La bataille du libre, un documentaire contributopique !

Nous avons eu la chance de voir le nouveau documentaire de Philippe Borrel. Un conseil : ne le loupez pas, et surtout emmenez-y vos proches qui ne comprennent pas pourquoi vous les bassinez avec « vos trucs de libristes, là »…

Ce n’est pas de la publicité, c’est de la réclame

Avertissement : cet article de blog est enthousiaste sans être sponsorisé (et oui : nous vivons à une époque où ce genre de précision est devenue obligatoire -_-‘…), car en fait, il est simplement sincère.

Et c’est pas parce qu’on y voit apparaître tonton Richard (the Stallman himself), l’ami Calimaq, les potes de Mozilla ou notre Pyg à nous, hein… C’est parce que ce documentaire montre que la palette du Libre s’étend très largement au-delà du logiciel : agriculture, outils, santé, autogestion… Il montre combien le Libre concrétise dès aujourd’hui les utopies contributives de demain, et ça, bizarrement, ça nous parle.

Sans compter que sa bande annonce a le bon goût d’être présente et présentée sur PeerTube :

Ce qui est brillant, c’est que ce documentaire peut toucher les cœurs et les pensées de nos proches dont le regard divague au loin dès qu’on leur parle de « logiciels », « services », « clients » et autre « code-source »… et qui ne comprennent pas pourquoi certaines variétés de tomates anciennes ont circulé clandestinement dans leur AMAP, ou qui s’indignent de la montée du prix de l’insuline et des prothèses médicales.

Des avant-premières à Fontaine, Nantes et Paris… et sur Arte

Une version « condensée » du documentaire (55 minutes sur les 87 de la version cinéma) sera diffusée le mardi 19 février à 23h45 sur Arte, sous le titre « Internet ou la révolution du partage »… et disponible en accès libre et gratuit sur la plateforme VOD d’Arte jusqu’au 12 avril prochain.

Mais pour les plus chanceuxses d’entre nous, pour celles et ceux qui aiment les grandes toiles et les ciné-débats, il y a déjà quelques avant-premières :

Nous continuerons d’en parler sur nos médias sociaux, car nous considérons que ce documentaire est un bien bel outil dont on peut s’emparer pour se relier à ces communautés qui partagent les valeurs du Libre dans des domaines autre que le numérique… Et il n’est pas impossible que vous rencontriez certain·e·s de nos membres lors d’une projection 😉

 




Les données que récolte Google – Ch.7 et conclusion

Voici déjà la traduction du septième chapitre et de la brève conclusion de Google Data Collection, l’étude élaborée par l’équipe du professeur Douglas C. Schmidt, spécialiste des systèmes logiciels, chercheur et enseignant à l’Université Vanderbilt. Si vous les avez manqués, retrouvez les chapitres précédents déjà publiés.


Il s’agit cette fois-ci de tous les récents produits de Google (ou plutôt Alphabet) qui investissent nos pratiques et nos habitudes : des pages AMP aux fournisseurs de services tiers en passant par les assistants numériques, tout est prétexte à collecte de données directement ou non.

Traduction Framalang : Côme, Fabrice, goofy, Khrys, Piup, Serici

VII. Des produits avec un haut potentiel futur d’agrégation de données

83. Google a d’autres produits qui pourraient être adoptés par le marché et pourraient bientôt servir à la collecte de données, tels que AMP, Photos, Chromebook Assistant et Google Pay. Il faut ajouter à cela que Google est capable d’utiliser les données provenant de partenaires pour collecter les informations de l’utilisateur. La section suivante les décrit plus en détail.

84. Il existe également d’autres applications Google qui peuvent ne pas être largement utilisées. Toutefois, par souci d’exhaustivité, la collecte de données par leur intermédiaire est présentée dans la section VIIII.B de l’annexe.

A. Pages optimisées pour les mobiles (AMP)

85. Les Pages optimisées pour les mobiles (AMP) sont une initiative open source menée par Google pour réduire le temps de chargement des sites Web et des publicités. AMP convertit le HTML standard et le code JavaScript en une version simplifiée développée par Google1 qui stocke les pages validées dans un cache des serveurs du réseau Google pour un accès plus rapide2. AMP fournit des liens vers les pages grâce aux résultats de la recherche Google mais également via des applications tierces telles que LinkedIn et Twitter. D’après AMP : « L’ecosystème AMP compte 25 millions de domaines, plus de 100 fournisseurs de technologie et plateformes de pointe qui couvrent les secteurs de la publication de contenu, les publicités, le commerce en ligne, les petits commerces, le commerce local etc. »3

86. L’illustration 17a décrit les étapes menant à la fourniture d’une page AMP accessible via la recherche Google. Merci de noter que le fournisseur de contenu à travers AMP n’a pas besoin de fournir ses propres caches serveur, car c’est quelque chose que Google fournit pour garantir un délai optimal de livraison aux utilisateurs. Dans la mesure où le cache AMP est hébergé sur les serveurs de Google, lors d’un clic sur un lien AMP produit par la recherche Google, le nom de domaine vient du domaine google.com et non pas du domaine du fournisseur. Ceci est montré grâce aux captures prises lors d’un exemple de recherche de mots clés dans l’illustration 17b.

 

Illustration 17 : une page web normale qui devient une page AMP.
Illustration 17 : une page web normale qui devient une page AMP.

 

87. Les utilisateurs peuvent accéder au contenu depuis de multiples fournisseurs dont les articles apparaissent dans les résultats de recherche pendant qu’ils naviguent dans le carrousel AMP, tout en restant dans le domaine de Google. En effet, le cache AMP opère comme un réseau de distribution de contenu (RDC, ou CDN en anglais) appartenant à Google et géré par Google.

88. En créant un outil open source, complété avec un CDN, Google a attiré une large base d’utilisateurs à qui diffuser les sites mobiles et la publicité et cela constitue une quantité d’information significative (p.ex. le contenu lui-même, les pages vues, les publicités, et les informations de celui à qui ce contenu est fourni). Toutes ces informations sont disponibles pour Google parce qu’elles sont collectées sur les serveurs CDN de Google, fournissant ainsi à Google beaucoup plus de données que par tout autre moyen d’accès.

89. L’AMP est très centré sur l’utilisateur, c’est-à-dire qu’il offre aux utilisateurs une expérience de navigation beaucoup plus rapide et améliorée sans l’encombrement des fenêtres pop-up et des barres latérales. Bien que l’AMP représente un changement majeur dans la façon dont le contenu est mis en cache et transmis aux utilisateurs, la politique de confidentialité de Google associée à l’AMP est assez générale4. En particulier, Google est en mesure de recueillir des informations sur l’utilisation des pages Web (par exemple, les journaux de serveur et l’adresse IP) à partir des requêtes envoyées aux serveurs de cache AMP. De plus, les pages standards sont converties en AMP via l’utilisation des API AMP5. Google peut donc accéder à des applications ou à des sites Web (« clients API ») et utiliser toute information soumise par le biais de l’API conformément à ses politiques générales6.

90. Comme les pages Web ordinaires, les pages Web AMP pistent les données d’utilisation via Google Analytics et DoubleClick. En particulier, elles recueillent des informations sur les données de page (par exemple : domaine, chemin et titre de page), les données d’utilisateur (par exemple : ID client, fuseau horaire), les données de navigation (par exemple : ID et référence de page uniques), l’information du navigateur et les données sur les interactions et les événements7. Bien que les modes de collecte de données de Google n’aient pas changé avec l’AMP, la quantité de données recueillies a augmenté puisque les visiteurs passent 35 % plus de temps sur le contenu Web qui se charge avec Google AMP que sur les pages mobiles standard.8

B. Google Assistant

91. Google Assistant est un assistant personnel virtuel auquel on accède par le biais de téléphones mobiles et d’appareils dits intelligents. C’est un assistant virtuel populaire, comme Siri d’Apple, Alexa d’Amazon et Cortana de Microsoft. 9 Google Assistant est accessible via le bouton d’accueil des appareils mobiles sous Android 6.0 ou versions ultérieures. Il est également accessible via une application dédiée sur les appareils iOS10, ainsi que par l’intermédiaire de haut-parleurs intelligents, tel Google Home, qui offre de nombreuses fonctions telles que l’envoi de textes, la recherche de courriels, le contrôle de la musique, la recherche de photos, les réponses aux questions sur la météo ou la circulation, et le contrôle des appareils domestiques intelligents11.

92. Google collecte toutes les requêtes de Google Assistant, qu’elles soient audio ou saisies au clavier. Il collecte également l’emplacement où la requête a été effectuée. L’illustration 18 montre le contenu d’une requête enregistrée par Google. Outre son utilisation via les haut-parleurs  de Google Home, Google Assistant est activé sur divers autres haut-parleurs produits par des tiers (par exemple, les casques sans fil de Bose). Au total, Google Assistant est disponible sur plus de 400 millions d’appareils12. Google peut collecter des données via l’ensemble de ces appareils puisque les requêtes de l’Assistant passent par les serveurs de Google.

 

Figure 18 : Exemple de détails collectés à partir de la requête Google Assistant.
Figure 18 : Exemple de détails collectés à partir de la requête Google Assistant.

 

 

C. Photos

93. Google Photos est utilisé par plus de 500 millions de personnes dans le monde et stocke plus de 1,2 milliard de photos et vidéos chaque jour13. Google enregistre l’heure et les coordonnées GPS de chaque photo prise.Google télécharge des images dans le Google cloud et effectue une analyse d’images pour identifier un large éventail d’objets, tels que les modes de transport, les animaux, les logos, les points de repère, le texte et les visages14. Les capacités de détection des visages de Google permettent même de détecter les états émotionnels associés aux visages dans les photos téléchargées et stockées dans leur cloud15.

94. Google Photos effectue cette analyse d’image par défaut lors de l’utilisation du produit, mais ne fera pas de distinction entre les personnes, sauf si l’utilisateur donne l’autorisation à l’application16. Si un utilisateur autorise Google à regrouper des visages similaires, Google identifie différentes personnes à l’aide de la technologie de reconnaissance faciale et permet aux utilisateurs de partager des photos grâce à sa technologie de « regroupement de visages »1718. Des exemples des capacités de classification d’images de Google avec et sans autorisation de regroupement des visages de l’utilisateur sont présentés dans l’illustration 19. Google utilise Photos pour assembler un vaste ensemble d’informations d’identifications faciales, qui a récemment fait l’objet de poursuites judiciaires19 de la part de certains États.

Illustration : Exemple de reconnaissance d’images dans Google Photos.
Illustration : Exemple de reconnaissance d’images dans Google Photos.

 

D. Chromebook

95. Chromebook est la tablette-ordinateur de Google qui fonctionne avec le système d’exploitation Chrome (Chrome OS) et permet aux utilisateurs d’accéder aux applications sur le cloud. Bien que Chromebook ne détienne qu’une très faible part du marché des PC, il connaît une croissance rapide, en particulier dans le domaine des appareils informatiques pour la catégorie K-12, où il détenait 59,8 % du marché au deuxième trimestre 201720. La collecte de données de Chromebook est similaire à celle du navigateur Google Chrome, qui est décrite dans la section II.A. Chromebooks permet également aux cookies de Google et de domaines tiers de pister l’activité de l’utilisateur, comme pour tout autre ordinateur portable ou PC.

96. De nombreuses écoles de la maternelle à la terminale utilisent des Chromebooks pour accéder aux produits Google via son service GSuite for Education. Google déclare que les données recueillies dans le cadre d’une telle utilisation ne sont pas utilisées à des fins de publicité ciblée21. Toutefois, les étudiants reçoivent des publicités s’ils utilisent des services supplémentaires (tels que YouTube ou Blogger) sur les Chromebooks fournis par leur établissement d’enseignement.

E. Google Pay

97. Google Pay est un service de paiement numérique qui permet aux utilisateurs de stocker des informations de carte de crédit, de compte bancaire et de PayPal pour effectuer des paiements en magasin, sur des sites Web ou dans des applications utilisant Google Chrome ou un appareil Android connecté22. Pay est le moyen par lequel Google collecte les adresses et numéros de téléphone vérifiés des utilisateurs, car ils sont associés aux comptes de facturation. En plus des renseignements personnels, Pay recueille également des renseignements sur la transaction, comme la date et le montant de la transaction, l’emplacement et la description du marchand, le type de paiement utilisé, la description des articles achetés, toute photo qu’un utilisateur choisit d’associer à la transaction, les noms et adresses électroniques du vendeur et de l’acheteur, la description du motif de la transaction par l’utilisateur et toute offre associée à la transaction23. Google traite ses informations comme des informations personnelles en fonction de sa politique générale de confidentialité. Par conséquent il peut utiliser ces informations sur tous ses produits et services pour fournir de la publicité très ciblée24. Les paramètres de confidentialité de Google l’autorisent par défaut à utiliser ces données collectées25.

F. Données d’utilisateurs collectées auprès de fournisseurs de données tiers

98. Google collecte des données de tiers en plus des informations collectées directement à partir de leurs services et applications. Par exemple, en 2014, Google a annoncé qu’il commencerait à suivre les ventes dans les vrais commerces réels en achetant des données sur les transactions par carte de crédit et de débit. Ces données couvraient 70 % de toutes les opérations de crédit et de débit aux États-Unis26. Elles contenaient le nom de l’individu, ainsi que l’heure, le lieu et le montant de son achat27.

99. Les données de tiers sont également utilisées pour aider Google Pay, y compris les services de vérification, les informations résultant des transactions Google Pay chez les commerçants, les méthodes de paiement, l’identité des émetteurs de cartes, les informations concernant l’accès aux soldes du compte de paiement Google, les informations de facturation des opérateurs et transporteurs et les rapports des consommateurs28. Pour les vendeurs, Google peut obtenir des informations des organismes de crédit aux particuliers ou aux entreprises.

100. Bien que l’information des utilisateurs tiers que Google reçoit actuellement soit de portée limitée, elle a déjà attiré l’attention des autorités gouvernementales. Par exemple, la FTC a annoncé une injonction contre Google en juillet 2017 concernant la façon dont la collecte par Google de données sur les achats des consommateurs porte atteinte à la vie privée électronique29. L’injonction conteste l’affirmation de Google selon laquelle il peut protéger la vie privée des consommateurs tout au long du processus en utilisant son algorithme. Bien que d’autres mesures n’aient pas encore été prises, l’injonction de la FTC est un exemple des préoccupations du public quant à la quantité de données que Google recueille sur les consommateurs.

VIII. CONCLUSION

101. Google compte un pourcentage important de la population mondiale parmi ses clients directs, avec de multiples produits en tête de leurs marchés mondiaux et de nombreux produits qui dépassent le milliard d’utilisateurs actifs par mois. Ces produits sont en mesure de recueillir des données sur les utilisateurs au moyen d’une variété de techniques qui peuvent être difficiles à comprendre pour un utilisateur moyen. Une grande partie de la collecte de données de Google a lieu lorsque l’utilisateur n’utilise aucun de ses produits directement. L’ampleur d’une telle collecte est considérable, en particulier sur les appareils mobiles Android. Et bien que ces informations soient généralement recueillies sans identifier un utilisateur unique, Google a la possibilité d’utiliser les données recueillies auprès d’autres sources pour désanonymiser une telle collecte.




Framasoft en 2019 pour les gens pressés

Vous avez aimé Dégooglisons Internet et pensez le plus grand bien de Contributopia ? Vous aimeriez savoir en quelques mots où notre feuille de route nous mènera en 2019 ? Cet article est fait pour vous, les décideurs pressés 🙂

Cet article présente de façon synthétique et ramassée ce que nous avons développé dans l’article de lancement de la campagne 2018-2019 : «Changer le monde, un octet à la fois».

Un octet à la fois, oui, parce qu’avec nos pattounes, ça prend du temps.

Passé

Depuis 14 ans, Framasoft a créé un annuaire du logiciel libre, écrit et traduit des milliers d’articles, diffusé le logiciel libre sur de nombreux supports.

Depuis 4 ans, Framasoft montre qu’il est possible de décentraliser Internet avec l’opération « Dégooglisons Internet ». Le propos n’est ni de critiquer ni de culpabiliser, mais d’informer et de mettre en avant des alternatives qui existaient déjà, mais demeuraient difficiles d’accès ou d’usage.

De façon à ne pas devenir un nouveau nœud de centralisation, l’initiative CHATONS a été lancée, proposant de relier les hébergeurs de services en ligne qui partagent nos valeurs.

Dégooglisons Internet, vu par Péhä (CC-By)

Présent

Depuis l’année dernière, avec sa feuille de route Contributopia, Framasoft a décidé d’affirmer clairement qu’il fallait aller au-delà du logiciel libre, qui n’était pas une fin en soi, mais un moyen de faire advenir un monde que nous appelons de nos vœux.

Il faut donc encourager la société de contribution et dépasser celle de la consommation, y compris en promouvant des projets qui ne soient plus seulement des alternatives aux GAFAM, mais qui soient porteurs d’une nouvelle façon de faire. Cela se fera aussi en se rapprochant de structures (y compris en dehors du mouvement traditionnel du libre) avec lesquelles nous partageons certaines valeurs, de façon à apprendre et diffuser nos savoirs.

Cette année a vu naître la version 1.0 de PeerTube, logiciel phare qui annonce une nouvelle façon de diffuser des médias vidéos, en conservant le contrôle de ses données sans se couper du monde, qu’on soit vidéaste ou spectateur.

Le monde des services de Contributopia.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Avenir

La campagne de don actuelle est aussi l’occasion de de rappeler des éléments d’importance pour Framasoft : nous ne sommes pas une grosse multinationale, mais un petit groupe d’amis épaulé par quelques salarié·e·s, et une belle communauté de contributeurs et contributrices.

Cette petite taille et notre financement basé sur vos dons nous offrent souplesse et indépendance. Ils nous permettront de mettre en place de nouveaux projets comme MobilZon (mobilisation par le numérique), un Mooc CHATONS (tout savoir et comprendre sur pourquoi et comment devenir un chaton) ou encore Framapétitions (plateforme de pétitions n’exploitant pas les données des signataires).

Nous voulons aussi tenter d’en appeler à votre générosité sans techniques manipulatoires, en vous exposant simplement d’où nous venons et où nous allons. Nous espérons que cela vous motivera à nous faire un don.

Faire un don pour soutenir les actions de Framasoft

 

Pour en savoir plus




Projet Common Voice : pour que la voix soit libre

On nous demande souvent comment contribuer au Libre sans être un cador en informatique. Voici un projet utile, d’une grande importance et auquel il est très simple de contribuer : il suffit de savoir lire, parler et écouter. On vous explique tout.

On voit émerger à grande allure des objets avec lesquels l’interaction repose sur la reconnaissance vocale : smartphones, assistants connecté, dispositifs de réalité virtuelle…Selon les experts de ce marché, 50 % des recherches toutes plateformes confondues passeront par la voix d’ici 2 à 3 ans. Quant aux objets dits « intelligents », ils atteignent pour les pays favorisés un niveau de prix qui les rend accessibles à un nombre croissant de consommateurs. On peut trouver dès aujourd’hui dans la grande distribution des « enceintes connectées » à l’écoute de vos questions pour moins de 100 euros… Autant dire que ces produits sont en passe d’être des objets de consommation de masse.

Les services vocaux, au-delà des fonctions d’espionnage qui suscitent la méfiance, apporteront des avantages sensibles aux usages numériques du grand public. Ils abaisseront la barrière d’accès à des fonctionnalités utiles pour les personnes handicapées, en difficulté avec la lecture, dont les mains sont occupées ou pour celles qui ont besoin d’assistance immédiate. Dans bien des cas de figure il est ou sera plus efficace ou rapide d’utiliser la voix plutôt qu’une interface tactile ou souris/clavier30

quel est le problème, demande le personnage de BD

Le problème hélas a un air de déjà-vu : aujourd’hui les systèmes de reconnaissance vocale sont essentiellement propriétaires et reposent sur 4 ou 5 bases de données vocales propriétaires : Cortana (Microsoft), Siri (Apple), Google Now (Google), Vocapia Research (VoxSigma suite)… En d’autres termes, tout est prêt pour assurer à quelques géants du numérique, toujours les mêmes, une suprématie commerciale et technologique. Et l’histoire récente prouve qu’ils n’hésiteront pas longtemps avant de capter les données les plus précieuses, celles de notre vie dans la bulle privée de notre habitation.

Il se trouve qu’un projet qui repose sur des ressources libres (données et code informatique) a été lancé par l’un des acteurs majeurs du monde du Libre : la fondation Mozilla.

Pourquoi Mozilla s’en mêle ?

Parmi les principes qui guident Mozilla et qu’on retrouve dans son manifeste, la santé d’un Web ouvert et l’inclusivité sont des valeurs essentielles. Cette ressource numérique dont l’usage est appelé à se développer rapidement doit être à la disposition du plus grand nombre, à commencer par les entreprises innovantes (déjà sur la brèche par exemple Mycroft et Snips) qui n’ont pas les moyens financiers d’accéder aux bases propriétaires et qui seraient tout simplement marginalisées par les grandes entreprises. Au-delà, bien sûr, c’est pour que des produits reposant sur la reconnaissance vocale soient accessibles à tous, quelle que soit leur langue, leur genre, leur accent local etc.

De quoi s’agit-il ?

De constituer la plus riche base possible d’échantillons sonores qui seront mis à la disposition des développeurs sous une licence libre (licence CC0). Le projet global s’appelle Deep Speech et Mozilla fait travailler des ingénieurs à traiter les données collectées avec des algorithmes, et ainsi alimenter un dispositif d’apprentissage machine.

Comment ça peut marcher ?

Ici nous tentons une description simple donc forcément approximative…

Un réseau de neurones va « apprendre » si…

  1. On donne à la machine des fichiers audio en entrée
  2. On calcule la sortie, c’est-à-dire le texte
  3. On compare au texte d’origine et… ben non c’est pas tout à fait ça.
  4. On ajuste un petit peu des millions de paramètres internes pour essayer de se rapprocher de la sortie voulue
  5. On répète sur des milliers d’heures…

portrait d’Alexandre Lissy ingénieur chez Mozilla
Alexandre Lissy, ingénieur Mozilla qui travaille au bureau de Paris pour le projet Deep Speech. Les autres membres de l’équipe sont à Berlin, au Brésil et à San Francisco… (Photo de Samuel Nohra publiée dans Ouest France)

Pourquoi est-ce difficile à réaliser ?

  • L’entraînement des machines et la transcription nécessitent une grosse puissance de calcul.
  • Un nombre très important d’heures d’enregistrements valides est nécessaire pour que la reconnaissance vocale soit la plus efficace possible. C’est une somme d’environ 10 000 heures qui est considérée comme souhaitable pour obtenir un résultat.
  • Il existe peu de gros jeux de données publiquement accessibles en CC0 pour construire des modèles de reconnaissance 100% libres.

Les principes de Common Voice

Tout d’abord le projet est mondial et vise à fonctionner pour le plus grand nombre de langues possible. Le projet est assez récent et pour l’instant, 16 langues seulement sont actives dont bien sûr le Français. On remarque que le projet a de l’importance pour les langues qui peuvent se sentir menacées : le Catalan, le Breton et le Kabyle par exemple sont déjà lancés !

Mais euh… On n’en est que là nous autres les francophones ? Vous avez compris : il est temps de nous y mettre tous ! (copie d’écran de la page des langues)

 

C’est aussi un projet inclusif pour lequel les intonations diverses sont bienvenues, avec une insistance particulière des ingénieurs responsables du projet pour qu’il y ait une grande diversité de voix : locuteurs et locutrices, de tous âges, avec tous les accents régionaux (oui les accents du sud, du nord etc. sont tout à fait bienvenus, une trentaine d’accents sont retenus), car les machines devront traiter la voix pour le plus grand nombre et pas exclusivement pour une prononciation standard appliquée. il est important de prononcer distinctement, mais le projet n’a pas besoin de textes déclamés professionnellement par des acteurs.

C’est surtout un projet communautaire  et collaboratif. Il s’est construit dès le départ avec la communauté Mozilla  et ses contributeurs et contributrices. Il fait maintenant appel à la communauté plus large de… tous les francophones. Car comme vous allez le voir, tout le monde 31 peut y participer !

Simplicité de la contribution

Le mode d’emploi détaillé figure dans cet article de blog de Mozilla francophone. Mais pour l’essentiel, avec un micro-casque de qualité ordinaire vous pouvez :

1. PARLER

et enregistrer tour à tour une série de 5 brèves phrases

 

copie d’écran enregistrer des phrases lues sur l’écranPas d’inquiétude : on peut choisir « passer » avec un bouton dédié si on rencontre une difficulté de compréhension, prononciation ou autre. Et bien entendu si en se réécoutant on constate que ça peut être mieux, un simple clic permet de recommencer.

 

2. ÉCOUTER

pour valider ou non une série de 5 phrases

copie d’écran valider ou non les phrases entendues

Vous vous demandez peut-être d’où viennent tous ces textes parfois bizarres qu’on doit lire à haute voix ou écouter. Eh bien ce sont des textes dont la licence permet l’utilisation, qui viennent de transcriptions de débats de l’assemblée Nationale, de quelques livres du projet Gutenberg, de quelques pièces de théâtre, d’adresses françaises… Ah tiens, mais s’il faut enrichir la base, les romans de Pouhiou et celui de Frédéric Urbain publiés chez Framabook sont en CC0 ! Ça pourrait donner des phrases de test assez rigolotes.

Quand t’as eu des hémorroïdes, tu peux plus croire à la réincarnation.

Vingt-cinq ans, j’ai été bignole. Vous pensez si je retapisse un poulet.

Le coin des pas contents

Ah et puis ça ne va pas rater, les chevaliers blancs du Libre ne vont pas manquer d’agiter leur drapeau immaculé, donc on vous le dit d’avance : oui malheureusement la page de Common Voice contient du Google Analytics. ublock origin et la page commonvoiceEt oui encore, amis sourcilleux sur les licences libres, la CC0 va permettre la réutilisation commerciale des voix enregistrées bénévolement. C’est dommage ou pas de placer un travail collectif sous une licence très permissive ?

Cliquez sur l’image pour parcourir la page d’informations sur la CC0

 

À vous de jouer !

Chaque contribution est précieuse, surtout si elle est réitérée un grand nombre de fois 😉 Pour s’encourager, on peut suivre la progression des objectifs quotidiens, et certain⋅e⋅s ne manquent pas de se prendre au jeu…

un contributeur content de son score

Vous l’avez compris, ce projet réclame une participation massive pour avancer, alors si chacun y contribue ne serait-ce que modestement, nous pourrons dire que la voix est libre !

Liens utiles




Les données que récolte Google – Ch.6

Voici déjà la traduction du sixième chapitre de Google Data Collection, l’étude élaborée par l’équipe du professeur Douglas C. Schmidt, spécialiste des systèmes logiciels, chercheur et enseignant à l’Université Vanderbilt. Si vous les avez manqués, retrouvez les chapitres précédents déjà publiés.


Il s’agit cette fois de comprendre comment Google complète les données collectées avec les données provenant des applications et des comptes connectés des utilisateurs.

Traduction Framalang : Auteurs: Khrys, Piup, Goofy, David_m, Côme, Fabrice, Serici

 

VI. Données collectées par les applications clés de Google destinées aux particuliers

67. Google a des dizaines de produits et services qui évoluent en permanence (une liste est disponible dans le tableau 4, section IX.B de l’annexe). On accède souvent à ces produits grâce à un compte Google (ou on l’y associe), ce qui permet à Google de relier directement les détails des activités de l’utilisateur de ses produits et services à un profil utilisateur. En plus des données d’usage de ses produits, Google collecte également des identificateurs et des données de localisation liés aux appareils lorsqu’on accède aux services Google. 32

68. Certaines applications de Google (p.ex. YouTube, Search, Gmail et Maps) occupent une place centrale dans les tâches de base qu’une multitude d’utilisateurs effectuent quotidiennement sur leurs appareils fixes ou mobiles. Le tableau 2 décrit la portée de ces produits clés. Cette section explique comment chacune de ces applications majeures collecte les informations des utilisateurs.

Tableau 2 : Portée mondiale des principales applications Google

Produits  Utilisateurs actifs
Search  Plus d’un milliard d’utilisateurs actifs par mois, 90.6 % de part de marché des moteurs de recherche 33
Youtube  Plus de 1,8 milliard d’utilisateurs inscrits et actifs par mois 34
Maps  Plus d’un milliard d’utilisateurs actifs par mois 35
Gmail  1,2 milliard d’utilisateurs enregistrés 36

A. Recherche

69. Google Search est le moteur de recherche sur internet le plus populaire au monde 37, avec plus de 11 milliards de requêtes par mois aux États-Unis 38. En plus de renvoyer un classement de pages web en réponse aux requêtes globales des utilisateurs, Google exploite d’autres outils basés sur la recherche, tels que Google Finance, Flights (vols), News (actualités), Scholar (recherche universitaire), Patents (brevets), Books (livres), Images, Videos et Hotels. Google utilise ses applications de recherche afin de collecter des données liées aux recherches, à l’historique de navigation ainsi qu’aux activités d’achats et de clics sur publicités. Par exemple, Google Finance collecte des informations sur le type d’actions que les utilisateurs peuvent suivre, tandis que Google Flight piste leurs réservations et recherches de voyage.

70. Dès lors que Search est utilisé, Google collecte les données de localisation par différents biais, sur ordinateur ou sur mobile, comme décrit dans les sections précédentes. Google enregistre toute l’activité de recherche d’un utilisateur ou utilisatrice et la relie à son compte Google si cette personne est connectée. L’illustration 13 montre un exemple d’informations collectées par Google sur une recherche utilisateur par mot-clé et la navigation associée.

Un exemple de collecte de données de recherche extrait de la page My Activity (Mon Activité) d'un utilisateur
Illustration 13 : Un exemple de collecte de données de recherche extrait de la page My Activity (Mon Activité) d’un utilisateur

 

71. Non seulement c’est le moteur de recherche par défaut sur Chrome et les appareils Google, mais Google Search est aussi l’option par défaut sur d’autres navigateurs internet et applications grâce à des arrangements de distribution. Ainsi, Google est récemment devenu le moteur de recherche par défaut sur le navigateur internet Mozilla Firefox 39 dans des régions clés (dont les USA et le Canada), une position occupée auparavant par Yahoo. De même, Apple est passé de Microsoft Bing à Google pour les résultats de recherche via Siri sur les appareils iOS et Mac 40. Google a des accords similaires en place avec des OEM (fabricants d’équipement informatique ou électronique) 41, ce qui lui permet d’atteindre les consommateurs mobiles.

B. YouTube

72. YouTube met à disposition des utilisateurs et utilisatrices une plateforme pour la mise en ligne et la visualisation de contenu vidéo. Il attire plus de 180 millions de personnes rien qu’aux États-Unis et a la particularité d’être le deuxième site le plus visité des États-Unis 42, juste derrière Google Search. Au sein des entreprises de streaming multimédia, YouTube possède près de 80 % de parts de marché en termes de visites mensuelles (comme décrit dans l’illustration 14). La quantité de contenu mis en ligne et visualisé sur YouTube est conséquente : 400 heures de vidéo sont mises en ligne chaque minute 43 et 1 milliard d’heures de vidéo sont visualisées quotidiennement sur la plateforme YouTube.44

Illustration 14 : Comparaison d'audiences mensuelles des principaux sites multimédia aux États-Unis

 

Illustration 14 : Comparaison d’audiences mensuelles des principaux sites multimédia aux États-Unis 45

73. Les utilisateurs peuvent accéder à YouTube sur l’ordinateur (navigateur internet), sur leurs appareils mobiles (application et/ou navigateur internet) et sur Google Home (via un abonnement payant appelé YouTube Red). Google collecte et sauvegarde l’historique de recherche, l’historique de visualisation, les listes de lecture, les abonnements et les commentaires aux vidéos. La date et l’horaire de chaque activité sont ajoutés à ces informations.

74. Si un utilisateur se connecte à son compte Google pour accéder à n’importe quelle application Google via un navigateur internet (par ex. Chrome, Firefox, Safari), Google reconnaît l’identité de l’utilisateur, même si l’accès à la vidéo est réalisé par un site hors Google (ex. : vidéos YouTube lues sur cnn.com). Cette fonctionnalité permet à Google de pister l’utilisation YouTube d’un utilisateur à travers différentes plateformes tierces. L’illustration 15 montre un exemple de données YouTube collectées.

 

Illustration 15 : Exemple de collecte de données YouTube dans My Activity (Mon Activité)
Illustration 15 : Exemple de collecte de données YouTube dans My Activity (Mon Activité)

 

75. Google propose également un produit YouTube différencié pour les enfants, appelé YouTube Kids, dans l’intention d’offrir une version « familiale » de YouTube avec des fonctionnalités de contrôle parental et de filtres vidéos. Google collecte des informations de YouTube Kids, notamment le type d’appareil, le système d’exploitation, l’identifiant unique de l’appareil, les informations de journalisation et les détails d’utilisation du service. Google utilise ensuite ces informations pour fournir des annonces publicitaires limitées, qui ne sont pas cliquables et dont le format, la durée et le site sont limités.46.

C. Maps

76. Maps est l’application phare de navigation routière de Google. Google Maps peut déterminer les trajets et la vitesse d’un utilisateur et ses lieux de fréquentation régulière (ex. : domicile, travail, restaurants et magasins). Cette information donne à Google une idée des intérêts (ex. : préférences d’alimentation et d’achats), des déplacements et du comportement de l’utilisateur.

77. Maps utilise l’adresse IP, le GPS, le signal cellulaire et les points d’accès au Wi-Fi pour calculer la localisation d’un appareil. Les deux dernières informations sont collectées par le biais de l’appareil où Maps est utilisé, puis envoyées à Google pour évaluer la localisation via son interface de localisation (Location API). Cette interface fournit de nombreux détails sur un utilisateur, dont les coordonnées géographiques, son état stationnaire ou en mouvement, sa vitesse et la détermination probabiliste de son mode de transport (ex. : en vélo, voiture, train, etc.).

78. Maps sauvegarde un historique des lieux qu’un utilisateur connecté à Maps par son compte Googe a visités. L’illustration 16. montre un exemple d’un tel historique 47. Les points rouges indiquent les coordonnées géographiques recueillies par Maps lorsque l’utilisateur se déplace ; les lignes bleues représentent les projections de Maps sur le trajet réel de l’utilisateur.

Illustration 16 : Exemple d'un historique Google Maps (« Timeline ») d'un utilisateur réel
Illustration 16 : Exemple d’un historique Google Maps (« Timeline ») d’un utilisateur réel

79. La précision des informations de localisation recueillies par les applications de navigation routière permet à Google de non seulement cibler des audiences publicitaires, mais l’aide aussi à fournir des annonces publicitaires aux utilisateurs lorsqu’ils s’approchent d’un magasin 48. Google Maps utilise de plus ces informations pour générer des données de trafic routier en temps réel.49

D. Gmail

80. Gmail sauvegarde tous les messages (envoyés et reçus), le nom de l’expéditeur, son adresse email et la date et l’heure des messages envoyés ou reçus. Puisque Gmail représente pour beaucoup un répertoire central pour la messagerie électronique, il peut déterminer leurs intérêts en scannant le contenu de leurs courriels, identifier les adresses de commerçants grâce à leurs courriels publicitaires ou les factures envoyées par message électronique, et connaître l’agenda d’un utilisateur (ex. : réservations à dîner, rendez-vous médicaux…). Étant donné que les utilisateurs utilisent leur identifiant Gmail pour des plateformes tierces (Facebook, LinkedIn…), Google peut analyser tout contenu qui leur parvient sous forme de courriel (ex. : notifications, messages).

81. Depuis son lancement en 2004 jusqu’à la fin de l’année 2017 (au moins), Google peut avoir analysé le contenu des courriels Gmail pour améliorer le ciblage publicitaire et les résultats de recherche ainsi que ses filtres de pourriel. Lors de l’été 2016, Google a franchi une nouvelle étape et a modifié sa politique de confidentialité pour s’autoriser à fusionner les données de navigation, autrefois anonymes, de sa filiale DoubleClick (qui fournit des publicités personnalisées sur internet) avec les données d’identification personnelles qu’il amasse à travers ses autres produits, dont Gmail 50. Le résultat : « les annonces publicitaires DoubleClick qui pistent les gens sur Internet peuvent maintenant leur être adaptées sur mesure, en se fondant sur les mots-clés qu’ils ont utilisés dans leur messagerie Gmail. Cela signifie également que Google peut à présent reconstruire le portrait complet d’une utilisatrice ou utilisateur par son nom, en fonction de tout ce qui est écrit dans ses courriels, sur tous les sites visités et sur toutes les recherches menées. » 51

82. Vers la fin de l’année 2017, Google a annoncé qu’il arrêterait la personnalisation des publicités basées sur les messages Gmail 52. Cependant, Google a annoncé récemment qu’il continue à analyser les messages Gmail pour certaines raisons 53.




Framasoft : les chiffres à connaître

Chaque année, nous nous rappelons à votre bon souvenir pour vous inciter à soutenir financièrement nos actions. Vous voyez au fil du temps de nouveaux services et des campagnes ambitieuses se mettre en place. Mais peut-être voudriez-vous savoir en chiffres ce que nous avons réalisé jusqu’à présent. Voilà de quoi vous satisfaire.

Par souci de transparence, nos bilans financiers sont publiés chaque année et nous offrons en temps réel l’accès à certaines statistiques d’usage de nos services. Mais cela ne couvre pas l’ensemble de nos actions et nous nous sommes dit que vous pourriez en vouloir plus que ce qui se trouve sur Framastats.

Libre à vous de picorer un chiffre ou l’autre, d’en faire des quizz ou de les reprendre pour votre argumentaire afin de démontrer l’efficacité du monde associatif. Nous espérons que vous y verrez l’illustration de notre engagement à promouvoir le libre sous toutes ses formes.

  • 1 : Depuis son lancement voilà un an, chaque heure un nouveau site naît sur Framasite.
  • 2,5 : Les 5 000 utilisatrices de Framadrive utilisent 2,5 To de données pour leurs 3 millions de fichiers.
  • 5 : Toutes les 5 secondes en moyenne, un utilisateur se connecte sur les services Framasoft.
  • 10 : Toutes les 10 minutes à peine, une nouvelle visioconférence est créée sur Framatalk, qui accueille environ 400 participant⋅es par jour.

Framatalk, la vision-conférence Libre, vue par Pëhà

  • 11 : C’est le nombre de pizzas, additionné aux 47 plateaux-repas et 25 couscous qu’ont avalé les 25 personnes présentes pendant les 4 jours de l’AG Framasoft 2018.
  • 33 : Framasoft vous propose 33 services en ligne alternatifs, respectueux de vos données et sans publicité.
  • 35 : Grâce aux 300 abonné·e·s à la liste Framalang, ce ne sont pas moins de 35 traductions qui ont été effectuées et publiées sur le Framablog en un an.
  • 252 : http://joinpeertube.org , c’est une fédération de 252 instances (déclarées) affichant 23 017 vidéos libérées de YouTube
  • 750 : Chaque mois, notre support répond à environ 750 demandes, questions et problèmes. Avec un seul salarié !

Framalibre, l’annuaire à l’origine de Framasoft

  • 871 : Framalibre, l’annuaire du libre vous présente 871 projets, logiciels ou créations artistiques sous licence libre à l’aide de courtes notices.
  • 1 000 : Framaforms c’est environ 1000 formulaires créés quotidiennement et plus de 44 000 formulaires hébergés.
  • 1 800 : Chaque jour, ce sont près de 1 800 images qui viennent s’ajouter aux 770 000 déjà présentes sur les serveurs de Framapic.
  • 2 236 : Le Framablog c’est 2 236 articles et 28 919 commentaires depuis 2006, faisant le lien entre logiciel libre et société/culture libres.
  • 3 000 : 4 000 utilisatrices réparties en 250 groupes ont créé plus de 3 000 présentations et conférences grâce à Framaslides alors qu’il n’est encore qu’en beta !
  • 6 000 : Framemo héberge 6 000 tableaux qui ont aidé des utilisateurs à mettre leurs idées au clair, sans avoir à s’inscrire.

Framacarte, pour ne pas se perdre en chemin

  • 6 000 : Sur Framacarte ajoutez votre propre fond de carte aux 6 000 qui existent déjà, en partenariat avec OpenStreetMap.
  • 6 579 : Framapiaf, c’est 6 579 utilisateurs ayant « pouetté » 734 500 messages sur cette instance Mastodon, elle-même fédérée avec près de 4 000 autres instances (totalisant environ 1,5 million de comptes).
  • 11 000 : Avec Framanews, ce sont 500 lecteurs (limite qu’on a nous même fixée pour restreindre la charge du serveur) qui accèdent régulièrement à leurs 11 000 flux RSS.
  • 13 000 : Près de 4 000 utilisatrices accèdent à leur 13 000 notes depuis n’importe quel navigateur, avec un accès sécurisé, sur Framanotes.
  • 15 000 : Avec Framabag 15 000 personnes ont pu sauvegarder et classer 1,5 million d’articles.

Framagit, pour partager librement votre code

 

  • 25 000 : Notre forge logicielle, Framagit, héberge plus de 25 000 projets (et autant d’utilisateurs).
  • 35 000 : Avec MyFrama, 35 000 utilisatrices partagent librement leurs liens Internet.
  • 43 000 : Accédez à une des 43 000 adresses Web abrégées ou créez-en une grâce au raccourcisseur d’URL Framalink qui ne traque pas vos visiteurs.
  • 52 000 : Découvrez Framasphère, membre du réseau social libre et fédéré Diaspora*, où 52 000 utilisatrices ont échangé environ 600 000 messages et autant de commentaires.
  • 75 000 : Près de 75 000 joueurs ont pu faire une petite pause ludique sans s’exposer à de la publicité sur Framagames.

Framadrop, le partage aisé de gros fichier, en sécurité

  • 100 000 : Sur Framadrop plus de 100 000 fichiers ont pu être échangés en toute confidentialité.
  • 130 000 : Framacalc accueille plus de 130 000 feuilles de calcul, où vos données ne sont pas espionnées ni revendues
  • 142 600 : Sur Framapad, c’est en moyenne plus de 142 600 pads actifs chaque jour et presque 8 millions d’utilisateurs depuis ses débuts.
  • 150 000 : Les serveurs de Framalistes adressent en moyenne 150 000 courriels chaque jour aux 280 000 inscrites à des listes de discussion.
  • 200 000 : Êtes-vous l’une des 200 000 personnes à avoir consulté un des 23 000 messages chiffrés de Framabin ?
  • 500 000 : Framadate c’est plus de 500 000 visites par mois et plus de 1 000 sondages créés chaque jour.

Framapiaf, notre instance Mastodon

  • 2 500 000 : Plus de 2 millions et demi de personnes ont développé leurs idées, échafaudé des projets sur Framindmap depuis sa mise en place.
  • 3 350 000 : Grâce à Framabook, 3 350 000 lecteurs ont pu télécharger en toute légalité un des 47 ouvrages librement publiés.
  • 5 000 000 : Sur Framagenda environ 35 000 utilisateurs gèrent un million de contacts. Ils organisent et partagent près de cinq millions d’événements.
  • 10 000 000 : Comme près de 40 000 personnes, travaillez en équipe sur Framateam et rejoignez un des 80 000 canaux avec presque 10 millions de messages !

 

Et le chiffre essentiel pour que tout cela soit possible, c’est celui de nos donatrices et donateurs (2381 en moyenne chaque année) : appuyez sur ce bouton pour le faire croître de 1

 

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Pour en savoir plus




Les données que récolte Google – Ch.4

Voici déjà la traduction du quatrième chapitre de Google Data Collection, l’étude élaborée par l’équipe du professeur Douglas C. Schmidt, spécialiste des systèmes logiciels, chercheur et enseignant à l’Université Vanderbilt. Si vous les avez manqués, retrouvez les chapitres précédents déjà publiés.
Il s’agit cette fois d’explorer les stratégies des régies publicitaires qui opèrent en arrière-plan : des opérations fort discrètes mais terriblement efficaces…

Traduction Framalang : Côme, goofy, Khrys,Obny, Penguin, Piup, serici.

IV. Collecte de données par les outils des annonceurs et des diffuseurs

29. Une source majeure de collecte des données d’activité des utilisateurs provient des outils destinés au annonceurs et aux éditeurs tels que Google Analytics, DoubleClick, AdSense, AdWords et AdMob. Ces outils ont une portée énorme ; par exemple, plus d’un million d’applications mobiles utilisent AdMob54, plus d’un million d’annonceurs utilisent AdWords55, plus de 15 millions de sites internet utilisent AdSense56 et plus de 30 millions de sites utilisent Google Analytics57.

30. Au moment de la rédaction du présent rapport, Google a rebaptisé AdWords « Google Ads » et DoubleClick « Google Ad Manager« , mais aucune modification n’a été apportée aux fonctionnalités principales des produits, y compris la collecte d’informations par ces produits58. Par conséquent, pour les besoins du présent rapport, les premiers noms ont été conservés afin d’éviter toute confusion avec des noms de domaine connexes (tels que doubleclick.net).

31. Voici deux principaux groupes d’utilisateurs des outils de Google axés sur l’édition — et les annonces publicitaires :

  • Les éditeurs de sites web et d’applications, qui sont des organisations qui possèdent des sites web et créent des applications mobiles. Ces entités utilisent les outils de Google pour (1) gagner de l’argent en permettant l’affichage d’annonces aux visiteurs sur leurs sites web ou applications, et (2) mieux suivre et comprendre qui visite leurs sites et utilise leurs applications. Les outils de Google placent des cookies et exécutent des scripts dans les navigateurs des visiteurs du site web pour aider à déterminer l’identité d’un utilisateur et suivre son intérêt pour le contenu et son comportement en ligne. Les bibliothèques d’applications mobiles de Google suivent l’utilisation des applications sur les téléphones mobiles.
  • Les annonceurs, qui sont des organisations qui paient pour que des bannières, des vidéos ou d’autres publicités soient diffusées aux utilisateurs lorsqu’ils naviguent sur Internet ou utilisent des applications. Ces entités utilisent les outils de Google pour cibler des profils spécifiques de personnes pour que les publicités augmentent le retour sur leurs investissements marketing (les publicités mieux ciblées génèrent généralement des taux de clics et de conversion plus élevés). De tels outils permettent également aux annonceurs d’analyser leurs audiences et de mesurer l’efficacité de leur publicité numérique en regardant sur quelles annonces les utilisateurs cliquent et à quelle fréquence, et en donnant un aperçu du profil des personnes qui ont cliqué sur les annonces.

32. Ensemble, ces outils recueillent des informations sur les activités des utilisateurs sur les sites web et dans les applications, comme le contenu visité et les annonces cliquées. Ils travaillent en arrière-plan — en général imperceptibles par des utilisateurs. La figure 7 montre certains de ces outils clés, avec des flèches indiquant les données recueillies auprès des utilisateurs et les publicités qui leur sont diffusées.

Figure 7 : Produits Google destinés aux éditeurs et annonceurs59

33. Les informations recueillies par ces outils comprennent un identifiant non personnel que Google peut utiliser pour envoyer des publicités ciblées sans identifier les informations personnelles de la personne concernée. Ces identificateurs peuvent être spécifiques à l’appareil ou à la session, ainsi que permanents ou semi-permanents. Le tableau 1 liste un ensemble de ces identificateurs. Afin d’offrir aux utilisateurs un plus grand anonymat lors de la collecte d’informations pour le ciblage publicitaire, Google s’est récemment tourné vers l’utilisation d’identifiants uniques semi-permanents (par exemple, les GAID)60. Des sections ultérieures décrivent en détail la façon dont ces outils recueillent les données des utilisateurs et l’utilisation de ces identificateurs au cours du processus de collecte des données.

Tableau 1: Identificateurs transmis à Google

Identificateur Type Description
GAID/IDFA Semi-permanent Chaine de caractères alphanumériques pour appareils Android et iOS, pour permettre les publicités ciblées sur mobile. Réinitialisable par l’utilisateur.
ID client Semi-permanent ID créé la première fois qu’un cookie est stocké sur le navigateur. Utilisé pour relier les sessions de navigations. Réinitialisé lorsque les cookies du navigateur sont effacés.
Adresse IP Semi-permanent Une unique suite de nombre qui identifie le réseau par lequel un appareil accède à internet.
ID appareil Android Semi-permanent Nombre généré aléatoirement au premier démarrage d’un appareil. Utilisé pour identifier l’appareil. En retrait progressif pour la publicité. Réinitialisé lors d’une remise à zéro de l’appareil.
Google Services Framework (GSF) Semi-permanent Nombre assigné aléatoirement lorsqu’un utilisateur s’enregistre pour la première fois dans les services Google sur un appareil. Utilisé pour identifier un appareil unique. Réinitialisé lors d’une remise à zéro de l’appareil.
IEMI / MEID Permanent Identificateur utilisé dans les standards de communication mobile. Unique pour chaque téléphone portable.
Adresse MAC Permanent Identificateur unique de 12 caractères pour un élément matériel (ex. : routeur).
Numéro de série Permanent Chaine de caractères alphanumériques utilisée pour identifier un appareil.

A. Google Analytics et DoubleClick

34. DoubleClick et Google Analytics (GA) sont les produits phares de Google en matière de suivi du comportement des utilisateurs et d’analyse du trafic des pages Web sur les périphériques de bureau et mobiles. GA est utilisé par environ 75 % des 100 000 sites Web les plus visités61. Les cookies DoubleClick sont associés à plus de 1,6 million de sites Web62.

35. GA utilise de petits segments de code de traçage (appelés « balises de page ») intégrés dans le code HTML d’un site Web63. Après le chargement d’une page Web à la demande d’un utilisateur, le code GA appelle un fichier analytics.js qui se trouve sur les serveurs de Google. Ce programme transfère un instantané « par défaut » des données de l’utilisateur à ce moment, qui comprend l’adresse de la page web visitée, le titre de la page, les informations du navigateur, l’emplacement actuel (déduit de l’adresse IP), et les paramètres de langue de l’utilisateur. Les scripts de GA utilisent des cookies pour suivre le comportement des utilisateurs.

36. Le script de GA, la première fois qu’il est exécuté, génère et stocke un cookie spécifique au navigateur sur l’ordinateur de l’utilisateur. Ce cookie a un identificateur de client unique (voir le tableau 1 pour plus de détails)64 Google utilise l’identificateur unique pour lier les cookies précédemment stockés, qui capturent l’activité d’un utilisateur sur un domaine particulier tant que le cookie n’expire pas ou que l’utilisateur n’efface pas les cookies mis en cache dans son navigateur65

37. Alors qu’un cookie GA est spécifique au domaine particulier du site Web que l’utilisateur visite (appelé « cookie de première partie »), un cookie DoubleClick est généralement associé à un domaine tiers commun (tel que doubleclick.net). Google utilise de tels cookies pour suivre l’interaction de l’utilisateur sur plusieurs sites web tiers66 Lorsqu’un utilisateur interagit avec une publicité sur un site web, les outils de suivi de conversion de DoubleClick (par exemple, Floodlight) placent des cookies sur l’ordinateur de l’utilisateur et génèrent un identifiant client unique67 Par la suite, si l’utilisateur visite le site web annoncé, le serveur DoubleClick accède aux informations stockées dans le cookie, enregistrant ainsi la visite comme une conversion valide.

B. AdSense, AdWords et AdMob

38. AdSense et AdWords sont des outils de Google qui diffusent des annonces sur les sites Web et dans les résultats de recherche Google, respectivement. Plus de 15 millions de sites Web ont installé AdSense pour afficher des annonces sponsorisées68 De même, plus de 2 millions de sites web et applications, qui constituent le réseau Google Display Network (GDN) et touchent plus de 90 % des internautes69 affichent des annonces AdWords.

39. AdSense collecte des informations indiquant si une annonce a été affichée ou non sur la page web de l’éditeur. Il recueille également la façon dont l’utilisateur a interagi avec l’annonce, par exemple en cliquant sur l’annonce ou en suivant le mouvement du curseur sur l’annonce70. AdWords permet aux annonceurs de diffuser des annonces de recherche sur Google Search, d’afficher des annonces sur les pages des éditeurs et de superposer des annonces sur des vidéos YouTube. Pour suivre les taux de clics et de conversion des utilisateurs, les publicités AdWords placent un cookie sur les navigateurs des utilisateurs pour identifier l’utilisateur s’il visite par la suite le site web de l’annonceur ou s’il effectue un achat71.

40. Bien qu’AdSense et AdWords recueillent également des données sur les appareils mobiles, leur capacité d’obtenir des renseignements sur les utilisateurs des appareils mobiles est limitée puisque les applications mobiles ne partagent pas de cookies entre elles, une technique d’isolement appelée « bac à sable »72 qui rend difficile pour les annonceurs de suivre le comportement des utilisateurs entre différentes applications mobiles.

41 Pour résoudre ce problème, Google et d’autres entreprises utilisent des « bibliothèques d’annonces » mobiles (comme AdMob) qui sont intégrées dans les applications par leurs développeurs pour diffuser des annonces dans les applications mobiles. Ces bibliothèques compilent et s’exécutent avec les applications et envoient à Google des données spécifiques à l’application à laquelle elles sont intégrées, y compris les emplacements GPS, la marque de l’appareil et le modèle de l’appareil lorsque les applications ont les autorisations appropriées. Comme on peut le voir dans les analyses de trafic de données (Figure 8), et comme on peut trouver confirmation sur les propres pages web des développeurs de Google73, de telles bibliothèques peuvent également envoyer des données personnelles de l’utilisateur, telles que l’âge et le genre, tout cela va vers Google à chaque fois que les développeurs d’applications envoient explicitement leurs valeurs numériques vers la bibliothèque.

Figure 8 : Aperçu des informations renvoyées à Google lorsqu’une application est lancée

C. Association de données recueillies passivement et d’informations à caractère personnel

42. Comme nous l’avons vu plus haut, Google recueille des données par l’intermédiaire de produits pour éditeurs et annonceurs, et associe ces données à une variété d’identificateurs semi-permanents et anonymes. Google a toutefois la possibilité d’associer ces identifiants aux informations personnelles d’un utilisateur. C’est ce qu’insinuent les déclarations faites dans la politique de confidentialité de Google, dont des extraits sont présentés à la figure 9. La zone de texte à gauche indique clairement que Google peut associer des données provenant de services publicitaires et d’outils d’analyse aux informations personnelles d’un utilisateur, en fonction des paramètres du compte de l’utilisateur. Cette disposition est activée par défaut, comme indiqué dans la zone de texte à droite.

Figure 9 : Page de confidentialité de Google pour la collecte de sites web tiers et l’association avec des informations personnelles7475.

43. De plus, une analyse du trafic de données échangé avec les serveurs de Google (résumée ci-dessous) a permis d’identifier deux exemples clés (l’un sur Android et l’autre sur Chrome) qui montrent la capacité de Google à corréler les données recueillies de façon anonyme avec les renseignements personnels des utilisateurs.

1) L’identificateur de publicité mobile peut être désanonymé grâce aux données envoyées à Google par Android.

44. Les analyses du trafic de données communiqué entre un téléphone Android et les domaines de serveur Google suggèrent un moyen possible par lequel des identifiants anonymes (GAID dans ce cas) peuvent être associés au compte Google d’un utilisateur. La figure 10 décrit ce processus en une série de trois étapes clés.

45. Dans l’étape 1, une donnée de check-in est envoyée à l’URL android.clients.google.com/checkin. Cette communication particulière fournit une synchronisation de données Android aux serveurs Google et contient des informations du journal Android (par exemple, du journal de récupération), des messages du noyau, des crash dumps, et d’autres identifiants liés au périphérique. Un instantané d’une demande d’enregistrement partiellement décodée envoyée au serveur de Google à partir d’Android est montré en figure 10.

Figure 10 : Les identifiants d’appareil sont envoyés avec les informations de compte dans les requêtes de vérification Android.

46. Comme l’indiquent les zones pointées, Android envoie à Google, au cours du processus d’enregistrement, une variété d’identifiants permanents importants liés à l’appareil, y compris l’adresse MAC de l’appareil, l’IMEI /MEID et le numéro de série du dispositif. En outre, ces demandes contiennent également l’identifiant Gmail de l’utilisateur Android, ce qui permet à Google de relier les informations personnelles d’un utilisateur aux identifiants permanents des appareils Android.

47. À l’étape 2, le serveur de Google répond à la demande d’enregistrement. Ce message contient un identifiant de cadre de services Google (GSF ID)76 qui est similaire à l’« Android ID »77 (voir le tableau 1 pour les descriptions).

48. L’étape 3 implique un autre cas de communication où le même identifiant GSF (de l’étape 2) est envoyé à Google en même temps que le GAID. La figure 10 montre l’une de ces transmissions de données à android.clients.google.com/fdfe/bulkDetails?au=1.

49. Grâce aux trois échanges de données susmentionnés, Google reçoit les informations nécessaires pour connecter un GAID avec des identifiants d’appareil permanents ainsi que les identifiants de compte Google des utilisateurs.

50. Ces échanges de données interceptés avec les serveurs de Google à partir d’un téléphone Android montrent comment Google peut connecter les informations anonymisées collectées sur un appareil mobile Android via les outils DoubleClick, Analytics ou AdMob avec l’identité personnelle de l’utilisateur. Au cours de la collecte de données sur 24 heures à partir d’un téléphone Android sans mouvement ni activité, deux cas de communications d’enregistrement avec des serveurs Google ont été observés. Une analyse supplémentaire est toutefois nécessaire pour déterminer si un tel échange d’informations a lieu avec une certaine périodicité ou s’il est déclenché par des activités spécifiques sur les téléphones.

2) L’ID du cookie DoubleClick est relié aux informations personnelles de l’utilisateur sur le compte Google.

51. La section précédente expliquait comment Google peut désanonymiser l’identité de l’utilisateur via les données passives et anonymisées qu’il collecte à partir d’un appareil mobile Android. Cette section montre comment une telle désanonymisation peut également se produire sur un ordinateur de bureau/ordinateur portable.

52. Les données anonymisées sur les ordinateurs de bureau et portables sont collectées par l’intermédiaire d’identifiants basés sur des cookies (par ex. Cookie ID), qui sont typiquement générés par les produits de publicité et d’édition de Google (par ex. DoubleClick) et stockés sur le disque dur local de l’utilisateur. L’expérience présentée ci-dessous a permis d’évaluer si Google peut établir un lien entre ces identificateurs (et donc les renseignements qui y sont associés) et les informations personnelles d’un utilisateur.
Cette expérience comportait les étapes ordonnées suivantes :

  1. Ouverture d’une nouvelle session de navigation (Chrome ou autre) (pas de cookies enregistrés, par exemple navigation privée ou incognito) ;
  2. Visite d’un site Web tiers qui utilisait le réseau publicitaire DoubleClick de Google ;
  3. Visite du site Web d’un service Google largement utilisé (Gmail dans ce cas) ;
  4. Connexion à Gmail.

53. Au terme des étapes 1 et 2, dans le cadre du processus de chargement des pages, le serveur DoubleClick a reçu une demande lorsque l’utilisateur a visité pour la première fois le site Web tiers. Cette demande faisait partie d’une série de reqêtes comprenant le processus d’initialisation DoubleClick lancé par le site Web de l’éditeur, qui a conduit le navigateur Chrome à installer un cookie pour le domaine DoubleClick. Ce cookie est resté sur l’ordinateur de l’utilisateur jusqu’à son expiration ou jusqu’à ce que l’utilisateur efface manuellement les cookies via les paramètres du navigateur.

54. Ensuite, à l’étape 3, lorsque l’utilisateur visite Gmail, il est invité à se connecter avec ses identifiants Google. Google gère l’identité à l’aide d’une architecture single sign on (SSO) [NdT : authentification unique], dans laquelle les identifiants sont fournis à un service de compte (ici accounts.google.com) en échange d’un « jeton d’authentification », qui peut ensuite être présenté à d’autres services Google pour identifier les utilisateurs. À l’étape 4, lorsqu’un utilisateur accède à son compte Gmail, il se connecte effectivement à son compte Google, qui fournit alors à Gmail un jeton d’autorisation pour vérifier l’identité de l’utilisateur.78 Ce processus est décrit à la figure 24 de la section IX.E de l’annexe.

55. Dans la dernière étape de ce processus de connexion, une requête est envoyée au domaine DoubleClick. Cette requête contient à la fois le jeton d’authentification fourni par Google et le cookie de suivi défini lorsque l’utilisateur a visité le site web tiers à l’étape 2 (cette communication est indiquée à la figure 11). Cela permet à Google de relier les informations d’identification Google de l’utilisateur à un cookie DoubleClick. Par conséquent, si les utilisateurs n’effacent pas régulièrement les cookies de leur navigateur, leurs informations de navigation sur les pages Web de tiers qui utilisent les services DoubleClick pourraient être associées à leurs informations personnelles sur Google Account.

Figure 11 : La requête à DoubleClick.net inclut le jeton d’authentification Google et les cookies passés.

56. Il est donc établi à présent que Google recueille une grande variété de données sur les utilisateurs par l’intermédiaire de ses outils d’éditeur et d’annonceur, sans que l’utilisateur en ait une connaissance directe. Bien que ces données soient collectées à l’aide d’identifiants anonymes, Google a la possibilité de relier ces informations collectées aux identifiants personnels de l’utilisateur stockés sur son compte Google.

57. Il convient de souligner que la collecte passive de données d’utilisateurs de Google à partir de pages web tierces ne peut être empêchée à l’aide d’outils populaires de blocage de publicité79, car ces outils sont conçus principalement pour empêcher la présence de publicités pendant que les utilisateurs naviguent sur des pages web tierces80. La section suivante examine de plus près l’ampleur de cette collecte de données.




Impôts et dons à Framasoft : le prélèvement à la source en 2019

De nombreux donateurs s’inquiètent de savoir comment cela va se passer l’année prochaine pour les dons effectués à Framasoft en 2018 et le prélèvement à la source à partir de 2019. Pour une fois les choses sont très simples : rien ne change pour votre réduction d’impôt.

En 2019, les impôts seront prélevés à la source. Pour autant, la réduction fiscale demeure inchangée si vous faites un don à Framasoft : un don de 100 € en 2018 peut vous donner droit à 66 € de réduction fiscale, qui vous seront remboursés en août 2019.

Illustration du processus de don

Le déroulement en détail

Jusqu’à présent, vous faisiez votre déclaration au printemps en indiquant votre don ouvrant droit à une réduction d’impôt de 66%, dans la limite de 20 % du revenu imposable. En fin d’année, les services fiscaux vous indiquaient le montant à régler en tenant compte d’une éventuelle mensualisation demandée de votre part.

À partir de 2019, vous allez faire des règlements mensuels dès le mois de janvier en fonction d’un taux déterminé par l’administration fiscale et des paramètres que vous leur aurez fournis. Ceux qui ont fait un don en 2017 recevront, dès le 15 janvier 2019, un acompte de 60% de la réduction d’impôt dont ils ont bénéficié en 2018 au titre des dons effectués en 2017.

Vous ferez, comme chaque année, votre déclaration au printemps, vers mai-juin. Vous indiquerez alors le montant des dons faits à Framasoft en 2018 et pourrez, si demandé, joindre le justificatif que nous vous aurons fait parvenir vers mars-avril. C’est vers la fin de l’été que les impôts vous enverront votre avis, en tenant compte de ce don et d’un éventuel acompte versé de leur part en janvier. C’est alors que l’administration procédera à un recalcul de vos mensualités ou un remboursement, selon le cas et les montants. Les prélèvements mensuels se poursuivront ensuite pour ajuster vos paiements au montant de l’impôt dont vous devrez vous acquitter.

Et c’est tout. En gros, rien ne change pour votre réduction d’impôt pour les dons faits à Framasoft.

Exemple concret

Avant

Maintenant

Camille a donné 100 € par carte bleue à Framasoft en octobre 2017 en passant par https://soutenir.framasoft.org.

En mars 2018, Framasoft lui a envoyé un reçu fiscal pour ce don de 100€.

En mai 2018, Camille a déclaré ses revenus 2017, en précisant qu’elle avait fait un don de 100€ à Framasoft dans la case 7UF «Dons versés à d’autres organismes d’intérêt général».

En août 2018, Camille a reçu son avis d’imposition, qui indiquait prendre en compte une déduction de 66€ (100€ x 66%).

Fin décembre 2018, Camille donne 100€ à Framasoft. Elle le fait sur https://soutenir.framasoft.org comme l’an passé.

En mars 2019, Framasoft lui envoie son reçu fiscal pour un don de 100€.

En mai 2019, Camille reçoit des impôts sa déclaration de revenus 2018. Elle déclare alors (sur papier ou en ligne) ses revenus 2018, et indique (toujours dans la case « Dons versés à d’autres organismes d’intérêt général ») un montant de 100€.

En août/septembre 2019 (environ), les impôts envoient à Camille son avis d’imposition indiquant prendre en compte sa déduction de 66€ (100 € x 66%).

Son don de 100€ à Framasoft, après déduction, ne lui aura coûté que 34€ (100€ de don – 66€ de déduction). Son don de 100€ à Framasoft, après déduction, ne lui aura coûté que 34€ (100€ de don – 66€ de déduction).

 

 

Maintenant que vous voilà rassurés, nous ne pouvons que vous encourager à faire un don pour soutenir nos actions 🙂

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