10 trucs que j’ignorais sur Internet et mon ordi (avant de m’y intéresser…)

Disclaimer : Cet article est sous licence CC-0 car les petits bouts de savoir qu’il contient sont autant d’armes d’auto-défense numérique qu’il faut diffuser. En gros, j’espère vraiment que certains d’entre vous en feront un top youtube, une buzzfeederie, une BD, un truc que j’ai même pas encore imaginé, ce que vous voulez… Mais que vous ferez passer les messages.

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

1) Tu ne consultes pas une page Internet, tu la copies

Toute ressemblance avec les métaphores de Terry Pratchett n'est que pure admiration de ma part ;)
Toute ressemblance avec les métaphores de Terry Pratchett n’est que pure admiration de ma part ;)

Un site web, c’est pas une espèce de journal qu’on aurait mis dans le pays magique d’internet pour que ton navigateur aille le consulter comme tu consulterais le quotidien de ton jour de naissance à la médiathèque du coin.

Pour voir une page web, ton navigateur la copie sur ton ordi. Les textes, les images, les sons : tout ce que tu vois ou entends sur ton écran a été copié sur ton ordinateur (vilain pirate !)

Un ordinateur est un photocopieur dont la trieuse serait une méga fourmilière qui peut faire plein de trucs. La bonne nouvelle, c’est que copier permet de multiplier, que ça ne vole rien à personne, parce que si je te copie un fichier tu l’as toujours.

2) Mon navigateur web ne cuisine pas la même page web que le tien.

Sérieux, imagine qu’une page web, c’est une recette de cuisine :

Mettez un titre en gros, en gris et en gras.

Réduisez l’image afin qu’elle fasse un quart de la colonne d’affichage, réservez.

Placez le texte, agrémenté d’une jolie police, aligné à gauche, puis l’image à droite.

Servez chaud.

Le navigateur web (Firefox, Chrome, Safari, Internet Explorer…), c’est le cuisinier. Il va télécharger les ingrédients, et suivre la recette. T’as déjà vu quand on donne la même recette avec les mêmes ingrédients à 4 cuisiniers différents ? Ben ouais, c’est comme dans Top Chef, ça fait 4 plats qui sont pas vraiment pareils.

Surtout quand les assiettes ne sont pas de la même taille (genre l’écran de ton téléphone et celui de ton ordi…) et que pour cuire l’un utilise le four et l’autre un micro-ondes (je te laisse trouver une correspondance métaphorique dans ton esprit, tu peux y arriver, je crois en toi :p !).

Bref : l’article que tu lis aura peu de chance d’avoir la même gueule pour toi et la personne à qui tu le feras passer 😉

  • Préfère Firefox si t’as pas envie de filer tes données à Google-Chrome, Apple-Safari ou Microsoft-Edge
  • Ou sinon Chromium c’est Chrome sans du Google dedans 😉

3) Le streaming n’existe pas

Nope. Le streaming, c’est du téléchargement qui s’efface au fur et à mesure. Parce qu’un ordinateur est une machine à copier.

Le streaming, c’est du téléchargement que tu ne peux (ou ne sais) pas récupérer, donc tu downloades une vidéo ou un son mais juste pour une seule fois, et si tu veux en profiter à nouveau, il faut encore les télécharger et donc encombrer les tuyaux d’internet.

Tu vois les précieux mégas du forfait data de ton téléphone qui te ruinent chaque mois ? Ce sont des textes, images sons, vidéos et informations qui viennent jusqu’à ton ordi (ordinateur ou ordiphone, hein, c’est pareil). La taille de ces mégas, c’est un peu les litres d’eau que tu récupères au robinet d’internet.

Regarder ou écouter deux fois le même truc en streaming, sur YouTube ou Soundcloud par exemple, c’est comme si tu prenais deux fois le même verre d’eau au robinet.

Le streaming (allégorie).
Le streaming (allégorie).

4) Quand tu regardes une page web, elle te regarde aussi.

Mon livre ne me dit pas de le sortir du tiroir de la table de nuit. Il ne sait pas où je suis lorsque je le lis, quand je m’arrête, quand je saute des pages ni vers quel chapitre, quand je le quitte et si c’est pour aller lire un autre livre.

Sur Internet, les tuyaux vont dans les deux sens. Une page web sait déjà plein de choses sur toi juste lorsque tu cliques dessus et la vois s’afficher. Elle sait où tu te trouves, parce qu’elle connaît l’adresse de la box internet à laquelle tu t’es connecté. Elle sait combien de temps tu restes. Quand est-ce que tu cliques sur une autre page du même site. Quand et où tu t’en vas.

Netflix, par exemple, est une application web, donc un site web hyper complexe, genre QI d’intello plus plus plus. Netflix sait quel type de film tu préfères voir lors de tes soirées d’insomnie. À partir de quel épisode tu accroches vraiment à la saison d’une série. Ils doivent même pouvoir déterminer quand tu fais ta pause pipi !

Ouaip : Internet te regarde juste pour pouvoir fonctionner, et souvent plus. Ne t’y trompe pas : il prend des notes sur toi.

5) Pas besoin d’un compte Facebook/Google/etc pour qu’ils aient un dossier sur toi.

Dès qu'on te parle de "service personnalisé" c'est qu'on te vend ça -_-...
Dès qu’on te parle de « service personnalisé » c’est qu’on te vend ça -_-…

Si Internet peut te regarder, ceux qui y gagnent le plus d’argent ont les moyens d’en profiter (logique : ils peuvent se payer les meilleurs spécialistes !)

Tu vois le petit bouton « like » (ou « tweet » ou « +1 » ou…) sur tous les articles web que tu lis ? Ces petits boutons sont des espions, des trous de serrures. Ils donnent à Facebook (ou Twitter ou Google ou…) toutes les infos sur toi dont on parlait juste au dessus. Si tu n’as pas de compte, qu’ils n’ont pas ton nom, ils mettront cela sur l’adresse de ta machine. Le pire, c’est que cela fonctionne aussi avec des choses que tu vois moins (les polices d’écriture fournies par Google et très utilisées par les sites, les framework javascript, les vidéos YouTube incrustées sur un blog…)

Une immense majorité de sites utilisent aussi « Google Analytics » pour analyser tes comportements et mieux savoir quelles pages web marchent bien et comment. Mais du coup, ces infos ne sont pas données qu’à la personne qui a fait le site web : Google les récupère au passage. Là où ça devient marrant, c’est quand on se demande qui décide qu’un site marche « bien » ? C’est quoi ce « bien » ? C’est bien pour qui…?

Oui : avec le blog rank comme avec la YouTube money, Google décide souvent de comment nous devons créer nos contenus.

6) Un email est une carte postale

On a tendance à comparer les emails (et les SMS) à des lettres, le truc sous enveloppe. Sauf que non : c’est une carte postale. Tout le monde (la poste, le centre de tri, ceux qui gèrent le train ou l’avion, l’autre centre de tri, le facteur…), tous ces gens peuvent lire ton message. J’ai même des pros qui me disent que c’est carrément un poster affiché sur tous les murs de ces intermédiaires, puisque pour transiter par leurs ordis, ton email se… copie. Oui, même si c’est une photo de tes parties intimes…

Si tu veux une enveloppe, il faut chiffrer tes emails (ou tes sms).

Gamin, j’adorais déchiffrer les messages codés dans la page jeux du journal de Mickey. Y’avait une phrase faite d’étoiles, carrés, et autre symboles, et je devais deviner que l’étoile c’est la lettre A, le cœur la lettre B, etc. Lorsque j’avais trouvé toutes les correspondances c’était le sésame magique : j’avais trouvé la clé pour déchiffrer la phrase dans la mystérieuse bulle de Mickey.

Imagine la même chose version calculatrice boostée aux amphètes. C’est ça, le chiffrement. Une petit logiciel prend ton email/SMS, applique la clé des correspondances bizarres pour le chiffrer en un brouillard de symboles, et l’envoie à ton pote. Comme vos logiciels se sont déjà échangé les clés, ton pote peut le déchiffrer. Mais comme il est le seul à avoir la clé, lui seul peut le déchiffrer.

Ben ça, ça te fait une enveloppe en plomb que même le regard laser de Superman il peut pas passer au travers pour lire ta lettre.

7) Le cloud, c’est l’ordinateur d’un autre.

Image de nos ami-e-s de la FSFe
Image de nos ami-e-s de la FSFe

Mettre sur le cloud ses fichiers (icloud), ses emails (gmail), ses outils (Office365)… c’est les mettre sur l’ordinateur d’Apple, de Google, de Microsoft.

Alors OK, on parle pas d’un petit PC qui prend la poussière, hein. On parle d’une grosse ferme de serveurs, de milliers d’ordinateurs qui chauffent tellement que des climatiseurs tournent à fond.

Mais c’est le même principe : un serveur, c’est un ordinateur-serviteur en mode Igor, qui est tout le temps allumé, qu’on a enchaîné au plus gros tuyau internet possible. Dès qu’on lui demande une page web, un fichier, un email, une application… on le fouette et il doit répondre au plus vite « Ouiiiiii, Mestre ! »

Tout le truc est de savoir si tu fais confiance aux Igors de savants fous dont le but est de devenir les plus riches et les maîtres du monde, ou au petit Igor du gentil nerd du coin… Voire si tu te paierais pas le luxe d’avoir ton propre Igor, ton propre serveur à la maison.

 

8) Facebook est plus fort que ma volonté.

Moi, après quelques minutes de Facebook (allégorie.)
Moi, après quelques minutes de Facebook (allégorie.)

Ouais, je suis faible. J’ai, encore aujourd’hui, le réflexe « je clique sur facebook entre deux trucs à faire ». Ou Twitter. Ou Tumblr. Ou l’autre truc à la con, OSEF, c’est pareil.

Cinq minutes plus tard, je finis dans état de semi zombie, à scroller de la mollette en voyant mon mur défiler des informations devant mes yeux hypnotisés. Je finis par faire ce qu’on attend de moi : cliquer sur un titre putassier, liker, retwetter une notification et répondre à des trucs dont je n’aurais rien à foutre si une vague connaissance venait m’en parler dans un bar.

Ce n’est pas que je manque de volonté : c’est juste que Facebook (et ses collègues de bureau) m’ont bien étudié. Enfin, ils ont plus étudié l’humain que moi, mais pas de bol : j’en fais partie. Du coup ils ont construit leurs sites, leurs applications, etc. de façon à me piéger, à ce que je reste là (afin de bouffer leur pub), et à ce que j’y retourne.

Ces techniques de design qui hackent notre esprit (genre le « scroll infini », le « bandit manchot des notifications » et les « titres clickbait » dont je parle juste au dessus) sont volontaires, étudiées et documentées. Elles utilisent simplement des failles de notre esprit (subconscient, inconscient, biais cognitifs… je laisse les scientifiques définir tout cela) qui court-circuitent nos volontés. Ce n’est pas en croyant qu’on est maître de soi-même qu’on l’est vraiment. C’est souvent le contraire : le code fait la loi jusque dans nos esprits.

Bref, je suis faible, parce que je suis humain, et donc je suis pas le seul. Et ça, les géants du web l’ont bien compris.

9) Internet est ce que j’en ferai

Juste fais-le.
Juste fais-le.

Si je veux voir d’autres choses dans ma vie numérique, j’ai le choix : attendre que les autres le fassent jusqu’à ce que des toiles d’araignées collent mes phalanges aux touches de mon clavier, en mode squelette… ou bien je peux bouger mes doigts.

Alors ouais, j’ai pas appris à conduire en vingt heures de cours, j’ai raté plein de gâteaux avant de m’acheter les bons ustensiles et la première écharpe que j’ai faite avait pleins de trous. Mais aujourd’hui, je sais conduire, faire des pâtisseries pas dégueu et même me tricoter un pull.

Ben créer et diffuser des contenus sur Internet, c’est pareil, ça s’apprend. On trouve même facilement les infos et les outils sur Internet (dont des cours de tricot !).

Une fois qu’on sait, on peut proposer autre chose : c’est la mode des articles courts, creux et aux titres putassiers ? Tiens, et si je gardais le coup du titre pour faire un top, mais cette fois-ci dans un article blog long, dense, et condensant une tonne de sujets épars…?

Oh, wait.

10) C’est pas la fin du monde, juste le début.

Quand on voit à quel point on a perdu la maîtrise de l’informatique, de nos vies numériques, de notre capacité à simplement imaginer comment on pourrait faire autrement… y’a de quoi déprimer.

Mais avant que tu demandes à ce qu’on t’apporte une corde, une pierre et une rivière, regarde juste un truc : le numérique est une révolution toute jeune dans notre Histoire. C’est comme quand tu découvres le chocolat, le maquillage, ou une fucking nouvelle série qui déboîte : tu t’en fous plein la gueule.

Sociétalement, on vient de se gaver d’ordinateurs (jusqu’à en mettre dans nos poches, ouais, de vrais ordis avec option téléphone !) et de numérique, et là les plus gros marchands de chocolat/maquillage/séries se sont gavés sur notre dos en nous fourguant un truc sucré, gras et qui nous laisse parfois l’estomac au bord des lèvres.

Mais on commence tout juste, et il est encore temps d’apprendre à devenir gourmet, à savoir se maquiller avec finesse, et même à écrire une fan fiction autour de cette nouvelle série.

Il est temps de revenir vers une informatique-amie, à échelle humaine, vers un outil que l’on maîtrise nous ! (et pas l’inverse, parce que moi j’aime pas que mon lave-linge me donne des ordres, nanmého !)

Des gens plus intelligents et spécialistes que moi m’ont dit qu’avec le trio « logiciel libres + chiffrement + services décentralisés », on tenait une bonne piste. J’ai tendance à les croire, et si ça te botte, tu peux venir explorer cette voie avec nous. Cela ne nous empêchera pas d’en cheminer d’autres, ensemble et en même temps, car nous avons un vaste territoire à découvrir.

Alors, t’es prêt pour la terra incognita ?

Allez, viens, on va explorer le monde des possibles !
Allez, viens, on va explorer le monde des possibles !




Si Google vous ignore, votre projet est en péril

L’affaire a eu un certain retentissement : une entreprise qui propose du courrier électronique chiffré à ses clients et dont la croissance commence à faire de l’ombre à Gmail disparaît subitement des écrans de radar, ou plutôt des premières pages de la recherche Google, ce qui met en danger son modèle économique.

Aujourd’hui tout est réparé, mais cet épisode illustre une fois de plus le pouvoir de nuisance de Google dans la recherche sur Internet, qui est désormais un tentacule parmi d’autres de la pieuvre Alphabet.

google-search-risk-monopoly
Remerciements particuliers au graphiste James Belkevitz de Glasgow pour cette image

Traduction Framalang : Penguin, goofy, Asta, Rozmador, Lumibd, KoS, xi
Article original sur le site de ProtonMail : Search Risk – How Google Almost Killed ProtonMail

Le risque de la recherche — Comment Google a bien failli faire disparaître ProtonMail

par Andy Yen

andyyenprotonmailcofounder
Andy est un cofondateur de ProtonMail

Ces deux derniers mois, nombre d’entre vous nous ont contactés pour en savoir plus sur le mystérieux tweet que nous avons envoyé à Google en août. Chez ProtonMail, la transparence est une valeur fondamentale, et nous essayons d’être aussi transparents envers notre communauté que possible. Comme beaucoup de gens continuent à nous poser des questions, nous devons être plus transparents à ce sujet pour éviter toute confusion et spéculation. C’est pourquoi nous racontons toute l’affaire aujourd’hui pour clarifier ce qui est arrivé.

Que s’est-il passé ?

Pour faire court, depuis un an Google ne faisait pas apparaître ProtonMail dans les résultats de recherche (NdT : en langue anglaise) sur les requêtes telles que secure email (e-mail sécurisé) et encrypted email (e-mail chiffré). C’était très suspect car ProtonMail a longtemps été le plus important fournisseur de messagerie chiffrée au monde.

Lorsque la version bêta de ProtonMail a été lancée en mai 2014, notre communauté a rapidement grandi tandis que des gens du monde entier se sont réunis et nous ont soutenu dans notre mission de protection de la vie privée à l’ère numérique. Notre campagne de financement collaboratif a battu tous les records en récoltant plus d’un demi-million de dollars des donateurs et nous a fourni les ressources nécessaires afin d’être compétitifs, même contre les plus gros mastodontes du secteur de l’e-mail.

À l’été 2015, ProtonMail avait passé la barre du demi-million d’utilisateurs et était le service sécurisé de courriels le plus connu au monde. ProtonMail était aussi bien classé à l’époque dans les résultats de recherche de Google, sur la première ou la deuxième page pour la plupart des requêtes comme secure email et encrypted email. Pourtant, à la fin du mois d’octobre 2015, la situation avait complètement changé, et ProtonMail n’apparaissait mystérieusement plus dans les résultats de recherche pour nos deux mots-clefs principaux.

Entre le début de l’été et l’automne 2015, ProtonMail a, il faut le souligner, connu beaucoup de changements. Nous avons lancé ProtonMail 2.0, sommes passés complètement en open source, nous avons lancé des applications mobiles en bêta, et nous avons mis à jour notre site, remplaçant notre ancien domaine de premier niveau .ch par .com, plus connu. Nous avons aussi doublé en taille, atteignant près d’un million d’utilisateurs à l’automne. Tous ces changements auraient dû amélioré le classement de ProtonMail dans les résultats de recherche puisque nous offrions une solution de plus en plus pertinente pour davantage d’utilisateurs.

En novembre 2015, nous nous sommes aperçu du problème et avons consulté un certain nombre d’experts en référencement reconnus. Aucun d’entre eux ne pouvait comprendre le problème, en particulier parce que ProtonMail n’a jamais utilisé de tactiques déloyales de référencement, et que nous n’avons jamais observé l’utilisation de ces mêmes techniques contre nous. Mystérieusement, le problème était entièrement restreint à Google, puisque cette anomalie n’était constatée pour aucun autre moteur de recherche. Ci-dessous, le classement dans les résultats de recherche de ProtonMail pour les mots-clefs secure email et encrypted email au début du mois d’août 2016 pour les principaux moteurs de recherche. Nous apparaissons sur la première ou la deuxième page partout sauf pour Google où nous n’apparaissons pas du tout.

protonmail_seo_rank_augustTout au long du printemps 2016, nous avons tenté activement d’établir le contact avec Google. Nous avons créé deux tickets sur leur formulaire de signalement de spam où nous expliquions la situation. Nous avons même contacté le président des Relations Stratégiques EMOA chez Google, mais n’avons ni reçu de réponse ni constaté d’amélioration. Vers cette époque, nous avons aussi entendu parler de l’action liée au droit de la concurrence engagée par la Commission Européenne contre Google, accusant Google d’abuser de son monopole sur les recherches pour abaisser le classement de ses concurrents. Il s’agissait d’une nouvelle inquiétante, car en tant que service de courriels qui valorise d’abord la vie privée des utilisateurs, nous sommes la première alternative à Gmail pour les personnes qui souhaitent que leurs données personnelles restent confidentielles.

En août, à défaut d’autre solution, nous nous sommes tournés vers Twitter pour exposer notre problème. Cette fois, nous avons enfin eu une réponse, en grande partie grâce aux centaines d’utilisateurs de ProtonMail qui ont attiré l’attention sur notre situation et l’ont rendue impossible à ignorer. Quelques jours plus tard, Google nous a informés qu’ils avaient « réparé quelque chose » sans fournir plus de détails. Les résultats ont été visibles immédiatement.

google_protonmail_search_risk

Classement dans les résultats de recherche Google de ProtonMail pour Encrypted Email

Dans le graphique ci-dessus, l’axe des abscisses représente le temps et l’axe des ordonnées le classement dans les résultats (les nombres les plus bas sont les meilleurs). Les dates pour lesquelles il n’y a pas de point correspondent à des moments où nous n’apparaissions pas du tout dans les résultats de Google. Après les quelques changements de Google, le classement de ProtonMail s’est immédiatement rétabli et ProtonMail est maintenant n°1 et n°3 respectivement pour secure email et encrypted email. Sans plus d’explications de la part de Google, nous ne saurons sans doute jamais pourquoi ProtonMail a été déclassé. En tout cas, nous apprécions le fait que Google ait enfin fait quelque chose pour résoudre le problème, nous aurions seulement souhaité qu’ils le fassent plus tôt.

Le risque de la recherche

Cet incident souligne cependant un danger auparavant méconnu que nous appelons maintenant le « Risque de la Recherche ». Le danger est que n’importe quel service comme ProtonMail peut facilement être supprimé par les entreprises qui gèrent les moteurs de recherche, ou le gouvernement qui contrôle ces entreprises. Cela peut même arriver à travers les frontières nationales. Par exemple, même si Google est une société américaine, elle contrôle plus de 90 % du trafic de recherche européen. Dans ce cas précis, Google a directement causé une réduction de la croissance mondiale de ProtonMail de plus de 25 % pendant plus de dix mois.

Cela signifiait que les revenus que Protonmail tirait de ses utilisateurs ont été aussi été réduits de 25 %, mettant de la pression financière sur nos activités. Nous sommes passés  de la capacité à  couvrir toutes nos dépenses mensuelles à la nécessité de puiser de l’argent de notre fonds de réserve d’urgence. La perte de revenus et les dommages financiers consécutifs ont été de plusieurs milliers de francs suisses (1 CHF = 1,01 USD), qui ne seront jamais remboursés.

La seule raison pour laquelle nous avons survécu pour raconter cette histoire est que la majeure partie de la croissance de ProtonMail provient du bouche à oreille, et que notre communauté est trop active pour l’ignorer. Bien d’autres entreprises ne seront pas aussi chanceuses. Cet épisode montre que bien que les risques en matière de recherche internet sont sérieux, et nous soutenons donc maintenant la commission européenne : compte tenu de la position hégémonique de Google sur la recherche web, plus de transparence et de surveillance sont indispensables.

Se défendre contre le risque de la recherche

Cet épisode démontre que pour que ProtonMail réussisse, il est important que nous puissions nous développer indépendamment des moteurs de recherche, de sorte qu’il devienne impossible pour n’importe quelle entreprise qui gère la recherche de nous paralyser sans le vouloir. Plus facile à dire qu’à faire, mais voici une liste d’actions que nous pouvons tous mener pour préserver l’avenir de ProtonMail :

  • Parler de ProtonMail à vos amis et votre famille. Vous en tirerez également un autre avantage : le chiffrement automatique de bout en bout lorsque vous leur enverrez un courriel ;
  • Écrire des billets de blog sur ProtonMail et aidez à diffuser le message sur l’importance de la vie privée en ligne ;
  • Passer à un compte payant ou faites un don afin que nous puissions reconstituer plus rapidement notre fonds de réserve d’urgence épuisé ;
  • Aider ProtonMail à atteindre davantage d’utilisateurs à travers les réseaux sociaux. Vous pouvez tweeter ou partager ProtonMail sur Facebook avec les boutons de partage ci-dessous.

Plus nous diffuserons l’idée que la vie privée en ligne est très importante, plus nous rendrons impossible de supprimer ou interdire les services de messagerie chiffrés tels que ProtonMail, ou d’exercer sur eux une pression quelconque. Nous croyons que la vie privée en ligne est essentielle pour un avenir ouvert, démocratique et libre, et quels que soient les obstacles devant nous, nous allons continuer à élaborer les outils nécessaires pour protéger cet avenir. Nous vous remercions de nous soutenir et de rendre cela possible.

Cordialement,
L’équipe ProtonMail




(Bêtisier) Hey ! J’ai trouvé 7 nouveaux moyens de dégoogliser (le 6e va te surprendre)

Ouais ! Cette campagne se passe comme tout grand moment chez Framasoft : avec beaucoup de rires… et même la création d’un micro-micro service qui va changer Internet (rien que ça !)

Petit tour dans les coulisses de la préparation de cet anniversaire…

Les titres auxquels vous avez échappé !

Pour annoncer cette nouvelle campagne, nous avons cherché un titre qui claque ! (au moins autant que celui de cet article… -_-)

Cette année, on a fait dans la sobriété avec « Dégooglisons saison 3 : 30 services alternatifs aux produits de Google & co ». Pour en arriver là, nous avons fait un brainstorming sur un pad… Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une tempête de cerveaux chez Framasoft, ça éclabousse ! Petit florilège :

Mode « Marathon » avec option « j’ai les foies »

  • Dégooglisons Internet : On ne lâche rien ! (ouais… non.)
  • Dégooglisons Internet : même pas peur, on va le faire ! (ça se sent qu’on balise ?)
  • Eh, chiche : et si on arrivait vraiment à Dégoogliser Internet ? (ou pas : internet c’est grand, surtout vers la fin.)
  • La route est longue mais Framasoft tient la distance (on va finir par user ce truc-là)
  • Dégooglisons Internet : putain, 2 ans…

Quand on se prend pour des barils de lessive…

  • Dégooglisons Internet : deux ans, deux fois plus de confiance (c’est les soldes)
  • Framasoft, le dégooglizeur triple action : il nettoie, désinfecte et remplace vos services web pourris (Frama l’dire à tout l’monde !)
  • L’An III de la dégooglisation, la troisième lame coupe le Gafam (pour des barbu-e-s, ça la fout mal)

Quand il y a trop de choix.
Quand il y a trop de choix.

Bonjour, c’est pour un Copyright Infrigement !

  • Dégooglisons Internet épisode 3 : la revanche des sites
    • Dégooglisons Internet : la revanche des six sites (six sites l’impératrice, l’impératrice du côté obscur, bien sûr…)
  • Dégooglisons Internet : ils sont fous ces gaulois ! (procès des éditions Albert René, et pis il y en a un qui nous a piqué l’idée)
  • Framasoft et la dernière croisade (ça fouette, comme titre)
  • Dégooglisons Internet an III : le retour du libre (rien à voir avec Star Wars, on parle du Seigneur des anneaux :D)
  • Chatons rises
  • Dégooglisons Internet : Jusqu’au bout du Monde
  • Dégooglisons Internet an III : l’œil du CHATON
  • Dégooglisons Internet an III : l’affrontement final
  • Dégooglisons Internet an III : Instructeurs de choc
  • Dégooglisons Internet an III : Framasoft ne renonce jamais
  • Dégooglisons avec Framasoft : saison III, le retour de la vengeance du Libre

En parlant de parodie... Le logo CHATONS déjà parodié (par Steph
En parlant de parodie… Le logo des CHATONS est déjà parodié (par Steph )

Comme il est grand ce petit !

  • Dégooglisons Internet : 2 ans et toutes ses dents
  • Dégooglisons : il a 2 ans et il sait déjà marcher
  • Dégooglisons Internet rentre en 3e, dans la cour des grands
  • Un deux trois, Dégooglisons tout ça !
  • Miam miam, on va bouffer GAFAM
  • Am stram gram, au revoir GAFAM

Et sinon, les chevilles…?

  • Remplaçons GAFAM par les Grandes Alternatives Framasoftiennes Aux Monopoles !

Chacun de ces titres ont été envisagés.
Chacun de ces titres a été envisagé.

Quand Murphy est de la partie…

Bien évidemment, la loi de Murphy s’applique à tout, et donc au mois intense qu’a demandé la préparation de cette campagne…

« Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. »

— Edward A. Murphy Jr.

Imaginez un Pouhiou qui apprend le git. Non, y’a pas besoin d’en dire plus pour attirer Murphy : Pouhiou. Git.

Pouhiou. Git. (allégorie)
Pouhiou. Git. (allégorie)

Imaginez un service qui se met à planter pile poil une semaine avant sa sortie… Oui, Framatalk, c’est toi qu’on regarde ! Et ne fais pas ton innocent, tu sais très bien que c’est ta mise à jour bien opportune qui t’a (et nous a) sauvé la mise ! Non parce que bien marcher pendant 2 mois de tests et planter une semaine avant la mise en prod, ça se fait pas, hein ? (oui : on fait les gros n’yeux aux services les plus récalcitrants).

Imaginez un administrateur système (celui qui est là pour que les serveurs tiennent debout quand le raz de marée des utilisateurs et utilisatrices arrive) qui, pile poil le jour du lancement de la campagne, au plus fort de la tempête, perd tout accès à Internet. Box qui plante, téléphone qui bloque l’au-delà du data… la totale ! Nous ne remercierons jamais assez la voisine de Framasky qui lui a prêté un code wifi le temps qu’il résolve le problème ^^.

Imaginez enfin une équipe tellement à fond sur les « Frama-ceci » et « Framacela » qu’elle finit un peu par s’emmêler les pinceaux…

wtf-framachin

Le bingo du troll : le service que même GAFAM n’a pas osé sortir !

Parmi les petites joies que vivent nos bénévoles, il en est une particulière. Les nuées de trolls dont le flux migratoire se pose parfois dans les commentaires du Framablog. Pour se détendre, il faut bien trouver quelque chose. Chez Framasoft, on a Gee, notre illustre dessinateur-docteur-ukuléliste, qui avait déjà inventé le Bingo du Troll. Comme c’est libre, JosephK a décidé d’en faire un service en ligne.

À vous désormais de le tester sur troll.framasoft.org et de vous en emparer dès qu’un troll des montagnes vient étaler ses pollutions intellectuelles sur vos plate-bandes numériques !

On n’a pas peur de le dire, voilà un service qui va changer la face des internets :p !

Hummm... 6 points ? Peut mieux faire.
Hummm… 6 points ? Peut mieux faire.

 

Aucun chaton n’a été maltraité pour l’écriture de cet article !

« Dites-le avec des chatons », c’est un peu notre maxime depuis que Framasky a bidouillé GiphyMatHooker pour ajouter le support de Cat as a service et ainsi nous permettre de faire des gifs rigolos sur notre groupe de discussion Framateam. Et puis ça tombe bien, parce que les CHATONS (ainsi que MyFrama), on va en parler la semaine prochaine, et c’est un collectif qui nous tient tout particulièrement à cœur, tant il vous permettra de vous « dé-framasoftiser » ^^.

En attendant, au milieu de tous ces éclats de rire, il y a beaucoup de travail, et de passion. Or, 90 % de nos ressources, des sous qui nous permettent de réaliser tout ce que l’on fait (même le bingo du troll ^^), c’est à vos dons qu’on les doit. Cette année encore nous en avons besoin, et nous espérons que, si vous en avez la possibilité, vous répondrez à l’appel.

Et pour tout le soutien que vous nous avez déjà apporté, il n’y a qu’un mot :

merci




Framagenda : ne partagez plus votre planning (ni vos contacts) avec la NSA !

Un service d’agenda touche à l’intime. On a beau partager le rendez-vous « déjeuner d’affaires » et mettre en privé celui qui est noté « Dépist.HIV »… notre emploi du temps est malgré tout partagé avec celui à qui on le confie : l’hébergeur.

Google Agenda.

Apple Agenda.

Microsoft Agenda…

Si vous êtes le produit, ce n’est pas gratuit

(ceci est une référence à l’excellente tribune de Laurent Chemla, à lire !)

Comment Siri (Apple™) sait-elle que vous préférez tel restaurant pour vos déjeuners d’affaires ? Comment Cortana (Microsoft™) peut-elle vous proposer d’ajouter ce PowerPoint™ à la réunion que vous êtes en train de planifier ? Comment Google Now™ sait-elle vous prévenir à temps de rejoindre votre voiture afin d’éviter les bouchons pour aller à votre rendez-vous ? (eh oui : les GAFAM accordent les assistants numériques au féminin -_-)

anim_framagenda

C’est simple : vous leur donnez ces informations et ils ne se privent pas pour les scanner, analyser, indexer. Pour alimenter votre profil personnel, votre graphe social. Les gestionnaires d’emploi du temps sont l’illustration parfaite de ce que recouvre l’expression « données personnelles ». Tout simplement, la traduction de nos vies : nos vies numériques, liées à nos vies physiques. Où nous sommes, à quel moment, pour quoi faire, avec qui…

Nothing to hide
Nothing to hide (« Rien à cacher »), un documentaire qu’il nous tarde de voir ^^

« Oui, mais c’est tellement pratique…»

En effet. Mais ce confort a un prix : des morceaux de votre vie… et de celle des personnes qui la partagent, par ricochet. Bien sûr, vous pouvez tenter de tricher, de noter une cryptique « chasse au crabe avec Jérôme » pour indiquer l’accompagnement de votre frère à sa séance de chimiothérapie. Mais si lui (ou vous) n’a pas désactivé la géolocalisation de vos téléphones, une fois arrivé-e-s au centre anti-cancer, un GAFAM aura vite fait de recouper les données et de déjouer votre subterfuge. Surtout si vous avez utilisé votre téléphone en mode GPS pour trouver cette fichue clinique…

Sans aller si loin dans l’intime, nous ne souhaitons pas toujours dévoiler les informations de nos plannings collaboratifs : les réunions d’un syndicat, le rétro-planning du projet phare de votre entreprise, le local d’accueil pour victimes de violences conjugales, les horaires d’arrivée et de départ des loupiots à la crèche, etc.

Un planning, ou un agenda, note ce que vous faites de votre vie et avec qui. Il était plus qu’urgent de trouver une alternative éthique offrant une réelle indépendance.

L’histoire du stagiaire qui fit la nique à Google Agenda

Nous connaissions déjà Thomas, vu qu’il est l’un des développeurs principaux de wallabag, le logiciel libre qui fait fonctionner Framabag, notre service de lecture différée d’articles Web. Lorsqu’il nous a proposé de faire son stage de fin d’études chez nous, nous avons tout de suite pensé à ce projet d’agenda libre !

Le besoin était aussi grand que précis : il nous fallait une solution permettant de gérer des agendas privés, confidentiels et publics. Qui offre la possibilité d’inviter (par courriel) une personne sur un des événements qu’on y saisit. Qui soit vraiment facile à installer sur un serveur (sur le petit hébergement mutualisé d’une association, par exemple). Et, enfin, qui se base sur des logiciels libres déjà existants, parce que même si aucun ne remplissait déjà tous nos critères, on n’allait pas non plus réinventer la roue alors qu’on pouvait simplement contribuer à un projet (et une communauté) déjà reconnu(e).

Thomas a donc travaillé d’arrache-pied sur l’application Agenda de ownCloud/NextCloud, en collaboration avec les communautés de ces logiciels, afin qu’on puisse rendre certains plannings publics (si on le veut) et que l’on puisse s’abonner à des agendas existants (par le standard CalDAV). Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un succès, vu l’accueil que Thomas a reçu lors de sa présentation à la ownCloud Contributors Conference en septembre dernier à Berlin.


Conférence « Devlopping ownCloud for our own needs » sur Youtube

Le résultat ? Vous pouvez le tester dès aujourd’hui, il s’appelle Framagenda. La morale de cette histoire ? Au sortir de son stage, Thomas a été engagé en tant que développeur chez Framasoft pour un CDD de six mois, que nous envisageons de pérenniser si tel est son souhait, et si les moyens que vous nous offrez par vos dons nous le permettent.

Framagenda expliqué aux pros du mulot

Ici, nous allons être un peu techniques mais brefs. Si vous préférez un petit tutoriel illustré, n’hésitez pas à passer directement au titre suivant ;).

Framagenda vous permet :

  • La création d’un compte (sur une instance Nextcloud, mais avec 5 Mo d’espace disque, ce n’est pas un Framadrive)
  • La création et l’édition de multiples agendas (perso, pro, associatif, fêtes familiales, etc.)
  • La création d’événements (rendez-vous) dans un agenda :
    • Privé, confidentiel, public…
    • Possibilité de détailler : horaires, lieux, description…
    • Possibilité de faire des rappels
    • Récurrence : possibilité de paramétrer des événements qui se répètent régulièrement
    • Possibilité d’ajouter des participant-e-s par email (avec envoi d’email & d’un fichier .ics en pièce jointe)
  • L’intégration avec un carnet de contacts (le calendrier de leurs anniversaires est automatiquement créé \o/)
  • L’intégration avec les listes de tâches (une par agenda, mais plus si affinités)
  • La synchronisation avec vos appareils (exemple pour Android : via DAVDroid)
    • de vos agendas (avec un choix agenda par agenda)
    • des listes de tâches afférentes (exemple pour Android : avec Open Tasks)
    • de vos contacts (toujours via DAVDroid pour Android)
  • Le partage d’un ou plusieurs agendas avec d’autres utilisateurs de Framagenda (par leur pseudo)
  • L’abonnement à d’autres agendas/calendriers externes (intégration via ics/WebCal, dont les calendriers des GAFAM : Gmail, Apple, Outlook, etc.)
  • La création de liens publics vers chacun de vos agendas :
    • Lien « vue publique », toute simple
    • Lien CalDAV pour les clients (Thunderbird, DAVDroid, etc.)
    • Lien WebDAV pour ajouter dans Google Agenda & Cie
  • La possibilité de publier un agenda sur votre site web (code d’intégration iframe)
  • L’import ics (dans un nouvel agenda ou dans un agenda existant)
  • L’export ics (agenda ou événement)

Framagenda est basé sur l’application Nextcloud 11 et l’application Agenda (1.5), sous licence GNU AGPL v3. Si vous voulez l’installer sur vos serveurs (et gagner en indépendance) notre tutoriel d’installation se trouve ici.

« Expliquez-moi Framagenda en un exemple simple à comprendre »

C’est une demande que nous avons régulièrement, le fameux exemple « simple à comprendre ». C’est aussi un bon exercice d’expliquer comment fonctionne un service et ce qu’il peut faire (à une personne qui n’est pas forcément passionnée par l’informatique). Nous nous y plions donc avec plaisir mais surtout avec cet exemple :

Farida se dégooglise de l’Agenda
(et du carnet de contacts)

Farida n’est pas une libriste de la première heure : juste une personne indépendante à qui ça pose problème de dévoiler sa vie à Google. Agnès, qui coache l’équipe de football de sa fille, lui a parlé de Framagenda : elle décide de se lancer.

Pour cela elle doit se créer un compte. Mouais, OK, mais que va-t-on faire de ses données ? Elle prend cinq minutes pour lire les conditions générales d’utilisation des services Framasoft (il n’en faut pas plus) et cela lui convient. Du coup, elle :

  1. se rend donc sur Framagenda.org ;
  2. clique sur « S’enregistrer » ;
  3. saisit son adresse email pour recevoir un lien de vérification ;
  4. crée son compte dans la fenêtre ouverte par le lien de vérification.

framagenda-01

Bien. Une fois son compte créé, elle n’a plus qu’à saisir son mot de passe, quelque chose de somme toute classique. C’est bien, dès l’accueil, elle a droit à quelques liens pour savoir comment utiliser son Framagenda : de la documentation, des outils pour le synchroniser sur son mobile…

framagenda-03

Elle décide de voir si elle arrive à récupérer son agenda personnel Google. Ce n’est pas hyper intuitif (tiens, Google est moins son ami, sur ce coup !), mais en suivant leur tutoriel, elle arrive à aller dans les paramètres dudit agenda pour obtenir l’export de son calendrier.

framagenda-04

Bon il lui faut le dézipper (merci Google, grrrrr), mais ça y est, elle a un fichier .ics ! Ce doit être ça qu’il lui faut…

Dans son Framagenda, il lui suffit de cliquer sur « paramètres » puis sur « importer un agenda » pour qu’elle puisse intégrer son Google Agenda à son agenda personnel (ouf, sauvée, c’est bien le fichier .ics qu’il lui fallait !).

framagenda-05

La voilà devant une interface d’agenda comme elle en connaît bien, avec au choix une visualisation de la journée, de la semaine, du mois ; ainsi qu’un agenda personnel (celui dans lequel elle a importé ses rendez-vous qui étaient sur Google) et un « Anniversaire de ses contacts » déjà intégrés.

framagenda-06

Bon, c’est pas tout ça, mais samedi à 15 h elle a une réunion avec Agnès, justement, l’entraîneuse de l’équipe de foot de sa fille. Elle crée donc l’événement en cliquant sur l’horaire. Comme elle veut inviter Agnès au rendez-vous, elle clique sur « plus » pour détailler cet événement. Elle rentre l’email d’Agnès, pour que cette dernière soit prévenue du rendez-vous directement dans sa boite mail.

framagenda-07

Sandrine trouve que finalement, c’est pas si compliqué que ça, de se dégoogliser. Elle se dit qu’elle devrait aller rencontrer des libristes près de chez elle. Du coup, elle va sur l’Agenda du Libre, LE site qui regroupe les événements publics des libristes en France. Farida voit que dans les flux, en bas, elle peut s’abonner au calendrier des rencontres libristes de sa région.

framagenda-08

Bon, c’est bien gentil, mais entre le RSS, le WebCal, l’iCal et autres, elle ne sait que choisir (si ce n’est sa région : l’Occitanie). Heureusement, lorsqu’elle clique sur « nouvel abonnement » dans son Framagenda, elle voit qu’on lui demande une adresse Webcal : d’un clic-droit de la souris, elle copie l’adresse du lien WebCal de l’agenda du libre, et ajoute cet abonnement à son Framagenda.

framagenda-09

La voilà désormais avec un agenda bien chargé. C’est bien. Mais ce serait tout de même mieux si elle pouvait l’avoir sur son téléphone. Mince : dans l’image qui l’a accueillie lors de son inscription, il y avait le lien d’un tuto pour synchroniser son agenda avec son téléphone Android, mais elle a oublié de noter ce lien… Pas de soucis, elle le retrouve dans l’aide de Framagenda.

Farida télécharge donc DAVDroid (3€99… si ce n’est pas gratuit c’est bien que c’est elle qui soutient le produit !) et se laisse porter par le tutoriel… Et voilà le travail !

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Oh ! Incroyable ! En suivant le tuto d’installation de son agenda sur son téléphone, elle se rend compte qu’elle peut aussi y prendre les contacts qu’elle avait confiés à Google (ses ami-e-s, leurs téléphones, leurs emails et adresses physiques) et les importer dans son Framagenda…

Elle peut même ajouter les listes de tâches liées à chacun de ses agendas en utilisant l’application OpenTasks.

Cela ne lui prend que quelques tapotis de plus, alors elle s’exécute avec plaisir !

#gallery-2 { margin: auto; } #gallery-2 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-2 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-2 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Du coup, Farida se demande si elle ne peut pas aller plus loin. Le club de foot de sa fille a besoin d’un agenda partagé pour afficher les entraînements, matchs et événements des différentes équipes.

Elle tente donc de créer un agenda « FootClub des Arceaux » avec un événement récurrent (entraînement tous les samedis matin pour l’équipe de sa fille). Du coup elle va cacher ses autres agendas (en cliquant sur leurs pastilles colorées) pour en voir le résultat :

Créer l'événement récurent
Créer l’événement récurrent

Elle partage ensuite la tenue de cet agenda avec Agnès, la coach. Il lui suffit de cliquer sur l’icône partager à côté de l’agenda « FootClub des Arceaux » et de rentrer le pseudonyme d’Agnès. Comme Agnès est aussi sur Framagenda, cela se complète automatiquement et fonctionne directement.

Résultat en cachant les autres agendas
Résultat en cachant les autres agendas

Avec cette astuce, Agnès a elle aussi la main sur cet agenda partagé. Cela lui permet de rentrer les entraînements des autres équipes et les prochains matchs. En cherchant à partager le lien public de l’agenda du club de foot, Farida et elle se rendent compte qu’en regardant les paramètres de cet affichage public, elles ont justement un code HTML à intégrer dans le site web du club de foot ! Et voilà leur agenda en ligne !

framagenda-12Si on intègre ce code ici cela donne :

Ni Farida, ni Agnès ne se définissent comme expertes en informatique ou même Geeks. Pourtant, désormais, leurs rendez-vous, contacts et listes de tâches n’appartiennent plus ni à Google (pour Farida) ni à Apple (pour Agnès qui s’est désintoxiquée de l’Iphone). Prochaine étape : voir avec les libristes du coin si elles peuvent installer le même logiciel sur les serveurs du Foot-Club des Arceaux et y importer leurs données Framagenda (on leur a assuré qu’avec Nextcloud, c’est hyper facile).

Cette fois-ci, elles deviendront totalement indépendantes !

Si vous voulez les suivre sur cette route, c’est simple, la voie est libre : testez Framagenda !

Pour aller plus loin :




En savoir (un peu) plus sur le projet Framaforms

En général nous utilisons des logiciels libres qui existent déjà, pour nos framachins. Comme nous créons rarement nos outils nous-mêmes, il fallait qu’on vous explique le pourquoi, le comment.

Le jeune Pierre-Yves, développeur de Framaforms, s’est prêté au jeu de l’interview.

Pierre-Yves Gosset - photo Framasoft - licence CC-BY-SA
Pierre-Yves Gosset – photo Framasoft – licence CC-BY-SA

Pierre-Yves, peux-tu tout d’abord te présenter ?

Économiste de formation, j’ai dû rater quelque chose dans mon parcours, puisque je suis le délégué général de Framasoft depuis 2008. Alors que les premières années, mon travail tournait beaucoup autour de la technique, il a beaucoup évolué ces dernières années, notamment parce que si j’ai longtemps été le seul salarié, j’ai aujourd’hui plusieurs collègues infiniment plus compétents que moi sur les questions techniques. Framaforms était l’occasion de ne pas trop perdre le fil, et de remettre un peu les mains dans le camb^Wcode.

Était-ce la seule motivation à réaliser Framaforms ?

Non, même si beaucoup de développeurs décident de développer un logiciel « parce qu’ils le peuvent » (et qu’on apprend toujours beaucoup dans ce cas-là).

D’abord, il fallait répondre à l’engagement moral pris dans la campagne « Dégooglisons Internet » de proposer une alternative à Google Forms.

Ensuite, lorsque j’ai fait le tour des solutions libres existantes, il m’est apparu rapidement qu’un logiciel sortait clairement du lot : l’excellent Limesurvey. Ce logiciel dispose d’une forte communauté, et – de par sa maturité (13 années d’existence) – propose de nombreuses fonctionnalités, plutôt pointues.

J’ai d’ailleurs échangé avec plusieurs membres francophones de cette communauté à cette occasion.

Mais après avoir installé et testé le logiciel, il fallait se rendre à l’évidence : Limesurvey est parfait pour réaliser des enquêtes complexes, mais assez peu adapté à un public qui veut juste créer un petit formulaire en 5 minutes chrono. Alors que Google Forms excelle dans ce domaine, mais au prix de la collecte de vos données et de votre dépendance à la plateforme : les réponses sont enregistrées dans un autre produit Google (Google Sheets), il est impossible d’exporter un formulaire pour le recharger dans un autre logiciel (c’est ce qu’on appelle l’interopérabilité), et surtout le jour où Google décide de changer les règles du jeu (graphisme, prix, usage, etc.) vous êtes coincés…

En 2014, j’avais rencontré Alexis Métaireau, qui travaillait alors pour Mozilla. Il développait alors un projet logiciel (kinto) et souhaitait créer une application de création de formulaires plus simple que Limesurvey. Malheureusement, l’emploi du temps d’Alexis ne lui a pas permis d’avancer aussi vite qu’il le souhaitait et début 2016, il n’existait donc pas encore de solution.

Framasoft préfère de loin proposer et mettre en valeur des logiciels libres déjà existants et disposant déjà d’une communauté, plutôt que de développer des solutions maison qu’il faudra maintenir, faire évoluer, sans compter le support utilisateur à gérer. Cela représente un coût et une perte de temps pour une petite association comme la nôtre, mais comme nous nous étions engagés vis-à-vis de nos donateurs il fallait bien avancer, et j’ai donc commencé à envisager de développer notre propre solution.

N’ayant que très peu de temps disponible, j’ai préféré « assembler » des briques de logiciels libres existants plutôt que de partir de zéro. Je suis donc parti sur une solution utilisant Drupal (un des logiciels libres de création de sites web les plus installés au monde).

Justement peux-tu nous dire un mot sur la solution technique retenue, même pour ceux qui n’y connaîtraient rien ?

Lorsque j’ai jeté sur papier les grandes lignes d’un cahier des charges pour une application qui serait une alternative à Google Forms, je me suis rendu compte que c’était à la fois très simple et très compliqué. Il fallait évidemment pouvoir gérer une couche « administrative » du site (que les utilisateurs puissent créer des comptes, retrouver leur mot de passe, qu’un ou plusieurs administrateurs puissent gérer les formulaires dépassant le cadre d’une utilisation raisonnable, etc.), et bien entendu développer un système de création/gestion de formulaire. Cette dernière partie n’était pas la plus complexe, sauf que le diable se cache dans les détails : si je souhaitais rajouter des fonctionnalités comme par exemple « faire apparaître ce champ seulement si le participant coche telle case » ou « mettre ce formulaire sur plusieurs pages » ou « envoyer un email à telle personne avec telles infos lorsque quelqu’un répond telle information dans tel champ », le développement se complexifiait énormément.

Or je connaissais déjà un peu Drupal, l’un des CMS les plus répandus, et son grand nombre de modules, notamment un module nommé Webform qui permet… la création de formulaire.

Courant 2015, je me suis donc lancé un double défi : réaliser Framaforms sur une base Drupal + Webform 1) en moins de 10 jours équivalent temps plein, et 2) sans écrire aucune ligne de code 🙂

Euh, un développeur qui n’écrit aucune ligne de code, c’est légal, ça ?

Justement, je ne suis pas développeur ! 🙂

J’ai évidemment des connaissances en développement, mais j’aurais sûrement été la pire personne à Framasoft pour développer un tel soft 😛

Et par ailleurs, je souhaitais montrer l’un des avantages du libre : sa capacité à réutiliser/détourner du code existant pour produire un nouveau logiciel.

De plus, si je parvenais à relever ces défis, cela me simplifierait largement la question de la maintenance ou de la sécurité : Drupal est un logiciel dont le code est scruté par des milliers de paires d’yeux sur la planète, et les failles sont vite corrigées. Si j’avais tout écrit moi-même, ça aurait probablement été bourré de failles et de bugs !

Les défis ont donc été relevés ?

Pour être honnête, non ! Mais de peu 🙂

J’ai compté environ 14j ETP de travail, étalés en pointillés sur 17 mois (j’aurais été plus vite si mon emploi du temps m’avait permis de ne me consacrer qu’à ce projet, mais j’ai rarement pu travailler plus de 2H d’affilée dessus).

Et pour les lignes de code, j’en ai finalement écrit… une soixantaine (autant dire rien du tout !) juste pour adapter Webform à des besoins spécifiques, comme par exemple le fait de mieux anonymiser les réponses des participants aux formulaires.

Entre temps, Alexis Métaireau a fini par publier son outil (fourmilières) que je vous recommande, d’ailleurs. Mais c’est sans regret pour moi, puisque si le design et la simplicité de fourmilières sont plus grandes, Framaforms est tout de même bien plus riche en fonctionnalités.

Au fait, il me semblait que Drupal 8 était sorti, pourquoi avoir choisi d’utiliser la version 7 ?

Tout simplement parce qu’autant le cœur de Drupal 8 est stable, autant bon nombre de modules n’ont pas encore été portés pour cette version. Mais comme je n’en utilise qu’une dizaine, je suis confiant sur le fait que la migration vers Drupal 8 ne sera pas trop douloureuse. Par ailleurs Drupal 7 sera encore maintenu jusqu’à fin 2019, ce qui me laisse le temps de planifier une migration.

Et pour l’avenir ?

Aucune idée ! C’est un peu l’inconnue pour moi, puisqu’il va falloir confronter mon choix technique (je sais que les développeurs qui nous lisent vont troller sec sur le côté « usine à gaz » de Drupal, qui plus est en version 7, sur PHP vs Django, etc. etc.).

Mais je l’assume d’autant plus qu’en fait Framaforms servira aussi de « beta test grandeur nature » à un autre projet « Dégooglisons » de Framasoft, à savoir Framapétitions. Si mes choix tiennent la route, alors je pense que je pourrai me relancer un nouveau défi : réaliser Framapétitions en moins de 4j ETP et 0 ligne de code 🙂

 

vdp.com

L’urgence, c’est d’abord de… consolider Framaforms, car pour être très franc, la peinture est encore très fraîche (des traductions sont manquantes, certains éléments mal placés, la documentation non terminée, etc.). Bref, ça va encore bouger dans les tous prochains jours.

Il va donc falloir maintenir non seulement Framaforms, mais aussi le code du projet (c’est-à-dire ici surtout « le plâtre »  entre les différentes briques utilisées, qui donnent l’architecture de Framaforms)

Par ailleurs, j’ai quelques idées d’améliorations, comme la protection de formulaire par mot de passe, la mise en place d’une API permettant de remplir un framaforms par des logiciels externes, etc. Mais une chose à la fois : il faut déjà voir si ça fonctionne à large échelle !

Un petit mot pour la fin ?

Je voudrais surtout remercier la communauté Drupal, notamment l’auteur principal et mainteneur du module webform, que j’ai contacté, et qui propose un site très proche, et plus joli que Framaforms, avec un service payant pour supprimer des limitations. J’encourage d’ailleurs les lecteurs à le soutenir financièrement, ou au moins à l’encourager.

 

Pour aller plus loin :




Framaforms : n’offrez plus les réponses que vous collectez à Google !

Un formulaire d’inscription ? Une enquête en ligne ? Un questionnaire de satisfaction ? Bref : vous avez besoin de réaliser rapidement un questionnaire à diffuser en ligne et d’en collecter les réponses ?

Il existe plusieurs logiciels libres pour réaliser cela. Nous devons même reconnaître qu’aucun ne rivalise avec la redoutable efficacité de Google Forms (maintenant intégré à la « G(oogle) Suite » ). Mais ce dernier aspire vos données, et surtout celles des participants répondant innocemment à vos formulaires, en enregistrant leurs réponses dans Google Sheets, lui même enregistré dans Google Drive !

anim_framaforms

Alors, nous avons décidé de construire nous-mêmes une alternative : Framaforms !

Framaforms vous permet de réaliser simplement des formulaires, par glisser-déposer d’éléments (champs textes, cases à cocher, menu déroulant etc.). Il vous suffit alors de transmettre l’adresse de ce formulaire à qui bon vous semble par email, sur les réseaux sociaux, ou directement en l’intégrant sur votre site web… et de laisser les participants répondre. Les réponses seront anonymisées ; vous pourrez les visualiser et même les analyser, notamment à l’aide de graphes générés automatiquement pour vous faire gagner du temps. Et bien entendu vous pourrez les télécharger au format .csv, utilisable dans n’importe quel tableur.

Comme il faut parfois tâcher d’éviter les abus, l’outil comporte volontairement quelques limitations (durée d’hébergement du formulaire, ou nombre de réponses maximum par formulaire). Nous lèverons éventuellement ces contraintes suivant les usages, mais pour ne pas avoir à les subir, et surtout si vous avez des besoins spécifiques, le mieux est alors d’installer vous-même l’outil sur votre serveur. Vous pouvez aussi utiliser les services « premium » du site webform.com par l’auteur du module qui fait tourner Framaforms.

Pour en savoir plus sur l’outil Framaforms, notamment sur pourquoi et comment nous avons décidé de le faire nous-mêmes, nous vous invitons à lire l’interview de Pierre-Yves, qui a réalisé cet outil pour vous : entretien avec Pierre-Yves, pour en savoir (un peu) plus sur Framaforms.

Donnez-moi un exemple simple à comprendre !

Tristan[1] a des choses à dire sur ce qu’il pense des GAFAM (Google, Apple, Amazon, Facebook, Microsoft), et de l’utilisation qu’ils font de nos données personnelles. D’ailleurs il est régulièrement invité pour en parler car son expertise sur le sujet est reconnue. Il a donc décidé de rassembler ses idées dans un livre. Après plusieurs mois de rédaction et avoir pris bonne note des retours qui lui ont été faits par les lectrices et lecteurs de son blog, il a trouvé une maison d’édition proche de ses valeurs prête à publier son livre. Le jour tant attendu du lancement de son ouvrage approche, mais afin de pouvoir s’organiser, il décide de créer un formulaire en ligne invitant à s’inscrire les personnes qui souhaitent venir.

Framaforms à la rescousse

Première étape, l’inscription.

Rien d’extraordinaire de ce côté-là. Tristan se rend sur https://framaforms.org et clique sur « Créer un compte ». Il saisit alors un login, son adresse email, et répond à la question servant à s’assurer qu’il n’est pas un robot-spammeur (pour info, la réponse est « framaforms » 😛 )

Il reçoit quelques secondes plus tard un email provenant du site lui demandant de cliquer sur un lien pour terminer son inscription. Il clique dessus et peut alors choisir son mot de passe et quelques informations complémentaires.

Création d'un compte
Création d’un compte

Voilà, son compte est créé et validé, il peut commencer son formulaire !

Création du formulaire

Il clique sur « Créer un formulaire ». Le site lui demande alors de remplir les informations de base, comme l’intitulé (« Inscription au lancement de mon livre »).

Création de formulaire
Création de formulaire

Il choisit aussi de mettre en ligne une description et une image qui rappelleront aux gens de quoi il s’agit.

Ajout d'une description
Ajout d’une description

Comme date d’expiration, Tristan choisit une date 15 jours après l’événement. Il aura de toutes façons récupéré toutes les informations d’ici là, et inutile d’encombrer les serveurs avec un formulaire dont les informations n’auront plus d’intérêt quelques jours plus tard.

Comme Tristan est un type sympa, il se dit que son formulaire pourra servir à d’autres plus tard, et décide donc de faire de son formulaire un « modèle ». Cela signifie que son formulaire se retrouvera parmi les multiples modèles de formulaires dont d’autres utilisateurs pourront s’inspirer et qu’ils pourront surtout « cloner » d’un seul clic, leur faisant gagner un temps précieux. Il décide de nommer ce formulaire « Modèle de formulaire d’inscription à un événement ».

Options de création
Options de création

Il passe alors à l’étape de la construction de son formulaire.

Conception du formulaire

C’est simple et rapide : il suffit de glisser-déposer les champs, puis de cliquer dessus pour éditer les informations qui seront affichées.

Il commence donc par un champ texte pour le nom ou le pseudo.
Il clique sur le crayon et complète les informations souhaitées. Il en profite d’ailleurs pour rendre ce champ obligatoire.

Ajout d'un champ
Ajout d’un champ

Comme il souhaite savoir comment les inscrits ont entendu parler de son ouvrage, il utilise alors un champ « boutons radio ». Et remplit 3 champs « Par l’auteur », « Par l’éditeur »,
« Autre ».

Ajout de boutons de sélection
Ajout de boutons de sélection

Afin de savoir avec combien de livres son éditeur doit venir le jour J, il décide de poser la question sous forme d’une simple case à cocher.

Ajout d'une case à cocher
Ajout d’une case à cocher

Enfin, il décide d’ajouter, à la demande de son éditeur, un champ email pour les personnes qui souhaiteraient être tenues au courant de l’actualité de ce dernier. Aucun problème, un dernier glisser-déposer et c’est réglé.

Ajout d'un champ courriel
Ajout d’un champ courriel

Et voilà, il enregistre, et son formulaire est prêt à être diffusé !

Il peut le visualiser et le tester en cliquant sur « Voir »

Prévisualisation
Prévisualisation

Options

Bon, jusqu’ici ça ne lui a pris que 5 minutes chrono, mais Tristan se dit que ça mérite un peu de peaufinage. C’est un jour important après tout !

D’abord, il retourne modifier son formulaire et décide de rajouter un champ texte « Pouvez-vous m’en dire plus ? » qui ne s’affichera QUE si le participant coche la case « Autre ».
Il ajoute ce champ sous les boutons radio et enregistre son formulaire.

Ajout d'un nouveau champ qui ne sera affiché que si un autre est coché
Ajout d’un nouveau champ qui ne sera affiché que si un autre est coché

Puis, il clique sur « champs conditionnels » et sélectionne les menus de façon à formuler la phrase « Si Comment avez-vous entendu parler de cet événement est Autre alors Pouvez-vous m’en dire plus ? est affiché », puis enregistre. Simple !

Choix du champ à afficher
Choix du champ à afficher

 

Le résultat est concluant :

Champ s'affichant sous condition
Champ s’affichant sous condition

Par ailleurs, il se dit qu’il aimerait bien recevoir un mail à chaque réponse.

Il se rend dans l’onglet « courriels » et ajoute un « courriel standard ». Pour adresse courriel du destinataire, il met la sienne.

Il parcourt les autres champs, mais les valeurs par défaut lui conviennent, et il décide donc de valider.

Ajout d'une adresse email pour recevoir un message à chaque participation.
Ajout d’une adresse email pour recevoir un message à chaque participation.

Dernière modification, cosmétique, dans l’onglet « Modifier », tout en bas, il choisit un autre thème, plus adapté aux smartphones que le thème par défaut (il faut dire que les amis de Tristan sont très connectés). Il enregistre encore une fois.

Choix d'un thème différent
Choix d’un thème différent (d’autres choix de thèmes seront ajoutés dans quelques semaines)

Voilà, son formulaire peut être diffusé !

Diffusion

En se rendant sur l’onglet « Partager », Tristan voit une option pour partager son formulaire sur les réseaux sociaux.

Il a supprimé son compte Facebook il y a très longtemps, parce que l’entreprise modifiait sans cesse ses conditions d’utilisation, de plus en plus abusives. Par contre Tristan a un compte diaspora* sur Framasphère, le pod du réseau social loyal et respectueux de vos données, géré par l’association Framasoft (le pod, pas le réseau :P). Et il est aussi très présent sur Twitter (100 000 abonnés tout de même). Il publie donc l’annonce du lancement de son livre sur ces deux réseaux. Il a même le code HTML qui lui permet d’afficher ce formulaire directement embarqué sur son site. Il envoie aussi l’adresse de son formulaire à ses contacts par email.

Possibilités offertes pour partager son formulaire
Possibilités offertes pour partager son formulaire

Les dés sont jetés.

Collecte, analyse et téléchargement des données

Quelques jours plus tard, Tristan se connecte sur Framaforms et peut retrouver son formulaire via le bouton « Mes formulaires ».

Il clique sur son formulaire, puis sur « Résultats ». Il peut alors voir le nombre de réponses et visualiser chacune d’entre elles en situation (et supprimer les tests qu’il avait faits au début).

Liste des participations (possibilité de visualiser/supprimer)
Liste des participations (possibilité de visualiser/supprimer)

Il peut aussi sélectionner l’onglet « Analyse » pour afficher des graphiques des réponses.

Analyse et graphiques
Analyse et graphiques

L’onglet « Tableau » permet, lui, d’avoir une vision globale des réponses (pratique pour les formulaires ne comportant pas trop d’éléments.

Détails des participations
Détails des participations

Enfin, il peut bien entendu télécharger les résultats au format .csv pour importer les informations brutes dans, par exemple, LibreOffice Calc (son tableur préféré).

Téléchargement des résultats
Téléchargement des résultats

Conclusion

Tristan a donc créé un formulaire en quelques minutes, qui plus est en étant certain que les données des réponses des participants n’iront pas nourrir l’ogre Google.

Formulaire final tel que vu par les utilisateurs
Formulaire final tel que vu par les utilisateurs

Il n’en a pas eu l’utilité, mais de nombreuses autres options étaient disponibles. Par exemple il aurait pu ajouter un champ pour demander l’âge des participants, avec une vérification automatique que la valeur saisie était bien un nombre compris entre 7 et 97 ans. Ou renvoyer automatiquement le participant sur une page de remerciements sur son blog une fois le formulaire rempli. Ou limiter le nombre de places aux 100 premiers répondants. Ou …

Pour aller plus loin :

  • Webform.com : une alternative très proche de Framaforms, partiellement libre – par l’auteur du module Webform (gratuit avec quelques limitations, mais avec une offre payante si vous ne voulez pas de contraintes)

 

Notes :

[1] – oui, cet exemple est tiré d’une histoire vraie que certain-e-s d’entre-vous reconnaîtront sûrement 😉 Cependant, notez que la soirée de Tristan est intervenue avant la sortie de Framaforms ! Il ne pouvait donc pas l’utiliser. Mais que ça ne vous empêche pas d’acheter son (excellent) bouquin !




Framanotes : vos notes vous appartiennent. For ever.

Framanotes vous permettra de chiffrer (et de retrouver) sans effort vos listes de courses, de tâches à faire, schémas et photos inspirantes, fichiers perso et marque-pages qui en racontent bien plus sur vous que ce que vous voudriez en dire !

Parce qu’avoir toutes ces petites notes sous la main, c’est pratique. Très pratique. On les arrange sur son ordinateur, on les récupère sur son téléphone quand on a en a besoin en déplacement, et on prend sa tablette pour ajouter trois photos et deux liens le soir depuis son canapé… Mais si tout passe par les serveurs d’Evernote (ou de ses concurrents), ces petits bouts de nos vies sont-ils vraiment en sécurité, demeurent-ils confidentiels ?

Attendez : Evernote, ce sont pas des GAFAM, si…?

Si, tout à fait.

Evernote est encore, pour l’instant (et à notre degré de connaissance) une entreprise indépendante des géants du Web étatsunien. Néanmoins, l’omniprésence croissante de leur application crée à elle seule un nouveau silo de données, donc un pouvoir important pour leur entreprise. Pour l’instant, leur modèle économique semble reposer sur le paiement de fonctionnalités et d’espace disque supplémentaire.

Le problème, c’est que non seulement leur code source n’est pas libre (donc nul autre qu’eux ne peut en faire l’audit pour savoir ce qu’ils font des informations qu’on leur confie) ; mais en plus cette concentration des utilisateurs leur confère un pouvoir unilatéral. Quand ils décident d’une hausse tarifaire, soit vous obtempérez, soit vous partez…

Les GAFAM ne s’y trompent pas : mieux comprendre vos intérêts, vos travaux, vos futurs achats, etc. a une valeur folle. Depuis la montée en puissance d’Evernote il y a quelques années, Google a sorti son application Keep, Microsoft son OneNote, Apple ses Apple’s Notes… Vous rendre service ET augmenter la valeur de votre profil publicitaire ? Voilà une affaire juteuse !
prise de notes avec un paon domestique

Framanotes : la tortue du chiffrement soulève le lièvre du profilage !

Nous avons donc installé Turtl sur nos serveurs. il s’agit d’un logiciel de prise de notes, mais pas comme les autres. Le principe est simple :

  1. Se créer un compte sur Framanotes.org
  2. Retenir son mot de passe (très important, nous ne pourrons pas vous le retrouver/renouveler !)
  3. Installer les applications sur votre bureau, ordiphone, tablette, etc.
  4. Les connecter à https://api.framanotes.org et à votre compte
    1. Bonus : ajouter une extension Turtl à votre navigateur !
    2. Bonus : utiliser la version Web sur https://mes.framanotes.org
REMARQUE : À l’origine, Turtl est pensé comme un ensemble d’applications se connectant à un serveur. La version Web est donc un hack expérimental : il s’agit du code des applications que nous avons simplement mis en ligne. Selon nos tests, elle fonctionne bien sur Chromium/Chrome, correctement sur Firefox, peu ou pas du tout sur Internet Explorer/Edge. Nous n’avons pas pu tester sur Safari/Vivaldi.

La différence qui change tout ? Turtl vous propose du chiffrement de bout en bout. Cela signifie que c’est l’application qui chiffre lorsque vous envoyez une note, et qui déchiffre lorsque vous la consultez (pas d’inquiétude, tout cela se fait automatiquement, sans que vous ne le voyiez ^^). Votre mot de passe permet l’accès à vos notes en clair, voilà pourquoi nous ne l’avons pas sur nos serveurs et ne pourrons pas le retrouver (sinon ce serait une grosse faille de sécurité) !

Techniquement, cela signifie que, quoi que vous notiez sur Framanotes, nous n’avons aucun moyen de savoir ce que c’est. Même s’il s’agit du meilleur coin à champignons de l’Ariège. Ou de la recette magique pour réintroduire des licornes sur Terre. Vos notes vous appartiennent à vous, rien qu’à vous et picétout !

En plus de cela, Turtl (et donc Framanotes) vous permet de :

  • Créer & modifier des notes textes au format Markdown
  • Donc créer aisément des listes à puces, avec titres, gras et italique
  • Créer & modifier des notes images (jusqu’à 2 Mo par fichier)
  • Créer & modifier des notes fichiers (jusqu’à 2 Mo par fichier)
  • Créer & modifier des notes marque-pages (adresses web)
  • Noter vos mots de passe (allez-y, c’est chiffré !)
  • Trier vos notes par un système d’étiquettes (tags)
  • Rechercher dans vos notes (indexation)
  • Rassembler certaines notes dans des tableaux
  • Partager un ou des tableaux avec vos ami-e-s (qui sont sur Framanotes)

Turtl est codé par Lyon Bros, en Common Lisp pour la partie serveur (licence AGPLv3) et JavaScript (si, si !) pour les applications et la version Web (licence GPLv3). Beaucoup de fonctionnalités intéressantes figurent sur leur feuille de route, donc n’hésitez pas à leur faire un petit don pour les encourager !

Ou alors, faites comme Framasky, qui, pour préparer Framanotes, n’a pas hésité à se retrousser les manches et a contribué au code en ajoutant entre autres un système de traduction (qui sera intégré aux applications dans leurs prochaines versions).

animation framanotes

Framanotes me sert à préparer mon prochain roman (et faire une tarte)

Nous aimons donner des exemples d’utilisations fictifs et un peu farfelus. Ici, nous allons simplement prendre l’exemple de Pouhiou, framaslave de son état, et romancier à ses heures perdues.

Pour écrire son prochain roman, mettant en scène un Incube patron d’un coffee shop, Pouhiou a besoin de rassembler les notes de ses recherches… Il décide donc de créer un compte sur Framanotes.org.

Il a bien lu l’avertissement, et note son mot de passe avec soin, parce que même en tant que salarié chez Framasoft, il sait qu’il n’y a pas de passe-droit possible : il est strictement impossible pour l’équipe technique de le lui retrouver s’il le perd.

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Maintenant, il lui faut installer l’application Turtl sur son ordinateur (sous Ubuntu) et son téléphone (sous Android/Cyanogen). C’est simple : télécharger, installer, rentrer son pseudo (avec la majuscule, sinon c’est pas le même) et son mot de passe, et bien inscrire  » https://api.framanotes.org  » dans les « paramètres avancés ».

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Bon il est temps de créer sa première note : il fait un résumé des idées maîtresses pour ce nouveau roman, et utilise la puissance du Markdown, un code tout léger et facile à utiliser, pour les mettre en page.

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Il en profite pour ajouter dans ses notes quelques liens et photos qui vont l’inspirer dans son écriture : des infos sur les incubes, des photos pour le coffee shop où démarre l’intrigue, et le document pdf du dictionnaire des Furby (puisque son démon sera accompagné de cette peluche possédée). Malin, il prend soin d’ajouter à chacune l’étiquette « Projet Incube ».

Les notes pour le roman de Pouhiou

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Dans ses recherches pour les plats servis au coffee shop, il trouve une recette de tarte crue « avocat-citron vert » qui lui fait vraiment de l’œil. (Aux autres frama-enquiquineurs aussi. À tous les coups ils vont demander à goûter pour l’AG, tels que Pouhiou les connaît.) Il décide d’installer l’extension Firefox pour l’ajouter plus facilement dans ses Framanotes… Vu qu’il utilise l’application Turtl sur son ordinateur, l’extension Firefox marche comme un charme ! (il sait qu’elle ne fonctionnera pas avec la version web)

L’application de bureau et l’extension Firefox s’appairent en un copier/coller !

Bon, c’est trop alléchant : il lui faut faire cette tarte. Il crée une note avec tous les ingrédients pour ses prochaines courses. Le problème, c’est que ça fait tache parmi les notes sur son roman ! Pas de souci : il va donc créer un tableau de notes « projet incube », puis un deuxième « courses et achats », pour trier encore plus facilement ses notes !

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Une fois dans son magasin préféré, il retrouve le tableau « courses » sur l’application de son ordiphone, et il retrouve le lien vers la recette ainsi que la liste des ingrédients nécessaires… Pratique, ce système !

Par
Par pudeur, Pouhiou n’a pas rajouté « PQ » dans sa liste de courses.

Le lendemain, il est temps de se remettre au travail. Framasky, son collègue à Framasoft, vient justement de lui proposer de partager un tableau de notes des tâches qu’ils ont à faire pour Dégoogliser Internet ! Oh la belle idée !

L’email du partage de Luc.

Il lui suffit de cliquer sur accepter pour que ces notes professionnelles s’ajoutent aux notes perso. Mais seules celles sur le tableau partagé avec Luc seront visibles par ce dernier.

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Et voilà, Pouhiou n’a plus qu’à se mettre à l’écriture, aux fourneaux et au boulot ! À aucun moment il ne s’est rendu compte que tous les envois, échanges et réceptions de notes étaient chiffrés et déchiffrés, car les applications Turtl le font directement pour lui.

Chez Framasoft, nous sommes (littéralement) les premiers à « manger la pâtée de notre chien« , c’est à dire à utiliser les services que nous vous proposons. C’est donc avec un enthousiasme non dissimulé que nous pouvons vous affirmer combien ce Framanotes est pratique, utile et respectueux de vos données. Maintenant, c’est à vous de vous en emparer et de nous dire ! (Mais attention : Pouhiou n’envoie pas de parts de tarte par la poste !)

Pour aller plus loin :




Framalistes : vos « Groups » n’ont plus à appartenir à Google

Entre nous, on peut se l’avouer : on revient toujours aux bons vieux emails groupés, hein ?

Certes, Framateam nous permet de nous passer des groupes Facebook… Oui, Framavox est un outil extraordinaire pour discuter et prendre des décisions en groupe…

Mais, à un moment ou à un autre, la tentation est grande de faire un email groupé (avec souvent plus de dix destinataires, en mentionnant « Merci de cliquer sur « répondre à tous » »), voire carrément de créer une liste de diffusion, notamment chez Google Groups…

Nous avons quitté Google Groups, maintenant c’est à votre tour !

Nous avons connu, cette tentation, chez Framasoft. Nous y avons même succombé : jusqu’à début 2014, nous avons utilisé leurs services, puis nous avons fait en sorte de devenir autonomes.

En effet, les listes de diffusion restent un outil extrêmement pratique : elles donnent un email unique (monsupergroupe@framalistes.org, par exemple) pour rassembler tou-te-s les participant-e-s de son asso / entreprise / groupe de travail / famille / bande de joyeux drilles auto-radicalisés sur Internet ;)…

Voici une conversation email chez Framasoft. Ça bosse grave.

La liste de discussion, c’est un peu l’anneau unique des internets, celui qui vous offre tous les pouvoirs :

  • Un email pour les contacter tous, (sans se soucier de qui s’ajoute ou quitte le groupe)
  • Une archive à consulter en ligne (pour découvrir ou retrouver d’anciennes discussions)
  • Une liste pour échanger avec tous et sur les internetz travailler (au pays des datas où Google étend son ombre).

Bien entendu, utiliser Google Groups implique que vous devez vous créer un compte Google (donc leur fournir nombre d’informations personnelles) et les autoriser à scanner tous les échanges que vous aurez avec votre groupe par email, tel que noté dans leur politique de confidentialité :

« Nos systèmes automatisés analysent vos contenus (y compris les e-mails) afin de vous proposer des fonctionnalités personnalisées sur les produits, telles que des résultats de recherche personnalisés, des publicités sur mesure, et la détection de spams et de logiciels malveillants. »

Bref, les listes de diffusion, c’est une belle moissonneuse à données, c’est d’ailleurs un des rares services que Yahoo n’ait pas (encore) abandonné !

anim_framalistes

Google et Yahoo ne sont pas Sympa

Sympa, c’est le logiciel libre (sous licence GPLv2) qui gère nos listes de diffusion depuis que nous nous sommes dégooglisés. Nous l’avons donc amplement testé, nous avons paramétré nos serveurs (notre tuto est ici) et vous l’avons bichonné pour que Framalistes vous offre la possibilité de :

  • Créer une ou plusieurs listes et en gérer la propriété
  • Paramétrer dès la création et en un clic votre type de liste :
    • Confidentielle
    • Publique
    • De type hotline
    • Groupe de travail
    • Forum web
  • Ou bien paramétrer plus finement ensuite :
    • Les propriétaires, modérateurs et abonnés
    • La modération des abonnements
    • Les emails d’accueil et de désinscription
    • L’en-tête de votre email
    • La confidentialité des échanges et des archives
    • Et une foultitude d’autres détails
  • Chercher parmi les listes publiques
  • Vous abonner aux listes (publiques ou modérées)
  • Consulter les archives publiques des listes qui y consentent
  • Gérer dans votre compte vos abonnements et informations personnelles

Attention : nous avons spécifiquement paramétré Sympa pour qu’il vous permette de créer des listes et y participer (chacun peut répondre à tous) et non pour diffuser une lettre d’information (la newsletter en mode « noreply » / pas de réponse, où un seul s’adresse à tous unilatéralement).

Ainsi, la limite du nombre de membres par liste est de 500 adresses email, et nous avons désactivé les inscriptions de lots d’emails par le propriétaire. De même, nous surveillerons l’activité du serveur pour éviter de telles utilisations abusives (contrevenant à nos CGU) qui pénaliseraient tout le monde (dont nous !) en faisant classer automatiquement les emails « framalistes » comme spam.

Ce sont là les conditions dans lesquelles nous nous sentons capables de gérer un tel service. Ce dernier va assurément nous demander beaucoup de support, de suivi et de ressources internes (et en même temps, il nous était très demandé, à en croire le nombre de listes que vous avez essayé de créer depuis l’annonce de Dégooglisons Internet ^^). Bien entendu, si vous avez des besoins spécifiques, l’autonomisation reste encore et toujours la meilleure solution.

La famille Dupuis-Morizeau s’ouvre une Framaliste !

Fanny Dupuis-Morizeau a un gros problème : avec son épouse, Cécile, et leurs enfants, elles ont décidé de faire un tour du monde dans leur bateau. Bon, ça, c’est plutôt plaisant. Mais entre la mamie accro à son iPad, les cousins à fond sur GNU/Linux, et la connexion approximative qu’elles auront en mer, le plus simple pour rester en contact avec les nombreux membres de leur famille recomposée reste l’email.

Qu’à cela ne tienne, Fanny se dit qu’elle va ouvrir une Framaliste pour toute sa (grande) famille. Elle se rend donc sur Framalistes.org et se crée un compte. Jusqu’ici tout va bien :

  1. Elle entre son adresse email
  2. Reçoit l’email d’activation
  3. Clique sur le lien reçu pour décider de son mot de passe
  4. Puis elle saisit ses informations personnelles
  5. …sans oublier de cliquer sur Valider ! (elle connaît les Conditions Générales d’Utilisation des services Framasoft, et ça lui convient bien.)

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Vient le moment de créer la liste. Elle clique sur le bouton « créer une liste » dans la barre en haut à droite, et doit choisir le nom, donc ce qui se trouvera avant le « @framalistes.org ».

Ayant un nom composé, elle connaît le piège que représentent les traits d’union, par exemple quand on doit donner un email par téléphone. Elle ne supporte plus d’entendre parler du « tiret-du-six », ça la rendrait méchante. Elle choisit donc la stratégie du « tout-attaché-en-minuscules-et-sans-accents » qui a fait ses preuves !

Par défaut, elle choisit une liste de type confidentielle, mais elle se dit qu’elle pourra affiner les paramétrages un peu plus tard.

Enfin, elle soigne son objet et la description de sa liste, car elle se doute que ce sera réutilisé par le logiciel (elle a raison, la description est le texte qui s’inscrit par défaut dans les emails accueillant les nouveaux abonnés).

Voilà, la liste est créée ! Tiens, Fanny lit qu’elle n’y est pas abonnée. Au départ elle trouve cela étrange, puis elle réalise que cela peut lui permettre de créer une liste de diffusion pour les camarades de classe de sa fille sans qu’elle en reçoive les messages… plutôt pratique !

Fanny s’abonne donc d’un clic à sa liste toute neuve, et note dans un coin les liens pour s’abonner et se désabonner (elle les enverra plus tard à la famille)

Il est temps de paramétrer cette liste. Fanny se rend sur l’accueil de la liste, et voit que ses options d’administration y apparaissent. Bien ! Elle décide de modifier le message de bienvenu aux nouveaux inscrits à la liste, de vérifier qui peut y envoyer des messages, et de faire un joli en-tête pour les emails.

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Fanny pourrait continuer longtemps à s’amuser à paramétrer sa liste, mais elle veut tester un truc… Elle envoie par email la page d’accueil de sa liste à son épouse, Cécile : https://framalistes.org/sympa/info/dupuismorizeau

Cécile n’étant pas propriétaire de la liste, elle n’en voit pas les options d’administration. De fait, elle a simplement une page d’accueil descriptive et des liens très pratiques pour s’abonner (ou se désabonner), ce qu’elle fait de ce pas !

Bon, c’est décidé, Fanny va envoyer ce lien à toute la grande famille pour que chacun-e puisse enfin s’y inscrire. Très vite, elle propose à son cousin Solal (un autre doué du clavier) d’en devenir le co-propriétaire !

Les échanges vont bon train sur la liste. David, qui vient d’entrer dans la famille Dupuis-Morizeau par amour, accède à la liste ! Pas de souci, il rattrape son retard dans les conversations en consultant les archives…

Pas besoin d’être un-e Dupuis-Morizeau pour tester Framalistes, ni même d’avoir une famille élargie et recomposée : que vous soyez en association, en syndicat, dans un collectif artistique, un club de sport, une institution ou une PME… Ou que vous vouliez juste vous rassembler par centre d’intérêt, l’outil s’adaptera à vos besoins !

Chez Framasoft, cela fait deux ans que nous travaillons à distance des 6 coins de l’hexagone (et au-delà) avec des listes de diffusion comme outil principal ^^ ! Désormais, C’est à vous de le tester, le partager et l’adopter.

Pour aller plus loin :