La nouvelle du jeudi 20:42

Chaque jour de cette semaine, à 20:42, une nouvelle de 2042 concoctée avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).

Aujourd’hui, sous le regard étonné des enfants de 2042, une exposition sur Compiègne autrefois, visite commentée par la ville elle-même. Au menu : l’Université, le mode de gouvernement, un vote libre et populaire, et tout ce qui aura changé dans une nouvelle conception de la société

 

Compiègne avant les années sobres

Voici mon témoignage. En quelques paragraphes, je vais vous raconter cette journée importante pour Thomas et sa famille. Je n’ai pas choisi n’importe quelle journée, évidemment, mais vous vous en rendrez compte par vous-même au fil des lignes, et peut-être comprendrez vous pourquoi elle est également importante pour moi, Compiègne…

Cela faisait plusieurs années que les citoyen⋅ne⋅s avaient prévu l’exposition. Par crainte que celle-ci ne soit trop rapprochée des événements traumatisants, les habitant·e·s avaient déplacé son inauguration jusqu’à aujourd’hui. Il s’était déroulé un nombre incalculable d’assemblées au cours desquelles elle avait été au cœur des discussions, suscitant des avis tranchés par les membres, tant opposés que favorables. Enfin, après cinq années, des affiches firent leur apparition devant la mairie, sur les places publiques et dans l’UPLOAD. Cependant, le titre ne faisait pas l’unanimité, surtout pas à mes yeux. « Compiègne avant les années sobres », semblait atténuer la gravité de la période sombre que nous avions traversée, celle de l’effondrement… L’exposition ayant enfin ouvert ses portes, de nombreuses personnes étaient impatientes d’admirer les œuvres exposées, particulièrement désireuses d’entendre les témoignages des plus âgées qui avaient tout vécu. Thomas faisait partie des guides bénévoles, dévoués à consacrer de leur temps à expliquer aux visiteurs et visiteuses ce qu’il s’était passé et pourquoi. Il était venu spécialement afin de faire découvrir l’exposition à ses enfants, en leur présentant tous ses éléments par des images.

Thomas entra dans la première salle consacrée à la présentation et l’évolution de l’UPLOAD. Placer celle-ci en premier ne me paraissait pas absurde. Après tout, c’est elle qui avait rendu tout cela possible. L’UPLOAD, l’Université populaire, libre, ouverte, autonome et décentralisée, constituait le point de départ de toutes les évolutions positives des années sobres.

Au début, l’UPLOAD était un projet étudiant dont le but était de modifier drastiquement le système éducatif de l’époque. L’éducation présentait des lacunes, les étudiant·e·s adoptaient un état d’esprit incompatible avec le risque d’effondrement que présentait la planète entière, et sortaient de leurs études avec une conception conformiste de ce qu’était le savoir. Chaque étudiant·e quittait l’institution en pensant que les mathématiques, la physique ou la chimie reflétaient l’intégralité des connaissances.

Initialement, l’UPLOAD occupait les locaux de l’université technologique de Compiègne et servait de lieu central où les étudiant·e·s se rencontraient. Progressivement, elle avait regroupé non seulement des étudiant·e·s mais aussi des habitant·e·s pour rassembler leur savoir et le transmettre aux autres. Tout cela s’était montré particulièrement utile dans les premières années de l’effondrement. Par la suite, elle était devenue un lieu communautaire, constitué de nombreux bâtiments, aux frontières moins définies.

Thomas et ses enfants arrivèrent devant la photo de l’ancienne mairie. On pouvait y voir un maire serrer la main du président de la république. L’un de ses enfants demanda alors ce qu’étaient un « maire » et un « président »… L’idée d’avoir une seule personne pour gouverner le pays lui était absolument impensable, comment un seul individu pourrait-il diriger tout un peuple ? Comment pourrait-elle prendre des décisions pour tous sans même connaître chacun et chacune ? Et pourquoi élire des maires ? À quoi servaient-ils, s’ils n’avaient aucun pouvoir ou presque ? Thomas se retrouvait bien surpris par toutes ces questions qu’il ne s’était jamais posées et qui pourtant lui paraissaient complètement légitimes. Afin d’y répondre, il décida de raconter d’où venait notre forme de politique actuelle.

« Avant l’effondrement, toutes les décisions ou presque était prises à Paris, c’est ce qu’on appelait un gouvernement centralisé. Le président et son gouvernement prenaient toute les décisions, et celles-ci étaient relayées par les préfets, puis par les maires. Ceux-ci n’avaient donc qu’un pouvoir très limité.

– Mais ils n’y a jamais eu d’autre forme de gouvernement avant ?

– Si bien sûr, il y a eu différentes formes de gouvernement, les plus notables sont la monarchie, où un roi gouvernait tout un peuple ; la théocratie, où le gouvernement agissait au nom d’un dieu ; l’oligarchie où un petit groupe de personnes gardait le pouvoir entre leurs mains et prenait toutes les décisions ; et il y avait bien d’autre formes encore. Celle que nous utilisons actuellement se rapproche beaucoup de la démocratie athénienne, où une partie du peuple votait les décisions ensemble. La différence est que notre forme de politique inclut tout le monde, alors que la leur excluait les femmes et les esclaves de la vie politique.

– Et pourquoi avons-nous changé de politique ?

– Lors de l’effondrement, l’ancienne organisation n’a plus fonctionné. Chaque région a connu des problèmes différents, notamment des pénuries d’eau, de nourriture, des inondations, des incendies… Mais comme ce fonctionnement obligeait le président à prendre des décisions pour tout le monde en même temps, il n’a pas pu répondre à tous les problèmes. Et c’est dans la panique qu’une nouvelle loi est passée, cédant la majorité des prises de décisions à une échelle plus locale, ville par ville », expliqua Thomas.

Cette décision avait été prise à peine 20 ans auparavant et pourtant elle avait tout changé. Cette politique décentralisée avait permis la mise en place d’un vote libre (et) populaire. Désormais, chaque loi était proposée par les citoyen·ne·s, puis votée dans un forum. Et l’ensemble des instances des villes sont assurées par des élu⋅e⋅s au service des citoyen⋅ne⋅s, renouvelé⋅e⋅s régulièrement. Thomas s’était mis en tête d’expliquer à Louka et Lucy comment votent les citoyen⋅ne⋅s, et il comprit que c’était bien compliqué pour des enfants de leur âge. Plutôt que tenter de vous l’expliquer je pense que la fiche explicative donnée lors de chaque vote sera bien plus claire :

 Le vote par note À la suite des débats sur les nouvelles lois à voter et les représentants à élire, chaque citoyen sera amené à donner son avis par un vote. Afin de rendre le vote plus représentatif de l’avis réel des citoyens, une nouvelle forme de vote a été établie. Vous serez donc amené à donner pour chaque vote, une note allant de 1 à 5 à chacune des propositions et/ou des représentants. Une fois tous les bulletins rassemblés, la moyenne des notes nous donnera l’avis du peuple. La note minimale à obtenir pour que la loi soit adoptée ou la personne élue dépendra de plusieurs situations: - Un candidat ne peut être élu dés que sa note descend sous 3/5. La personne avec la moyenne la plus haute est désignée victorieuse. - Une loi, ou partie de loi, est adoptée si sa note dépasse une certaine valeur définie. Cette valeur sera choisie selon la règle suivante : sans débat, la loi doit avoir une note supérieur à 3/5 cette note augmente de 0,3 point pour chaque demi-journée de débat La note limite ne peux excéder 4,5/5. exemple : Un projet de loi débattu tout une journée avant d'être voté, devra avoir une note supérieur à 3,6/5 pour être adopté. Nous invitons chaque citoyen à lire Du contrat social de Rousseau ainsi que les différents livres relatifs aux formes de vote se trouvant à la bibliothèque de l’UPLOAD pour comprendre pourquoi cette forme de vote est optimale.

Cette forme de vote a vraiment permis de rendre les choix et les décisions plus représentatives de la volonté des citoyen⋅ne⋅s.

« Bon laissez tomber, vous comprendrez sûrement quand vous serez plus grands… En attendant passons à la suite de l’exposition ! »

Le petit groupe s’avança alors devant une photographie d’un homme, apparemment désemparé, contemplant un graphique couvert de chandelles rouges et vertes. Il y était écrit : « NASDAQ, bourse de New York ».
« Papa, papa ! Qu’est ce qu’il fait celui-là ? demanda Lucy, la fille cadette de Thomas. Il se tourna vers elle, mit un genou à terre et pointa du doigt le cliché pendu au mur :
– Tu vois ça c’est ce qu’on appelait « la Bourse de New York », enfin ce qu’elle était quand j’étais jeune. À l’époque on pensait le monde en termes de croissance économique, de richesse pour les actionnaires et d’échange financiers. Le PIB, saint Graal des analystes économiques, était l’indicateur phare.»

Thomas voyait bien que son discours ne passionnait pas les foules, il surprit même ses enfants à bâiller devant ses dires. Pourtant il le savait, le changement de paradigme post-effondrement avaient rebattu toutes les cartes. Consciente qu’une croissance infinie n’était pas un modèle viable, la société avait cherché de nouveaux moyens de mesurer l’évolution de l’humanité. Une idée émergea alors, pourquoi ne pas intégrer la biodiversité dans tout les futurs projets de construction ? Une nouvelle loi avait alors été votée afin d’intégrer des indices de biodiversité, obligeant ensuite les autorités publiques à ne faire que des projets développant la biodiversité. Cette vision politique s’est cristallisée autour du RIP, Le Rapport d’Impact Projet. On pouvait savoir si un projet était bénéfique pour l’environnement en regardant le RIP. S’il était supérieur à 1, on pouvait alors lancer le projet, sinon il était mis de côté. Afin d’être au plus proche de la réalité, il avait fallu développer une vision multifactorielle, en se fondant par exemple sur l’abondance et la biodiversité ou sa diversité. Voici la formule employée dans le cadre de nouveaux projets.

RIP= impact du projet sur l'environnement/indice actuel de biodiversité

L’impact du projet sur l’environnement et l’indice actuel de biodiversité se définissent par des indicateurs d’abondance et de richesse spécifiques.

Cet indice a permis de choisir des projets plus durables et respectueux de l’environnement et de mieux comprendre les services rendus par certains bâtiments. Thomas s’était par exemple battu pour une grange menacée de destruction par une nouvelle route alors qu’elle servait de refuge pour les oiseaux nocturnes. Grâce au RIP, les élu⋅e⋅s s’étaient rendu compte que le tracé de la nouvelle nationale posait en fait beaucoup de problèmes et ils avaient pris la décision de le modifier.

Perdu dans ses pensées, Thomas ne s’était pas rendu compte que ses enfants s’étaient dispersés dans l’exposition.

Maintenant seul, Thomas parcourait l’exposition à leur recherche. Un peu inquiet, il s’arrêta à côté d’une personne âgée qui observait une photo d’un porte-conteneur chinois. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Francis portait un béret bleu marine et une salopette vert bouteille. Ses manches retroussés laissaient voir des tatouages. Thomas lui fit signe et Francis lui esquissa un sourire.

« Bonjour monsieur, savez-vous que j’ai déjà travaillé sur un de ces bateaux ? Dans ma jeunesse si le monde tournait, c’est parce que ces gros engins mécaniques flottaient, expliqua Francis en se tournant vers Thomas.
– Oui bonjour, c’est vrai qu’aujourd’hui ces types de bateaux ont complètement disparu, répliqua Thomas.
– Vous savez, vous avez sûrement dû observer ce changement aussi, mais la principale raison de leur disparition c’est la mise en place du nouvel indice qui a supplanté le PIB. À cette époque la quantité d’échange de nature économique réalisée par un pays produisait sa valeur, ainsi on observait une intensification des échanges, une délocalisation de la production, bref on faisait des échanges pour faire des échanges.

Cette dynamique s’est totalement inversée, on a décidé de non plus mettre en valeur le nombre croissant d’échanges économiques, mais le faible nombre de celui-ci. Les pays se sont ainsi mis en concurrence dans des objectifs d’autonomie de leurs citoyen⋅ne⋅s. Moins un pays se repose sur une centralisation des productions, c’est à dire plus ses citoyen⋅ne⋅s sont autonomes dans la réalisation de leur quotidien, plus ce pays est mis en valeur.
– C’est vrai, j’étais encore assez jeune lors de ce renversement, mais j’avoue que je vois pas trop le lien direct avec la raison pour laquelle les porte-conteneurs ont disparu, s’interrogea Thomas.
– Bien, ça c’est grâce à un autre indice, il est encore présent aujourd’hui mais il est si bien incorporé par tout le monde qu’on a tendance à l’oublier, j’en ai même oublié le nom.
– L’indice de maniabilité ? proposa Thomas.
– Oui, c’est ça… l’indice de maniabilité. En fait, il permettait d’observer la dépendance d’une société à une technologie elle-même dépendante de ressource, d’énergie non-humaine. Le propos, c’est de dire que l’univers technique que produit l’Homme doit se baser sur les capacités physiques de l’Homme et non sur un asservissement de la nature comme ressource. De cette vision, il en découle une décroissance forte dans les usages des technologies à bouton, vous savez celle où on appuie sur un bouton et ça marche tout seul sans qu’on sache vraiment comment, mais ce que l’on sait, c’est que ça consomme un équivalent en énergie non-humaine, expliqua Francis.
– Et de cette manière tous les procédés d’automatisation, les moteurs énergivores et tous ces autres éléments techniques superflus, ont disparu progressivement.C’est tout de même fou qu’on ait pu penser de cette façon, un Homme hors de la nature quelle idée ! » reprit Thomas.
Francis sourit à Thomas, puis poursuivit sa visite. Thomas reprit sa quête.

Après avoir suivi cette conversation, des souvenirs de mon usage destructeur me frappèrent. Je suis et je serais toujours à l’image des Hommes qui me façonnent, mais tout de même l’évocation d’un ancien moi en opposition avec la nature, me donne des frissons.

Son père retrouva Louka près d’une ancienne carte de la région, regardant surpris de longs chemins de couleur grisâtre qui serpentaient dans la ville et au-delà.
« C’est quoi Papa ? c’est tout gris, dit l’enfant en pointant du doigt ces longs tracés.
– Ça tu vois, c’est une autoroute. Et là ce sont des routes nationales, ici les routes départementales et là les rues de la ville, expliquait Thomas.
Thomas poursuivit, décrivant à ces enfants ces voies de transports qu’ils n’avaient pas connues.
– À cette époque, nous utilisions des voitures pour nous déplacer dans la ville. La voiture c’est 4 sièges plus ou moins qu’on met dans une boite. Puis on met cette boite sur quatre roues, on lui rajoute un moteur avec de l’essence, et ça roule !
Thomas continua en disant que chaque voiture avait un « propriétaire» et de ce fait, on en faisait un usage individuel la plupart du temps.
– Mais, elle sont énormes ces voitures ! Pourquoi elles sont si grosses si on est seul dedans ? ça sert à rien ! s’étonna Louka.»
Face à la surprise de son fils, Thomas soupira. Il lui revint en mémoire ces heures de bouchon pour aller travailler au bureau, dans une compagnie d’assurances à 25 km de chez lui.

Son évocation des voitures me rappela le temps où les immeubles s’assombrissaient à cause de la pollution et où ces voies bruyantes, polluantes, et dangereuses me traversaient de toute part. Aujourd’hui, le vélo a remplacé la voiture mais les traces de ces anciennes routes n’ont pas pu être complètement effacées en si peu de temps. Elles sont maintenant recouvertes de terre, mais la nature peine à reprendre ses droits face au bitume, encore trop proche de la surface de la terre. Seul les routes en dehors de la ville subsistent encore, mais ceux qui possèdent une voiture doivent la garer à l’ancienne zone commerciale avant de prendre un autre moyen de transport pour rejoindre le centre.

Louka s’intéressa ensuite à de curieux bâtiments. De grandes structures de couleur blanche sont accompagnées d’immenses surfaces planes vides. Thomas décrivit ce lieu atypique comme un centre industriel destiné au soin.
« Mais ils sont tout le temps malades ? s’interrogea l’enfant.
Thomas, amusé de cette réaction inattendue, répondit :
– Non, à cette époque les gens ne savaient pas se soigner, du moins une majorité. Une certaine élite de la société trimait pour apprendre un nombre considérable de connaissances afin de soigner les gens. Ces personnes aux différentes spécialités se regroupaient dans des hôpitaux, cliniques ou tous les autres lieux dédiés au soin.» poursuivit Thomas.
Aujourd’hui, suite à une surcharge des hôpitaux durant l’effondrement, la centralisation des pratiques médicales, c’est terminé. Un processus de décentralisation des savoirs s’est enclenché. Des lieux de soins alternatifs sont apparus, ils regroupent un petit nombres de spécialistes. Ces lieux sont présents presque à chaque coin de rue, ils permettent de former les citoyen⋅ne⋅s aux pratiques médicales et de mettre à disposition un matériel médical spécialisé. Ainsi, tout le monde peut se soigner en consultant ces spécialistes gratuitement, et même se former afin de succéder à ces médecins. Désormais, les citoyen⋅ne⋅s se soignent en grande partie en autonomie ou en se soignant mutuellement.

Thomas regardait Lucy et Louka jouer avec d’autres enfants. C’était beau. Avant l’effondrement, il était enfermé dans une compagnie d’assurance pour gagner une misère. Tous les savoirs acquis pour se reconvertir dans l’ébénisterie, auparavant personne n’y faisait attention. Aujourd’hui, les sociologues cherchent à représenter ces interactions sociales aux travers de modèles, les modèles de Densités EA2D (Echange, Acteurs, Diversité de savoir, Diversité de culture). Ces modèles tendent à valoriser les espaces d’échanges culturels, de savoir ou juste d’interaction sociales. On voit apparaître différents niveaux de EA2D. Avant, les structures du savoir étaient descendantes [Schéma 1 ci-dessous], avec peu d’acteurs et d’actrices transmettant un savoir en particulier. Suite à l’effondrement, d’autres structures se sont démocratisées, avec plus de diversité de savoirs [Schéma 2 ci-dessous] (limitant l’enfermement dans les bulles de filtres) et plus d’acteurs⋅actrices de cultures diverses permettant une mixité sociale importante [Schéma 3 et Schéma 4]. Des infrastructures comme l’UPLOAD reposent sur ces travaux pour élaborer des schémas d’interactions entre les individus afin de coller aux dimensions PAPS.

Schéma 1 : Peu d’acteurs distribuant le savoir à peu de personnes, apprentissage descendant

 

 Schéma 2 : davantage de savoir partagé, toujours dans un modèle descendant

 

Schéma 3 : davantage de savoir partagé, mise en réseaux des savoirs

 

Schéma 4 : diversité des interlocuteurs, chaque personne peut proposer et apprendre

 

Vous vous demandez sûrement à quoi correspond les dimensions PAPS n’est ce pas ? En plus de tous ces schémas et calculs, les hommes ont aussi développé une nouvelle vision de la société, fondée autour de 4 grandes dimensions : une dimension Pluriculturelle, Artisane, Pédagogique et Subsistantielle. Thomas est occupé avec ses enfants, je vais donc vous détailler à sa place ce qu’elles représentent.

1. La dimension Pluriculturelle
Cette dimension promeut l’ouverture à l’autre et le refus de l’enfermement des individus dans des bulles de filtres. Elle ne pose pas de hiérarchie entre les matières, les savoirs ou des savoirs-faire.

2. La dimension Artisane
Cet éclairage vise à produire et réparer les objets de son quotidien. En générant un nouvel environnement technique, cette dimension transforme le rapport à l’outil et permet aux individus de se réapproprier les moyens de productions.

3. La dimension Pédagogique
La dimension Pédagogique prône les concept de transmission, de réception et de partage du savoir sans limite ni barrière. Elle vise a proposer le savoir pour tous et par tous à la manière de structures comme l’UPLOAD ou d’autres lieux d’échanges plus petits.

4. La dimension Subsistantielle
L’autosuffisance passe aussi par une autosuffisance alimentaire. Dans cette optique, la société a cherché à créer des réseaux de savoirs pour la subsistance du commun. Un individu seul ne pouvant pas toujours subvenir à tout ces besoins, l’entraide devint le maître-mot de cette dimension. Le nouvel humain est connecté avec la nature à la manière de l’Homme selon Hans Jonas. Ce nouvel humain tend à préserver, et non plus à asservir la nature.

L’histoire de Thomas s’inscrit dans une histoire plus globale avec l’effondrement, ce sont l’ensemble des fondements sur lesquels reposaient la société qui se sont effondrés. Une société servicielle et fonctionnaliste qui s’est ordonnée en classe sociale et métier, le tout soumis aux principes d’une hiérarchie verticale. Avec la raréfaction des ressources et l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, les métiers sont devenus inutiles, la chaîne servicielle s’est brisée. Afin de rependre de l’activité, les humains se sont réinventés, ils ont imaginé une société organique où chacun, chacune possédait une multitude de savoirs. Ces savoirs sont partagées dans les communs.

De cette manière l’UPLOAD permet la formation aux principes d’une vie autonome à un large publique. Le citoyen apprend de cette manière à s’approprier les moyens de production, de subsistance et les moyens pédagogiques. Ces concepts sont réemployés dans la ville, à travers des ateliers communaux de production, autrement nommés des tiers-lieux. Ces lieux alternatifs sont l’extension de l’UPLOAD, ils permettent le partage des connaissances artisanales, ainsi que la mise en commun des outils de production et de réparation.
L’arrivée de ces nouveaux espaces m’a fait grandement du bien, il a renforcé le lien entre mes habitant⋅e⋅s et a permis de mettre en avant des pratiques non-destructrices de mon milieu.

Dans la dernière salle, une stèle était placée au centre de la pièce. Un panneau placé à sa droite donnait les explications suivantes :

L’effondrement est né de l’accumulation de différents facteurs. Au début du XXIe siècle, l’amplification des problèmes sociaux et sociétaux, l’absence de remise en cause du système économique capitaliste et l’inaction face aux enjeux environnementaux ont été le terreau fertile entraînant le déclin de la société. Une période sombre durant laquelle la raréfaction des ressources et la destruction du système économique par une récession qu’on n’a pas su empêcher, ont mis à mal la souveraineté alimentaire et l’accès au soin de chaque individu, d’autant plus fragilisé par la haute fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles. Les individus ont vu leur mode de vie se métamorphoser, se dégrader, ne pouvant plus se projeter dans l’avenir, devant lutter pour survivre pour répondre à leur besoins de première nécessité.

Dessiné au trait, un arbre dont on voit bien la base et tronc mais pas la houppe/ Un panneau écrit est posé contre le tronc sur une branche basse

Dessin de Martin ROUSSEL CC-BY-SA

Presque ému par tous ces mots, je vis Thomas et ses deux enfants quitter l’exposition, le cœur plein d’espoir pour cette future génération.

L’exposition en mon honneur était belle et poignante et montrait tout à fait à quel point il était important de ne pas tomber à nouveau dans nos anciennes habitudes. J’attends avec impatience et confiance l’exposition suivante, celle qui illustrera ce que je serai devenue demain..

Texte sous licence CC-BY-SA
Écrit par : AUBERT Paul, DETEVE Damien, DUFOUR Timothé, EGLES Lisa, ROUSSEL Martin
Co-éditrice : Numa HELL

 

 

Bibliographie

[1] COGNIE Florentin, PERON Madeleine. Mesurer la biodiversité [en ligne]. Conseil d’analyse économique, Septembre 2020 (généré le 18 janvier 2024). Disponible sur Internet : https://www.psychaanalyse.com/pdf/MESURER%20LA%20BIODIVERSITE%20FOCUS%202020%20(11%20Pages%20-%20569%20Ko).pdf

Comprendre un peu mieux les théories autour de l’effondrement :

À propos de la démocratie athénienne :

  • MOSSÉ, C. (2013). Regards sur la démocratie athénienne. Perrin.

Pour en apprendre plus sur les différentes méthodes de vote :

Pour comprendre d’où vient l’idée que plus une proposition provoque des débats, plus elle doit faire l’unanimité à la fin du débat :

  • ROUSSEAU, J. (1762). Du contrat social ou Principes du droit politique.

Pour comprendre nos hypothèses autour de l’université populaire libre ouverte, autonome et décentralisée, la définition de l’UPLOAD : https://upload.framasoft.org/fr/

Pour comprendre davantage ce dont nous parlions autour du « conformisme du savoir », l’utilité des connaissances :

  • GRAEBER, D. (2018) Bullshit Jobs.

Pour comprendre la bascule réalisée par l’UPLOAD dans la société :

  • FRIEDMANN, G.(1963). Où va le travail humain ?
  • ILLICH, I. (2014). La convivialité.
  • GORZ, A. (2008). Écologica. Editions Galilée.
  • PARRIQUE, T. (2022). Ralentir ou périr : L’économie de la décroissance.



Mickey dans le domaine public

Vous en avez sans doute entendu parler : Mickey entre enfin dans le domaine public. Enfin… c’est un peu plus compliqué que ça… Notre dessinateur Gee vous explique tout ça.

Note : cette BD reprend partiellement la chronique que Gee a donnée mardi dernier dans l’émission de radio de l’April, Libre à vous ! (dont le podcast sera disponible prochainement). Si la chronique et la BD partagent une trame commune, elles ne sont pas identiques mais complémentaires.

Mickey dans le domaine public

Le copyright étatsunien est un drôle d’animal qui, pendant des décennies, a grandi avec un autre animal : une petite souris.

1976. Un cadre de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 50 ans, notre Mickey Mouse de 1928 va entrer dans le domaine public dans 3 ans… Ça va pas du tout. » Un politicien indépendant et intègre répond : « Oula, en effet ! Passons la durée du copyright à 75 ans après la publication de l'œuvre ! »

1998. Même image, le mec de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 75 ans, notre Mickey Mouse de 1928 va entrer dans le domaine public dans 5 ans… Ça va pas du tout. » Un politicien indépendant et intègre répond : « Oula, en effet ! Passons la durée du copyright à 95 ans après la publication de l'œuvre ! »

2020. Même image, le mec de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 95 ans, notre Mickey Mouse… » Le politicien le coupe en criant : « ÇA VA BIEN, MAINTENANT ! »

Bon, je ne suis pas sûr que ce soit un vrai sursaut de décence qui soit à l’origine de cet arrêt de l’augmentation de la durée du copyright

Quoi qu’il en soit, après bien des années d’attente, cette fois c’est fait :

Mickey Mouse entre dans le domaine public.

Mais alors attention, pas n’importe lequel : juste celui de Steamboat Willie, le fameux film d’animation de 1928.

Une image montre le Mickey de 1928, en noir et blanc, avec des gros yeux, pas de gants blancs, etc. Lui, c'est bon. Une autre image indique « Mickey de Fantasia (1940) », mais montre un autre personnage, « Marcel Morbac », une alternative libre, vu qu'on n'a pas le droit de réprésenter l'officiel… Marcel : « Salut ma couille, ça biche ? »

Ajoutons à ça la tripotée de marques que Disney a pris soin de déposer autour de sa mascotte…

Gee et la Geekette regardent une image de Mickey au gouvernail d'un bateau. La Geekette demande : « Devinette : cette image est-elle extraite du dessin animé de 1928 dans le domaine public ? Ou bien de la séquence d'intro de TOUS les films d'animation de Disney depuis 2007, marque déposée ? » Gee, dubitatif : « Euuuh … » La Geekette : « Questions subsidiaires : quel droit s'applique donc à cette séquence ?  Disney peut-il te poursuivre si tu l'utilises ? » Gee : « Euuuuuuh… » Le smiley, blasé : « Dans le doute, on va s'abstenir. C'est bien le but. »

Ajoutons aussi le nouveau design rétro de Mickey, très ressemblant à celui de 1928, que Disney a balancé en 2013, entre le fromage et le dessert. Histoire qu’il y ait toujours un petit doute sur lequel vous utilisez…

Gee, ironiquement, devant un comparatif : « Comme on dit, le confort du nouveau dans le charme de l'ancien… Le copyright du nouveau sur le design de l'ancien… » Le comparatif montre le Mickey de 1928, et le Mickey de 2013, remplacé à nouveau par Marcel Morbak qui dit : « Me revoilà, les aminches. On s'fait un p'tit morpion pour passer le temps ? »

Après, ne rigolons pas trop fort sur les délires du copyright étatsunien… de notre côté de l’Atlantique, c’est pas beaucoup plus reluisant.

La Geekette explique d'un air blasé : « Chez nous, c'est 70 ans après LA MORT de l'auteur ou autrice que ça entre dans le domaine public… » Gee, souriant : « Et donc, comme Antoine de Saint-Exupéry est mort en 1944, le Petit Prince n'est entré dans le domaine public qu'en 2015. »

La Geekette s'exclame soudain : « NON ! En tout cas, pas en France ! » Gee fait un bond en arrière en criant : « Hein ?! » La Geekette explique : « Saint-Ex étant mort pour la France, il profite d'une extension de droits d'auteur de 18 ans et n'entrera dans le domaine public qu'en 2033 ! » Gee : « What ze feuk ?! »

Je sais, là, vous allez me dire…

Mais POURQUOI cette extension ?

La justification est très simple :

Un connard cravaté explique, souriant mais transpirant, devant la Geekette et le Geek, pas convaincus. Il dit : « Ben comment vous dire… comme il est mort pour la France, il est mort jeune… et du coup il a pas pu écrire tous les bouquins qu'il aurait dû écrire… À cause de la France… Donc c'est logique que ses livres publiés soient protégés plus longtemps, comme ça il peut… enfin, ses descendants… lointains…  en 2030 quoi… ses descendants pourront continuer à gagner de la thune dessus, et c'est…  j'sais pas, c'est juste ? C'est équitable ? »

Bon, vous en pensez c’que vous voulez, mais moi je trouve qu’on nous prend un peu pour des moutons dans une boîte, avec cette histoire.

Gee : « Notez que le livre est dans le domaine public ailleurs : en Belgique, par exemple*. Le lien est en note de bas de page, mais évidemment, si vous résidez en France, NE CLIQUEZ PAS DESSUS, parce que ce serait quand même pas très gentil. » Marcel Morbak est là et commente : « Faudrait être sévèrement burné pour cliquer là-dessus. » Le smiley le regarde d'un air mauvais en disant : « Tu veux pas foutre le camp, toi ? »

Vous pouvez télécharger le livre dans le domaine public belge depuis saintexupery-domainepublic.be. Sauf si vous êtes en France, bien sûr, je le répète, mais déconnez pas, hein.

De toute façon, chez nous aussi on sait faire joujou avec le droit des marques, donc les héritiers de Saint-Exupéry ont déposé le Petit Prince comme marque de commerce, et c’est plié.

Gee commente : « Je propose donc qu'on réédite cette jolie histoire sous un autre nom. En Belgique, bien sûr. Je suggère “Le Petit Prolo”, vu que j'ai jamais pu encadrer les nobles. » Le Petit Prolo est représenté à côté : « S'il vous plaît, dessine-moi un patron. En prison. »

Bref, je suis personnellement d’avis que l’art est libre par essence, parce qu’il forme notre imaginaire collectif et qu’il est donc démocratiquement juste de se l’approprier, de le transformer et de le partager.

Gee lit : « Une jolie citation, pour conclure : “Avant la publication, l’auteur a un droit incontestable et illimité. (...) Mais dès que l’œuvre est publiée l’auteur n’en est plus le maître. C’est alors l’autre personnage qui s’en empare, appelez-le du nom que vous voudrez : esprit humain, domaine public, société. C’est ce personnage-là qui dit : Je suis là, je prends cette œuvre, j’en fais ce que je crois devoir en faire, moi esprit humain ; je la possède, elle est à moi désormais.*” » Un politicien s'énerve : « Quelle est la crème d'intégriste islamo-gauchistes qui a pondu cette ânerie ? » Gee : « Victor Hugo. » Le politicien : « Ah. »

Citation extraite du Discours d’ouverture du Congrès Littéraire International du 17 juin 1878 (à retrouver sur Wikisource).

Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 19 janvier 2024 par Gee.

Sources :

Bon, et bien sûr, ce serait dommage de terminer cette BD sans vous proposer une affiche officielle pour le personnage de Marcel Morbak :

Parodie de l'affiche Steamboat Willie : « L'alternative libre à Mickey, Marcel Morbak, dans Steamboat Zizi ». On voit Marcel dans la même position que Mickey, tenant le gouvernail à deux mains, et avec également un gros joint allumé dans une autre main (vu qu'il en a quatre). Le sol semble être fait de peau humaine très poilue. Note : dessin sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessiné le 19 janvier 2024 par Gee.

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




Pourquoi se syndiquer dans l’informatique ?

On le sait, le syndicalisme ne se porte pas formidablement bien dans notre pays. Et dans certains métiers, il ne va pas forcément de soi. C’est pourquoi l’article de Cécile et Thomas, publié initialement sur 24joursdeweb nous a semblé essentiel, et nous sommes ravi⋅es de le partager ici.


Quand on parle de syndicalisme, on a souvent l’image de « Jojo-le-syndiqué-de-la-cégété », qui brûle des pneus devant l’usine en mangeant des merguez en manif. Ou encore de la mafia qui ne travaille que pour ses propres intérêts particuliers.

Dans l’informatique, milieu de cadres, le syndicalisme est tantôt mal vu, tantôt inexistant, souvent considéré comme inutile. Après tout, nous sommes des privilégié·es !

Pourtant quelques bribes commencent à émerger dans notre secteur. Il y a eu le mouvement, plutôt associatif, « On est la tech »  d’informaticien·nes, qui se sont mobilisé·es lors des premières manifestations contre le système de la retraite à points.

Dans le milieu du développement de jeux vidéo, bon nombre de syndicats ont agi contre les violences sexistes et sexuelles (on peut penser aux — trop nombreux — scandales chez Ubisoft et Quantic Dream).

Alors pourquoi des gens se syndiquent dans l’informatique ?

Être majoritairement cadres et avoir un salaire à plus de 40 K ne fait pas de nous des patrons. On reste des employé·es qui doivent arriver à l’heure au bureau et qui subissent de gros coups de pression dans les moments de rush.

D’un point de vue marxiste, nous sommes et nous restons du côté des « exploités » et pas des « propriétaires » ! (On vous rassure, on ne va pas vous faire un cours sur le marxisme… quoique !).

Vous allez me dire qu’il y a pire comme exploitation. Et vous avez raison… jusqu’à un certain point (!).

D’abord sur le côté temporaire. S’il est vrai qu’actuellement la conjoncture est plutôt bonne dans notre industrie, nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement économique, qui est d’ailleurs dans l’actualité. Celleux qui ont vécu la crise des années 2000 de l’informatique peuvent en témoigner.

Par ailleurs, l’informatique est un métier où l’on vieillit avec ses technologies et ses modes : que vaudra votre expertise Node.js, votre certification Scrum Master ou votre expertise Window Server 2023 dans vingt ans ? Dans quarante ans ?

Parce que oui, au cas où vous ne l’auriez pas vu, vous risquez fortement de bosser jusqu’à soixante-sept ans ! Tout le monde n’aura pas la chance d’être un papy Cobol !

À quoi servent les syndicats ?

L’idée d’un syndicat est de regrouper des personnes qui partagent le même intérêt.

On trouve comme cela des syndicats de patron·es (MEDEF, CGPME…) et des syndicats de travailleuses et travailleurs. (Pour les plus connues : CGT, CFDT, SUD/Solidaires, FO…)

Les « intérêts » des salarié·es sont souvent les mêmes un peu partout et depuis toujours ; ça peut se résumer à : gagner plein d’argent, avoir une bonne ambiance au boulot (de préférence, sans harcèlement) et beaucoup de temps libre !

Les syndicats sont donc des personnes qui cherchent à se battre pour cela. Ils vont avoir quatre outils pour le faire :

  • les instances de négociation dans l’entreprise (on reviendra plus bas sur le CSE);
  • la loi ;
  • les pressions diverses ;
  • la grève.

Le comité social et économique (CSE) et les délégués syndicaux

Dans les entreprises de plus de onze salarié·es, il doit y avoir un CSE. Un lieu où les représentant·es des salarié·es, qui sont élue·es par les salarié·es, discutent avec la direction (qui elle n’est pas élue, mais qui a eu la bonne idée d’être riche au bon moment !) de sujets variés. Toutes les questions peuvent être posées à la direction, qui a pour obligation d’y répondre… avec plus ou moins de bonne foi !

Chaque syndicat ou liste qui a reçu plus de 10 % des voix aux élections va avoir des délégué·es syndicaux (DS). Ces fameux DS vont signer (ou ne pas signer) des accords d’entreprise avec la direction de l’entreprise.

Typiquement, il y a sûrement un accord d’entreprise sur le télétravail, sur l’accueil spécifique des personnes en situation de handicap ou sur les congés menstruels/hormonaux… Grâce à notre bon président (humour noir), les accords d’entreprise peuvent être moins bons que ce que propose le code du travail.

Les délégués syndicaux sont aussi ceux qui négocient les augmentations en fin d’année.

Enfin, c’est le CSE qui gère les activités sociales et culturelles (ASC), c’est-à-dire l’argent qui est donné pour les salarié·es pour les œuvres socioculturelles (les places de ciné, les réductions pour la salle de sport, la colonie de vacances de l’entreprise…).

Warning : dans notre milieu de cadres, il n’est pas rare de trouver des syndicats « jaunes », c’est à dire des syndicats pro-direction qui sont prêts a signer les pires accords d’entreprise pour les salarié·es en échange d’avancement de carrière ou de planques diverses dans la boîte…

Autre point, le CSE a aussi la responsabilité de veiller à la sécurité physique et psychologique des salarié·es. Cela se fait dans le sous-groupe du CSE appelé CSSCT : commission santé, sécurité et conditions de travail.

Bon, habituellement, les métiers de l’informatique ne présentent que peu de risques physiques, si ce n’est des problèmes de dos et aux yeux à rester trop longtemps devant un écran. Cela reste très soft par rapport à des gens travaillant dans d’autres secteurs, comme en usine ou dans le bâtiment.

En revanche, pour les questions psychologiques, c’est autre chose. Les syndicats ont un vrai rôle pour faire remonter les questions de harcèlement, de stress divers et de burnout. Même si la loi n’est pas très précise ni claire sur ces questions, faire remonter que le petit chef X est un harceleur ou qu’il y a eu quatre burnouts dans le service de M. Bidule auprès du PDG de la boîte fait toujours son petit effet.

La loi

Salarié·es comme RH ne connaissent pas toujours le droit du travail ni la loi. Le rôle des syndicats dans l’entreprise est là pour rappeler le droit du travail aux salarié·es, mais aussi à la direction quand elle se trompe ou oublie d’appliquer la loi (oups !). Et le droit du travail en France est assez lourd, mouvant et complexe.

D’ailleurs, il y a aussi une certaine superposition du droit qu’il faut avoir en tête : le Bureau International du Travail (BIT), les directives européennes, la loi française, le droit du travail, les conventions de branche et les accords d’entreprise.

Pour nous, cadres de l’informatique, on dépend très souvent de l’accord de branche qui regroupe les bureaux d’études techniques, les cabinets d’ingénieurs-conseils et les sociétés de conseils. L’accord s’appelle « SYNTEC » et a été mis à jour en mai dernier.

Connaître tout le droit est quasiment impossible. C’est pour cela que les élu·es au CSE ont des jours de délégation pour se former aux bases du droit du travail. Il y a aussi toutes les connaissances légales que les syndiqué·es apprennent et comprennent en discutant avec d’autres syndiqué·es.

Mais le gros du travail est souvent assuré par un avocat spécialiste en droit du travail.
En effet toutes les centrales syndicales ont des partenariats avec des avocats qu’ils peuvent mobiliser quand ils ont des demandes juridiques.

D’ailleurs saviez-vous que le statut de cadre (convention SYNTEC) oblige l’employeur à payer le train en première classe lors des voyages professionnels ?

Les pressions diverses

La loi, c’est bien, mais ça ne fait pas tout. Et surtout les procédures légales sont parfois longues, pour à la fin ne pas obtenir grand chose.

On aimerait vivre dans monde de bisounours où en demandant gentiment à la direction, elle nous donnerait des augmentations, des primes de télétravail et des jours de congés payés pour les enfants malades. Dans la réalité, il faut parfois savoir montrer les dents pour négocier.

Soyons francs, il y a des moments où mettre un petit coup de pression à la direction est bien plus efficace que des années de batailles juridiques.

Pour ça, les syndicats ont deux grands types de techniques : la communication interne et la communication externe.

La communication interne

En interne, on a vu que le CSE pouvait faire passer des messages à la direction.

Ces messages et ces questions sont écrites et portées à la connaissance des salarié·es. Cela permet souvent de mettre la direction face à ses contradictions.

Madame la RH, comment expliquez vous l’augmentation des dividendes aux actionnaires de 30 % quand les salarié·es ont une augmentation de 0,5 % en moyenne ?

Mais la communication interne, c’est aussi des mails possibles aux salarié·es :  dans une grosse boîte de jeux vidéos très connue, il était de notoriété publique que certains services et certains managers pratiquaient du harcèlement sexuel. Problème : aucune femme ne voulait porter plainte.

Il a suffi d’un mail à l’ensemble de la boîte (plusieurs milliers de personnes) appelant à dénoncer les violences sexistes et sexuelles qu’elles auraient subies et ce, notamment dans le service bidule de M. X ou machin de M. Z, pour que des femmes aient l’immense courage de porter plainte.

Effet corollaire, au minimum, les managers des services en question ont regardé leurs pompes pendant quelques mois après, ont raté leur augmentation et — après quelques mois — ont enfin fini par se faire virer !

La communication externe, plus compliquée mais aussi très redoutable

Aujourd’hui beaucoup de sections syndicales ont un compte X/Instagram/Mastodon ou un blog plus ou moins actif où ils dénoncent les problèmes de leur boîte. Quand sur le hashtag du nom de la boîte tu trouves diffusés au grand jour tous les problèmes de l’entreprise, tu écorches l’image de la boîte et la « marque employeur ».

Ça fait réfléchir à deux fois les directions avant de faire des saloperies…

Si on va plus loin ou que l’entreprise est connue, on peut aussi avoir des articles dans la presse spécialisée.

La grève

Le dernier outil qui reste aux syndicalistes, c’est la grève. L’arrêt de travail pur et simple. On est sur du classique et du médiatique mais ça reste un outil important pour pouvoir apporter du rapport de forces dans les négociations.

Même lorsque que c’est symbolique, la grève permet de désorganiser, fait prendre du retard sur des projets et, au final, peut faire perdre de l’argent à un actionnaire.

On ne va pas se mentir, jusqu’ici dans l’informatique en France, on n’a pas souvent eu des grèves massives qui ont eu un impact significatif sur le cours de la bourse de nos boîtes.

Mais on constate que, depuis les manifestations sur les retraites, on a des rangs qui grossissent à chaque nouvelle manifestation.

Une image d'ouvrières demandant de meilleures salaires
Image CC BY : Kheel Center sur Flickr

Faut-il avoir un poster de Lénine au-dessus de son lit pour être syndiqué ?

Alors oui et non. Vous le savez sans doute, certains syndicats sont plus « politiques » que d’autres. C’est-à-dire qu’ils vont s’intéresser à des sujets plus ou moins éloignés du monde du travail et de l’entreprise : les OGM, le conflit israélo-palestinien, la lutte contre l’extrême droite…

D’autres, au contraire, vont préférer se « mettre des œillères » et ne s’intéresser qu’à ce qu’il se passe dans l’open-space.

Une autre grille d’analyse est la dichotomie « syndicalisme de service » versus « syndicalisme de lutte ».
Les premiers sont souvent dans le « dialogue » avec la direction, les seconds vont plus volontiers aller au conflit.
Les premiers sont souvent qualifiés de « syndicalisme mou » voire de « traîtres » et les seconds sont souvent qualifiés « d’excités », de « brailleurs ».

À vous de voir ce qui vous intéresserait comme style de syndicalisme et pour cela, le meilleur moyen c’est d’aller parler avec les gens. Si les grandes organisations syndicales s’inscrivent dans ces axes (plus ou moins politique ; syndicalisme de service ou de lutte), sur le terrain, dans les entreprises, on peut avoir par les personnes des choses totalement différentes.

Oui, un militant Solidaires-Informatique peut être un vendu mou du genou et oui, il est possible qu’une section CFTC organise une grève dans une boîte en solidarité avec le peuple palestinien !

(Bon, c’est rare, mais justement, allez voir par vous-mêmes, sur le terrain, ce qu’il en est !)

Mais au final, pourquoi se syndiquer, qu’est-ce que j’y gagne ?

On peut y voir un intérêt personnel. Se syndiquer, c’est souvent profiter d’un réseau et d’un service juridique. Toutes les organisations syndicales ont des partenariats avec des avocats spécialisés en droit du travail et en cas de coup de dur, ça peut s’avérer très utile.

Se syndiquer, c’est aussi payer une cotisation : tous les mois, on alimente une grande caisse commune, qui permet de compenser les pertes de salaires pendant les grèves.

Et comme les syndicats de l’informatique ne font pas souvent grève, on a souvent des caisses bien garnies, qui permettent de donner à des associations chouettes, à des logiciels libres ou simplement d’autres syndicats qui ont des besoins plus urgents de solidarité.

Certain·es se syndiquent pour faire de la politique sur le terrain, avec des résultats directs et loin des partis politiques. Histoire d’appliquer ses idéaux sur quelque chose de visible : ses collègues de bureau.

D’autres se syndiquent par amitié, parce que c’est les copains de la machine à café, est-ce scandaleux ?
D’autres aussi — souvent en fin de carrière — se syndiquent pour changer de travail : parce que les liens humains finissent par intéresser davantage que les lignes de code… À moins que ce ne soit parce que l’expertise technique qu’ils avaient en début de carrière ne vaut plus rien aujourd’hui.
En se syndiquant, on trouve une place utile dans la société. On en a connu qui se syndiquent pour des raisons familiales : une tradition de CGTistes qui ont résisté pendant la Seconde Guerre mondiale et qui prennent leur carte de père en fille. Certain·es payent juste leur cotisation et ne s’engagent pas plus. D’autres sont ultra actifs sur le terrain mais refusent de payer leur carte par principe.

Bon, disons le tout net on ne fait pas du syndicalisme « pour gagner quelque chose ». C’est beaucoup d’énergie, beaucoup de temps, des risques sur sa carrière pour de maigres victoires.

Personnellement, j’ai connu quelqu’un qui s’est syndiqué parce qu’un jour je lui ai juste dit que le chef Bidule était un connard notoire. C’était le genre de petit chef qui pousse tout son service à bout en pinaillant sur des détails inutiles qui se transformaient en « manque de professionnalisme » dans ses mots. Ses équipes finissaient par bosser le soir et le week-end, le gars en question avait fini par entrer dans une sorte de dépression. Il m’a dit que mes mots l’avaient rassuré sur ses capacités et son professionnalisme. Je n’aurais jamais pensé que mes bêtes petits mots, assez banals, iraient jusqu’à ce qu’il adhère à un syndicat. Mais ça m’a rendue un peu fière.

Je crois qu’il y a parfois un côté « psychanalyste de comptoir d’entreprise » dans le syndicalisme. Et peut-être que c’est cela ma raison de me syndiquer.

Qu’importe votre motivation, qu’importe vos raisons profondes et vos besoins.

Se syndiquer, dans l’informatique ou ailleurs, c’est engager un contre-pouvoir, c’est créer de l’espoir pour soi, pour le bureau, et pour un monde meilleur.

Cet article est un appel à se syndiquer.

Image à la une en CC BY SA :  sur Flickr




Ateliers solarpunk-UPLOAD : c’est parti !

— De quoi ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

— Si vous avez raté le début, l’article qui explique le contexte et le cahier des charges de participant⋅es a été publié hier ici

Mais déjà les participations sont lancées sur le média social Mastodon et on a laissé libre cours à l’imagination, en voici quelques échantillons, en suivant les hashtags #UTC #solarpunk #UPLOAD :

 

[Marie] Comment la ville a-t-elle pu autant changer depuis la dernière fois où elle s’y est aventurée ? Les voitures à chaque coin de rue ont disparu, les arbres ont poussé pour agrémenter les chaussées qui ont été réhabilitées pour les piétons. Et cette école autrefois si différente qui aujourd’hui ne semble faire qu’une avec la nature. Qui aurait pu penser que ces murs en béton allaient un jour disparaître au profit de jardins ?

 

A l’intérieur du hangar à dirigeables de l’UPLOAD, Théo fulminait. Le système de direction du dirigeable 9B3 du TDC (Transport par Dirigeable de Compiègne) venait encore de céder. Théo avait hâte de terminer sa formation et d’enfin être embauché par la compagnie pour travailler sur des prototypes. Depuis la mort de son père 5 ans plus tôt, dans un terrible accident causé par les tornades climatiques, Théo s’était juré de devenir ingénieur pour concevoir des dirigeables plus sûrs.Demain matin, je partirai en voyage d'étude. Pendant 1, 2, 3 ans ou plus - qui sait - j'arpenterai la France à vélo pour étudier les techniques artisanales de fabrication de vélo. Mais avant ça, ce soir c'est la fête ! L'alcool de topinambour coule à flot, les synthétiseurs analogiques enflamment le dance floor. J'ai déjà hâte de revenir pour enseigner à mon tour les savoirs-faire appris durant ce voyage, apporter ma contribution à l'UPLOAD où j'ai tant appris.

 

et voici même un exemple de synopsis élaboré collectivement ce mardi après-midi par un groupe qui a choisi pour thème « Fermer la voiture à Compiègne »

 

Nous sommes en 2042 à Compiègne, l’UPLOAD : Université Populaire Libre Ouverte Accessible et Décentralisée permet de former des ingénieur⋅es de tout âge et accueille aussi simplement les curieux voulant s’instruire dans certains domaines.

 

Maura, 22 ans, fan de bricolage, se réveille en retard à cause de son réveil cassé, mais elle sait qu’elle pourra le réparer au fablab de l’UPLOAD.

À travers les cours sur les transports, les ateliers de recyclage de Grégoire, papy ronchon mais gentil de 64 ans ayant des connaissances sur le monde d’avant, ou bien le temps de partage de savoir-faire en jardinage supervisés par Émile, nous en découvrirons un peu plus sur l’UPLOAD et la vie à Compiègne depuis l’effondrement.

 

Nos personnages réalisent que l’anniversaire de leur ami Théo passionné par les dirigeables approche à grands pas. Ils s’embarquent alors dans un voyage nocturne à la déchetterie de la ville pour y chercher les matériaux nécessaires à la confection du cadeau d’anniversaire de Théo: un dirigeable miniature.

Au fil de leur aventure, nous découvrons que la voiture n’existe plus, les modes de transports ont évolué : entre tramway, vélo hybride, tic-tic, tyrolienne et dirigeable, ils devront choisir le moyen le plus rapide pour arriver à destination. Ils feront aussi la découverte d’un objet surprenant du passé qui pourrait changer la donne. Arriveront-ils à surmonter les différentes épreuves qui se présenteront à eux ?

à suivre …

Après les synopsis, demain et les jours suivants : lectures-arpentage, documentation associée au thème choisi, personnages, scénario avancé et rédaction collective dans ce cadre pédagogique.

Vous pouvez participer par des suggestions ou synopsis sur le média Mastodon ou sur une instance du Fediverse en utilisant les hashtags #UPLOAD #Solarpunk

 




Framasoft in cifre, edizione 2023

Qual è l’impatto concreto delle azioni della nostra associazione? È questa la domanda a cui ci piace rispondere alla fine dell’anno (vedi dati 2022): prendersi il tempo per quantificare le nostre azioni è essenziale per rendersi conto del servizio che possiamo fornire agli altri. Iniziamo con le Framastatistiche 2023!

🦆 VS 😈 : Riprendiamo terreno ai giganti del web!

Grazie alle vostre donazioni (66% deducibili dalle tasse), l’associazione Framasoft lavora per far progredire il web etico e conviviale. Una sintesi dei nostri progressi nel 2023 è disponibile sul sito web Support Framasoft..

➡️ Leggete la serie di articoli di questa campagna (novembre-dicembre 2023).

 

Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite
Clicca per sostenerci e contribuire a respingere Hydrooffice – Illustrazione CC-By David Revoy

Grazie a Nilocram per la traduzione!

Per quanto riguarda i nostri servizi online…

Più di 1,8 milioni di persone visitano i nostri siti web ogni mese: è il doppio delle visite che Disneyland Paris riceve ogni mese! Questa cifra è aumentata del 16% rispetto all’anno scorso, quindi è pazzesco (e molto motivante) pensare che ciò che facciamo sia utile a così tante persone. E cosa significa questo, per ogni singolo servizio?

Dessin d'un piaf sur la tête d'un éléphant, tous deux en position de kung fu.
Clicca per sostenerci e aiutare Espéhef e Ahèmvé – Illustrazione CC-By David Revoy

Framadate

Framadate consente di creare dei mini-sondaggi, in particolare per trovare la fascia oraria giusta per gli appuntamenti. E in cifre, Framadate significa:

  • 33.785.780 visite nel 2023
  • 1,2 milioni di sondaggi ospitati nel 2023
  • 80.000 sondaggi creati in più rispetto al 2022

Grafico che mostra il numero di visite a Framadate

Framapad

Framapad consente a più persone di scrivere sullo stesso documento. Framapad è senza dubbio uno dei più grandi servizi Etherpad al mondo, con:

  • 510.900 pad ospitati attualmente
  • Diversi milioni di pad ospitati dal lancio del servizio
  • 309.000 account su MyPads (+ 60.000 rispetto al 2022)
  • Oltre 5 milioni di visite nel 2023

Grafico che mostra la distribuzione dei pad in base alle nostre istanze Framapad (pad annuali, bimestrali, settimanali, semestrali, mensili e account Mypads)

 

Framalistes e Framagroupes

Framalistes e Framagroupes consentono di creare liste di discussione via e-mail. Poiché il server di Framalistes ha raggiunto la sua capacità massima, nel giugno 2023 abbiamo aperto Framagroupes per continuare a offrire questo servizio, che riteniamo indispensabile. Framalistes e Framagroupes sono senza dubbio i più grandi server di liste di discussione (esclusi i giganti del Web) esistenti, con:

  • Più di 1,1 milioni di utenti
  • 63.900 liste aperte
  • Circa 280.000 e-mail inviate in media ogni giorno lavorativo

Framaforms

Framaforms semplifica la creazione di questionari online. Framaforms in cifre:

  • 867.000 visite al mese
  • 418.628 moduli attualmente ospitati
  • 172.289 moduli creati quest’anno

Grafico che mostra il numero di visite a Framaforms (in aumento!)

Framacalc

Framacalc consente di creare fogli di calcolo collaborativi. È forse il più grande istanza Ethercalc del mondo, con:

  • 4.235.879 visite nel 2023
  • 218.000 calcoli ospitati

Grafico che mostra il numero di visite a Framacalc

Framateam

Framateam è un servizio di chat che consente di organizzare dei team suddivisi per canale. È probabilmente una delle più grandi istanze pubbliche di Mattermost al mondo, con:

  • 148.870 utenti del servizio (di cui 5.582 si collegano ogni giorno)
  • 29.665 team
  • 168.102 canali di discussione
  • Più di 43 milioni di messaggi scambiati dal lancio del servizio

Grafico che mostra la distribuzione dei messaggi inviati a Framateam nell’arco di un mese (notare l’utilizzo molto elevato durante la settimana!)

Framagit

Framagit è una fucina di software dove gli sviluppatori possono pubblicare il proprio codice e contribuire a quello degli altri. Framagit è probabilmente uno dei più grandi server Gitlab pubblici in Francia, con:

  • 70 679 progetti ospitati
  • 49 642 utenti
  • 8 966 fork
  • 149 789 issues
  • 91 623 Merge requests
  • 1 764 909 note

Screenshot della home page di Framagit

Framacarte

Framacarte consente di creare mappe online. E in cifre, è:

  • 2 770 510 visite nel 2023
  • 6 690 utenti (+ 1 246 in un anno)
  • 170 845 mappe ospitate (+ 33.476 in un anno)

Grafico del numero di visite a Framacarte

Framatalk

Framatalk consente di creare o di unirsi a una sala di videoconferenza. E in cifre, questo è:

  • 656 765 visite nel 2023 (+ 45 % rispetto all’anno scorso)
  • Una media di 75 conferenze attive per 200 partecipanti per giorno lavorativo

Grafico che mostra l’evoluzione delle visite a Framatalk (si noti l’enorme picco durante l’anno di confinamento!)

Framindmap

Framindmap consente di creare mappe mentali. In cifre, Framindmap è:

  • 295 379 visite nel 2023
  • 1,13  milioni di mappe mentali ospitate
  • 489 690 utenti

Grafico che mostra il numero di visite a Framindmap

 

Framavox

Framavox consente a un gruppo di persone di incontrarsi, discutere e prendere decisioni in un unico luogo. Framavox è probabilmente una delle più grandi istanze esistenti dell’eccellente software Loomio, con:

  • 119 633 utenti
  • 124 566 visite nel 2023
  • 12 265 comunità

Framavox – Illustrazione di David Revoy

Framagenda

Framagenda consente di creare calendari online. In cifre, si tratta di:

  • 260 000 calendari
  • 122 919 utenti

Framaspace

Framaspace è un ambiente di lavoro collaborativo per piccole associazioni e gruppi. In cifre, si tratta di:

  • 850 associazioni e piccoli gruppi non organizzati da Google
  • 750 nuovi spazi aperti entro il 2023
  • 16 server (dedicati e macchine virtuali) per 640 TB di spazio su disco
  • Più di 800.000 file ospitati su Framaspace

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).
Framaspace – Illustrazione di David Revoy

PeerTube

PeerTube è un’alternativa alle piattaforme video. E in cifre è:

  • 300 000 utenti
  • 893 000 video
  • 1 151 istanze pubbliche
  • 287 000 commenti ai video
  • 231 milioni di visualizzazioni (una visualizzazione viene conteggiata a partire da 30 secondi)
  • 434 To di file
  • 413 issues risolti nel 2023 (su un totale di 4.360 issues trattate)
  • 363 591 visite a JoinPeerTube.org
  • 2 sviluppatori stipendiati (il secondo si è unito al team a settembre!)

Statistiche di PeerTube per gli ultimi 3 mesi del 2023: istanze, utenti, commenti, video, visualizzazioni e peso dei video

Mobilizon

Mobilizon è la nostra alternativa ai gruppi e agli eventi di Facebook. In cifre, è:

  • 313 554 eventi
  • 29 789 utenti
  • 86 istanze
  • 3 438 gruppi
  • 1 sviluppatore (nemmeno a tempo pieno!)

Mobilizon – Illustrazione di David Revoy

Framadrive

Framadrive, il servizio di archiviazione di documenti, non è più aperto alle iscrizioni, ma funziona ancora! In cifre, si tratta di:

  • 10,8 milioni di file
  • 4 794 utenti
  • 2,6 TB di spazio su disco utilizzato

Framapiaf

Framapiaf, un’istanza del software di micro-blogging Mastodon, non è più aperta a nuove registrazioni ma rimane molto attiva. In cifre, si tratta di:

  • 1 500 utenti che si sono collegati negli ultimi 30 giorni
  • 850 utenti che hanno postato almeno un messaggio negli ultimi 30 giorni

Dorlotons Dégooglisons – Illustrazione di David Revoy

Infrastruttura tecnica

Per quanto ne sappiamo, Framasoft è il più grande fornitore associativo di servizi online al mondo. E a priori, questo modello di funzionamento associativo non esiste da nessun’altra parte! In cifre:

  • 58 server e 60 macchine virtuali che ospitano i nostri servizi online
  • 0,6 tonnellate di CO2 equivalenti per il consumo annuale di elettricità della nostra infrastruttura tecnica (il nostro host, Hetzner, utilizza energia idroelettrica ed eolica rinnovabile)
  • 1 amministratore di sistema a tempo pieno e 2 addetti al supporto tecnico
  • 1 persona di supporto a tempo pieno

Partecipo a finanziare i (Frama-)servizi

 

L’associazione e i comuni culturali

I servizi online che forniamo al pubblico non sono le uniche cose che ci tengono occupati. Ecco qualche dato su alcune delle altre attività che abbiamo svolto quest’anno.

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.
È grazie alle vostre donazioni che Espéhef e Ahèmvé sono in grado di tenere testa a Hydrooffice! Illustrazione di David Revoy

Attività interna

  • Framasoft conta 28 membri volontari e 11 dipendenti.
  • 45 presentazioni nel 2023, in presenza e/o online, sulle tecnologie digitali, i beni culturali comuni e le questioni in gioco.
  • Più di 130 articoli pubblicati sul Framablog nel 2023
  • 2 autori⋅ices accompagnati⋅ dalla nostra casa editrice Des Livres en Communs

I progetti in comune

  • 1 097 voci nell’annuario Framalibre
  • Un corso di formazione e un MOOC creato per chi ospita servizi etici
  • 21 operatori in grado di supportare le associazioni nella loro emancipazione digitale elencati sul sito emancipasso.org
  • 5 visite di studio in 5 Paesi europei per il progetto ECHO Network
  • 8 anni di coordinamento del collettivo CHATONS, che attualmente comprende 91 fornitori di hosting alternativi

Abbiamo bisogno del vostro aiuto!

È grazie alle vostre donazioni che possiamo garantire la totale indipendenza finanziaria dell’associazione: la libertà di sperimentare, di continuare, di fallire, di fermarci, di portare avanti i nostri progetti, dai più seri ai più strampalati, sempre in linea con il nostro progetto associativo di educazione popolare ai temi del digitale e dei beni culturali comuni. E in cifre:

  • Il 93% del nostro bilancio è finanziato dalle donazioni
  • 5 463 donatori finanziano iniziative di cui beneficiano più di 1,8 milioni di persone ogni mese
  • Il70 % del bilancio è destinato al pagamento degli stipendi.

Ripartizione del bilancio di Framasoft

 

Framasoft è un’associazione di interesse generale: tutte le donazioni fatte a noi sono deducibili fino al 66% per i contribuenti francesi. Quindi una donazione di 100 euro vi costerà in realtà solo 34 euro dopo gli sgravi fiscali.

Barre de dons Framasoft le 28 décembre 2023, à 76% - 151079 €

Se vogliamo raggiungere il nostro budget per il 2024, abbiamo solo 3 giorni per raccogliere 48 000 € : non possiamo farlo senza il vostro aiuto!

 

Fai una donazione

 




Framasoft in figures, 2023 edition

What is the concrete impact of our association’s actions? That’s the question we like to answer at the end of the year: taking the time to quantify our actions is essential if we are to realise the service we can provide to others. Let’s get ready for Framastats 2023!

🦆 VS 😈: Let’s take back some ground from the tech giants!

Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite
Click to support us and help push back Hydrooffice – Illustration CC-By David Revoy

 

As for our online services…

More than 1.8 million people visit our websites every month: that’s twice as many people as visit Disneyland Paris every month! This figure is up 16% on last year, so it’s pretty crazy (and very motivating) to think that what we do is useful to so many people. And what about service by service?

Dessin d'un piaf sur la tête d'un éléphant, tous deux en position de kung fu.
Click here to support us and help Espéhef and Ahèmvé – Illustration CC-By David Revoy

Framadate

Framadate allows you to create mini-surveys, for example to find the right appointment time. And in figures, Framadate is:

  • 33,785,780 visits in 2023
  • 1.2 million hosted surveys in 2023
  • 80,000 more surveys created than in 2022

Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framadate

Framapad

Framapad allows several people to write on the same document. Framapad is undoubtedly one of the largest Etherpad services in the world, with:

  • 510,900 pads currently hosted
  • Several million pads hosted since the launch of the service
  • 309,000 accounts on MyPads (+ 60,000 compared to 2022)
  • More than 5 million visits in 2023

Graph showing the distribution of pads according to our Framapad instances (annual, bimonthly, weekly, half-yearly, monthly pads and Mypads accounts).

Framalistes and Framagroupes

Framalistes and Framagroupes allow you to create email discussion lists. As the Framalistes server had reached its maximum capacity, we opened Framagroupes in June 2023 to continue offering this service, which we consider essential. Framalistes and Framagroupes are undoubtedly the largest discussion list servers in existence (excluding the web giants), with:

  • more than 1.1 million users
  • 63,900 open lists
  • An average of 280,000 messages sent per working day

Framaforms

Framaforms makes it easy to create online forms. Framaforms in figures:

  • 867,000 visits per month
  • 418,628 forms currently hosted
  • 172.289 forms created this year

Graph showing the evolution of visits (blue) and page views (orange) to Framforms (it’s going up!)

Framacalc

Framacalc allows you to create collaborative spreadsheets. It may also be the largest Ethercalc database in the world, with:

  • 4,235,879 visits in 2023
  • 218,000 hosted spreadsheets

Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framacalc

Framateam

Framateam is a chat service that allows teams to be organised by channel. It is probably one of the largest public Mattermost instances in the world, with:

  • 148,870 users of the service (5,582 of which log on daily)
  • 29,665 teams
  • 168,102 discussion channels
  • More than 43 million messages exchanged since the launch of the service

Graph showing the distribution of messages sent to Framateam over a month (note the very high usage during the week!).

Framagit

Framagit is a software forge where developers can publish their code and contribute to the code of others. Framagit is probably one of the largest public Gitlab servers in France, with:

  • 70,679 hosted projects
  • 49,642 users
  • 8,966 forks
  • 149,789 issues
  • 91,623 merge requests
  • 1,764,909 commit notes

Screenshot of the Framagit homepage

Framacarte

Framacarte allows you to create maps online. And in figures, it’s:

  • 2,770,510 visits in 2023
  • 6,690 users (+ 1,246 in one year)
  • 170,845 hosted maps (+ 33,476 in one year)

Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framacarte

Framatalk

Framatalk allows you to create or join a video conference room. And in numbers, that’s

  • 656,765 visits in 2023 (+45% compared to last year)
  • An average of 75 active conferences with 200 participants per working day

Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framatalk (note the huge spike during the year of lockdowns!)

Framindmap

Framindmap allows you to create mind maps. In numbers, Framindmap is:

  • 295,379 visits in 2023
  • 1.13 million hosted mind maps
  • 489,690 users

Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framindmap

Framavox

Framavox allows a group of people to meet, discuss and make decisions in one place. Framavox is probably one of the largest existing instances of the excellent Loomio software, with:

  • 119,633 users
  • 124.566 visits in 2023
  • 12.265 communities

Framavox – Illustration by David Revoy

Framagenda

Framagenda allows you to create online calendars. In numbers, that’s:

  • 260,000 calendars
  • 122.919 users

Framaspace

Framaspace is a collaborative working environment for small associations and groups. In numbers, that’s:

  • 850 associations and small groups not organised by Google
  • 750 new spaces to be opened by 2023
  • 16 servers (dedicated and virtual machines) providing 640 TB of storage
  • More than 800,000 hosted files

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).
Framaspace – Illustration by David Revoy

PeerTube

PeerTube is the alternative to video platforms. And in numbers, it’s:

  • 300,000 users
  • 893,000 videos
  • 1,151 public entities
  • 287,000 comments on videos
  • 231 million views (a view is counted from 30 seconds)
  • 434 TB of files
  • 413 issues resolved in 2023 (out of a total of 4,360 issues handled)
  • 363,591 visits to JoinPeerTube.org
  • 2 employees (the 2nd joined the team in September!)

PeerTube statistics for the last 3 months of 2023: instances, users, comments, videos, views and weight of videos

Mobilizon

Mobilizon is our alternative to Facebook Groups and Events. In numbers, it’s:

  • 313,554 events
  • 29,789 users
  • 86 instances
  • 3,438 groups
  • 1 developer (not even full-time!)

Mobilizon – Illustration by David Revoy

Framadrive

Framadrive, the document storage service, is no longer open for registration, but it’s still working! And in numbers, that’s:

  • 10.8 million files
  • 4,794 users
  • 2.6 TB of storage used

Framapiaf

Framapiaf, an installation of the microblogging software Mastodon, is no longer open to new registrations, but remains very active. In figures, there are:

  • 1,500 users who have registered in the last 30 days
  • 850 users who have posted at least one message in the last 30 days

The care given to our online services – Illustration by David Revoy

Technical infrastructure

To the best of our knowledge, Framasoft is the world’s largest web host for online services. And a priori, this associative operating model doesn’t exist anywhere else! In figures:

  • 58 servers and 60 virtual machines hosting our online services
  • 0.6 tonnes of CO2 equivalent for the annual electricity consumption of our technical infrastructure (our host, Hetzner, uses renewable hydro and wind energy)
  • 1 full-time sysadmin and 2 technical support staff
  • 1 full-time support person

Support Framasoft

The association and the cultural commons

The online services we provide to the public are not the only things that keep us busy. Here are some figures on some of the other things we’ve been up to this year.

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.
It’s thanks to your donations that Espéhef and Ahèmvé are facing Hydrooffice. Illustration de David Revoy

Internally

  • Framasoft has 28 volunteers and 11 paid employees
  • 45 presentations in 2023, face-to-face and/or online, on digital technology, the cultural commons and related issues
  • over 130 articles published on the Framablog in 2023
  • 2 books published by our publishing house Des Livres en Communs (in French)

Shared projects

  • 1,097 entries in the Framalibre directory
  • A training course and a MOOC created for ethical service providers
  • 21 service providers able to support associations in their digital emancipation, listed on the emancipasso.org website
  • 5 study visits in 5 European countries for the ECHO Network project
  • 8 years of coordinating the CHATONS collective, which currently includes 91 alternative hosting providers

Support Framasoft

We need your help!

It’s thanks to your donations that we can guarantee the total financial independence of the association: the freedom to experiment, to continue, to fail, to stop, to continue our projects, from the most serious to the most mad, always in line with our associative project of popular education on digital issues and the cultural commons. And in figures:

  • 93% of our budget comes from donations
  • 5,463 donors finance initiatives that benefit more than 1.8 million people every month
  • 70% of the budget is spent on salaries

Breakdown of Framasoft’s budget (in order: Human resources, Servers and domains, Operating costs, Interventions, Communication, Project services, Bank charges and tax)

 

Once again this year, we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces.

Barre de dons Framasoft le 28 décembre 2023, à 76% - 151079 €

If we want to balance our budget for 2024, we only have 3 days left to raise €48 000: we can’t do it without your help!

Support Framasoft

 




Framasoft en chiffres, édition 2023

Quel est l’impact concret des actions de notre association ? C’est la question à laquelle nous aimons répondre en fin d’année (cf. chiffres 2022) : prendre le temps de chiffrer nos actions est essentiel pour réaliser le service que l’on peut rendre aux autres. En route pour les Framastats 2023 !

🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

 

Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Hydrooffice – Illustration CC-By David Revoy

Du côté de nos services en ligne…

Plus de 1,8 million de personnes naviguent sur nos sites internet chaque mois : c’est deux fois plus de visites que n’en reçoit Disneyland Paris par mois ! Ce chiffre a augmenté de 16 % par rapport à l’année dernière, c’est assez fou (et très motivant) d’imaginer que ce que nous faisons est utile à tant de monde. Et service par service, ça donne quoi ?

Dessin d'un piaf sur la tête d'un éléphant, tous deux en position de kung fu.
Cliquez pour nous soutenir et aider Espéhef et Ahèmvé – Illustration CC-By David Revoy

Framadate

Framadate permet de créer des mini-sondages, notamment pour trouver le bon créneau de rendez-vous. Et en chiffres, Framadate c’est :

  • 33 785 780 visites en 2023
  • 1,2 million de sondages hébergés en 2023
  • 80 000 sondages créés de plus par rapport à l’année 2022

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framadate

Framapad

Framapad permet de rédiger à plusieurs sur un même document. Framapad est sans doute l’un des plus gros services Etherpad au monde avec :

  • 510 900 pads hébergés actuellement
  • Plusieurs millions de pads hébergés depuis le lancement du service
  • 309 000 comptes sur MyPads (+ 60 000 par rapport à 2022)
  • Plus de 5 millions de visites en 2023

Graphique présentant la répartition des pads selon nos instances Framapad (pads annuels, bimestriels, hebdomadaires, semestriels, mensuels et comptes Mypads)

 

Framalistes et Framagroupes

Framalistes et Framagroupes permettent de créer des listes de discussion par email. Le serveur de Framalistes étant arrivé au maximum de ses capacités, nous avons ouvert Framagroupes en juin 2023, pour continuer à proposer ce service que nous trouvons indispensable. Framalistes et Framagroupes sont certainement les plus gros serveurs de listes de discussion (hors géants du Web) qui existent, avec :

  • Plus d’1,1 million d’utilisateurs et utilisatrices
  • 63 900 listes ouvertes
  • Environ 280 000 mails envoyés en moyenne par jour ouvré

Framaforms

Framaforms permet de créer simplement des questionnaires en ligne. Framaforms en chiffres c’est :

  • 867 000 visites par mois
  • 418 628 formulaires actuellement hébergés
  • 172 289 formulaires créés cette année

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framforms (ça grimpe !)

Framacalc

Framacalc permet de créer des tableurs collaboratifs. C’est peut-être là encore la plus grosse base Ethercalc au monde avec :

  • 4 235 879 visites en 2023
  • 218 000 calcs hébergés

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framacalc

Framateam

Framateam est un service de tchat, et permet une organisation d’équipe par canaux. C’est probablement l’une des plus grosses instances Mattermost publique au monde avec :

  • 148 870 utilisateurs et utilisatrices sur le service (dont 5 582 se connectent tous les jours)
  • 29 665 équipes qui s’organisent
  • 168 102 canaux de discussions
  • Plus de 43 millions de messages échangés depuis le lancement du service

Graphique présentant la répartition des messages envoyés sur Framateam sur un mois (on remarque une très forte utilisation en semaine !)

Framagit

Framagit est une forge logicielle, où développeurs et développeuses peuvent publier leur code et contribuer à celui des autres. Framagit est probablement un des plus gros serveurs Gitlab publics de France avec :

  • 70 679 projets hébergés
  • 49 642 utilisateurs et utilisatrices
  • 8 966 forks
  • 149 789 issues
  • 91 623 Merge requests
  • 1 764 909 notes

Capture écran du tableau d’accueil de Framagit

Framacarte

Framacarte permet de créer des cartes géographiques en ligne. Et en chiffres, c’est :

  • 2 770 510 visites en 2023
  • 6 690 utilisateurs et utilisatrices (+ 1 246 en un an)
  • 170 845 cartes hébergées (+ 33 476 en un an)

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framacarte

Framatalk

Framatalk permet de créer ou rejoindre un salon de vidéoconférence. Et en chiffres, c’est :

  • 656 765 visites en 2023 (+ 45 % par rapport à l’an passé)
  • En moyenne 75 conférences actives pour 200 participant⋅es par jour ouvré

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framatalk (remarquez cet énorme pic pendant l’année des confinements !)

Framindmap

Framindmap permet de créer des cartes mentales. En chiffres, Framindmap c’est :

  • 295 379 visites en 2023
  • 1,13 million de cartes mentales hébergées
  • 489 690 utilisateurs et utilisatrices

Graphique présentant l’évolution des visites sur Framindmap

 

Framavox

Framavox permet à un collectif de se réunir, débattre et prendre des décisions, dans un seul endroit. Framavox est probablement une des plus grosses instances existantes de l’excellent logiciel Loomio, avec :

  • 119 633 utilisateurs et utilisatrices
  • 124 566 visites en 2023
  • 12 265 communautés

Framavox – Illustration de David Revoy

Framagenda

Framagenda permet de créer des calendriers en ligne. Et en chiffres, c’est :

  • 260 000 calendriers
  • 122 919 utilisateurices

Framaspace

Framaspace est un environnement de travail collaboratif pour les petites associations et collectifs. En chiffres, c’est :

  • 850 associations et petits collectifs qui ne s’organisent pas chez Google
  • 750 nouveaux espaces ouverts en 2023
  • 16 serveurs (dédiés et machines virtuelles) pour 640 To d’espace disque provisionné
  • Plus de 800 000 fichiers hébergés

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).
Framaspace – Illustration de David Revoy

PeerTube

PeerTube est une alternative aux plateformes vidéo. Et en chiffres c’est :

  • 300 000 utilisateurs et utilisatrices
  • 893 000 vidéos
  • 1 151 instances publiques
  • 287 000 commentaires sur les vidéos
  • 231 millions de vues (on compte une vue à partir de 30 secondes sur la vidéo)
  • 434 To de fichiers
  • 413 issues résolues en 2023 (sur 4 360 issues traitées au total)
  • 363 591 visites sur JoinPeerTube.org
  • 2 développeurs salariés (le 2e a rejoint l’équipe en septembre !)

Statistiques PeerTube des 3 derniers mois de 2023 : instances, utilisateurices, commentaires, vidéos, vues et poids des vidéos

Mobilizon

Mobilizon est l’alternative que nous proposons aux groupes et événements Facebook. En chiffres, c’est :

  • 313 554 événements
  • 29 789 utilisateurs et utilisatrices
  • 86 instances
  • 3 438 groupes
  • 1 seul développeur (même pas à temps plein !)

Mobilizon – Illustration de David Revoy

Framadrive

Framadrive, service de stockage de documents, n’est plus ouvert aux inscriptions, mais fonctionne toujours ! Et en chiffres, c’est :

  • 10,8 millions de fichiers
  • 4 794 utilisateurs et utilisatrices
  • 2,6 To d’espace disque utilisé

Framapiaf

Framapiaf, installation du logiciel de micro-bloging Mastodon, n’est plus ouvert aux nouvelles inscriptions mais reste bien actif. En chiffres, c’est :

  • 1 500 utilisateurs et utilisatrices s’étant connecté·es dans les 30 derniers jours
  • 850 utilisateurs et utilisatrices ayant posté au moins un message dans les 30 derniers jours

Dorlotons Dégooglisons – Illustration de David Revoy

Infrastructure technique

Framasoft est, à notre connaissance, le plus gros hébergeur associatif de services en ligne au monde. Et a priori, ce modèle de fonctionnement associatif n’existe nulle part ailleurs ! En chiffres :

  • 58 serveurs et 60 machines virtuelles qui hébergent nos services en ligne
  • 0,6 tonne équivalent CO2 pour la consommation électrique annuelle de notre infrastructure technique (notre hébergeur Hetzner utilisant des énergies renouvelables hydroélectriques et éoliennes)
  • 1 admin sys à temps plein et 2 personnes tech en soutien
  • 1 personne au support à temps plein

Je participe au financement des Framaservices

 

L’association et les communs culturels

Les services en ligne que nous mettons à disposition du public ne sont pas les seuls à occuper nos journées. Voilà quelques chiffres concernant d’autres actions que nous avons menées à bien cette année.

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.
C’est grâce à vos dons que Espéhef et Ahèmvé font face à Hydrooffice ! Illustration de David Revoy

En interne

  • Framasoft c’est 28 membres bénévoles et 11 salarié⋅es
  • 45 interventions en 2023, en présentiel et/ou en ligne sur le numérique, les communs culturels et leurs enjeux
  • Plus de 130 articles publiés sur le Framablog en 2023
  • 2 auteur⋅ices accompagné⋅es par notre maison d’édition Des Livres en Communs

Les projets partagés

  • 1 097 notices sur l’annuaire Framalibre
  • Une formation et un MOOC créés à destination d’hébergeurs de services éthiques
  • 21 prestataires en capacité d’accompagner des associations dans leur émancipation numérique recensés sur le site emancipasso.org
  • 5 visites d’étude dans 5 pays d’Europe pour le projet ECHO Network
  • 8 années de coordination du collectif CHATONS regroupant actuellement 91 hébergeurs alternatifs

Je soutiens les actions de Framasoft

Nous avons besoin de vous !

C’est grâce à vos dons que nous pouvons garantir une totale indépendance financière de l’association : liberté d’expérimenter, de poursuivre, de rater, d’arrêter, de continuer nos projets, des plus sérieux aux plus loufoques, toujours en gardant le cap de notre projet associatif d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels. Et en chiffres :

  • 93 % de notre budget est financé par des dons
  • 5 463 donateur⋅ices financent des actions utiles à plus de 1,8 million de personnes chaque mois
  • 70 % du budget est consacré à la masse salariale

Répartition du budget de Framasoft

 

Framasoft est une association d’intérêt général : tous les dons qui nous sont faits sont défiscalisables à hauteur de 66 % pour les contribuables français⋅es. Ainsi un don de 100 € ne vous coûtera en réalité que 34 € après défiscalisation.

Barre de dons Framasoft le 28 décembre 2023, à 76% - 151079 €

Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il ne nous reste que 3 jours pour récolter 48 000 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

 

Je fais un don à Framasoft

 




Give the gift of free software with Framalibre !

There was one more present left at the foot of the Christmas tree… The French free software directory and founding project of Framasoft is evolving once again, into a site that’s nicer, simpler, more ergonomic… and a lot more practical for recommending your favourite free software!

 

 

🦆 VS 😈: Let’s take back some ground from the tech giants!

Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

There was one more present left at the foot of the Christmas tree… The free software directory and founding project of Framasoft is evolving once again, into a site that’s nicer, simpler, more ergonomic… and a lot more practical for recommending your favourite free software!

[ENCART DE DONS]

Just over six years ago, we introduced you to a new “2017” version of our collaborative FOSS directory, Framalibre. Since then, we’ve been testing, learning and observing changes in usage.

We have used all these lessons to create this new “2024” version of Framalibre, which we are proud to present to you today on Framalibre.org.

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

🎀 An obvious simplicity 🎀

So, for people who were used to the previous version of Framalibre, we warn you: it’s going to leave a gap… You have every right to exclaim “but where’s all my junk?” … But for many newcomers to the world of free software, that was the problem!

Maiwann has done a lot of usability testing for us, especially at conferences and at the stands where we meet. These tests helped her to realise, for example, that putting a simple ‘mail’ label on the home page wasn’t helping people who were ‘looking for an alternative to Gmail’.

So for this new version, we’ve made a radical choice: simplicity. So we’ve gone to great lengths to simplify menus, sub-menus, drop-down menus, labels, boxes, notes, buttons, and so on.

#gallery-2 { margin: auto; } #gallery-2 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-2 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-2 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

This radical choice for simplicity came at a price: we had to refocus the Framalibre directory on digital tools. The previous version wanted to open up to free culture, objects and structures. But the problem with doing a bit of everything is that it’s hard to do everything well: presenting all open source resources meant multiplying menus and categories, while increasing the complexity of creating a listing.

The new Framalibre site is deliberately bare bones. It welcomes you with a page displaying tags (the most frequently used search terms) and a search bar. Goodbye the meta-categories, categories, sub-categories and sub-category filters… In short, the tree structure inherited from the 2001 directory!

Our aim is to respond as quickly as possible to your need to find free software to do what you need to do, or to find an alternative to the service provided by the web giants that you want to free yourself from: you search, you find.

Results for Photoshop search on Framalibre 2024

📃 Under the hood, the pages 📃

Dessin de Tux (manchot mascotte de Lunix) porté par GNU (gnou mascotte de GNU)
Click on GNU and Tux to support Framalibre! – illustration David Revoy – License : CC-By 4.0

For the more technical among you (the rest of you can skip straight to the next part ^^), this simplicity can also be found under the hood.

Framalibre 2017’s Drupal 7 needed a good upgrade, which takes time and energy. The entries database was difficult to access: while we’d done a good job of tinkering with something so that it could be used by others, we would have had to spend more time and energy developing a practical, documented API…

Instead, we decided to devote this energy to applying this choice of simplicity to the software itself, by making the new Framalibre a static site, which we hope will be lighter and faster. The code for this tool, based on Jekyll software, was developed by the talents of l’Échappée Belle (thanks to Fanny and David <3), and of course it’s free and available online.

This choice of static allowed us to modify the structure of the entries and the database. Now written in markdown, these records can be read by both humans and scripts (as long as your robots remain well-behaved, of course :p). As the Framalibre records are CC-By SA, we hope that making them more accessible and readable will lead to some interesting re-uses!

We’ve also taken the opportunity to simplify the manuals as much as possible: you won’t find any screenshots of the software, for example. After a few years, these images are often outdated and misleading. From now on, the information presented in a manual will be simple and concise, and if you like this first look at a particular free software product, we invite you to find out more on the official website.

Entry for Krita on Framalibre 2024

🎁 “Here, this is what I use to free myself…” 🎁.

Illustraiton de MS Blue Scream, monstre de type blob, bleu, orné du logo de Windows
Click to support us and help to push back MS Blue Scream – Illustration CC-By David Revoy

Because our goal is not for you to stay on Framalibre as long as possible (yes, in the game of attention economy, Framasoft is frankly – and deliberately – bad 😉 ). On the contrary, Framalibre aims to be a mediator, a ramp to take you to the official site of the free tool that meets your needs.

In addition to being a search tool, we have designed this new Framalibre as a tool for recommending free and ethical alternatives. Whether it’s during the preliminary surveys and tests for this redesign of Framalibre, during the regular meetings we attend, or even when we look at how we operate ourselves… we observe the same constant:

It’s much easier to adopt a free tool when it comes highly recommended by people we trust.

This is how we came up with the idea of adding a “used by Framasoft members” box at the top of certain search pages. This doesn’t mean that other software isn’t as good, or that it won’t meet your specific needs: it just shows the free software and services that we use regularly.

[capture mini-site]

💝 Framalibre mini-sites: offer your choices! 💝

With this new version of Framalibre, we wanted to go even further to encourage peer-to-peer recommendations. We know from experience that a person who uses free software today is a person who will help those around him or her to liberate their digital use tomorrow.

On the new Framalibre, you can make your own selection of free tools and get a link to a page that you can share with your friends and family!

Just for fun, here are a few examples we’ve put together for you:

We look forward to hearing your choice of free tools!

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le Tux et le Gnu du logiciel libre et le monstre de microsoft Windows.
GNU and Tux against MB Blue Scream – Illustration David Revoy – License : CC-By 4.0

🤝 Collaboration is about sharing! 🤝

Of course, Framalibre is and will remain a collaborative directory. Whether you want to add a record to the directory or correct an existing record, contributions are just a click away!

What’s more, we’ve made the whole process a lot easier (you can see there’s a theme here!). The downside is that your submissions will be reviewed by our team of moderators before they are published (rather than being moderated after submission, as was previously the case).

The upside is that there are already almost 1,019 entries to discover, like so many of the solutions that open source communities offer each of us to make our digital practices better.

And if you can’t find the entry for that great free software or application that freed you from the web giants… feel free to add it: you’ll see, it’s (unsurprisingly) easy!

So now it’s up to you!

It’s up to you to use Framalibre to find, share and, above all, recommend the free tools that make your digital life easier… and life in general!

Useful links

Because, yes, at the end of the year, we need you, your support and your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and create more ethical digital spaces.

So we’ve asked David Revoy to help us present this on our ‘Support Framasoft’ page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible:

Barre de dons Framasoft le 26 décembre 2023, à 64 % - 128 602 €

If we are to balance our budget for 2024, we have just 5 days left to raise € 71 398 : we can’t do it without your help !

Support Framasoft