Pour un Web frugal ?

Sites lourds, sites lents, pages web obèses qui exigent pour être consultées dans un délai raisonnable une carte graphique performante, un processeur rapide et autant que possible une connexion par fibre optique… tel est le quotidien de l’internaute ordinaire.

Nul besoin de remonter aux débuts du Web pour comparer : c’est d’une année sur l’autre que la taille moyenne des pages web s’accroît désormais de façon significative.

Quant à la consommation en énergie de notre vie en ligne, elle prend des proportions qui inquiètent à juste titre : des lointains datacenters aux hochets numériques dont nous aimons nous entourer, il y a de quoi  se poser des questions sur la nocivité environnementale de nos usages collectifs et individuels.

Bien sûr, les solutions économes à l’échelle de chacun sont peut-être dérisoires au regard des gigantesques gaspillages d’un système consumériste insatiable et énergivore.

Cependant nous vous invitons à prendre en considération l’expérience de l’équipe barcelonaise de Low-Tech Magazine dont nous avons traduit pour vous un article. Un peu comme l’association Framasoft l’avait fait en ouverture de la campagne dégooglisons… en se dégooglisant elle-même, les personnes de Low-tech Magazine ont fait de leur mieux pour appliquer à leur propre site les principes de frugalité qu’elles défendent : ce ne sont plus seulement les logiciels mais aussi les matériels qui ont fait l’objet d’une cure d’amaigrissement au régime solaire.

En espérant que ça donnera des idées à tous les bidouilleurs…

article original : How to build a Low-tech website
Traduction Framalang : Khrys, Mika, Bidouille, Penguin, Eclipse, Barbara, Mannik, jums, Mary, Cyrilus, goofy, simon, xi, Lumi, Suzy + 2 auteurs anonymes

Comment créer un site web basse technologie

Low-tech Magazine a été créé en 2007 et n’a que peu changé depuis. Comme une refonte du site commençait à être vraiment nécessaire, et comme nous essayons de mettre en œuvre ce que nous prônons, nous avons décidé de mettre en place une version de Low Tech Magazine en basse technologie, auto-hébergée et alimentée par de l’énergie solaire. Le nouveau blog est conçu pour réduire radicalement la consommation d’énergie associée à l’accès à notre contenu.

le hardware qui faisait tourner la première version du site allégé
Premier prototype du serveur alimenté à l’énergie solaire sur lequel tourne le nouveau site.


* Voir cet article (en anglais) dans une version frugale donc moins énergivore


Pourquoi un site web basse technologie ?

On nous avait dit qu’Internet permettrait de « dématérialiser » la société et réduire la consommation d’énergie. Contrairement à cette projection, Internet est en fait lui-même devenu un gros consommateur d’énergie de plus en plus vorace. Selon les dernières estimations, le réseau tout entier représente 10 % de la consommation mondiale d’électricité et la quantité de données échangées double tous les deux ans.

Pour éviter les conséquences négatives d’une consommation énergivore, les énergies renouvelables seraient un moyen de diminuer les émissions des centres de données. Par exemple, le rapport annuel ClickClean de Greenpeace classe les grandes entreprises liées à Internet en fonction de leur consommation d’énergies renouvelables.

Cependant, faire fonctionner des centres de données avec des sources d’énergie renouvelables ne suffit pas à compenser la consommation d’énergie croissante d’Internet. Pour commencer, Internet utilise déjà plus d’énergie que l’ensemble des énergies solaire et éolienne mondiales. De plus, la réalisation et le remplacement de ces centrales électriques d’énergies renouvelables nécessitent également de l’énergie, donc si le flux de données continue d’augmenter, alors la consommation d’énergies fossiles aussi.

Cependant, faire fonctionner les centres de données avec des sources d’énergie renouvelables ne suffit pas à combler la consommation d’énergie croissante d’Internet.

Enfin, les énergies solaire et éolienne ne sont pas toujours disponibles, ce qui veut dire qu’un Internet fonctionnant à l’aide d’énergies renouvelables nécessiterait une infrastructure pour le stockage de l’énergie et/ou pour son transport, ce qui dépend aussi des énergies fossiles pour sa production et son remplacement. Alimenter les sites web avec de l’énergie renouvelable n’est pas une mauvaise idée, mais la tendance vers l’augmentation de la consommation d’énergie doit aussi être traitée.

Des sites web qui enflent toujours davantage

Tout d’abord, le contenu consomme de plus en plus de ressources. Cela a beaucoup à voir avec l’importance croissante de la vidéo, mais une tendance similaire peut s’observer sur les sites web.

La taille moyenne d’une page web (établie selon les pages des 500 000 domaines les plus populaires) est passée de 0,45 mégaoctets en 2010 à 1,7 mégaoctets en juin 2018. Pour les sites mobiles, le poids moyen d’une page a décuplé, passant de 0,15 Mo en 2011 à 1,6 Mo en 2018. En utilisant une méthode différente, d’autres sources évoquent une moyenne autour de 2,9 Mo en 2018.

La croissance du transport de données surpasse les avancées en matière d’efficacité énergétique (l’énergie requise pour transférer 1 mégaoctet de données sur Internet), ce qui engendre toujours plus de consommation d’énergie. Des sites plus « lourds » ou plus « gros » ne font pas qu’augmenter la consommation d’énergie sur l’infrastructure du réseau, ils raccourcissent aussi la durée de vie des ordinateurs, car des sites plus lourds nécessitent des ordinateurs plus puissants pour y accéder. Ce qui veut dire que davantage d’ordinateurs ont besoin d’être fabriqués, une production très coûteuse en énergie.

Être toujours en ligne ne fait pas bon ménage avec des sources d’énergies renouvelables telles que l’éolien ou le solaire, qui ne sont pas toujours disponibles.

La deuxième raison de l’augmentation de la consommation énergétique d’Internet est que nous passons de plus en plus de temps en ligne. Avant l’arrivée des ordinateurs portables et du Wi-Fi, nous n’étions connectés au réseau que lorsque nous avions accès à un ordinateur fixe au bureau, à la maison ou à la bibliothèque. Nous vivons maintenant dans un monde où quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous sommes toujours en ligne, y compris, parfois, sur plusieurs appareils à la fois.

Un accès Internet en mode « toujours en ligne » va de pair avec un modèle d’informatique en nuage, permettant des appareils plus économes en énergie pour les utilisateurs au prix d’une dépense plus importante d’énergie dans des centres de données. De plus en plus d’activités qui peuvent très bien se dérouler hors-ligne nécessitent désormais un accès Internet en continu, comme écrire un document, remplir une feuille de calcul ou stocker des données. Tout ceci ne fait pas bon ménage avec des sources d’énergies renouvelables telles que l’éolien ou le solaire, qui ne sont pas disponibles en permanence.

Conception d’un site internet basse technologie

La nouvelle mouture de notre site répond à ces deux problématiques. Grâce à une conception simplifiée de notre site internet, nous avons réussi à diviser par cinq la taille moyenne des pages du blog par rapport à l’ancienne version, tout en rendant le site internet plus agréable visuellement (et plus adapté aux mobiles). Deuxièmement, notre nouveau site est alimenté à 100 % par l’énergie solaire, non pas en théorie, mais en pratique : il a son propre stockage d’énergie et sera hors-ligne lorsque le temps sera couvert de manière prolongée.

Internet n’est pas une entité autonome. Sa consommation grandissante d’énergie est la résultante de décisions prises par des développeurs logiciels, des concepteurs de site internet, des départements marketing, des annonceurs et des utilisateurs d’internet. Avec un site internet poids plume alimenté par l’énergie solaire et déconnecté du réseau, nous voulons démontrer que d’autres décisions peuvent être prises.

Avec 36 articles en ligne sur environ une centaine, le poids moyen d’une page sur le site internet alimenté par énergie solaire est environ cinq fois inférieur à celui de la version précédente.

Pour commencer, la nouvelle conception du site va à rebours de la tendance à des pages plus grosses. Sur 36 articles actuellement en ligne sur environ une centaine, le poids moyen d’une page sur le site internet alimenté par énergie solaire est 0,77 Mo – environ cinq fois inférieur à celui de la version précédente, et moins de la moitié du poids moyen d’une page établi sur les 500 000 blogs les plus populaires en juin 2018.


Ci-dessous : un test de vitesse d’une page web entre l’ancienne et la nouvelle version du magazine Low-Tech. La taille de la page a été divisée par plus de six, le nombre de requêtes par cinq, et la vitesse de téléchargement a été multipliée par dix. Il faut noter que l’on n’a pas conçu le site internet pour être rapide, mais pour une basse consommation d’énergie. La vitesse aurait été supérieure si le serveur avait été placé dans un centre de données et/ou à une position plus centrale de l’infrastructure d’Internet.

Source : Pingdom

Ci-dessous sont détaillées plusieurs des décisions de conception que nous avons faites pour réduire la consommation d’énergie. Des informations plus techniques sont données sur une page distincte. Nous avons aussi libéré le code source pour la conception de notre site internet.

Site statique

Un des choix fondamentaux que nous avons faits a été d’élaborer un site internet statique. La majorité des sites actuels utilisent des langages de programmation côté serveur qui génèrent la page désirée à la volée par requête à une base de données. Ça veut dire qu’à chaque fois que quelqu’un visite une page web, elle est générée sur demande.

Au contraire, un site statique est généré une fois pour toutes et existe comme un simple ensemble de documents sur le disque dur du serveur. Il est toujours là, et pas seulement quand quelqu’un visite la page. Les sites internet statiques sont donc basés sur le stockage de fichiers quand les sites dynamiques dépendent de calculs récurrents. En conséquence, un site statique nécessite moins de puissance de calcul, donc moins d’énergie.

Le choix d’un site statique nous permet d’opérer la gestion de notre site de manière économique depuis notre bureau de Barcelone. Faire la même chose avec un site web généré depuis une base de données serait quasiment impossible, car cela demanderait trop d’énergie. Cela présenterait aussi des risques importants de sécurité. Bien qu’un serveur avec un site statique puisse toujours être piraté, il y a significativement moins d’attaques possibles et les dommages peuvent être plus facilement réparés.

exemple d’images traitées pour en réduire le poids, elles sont monochromes et d’une définition dégradée
Images optimisées pour en réduire le « poids »

Le principal défi a été de réduire la taille de la page sans réduire l’attractivité du site. Comme les images consomment l’essentiel de la bande passante il serait facile d’obtenir des pages très légères et de diminuer l’énergie nécessaire en supprimant les images, en réduisant leur nombre ou en réduisant considérablement leur taille. Néanmoins, les images sont une part importante de l’attractivité de Low-tech Magazine et le site ne serait pas le même sans elles.

Par optimisation, on peut rendre les images dix fois moins gourmandes en ressources, tout en les affichant bien plus largement que sur l’ancien site.

Nous avons plutôt choisi d’appliquer une ancienne technique de compression d’image appelée « diffusion d’erreur ». Le nombre de couleurs d’une image, combiné avec son format de fichier et sa résolution, détermine la taille de cette image. Ainsi, plutôt que d’utiliser des images en couleurs à haute résolution, nous avons choisi de convertir toutes les images en noir et blanc, avec quatre niveaux de gris intermédiaires.

Ces images en noir et blanc sont ensuite colorées en fonction de la catégorie de leur contenu via les capacités de manipulation d’image natives du navigateur. Compressées par ce module appelé dithering, les images présentées dans ces articles ajoutent beaucoup moins de poids au contenu ; par rapport à l’ancien site web, elles sont environ dix fois moins consommatrices de ressources.

Police de caractère par défaut / Pas de logo

Toutes les ressources chargées, y compris les polices de caractères et les logos, le sont par une requête supplémentaire au serveur, nécessitant de l’espace de stockage et de l’énergie. Pour cette raison, notre nouveau site web ne charge pas de police personnalisée et enlève toute déclaration de liste de polices de caractères, ce qui signifie que les visiteurs verront la police par défaut de leur navigateur.

une page du magazine l’image d’illustration est rouge, le fond est jaune, aucun logo n’est ajouté, l’essentiel est du texte et une image
Une page du magazine en version basse consommation

 

Nous utilisons une approche similaire pour le logo. En fait, Low-tech Magazine n’a jamais eu de véritable logo, simplement une bannière représentant une lance, considérée comme une arme low-tech (technologie sobre) contre la supériorité prétendue des « high-tech » (hautes technologies).

Au lieu d’un logo dessiné, qui nécessiterait la production et la distribution d’image et de polices personnalisées, la nouvelle identité de Low-Tech Magazine consiste en une unique astuce typographique : utiliser une flèche vers la gauche à la place du trait d’union dans le nom du blog : LOW←TECH MAGAZINE.

Pas de pistage par un tiers, pas de services de publicité, pas de cookies

Les logiciels d’analyse de sites tels que Google Analytics enregistrent ce qui se passe sur un site web, quelles sont les pages les plus vues, d’où viennent les visiteurs, etc. Ces services sont populaires car peu de personnes hébergent leur propre site. Cependant l’échange de ces données entre le serveur et l’ordinateur du webmaster génère du trafic de données supplémentaire et donc de la consommation d’énergie.

Avec un serveur auto-hébergé, nous pouvons obtenir et visualiser ces mesures de données avec la même machine : tout serveur génère un journal de ce qui se passe sur l’ordinateur. Ces rapports (anonymes) ne sont vus que par nous et ne sont pas utilisés pour profiler les visiteurs.

Avec un serveur auto-hébergé, pas besoin de pistage par un tiers ni de cookies.

Low-tech Magazine a utilisé des publicités Google Adsense depuis ses débuts en 2007. Bien qu’il s’agisse d’une ressource financière importante pour maintenir le blog, elles ont deux inconvénients importants. Le premier est la consommation d’énergie : les services de publicité augmentent la circulation des données, ce qui consomme de l’énergie.

Deuxièmement, Google collecte des informations sur les visiteurs du blog, ce qui nous contraint à développer davantage les déclarations de confidentialité et les avertissements relatifs aux cookies, qui consomment aussi des données et agacent les visiteurs. Nous avons donc remplacé Adsense par d’autres sources de financement (voir ci-dessous pour en savoir plus). Nous n’utilisons absolument aucun cookie.

À quelle fréquence le site web sera-t-il hors-ligne ?

Bon nombre d’entreprises d’hébergement web prétendent que leurs serveurs fonctionnent avec de l’énergie renouvelable. Cependant, même lorsqu’elles produisent de l’énergie solaire sur place et qu’elles ne se contentent pas de « compenser » leur consommation d’énergie fossile en plantant des arbres ou autres, leurs sites Web sont toujours en ligne.

Cela signifie soit qu’elles disposent d’un système géant de stockage sur place (ce qui rend leur système d’alimentation non durable), soit qu’elles dépendent de l’énergie du réseau lorsqu’il y a une pénurie d’énergie solaire (ce qui signifie qu’elles ne fonctionnent pas vraiment à 100 % à l’énergie solaire).

un petit panneau photo-voltaïque au-dessus d’un plus grand. Leur position les expose au soleil.
Le panneau photo-voltaïque solaire de 50 W. Au-dessus, un panneau de 10 W qui alimente un système d’éclairage.

 

En revanche, ce site web fonctionne sur un système d’énergie solaire hors réseau avec son propre stockage d’énergie et hors-ligne pendant les périodes de temps nuageux prolongées. Une fiabilité inférieure à 100 % est essentielle pour la durabilité d’un système solaire hors réseau, car au-delà d’un certain seuil, l’énergie fossile utilisée pour produire et remplacer les batteries est supérieure à l’énergie fossile économisée par les panneaux solaires.

Reste à savoir à quelle fréquence le site sera hors ligne. Le serveur web est maintenant alimenté par un nouveau panneau solaire de 50 Wc et une batterie plomb-acide (12V 7Ah) qui a déjà deux ans. Comme le panneau solaire est à l’ombre le matin, il ne reçoit la lumière directe du soleil que 4 à 6 heures par jour. Dans des conditions optimales, le panneau solaire produit ainsi 6 heures x 50 watts = 300 Wh d’électricité.

Le serveur web consomme entre 1 et 2,5 watts d’énergie (selon le nombre de visiteurs), ce qui signifie qu’il consomme entre 24 et 60 Wh d’électricité par jour. Dans des conditions optimales, nous devrions donc disposer de suffisamment d’énergie pour faire fonctionner le serveur web 24 heures sur 24. La production excédentaire d’énergie peut être utilisée pour des applications domestiques.

Nous prévoyons de maintenir le site web en ligne pendant un ou deux jours de mauvais temps, après quoi il sera mis hors ligne.

Cependant, par temps nuageux, surtout en hiver, la production quotidienne d’énergie pourrait descendre à 4 heures x 10 watts = 40 watts-heures par jour, alors que le serveur nécessite entre 24 et 60 Wh par jour. La capacité de stockage de la batterie est d’environ 40 Wh, en tenant compte de 30 % des pertes de charge et de décharge et de 33 % de la profondeur ou de la décharge (le régulateur de charge solaire arrête le système lorsque la tension de la batterie tombe à 12 V).

Par conséquent, le serveur solaire restera en ligne pendant un ou deux jours de mauvais temps, mais pas plus longtemps. Cependant, il s’agit d’estimations et nous pouvons ajouter une deuxième batterie de 7 Ah en automne si cela s’avère nécessaire. Nous visons un uptime, c’est-à-dire un fonctionnement sans interruption, de 90 %, ce qui signifie que le site sera hors ligne pendant une moyenne de 35 jours par an.

Premier prototype avec batterie plomb-acide (12 V 7 Ah) à gauche et batterie Li-Po UPS (3,7V 6600 mA) à droite. La batterie au plomb-acide fournit l’essentiel du stockage de l’énergie, tandis que la batterie Li-Po permet au serveur de s’arrêter sans endommager le matériel (elle sera remplacée par une batterie Li-Po beaucoup plus petite).

Quel est la période optimale pour parcourir le site ?

L’accessibilité à ce site internet dépend de la météo à Barcelone en Espagne, endroit où est localisé le serveur. Pour aider les visiteurs à « planifier » leurs visites à Low-tech Magazine, nous leur fournissons différentes indications.

Un indicateur de batterie donne une information cruciale parce qu’il peut indiquer au visiteur que le site internet va bientôt être en panne d’énergie – ou qu’on peut le parcourir en toute tranquillité. La conception du site internet inclut une couleur d’arrière-plan qui indique la charge de la batterie qui alimente le site Internet grâce au soleil. Une diminution du niveau de charge indique que la nuit est tombée ou que la météo est mauvaise.

carte météo de l’ouest de l’Europe avec symboles de passages nuageux

Outre le niveau de batterie, d’autres informations concernant le serveur du site web sont affichées grâce à un tableau de bord des statistiques. Celui-ci inclut des informations contextuelles sur la localisation du serveur : heure, situation du ciel, prévisions météorologiques, et le temps écoulé depuis la dernière fois où le serveur s’est éteint à cause d’un manque d’électricité.

Matériel & Logiciel

Nous avons écrit un article plus détaillé d’un point de vue technique : Comment faire un site web basse technologie : logiciels et matériel.

SERVEUR : Ce site web fonctionne sur un ordinateur Olimex A20. Il est doté de 2 GHz de vitesse de processeur, 1 Go de RAM et 16 Go d’espace de stockage. Le serveur consomme 1 à 2,5 watts de puissance.

SOFTWARE DU SERVEUR : le serveur web tourne sur Armbian Stretch, un système d’exploitation Debian construit sur un noyau SUNXI. Nous avons rédigé une documentation technique sur la configuration du serveur web.

LOGICIEL DE DESIGN : le site est construit avec Pelican, un générateur de sites web statiques. Nous avons publié le code source de « solar », le thème que nous avons développé.

CONNEXION INTERNET. Le serveur est connecté via une connexion Internet fibre 100 MBps. Voici comment nous avons configuré le routeur. Pour l’instant, le routeur est alimenté par le réseau électrique et nécessite 10 watts de puissance. Nous étudions comment remplacer ce routeur gourmand en énergie par un routeur plus efficace qui pourrait également être alimenté à l’énergie solaire.

SYSTÈME SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE. Le serveur fonctionne avec un panneau solaire de 50 Wc et une batterie plomb-acide 12 V 7 Ah. Cependant, nous continuons de réduire la taille du système et nous expérimentons différentes configurations. L’installation photovoltaïque est gérée par un régulateur de charge solaire 20A.

Qu’est-il arrivé à l’ancien site ?

Le site Low-tech Magazine alimenté par énergie solaire est encore en chantier. Pour le moment, la version alimentée par réseau classique reste en ligne. Nous encourageons les lecteurs à consulter le site alimenté par énergie solaire, s’il est disponible. Nous ne savons pas trop ce qui va se passer ensuite. Plusieurs options se présentent à nous, mais la plupart dépendront de l’expérience avec le serveur alimenté par énergie solaire.
Tant que nous n’avons pas déterminé la manière d’intégrer l’ancien et le nouveau site, il ne sera possible d’écrire et lire des commentaires que sur notre site internet alimenté par réseau, qui est toujours hébergé chez TypePad. Si vous voulez envoyer un commentaire sur le serveur web alimenté en énergie solaire, vous pouvez en commentant cette page ou en envoyant un courriel à solar (at) lowtechmagazine (dot) com.

Est-ce que je peux aider ?

Bien sûr, votre aide est la bienvenue.
D’une part, nous recherchons des idées et des retours d’expérience pour améliorer encore plus le site web et réduire sa consommation d’énergie. Nous documenterons ce projet de manière détaillée pour que d’autres personnes puissent aussi faire des sites web basse technologie.

D’autre part, nous espérons recevoir des contributions financières pour soutenir ce projet. Les services publicitaires qui ont maintenu Low-tech Magazine depuis ses débuts en 2007 sont incompatibles avec le design de notre site web poids plume. C’est pourquoi nous cherchons d’autres moyens de financer ce site :

1. Nous proposerons bientôt un service de copies du blog imprimées à la demande. Grâce à ces publications, vous pourrez lire le Low-tech Magazine sur papier, à la plage, au soleil, où vous voulez, quand vous voulez.
2. Vous pouvez nous soutenir en envoyant un don sur PayPal, Patreon ou LiberaPay.
3. Nous restons ouverts à la publicité, mais nous ne pouvons l’accepter que sous forme d’une bannière statique qui renvoie au site de l’annonceur. Nous ne travaillons pas avec les annonceurs qui ne sont pas en phase avec notre mission.

Le serveur alimenté par énergie solaire est un projet de Kris De Decker, Roel Roscam Abbing et Marie Otsuka.




La bataille du libre, un documentaire contributopique !

Nous avons eu la chance de voir le nouveau documentaire de Philippe Borrel. Un conseil : ne le loupez pas, et surtout emmenez-y vos proches qui ne comprennent pas pourquoi vous les bassinez avec « vos trucs de libristes, là »…

Ce n’est pas de la publicité, c’est de la réclame

Avertissement : cet article de blog est enthousiaste sans être sponsorisé (et oui : nous vivons à une époque où ce genre de précision est devenue obligatoire -_-‘…), car en fait, il est simplement sincère.

Et c’est pas parce qu’on y voit apparaître tonton Richard (the Stallman himself), l’ami Calimaq, les potes de Mozilla ou notre Pyg à nous, hein… C’est parce que ce documentaire montre que la palette du Libre s’étend très largement au-delà du logiciel : agriculture, outils, santé, autogestion… Il montre combien le Libre concrétise dès aujourd’hui les utopies contributives de demain, et ça, bizarrement, ça nous parle.

Sans compter que sa bande annonce a le bon goût d’être présente et présentée sur PeerTube :

Ce qui est brillant, c’est que ce documentaire peut toucher les cœurs et les pensées de nos proches dont le regard divague au loin dès qu’on leur parle de « logiciels », « services », « clients » et autre « code-source »… et qui ne comprennent pas pourquoi certaines variétés de tomates anciennes ont circulé clandestinement dans leur AMAP, ou qui s’indignent de la montée du prix de l’insuline et des prothèses médicales.

Des avant-premières à Fontaine, Nantes et Paris… et sur Arte

Une version « condensée » du documentaire (55 minutes sur les 87 de la version cinéma) sera diffusée le mardi 19 février à 23h45 sur Arte, sous le titre « Internet ou la révolution du partage »… et disponible en accès libre et gratuit sur la plateforme VOD d’Arte jusqu’au 12 avril prochain.

Mais pour les plus chanceuxses d’entre nous, pour celles et ceux qui aiment les grandes toiles et les ciné-débats, il y a déjà quelques avant-premières :

Nous continuerons d’en parler sur nos médias sociaux, car nous considérons que ce documentaire est un bien bel outil dont on peut s’emparer pour se relier à ces communautés qui partagent les valeurs du Libre dans des domaines autre que le numérique… Et il n’est pas impossible que vous rencontriez certain·e·s de nos membres lors d’une projection 😉

 




Un navigateur pour diffuser votre site web en pair à pair

Les technologies qui permettent la décentralisation du Web suscitent beaucoup d’intérêt et c’est tant mieux. Elles nous permettent d’échapper aux silos propriétaires qui collectent et monétisent les données que nous y laissons.

Vous connaissez probablement Mastodon, peerTube, Pleroma et autres ressources qui reposent sur le protocole activityPub. Mais connaissez-vous les projets Aragon, IPFS, ou ScuttleButt ?

Aujourd’hui nous vous proposons la traduction d’un bref article introducteur à une technologie qui permet de produire et héberger son site web sur son ordinateur et de le diffuser sans le moindre serveur depuis un navigateur.

L’article original est issu de la série Dweb (Decentralized Web) publiée sur Mozilla Hacks, dans laquelle Dietrich Ayala met le projecteur sur toutes les initiatives récentes autour du Web décentralisé ou distribué.

Traduction Framalang : bengo35, goofy

Blue Link Labs et Beaker

par Tara Vancil

Nous sommes Blue Link Labs, une équipe de trois personnes qui travaillent à améliorer le Web avec le protocole Dat et un navigateur expérimental pair à pair qui s’appelle Beaker.

L'équipe Blue Link Labs
L’équipe Blue Link Labs

 

Nous travaillons sur Beaker car publier et partager est l’essence même du Web. Cependant pour publier votre propre site web ou seulement diffuser un document, vous avez besoin de savoir faire tourner un serveur ou de pouvoir payer quelqu’un pour le faire à votre place.

Nous nous sommes donc demandé « Pourquoi ne pas partager un site Internet directement depuis votre navigateur ? »

Un protocole pair-à-pair comme dat:// permet aux appareils des utilisateurs ordinaires d’héberger du contenu, donc nous utilisons dat:// dans Beaker pour pouvoir publier depuis le navigateur et donc au lieu d’utiliser un serveur, le site web d’un auteur et ses visiteurs l’aident à héberger ses fichiers. C’est un peu comme BitTorrent, mais pour les sites web !

Architecture

Beaker utilise un réseau pair-à-pair distribué pour publier des sites web et des jeux de données (parfois nous appelons ça des « dats »).

Les sites web dat:// sont joignables avec une clé publique faisant office d’URL, et chaque donnée ajoutée à un site web dat:// est attachée à un log signé.
Les visiteurs d’un site web dat:// peuvent se retrouver grâce à une table de hachage distribuée1, puis ils synchronisent les données entre eux, agissant à la fois comme téléchargeurs et téléverseurs, et vérifiant que les données n’ont pas été altérées pendant le transit.

Schéma du réseau DAT
Une illustration basique du réseau dat://

 

Techniquement, un site Web dat:// n’est pas tellement différent d’un site web https:// . C’est une collection de fichiers et de dossiers qu’un navigateur Internet va interpréter suivant les standards du Web. Mais les sites web dat:// sont spéciaux avec Beaker parce que nous avons ajouté une API (interface de programmation) qui permet aux développeurs de faire des choses comme lire, écrire, regarder des fichiers dat:// et construire des applications web pair-à-pair.

Créer un site Web pair-à-pair

Beaker rend facile pour quiconque de créer un nouveau site web dat:// en un clic (faire le tour des fonctionnalités). Si vous êtes familier avec le HTML, les CSS ou le JavaScript (même juste un peu !) alors vous êtes prêt⋅e à publier votre premier site Web dat://.

Les développeurs peuvent commencer par regarder la documentation de notre interface de programmation ou parcourir nos guides.

L’exemple ci-dessous montre comment fabriquer le site Web lui-même via la création et la sauvegarde d’un fichier JSON. Cet exemple est fictif mais fournit un modèle commun pour stocker des données, des profils utilisateurs, etc. pour un site Web dat:// : au lieu d’envoyer les données de l’application sur un serveur, elles peuvent être stockées sur le site web lui-même !

// index.html
Submit message
<script src="index.js"></script>

// index.js
// first get an instance of the website's files
var files = new DatArchive(window.location)
document.getElementById('create-json-button').addEventListener('click', saveMessage)
async function saveMessage () {
var timestamp = Date.now()
var filename = timestamp + '.json'
var content = {
timestamp,
message: document.getElementById('message').value
}

// write the message to a JSON file
// this file can be read later using the DatArchive.readFile API
await files.writeFile(filename, JSON.stringify(content))
}

Pour aller plus loin

Nous avons hâte de voir ce que les gens peuvent faire de dat:// et de Beaker. Nous apprécions tout spécialement quand quelqu’un crée un site web personnel ou un blog, ou encore quand on expérimente l’interface de programmation pour créer une application.

Beaucoup de choses sont à explorer avec le Web pair-à-pair !

Documentation plus technique

  • How Dat works, un guide en anglais qui expose tous les détails sur le stockage des fichiers avec Dat
  • The Dat Protocol Book, également en anglais, plus complet encore.

 

À propos de Tara Vancil

Tara est la co-créatrice du navigateur Beaker. Elle a travaillé précédemment chez Cloudflare et participé au Recurse Center.




Khrys’presso du lundi 21 janvier 2019

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Gilets Jaunes

Spécial GAFAM

Les gros leaks de la semaine

Le gros dossier de la semaine

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Ah c'est bien, tu en as mis un peu moins, cette fois ! - la personne de droite répond : M'en parle pas, c'est toujours difficile pour moi de choisir !!! Mébon, ce que j'enlève ici reste sur mon blog, donc... pour les personnes qui en veulent plus, il suffit de cliquer sur ma tasse !

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

Et un grand merci à Goofy, toujours là pour donner un coup de patte en cas de besoin !!!




Khrys’presso du lundi 14 janvier 2019

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Gilets Jaunes

  • Les Forcenés (Frédéric Lordon sur blog.mondediplo.net)
  • Gilets jaunes – Entretien avec David Dufresne – Violences policières contre les Gilets jaunes : « Cette répression laissera des traces » (cqfd-journal.org) – voir aussi : David Dufresne : « La police s’est enfermée dans une logique d’escalade et d’affrontement » (nouvelobs.com) et la vidéo PeerTube plus bas

    « Quand j’ai débuté le recensement des violences policières sur Twitter, je souhaitais simplement comprendre ce qui se passait. […]
    Jamais je n’aurais pu imaginer une telle masse de blessés, de non-respect des règles les plus basiques du maintien de l’ordre, de provocations. Ce qui se passe est absolument ahurissant pour quelqu’un qui a travaillé sur le maintien de l’ordre français et connaît son histoire. Des manquements graves à une telle échelle, c’est inouï. Même si la police des polices menait de véritables enquêtes, ce ne serait pas suffisant : il y a un véritable mouvement de fond.
    Avant tout, je veux savoir pourquoi il y a eu tous ces blessés et mutilés. Pourquoi on traîne une dame par les cheveux sur quarante mètres. Pourquoi on tire au flash-ball en pleine figure. Pourquoi on éborgne des gens qui ne faisaient que manifester. Pourquoi ces terribles images de gamins matés à Mantes-la-Jolie, sans que cela n’émeuve véritablement au-delà d’un tweet indigné. Je suis tout bonnement sidéré par ces images et ces témoignages. Sachant qu’il n’y a jamais aucune innocence en matière de maintien de l’ordre : c’est un domaine éminemment politique, assujetti au pouvoir. »

Un personnage voyant arriver un autre en béquilles et bandages, s'exclame : mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Tu ne m'as pas dit que tu allais faire les Soldes ? L'autre répond : ben justement. J'ai trouvé une super veste jaune, du coup je l'ai mise en sortant du magasin... Après, je ne me rappelle plus très bien.

Spécial GAFAM

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, on sent que les fêtes sont terminées ! - la personne de droite répond : Yep, et encore, j'ai dû sabrer énormément d'articles ! Ils sont dans ma revue perso, si ça t'intéresse, clique sur ma tasse !

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




Les données que récolte Google, document complet

Ces dernières semaines nous avons publié par chapitres successifs notre traduction de Google Data Collection, l’étude élaborée par l’équipe du professeur Douglas C. Schmidt, spécialiste des systèmes logiciels, chercheur et enseignant à l’Université Vanderbilt.

Vous trouverez ci-dessous en un seul document sous deux formats (.odt et .pdf) non seulement l’ensemble des chapitres publiés précédemment mais aussi les copieuses annexes qui référencent les recherches menées par l’équipe ainsi que les éléments qui ne pouvaient être détaillés dans les chapitres précédents.

Traduction Framalang pour l’ensemble du document :

Alain, Barbara, Bullcheat, Côme, David_m, fab, Fabrice, FranBAG, Goofy, jums, Khrys, Mika, Obny, Penguin, Piup, Serici. Remerciements particuliers à Cyrille.

Nous avons fait de notre mieux, mais des imperfections de divers ordres peuvent subsister, n’hésitez pas à vous emparer de la version en .odt pour opérer les rectifications que vous jugerez nécessaires.

document Ce que collecte google version .PDF
.PDF Version 3.2 (2,6 Mo)

 

 

Ce que collecte Google version ODT
.ODT Version 3.2 (3,3 Mo)




Khrys’presso du lundi 7 janvier 2019

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

  • Orange bride un peu plus les débits de Free Mobile quand il est en itinérance (numerama.com)
  • Bercy mise sur les nouvelles technologies pour traquer les fraudeurs au fisc (lemonde.fr)

    « la difficulté, c’est de pouvoir traiter les données alors qu’on [leur] supprime des emplois à tour de bras […] Car il n’existe pas de “contrôle fiscal-presse bouton”, comme on pourrait le penser. L’argument selon lequel le tout-numérique rend le contrôle fiscal moins onéreux et plus efficace est faux ».

  • TRIBUNE. Comment la France s’est vendue aux Gafam (lepoint.fr)

    L’histoire du déclin du numérique français est une tragédie en trois actes. Il y eut d’abord les «  30 honteuses du numérique  », où une petite élite arrogante et dénuée de vision stratégique a démantelé notre industrie informatique et électronique grand public. […] Vient ensuite la capitulation vis-à-vis des grands acteurs américains. Ainsi, de nombreux politiques et hauts fonctionnaires français leur ont permis d’intégrer leurs technologies au cœur des prérogatives régaliennes de l’État : défense, renseignement, éducation, sécurité, mais aussi culture. Plusieurs d’entre eux quitteront leurs fonctions pour aller rejoindre ces sociétés. Le troisième acte se joue en ce moment. […] Nous aurions pu avoir un autre destin, car si les États-Unis avaient la vision et l’argent, c’est en Europe qu’ont été inventées deux des briques fondamentales de l’Internet : Linux et le Web. Mais à la différence du standard GSM, ces dernières ont eu le malheur d’être conçues par des individus talentueux hors des grandes institutions. Snobés chez nous, ces deux projets deviendront le moteur des plateformes numériques américaines et chinoises et l’instrument de leur domination mondiale.

  • Appli « Pile de CV » : Quand Pôle Emploi fait de la discrimination par l’argent (blogs.mediapart.fr)

    Une nouvelle étape est franchie dans la folie capitaliste de la « Start-Up nation » : Pôle emploi propose aux chômeurs de télécharger une application qui fait payer les utilisateurs pour être repérés par des recruteurs.

  • Le délitement sans fin de la médecine scolaire (liberation.fr)

    Le nombre de médecins scolaires vient de tomber sous la barre des 1 000 : ils sont 976 professionnels en activité pour… 12,5 millions d’élèves. […] En octobre 2017, l’Académie de médecine avait rendu un rapport «sur la situation alarmante de la médecine scolaire en France», faisant état par endroits d’un seul médecin censé prendre en charge 46 000 élèves… Les conséquences de cette pénurie, très concrètes, touchent en premier lieu les enfants de familles défavorisées. Ceux-là mêmes dont les parents connaissent déjà de telles difficultés pour payer la nourriture et un logement qu’ils n’ont ni le temps ni les moyens de faire les démarches pour aller voir un médecin de ville.

  • Avec les « classes éloignées en réseau », les écoles rurales jouent collectif (theconversation.com)
  • Les profs dégainent leurs «Stylos rouges» (liberation.fr)
  • «Susvisé», «infra petita»… Les mots trop compliqués bannis des tribunaux administratifs (leparisien.fr)
  • France : prisons, surpopulations et données disponibles (blog.alphoenix.net)

    Il faudrait un mot pour qualifier un sentiment de joie mêlée de ressentiment quand on passe une journée à bidouiller sur son ordinateur pour arriver à organiser une information qui aurait été si simple à distribuer par l’administration. Joie de parvenir à récupérer une partie importante des données, disséminées dans des fichiers Excel et PDF, à en tirer du sens et à les partager ensuite.

Spécial Gilets Jaunes

Spécial GAFAM

Les lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Ça y est, c'est fini, les bonnets de Noël ? Celui de droite répond : Yep, et ça démarre fort pour 2019 ^_^ Bonne année à tou·te·s, et bonne lecture !!! (cliquez sur ma tasse si vous en voulez encore plus !)

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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




Khrys’presso du lundi 31 décembre

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Gilets Jaunes

Spécial GAFAM

Et cette semaine on soutient…

  • LILA et ZeMarmot

    Imaginez un studio de film, avec des artistes et techniciens qualifiés, qui travaillent sur des films ou des séries intéressantes… et qui les partagent sous une Licence Libre, pour être visibles par tous, partout (télé, cinéma, web…), partageables et réutilisables.
    Imaginez maintenant que ce studio utilise essentiellement du Logiciel Libre (et de l’Open Hardware si disponible), qu’ils le corrigent, voire modifient et l’améliorent au besoin, aussi bien pour des logiciels finaux (tels que GIMP, Blender, Inkscape…), de bureau (tel GNOME), voire jusqu’au système d’exploitation (GNU/Linux) et tout le reste !

  • Encore et toujours Framasoft, parce qu’ils ont récolté moins que l’an dernier alors qu’ils ont sorti un truc génial comme PeerTube, préparent Mobilizon, et qu’ils ont besoin de continuer à financer tous ces projets ! Et en plus, c’est déductible des impôts !
    Un groupe de musique chante : donnez, donnez nous, en plus c'est déductible des impôts - deux personnages commentent : tu n'y vas pas un peu fort, là ? Ptêt ben, mais c'est pour la bonne cause

Les gros docs à lire de la semaine

Les lectures de la semaine

  • Les données que récolte Google – Ch.7 et conclusion (framablog.org)
  • Nos téléphones portables ne sont pas sûrs (nytimes.com – en anglais)

    Le réseau cellulaire est aussi vital pour la société américaine que le réseau routier et les réseaux électriques. Les vulnérabilités de l’infrastructure de téléphonie mobile menacent non seulement la vie privée et la sécurité des personnes, mais aussi celles du pays. Selon les services de renseignements, des espions écoutent les conversations téléphoniques du président Trump et utilisent de fausses tours de téléphonie cellulaire à Washington pour intercepter les appels téléphoniques. L’infrastructure de communication cellulaire, ce système au cœur de la communication moderne, du commerce et de la gouvernance, est terriblement peu sûr. Et nous ne faisons rien pour y remédier.

  • Réservations de vols : Nos données volent avec nous (ourdataourselves.tacticaltech.org – en anglais)
  • Spéculation faciale : panique dans le panoptique (affordance.info)
  • 2018 est l’année où l’IA a reçu ses yeux (engadget.com – en anglais)
  • L’intelligence artificielle a besoin d’éthique (alternatives-economiques.fr)
  • Ce que l’Histoire pourrait dire à Mark Zuckerberg (techcrunch.com – en anglais)

    De la même manière que les médias sociaux ont radicalement réduit la barrière de la distribution des discours en ligne, en donnant la chance à quiconque publie en ligne de toucher un large public, le long régime anglais de censure monarchique s’est effondré en 1641, entraînant une forte explosion des discours et idées comme des pamphlets qui se sont soudain librement déversés des presses. Il y a eu notamment un déferlement d’opinions politiques radicales de la part de groupes militant pour des réformes religieuses, la souveraineté populaire, l’extension du suffrage, la propriété commune et même de proto-droits des femmes – exposant des concepts démocratiques et des idées libérales des siècles avant que la nation elle-même devienne une démocratie libérale.
    Mais, en même temps, les brochures ont également été utilisées comme un outil de propagande politique cynique pour attiser la haine raciale et sectaire, surtout dans la lutte du Parlement contre le roi. Les Irlandais ont fait l’objet d’un discours de haine particulièrement vicieux. Et les historiens suggèrent que la propagande anti-irlandaise a contribué à alimenter le déchaînement des soldats de Cromwell en Irlande pour écraser la rébellion, après avoir été alimentés d’un régime de revendications violentes dans des brochures non censurées – comme le fait que les Irlandais tuaient et mangeaient les bébés. […] Les brochures imprimées pendant la guerre civile anglaise ont également ravivé les croyances superstitieuses en matière de sorcellerie, ce qui a entraîné une recrudescence des poursuites et des meurtres pour sorcellerie, qui avaient chuté au cours des années précédentes suite à un contrôle étatique plus strict sur les comptes rendus imprimés populaires des procès en sorcellerie.

  • Ce qu’il en coûte de vivre dans l’Empire Internet de Mark Zuckerberg (theringer.com – en anglais)
  • Le réseau antisocial (logicmag.io – en anglais)
  • Quelques réflexions sur le réseautage social et Usenet (jfm.carcosa.net – en anglais)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café avec des bonnets de Noël sur la tête. Le personnage de gauche dit : Eh ben, on va avoir de quoi s'occuper, pour le Réveillon !- la personne de droite répond : Yep, et si tu en veux encore plus, clique sur ma tasse ! ; des personnages animaux (gnou, pingouin...) disent Bonnes fêtes à tout·te·s en arrière-plan

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