Quand la Francophonie soutient le logiciel libre en Afrique

En septembre 2006, la francophonie réunie à Bucarest par l’OIF proposait sur le site officiel de l’évènement un très intéressant article intitulé Le choix des logiciels libres, que nous avons reproduit ci-dessous.

Il n’est donc pas étonnant mais tout à fait réjouissant de les retrouver dans ce petit reportage réalisé à Niamey au Niger par TV5 Québec Canada.

« Cette formation, qui va durer une semaine, permettra à une trentaine de nigériens issus de différents secteurs d’activités, l’administration publique en général, le secteur de l’éducation, le secteur privé, de bénéficier d’une formation de pointe en environnement libre. »

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Le choix des logiciels libres

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Conformément aux Conférences ministérielles sur la culture (Cotonou, 2001) et sur la société de l’information (Rabat, 2003), la Francophonie favorise le développement, la diffusion et l’usage de logiciels libres…

La Francophonie favorise le développement, la diffusion et l’usage de logiciels libres pour éviter que les pays en développement ne se trouvent en situation de dépendance technologique vis-à-vis d’un fournisseur.

La liberté de choix technologique défendue par la Francophonie vise à favoriser une appropriation réelle et maîtrisée des technologies. Mettre en commun le savoir, le faire évoluer librement, l’enrichir par une dynamique collaborative et répondre ainsi au besoin légitime de tous de participer pleinement à l’édification de la société de l’information sont le fondement même du concept des logiciels libres.

L’expression « logiciel libre » fait référence à la liberté pour les utilisateurs d’exécuter le programme, d’étudier son fonctionnement et de l’adapter à leurs besoins, de redistribuer des copies, d’améliorer le programme et de publier les améliorations pour en faire profiter toute la communauté. Le choix de l’utilisation de normes et de standards ouverts permet d’éviter des incompatibilités techniques pouvant conduire à des pertes de données publiques.

Il s’oppose à toute restriction des échanges et encourage la diversité d’expression. Beaucoup plus qu’une solution technique, il défend le libre accès aux savoirs. Grâce à leur faible coût d’opération et surtout aux principes de liberté et de partage qu’ils sous-tendent, les logiciels libres représentent une opportunité pour soutenir le développement durable des pays francophones du Sud.

L’OIF a donc soutenu l’organisation des Rencontres africaines du logiciel libre (respectivement du 4 au 7 octobre à Ouagadougou et du 19 au 21 octobre à Libreville). Les Rencontres mondiales 2005 sur les logiciels libres de Dijon (France, 5-9 juillet) ont également été soutenues, ainsi que le 7e Forum international du logiciel libre de Porto Alegre (Brésil, 19-22 avril 2006).

L’AUF, en partenariat avec l’Association francophone des utilisateurs de Linux et logiciels libres, a mis en place un réseau de centres Linux et logiciels libres fondé sur le développement et l’utilisation de solutions technologiques et pédagogiques ouvertes dans les pratiques d’enseignement, de recherche ou de communication. Ces centres sont basés à Antananarivo, Bamako, Chisinau, Dakar, Hanoi et Rabat.

L’Intif met en place des Laboratoires TIC (Labtic), véritables espaces collectifs mutualisés servant de cadre à la démultiplication des transferts de compétences au niveau national, en associant les acteurs des secteurs public, privé et associatif. Les Labtic permettent ainsi de faire des formations tout en créant un environnement matériel et logiciel permettant aux stagiaires de poursuivre et de consolider leurs acquis de manière continue. Ces actions de formation favorisent une appropriation technologique réelle qui peut servir de base à une industrie nationale numérique. En 2006, 15 laboratoires sont en place auprès de partenaires locaux dans les pays en développement : Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Laos, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo, Vietnam.




Microsoft Office à l’école française : stop ou encore ?

Todd Baker - CC byEst-il si loin le jour où nous verrons en France un reportage similaire à celui que nous avons choisi de reproduire ci-dessous ? Titré « le boum des logiciels libres », il nous vient de la TSR (Télévision Suisse Romande) dans le cadre de son émission Nouvo consacrée aux « nouvelles tendances et technologies » (canal YouTube).

Que dire sinon que cela fait plaisir à voir et que nous applaudissons des deux mains ! Difficile en effet selon nous de faire mieux dans le temps imparti. Nous avions d’ailleurs publié un article dédié à cette évolution libre du Canton de Genève[1].

Faut-il le rappeler (et bien moins pour nous enorgueillir que pour déplorer l’immobilisme de la situation de l’autre côté des Alpes) : c’est peu ou prou exactement le même discours que tient le Framablog depuis un petit bout de temps déjà.

Ainsi, il y a tout juste un an (au moment même où le Café pédagogique se découvrait VRP de son généreux sponsor américain) nous avions fait l’effort de traduire un long rapport britannique qui déconseillait, étude sérieuse et détaillée à l’appui, l’usage en milieu scolaire de la suite bureautique propriétaire Microsoft Office 2007 ainsi que le nouveau (et tant décrié) système d’exploitation Windows Vista. Nous étions bien naïfs en pensant alors que ce rapport allait un tant soit peu émouvoir la communauté et réussir à faire naître un débat en haut lieu.

Car il n’en fut rien.

Peut-être parce que l’influence de Microsoft à l’école française demeure aussi efficace que disproportionnée ?

Cela n’empêche certainement pas la suite OpenOffice.org de se déployer silencieusement chaque jour davantage dans toutes les écoles Jean-Macé et les lycées Sud Médoc de France. Mais nous serions certainement allés bien plus vite sans cette résistance passive de notre administration, SDTICE en tête.

Le temps de la décision volontariste et du courage politique est-il enfin venu ?

On notera que le reportage ne se résume pas à l’éducation, puisqu’on y évoque par la suite brièvement la situation du logiciel libre dans le secteur privé (qui ne connait pas la crise) et le secteur public (ici en milieu hospitalier). Avec cette conclusion réaliste : « Pourtant le grand public hésite toujours à faire le pas, fidèle à Microsoft et autres leaders du marché ».

Le boum des logiciels libres

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Reportage : Zian Marro / Montage : Sandro Milone – 1 juin 2009 – TSR (Nouvo)

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Transcript

Il s’agit de la retranscription de la première partie de la vidéo consacrée à l’éducation.

Voix off : Cours d’informatique dans cette classe de 8ème.

Le professeur : Le cours d’aujourd’hui consiste à faire faire aux élèves une feuille de calcul pour calculer leur moyenne à l’aide du logiciel libre Calc, qui est le correspondant en fait d’Excel.

Voix off : Les logiciels gratuits d’OpenOffice remplacent les bons vieux Word et Excel de Microsoft. Réputé compliqué, le libre a beaucoup évolué.

Un élève : C’est assez facile de travailler avec, surtout avec les profs qui nous donnent des consignes très claires. C’est très facile.

Voix off : Facile, mais aussi et surtout indépendant. Une ouverture qui plait aux profs.

Le professeur : On n’est pas soumis effectivement à l’hégémonie de certains logiciels. Pour avoir des nouvelles versions, à chaque fois il faut repayer etc. Donc, à mon avis, il faut s’affranchir dans une certaine mesure des logiciels dit propriétaires.

Voix off : Dans un ordinateur, le système d’exploitation, Windows par exemple, ainsi que les programmes sont payants. Aujourd’hui on peut facilement remplacer un, deux voire la totalité de ces coûteux logiciels par du libre. Et cette année l’État de Genève a édité un CD avec OpenOffice pour les élèves.

Une élève : Je trouve que c’est bien parce que comme ça on peut les avoir chez nous et on sait deja comment ça marche.

Voix off : Dans les écoles de Genève tous les ordinateurs sont equipés. L’État évite ainsi des frais de licences pour près de 900 000 francs par an, et surtout ne dépend plus de Microsoft.

Notes

[1] Crédit photo : Todd Baker (Creative Commons By)




Le bien commun : l’assaut final – Un documentaire de Carole Poliquin

Nombreux sont ceux qui pensent qu’en France le projet de loi « Création et Internet » (ou Hadopi) n’est pas qu’une simple question technique et juridique pour endiguer le « piratage », mais se situe bien au delà, sur le front politique et sociétal de la défense des biens communs contre une « marchandisation » croissante des activités humaines, ici la culture[1].

C’est pourquoi il nous a semblé intéressant de proposer aux lecteurs de passage un « vieux » documentaire que vous n’avez peut-être pas eu l’occasion de voir à sa sortie en 2002 (durée : 1 heure).

Il a pour titre Le bien commun : l’assaut final et a été réalisé par la québécoise Carole Poliquin (dont nous avons obtenu accord pour diffusion).

Voici ce qu’en disait Bernard Langlois dans le journal Politis :

Sur le fond, c’est une charge très argumentée, très démonstrative contre la mondialisation libérale, nourrie de reportages et de témoignages recueillis au Canada, au Mexique, aux États-Unis, en Inde, en France. Avec les exemples très parlants de la marchandisation en cours de tous ces « biens publics mondiaux » que sont l’eau, les semences, la santé, les gênes, les connaissances et pratiques ancestrales ou nouvelles… Un thème que nous connaissons bien, autant de tristes réalités d’aujourd’hui.

C’est la forme qui est originale, avec un parti pris d’humour en contrepoint très réussi. Carole Poliquin a repris le thème et le découpage de la Genèse, ces sept jours qui bâtirent le monde ; mais ici ce n’est pas Dieu, c’est « l’homme d’affaires » qui se donne une semaine pour asservir le monde au profit, pour créer enfin ce « marché total » qu’on nous propose comme horizon. À chaque jour son thème (l’eau, les semences etc.). Chaque soir de la semaine, l’homme d’affaires reprend son Boeing, volant dans les étoiles vers sa prochaine mission, tandis qu’une voix off commente : « Et l’homme d’affaires se dit que cela était bon pour ses actionnaires ».

On notera que vous pouvez acheter le DVD de ce documentaire directement depuis son site officiel (ou en France chez Voir et Agir), non seulement pour en obtenir une version de qualité, des bonus, etc. mais également pour soutenir l’action de Carole Poliquin et l’aider à produire de nouveaux sujets comme son dernier en date Homo Toxicus[2].

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Peut-être le trouverez trop simpliste, trop « altermondialiste », ou trop… réaliste ? Peut-être aurez-vous envie d’y ajouter un « huitième jour » autour de la création numérique (logiciels, œuvres de l’esprit…) ? Peut-être êtes-vous agréablement ou désagréablement surpris de sa mise en lumière sur le Framablog ? Il ne tient qu’à vous de vous exprimer dans les commentaires ci-dessus 😉

Notes

[1] Ce « front des biens communs » fait écho à deux livres de référence du Framablog (disponible tous deux en libre téléchargement) : Du bon usage de la piraterie de Florent Latrive et Cause commune de Philippe Aigrain.

[2] Résumé du documentaire Homo Toxicus de Carole Poliquin (2008) : « Une expérience planétaire est en cours et nous en sommes les cobayes. Chaque jour, des tonnes de substances toxiques sont libérées dans l’environnement sans que nous en connaissions les effets à long terme pour les êtres vivants. Certaines d’entre elles s’infiltrent à notre insu dans nos corps et dans celui de nos enfants. En même temps que notre patrimoine génétique, nous transmettons aujourd’hui à nos enfants notre patrimoine toxique. Dans une enquête inédite, menée avec rigueur et humour à partir de ses propres analyses de sang, la réalisatrice explore les liens entre ces substances toxiques et l’augmentation de certains problèmes de santé comme les cancers, les problèmes de fertilité et l’hyperactivité. Les conclusions sont troublantes… »




Al Jazeera, Gaza et la plus libre des licences Creative Commons

BohPhoto - CC byÉvoquer le conflit à Gaza pour ne parler que de licences données à quelques unes de ses vidéos par une chaîne de télévision va peut-être vous choquer mais il n’en demeure pas moins que c’est une grande première dans le monde des grands médias. Il s’agit en l’occurrence de la chaîne Al Jazeera qui vient d’inaugurer un espace vidéo sous licence Creative Commons avec douze de ses récents reportages sur Gaza.

C’est intéressant parce que Al Jazeera est clairement ici la chaîne d’information la mieux à même de nous fournir des images. C’est également intéressant parce que le choix s’est porté sur la plus libre permissive des licences Creative Commons, à savoir la Creative Commons Attribution (ou Paternité) autorisant alors non seulement la diffusion mais également la modification et l’exploitation commerciale des vidéos en question (qui sont proposés au format Flash mais aussi dans un format en haute résolution). On peut bien entendu s’interroger sur ce qui pousse Al Jazeera à souhaiter que ses vidéos se diffusent ainsi largement mais le fait est que ce choix de licence est le meilleur moyen pour y arriver[1].

Al Jazeera inaugure un dépôt d’archives vidéos sous licence Creative Commons

Al Jazeera Launches Creative Commons Repository

Fred Benenson – 13 janvier 2009 – Creative Commons Blog
(Traduction Framalang : Don Rico)

Al Jazeera vient de mettre en ligne douze vidéos de qualité radiodiffusion tournées à Gaza et placées sous la licence Creative Commons Attribution la moins restrictive. Chaque vidéo, enregistrée par des professionnels, est associée à une page de renseignements détaillée et hébergée sur blip.tv, permettant ainsi le téléchargement facile des fichiers originaux et leur intégration dans Miro. Pour se faire une meilleure idée de la valeur de ces images, voici un extrait d’article paru dans l’International Herald Tribune et le New York Times :

« Dans un conflit où il est presque impossible aux médias d’information occidentaux de tourner des reportages dans Gaza à cause des restrictions imposées par l’armée israélienne, Al Jazeera possède un avantage indéniable : elle se trouvait déjà sur place. »

Plus important encore, grâce aux choix d’une licence CC-BY permissive, tout un chacun peut réutiliser ces vidéos, y compris les chaînes concurrentes, les réalisateurs de documentaires et les blogueurs, à la condition d’indiquer qu’elles proviennent d’Al Jazeera.

Vous trouverez de plus amples renseignements sur le dépôt d’archives CC d’Al Jazeera, et dans notre communiqué de presse. Vous pouvez aussi ajouter le dépôt d’archives d’Al Jazeera à vos flux Miro en cliquant ici.

Notes

[1] Crédit photo : BohPhoto (Creative Commons By)




De la politique migratoire contradictoire des polices européennes

Un titre un peu obscur pour évoquer en vidéo une sorte de chassé-croisé entre une police française (la gendarmerie nationale) et une police belge (de la zone de Bruxelles-Midi). En effet quand l’une fait le choix de passer de la suite bureautique propriétaire Microsoft Office à la suite bureautique libre OpenOffice.org[1] l’autre inverse le mouvement en faisant machine arrière.

Ces flux migratoires opposés sont décrits dans les deux reportages que nous avons reproduit ci-dessous. Même format (ne dépassant pas les deux minutes), même structure (voix off descriptive ponctuée par des entretiens d’un responsable des opérations) mais pas la même conclusion !

Nous les avons accompagnés de leur retranscription écrite histoire de mieux évaluer à froid les arguments et éventuellement d’ouvrir un petit débat dans les commentaires…

De Microsoft Office à OpenOffice.org

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Un reportage réalisé par Sia Conseil et glané sur YouTube. Date : novembre 2006 (me semble-t-il).

Retranscription :

« Marie de Paris, ministère des finances, gendarmerie nationale, de plus en plus de services de l’État travaille sous logiciel libre. Un logiciel libre c’est l’inverse d’un logiciel propriétaire, quiconque en possède une copie a en effet le droit de l’utiliser, le modifier, l’améliorer et le redistribuer. La suite bureautique de la gendarmerie nationale a ainsi entièrement migré sous Open Office. Un changement qui a mis fin au problème de communication entre les services informatiques des différentes agences de la sécurité intérieure.
Les logiciels libres portent aujourd’hui les standards, c’est-à-dire des normes qui sont libres, ouvertes et que tout le monde peut utiliser. Ces normes là n’appartiennent pas à un industriel ou à un éditeur.
Autre avantage le libre permet de faire d’importantes économies, ce qui est loin d’être négligeable.
Pour qu’un gendarme bénéficie de toutes les possibilités, on est obligé d’avoir un certain nombre de fonctionnalités. Si pour chaque fonctionnalité on fait appel à un logiciel particulier et qu’on paie la licence, au bout du compte ce sont des centaines de milliers de licences qu’on va être obligé d’acheter. Puisqu’aujourd’hui notre intranet, fin de l’année, est ouvert aux cent mille gendarmes. Donc si demain vous me vendez un logiciel même si il est génial et si vous me dites c’est cent euros par utilisateur ou cent euros par poste on a soixante-dix mille postes, ça veut dire que c’est déjà une facture de sept millions d’euros.
Un argument de poids qui n’a pas fini de séduire et dans le public et dans le privé. La fin du monopole des logiciels propriétaires est donc plus qu’annoncée. »

De OpenOffice.org à Microsoft Office

Un reportage glané sur Microsoft Get the facts Belgique et Luxembourg. Date : non trouvée.

Retranscription :

« En fin d’année dernière, pour des raisons d’économie, la zone de police Midi choisissait Open Office pour ses traitements de textes et tableurs. Très rapidement, les agents de police firent toutefois état de leur insatisfaction au sujet de ces nouvelles applications bureautiques. Ils se plaignaient par exemple de l’interface graphique du progiciel ou du fait qu’ils n’y retrouvaient pas toutes les fonctions qu’ils utilisaient dans Microsoft Office.
Les choses se sont passées en douceur mais pas pour les utilisateurs qui n’étaient pas familiarisés avec l’interface graphique. Ils étaient incapables de trouver les applications ou les fonctions comme c’était le cas avec Microsoft Office.
Les agents de police de ne sont pas des informaticiens et la plupart d’entre eux étaient plutôt désorientés dans le nouvel environnement de travail. Cela provoquait des perte de temps du fait que tout le monde faisait sans cesse appel au helpdesk pour des explications.
Nous recevions beaucoup plus d’appels parce que les utilisateurs n’appréciaient pas les fonctions, ne savaient où procéder à une copie, ce qu’il fallait faire dans telle ou telle circonstance. Nous savions vraiment beaucoup d’appels.
Aujourd’hui la zone de police Midi a installé Microsoft Office 2003, retrouvant, sur ses écrans, les applications bureautiques qui lui sont familères. Bien entendu, le coût total de propriété ne dépend pas uniquement du nombre de licences mais aussi des coûts de formation, de helpdesk et de développements sur la plate-forme de base. La convivialité et l’intégration aident les policiers à passer moins de temps en tâches administratives afin de pouvoir mieux servir les citoyens.
On peut travailler plus rapidement du fait que tout le monde connaît l’application. Plus besoin d’appeler le helpdesk. On perd moins de temps. Les utilisateurs devraient travailler plus vite et plus indépendamment. Par ailleurs, le travail gagnera en qualité. »

Remarques (toutes) personnelles

Premier reportage sur la gendarmerie nationale :

  • Microsoft n’est jamais citée
  • Le réalisateur, Sia Conseil, n’est pas rattaché à une structure d’OpenOffice.org
  • Il est dit : « Un logiciel libre c’est l’inverse d’un logiciel propriétaire » !
  • Ce sont les arguments des standards et du prix qui sont avancés
  • Aujourd’hui la gendarmerie nationale va encore plus loin en planifiant la migration du système d’exploitation Windows vers GNU/Linux (Ubuntu)
  • L’école serait bien inspirée de prendre exemple sur la gendarmerie nationale

Second reportage sur la police de Bruxelles-Midi :

  • Microsoft himself semble avoir réalisée le reportage
  • L’argument des économies réalisées avec OpenOffice.org est repris en ouverture (par contre la question des standards est passée sous silence)
  • Il n’est pas meilleur cadeau fait à Microsoft que de migrer brutalement sans formation et accompagnement
  • Il est possible que les policiers rencontrent des difficultés similaires si ils décident de passer de Microsoft Office 2003 sous Windows XP à Microsoft Office 2007 sous Windows Vista
  • Il est assez étonnant de voir des fonctionnaires de police (« qui ne sont pas des informaticiens ») participer à un publi-reportage
  • À partir du moment où, étant revenu à Microsoft Office, tout se remet en ordre, on voit une voiture de police démarrer à toute allure puisqu’on a ainsi « gagné du temps pour mieux servir les citoyens ».
  • Bruxelles vient tout récemment d’amender Microsoft à hauteur d’un milliard d’euros pour abus de position dominante (ce que l’on peut traduire par la tentative de tenir le plus longtemps possible l’utilisateur sous sa dépendance)

Notes

[1] J’en profite pour rappeler que le nom exact de la suite bureautique libre est bien OpenOffice.org et non Open Office ou OpenOffice.




Tentations cinématographiques sur internet ou le clic qui pouvait donner mauvaise conscience

Préparez pop-corn, bière et pizza… aujourd’hui, dans ma grande générosité, je vous invite au cinéma !

Mais il s’agit d’un cinéma un peu particulier puisque visible d’un seul clic de souris depuis votre navigateur connecté au Net. Cette lénifiante simplicité d’usage ne peut cependant masquer une réalité plus complexe qui peut mettre à mal votre sens moral…

The Corporation - Make a Donation

Tentation cinématographique 1 : The Corporation ou la tentation du prendre sans donner

Peut-être avez-vous laissé passer en salle cet excellent film documentaire The Corporation coincé qu’il était entre deux Pirates de Caraïbes et trois Spiderman ?

Qu’à cela ne tienne séance de rattrapage pour ne pas mourir idiot.

Il vous suffit de cliquer successivement sur les trois parties ci-dessous. Easy isn’t it ? Mais attention l’entrée est libre mais pas forcément gratuite (sauf si le décidez en ne donnant… rien !).

Voici ce qu’en disait Sébastien Delahaye, le 24 novembre 2006, sur le site des Ecrans (du journal Libération) :

Sorti discrètement fin 2004 sur les écrans français, le documentaire canadien The Corporation s’apprête aujourd’hui à vivre une nouvelle vie. L’un de ses co-réalisateurs, Mark Achbar, également producteur du film, a décidé de mettre en ligne la version complète et gratuite du film. Disponible en utilisant BitTorrent, le documentaire est téléchargeable en cliquant sur ce lien. La qualité est annoncée comme équivalente à celle d’un DVD, et le film profite, en bonus, d’un entretien de 40 minute avec le scénariste du film.

The Corporation est consacré à une critique des multinationales et contient des entretiens avec Noam Chomsky, Michael Moore, Milton Friedman et Naomi Klein. En 2004, le documentaire a remporté le Prix du public du Festival de Sundance. Mark Achbar encourage les internautes téléchargeant le film à faire un petit don, afin de rembourser les frais de production. « Nous avons déjà reçu 635 dollars en contributions. Elles vont de 2 dollars à trois dons très généreux de 100 dollars. Toutes sont très appréciées. »

Du coup on retrouve aussi bien le film sur YouTube que sur Dailymotion d’où est issue cette version sous-titrée française. Et il faut reconnaître que lorsqu’il s’agit de tels documentaires, la piètre qualité d’image n’est pas trop handicapante puisque c’est avant tout l’audio qui est privilégié.

The Corporation – Partie 1

The Corporation – Partie 2

The Corporation – Partie 3

On comprend bien les motivations des auteurs qui, de par le sujet même du film, jugent à juste titre que sa diffusion passe avant son exploitation économique. Mais, tout de même, peut-on tranquillement le regarder sans rien faire (ne serait-ce qu’un mail de remerciement aux auteurs dans un anglais approximatif) alors qu’ils cherchent uniquement à rentrer dans leur frais puis éventuellement trouver des fonds pour un prochain film ?

Pour ce qui me concerne j’ai donné 5 € au nom de Framasoft.

The Corporation - Make a Donation

Tentation cinématographique 2 : Stage6 ou la tentation du voir sans se faire prendre

D’un simple clic depuis votre navigateur lancez dans la seconde, en plein écran, et en haute définition des films en version française comme Les Inflitrés, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions, Before Sunset, Miami Vice ou encore Dead Man.

Est-ce possible ?

Réponse : Oui. Cela s’appelle Stage6, et si ça reste en l’état (ce qui m’étonnerait) ça risque de faire autant de bruit dans l’industrie cinématographique que Napster pour l’industrie musicale. Tel YouTube ou Dailymotion il s’agit d’une plate-forme vidéo de plus à ceci près que via un plugin DivX (propriétaire) le streaming est de bien meilleure qualité et permet le plein écran avec un confort plus que correct.

Est-ce légal ?

Réponse : Non (of course !). Mais à la différence du peer-to-peer vous ne risquez a priori absolument rien puisque vous visionnez une simple page web et ne conservez rien sur le disque dur votre ordinateur. Autre différence vous n’êtes pas obligé d’attendre le téléchargement intégral du film puisqu’il se charge en mémoire au fur et à mesure de la lecture.

Ajoutons que vous pouvez proposer le player vidéo intégré sur votre propre site ou blog exactement comme ce que je viens de faire avec Dailymotion et The Corporation. C’est délirant rien que d’y penser mais j’aurais donc pu carrément mettre Les Infiltrés en version française à même ce billet blog si je ne sais quelle mouche m’avait piquée !

Les coupables légaux clairement désignés sont Stage6 qui met (sciemment ?) un certain temps à effacer les fichiers incriminés (c’est tout de même pas compliqué de regarder tous les jours les gros fichiers qui ont été uploadés pour faire le tri) et les membres inscrits qui les mettent sciemment en ligne (dont je me pose la question de la motivation).

Quant aux coupables moraux ce sont vous et moi si vous vous faites spectateur d’un de ces films indûment mis en ligne. Et comme Stage6 est à ma connaissance le premier site à lever quasiment toutes les barrières de la lecture vidéo sur internet (temps, qualité et… peur du gendarme), on se retrouve en quelque sorte seul avec notre conscience. Adieu répression et bonjour éducation…

Un autre coupable ce serait peut-être moi qui sous couvert de faire de l’info se retrouve peut-être indirectement ici à verser dans, argh, l’apologie du crime ?! Pas forcément parce que c’est tout de même intéressant de faire remarquer que la technologie de lecture vidéo sur internet est proche d’une certaine maturité (il n’y manque guère plus que des formats libres). Et puis comme toujours avec ces plate-formes de partage vidéos, musicales ou autres, on n’y trouve pas que des ressources illégales ce qui interdit de jeter le bébé avec l’eau du bain.

C’est du reste avec Route 66, un road movie allemand qu’il est tout à fait légal de visionner puisque sous licence Creative Commons BY-NC-SA (un pionnier du genre !) que je vous invite à découvrir Stage6.

Et l’on est ainsi ramené à la tentation précédente puisqu’ils cherchent aussi à lever des fonds pour réaliser leur prochain film The Last Drug.

Pour ce qui me concerne j’ai là encore donné 5 € à l’équipe du film au nom de Framasoft.

Conclusion

Ce billet aurait aussi pu s’intituler « L’article qui valait 10 € ». C’est d’ailleurs la somme que je demande à ceux qui vont me contacter en privé pour que je leur donne directement les liens Stage6 des films cités ci-dessus 😉




Le projet OpenWater ou le meilleur de la culture libre en milieu universitaire

Voici un exemple emblématique de ce que la culture libre peut produire de mieux. Un exemple emblématique que ce qu’internet et les ressources partagées peuvent apporter. Un exemple emblématique que ce qu’il est désormais possible de faire dans le domaine éducatif avec les nouvelles technologies.

Il s’agit d’une vidéo anglophone distillant quelques précieux conseils pratiques pour obtenir de l’eau potable en cas d’urgence liée à des catastrophes naturelles. Le sujet est grave, l’information utile à tous. Quel meilleur choix alors que celui d’y apposer une licence qui en autorise sans contrainte sa libre circulation[1].

Et mon billet pourrait s’arrêter là.

Bonne projection…

Mon billet pourrait s’arrêter là mais penchons-nous également sur la génèse et l’édition de ce document.

Il s’agit d’un projet collectif universitaire[2] proposé par le professeur David Wiley à ses étudiants. Les consignes, simples et offrant une grande latitude, étaient les suivantes : que le travail réalisé nous apprenne quelques chose, que le travail réalisé soit "cool" (en anglais dans le texte) et (surtout) que le travail réalisé fut impossible à produire sans utilisation massive de ressources libres à disposition sur internet.

Quatre étudiants se sont donc lancés dans l’aventure de ce projet. Et cela a donc donné OpenWater, site présentant le résultat de leur travail avec bien entendu la vidéo (sous différents formats dont le format source pour les futurs éventuels remixs).

Le résultat est tout à fait remarquable, tout comme il est tout à fait remarquable que plus des trois-quarts du contenu de cette vidéo proviennent de ressources existantes sous licences Creative Commons pêchées sur des sites comme Internet Archive (vidéo), Flickr (photo) ou Magnatune (musique). Le dernier quart, contenant principalement les démonstrations visuelles et techniques de purification d’eau, est le seul original puisque réalisé à l’occasion par l’équipe du projet.

Assurément un document à diffuser et à montrer aux professeurs, aux élèves et à tous ceux qui, souvent influencés par la pression médiatique des lobbyistes du copyright, n’appréhendent pas forcément tout le potentiel actuel d’internet.

Je sais pas vous mais moi ça me rend bien enthousiaste tout ça 😉

PS1 : On trouve deux autres productions d’élèves au défi du professeur Wiley : un site de découverte et d’information sur l’usage des blogs et des wikis en éducation et un site d’aide à l’entretien d’embauche.

PS2 : Et si on se lançait dans le premier remix de la vidéo en en proposant le sous-titrage en français ?

Notes

[1] En l’occurrence il s’agit de la Creative Commons BY-NC-SA.

[2] En l’occurrence il s’agit de l’Instructional Technology at Utah State University.




Que l’Estrémadure libre fasse école !

GnuLinEx - Iberia

Le Framablog est souvent porté sur l’éducation, occupation officielle de votre serviteur oblige.

Résistances et avancées

Par la négative on peut une fois de plus se focaliser sur la société Microsoft pour stigmatiser sa politique commerciale dans nos universités et les atternoiements d’un gouvernement qui ferait mieux de s’inspirer des recommandations d’un autre gouvernement[1].

Par la positive, on peut se féliciter du déploiement toujours plus fréquent mais pas forcément très médiatisé de solutions libres dans nos écoles (voir par exemple le sympathique petit blog Ubuntu en salle des profs).

Cependant, en France, cela s’apparente à du coup par coup à l’intérieur d’une politique générale peu cohérente et surtout frileuse voire parfois carrément méfiante vis-à-vis du logiciel libre. On sait bien pourtant que le mouvement est inéluctable et risque d’ailleurs de s’accélérer avec la sortie de Windows Vista qui obligera d’étudier d’encore plus près les alternatives (vu les coûts matériels qu’exige le trop gourmand nouveau système d’exploitation de Microsoft).

Hypothèse

Soit, d’accord. Imaginons qu’on ait majoritairement du logiciel libre dans les ordinateurs de nos écoles. Ce sera long et il va encore y avoir de nombreuses résistances à convaincre ou écarter (et on y travaillera ensemble) mais, je le répète, c’est pour moi et depuis longtemps une histoire écrite d’avance.

Aura-t-on gagné pour autant ?

Pas forcément parce qu’on peut très bien passer pédagogiquement à côté de tout ou partie de ce qu’offre les nouvelles technologies d’aujourd’hui (surtout si l’on se contente d’avancer l’argument financier pour migrer vers le libre).

Si c’est juste pour laisser chaque élève dans son coin mettre en forme (certes sur OpenOffice.org) le cours magistral du prof pour faire plus joli que dans son cahier, alors c’était peut-être pas la peine de dépenser tant d’énergies. Mais si c’est pour insérer son texte dans un projet collectif de type wiki accompagné par le prof et toujours accessible sur le net, alors ça peut devenir beaucoup plus intéressant.
Ce que nous appelons à Framasoft l’état d’esprit du libre est une notion floue aux contours mal définis. Nous pensons cependant qu’il serait souhaitable de le voir d’une manière ou d’une autre pénétrer plus encore l’école car il est fort probable qu’on touche là quelque chose d’important pour les générations futures.

ExtraMad’Hourra !

C’est en tout cas pour toutes ses raisons que le cas de la petite région espagnole de l’Estrémadure est exemplaire.

Je ne sais si la réalité colle totalement à celle décrite par ces reportages mais on tient là (enfin) une politique globale à grande échelle qui non seulement met techniquement en place et utilise massivement du logiciel libre mais forme ses enseignants et s’interroge sur les potentialités pédagogiques des outils logiciels disponibles.

Ces deux reportages semblent déjà vieux mais nous invitons toute personne intéressée de près ou de loin à la question éducative à y jeter un coup d’oeil (et, le cas échéant à faire circuler l’information) car il est des pays et des régions qui malheureusement ne se sont pas spécialement améliorés dans l’intervalle, loin s’en faut.

Reportage EuroNews

Le premier est un documentaire d’EuroNews réalisé en octobre 2003.

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Squeak in Extremadura

Le second, tourné en novembre 2005, traite de l’utilisation de l’excellent logiciel libre Squeak en classe dans le cadre du projet Linex de l’Estrémadure (en anglais mais avec la diction parfaite de la demoiselle et le sous-titrage, on s’en sort très bien).

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Merci donc à l’Estrémadure, véritable pionnier d’une politique publique progressiste et citoyenne en nouvelles technologies[2].

Comme qui dirait… La route est longue mais la voie est libre.

Quelques liens connexes

Sur Squeak

Sur l’Estrémadure et le libre

Sources des reportages

Notes

[1] On peut également déplorer le tout récent et pas forcément ultra pertinent choix du Café Pédagogique de faire confiance aux technologies Microsoft (.asp, .wma, .wmv) pour son nouveau et très attendu site web.

[2] L’illustration est une opération de promotion de gnuLinEx que l’on pouvait trouver dans certains avions de la compagnie Iberia cet été (avec CD présent sur le siège de chaque passager et ce slogan sé legal, copia gnuLinex autrement dit Soyez légal, copiez gnuLinEx !).