CLIC : Un projet pour des apprentissages numériques plus interactifs
La proposition de CLIC est de s’auto-héberger (de faire fonctionner des services web libres sur son propre matériel) et de disposer de ses contenus et données localement, et/ou sur le grand Internet avec un système technique pré-configuré. Le dispositif s’adresse plutôt à des militant⋅es, des chercheur⋅euses, des formateur⋅ices… amené⋅es à se rendre sur le terrain, où la connexion Internet n’est pas toujours stable, voire est inexistante.
Note grammaticale : nous n’avons pas réussi à trancher entre « le CLIC » ou « la CLIC » pour le nom du dispositif, alors en attendant de décider, nous alternons entre les deux tout au long de l’article.
Depuis décembre 2022, un an après une première rencontre, la clique du projet CLIC s’est retrouvée deux fois :
à Paris au CICP et en ligne pour une nouvelle session de travail et d’échange avec des chercheur⋅ses de l’IRD.
à Montpellier au Mas Cobado dans une ambiance de fablab éphémère
À la fin de la session de novembre 2021, l’objectif pour 2022 était d’avoir testé le dispositif dans plusieurs contextes. Des CLICs ont ainsi été mis en place pour les labs d’innovation pédagogique, et pour les territoires d’expérimentation Colibris, des contenus accessibles hors ligne ont été ajoutés avec kiwix.
Une difficulté s’est cependant vite posée, liée à l’état de développement du dispositif : l’installation nécessitait alors un accompagnement humain qui manquait une fois de retour sur le terrain, si la CLIC ne fonctionnait plus. Pour les CLICs livré⋅es clé en main, la maintenance et parfois l’usage lui-même étaient donc dépendants des humain⋅es de la clique. Enfin, la pénurie de nano-ordinateurs comme les Raspberry Pi a empêché de s’approvisionner en matériel à déployer. Le projet a donc peu avancé, mais l’intérêt est resté présent.
Premiers retours d’usage
Une priorité pour les retrouvailles de décembre 2022 a donc été d’identifier la cause des problèmes surgissant à l’installation d’une part, et de rédiger un tutoriel pour accompagner l’installation pour les personnes souhaitant plonger dans le projet d’autre part.
Des premiers retours d’usages des chercheur⋅ses de l’IRD ont permis de soulever plusieurs questions :
celle de l’usage d’un logiciel d’enquête non-libre en lien avec un CLIC,
celle de la récupération de sauvegarde de ce qui a été travaillé localement en vue de le publier en ligne,
celle de la compatibilité avec différentes bases de données.
Sur la question de l’usage de solutions techniques non-libres, le projet CLIC s’appuyant sur YunoHost, rapidement la réponse a été qu’on ne chercherait pas de compatibilité avec de telles solutions, préservant nos ressources pour la recherche sur des solutions libres.
Concernant la récupération « facile » des sauvegardes, la réponse reste à être identifiée et implémentée, car il n’y a pour le moment pas de solution clé en main le permettant, autre que l’outil de sauvegarde intégré à YunoHost. Si l’utilisateur⋅ice peut se passer d’une aide graphique, le transfert vers une autre CLIC ou vers un YesWiki devrait pouvoir se faire sans trop de difficultés.
Pour la compatibilité avec les bases de données, plusieurs sont supportées par le projet CLIC : MariaDB (ou MySQL), PostGreSQL. Pour des solutions personnalisées (par exemple à partir d’openHDS), des installations supplémentaires sont à envisager, mais pas impossibles.
Les discussions tout au long de 2022 ont mis en évidence un intérêt pour plusieurs cas d’usage :
pour un usage pédagogique en classe, en formation (apprendre à administrer un serveur, se former à l’utilisation de logiciels…),
pour réaliser un travail de terrain en Sciences Humaines et Sociales (anthropologie, démographie, linguistique, etc.) sans connexion,
pour s’affranchir du recours à la 4G en cas de connexion Internet défaillante ou restreinte (réseaux d’université par exemple),
pour mettre à disposition des contenus (supports pédagogiques, informations utiles dans un contexte précis, partages au sein d’une communauté…).
Si vous vous retrouvez dans ces cas, ou que vous en identifiez d’autres et que vous souhaitez participer aux tests du prototype du CLIC, contactez-nous sur contact AT projetclic.cc. Nous pouvons vous accompagner dans les premières étapes, et vos retours seront très utiles pour avancer ce projet.
Vous pouvez aussi regarder par vous-même, auquel cas vous aurez besoin :
Après ces deux rencontres, on compte cinq grosses améliorations :
Un site a été créé pour le projet pour y retrouver actus, communauté, images à télécharger et tutoriels : https://projetclic.cc.
Le hotspot wifi affiche une popup permettant de retrouver le portail sans connaitre son adresse url d’avance,
L’installateur permet de choisir les applications qu’on veut utiliser parmi une sélection,
Le portail de sélection de service a été travaillé graphiquement et une démo est disponible,
Des images sont mises à disposition pour les modèle de nano-ordinateurs Odroid en plus des RaspberryPi.
Les améliorations matérielles ne sont pas en reste :
Design et impressions 3D de boîtiers pour nano-ordinateur Odroid
Travail sur la Chatravane avec des ateliers pédagogiques sur la consommation énergétique en autonomie avec des panneaux solaires.
Pour la suite, il est prévu :
De continuer de travailler sur le système et son installation, notamment pour s’approcher au maximum d’une installation « en un clic ».
D’ajouter une facilitation graphique au tutoriel, pour aider à la compréhension du fonctionnement d’une CLIC.
De continuer les tests sur le terrain (et adapter la documentation en fonction des observations).
De prévoir un hackathon axé sur le design et la communication.
Le projet CLIC avance doucement mais sûrement, grâce à du temps de travail bénévole et rémunéré (ritimo, Mouvement Colibris, YunoHost) et au soutien de Framasoft.
Nos prochaines retrouvailles seront aux Journées du Logicel Libre (JDLL) les 1er et 2 avril 2023, où vous nous retrouverez en déambulation et de manière plus posée, au stand de nos ami·es de YunoHost.
Crédit photos : 12b Fabrice Bellamy et Mathieu Wostyn Crédit vidéo : Mouvement Colibris Licence CC BY SA
Médiation sociale et médiation numérique : solubilité ou symbiose ?
Cette semaine, le collectif « Lost in médiation » vous invite à découvrir les réflexions de Garlann Nizon et Stéphane Gardé. Bonne lecture !
Garlann Nizon est cheffe de projet, formatrice, consultante en inclusion numérique, entrepreneure salariée associée à la CAE PRISME et administratrice à la coopérative La MedNum.
Stéphane Gardé est consultant-formateur à La Coop Num, entrepreneur salarié associé au sein de la CAE-SCOP auvergnate Appuy Créateurs. Dans la médiation numérique depuis presque 20 ans, il tire son expertise d’accompagnement des publics en fragilité de 11 années passées au milieu des caravanes avec les Gens du Voyage du Puy de Dôme, notamment au volant d’un camion multimédia en tant que chargé de projet numérique. Il apprend alors AVEC les publics en « fragilité linguistique et numérique ». Depuis, il développe une activité de formation, d’ingénierie et de conseil pour des acteurs publics et privés en France et en Belgique. Il accompagne également la « transition numérique » dans des secteurs variés (social et médico-social, etc.) avec comme démarche : la coopération et l’humain au centre.
Solubilité ?
Si l’on considère que la solubilité est la « capacité d’une substance […] à se dissoudre dans une autre […] pour former un mélange homogène » (merci aux contributeurs de Wikipédia !), la question telle qu’elle est posée, interroge la dissolution de la médiation numérique dans la médiation sociale. Si le résultat est censé être homogène, il serait néanmoins l’émanation de la médiation sociale. Dans un mélange soluble, l’un se perd au profit de l’autre avec à terme le risque que l’un disparaisse, perdant son identité propre.
Ramené à la médiation, le risque pourrait être dans ce cas de réduire et limiter la médiation numérique à l’accès aux droits, à la problématique de la dématérialisation ou de la numérisation de la relation aux usagers par les opérateurs de services publics et des exclusions qui en découlent. Ce faisant, nous serions alors dans une disparition de l’une comme de l’autre, au détriment de l’une comme l’autre, se réduisant à une vision technico-technique ou technico-administrative de ces problématiques, perdant de vue que ce qui est au centre n’est finalement pas le numérique, mais l’humain. De plus, la prise en compte de l’humain dans toutes ses dimensions (militantes, professionnelles, parentales, etc.) permet une démarche holistique nécessaire et favorable à la porosité et à l’innovation sociale.
Une question supplémentaire peut même légitimement se poser : quel serait l’intérêt de cette solubilité ? Une chose est claire : le constat de ces problématiques de non-accès ou de rupture de droits existe bel et bien de façon partagée, là n’est pas la question, et les conséquences qui en découlent pour les usagers sont bien réelles, se traduisant par des difficultés que les uns ou les autres côtoient régulièrement. Pour autant, la personne ne se réduit pas non plus à ses « droits » et « devoirs » : elle se construit aussi dans ce qu’elle peut entrevoir de « possible ». En cela, la médiation numérique accompagne l’émancipation avec/par le numérique, comme vecteur de capacitation et d’expression des capabilités (voir à ce sujet le projet ANR #CAPACITY FING-M@rsoin, ou plus largement les travaux notamment de J.F. Marchandise, P. Plantard).
Symbiose ?
La symbiose quant à elle est « une association intime, durable entre deux organismes […]. La symbiose sous-entend le plus souvent une relation mutualiste, dans laquelle les deux organismes bénéficient de l’association » (merci bis aux contributeurs de Wikipédia !). La symbiose apparaît donc comme « réciproquement profitable », et avec l’idée de réciprocité, les possibilités de collaborations, coconstructions, coopérations. Ramenée à notre sujet, cette association n’est-elle pas même aujourd’hui incontournable ?
Pourquoi incontournable ?
Si un médiateur numérique n’est pas un médiateur social, et réciproquement, pour autant il y a un espace commun. Et définir les communs, c’est aussi affirmer et reconnaître les spécificités. Diluer risque de nous faire perdre l’un et l’autre et de fait les collaborations enrichissantes pour l’un comme pour l’autre. Autre aspect : la culture numérique est aujourd’hui nécessaire pour comprendre le monde qui nous entoure.
La médiation numérique œuvre dans une démarche d’éducation populaire, de formation tout au long de la vie dans une optique d’émancipation des individus.
Ces éléments constituent, de notre point de vue, l’ADN de la médiation numérique. La médiation numérique doit permettre « de renforcer les contre-pouvoirs » pour éveiller les consciences et « encourager une vigilance citoyenne », de « s’émanciper du cadre de la société » à laquelle nous appartenons, pour en être acteur, pour la transformer (cf. Dominique Cardon, sociologue1).
Pourquoi « réciproquement profitable » ?
L’aspect transversal du numérique et de proximité permet de faire émerger des projets, des interactions entre habitants (échelon de proximité), des échanges, des brassages de population, puis des démarches « tiers lieux » et donc l’innovation sociale, dont peut bénéficier tout un territoire.
Pourquoi « durable » ?
Quid des métiers et comment assurer une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et assurer une évolution parallèle aux évolutions des pratiques, techniques et usages ? Des postures hybrides existent déjà en ce sens, ayant investi cet espace commun en « médiation sociale numérique », comme celles du Réseau national Pimms Médiation. Travailler les complémentarités, l’espace commun, exige de reconnaître les spécificités initiales et de les renforcer. Ceci doit se faire dans une perspective métier qui tienne compte de ces évolutions sociétales et des besoins qui en découlent, afin d’accompagner la nécessaire évolution des pratiques professionnelles. L’évaluation et la formation continue permettront d’assurer la reconnaissance de ce métier exigeant, de proposer des cursus de formation ambitieux menées par des équipes pédagogiques réellement efficientes.
Cela pourrait éventuellement passer par l’évolution du titre professionnel « responsable d’espace de médiation numérique » (REMN) avec la reconnaissance d’un tronc commun et la création de branches spécialisées, centrées sur les espaces partagés : parallèle avec la médecine générale et spécialisée.
Pour autant, de notre point de vue, la médiation numérique n’est pas un médicament dont l’objet serait la réduction de « fractures », encore moins essentiellement centré sur le corps administratif.
Mais cela permettrait justement d’apporter une réponse spécifique à des problématiques qui le sont tout autant, avec un cadre précis et issu d’une spécialisation, sans engager l’ensemble de la profession dont ce n’est pas la vocation initiale. Cela pourrait ainsi contribuer à définir/clarifier/outiller/former des médiateurs numériques dont les rôles et places sont forcément différents selon qu’ils sont en médiathèque, dans une association, en Espace France Services ou bien en Maisons des Solidarités d’une direction d’action sociale, mais aussi en centre urbain ou milieu rural tenant compte de la typologie du territoire et des acteurs absents ou présents, car ceci a un impact fort sur les demandes, les attentes et les besoins des publics bénéficiaires.
L’une de ces spécialisations pourrait porter sur l’accompagnement vers l’accès/le maintien des droits – cet espace commun entre médiation sociale, le travail social et la médiation numérique. Ainsi que d’autres diplômes avec niveau infra et supra pour proposer une véritable filière avec des possibilités d’évolutions au long de la carrière ce qui manque cruellement à ce jour.
Réinventer les médiations ou faire évoluer les pratiques professionnelles ?
Les médiations sont donc multiples et si le commun est ici le numérique, l’origine des aidants est diverse, les rôles et places distincts.
L’enjeu énoncé en 2013 par le CNNum a évolué et nous devons sans cesse « réinventer les médiations à l’ère du numérique », requestionnant les périmètres et les pratiques professionnelles dans des contextes évolutifs et ce, pour chaque typologie d’aidant.
Dans leur article « Répondre aux demandes d’aide numérique : troubles dans la professionnalité des travailleurs sociaux2», Pierre Mazet et François Sorin décrivent et interrogent les impacts du numérique dans le travail social. « Faire à la place de » interroge le périmètre des professionnels et leurs propres pratiques numériques. Se pose ainsi la question de la légitimité, de la compétence, de la formation initiale ou continue. « Faire avec » bouscule une pratique professionnelle qui évolue ou se doit d’évoluer car les besoins eux-mêmes évoluent, ainsi que les contextes. Cela est finalement commun à tous les aidants. A titre d’exemple, considérons une question qui se fait entendre aujourd’hui dans les territoires : quelle complémentarité existe-t-il entre les conseillers numériques – et plus largement les médiateurs numériques – et les Espaces France Services (EFS) ?
Outiller, former (formation initiale et continue) et professionnaliser les aidants en clarifiant les périmètres et les pratiques professionnelles, les rôles et places de chacun, structurer les réseaux et travailler sur les complémentarités en définissant précisément ces espaces communs et quels acteurs peuvent les investir, aux différents échelons territoriaux : tels nous apparaissent aujourd’hui les enjeux. Cela fait écho aux perspectives des CTIN (Coordination Territoriale pour l’Inclusion Numérique), ou encore à la réflexion sur les « articulations entre travail social, médiation sociale et médiation numérique ? », amorcée dans la fiche technique du HCTS en 2018.
Cela nécessite également de croiser :
les missions de la coopérative nationale des acteurs de la médiation numérique La MedNum,
les projets des hubs territoriaux pour un numérique inclusif,
les compétences des différents acteurs de la médiation numérique (entendue comme « pratique ») et de l’inclusion numérique (entendue comme « enjeu »), qu’ils soient acteurs de l’accompagnement, de la formation, de l’ingénierie, etc.
afin que toute la filière de la médiation numérique en soit, par la reconnaissance, non seulement valorisée, mais retrouve son existence propre dans une dynamique mise à jour, tout en respectant ses diversités et en favorisant les complémentarités.
En conclusion (provisoire !)
« Personne n’éduque autrui. Personne ne s’éduque seul. Les hommes s’éduquent ensemble au contact du monde » (Paulo Freire)
Par ces mots nous pouvons faire le parallèle entre les liens originels étroits éducation populaire/médiation numérique et l’apprentissage de l’écrit vu par l’« alphabétisation populaire » au sens du pédagogue brésilien Paulo Freire.
Entrer dans l’écrit ou le numérique peut se faire de mille et une manières. Une entrée autre que par « l’utile » est non seulement possible, mais sans aucun doute « souhaitable » pour contribuer à rendre le sujet acteur de son émancipation et écrire sa propre histoire, en territoire numérique ou non.
Quoi qu’il en soit, « nous aurons toujours besoin de médiateurs, avec bien entendu des rôles très variables en fonction des publics, des services, des territoires. Ces fonctions couvrent et continueront de couvrir un large éventail, de la simple explication à la formation, de l’adaptation à la réparation, de l’assistance à la gestion de conflit, de l’aide à la qualité de service, etc. […] Dans une société où les besoins d’accompagnement et de proximité se renouvellent sans cesse, nous devons installer des médiations durables qui s’appuient sur le numérique »3.
Un grand merci à Garlann Nizon et Stéphane Gardé d’avoir partagé avec nous leurs réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires. On en remet une couche (de réflexion) dès la semaine prochaine…
Khrys’presso du lundi 20 mars 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
En Israël, la mobilisation s’amplifie de semaine en semaine contre la réforme du système judiciaire qui accorderait un blanc-seing à la coalition de droite et d’extrême droite.
En plus de ces taxes sur les superprofits, le gouvernement Espagnol a mis en place un impôt de solidarité sur les grandes fortunes pour faire progresser la « justice fiscale » et lutter contre les inégalités
Everybody agrees child sexual abuse material is a serious problem. Unfortunately, far too many supposedly serious people are coming up with very unserious “solutions” to the problem.
Alors que le texte doit être étudié lundi à l’Assemblée, une quarantaine d’élus européens ont écrit aux députés français pour leur demander de s’opposer à l’expérimentation de la « vidéosurveillance intelligente » durant les Jeux olympiques.
Alors que les technologies d’IA génératives telles que GPT-4 et Midjourney sont rapidement devenues plus sophistiquées et que leur utilisation créative a explosé en popularité, le US Copyright Office a publié des directives pour clarifier quand le matériel généré par l’IA peut être protégé par le droit d’auteur.
Cette nouvelle exploitation devrait entraîner l’émission indirecte de près de 239 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 64 centrales à charbon durant un an.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) apporte son soutien à la relocalisation de jeunes filles afghanes au Rwanda afin qu’elles puissent poursuivre leurs études, suite à la décision des autorités de facto d’interdire aux femmes et aux jeunes filles l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur en Afghanistan.
Justyna Wydrzynska, qui a fourni des pilules abortives à une femme enceinte, a été reconnue « coupable » et condamnée à « huit mois de travaux d’intérêt général à raison de 30 heures par mois »
Le groupe centriste et indépendant LIOT a déposé une motion de censure cosignée par des élus de la Nupes. Les députés du Rassemblement national ont déposé la leur, annonçant qu’ils voteront « toutes les motions de censure présentées ». Le vote doit se tenir lundi 20 mars à partir de 16 heures dans l’Hémicycle.
Dans « Le Parisien », une députée LR a raconté avoir reçu un appel du ministre de l’Économie qui lui aurait promis de se montrer « attentif » à sa circonscription en échange d’un vote pour la réforme des retraites.
La panne est liée à « un dysfonctionnement dans l’alimentation électrique d’un de nos data centers en Île-de-France, ce n’est pas le résultat d’une action de gréviste ou une coupure de courant »
EDF a dévoilé sa nouvelle stratégie de contrôle de la corrosion sous contrainte. Le groupe prévoit d’examiner 320 soudures des circuits d’injection de sûreté (RIS) et de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA) ayant fait l’objet de réparations lors de la construction de l’installation […] Plus de 90 % des soudures identifiées comme prioritaires par EDF devraient avoir été contrôlées d’ici fin 2023.
Si l’on dispose encore de peu d’études solides sur l’efficacité des traitements pharmacologiques dans les troubles mentaux de l’enfant, il n’en va pas de même chez l’adulte. […] Les résultats montrent que la différence des résultats entre les groupes traités et les groupes contrôles (placebo et traitements habituels) est très faible.
En Seine-Saint-Denis, l’étude de cent dossiers de placement d’enfants pour violences sexuelles révèle le poids de l’inceste et débouche sur un plan d’accompagnement et de prévention.
Accusée de relayer les présupposés de la théorie du genre, la Caisse d’allocations familiales a discrètement modifié une fiche conseil qui faisait polémique. […] Plusieurs des médecins signataires de cette tribune ont en revanche eu la désagréable surprise de recevoir une convocation émise par les conseils départementaux de l’Ordre des médecins. Ceux-ci ont en effet été saisis d’une plainte déposée par l’association OUTrans
D’après une étude publiée par la Fondation l’Oréal le 16 mars, une chercheuse sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel au travail. L’enquête, menée auprès de 5 200 chercheuses de 117 pays différents, dont la France, révèle le milieu encore très masculinisée et sexiste de la science.
À ce qu’il paraît, les femmes ne savent pas négocier leur salaire. Elles s’ « auto-censurent » et c’est notamment pour ça que les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes ne bougent quasiment pas depuis les années 1990. Bref, c’est quand même un peu de notre faute quoi.Comme je ne me laisse pas facilement abattre, j’ai donc entrepris il y a quelques années d’être payée comme un homme.
Fruit d’une longue bataille, le premier musée des Féminismes en France verra le jour, en 2027, à l’université d’Angers (Maine-et-Loire). La première exposition temporaire, « Les femmes sont dans la rue », sera visible dès 2024.
La presse française critique unanimement, vendredi, le recours à l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. La presse internationale, elle, dresse le constat d’un président affaibli et d’une situation sociale explosive en France.
Il n’y a plus de possibilité de faire passer un agenda, une réforme politique. Très peu de partenaires seront prêts à jouer le jeu. Politiquement, le quinquennat est terminé et on va probablement embrayer rapidement dans la bataille pour 2027, car il a perdu le contrôle. Une manière de garder le contrôle, de s’en sortir, serait de retirer la réforme, de reconnaître que la réforme n’est pas bonne, dire qu’il a compris ce qu’exprimait le pays. Mais il est un peu tard pour ça, et on ne le sent pas dans cet état d’esprit. On a un gouvernement assiégé.
Face à la colère sociale et au dépôt de deux motions de censure, la majorité s’interroge sur son avenir.En attendant, on fait comme s’il suffisait de laisser passer l’orage. “On reporte toutes les annonces, même bonnes, parce que pour l’instant rien n’est audible”
“Je pense qu’il fallait aller au vote et que ce n’était pas grave de le perdre” […] “Nous ne donnons pas un très bon spectacle de la démocratie et de la République.”
Au lendemain du coup de théâtre à l’Assemblée nationale, l’exécutif espère que le soufflé social retombe vite pour reprendre le chemin des réformes comme si de rien n’était.
Députés et sénateurs se sont mis d’accord ce mercredi, en CMP, sur une version finale de la réforme des retraites. Celle-ci inclut notamment un «CDI seniors» vilipendé par les syndicats et une dernière retouche aux «carrières longues».
Des élus Les Républicains et de la majorité se sont félicités (un peu rapidement) d’avoir obtenu en commission mixte paritaire (CMP) que les carrières longues ne cotisent pas plus de 43 annuités. Or ce n’est pas le cas.
la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe l’année dernière : 312 tonnes ont été livrées entre mars et novembre 2022, soit un tiers de la quantité nécessaire au fonctionnement des 56 centrales françaises pendant un an.
Adieu les concours ? Saisi en 2021 d’une lettre de mission sur la formation et le recrutement des enseignants, le Conseil supérieur des programmes rend un « avis » qui recommande la suppression des concours et leur remplacement par une liste d’aptitude régionale ou leur réduction à des épreuves orales. Après la Cour des Comptes, c’est un organe de l’Education nationale qui invite à faire sauter le statut de fonctionnaire et à traiter les enseignants du public comme ceux du privé. La crise du recrutement est utilisée pour faire sauter le statut.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
Le centième 49.3 de la Ve République – le 11e du gouvernement Borne –, est déclenché pour un passage en force de la réforme des retraites. Un triste aveu d’échec de la part d’un président et de son gouvernement. Un naufrage politique et démocratique.
Après avoir eu recours au 49.3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites, la Première ministre s’en est prise aux Républicains qui ont fait que « le compte n’y était pas ».
Sueurs froides à l’Élysée. De rebondissements en coups de théâtre, cette journée du jeudi 16 mars, qui fleurait bon la crise de régime et rappelait à certains égards les pires heures de la IVe République, pourrait rentrer dans l’histoire comme celle qui a acté la mort symbolique de la Ve. Avec ce nouveau recours au 49.3, le divorce entre nos institutions et le peuple est consommé, acmé d’une crise rampante de délégitimation du pouvoir politique
Alors que le monde politique avait les yeux rivés sur la réforme des retraites, la commission des lois du Sénat a donné un tour très, très droitier à la « Loi Darmanin ».
Contre l’installation de centres pour migrants, des projets scolaires, des lectures par des drag-queens, une frange de l’extrême droite se mobilise et invective. Objectif : diffuser par des combats locaux ses idées réactionnaires et xénophobes.
La préfecture de Meurthe-et-Moselle a tenté d’empêcher la tenue d’un débat organisé par l’AFPS en présence de l’avocat franco-palestinien. Une mesure qui s’inscrivait dans la volonté du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de faire taire Salah Hamouri partout en France. Le tribunal administratif de Nancy a cassé l’arrêté préfectoral et condamné l’Etat à verser 1000€ aux requérants.
La direction centrale de la police judiciaire, créée en 1907 par Georges Clemenceau, sera enterrée le 1er juillet. Alors que le 16 mars, policiers et magistrats se mobilisent une nouvelle fois contre cette réforme, des promesses gouvernementales ne seront pas tenues : des services seront mutualisés et le budget actuel de la DCPJ pas garanti.
«Il est paradoxal que l’Etat demande aux collectivités territoriales de régler un problème qu’il a lui-même créé alors que la réquisition est, de droit, une compétence de l’Etat»
La réquisition des éboueurs a commencé à Paris suite à la mobilisation contre la réforme des retraites. Après un refus de la maire de Paris, on a appris dans la presse que le préfet de Paris a récupéré les coordonnées des agents pour les réquisitionner. La méthode pose question.
Hier vendredi, peu avant 9 h, Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines, non merci ! (BNM) était convoqué pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion le 30 octobre 2022 à Sainte-Soline ». Il est ressorti huit heures et demie plus tard du palais de justice libre mais placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 8 septembre. D’ici là, il lui est interdit de se rendre à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon, cibles des manifestations des 24, 25 et 26 mars. « Il s’agit d’une opération qui vise à nous intimider »[…] Durant son audition, raconte-t-il, il s’est contenté d’un laconique « 49.3 » quand il n’a pas voulu répondre.
L’affaire, révélée par StreetPress, aurait été découverte lors d’un incident survenu le 6 février, quand un policier, portant une marque sur le front, a expliqué avoir été frappé par une personne déférée au tribunal mais a refusé de porter plainte. Sa hiérarchie a alors consulté les images de vidéosurveillance. « Ce que montrent les caméras dépasse le simple “incident” »
Depuis trois jours, le régime organise des centaines d’arrestations, notamment des rafles massives à Paris. Les images de la capitale sont terrifiantes : des charges, des étranglements, des tabassages au sol. Plus de 500 interpellations en trois nuits rien qu’à Paris. Samedi soir, de véritables rafles, avec des dizaines de personnes alignées en rangs serrés contre les murs, dans une ruelle sombre, par des policiers cagoulés : les images d’une dictature.
Quatre étudiantes ont déposé plainte pour agression sexuelle, après une nasse extrêmement brutale et des fouilles au corps illégales, mardi 14 mars.[…] Leur avocate parle de faits «hallucinants» accompagnés «de propos inadaptés, insultants, humiliants, dans un contexte de grande tension.»
Sur cette photo prise samedi 18 mars, au cœur de la ville de Nantes, ce fusil d’assaut est brandi par un CRS dépassé, en plein milieu de charges et de tirs de lacrymogènes, entre les manifestant-es et les passant-es. Plus troublant encore, la sécurité de l’arme semble être sur un mode “semi-automatique”. Le site du fabriquant indique que le curseur doit être à l’horizontal pour bloquer les tirs. Sur notre photo, il est incliné vers le bas. Ce fusil serait donc prêt à tirer.
En “colère” ou “révolté·es” : plusieurs milliers de manifestant·es se sont rassemblé·es dans plusieurs villes de France ce 16 mars après avoir appris le déclenchement de l’article 49.3. La Première ministre Élisabeth Borne s’est dite ce soir “très choquée” par les huées des oppositoins dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
Réunies devant l’Assemblée nationale, les organisations syndicales ont appelé à poursuivre les manifestations et les grèves pour faire tomber le projet de réforme adopté.
«Il y a eu par le passé des réformes qui ont été retirées alors qu’elles étaient passées au Parlement. Il faut mettre la pression autant qu’on le peut et les faire craquer.»
La présidente des députés Renaissance s’inquiète, dans un courrier à Gérald Darmanin, d’éventuelles « représailles » encourues par les élus du camp présidentiel.
Des agriculteurs du Modef et de la Coordination paysanne, en lien avec la CGT cheminots, ont effectué une distribution de denrées alimentaires en soutien aux salariés en grève« C’est émouvant de voir tous ces dons et la fraternité des gens »« C’est par la convergence des luttes que nous pouvons porter un coup à la réforme des retraites. »
Il n’y a pas que les raffineries qui sont bloquées. L’ensemble des sites de stockages français de gaz, comme les terminaux méthaniers, sont aussi touchés par un important mouvement de grève
Des centaines de cheminots, éboueurs et autres salariés en grève ont organisé un coup d’éclat surprise en se dirigeant vers le siège du parti Renaissance, à Paris […] des ordures ont été lancées par les grévistes sur le siège du parti au pouvoir, avant que la milice de Macron ne vienne distribuer des coups de matraques et du gaz. Le tout sous une pluie de sacs poubelle. Les ordures sont au pouvoir, multiplions les actions.
La société privée Derichebourg, mandatée pour nettoyer certains endroits ciblés pour des raisons sanitaires, rapporte des menaces de blocage de la part des grévistes du public.
Cette décision des agents de l’énergie ne devrait pas suffire pour nettoyer les rues de Paris et de sa proche banlieue […] Mais devrait, espèrent les grévistes, éviter les interventions de police pour débloquer de force les incinérateurs, comme cela a été le cas jeudi et vendredi.
Favorable à la réforme très contestée des retraites, Ciotti a déjà déclaré que son parti ne voterait «aucune» des motions de censure déposées contre le gouvernement, pour ne pas «rajouter du chaos au chaos» […] Mais une poignée de députés de son camp ont déjà annoncé qu’ils voteraient au moins la motion transpartisane présentée par le groupe indépendant Liot.
La fin de l’impunité pour les gros chalutiers ? L’association de défense Bloom a annoncé, lundi 13 mars, le lancement de Trawl Watch, une plateforme visant à traquer et dénoncer les engins de pêche les plus destructeurs. Inspiré de L’Avion de Bernard […] ce compte espère rendre visible sur Twitter, LinkedIn et Instagram les ravages infligés à l’océan par les navires-usines.
« Depuis plusieurs années, l’ensemble de la communauté scientifique clame l’absolue nécessité de préserver les sols autour des villes : toute nouvelle artificialisation accroît la menace sur notre avenir »
Depuis 40 ans, le Lycée Autogéré de Paris (LAP) offre une alternative au lycée traditionnel au sein de l’Éducation nationale : il est aujourd’hui menacé dans son fonctionnement par le Rectorat de Paris qui veut le placer sous l’autorité d’un chef d’établissement et briser son projet d’origine.
Amazon fait l’objet d’un recours collectif pour ne pas avoir informé ses clients de New York qu’ils étaient surveillés par une technologie de reconnaissance faciale dans ses magasins de proximité Amazon Go.
Le nouveau filtre de retouches de l’appli chinoise utilise l’intelligence artificielle pour lisser et transformer les traits. Un outil qui peut créer des complexes, voire de la dysmorphophobie.[…] « Des filtres comme celui-ci sont terrifiants parce que nous oublions à quoi nous ressemblons réellement. Parce que les idéaux de beauté sont allés si loin que les hommes ne peuvent pas faire la différence entre les femmes créées ou modifiées par l’intelligence artificielle et les femmes réelles. Parce que toutes les stars de la téléréalité sur Instagram ajoutent ce filtre sur leurs photos »
Dans un essai paru aux éditions Amsterdam, La Constitution maltraitée, Lauréline Fontaine fait le diagnostic accablant d’un Conseil constitutionnel opaque, vieillissant et même « incompatible avec les principes élémentaires de l’État de droit ».
L’incendie du 15 avril 2019 a ainsi dévoilé, par la destruction, la contribution des agrafes de fer à l’édification du monument[…] Notre-Dame est le bâtiment le plus haut construit à son époque, avec une voute culminant à 32 mètres […] «Finalement, on ne sait pas toujours très bien comment ça tient, et comment ses bâtisseurs ont fait, osé et réussi à porter des murs aussi fins à une telle hauteur»
« Concrètement, aujourd’hui, pour que tout le monde le sache, tout les gens qui vont en manifestation : vous avez le droit d’avoir vos lunettes de piscine, vous avez le droit d’avoir un masque filtrant, et on ne peut pas vous arrêter pour ça. Et si on vous arrête pour ça, parce que c’est ce qu’ils sont en train de faire, et bien il faut déposer plainte contre la police et contre le préfet, systématiquement. »
C’est le bingo de la loose. Toutes les conneries à faire, ils les ont faites méthodiquement, les unes après les autres et là aujourd’hui, le 49.3, c’est l’apothéose.
L’affaire date de 2016, mais le jugement vient tout juste d’être rendu et il prend une résonance particulière en cette période de mouvements sociaux : une entreprise ne peut pas tenter de dissuader ses employés de faire grève.
Le logiciel libre a commencé avec le légendaire refus d’accès au code source d’un pilote d’imprimante : Richard Stallman voulait améliorer un pilote d’impression, mais Robert Sproull avait signé un contrat de non divulgation avec Xerox. Quarante années après, où en sommes-nous ? Quelle imprimante acheter pour un·e libriste ?
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Où est donc passée la culture numérique ?
Le collectif « Lost in médiation » vous invite cette semaine à découvrir les réflexions de Vincent Bernard. Bonne lecture !
Vincent Bernard est coordinateur de Bornybuzz numérique et juré pour le titre professionnel de Responsable d’Espace de Médiation Numérique (REMN). Il veille à inscrire dans ses pratiques de médiation numérique l’éducation aux médias, aux écrans et à la culture numérique. À ce titre, il associe régulièrement des travailleurs sociaux et des psychologues à des projets destinés aux adultes et aux jeunes publics. Il participe également à des publications collectives.
Depuis 2018 avec sa stratégie nationale pour un numérique inclusif, l’État promeut une approche opératoire du numérique tendant à reléguer culture et littératie numériques au second plan. Cette restriction de la médiation numérique est problématique au regard des enjeux sociétaux. Petite virée sémantique au pays des synecdoques.
Médiation numérique
Selon la coopérative des acteurs de la médiation numérique (la MedNum), « la médiation numérique désigne les ingénieries, c’est-à-dire les techniques, permettant la mise en capacité de comprendre et de maîtriser le numérique, ses enjeux et ses usages, c’est-à-dire développer la culture numérique de tous, pour pouvoir agir, et développer son pouvoir d’agir, dans la société numérique »4. A travers cette définition, on comprend que la médiation numérique tend vers deux objectifs : la maîtrise et la compréhension. Il s’agit donc d’une double appropriation technique et culturelle. Cette culture numérique, comme le rappelle le sociologue Dominique Cardon5, est importante. Selon lui, « une invention ne s’explique pas uniquement par la technique. Elle contient aussi la société, la culture et la politique de son époque ».
Cette approche plurielle se retrouve également dans la notion de littératie numérique qui, pour le site québécois HabiloMédias, « est plus qu’un savoir-faire technologique : elle inclut une grande variété de pratiques éthiques, sociales et réflectives qui sont intégrées dans le travail, l’apprentissage, les loisirs et la vie quotidienne ».
Inclusion numérique
Avec la notion d’inclusion numérique, on constate une restriction de la médiation numérique, puisqu’il n’est plus question de compréhension mais seulement de compétences. Ainsi dans les Cahiers de l’inclusion numérique, on peut trouver la définition suivante : « l’inclusion numérique est un processus qui vise à rendre le numérique accessible à chaque individu, principalement la téléphonie et internet, et à leur transmettre les compétences numériques qui leur permettront de faire de ces outils un levier de leur insertion sociale et économique »6. L’approche est ici opératoire et il n’est finalement question que de savoir utiliser des outils. Le numérique est réduit à sa dimension d’interface où l’utilisateur est considéré comme un opérateur qui doit savoir effectuer une requête, remplir un champ et valider un formulaire.
Médiation sociale
Pour le Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, « la médiation sociale est un mode efficace de résolution des tensions et de mise en relation des populations des quartiers et des institutions »7. Cette résolution des tensions et mise en relation, selon France Médiation, se décline autour de 5 grands domaines : espace public et habitat collectif ; accès aux droits et aux services ; transports en commun ; milieu scolaire et jeunesse ; participation des habitants8.
En raison de la dématérialisation des services publics, il est désormais difficile d’envisager l’accès aux droits et aux services sans les questions d’inclusion numérique. Pourtant, pour France Médiation, « l’accès aux droits nécessite un accompagnement global, comprenant : l’accueil de la personne, l’analyse de ses besoins, l’information sur ses droits, l’orientation vers les institutions, jusqu’à éventuellement l’aide à l’usage du numérique »9. Éventuellement…
Lost in médiation
En 2019, le Haut Conseil en Travail Social (HCTS) a proposé des articulations entre travail social, médiation sociale et médiation numérique10. Si la mission spécifique du médiateur numérique est définie comme « la formation, les actions pédagogiques et la médiation entre la personne et les multiples outils numériques afin de lui permettre de les maîtriser de façon autonome », il partage néanmoins avec le médiateur social la mission de « l’information des personnes sur leurs droits, l’aide à l’instruction des demandes et le travail de veille sociale en partenariat ». Ici aussi, la mission du médiateur numérique est envisagée dans une optique d’inclusion numérique. La culture et la littératie ont disparu au profit d’une dimension exclusivement opératoire et technique. Or le numérique ne doit pas être considéré comme une boîte noire, et l’internaute/citoyen ne peut pas être simplement envisagé comme presse-bouton.
Il est fréquent d’entendre de futurs conseillers numériques, qui partagent le premier certificat de compétences professionnelles (CCP1) du titre professionnel de Responsable d’Espace de Médiation Numérique (REMN), se plaindre des activités relatives à l’impression 3D, les microcontrôleurs ou la programmation de robots pédagogiques. En effet, ils ne semblent pas comprendre l’intérêt de ces activités. Cette incompréhension se ressent également lors de leur certification où les fiches activités qu’ils présentent sont une succession de tâches à réaliser façon tutoriel, sans contextualisation et sans âme.
Le Référentiel Emploi Activité Compétence du titre professionnel est pourtant clair. La première compétence à valider consiste à « élaborer des programmes d’actions de médiation facilitant l’appropriation des savoirs et des usages numériques ». Cette appropriation des savoirs devrait normalement être comprise comme culture ou comme littératie numérique, mais de toute évidence elle ne l’est pas. Pour un juré, lors de l’entretien technique, il est souvent difficile de déterminer si les lacunes proviennent de l’organisme de formation ou de l’employeur, tant les deux semblent avoir en commun cette méconnaissance de ce que la médiation numérique pourrait être.
Y-a-t-il un médiateur pour sauver le numérique ?
Pourtant une fois sur le terrain, ces jeunes professionnels peuvent être amenés à intervenir sur des thématiques qui excèdent la simple maîtrise d’outils, comme les usages problématiques qu’il s’agisse d’usages excessifs ou de comportements en ligne (ce qui conduit inévitablement à intervenir auprès d’adolescents ou en parentalité) ; ou tout ce qui touche aux dimensions éthiques du numérique : la protection des données personnelles11, l’impact écologique du numérique, les alternatives aux GAFAM, les dark patterns, les algorithmes12 et l’intelligence artificielle, etc.
N’ayant ni les prérequis théoriques ni la posture professionnelle adéquate, ils répondent à une commande institutionnelle confondant bien souvent prévention et éducation. Faute de culture numérique, ils peuvent faire la promotion des usages responsables ou de la sobriété numérique, comme ils peuvent faire le jeu du solutionnisme technologique, du capitalisme de surveillance ou encore participer à la diffusion de paniques morales.
Autrement dit, alors que la médiation numérique se voudrait dans la filiation des pionniers d’Internet, elle risque de devenir le bras armé d’une logique gestionnaire qui vise la rationalisation des conduites humaines plutôt que l’émancipation. Alors que le Conseil national du numérique (CNNum) appelle de ses vœux un numérique au service des savoirs, il serait temps de reconnaître « qu’une culture numérique approfondie, acquise par l’éducation et l’expérience, appuyée sur une réflexion profonde de nos objectifs en tant qu’individus et en tant que société » ne pourra advenir sans professionnels de la médiation numérique formés à cet enjeu.
Un grand merci à Vincent Bernard d’avoir partagé avec nous ses réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires. On en remet une couche (de réflexion) dès la semaine prochaine…
Khrys’presso du lundi 13 mars 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Un troisième mandat historique voté à l’unanimité du Parlement. Le président chinois Xi Jinping a été réélu ce vendredi 10 mars par ses pairs du Parti communiste chinois (PCC) à 2 952 votes pour, zéro contre et zéro abstention. L’aboutissement d’une ascension qui l’a vu devenir, à 69 ans et près de 10 ans de règne, le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations.
66 % des mineurs sont opposés à ce que les fournisseurs Internet scannent les messages personnels pour y trouver des contenus suspects, comme le prévoit le projet de règlement CSAR (pour « Child sexual abuse regulation », règles en vue de prévenir et de combattre les abus sexuels visant les enfants) de la Commission européenne
Le gouvernement britannique souhaite expulser toutes les personnes arrivant par bateau et leur interdire à vie de retourner au Royaume-Uni. L’ONU se dit «profondément préoccupée».
While this research is at an early stage, the discovery of Huc has considerable potential to develop small air-powered devices, for example as an alternative to solar-powered devices.[…] a key objective for future work is to scale up Huc production. “Once we produce Huc in sufficient quantities, the sky is quite literally the limit for using it to produce clean energy.”
The asteroid has a 1 in 625 chance of striking Earth, based on data projections from the European Space Agency, though NASA’s Jet Propulsion Laboratory’s Sentry system calculated the odds closer to 1 in 560. The latter tracks potential collisions with celestial objects.
Alors que le pouvoir est incapable de trouver les auteurs des attaques au gaz contre les écoles de filles, les instituteurs et les professeurs ont décidé d’arrêter le travail mardi 7 mars.Dans un contexte de rejet du régime par la jeunesse, ce mouvement social pourrait avoir des répercussions inédites.
Il s’agit de la première plainte déposée par des femmes ayant essuyé des refus d’IVG depuis que la Cour suprême des États-Unis a dynamité, en juin, le droit à l’avortement. […] Elle « contient des témoignages effrayants, directs, de femmes qui ont failli perdre la vie après un refus de soins »
Le jeune homme devient l’un des rares à accéder au grade suprême du ballet parisien sans passer par la case «premier danseur». Tout comme il est un des rares artistes racisés à en arriver là, lui qui est signataire d’un manifeste sur «la question raciale à l’Opéra».
Une fissure profonde avec « un risque de fuite » a été découverte sur un circuit de secours d’un réacteur à l’arrêt. L’Autorité de sécurité nucléaire demande à EDF de revoir ses plans de réparations. L’impact sur la production nucléaire reste incertain. […] Le réacteur de Penly appartient à la famille dite des « P’4 », d’une puissance de 1.300 mégawatts. Il figure parmi les plus gros du parc d’EDF. Parmi cette classe d’installations, l’exploitant n’a pas encore contrôlé les deux paires de réacteurs de Belleville et Nogent, ainsi qu’un réacteur à Cattenom et un autre à Golfech.
291 des 453 substances autorisées sur le sol européen sont utilisées légalement en France. Le pays se place ainsi à la troisième place de ceux autorisant le plus grand nombre de substances actives, derrière la Grèce et l’Espagne.
En plus des attaques sexistes subies par plusieurs députées de la Nupes lors des débats sur la réforme des retraites, le comptage des interruptions de parole que « Politis » a réalisé montre une attitude masculine excluante à l’égard des femmes.
En 2022, la part des femmes présentes à l’antenne a progressé d’un point par rapport à 2021, atteignant un taux de 44 % – plus précisément 46 % à la télé et 42 % à la radio –, contre 35 % en 2013. Tandis que leur temps de parole est lui en stagnation, à 36 %. Présence ne signifiant donc pas forcément participation…+ Les femmes politiques se révèlent sous-représentées : 36,5 %
Lors d’une causerie d’avant-match, dimanche 5 mars, Abdel Bouhazama a justifié la titularisation d’un joueur poursuivi pour agression sexuelle. Déclenchant la sidération de son vestiaire et au-delà. L’entraîneur a remis sa démission, mardi 7 mars.
Une ancienne religieuse de la communauté Saint-Jean [et présidente de l’association Sentinelle qui regroupe des victimes d’abus spirituels et sexuels], dénonçait en vain depuis vingt ans des sévices subis de la main d’un ancien membre de cette fraternité. Elle n’a appris que fortuitement qu’il avait finalement été sanctionné par le clergé.
Quel sens du timing ! « Le débat sur la réforme des retraites est nourri et continue de l’être dans nos instances démocratiques », répondait ce matin le président de la République au courrier de l’intersyndicale […] Au même moment, au Sénat, son ministre du Travail, Olivier Dussopt, mettait fin aux travaux parlementaires qui auraient dû se terminer dimanche soir
Après une sixième journée de démonstration de force dans la rue mardi, « The Guardian » ou encore le « Der Spiegel » alertent sur le « cadeau » potentiel que représente cette réforme pour Marine Le Pen en vue de 2027.
Entre janvier et février, Politis a été alerté sur une dizaine de procédures pré-judiciaires visant des activistes. Au travers de gardes à vue violentes ou sans motifs, ou même de détentions provisoires sur des dossiers quasi vides, il semble se dessiner, du côté du pouvoir, une volonté d’intimider les mouvements sociaux.
Le 24 janvier 2022, une nouvelle loi « relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure » inclut la possibilité pour les policier·es de saisir « sous la contrainte » vos empreintes et photos en cas de refus, pour justifier votre identité. Une pratique qui se systématise en Île-de-France, mettant à mal les stratégies de défense militante contre le fichage généralisé.
“Aujourd’hui, quand on a reçu cette image, on s’est dit ‘enfin ! on va pouvoir donner écho à la vérité subie par ces personnes depuis des années et des années’.”
Un collectif de parents, d’enseignants et de lycéens demande aux ministres de l’Education et de l’Intérieur de mettre un terme à la violence qui s’exerce à coups d’interpellations et de gardes à vue sur de jeunes militants contre la réforme des retraites.
Dans les Bouches-du-Rhône, les travailleurs des raffineries et sites pétroliers de TotalEnergies, ExxonMobil et Petroineos ont annoncé « la coupure des vannes » dès ce lundi soir
S’adjoignant à la grève des éboueurs, trois usines d’incinération des déchets aux portes de la capitale sont également toujours à l’arrêt.[…]«La grande majorité des personnels de la direction de la propreté et de l’eau a une espérance de vie de 12 à 17 ans de moins que l’ensemble des salariés»
« À partir de quel moment peut-on avoir recours à l’armée pour éviter que les rats n’envahissent encore plus Paris en raison des trottoirs encombrés par des sacs d’ordures éventrés »
Inquiets pour leur santé et pour les écosystèmes marins, des habitants viennent de déposer plainte contre X contre les navires de croisière qui polluent Marseille.
Manarchiste : se dit d’un comportement agressif ou compétitif dans le mouvement libertaire qui rappelle terriblement les rôles de genre masculins oppressifs dans l’Histoire. Un tel comportement inclut le fait de se comporter comme un macho, plus pur que toi, et comme un élitiste. Le manarchisme culmine souvent en sectarisme.
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Allons-nous vers un métier unique de la médiation numérique et sociale ?
Après un premier article introductif de Yann Vandeputte publié jeudi dernier, le collectif « Lost in médiation » vous invite cette semaine à découvrir les réflexions de Didier Dubasque. Bonne lecture !
« La médiation numérique est-elle soluble dans la médiation sociale ? ». Cette question a du sens quand on compare les multiples missions des professionnels de la médiation. Si certaines d’entre elles sont très proches, force est de constater que face aux demandes des personnes en difficultés, les médiateurs numériques sont susceptibles de voir leurs missions initiales se transformer. Cette évolution est inéluctable. Il en est de même pour tous les métiers.
Faut-il pour autant penser que le métier de médiateur numérique et celui de médiateur social pourront à l’avenir fusionner ? Rien n’est certain. Pourtant, ces professionnels issus de deux champs bien distincts sont susceptibles d’être positionnés par un employeur sur une même mission. Ce n’est pas gênant, bien au contraire. Il a toujours été utile que des missions communes soient assurées par des professionnels issus de différentes formations à la condition que leur formation initiale le leur permette. Loin de produire de la rivalité, la mission commune permet d’enrichir les approches et les façons d’agir des professionnels. Mais cette question va bien au-delà des métiers de la médiation sociale et de la médiation numérique. Tous les métiers ou presque sont concernés.
1. Sans numérique, tu n’existes pas
Les métiers qui n’ont pas à un moment ou à un autre besoin de faire appel à un logiciel, une interface ou une plateforme sont désormais minoritaires. La volonté du gouvernement de mettre en place une administration entièrement dématérialisée accélère un processus déjà bien engagé dans le secteur marchand. Que l’on soit en accord ou en désaccord avec cette vision totalisante d’une société qui ne peut plus fonctionner sans les outils numériques, il nous faut prendre acte de cette réalité : plus la société adopte une technologie spécifique, plus des questions nouvelles apparaissent sur les usages de ce qu’en font les humains.
Il y a ceux qui s’adaptent bon gré mal gré, ceux qui « jouent » et ceux qui subissent. On le voit particulièrement dans les usages des réseaux sociaux pilotés par des algorithmes. Certains les utilisent pour communiquer. Ils les maîtrisent et en utilisent les capacités et les failles, d’autres les utilisent pour simplement s’informer (et parfois – souvent ? – être manipulés). Ils ne maîtrisent que ce que l’algorithme veut bien leur montrer. Et puis, il y a ceux qui ne les utilisent pas. Ceux-là sont hors-jeu, hors système. Ils disparaissent du débat qui s’instaure sur les plateformes.
Toute technologie produit un nouvel ordre social, une nouvelle hiérarchie des valeurs. Je pense à ce directeur d’une grande agence de Pôle Emploi qui m’avait dit lors d’une réunion « un demandeur d’emploi qui n’utilise pas un ordinateur et une connexion, il est mort ! ». Derrière cette affirmation abrupte, se dessine une réalité bien connue des médiateurs : l’exclusion générée par la non-maîtrise de la technologie est sans pitié. Elle a un impact très important sur le quotidien de celui qui la subit. C’est dire combien le métier de médiateur est non seulement utile mais aussi nécessaire et même indispensable pour qu’une société puisse continuer de fonctionner avec tous ses membres.
2. La médiation, une affaire de missions
Le conseiller médiateur en numérique possède désormais un nouveau titre professionnel : celui de « responsable d’espace de médiation numérique ». Il a vu ses prérogatives étendues, mais il continue de « mettre en œuvre des actions de médiation à destination des utilisateurs pour favoriser leur autonomie avec les pratiques, les technologies, les usages et les services numériques ». Il est aussi là pour gérer, animer et développer un espace collaboratif de type tiers-lieu en proposant des actions destinées à favoriser des usages et des pratiques autonomes des technologies, services et médias numériques de larges publics. Il travaille avec les acteurs de son territoire, et a pour mission de faciliter « la création de projets coopératifs construits autour de communautés d’intérêts ». Ses compétences sont essentiellement techniques, mais aussi relationnelles.
La médiation sociale est une forme d’intervention et de régulation sociale qui vise à favoriser le « mieux vivre ensemble », dans l’esprit de deux textes de référence : la Convention européenne des droits de l’homme et la Charte de référence de la médiation sociale mise en place dès 2001 par le Comité interministériel des villes. Comme pour les travailleurs sociaux, leur porte d’entrée ne passe pas par les usages du numérique mais par les relations sociales des particuliers entre eux et aussi avec les administrations. Dans le champ de l’accès aux droits, qui reste une de leurs grandes priorités, le numérique n’est qu’un outil qui leur est imposé par la dématérialisation. Ils sont aussi chargés de prévenir les conflits susceptibles de survenir à l’échelle d’un territoire. Là aussi l’usage du numérique s’impose à eux car les désaccords apparaissent souvent via les réseaux sociaux avec tous les excès que l’on connaît.
3. Des missions différentes avec des aspects communs
On peut déjà considérer que les médiateurs sociaux et, plus largement, les travailleurs sociaux sont conduits de fait à consacrer un temps non négligeable à devenir des aidants numériques sur tel ou tel aspect d’une situation au regard des pratiques numériques de leurs interlocuteurs. Il est par exemple plus simple pour un travailleur social d’expliquer à un usager comment se connecter au site de la CAF et d’en maîtriser les méandres que de l’orienter vers un médiateur numérique pour qu’ensuite il puisse revenir vers lui pour traiter le problème administratif. Réorienter serait un non-sens. Pour autant cette pratique ne peut répondre à tous les besoins.
Déjà des Conseils départementaux, comme le Nord, ou des métropoles comme celle de Bordeaux, ont fait le choix de recruter des médiateurs numériques pour consolider l’offre de services à la population et pour travailler en complémentarité avec les intervenants sociaux. C’est là une reconnaissance de l’intérêt d’un métier spécifique considéré comme utile et nécessaire. Ces pratiques sont à regarder de près car si les médiateurs numériques n’apportent pas la preuve de leur plus-value, leur position sera fragilisée.
Quoi que l’on en dise, les métiers de médiateur social et de médiateur numérique sont différents. Leurs missions et portes d’entrée dans leurs relations aux usagers sont différentes et suffisamment spécifiques malgré des tâches qu’ils ont en commun. Ils répondent à des besoins importants. Nous avions tenté de préciser ces différences et ces points communs dans les travaux que j’avais pilotés en 2017 au sein du Haut Conseil du Travail Social (HCTS). Le schéma qui suit, même s’il mériterait d’être actualisé, apporte quelques indications :
Nos métiers sont différents, tous utiles et complémentaires
La multiplicité des sujets abordés par les usages des outils numériques justifie cette différence des métiers. Imagine-t-on construire une maison avec un métier unique qui regrouperait en un seul le maçon, le menuisier, le couvreur, l’électricien ? Il en est de même pour les métiers de l’aide et du soutien. Chacun possède ses spécificités. Mais plus un métier est récent, plus il doit faire preuve de son efficacité et de sa légitimité. C’est plutôt là l’enjeu qui se pose au médiateur numérique. C’est par l’apport de ses compétences, sa capacité de travailler en collaboration avec les autres métiers techniques et sociaux qu’il trouvera sa reconnaissance et prendra toute sa place au regard de son utilité qui n’est plus à démontrer.
Un grand merci à Didier Dubasque d’avoir partagé avec nous ses réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires. On en remet une couche (de réflexion) dès la semaine prochaine…
Khrys’presso du lundi 6 mars 2023
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Voilà un an, depuis le 4 mars 2022, que les Russes occupent la centrale nucléaire de Zaporijjia. […] Les Russes utilisent la centrale comme «bouclier nucléaire pour placer du matériel militaire, des munitions et du personnel» […] l’installation reste connectée au système énergétique ukrainien et consomme de l’électricité produite par celui-ci pour ses propres besoins. […] la mise à arrêt de la centrale entraîne […] «une dégradation graduelle de tous ses systèmes et de son équipement», prévient l’opérateur nucléaire ukrainien. Le groupe s’inquiète aussi d’un «risque d’incident nucléaire» en cas de rupture de la dernière ligne électrique reliant la centrale au système énergétique ukrainien.
Authorities in 35 countries instituted internet shutdowns at least 187 times, according to the New York-based digital rights watchdog Access Now. Nearly half of these shutdowns occurred in India
Ces nouvelles règles, connues sous le nom de » Digital Services Act » (loi sur les services numériques), visent tous les géants de la technologie dont le nombre d’utilisateur·icess dépasse 45 millions.
Retranchés dans un village reculé de l’Arctique, les décideurs de la Banque centrale européenne ont été confrontés la semaine dernière à des faits concrets : les entreprises profitent de l’inflation élevée tandis que les travailleurs et les consommateurs paient la facture.
We’re eagerly awaiting the Internet Archive’s opportunity to have their day in court and speak up for the digital rights and future of all libraries in the US. This suit from major publishers has broad implications for libraries’ abilities to circulate digital books—namely, whether or not they are allowed to own and preserve digital books at all.
Owners of Roald Dahl ebooks are having their libraries automatically updated with the new censored versions containing hundreds of changes to language related to weight, mental health, violence, gender and race.[…] Augustus Gloop is no longer described as fat or Mrs Twit as fearfully ugly, on devices such as the Amazon Kindle.
Already smarting from a breach that put partially encrypted login data into a threat actor’s hands, LastPass on Monday said that the same attacker hacked an employee’s home computer and obtained a decrypted vault available to only a handful of company developers.
Les entreprises qui utilisent déjà ChatGPT ont déclaré avoir économisé de l’argent grâce au chatbot d’IA, 48 % d’entre elles ayant économisé plus de 50 000 dollars et 11 % plus de 100 000 dollars.
Les portefeuilles d’investissement des grandes fortunes ont été frappés par les hausses des taux d’intérêt sur fond de guerre en Ukraine et d’inflation
Alors que la qualité du sperme et le niveau de testostérone des hommes ont diminué en quelques décennies, la taille du pénis en érection a augmenté de 24 % en 29 ans. Les chercheurs estiment que les produits chimiques pourraient y être pour quelque chose.
Depuis fin novembre, des médias locaux font état de cas d’empoisonnement par voies respiratoires de centaines de filles âgées d’environ 10 ans dans les écoles de Qom.
Une décision d’autant plus marquante que la victime n’avait pas porté plainte. Le tribunal a également condamné l’accusé à une mesure de trois ans d’éloignement de la victime et une interdiction de communiquer avec elle. […] «L’accusé, de manière publique et notoire, devant des milliers de personnes, a agressé son épouse, avec l’intention de porter atteinte à son intégrité physique et de l’humilier en public. S’il n’a pas provoqué de blessure, il s’agit bien d’un cas de maltraitance évident et réel»
Il y a deux jours, le soleil a connu une forte éruption et a éjecté du gaz chaud en direction de la Terre, ce qui a donné lieu à des aurores boréales. Un phénomène rarissime en France.
le sauvetage en mer n’a rien de politique, c’est une action humanitaire, qui relève d’une obligation morale et légale, garantie par des conventions internationales
Le tribunal de Paris a jugé mardi «irrecevables» les demandes des ONG qui réclamaient la suspension de ce mégaprojet controversé d’oléoduc et de forages pétroliers par le groupe.
Portes crochetées, déchets qui s’accumulent dans les locaux techniques, débranchements sauvages… les élus du département dénoncent les dégradations dont fait l’objet leur réseau de fibre optique. En cause, une cascade de sous-traitance qui dilue la responsabilité des opérateurs.
Connu pour ses outils statistiques créés pendant la pandémie de Covid-19, l’ingénieur a officiellement rejoint l’équipe du président. Il pourrait s’intéresser à la sobriété énergétique.
D’abord programmé pour juin puis décembre 2022, le lancement avait été reporté par manque de fonds. Cette fois-ci, ce sera la bonne, espère la coopérative : « Dès l’été 2024, Railcoop proposera un aller-retour sur deux jours entre Bordeaux et Lyon (soit un aller simple par jour). »
Accès à l’eau potable, fragilisation de la biodiversité, et refroidissement des centrales nucléaires…[…]Sa vallée compte 4 des 18 centrales nucléaires et 14 des 56 réacteurs du parc français, selon les chiffres d’EDF.
Alors que le salon de l’agriculture bat son plein, l’association Les Amis de la Terre publie un rapport sur l’accaparement des terres agricoles par des sociétés agro-industrielles. Celles-ci empêchent l’accès au marché à des petits paysans, et ainsi le développement d’exploitations agroécologiques.
Terre de Liens publie la deuxième édition de son rapport sur l’état des terres agricoles en France. Aujourd’hui, les sociétés financières possèdent 640 000 ha de terres fertiles, contrôlant ainsi 14% de la surface agricole. Terre de Liens dénonce une logique d’accaparement et financiarisation des terres agricoles qui met en danger la résilience alimentaire du pays.
« Ce 8 mars 2023, avec toutes les féministes, c’est Gisèle Halimi elle-même qui sera absente de votre hommage », cingle dans une lettre à Emmanuel Macron la présidente de « Choisir la cause des femmes ».
« Pour l’égalité femmes – hommes, cette réforme doit être retirée ». Caroline De Haas, militante féministe, Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France et Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac considèrent que le projet de réforme des retraites pèsera davantage sur les femmes, « toutes les femmes » !
Près de 200 militantes, dont l’écrivaine Annie Ernaux, la réalisatrice Céline Sciamma ou la militante antiraciste Assa Traoré expriment leur solidarité avec la comédienne Adèle Haenel. Celle-ci fait face à des attaques misogynes après son soutien à la grève générale contre la réforme des retraites, lors d’un meeting organisé par le collectif Du pain et des roses. […] la violence des propos contre la comédienne reflète aussi la crainte que suscite, dans le monde des puissants, le fait qu’une artiste reconnue internationalement, ayant reçue plusieurs Césars dont celui de meilleure actrice, puisse choisir un autre camp. Une crainte redoublée par le fait qu’elle pose la question de la lutte pour les droits des femmes comme un enjeu indissociable de la bataille des retraites en cours, alors que celle-ci pourrait s’intensifier à partir du 7 mars.
L’autrice de « L’inceste » et d’« Un amour impossible » fera dès avril son entrée au sein du jury du prix littéraire le plus prestigieux du milieu éditorial français. Portant l’équilibre à quatre femmes pour six hommes.
«Si c’est l’aspect “viril” qui a mené à cette parodie de négociations, le SML rappelle qu’il a élu à sa tête une chirurgienne parfaitement capable de pratiquer l’ablation de tout appendice dépassant du corps et qui aurait pu perturber le processus de négociations. Cette possibilité vaudra d’ailleurs pour toute nouvelle tentative institutionnelle de “viriliser” les débats.»
Les violences intrafamiliales physiques ou sexuelles commises entre membres d’une même famille, hors conjoint ou ex-conjoint, ont augmenté de 16 % en 2021 par rapport à 2020. Sur près de 50 000 auteurs recensés, les trois quarts sont des hommes.
« Un scandale d’État potentiel », a estimé Clémentine Autain en évoquant ce film qui raconte l’histoire d’une syndicaliste convaincue d’avoir été violée à cause de sa lutte contre un accord entre Areva, EDF et leur homologue chinois. […] En décembre 2012, après des mois à dénoncer ce projet, Maureen Kearney est retrouvée ligotée à son domicile, victime d’un viol avec le manche d’un couteau et un « A » scarifié sur le ventre. Elle a ensuite été jugée coupable en première instance d’avoir mis en scène cette agression
Les agents étaient intervenus au domicile du compagnon d’Aurélie Langelin, mis en examen pour homicide, quelques heures avant son décès. Ils sont visés par une plainte pour «non-assistance à personne en péril».
Toujours la même histoire tragique, celle d’un énième féminicide commis par un conjoint déjà connu par la justice et les forces de l’ordre pour des faits de violences conjugales.
Alors qu’approche l’examen de la réforme des retraites au Sénat, le gouvernement s’apprête à resservir son mantra du « travailler plus longtemps » parce qu’il n’y aurait, paraît-il, pas d’alternative pour « sauver » le système des retraites. Au même moment, l’argent coule à flots sous le nez des ministres, sans même faire semblant de se dissimuler. Jamais le CAC 40 et ses actionnaires n’ont autant crevé de richesses.
Dans une réponse au député PS Jérôme Guedj, Olivier Dussopt revoit (encore) à la baisse le nombre de personnes dont la pension sera portée à 85 % du smic, soit 1 200 euros cette année.
Selon l’étude, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans a entraîné entre 2010 et 2022 une hausse de 100 000 du nombre d’allocataires de plus de 60 ans. Parmi ces 100 000 indemnisés supplémentaires, 65 000 qui ont 60 ou 61 ans sont là au titre du report de l’âge légal de départ à la retraite.
En plein débat sur la réforme des retraites, des parlementaires et ministres assurent qu’il est possible de travailler plus longtemps grâce à l’automatisation de la production et aux exosquelettes.
L’âge de départ en retraite des infirmières du public est passé de 55 à 62 ans en 2010. Avec la réforme, ce sera 64 ans. Soit neuf ans de travail en plus en 13 ans, sans prise en compte de la pénibilité du métier.
Organisation de l’année scolaire, programmes, gestion des non-participants, recrutements… La volonté de rendre le service national universel obligatoire pour tous les élèves de seconde risque de poser de nombreux problèmes dans les établissements.
Pendant la Première guerre mondiale, on envoyait des gens hors de la tranchée et on regardait ceux qui survivaient à la fin, je le vois comme ça. Il y a zéro formation, on vous met sur des classes très difficiles.
Le SNU est une lubie sortie tout droit de l’imaginaire d’un gouvernement d’extrême droite : enrôler des adolescents de 14 ou 15 ans dans des stages encadrés par des militaires, les habiller en uniformes bleu blanc rouge, et les forcer à saluer le drapeau en chantant la Marseillaise. Le tout au garde-à-vous, pour leur «apprendre la cohésion».
Néonazis, pour certains fichés par l’État, ils s’entraînent à la baston, tractent devant les fac et défilent dans les rues de Paris. Le Gud est de retour dans la capitale et veut le faire savoir.
Samedi 25 février, environ 150 néo-nazis, royalistes et autres racistes se réunissaient à Saint-Brévin, venus de tout le pays, contre un centre d’accueil pour réfugiés. En face, des centaines d’opposant-es au racisme.
L’avocate de la famille de Claude Jean-Pierre, un Guadeloupéen décédé en 2020 après un contrôle de Gendarmerie, interpelle sur la nécessité d’un procès dans cette affaire.
Les voyants rougissent encore pour Élisabeth Borne et Emmanuel Macron à l’heure où la réforme des retraites arrive au Sénat et où plane la menace d’une « France à l’arrêt. »
Alors qu’inégalités et précarisation s’aggravent sans cesse, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ne peut que s’inquiéter de voir le gouvernement s’entêter à faire passer en force une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales et l’immense majorité des Françaises et Français rejettent.
Le syndicat a aussi revendiqué une mise « en sobriété énergétique » de « très nombreux » radars routiers en « Mayenne, [dans les] Bouches-du-Rhône, [dans les] Alpes-de-Haute-Provence, [en] Gironde… ». En clair, ces radars ne fonctionnent plus. « On ne dit pas où, comme ça on maintient la prévention, mais on supprime la sanction »
Alors que l’intersyndicale au national a appelé les travailleurs à mettre «la France à l’arrêt» la semaine prochaine, les agents du ferroviaire décident dès ce lundi de durcir le mouvement.
La version des tireurs d’élite qui ne colle pas avec les expertises balistiques ; le corps changé de position… Sur la mort de son frère, « il y avait tellement à dire qu’il fallait l’écrire »[…] Ce qu’elle a fait dans un livre, Depuis qu’ils nous ont fait ça, paru à l’automne aux Éditions du bout de la ville. […] « C’est quand même con d’attendre de se faire enlever son frère par les schmitts pour se mettre à lutter »
Homophobie, Sidaction et le Planning familial veulent contraindre l’Etat à organiser chaque année au moins trois séances d’éducation à la sexualité à l’école. Ce qui est prévu par la loi, mais rarement mis en œuvre.
The Czech organisation Iuridicum Remedium (IuRe) sent an open letter to the Ministry of Health in June 2021. It was mainly about the vaccination system, but its impact is much bigger: many state websites are getting rid of Google Analytics and thus taking more account of user privacy.
Le milliardaire vient de licencier par mail 200 ingénieurs et chefs de produit. Il les avait lui-même chargés de mettre en place les nouveaux services payants censés assurer l’avenir du réseau social.
The main reason why I have opted for old bicycles is that they are much better than new bicycles. Most people don’t realize that, so they are also much cheaper. My four bikes cost me just 500 euros in total. That would buy me only one low-cost new road bike, and such a vehicle surely won’t last 40 to 50 years – as we shall see.
À l’heure où les entreprises partent du principe que toutes les données sont associables pour produire de meilleurs calculs et de meilleurs indicateurs, la piste qui n’est jamais évoquée dans cette libération des calculs, c’est la régulation de leurs croisements. Peut-être que certains croisements ne devraient pas être rendus possibles, parce qu’ils transforment profondément l’esprit de la loi qui régit le code du travail.
The point is to create a tool that is easy to interface with because you get to use natural language. As opposed to trying to make it seem like a person […] Because then we have a world in which grown men, sipping tea, posit thought experiments about raping talking sex dolls, thinking that maybe you are one too.
Issu du programme du Conseil national de la Résistance, notre système de retraite a permis à des millions de personnes d’avoir une existence épanouissante après une vie de travail. En recul depuis la fin des années 1980, il constitue une bataille civilisationnelle qui se poursuit encore aujourd’hui dans la rue, contre la réforme d’Emmanuel Macron.
L’organisation capitaliste de la propriété et de la production octroie le plus gros de la valeur produite à ceux qui ne sont jamais de corvée, et des payes de misère à ceux qui le sont tous les jours. La justice commande qu’on réalise l’exact inverse.
Sa boussole devrait être le droit. Or le Conseil est composé essentiellement de politiques. Il se positionne aussi en fonction de la tendance sociale ou politique […] Pendant le Covid, lorsqu’il a laissé passer pratiquement toutes les mesures objectivement liberticides de l’état d’urgence sanitaire, il savait très bien que les critiques seraient minoritaires et donc que ce serait plus risqué de les retoquer que d’aller dans le sens du gouvernement. […] Le Conseil reste l’ami du pouvoir. Il n’y a qu’à regarder comment il appréhende la notion d’intérêt général. Celui-ci est un objectif constitutionnel. Mais qui définit l’intérêt général ? Le Conseil a tendance à répondre : le législateur. Donc, le gouvernement. Or, si l’exécutif fixe l’intérêt général, alors toutes les lois de l’exécutif sont d’intérêt général. In fine, c’est donc lui qui dit ce qui est constitutionnel.
Il s’agit de Joseph Boulogne de Saint-George (1745-1799), connu sous le nom de Chevalier de Saint-George. Musicien métis, né de l’amour entre un riche propriétaire terrien et de son esclave d’origine sénégalaise, il dut affronter le racisme de la société française de son époque. Il excella en tant que compositeur, violoniste et chef d’orchestre. Il fut le plus grand épéiste de son temps et le premier colonel noir de l’armée française. Cependant, après sa mort en 1799, il est tombé dans l’oubli, où il est resté pendant près de deux siècles.
Il y a deux semaines, la France se faisait taper sur les doigts par des juristes européens. Il s’agissait des règles de retenue sur salaire pour les fonctionnaires d’Etat en cas de grève. Le gouvernement vient d’indiquer qu’il n’allait pas suivre les recommandations européennes.
En moins de 20 ans, 300.000 enfants ont été mariéEs, essentiellement des jeunes filles de parfois dix ans à peine. Bien que peu connu des Américains, ces unions sont tout à fait légales dans 43 des 50 états du pays. Et dans neuf d’entre eux, elles se font sans aucune limite d’âge.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
La médiation numérique est-elle soluble dans la médiation sociale ?
Lorsqu’en décembre 2021, Angie contacte Yann Vandeputte pour échanger autour de la quasi-absence de médiation aux pratiques numériques émancipatrices dans les espaces dédiés à l’accompagnement des citoyen⋅nes aux usages numériques, elle était loin d’imaginer que quatorze mois plus tard, elle lancerait une série d’articles rédigés par les membres du collectif « Lost in médiation » sur le thème La médiation numérique est-elle soluble dans la médiation sociale ? ! Et pourtant, c’est bien de vous plonger dans le monde de la médiation numérique que nous vous proposons pour ces prochaines semaines ! On commence avec un premier article de Yann Vandeputte qui nous présente la démarche et ses enjeux.
Yann Vandeputte est actif dans l’accompagnement aux usages numériques depuis 2004. Comme acteur de terrain pendant une douzaine d’années dans le secteur associatif, puis comme ingénieur de formation chargé de la certification « responsable d’espace de médiation numérique » du ministère du Travail.
« La médiation numérique est-elle soluble dans la médiation sociale ? », une question qui ressemble, dans sa formulation, à un sujet du bac. C’est le premier chantier que pose, comme acte fondateur, le collectif Lost in médiation. S’ouvrir aux autres secteurs et aux autres champs disciplinaires, avec lesquels la médiation numérique partage des gènes dans le grand ADN du care, est la motivation première du collectif. Sept professionnels ou anciens praticiens issus du monde associatif et institutionnel ont rendu leur copie. D’autres réponses pourraient suivre, nous l’appelons de nos vœux.
« Apprendre à se connaître et à se reconnaître ». Tel serait le besoin exprimé et le point de départ qui a animé la question délicate que j’ai posée fin décembre 2021 à une quinzaine d’acteurs de la médiation numérique, de la médiation sociale, du travail social et de la sociologie. Peu ont souhaité répondre gratuitement à cette question, un brin provocatrice, j’en conviens, et je profite de cet espace qui nous est cordialement offert par Framasoft pour remercier les premiers courageux qui ont relevé le défi. L’enjeu de cette demande était d’interroger la médiation numérique au regard d’autres champs, d’autres acteurs qui l’entourent, la croisent, l’aiguillonnent ou simplement l’ignorent, par pure ignorance ou par aimable condescendance.
Les six articles qui ouvrent ce premier chantier seront présentés chaque jeudi sur cet espace d’expression libre qu’est le framablog :
9 mars : Allons-nous vers un métier unique de la médiation numérique et sociale ? par Didier Dubasque
16 mars : Où est passée la culture numérique ? par Vincent Bernard
23 mars : Médiation sociale et médiation numérique : solubilité ou symbiose ? par Garlann Nizon et Stéphane Gardé
30 mars et 6 avril : La translittératie numérique, objet de la médiation numérique. Analyse d’une expérimentation : remobilisation scolaire et articulation de médiations par Corine Escobar, Nadia Oulahbib et Amélie Turet
Et plus tard, peut-être, d’autres éclairages que vous souhaiteriez apporter à ce premier tableau ?
Des contributeurs à la croisée des champs
Cette série introductive de quatre articles associe six professionnels issus de la médiation numérique (Vincent Bernard, Garlann Nizon et Stéphane Gardé), du travail social (Didier Dubasque) et de la recherche en sciences humaines et sociales (Amélie Turet et Corine Escobar). Je ne déroulerai pas ici leur CV bien fourni. Je me limiterai à une courte présentation. Leurs articles respectifs étant leur meilleure carte de visite.
Vincent Bernard est coordinateur de Bornybuzz numérique et juré pour le titre professionnel de Responsable d’Espace de Médiation Numérique. Il veille à inscrire dans ses pratiques de médiation numérique l’éducation aux médias, aux écrans et à la culture numérique. À ce titre, il associe régulièrement des travailleurs sociaux et des psychologues à des projets destinés aux adultes et aux jeunes publics. Il participe également à des publications collectives.
Garlann Nizon est cheffe de projet, formatrice et consultante en inclusion numérique depuis de nombreuses années, à l’échelle de la Drôme et de l’Ardèche dont elle a structuré les EPN et les actions, et de la région dont elle a coanimé le réseau d’acteurs Coraia puis Hinaura. En tant que salariée associée au sein de la CAE Prisme, elle est également administratrice à la coopérative La MedNum où elle représente le collège des médiateurs et personnes physiques. Toujours en coordination des acteurs de la médiation numérique drômoise (médiateurs et CNFS notamment), elle travaille également sur les sujets relatifs à la numérisation de la santé et les modèles économiques des structures de médiation notamment.
Stéphane Gardé est consultant-formateur engagé depuis presque vingt ans dans la médiation numérique. Son regard de philosophe ouvert aux cultures non occidentales et son intérêt pour les pédagogies actives lui ont permis pendant quinze ans d’accompagner, notamment en itinérance, des publics en situation d’illettrisme et d’illectronisme et différents acteurs de l’intervention sociale.
Corine Escobar est enseignante chercheure depuis plus de 40 ans, au service de l’égalité des chances. Institutrice en France, puis professeure de français en Espagne, suède et Allemagne, elle a expérimenté différentes pédagogies holistiques. Une thèse de doctorat en sciences de l’éducation lui a permis d’observer et d’évaluer la puissance associative au service des plus faibles. Déléguée du préfet depuis plus de 10 ans, elle accompagne les associations investies auprès des publics des quartiers prioritaires notamment sur la remobilisation éducative.
Nadia Oulahbib est chercheure et analyste clinique du travail en santé mentale, observatrice des scènes de travail dans le monde de la fonction publique, l’entreprise associative, coopérative, industrielle et également liés aux métiers du social. Elle apporte son soutien à la parole sur le travail pour entretenir le dialogue collectif. Elle est aussi maîtresse de conférences associée pour l’UPEC.
Amélie Turet est docteure qualifiée en sciences de l’information et de la communication, chercheure associée à la Chaire UNESCO « Savoir Devenir » et au MICA, enseignante à l’UPEC sur le numérique dans l’éducation populaire et l’ESS, spécialiste de l’appropriation socio-technique des dispositifs liés au numérique. Membre de l’ANR Translit, elle a présenté ses travaux sur la médiation numérique lors des rencontres EMI de l’UNESCO à RIGA en 2016. CIFRE, diplômée de l’université Paris-Jussieu en sociologie du changement, elle a conduit des projets de R&D dans le secteur privé puis au service de l’État sur la transformation numérique, la démocratie participative, l’inclusion numérique, la politique de la ville et l’innovation.
« Lost in médiation » : besoin de médiations pour des remédiations ?
Lost in médiation13 est né il y a plusieurs années d’une gêne personnelle due à un prurit chronique causé par l’irritant médiation. « Médiation » par-ci, « médiation » par-là, pour ci et pour ça, le pouvoir d’attraction de la blanche colombe m’a un jour donné le vertige et l’envie de lui tordre le cou pour commencer à lui faire rendre gorge. Le dessein, un peu violent et d’une prétention inouïe, tant la tâche est immense, demande que je m’explique et que je lance dans ces colonnes un appel à l’aide à toutes les bonnes volontés. Vouloir dissiper le brouillard qui entoure la notion de médiation et ses innombrables costumes14 et faux-nez est une entreprise qui relèverait de toute une vie. Quelques personnes plus savantes et plus talentueuses s’y sont déjà essayé et n’y sont pas parvenues.
Le projet Lost in médiation est plus modeste, certes, mais il ne se prive pas de questionner la composante « médiation » dans la médiation numérique. Nous espérons que des professionnels qui pratiquent d’autres médiations (sociale, artistique, documentaire, scientifique, conventionnelle, etc.) et d’autres types d’accompagnement dans les secteurs du travail social, du médico-social et de l’éducation populaire pourront alimenter le « processus de communication éthique » qui définit la médiation dite « conventionnelle15 ».
Un chantier ouvert pour faire acte de médiation ?
Lost in médiation se veut une œuvre collective ouverte où les expressions et les sensibilités peuvent prendre des formes variées : écrits (articles, témoignages, retours d’expérience, analyses de pratiques, etc.), podcasts sonores et vidéo, objets graphiques ou hybrides. La seule contrainte que notre ouvroir s’impose, c’est l’opportunité de croiser des regards intérieurs et extérieurs au secteur de la médiation numérique. Prendre le recul nécessaire permet, nous semble-t-il, de nous extraire des mécanismes réflexes, des recettes de cuisine, des formules toutes faites servant à nourrir la viralité et le prêt-à-penser qui favorisent les bulles informationnelles. Convoquer des pratiques et des cultures issues d’autres champs disciplinaires aide à nous décentrer, ouvre des horizons et nous donne une capacité à élargir nos réflexions et à entrevoir des pistes de solutions difficiles à imaginer quand se mettent en place des entre-soi. L’équation que Lost in médiation entend poser est donc « comment penser avec les autres pour penser contre soi-même ? ».
Inscrire la médiation numérique dans une généalogie ancienne
Si elle ne sort pas de la cuisse d’un Jupiter ni même de la côte d’un Adam, la médiation numérique n’est pas non plus une création ex nihilo. Au-delà du chaudron de l’éducation populaire dans lequel elle est tombée à sa naissance, nous postulons qu’elle porte derrière elle un bagage largement insoupçonné venant d’antécédents plus illustres et plus lointains n’ayant, en apparence, aucune connexion avec elle. Et pourtant. Qu’elle le veuille ou non, par l’adoption même du terme médiation qui plus est associé à numérique16, la voilà embarquée, bon gré mal gré, dans une histoire longue et touffue qu’elle va devoir un jour assumer si elle veut honorer ces deux blasons.
En prendre conscience permet de convoquer l’aide de ses ascendants et de les questionner avec assertivité. La médiation ne passe-t-elle pas inlassablement par des reformulations pour s’assurer que chaque participant, chaque acteur a bien saisi ce qui s’énonce ? Plus concrètement, éducateurs, animateurs, formateurs, penseurs et chercheurs en sciences humaines et sociales (SHS), artistes (et bien d’autres !), qui ont parlé, expérimenté et écrit sur les relations interpersonnelles et culturelles, le care, l’accompagnement et l’éthique, ont pleine légitimité à nous dire et à nous apprendre des choses sur nous-mêmes. Nous essaierons, le plus possible, dans notre projet ouvert, de les rappeler à notre bon souvenir.
L’aller vers en partage ?
La volonté de se mouvoir vers une altérité (humaine, non-humaine, conceptuelle) est partagée par toutes les médiations. Nous nous appuierons donc sur ce socle commun, représentant à nos yeux un avatar du principe de l’aller vers que nous empruntons au travail social et que nous tenterons d’appliquer au champ de la médiation numérique.
La traçabilité de la locution aller vers mériterait d’être établie. Je conseille pour commencer de lire les articles que Didier Dubasque a consacré à cette notion sur son blog. Il cite, entre autres, les travaux de son ami sociologue, Cyprien Avenel, qui rappelle que « l’aller vers n’est pas une pratique nouvelle […] il « renvoie aux fondamentaux du cœur de métier du travail social et de l’intervention sociale ».
Pour ce qui nous intéresse, cela ressemble un peu au jeu du « passe à ton voisin » qui marque une certaine porosité entre les champs d’intervention. Comme le terme médiation, cette expression est devenue désirable, car véhiculée à tour de bras. Elle est passée de mains en mains : du travail social à la médiation sociale qui l’a même inscrite dans sa norme AFNOR NF X60-600 conçue en 2016 et entrée en vigueur en 2021. On y lit, à la page 11, au deuxième paragraphe de l’article 3.1.2 Modalités d’intervention de la médiation sociale, que « le médiateur social intervient sur l’ensemble des espaces de vie de son territoire d’intervention et organise ses pratiques autour de deux principes directeurs : aller vers et faire avec la ou les personnes ».
Une nouvelle injonction pour de nouvelles pratiques
De fil en aiguille, l’aller vers, flanqué de son binôme faire avec, navigue et suture les différentes pièces de l’intervention sociale, jusqu’à arrimer aujourd’hui la médiation numérique. D’année en année, ses occurrences et ses déclinaisons augmentent significativement dans la prose institutionnelle consacrée à l’inclusion numérique, reprise à l’envi par certains professionnels du terrain. À titre d’exemple, l’aller vers est mentionné à plusieurs reprises dans l’Observatoire de l’inclusion numérique 2022 de la MedNum. Il faisait aussi l’objet d’un atelier au dernier Numérique en Commun[s] (NEC) 2022 à Lens et la Base du numérique d’intérêt général lui consacre la fiche Comment favoriser le « aller vers » dans mon quotidien ? destinée aux conseillers numériques France Services (CNFS).
La viralité est donc en marche, mais qui s’en plaindrait ? Qui refuserait d’aller porter assistance aux personnes qui ne poussent jamais la porte des espaces de médiation numérique ? Qui souhaiterait laisser pour compte celles et ceux qui ne manifestent aucune demande alors que leurs besoins élémentaires en termes d’accès au droit(s)17 ne sont pas satisfaits ? Absolument personne. Et pourtant, rappelle Didier Dubasque, ce déplacement qui provoque une inversion ne va pas de soi, car elle met le professionnel dans une « position basse », inconfortable : « ce n’est plus la personne qui demande, c’est le professionnel ».
L’heure est donc au démarchage tous azimuts. Il faut aller chercher les isolés à la force des jambes et du poignet, dans les moindres recoins. Les non-recours ne doivent plus avoir cours ! Est-ce à dire que les pratiques des professionnels de la médiation numérique ont radicalement changé ? Que la majorité d’entre eux sillonnent les routes de France, de Navarre et des îles pour aller au contact des usagers les plus éloignés, montent les étages des immeubles et font du porte-à-porte, arpentent les rues en faisant des maraudes ? Nous n’y sommes pas encore. Si peu aujourd’hui le font, la question qui se pose est bien de savoir s’ils en ont la capacité, la motivation et les moyens. Car ajouter une nouvelle mission, une nouvelle pratique, suppose la formation qui va avec et l’aller vers ne s’improvise pas. C’est un art de l’approche qui relève d’un artisanat social qui s’acquiert patiemment sur le terrain, par essais-erreurs, au rythme qu’imposent les publics accompagnés. Pour aller vers les autres, on doit bien apprendre à les connaître et à les reconnaître, on n’a pas le choix : il faut bien faire avec !
Le Réseau national Pimms Médiation, première éprouvette d’une médiation numérique OGM ?
Une fois encore, même si la solubilité de la médiation numérique n’est pas pleine et entière dans la médiation sociale, il n’empêche qu’une forme de mouvement de l’une vers l’autre s’est établi ces dernières années. Peu veulent le voir, l’acter ou le reconnaître, mais les technologies finiront bien un jour par les mettre d’accord. Car le numérique permet et accentue cette liquidité18, gomme petit à petit les frontières ou les rend plus floues.
Des structures comme les points d’information médiation multi services (PIMMS), dont le réseau national comprend aujourd’hui 100 lieux d’accueil de proximité, incarnent bien cette soudure. Ce n’est pas un hasard si le réseau a créé le mot-valise « médiation socio-numérique » pour qualifier sa pratique hybride. Ce mot, par contamination (ou par solubilité ?) est déjà repris par des acteurs du canal historique de la médiation numérique. Ce n’est pas non plus un hasard si ce même réseau des PIMMS, à la croisée des chemins, est membre du réseau France Médiation19 et sociétaire de la MedNum. Ses représentants participent régulièrement aux événements qu’organisent ces deux instances professionnelles de portée nationale.
La dématérialisation, vers une nouvelle forme d’œcuménisme ?
Par la force centripète qu’elle provoque, la dématérialisation administrative crée, à sa manière, de l’aller vers entre professionnels des trois sphères du champ social. Elle oblige des professionnels qui ne se fréquentaient pas (ou peu) à apprendre à s’identifier, à comprendre la culture et les contraintes des uns et des autres et, cerise sur le gâteau, à travailler en bonne intelligence afin de créer un « espace d’aide potentiel20 », une zone de confiance entre les différentes parties prenantes de dispositifs d’accompagnement : personnes accompagnées et professionnels accompagnants. L’enjeu est bel est bien de rendre fluides les échanges, d’éviter les ruptures pour les usagers, de limiter les incompréhensions, les lenteurs et les blocages. Ces évidences méritent d’être rappelées à l’ensemble des maillons de ce qui forme, dans le fond, une chaîne de solidarités professionnelles.
La médiation numérique a tout à apprendre de la médiation sociale et du travail social et inversement. « Assurer une présence active de proximité », « participer à une veille sociale et technique territoriale » sont des principes inscrits dans la norme de la médiation sociale que la médiation numérique devrait ou est en train de faire siens. Le principe de l’aller vers que nous avons à peine esquissé est connecté en permanence avec ces deux principes d’arpentage du territoire. Mais la réalité de terrain montre que les échanges « gagnants-gagnants » qui relèveraient d’une forme de symbiose – que décrivent Garlann Nizon et Stéphane Gardé – sont encore loin d’être la norme. En inversant le mouvement, il est clair que les médiateurs et travailleurs sociaux ont à s’inspirer des pratiques d’accompagnement aux usages numériques de leurs frères et sœurs d’armes conseillers et médiateurs numériques.
Fécondations croisées
A l’heure du Conseil national de la refondation (CNR) et de la future feuille de route pour la « stratégie nationale numérique inclusif » à mener dans les cinq années à venir, le groupe de travail 3 « formation-filière » était chargé récemment de réfléchir à la structuration de la filière de la médiation numérique et de la formation des futurs professionnels, des professionnels en poste et des aidants numériques. Dans le volet formation, il est souvent question de « socle commun de compétences ». S’il voit le jour, ce socle serait bien inspiré de cartographier au préalable les activités communes aux trois champs de l’intervention sociale, en lien direct ou indirect avec l’accompagnement aux usages numériques, pour en tirer les savoir-faire (techniques, relationnels, organisationnels) et les connaissances qui forment un génome commun : la compétence. L’aller vers fait partie de ces chromosomes qui constituent le génome, mais ce n’est pas le seul. Les professionnels des trois champs ont tout à gagner d’unir leur force en mettant au pot ce qu’ils ont de meilleur pour créer ensemble une variété robuste de médiation, résistante aux multiples variations de notre climat social et sociétal.
« Il n’y a pas de grande Nation numérique si nous laissons une partie de Françaises et Français sur le bord du chemin » disait Jean-Noël BARROT21 en préambule au « Plan France Numérique Ensemble ». Nous choisirons pour conclure de le paraphraser en affirmant qu’il n’y a pas de grande nation ni de grands professionnels qui ne sachent pas travailler main dans la main pour atteindre des objectifs communs, profitables à des territoires tout entiers. Par leur intelligence collective, leur courage et leur ténacité, les Ukrainiens nous enseignent l’adage au quotidien.
Alors, puisque la chimie, mère de nombreuses disciplines, est à l’honneur de notre sujet du bac, assisterons-nous plutôt à des phénomènes de solubilité, de synthèse, d’hybridation ou de symbiose entre les différents champs ? Nul ne peut le dire aujourd’hui. Probablement un peu des quatre. Nous ne pouvons que scruter l’horizon et nos pieds pour percevoir les moindres signaux, les moindres traces de ce changement en marche. L’histoire finira par trancher. Ce seront les contextes, les situations, les opportunités et les aubaines qui choisiront.
Un grand merci à Yann Vandeputte d’avoir partagé avec nous ses réflexions. Si cette longue introduction vous fait réagir, n’hésitez pas à partager vos réflexions en commentaires. On en remet une couche (de réflexion) dès la semaine prochaine…