Combien de futurs hackers Apple est-il en train de tuer ?

Mark PilgrimLe succès actuel de l’écosystème Apple et de son dernier bébé l’iPad n’en finissent plus de nous interpeller.

Après Cory Doctorow, voici le vibrant témoignage du vieux développeur Mark Pilgrim qui, paradoxe, est devenu ce qu’il est grâce aux anciens ordinateurs d’Apple (cf photo ci-contre[1] en plein apprentissage).

Ces ordinateurs étaient ouverts et c’est parce qu’on pouvait les bidouiller que Mark a pu trouver sa vocation et faire de sa passion son métier.

Ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Et de se demander alors combien de Mozart de l’informatique est-on actuellement en train de virtuellement assassiner…

L’informatique est une science jeune mais qui commence à avoir ses anciens combattants dont certains cèdent à la tentation du « c’était mieux avant ». Le problème c’est qu’ici c’était effectivement mieux avant !

Ce serait déprimant si le logiciel et le hardware libres n’existaient pas. Mais encore faudrait-il qu’ils rencontrent massivement la jeune génération. Et malheur à nous si le rendez-vous est manqué !

Le crépuscule du bidouilleur

Tinkerer’s Sunset

Mark Pilgrim – 29 janvier 2010 – DiveIntoMark
(Traduction Framalang : Loque humaine)

Quand DVD Jon fut arrêté après avoir cassé l’algorithme de chiffrement CSS, il a été inculpé « d’intrusion d’ordinateur non-autorisée ». Cela mena alors ses avocats à poser la question suivante : « sur quel ordinateur s’est-il introduit ? ». Réponse du procureur : « le sien » !

Si cette introduction ne vous a pas fait bondir mieux vaut arrêter dès maintenant la lecture de cet article.

Lorsque j’étais plus jeune, « l’intrusion » était quelque chose que vous pouviez uniquement perpétrer sur les ordinateurs des autres. Mais mettons ça de côté, nous y reviendrons plus tard.

Mon père était professeur d’université la plus grande partie de sa vie d’adulte. Une année, il prit un congé sabbatique pour écrire un livre. Il avait suffisamment économisé pour s’acheter un ordinateur et une chose super récente appelé logiciel de traitement de texte. Ainsi il écrivit, il édita, et il écrivit encore. C’était évidemment tellement mieux que de travailler sur une machine à écrire qu’il ne s’est jamais posé la question de savoir si c’était de l’argent bien dépensé ou non.

Il se trouve que sur cet ordinateur, le langage de programmation BASIC était pré-installé. Vous n’aviez même pas besoin de booter le système d’exploitation à partir d’un disque. Vous allumiez l’ordinateur, appuyiez sur Ctrl-Reset, et vous aviez une invite de commande. Et sur cette invite de commande, vous pouviez taper un programme tout entier, puis vous tapiez EXECUTE, et, bordel, ça s’exécutait.

J’avais 10 ans. C’était il y a 27 ans, mais je me souviens encore de ce que j’ai ressenti quand j’ai réalisé que vous pouviez — que je pouvais — faire faire n’importe quoi à cet ordinateur en tapant les bons mots dans le bon ordre, en lui disant EXECUTE, et que, bordel, ça s’exécutait.

Cet ordinateur était un Apple IIe.

À l’âge de 12 ans, j’écrivais des programmes BASIC si complexes que l’ordinateur n’avait plus assez de mémoire pour les contenir. À 13 ans, j’écrivais des programmes en Pascal. À 14 ans j’écrivais des programmes en assembleur. À 17 ans, je participais à l’épreuve de Programmation de l’Olympiade Nationale (et la remportais). À 22 ans, j’étais employé comme programmeur.

Aujourd’hui, je suis un programmeur, un rédacteur technique, et un hacker au sens de Hackers and Painters. Mais vous ne devenez pas hacker en programmant ; vous devenez hacker en bidouillant. C’est le bricolage qui donne ce sens de l’émerveillement.

Vous devez bondir hors du système, abattre les barrières de sécurité, enlever une à une les couches posées par l’ordinateur pour faciliter la vie des gens qui ne veulent pas savoir comment ça marche. Il s’agit d’utiliser l’éditeur de secteur Copy+ pour apprendre comment le disque du système d’exploitation démarre, puis de le modifier de manière à ce que l’ordinateur fasse du bruit à chaque fois qu’il lit un secteur sur le disque. Ou alors d’afficher une page de garde au démarrage avant qu’il liste le catalogue du disque et mène à l’invite de commande. Ou de copier une myriade de merveilleuses commandes du tableau Peeks & Pokes du magazine Beagle Bros. et d’essayer de comprendre ce que je venais de faire. Juste parce que ça me bottait. Juste parce que c’était fun. Parce que ça effrayait mes parents. Parce que je devais absolument savoir comment tout ceci marchait.

Après, il y a eu un Apple IIgs. Et encore après, un Mac IIci. MacsBug. ResEdit. Norton Disk Editor. Arrêtez-moi si ça vous rappelle quelque chose.

Apple a fait les machines qui ont fait qui je suis. Je suis devenu qui je suis en bidouillant.

Le titre de ce billet est tiré de « On the iPad » d’Alex Payne, que je vais citer maintenant dans ses grandes largeurs :

L’iPad est un objet attractif, fort bien pensé et conçu, mais profondément cynique. C’est une machine de consommation digitale. Or, comme Tim Bray et Peter Kirn l’ont fait remarquer, c’est un appareil qui ne favorise pas la créativité…

Le tragique avec l’iPad est qu’il semble offrir un meilleur modèle d’informatique pour beaucoup de personnes — peut-être la majorité des gens. Envolés les métaphores et concepts déroutants de ces trente dernières années d’informatique. Envolé la possibilité de tripatouiller et modifier sans but particulier. L’iPad est simple, va droit au but, ne demande pas d’entretien…

La chose qui me préoccupe le plus avec l’iPad est la suivante : si j’avais eu un iPad plutôt qu’un vrai ordinateur lorsque j’étais petit, je ne serais jamais devenu un programmeur aujourd’hui. Je n’aurais jamais eu la possibilité d’exécuter n’importe quel programme stupide, potentiellement dangereux, mais hautement éducatif que j’aurais pu télécharger ou écrire. Je n’aurais pas été capable de titiller ResEdit et de supprimer le son du démarrage du Mac de façon à ce que je puisse bricoler sur l’ordinateur à toute heure sans réveiller mes parents.

Maintenant, je suis conscient que vous allez pouvoir développer vos propres programmes pour l’iPad, comme vous pouvez développer pour l’iPhone aujourd’hui. Tout le monde peut développer ! Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un Mac, XCode, un « simulateur » d’iPhone, et de 99 dollars pour un certificat de développeur à durée limitée. Le « certificat de développeur » est en vrai une clé cryptographique vous permettant (temporairement) d’accèder (partiellement) à… votre propre ordinateur. Et c’est très bien — tout du moins exploitable — pour les développeurs d’aujourd’hui, parce qu’ils savent qu’ils sont développeurs. Mais les développeurs de demain ne le savent pas encore. Et sans cette possibilité de bidouiller, certains ne le seront jamais.

(À y réfléchir, j’avais tort et Fredrik avait raison, car il semblerait que les ordinateurs sous Chrome OS donneront bien la possibilité aux développeurs d’exécuter leur propre code en local. Je ne connais pas les détails de ce à quoi cela va ressembler, si ça sera un bouton, un interrupteur physique ou autre chose. Mais ça sera là, une plateforme officielle prenant en compte les développeurs d’aujourd’hui et, plus important, les développeurs de demain.)

Et, je sais, je sais, vous pouvez « jailbreaker » votre iPhone, pour (re)gagner l’accès administrateur, et exécuter n’importe quoi qui, bordel, puisse s’exécuter. Et je n’ai aucun doute sur le fait que quelqu’un trouvera comment « jailbreaker » l’iPad aussi. Mais je ne veux pas vivre dans un monde où il faut forcer l’entrée de son propre ordinateur avant de pouvoir bidouiller. Et je ne veux certainement pas vivre dans un monde où bidouiller son ordinateur est illégal. (Au passage, DVD Jon a été acquitté. Le procureur a fait appel et il a été acquitté à nouveau. Mais qui a besoin de la loi quand vous avez la cryptographie à clé publique de votre côté ?)

Il était une fois des machines, fabriquées par Apple, qui ont fait de moi ce que je suis.

Je suis devenu ce que je suis en bidouillant. Maintenant, il semble qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher mes enfants de trouver ce sens de l’émerveillement. Apple a déclaré la guerre aux bidouilleurs. À chaque mise à jour de logiciels, la génération « jailbreakée » précédente cesse de fonctionner, et les gens doivent trouver de nouvelles façons pour entrer de force dans leurs propres ordinateurs. Il n’y aura même pas de MacsBug pour l’iPad. Il n’y aura pas de ResEdit, ou un éditeur de secteur Copy ][+, ou un tableau Peeks & Pokes pour l’iPad.

Et c’est une vraie perte. Peut-être pas pour vous, mais pour quelqu’un qui ne le sait pas encore et qui pourrait même ne jamais le savoir.

Notes

[1] Crédit photo : Mark Pilgrim




Les femmes, le logiciel libre, vous et moi aux RMLL 2010

CarbonNYC - CC byLorsque Jean-Pierre Archambault m’a invité le 7 juillet prochain à participer à une table ronde « Le genre et le logiciel libre » aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Bordeaux, je me suis senti gentiment piégé.

Pourquoi moi ? On ne peut malheureusement pas dire que la proportion de femmes dans la communauté Framasoft soit véritablement supérieure à la moyenne des autres projets du Libre, c’est-à-dire très faible.

Certes, mais si je refuse, ne va-t-on pas me suspecter d’indifférence au sujet, voire même de misogynie ?

J’ai donc accepté 😉

Mais afin de ne pas trop dire de bêtises et préparer quelques petites antisèches bien senties, j’en appelle à votre participation dans les commentaires ci-dessous. En espérant conserver le climat serein, la qualité d’argumentation et les échanges courtois qui s’y déroulent actuellement, malgré le caractère souvent polémiques de certains récents billets tels ceux sur l’iPad, Chrome ou Ubuntu. En espérant également que quelques femmes nous apporteront leurs témoignages.

J’avais ainsi introduit un vieil article du Framablog qui proposait (quelque peu maladroitement) Dix façons d’attirer facilement la gent féminine vers votre projet libre :

Prenez 100 développeurs de logiciels, vous n’y trouverez que 28 femmes. Prenez maintenant 100 développeurs de logiciels libres, vous n’y trouverez alors plus que 2 femmes !

Ce sera certainement la base de notre discussion, avec, dans l’ordre de progression et d’importance, trois grandes familles de questions :

  • Oui, mais est-ce réellement un problème ?
  • Pourquoi une telle sous-représentation ?
  • Que peut-on faire pour y remédier ?

Les femmes sont minoritaires dans le secteur informatique, ce qui est déjà significatif en soi. Mais à l’intérieur de ce secteur, elle sont quasiment absentes du logiciel libre ! Pourquoi un tel écart, alors que le logiciel libre n’a de cesse de vanter ses vertus communautaires et que les fameuses 4 libertés qui le caractérisent sont par essence non discriminantes ?

Le constat est là. Il est paradoxal et difficile à admettre lorsque l’on prône l’ouverture à longueur de journée[1].

Remarque : Outre cette table ronde, les RMLL proposeront également le 8 juillet une conférence de Perline sur le même sujet où l’on ne risque pas de s’ennuyer à en juger par la pugnace présentation.

« Le genre et le logiciel libre » aux RMLL 2010 – Entretien avec Jean-Pierre Archambault


6% seulement de femmes dans le logiciel libre !

JPA : Oui. Le chiffre en surprend plus d’un. Richard Stallman aime à dire, avec raison : « Liberté-Egalité-Fraternité »… Si le chiffre surprend, il n’en est pas moins là. D’où un souci de comprendre le pourquoi de cette situation. Pour éventuellement conclure que cela s’explique très bien, ce qui ne signifie nullement s’en accomoder. La question est donc posée et le thème du genre émerge dans différentes manifestations du logiciel libre. Pour réfléchir et, si possible, agir.


Ce sera le cas aux RMLL 2010

JPA : Différentes initiatives sont prévues. Dans le cadre des journées du pôle de compétences logiciels libres du Scérén, le 7 juillet une table ronde sera proposée et le 8 juillet auront lieu des entretiens collectifs avec des chercheurs du laboratoire EDA de Paris 5 Sorbonne ainsi que des interviews filmés en coopération avec l’équipe audiovisuelle des RMLL (3). Les entretiens s’inscrivent dans le cadre d’un projet du laboratoire. Les volontaires prêts à participer à ces entretiens d’environ 40 minutes (6 participants par groupe) sont les bienvenus. Il s’agira de discuter librement de leurs parcours et de leurs expériences relatifs aux logiciels libres[2]. Le 8 juillet également, une conférence sera organisée par Perline.


Une dimension éducative ?

JPA : On connaît la place de l’éducation reçue dans les déterminations de chacun, les stéréotypes véhiculés. Cela vaut pour des problématiques générales comme « le genre et l’informatique », « le genre et la science » et, en définitive, la condition féminine dont « le genre et le logiciel libre » constitue une de leurs déclinaisons.


La situation dans l’informatique en général

JPA : On compte environ 25% de femmes dans le secteur des TIC. Dans les professions de l’informatique, on constate une régression. En effet, au début, les femmes y étaient nombreuses : les stéréotypes ne jouaient pas, il y avait un espace à occuper, à conquérir, notamment pour ceux et celles qui pouvaient se sentir « mal à l’aise » dans d’autres domaines comme les mathématiques par exemple. L’informatique ne porte pas en elle-même des choses hostiles aux femmes. Mais on retrouve l’influence de ce qui est « technique ». Ainsi y a-t-il moins de femmes dans les domaines du matériel et de l’architecture, le rapport au tableur a une connotation masculine dans les formations techniques (industrielles) mais pas dans le domaine teriaire où il y a beaucoup de femmes. On ne constate pas de différence pour la programmation.


Et dans le libre ?

JPA : Il y a apparemment plus de femmes dans le libre au sein des entreprises que dans les communautés de développeurs. On connaît le prestige accordé à l’écriture du code dans le libre. Mais le geek est marqué au masculin et le libre garde une aura de transgression, un côté « Robin des bois ». Les femmes s’investissent davantage dans les travaux « annexes », moins valorisés, dans une démarche de bien commun avec un but collectif. Les hommes, plus engagés dans les stratégies de pouvoir, privilégient ce qui se voit, les activités « nobles ». Et codent sur leur temps libre (quand il ne s’agit pas d’une activité professionnelle). Et l’on sait que le temps libre n’est pas (encore) la chose la mieux partagée dans le monde des genres. On retombe sur la condition féminine.


L’informatique est une science

JPA : On retrouve la question du positionnement des filles par rapport aux carrières scientifiques avec, circonstance aggravante jusqu’ici, l’absence d’une discipline informatique au lycée. De ce point de vue également, la création d’un enseignement de spécialité optionnel « Informatique et sciences du numérique » en Terminale S à la rentrée 2012 est une bonne chose. Les lycéennes réussissent aussi bien (mieux même) que les lycéens dans les matières scientifiques. Et pourtant, elles ne choisissent pas ensuite les filières et carrières scientifiques comme elles pourraient y prétendre. Avec des différenciations au sein des disciplines (par exemple les statistiques et les probabilités en mathématiques par rapport aux autres domaines) ou d’une discipline à l’autre (il y a beaucoup de filles en biologie).


Des rendez-vous

JPA : La réflexion est engagée mais elle va se poursuivre en se diversifiant. Les questionnements ne manquent pas. Rendez-vous donc à Bordeaux début juillet aux RMLL 2010, pour les débats, les entretiens et les interviews. Puis lors du prochain Forum Mondial du Libre à Paris, les 30 septembre et 1er octobre 2010. Signalons également le projet européen Predil (Promoting Equality in Digital Literacy) dont une rencontre en septembre prochain en Slovaquie s’intéressera notamment au thème du genre dans le logiel libre.

Notes

[1] Crédit photo : CarbonNYC (Creative Commons By)

[2] On peut d’ores et déjà s’inscrire aux entretiens collectifs en adressant un message à Ayuko Sedooka (ayuko76 AT gmail.com), copie à jean-pierre.archambault AT ac-paris.fr.




Imagine there is no copyright – Traducthon 2.0 – RMLL 2010

Imagine there is no CopyrightLors de la dernière Ubuntu Party à Paris, les framalinguistes ont lancé avec succès le premier « Traducthon ». Ce coup d’essai réussi ne pouvant rester orphelin, Framalang relève son propre gant. La deuxième édition du Traducthon (ou Traducthon 2.0) aura donc lieu du 6 au 9 juillet prochain à Bordeaux au cours des fameuses et célèbres Rencontres Mondiales du Logiciel Libre[1].

L’ambition est cette fois plus grande. La gourmandise des framalinguistes n’ayant pas de limite, nous ne pouvions donc nous limiter à un article. 4 jours d’intenses traductions, relectures, reformulations, mise en page, bières s’offrent à nous. Le texte sélectionné se devait donc d’être à la hauteur.

Le choix de Framalang s’est porté sur un livre au cœur de l’actualité : Imagine there is no copyright and no cultural conglomerates too / An essay (ce qui donne en français et en chantonnant du John Lennon : Imaginez qu’il n’y ait ni droit d’auteur ni industrie culturelle / un essai).

Ce document des néerlandais Joost Smiers et Marieke Van Schijndel analyse dans le détail les raisons du déclin du droit d’auteurs tel qu’il a été conçu à une époque d’avant l’immatériel, et pourquoi il ne peut survivre à l’univers numérique dont la présence est croissante dans nos vies quotidiennes. Cet essai propose par ailleurs un certain nombre de pistes, permettant de transformer le marché hyper-dominé de l’industrie culturelle en marché de micro-entrepreneurs de cette même culture, permettant une ouverture maximale du marché, en libérant les créateurs et en leur permettant de se rapprocher de leur public.

When a limited number of conglomerates control our common area of cultural communication to a substantial degree, then that undermines democracy. The freedom to communicate for everyone and everyone’s right to participate in his or her society’s cultural life, as promised in the Universal Declaration of Human Rights, can become diluted to the unique right of a few heads of companies and investors and the ideological and economic agendas to which they work.

Ce qui pourrait se traduire par :

Lorsqu’un nombre réduit de groupes industriels contrôle à un certain point notre univers commun de communication culturelle, il sape alors la démocratie. La liberté de chacun de communiquer et le droit de chacun de participer à la vie culturelle de sa propre société, tels que promis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, peuvent se trouver dilués dans le droit unique de quelques dirigeants d’entreprises ou de quelques investisseurs, et dans les priorités idéologiques et économiques pour lesquelles ils travaillent.

Tous ceux qui le souhaitent peuvent participer à cette aventure avec nous. La traduction aura lieu sur le Pad de Framasoft. L’exercice de la traduction nécessite des compétences aussi variées que la maîtrise de l’anglais, la capacité de reformulation ou celle d’assurer la cohérence du style, une relecture attentive, mais surtout une grande ouverture d’esprit.

Toutes les bonnes volontés sont donc les bienvenues, sur place ou à distance. Et, as usual, dans la joie et dans la bonne humeur 😉

Notes

[1] Le week-end (10 et 11 juillet), les RMLL auront lieu en centre ville, et ne nous permettront pas de poursuivre la traduction en direct.




Geektionnerd : Orange

Orange a voulu faire parler de lui avec son nouveau failware. C’est réussi !

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Les logiciels libres ne sont pas les bienvenus dans l’App Store d’Apple

Annia316 - CC byNous avons déjà eu l’occasion d’en parler, Apple enferme les utilisateurs dans une prison dorée et les développeurs de logiciels dans une prison tout court !

Pour que votre application soit en effet proposée dans l’App Store, il est d’abord nécessaire qu’elle convienne à Apple qui se réserve le droit de la refuser sans fournir d’explication (et gare à vous si un bout de sein dépasse !)[1].

Mais une fois cet obstacle franchi, il faut aussi et surtout accepter les conditions d’utilisation de la plateforme.

Or ces conditions sont restrictives et donc discriminantes si on les observe avec le prisme des quatre libertés d’un logiciel libre. Elles interdisent donc aujourd’hui à un logiciel libre de pouvoir faire partie du catalogue parce que sa licence se télescope alors avec les termes du contrat d’Apple.

Un logiciel libre simulant le jeu de Go, GNU Go, s’est pourtant retrouvé récemment dans l’App Store. Et qu’a fait Apple lorsque la FSF lui a écrit pour soulever la contradiction et voir ensemble comment améliorer la situation ? Elle a purement simplement retiré GNU Go de sa plateforme, manière pour le moins radicale de résoudre le problème !

C’est l’objet de notre traduction du jour, qui constate au passage que cela se passe pour le moment mieux dans le store Android de Google.

On est en plein dans la problématique d’un billet précédent opposant la liberté à la gratuité. Ce n’est pas le fait que GNU Go soit gratuit qui contrarie Apple. C’est bien qu’il soit libre. Libre d’échapper au contrôle et aux contraintes imposés aux utilisateurs, sachant que c’est justement pour cela qu’il a été créé !

Apple préfère supprimer une application plutôt que s’encombrer d’une licence Open Source

Apple would rather remove app than leave open-source license

Amy Vernon – 11 juin 2010 – NetworkWorld
(Traduction Framalang : Don Rico, Joan et Goofy)


Pourquoi GNU Go a disparu de l’App Store d’iTunes, et pourquoi Apple a tort.


Qu’ils soient gratuits ou payants, ce sont les jeux qui rencontrent le plus grand succès dans les app-stores pour mobiles. Rien de surprenant, donc, que GNU Go, version libre du Go, jeu aussi ancien que populaire, ait été disponible gratuitement sur la boutique en ligne de l’iTunes. Jusqu’à récemment en tout cas.

Sa disparition est le résultat direct d’une plainte de la Free Software Foundation, qui reprochait aux conditions d’utilisation d’Apple d’enfreindre la licence du logiciel.

GNU Go est placé sous licence GPLv2, dont la Section 6 interdit expressément d’ajouter la moindre « restriction supplémentaire » à une licence qui permet à tout un chacun de copier, distribuer ou modifier le logiciel. Mais ce sont précisément les faits reprochés aux conditions d’utilisation de l’App Store, qui restreignent les supports sur lesquels on peut installer le programme.

La FSF a envoyé un courrier à Apple pour demander à l’entreprise de permettre à GNU Go (et toute autre application sous licence GPL) d’être distribuée en respectant les termes non-restrictifs de la licence, mais Apple a préféré retirer l’application.

Je me suis donc demandé quelle était la politique de Google concernant son app-store Android. Le charabia juridique a manqué me donner la migraine, mais après plusieurs lectures, il semblerait qu’un simple extrait des conditions d’utilisation de Google élimine ce problème (c’est moi qui souligne) :

10.2 Vous n’êtes autorisé (et vous ne pouvez autoriser quiconque) à copier, modifier, créer une œuvre dérivée, pratiquer de l’ingénierie inverse, décompiler ou tenter de quelque façon que ce soit d’extraire le code source du Logiciel ou toute partie dudit Logiciel, sauf si cela est expressément autorisé ou requis par la loi, ou sauf si Google vous en donne l’autorisation expresse par écrit.

Dans l’ensemble, les conditions d’utilisation de Google semblent aussi restrictives que celles d’Apple. Et on n’a probablement pas fini d’avoir de mauvaises surprises en examinant le copyright et la licence. Mais au détour de ce petit bout de phrase, voici au fond ce que dit Google : « Oh là ! Si la licence de ce logiciel dit que tu peux en faire ce que tu veux, vas-y. Sinon, pas touche ! »

Voilà la formule magique. C’est elle qui permet à Google de protéger ses produits sous copyright et ceux de ses développeurs, mais qui permet également aux logiciels d’être diffusés dans la licence de leur choix.

Apple a le droit le plus absolu de règlementer les applications en vente ou téléchargées sur son App Store. Mais l’entreprise outrepasse ses droits si elle impose des restrictions plus importantes à l’usage d’un logiciel. Bon d’accord, peut-être que légalement, l’entreprise est juste dans son droit, il n’empêche que ce n’est pas…juste.

J’aimerais croire que la formulation choisie par Google est la conséquence directe de la nature open source d’Android et de l’investissement de l’entreprise dans le monde de l’open source. Mais je suis perplexe quand je vois qu’Apple, tout populaire qu’il soit parmi les utilisateurs et défenseurs de l’open source, ne se donne pas la peine d’une simple rectification qui permettrait aux applications libres et open source d’être diffusées partout dans les mêmes conditions.

C’est juste une petite décision à prendre. Mais c’est une décision juste.

Notes

[1] Crédit photo : Annia316 (Creative Commons By)




Bienvenue à Simon Descarpentries, deuxième permanent chez Framasoft

Simon DescarpentriesFramasoft est fière d’annoncer officiellement l’embauche d’un deuxième permanent pour l’association du même nom qui organise et anime son réseau de sites et de projets.

Simon Descarpentries, alias Siltaar, vient donc épauler Pierre-Yves Gosset, dont nous souhaitons ainsi endiguer l’apparition des premiers cheveux blancs 😉

Simon n’est pas un inconnu pour nous puisqu’il est un fidèle membre de notre forum et fait partie de longue date des traducteurs de Framalang. Il s’est de plus illustré récemment en contribuant à la réussite de l’action de sensibilisation à la Cité des Sciences ainsi qu’à la mise en place de notre premier Traducthon lors de l’Ubuntu Party de Paris.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à parcourir sa fiche de présentation en tant que membre de l’April. Déjà un beau CV du haut de ses 26 ans et des compétences et une polyvalence qui nous seront des plus utiles dans le contexte actuel.

Pourquoi un deuxième permanent ? La réponse est assez simple. Il suffit d’avoir la curiosité de jeter un œil sur notre Rapport moral 2009, que nous publions par la même occasion, pour constater que nous n’avons pas chômé et que l’activité multiforme du réseau est en forte croissance.

Framasoft c’est aujourd’hui des dizaines de projets collaboratifs auxquels participent régulièrement près d’une centaine de bénévoles. Ce sont ces derniers qui « font » Framasoft mais sans l’intendance assurée dans les coulisses par l’association en général et Pierre-Yves en particulier, nous n’en serions jamais arrivés là. Toutefois Pierre-Yves a tant et si bien travaillé qu’on se retrouve presque mécaniquement en surchauffe, nous obligeant soit à réduire fortement la voilure soit à poursuivre l’aventure en prenant quelques risques.

Avons-nous en effet les moyens de cette nouvelle ambition ? La campagne de dons ayant été un succès (cf le Rapport moral), nous pouvons aujourd’hui nous le permettre. Quant à demain rien n’est moins sûr, mais ce n’est pas le premier pari que nous faisons. Et puis, soyons optimistes, plus le temps passe, plus le logiciel libre et ses idées pénètrent la société, plus il y a de chances de rencontrer adhésion et soutien.

Welcome Simon !




Crazy As de Julandrew, Hope de Kendra Springer + 98 autres chansons à découvrir

Kendra Springer - YouTubeQu’est-ce que j’écoute en ce moment ?

Je n’ai qu’une seule source : le top 100 de la semaine du site Jamendo[1], ce qui me permet de découvrir d’un seul clic de souris[2] plein d’artistes intéressants dont le dénominateur commun est de proposer leur musique en libre diffusion sous licence Creative Commons ou Art Libre.

La sélection correspond donc à ce préfèrent à priori les utilisateurs de la plateforme musicale. Et c’est idéal pour accompagner une session Internet, d’autant que, dans l’ensemble, le style est plutot tranquille et « cool » (à la limite du easy listening diront ses détracteurs).

Ainsi j’aime bien cette la ballade Crazy As de Julandrew ainsi que le piano doux et apaisant de Hope par Kendra Springer (imaginez-vous tomber nez-à-nez avec cette fée au détour du bois !).

Le premier morceau est sous licence Creative Commons By-Nd et le second sous Creative Commons By-Nc-Sa. On a donc le droit de faire commerce du premier et de modifier le second sans pour cela demander d’autorisation à l’auteur.

Évidemment, et à l’opposé d’un « esprit Hadopi », tout ceci favorise la Remix Culture chère à Lawrence Lessig. Du coup on retrouve ces deux chansons sur de nombreuses vidéos YouTube. Ma préférée est certainement celle de MisStrawberryFields, une jeune et spontanée italienne (qui ressemble à mes élèves) ayant choisie de nous présenter divers objets qui jonchent sa chambre !

Mais il y a aussi des « œuvres culturelles libres » parmi la sélection (c’est-à-dire compatibles avec les quatre libertés des licences des logiciels libres). J’ai ainsi pu relevéEmptiness par Alexander Blu, Winter princess par Zero-project, Struttin’ par Tryad, Cellule par Silence, Me and my submarine par Kämmerer, ou encore Effortless par Josh Woodward.

Faites passer le mot à votre voisin qui « nicke les industries culturelles en téléchargeant illégalement », il y a de la qualité en dehors des majors du disque.

À bon entendeur de musique en libre diffusion, salut…

Notes

[1] Startupattitude vs Rockattitude, quand on évoque Jamendo on ne peut s’empêcher de penser à son « frère ennemi » Dogmazic. Ils vont bien (cf le dynamisme de l’extraordinaire projet Automazic) et vous invitent même à rejoindre leur association qui a fait peau neuve. Si je m’amusais à faire des comparaisons douteuses, je dirais que, dans le milieu de la musique ouverte, Dogmazic est à Jamendo ce qu‘Arduino est à l’iPad, ou encore ce que le disquaire du coin est à la FNAC !

[2] En lançant un player flash qui streame du mp3, ce qui implique de ne pas être allergique à ces deux formats controversés du Web.




La fin du Web ouvert – Apple ou la banlieue riche du Web

Dirk Hartung - CC byQuelques rares voix discordantes ont réussi tant bien que mal à émerger du concert de louanges médiatiques qui a accompagné la sortie toute récente de l’iPad en France.

Pourquoi je n’achèterai pas un iPad nous a ainsi expliqué Cory Doctorow. L’iPad, c’est de la merde ! surenchérissait Tristan Nitot dont la formule lapidaire est d’autant plus marquante que le garçon est d’ordinaire calme et courtois (il s’en justifie plus longuement sur Mac4Ever).

Et puis il y a eu également ce brillant exposé d’Affordance.info, dont le titre La boutique contre le bazar en rappelle un autre. Ce billet s’appuyant tout du long sur un article du New York Times qui anticipe rien moins que la mort du Web tel que nous le connaissons, nous avons eu envie d’en savoir plus en le traduisant ci-dessous[1].

La mort du Web ouvert

The Death of the Open Web

Virginia Heffernan – 17 mai 2010 – The New York Times
(Traduction Framalang : Barbidule et Goofy)

Le Web est une gigantesque et foisonnante zone commerciale. Son organisation est anarchique, ses espaces publics sont assaillis par la foule et les indices de friche industrielle se multiplient avec ses liens morts et ses projets à l’abandon. Les spams et les logiciels malveillants ont rendu insalubres et invivables des secteurs entiers. Les petits dealers et ceux qui vous harcèlent traînent dans les allées. Une population de racaille excitée et polyglotte semble régner sur les principaux sites.

Les gens qui ne trouvent pas le Web à leur goût – trop affreusement barbare – sont pourtant bien obligés d’y vivre : c’est là qu’on peut chercher du travail, des ressources, des services, une vie sociale, un avenir. Mais maintenant, avec l’achat d’un iPhone ou d’un iPad, il existe une solution, une banlieue résidentielle bien tenue qui vous permet de goûter aux possibilités offertes par le Web sans avoir à vous frotter à la populace. Cette banlieue chic est délimitée par les applications de l’étincelant App Store : de jolies demeures proprettes, à bonne distance du centre Web, sur les hauteurs immaculées de la Résidence Apple. À travers l’exode vers des applications coûteuses et d’accès réservé de ceux qui protestent contre le Web « ouvert », nous sommes témoins de la décentralisation urbaine vers des banlieues résidentielles, un équivalent en ligne de la fuite des Blancs (NdT : White flight : désigne l’exode des populations blanches – souvent les plus aisées aux Etats-Unis – de plus en plus loin du centre-ville, à mesure que s’y installent les classes inférieures, souvent composées de minorités).

Il existe une similitude frappante entre ce qui s’est passé pour des villes comme Chicago, Detroit et New York au 20ème siècle et ce qui se produit aujourd’hui pour l’Internet depuis l’introduction de l’App Store. Comme les grandes métropoles américaines modernes, le Web a été fondé à parts égales par des opportunistes et des idéalistes. Au fil du temps, tout le monde s’est fait un nid sur le Web : les étudiants, les nerds, les sales types, les hors-la-loi, les rebelles, nos mamans, les fans, les grenouilles de bénitier, les amis des bons jours, les entrepreneurs à la petite semaine, les starlettes, les retraités, les présidents et les entreprises prédatrices. Un consensus se dégage pour affirmer que le Web est entré dans une spirale dangereuse et qu’il faudrait y remédier, Mais assez bizarrement il existait peu de quartiers réservés en ligne – comme celui que Facebook prétend incarner (mais sans vraiment le faire).

Mais une sorte de ségrégation virtuelle est désormais à l’œuvre. Webtropolis est en train de se stratifier. Même si, comme la plupart des gens, vous surfez encore sur le Web à partir d’un poste de travail ou d’un portable, vous avez sans doute remarqué les pages à péage, les clubs réservés aux membres, les programmes d’abonnement, les paramètres pour les données privées, et tous ces systèmes qui créent différents niveaux d’accès. Ces espaces nous donnent l’impression d’être « à l’abri » – pas seulement à l’abri des virus, de l’instabilité, des sons et lumières indésirables, du porno non sollicité, des liens sponsorisés, et des fenêtres publicitaires intrusives ; ils nous préservent aussi des interfaces sommaires, des commentateurs fâcheux et anonymes, ainsi que des opinions et des images excentriques qui font du Web un lieu perpétuellement étonnant, stimulant et instructif.

Quand une barrière est érigée, l’espace dont l’accès devient payant se doit, pour justifier le prix, d’être plus agréable que les espaces gratuits. Les développeurs appellent ça « une meilleure expérience utilisateur ». Derrière les accès payants, comme sur Honolulu Civil Beat, le nouveau projet du fondateur d’eBay, Pierre Omidyar, ou sur le Times de Londres de Ruppert Murdoch, la valeur ajoutée monte en flèche. De sympathiques logiciels accueillent ces Messieurs-Dames qui ont payé ; on leur fournit les services d’un majordome, et d’autres avantages. Les plateformes Web avec entrée payante ressemblent plus à une boutique qu’à un bazar.

Ce qui tout aussi remarquable, si ce n’est plus, c’est que de nombreuses personnes sont en train de quitter totalement le Web ouvert. C’est ce que les 50 millions d’utilisateurs de l’iPhone et de l’iPad s’apprêtent à faire. En choisissant des machines qui ne prennent vie que lorsqu’elles sont affublées d’applications de l’App Store, les utilisateurs d’appareils mobiles Apple s’engagent dans une relation plus distante et inévitablement plus conflictuelle avec le Web. Apple examine de près chaque application, et prend 30% des ventes ; le contenu gratuit et l’énergie du Web ne correspondent pas aux standards raffinés de l’App Store. Par exemple, l’application « Chaîne météo Max », qui transforme la météo en film interactif palpitant, offre une meilleure expérience en matière de climat que météo.com, qui ressemble à un manuel encombré et barbant : espaces blancs, listes à puces tarabiscotées, et images miniatures.

« L’app Store est sûrement l’une des plateformes logicielles les plus attentivement surveillées de l’histoire », écrit dans le Times le chroniqueur technologies Steven Johnson. Pourquoi cette surveillance ? Pour préserver la séparation entre l’App Store et le Web ouvert, bien sûr, et pour accroître l’impression de valeur des offres qu’il propose. Car au final, tout est affaire d’impression : beaucoup d’apps sont au Web ce que l’eau en bouteille est à l’eau du robinet : une manière nouvelle et inventive de décanter, conditionner et tarifer quelque chose qu’on pouvait avoir gratuitement auparavant.

Les apps étincellent tels des saphirs et des émeraudes, pour ceux qui sont blasés par l’aspect camelote de sites géants comme Yahoo, Google, Craiglist, eBay, YouTube et PayPal. Cette étincelle vaut de l’argent. Même pour le moins snob, il y a quelque chose de rafraîchissant à être délivré de la barre d’adresse, des pubs, des liens et des invitations pressantes – qui nous rappellent en permanence que le Web est une mégalopole surpeuplée et souvent affolante dans laquelle vous n’êtes qu’un passant parmi d’autres. Avoir l’assurance que vous ne serez ni bousculé ni assailli ni agressé – c’est précieux également.

Je comprends pourquoi les gens ont fui les villes, et je comprends pourquoi ils fuient le Web ouvert. Mais je pense que nous pourrions bien le regretter un jour.

Notes

[1] Crédit photo : Dirk Hartung (Creative Commons By-Sa)