Quelques conseils pour télé-enseigner

Euh oui, ça va casser l’ambiance : une rentrée scolaire et universitaire un peu compliquée se profile et pour beaucoup d’enseignant⋅e⋅s qui ont appris au printemps avec plus ou moins de facilité et de bonheur à animer des cours à distance, il va peut-être falloir y revenir de temps en temps, ici ou là…

Le document ci-dessous est fourni par l’université du Cap (consulter la source en anglais) et nous l’avons traduit pour vous. Il s’agit ici d’un partage de conseils et d’astuces, entre professionnel·les de l’enseignement, qui n’a pas de prétention à l’exhaustivité ni à la recette magique.

Qui verrait dans ce texte autant d’exigences à faire peser sur les épaules du personnel enseignant n’aurait, au final, rien compris à son esprit. L’usage d’outils numériques dans l’enseignement à distance est une pratique délicate qui demande un temps de formation et d’adaptation progressive. Pas d’injonctions péremptoires ici, mais bien un ensemble de recommandations à partager entre collègues que chacun⋅e pourra librement s’approprier ou non.

Il y a d’ailleurs une recommandation qui n’apparaît pas plus bas et qu’on aimerait bien ajouter : utiliser à chaque fois que c’est possible des outils numériques libres et pas des trucs blindés de traqueurs qui vont siphonner les données personnelles de vos élèves et les vôtres d’ailleurs…

Les commentaires, comme toujours sur ce blog, sont ouverts et modérés

Logo de l’Université de Cape Town

  1. Rester simple et utiliser des technologies de bas niveau.
    Utilisez des outils qui vous sont familiers, à vous et à vos élèves, avec un apport limité de nouveaux outils pour interagir en ligne. Soyez attentifs aux inégalités d’accès et de connectivité.
  2. L’accessibilité est essentielle, et non facultative.
    Créez des formats multiples pour vos supports d’enseignement. Pour les vidéos, assurez-vous de disposer de sous-titres et de transcriptions. Vérifiez très en amont auprès de vos élèves que vous répondez à leurs besoins en matière d’accessibilité.
  3. Fournir une structure en utilisant une plateforme d’apprentissage. Pour passer à l’enseignement à distance, utilisez la plateforme connue des élèves pour créer un parcours d’apprentissage structuré. Organisez le contenu pédagogique par semaine ou par module.
  4. Utiliser ce qui est disponible.
    Vous ne disposez pas de beaucoup de temps de préparation. Quelles ressources des années précédentes pouvez-vous réutiliser ? Quelles sont les ressources externes disponibles ? Vous n’avez pas besoin de produire une vidéo de haute technologie pour un apprentissage de qualité.
  5. Continuer à enseigner de manière active.
    L’interaction en face à face sera minimale pendant une période indéterminée. Utilisez autant que possible le forum de discussion et le chat pour briser la glace et donner un sentiment de proximité.
  6. Échafauder un apprentissage par la fragmentation du contenu.
    Divisez votre cours en petits segments, organisés en fonction du temps d’activité que vous attendez de vos étudiants par semaine. Soyez explicite sur les dates d’achèvement et le temps nécessaire pour chaque activité.
  7. Indiquer un plan de cours clair.
    Ayez un plan de cours dans un endroit dédié sur votre site de cours qui détaille la structure du cours, les changements, les nouveaux délais et les évaluations et tenez-le à jour. Informez les élèves de toute modification.
  8. Être visible en ligne et rapidement joignable.
    Assurez régulièrement des « créneaux de présence » en ligne, en utilisant les forums et le chat pour répondre aux questions. Les collègues peuvent vous aider : il est important d’être disponible et de répondre rapidement.
  9. Aider les élèves à rester sur la bonne voie.
    Mettez en place de petites activités d’apprentissage obligatoires, telles que de courts quiz hebdomadaires ou des forums de discussion, pour encourager l’investissement régulier des élèves et identifier ceux qui ont des difficultés.
  10. Être indulgent⋅e avec soi-même et rester en empathie avec ses élèves. C’est une période difficile pour tout le monde. Encouragez un environnement d’attention aux autres et de soutien. Faites preuve de souplesse : des exceptions peuvent être nécessaires en fonction des exigences du cours.

​Faire plutôt ceci… mais pas cela.

Utiliser des technologies légères
Utilisez des technologies sobres, telles que du texte ou des diapos. Si vous utilisez des vidéos, prévoyez toujours des alternatives, sous-titres ou transcriptions.
Utiliser des technologies high-tech. Ne supposez pas que tous les étudiants ont un bon accès à Internet avec des données illimitées et le wifi en permanence.
Communiquer fréquemment et de façon cohérente. Toutes les instructions et tous les travaux à effectuer doivent passer d’abord par la même plateforme. L’usage d’autres canaux peut venir en complément pour que les messages soient redondants. Communiquer de façon dispersée. Utiliser plusieurs plateformes et divers canaux de façon irrégulière peut avoir pour conséquence la perte d’informations importantes pour les élèves.
Être inclusif/inclusive
Soyez bien conscient⋅e des différents environnements d’apprentissage dans lesquels peuvent se trouver les élèves, efforcez-vous d’être souple. Fournissez divers formats aux élèves. Utilisez du texte, des diapos, des transcriptions, des légendes et des fichiers audios en complément de vidéos éventuelles.
Se limiter à un seul format
Ne pas prévoir beaucoup de contextes d’apprentissage (technologies disponibles, environnement d’apprentissage, ressources, aides disponibles ou non…) et n’adopter qu’un seul format ne fera que limiter le nombre de participants.
Enseigner de façon asynchrone
Créez une expérience d’apprentissage pour les élèves qui leur permette de dépasser les obstacles (tels que le manque d’énergie électrique, de connectivité, ou le contexte social). Réalisez des activités asynchrones (p. ex : le courriel permet la communication asynchrone, mais pas le chat).
Enseigner de façon synchrone
Réaliser des interactions en ligne avec des webinaires ou des tutoriels « live » exclura certains élèves. Assurez-vous que vous proposez des moyens alternatifs.
Moins c’est mieux. Les travaux « à la maison » risquent de prendre deux fois plus de temps qu’en classe. Définissez vos priorités de façon réaliste. Avoir des demandes irréalistes. Demander un travail quotidien à terminer chaque jour aux élèves en un délai limité ne prend pas en compte les circonstances particulières dans lesquelles on enseigne à distance.
Bien organiser les ressources
Utilisez des cours structurés sur la plateforme pour lancer vos activités. Intitulez et classez clairement vos cours de façon organisée.
Laisser les élèves chercher
Demander aux élèves de chercher les ressources et supports de cours dont ils ont besoin les éloigne des activités pédagogiques essentielles.
Donner des instructions claires
Mettez bien en évidence les consignes détaillées sur ce qu’il faut faire, le délai de rendu des travaux, et précisez le temps de réalisation estimé des tâches demandées.
Donner des instructions confuses
Communiquer en longs pavés de texte avec des consignes difficiles à suivre et des tâches vagues fait perdre du temps d’apprentissage aux élèves et les démotive.
Fixer des créneaux de disponibilité en ligne
Donnez aux élèves des créneaux réguliers de rendez-vous distants où vous êtes disponibles pour les aider, répondre aux questions, clarifier une consigne, etc.
Rester disponible 24h/24
Il n’est pas question de vous rendre joignable 24/7 sans temps de pause pour vous-même hors-connexion (sauf en cas d’urgence, ça peut attendre les créneaux de votre emploi du temps que vous déterminez)
Demander des retours aux élèves
Parlez avec eux de leur charge de travail, de leur état émotionnel, de leurs matières préférées, de leur rythme de travail…
Faire un cours magistral
Enseigner de façon à ne pas laisser la parole aux élèves ni leur donner le choix peut leur donner le sentiment qu’ils sont dépassés, « perdus » ou qu’on les oublie….
Utiliser un nombre limité de nouveaux outils
Utiliser des outils familiers aux élèves et limitez le nombre de nouveaux outils pédagogiques pour l’enseignement à distance.
Essayer de multiples nouveaux outils
Essayer de nouveaux outils que vous n’aviez jamais utilisés peut occasionner quelques problèmes techniques pour vous comme pour vos élèves.
Diviser le contenu en segments digestes
Fournir du matériel pédagogique en fragments plus courts avec des objectifs d’apprentissage et des résultats d’évaluation clairs.
Donner de longs cours complets sans orientation nette.
N’imposez pas de longs articles de journaux ou des vidéos sans indication claire sur les objectifs pédagogiques et leur bénéfice.
Conserver en un seul lieu le plan détaillé du cours
Donnez en un seul endroit aux élèves un planning contenant les dates des devoirs à remettre. Avertissez-les qu’il peut y avoir des changements et indiquez comment ils seront informés.
Envoyer des mises à jour par messages successifs
Assurez-vous que les étudiants peuvent facilement trouver les informations clés sur votre cours en un seul endroit. Cela réduit l’anxiété.

 

prof au premier plan qui envoie une grosse vdéo HD sur la biologie moléculaire et donne un boulot à faire. Au deuxième plan un élève endormidevant son écran qui porteste car il télécharge à 51 octets/seconde, et un autre à l’état de squelette qui dit qu’il aura la fibre en 2023
Image réalisée avec https://framalab.org/gknd-creator/#




Pour une page web qui dure 10 ans ?

Des pages web légères et moins gourmandes en ressources, du « low-tech » c’est plus écologique probablement, mais c’est aussi une des conditions pour rendre durables des contenus qui ont une fâcheuse tendance à se volatiliser… Jeff Huang est professeur d’informatique et dans la page que Framalang a traduite pour vous, il fait le pari que son contenu sera encore accessible dans dix ans au moins, tout en proposant 7 recommandations pour créer des pages web pérennes.

Il ne s’agit pas de solutions miracles, mais plutôt d’incitations à l’action et au débat, comme il l’écrit :

Cet article est destiné à provoquer et à susciter une action individuelle, et non à proposer une solution complète pour soigner le Web en déclin

Donc il est clair que les conseils qu’il donne sont peut-être incomplets ou critiquables. Certain⋅e⋅s (comme un de nos traducteurs) vont par exemple sursauter de lire que les polices Google peuvent être utilisées car elles sont « probablement déjà dans le cache ». D’autres vont regretter que le recours à l’archivage ne soit pas assez mis en avant comme le fait cipherbliss dans cet article… bref, n’hésitez pas à ajouter des critiques constructives.

N’hésitez pas non plus à nous dire s’il existe vraiment des contenus web qui méritent selon vous d’être maintenus dix ans ou plus, et lesquels (créations et expressions personnelles, ressources des Communs, etc.), ou bien si vous acceptez avec fatalisme ou satisfaction que les pages web, comme tout le reste, finissent par disparaître…

Les commentaires, comme toujours sur ce blog, sont ouverts et modérés.

 

Page originale : This Page is Designed to Last, A Manifesto for Preserving Content on the Web
Traduction Framalang : goofy, Côme, mo, wisi_eu, retrodev, tykayn

Un manifeste pour la pérennité des contenus sur le Web

Cette page est conçue pour durer

par Jeff Huang

Pour un professeur, la fin de l’année est l’occasion de faire le ménage et de se préparer pour le semestre à venir. Je me suis retrouvé à effacer de vieux marque-pages, eh oui, des marque-pages : cette fonctionnalité des navigateurs autrefois si appréciée qui paraît avoir perdu la bataille contre la « complétion automatique dans la barre d’adresse ». Mais ce geste nostalgique de nettoyage a fini par me déprimer.

Les uns après les autres, les marque-pages m’ont mené vers des liens morts. Disparus, de superbes écrits de kuroShin sur la culture technologique ainsi qu’une série de puzzles mathématiques et les discussions associées des universitaires que mon père m’avait présentés ; disparus aussi les tutoriels d’ingénierie inverse de Woodman qui datent de mes années d’étude, avec lesquels j’ai découvert le sentiment d’avoir le pouvoir sur les logiciels ; même mes plus récents marque-pages ont disparu, une série d’articles exposant sur Google+ la non-conformité des chargeurs usb-c avec les normes…

Ce n’est pas seulement une question de liens fichus, c’est le problème de la difficulté croissante de maintenir en vie des contenus indépendants sur le Web, conduisant à une dépendance à des plateformes et à des formats de publication qui s’empilent de façon chronologique (blogs, fils, tweets…)

Bien sûr j’ai moi aussi contribué au problème. Un article que j’ai publié il y a sept ans comprend un résumé initial dans lequel un lien vers une démo a été remplacé par une page de spam avec une image de citrouille. C’est en partie à cause de la flemme de devoir renouveler et de maintenir une application web fonctionnelle année après année.
J’ai recommandé à mes étudiants de publier des sites web avec Heroku et des portfolios avec Wix. Mais toute plateforme au contenu irremplaçable meurt un jour. Geocities, LiveJournal, what.cd, maintenant Yahoo Groups. Un jour, Medium, Twitter et même les services d’hébergement comme GitHub Pages seront pillés puis jetés lorsqu’ils ne pourront plus se développer ou n’auront pas trouvé de modèle économique viable.

C’est un problème de nature plurielle.
Tout d’abord, maintenir du contenu demande du travail. Le contenu peut avoir besoin d’être mis à jour pour rester pertinent et devra éventuellement être ré-hébergé. Une grande partie du contenu – ce qui était autrefois la grande majorité du contenu – a été mise en place par des individus. Mais les particuliers (peut-être vous ?) finissent par se désintéresser, si bien qu’un jour, vous ne voudrez peut-être plus vous occuper de la migration d’un site web vers un nouvel hébergeur.

Deuxièmement, le nombre croissant de bibliothèques et de frameworks rend le Web plus sophistiqué, mais également plus complexe. Il y a d’abord eu jquery, puis bootstrap, npm, angular, grunt, webpack, et bien d’autres. Si vous êtes un développeur web qui se tient au courant des dernières nouveautés, alors ce n’est pas un problème.

Mais dans le cas contraire, vous êtes peut-être programmeur de systèmes embarqués, directeur technique d’une start-up, un développeur Java d’entreprise ou un doctorant de chimie. Vous avez sans doute trouvé le moyen de mettre en place un serveur web et sa chaîne d’outils, mais continuerez-vous à le faire d’une année à l’autre, d’une décennie à l’autre ? Probablement pas ! Et lorsque, l’année suivante, vous rencontrerez un problème de dépendance à un paquet ou que vous découvrirez comment régénérer vos fichiers html, vous pourriez abandonner et zipper les fichiers pour vous en occuper « plus tard ».

Même les piles technologiques simples comme les générateurs de sites statiques (par exemple, Jekyll) nécessitent du travail et cesseront de fonctionner à un moment donné. Vous tombez dans l’enfer des dépendances aux paquets NPM, et vous oubliez la commande pour réaliser un déploiement. Et avoir un site web avec plusieurs pages html est complexe ; comment savoir comment chaque page est liée aux autres : « index.html.old », une copie de « about.html » « index.html (1) », « nav.html » ?

Troisièmement, et cela a déjà été rapporté par d’autres (et même réfuté), la disparition du Web « public » au profit du mobile et des applications web, des jardins clos (telles que les pages Facebook), du chargement en temps réel des WebSockets et de l’AMP diminue la proportion même de la toile dans la toile mondiale, qui ressemble désormais davantage à une toile continentale qu’à une « toile mondiale » (World Wide Web).

Alors, face à ces problèmes, que pouvons-nous faire ? Ce n’est pas un problème si simple qu’il puisse être résolu dans cet article. La Wayback Machine et archive.org permettent de conserver certains contenus plus longtemps. Et il arrive qu’un individu altruiste relocalise le contenu ailleurs.

Mais la solution se trouve sur plusieurs fronts. Comment créer un contenu web qui puisse durer et être maintenu pendant au moins dix ans ? Étudiant l’interaction homme-machine, je pense naturellement aux parties prenantes que nous n’aidons pas : actuellement, la mise en ligne de contenu web est optimisée soit pour le développeur web professionnel (qui utilise les derniers frameworks et flux de travail), soit pour l’utilisateur non averti (qui utilise une plateforme).

Mais je pense que nous devrions considérer à la fois 1) le « responsable » occasionnel du contenu web, quelqu’un qui ne reste pas constamment à jour avec les dernières technologies web, ce qui signifie que le site web doit avoir de faibles besoins de maintenance ; 2) et les robots d’indexation qui préservent le contenu et les archiveurs personnels, « archiveur » implique que le site web doit être facile à sauvegarder et à interpréter.

Ma proposition consiste donc en sept lignes directrices non conventionnelles sur la manière dont nous traitons les sites web conçus pour être informatifs, pour les rendre faciles à entretenir et à préserver. Ma suggestion est que le responsable de la maintenance s’efforce de maintenir le site pendant au moins 10 ans, voire 20 ou 30 ans. Il ne s’agit pas nécessairement de points de vue controversés, mais d’aspirations qui ne sont pas courantes − un manifeste pour un site web durable.

1. Revenez à du HTML/CSS « Vanilla » (NdT : le plus simple, sans JavaScript) – Je pense que nous avons atteint le point où le html/css est plus puissant et plus agréable à utiliser que jamais. Au lieu de commencer avec un modèle obèse bourré de fichiers « .js », il est maintenant possible de simplement écrire en HTML, à partir de zéro. Les CSS « Flexbox » et « Grid », le canvas, les Selectors, le box-shadow, l’élément vidéo, le filtre, etc. éliminent une grande partie du besoin de bibliothèques JavaScript. Nous pouvons éviter le jQuery et le Bootstrap, car ils deviennent de toute façon moins pertinents. Plus il y a de bibliothèques intégrées au site web, plus celui-ci devient fragile. Évitez les polyfills et les préfixes CSS, et n’utilisez que les attributs CSS qui fonctionnent sur tous les navigateurs. Et validez fréquemment votre HTML ; cela pourrait vous éviter un mal de tête à l’avenir lorsque vous rencontrez un bogue.

2. Ne réduisez pas ce HTML. Réduire (compresser) votre HTML et les CSS/JS associés vous semblera peut-être une précieuse économie de bande passante, et toutes les grandes entreprises le font. Pourquoi ne pas le faire ? Eh bien, vous n’économisez pas beaucoup parce que vos pages web doivent être compressées avant d’être envoyées sur le réseau, donc la réduction préventive de votre contenu compte probablement très peu dans l’économie de bande passante, voire pas du tout. Mais même si cela permettait d’économiser quelques octets (ce n’est après tout que du texte), vous devez maintenant avoir un processus de construction et l’ajouter à votre flux de travail, de sorte que la mise à jour d’un site web devient plus complexe. En cas de bogue ou d’incompatibilité future dans le HTML, le format minimisé est plus difficile à déboguer. De plus, il est peu convivial pour vos utilisateurs ; de nombreuses personnes commencent à utiliser le HTML en cliquant sur « Voir la source »1, et la réduction de votre HTML empêche cet idéal d’apprentissage en regardant ce qui est fait. Réduire le HTML ne préserve pas sa qualité pédagogique, et ce qui est archivé n’est que le tas de code résultant.

3. Préférez maintenir une page plutôt que plusieurs. Plusieurs pages sont difficiles à maintenir. Vous pouvez oublier quelle page renvoient à quoi, et cela nécessite également la mise en place de modèles pour limiter les redondances. Combien de pages une personne peut-elle réellement maintenir ? Avoir un seul fichier, probablement juste un « index.html », est simple et facile à retenir. Profitez de ce défilement vertical infini. Vous n’aurez jamais besoin de fouiller dans vos fichiers ou de faire du grep pour voir où se trouve un certain contenu. Et comment gérer les multiples versions de ce fichier ? Devriez-vous utiliser git ? Les placer dans un dossier « old/ » ? J’aime l’approche simple qui consiste à nommer les anciens fichiers avec la date à laquelle ils ont été retirés, comme index.20191213.html. L’utilisation du format ISO de la date permet de trier facilement, et il n’y a pas de confusion entre les formats de date américain et européen. Si j’ai plusieurs versions en une journée, j’utiliserais un style similaire à celui qui est habituel dans les fichiers journaux, index.20191213.1.html. Un effet secondaire agréable est que vous pouvez alors accéder à une version plus ancienne du fichier si vous vous souvenez de la date, sans vous connecter à la plateforme d’hébergement web.

4. Mettez fin à toutes les formes de liaison automatique (hotlinking). Ce mot d’avertissement semble avoir disparu du vocabulaire internet, mais c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai vu un site web parfaitement bon s’effondrer sans raison. Cessez d’inclure directement des images provenant d’autres sites web, cessez d’« emprunter » des feuilles de style en vous contentant de créer des liens vers celles-ci, et surtout cessez de créer des liens vers des fichiers JavaScript, même ceux qui sont hébergés par les développeurs d’origine. Les liaisons automatiques sont généralement considérées comme impolies car vos visiteurs utilisent la bande passante de quelqu’un d’autre, elles ralentissent l’expérience utilisateur, permettent un autre site web de pister vos utilisateurs et, pire encore, si l’endroit auquel vous vous connectez modifie la structure de ses dossiers ou se déconnecte tout simplement, la panne se répercute également sur votre site web. Google Analytics est inutile ; stockez vos propres journaux de serveur et configurez GoAccess ou découpez-les comme vous le souhaitez, ce qui vous donnera des statistiques plus détaillées. Ne donnez pas vos journaux à Google gratuitement.

5. N’utilisez que les 13 polices de caractères adaptées au Web – nous nous concentrons d’abord sur le contenu, comprenez : les caractères décoratifs et inhabituels sont complètement inutiles. Maintenez un petit éventail et les 13 polices de caractères adaptées au Web. Peut-être avez-vous vraiment besoin d’une police de caractères néo-grotesque qui ne soit pas Arial/Helvetica, ou d’une police de caractères géométriques. Dans ce cas, utilisez le minimum nécessaire, comme Roboto (pour le néo-grotesque) et Open Sans (pour le géométrique) ; ce sont les deux polices les plus populaires de Google Fonts, il est donc probable qu’elles soient déjà en cache sur l’ordinateur de vos utilisateurs. Outre ces polices, votre objectif doit être de fournir le contenu à l’utilisateur de manière efficace et de faire en sorte que le choix de la police soit invisible, plutôt que de flatter votre ego en matière de conception. Même si vous utilisez les polices Google, elles n’ont pas besoin d’être liées automatiquement (hotlink). Téléchargez le sous-ensemble dont vous avez besoin et fournissez-les localement à partir de vos propres dossiers.

6. Compressez vos images de manière obsessionnelle. Ce sera plus rapide pour vos utilisateurs, moins gourmand en espace d’archivage et plus facile à maintenir lorsque vous n’avez pas à sauvegarder un énorme dossier. Vos images peuvent avoir la même haute qualité, mais être plus petites. Minimisez vos SVG, compressez sans perte vos PNG, générez des JPEG pour qu’ils correspondent exactement à la largeur de l’image. Cela vaut la peine de passer du temps à trouver la meilleure façon de compresser et de réduire la taille de vos images sans perte de qualité. Et une fois que WebP sera pris en charge par Safari, passez à ce format. Réduisez impitoyablement la taille totale de votre site web et gardez-la aussi petite que possible. Chaque Mo peut coûter cher à quelqu’un ; en effet mon opérateur de téléphonie mobile (Google Fi) facture un centime (de dollar) par Mo de données. Ainsi, un site web de 25 Mo, assez courant de nos jours, coûte lui-même 25 centimes, soit à peu près autant qu’un journal quand j’étais enfant.

7. Éliminez le risque de rupture d’URL. Il existe des services de contrôle qui vous indiqueront quand votre URL est en panne, ce qui vous évitera de réaliser un jour que votre page d’accueil ne charge plus depuis un mois et que les moteurs de recherche l’ont désindexée. Car 10 ans, c’est plus long que ce que la plupart des disques durs ou des systèmes d’exploitation sont censés durer. Mais pour éliminer le risque de panne totale d’une URL, mettez en place un second service de contrôle. En effet, si le premier s’arrête pour une raison quelconque (passage à un modèle payant, fermeture, oubli de renouvellement, etc.), vous recevrez toujours une notification lorsque votre URL est hors service, puis vous réaliserez que l’autre service de surveillance est hors service parce que vous n’avez pas reçu la deuxième notification. N’oubliez pas que nous essayons de maintenir un service pendant plus de 10 ans (idéalement bien plus longtemps, même 30 ans), donc beaucoup de services vont s’arrêter pendant cette période, donc deux services de surveillance, c’est plus sûr…
Après avoir fait cela, placez un texte dans le pied de page, « La page a été conçue pour durer », avec un lien vers cette page expliquant ce que cela signifie. Ces quelques mots attestent que le responsable fera de son mieux pour suivre les idées de ce manifeste.

Avant que vous ne protestiez, il est évident que cela n’est pas adapté pour les applications web. Si vous créez une application, alors créez votre application web ou mobile avec le flux de travail dont vous avez besoin. Je ne connais pas une seule application web qui ait fonctionné de manière identique pendant 10 ans (sauf le tutoriel python de Philip Guo, en raison de sa stratégie minimaliste de maintenance), donc cela semble être une cause perdue de toute façon. Ce n’est pas non plus adapté pour les sites web maintenus par une organisation comme Wikipédia ou Twitter. Vous faites votre truc, et le salaire d’une équipe informatique est probablement suffisant pour maintenir quelque chose en vie pendant un certain temps.
En fait, il n’est même pas si important de suivre strictement les 7 « règles », car ce sont plus des incitations que des règles impératives.

Mais admettons qu’une petite partie du Web commence à concevoir des sites web dont le contenu est censé durer. Que se passe-t-il alors ? Eh bien, les gens préféreront peut-être créer des liens vers ces sites car leur accès est garanti à l’avenir. Plus généralement, les gens peuvent être plus soucieux de rendre leurs pages plus permanentes. Et les utilisateurs et utilisatrices ainsi que les robots qui archivent économisent de la bande passante lorsqu’ils visitent et stockent ces pages.

Les effets sont à long terme, mais les réalisations sont progressives et peuvent être mises en œuvre par les propriétaires de sites web sans dépendre de quiconque ni attendre un effet de réseau. Vous pouvez le faire dès maintenant pour votre site web, et ce serait déjà un résultat positif. C’est comme utiliser un sac de courses recyclé au lieu d’un sac en plastique, c’est une petite action individuelle.

Cet article est destiné à provoquer et à susciter une action individuelle, et non à proposer une solution complète au déclin de la Toile. Il s’agit d’un petit pas simple pour un système sociotechnique complexe. J’aimerais donc voir cela se produire. J’ai l’intention de maintenir cette page pendant au moins 10 ans.

Merci à mes étudiants en doctorat Shaun Wallace, Nediyana Daskalova, Talie Massachi, Alexandra Papoutsaki, mes collègues James Tompkin, Stephen Bach, mon assistante d’enseignement Kathleen Chai et mon assistant de recherche Yusuf Karim pour leurs commentaires sur les versions précédentes.

Voir les discussions sur Hacker News et reddit/r/programming

Cette page est conçue pour durer.

un vieux bonhomme avec canne s’adresse à son épouse également âgée qui est assise devant son ordinateur. Pourquoi tu veux faire une page web qui dure 10 ans ? demande-t-il. Elle répond : pas pour toi en tout cas. c’est pour nos petits-enfants. je vais l’appeler index(old).html
Image réalisée avec https://framalab.org/gknd-creator/




La dégooglisation de WebAssoc

Il y a quelques mois, avant que la covid19 vienne chambouler notre quotidien, Angie faisait le constat que nous n’avions finalement que très peu documenté sur ce blog les démarches de passage à des outils libres réalisées au sein des organisations. Celles-ci sont pourtant nombreuses à s’être questionnées et à avoir entamé leur « degooglisation ». Il nous a semblé pertinent de les interviewer pour comprendre pourquoi et comment elles se sont lancées dans cette aventure. Ce retour d’expérience est, pour Framasoft, l’occasion de prouver que c’est possible, tout en ne niant pas les difficultés et les freins rencontrés, les écueils à ne pas reproduire, etc. Peut-être arriveront-elles ainsi à vous convaincre de passer au libre au sein de votre structure et à la libérer des outils des géants du web.

N’hésitez pas à consulter les autres articles de cette série consacrée à l’autonomisation numérique des organisations.

Logo de WebAssoc

WebAssoc est une pépite du monde associatif, qui déploie une énergie incroyable pour aider les autres associations à utiliser les outils numériques. Cela fait 2 ans que cette structure a engagé une réflexion sur l’adoption d’outils libres. Nous avons demandé à l’un de ses membres de nous parler de la dégooglisation de cette dynamique association.

Bonjour, peux-tu te présenter ? Qui es-tu ? Quel est ton parcours ?

Bonjour Framasoft. Je suis Jean-Luc, geek de longue date (j’ai débuté sur un ZX81) sans que ce soit mon taf (je bosse dans le tuyau). Je suis arrivé à WebAssoc il y deux ans. Comme je suis branché sur le Libre depuis longtemps, Raphaëlle, notre présidente, m’a demandé de développer son usage dans l’association.

Tu nous parles de ton association ?

Chez WebAssoc, nous sommes plus de 1600 bénévoles et nous avons fait, en 2019, plus de 1 300 actions auprès des associations qui nous sollicitent. Nous mettons en relation des associations humanitaires, d’environnement ou de solidarité avec des bénévoles du numérique qui les forment ou apportent des renforts personnalisés.

Combien de salariées avez-vous ?

Aucun salarié, nous n’avons même pas de compte en banque ! Sur les 1600 qui interviennent ponctuellement, 40 font tourner la machine (recevoir les demandes, les analyser, les proposer, organiser les formations, alimenter les réseaux sociaux, notre site…) et nous sommes 5 dans le bureau.Jean-Luc Mahé

Où se trouvent vos membres ?

Un peu partout, même si nous sommes concentrés sur Paris et les métropoles puisque issus du monde numérique.

En termes d’organisation, y a-t-il une seule entité ? Plusieurs groupes de travail distincts ?

Nous fonctionnons par bulles dans lesquelles nous pouvons avoir plusieurs équipes de 4-5 personnes, C’est très informel et cela nous correspond. Par exemple, je suis en charge de la bulle « tech » qui comporte les équipes « front », « back », « crm » et « cloud », nous assurons toute la partie infrastructure et logiciels.

Tu dirais que les membres de l’association sont plutôt à l’aise avec le numérique ?

Oui, tout le monde est à l’aise. En revanche, nous n’avons pas tous un profil technique, bien au contraire.

Quelles sont les valeurs portées par l’association ?

La joie de donner son savoir et son temps sans se prendre la tête. Avec l’idée que lorsque nous n’apporterons plus rien, nous passerons à autre chose. Mais les événements récents ont montré qu’il reste du chemin pour que les associations soient à l’aise dans leurs choix numériques.

Avant de lancer cette démarche, vous utilisiez quels outils ou services numériques ?

GSuite (Gmail, Gdrive), Google Analytics, Slack, Trello, Word, Excel, nos photos sur Flickr, notre site sous WordPress.

Comment est configuré le système d’information et les différentes applications ?

Euh, vous pouvez répéter la question ? 🙂

Plus sérieusement, à mon arrivée, nous utilisions WordPress et CiviCRM sur un espace prêté. Le reste était basé sur des outils propriétaires en mode SAAS.

Qu’est-ce qui fonctionnait bien ? Qu’est-ce qui posait problème ?

La première faiblesse était que nous utilisions la machine d’un bénévole. Le reste de nos informations étaient chez d’autres (Google pour nos documents, Gmail pour nos échanges avec l’externe, GAnalytics pour notre trafic, Flickr, Doodle…). Cela marchait, mais nous étions fragiles et nous ne maîtrisions pas nos données, pas top !

Vous avez entamé une démarche en interne pour migrer vers des outils numériques plus éthiques. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette démarche ?

Une volonté, appliquer à soi-même pour mieux expliquer.

D’où est venue l’idée, qu’est-ce qui vous a motivé⋅e⋅s ?

WebAssoc avait déjà mis en avant les solutions libres lors d’interventions. Mais il nous manquait l’expérience et la légitimité, « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais » ne marche pas bien. 🙂

Quels sont les objectifs ? Les résultats attendus ?

Notre feuille de route reprend quatre thèmes. Ils sont totalement cloisonnés pour proposer notre expérience sur l’un sans requérir les autres, d’où (on le verra plus loin) le choix de prendre un hébergeur propre à chacun d’eux :

Pour la planète, mettre en avant le réemploi

Nous avons fait notre journée annuelle en janvier sur un PC acheté 50 € sur le … qui tournait sur Emmabuntüs (Linux Debian). Nous adorons cette distribution qui comprend tous les logiciels nécessaires à un bénévole, et qui a permis de belles actions comme Yovotogo.

Proposer un espace pour le bureau regroupant tous les outils

Avec NextCloud et ses applications (partage de fichiers, édition avec Collabora, visio-conférence à quelques-uns, tableau de tâches, gestion des mots de passe partagés et plein, plein d’autres choses).

L’association sur le Web

Avec un blog (WordPress), des photos (Piwigo), un wiki tout simple (DokuWiki), un Framadate, un Wallabag… C’est un espace que nous considérons public donc pas de données sensibles.

Avec l’œil RGPD

Suivre notre trafic avec Matomo, gérer nos contacts et campagnes mails avec CiviCRM, faire des webinaires libre avec BigBlueButton et bientôt des vidéos avec Peertube (merci Framasoft !)

Quel est le lien avec les valeurs de WebAssoc ?

Le libre et son sens des communs correspond bien à nos valeurs. Il a le mérite de scinder hébergeur et logiciel. Ce qui est une garantie pour les associations : changer d’abri (si d’aventure, les besoins évoluent) sans recommencer à zéro la formation des bénévoles. C’est la liberté de choix en somme, c’est évident quand on en parle et pourtant c’est tellement facile de céder aux sirènes opposées.

Quels sont les moyens humains mobilisés sur la démarche ?

Pas vraiment de moyens dédiés, nous sommes allés à notre vitesse, en parallèle de nos anciens usages sans imposer la bascule. Mais le constat qui m’a moi-même surpris, c’est que tout le monde s’y est mis naturellement. Quelques usages restent (comme notre tchat sur Slack en attendant un équivalent fonctionnel intégré à NextCloud).

Y a-t-il une équipe dédiée au projet ? Ou plutôt une personne seule ?

En fait c’est Raphaëlle et le bureau du début qui m’ont poussé dans la piscine. J’ai proposé des expériences avec ça ou ça.
Plusieurs bénévoles (des vrais pros) se sont investis sur chaque thème. Heureusement, parce que pour moi DNS voulait dire « Dîner Nocturne Sympathique » !

Quelles compétences ont été nécessaires ?

Rien pour Emmabuntus : y’a qu’à suivre les tutos.

 

Framasoft, WebAssoc, Emmabuntüs. Crédit photo : Anne Devillers

 

NextCloud pour le collaboratif : juste installer et configurer des applis comme sur son smartphone.

PHP pour les services Web : mais pas obligatoire de développer en acceptant une esthétique simple.

Adminsys pour gérer les VM (virtual machine). C’est le plus technique et ardu à tenir dans le temps, mais pas grave si cela plante, nous n’y conservons pas d’archivage.

Combien de temps ça vous a pris ?

Je dirais une année, mais ce n’est pas fini. Il reste des pistes à explorer.

Ça vous a coûté de l’argent ?

Comme expliqué plus haut, rien. Mais c’est de toute façon abordable : 60€/an pour NextCloud sur une instance dédiée et 80€/an pour nos services Web. Ce qui couvre déjà les besoins de la plupart des associations. Pour rester dans le concept de transposer nos expériences, il fallait que cela soit accessible.

50 + 60 + 80, à moins de 200€, une association peut tout avoir sur un PC, basculer de GDrive à NextCloud, avoir à côté du site des sous-domaines comme celui-ci. En fait, une totale autonomie avec des données chez des locaux. Par exemple, j’ai rencontré notre hébergeur NextCloud à Niort, c’est sympa quand même.

Bien sûr, pour de l’envoi de mails en masse ou avoir son propre service de visio-conférence, c’est plus conséquent. Mais cela va de pair avec la taille de l’association et ses moyens. C’est comme le bio, il faut payer un peu plus pour savoir d’où ça vient et sincèrement, les fraises ont un autre goût.

Quelles étapes avez-vous suivi lors de cette démarche, au début, par exemple ?

C’est tout bête, j’ai pris la liste de Degooglisons sans avoir recours aux « Framatrucs ». Vu les annonces, j’ai cherché des équivalents sur NextCloud ou autres services Web.

Ensuite, nous avons démarché des hébergeurs pour nous accueillir, https://yourownnet.net/ pour NextCloud, https://www.o2switch.fr/ pour nos services web, https://www.alinto.com/ pour nos envois de mails et tout récemment https://www.gandi.net pour BigBlueButton.
Nous les remercions tous énormément.

Les étapes intermédiaires ?

Pas vraiment, l’équipe « tech » met à disposition, chacun membre est libre d’utiliser ces nouveaux services. Et par exemple, NextCloud avec l’édition en ligne peut s’utiliser sans rien installer sur son PC.

À ce jour, on en est où ?

Il reste des choses à fiabiliser, par exemple la gestion des droits sur les dossiers, mais rien de rédhibitoire.

Combien de temps entre la décision et le début des actions ?

Le temps de trouver des gentils hébergeurs et des gentils bénévoles.

Avant de migrer, avez-vous testé plusieurs outils au préalable ?

Nous avons profité de la mise à disposition d’instances pendant le confinement, nous avions déjà Talk/NextCloud pour échanger à quelques-uns et nous avons retenu BigBlueButton plutôt que Jitsi pour sa tenue à la charge sur nos webinaires.
Et maintenant, on peut piloter BigBlueButton depuis NextCloud, c’est cool.

Avez-vous organisé un accompagnement des utilisateur⋅ices ?

Certain⋅e⋅s connaissaient déjà, d’autres découvraient en connaissant des équivalents propriétaires. Nous avons laissé venir les questions.

Sous quelle forme avez-vous répondu à ces questions ?

Un wiki où nous avons commencé à mettre des tutos, nous avons aussi récupéré ceux des autres.
Et nous avons fait un webinaire dédié NextCloud.

Quels ont été les retours ?

Globalement positifs. Nous prévoyons quelques séances de visio-partage pour s’améliorer ensemble.

Quels sont les moyens de « l’équipe projet » ?

Par thème, chaque équipe varie de 2 à 4 personnes au gré du temps.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Parfois des détails, avoir des étiquettes entre Thundebird et RoundCube comme sur Gmail. Retrouver nos enregistrements sur BigBlueButton. Il y a un temps de rodage à ne pas négliger.

Il y aussi une difficulté plus importante de formation des équipes pour les aider à basculer et à prendre en main les nouveaux outils. C’est simplement une question d’habitude en réalité, les fonctionnalités des outils étant proches, mais les habitudes sont parfois lourdes à changer : c’est pourquoi un soutien du bureau est utile sur ces enjeux, pour pousser au changement. En fait, y aller en premier pour que les autres suivent.

Envisagez-vous de poursuivre cette démarche pour l’appliquer à d’autres aspects de votre association ?

Nous souhaitons mettre nos webinaires en ligne avec PeerTube, avoir un annuaire des membres avec des accès SSO via OAuth, remplacer Slack en restant dans NextCloud.

Mais surtout, développer l’usage de CiviCRM que nous exploitons à 10 % de ses capacités faute d’un écosystème suffisant en France. L’effet de boule de neige du Libre manque, davantage d’utilisateurs et utilisatrices en amène davantage encore.

Quels conseils donneriez-vous à d’autres organisations qui se lanceraient dans la même démarche ?

  • Oser sauter le pas, via un hébergeur pour ne pas galérer au départ, y mettre quelques euros.
  • Basculer thème par thème en gardant l’ancienne solution quelques temps.
  • Accepter le moins « joli » en se recentrant sur ses besoins qui sont souvent largement couverts.

Le mot de la fin, pour donner envie de migrer vers les outils libres ?

Nous ne sommes pas des libristes à fond, la preuve dans la liste de nos formations qui sont encore pas mal orientées GAFAM. À WebAssoc, nous ne vous dirons pas que le libre c’est bien, mais que c’est mieux (moins cher, moins de dépendance, plus performant, plus respectueux de vos données). Alors allons-y ensemble. 🙂

À l’inverse, si vous maîtrisez NextCloud, ou si vous connaissez CiviCRM ou voulez le découvrir, ou encore si vous avez des compétences OAuth, SSO…, enfin si vous savez installer Peertube et d’autres trucs, venez nous rejoindre, l’ambiance est SUPER sympa.

Pour aller plus loin :




Miroir de Valem : un projet artistique, libre et solidaire

Valem est sculpteur et aime capter les portraits dans leurs scènes de vie. Durant ses voyages au Sénégal, elle a été touchée par La Teranga, terme wolof qui conjugue les valeurs d’hospitalité, de partage et de solidarité des Sénégalais. Elle a donc réalisé de nombreux dessins inspirés de ces voyages et a créé un dispositif solidaire pour venir en aide aux familles en situations précaires. Framasoft communique cet article, car ce projet regroupe les valeurs libristes, artistiques et solidaires que nous tenons à partager.

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

Famille sénégalaise rencontrée lors des voyages auquel ce projet vient en aide.

Le Miroir de Valem est un dispositif physique d’art numérique libre, solidaire, open-source, low-tech, interactif, contributif et évolutif.

Le concept est que ce miroir puisse renvoyer au spectateur son propre reflet composé, en une « mosaïque d’images », de portraits dessinés en noir et blanc d’après des souvenirs de voyages (environ une centaine réalisés à ce jour et d’autres encore à venir). L’enjeu de l’œuvre est avant tout d’aider les populations qui ont inspiré les dessins constituant les reflets en leur reversant les potentielles recettes générées (également grâce à la cagnotte en ligne).

« Votre reflet n’est pas un simple « selfie », mais plutôt un « altrie ». En reconstituant votre image à partir de portraits de personnes vivant dans une autre partie du monde, le Miroir tisse des liens entre les cultures et les individus pour dessiner une humanité à la fois plurielle et unie. »

Un groupe de 5 étudiants de l’UTC (Université de Technologie de Compiègne) a aidé l’artiste Valem sur le plan technique pour réaliser ce projet, notamment 2 étudiants en Génie Informatique, 1 en Mécanique et Design Produit et 2 en Design d’interface.

Ce dispositif a été mis au point de la manière suivante :

  • le châssis en bois a été fabriqué par un ébéniste (de l’Atelier des Bois Pérennes) sur la base des plans réalisés par les étudiants ;
  • ils ont créé l’application mobile et amélioré le logiciel libre Pixelize afin de pouvoir restituer une photo en mosaïque ;
  • ils ont également placé un écran d’ordinateur derrière un miroir sans tain ;
  • puis une tablette et un Raspberry Pi pour l’interface UX d’interaction.

Un autre groupe de 4 étudiants en gestion de projets a pu aider dans l’élaboration du projet. Ils se sont notamment occupés de la création de l’association Miroir de Valem, des statuts et donc des aspects juridiques, de la communication, de l’organisation économique et des voyages au Sénégal. L’association Miroir de Valem a pour mission de :

  • promouvoir cette forme de création artistique et les valeurs associées ;
  • apporter une aide financière aux familles sénégalaises qui l’ont inspirée.

De plus, en janvier 2020, 2 étudiants en Génie Informatique les ont rejoints à plein temps pour terminer les logiciels embarqués dans le miroir, sur une tablette Android et un Raspberry Pi. La tablette héberge une application qui permet à l’utilisateur·ice de communiquer avec le miroir. Elle communique elle-même avec le Raspberry qui est en charge de transformer la photo originale en reflet et de l’afficher sur le miroir.

Schéma d’usage du Miroir.

Pour Valem, le but du projet est d’avoir une double transmission des connaissances : elle dispose de compétences artistiques et de l’ouverture à la culture sénégalaise ; les étudiants ont les savoir-faire techniques qui lui manquaient pour la réalisation du dispositif et la communication. Le projet a été riche d’échanges et de partages de notions pour tous ces acteurs. Certains d’entre eux ont eu le privilège d’être accueillis dans une famille (d’environ 30 personnes) pendant une ou plusieurs semaines. Le but du projet est donc de partir de ce point d’ancrage, donc de cette famille, pour ensuite aider d’autres familles et le quartier entier. En effet, suite à la pandémie du Covid-19, le Sénégal a été très impacté économiquement car deux de ses principales sources de revenus sont le tourisme et la pêche. Afin de mieux répondre aux besoins de cette population qui a une façon de vivre et des besoins différents des nôtres, l’association bénéficie d’un contact de confiance sur place, afin de définir au mieux quelles solutions leur proposer.

Quelle est la dimension libriste de ce projet ?

Vous pouvez copier, utiliser, partager et diffuser les dessins, le dispositif physique, les logiciels et les contenus du site web selon les droits qui vous sont accordés par leurs licences libres (voir page Crédits du site web du Miroir de Valem). Le but est que chacun·e se serve du dispositif, partage les images comme il ou elle le souhaite. Les plans du châssis en bois, le code source de l’application, les réglages du Raspberry Pi ainsi que l’application à installer sur celui-ci sont disponibles sur Framagit. Le but est de pouvoir proposer des améliorations ou même, si l’on est artiste soi-même, de pouvoir réaliser un projet comparable avec ses propres œuvres, toujours dans un but de solidarité envers les plus démunis.

Où les rencontrer ?

À l’exposition Art Up programmée (et reportée) en février 2021 à Lille (salon d’art international) afin de confronter le Miroir à un public qui vient à la rencontre/découverte des artistes, mais qui est possiblement peu sensibilisé à la culture libre.

Aux Journées Des Logiciels Libres de Lyon reportées également en avril 2021. Cette fois, c’est pour toucher un public libriste averti (ou cherchant à se sensibiliser), mais qui ne s’attend pas forcément à ce que les valeurs du libre animent un projet artistique.

Ensuite, de belles rencontres sont envisagées : comme celle de travailler avec l’ambassade du Sénégal et des villes jumelées avec des villes sénégalaises afin d’organiser des événements plus généraux ou ouverts à tous types de public, comme une fête locale.

Enfin, le projet sera présenté à la Fête de la Science de l’UTC en octobre, à un public jeune qui n’est pas forcément sensible a priori à l’art ni au libre au départ.

Ce projet permet d’aborder plusieurs concepts pouvant être mobilisés pour la construction de sociétés soutenables : la solidarité, la création collective, l’approche low-tech, la culture libre, l’économie du don, les équilibres Nord/Sud, etc. Pour transformer la société au regard des enjeux environnementaux auxquels on fait déjà face, soutenez le Miroir de Valem.




[RÉSOLU] Un pas de plus dans Contributopia

Pour accompagner vers le Libre les organisations qui agissent pour l’Économie Sociale et Solidaire, il fallait davantage qu’un guide. Il fallait un outil évolutif, un outil que ces organisations puissent modifier, tronquer, bidouiller, bref s’approprier les contenus pour mieux les adapter à leurs particularités. Audrey nous présente [RÉSOLU], un projet contributopique…

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

[RÉSOLU] Un pas de plus dans Contributopia

Framasoft s’est associée au Chaton Picasoft et à la Mission Libre-Éducation Nouvelle des CEMÉA dans la réalisation de [RÉSOLU], un projet d’éducation populaire qui vise à accompagner l’adoption d’outils libres par les associations et les organisations de l’Économie Sociale et Solidaire.

Pour les accompagner dans leur transition, nous publions aujourd’hui un ensemble de fiches didactiques, sous licence libre et aux formats PDF, web et papier. Quelle est notre démarche ? D’abord présenter aux acteur⋅ice⋅s de l’ESS la nécessaire cohérence entre leurs valeurs et celles inscrites dans les outils numériques qu’iels utilisent, puis leur faciliter la prise en main de solutions alternatives libres.

Plus qu’un guide, [RÉSOLU] est un mouvement qui souhaite rapprocher les communautés du Libre et de l’ESS. Il s’agit de défendre nos libertés numériques et de promouvoir un modèle de société fondé sur la solidarité et le partage.

Pour contribuer à faire vivre ces [R]éseaux [É]thiques et en savoir plus sur les [S]olutions [O]uvertes pour [L]ibérer vos [U]sages, rendez-vous sur le site de Framabook et de [Résolu] !

Image de la première couverture
[R]éseaux [É]thiques et [S]olutions [O]uvertes pour [L]ibérer vos [U]sages

À la recherche de cohérence entre valeurs éthiques et usages numériques

Si vous avez déjà recherché la solution à un problème informatique sur des forums en ligne, la mention « [RÉSOLU] » vous est sans doute familière. Lorsque vous la croisez dans le titre donné au problème à résoudre, c’est bon signe : elle précise qu’une des solutions proposées a effectivement résolu le problème initial.

Le problème auquel nous souhaitons apposer la mention [RÉSOLU] s’ouvre par la question suivante : comment se fait-il que tant d’organisations qui promeuvent des principes de solidarité, de partage, d’accessibilité et d’émancipation agissent avec des outils numériques privateurs et peu respectueux de ces considérations éthiques ?

Si nous nous posons cette question, c’est parce que nous pensons que construire un monde meilleur, comme s’y emploie l’Économie Sociale et Solidaire, n’est possible qu’avec des outils numériques qui nous donnent toute la liberté de le faire. Avec le projet [RÉSOLU], nous souhaitons établir une forte cohérence entre les pratiques numériques des membres de l’ESS et les valeurs qu’iels partagent avec la communauté libriste.

Soyez donc [RÉSOLU]E.S à ne plus servir, et vous serez libres

La célèbre maxime d’Étienne de La Boétie porte en elle la démarche du projet [RÉSOLU] : s’extraire de la servitude aux outils privateurs de libertés numériques. Il s’agit de commencer par comprendre la nature de la servitude, de vouloir ensuite s’en extraire, puis d’être en capacité de le faire. [RÉSOLU] se propose d’accompagner ce cheminement, en se rapprochant au plus près des besoins et des aspirations des associations quant à leurs pratiques numériques.

Concrètement, cela se traduit par la mise à disposition d’un ensemble de fiches théoriques et pratiques, classées selon trois types d’actions collectives : collaborer, communiquer et organiser.

Réalisée avec le soutien de la Fondation Free, la première version de cette collection prend la forme d’un manuel au format PDF, disponible sur le site de Framabook, et d’un site web (soyezresolu.org) où vous pourrez naviguer entre les fiches et les exporter séparément en PDF.

Les fiches théoriques ont pour but d’ancrer les enjeux d’un changement des usages numériques dans le contexte de l’ESS. Il s’agit par exemple de comprendre en quoi la confidentialité des données personnelles se joue dans le choix des logiciels que l’on utilise pour communiquer, et pourquoi il est important de se poser cette question, que l’on soit militant ou non.

L’idée n’est pas de porter un discours culpabilisant, mais d’exposer les enjeux politiques, économiques et sociaux associés aux choix d’outils numériques. Si les associations portent une grande attention à ces enjeux pour définir le périmètre de leurs activités, l’objectif de [RÉSOLU] est de les convaincre qu’il est dans leur propre intérêt d’élargir cette attention à leurs usages numériques.

Les fiches pratiques ont un rôle tout aussi crucial : présenter des solutions alternatives libres et accompagner leur prise en main, avec des méthodes et des cas de figure concrets. Par exemple, une fiche consacrée au service Nextcloud explique comment partager des documents de façon sécurisée et comment synchroniser des agendas ; une autre sur le logiciel Garradin détaille comment reprendre le contrôle sur ses données de comptabilité. Mais [RÉSOLU] est plus qu’un catalogue…

Ces fiches proposent de découvrir les fonctionnalités utiles à l’organisation, la communication et la collaboration au sein de structures associatives, institutionnelles ou privées. Elles suggèrent quelques bonnes pratiques et avertissent des éventuelles difficultés ou limites à prendre en compte. En effet, accompagner le changement implique d’être transparent sur les risques et les obstacles potentiels ; [RÉSOLU] ne les efface pas, mais soulève les questions à se poser pour adopter les logiciels libres dans les meilleures conditions possibles.

un meme

[RÉSOLU] est entre vos mains : construisons ensemble les réseaux qui libèrent !

L’identification de solutions libres correspondant aux besoins de son organisation et la compréhension des raisons et des moyens de leur adoption constituent une avancée certaine vers la libération des usages numériques. Vous êtes résolu⋅e et prêt⋅e à le faire ? Allons-y ensemble !

S’il est nécessaire d’avoir confiance en soi pour se diriger sereinement vers un terrain inconnu, il est aussi important d’avoir confiance en ses compagnons d’aventure. Les associations qui ont déjà adopté des outils libres, les hébergeurs du CHATONS, les organismes d’éducation populaire et toute autre structure qui souhaite accompagner celles qui en ont besoin sont autant de contacts possibles pour ne pas avancer isolément.

Utilisé comme support pour des formations animées par les CEMÉA, nous espérons que [RÉSOLU] le sera aussi par un grand nombre d’acteur⋅ice⋅s de l’éducation populaire. Des exemplaires imprimés de [RÉSOLU] sont distribués de main en main (au sein des CEMEA, ou lors d’événements auxquels participeront Framasoft et Picasoft), auprès des organisations et des personnes intéressées par l’obtention d’une version papier.

Néanmoins, c’est d’abord aux utilisateur⋅ice⋅s de s’emparer de [RÉSOLU]. Les versions électroniques sont donc disponibles sous licence CC BY-SA, afin de multiplier les supports :

  • des versions PDF à des fins d’impressions et les sources au format ouvert pour modifications et enrichissements sur Framabook ;
  • une version web sur soyezresolu.org, avec la possibilité d’exporter chaque fiche en PDF.

Le projet [RÉSOLU] évoluera au gré de vos contributions : si vous le souhaitez, vous pouvez améliorer le graphisme ou la rédaction des premières fiches, en créer de nouvelles, ou encore participer au développement de la version web (rendez-vous sur le dépôt du projet).

Diffusez ! modifiez ! publiez !

Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Picasoft (@), Framasoft (@) et la Mission Libre-Éducation Nouvelle des CEMÉA (@) via leurs comptes Mastodon.

— Billet édité le 28/06/2020, 17h45.




Mets ta carte pour contribuer au jeu

C’est quoi les métacartes ? Un jeu de fiches contenant l’essentiel sur un sujet et connectées à une ressource en ligne via un QR code. C’est Mélanie Lacayrouze et Lilian Ricaud, qui s’en occupent…

… et qui d’ailleurs viennent de publier sur leur site l’article que nous reproduisons ci-dessous. On vous en a déjà parlé dans cet article car Framasoft est fier de soutenir ce projet qui a un intérêt pédagogique évident pour tous ceux et toutes celles qui veulent aider à se réapproprier le numérique.

Le jeu de métacartes vu par David Revoy
Le jeu de métacartes vu par David Revoy

Les enjeux du numérique

La question de l’impact du numérique sur nos vies est de plus en plus cruciale. Les modèles économiques actuels tendent à favoriser des modèles prédateurs et manipulateurs. Il y a plusieurs enjeux:

  • Sensibiliser et former les citoyens aux enjeux d’un numérique éthique,
  • Redonner aux citoyens et collectifs du pouvoir d’agir,
  • Redonner du sens à nos usages.

Un outil de médiation

Pour cela nous travaillons depuis 2019 à la création d’un outil à destination des médiateurs numériques formels ou informels : les métacartes Numérique Éthique. Ce travail s’appuie notamment sur notre expérience de formateurs Animacoop et se fait en lien avec le Collectif Inter Animacoop, l’association Framasoft et de nombreux réseaux formels ou informels.

Notre objectif est d’aider les collectifs à se sensibiliser aux questions des libertés, de la surveillance, les faire réfléchir à leurs pratiques et leur proposer des alternatives respectueuses des usagers.

Les métacartes, outil convivial

Comme pour le jeu Faire Ensemble, cet outil consiste en un jeu de cartes papier reliées à une plateforme numérique par des QR codes.

L’emploi de cartes permet un usage par différents points d’entrée lors d’ateliers en présentiel, tandis que la ressource numérique offre un accès à des informations plus complètes et remises régulièrement à jour.

 

un exemple de métacartes
un exemple de métacartes

État du projet

Après plusieurs mois de travail, un questionnaire, des entretiens utilisateurs, des ateliers, de la recherche, compilation et rédaction, une première version du jeu a été produite (voir un résumé sur le Framablog).

Cette première version a été mise à disposition en ligne sur un espace de travail collaboratif (wiki) : https://metacartes.net/

La dernière fois que nous avions donné des nouvelles du jeu Numérique Éthique, nous nous préparions à lancer un système de pré-ventes pour soutenir le travail ainsi que de nouveaux travaux sur le jeu notamment la mise à disposition de prototypes à tester auprès de médiateurices.

Il ne vous aura pas échappé que les derniers mois ont été légèrement chamboulés par le passage d’une “petite bête” particulièrement adaptée à nos modes de vies.

De notre côté, en plus des perturbations dans nos activités professionnelles, il a été difficile de continuer comme si de rien n’était et nous nous sommes beaucoup interrogés sur le sens de ce que nous faisons, pourquoi nous le faisions et à quel monde nous voulions contribuer.

Pour résumer, nous développons des outils pédagogiques qui redonnent du pouvoir d’agir et du sens à nos actions.

Après avoir pris ce temps important, nous nous sommes remis à l’ouvrage pour préparer la suite.

Numérique éthique, prochaines étapes

Alors que la situation commence à amorcer un retour à “l’anormale” pre-covid, il nous semble qu’avoir des retours de terrain, en particulier des retours d’ateliers avec des objets passant de mains en mains ne sera pas possible avant un certain temps.

Comme vous pouvez le voir sur le visuel ci-dessous, nous avons décalé nos plans de quelques mois.

  • Juin 2020 : finalisation de prototypes imprimables. Dans un premier temps nous allons consolider les contenus existants et produire des prototypes imprimables que nous mettrons à disposition afin d’avoir des retours de terrain. Nous avons déjà contact avec plusieurs réseaux de médiation intéressés.
  • À partir de fin août : ateliers sur le terrain et sprints d’écriture : dans un deuxième temps qui va de la rentrée jusqu’au début de l’année prochaine nous collecterons des retours d’usages et améliorerons le jeu et les contenus via des sprints d’écriture mensuels, à distance, de deux heures à chaque fois. L’objectif est de finaliser le choix des cartes, d’affiner les contenus destinés aux cartes et la ressource en ligne qui l’accompagne et de vérifier la cohérence de l’ensemble en fonction des retours. Cette phase est la plus importante en termes de charge de travail et nous nous sommes donné le temps de bien faire les choses.
  • Début 2021 : conception des modèles d’impression sous Scribus : ces modèles seront destinés à l’imprimeur, mais aussi mis à disposition en libre téléchargement. Ayant déjà de l’expérience avec le jeu de cartes précédent, nous sommes à l’aise sur cette partie-là. En parallèle, nous serons en contact avec l’imprimeur pour lancer la dernière partie
  • Mars/avril 2021 : impression et envoi des jeux : là aussi nous avons acquis une certaine expérience et nous sommes accompagnés par une consultante en impression (merci à elle pour son précieux travail !) donc cela aussi devrait rouler sans surprises.

Un projet contributif

Pour rappel, Métacartes n’est pas une grosse machine mais une (toute) petite structure : nous sommes deux à temps partiel sur le projet. Et nous avons besoin de vous. Si le projet vous inspire et que vous souhaitez le voir aboutir, il existe 4 possibilités de contribuer :

  1. Faire connaître le projet : en particulier auprès d’usagers mais aussi ce qui nous aiderait beaucoup, de sponsors ou acheteurs potentiels.
  2. Tester et faire de retours : nous voulons le meilleur jeu possible et pour cela nous voulons le créer avec vous. C’est pourquoi nous mettrons à disposition les prototypes et que nous prendrons le temps de recevoir des retours, via le site ou les sprints d’écriture.
  3. Participer aux sprints d’écriture : pour recevoir vos retours et avancer efficacement sur le développement malgré les contraintes de temps et de distance, nous proposerons des temps courts de travail collectif tous les mois. Cela pourrait être pour les participants l’occasion d’échanger sur le sujet du Numérique éthique, mais aussi de tester des formats d’animation.
  4. Pré-commander le jeu : pour sécuriser notre travail nous envisagions initialement une jauge minimale à atteindre avant de continuer le développement. Mais après plusieurs retards, nous voulons avancer sans attendre et comme les collègues de Framasoft, il nous semblait indécent de jouer sur les ficelles habituelles du financement participatif (on veut sortir le jeu quoi qu’il arrive et on ne veut pas faire semblant de vous jouer du «suspense»…).

Nous cherchons notamment des réseaux ou des structures qui auraient besoin d’un tel outil : fédération d’éducation populaire, collectifs de tiers-lieux, réseaux de bibliothèques et médiathèques, réseaux de formation au numérique…

Parmi nos premiers soutiens, l’association Framasoft qui nous aide en rendant visible le projet, en apportant son temps et son savoir-faire pour contribuer et qui va pré-acheter un lot de ces Métacartes Numérique Éthique pour les distribuer aux médiateurs amateurs et médiatrices professionnelles qu’iels croisent régulièrement.

Des pré-commandes pour financer le travail restant

“Quand c’est gratuit, c’est vous le produit”. Notre modèle à nous va être basé sur les pré-commandes. Voici ci-dessous un petit résumé visuel de l’utilisation des fonds.

À noter que pour l’an prochain l’hébergement et le nom de domaine ne seront plus un coût pour nous, grâce à Gandi qui soutient le projet.

Par ailleurs, un coût invisible et difficile à évaluer est le maintien et l’entretien de la ressource sur le long terme, choses auxquelles nous réfléchissons aussi pour assurer sa durabilité.

Allons-y !

Nous avons donc décidé de reprendre le développement de la prochaine version dès maintenant (même si en pratique ça ne s’est jamais totalement arrêté) et de proposer des pré-achats via notre boutique en ligne.

Le jeu sera expédié au printemps prochain ce qui peut sembler loin (même à nous). Mais nous préférons le modèle durable de la “stay up” qui grandit organiquement en harmonie avec son écosystème à celui de la startup à la croissance artificielle nourrie aux hormones et à l’urgence.

Nous avons besoin de vous !

Comme nous l’avons dit dans notre manifeste, nous développons des outils pédagogiques qui redonnent du pouvoir d’agir et du sens à nos actions et nous le faisons en créant des communs en co-construction avec un archipel de partenaires.

Avec notre prochain jeu nous voulons produire et mettre à disposition un outil qui aide les individus et les collectifs à se sensibiliser aux questions des libertés, de la surveillance, les faire réfléchir à leurs pratiques et leur proposer des alternatives respectueuses des usagers.

Si vous partagez cette vision et souhaitez nous aider à faire aboutir le projet vous pouvez donc dès maintenant pré-acheter sur la boutique en ligne pour soutenir le projet et recevoir le jeu en avant-première.

Ils nous soutiennent

logo partenaire gandi.net




Un coup de pouce de Sourcehut pour financer vos débuts sur PeerTube ?

Pour la culture libre, le problème du financement est souvent crucial. Voici la proposition d’une sorte de petite bourse de « débutant sur PeerTube » qui nous fait plaisir et que nous vous invitons à considérer.

Sourcehut qui fait cette offre est une communauté qui propose à prix raisonnable une suite d’outils libres et open source et une plateforme de développement avec des dépôts Git et Mercurial, des listes de diffusion, du suivi de bug, l’intégration continue etc. Le tout sans traqueurs ni publicité (oui en revanche, nous leur faisons un peu de promo ici, donc).

Séduits par PeerTube, Sourcehut souhaite en augmenter les contenus disponibles en vous aidant à en réaliser…

Article original : The PeerTube content bootstrap fund

Traduction Framalang : FranBAG, draenog, goofy, mo, Ellébore

Un fonds de démarrage pour le contenu sur PeerTube

par Drew DeVault

Peertube est un excellent projet qui vise à créer un « tube » vidéo ouvert et décentralisé pour héberger des contenus vidéo dont la gouvernance est distribuée et le développement piloté par la communauté. Chocobozzz, avec l’aide de dizaines de contributeurs, a fait le difficile travail d’ingénierie pour construire une belle plateforme, et maintenant nous nous voulons y voir du contenu !

Fédération, CC-By SA LILA

 

Pour contribuer à cette opération, SourceHut offre 5000$ à titre d’amorçage pour fournir du contenu sur le réseau PeerTube. Cet argent sera utilisé pour aider de nouveaux créateurs de contenus à faire des vidéos pour PeerTube. Nous financerons de l’équipement pour vous aider à vous lancer : caméras, microphones, cartes de capture vidéo et ainsi de suite, quoi que ce soit d’approprié au genre de vidéos que vous voulez faire, avec un budget supplémentaire de 200$ à dépenser à votre guise pour les premières vidéos. Besoin d’une caméra sympa ? De quelques micros adaptés pour mener une interview ? D’un drone pour faire des prises de vues ? On y va ! Un compte sera aussi configuré pour vous sur Liberapay pour que votre public puisse vous aider à vivre de façon convenable.

Si vous avez un loisir intéressant à partager, un sujet à enseigner que vous connaissez sur le bout des doigts, un talent que vous aimeriez montrer, ou tout autre super idée à laquelle nous n’avons pas pensé, envoyez-nous un courriel à sir@cmpwn.com avec le sujet : “PeerTube bootstrap application: [votre nom ici] « . [NOTE DE FRAMASOFT : Écrivez votre message en anglais, évidemment ! 🙂 ]. Ajoutez quelques lignes pour vous présenter, dire pourquoi vous postulez, et préciser quel genre de vidéos vous voudriez réaliser. Indiquez-nous aussi pourquoi la culture libre est importante pour vous !

Sepia, la mascotte de PeerTube, par David Revoy (CC-By)

Voici les conditions à remplir :

  • Vous ne devez pas déjà être un habitué de la diffusion vidéo sur d’autres plateformes. Nous cherchons à financer de nouveaux créateurs de contenu. Pas ceux qui le sont déjà2.
  • Vous ne pouvez publier des vidéos que sur PeerTube — pas sur YouTube ni où que ce soit d’autre.
  • Vos vidéos doivent être sous licence Creative Commons, par exemple CC-BY-NC-SA.
  • Nous attendons de vous que vous fassiez au moins 5 vidéos. Si vous décidez par la suite que la création vidéo, ce n’est pas pour vous, nous reprendrons l’équipement et vous serez libéré⋅e (de votre engagement).
  • À partir du moment où vous gagnerez 20$ / mois via Liberapay, nous partagerons les coûts d’hébergement à parts égales entre tous les créateurs : ils se montent à 45$ / mois pour le moment. Vous ne nous serez jamais redevable d’un montant supérieur à 25 % de vos rentrées Liberapay ; SourceHut prendra le reste en charge.

Notre instance est sur spacepub.space. Nous nous chargerons de l’administration technique du serveur et nous vous fournirons l’aide nécessaire pour démarrer. Ensemble, nous bâtirons une communauté de créateurs de culture libre qui s’entraident pour un bien commun enthousiasmant. Faisons de PeerTube une plateforme grandiose !

 




Our plans for PeerTube v3 : progressive fundraising, live streaming coming next fall

Today, we are publishing the roadmap for the next six months of PeerTube’s development. With your help, we want to continue improving on this software that allows individuals, structures and collectives to emancipate from YouTube’s chokehold and regain power over how their videos are hosted.

Just like all the other information regarding PeerTube, this article is directly published in both French and English so that you can share it beyond the language barrier, and so that French speakers are not the only ones promoting, supporting and funding software that has been translated into 16 languages, and is used all around the world.

Creating the world after with PeerTube

From YouTube channels to Facebook lives, as well as Amazon-Twitch, Instagram, Snapchat and Tiktok videos, the web giants’ tools are made with the same political ideology in mind : surveillance capitalism. Their goal is simple : get your attention in to study your behaviors, file them and improve their targeted advertising. Their method is effective : offering as much software comfort and immediate gratification as possible, in order to make you abandon your control over your tool, so that they can invade and fill your available human brain time.

As such, these tools are perfectly adapted for people who have no issue with a society based on over-consumption, and who trust multi-billionaire companies (and therefore the « market ») to decide what will or will not be shown on our screens (like with Tiktok, which moderates the videos and accounts of users they deem too ugly, fat or poor).

At Framasoft, we’re on the other side, the one that wants to see a contribution-based society arise.

Connected even when isolated. Illustration CC-By-SA association LILA

The pandemic we are currently going through has been a good opportunity for us to question what we are doing and what we want to do : we thought about our role in this vaunted « world after ». More than ever, we believe that our place is close to those people who make efforts and contribute to a more human, more resilient and more respectful society. And we believe that PeerTube is a tool that can be of use to the people who defend this vision of society.

Because it is free and federated, and as such efforts have to be made to share power and responsibilities, because it democratizes online video hosting, because it empowers academies and allows previously marginalized communities to show themselves and exist… We are convinced that PeerTube is a tool that we must strengthen so that it can even better serve those who participate in this contribution society.

QueerMotion is a French-speaking PeerTube instance hosted by and for queer creators.

The « Roadmap » shows up on JoinPeertube.org

We just released a roadmap describing our intentions for the next six months of PeerTube’s development, which will lead to its third version, a « v3 ». These six months will be split between 4 steps, and each step will focus on a specific part of PeerTube. The idea behind this v3 really is to strengthen what’s already there, based on the feedback we got from instance hosters, video creators and viewers.

Step 1 - global search - Peertube

We are aware that searching for videos on a PeerTube instance can be frustrating for viewers who just want to get access to content without having to wonder who’s federated with who. For the first step of this roadmap, we will create a globalized video index to make it easier to search for content throughout the whole federation. This index will be made so that it can be easily reproduced and configured so that anyone can offer their own index, with its own eligibility rules. We hope to see indexes with no adult content, others with only content from instances dedicated to videogames, and so on.

Step 2 - moderation - Peertube

If each version of PeerTube has brought its share of moderation tools, we are aware that those features are essential for the teams that administer instances, manage their federation bubble and moderate the content hosted there. For the 2nd step of development, we will dedicate a month to developing and improving moderation tools. From reports monitoring to fighting spam, without forgetting moderation history : our list is already quite full and we will prioritize it depending on the feedback we got.

Step 3 - plugins playlists - Peertube

During the third step of the roadmap, we want to improve on the ergonomy and display of Peertube’s video playlists. The goal is to allow video creators to more easily embed playlists into their websites as well as their social media threads.

In addition, we want to make it easier to contribute to PeerTube’s code. To this end, we will improve the plugins system that allows for the addition of new features to PeerTube without having to access the code itself. We want to create a video annotation tool by ourselves. This will allow us to better understand how to facilitate and highlight the work made by those who contribute to PeerTube by creating plugins.

PeerTube v3 : going live !

The 4th and final step of this roadmap will be dedicated to the development of a new, highly anticipated feature : live peer-to-peer video streaming. We ran some tests, we know that this is a big undertaking, but we are confident that we can do it.

But be careful, with a single full-time developer on this project, we will not program the « twitch-killer » that’s as fun as « insta lives » in just two months. If you were expecting live chat modules, funny animated gifs when Karen42 makes a donation or hearts and thumbs ups popping up all over your screen, you’re going to be very disappointed!

Step 4 - live - Peertube

It is now a matter of laying the foundations for live peer-to-peer streaming. By using the « HLS » video player implemented in PeerTube version 1.3, we believe we can have live streaming with one minute of difference (or 30 seconds in optimal cases) between the video creator and the viewers. In return for this slight delay, the stream load will be able to be shared between all the devices that will be displaying the stream.

As such, this first implementation of PeerTube live streaming will be minimalist, and will probably require some effort (such as using the free software OBS to capture your audio and video streams). Nevertheless, this would be the beginning of a revolutionary tool : no need for Amazon-Twitch’s huge datacenters to stream live videos to a large amount of people, peer-to-peer will let us democratize live stream hosting!

Marie-Cécile Godwin Paccard, designer

On top of those 4 steps of development, all throughout those six months, we intend to do in-depth work regarding PeerTube’s user experience. We have chosen not to announce anything specific on this subject, to let those who will work on these matters all the freedom they need to improve PeerTube in the way they deem the most relevant.

Progressive fundraising for no-condition development

Before the pandemic, we considered starting a crowdfunding to get the € 60,000 we need for those 6 months of work dedicated to PeerTube v3. Today, as France is getting out of quarantine and as we can barely fathom the awful human and material consequences this crisis will have for many people, this does not seem appropriate to us.

However, PeerTube v3 seems even more important to us when we imagine a world where we might need to stay at home, broadcast live classes and conferences remotely, or stream an event live. We feel like we need to develop it, that we have to. Imposing a condition stating « if we do not get our 60,000€, then there will not be a v3 » here, would be a lie, marketing manipulation : this is not the kind of relation we want to maintain with you.

Sepia, PeerTube’s mascot, as they’re watching a « Can a digital tool be apolitical? » debate video (allegory)
CC-By David Revoy, re-framed by us.

Nevertheless, we will still need to find those 60,000€. Here at Framasoft, we commit to developping PeerTube v3, even if we need to take money from the donations made to the association to support all the projects we undertake, and therefore from our 2020 budget.

At the same time, we have placed a donation button dedicated to the PeerTube project on the roadmap’s page, as well as a bar indicating where we are regarding the funds for this project. This is far less exciting than the stretch goals and the countdown of traditional crowdfundings, where people are incited to donate before a deadline, so that they do not forget and move on to something else…

Yet this is also much closer to our reality : we will make improvements, because we believe that this tool is a necessary one. This is why we are willing to take the risk to put a bad strain on our 2020 budget. We know that we can trust you to contribute to funding PeerTube if you share our enthusiasm and if you have the means for it.

Study CC-By David Revoy. We thank him dearly for illustrating this roadmap.
Click to find the final original drawings.

Get further away from marketing, get closer to you

Off we go towards six months of development. On the Framablog, we will share our progress on the various steps of development as well as the finances when we will publish PeerTube’s v3, planned for November 2020. Until then, if you want to follow each step of the development, you can subscribe to the PeerTube newsletter (sent in French and in English), whose information is archived on the news page on JoinPeertube.org, and relayed by JoinPeertube’s Mastodon and Twitter accounts.

« Another » world cannot be built using surveillance capitalism’s tools.

Making it easier to access content, sharing power and responsibilities, opening up to contributions, generalizing live broadcasting thanks to peer-to-peer… PeerTube’s v3 aims to consolidate it as an alternative to Google-Youtube and Facebook-Live that is more and more convivial.

A case of force majeure has encouraged us to go even further away from traditional marketing ploys regarding fundraising : in concrete terms, our 2020 budget is in your hands. More than ever, we will need your help to actively follow and share this roadmap, make it known around you and outside of the French-speaking world.

In the end, we have decided to believe in PeerTube and to believe in you.

To go further