Le deuxième effet kiss cool du logiciel libre

Une courte traduction[1] sous la forme d’un témoignage sans prétention qui illustre bien la mise en relation, internationale et dans un certain état d’esprit, que permet et induit le logiciel libre.

C’est Ubuntu qui est mis en valeur ici (et en France on n’est pas en reste d’ailleurs avec le très convivial et compétent Ubuntu-fr) mais les vertus et attitudes évoquées ici valent je crois pour l’ensemble de la communauté.

Au delà du fait d’avoir à disposition des programmes de grande qualité, le logiciel libre c’est aussi ce petit supplément d’âme que d’aucun comme moi apprécie tout particulièrement…

Copie d'écran - DThomasDigital

L’effet secondaire (positif) de l’utilisation d’Ubuntu

The Unexpected (good) side effect of using Ubuntu

David Thomas – 24 mars – dthomasdigital.wordpress.com

Je suis un adepte d’Ubuntu, je fais parti de ces convertis depuis deux ans maintenant et Ubuntu a répondu à toutes mes attentes en matière d’informatique. Même les jeux sur Ubuntu commencent à être matures et je remarque que j’ai remplacé Wine au profit de jeux disponibles directement sur Linux. Je connais bien désormais la puissance d’Ubuntu et j’utilise de nombreuses applications critiques dont dépend mon entreprise sur cette même plateforme.

Puis il est arrivé une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Lentement mais sûrement à mesure que je m’impliquais dans la communauté Ubuntu j’ai appris beaucoup de choses sur le vaste monde qui m’entoure en apprenant à connaître des gens et des cultures de divers horizons. J’ai commencé ce blog puis j’ai intégré le Planet Ubuntu Users. Ceci m’a permis de rencontrer gouki, je crois bien qu’il vient du Portugal. C’est lui qui est en charge de Planet Ubuntu Users, j’adore son site, il est simple mais fantastique.

Un jour mes billets cessent d’apparaître sur le Planet. En en cherchant la cause j’ai découvert que je n’étais pas le seul dans ce cas, parmi les autres personnes il y avait Isabelle Duchatelle qui vient de France. C’est une personne d’une grande finesse et j’ai appris plusieurs petits trucs grâce à ces billets. Après quelques échanges d’e-mails on a trouvé la source du problème et nous étions de retour sur le Planet.

Peu après ça mon implication dans le Ubuntu Users Group près de chez moi s’est accrue et en posant des questions à droite à gauche j’ai échangé quelques courriers avec le légendaire Jono Bacon de Grande Bretagne. C’est une personne qui est toujours prête à aider et à vous faire découvrir un groupe dont vous n’aviez jamais entendu parler. Pour moi qui adore la musique, rien que ça rendait nos échanges intéressants.

Grâce à Ubuntu je me suis retrouvé impliqué dans Software Freedom Day, la Document Freedom Day et dans l’Open Discussion Day. J’y ai fait la connaissance de gens venant du Nigéria, de Malaisie, d’Inde, d’Amérique du Sud et encore plein d’autres pays. Ce qui m’est arrivé à une échelle plus petite est tout aussi incroyable. Notre Ubuntu Users Group local est devenu un groupe officiel et nous avons commencé quelques projets avec succès. J’ai aussi été impliqué avec les équipes américaines et j’ai fait la connaissance de gens géniaux comme Aaron Toponce.

Soit, mais alors de quel effet secondaire s’agit-il ? Et bien, lorsque j’utilisais Windows j’étais comme dans un cocon à trimer chaque jour et une chose est sure c’est que je me suis jamais intéressé au blog de Bill Gates comme je m’intéresse aujourd’hui à celui de Mark Shuttleworth et même si j’adore les autres distributions Linux (je vis au Nouveau Mexique et Gentoo aura donc toujours place à part dans mon cœur) Ubuntu m’a attiré dans une communauté, une communauté de gens qui veulent vraiment rendre l’informatique libre et ouverte.

C’est une communauté qui traite les débutants avec autant de respect qu’elle traite ses membres de la première heure. J’ai vraiment beaucoup appris durant ces deux dernières années et cette année je ferai une présentation à Ubuntu Live (hey les gars qui s’occupent d’Ubuntu Live, vous pensez pas que vous pourriez revoir le prix de l’inscription ?), ça sera l’occasion pour moi de serrer des mains et de remercier la communauté dont je suis tombé amoureux. Alors oui, je dirais que c’est un effet secondaire plutôt positif pour un gars comme moi qui ne savait même pas situer le Nigéria sur une carte il y a à peine deux ans.

Notes

[1] Merci à Olivier (from Fralamang) pour la traduction.




Comment je suis devenu un enseignant innovant

aKa - BSOD - CC-By

Suite à un coup de téléphone avec le responsable Microsoft des partenariats éducatifs en France, j’ai décidé d’adhérer à l’association Projetice m’assurant ainsi une promotion immédiate au rang d’enseignant innovant (et accessoirement une place pour le prochain voyage à Bangkok).

J’aurais a priori en charge l’aspect communication du dossier Déploiement de Windows Vista et MS Office 2007 à l’école, dossier rendu difficile par la pression constante (et, il faut bien le dire, souvent malintentionnée) exercée par les partisans du logiciel libre qui serait, dit-on, mais cela reste à prouver, une alternative crédible aux produits Microsoft que tant de professeurs, élèves et parents utilisent au quotidien.

L’école a à l’heure actuelle bien d’autres chats à fouetter et il serait inopportun de créer une perturbation en obligeant la communauté scolaire à changer ses habitudes numériques durement acquises au fil des années.




Delgarma – Bad Days but good (and free) music

Lacrymosa - Laila - Art Libre

Sans vouloir entrer dans la polémique de la définition de la musique libre, force est de constater qu’ils sont finalement assez rares les musiciens qui proposent leurs oeuvres sous des licences offrant au mélomane les mêmes libertés que celles d’un utilisateur de logiciels libres[1].

Raison de plus pour donner un modeste petit coup de projecteur à Delgarma qui a placé sa musique sous licence Creative Commons By-Sa.

Avec mention spéciale à la ballade Bad Days qui m’accompagne le dimanche lorsque la pluie bat le carreau…

Cette vidéo a été enregistrée en juin 2006 à l’Open Source Café de Lyon (dont je n’arrive pas à retrouver le site web jusqu’à me demander si le café est toujours vivant !). Elle a été pêchée sur le site TheoraSea qui propose avec ITheora un lecteur multimédia bien plus libre que le lecteur Flash de ce blog[2].

Les illustrations nous viennent de Lacrymosa, et j’imagine qu’elles sont sous licence Art Libre vu l’implication du bonhomme en la matière.

Notes

[1] C’est-à-dire ici sans clause non commerciale ou non dérivable (même si on se retrouve souvent avec la question des sources disponibles pour pouvoir effectivement étudier la musique).

[2] Lecteur que je vais finir par adopter je pense une de ces quatre pour le Framablog.




Les licences Creative Commons expliquées aux élèves

Une invitation lancée aux enseignants pour s’inspirer de ce document en vue d’une présentation en classe.

Textes, images, multimédia… C’est bien gentil de critiquer les agissements de Microsoft qui tente de nous faire passer sa propre définition de la « propriété intellectuelle » à l’école mais c’est encore mieux d’être constructif en proposant des alternatives plus conformes à notre propre vision des choses.

Imaginons en effet que vous soyez un professeur souhaitant évoquer cette histoire de « propriété intellectuelle » à l’ère du numérique avec vos élèves. Pour la France cette éventualité est d’autant plus susceptible de se produire qu’elle figure dans le référentiel du B2i pour le domaine Adopter une attitude responsable (par exemple avec la compétence C.2.3 Lorsque j’utilise ou transmets des documents, je vérifie que j’en ai le droit).

Vous avez alors le choix de l’approche.

Vous pouvez par exemple vous appuyer sur le document (powerpoint) Droit et éducation – La propriété intellectuelle de l’association Projetice. Il n’est pas inintéressant en soi, avec par exemple son rappel de la nécessité d’élaborer ensemble une charte TICE dans chaque établissement scolaire. Mais, parcourez-le, et vous vous trouverez peut-être comme moi confronté à la désagréable impression d’évoluer dans le monde austère et intimidant des tu n’as pas le droit de faire ceci, tu n’as pas le droit de faire cela, sauf à demander constamment, au cas pas cas, de fastidieuses et parfois hypothétiques autorisations. Règles qui stipulent q’il n’y pas d‘exception pédagogique. Règles contraignantes qui s’appliquent de fait aussi à mes propres créations. Ici c’est d’abord la fermeture par défaut qui prévaut, et commes les autres mondes ne sont pas mentionnés il semble que ce soit le seul monde possible.

Mais, sans nier l’existence du monde précédent qui a toute sa raison d’être, vous pouvez cependant débuter votre intervention en adoptant une autre approche comme celle proposée par le diaporama ci-dessous au sujet des salutaires licences Creative Commons. Une approche qui ne vous condamne pas à égréner la longue liste de ce que l’on ne peut pas faire mais qui au contraire, affirme d’entrée son ouverture en favorisant le partage des créations numériques, qu’elles soient vôtres ou celles d’autrui. Les demandes d’autorisation n’ont pas disparu mais elles sont ponctuelles et ne sont là que pour ajouter de la liberté à une situation de départ qui garantie au minimum la libre circulation de l’oeuvre. Nous ne sommes plus dans le il est impossible de faire… sauf… mais dans le il est possible de faire… sous telles conditions. Et mine de rien lorsque l’on travaille dans un contexte scolaire c’est une belle bouffée d’oxygène[1].

Ce diaporama est dans le domaine public. Il a été réalisé par Alex Roberts, Rebecca Rojer et Jon Phillips en vue de l’intégrer à un autre beau projet éducatif, à savoir l’OLPC. Vous trouverez toutes les images sources sur cette page du site Creative Commons. Libres à vous de les modifier et d’en adapter les légendes comme bon vous semblera. Nous vous en proposons ci-dessous une version francisée par nos soins[2]. C’est un work in progress non finalisé qui ne demande qu’à se bonifier avec vos propres suggestions de traduction dans les commentaires[3].

Diapo 1

Sharing Creative Works 01

Creative Commons presents : Sharing Creative Works

Creative Commons présente : partager les créations

Diapo 2

Sharing Creative Works 02

Computers are powerful tools for creation. You can use a computer to write stories, draw pictures, take photographs, record music, and capture video.

Les ordinateurs sont de formidables outils pour la création. Vous pouvez utiliser un ordinateur pour écrire des histoires, faire du dessin, prendre des photos, enregistrer de la musique et des vidéos.

Diapo 3

Sharing Creative Works 03

When you draw a picture, only one copy exists. You can keep that copy, or give it to a friend, or maybe even sell it.

Quand vous faites un dessin, il n’existe qu’en un seul exemplaire. Vous pouvez conserver cet exemplaire, le donner à un ami, ou peut-être même le vendre.

Diapo 4

Sharing Creative Works 04

But when you draw a picture on your computer, it is possible to create a perfect copy of that picture. You can keep your picture and give a copy to your friend and even sell a copy, if you like.

Mais quand vous faites un dessin sur votre ordinateur, il est possible de créer une copie à l’identique de ce dessin. Vous pouvez conserver un exemplaire pour vous et en donner un à un ami et même en vendre un, si vous en avez envie.

Diapo 5

Sharing Creative Works 05

Once someone has one copy of your picture, they have the ability to make more exact copies and then share them. They also have the ability to make changes to your picture, and share that. But what if you don’t want them to?

Une fois que quelqu’un a un exemplaire de votre dessin, cette personne a les moyens d’en faire d’autres copies à l’identique et ensuite de les partager. Cette personne a aussi la possibilité d’apporter des modifications à votre dessin et de les partager. Mais que se passe-t-il si vous n’êtes pas d’accord avec ça ?

Diapo 6

Sharing Creative Works 06

This is where the law comes in. Although anyone with a computer has the ability to share or change your creation, because of copyright law, they are not allowed to do so without your permission. (*)
(*) Though, depending on where you live, there may be specific exceptions to this rule. In the United States, this is called “Fair Use.”

C’est là que la loi entre en jeu. Même si n’importe qu’elle personne disposant d’un ordinateur a techniquement la possibilité de partager ou de modifier votre création, du fait des lois sur les droits d’auteurs, elle n’a pas le droit de le faire sans votre permission, en dehors des exceptions et limitations prévues par la loi applicable dans le pays où vous vivez.

Diapo 7

Sharing Creative Works 07

The law automatically grants you full “copyright” over any creative work you make, including the stories you write, the pictures you draw, the music you record, the photos you take, and the video you capture. This means that unless you say otherwise, nobody may share your work or make changes to it.

La loi vous accorde automatiquement un droit d’auteur exclusif sur toute œuvre de votre création, comme par exemple les histoires que vous pouvez écrire, la musique que vous pouvez enregistrer, les photos que vous pouvez prendre, et les vidéos que vous pouvez filmer. Ce qui signifie que sans avis contraire de votre part, personne ne peut diffuser votre travail ou y apporter des changements.

Diapo 8

Sharing Creative Works 08

But what if you want to legally and clearly allow anyone in the world to share and experience your work?

Mais que se passe-t-il si vous souhaitez légalement et sans ambigüité autoriser toute personne dans le monde à partager et découvrir votre travail ?

Diapo 9

Sharing Creative Works 09

What if you want others to build upon your work or create something new from your original?

Que se passe-t-il si vous souhaitez que d’autres puissent se baser sur votre travail pour créer quelque chose de nouveau à partir de l’original ?

Diapo 10

Sharing Creative Works 10

While you could tell each and every person that they may use your original, there is a vastly simpler way. If you would like to allow for your work to be shared around the world, consider using a Creative Commons License.

Vous pourriez dire à chaque personne individuellement qu’elle peut utiliser votre travail original, mais il y a beaucoup plus simple. Si vous voulez permettre le partage de votre travail à travers le monde, vous devriez songer à utiliser une Licence Creative Commons.

Diapo 11

Sharing Creative Works 11

Creative Commons is an organization which provides a collection of free content licenses that you may apply to your work.

Creative Commons est une organisation qui met à votre disposition un ensemble de licences que vous pouvez appliquer à votre travail.

Diapo 12

Sharing Creative Works 12

A content license is a document that states the freedoms and limitations that you apply to your work– an explanation of what someone can and cannot do with what you make.

Une licence sur le contenu est un document qui exprime les libertés et les limitations qui s’appliquent à votre travail – une liste de ce qu’une personne peut ou ne peut pas faire avec votre travail.

Diapo 13

Sharing Creative Works 13

Creative Commons Licenses have been translated into many languages and jurisdictions (legal systems) all over the world. They are designed to work internationally, so that even someone across the globe can understand the permissions you have granted them.

Les licences Creative Commons ont été traduites dans de nombreuses langues et juridictions de part le monde. Elles sont conçues pour être applicables internationalement, de telle façon que même une personne à l’autre bout du monde peut comprendre les droits que vous lui avez concédés.

Diapo 14

Sharing Creative Works 14

Creative Commons offers 6 different licenses so that you can share your work exactly how you want to.

Creative Commons vous propose six licences différentes qui vous permettent de partager votre travail de la façon qui vous convient le mieux.

Diapo 15

Sharing Creative Works 15

All Creative Commons licenses require attribution. This means that others may share your work so long as they credit you. There are some other things to consider when you choose to share your work with the world.

Toutes les licences Creative Commons utilisent la notion de paternité. Ce qui signifie que d’autres peuvent partager votre travail tant qu’il vous en attribuent la paternité. Mais il y a d’autres aspects à prendre en compte quand vous faites le choix de partager votre travail avec le monde.

Diapo 16

Sharing Creative Works 16

Do you want to allow other people to sell or make money off of your creation without having to ask? Prohibiting people from using your work commercially may limit how widely it is spread.

Souhaitez-vous autoriser d’autres personnes à vendre ou à faire de l’argent avec votre création sans avoir à demander l’autorisation ? Interdire l’utilisation commerciale de votre travail peut réduire son champ de diffusion.

Diapo 17

Sharing Creative Works 17

This also means that no one can make any money from your work without your permission. You can work out individual arrangements for commercial use so that you can get paid when others profit from your creation.

Cela signifie aussi que personne ne peut tirer de profit financier de votre travail sans votre autorisation. Vous pouvez passer des accords individuels pour usage commercial de façon à être rétribué quand d’autres tirent profit de votre création.

Diapo 18

Sharing Creative Works 18

Do you want to allow others to make changes (derivatives) to your work without having to ask? Prohibiting derivatives might prevent others from making something really cool out of your original.

Souhaitez-vous autoriser d’autres personnes à modifier votre travail (œuvre dérivée) sans avoir à demander l’autorisation ? Interdire les œuvres dérivées peut empêcher d’autre personnes de créer une nouvelle œuvre vraiment intéressante à partir de votre original.

Diapo 19

Sharing Creative Works 19

But, this also means they may not use your work in a way you disagree with.

Mais cela signifie aussi que personne ne peut utiliser votre travail à des fins qui ne vous conviendraient pas.

Diapo 20

Sharing Creative Works 20

If you allow others to make changes to your work, you also need to think about whether or not you will require them to use the same license as you (“Share Alike”). A ShareAlike condition ensures that the terms you chose for your original creation are preserved, but also may limit how much the derivative work can be shared (and in turn, how likely it is for someone to use your original work in a derivative)

Si vous autorisez d’autres personnes à faire des modifications de votre travail, vous devez aussi réfléchir si oui ou non vous souhaitez leur demander d’utiliser la même licence que vous (conditions initiales à l’identique). La clause conditions initiales à l’identique garantie que les choix que vous avez fait pour la création originale seront préservés, mais elle peut aussi limiter la diffusion des œuvres dérivées (et par là-même les possibilités que quelqu’un soit tenté d’utiliser votre original pour une œuvre dérivée)

Diapo 21

Sharing Creative Works 21

On the other hand, Share-Alike ensures that your work is always used under the terms you want, even after many generations of copies and derivatives.

D’un autre coté, les conditions initiales à l’identique garantissent que votre œuvre sera toujours utilisée sous les mêmes conditions, même après plusieurs générations de copies et de dérivés.

Diapo 22

Sharing Creative Works 22

It’s up to you to choose what you will create, and how you will share it with the world!

C’est à vous de décider ce que vous allez créer et comment vous allez le partager avec le monde !

Edit du 25 mars : Illustrant parfaitement le remix culturel permis par les licences Creative Commons, voici une version animée du diaporama réalisée par Alexandre Lebailly à partir de notre traduction.

—> La vidéo au format webm

Notes

[1] Petite suggestion finale : En profiter pour évoquer en bout de chaîne le logiciel libre dont les licences présentent la particularité de ne pas posséder de clauses non commerciales et non dérivables.

[2] Merci à notre équipe de traducteurs Framalang, Yostral, Olivier et surtout GaeliX en tête.

[3] En particulier nous avons quelques doutes sur la fidélité de traduction des diapos 1, 6, 13 et 20.




Mission E-educ – Forte mobilisation en faveur du logiciel libre à l’école

Copie d'écran - Mission E-educ - - Forum - Gouv.fr

Dont acte ? Nous verrons bien…

Il y a une semaine était publiée la synthèse finale du forum Ecole et internet : vers quels usages ? mis en place par le gouvernement dans le cadre de la mission « E-educ » sur les technologies de l’information et de la communication pour l’Enseignement.

Ce forum était présenté de la manière suivante par le ministre Xavier Darcos lors du communiqué de presse :

« Dès janvier, un forum Internet consacré aux TICE sera ouvert pour un mois sur le site education.gouv.fr ; il permettra à l’ensemble des acteurs et interlocuteurs de la communauté éducative d’exprimer leurs attentes en matière d’utilisation des TIC dans l’enseignement, mais aussi de partager des expériences innovantes. Ce forum contribuera à alimenter utilement la réflexion de la mission « e-educ » par l’identification des freins, des opportunités et des vecteurs du développement des usages répondant aux attentes de ces utilisateurs. »

Et c’est ainsi que 200 fils et plus de 500 réponses ont été postés sur ce forum. La problématique étant plurielle, de très nombreux sujets ont été abordés. Ce qui m’a frappé (jusqu’à la déprime parfois) ce que dès qu’il s’agissait de faire le moindre bilan TICE du passé, les interventions convergaient vers la critique. Par contre dès qu’il s’agissait d’évoquer le logiciel alors presque tous les regards se portaient sur le logiciel libre pour constater qu’il n’était pas à sa juste place à l’école.

Je sais bien que c’est plus complexe que cela mais, quitte à passer pour un librocentriste naïf et obtus, j’oserais même un rapprochement entre le bilan négatif et le logiciel libre pour émettre l’hypothèse suivante : si l’école avait adopté plus tôt la culture et l’écosystème du logiciel libre alors nous n’en serions peut-être pas là.

Bref, passons. Toujours est-il que dans la section Logiciels de la synthèse finale, voici ce qu’on peut y lire :

« On observe une très forte mobilisation des internautes en faveur des logiciels libres. L’information (promotion) apparaît indispensable pour que chacun prenne connaissance de l’existence de ces solutions et de leur diversité. Les contributeurs considèrent que ce chantier est sous la responsabilité de l’Education Nationale. Ils lui reprochent de dépenser l’argent du contribuable inutilement et de favoriser certaines entreprises privées en faisant un choix contraire. Selon eux, enseignants et élèves doivent maîtriser des activités, des méthodes et non des produits commerciaux particuliers (le traitement de texte en général et non un logiciel spécifique).

Ils craignent en outre que les documents produits au moyen de solutions propriétaires finissent par ne plus être accessibles (formats abandonnés du jour au lendemain par choix du fournisseur ou simple disparition de ce dernier). Priorité ne veut pas dire utilisation exclusive du libre : le logiciel propriétaire est parfois la seule solution.

Plusieurs messages suggèrent que l’Education nationale soutienne financièrement le développement des logiciels libres. »

Conclusion : Espérons que l’omniprésent Thierry de Vulpillières, ses deux collègues de Microsoft ainsi que tous les autres membres de la mission « E-educ » tiendront compte de ces remarques, Histoire aussi de faire taire les doutes émis par certains, comme Jean Peyratout, sur la composition pas forcément représentative de cette mission…

Copie d'écran - Mission E-educ - Gouv.fr

Annexe

En ordre antéchronologique, voici quelques messages issus de ce forum jugés significatifs par votre serviteur.

Message écrit le 27/02/2008 par gilles beraud ayant pour titre Liberté chérie :

Bonjour,

Le choix des membres de la mission E-educ, la façon de présenter la mission sur le site de syntec ("La mission « E-educ » confiée à Syntec informatique"), les problématiques choisies (par ex : offre logicielle adaptée aux préoccupations de la communauté éducative, modèle économique innovant… par la mise en oeuvre de partenariats publics-privés) m’alarment au plus haut point : dans cette mission se joue probablement la liberté d’accès aux contenus éducatifs.

Le choix de l’outil conditionne de façon binaire l’accès au savoir : je peux ou je ne peux pas lire tel texte, visionner tel film, écouter telle ou telle musique. L’Éducation Nationale ne peut pas se contenter des pistes de réflexion que déclineront des professionnels dont les revenus à venir dépendent pour l’essentiel de ce que sera l’informatique grand-public. C’est à dire des enfants et ado d’aujourd’hui, consommateurs de demain. L’Éducation Nationale, par ses enseignants et leur formation, par son administration et tous ses personnels, doit réaliser à quel point ses choix et stratégies sont au coeur de la société. L’Éducation nationale doit faire le choix de la liberté, car il n’y a pas d’autre choix citoyen.

Le savoir n’est pas une marchandise et l’école n’a pas pour mission de former des consommateurs mais des citoyens.

La liberté, c’est : un système d’exploitation libre *et* des logiciels libres *et* des formats de données ouverts »

Réponse de On/Off :

Je suis assez d’accord, sauf pour la conclusion.

En fait l’EN devrait réfléchir en terme de viabilité/fiabilité/interopérabilité de l’information au fil du temps. Donc pour les formats ouverts, je suis à 100 % d’accord.

Pour ce qui est des logiciels, le ’libre’ devrait être l’option par défaut, sans pour autant interdire les logiciels propriétaires. Montrer qu’ils existent, quels sont leurs avantages/inconvénients me paraît tout aussi indispensable. C’est le seul moyen d’améliorer l’esprit critique des usagers.

Message écrit le 26/02/2008 par Laurent ayant pour titre Ordinateurs et logiciels libres :

Pourquoi le Ministère de l’éducation Nationale ne soutient t il pas ouvertement le logiciel libre alors que son Ministre , M DARCOS , assiste à des séminaires organisés par Microsoft (projectice ?)

Le logiciel libre est le seul à pouvoir faire la transition entre l’utilisation et l’apprentissage "professionnel" de l’informatique.

Des centaines de métiers se ferment aux seuls utilisateurs de logiciels Microsoft que l’on réduit à de simples consommateurs de logiciels alors que le logiciel libre est mille fois plus riche car l’élève intéressé par les métiers du numérique pourra poursuivre vers la conception des logiciels (ce qu’il ne peut pas faire avec des produits Microsoft sauf à travailler chez Microsoft)

L’école utilise beaucoup les logiciels libres mais ce n’est certes pas grâce à son Ministère ou les différents Ministres qui se sont succédés : "Aucune politique en la matière et ces derniers préférent confier cette tâche à des sociétés privées "

Heureusement que les conseils généraux sont un peu plus efficaces dans ce domaine.

Réponse de hibiscus :

J’ai des enfants au collège et au lycée, et je constate que leurs professeurs ignorent jusqu’à l’existence des logiciels libres.

Mes enfants ont été formés à la bureautique (c’est au programme), mais uniquement à Word et Excel, car pour les profs les termes "traitement de texte" et "word" sont synonymes, idem pour "tableur" et "excel"

Pendant la préparation du B2I, les élèves ne sont formés qu’à Internet Explorer, car pour le prof c’est le seul navigateur qui existe

Un de mes enfants a reçu une framakey, c’est-à-dire une clé USB contenant tout un ensemble de logiciels libres, dont OpenOffice, Firefox, etc. Mais les professeurs qui ont fait la distribution n’ont pas expliqué ce que c’était. Résultat : les élèves étaient contents d’avoir reçu une clé USB mais ils trouvaient dommage que la moitié de la place soit perdue (sic !)

Nous avons OpenOffice à la maison, mais chaque fois qu’un de mes enfants a fourni à un professeur un fichier au format OpenOffice ou PDF, le professeur l’a grondé et a réclamé un fichier "word"

Pour les TPE (des travaux pratiques à faire en 1ère), les consignes données par les professeurs mentionnaient sans cesse les logiciels Microsoft, du genre "réaliser votre dossier avec word", "préparer un powerpoint pour la soutenance", etc.

Pour que la connaissance arrive aux élèves, il faut qu’elle passe par les professeurs, notamment ceux qui sont chargés de l’enseignement de la bureautique, de la technologie, du B2I, etc. Il faut diffuser aux professeurs l’information et la formation aux logiciels libres.

Réponse de Florentin R :

Je suis actuellement en BTS informatique et je constate :

– Que aucun poste n’est sous linux/BSD/et autre derivé.

– Que les logiciels libre installé sur nos postes ne peuvent être mis à jour (problème de politique de droits ).

– Qu’aucun de nos cours ne sont sous licence libre et/ou copy left.

– Que l’ensemble de notre plus value est et sera créé grâce au logiciel de MS, présentation a base de powerpoint ( personne ne connait s5 dans mon lycée), programmation en VisualBasic.NET et C#, planification et gestion de projets avec ms projects. Heuresement que nous n’utilisons pas Access pour faire des base de données !

Ce constat est assez alarmant.

Le premier point soulève le manque de polyvalence indue et donc l’incapacité de répondre au besoin d’une majorité des postes serveurs et une part toujours plus importante des postes personnels (en terme de marché).

Le deuxième point montre que même quand des logiciels libre sont installés, leurs potentiels est mal exploitable.On ne peut même pas installer de plugin(ajouter une fonctionnalité) a firefox (toujours ce système de droit).

Nos systèmes ne sont donc pas adapté a nos besoins, les systèmes de MS ne sont pas assez souples.

Le troisième point montre que la mutualisation des compétences n’est toujours pas à l’ordre du jour. La question des licences n’est donc jamais abordée ni par les créations des professeurs (supports de cours), ni lors de la création de logiciel/site par les éléves etc. (le code reste fermé -> copyright).

Le dernier point de mon constats est assez accablant car tout ces programmes ont un (et plus ) équivalent libre, équivalent connu, aussi performant, mais que l’on continue de payer les créations de Microsft avec les deniers public.

Pour conclure, les logiciels libres sont l’émanation de l’ Internet.

Ne pas prendre en compte ce modèle c’est avancer a reculons.

L’assemblé, wall-street, la gendarmerie, sont déjà utilisateurs des logiciels libres… c’est incompréhensible que l’éducation national ne se soit pas saisie de cette exemple de partage du savoir vieux de 35 ans.

Réponse de On/Off à ce message :

"Pourquoi le Ministère de l’éducation Nationale ne soutient t il pas ouvertement le logiciel libre alors que son Ministre , M DARCOS , assiste à des séminaires organisés par Microsoft (projectice ?)"

Vous oubliez que vous parlez de libéraux au sens économique (je m’en mets plein les fouilles et quelque soit mes actes, je n’ai rien à redouter…) et non au sens libertaire. Si notre élite politique voulait bien oeuvrer pour l’intérêt général, ce qui est tout de même sa première mission au nom du peuple, ces débats ne devraient même pas avoir lieu.

Le bon sens (en voie de disparition chez l’homo-sapiens) dirait que sur tout ordinateur (à l’école comme sur ceux vendus en magasins Cf. pb de vente liée), les logiciels libres sont disponibles et l’utilisateur, s’il le souhaite peut remplacer/installer tout logiciel propriétaire qu’il acquière, selon ses besoins/envies. Ainsi l’utilisateur reste maître et responsable de ses choix et tout lui est possible.

Quand aux autres administrations qui sont/vont passer sous logiciels libres c’est surtout pour des raisons de sécurité/viabilité dans le temps.

Vu la gestion des TICE à l’EN, on est très loin des réflexions menées par les autres ministères, d’autant que la gestion matériels/logiciels a été décentralisée aux régions (lycées), départements (collèges) et communes (écoles). D’où un renvoi de balle permanent, personne n’étant responsable de quoi que ce soit.

On peu critiquer la centralisation à outrance, mais il en est de même de la décentralisation sauvage, non coordonnée et surtout sans aucune prise de recul afin de rétablir un minimum d’efficacité et de cohérence.

Heureusement que hors des ministères de bonnes volontées oeuvrent pour faire avancer les choses un peu plus efficacement.

Réponse de Catherine :

Bonjour

Le logiciel libre est souvent gratuit mais il est souvent créé par et pour les utilisateurs en fonction de leurs besoins. La présence (ou l’absence) des logiciels libres n’est que le reflet de la société. Quelle société voulons-nous pour demain, pour nos enfants ? …

De nombreuses solutions ont été développées, il serait bien que l’état soutienne également ces créateurs riches de talents et d’ingéniosité qui ont su développer des produits simples pour que l’enseignant dans sa classe utilise l’ordinateur réellement comme un outil pédagogique sans avoir à s’occuper de l’aspect technique.

Je citerai en exemple ABULEDU, qui offre aux enseignants, une solution entièrement adaptée à leurs besoins :

– un serveur, des terminaux -> une seule machine à mettre à jour, (et oui la gestion de x machines dans une salle nécessite un entretien courant, MAJ…) Qui assure celui-ci dans les écoles ? Il n’y a pas que des grandes villes en France disposant de personnels de mairie, et assurant la maintenance, les petites communes ne peuvent assurer la maintenance, l’enseignant a suffisamment de travail et pas toujours les connaissances nécessaires pour le faire.

– serveur sous Linux -> pas de virus, pas d’antivirus à mettre à jour, d’analyses…

– un cartable électronique pour chacun -> gestion du réseau facilité, l’ élève peut se connecter indifféremment sur n’importe quel poste, il retrouve ses documents. Un dossier classe pour tous.

– une protection Internet assurée par SquidGuard…

Un soutien à des productions de ce type, afin qu’elles puissent continuer à se développer et à innover serait le bienvenu et ferait grandement avancer l’utilisation des TICE en classe.

Réponse de Anonyme :

Bien sûr ! Je suis lycéen, et je dois dire que les logiciels libre sont super ! Le problème que vu qu’ils sont libre, il n’y a donc pas de pub ! Donc les élèves ne connaissent pas… J’ai fait découvrir Firefox à un pote ne connaissant qu’Internet Explorer. Il m’a dit : "C’est super ! ça plante jamais ! Et ça marche super bien !". En réalité, les logiciels libres plantent, comme tout logiciels, mais moins souvent (point perso). Toutefois, tout n’est pas fait pour favoriser leur expansion. Exemple dans notre bahut : Plusieurs ordinateurs possèdent OpenOffice (Très bon pack pour la bureautique, en lieu et place de Word, inabordable en terme de prix), en version 1.1, donc très ancienne ! Alors que nous sommes actuellement à la 2.3 il me semble… Problème plus gênant, certains PC ne possèdent justement pas Openoffice… Donc les élèves enregistrent leurs fichiers en .doc, ne sachant s’ils pourront utiliser un PC avec OpenOffice… Pareil avec Firefox, qui est en version 1.0… Les logiciels libres sont donc très utiles, mais il faut d’abord que quelqu’un "gère" les PC dans les établissements, ce qui n’est pas le cas pour ma part.

Réponse de Denis Raffin :

Le sujet des logiciels libres est capital ! A l’heure où le pouvoir d’achat ne cesse de baisser, il apparaît indécent d’initier nos élèves à des logiciels (windows, word, etc.) qu’ils devront payer très chers s’ils veulent l’utiliser chez eux. Avez-vous remarqué, on ne dit pas "fais-le avec un traitement de texte" mais "fais-le avec Word"… On se bat pour ne pas voir la pub entrer dans les établissements scolaires mais on continue à rendre nos élèves dépendants de Microsoft ! ! Sans compter que l’argent public serait mieux utilisé s’il ne servait pas à payer les licences Windows/BCDI/Microsoft Office/etc. alors que des solutions libres et de qualité équivalente existe (Linux/Openoffice/Gimp/PMB/etc.) D’un point de vue pédagogique, les logiciels libres ont le mérite (de part la disponibilité du code source) de ne pas se comporter comme des boites noires : tout un chacun peut savoir "comment ça marche" et apporter sa touche personnelle. Et pour le futur citoyen qu’est l’élève, le logiciel montre qu’il existe une alternative à la concurrence sauvage : le développement fulgurant de certains logiciels libres (Inkscape, KDE, firefox, thunderbird, etc.) donne à méditer…

Message écrit le 25/02/2008 par thomas ayant pour titre Les logiciels libres respectent les principes républicains :

Bonjour,

Je crois qu’il faut développer l’utilisation des logiciels libres au sein des écoles et collèges, pourquoi pas lycées.

Les logiciels libres sont des logiciels souvent gratuits (mais pas toujours), ce qui représente un atout non négligeable pour les finances de l’Education Nationale.

Un logiciel libre est un logiciel que l’on peut modifier, étudier, à souhait, comme une recette de cuisine. On a donc accès à la recette (le code source) du gâteau (le logiciel). Ces logiciels sont donc codés à plusieurs, dans un esprit de collaboration. Les logiciels libres respectent donc les 3 principes suivants :

– La liberté : liberté de modifier, d’améliorer, de traduire, de documenter un logiciel

– L’égalité : On a tous accès aux sources du logiciel. Les logiciels libres étant souvent gratuits, tous les enfants, quelque soit les revenus de leurs parents, peuvent se le procurer. (A condition bien entendu d’avoir un ordinateur)

– La fraternité : les logiciels libres étant créés à plusieurs, la notion d’entraide et de partage est très présente.

De plus, des logiciels libres tels que OpenOffice, Firefox, Thunderbird sont utilisés dans les administrations telles que la Gendarmerie, et Ubuntu Linux à l’Assemblée Nationale.

Il serait donc bon de développer leur utilisation.

Merci beaucoup, Amicalement, Thomas

Réponse de saian :

Les fondements du logiciel libre s’inscrivent dans une philosophie dont vous évoquez des principes. Ils sont le fruit d’un travail partagé, ils évoluent avec les besoin des utilisateurs qui contribuent à leur amélioration.

Wikipédia, avec les restrictions d’usage que l’ont doit y apporter, est un modèle de la capacité créatrice des hommes au service un projet commun (et ambitieux !). Un avant goût de la Société de la Connaissance que les génération futures peuvent construire.

L’école peut – doit – contribuer à développer cet esprit au coeur des élèves. Avec des professeurs formés, travaillant en réseaux avec la contribution d’intervenants extérieurs ( appartenant au monde du logiciel libre, aux métiers de l’information documentation). Nous sommes dans une phase transitoire, nos choix sont déterminants.

Message écrit le 25/02/2008 par ComputerHotline ayant pour titre Utilisation des ressources sous licence de libre diffusion :

Bonjour. Je me posai une question : pourquoi l’E.N. ne démocratise-t-elle pas l’usage de contenus sous licences de libres diffusion (licences Creative Commons, licence Art libre) ?

Message écrit le 11/02/2008 par H2G2.0 ayant pour titre Quel modèle économique pour l’école 2.0 ? :

Le premier point de la réflexion confiée à la mission E-educ porte sur le développement d’une offre logicielle adaptée à la communauté éducative.

Le basculement vers les Espace Numérique de Travail (E.N.T.) est un enjeu très couteux pour les collectivités locales. Au coût du matériel peut venir s’ajouter le coût exorbitant des logiciels. C’est aussi un enjeu humain d’encadrer cette transition pour les collègues les moins en pointe dans ce domaine.

Il existe aujourd’hui une offre fiable et performante en logiciels libres. Au-delà d’une philosophie plus compatible avec les valeurs de l’éducation car axée sur la coopération et le partage du savoir plutôt que sur la concurrence et l’exploitation d’une rente, cette offre permettrait d’alléger considérablement le coût de ce passage aux E.N.T.

Il existe aussi parmi les enseignants une communauté très active dans ce domaine, prête à encadrer et à faciliter le passage vers cette offre libre, plutôt que de dépendre de l’assistance incertaine d’un fournisseur privé. Les utilisateurs des couteuses hotlines des F.A.I. en savent quelque chose.

Et pourtant, il suffit de se pencher sur le deuxième point de la mission pour s’apercevoir qu’on s’oriente d’office vers un modèle économique, le Partenariat Public-Privé…

Ce que confirme la composition de la mission : IBM, Microsoft, Syntec, HP…

Manifestement, la réponse est déjà dans la question.

Alors quel est le réel objectif de ce forum ?

Message écrit le 30/01/2008 par Jean-Pierre Archambault ayant pour titre Les logiciels libres dans l’éducation :

Les logiciels libres dans l’éducation représentent des enjeux importants. Depuis plusieurs années, ils connaissent un développement significatif dans le système éducatif.

Le contexte institutionnel a été défini, en octobre 1998, dans un accord-cadre signé entre le Ministère de l’Education nationale et l’AFUL (Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres). Cet accord a été régulièrement reconduit depuis lors. En substance, il indique qu’il y a pour les établissements scolaires, du côté des logiciels libres, des solutions alternatives de qualité, et à très moindres coûts, dans une perspective de pluralisme technologique.

Effectivement, il y a des enjeux financiers, la question n’étant pas tant celle de la gratuité que celle du caractère « raisonnable » des coûts informatiques. Les collectivités locales sont de plus en plus sensibles à cet aspect des choses, notamment pour le poste de travail et la suite bureautique OpenOffice.org. La licence GPL permet aux élèves, et aux enseignants, de retrouver à leur domicile leurs outils informatiques, sans frais supplémentaires et en toute légalité.

L’enseignement requiert la diversité des environnements scientifiques et techniques. La compréhension des systèmes suppose l’accès à leur « secret de fabrication ». Il y a de ce point de vue une convergence entre les principes du libre et les missions du système éducatif, la culture enseignante de libre accès à la connaissance et de sa diffusion à tous, de formation aux notions et non à des recettes.

Des formes de travail en commun des enseignants, de travail et d’usages coopératifs supposent des modalités de droit d’auteur facilitant l’échange et la mutualisation des documents qu’ils produisent. Du côté des usages éducatifs des TIC, on retrouve l’approche du libre.

Il existe une transférabilité du libre dans le domaine de la réalisation des ressources pédagogiques. Les productions de l’association Sésamath en sont l’illustration, notamment ses manuels scolaires libres de mathématiques pour les classes de 5ème et de 4ème.

Cette transférabilité de l’approche du libre vaut pour la réalisation des biens informationnels en général. Ainsi John Sulston, prix Nobel de médecine, évoquant les risques de privatisation du génome humain, indiquait-il que « les données de base doivent être accessibles à tous, pour que chacun puisse les interpréter, les modifier et les transmettre, à l’instar du modèle de l’open source pour les logiciels » (Le Monde Diplomatique décembre 2002). Le propos de J. Sulston illustre lui la question de savoir si le modèle du libre préfigure des évolutions en termes de modèles économiques et de propriété intellectuelle (droit d’auteur, brevets). En effet, il y a relativement de plus en plus de biens immatériels. Et de plus en plus d’immatériel et de connaissance dans les biens matériels et les processus de création de la richesse. Ces problématiques concernent l’Ecole, qui contribue à former le citoyen.

Les logiciels et les ressources libres ont donc une place incontournable dans les débats en cours sur le forum E-educ.

Jean-Pierre Archambault coordonnateur du pôle de compétences logiciels libres du SCEREN

Réponse de Jérôme FERRÉ :

Notre ministère souffre d’une certaine schizophrénie. Alors que l’accord cadre entre le MEN et l’AFULLL est renouvelé, celui avec les sociétés éditrices de logiciels propriétaires et payants est toujours d’actualité. L’arrivée de nouvelles versions de système d’exploitation et de suite bureautique est l’opportunité pour migrer vers les logiciels libres. En effet dans le cadre de la LOLF, les logiciels libres devraient être déclarés d’intérêt public. L’argument économique est aujourd’hui le plus parlant aux yeux des décideurs (inspecteurs, proviseurs, principaux …), alors que les libertés fondamentales : utiliser, étudier, modifier et redistribuer, passent au second plan. Restons donc sur l’économie… Le choix est possible, acheter des logiciels ou acheter plus de matériel (2 suites bureautiques achetés = 1 appareil photo numérique). Je n’évoque pas la possibilité d’utiliser des logiciels pirates avec les élèves, tout comme nous ne les faisons pas s’assoir à des tables acquises de manière illégale dans les salles de classe… Néanmoins, dans notre société mercantile, les conceptions de gratuité et de qualité ne sont pas souvent rassemblées. Une éducation concernant les logiciels libres, qui, que, quoi, quand où et comment reste à faire. Encore aujourd’hui, des responsables de l’éducation Nationale ont le luxe d’acheter des suites bureautiques utilisant des formats dont la pérennité n’est même pas garantie. Le format odf (open document format) garantie cette pérennité. Alors, qu’attendons nous ? Mesdames et messieurs les responsables,la communauté du libre attend votre positionnement. Les usages dépendent des instructions données par le sommet de la pyramide hiérarchique. Contrairement au passé, ne soyons pas les derniers en Europe à faire le bon choix…

Réponse de alexis lucas :

enseignant en lettres-histoire et formateur Tice, j’interviens pour prolonger de ma conviction l’excellente introduction d’Alexandre archambault.

Avec l’entrée progressive de l’informatique dans les foyers, la question du libre prend une tout autre ampleur : c’est l’intérêt, l’éthique, la déontologie qui nous conduisent à préconiser que l’outil de travail soit commun, collectif, partagé donc secondaire : nous nous devons de créer une base de ressource commune et fédératrice qui garde sa place d’outil au service du contenu. Ainsi, parler de la nécessité du libre, c’est d’abord mettre en avant le fait qu’un logiciel sert le projet pédagogique, le contenu sans isoler, séparer ceux qui peuvent ou ne peuvent pas y accéder, pour des motifs financiers.

Prôner le libre c’est donc supprimer la question du droit d’accès pour ne plus se consacrer à terme qu’à la question du contenu.

Mieux encore, si l’école lève enfin son vieux complexe de mise en concurence des éditeurs privés au nom d’un droit à la concurrence, elle ne fera pas que gagner de l’argent, elle permettra de porter au niveau des Tice la valeur collective et démocratique du droit de chacun à disposer des outils pour mieux réussir dans la vie.

Enfin, et ce n’est pas peu, un élève qui saura faire un diaporama avec open office n’entrera plus dans la logique illicite de télécharger un logiciel cracké, piraté, vérolé parce qu’il aura pris comme habitude d’utiliser un bien public et non privé, parce qu’il aura pris l’habitude de de considérer que ce qui est gratuit et public vaut mieux que ce qui est payant et cher.

Cercle vertueux qu’il convient de prôner si l’on veut porter une devise républicaine.

Réponse de pichel :

Je constate avec plaisir que la question du libre a enfin été initié sur ce forum, et je complète les interventions précédentes par les points suivants en faveur de l’utilisation des Logiciels Libres à l’école.

– Les Logiciels Libres sont les seuls à être disponibles sur autant de plate-formes et de systèmes d’exploitation (Windows, Mac OS, et d’autres…) ce qui fait que quelque soit les ressources disponibles pour l’élève, chez lui, à la bibliothèque, etc., il pourra retrouver le même environnement que celui sur lequel il a travaillé. De ce fait, on peut imposer un logiciel de travail, ou un format de fichier à l’école, car l’élève aura la possibilité de rentrer chez lui avec de quoi installer le logiciels par exemple, ou pourra (allez, on rêve) retrouver à la bibliothèque un logiciel permettant l’enregistrement dans le format demandé (open document par exemple). En utilisant du libre à l’école, on permet à l’élève disposant d’un ordinateur Windows chez lui de l’utiliser pour son travail, alors que l’inverse n’est absolument pas vrai, en travaillant par exemple sur le tandem Windows-Microsoft Office à l’école, on interdit pratiquement à l’élève de pouvoir travailler chez lui avec un système libre comme GNU/Linux. ==> Le Libre est ouvert par essence et n’enferme pas dans un système donné.

– L’école, en apprenant à utiliser tel ou tel logiciel, est forcément prescriptrice, sinon d’achat direct, au moins de réflexes pour plus tard. L’école, en tant qu’elle est encore un peu républicaine et laïque ne devrait donc pas faire la promotion d’un système d’exploitation en particulier ou de logiciels en particulier. L’alternative est donc de faire travailler les élèves sur tout ce qui existe pour les rendre agiles (mais c’est beaucoup de boulot…), ou au moins de leur faire utiliser des Logiciels Libres dès que cela est possible. ==> Le Libre comme alternative au marketage déguisé des licences propriétaires "pas chères, spéciales éducation".

– Le Libre se prête bien à la récupération des vieilles machines, et les nouvelles versions des systèmes d’exploitations propriétaires sont nos amies en ce qu’elles innondent le marché de l’occasion de machines relativement récentes et tout à fait capables de faire tourner des versions de GNU/Linux avec bureau graphique, éventuellement 3D pour faire joli, et toutes les applications dont on a couramment besoin. Et on peut même faire des ordinateurs tout à fait corrects pour la bureautique et la navigation internet avec des Pentium II et 128 Mo de RAM ! Des machines qui ont plus de dix ans quoi et dont plus personne ne veut. Eh bien elles peuvent tout à fait faire l’affaire dans l’éducation : nul besoin d’investir dans de nouvelles machines à tout va ! ==> Le Libre comme méthode de recyclage des machines

– Enfin, le Libre est incomplet, certains domaines résistent encore, soit. Pour la plupart, si on lançait le programme à l’échelle nationale, il serait tout à fait envisageable de faire développer les bouts qui manquent, comme cela a été évoqué sur ce forum), un peu à la manière de la Gendarmerie. Mais cela fera du remous, c’est sûr car certains ne sont pas prêts. A titre d’exemple, l’académie de l’Isère utilise un logiciel nommé TP Works pour fabriquer des TP et les servir en ligne aux élèves. Ce logiciels a été développé par quelques uns et repose extensivement sur des technologies libres : Web, php, mysql. Ils ont réussi à en faire un truc commplètement fermé, inexportable, inutilisable à la maison pour préparer… et maintenant que c’est vendu, n’ont absolument pas continué à travailler sur l’interface de création des TP, qui avec les techos d’aujourd’hui pourrait être beaucoup plus agréable (Ajax, etc.) Quel gâchis, lorsqu’on imagine un instant ce que pourraît être aujourd’hui un TP Works qui aurait été lancé sous licence GPL (après avoir rémunéré les auteurs originaux pour leur gros boulot initial par exemple) ? Il reste également des secteurs où on ne voit pas d’issue immédiate comme la CAO où la formation des élèves impose de leur fournir de l’expérience sur des logiciels effectivement utilisés en entreprise. Bon, ben quand il ne restera plus que ceux là …

Michel Roche Informaticien et parent d’élève.

Réponse de Georges Khaznadar :

Bonjour Jean-Pierre, je rebondis sur ton analyse.

L’enseignement requiert la diversité des environnements scientifiques et techniques. La compréhension des systèmes suppose l’accès à leur « secret de fabrication ».

J’enseigne les sciences physiques, et à ce titre j’utilise des appareils spécifiques, classés dans la catégorie ’EXAO’, expérimentation assistée par ordinateurs. Mes collègues et moi avons à plusieurs reprises souffert des efforts de nos fournisseurs pour emprisonner leurs clients de façon déloyale.

« Autrefois », on prenait une pile, une lampe, un voltmètre, des fils électriques avec des fiches de diamètre 4mm. Eh bien, quel que soit le constructeur de la pile, de la lampe ou du voltmètre, nous pouvions faire de la physique.

Aux débuts de l’EXAO, notre prévoyante hiérarchie a pris soin d’équiper les laboratoires en achetant auprès de plusieurs constructeurs, (nommons-les ’P’, ’J’, ’L&I’, ’M’ 😉

Chacun de ces constructeurs a créé du matériel incompatible avec ceux des concurrents et distribué du logiciel encore moins compatible. Aujourd’hui on assiste à un regroupement : moins de concurrents (il ne reste pratiquement plus que ’P’ et ’J’). On achète couramment en France des appareil deux à trois fois plus chers que ce qui se trouve en Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre, pays où les fabricants ne savent pas très bien répondre à des appels d’offres français.

Il est grand temps de restaurer la concurrence. Comment faire sans aller contre la liberté du commerce ? Il est possible de réaliser *un seul* logiciel libre (en fait il existe déjà), puis les appels d’offres peuvent demander aux constructeurs de faire en sorte que leur produit soit compatible avec ce logiciel, conformément à un standard ouvert.

Ce mode de fonctionnement a été et est encore celui du W3C, qui régule le développement d’Internet : les membres du W3C se mettent d’accord et écrivent la spécification des nouveaux standards. Le W3C diffuse deux outils : des validateurs, permettant de vérifier automatiquement la conformité au standard, et le logiciel Amaya : un navigateur Internet libre contenant à chaque nouveau standard une façon évidente de l’implémenter, sous licence libre. Aujourd’hui une entreprise qui n’a pas partie liée avec les plus puissantes peut gagner de l’argent en développant des produits pour Internet.

Que pouvons-nous faire ? Il existe un standard ouvert des interfaces d’acquisition de données physiques : il se nomme COMEDI. Comme tout dénominateur commun, il est plus petit que certains termes. Il supporte déjà plus de 200 matériels différents. Pourquoi aucun d’entre eux n’est-il français ?




Il est plus facile de convaincre avec une valise de 235 millions de dollars

Dans la série « j’aimerais beaucoup arrêter les billets sur Microsoft mais… »

C’est en souhaitant introduire la courte traduction[1] ci-dessous que j’ai découvert le site de Projetice et par là-même retardé cette mise en ligne.

À l’école, le logiciel libre vs Microsoft, ce n’est pas vraiment arguments contre arguments. C’est plutôt arguments contre arguments + 235,5 millions de dollars.

Ce qui, associé au fait que Bill Gates avec sa fondation est le plus grand bienfaiteur vivant de l’humanité, complique passablement les choses…

Copie d'écran - Matt Jansen - Blorge.com

Comment Windows XP éloigne Linux des enfants

Windows XP takes Linux away from our children

Matt Jansen – 22 janvier 2008 – Blorge.com

Microsoft vient d’annoncer qu’elle allait consacrer des millions de dollars dans le monde entier à former écoliers et enseignants à l’utilisation de ses logiciels. Cela aura pour conséquence de rendre Linux moins visible à nos enfants et de perpétuer la dépendance à Windows XP et Vista.

Là où Microsoft se montre très habile, c’est que cette initiative va lui valoir une image de grand philanthrope parmi le corps enseignant des pays concernés. Mais surtout, d’après le New York Times « Au cours des cinq prochaines années, Microsoft va investir 235,5 millions de dollars dans des établissements scolaires du monde entier, et ce dans le cadre d’une initiative visant à tripler le nombre d’étudiants et de professeurs formés sur ses logiciels, qui devra atteindre les 270 millions d’ici à 2013 ».

Bien évidemment, avant de recevoir la moindre subvention, l’école devra être équipée de Windows XP ou de Vista. Microsoft a déjà employé ces méthodes par le passé pour écraser la concurrence, par exemple lorsqu’elle a décidé de fournir Internet Explorer gratuitement pour étouffer Netscape et l’exclure du marché.

Ce sont les projets open-source tels que les distributions GNU/Linux qui offrent aujourd’hui la parade la plus crédible à la suprématie de Microsoft dans le domaine des systèmes d’exploitation. Même les systèmes d’exploitation pour plateformes mobiles concurrents tels qu’Android de Google sont basés sur une technologie et un modèle commercial issus du logiciel libre.

Pourtant, même un projet tel que GNU/Linux peut être vaincu s’il ne bénéficie pas d’une visibilité suffisante. Microsoft le sait et tente de verrouiller un marché qui compte des candidats de choix pour l’apprentissage des nouvelles technologies : les enfants.

Si Microsoft peut continuer à exposer les enfants à Windows XP ou Vista dès leur plus jeune âge, il leur semblera plus naturel de conserver le même système d’exploitation tout au long de leur scolarité, et ils s’attendront à utiliser Windows à leur entrée dans le monde du travail.

La stratégie classique de Microsoft diffère fondamentalement de celle des projets open-source tels que GNU/Linux. Tout d’abord, Microsoft vend ses logiciels puis cherche à engranger des revenus supplémentaires en vendant des services pour ces mêmes logiciels, tout en utilisant une partie de ces rentrées d’argent pour financer des coups marketing comme sa donation de 235,5 millions de dollars.

Les projets GNU/Linux, quant à eux, offrent leurs logiciels et leur code à qui les veut, ce qui crée un marché pour des entreprises de service et de formation. Il en résulte une pléthore de variantes de GNU/Linux, qui toutes disposent de budgets marketing moins conséquents, et une cohésion moindre.

Toutefois, des organisations telles qu’OLPC œuvrent dans le même domaine, et Microsoft reconnaît que « Dans les pays en voie de développement, Microsoft doit faire face à la compétition farouche de sociétés promouvant le système d’exploitation open-source Linux et les logiciels qui y sont associés. » « En tant qu’entreprise, » a déclaré Orlando Ayala (du département éducation de Microsoft), nous considérons la variété d’offre comme bénéfique. Nous estimons que la concurrence est une bonne chose. »

Notes

[1] Traduction : DonRico – Relecture : Daria – Validation – Yostral




Un peu de libre chez les grands médias

Le Framablog est un peu plus visité que d’habitude actuellement. C’est certainement la conséquence des derniers articles sur Microsoft et sa stratégie de partenariats en directions des associations d’enseignants.

Je profite donc de cette audience élargie et pas forcément initiée au libre pour relayer deux récentes émissions grand public dignes d’attention.

Un peu de libre à la télé

LCI – High-Tech : Plein Ecran du 3 février 2008
Le salon Solutions Linux à Paris

« Cette semaine, Plein Ecran court les allées de Solutions Linux, le salon qui rassemble à Paris la communauté et les professionnels du logiciel libre, un mouvement en passe de devenir un vrai secteur économique, pas comme les autres… »

Lien direct au format mp4 pour téléchargement.

Un peu de libre à la radio

France Inter – Service public du 14 février 2008
Peut-on vraiment se passer de Microsoft ?

Invités : Alix Cazenave (chargée de mission à l’APRIL) et Edouard Barreiro (chargé de mission pour les nouvelles technologies à l’UFC Que choisir).

Extrait du blog d’Isabelle Giordano :

« Ah que c’est bon d’entendre les auditeurs rappeler que le pouvoir du consommateur est dans son charriot; au supermarché chaque geste est un acte politique et l’appel au boycott de Microsoft ce matin d’un auditeur fut un bol d’oxygène ! Vous êtes tellement nombreux à réagir sur le sujet du monopole de Microsoft que nous allons lancer un sondage : êtes-vous pour ou contre la suppression du monopole de Microsoft sur les ordinateurs ? Ce qui m’inquiète le plus est le fait que l’on puisse vivre, en France, pays démocratique, une situation parfaitement illégale (oui, illégale) sans que les pouvoirs publics ne bougent. Que fait la DGCCRF ? Que fait le gouvernement ? A quand les class actions en France pour résoudre ce type de problème et répondre au mécontentement de milliers de consommateurs ? Il existe des lois en France qui ne sont pas appliqueés m’a dit en off l’une de mes invitées. À suivre donc… »




Tapis rouge pour Microsoft à Paris

On pourra le justifier avec un flot de belles paroles mais pourquoi le Louvre à Abou Dhabi si ce n’est avant tout pour une question de gros sous.

C’est un peu la même chose me semble-t-il qui se profile avec le partenariat numérique qui sera annoncé mardi 29 janvier entre la ville de Paris et Microsoft. Nous n’en connaissons pas encore avec précision les tenants et les aboutissants si ce n’est que Bill Gates en personne se déplacera pour l’occasion.

Et voici donc le libre qui recule a priori de deux cases dans la Capitale au moment même où s’ouvre Solutions Linux 2008 (Framasoft y sera soit dit en passant).

Pour illustrer[1] mon propos il a été décidé de reproduire ici (à sa demande mais bien volontiers) un tout récent article de Jean-Christophe Frachet[2] dont nous partageons les inquiétudes et le désappointement.

Velib et plantage Microsoft - boklm - CC BY-SA

Syndrome de Stockholm ou syndrome de Redmond, Bertrand Delanoé jetterait-il Paris dans la gueule du loup ?

Jean-Christophe Frachet

Le syndrome de Stockholm peut se caractériser le développement d’un sentiment de confiance, voire de sympathie des otages vis-à-vis de leurs ravisseurs et par le développement d’un sentiment positif des ravisseurs à l’égard de leurs otages.

Il semble bien que tous les éléments soient réunis pour que les utilisateurs de windows changent encore d’ordinateur pour pouvoir installer la dernière version « Vista », pour acheter Microsoft Office au lieu de télécharger librement Open Office et passer du temps à réinstaller leurs programmes qui plantent régulièrement en ayant l’impression de faire de l’informatique. Et bien sûr, tout en payant plusieurs centaines d’Euros pour racheter ce qu’ils ont déjà payé, combien de version de Windows et de pack office ont-ils déjà acheté ?

L’habitude, le temps passé à comprendre la complexité (inutile ?) de ces logiciels et la non connaissance d’autres environnement informatiques rassurent l’utilisateur qui pense ne pas pouvoir éviter l’éditeur de Redmond, celui-ci étant devenu hégémonique.

Le 29 janvier 2008, Bertrand Delanoë et Bill Gates signent un partenariat numérique pour Paris. Ce serait pour former les demandeurs d’emplois aux métiers de l’informatique, mais c’est les obliger s’acquitter de la dîme pour travailler. Ce serait aussi pour apporter un soutien aux entreprises développant des solutions logicielles en faveur de la protection de l’environnement, mais n’est-ce pas aberrant d’être obligé de changer d’ordinateur parce que Windows est de plus en plus gourmand en ressources informatique ? c’est une des cause de la pollution informatique et de la consommation électrique grandissante. Ce serait aussi pour l’administration électronique ? mais c’est une nouvelle privatisation du service public alors qu’il existe des solutions libres. Quand à un “espace sportif numérique”, cela se saurait si la manipulation de la souris était bonne pour la santé.

Quelle mouche a donc piqué Bertrand Delanoé ? Alors que Paris pourrait être le fer de lance français et international d’une autre société de l’information, basée sur le partage, l’échange et la mutualisation, le Maire de Paris livre les Parisiens aux griffes du plus grand éditeur mondial américain.

Les systèmes d’informations, les logiciels et l’informatique ne sont pas des marchandises comme les autres. Il s’agit de manager la connaissance, de gérer des informations nous concernant tous et de moderniser les services publics. Il s’agit d’éducation, d’information et d’accès à la culture. Les systèmes d’information ont complètement envahi notre quotidien, internet, réseaux, télévision, téléphone,… Ces systèmes gèrent l’ensemble de nos activités, privée, publiques et professionnelles.

Toute décision dans ce secteur est politique avec des implications dans le court mais aussi dans le moyen et long terme.

Cette décision de contractualiser avec Microsoft est importante et c’est un signe vers les autres collectivités et les capitales du monde entier. Elle a été prise sans aucune concertation avec les élus, les associations et les citoyens. C’est la négation de la Politique avec un grand « P » au profit des lobbies.

Soit, le Maire de Paris ne mesure pas ce que cela signifie pour le bien commun dans la société de l’information, l’intérêt des Parisiens et pour la rationalisation de l’argent public,

Ou alors il le sait, et il vend Paris, certes avec une bonne remise, à l’éditeur de logiciel américain en le recevant comme un chef d’état comme l’avait fait J. Chirac, pour un bénéfice financier à très court terme,

Ou bien il s’en fiche et fait un simple coup de communication, ce qui serait bien décevant pour celui qui brigue un second mandat dans une des plus belles villes du Monde.

Faire de la politique, ce n’est pas une liste de courses avec un savant saupoudrage de mesures afin de satisfaire un peu tout le monde. Il s’agit d’avoir une réelle direction idéologique, d’avoir des valeurs et d’agir en cohérence avec celles-ci.

Cette décision est antinomique avec l’intérêt des Parisiens et du service public.

Berceau de la Révolution Française et du siècle des lumières, après avoir enfanté la déclaration de l’homme et du citoyen, c’est indigne de la capitale de la France de faire acte d’allégeance à un multimilliardaire américain, fût-il le fondateur d’une entreprise qui a racketté les utilisateurs d’ordinateurs pendant 25 ans jusqu’à devenir le plus riche du monde.

Notes

[1] La photographie d’illustration est signée Boklm sous licence Creative Commons By-Sa. Elle montre une borne Vélib’ gérée par Microsoft en proie à un magnifique BSOD (Blue Screen Of Death, ou écran bleu de la mort caractéristique des plantages Windows). Pff, quand on pense que dans Vélib‘ il y a le mot liberté

[2] Jean-Christophe Frachet est Délégué National du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) aux enjeux et prospectives des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et Conseiller du 2è arrondissement de Paris Délégué aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et au développement économique.