’est libre qu’en fonction des logiciels dont il dépend pour son usage, sa distribution et son évolution.

La licence GNU GPL et le code source ne signifient pas grand-chose pour un utilisateur qui veut modifier un programme sans avoir un accés libre au logiciel requis pour permettre cette modification. Il ne s’agit pas que de mettre les libertés des développeurs dans la balance, mais aussi finalement celles des utilisateurs et de tous les développeurs qui prendront le relais. Ceux qui choisissent d’utiliser des logiciels non libres placent tout le monde à la merci des groupes et des individus qui produisent les logiciels dont ils dépendent.

Tandis que les outils de développement propriétaires peuvent aider les développeurs de logiciels libres à produire de meilleurs logiciels à court terme, le prix à payer est inacceptable. Dans le débat controversé des logiciels privés et des services réseaux, les développeurs de logiciels libres devraient se placer du côté de « l’excès » de liberté. Compromettre nos principes afin d’obtenir plus de liberté est auto-destructeur, instable et au final injuste envers nos utilisateurs et la communauté des développeurs de logiciels libres dans son ensemble.

Tout comme les premiers mainteneurs du projet GNU se sont d’abord concentrés sur la création d’outils libres pour la création de logiciel libre, nous devons nous assurer que nous pouvons produire des logiciels sans entrave et utiliser des outils incontestablement ouverts. Si nous échouons, les logiciels seront indirectement moins libres. Nous devons refuser l’utilisation de logiciels qui ne nous garantissent pas les libertés que nous tentons de donner à nos utilisateurs par le développement de logiciels, et nous devons faire pression en ce sens sur les producteurs de nos outils de développement. Le logiciel libre n’a pas réussi en compromettant nos principes. Nous ne serons pas bien servis d’un point de vue technique, pragmatique ou éthique en compromettant la liberté des outils que nous utilisons pour constuire un monde libre.

Benjamin Mako Hill
Creative Commons By-Sa

Notes

[1] Crédit photo : Pranav (Creative Commons By)




Entretien avec Hackable:Devices, site de diffusion massive de matériel libre

Hackable:DevicesLes dimanches pluvieux, quand le bobo va chez Ikea, le hacker surfe sur Hackable:Devices…

Si vous étiez des dernières Ubuntu Party ou RMLL, vous n’avez pu passer à côté du stand, toujours très fréquenté, de Hackable:Devices sans remarquer les étranges appareils et instruments insolites, gadgets et machines que cette dynamique équipe présente fièrement aux passants. Et je ne puis cacher mon émotion d’avoir vu pour de vrai une carte Arduino ou une imprimante 3D à l’œuvre, après en avoir d’abord entendu parler en théorie sur ce blog.

Qu’est-ce donc que Hackable:Devices ? Dire qu’il s’agit d’une boutique en ligne proposant du « hardware open source », ou « matériel libre » en bon français, est vrai mais c’est un peu réducteur car ce serait taire la dimension communautaire (et militante) du projet.

D’ailleurs vous êtes ainsi accueilli en première page du site : « Les logiciels libres n’ont pas amené la liberté qu’au logiciel. Chez hackable-devices nous croyons sincèrement que le matériel et l’électronique peuvent être utilisés et développés selon les mêmes processus communautaires. Nous pensons que la culture du DIY (ou Do It Yourself pour Faites-le vous-même) et l’apprentissage par la pratique doivent être encouragés. Nous savons que les gens se rencontrent pour créer, améliorer et s’amuser tout à la fois. Nous sommes persuadés que les objets doivent réellement vous appartenir. »

Tout d’un coup nous voici à des années-lumière du modèle Apple. Et je me prends à rêver que les professeurs de technologies fassent de plus en plus souvent leurs courses sur ce site.

Impossible d’attendre plus longtemps avant de les rencontrer et mettre nous aussi ce passionnant projet en lumière.

Entretien avec John Lejeune et l’équipe des h:D

Réalisé le 11 août par Siltaär pour Framasoft

Bonjour John, pour commencer, pouvez-vous nous dire qui se cache derrière le smiley bleu du logo ?

Alors, l’équipe se détaille de la manière suivante :

  • Cécile Montagne, qui s’occupe des aspects administratifs et comptables
  • Jérôme Blondon, développeur et actuel chef de projet
  • Johan Charpentier, développeur et actuel administrateur système
  • John Lejeune, développeur et actuel community manager / « chef produit », si tant est que les communautés se manage et que les produits aient un chef. 🙂 En charge du rédactionnel sur le site et sur les routes le reste du temps
  • Louis Montagne, CEO de la SCOP Bearstech, à l’origine du projet
  • Wim Vandeputte, CEO kd85.com, aussi sur les routes pour les ateliers

Sans oublier les remontées d’infos via les utilisateurs, les hackers, les hackspaces, etc..

Ainsi que d’autres personnes qui vont rejoindre la société dès qu’elle sera créée, comme Paul Coudamy.

Dans quelles circonstances s’est monté Hackable Devices ?

Le projet est né chez Bearstech, juste après le dernier Chaos Communication Camp (2007), Laurent Haond et Louis Montagne, qui y étaient, sont revenus avec beaucoup d’idées et du matériel, comme un Neo 1973.

Ca a donné lieu à pas mal de projets chez Bearstech, dont la distribution des OpenMoko, puis, suite à des discussions entre hackers lors du 25C3 à Berlin, au sujet de la diffusion du hardware libre et des hacks électroniques en tous genres, ça a bien pris forme.Il y avait déjà un embryon de stand hackable-devices lors du Hacking At Random 2009. C’est à partir de là que les choses se sont mises en place, et que les premiers développements de la plate-forme ont vu le jour.

Comment s’est fait le rapprochement entre Bearstech, Kd85 et faberNovel ?

Bearstech a déjà créé une société avec faberNovel, en 2006 : af83, c’est un partenaire de choix pour réussir le lancement d’une entreprise. Pour Kd85, le plus naturellement du monde, puisque nous nous retrouvions sur les mêmes évènements (FOSDEM, HAR, CCC, RMLL, etc.). Wim a pas mal promu OpenBSD ces dix dernières années.

On discute aussi aujourd’hui avec d’autres partenaires, comme NodA par exemple.

Pourquoi avoir choisi un nom anglais ?

Parce que « Matériels Bidouillables » ça garde une connotation péjorative que « Hackable » n’a pas, et que ça ne sonne plus juste (tout comme Framasoft a pris le pas sur « FramaLogiciel », je suppose) 🙂

Parce que nous voulions d’emblée avoir une couverture Européenne, mondiale (par la nature même des projets et des fournisseurs), et que l’Anglais reste l’Esperanto de facto.

D’autre part, avec tous ces joyeux lurons qui forment l’équipe, nous pouvons répondre aux demandes en anglais, allemand, espagnol, flamand et bien sûr, français. C’est l’anglais qui nous permet de communiquer entre nous.

Enfin, parce qu’on avait besoin d’un nouveau nom, quelque chose qui soit facilement identifiable et qui soit juste à la limite, toujours un peu ambigu, … On voit le hacking comme l’augmentation, l’amélioration ou la compréhension, et c’est ce message que l’on veut faire passer.

Quels sont les objectifs du site ?

Le site n’est qu’une des 3 activités de la future société Hackable:Devices, mais on ne va pas en dire trop tout de suite 🙂

Ses objectifs :

  • Faciliter et promouvoir la distribution du matériel modifiable, en privilégiant celui qui offre des licences libres (en construisant un site rentable permettant de fédérer les distributeurs de ces matériels, de trouver les nouveaux matériels et de les mettre en avant) ;
  • Fédérer et accompagner ceux qui font des prototypes, des petites séries, des projets, afin d’avoir une plate-forme commune et de produire les meilleurs ;
  • Promouvoir l’initiation, l’éducation et le fun à travers certains produits/kits, et bien sur promouvoir le Libre en général ;
  • Être un support pour les évènements et autres salons lorsque les utilisateurs souhaitent « mettre les mains dedans » ;
  • Servir de base à la création d’objets design, libres et numériques.

D’où est venue l’idée de vendre du matériel ?

C’était un besoin à la base. Pour avoir constaté qu’il n’était pas toujours simple de trouver l’info, d’importer des choses sans surprises, puis de gérer les frais divers (port, douanes, etc..), nous nous sommes dis que nous n’étions pas les seuls à avoir ce genre de problématique. L’expérience du Freerunner a été le déclencheur. On voulait pouvoir avoir accès à un LinuxDevices.com, mais sur lequel on pourrait acheter.

Et avec quelles infrastructures ?

Pour l’instant, grâce à celles de kd85 et de Bearstech. Ce sont ces deux sociétés qui soutiennent et développent le projet en attendant la création d’une entité juridique autonome. Le premier pour la logistique, à savoir tout ce qui concerne la réception du stock, les expéditions. Le second pour gérer le reste, à savoir les développements et l’hébergement du site, les fiches produits, le suivi et la facturation, les plaisirs douaniers et administratifs en tous genres. 🙂

En ce qui concerne les évènements et les ateliers, nous nous partageons la tâche selon les disponibilités de chacun, les proximités géographiques, et nous nous retrouvons parfois au complet sur d’autres, comme les RMLL ou les Chaos Computer Congress.

Comment s’est montée la communauté ?

Par le bouche à oreille principalement, et parce que nous sommes nous même issus de cette communauté.

Ensuite, c’est un travail quotidien de mail, de publication, de déplacements pour des démonstrations, d’ateliers d’initiation…

Et aujourd’hui, combien compte-elle de personnes (hackers, créateurs, fabricants, investisseurs) ?

h:D c’est aujourd’hui plus de 500 utilisateurs actifs, un peu plus de 7000 visiteurs mensuels, pour une quarantaine de produits. Beaucoup de nos membres sont des hackers, même si cela tend à se diffuser, au profit d’un public plus large. Les artistes, designers, plasticiens, musiciens, sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre et c’est tant mieux.

Les investisseurs, pour l’instant, point. Nous supportons seuls les coûts, mais ça ne saurait tarder 🙂

Pour combien de projets ?

Près d’une dizaine. Tous ne sont pas nécessairement liés à Hackable:Devices et tous ne sont pas encore publiés, il y a pas mal de work in progress.

C’est un des problèmes à surmonter. On a beau dire release early, release often, concrètement, il faut toujours lutter contre la tendance « oui, mais c’est pas encore prêt, j’ai encore quelques trucs à terminer avant publication ».

L’autre souci souvent rencontré c’est, « ben, ça vaut pas le coup, c’est trop simple, je vais pas publier ça !?! ». Typiquement, tout ce qui tourne autour d’Arduino est souvent dans ce cas. 🙂

Et puis il y a des projets qui demandent pas mal de coordination avant de voir le jour, par exemple en ce moment autour de la surveillance de la consommation énergétique, avec une collaboration entre Snootlab, Nod-A et OpenEnergyMonitor.org, ou encore autour de la fabrication d’un notebook communautaire, avec blogARM.

Quels sont les projets les plus actifs ?

Aujourd’hui, en terme de réalisations, je dirais NanoNote, Milkymist, Mutable Instruments, Proxmark (site officiel) aussi.

Quels sont vos projets préférés ?

Difficile comme question. Au sein de l’équipe, chacun a ses préférences, ce qui fait qu’au final, il n’y a pas un projet qui attire toutes les attentions.

À titre personnel, j’aime bien ce qui est lié au son, à la radio, donc je dirais Tryphon (site officiel), Sonodrome (site officiel), Mutable Instruments (site officiel). Mais j’aime aussi Milkymist (site officiel) et NanoNote (site ooficiel), pour l’aspect Copyleft qu’ils illustrent à merveille.

Parlez-moi du projet NoBox/Soxyd référencé sur Hackable-Devices.org. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de permettre aux utilisateurs de se réapproprier les données, au travers d’une « box » à installer chez soi. La problématique est connue de Framasoft, je me souviens avoir lu récemment la traduction de l’interview d’Eben Moglen, par Glyn Moody.

Comment vous y êtes vous intéressés ?

En ce qui me concerne, j’ai découvert cette problématique avec certains membres de FDN il y a quelques temps déjà. Elle commence à se diffuser grâce à l’émergence de matériel adéquat, mais aussi en réponse au cloud et aux questionnements qu’il apporte.

Sur la plate-forme à proprement parler, elle est apparue sur l’initiative spontanée de Gordontesos, après une discussion sur IRC.

Et où en est-il chez vous ?

Gordontesos a commençé les développements sur un Sheevaplug il y a quelques semaines. La coopération est ouverte.

J’ai eu l’occasion à Bordeaux de discuter du sujet avec Benjamin Bayard lors des RMLL 2010, qui me confirmait l’importance de l’expérience utilisateur au niveau de l’interface graphique. C’est à mon sens le point sur lequel se concentrer.

Et le Freerunner, on est en route pour une v2 ?

J’aimerais bien, mais j’en doute. Avec la prolifération des smartphones, l’apparition d’Android et consort, je doute qu’OpenMoko se relance dans l’aventure, au profit du Wiki Reader. À mon sens, cela restera une plate-forme de tests / prototypage / amusement sans jamais atteindre le grand public.

Une petite baisse de régime sur le flux Identica depuis un mois ? Tout le monde est en vacances ?

Oui. 🙁

Enfin, plus maintenant si vous suivez ce lien 🙂

Cherchez-vous de nouveaux contributeurs ?

Toujours.

Qu’il s’agisse d’info à remonter, d’évènements auxquels participer, de produits susceptibles d’intégrer h:D, de traductions, vous êtes les bienvenus.

Pour finir, la traditionnelle question de clôture des entretiens : « Quelle est la question que je n’ai pas posée mais à laquelle vous auriez voulu répondre ? »

Celle-ci justement. 🙂

Blague à part : « Où en est le hardware Libre ? » peut-être.

Réponse : Ça bouge pas mal ces temps-ci, avec des initiatives telles que Ohanda ou encore le Open Hardware Summit de New-York en septembre. Ce sera peut-être l’occasion de voir émerger une définition commune, en cours sur Freedomdefined.