Framamia : partageons des clés de compréhension de l’IA
Afin d’aider à démystifier le sujet de l’intelligence artificielle, Framasoft publie une première version du site Framamia. Définitions, enjeux, risques et questionnements : en partageant le savoir, nous espérons contribuer à reprendre le pouvoir sur ces technologies qui impactent nos sociétés. Et pour la mise en pratique, Framasoft publie en même temps l’application Lokas, que l’on présente ici.
🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !
Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.
Sauf que c’est plus compliqué que ça. À l’inverse des NFT et autres techno-lubies, l’intelligence artificielle est un domaine du numérique composé de nombreuses branches et disciplines (d’où l’impression de fourre tout).
Avec une histoire de plus de 70 ans, les expérimentations dans l’Intelligence artificielles sont déjà présentes dans nos quotidiens numériques. On peut imaginer Clippy (le trombone assistant numérique de Microsoft Office 97) comme l’ancêtre de Siri ou Alexa. Ou encore que les comportements de plus en plus réalistes des personnages de jeux vidéos sont l’héritage de DeepBlue (ordinateur qui bat le champion mondial Gary Kasparov aux échecs en 1997) ou des Furby (peluches parlantes créées en 1998)…
Bref, notre histoire ne manque pas d’exemples pour montrer que les domaines de l’IA ont existé bien avant la popularisation des IA génératives comme Chat GPT et Dall-E (à explorer : ce poster, en anglais malheureusement, de la professeure de philosophie Danielle J. Williams).
Ni ✨magique✨, ni 😱apocalyptique😱… L’IA, c’est technique
Au delà de cette histoire, notre culture est remplie de mythes et clichés narratifs où la machine devient plus humaine que les humains. Du Golem à Wall-E, de HAL (2001, l’Odyssée de l’espace) à Skynet (Terminator), notre propension à vouloir humaniser des bouts de minéraux et impulsions électriques a inspiré bien des œuvres.
Présentes dans nos cultures et nos esprits, ces histoires jouent souvent sur la magie de la compassion, l’émerveillement de voir une création se doter d’empathie… ou sur le pêché de démiurgie, se prendre pour l’égal de Dieu en créant la vie, et déclencher ainsi une apocalypse vengeresse.
Or l’IA, c’est avant tout des technologies numériques. On parle de code développé par des humains, dirigés par d’autres humains, qui ont prit des décisions en fonction de leurs motivations et leurs idéologies.
Par exemple : vous ne créerez pas la même plateforme vidéo, vous n’y développerez pas les mêmes fonctionnalités si votre objectif est de faire croître le chiffre d’affaire de votre entreprise en exploitant les vidéastes et leur audience ; ou si votre but est de favoriser le partage du savoir et de la culture entre pairs. Les motivations sont différentes car les modèles idéologiques (le capitalisme de surveillance pour YouTube/Twitch, les communs numériques pour PeerTube) sont différents.
Un outil n’est pas neutre. Les outils numériques, complexes et organisant nos partages entre humains, sont donc éminemment politiques.
À Framasoft, nous fêtons les 10 ans de Dégooglisons Internet, dix années riches d’expériences et de leçons. Nous avons vu la généralisation des services en ligne. Cet internet de plateformes a sécurisé les monopoles des géants du web, qui sont devenus les hérauts et garants du capitalisme de surveillance.
Une des forces de ce système a été d’arriver à nous faire croire que l’outil numérique est neutre, qu’il est magique, que c’est très très très compliqué de nous l’expliquer, à nous pauvres consommateurs. Et puis de toutes façons, c’est de notre faute aussi : il a bien lu les conditions générales, elle a cliqué sur « tout accepter », iel reste libre de ne pas utiliser ces outils.
En individualisant la responsabilité sur des outils qu’il ne faut pas chercher à comprendre (de toutes façons ils sont neutres, qu’on vous dit !), il n’est plus possible de faire des choix collectifs sur la société que l’on désire.
Framamia, here we go again !
Voilà quelques années qu’à Framasoft, on se penche, on discute, on se trompe et on apprend sur le boom des intelligences artificielles. Les échanges sont nombreux, et nous partageons même une veille sur le sujet.
Aujourd’hui, Framasoft publie Framamia : un site où nous partageons des clés de compréhension sur l’intelligence artificielle, ainsi que des extraits de notre veille.
Vous y trouverez des définitions, des informations, des enjeux identifiés pour nos sociétés et notre environnement, et enfin des questionnements… Autant de bouts de savoirs que nous proposons pour que chacune et chacun puisse se construire un avis éclairé et le partager avec ses proches.
Partager la connaissance sur un sujet, c’est partager le pouvoir de l’appréhender individuellement et de l’influencer collectivement.
Notez bien qu’il s’agit là d’un premier jet, d’une première tentative de partage autour des intelligences artificielles, et plus précisément des intelligences artificielles génératives qui se multiplient aujourd’hui.
Nous ne prétendons pas que Framamia est parfait, que les informations sont compréhensibles par une personne qui ne s’y connaît pas, ou que le site soit gravé dans le marbre. Nous espérons pouvoir améliorer cet outil informatif avec le temps.
Si l’histoire du numérique semble se répéter, nous avons envie de partager quelques leçons que nous en avons tirées. Nous espérons contribuer à sortir des clichés tels que « Le cloud L’IA c’est magique », « Google OpenAI est ton ami », « roh là là regarde c’est meugnon Siri CharacterAI a halluciné », « si tu utilises Amazon Dall-E c’est ta faute et je te juge… »
Pour le capitalisme de surveillance comme pour le capitalisme algorithmique, l’enjeu ne se situe pas sur tel ou tel outil, ni sur le choix de Camille Dupuis-Morizeau de l’utiliser ou le boycotter. L’enjeu est systémique : c’est celui du monde dans lequel nous voulons collectivement vivre, et comment les citoyennes peuvent collectivement reprendre le pouvoir de le choisir.
S’il semble impossible de poser, a posteriori, un moratoire sur les larges modèles de langage et les IA génératives, peut-on sortir ces outils du capitalisme algorithmique et les utiliser pour le bien commun ?
On le sait : transcrire des voix en texte permet de rendre vidéos et podcasts accessibles aux personnes sourdes, ajouter une description textuelle des images que nous partageons sert aux personnes aveugles qui utilisent un lecteur d’écran.
Au delà de l’accessibilité, tout le monde ne maîtrise pas l’outil numérique : savoir formuler efficacement sa demande sur un moteur de recherche, écrire un objet d’email plus informatif et facile à retrouver que « Quelques nouvelles………… » Tout le monde n’est pas en capacité de s’adapter aux outils numériques. Pouvoir adapter les interfaces aux humains et à leurs langages naturels pourrait réduire la fracture numérique.
Encore faut-il peser les coûts (humains, techniques, écologiques) de tels projets, choisir collectivement si c’est ce que l’on désire et enfin s’en donner les moyens.
Expérimenter une IA des communs…? Voici Lokas !
La question « Pour ou contre l’IA ? » ressemble à un piège, un faux débat qui nous isole les unes des autres. À Framasoft, nous n’avons pas (souvent) de réponses, mais beaucoup de questions qui nous semblent bien plus enthousiasmantes.
Une IA des Communs est-elle possible ? A quoi ressemblerait-elle ? Est-ce seulement souhaitable ? Quels en seraient les compromis et les conséquences ? Pour travailler de telles questions, nous avons eu envie d’expérimenter.
En parallèle de FramamIA, Framasoft publie dès aujourd’hui Lokas. Lokas est une application mobile (Android et iOS) qui permet d’enregistrer une réunion, afin d’obtenir une transcription.
Attention, Lokas est un prototype : c’est une démo limitée, mais fonctionnelle. Nous avions envie de voir quelle forme prendrait un outil fait par une association sans but lucratif, aux moyens limités, souhaitant être utile au bien commun, en transparence et en limitant l’impact.
Nous avons hâte d’avoir vos retours sur une telle démarche, afin de voir s’il faut s’avancer dans cette voie, ou conclure l’expérimentation.
Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !
Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.
Framasoft, c’est un modèle solidaire :
8000 donatrices en 2023 ;
plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
votre don (défiscalisable à 66 %) peut bénéficier à 249 autres personnes.
À ce jour, nous avons collecté 58 625 € sur notre objectif de campagne. Il nous reste 29 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.
Formulaires, compta, membres… Framaspace dégooglise encore mieux les assos !
Ce sont les 20 ans de Framasoft, mais c’est aussi l’anniversaire de Framaspace, notre cloud gratuit à destination des associations et petits collectifs militants. Deux ans après son annonce, c’est l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée, et de vous annoncer nos envies pour 2025.
🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !
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Vous pourrez notamment comprendre pourquoi une petite association comme Framasoft s’est lancée dans le projet « un peu » fou de financer sur ses fonds propres jusqu’à 10 000 clouds associatifs (spoiler : « C’est politique ! »).
Alors le moins que l’on puisse dire, c’est que cette année encore, nous n’avons pas chômé !
1 500 associations hébergées hors GAFAM grâce à Framasoft
Nous avons donc plus que doublé le chiffre de l’année précédente, qui bénéficiait pourtant d’un effet d’annonce (où pas mal d’assos ont candidaté « pour voir », et sans doute un peu par « syndrome FOMO »).
C’est moins que le chiffre que nous annoncions vouloir atteindre l’an passé (nous visions plutôt 2 500 associations hébergées), mais accueillir 800 nouvelles structures, dont la sélection est faite manuellement, représente cependant déjà un petit exploit 🙂
Comme l’an passé, nous avons quelques statistiques à vous partager.
Tout d’abord, nous avons fait trois « grosses » mises à jour de Nextcloud, le logiciel qui motorise Framaspace, en passant de la version 26, fin 2023, à la version 29, fin 2024.
Voici un résumé des principales améliorations, sélectionnées en partie sur la base du travail de nos ami⋅es de la société Arawa.
Améliorations globales :
🎯 Une recherche unifiée repensée et plus performante
⚙️ Personnalisation de l’interface : réglage de l’ordre des apps dans la barre d’icône
👁️ Accessibilité : amélioration de l’usage de lecteurs écrans, ajouts de raccourcis claviers
👥 Les « Cercles » deviennent des « Équipes » et affichent le contenu partagé
🗃 Nextcloud Files : performances en hausse !
Un chargement 65% plus rapide de Nextcloud Files et un chargement plus rapide des dossiers volumineux
Possibilité de limiter le nombre maximal de téléchargements
Fichiers PDF : il est possible d’annoter ou de remplir des champs de formulaires dans vos fichiers PDF
Partages externes : génération de QR code
💬 Nextcloud Talk :
Améliorations des performances du chat et de la visioconférence
Recueil de consentement quant à l’enregistrement de la visioconférence, ajout d’émoticônes, meilleure identification de « qui est qui ? », etc
Édition des messages, support du format Markdown et widgets interactifs
👥 Nextcloud Collectives :
Il est désormais possible de lier des fichiers aux pages de vos collectifs
Collectives supporte désormais le chiffrement des données sur le serveur
Affichage pleine largeur
Possibilité de dupliquer des pages entre Collectifs
🗓️ Nextcloud Calendar :
Ajout d’une fonction permettant facilement l’ajout de calendriers de vacances ; rapprochement du module de prise de rendez-vous avec Nextcloud Talk
Possibilité de déclarer des congés, déplacements, maladies… Pour se tenir au courant facilement en cas d’indisponibilité
📇 Nextcloud Contacts bénéficie entre autres choses d’un relookage de ses fiches contact
Plus d’outils dans Framaspace, plus de pouvoir aux assos
Mais ce n’est pas tout ! Nous avons aussi ajouté plusieurs applications à Framaspace.
Visites guidées
Grâce aux visites guidées, vous bénéficiez de tutoriels guidés dans les principales applications de votre Framaspace.
Cette application a été développée par Val, stagiaire à Framasoft cet été (lire son interview pour en savoir plus).
Transfert de propriété
Transfert de propriété est une application réservée aux administrateur⋅ices d’espaces. Elle permet aux admins de pouvoir transférer facilement : fichiers, agendas et contacts, d’un⋅e utilisateur⋅ice à l’autre (par exemple en cas de départ soudain d’un⋅e membre de l’asso).
Cette application a, elle aussi, été développée par Val, stagiaire à Framasoft en pleine canicule (on vous a déjà dit que nos stagiaires étaient formidables ? Non, ben iels le sont ! La preuve ? Lisez sa seconde interview).
Formulaires
Formulaires vous permet de créer des formulaires simples (pour vos adhérent⋅es ou vos bénéficiaires).
Les résultats peuvent être visibles directement dans votre espace, ou directement transférés dans un fichier .csv ou tableur, que vous pouvez ouvrir et manipuler à votre guise sans quitter votre espace.
Tableaux vous permet de créer de mini-applications sans rien n’y connaître en code. Par exemple, pour un atelier vélo, vous pouvez créer une petite application qui permet de savoir qui réserve quoi dans une liste de matériel. Ou encore, pour l’organisation d’une AG, qui vient quand ? à quelle heure ? qui a besoin d’un logement ? etc.
Paheko, que les plus ancien⋅nes d’entre vous connaissaient peut-être sous le nom de Garradin, est un logiciel qui vous permet de gérer associations, clubs sportifs, ONG, syndicat, CSE, syndic de copropriété, etc.
Paheko propose de nombreuses fonctionnalités :
Gestion comptable : Paheko propose de gérer une comptabilité en partie double (saisie, journaux, grand livre, bilan, compte de résultats, statistiques, import/export au format FEC, suivi des dépôts de chèques, etc).
Gestion de membres : Paheko permet une gestion de membres à la fois très simple et très complète.
Gestion d’activités : une activité type peut être celle d’être adhérent à l’association, mais peut également être par exemple : participer à une formation, s’inscrire à un atelier, être bénévole pour un événement, être membre d’un groupe de travail, etc. Paheko permet une gestion simple de ces activités, ainsi que de leurs tarifs éventuels. Mais vous pouvez aussi faire des rappels réguliers à vos membres (par exemple pour faire un rappel de cotisation d’adhésion annuelle, ou pour envoyer une lettre d’information à tou⋅tes les membres inscrit⋅es à l’activité « Sorties vélo »).
Gestion de documents : comme Nextcloud, Paheko permet la gestion de documents en mode stockage, partagés ou collaboratifs.
Paheko est aujourd’hui utilisé par plus de 6 000 associations, notamment au travers de son portail Paheko Cloud qui propose un essai gratuit (pour un seul exercice comptable) et un tarif à contribution libre.
Nous connaissons bien ce logiciel et son développeur principal, impliqué depuis de nombreuses années dans différents milieux militants, dont celui du logiciel libre francophone. Notez par ailleurs que Paheko est membre du collectif CHATONS, impulsé par Framasoft.
Cet article est d’ailleurs l’occasion de le remercier, lui et toute l’équipe Paheko, à la fois pour avoir réalisé ce logiciel libre de qualité, mais aussi pour nous avoir permis et même aidé à l’intégration de Paheko dans Framaspace. Nous pensons qu’il s’agit là d’un exemple concret où l’esprit collaboratif du libre et des communs l’emporte largement sur l’aspect compétitif de l’individualisme et de la mise en concurrence. Merci à elles et eux !
Gérer les membres et activités de votre collectif
Ainsi, dans Framaspace, vous pouvez dorénavant gérer les membres de votre association.
Ajoutez un⋅e membre en quelques clics. Créez des catégories de membres. Gérez leurs adhésions (avec ou sans cotisation). Générez des fiches/badges de membres, avec vos propres champs, etc. L’éventail des possibilités est large ! Par ailleurs, notez que si vous n’avez le droit qu’à 50 comptes utilisateurs maximum dans Framaspace, vous n’êtes pas limité.es dans le nombre de membres que peut gérer Paheko.
Vous pourrez aussi créer des « activités ». Une activité peut correspondre à toute thématique. Il peut s’agir de la cotisation annuelle, d’un atelier, d’une formation, d’un événement, etc. Nous faisons confiance à votre imagination 🙂
Une fois l’activité créée, vous pouvez y inscrire les membres de votre choix. Vous pourrez leur envoyer des messages (par emails groupés). Ces derniers pourront recevoir des rappels automatiques que vous pourrez configurer (par exemple un rappel 15 jours avant l’expiration d’une cotisation à l’asso, ou 3j avant la date d’une formation).
Un outil de comptabilité associative… et pas que !
C’est un très gros morceau, et cet article n’a pas pour but de vous démontrer toutes les fonctionnalités comptables de Paheko. Nous rappellerons juste que plus de 6 000 associations utilisent à ce jour Paheko, ce qui démontre la robustesse de son application de comptabilité.
Par ailleurs, Paheko permet de choisir différents plans comptables. Framaspace héberge près d’une centaine de syndicats, de collectifs de copropriétaires (syndics), d’associations belges ou suisses, etc. pour lesquelles Paheko permet de choisir ou d’importer un plan comptable adapté.
Alors, « la peinture est encore fraîche », comme disent les boomers.
Pour intégrer Paheko dans nos 1 500 Framaspaces, il nous aura tout de même fallu mettre en œuvre des efforts considérables (notamment pour Thomas et Luc, qui se sont chargés du développement et du déploiement). Par conséquent, nous avons fait le choix d’y aller par étapes, pour nous éviter de nous retrouver submergé⋅es par le support autour de l’application.
Par ailleurs, nous voulions aussi éviter de surcharger le support officiel de la communauté Paheko, si trop d’utilisateur⋅ices de Framaspace signalaient des bugs en réalité liés à l’intégration de Paheko dans Framaspace.
Donc, pour l’instant, nous avons quand même limité le périmètre d’usage de Paheko dans Framaspace :
La fonctionnalité « site web de l’association » inclue dans Paheko est désactivée (nous regarderons en 2025 s’il est possible de la rendre accessible) ;
La gestion des membres et la gestion des utilisateur⋅ices dans Framaspace, ne sont pas totalement liées : c’est un choix volontaire. Ainsi, si vous ajoutez un utilisateur à votre Framaspace, celui-ci se verra automatiquement créé en tant que membre dans Paheko. L’inverse n’est cependant pas vrai, puisque vous pouvez tout à fait avoir besoin de gérer une « grosse » association (par exemple avec 1 000 membres dans Paheko), sans pour autant souhaiter leur donner, à toutes et tous, un accès à votre espace Framaspace (de toutes façons limité, lui, à 50 comptes) ;
Documents : côté Framaspace, nous avons limité cette fonctionnalité, afin de ne pas perdre vos membres entre les fichiers gérés par Nextcloud et ceux gérés par Paheko ;
Pour l’instant, seul⋅es les utilisateur⋅ices Framaspace faisant partie du groupe « admin » peuvent accéder à Paheko. Mais l’administrateur⋅ice peut aussi ajouter des utilisateur⋅ices aux groupes « paheko_compta » ou « paheko_membres », qui auront alors accès en écriture aux modules dédiés ;
Graphiquement, l’interface est encore assez mal intégrée à Framaspace. Nous verrons à améliorer cela (si vous nous en donnez les moyens) ;
Pour diverses raisons, nous avons pris du retard sur les actions de promotion de Framaspace. Pour l’instant, en dehors de quelques conférences et messages sur les réseaux sociaux, nous avons très peu communiqué sur ce service, qui est pourtant un « poids lourd » dans notre offre.
En 2025, nous consacrerons donc du temps à travailler la communication autour de Framaspace : conception de supports promotionnels, contacts avec les têtes de réseaux associatives, lettres d’information, etc.
Construire les fondations d’une communauté d’utilisateur⋅ices de Nextcloud
L’un des objectifs de Framaspace est aussi de faire émerger une communauté d’utilisateur⋅ices francophone du logiciel Nextcloud.
Nous voulons donc participer à la structuration d’un espace d’entraide plutôt à destination des utilisateur⋅ices.
Pousser (enfin) l’accompagnement aux usages de Framaspace
Nextcloud est un logiciel aussi riche que complexe. Et Framaspace hérite de cette richesse et de cette complexité. Même si sa fonction principale reste le stockage et le partage de fichiers, son périmètre d’action dépasse aujourd’hui largement ce cadre : agenda, suite bureautique collaborative, synchronisation de fichiers, chat, visioconférence, formulaires, et maintenant gestion de membres et comptabilité.
En conséquence, la question de pouvoir mieux accompagner les utilisateur⋅ices, notamment celles et ceux qui découvrent Nextcloud, demeure centrale.
Plusieurs projets sont en cours de réalisation, notamment un tutoriel interactif, dont vous serez l’héroïne ou le héros. Mais aussi plusieurs tutoriels sur des fonctionnalités avancées de NextCloud, en particulier sur les apps « Formulaires », « Tableaux » et « Paheko ».
Intégration de nouvelles fonctionnalités en 2025 ?
Nous commençons à avoir une offre relativement complète sur Framaspace.
Mais cela ne signifie pas que nous allons nous arrêter là…
Nous évaluerons aussi l’intégration de nouvelles applications, comme celle mettant à disposition un tableau blanc interactif et partagé, ou celle proposant des dossiers de groupes (qui reste pour l’instant un peu trop buguée à notre goût). Nous estimerons la pertinence d’intégrer la valorisation du bénévolat. Et nous verrons si nous avons les moyens humains et financiers d’ajouter la possibilité de créer et gérer votre site web associatif, directement depuis votre Framaspace.
Par ailleurs, nous envisageons de « muscler » les capacités de visio de Framaspace, en mettant en place une infrastructure plus performante et plus avancée. En effet, les tests de Framaspace semblent démontrer qu’une visio à 2 ou 3 personnes fonctionne correctement. Mais avec plus de participant⋅es, la qualité peut vite se dégrader, et impose une excellente connectivité. Nous souhaitons nous pencher sur ce problème, et évaluer les coûts des différentes solutions.
Enfin, même s’il ne s’agit pas de nouvelles fonctionnalités, nous souhaitons inciter à la « collaboration politique » entre les espaces. Que cela soit en mettant en valeur les possibilités de « fédération » (c’est-à-dire la possibilité de lier et de partager des informations entre plusieurs espaces Framaspace ou Nextcloud), ou en proposant une « veille militante » partagée afin de faciliter les mobilisations (ce qui nous semble particulièrement essentiel en ce moment).
Cela ne pourra évidemment se faire que si vous nous en donnez les moyens, car il nous faut encore…
… trouver notre modèle économique 😅
Qu’est-ce qui peut bien pousser une association française qui compte moins d’adhérent⋅es que le club de bridge de Pouilly-en-Auxois à dire « OK, on va outiller numériquement des milliers d’associations en leur fournissant du cloud éthique. Et on va faire ça gratuitement. » ?
La folie, l’inconscience, ou le manque d’humilité, diront certains. Et peut-être auront-ils raison ! 😛
Mais nos objectifs ont toujours été les mêmes : faciliter l’accessibilité et la découvrabilité d’outils numériques libres, éthiques et solidaires.
Or, si l’offre Nextcloud est pléthorique chez les CHATONS, il faut bien avouer que le coût à l’entrée (même pour quelques dizaines d’euros par mois) est un véritable frein à quitter les GAFAM et notamment Google Workspace, utilisé par des centaines de milliers d’associations à travers le monde.
C’est une des raisons qui nous a poussés à proposer une offre gratuite, ou plutôt « sans discrimination par l’argent« .
Mais voilà, on estime, à la très grosse louche, que Framaspace coûte environ 30 000 € par an à Framasoft.
Côté recettes, nous recevons bien entendu quelques dons pour Framaspace, et une partie du soutien financier de fondations à Framasoft, se fait aussi parce que nous proposons ce service.
Cependant, cela ne suffit pas à mettre le projet à l’équilibre financier. Ça tombe bien : comme tout projet militant, l’équilibre budgétaire n’est pas un objectif ✊
Cependant, c’est un moyen parmi d’autres de pouvoir assurer la pérennité d’un projet. Vous nous voyez donc venir avec nos gros sabots… Soutenir Framasoft, c’est soutenir Framaspace.
C’est permettre à des centaines (demain des milliers ?) d’associations de pouvoir mettre leurs valeurs de progrès social et de justice sociale en cohérence avec leurs usages numériques.
C’est redonner, aussi, un peu de fierté et de dignité à un milieu associatif aujourd’hui en grande souffrance – et en grand danger – face aux rouleaux compresseurs du néolibéralisme, de la haine en ligne (mais aussi dans le monde physique), du rétrécissement de l’espace démocratique, etc. en démontrant que les associations ne sont pas solubles dans la startup nation, et peuvent prendre soin d’elles-mêmes, y compris dans un monde où certains voudraient nous faire croire que la solidarité serait une valeur dépassée.
En conséquence, si vous trouvez Framaspace utile, opportun ou tout simplement intéressant, nous vous invitons à soutenir Framasoft.
Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !
Framasoft est financée par vos dons ! Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 ans d’aventures et nous aider à continuer et décoller une 21e année.
Framasoft, c’est un modèle solidaire :
8000 donatrices en 2023 ;
plus de 2 millions de bénéficiaires chaque mois ;
votre don (défiscalisable à 66 %) peut bénéficier à 249 autres personnes.
À ce jour, nous avons collecté 24 421 € sur notre objectif de campagne : merci ! Il nous reste 35 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.
20 ans de Framasoft… et un de plus grâce à vos dons ?
Grâce à vos dons, Framasoft accompagne plus de 2 millions de personnes dans leur émancipation numérique. Après une vingtième année difficile, notre association vous demande les moyens de poursuivre ses actions… et de relever les défis du futur.
🎈 Framasoft a 20 ans🎈 : Contribuez pour financer une 21e année !
Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit depuis 20 ans pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un focus sur certaines de nos actions en 2024 sur le site Soutenir Framasoft.
Sans rentrer dans les détails ni l’auto-apitoiement (car l’heure est à la célébration), cette année a été doublement difficile pour Framasoft.
Humainement d’abord, car des conflits significatifs (qui peuvent advenir dans toutes les associations… et toute aventure humaine) ont accaparé beaucoup d’énergies et affaibli le niveau de motivation.
Ainsi Framasoft conclut 2024 avec une fatigue cumulée, une équipe amoindrie, et une furieuse envie de se recentrer en 2025 sur nos actions au service de celles et ceux qui ont besoin d’outils numériques éthiques et populaires.
Or financièrement aussi, c’est pas la joie. Entre le fait d’avoir moins de forces humaines dans l’association, et une année morose pour tout le monde : inflation, fascisme aux portes du pouvoir, besoins de solidarités qui se multiplient…
Framasoft a vu (comme bien d’autres) ses dons baisser drastiquement. Ainsi, au 1er octobre 2024, Framasoft a reçu près de 50 000 € de dons en moins qu’à la même date, en 2023.
D’ici la fin de l’année, nous vous présenterons en détail sur ce blog quelques actions marquantes réalisées en 2024. Bien entendu, Framasoft c’est beaucoup plus que cette sélection (on pense par exemple à l’ensemble des services Dégooglisons Internet)… Mais il faut bien choisir parmi les 100 pages de nos rapports d’activités.
🦄 Framaspace, le cloud associatif s’enrichit d’outils importants
Comptabilité, gestion des membres, formulaires, gestion simplifiée de données… toutes ces fonctionnalités viennent rejoindre les intros interactives, partage de propriété, agendas, contacts, chat et synchronisation de dossiers déjà proposés dans Framaspace.
Si vous souhaitez que votre asso ou petit collectif obtienne un Framaspace et profite de ces nouveautés dès que possible, n’hésitez pas : les inscriptions sont toujours ouvertes !
🤖 Framamia & Lokas : démystifier l’IA par l’explication (et l’exemple !)
Du miracle à l’apocalypse, l’IA est le lieu des fantasmes prophétiques. Framasoft s’est lancé le défi de nuancer le débat, et de revenir au concret en partageant des clés de compréhension.
Avec le site Framamia nous voulons exposer, de manière claire, ce que nous percevons aujourd’hui de ce nouvel enjeu du numérique…
Quant à Lokas, c’est une expérimentation, une démonstration du type d’outils qu’on peut créer lorsque l’on s’empare de l’outil IA sans chercher le profit, la croissance ou l’exploitation… mais juste à être foncièrement utile.
📱 L’application PeerTube : un univers de vidéos au creux de votre main
PeerTube n’est pas une plateforme de vidéos et de live : c’est un réseau de plateformes, autonomes, auto-gérées et interconnectables.
Cependant, il reste difficile de découvrir des contenus sur ce réseau, d’autant plus quand la majorité des vidéos en ligne sont désormais regardées depuis un téléphone.
Nous avons donc développé une application mobile PeerTube, disponible sur le PlayStore, l’appstore d’iOS et bientôt F-Droid.
🐙 PeerTube v7 : un redesign pour une expérience encore plus fluide
Ce fut une année riche en nouveautés pour le logiciel qui permet de créer sa plateforme de vidéos et de lives : export et import des comptes, modération des commentaires, transcription automatique d’une vidéo, séparation des flux audio et vidéo, navigation dans les sous-titres…
En décembre nous comptons publier la version 7 de PeerTube, avec des changements majeurs dans l’expérience et l’interface du logiciel.
Plus de clarté, de simplicité, d’accessibilité : nous avons hâte de vous partager ce nouveau look !
🦆 Cancanons : bilan des actions pour collectiviser et convivialiser internet
Annoncée fin 2022, la feuille de route Collectivisons Internet / Convivialisons Internet (ou « coin-coin », pour les rapides) peut se résumer en une ambition : dégoogliser les associations.
Avec ECHO Network qui arrive à sa (brillante) conclusion, Émancip’Asso qui a été lancé et fait son petit bonhomme de chemin, Framaspace qui évolue… le moment nous semble propice pour faire le point sur ces actions et le futur que nous leur réservons.
Désormais, Framasoft propose plusieurs outils aux collectifs qui désirent des outils numériques à la hauteur de leurs valeurs : c’est l’heure de les présenter correctement !
2024, c’est aussi pour nous la 20e année de l’association Framasoft, dont la déclaration fut officialisée par la publication au Journal Officiel du 03 janvier 2004.
… dans le podcast Projets Libres !
On ne va pas raconter 20 ans d’aventures associatives dans un article de blog (on ignore si un seul livre suffirait !) Nous avons donc demandé à Walid, auteur du podcast Projets Libres !, d’aider des membres historiques à partager quelques souvenirs autour de ces deux décennies.
Pensez à vous abonner à Projets Libres! pour ne pas rater (très prochainement) l’épisode suivant, autour des années Dégooglisons (2014-2024), racontées par Christophe Masutti, Pierre-Yves Gosset et Pouhiou.
L’histoire de Framasoft démontre qu’avec beaucoup de contributions, de talents, de travail, de chance (aussi) et de détermination… une petite association de moins de 40 membres peut proposer des services et des outils qui améliorent la vie numérique de plus de deux millions de personnes chaque mois.
Cette histoire est peut-être une anomalie statistique (quoique… nous en profitons pour souhaiter un joyeux 20 ans aux copaines du CLISS XXI, de Thunderbird et de Wikimédia France !). Et oui : Framasoft présente un modèle assurément difficile à reproduire… mais c’est surtout pour nous une grande fierté et une grande responsabilité, qui a été rendue possible par le soutien de celles et ceux qui, chaque année, ont donné à Framasoft.
Deux futurs possibles, qui ne dépendent que de vous
Les dons à Framasoft sont une démonstration de solidarité : en 2023, nous estimons avoir eu environ 8 000 donateurices pour 2 millions de bénéficiaires mensuels.
Une personne qui fait un don à Framasoft permet à 249 autres de bénéficier gratuitement de nos outils.
D’ailleurs, Framasoft étant une association d’intérêt général, on rappelle que les dons ouvrent droit à 66 % de déduction fiscale pour les contribuables français. Un don de 200 € cette année reviendra finalement à 67 €, après déduction.
Car oui, c’est le moment de l’année où nous faisons appel à votre soutien pour poursuivre et financer les actions de Framasoft. Et après une 20e année difficile, notre association a encore plus besoin de vous, que ce soit pour redémarrer ou pour décoller.
Avec 200 000 €, Framasoft continue une 21ième année
C’est la somme qu’il nous faut pour boucler le budget 2025, et poursuivre nos projets avec l’équipe réduite. Cela nous permettra, par exemple, de pérenniser enfin l’emploi de Wicklow (qui, entre autres, développe l’application PeerTube) dont nous avons prolongé le CDD fin août dernier.
Cependant, ne nous leurrons pas : si cette (déjà très belle) somme permettra à Framasoft de se désembourber, nous aurons juste les moyens de maintenir les actions actuelles, les services en ligne, etc. sans pouvoir vraiment s’attaquer à de nouveaux chantiers.
D’où le fait qu’on affiche un deuxième pallier, bonus, dans notre collecte de dons cette année. Tout ce que vous nous confierez au-delà des 200 000 € nous donnera les moyens de faire plus, de faire mieux, et de s’attaquer à de nouveaux sujets.
Bien entendu, nous avons d’ores et déjà de nombreux plans pour améliorer drastiquement les services actuels les plus utilisés. Or cela demande du temps, des talents… bref : de l’argent.
Nous avons aussi envie de démontrer qu’un numérique émancipateur, compris, maîtrisé… c’est un enjeu d’actualité et d’importance face aux urgences climatiques et sociales.
Qu’il s’agisse des usages mobiles, de l’IA, des Communs, des outils résilients (low-technicisation, réemploi, etc.), de la place du numérique à l’heure de l’urgence climatique… nous avons de grandes ambitions pour entamer cette nouvelle décennie de la vie de Framasoft. Il ne nous manque plus que les moyens de les réaliser !
Le défi : 20 000 fois 20 € de dons pour les 20 ans de Framasoft !
Certes, le slogan « 20 balles pour les 20 ans de Frama » avait de l’allure… mais si les plus généreuxses d’entre vous se limitent à 20 € de dons, il faudrait trouver 20 000 donateurices ! (alors qu’il y en avait un peu plus de 8000 en 2023)
Et puis on ne veut pas vous dire combien contribuer, juste que (si vous le souhaitez et le pouvez), votre soutien sera plus que bienvenu. Chaque tranche de 20 euros de dons sera un nouveau ballon pour célébrer 20 ans d’aventures et nous aider à décoller.
Vos partages et vos encouragements nous seront tout aussi précieux : nous avons, ensemble, 42 jours pour convaincre les copaines et récolter de quoi faire décoller Framasoft.
As with every ECHO trip, the first day was reserved for travels and reunions. Four of us from Frama made the trip: Booteille, Numahell, Pascal and Yann. And while the last three shared a cabin on the plane (almost avoiding having to deal with hold luggage), Booteille chose to take the bus, for more than 18 hours, with no changes but with stopovers including Toulon, Nice, Genoa, Venice, Trieste, Lubjana and finally Zagreb. It was an opportunity for him to see our Italian companions in Venice get on the bus.
In the evening we tried to meet up with our CEMÉA comrades, using the name of a restaurant as our destination, which turned out to be one of a chain with many branches in the city. This gave us the opportunity to look around the town, which was decorated for Christmas. The atmosphere was rather quiet, although a festive (winter) breeze blew through the streets.
We ended up meeting up with the CEMÉA team in a bar opposite the famous restaurant. It was a good opportunity to have a few drinks while waiting for dinner. Many of the European partners came to the restaurant, giving us a great opportunity to catch up with people we’ve met before and to meet people we haven’t.
This first evening (which would be followed by many others) was the occasion to notice something rather surprising: THEY SMOKE IN THE BARS! It’s horrible. And while it was very cool to spend time with the other members of the project every evening, every night it was the same thing: smoking in the bars. Apart from the fact that you can’t breathe indoors, the smell of cigarettes on our clothes (and in the dreads of those with the best hair…) lingered in the hotel room.
The Center for Peace Studies
The next day began at the Human Rights House in Zagreb, in the same building as the Centre for Peace Studies. There was a brief introduction to the seminar and a presentation of the three structures sharing the premises.
First, we had a few words from several people as a whole group, then we split into three small groups, where each entity presented its actions to us and to whom we could ask our questions. After a few minutes, each group rotated to meet a new entity. In the end, we got to know :
– the Dosta & Jemrznje platform, which helps manage online discrimination and hate speech;
– the Documenta organisation, which aims to create links and documentation around war, as well as educating people about anti-war issues;
– CROSOL, an international cooperation platform for development and humanitarian aid.
The Centre for Peace Studies (CPS in English, CMS in Croatian) is the result of years of development. It was originally a participatory work camp project in the 90s, with the aim of building links between people in the Balkan countries through action.
The culture of the CPS revolves around anti-war, anti-fascist and inclusive movements. Today, through a wide range of actions, CPS seeks to promote this culture in their territory. There is also a strong focus on the right to asylum and its protection. And that’s just part of the work carried out by this small team. You can find more information here: https://www.cms.hr/en/o-cms-u-tko-je-tko/cms
After a very pleasant meal on site, we took public transport back to the city centre. It’s great to be able to get around the city quickly and efficiently thanks to the dense network of trams, with timetables so full that you never have to worry about them – they’re never far away!
Fascists! Fascists everywhere!
We met up with a historian who spent the afternoon taking us on a tour of different parts of the city, looking at places that are emblematic of fascism and the resistance. Croatian history is not very well known in our part of the world, and our guide gave us a lot of information about the country and its relationship with fascism and history, particularly during and around the Second World War.
It was very interesting to visit the places, often not very far away, where the government and its opponents were located during the war. We joked about the fact that it seemed that every building in the centre had at one time or another housed its own personal contingent of fascists. A map has been created to pool and record the information.
Unfortunately, the weather was not on our side, and with the cold and rain, we ended up in a warm bar, where our guide continued to tell us the story over a drink.
Si vis pacem para pacem
On the second day of the seminar, we returned to the Human Rights House. Various organisations presented their work on access to education. Once again, it was very intense in terms of information.
The CPS introduced us to the concept of negative peace (absence of violence, fear of violence) and positive peace (building a peaceful society). We also learned that in formal education (#school), civic education in Croatia is now mandatory. This is based on the understanding that peace education cannot be an individual subject and that it needs to be linked to human rights and other societal issues.
The CPS shared with us some principles of peace education:
– encourage participants to explore the subjects of war and peace through different disciplines;
– focus not on experts in diplomacy but on citizens and civil society, particularly in their role in building a fairer world;
– Peace Studies is value-based and therefore requires academic objectives that recognise the ethical approach to peace and social justice;
– there is a need to be transformative, society needs alternatives to the status quo: peace is the result of radical transformations of values, social arrangements and international relations. From a positive peace perspective, the aim is therefore to prevent wars, to move towards social justice and respect for human rights, and to combat oppression and structural violence.
Migration flows and AI
After the CPS presentation, we were introduced to the work of a programme focusing on migration.
This work focuses in particular on the creation of links with refugees in Croatia, seeking to open up discussions on the causes of migration, its place in Croatian society and empowerment.
Readings, films and music were shared with us, with the aim of deconstructing our preconceptions and developing critical thinking.
We then met Ana Cuca on video. Ana is a researcher who, as we understand it, works in Mostar, Bosnia-Herzegovina. She told us about the impact of pseudo-IAs on migratory flows. It was a very interesting meeting. She talked about how Europe is trying to anticipate and prevent migratory flows by making massive use of pseudo-IAs at its borders.
In the category of false good ideas, there is the fact that pseudo-IA algorithms are used for asylum application forms. Except that certain accents and dialects are not recognised by the algorithm. So people find themselves unable to make their application, all because the algorithm was designed that way.
Ana also told us about uses of the pseudo-IA that she sees as positive. In particular, through a project to analyse migratory flows to try to anticipate where there might be a need for humanitarian aid of food or medicine.
We invite you to read her presentation, which we found very interesting.
Coders Without Borders
Finally, Coders Without Borders brought the presentations to a close with their projects.
With the help of volunteers, they train refugees in various digital techniques to help them find employment.
At the end of their presentation, we raised the following question: « Have you ever thought about and/or started migrating to tools other than Google when working with refugees? I understand the idea of acculturating with tools that everyone uses and that the aim is to reduce the divide between refugees and the society into which they are trying to integrate, but I find it dangerous, in a fascist political context, to put Google in the hands of people for whom it could sooner or later harm their lives. If a fascist government came to power, it would be very easy to find and target refugees and do them harm. »
We then discussed this question and the issues involved. We concluded that we needed to work on a diagnostic grid that would enable organisations to ask themselves certain questions and come up with some answers about their digital practices.
At the end of the day, we went to the Human Rights Film Festival to see The Old Oak. In this film, we follow a bar owner who helps a family of refugees who have just arrived in town, despite the racist rhetoric of his most loyal customers: the pub regulars.
Difficulties paying in Zagreb’s restaurants
During our ECHO Network meetings, we don’t just work: we also eat. This led to a little anecdote that we’ll share here.
That same evening, in a restaurant after the film, it was extremely difficult for us to pay ‘normally’. The waiters would only let us into the restaurant if we didn’t pay separately! This is a cultural thing in Zagreb: you don’t pay separately, even if there are invoices to pay. And when we wanted to pay ‘by organisation’, the waiters refused again.
In the end, we had to find a compromise by paying by country, on condition that we were seated at our tables according to our country! The scene struck us as particularly surreal.
A little peace (in the world and for our stay)
We changed location for the last day. We found ourselves in the Community Centre, in a room with a few small pouffes. It was great to spend the morning lying on the floor!
There we met Paul, a sociologist and anti-racist activist. He sees himself as a historical artifact and is an outstanding storyteller. He told us how Zagreb was at the cutting edge of digital communications in the 1990s.
Listening to Paul was really good for us, thanks to his talents as a speaker. After two days of information-packed presentations – but exciting ones! – Paul’s presentation was relaxing to listen to. It made you feel less like you were at school and had to concentrate to make sure you didn’t miss any of the information in the course.
Activism and cyber-surveillance
After Paul, we met up with Tomislak Medak, who told us about his work on the Memory of the World online bookshop, as well as the Syllabus project. This is a research project on activism in Europe that takes into account ‘care’ and piracy. Yann’s eyes sparkled as he drank in Tomislak’s words.
We ate in small groups between lunchtime and midday, and then met up again for the final afternoon, hosted by CÉMÉA France for a workshop on cyber-surveillance.
Individually, we had to respond to the following instruction: ‘Based on your knowledge and experience, illustrate cyber-surveillance by drawing or writing’. We then got into small groups and discussed our respective drawings, before illustrating our common definition. We then repeated the exercise in larger groups. Finally, we had to share our ideas in plenary.
In all this, the idea of the panopticon came up several times. We also discussed surveillance capitalism, political and police control, and the fact that surveillance could help regulate online hate speech. We also talked about moderation on the internet and the inequalities between individuals in their knowledge of their rights in the digital space.
The session concluded with a discussion on alternatives to cyber-surveillance. As well as the obvious idea of burning capitalism – we won’t drop any names – technical tools were mentioned, as well the issues of regulation, degrowth (disengaging from digital technology) and education.
Back home, via the museum of broken relationships
It was on this last activity that we ended the seminar, thanking our hosts and sharing our feedback. We found the subjects and the structures we encountered absolutely fascinating, but the form made the whole thing difficult to digest. Bouteille in particular found that there was a huge amount of information, in a very vertical format to which he is no longer accustomed, which made the meeting intense and tiring for him.
We finally said our goodbyes that night, after closing down a bar that our Croatian hosts had enjoyed.
While the others headed home the next day, Booteille had to wait for his 6pm bus and ended up visiting the Museum of Broken Relationships with Gabriela and Alexandra from Solidar.
The museum is full of objects linked to broken relationships and the little stories that go with them. This little exhibition takes you through a lot of emotions.
At the beginning, you read some things a bit light-heartedly, laughing, then you read this story linked to the war, or this one linked to bad luck, you laugh at this broken relationship with this pizza lover who unfortunately is now allergic to gluten. Then you open the (huge) guestbook, and frankly, you laugh out loud at the violence of some of the messages. The guestbook has obviously served as an outlet for a lot of people!
Translation from the French version made with DeepL
Zagreb, décembre 2023 : journal de bord de la quatrième visite d’études d’ECHO Network
Comme pour chaque séjour ECHO, le premier jour fut réservé pour les trajets et retrouvailles sur place. Nous étions quatre personnes de Frama à faire le déplacement, Booteille, Numahell, Pascal et Yann. Et si les trois dernier·es firent cabine commune dans l’avion (en évitant —presque— d’avoir à gérer des bagages en soute), Booteille avait choisi de tenter le bus, pour plus de 18h, sans changement mais avec escales parmi lesquelles Toulon, Nice, Genova, Venise, Trieste, Lubjana et enfin Zagreb. Ce fut l’occasion pour lui de voir monter dans le bus nos comparses italiens à Venise.
Dans la soirée, nous tentions de retrouver les camarades des CEMÉA avec comme destination le nom d’un restaurant qui s’avéra être celui d’une chaîne ayant de nombreux établissements dans la ville. Cela nous permit de commencer à observer la ville, décorée pour Noël. L’ambiance était plutôt tranquille, même si un vent (d’hiver) festif parcourait les rues.
On a fini par retrouver l’équipe des CEMÉA dans un bar, situé face au fameux restaurant. Ce fut l’occasion de boire des p’tits coups en attendant l’heure du repas. Au restaurant, une grande partie des partenaires européen·es sont venu·es, offrant une belle opportunité pour prendre des nouvelles des personnes déjà rencontrées auparavant et de découvrir celles que l’on ne connaissait pas encore.
Cette première soirée (qui serait suivie de bien d’autres) fut l’occasion de constater un événement plutôt surprenant : ÇA FUME DANS LES BARS ! C’est horrible. Et si c’était très cool de passer du temps avec les autres membres du projet chaque soirée, chaque soir, rebelote : ça fumait dans les bars. Outre le côté irrespirable lorsque l’on est dans un lieu clos, il y avait cette odeur de clope présente sur nos vêtements (et dans les dreads des plus favorisés capillairement…) qui persistait jusque dans la chambre d’hôtel.
Le Center for Peace Studies
Le lendemain, la journée commençait au Human Rights House de Zagreb, dans le bâtiment où il figurent les locaux du Center for Peace Studies. On assista à une petite session d’introduction sur le séminaire, ainsi qu’une présentation des trois structures qui cohabitent au sein du lieu.
D’abord, nous avons eu quelques mots de plusieurs personnes alors que nous étions en groupe complet, puis nous nous séparâmes en trois petits groupes, où chaque entité nous présentait ses actions et à qui nous pouvions poser nos questions. Après une poignée de minutes, chaque groupe tournait pour rencontrer une nouvelle entité. Au final, cela a permis de faire connaissance avec :
l’organisation Documenta qui vise à créer du lien et de la documentation autour de la guerre, ainsi qu’à éduquer autour des questions anti-guerre ;
CROSOL qui est une plateforme de coopération internationale pour le développement et l’aide humanitaire
Concernant le Center for Peace Studies (CPS en anglais, CMS en croate), la structure est le fruit d’années d’évolution. Originairement c’était un projet de chantiers participatifs des années 90′, ayant pour objectif de construire des liens à travers le faire entre les habitant·es des pays balkans.
La culture du CPS est tournée autour des mouvements anti-guerres, anti-fascistes, inclusifs. Aujourd’hui, à travers de très nombreux modes d’actions, CPS cherche à promouvoir cette culture sur leur territoire. Il y a aussi un gros axe autour du droit à l’asile et sa protection. Et ce n’est qu’une partie des travaux réalisés par cette petite équipe, vous trouverez d’autres informations plus complètes ici : https://www.cms.hr/en/o-cms-u-tko-je-tko/cms
Après un repas fort sympathique sur place, nous prîmes les transports en commun pour rejoindre le centre-ville. Il faut signaler le bonheur de pouvoir se déplacer rapidement et efficacement dans toute la ville grâce au réseau très dense de tramways, avec des horaires si complets qu’on n’a jamais à s’en préoccuper, ils ne sont jamais bien loin !
Fascists! Fascists everywhere!
Nous avons rencontré un historien qui a passé l’après-midi à nous faire visiter différents quartiers de la ville afin d’en observer les lieux emblématiques du fascisme et de la résistance. L’histoire croate est plutôt méconnue dans nos contrées, et notre guide nous a partagé énormément d’informations sur le pays et son rapport au fascisme avec l’histoire, tout particulièrement durant et autour de la seconde guerre mondiale.
Il était très intéressant de parcourir les lieux, souvent peu éloignés, où se tenait le pouvoir et les opposants pendant les épisodes de guerre. On a pas mal plaisanté sur le fait qu’il semblait que chaque bâtiment du centre avait abrité à un moment ou un autre son contingent personnel de fascistes. Une cartographie a été créée afin de mutualiser et recenser les informations.
Malheureusement le temps n’était pas de la partie et avec le froid et la pluie, nous finîmes par nous rabattre dans un bar, au chaud, où notre guide continua de nous conter l’histoire autour d’un verre.
Si vis pacem para pacem
Le deuxième jour de séminaire, nous sommes retournés au Human Rights House. Différentes structures nous ont présenté leurs travaux autour de l’accès à l’éducation. Encore une fois, c’était très intense en terme d’informations.
Le CPS nous a notamment fait découvrir le concept de paix négative (absence de violence, peur de la violence) et positive (le fait de construire une société paisible). On y a aussi appris qu’en éducation formelle (#école), l’éducation civique en Croatie est désormais obligatoire. Cela part de la compréhension que l’éducation à la paix ne peut pas être un sujet individuel et qu’il y a besoin de le lier aux droits humains et d’autres enjeux de société.
Le CPS nous a partagé quelques principes d’éducation à la paix :
– encourager les participant·es à explorer les sujets de guerre et paix à travers différentes disciplines ;
– se concentrer non sur les expert·es en diplomatie mais sur les citoyen·nes et la société civile, notamment dans leur rôle pour construire un monde plus juste ;
– les études sur la paix sont basées sur des valeurs et il faut donc des objectifs académiques reconnaissant l’approche éthique de la paix et de la justice sociale ;
– il y a un besoin d’être transformatif, la société a besoin d’alternatives au status quo : la paix est le résultat de transformations radicales des valeurs, d’arrangements sociaux et de relations internationales. D’un point de vue de paix positive, l’objectif est donc de prévenir les guerres, d’aller vers de la justice sociale, du respect des droits humain·es et de combattre les oppressions et violences structurelles.
Flux migratoire et IA
Après la présentation du CPS, nous avons eu droit à la découverte des travaux d’un programme se concentrant sur la question migratoire.
Ces travaux se penchent notamment sur la création de liens avec les réfugié·es en Croatie, en cherchant à ouvrir des discussions sur les causes des migrations, leur place dans la société croate et la manière de s’empouvoirer.
On nous a partagé des lectures, des films et des musiques ayant pour objectifs de déconstruire nos a priori et de développer l’esprit critique.
Nous avons ensuite rencontré Ana Cuca en visio. Ana est une chercheuse qui, si nous avons bien compris, travaille à Mostar, en Bosnie-Herzégovine. Elle nous a exposé l’impact des pseudo-IAs sur les flux migratoires. La rencontre était très intéressante. Elle a abordé la manière dont l’Europe cherche à anticiper et prévenir les flux migratoires en utilisant massivement les pseudo-IA aux frontières.
Dans la catégorie des fausses bonnes idées, il y a le fait que des algorithmes de pseudo-IA sont utilisés pour les formulaires de demandes d’asile. Sauf que certains accents et certains dialectes ne sont pas reconnus par l’algorithme. Les personnes se retrouvent donc coincées à ne pas pouvoir effectuer leur demande, tout ça parce que l’algorithme a été conçu ainsi.
Ana nous a aussi parlé d’utilisations de la pseudo-IA qu’elle estime positives. Notamment à travers un projet d’analyse des flux migratoires pour essayer d’anticiper où il pourrait y avoir un besoin d’apport humanitaire en nourritures ou médicaments.
Nous vous invitons à lire sa présentation qui nous parut très intéressante.
Coders Without Borders
Enfin, ce sont Coders Without Borders qui ont clôturé les présentations avec leurs projets.
Ils et elles forment, avec l’aide de bénévoles, des réfugié·es sur différentes techniques numériques afin de les aider à trouver un emploi.
À la fin de leur présentation, nous avons soulevé la problématique suivante : « Est-ce que vous avez déjà songé et/ou entamé une migration vers des outils autres que Google dans les travaux avec les réfugié·es ? Je comprends l’idée d’acculturer sur des outils que tout le monde utilise et que le but est de réduire la fracture entre les réfugié·es et la société dans laquelle ils et elles cherchent à s’intégrer, mais je trouve dangereux, dans un contexte politique fascisant, de mettre du Google dans la main de personnes pour qui ça pourrait tôt ou tard nuire à leur vie. Si un gouvernement fasciste arrive en place, il serait très facile de trouver et cibler les personnes réfugiées et leur nuire. »
Nous avons alors échangé autour de cette question et de ses enjeux. Nous conclûmes que nous devons travailler sur une grille de diagnostic permettant aux structures de se poser certaines questions associées à des éléments de réponses vis-à-vis de leurs pratiques numériques.
La journée terminée, nous sommes ensuite allé⋅es au Human Rights Film Festival pour y voir The Old Oak. Dans ce film, on suit un tenancier de bar qui aide une famille de réfugié·es tout juste arrivée en ville, malgré les discours racistes de ses plus fidèles clients : les piliers de comptoir.
Des difficultés à payer dans les restos de Zagreb
Lors de nos rencontres ECHO Network, nous ne faisons pas que travailler : nous mangeons également. Cela nous a valu une petite anecdote que nous glissons ici.
Ce même soir, après le film, dans un restaurant, il nous a été énormément compliqué de payer « normalement ». En effet, les serveurs ne voulaient nous accepter dans le restaurant qu’à condition que nous ne payions pas séparément ! C’est en effet culturel à Zagreb : on ne paye pas séparément, même s’il y a des factures à faire. Et quand nous avons souhaité payer « par organisation », même refus de la part des serveurs.
Il nous a fallu finalement trouver un compromis en payant par pays, mais à condition qu’on s’asseye à nos tables en fonction de nos pays ! La scène nous a paru particulièrement surréaliste.
Un peu de paix (dans le monde et pour notre séjour)
Nous changeâmes de lieu pour la dernière journée. Nous nous sommes retrouvés au Community Center, dans une pièce avec quelques petits poufs. C’était très chouette de passer la matinée allongé·es au sol !
Nous y avons rencontré Paul, un sociologue et activiste anti-raciste. Il se considère comme un objet historique et est un conteur hors pair. Il nous conta comment Zagreb était à la pointe des communications numériques dans les années 90.
Écouter Paul nous fit vraiment du bien, merci à ses talents d’orateur. Après deux jours où nous étions sur des présentations très chargées d’informations — mais passionnantes, hein ! — celle de Paul était reposante à écouter. Cela donnait moins cette sensation d’être à l’école et à devoir rester concentré pour ne pas manquer une des nombreuses informations du cours.
Activisme et cybersurveillance
Après Paul, nous avons rencontré Tomislak Medak, qui nous a parlé de ses travaux autour de la librairie en ligne Memory of the World, mais aussi du projet Syllabus. Il s’agit d’un travail de recherche sur l’activisme en Europe qui tient compte du « care » et de la piraterie. Les yeux de Yann pétillaient lorsqu’il buvait les mots de Tomislak.
Nous avons mangé en petit groupe entre midi et deux puis nous nous sommes retrouvé·es pour la dernière après-midi, animée par les CÉMÉA France autour d’un atelier autour de la cybersurveillance.
Individuellement, nous devions répondre à la consigne suivante : « Selon vos connaissances et vos expériences, illustrez la cybersurveillance par le dessin ou l’écriture ». Après quoi nous avons fait des petits groupes avec lesquels nous avons échangé sur nos dessins respectifs, puis nous avons illustré notre définition commune. Ensuite, nous avons reproduit l’exercice en plus grands groupes. Enfin, nous devions partager nos idées en plénière.
Dans tout ça, l’idée du panoptique est revenu plusieurs fois. Nous avons aussi abordé le capitalisme de surveillance, le contrôle politique et policier, le fait que la surveillance pouvait aider à réguler des discours de haine en ligne. Nous avons aussi parlé de modération sur internet et des inégalités entre les invidividu·es dans leur connaissance de leurs droits dans l’espace numérique.
Cette session se conclut par un échange sur les alternatives à la cybersurveillance. Outre le fait de brûler le capitalisme qui est bien évidemment apparu — nous ne balancerons aucun nom —, des outils techniques ont été cités, tout comme la question de la régulation, de la décroissance (se désengager du numérique) et de l’éducation.
Le retour, en passant par le musée des relations amoureuses brisées
C’est sur cette dernière activité que nous terminions le séminaire en remerciant nos hôtes et en partageant nos retours. Nous avons trouvé les sujets et les structures rencontrées absolument passionnantes, mais la forme rendait le tout difficile à digérer. Bouteille en particulier a trouvé qu’il y avait énormément d’informations, sur une forme très verticale à laquelle il n’est plus habitué, ce qui a rendu la rencontre intense et fatigante pour lui.
Nous nous sommes finalement dit au revoir dans la nuit, après avoir fait la fermeture d’un bar apprécié par nos hôtes croates.
Alors que les autres rentraient le lendemain, Booteille devant attendre son bus de 18h, s’est retrouvé à visiter le musée des relations brisées avec Gabriela et Alexandra de Solidar.
Le musée est plein d’objets liés à des relations amoureuses brisées avec les petites histoires qui vont à côté. On passe par beaucoup d’émotions à travers cette petite exposition.
Au début, on lit des trucs un peu à la légère en rigolant, puis on lit telle histoire liée à la guerre, ou celle-ci liée à pas de chance, on s’amuse de cette relation brisée avec cette amoureuse de pizza qui malheureusement est désormais allergique au gluten. Puis on ouvre le livre d’or (immense), et là, franchement, on rit beaucoup en lisant la violence de certains messages. Le livre d’or a visiblement servi d’exutoire à beaucoup de personnes !
L’IA Open Source existe-t-elle vraiment ?
À l’heure où tous les mastodontes du numérique, GAFAM comme instituts de recherche comme nouveaux entrants financés par le capital risque se mettent à publier des modèles en masse (la plateforme Hugging Face a ainsi dépassé le million de modèles déposés le mois dernier), la question du caractère « open-source » de l’IA se pose de plus en plus.
Au milieu de tout cela, OpenAI devient de manière assez prévisible de moins en moins « open », et si Zuckerberg et Meta s’efforcent de jouer la carte de la transparence en devenant des hérauts de l’« IA Open-Source », c’est justement l’OSI qui leur met des bâtons dans les roues en ayant une vision différente de ce que devrait être une IA Open-Source, avec en particulier un pré-requis plus élevé sur la transparence des données d’entraînement.
Néanmoins, la définition de l’OSI, si elle embête un peu certaines entreprises, manque selon la personne ayant écrit ce billet (dont le pseudo est « tante ») d’un élément assez essentiel, au point qu’elle se demande si « l’IA open source existe-t-elle vraiment ? ».
Note : L’article originel a été publié avant la sortie du texte final de l’OSI, mais celui-ci n’a semble t-il pas changé entre la version RC1 et la version finale.
L’Open Source Initiative (OSI) a publié la RC1 (« Release Candidate 1 » signifiant : cet écrit est pratiquement terminé et sera publié en tant que tel à moins que quelque chose de catastrophique ne se produise) de la « Définition de l’IA Open Source ».
D’aucuns pourraient se demander en quoi cela est important. Plein de personnes écrivent sur l’IA, qu’est-ce que cela apporte de plus ? C’est la principale activité sur LinkedIn à l’heure actuelle. Mais l’OSI joue un rôle très particulier dans l’écosystème des logiciels libres. En effet, l’open source n’est pas seulement basé sur le fait que l’on peut voir le code, mais aussi sur la licence sous laquelle le code est distribué : Vous pouvez obtenir du code que vous pouvez voir mais que vous n’êtes pas autorisé à modifier (pensez au débat sur la publication récente de celui de WinAMP). L’OSI s’est essentiellement chargée de définir parmi les différentes licences utilisées partout lesquelles sont réellement « open source » et lesquelles sont assorties de restrictions qui sapent cette idée.
C’est très important : le choix d’une licence est un acte politique lourd de conséquences. Elle peut autoriser ou interdire différents modes d’interaction avec un objet ou imposer certaines conditions d’utilisation. La célèbre GPL, par exemple, vous permet de prendre le code mais vous oblige à publier vos propres modifications. D’autres licences n’imposent pas cette exigence. Le choix d’une licence a des effets tangibles.
Petit aparté : « open source » est déjà un terme un peu problématique, c’est (à mon avis) une façon de dépolitiser l’idée de « Logiciel libre ». Les deux partagent certaines idées, mais là où « open source » encadre les choses d’une manière plus pragmatique « les entreprises veulent savoir quel code elles peuvent utiliser », le logiciel libre a toujours été un mouvement plus politique qui défend les droits et la liberté de l’utilisateur. C’est une idée qui a probablement été le plus abimée par les figures les plus visibles de cet espace et qui devraient aujourd’hui s’effacer.
Qu’est-ce qui fait qu’une chose est « open source » ? L’OSI en dresse une courte liste. Vous pouvez la lire rapidement, mais concentrons-nous sur le point 2 : le code source :
Le programme doit inclure le code source et doit permettre la distribution du code source et de la version compilée. Lorsqu’une quelconque forme d’un produit n’est pas distribuée avec le code source, il doit exister un moyen bien connu d’obtenir le code source pour un coût de reproduction raisonnable, de préférence en le téléchargeant gratuitement sur Internet. Le code source doit être la forme préférée sous laquelle un programmeur modifierait le programme. Le code source délibérément obscurci n’est pas autorisé. Les formes intermédiaires telles que la sortie d’un préprocesseur ou d’un traducteur ne sont pas autorisées. Open Source Initiative
Pour être open source, un logiciel doit donc être accompagné de ses sources. D’accord, ce n’est pas surprenant. Mais les rédacteurs ont vu pas mal de conneries et ont donc ajouté que le code obfusqué (c’est-à-dire le code qui a été manipulé pour être illisible) ou les formes intermédiaires (c’est-à-dire que vous n’obtenez pas les sources réelles mais quelque chose qui a déjà été traité) ne sont pas autorisés. Très bien. C’est logique. Mais pourquoi les gens s’intéressent-ils aux sources ?
Les sources de la vérité
L’open source est un phénomène de masse relativement récent. Nous avions déjà des logiciels, et même certains pour lesquels nous ne devions pas payer. À l’époque, on les appelait des « Freeware », des « logiciels gratuits ». Les freewares sont des logiciels que vous pouvez utiliser gratuitement mais dont vous n’obtenez pas le code source. Vous ne pouvez pas modifier le programme (légalement), vous ne pouvez pas l’auditer, vous ne pouvez pas le compléter. Mais il est gratuit. Et il y avait beaucoup de cela dans ma jeunesse. WinAMP, le lecteur audio dont j’ai parlé plus haut, était un freeware et tout le monde l’utilisait. Alors pourquoi se préoccuper des sources ?
Pour certains, il s’agissait de pouvoir modifier les outils plus facilement, surtout si le responsable du logiciel ne travaillait plus vraiment dessus ou commençait à ajouter toutes sortes de choses avec lesquelles ils n’étaient pas d’accord (pensez à tous ces logiciels propriétaires que vous devez utiliser aujourd’hui pour le travail et qui contiennent de l’IA derrière tous les autres boutons). Mais il n’y a pas que les demandes de fonctionnalités. Il y a aussi la confiance.
Lorsque j’utilise un logiciel, je dois faire confiance aux personnes qui l’ont écrit. Leur faire confiance pour qu’ils fassent du bon travail, pour qu’ils créent des logiciels fiables et robustes. Qu’ils n’ajoutent que les fonctionnalités décrites dans la documentation et rien de caché, de potentiellement nuisible.
Les questions de confiance sont de plus en plus importantes, d’autant plus qu’une grande partie de notre vie réelle repose sur des infrastructures numériques. Nous savons tous que nos infrastructures doivent comporter des algorithmes de chiffrement entièrement ouverts, évalués par des pairs et testés sur le terrain, afin que nos communications soient à l’abri de tout danger.
L’open source est – en particulier pour les systèmes et infrastructures critiques – un élément clé de l’établissement de cette confiance : Parce que vous voulez que (quelqu’un) soit en mesure de vérifier ce qui se passe. On assiste depuis longtemps à une poussée en faveur d’une plus grande reproductibilité des processus de construction. Ces processus de compilation garantissent essentiellement qu’avec le même code d’entrée, on obtient le même résultat compilé. Cela signifie que si vous voulez savoir si quelqu’un vous a vraiment livré exactement ce qu’il a dit, vous pouvez le vérifier. Parce que votre processus de construction créerait un artefact identique.
Bien entendu, tout le monde n’effectue pas ce niveau d’analyse. Et encore moins de personnes n’utilisent que des logiciels issus de processus de construction reproductibles – surtout si l’on considère que de nombreux logiciels ne sont pas compilés aujourd’hui. Mais les relations sont plus nuancées que le code et la confiance est une relation : si vous me parlez ouvertement de votre code et de la manière dont la version binaire a été construite, il me sera beaucoup plus facile de vous faire confiance. Savoir ce que contient le logiciel que j’exécute sur la machine qui contient également mes relevés bancaires ou mes clés de chiffrement.
Mais quel est le rapport avec l’IA ?
Les systèmes d’IA et les 4 libertés
Les systèmes d’IA sont un peu particuliers. En effet, les systèmes d’IA – en particulier les grands systèmes qui fascinent tout le monde – ne contiennent pas beaucoup de code par rapport à leur taille. La mise en œuvre d’un réseau neuronal se résume à quelques centaines de lignes de Python, par exemple. Un « système d’IA » ne consiste pas seulement en du code, mais en un grand nombre de paramètres et de données.
Un LLM moderne (ou un générateur d’images) se compose d’un peu de code. Vous avez également besoin d’une architecture de réseau, c’est-à-dire de la configuration des neurones numériques utilisés et de la manière dont ils sont connectés. Cette architecture est ensuite paramétrée avec ce que l’on appelle les « poids » (weights), qui sont les milliards de chiffres dont vous avez besoin pour que le système fasse quelque chose. Mais ce n’est pas tout.
Pour traduire des syllabes ou des mots en nombres qu’une « IA » peut consommer, vous avez besoin d’une intégration, une sorte de table de recherche qui vous indique à quel « jeton » (token) correspond le nombre « 227 ». Si vous prenez le même réseau neuronal mais que vous lui appliquez une intégration différente de celle avec laquelle il a été formé, tout tomberait à l’eau. Les structures ne correspondraient pas.
Ensuite, il y a le processus de formation, c’est-à-dire le processus qui a créé tous les « poids ». Pour entraîner une « IA », vous lui fournissez toutes les données que vous pouvez trouver et, après des millions et des milliards d’itérations, les poids commencent à émerger et à se cristalliser. Le processus de formation, les données utilisées et la manière dont elles le sont sont essentiels pour comprendre les capacités et les problèmes d’un système d’apprentissage automatique : si vous voulez réduire les dommages dans un réseau, vous devez savoir s’il a été formé sur Valeurs Actuelles ou non, pour donner un exemple.
Utiliser le système à n’importe quelle fin et sans avoir à demander la permission.
Étudier le fonctionnement du système et inspecter ses composants.
Modifier le système dans n’importe quel but, y compris pour changer ses résultats.
Partager le système pour que d’autres puissent l’utiliser, avec ou sans modifications, dans n’importe quel but.
Jusqu’ici tout va bien. Cela semble raisonnable, n’est-ce pas ? Vous pouvez inspecter, modifier, utiliser et tout ça. Génial. Tout est couvert dans les moindre détails, n’est-ce pas ? Voyons rapidement ce qu’un système d’IA doit offrir. Le code : Check. Les paramètres du modèle (poids, configurations) : Check ! Nous sommes sur la bonne voie. Qu’en est-il des données ?
Informations sur les données : Informations suffisamment détaillées sur les données utilisées pour entraîner le système, de manière à ce qu’une personne compétente puisse construire un système substantiellement équivalent. Les informations sur les données sont mises à disposition dans des conditions approuvées par l’OSI.
En particulier, cela doit inclure (1) une description détaillée de toutes les données utilisées pour la formation, y compris (le cas échéant) des données non partageables, indiquant la provenance des données, leur portée et leurs caractéristiques, la manière dont les données ont été obtenues et sélectionnées, les procédures d’étiquetage et les méthodes de nettoyage des données ; (2) une liste de toutes les données de formation accessibles au public et l’endroit où les obtenir ; et (3) une liste de toutes les données de formation pouvant être obtenues auprès de tiers et l’endroit où les obtenir, y compris à titre onéreux. Open Source Initiative
Que signifie « informations suffisamment détaillées » ? La définition de l’open source ne parle jamais de « code source suffisamment détaillé ». Vous devez obtenir le code source. Tout le code source. Et pas sous une forme obscurcie ou déformée. Le vrai code. Sinon, cela ne veut pas dire grand-chose et ne permet pas d’instaurer la confiance.
La définition de l’« IA Open Source » donnée par l’OSI porte un grand coup à l’idée d’open source : en rendant une partie essentielle du modèle (les données d’entraînement) particulière de cette manière étrange et bancale, ils qualifient d’« open source » toutes sortes de choses qui ne le sont pas vraiment, sur la base de leur propre définition de ce qu’est l’open source et de ce à quoi elle sert.
Les données d’apprentissage d’un système d’IA font à toutes fins utiles partie de son « code ». Elles sont aussi pertinentes pour le fonctionnement du modèle que le code littéral. Pour les systèmes d’IA, elles le sont probablement encore plus, car le code n’est qu’une opération matricielle générique avec des illusions de grandeur.
L’OSI met une autre cerise sur le gâteau : les utilisateurs méritent une description des « données non partageables » qui ont été utilisées pour entraîner un modèle. Qu’est-ce que c’est ? Appliquons cela au code à nouveau : si un produit logiciel nous donne une partie essentielle de ses fonctionnalités simplement sous la forme d’un artefact compilé et nous jure ensuite que tout est totalement franc et honnête, mais que le code n’est pas « partageable », nous n’appellerions pas ce logiciel « open source ». Parce qu’il n’ouvre pas toutes les sources.
Une « description » de données partiellement « non partageables » vous aide-t-elle à reproduire le modèle ? Non. Vous pouvez essayer de reconstruire le modèle et il peut sembler un peu similaire, mais il est significativement différent. Cela vous aide-t-il d’« étudier le système et d’inspecter ses composants » ? Seulement à un niveau superficiel. Mais si vous voulez vraiment analyser ce qu’il y a dans la boîte de statistiques magiques, vous devez savoir ce qu’il y a dedans. Qu’est-ce qui a été filtré exactement, qu’est-ce qui est entré ?
Cette définition semble très étrange venant de l’OSI, n’est-ce pas ? De toute évidence, cela va à l’encontre des idées fondamentales de ce que les gens pensent que l’open source est et devrait être. Alors pourquoi le faire ?
L’IA (non) open source
Voici le truc. À l’échelle où nous parlons aujourd’hui de ces systèmes statistiques en tant qu’« IA », l’IA open source ne peut pas exister.
De nombreux modèles plus petits ont été entraînés sur des ensembles de données publics explicitement sélectionnés et organisés. Ceux-ci peuvent fournir toutes les données, tout le code, tous les processus et peuvent être appelés IA open-source. Mais ce ne sont pas ces systèmes qui font s’envoler l’action de NVIDIA.
Ces grands systèmes que l’on appelle « IA » – qu’ils soient destinés à la génération d’images, de texte ou multimodaux – sont tous basés sur du matériel acquis et utilisé illégalement. Parce que les ensembles de données sont trop volumineux pour effectuer un filtrage réel et garantir leur légalité. C’est tout simplement trop.
Maintenant, les plus naïfs d’entre vous pourraient se demander : « D’accord, mais si vous ne pouvez pas le faire légalement, comment pouvez-vous prétendre qu’il s’agit d’une entreprise légitime ? » et vous auriez raison, mais nous vivons aussi dans un monde étrange où l’espoir qu’une innovation magique et / ou de l’argent viendront de la reproduction de messages Reddit, sauvant notre économie et notre progrès.
L’« IA open source » est une tentative de « blanchir » les systèmes propriétaires. Dans leur article « Repenser l’IA générative open source : l’openwashing et le règlement sur l’IA de l’UE », Andreas Liesenfeld et Mark Dingemanse ont montré que de nombreux modèles d’IA « Open-Source » n’offrent guère plus que des poids de modèles ouverts. Signification : Vous pouvez faire fonctionner la chose mais vous ne savez pas vraiment ce que c’est.
Cela ressemble à quelque chose que nous avons déjà eu : c’est un freeware. Les modèles open source que nous voyons aujourd’hui sont des blobs freeware propriétaires. Ce qui est potentiellement un peu mieux que l’approche totalement fermée d’OpenAI, mais seulement un peu.
Certains modèles proposent des fiches de présentation du modèle ou d’autres documents, mais la plupart vous laissent dans l’ignorance. Cela s’explique par le fait que la plupart de ces modèles sont développés par des entreprises financées par le capital-risque qui ont besoin d’une voie théorique vers la monétisation.
L’« open source » est devenu un autocollant comme le « Commerce équitable », quelque chose qui donne l’impression que votre produit est bon et digne de confiance. Pour le positionner en dehors du diabolique espace commercial, en lui donnant un sentiment de proximité. « Nous sommes dans le même bateau » et tout le reste. Mais ce n’est pas le cas. Nous ne sommes pas dans le même bateau que Mark fucking Zuckerberg, même s’il distribue gratuitement des poids de LLM parce que cela nuit à ses concurrents. Nous, en tant que personnes normales vivant sur cette planète qui ne cesse de se réchauffer, ne sommes avec aucune de ces personnes.
Mais il y a un autre aspect à cette question, en dehors de redorer l’image des grands noms de la technologie et de leurs entreprises. Il s’agit de la légalité. Au moins en Allemagne, il existe des exceptions à certaines lois qui concernent normalement les auteurs de LLM : si vous le faites à des fins de recherche, vous êtes autorisé à récupérer pratiquement n’importe quoi. Vous pouvez ensuite entraîner des modèles et publier ces poids, et même s’il y a des contenus de Disney là-dedans, vous n’avez rien à craindre. C’est là que l’idée de l’IA open source joue un rôle important : il s’agit d’un moyen de légitimer un comportement probablement illégal par le biais de l’openwashing : en tant qu’entreprise, vous prenez de l’« IA open source » qui est basée sur tous les éléments que vous ne seriez pas légalement autorisé à toucher et vous l’utilisez pour construire votre produit. Faites de l’entraînement supplémentaire avec des données sous licence, par exemple.
L’Open Source Initiative a attrapé le syndrome FOMO (N.d.T : Fear of Missing Out) – tout comme le jury du prix Nobel. Elle souhaite également participer à l’engouement pour l’« IA ».
Mais pour les systèmes que nous appelons aujourd’hui « IA », l’IA open source n’est pas possible dans la pratique. En effet, nous ne pourrons jamais télécharger toutes les données d’entraînement réelles.
« Mais tante, nous n’aurons jamais d’IA open source ». C’est tout à fait exact. C’est ainsi que fonctionne la réalité. Si vous ne pouvez pas remplir les critères d’une catégorie, vous n’appartenez pas à cette catégorie. La solution n’est pas de changer les critères. C’est comme jouer aux échecs avec les pigeons.
Rome, septembre 2023 : journal de bord de la troisième visite d’études d’ECHO Network
C’est la troisième visite d’étude dans le cadre du programme ECHO Network, cette visite nous mène à Rome, la ville musée. Enfin nous : seulement Numahell, puisque le COVID en a décidé autrement pour les trois autres qui avaient prévu de venir…
Après un petit périple par bus puis train depuis Lyon, j’arrive dans l’après-midi à la gare Termini à Rome. Avec les membres des CEMÉA France, nous rejoignons deux membres de Solidar pour manger ensemble. Des questions sur l’educ’pop nous traversent dès le premier soir pendant le repas : quelle est la différence entre éducation populaire et éducation active ? Et l’éducation active, il se passe quoi si tu n’as aucune curiosité ? Bref, des discussions très riches.
Les deux premières journées se déroulent dans la « Casa del municipio » à Rome. Ces maisons municipales permettent aux associations de la ville de s’y retrouver, de faire des activités, de réserver gratuitement des salles. Un peu comme certaines maisons de quartier en France, ou les maisons des associations dans les grandes villes (sauf que dans la plupart des grandes villes c’est payant, par exemple à Toulouse c’est 60€ l’année).
Nous commençons par des exercices de brise-glace pour apprendre à se connaître : épeler le prénom de chacun-e en mimant les voyelles de son prénom, communiquer pour se positionner dans l’ordre alphabétique, et enfin se classer par rapport à là d’où nous venons, du plus loin au plus proche. Animés par Christina des CEMÉA Mezzo Giorno, ces brises glaces seront notre rituel de début de journée.
Jour 1 : formation à distance, projection sur ECHO Network, visite de squat
Formation à distance, en présence : retours d’expérience et début de stratégies
La première matinée est consacrée à des retours d’expérience de trois organisations sur la formation à distance. Si vous vous souvenez, il y a à peu près 3-4 ans il y a eu un confinement ou deux… nous obligeant à modifier nos pratiques en terme de formation.
L’Acque Correnti (traduction : « les courants d’eau ») doit former les bénévoles de l’équivalent italien du service civique, environ 15000 personnes par an. L’état italien fixe des règles strictes sur la formation des services civiques, il y a trois volets.
Soudain, le Covid et paf : la question de la formation à distance se pose. Massimiliano raconte comment ils ont utilisé les fonctionnalités de sous-salles de Zoom (nous connaissons l’alternative libre BigBlueButton qui offre également cette fonctionnalité).
Fondé en 1951 par des éducateur⋅ices et des enseignants, le Movimiento di cooperazione Educativo prône les méthodes de pédagogie active. Il fait partie de la FIMEM, organisation internationale autour de la pédagogie Freinet, créée dans les années 50.
Constitué de groupes territoriaux, ils assurent des activités de formation chaque année, et animent également un groupe de recherche au niveau national, sur les disciplines dont ils s’occupent.
Pour le public enfants, cela va de la maternelle au secondaire. Les formations sont assurées majoritairement à distance, et ce avant le COVID.
Donatella présente l’expérience accumulée, et notamment le site senzascuola.wordpress.com.
Les CEMÉA Federazione Italiana comme son nom l’indique fédère les CEMÉA d’Italie. Les formations assurées par la fédération ce sont dix stages par an, environ neuf jours par stage. Au début, de nombreux formateur⋅ices refusaient d’enseigner à distance : il est important de reconnaître les limites de l’enseignement à distance. Luciano explique qu’il faut « curbare la technologia » (courber, tordre la technologie) à nos pratiques, et non l’inverse. La question est de savoir comment utiliser nos méthodes de pédagogie actives à distance. Il revient sur onze problématiques de la formation à distance, dont certaines sont similaires en ligne ou sur site, telle que la gestion du temps et de l’espace, ou l’alternance des types d’apprentissage.
Le temps de questions / réponses a permis de dégager quelques points intéressants. L’un de nos hôtes, Claudio, indique qu’il faut plus craindre la déshumanisation que les technologies elles-mêmes. De plus, les projections virtuelles nous restreignent l’utilisation de notre langage corporel, de par la vision du corps à travers l’espace 2D des écrans. Il est donc important de se réapproprier les corps et les espaces en 3D, par exemple par des pauses loin de nos ordinateurs.
Les questions d’accessibilité contribuent également à la marginalisation de certain·es participant·es, notamment la question de la barrière de la langue.
Nous nous accordons à dire qu’il ne faut pas abandonner la formation en ligne aux marchés privés : ces organisations ne font pas forcément de pédagogie active et ont un but plus lucratif qu’émancipateur. Malheureusement, ce sont ces organisations que les institutions financent, l' »ed tech » (education technologies), plutôt que les collectifs d’éducation populaire, à visée plus éthique.
L’ESS, l’enseignement au numérique en Italie
L’après-midi, nous réfléchissons collectivement à la suite du projet Echo Network, en répondant aux questions suivantes : ce que fait chacune de nos structures, ce qui nous intéresse toustes et enfin les perspectives futures du projet.
Nous nous sommes réparti·es ensuite en petits groupes pour une discussion plus informelle. Dans mon groupe, nous avons comparé les pratiques entre l’Italie, la France et Belgique sur l’ESS (Économie Sociale et Solidaire) puis sur la place de l’enseignement du numérique à l’école.
Christina des CEMÉA Mezzo Giorno expose la situation en Italie, où des réformes récentes ont reconfiguré le paysage de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire).
En Italie, trois statuts d’organisations sont inclus dans l’ESS :
l’Odivu qui est un type d’organisation de volontariat
les APIES : des associations à visées sociales, à but non lucratif et ayant moins de 50% de salariés
les « impresa sociale », un nouveau type d’entreprise avec des composantes sociales, actuellement en expérimentation
Les frontières sont floues entre ces types d’organisation. Le débat actuel en Italie porte sur la limite public / privé et le contrôle de l’éthique : la troisième catégorie amène un assouplissement des règles pour déterminer si une organisation relève de l’économie sociale ou non. Un peu comme on peut le voir en France avec la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), il existe un risque important de social-washing.
Nous apprenons qu’en Italie, les directeurices d’établissement ont beaucoup plus de pouvoir qu’en France et qu’un cloisonnement existe entre écoles et associations, y compris au niveau des enseignants. Cela empêche les associations d’intervenir dans les écoles et d’y amener des méthodes actives et des thématiques comme la sensibilisation aux enjeux du numérique.
En Belgique, c’est paradoxalement dans les écoles « libres » (privées) qu’il y a de plus en plus d’expérimentations de la pédagogie active. Il y a donc de quoi creuser sur le contexte socio-structurel de chaque pays sur ces sujets.
Ensuite, sur la thématique du numérique, j’ai parlé pour le cas français du langage de programmation Scratch qui est utilisé en cours de techno au collège et des Sciences Numériques et Techniques en seconde. J’aurais aussi pu parler de la plateforme PIX, qui est utilisée pour la validation des acquis.
Sur le sujet du matériel, j’explique qu’en France bien souvent celui-ci devient vite obsolète et est mal maintenu. Il dépend des mairies, départements ou régions selon la nature de l’établissement.
En Italie, l’État investit beaucoup avec l’argent de l’EU, des TNI (Tableaux Numériques Interactifs) équipent quasiment chaque classe, mais les enseignants ne sont pas formés et n’en connaissent pas le dixième des possibilités.
Selon des recherches récentes, environ 75% des enseignants utilisent des méthodes de pédagogie frontales en Italie : je me demande combien en France.
Enfin, nous parlons un peu de la question de l’utilisation du jeu ou du jeu vidéo en classe, et j’en profite pour mentionner aux copain·es le projet Minetest (un équivalent libre à Minecraft).
Tout un immeuble en autogestion, un commun dans la ville
Nous visitons en fin d’après-midi un lieu d’occupation emblématique à Rome, Spin Time Labs, qui accueille à la fois des réfugié⋅es, des SDF, des étudiant⋅es grévistes contre la hausse des loyers. Le bâtiment dispose d’un auditorium, d’une salle de concert, d’un studio de radio. De nombreuses activités culturelles et artisanales s’y déroulent, nous découvrons en particulier un journal papier édité par un collectif composé exclusivement de jeunes de moins de 25 ans, Scomodo.
Cet endroit est géré par ses habitant⋅es et contributeurices, il n’y a pas de loyer mais les personnes qui bénéficient du lieu peuvent proposer en échange leur temps, faire des dons financiers ou proposer leur aide sur des chantiers de réfection.
Environ 150 familles sont logées dans cet immeuble occupé, où même la mairie de Rome, pourtant peu orientée à gauche, tolère ce squat pour les services qui y sont rendus, et même les travailleurs sociaux de la mairie renvoient des personnes vers ce lieu pour y trouver de l’aide et des ressources.
Après cette visite, nous nous sommes retrouvé·es pour discuter dans une rue animée du quartier Pigneto, où les riverain·es sont particulièrement investi·es dans la vie du quartier.
Jour 2 : IA, ateliers
Le lendemain 27 septembre, Claudio nous reçoit pour nous présenter le CSV (Centro di servicio volontario) Lazzio. Le lieu est un peu sa maison, on l’y sent comme un poisson dans l’eau.
Christina anime un jeu pour se dégourdir : chacun choisit un geste qui lui correspond et l’a désigné tout le long du jeu, ce qui nous a obligées à avoir une attention visuelle durant ce moment. Ce type d’exercice d’éducation populaire a pour but d’améliorer la cohésion du groupe, et ça fonctionne !
Présentation sur l’IA
Ensuite, nous assistons à la présentation de Marika Mashitti, doctorante à l’Université Roma tre au département des sciences de l’éducation.
Elle commence par des définitions (ce qu’est une IA, les différents types de systèmes) et rappelle que l’IA est surtout une discipline scientifique. Puis elle enchaîne sur un petit historique, qui montre la rapidité des dernières avancées, notamment depuis le début de la pandémie, comme si c’était devenu une urgence de développer ce domaine.
Pour elle, c’est une question de pouvoir. En effet, qui est impliqué dans les recherches sur les IA ? Des personnalités comme Elon Musk et des géants du web tels que Alphabet, Meta, Microsoft, etc.
Elle donne quelques exemples de biais dus aux IA : des discriminations dans la reconnaissance des visages (seulement 52% de succès dans la reconnaissance de visages de femmes noires), des publicités ciblées pour des opportunités de jobs, le profiling.
Le mot « Algocracy » (« le pouvoir par les algorithmes », forgé par Danaher, 2018), est lâché. Elle insiste sur le fait que la technologie n’est jamais neutre. Elle aborde le point de singularité, en reprenant la proposition de Frederico Cabitza, Professeur à l’Université de Milan. Il définit la singularité comme le moment où l’humain choisit de laisser quasi-intégralement le contrôle à la machine plutôt que sa définition classique, à savoir le moment où celle-ci devient indistinguable d’un humain.
Les membres de l’assemblée ont bien apprécié sa présentation, aussi bien son contenu que l’énergie qui l’anime et posent de nombreuses questions.
Les enjeux du numérique en atelier
Nous commençons l’après-midi avec un jeu que j’ai proposé, et que j’avais déjà expérimenté au Camp Climat 2022. il s’agit de se positionner sur deux axes pour une question donnée : un axe selon son niveau de confiance (en anglais : confidence) et l’autre son niveau d’aisance (en anglais : confortable), en se séparant en trois groupes. Christina, Morgane et Claudio ont préparé une liste de 4 problématiques :
la formation en ligne
les IA
les règlementations politiques au sujet du numérique
le pouvoir d’agir
Des discussions intéressantes ont eu lieu, chaque personne devant expliciter son choix de positionnement. Cet exercice a permis aux personnes qui avaient peu pris la parole de s’exprimer, les petits groupes facilitant l’écoute. J’y apprends que deux personnes du groupe utilisent régulièrement des IA génératives pour leurs travail quotidien dans la communication, et que la conférence de ce matin leur a fait prendre conscience des enjeux.
Ensuite nous reprenons les discussions, soit autour du travail fait la veille, soit sur les écrits démarrés le matin, pour en faire un résumé sur une feuille A2 : mon groupe a représenté tout cela en un nuage de mots.
Jour 3 : ateliers, « Zazie Nel Metro », rétrospective de la semaine
Ateliers numériques en impro
Le jeudi, nous nous retrouvons dans le même lieu pour deux ateliers sur le numérique, imaginés la veille suite à la réorganisation d’une partie du programme, du fait de l’absence d’un de nos camarades covidés.
Nous avons animé ces deux ateliers en parallèle deux fois, pour que chaque groupe en bénéficie.
atelier mobile : les paramètres pour améliorer sa vie privée, et quelques applications libres intéressantes. Animé par Domenico et moi-même.
atelier desktop / internet : des logiciels et des applications libres pour s’organiser, notamment Zourit. Animé par Lucas des CEMÉA Belgique et Olivier des CEMÉA France
J’ai été étonnée car nous n’étions que peu nombreux⋅ses à connaitre ces outils et astuces. Les participant⋅es ont vraiment apprécié de les découvrir. Je trouve ce format d’atelier pratique pour mettre le pied à l’étrier et permettre d’éviter les listes à la Prévert, qui noient parfois l’auditoire.
Visite de « Zazie Nel Metro »
Zazie Nel Metro est un bar associatif et sa librairie associée, gérés par un collectif de personnes très chouettes, qui organisent divers évènements artistiques et citoyens. Iels organisaient 3 jours après un festival nommé « Zazie la bona vita », alliant discussions militantes / politiques et concerts.
Notre hôte nous présente une sélections de livres d’auteurices anarchistes ou engagés à gauche, notamment « Cimento, arme di construzionna di massa », de Anselm Jappe, ou encore un livre de Ivan Illich que nous apprécions chez Framasoft. Cela fait écho étrangement à de trop nombreux projets de constructions inutiles, imposés et écocides…
J’y retournerai si je reviens un jour à Rome (e perchè no :))
Retour sur les 3 jours
Nous nous retrouvons dans l’après-midi au local des CEMÉA Mezzo Giorno (ce qui signifie « Milieu de jour » mais aussi « centre de l’Italie »).
Morgane anime le moment qui suit en demandant à chacun·e de noter sur des post-it trois choses de notre séjour, que l’on classe sur trois affiches illustrées :
ce qu’il faut conserver (dans un frigo)
ce à quoi je vais repenser dans les prochaines semaines (🧠)
ce qu’il faut jeter (une poubelle très bien dessinée)
Invitation à la fête de l’école
Pour finir ce dernier jour, certains d’entre nous assistent à la fête de l’école dans laquelle interviennent nos hôtes des CEMÉA Mezzo Giorno, Christina et Domenico. Cette école se situe dans un quartier populaire mixte socialement ; elle est intéressante car les CEMÉA Mezzo Giorno ont initié depuis plus d’une dizaine d’années une multitude de projets (activités en commun, ateliers musique, …) ayant notamment pour objectif de faire en sorte que la population des migrants soit mieux acceptée : et ça fonctionne.
J’avoue que j’ai un petit moment de nostalgie, tant cette ambiance de fête d’école m’en rappelle d’autres. Et il est temps de prendre congé, je visiterai Rome le lendemain et continuerai mon voyage de retour en France tranquillement en train, ayant le privilège d’avoir du temps devant moi cette fois là.
Rome, September 2023 : logbook of the third ECHO Network study visit
This is the third study visit as part of the ECHO Network program, this visit takes us to Rome, the museum city. Well, us: only Numahell, since COVID decided otherwise for the other three who had planned to come…
After a short trip by bus then train from Lyon, I arrive in the afternoon at Termini station in Rome. With the members of CEMÉA France, we join two members of Solidar to eat together. Questions about popular education cross our minds from the first evening during the meal: what is the difference between popular education and active education? And active education, what happens if you have no curiosity? In short, very rich discussions.
The first two days take place in the « Casa del municipio » in Rome. These municipal houses allow the city’s associations to meet there, do activities, and book rooms for free. A bit like some community centers in France, or the community centers in big cities (except that in most big cities it’s paid, for example in Toulouse it’s €60 a year).
We start with icebreaker exercises to get to know each other: spelling each person’s first name by miming the vowels of their first name, communicating to position ourselves in alphabetical order, and finally classifying ourselves according to where we come from, from the furthest to the closest. Led by Christina from CEMEA Mezzo Giorno, these icebreakers will be our ritual at the start of the day.
Day 1: distance training, screening on ECHO Network, squat visit
Distance learning, face-to-face training: feedback and start of strategies
The first morning is dedicated to feedback from three organizations on distance learning. If you remember, about 3-4 years ago there was a lockdown or two… forcing us to change our training practices.
The Acque Correnti (translation: « the water currents ») must train volunteers for the Italian equivalent of civic service, about 15,000 people per year. The Italian state sets strict rules on civic service training, there are three components.
Suddenly, Covid and bam: the question of distance learning arises. Massimiliano tells how they used Zoom’s breakout room features (we know the free alternative BigBlueButton which also offers this feature).
Founded in 1951 by educators and teachers, the Movimiento di cooperazione Educativo advocates active pedagogy methods. It is part of the FIMEM, an international organization around Freinet pedagogy, created in the 1950s.
Made up of territorial groups, they provide training activities each year, and also lead a research group at the national level, on the disciplines they deal with.
For children, this ranges from kindergarten to secondary school. The training is mainly provided remotely, and this before COVID.
Donatella presents the experience accumulated, and in particular the site senzascuola.wordpress.com.
The CEMEA Federazione Italiana as its name suggests federates the CEMEA of Italy. The training provided by the federation consists of ten courses per year, approximately nine days per course. At the beginning, many trainers refused to teach remotely: it is important to recognize the limits of distance learning. Luciano explains that we must « curbare la technologia » (bend, twist the technology) to our practices, and not the other way around. The question is how to use our active teaching methods remotely. He returns to eleven issues of distance learning, some of which are similar online or on site, such as time and space management, or alternating types of learning.
The question/answer time allowed us to identify some interesting points. One of our hosts, Claudio, says that we should fear dehumanization more than the technologies themselves. In addition, virtual projections restrict our use of body language, by seeing the body through the 2D space of screens. It is therefore important to re-appropriate bodies and spaces in 3D, for example by taking breaks away from our computers.
Accessibility issues also contribute to the marginalization of some participants, particularly the issue of the language barrier.
We agree that we should not abandon online training to private markets: these organizations do not necessarily do active pedagogy and have a more lucrative than emancipatory goal. Unfortunately, these are the organizations that institutions finance, « ed tech » (education technologies), rather than popular education collectives, which have a more ethical aim.
ESS, digital education in Italy
In the afternoon, we collectively reflect on the continuation of the ECHO Network project, answering the following questions: what each of our structures does, what interests us all and finally the future prospects of the project.
We then split into small groups for a more informal discussion. In my group, we compared practices between Italy, France and Belgium on the ESS (Social and Solidarity Economy) and then on the place of digital teaching in schools.
Christina from CEMEA Mezzo Giorno explains the situation in Italy, where recent reforms have reconfigured the landscape of the ESS (Social and Solidarity Economy).
In Italy, three organizational statuses are included in the ESS:
Odivu which is a type of volunteer organization
APIES: associations with social aims, non-profit and with less than 50% employees
the « impresa sociale », a new type of company with social components, currently being tested
The boundaries are blurred between these types of organization. The current debate in Italy concerns the public/private boundary and the control of ethics: the third category brings a relaxation of the rules to determine whether an organization falls under the social economy or not. A bit like we can see in France with CSR (Corporate Social Responsibility), there is a significant risk of social-washing.
We learn that in Italy, school principals have much more power than in France and that there is a compartmentalization between schools and associations, including at the teacher level. This prevents associations from intervening in schools and bringing active methods and themes such as awareness of digital issues.
In Belgium, it is paradoxically in « free » (private) schools that there are more and more experiments in active pedagogy. There is therefore something to dig into the socio-structural context of each country on these subjects.
Then, on the subject of digital technology, I spoke for the French case of the Scratch programming language which is used in technology in middle school and of Digital and Technical Sciences in the second year. I could also have spoken about the PIX platform, which is used for the validation of acquired skills.
On the subject of equipment, I explain that in France it often quickly becomes obsolete and is poorly maintained. It depends on the town halls, departments or regions depending on the nature of the establishment.
In Italy, the State invests a lot with EU money, IWBs (Interactive Digital Boards) equip almost every class, but teachers are not trained and do not know a tenth of the possibilities.
According to recent research, about 75% of teachers use frontal teaching methods in Italy: I wonder how many in France.
Finally, we talk a little about the question of using games or video games in class, and I take the opportunity to mention to my friends the Minetest project (a free equivalent to Minecraft).
An entire building under self-management, a common in the city
In the late afternoon, we visit an emblematic occupation site in Rome, Spin Time Labs, which welcomes refugees, homeless people, and students striking against rising rents. The building has an auditorium, a concert hall, and a radio studio. Many cultural and craft activities take place there, and we discover in particular a paper newspaper published by a collective composed exclusively of young people under 25, Scomodo.
This place is managed by its residents and contributors, there is no rent but people who benefit from the place can offer their time in exchange, make financial donations or offer their help on renovation projects.
About 150 families are housed in this occupied building, where even the Rome City Hall, which is not very left-leaning, tolerates this squat for the services provided there, and even the social workers of the city hall refer people to this place to find help and resources.
After this visit, we met up to chat on a lively street in the Pigneto district, where local residents are particularly involved in the life of the neighborhood.
Day 2: AI, workshops
The next day, September 27, Claudio receives us to introduce us to the CSV (Centro di servicio volontario) Lazzio. The place is a bit like his home, we’re in our element.
Christina leads a game to stretch: everyone chooses a gesture that corresponds to them and has designated it throughout the game, which forced us to have visual attention during this moment. This type of popular education exercise aims to improve group cohesion, and it works!
Presentation on AI
Then we attend the presentation by Marika Mashitti, a doctoral student at the University of Roma tre in the Department of Educational Sciences.
She begins with definitions (what AI is, the different types of systems) and recalls that AI is above all a scientific discipline. Then she goes on to give a brief history, which shows the speed of the latest advances, especially since the start of the pandemic, as if it had become urgent to develop this field.
For her, it is a question of power. Indeed, who is involved in AI research? Personalities like Elon Musk and web giants such as Alphabet, Meta, Microsoft, etc.
She gives some examples of biases due to AI: discrimination in facial recognition (only 52% success in recognizing faces of black women), targeted advertising for job opportunities, profiling.
The word “Algocracy” (“power through algorithms”, coined by Danaher, 2018), is dropped. She insists on the fact that technology is never neutral. She addresses the point of singularity, taking up the proposal of Frederico Cabitza, Professor at the University of Milan. He defines singularity as the moment when humans choose to leave almost complete control to the machine rather than its classic definition, namely the moment when the latter becomes indistinguishable from a human.
The members of the assembly appreciated her presentation, both its content and the energy that drives it and asked many questions.
Workshop on digital issues
We start the afternoon with a game that I proposed, and that I had already tried at the Climate Camp 2022. It involves positioning yourself on two axes for a given question: one axis according to your level of confidence and the other your level of comfort, by splitting into three groups. Christina, Morgane and Claudio prepared a list of 4 issues:
online training
AI
political regulations on digital technology
the power to act
Interesting discussions took place, with each person having to explain their choice of position. This exercise allowed people who had spoken little to express themselves, the small groups making it easier to listen. I learn that two people in the group regularly use generative AI for their daily work in communication, and that this morning’s conference made them aware of the issues.
Then we resume the discussions, either around the work done the day before, or on the writings started in the morning, to summarize them on an A2 sheet: my group represented all this in a word cloud.
Day 3: workshops, “Zazie Nel Metro”, retrospective of the week
Improv digital workshops
On Thursday, we meet in the same place for two workshops on digital technology, imagined the day before following the reorganization of part of the program, due to the absence of one of our covid comrades.
We ran these two workshops in parallel twice, so that each group could benefit from them.
mobile workshop: settings to improve your privacy, and some interesting free applications. Led by Domenico and myself.
desktop / internet workshop: free software and applications to organize yourself, including Zourit. Led by Lucas from CEMÉA Belgium and Olivier from CEMÉA France
I was surprised because there were only a few of us who knew these tools and tips. The participants really enjoyed discovering them. I find this workshop format practical for getting started and avoiding Prévert-style lists, which sometimes drown the audience.
Visit to “Zazie Nel Metro”
Zazie Nel Metro is an associative bar and its associated bookstore, managed by a collective of very nice people, who organize various artistic and civic events. They organized 3 days later a festival called “Zazie la bona vita”, combining militant / political discussions and concerts.
Our host presents us with a selection of books by anarchist or left-wing authors, including « Cimento, arme di construzionna di massa » by Anselm Japp, or a book by Ivan Illich that we appreciate at Framasoft. This strangely echoes too many useless, imposed and ecocidal construction projects…
I will go back if I ever come back to Rome (e perchè no :))
Looking back on the 3 days
We meet in the afternoon at the CEMEA Mezzo Giorno premises (which means « Midday » but also « center of Italy »).
Morgane leads the next moment by asking everyone to write down on post-its three things from our stay, which we classify on three illustrated posters:
what to keep (in a fridge)
what I’m going to think about in the coming weeks (🧠)
what to throw away (a very well-drawn trash can)
School Party Invitation
To end this last day, some of us attend the school party in which our hosts from CEMEA Mezzo Giorno, Christina and Domenico intervene. This school is located in a socially mixed working-class neighborhood; it is interesting because CEMEA Mezzo Giorno have initiated a multitude of projects for over ten years (joint activities, music workshops, etc.) with the aim of ensuring that the migrant population is better accepted: and it works.
I admit that I have a little moment of nostalgia, as this school party atmosphere reminds me of the one my children went to <3. And it is time to say goodbye, I will visit Rome the next day and continue my journey back to France quietly by train, having the privilege of having time in front of me this time.