Une mobilisation citoyenne pour la continuité pédagogique

Nous vivons depuis quelques jours une situation tout à fait exceptionnelle. Parmi les multiples décisions prises, il y a notamment celles de fermer écoles, collèges et lycées. 800 000 enseignant⋅e⋅s et 12 millions d’élèves sont donc invité⋅e⋅s à faire cours depuis chez eux

Framasoft accueillait, ces derniers mois, environ 700 000 personnes par mois sur ces différents services. Cependant, pour de multiples raisons évoquées ici, nous souhaitons privilégier le modèle décentralisé. Face à la situation, nous avons bien évidemment fait le choix d’être responsables et solidaires et d’augmenter les capacités de certains de nos services, et nous préparons différentes actions qui seront annoncées dans les jours à venir. Cependant, nous savons que nous ne sommes pas en mesure de fournir les outils qui permettraient la « continuité pédagogique » souhaitée par le Ministère de l’Éducation Nationale.

D’autres structures et collectifs font le choix de prendre à bras le corps cette problématique. Nous avons ainsi été contactés par le collectif encore en construction Continuité Pédagogique qui souhaite rassembler une communauté citoyenne composée de volontaires (Éducation nationale ou non), qui souhaiteraient mettre leurs compétences (techniques, pédagogiques, didactiques) au service de ce défi. Nous relayons ici leur appel.


Une communauté de citoyen·nes qui soutiennent les enseignant·es dans leurs pratiques numériques pour assurer (au mieux) la continuité pédagogique durant l’épidémie du coronavirus en France.

  • Vous êtes développeur⋅se et vous souhaitez proposer une application web ?
  • Vous faites partie de la communauté éducative (enseignant⋅es, référent⋅es numériques, formateur⋅ices, militant⋅es dans l’éducation populaire, entrepreneurs dans une Edtech, etc.) et vous enseignez avec le numérique ?
  • Vous êtes étudiant⋅es, parents, et vous savez utiliser les outils numériques et vous souhaitez mettre du temps à disposition des enseignant⋅es ?

Rejoignez-nous !

 

Parce que la mobilisation de la communauté éducative depuis le 13 mars prouve – s’il en était besoin – l’énorme engagement des enseignant·es, leur expertise et leur volonté de faire vivre les liens éducatifs avec tous leurs élèves.

Parce que nous savons que ces liens peuvent être entretenus, en co-éducation avec les parents, dans un écosystème éducatif numérique libre, neutre, décentralisé, loin de toute tentative de marchandisation ou de récupération.

Parce que nous voulons apporter notre pierre à l’édifice, pour assurer la continuité du service public d’éducation, à partir de celles et ceux qui la font : les 880 000 enseignant⋅es de France.

Nous avons créé la plateforme continuitepedagogique.org pour mobiliser massivement des personnes doté⋅es de compétences numériques, pour aider les enseignant⋅es en demande de conseils à se former à l’usage d’outils en ligne ainsi que des développeur⋅ses et les designers qui auraient des idées pour d’autres outils d’accompagnement.

Nous appelons donc à une mobilisation citoyenne pour aider les enseignants à se former rapidement aux usages pédagogiques du numérique.

Retrouvez l’appel à mobilisation en intégralité sur https://www.continuitepedagogique.org/.




Ouverture du MOOC CHATONS : Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle

C’est officiel, le premier module de notre parcours pédagogique pour favoriser l’émancipation numérique est désormais complet. À vous de vous en emparer, de le partager… et pourquoi pas de l’enrichir !

Prendre le temps de co-construire un MOOC avec soin

Nous vous en parlions en décembre dernier lors d’un point d’étape, la publication du premier module de ce MOOC est l’aboutissement d’un projet né il y a plus de 3 ans !

C’est en 2016 que la fédération d’éducation populaire La Ligue de l’Enseignement nous propose un partenariat autour de cette idée de cours ouverts en ligne à suivre librement pour cheminer vers l’émancipation numérique. En 2018, un financement de la fondation AFNIC nous permet de rassembler des ressources existantes et d’en créer de nouvelles pour les organiser en un séquençage pédagogique.

Seulement voilà, en plus de la loi de Murphy qui génère des retards, il faut bien avouer que c’est notre premier module de notre premier MOOC. Il nous a donc fallu du temps et des expérimentations (et quelques errements…) avant de parvenir au résultat que nous avons mis en ligne sur notre plateforme Moodle.

C’est donc avec beaucoup de modestie (et d’enthousiasme !) que nous vous présentons ce premier module, co-conçu avec la Ligue de l’Enseignement, que vous pouvez parcourir sur mooc.chatons.org.

Décrire le monde numérique d’aujourd’hui, sans drama ni paillettes

Intitulé « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle », ce premier module se donne pour objectif de permettre à chacun⋅e d’entre nous de devenir des acteurs et actrices d’un Internet « bien commun », respectueux de l’individu et du collectif.

Pour être en capacité d’agir, nous pensons qu’il faut d’abord avoir une vision claire du monde sur lequel on veut agir. Chacune des trois séquences de ce premier module cherche à nous dépeindre comment le paysage numérique actuel s’est construit et où sont nos espaces d’action.

Pour le plaisir, voici la première vidéo de ce MOOC

La première séquence, « Internet, pourquoi et comment », revient en 4 leçons aux sources de notre monde numérique, de la création d’Internet aux problèmes posés par les réseaux sociaux et plateformes.

La séquence suivante, intitulée « Les GAFAM, c’est quoi ? Et en quoi c’est un problème ? » essaie en cinq leçons de dresser un portrait sans fard des géants du Web, de leur domination sur notre société et du système qui les porte : le capitalisme de surveillance.

Enfin, la séquence « C’est quoi les solutions ? » cherche à expliquer en cinq leçons les leviers d’action qui peuvent nous permettre de changer le paysage numérique, de sortir du rôle de consommateurs isolés et de créer des communautés d’acteurs.

Un module accessible à toutes, à tous, sans expertise requise

Le cours est déjà ouvert, et chacun·e peut y participer quand bon lui semble : il n’y a pas de période d’inscription à respecter. Le maître-mot, ici, c’est l’autonomie. Nous voulons laisser aux apprenant·es un maximum de libertés dans leur parcours pédagogique, quitte à ne pas mettre en place de système de certification.

Ainsi, les contenus pédagogiques ont été pensés pour être accessibles à toute personne voulant découvrir le cours, quel que soit son niveau de connaissances sur le numérique. Ni Framasoft, ni la Ligue de l’Enseignement n’assureront d’accompagnement pédagogique contraint à un calendrier : chacune et chacun peut suivre les leçons à son rythme, et gérer son temps consacré à ce MOOC.

Cliquez sur le panneau pour aller découvrir la plateforme mooc.chatons.org et vous inscrire au premier module (en construction).

Pour faciliter cette auto-gestion, chacune des séquences pédagogiques est accompagnée d’un questionnaire à choix multiples. Ainsi, chaque apprenant·e pourra auto-évaluer les connaissances acquises. Par ailleurs l’ensemble du module est accompagné d’un glossaire (pour se remettre en tête les termes et personnes-clés) ainsi que d’un forum d’entraide (où, par contre, nous essayerons d’être régulièrement présent·es).

Il est possible d’accéder aux contenus sans inscription, afin de pouvoir les partager librement. Nous vous conseillons cependant de vous créer un compte (c’est gratuit aussi), ce qui vous permettra justement de bénéficier de ces fonctionnalités avancées :

 

  • accès aux exercices d’autoévaluation avec les QCM ;
  • possibilité de suivre l’avancement de votre parcours de formation (pour reprendre une leçon là où vous vous étiez arrêté ou pour suivre vos résultats aux évaluations) ;
  • possibilité de gagner des points d’expérience au fur et à mesure de la réalisation du module ;
  • recevoir un badge en fin de parcours pédagogique, indiquant que vous avez bien réalisé l’ensemble du module ;
  • accès au forum d’entraide ;
  • accès aux annonces spécifiques du site (nouveautés, alertes, etc.).

 

Comme un logiciel libre, ce MOOC va évoluer

Comme d’habitude avec Framasoft, et en accord avec la Ligue de l’Enseignement, tous les contenus créés pour ce MOOC sont placés sous licence libre CC-By-SA (certaines images et vidéos sont issues de sites tiers, et signalées comme telles). Car nous espérons bien qu’il va évoluer, notamment grâce aux contributions et retours sur le forum d’entraide, ainsi qu’avec les apports des membres du collectif CHATONS.

Programme de la deuxième séquence de ce premier module.

Il faut donc voir ce MOOC comme un commun, organique, vivant : il grandit si l’on en prend soin. S’il manque des ressources, si un exercice est à côté de la plaque, si une leçon est trop longue, nous vous invitons à partager votre avis sur le forum d’entraide et à contribuer (comme pour un logiciel libre, tiens !).

Chez Framasoft, nous sommes bien conscient·es de ne pas avoir la science infuse. Il est donc très important que quiconque puisse remettre en question nos choix dans la forme comme dans le fond de ce MOOC. Si vous prenez le temps de rédiger un retour sur le forum d’entraide, vous nous apporterez une précieuse contribution. C’est la première fois que nous réalisons un tel contenu, nous avons donc beaucoup à apprendre !

C’est un petit pas pour les MOOC, mais un grand pas dans Contributopia

Pour l’instant, les modules suivants (sur la structuration et l’animation communautaire d’un membre de CHATONS d’une part, et sur la gestion de l’infrastructure technique informatique d’autre part) ne sont pas financés. Nous n’avons donc pas prévu de les faire en 2020. C’est aussi une chance : il nous faut attendre de voir comment sera reçu ce premier MOOC, afin de tirer les leçons de cette expérience.

Monde de l’éducation Populaire dans Contributopia.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cependant, s’il y a de la demande (et des moyens) pour que l’on poursuive cette aventure, nous pourrons tenter le coup à partir de 2021… Car nous n’avons pas oublié que, dans notre feuille de route Contributopia, il y a le projet fou d’une Université Populaire du Libre, Ouverte, Autonome et Décentralisée (« UPLOAD »)…

Si la route vers cette UPLOAD est encore longue, la voie est libre… et un des premiers pas est certainement la sortie de ce premier module du MOOC CHATONS. À vous de le partager !

Pour aller plus loin




Les Métacartes Numérique Éthique : un outil qui fait envie !

Les médiatrices du numérique, les animateurs d’ateliers-découverte du libre et les pros de la formation le savent : nous manquons d’outils pour décrire l’intérêt, les notions et les pratiques qui permettent de mettre plus d’éthique dans nos vies numériques.

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

Les Métacartes, un outil physique et numérique

En septembre 2018, nous vous présentions les Métacartes « Faire ensemble », un outil de médiation pour animer des rencontres collaboratives et contributives.

Le principe des Métacartes, c’est d’avoir un paquet de cartes qui tient dans la poche pour présenter rapidement et dans le plaisir un ensemble d’outils. L’astuce, c’est que chacune de ces cartes est liée à une page web où l’on peut prendre la place de décrire plus longuement l’outil en question, de renvoyer à des sources et des ressources, etc.

La métacarte « carte mentale » fait partie du jeu « Faire Ensemble » pour animer vos rencontres collaboratives.

Durant leur financement participatif de septembre dernier, Mélanie et Lilian ont fait une promesse : si iels dépassaient les 200 % de financement, iels s’attelleraient à produire un jeu de Métacartes « Dégooglisons Internet », pour faciliter la présentation d’alternatives aux services des GAFAM.

Avec un projet financé à 269 %, il ne fait aucun doute que nous sommes nombreuses et nombreux à voir le potentiel émancipateur d’un outil tel que les Métacartes… Qui, en plus, sont un Commun de la connaissance, puisque sous licence CC-By-SA ! Il est donc temps de savoir où en sont Mélanie et Lilian sur leur projet de jeu « Dégooglisons Internet » !

Sur le papier aussi, Dégoogliser ne suffit pas !

La promesse, c’était de présenter les 38 services Dégooglisons Internet et quelques notions-clés en un jeu de cartes. Mais se contraindre à cette promesse posait plusieurs problèmes :

  • On centralise l’attention sur Framasoft, plutôt que de montrer la diversité des propositions existantes ;
  • Lister des outils numériques sur des cartes n’était pas résilient puisque si l’outil évoluait (en bien ou en mal) ou disparaissait, les cartes devenaient obsolètes ;
  • Il ne reste que peu de place pour aborder des notions essentielles d’hygiène numérique ;
  • Il manque une entrée partant des besoins et des vécus des personnes qui veulent plus d’éthique dans leur vie numérique.

Dégooglisons Internet, vu par Péhä (CC-By)

Alors certes, Lilian et Mélanie auraient pu décider de faire vite et simple, de se borner à remplir la promesse faite lors du financement participatif, et d’éditer malgré tout un jeu de Métacartes « Dégooglisons Internet ».

Mais ce serait mal connaître le perfectionnisme de ces professionnelles de la formation. Dans leur billet de blog d’août dernier, on peut lire la démarche qui les mène à construire un jeu de Métacartes beaucoup plus ambitieux que prévu, et à en changer le nom.

Découvrez la version 1 des métacartes « Numérique Éthique »

Le jeu « Numérique Éthique » s’adresse à toutes les personnes qui font de la médiation au numérique. Que vous soyez libriste dans une install party ou un café vie privée, formatrice aux outils numériques, médiateur en tiers-lieu, etc. ce jeu se veut un outil d’éducation populaire à la littéracie numérique.

Mélanie et Lilian ont procédé à de nombreuses rencontres et échanges pour mieux comprendre les besoins et les attentes des personnes qui utiliseraient un tel jeu.

Le résultat ? Une première version (pour l’instant) intégralement numérique, avec trois types de cartes pour donner trois portes d’entrées dans l’échange sur les pratiques numériques :

  • Les cartes Usages (exemple « Sondage ») qui présentent plusieurs types d’usages appuyés par des outils en ligne. Pour chacun des usages, ces cartes précisent les risques d’un outil privateur (Doodle, par exemple) et proposent une alternative éthique (ici, le logiciel Framadate) ;
  • Les cartes Histoires où l’on se raconte une petite histoire pour provoquer des discussions afin de questionner ensemble nos pratiques et nos croyances sur le monde numérique actuel (par exemple « je n’ai rien à cacher ») ;
  • Les cartes Concepts pour avoir sous la main les notions essentielles à des pratiques éthiques dans sa vie numérique (par exemple, l’interopérabilité).

Cliquez sur ces cartes pour découvrir le jeu « Numérique Éthique »

3 questions à Mélanie et Lilian sur l’avenir de ces cartes

Vous l’imaginez bien, aborder autant de notions avec ces 3 entrées dans un seul jeu de cartes, c’est clairement plus ambitieux que de décrire les services « Dégooglisons Internet » ! Si cette première version du jeu Numérique Éthique est déjà une belle proposition, il manque encore du temps et du travail pour parvenir à un jeu à imprimer en masse…

Alors pour savoir comment nous pouvons y parvenir, donnons la parole à Mélanie et Lilian !

Vous nous présentez aujourd’hui une première version, qui est l’aboutissement de votre travail financé par le financement participatif de 2018. Pourquoi ne pas avoir directement proposé une impression de cette version 1 ?

Enfin en tant que professionnel⋅les de la formation, on sait que l’outil a besoin d’être testé et approfondi. Par exemple nous avons produit les textes et visuels pour plus de 50 cartes, mais il y a sûrement des choses à revoir au niveau de la rédaction ou des ambiguïtés à lever. Avec du recul on trouvera peut-être qu’il faut ajouter certaines cartes ou en enlever d’autres. Pour notre jeu précédent Il y a eu au moins 5 versions de prototypes testés avec des usagers avant de produire la version définitive !

Or comme tout travail de mise en page, faire des modèles propres pour 60 cartes recto/verso ça prend du temps, beaucoup de temps !

En plus il faut savoir que par souci de cohérence, et pour montrer ce qu’on pouvait faire avec du libre, nous avons choisi de travailler avec Scribus pour produire nos modèles. C’est un choix mais du coup, ça rajoute du travail parce que même si c’est un bon outil dans l’absolu, son ergonomie rend parfois le travail plus long qu’avec ses équivalents propriétaires.

Donc avant de faire des modèles imprimables, on préfère s’assurer que les contenus que l’on a produits sont suffisamment pertinent pour mériter d’être imprimés.

Nous voulons donc continuer à améliorer les contenus, mais en parallèle, il nous semble intéressant de mettre à disposition cette première version pour que d’autres puissent déjà nous faire des retours, des propositions…

Dès maintenant ceux qui le souhaitent peuvent accéder aux contenus en ligne (c’est le cas depuis le début du projet) et nous allons essayer de proposer au cours des prochains mois des prototypes imprimables mais avec juste un graphisme sommaire.

Cliquez sur les cartes pour découvrir le jeu « Numérique Éthique »

Vous voulez approfondir le travail sur les métacartes Numérique Éthique en 2020… Mais concrètement, qu’est-ce qu’il manque à faire pour parvenir à une version 2 satisfaisante ? À quoi elle ressemblera ?

En fait quand nous avons commencé à travailler sur le projet nous nous sommes rendu compte qu’il y avait énormément d’outils qu’il serait intéressant de rendre visibles mais que l’on ne pourrait pas tout mettre dans un seul jeu.

Pour la première version, nous avons choisi de focaliser sur un usage plutôt professionnel et collaboratif, domaine que nous connaissons le mieux. En plus, dans l’idée d’aller vers une société avec plus d’éthique, il nous a semblé intéressant de commencer par outiller les organisations et les collectifs.

Ensuite, plutôt que de faire un outil pour le grand public, nous avons choisi de faire un outil pour celles et ceux qui travaillent avec le grand public. Nous avons donc plutôt pensé le jeu pour un public de médiateurs numériques, qu’ils jouent ce rôle officiellement ou sans titre particulier.

Avec ces idées en tête, nous avons imaginé plusieurs portes d’entrée dans l’outil. Un exemple : disons que dans mon asso, je suis un peu la geek qui installe des outils pour les autres et que je suis déjà sensibilisée aux enjeux éthiques du numérique. Je cherche une alternative à mon outil propriétaire, je vais explorer les cartes usages et trouver celle qui correspond à mon besoin. C’est un peu ce que propose la page Degooglisons Internet qui liste des services libres sauf qu’ici, au lieu d’avoir une liste web, on a des cartes qui permettent d’explorer et de classer l’information d’une autre manière. Dans ce cas,  on se sert de la page web associé à la carte pour proposer une alternative recommandée (en indiquant qui recommande) et en proposant des liens vers différents fournisseurs de services pour ne pas recentraliser uniquement sur Frama.

Autre scénario, je suis un médiateur qui veut sensibiliser mon public à l’importance de protéger sa vie privée des GAFAM. Je vais choisir une histoire à raconter parmi les cartes du même nom pour provoquer des réactions et des discussions. À partir de là, une fois que j’ai suscité de l’intérêt, je vais pouvoir m’appuyer sur les cartes concepts pour parler des notions. Le fait d’avoir une carte me permet de ne pas oublier des infos importantes et de retrouver des chiffres et des informations sourcées grâce à la page web.

Au final ce que nous voulons c’est un outil support simple et convivial qui fonctionne pour différents types de publics.

Voila quelques exemples de ce que nous imaginons comme premiers usages, mais pour vérifier que ça marche et qu’il y a une vraie cohérence entre les différentes entrées, il va nous falloir faire un gros travail sur la pédagogie de l’outil en le testant auprès de vrais usagers, que ce soit par des questionnaires ou des ateliers. Il nous reste aussi du travail de rédaction sur les fiches en ligne : certaines sont très complètes, mais d’autres nécessitent encore du travail de recherche et de synthèse.

Cliquez sur les cartes pour découvrir le jeu « Numérique Éthique »

Tout cela représente une grosse somme de travail, donc de temps disponible, donc d’argent pour financer votre temps et votre travail… Comment comptez-vous financer tout cela ? Avec une nouvelle collecte ?

Ce que nous imaginons pour financer le travail de conception/rédaction qui reste, c’est de demander à des contributeurs de nous soutenir en exprimant leur intérêt pour leur jeu via un système de prévente. Pour l’instant le temps que nous y avons passé était passionnant et bénévole, mais nous ne pouvons pas repartir pour 6 mois avec ce fonctionnement : un peu de revenus et surtout pré-financer l’impression du futur jeu est indispensable pour nous sécuriser dans ce projet !

Avec le temps ainsi acquis nous affinerons la ressource en ligne (sources, rédaction, …), nous pourrons prendre le temps d’organiser des ateliers de prototypage auprès de médiateurs, de facilitateurs, et nous lancerons le travail de conception des cartes sous Scribus…

Et bien sûr la cagnotte servira à imprimer les cartes.

On souhaite surtout lancer cet appel à des réseaux qui seraient intéressés pour commander des lots de jeux de cartes ( >10 jeux). Si vous faites partie ou connaissez des réseaux associatifs, réseaux de médiateurs numériques, éducation populaire, ESS… Si vous pensez que c’est un bon outil, qu’il peut vous être utile à vous ou à des réseaux que vous connaissez vous pouvez nous en faire part en écrivant à contact@metacartes.cc

Nous pensons lancer un système de pré-ventes dans le début de l’année 2020 et nous vous informerons alors du lancement à ce moment là. Pour rester informés, vous pouvez vous inscrire sur le site.

Les métacartes, vues par David Revoy (CC-By).

Contribuons pour obtenir une version 2 imprimée d’ici fin 2020 !

Chez Framasoft, nous savons qu’il y a un très gros besoin d’outils de médiation aux pratiques numériques éthiques, cela fait même partie des actions de Contributopia ! Nous voulons vraiment que cette version 2 détaillée et imprimée voit le jour, donc nous nous engageons :

  • à libérer de notre temps et de notre savoir-faire pour contribuer à cette version 2 avec Mélanie et Lilian ;
  • à pré-acheter un lot de ces Métacartes Numérique Éthique pour les distribuer aux médiateurs amateurs et médiatrices professionnelles que nous croisons régulièrement.

De votre côté, vous connaissez peut-être des structures qui auraient besoin d’un tel outil : fédération d’éducation populaire, collectifs de tiers-lieux, réseaux de bibliothèques et médiathèques, réseaux de formation au numérique, etc.

Si c’est le cas, vous pouvez leur communiquer cet article car ces structures peuvent financer la production de cette version 2 en pré-achetant un lot de métacartes Numérique Éthique. Il suffit qu’elles contactent Mélanie et Lilian sur l’email contact@metacartes.cc, pour qu’ensemble, nous contribuions à l’aboutissement un nouvel outil commun.

Nous n’hésiterons pas à vous tenir au courant des avancées et des manières de contribuer à l’évolution de ce projet tout au long de 2020 sur le framablog.

 

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

Soutenir Framasoft

Illustration d’entête : CC-By David Revoy




MOOC CHATONS : un parcours pédagogique pour favoriser l’émancipation numérique

Avec la Ligue de l’Enseignement, nous travaillons depuis plus d’un an à concevoir et à réaliser un parcours pédagogique en ligne sur « Pourquoi et comment nous pouvons reprendre le contrôle d’Internet ».

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

C’est l’histoire d’un MOOC…

Faire de l’éducation populaire aux enjeux du numérique, aujourd’hui, induit d’expliquer pourquoi et comment nous pourrions reprendre le contrôle d’Internet.

L’idée est née en 2016 : associer les savoirs-faire de La Ligue de l’Enseignement, fédération nationale d’éducation populaire, et l’expérience de Framasoft pour créer un cours ouvert en ligne à suivre librement (aussi appelé MOOC). Dès le début, l’ambition a été de rassembler des ressources existantes (conférences, articles, ouvrages, etc.), d’en créer de nouvelles et de les organiser pour favoriser l’émancipation numérique.

Il ne s’agit pas ici d’un MOOC classique, avec un accompagnement pédagogique contraint à un calendrier… Chez Framasoft, au lieu de MOOC, on s’amuse même à parler d’un « Librecours », terme emprunté à la plateforme https://librecours.net/ de l’Université de Technologie de Compiègne. Mais le terme « MOOC » est installé dans le paysage de la formation en ligne depuis plusieurs décennies, et il nous a donc semblé plus simple de garder cette appellation.

L’objectif de ce MOOC, qui comportera à terme trois modules, est d’accompagner les personnes qui souhaiteraient :

  • mieux saisir les enjeux et les impacts qu’ont les géants du web sur nos vies numériques. C’est l’objet du premier module du MOOC, que nous vous annonçons aujourd’hui ;
  • comment monter une structure apte à proposer des services « hors GAFAM » ? Pour cela, les apprenant⋅es pourront suivre pas à pas l’étude de cas d’une organisation qui souhaiterait rejoindre le collectif CHATONS (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires). L’étude de cas se concentrant sur les aspects stratégiques (objectifs), tactiques (moyens financiers et humains), juridiques (statuts, actions en cas de réquisitions judiciaires, etc.) et de gouvernance (quelles règles de vies communes ?). Cela sera l’objet du second module, à venir.
  • des pistes pour administrer l’infrastructure technique de cette structure membre du collectif CHATONS. Ce troisième module concernera donc plus particulièrement les personnes ayant déjà des bases en administration systèmes et réseaux informatiques (alors que les 2 premiers modules ne nécessitent aucun prérequis).

Mais pour le moment, nous n’annonçons que l’ouverture du premier module, intitulé « Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? » (attention, comme indiqué en conclusion, ce module est encore en version bêta, et devrait être achevé en janvier 2020).

Pour ce premier module introductif, nous souhaitions dépeindre le paysage numérique actuel à un public le plus large possible, en faisant écho à l’ouvrage « Numérique : reprendre le contrôle », issu d’un collectif d’auteur⋅ices et paru en 2016 dans notre collection Framabook.

Quelles sont les raisons qui peuvent nous mener à vouloir émanciper nos pratiques numériques ? Comment s’organiser pour le faire ? Quels outils et savoirs-faire techniques sont à notre disposition ? C’est précisément ces questions qui seront abordées dans le premier module de ce MOOC.

Cliquez sur le panneau pour aller découvrir la plateforme mooc.chatons.org et vous inscrire au premier module (en construction).

Quand la loi de Murphy s’en mêle

Grâce à un financement de la fondation Afnic obtenu en 2018, nous nous sommes donc lancés dans la réalisation de ce premier module il y a presque deux ans. La Ligue de l’Enseignement a rassemblé autour d’une table de nombreux partenaires pour imaginer ensemble un séquençage pédagogique décrivant les différents types de domination que les géants du web exercent sur nos sociétés… et les pistes de réflexions et d’expériences qui permettent de s’en extraire.

Depuis cette réunion, évidemment, rien ne s’est passé comme prévu ! Il y a eu les plannings hyper remplis qui rendent difficile de trouver le moment où tout le monde peut s’accorder. Il y a eu les problèmes qui peuvent advenir dans les vies personnelles de chacun·e. Il y a aussi eu nos tâtonnements pour trouver un séquençage pédagogique pertinent (dans la mesure de nos capacités) et pour réaliser une plateforme adéquate et agréable (avec le logiciel libre Moodle).

On ne va pas vous refaire tout l’historique (qui est disponible, en toute transparence, sur le forum du collectif CHATONS), mais disons qu’en somme, nous avons pris plus d’un an de retard.

Aujourd’hui, nous vous présentons donc la version bêta de ce premier module. Oui, la peinture est fraîche, oui les contenus vont être enrichis et évoluer au fil des contributions… Cependant nous sommes fièr⋅es de cette première proposition !

MOOC #1.1.4 Médias sociaux
MOOC CHATONS #1.1.4 Médias sociaux

Décrire le paysage numérique actuel avec de nombreuses voix

Entre 2018 et 2019, nous sommes allé·es interroger plus de dix personnes qui, chacune à leur manière, ont contribué à la culture du libre, des communs et de la bidouille. Nous les remercions chaudement de s’être soumis·es à l’exercice difficile de l’entrevue vidéo et d’avoir accepté que leurs propos soient diffusés sous licence libre.

Militant·es des mondes du logiciel libre et des communs, personnes travaillant dans l’éducation académique et populaire… Les intervenant·es de notre MOOC ont des parcours variés et des points de vue complémentaires.

Pour le plaisir, voici la première vidéo de ce Libre Cours

Leurs regards croisés sur le paysage numérique actuel sert à dépeindre, sur chaque vidéo, un détail de notre monde numérique, que l’on aborde petit bout par petit bout, pour que même une personne néophyte puisse en comprendre les contenus. L’ensemble des vidéos réalisées pour ce cours se retrouve facilement sur la fédération PeerTube, puisqu’elles sont publiées sur une chaîne dédiée de Framatube.

mooc.chatons.org, l’adresse à partager !

En créant un compte sur mooc.chatons.org, vous pourrez vous inscrire au premier module Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? La plateforme vous permettra de suivre les leçons de chaque séquence en toute autonomie, vous auto-évaluer et trouver de l’entraide sur le forum et le wiki.

Chaque leçon est structurée de la même façon. On commence par regarder une vidéo introductive de quelques minutes. On se plonge ensuite dans la lecture d’un texte détaillé et illustré afin de mieux comprendre le sujet traité. Et si l’on souhaite approfondir ses connaissances, c’est possible grâce aux ressources recommandées dans la partie « pour aller plus loin ».

Une fois que l’on a consulté l’ensemble des leçons d’une séquence, on peut auto-évaluer ses acquis via un questionnaire à choix multiples et partager ses avis et points de vue entre apprenantes et apprenants.

Première séquence du premier module de ce MOOC (cliquez pour le parcourir)

Donner libre cours à l’enrichissement commun

Voilà plus de cinq ans que Framasoft se forme et informe au sujet de comment Internet a été transformé par l’appétit des géants du web. Nous sommes heureux et heureuses de présenter aujourd’hui un nouvel outil sur le sujet, un outil que l’on espère facile d’accès même pour les personnes qui n’y connaissent pas grand chose.

Ne nous cachons rien, la peinture est fraîche et le travail sur ce premier module est loin d’être fini. La première séquence est assez aboutie, mais les secondes et troisièmes séquences pédagogiques (Les GAFAM, c’est quoi ? et C’est quoi les solutions ?) sont encore en cours de rédaction (nous espérons les finaliser d’ici janvier 2020), le lexique et les présentations des intervenant·es n’en sont qu’à leur premier jet… Il s’agit donc bien d’une version bêta !

Quand aux modules 2 (« Créer son chaton ») et 3 (« Administration technique d’un chaton »), et bien… il faudra patienter ! Tout d’abord, ces modules ne sont pas encore financés (et nous ne savons pas s’ils le seront un jour). Ensuite, comme vous avez pu le lire dans nos différents articles des « Carnets de Contributopia », et notamment dans celui intitulé « Ce que Framasoft pourra faire en 2020 », vous aurez compris que notre programme est déjà lourdement chargé pour notre petite association (même si nous pourrons évidemment faire appel aux membres du collectif CHATONS pour nous prêter main forte).

Enfin, comme il s’agit de la production de notre premier parcours pédagogique, nous attendons de collecter les retours d’expériences pour savoir si ces modules répondent à un besoin (ou pas), si cela ouvre des pistes de collaboration et contribution (ou pas), si nous nous sommes complètement plantés (ou pas).

Le MOOC CHATONS, illustré par David Revoy (CC-By)

 

Concernant ce premier module, nous voulions présenter au plus vite une proposition initiale pour qu’elle puisse ensuite être peaufinée et enrichie collectivement, de plusieurs manières :

  • les membres du collectif CHATONS sont invités à modifier et faire évoluer les contenus ;
  • toute personne inscrite sur la plateforme peut y trouver un forum et y suggérer des reformulations, des ressources pour aller plus loin, ou toutes autres modifications ;
  • les formats courts et longs des entrevues vidéos des intervenant·es seront très vite publiés, toujours sous licence libre, pour que chacun·e puisse y puiser du contenu.

Nous espérons donc qu’un grand nombre d’entre vous s’empareront de ce parcours pédagogique et nous feront des retours afin que l’on puisse l’améliorer… Jusqu’à parvenir, prochainement, à une version que l’on pourrait fièrement proposer en réponse à nos proches qui nous demandent souvent : « Non mais tu peux me redire pourquoi c’est important, là, ton truc de libertés numériques ? ».

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

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Illustration d’entête : CC-By David Revoy




Identifions les acteurs et actrices de l’accompagnement numérique libre

Chez Framasoft, nous souhaitons recenser les différent⋅es acteurs et actrices ayant des pratiques d’accompagnement au numérique libre. Pour cela, nous vous invitons à répondre à un petit questionnaire avant le 20 décembre 2019.

Le numérique attire de plus en plus de monde
En lançant fin 2017 la campagne Contributopia, nous partagions avec vous le constat que trouver le service web libre et éthique qui correspond à ses usages demande de nombreuses connaissances et reste difficile d’accès aux personnes les moins à l’aise avec l’outil numérique. À ce jour, il nous semble toujours pertinent de rappeler que le principal objet de l’association Framasoft est l’éducation populaire aux enjeux du numérique.

Depuis plusieurs années Framasoft reçoit de nombreuses sollicitations pour animer des conférences, des ateliers ou des formations. Ces demandes proviennent d’organisations ou d’individus aux profils variés et portent principalement sur les enjeux du numérique, la place des géants du web dans l’écosystème numérique, le capitalisme de surveillance, les services alternatifs à ceux proposés par les GAFAM, les logiciels libres, la culture libre et les outils collaboratifs.

Essayons de recenser les acteur⋅ices du numérique
Framasoft étant une petite structure (35 membres dont 9 salarié⋅es), il nous est souvent difficile de répondre positivement à ces invitations. C’est parce que nous trouvons frustrant de ne pas avoir les moyens de davantage accompagner celles et ceux qui émettent ces besoins, que nous lançons aujourd’hui ce questionnaire. Celui-ci va nous permettre d’identifier les différent⋅es acteur⋅ices (bénévoles et professionnel⋅les) ayant déjà des pratiques d’accompagnement sur ces thématiques.

Ce questionnaire s’adresse donc à toute personne, structure ou organisation ayant déjà des pratiques d’accompagnement au numérique libre. Que ce soit l’adhérent·e d’un GULL à titre bénévole, un⋅e médiateur⋅ice numérique, un⋅e formateur⋅ice indépendant⋅e ou un⋅e salarié⋅e d’un organisme de formation, toutes ces personnes sont légitimes à répondre à ce questionnaire. Nous vous demandons seulement de ne pas répondre à ce questionnaire pour une structure si vous n’en faites pas vous-même partie. Cependant, si vous connaissez une personne, structure ou organisation de ce type, n’hésitez pas à lui transmettre le lien.

Les informations demandées portent à la fois sur les personnes ou les organisations (types d’interventions, forme juridique…) et sur les modalités de ces interventions (sujets, zones géographiques, public visé…).

Cliquez sur l’image pour accéder au formulaire

Un questionnaire pour un document libre
Les informations récoltées seront diffusées sous la forme d’un jeu de données brutes anonymisées sous licence libre qui pourra être téléchargé depuis le framablog. Cette mise à disposition permettra leur réutilisation par tous, que ce soit pour les analyser ou les diffuser sous une autre forme.

De plus, les résultats de ce questionnaire seront compilés dans un document synthétique qui sera diffusé au format PDF sous licence libre. Ce document s’articulera en deux parties :

  • une synthèse des résultats du questionnaire ;
  • un annuaire recensant toutes les personnes, structures ou organisations y ayant répondu.

Nous savons par avance que cette liste d’acteur⋅ices ne sera pas exhaustive. Mais nous espérons qu’elle pourra être un point de départ pour nous ou pour toute autre personne ou structure souhaitant utiliser ces données. Elle pourra aussi compléter des listes préexistantes d’autres structures, car à notre connaissance aucune tentative d’inventaire n’existe sur le libre en particulier dans les structures d’accompagnement (si vous en connaissez, n’hésitez pas à les partager en commentaire).

En diffusant ce document, nous pourrons ainsi réorienter les demandes que nous recevons vers d’autres acteur⋅ices de la médiation numérique. Nous comptons donc sur vous pour partager massivement ce questionnaire au sein de vos communautés afin que le plus grand nombre d’acteur⋅ices puissent être recensé⋅es. C’est à vous !

 

Accéder au formulaire




Framinetest Edu, et maintenant ?

Deux ans après son lancement, il est temps de dresser un premier bilan de l’aventure Framinetest. Souvenez-vous, le jour de la rentrée des enseignants, septembre 2016, nous écrivions ceci :

 

« Le Framachin de la rentrée est un jeu… Sérieux. » en présentant dans la foulée les intérêts et les possibilités pédagogiques.

Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Combien d’utilisateurs se sont connectés ? Notre initiative a-t-elle réussi à faire ses chatons ? Autant de questions auxquelles nous vous proposons de répondre dans ce premier bilan public. Et avouons-le, si nous avons attendu avant de partager, c’est avant tout parce que nous n’avons pas eu une seconde à nous. Mais que d’aventures et de chemin parcourus depuis son lancement !

Commençons par un nombre

Forcément, lorsqu’on parle de bilan et d’une plateforme en ligne, vient à un moment la question : « c’est qui qui y va, sur ton bouzin ? Et combien c’est-y qui sont à y aller ? »

Voici la réponse… Le nombre total d’utilisateurs qui se sont connectés au moins une fois est de (tadaaa) : plus de 10 000. Après, on a arrêté de compter.

 

Qui se connecte, ou s’est connecté pour découvrir le jeu ?

Des élèves du premier et du second degré, des étudiants, des enseignants du premier et du second degré de toutes disciplines, des universitaires, des inspecteurs et des parents ! Oui, vous avez bien lu, des parents aussi. Et pourquoi pas, après tout ? Personnellement, j’y vois à minima un intérêt : la transparence des outils et de l’enseignement.

Autant dire que Framinetest a été un franc succès ! Mais alors que se passe-t-il en ce moment ?

Eh bien, Contributopia est passée par là !

Retour sur notre démarche

Année 1 : on joue ! (oups, on bosse !)

Dans ce contexte, le premier, et non le moindre, des défis était de trouver une solution de modération qui ne demanderait pas aux modérateurs de rester en ligne 24h/24 et 7j/7. La solution que nous avons donc choisie est celle des privilèges différenciés entre les joueurs. En résumé, plus on est sérieux, attentif aux autres et actif, plus on gagne de privilèges. Solution simple mais particulièrement efficace puisque dès que les élèves sont arrivés sur la plateforme, le nombre de modérateurs a tout simplement triplé !

 

Le second défi à relever fut assez rapidement celui de l’entrée dans le jeu. En effet, lorsqu’on utilise un serveur Minetest public, le nombre de joueurs (français comme étrangers) peut rapidement devenir un problème, en particulier lorsque se glissent parmi eux quelques petits plaisantins aimant jouer avec le feu et la lave (« Ah, cool, j’y suis, je vais pouvoir jou… » Froutch !).

C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place un quiz d’entrée. En résumé, chaque nouveau joueur arrivant dans le jeu possède des privilèges très limités (qui ne permettent pas le grief) et est invité à passer le quiz s’il veut en gagner davantage. Simple, mais particulièrement efficace !

Souvenez-vous : améliorations, évolutions…

  • Septembre 2016 : l’entrée dans le jeu est (donc) modifiée (construction du quiz, mise en place du spawn).
  • Fin novembre 2016 : la carte interactive est mise en place.
  • Décembre 2016 : l’accès aux blocs de lave devient un privilège (a pus, froutch).
  • Octobre-janvier : les mods utilisés sont adaptés et traduits.
  • Janvier : le serveur est mis à jour de la version 0.4.14 vers 0.4.15, ce qui ajoute de nouvelles fonctionnalités et corrige de nombreux bogues.
  • Janvier-février : les élèves testent et installent la « prison » de ré-éducation (on en reparle plus bas).
  • Décembre-février : de nouveaux mods sont testés, et parfois installés (dont « shérif » et véhicules).
  • Février-mars 2017 : l’entrée dans le jeu est encore améliorée avec la mise en place d’un nouveau quiz.

Année 2 : on a montré que c’était possible, maintenant il faut faire des chatons !

OK, c’est cool, mais un tel serveur, avec autant de joueurs, est-ce viable sur le long terme ? La question mérite d’être posée, en particulier après quelques nuits blanches à éteindre des incendies (j’en ris tout seul derrière mon clavier ; seuls les joueurs de la première heure et amis comprendront !).

Il fallait poser les choses : Framinetest n’a pas vocation à accueillir toutes les demandes ! Car elles étaient nombreuses et très diverses, pour ne pas dire toutes différentes. Oui, il faut que je vous explique : quand on vient de l’univers Minecraft, on a la fâcheuse tendance à imaginer son monde à soi, sans penser nécessairement qu’on n’est pas le seul joueur en ligne… CQFD. C’est là que la décentralisation trouve son intérêt, afin que chacun trouve chaussure à son pied.

Et puis soyons honnêtes, ce n’était pas humainement possible, franchement déraisonnable. Il fallait décentraliser ! Bref, peut-être encore plus que pour les autres framachins, le discours se devait d’être clair : « on vous a montré la voie, maintenant, à vous de jouer ! ».

Bien entendu, nous avons guidé aidé, conseillé… Et Framinetest est retourné à sa source : un bac à sable, un lieu d’essai où l’erreur est humaine, mais où on se fait plaisir ! Et des essais, des bugs… il y en a eu un paquet !

  • Octobre 2017 : nous participons au hackathon du Gamixlab !
  • Octobre 2017 à aujourd’hui : nous accompagnons des projets pédagogiques proposés par les enseignants sur Framinetest.

Souvenirs, anecdotes et retours d’expérience

Framinetest est basé sur Minetest, un logiciel libre, moteur de l’innovation pédagogique et favorisant l’élargissement du champ des possibles pour les utilisateurs.

Les administrateurs du serveur ont la possibilité d’ajouter, modifier, optimiser, l’ensemble du jeu : autant dire qu’un enseignant pourra s’y sentir libre, d’un point de vue pédagogique ! Les élèves deviennent force de proposition et d’amélioration du jeu ; c’est motivant et formateur.

 

Le jeu est une société miniature, avec ses évolutions, de l’idée à la réalisation… en passant par l’utopie ! Quelques exemples :

  • EnzoJP et sa prison, où comment rééduquer les joueurs ne respectant pas les règles ! Devant les joueurs les moins sérieux, enzoJP, jeune modérateur et accessoirement l’un de mes élèves, nous a un jour fait part de son idée au cours d’une partie : « monsieur Sangokuss, plutôt que de bannir ces joueurs-là, je pense qu’il serait mieux de les mettre en prison et d’essayer de les ré-éduquer. Est-ce que vous êtes d’accord ? » Bon, là, j’avoue, il y a un moment d’absence dans mon cerveau… Mais après réflexion, je lui dis que c’est envisageable s’il argumente et qu’il respecte la règle du « c’est celui qui dit qui fait ». Réponse d’enzoJP : « monsieur, ne vous inquiétez pas, on ne les tapera pas ! Mais quand ils font une bêtise, on les envoie en prison et un modérateur-psychologue s’en occupe pour le ré-éduquer ». Intérieurement, je me dis que cela devient intéressant (de quoi philosopher et débattre pendant longtemps…) et je réponds « OK, on essaie ». Quinze jours plus tard, la prison est construite et les premiers prisonniers y sont enfermés. Reste à savoir s’ils ressortiront un jour…  Bref, restez sérieux !
  • Reproduire la vraie vie : travailler, dormir, faire ses courses, se cultiver.

 

 

 

  • « Promis monsieur, on ne se bat pas ! Mais on stocke des armes au cas où… ». Euh, ouais, il va falloir en parler, quand même.
  • Le lâcher prise : une posture pas si simple pour l’enseignant, et pourtant une nécessité.
  • L’apprentissage de la démocratie, les scrutins, les décisions communes.

Au fond, c’est une véritable réflexion sur notre société que le jeu permet et facilite pour les joueurs. Sans pour autant aboutir à un résultat idéal, il y a là des pistes intéressantes, parfois surprenantes ou amusantes, parfois politiquement incorrectes, mais toujours dans un esprit de co-construction et d’ouverture.

 

  • Je l’ai déjà évoqué, mais travailler l’entrée dans le jeu est une absolue nécessité ! En effet, lorsqu’un tel serveur est ouvert 24h/24, on remarque inévitablement des problèmes apparaître, plus particulièrement l’arrivée d’intrus qu’il convient de filtrer / cadrer… Mais il y a encore plus important dans un contexte pédagogique : faire prendre conscience aux joueurs (ici, des élèves), de l’importance de respecter certaines règles élémentaires. Et voici les solutions et pistes de réflexions qui ont été proposées par les intervenants eux-mêmes :
    • Forcer les joueurs à lire la charte ! D’où l’idée lancée de construire un labyrinthe dont seul le joueur qui lira les articles de la charte trouvera la sortie. Simple, mais très efficace !
    • Limiter les privilèges au minimum à l’entrée dans le jeu, tout en expliquant qu’il y a moyen d’en gagner, sous condition de respecter les règles du serveur.
    • Avantage important : cela libère du temps au(x) modérateur(s) ou enseignant(s) qui gèrent le serveur puisque l’entrée dans le jeu se fait en autonomie, alors qu’auparavant il fallait prêter une grande attention à cette étape cruciale..
  • Sur un serveur ouvert, au delà de l’entrée dans le jeu, un autre point de vigilance doit être abordé : l’encadrement. D’où la logique des privilèges croissants.
    • Ne deviennent « modo » que ceux qui disposent des privilèges associés, donc ceux qui respectent les règles.
    • Les déplacements sont également facilités par les téléporteurs qui permettent aux participants de se rendre rapidement d’un point à un autre de la map sans pour autant avoir le privilège dédié.
  • La responsabilisation progressive permet d’apprendre la coopération.
    • Retour vers le futur : le privilège du roll-back, c’est-à-dire pouvoir revenir à une situation précédente (soit restaurer le jeu à un point de sauvegarde).
    • Shérif, fait moi peur ! Ou tout simplement l’idée d’un élève de développer une police dans le jeu. Simple à dire, mais si difficile à mettre en place si l’on souhaite que cela se fasse avec calme et légitimité. D’où la notion de vote. Les participants ont, s’ils le souhaitent, la possibilité d’élire un (ou plusieurs) shérif dont les privilèges seront différenciés en fonction de son nombre de bulletins !
    • L’usage de surnom et le respect ne sont pas antagonistes, ce qui surprend parfois les collègues.
    • Le rôle des modérateurs  est indispensable pour favoriser le développement de l’autonomie : accueillir, expliquer, former, faciliter les échanges, et si nécessaire… sanctionner. Comme dans la vraie vie, sauf que dans le jeu certains modérateurs sont eux aussi des participants, parfois plus jeunes que les joueurs « modérés ».
  • De nouveaux usages, ou plutôt des usages inattendus, ont vu le jour :
    • L’inauguration ;
    • L’organisation d’évènements festifs : pour Noël…etc. ;
    • La photo de classe.

Pourquoi pousser le libre dans l’éducation ?

Au-delà du discours libriste global, la fermeture du logiciel Minecraft rend difficile, pour ne pas dire impossible toutes personnalisation profonde du jeu par l’enseignant et donc encore moins par les élèves ! Jouer, dans un tel contexte, c’est davantage être utilisé qu’être utilisateur, pour reprendre une expression de Richard M. Stallman à propos de Facebook. Par conséquent, comment imaginer une démarche pédagogique de formation au numérique ? Car oui, former au numérique c’est former des utilisateurs éclairés, capables (ou du moins ayant la possibilité) de plier l’outil pour répondre à leurs besoins. Or, dans Minetest, cette voie est ouverte aux utilisateurs et les élèves ne s’y trompent pas ; à partir du moment où ils comprennent que tout n’est que dossiers et fichiers, ils personnalisent, adaptent, et créent même leurs propres serveurs.

Bref, ils deviennent indépendants. Libres. Et le devoir de l’école est accompli !

Et demain ?

Framinetest restera. Le projet se poursuit et nous sommes loin d’avoir épuisé l’imagination de nos joueurs et modérateurs ! Figurez-vous que pas plus tard que le week-end dernier, de grosses mises à jour ont été poussées sur Framinetest !

Mais les serveurs doivent se multiplier… Et de fait ils le font, avec de nouvelles expérimentations qu’il est toujours passionnant de suivre tant le jeu est riche de libertés. Si j’en crois ce que j’observe sur les médias sociaux, nous avons fait déjà un joli bout de chemin !

Tout est résumé dans un mot : Contributopia ! Il s’agit d’encourager les nouveaux serveurs pédagogiques et de les accompagner.

Le succès de Framinetest n’est pas passé inaperçu et mon petit doigt me dit que cette histoire n’est pas terminée…

Rendez-vous prochainement pour le troisième volet de l’aventure Framinetest.

Pour aller plus loin




Contribuer à un logiciel libre dans une formation en école d’ingénieur

Des étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne effectuent, dans le cadre de leur cursus, des Travaux de Laboratoire consistant à avancer sur des tickets du projet Framadate (qui n’en manque pas), avec le soutien de leur enseignant Stéphane Crozat (dont on vous reparlera) et du CHATONS local Picasoft. Leurs travaux sont documentés dans un wiki et leur avancement dans des pads.

De la belle contribution utile !


Pour commencer, une petite présentation s’impose : je m’appelle Justine et je suis en première année de formation ingénieur en informatique à l’UTC (Université de Technologie de Compiègne). Lors de ce semestre, c’est-à-dire lors des quatre derniers mois, et dans le cadre de ma formation (ce travail, après évaluation, pourra m’apporter 5 crédits ECTS), j’ai eu l’occasion de contribuer au logiciel libre Framadate. Cet article se veut être un bilan de mon expérience.

 

Contribuer à un logiciel libre, était-ce différent d’un projet « classique » ?

À l’UTC, les étudiants sont évalués selon des barèmes différents d’une matière à l’autre. En informatique, l’évaluation comprend souvent un projet (qui ne correspond pas souvent à plus de 20% de la note finale). Ce projet a des objectifs largement pertinents, comme vérifier sur un cas pratique que les étudiants ont assimilé la théorie qui leur a été enseignée. Cependant, j’ai souvent éprouvé une certaine frustration vis-à-vis  de ces projets. En effet, une fois rendu, évalué et donc noté, le projet tombe dans l’oubli : pas d’utilisation réelle, pas d’amélioration, une sorte de produit déjà mort à sa sortie. Ainsi, l’idée de travailler sur un logiciel  libre, avec des utilisateurs bien réels derrière, m’a semblé extrêmement pertinente et bien différente des projets que j’avais déjà pu mener.

Est ce que ces différences ont entraîné des difficultés ?

Les premières difficultés rencontrées ont été celles posées par l’installation et la prise en main de l’environnement de travail, proposé par les suiveurs. Alors que la plupart du temps, pour mener à bien les projets classiques, les installations des environnements sont déjà faites sur les machines de l’UTC, cela n’était pas le cas cette fois. Composé de nombreux outils (principalement Docker et Git au sein de Linux), l’installation de notre environnement a été relativement lourde et laborieuse. Une fois installé, l’environnement est au premier abord difficile à prendre en main : de nombreuses lignes sont à exécuter dans l’interpréteur de commandes avant de pouvoir tester le code.

Mais les difficultés les plus compliquées à surmonter ont été celles posées par le projet en lui-même. D’abord parce que les langages utilisés (SQL, PHP orienté objet, Javascript, HTML via le moteur de templates Smarty…) ne m’étaient pas ou peu connus. Ensuite, et surtout, parce qu’il m’a paru très compliqué de m’insérer dans un projet déjà bien développé (dans un projet « classique » à l’UTC, on part de rien, on développe tout), projet dont l’architecture n’est pas (ou très peu) documentée. Sa compréhension a donc nécessité beaucoup de temps et d’efforts, j’y reviendrai.

Comment s’est organisée ta contribution ?

Cette contribution a été organisée selon une méthode de type agile : le travail est découpé en itérations de six heures chacune, une itération par semaine. Le semestre a ainsi été rythmé par des réunions de suivi hebdomadaires avec les suiveurs, Stéphane Crozat et Andrés Maldonado, chargés d’accompagner et d’évaluer le travail. Sur chaque itération, nous déterminions donc ensemble l’objectif à atteindre pour la semaine suivante, et je déterminais seule l’articulation de mon travail (combien d’heures je devais passer à réaliser telle tâche). La contribution s’est articulée en deux volets : un volet de développement (qui consistait en la résolution de trois issues ouvertes sur le projet) et un volet de documentation (via le wiki de l’association Picasoft).

Concrètement, qu’as-tu apporté à Framadate ?

Comme évoqué plus haut, l’architecture du projet n’était que très peu documentée. Ainsi, afin de travailler efficacement sur le projet, j’ai préféré commencer par passer plusieurs heures (concrètement une vingtaine) à explorer le projet et documenter au maximum ce que j’en comprenais (les classes implémentées, leur articulation au sein du projet…). Un travail étudiant comme celui-ci est aussi l’occasion d’apprendre à formaliser et documenter, mon travail est disponible ici.

Ce n’est que dans un second temps que j’ai réellement commencé mon travail de résolution d’issues, et donc de développement et de documentation du travail réalisé. J’ai préféré travailler ces deux volets en parallèle, afin de restituer le travail réalisé lorsque tout était encore frais dans mon esprit. J’ai ainsi pu travailler sur trois issues :

Issue #38 : collecter les adresses e-mail des sondés
L’idée est de permettre à l’administrateur de choisir de collecter (ou non) les adresses e-mail des sondés. Si l’administrateur choisit la collecte, alors la saisie d’une adresse de courriel valide (respectant le format e-mail) est obligatoire pour voter. La collecte s’accompagne d’une fonctionnalité permettant à l’administrateur de récupérer efficacement l’ensemble des adresses des personnes sondées.

A la création d’un sondage, l’administrateur choisit s’il collecte ou non les adresses emails des sondés.

 

Un avertissement informe que, dans le cas où les votes sont modifiables par tous, n’importe qui ayant accès au sondage peut récupérer les adresses emails des sondés.

 

Pour voter, lorsque la collecte des adresses emails est active, une adresse email valide doit être renseignée. L’administrateur peut récupérer la liste des adresses emails des sondés grâce aux boutons enveloppe situés au dessus de chaque colonne. Si la collecte est active et que quiconque peut modifier tous les votes, un avertissement informe que n’importe qui peut accéder aux adresses emails des sondés.

 

En cliquant sur un bouton enveloppe, l’administrateur récupère les adresses emails des sondés triées selon leur choix (‘oui’, ‘si besoin’ ou ‘non’).

 

Issue #324 (et #61) : Amélioration de l’option de collecte des adresses e-mail des personnes sondées. L’idée était d’améliorer le travail réalisé précédemment en passant la collecte des adresses de courriel sous quatre options différentes :

  • option 1 : la collecte est désactivée ;
  • option 2 : la collecte est activée ;
  • option 3 : la collecte est activée et la saisie est obligatoire ;

option 4 : la collecte est activée, la saisie est obligatoire et le vote doit être confirmé par un clic sur le lien envoyé dans un mail à l’adresse renseignée (cette dernière option n’a pas été implémentée car le service d’envoi d’e-mail est inutilisable au sein de l’installation).

A la création d’un sondage, l’administrateur choisit une des quatre options pour son sondage. De même que précédemment, un avertissement informe si les adresses emails des sondés ne sont pas protégées.

 

Issue #208 : permettre la finalisation d’un sondage par l’administrateur
L’idée était d’ajouter une fonctionnalité pour l’administrateur de clôture de sondage et de lui permettre :

  • de sélectionner le choix retenu ;
  • de justifier son choix.

Dans les informations du sondage, l’administrateur et l’utilisateur sait si le sondage est encore ouvert ou s’il est fermé (ici, il est encore ouvert). L’administrateur peut fermer le sondage en cliquant sur le bouton.

 

Une fois le sondage fermé, l’administrateur peut sélectionner le choix qu’il retient grâce au bouton au dessus de chaque colonne. La valeur de ce choix est visible dans les informations du sondage, côté administrateur et côté utilisateur.

Une fois un choix sélectionné, l’administrateur peut justifier son choix. La valeur de cette explication est visible dans les informations du sondage, côté administrateur et côté utilisateur.

Chacune de ces résolutions d’issues a fait l’objet d’une merge-request. C’est un processus itératif très intéressant à découvrir au sein duquel on peut interagir avec les développeurs logiciel et web de Framasoft qui vont vérifier le travail proposé et en demander des corrections.

Tout au long de mon travail, j’ai pu ainsi interagir avec différents interlocuteurs : les suiveurs bien sûr, Stéphane Crozat et Andrés Maldonado, mais aussi Thomas Citharel, développeur logiciel web chez Framasoft, et Kyâne Pichou, diplômé de l’UTC. Je tiens à remercier tous ces interlocuteurs pour leur soutien et leurs conseils, je pense qu’il est indispensable d’être bien accompagnés dans ce processus de contribution afin qu’il soit efficace et utile à tous.

Finalement, quels sont les apports au sein de ta formation ?

Contribuer à Framadate m’a d’abord permis de gagner en compétences d’utilisation des outils utilisés (Docker, Git, Linux) et en développement web : interface, base de données,…. Mais cette contribution m’a surtout fait gagner énormément d’indépendance et d’autonomie vis-à-vis d’un projet déjà existant et bien développé, ce qui est très formateur et pertinent en amont de mon futur stage (six mois en entreprise à partir de septembre).

Que faudrait-il retenir de cet article ?

Contribuer à un logiciel libre au sein de la formation en école d’ingénieur constitue une expérience très pertinente pour compléter le profil théorique et « scolaire » d’un étudiant. Cette expérience permet de faire face à de nouvelles difficultés, et ainsi développer de toutes nouvelles aptitudes.

 

En savoir plus :

ECTS : European Credits Transfer System, calculés en fonction de la charge de travail de l’étudiant , ils permettent l’obtention des diplômes français (et européens).

Picasoft est le CHATON créé par les étudiants de l’UTC.




Khrys’presso du lundi 25 juin

C’est avec plaisir que nous accueillons la revue de web de Khrys : elle a accepté de partager avec vous son œil attentif et son esprit aiguisé. Ce qui suit a été élaboré à partir de la veille perso qu’elle maintient sur son blog.


1- Brave New World
L’addiction aux jeux vidéo officiellement reconnue comme une maladie mentale.
• Nombre de webcams, caméras de surveillance et autres « babyphones » utilisent des systèmes de contrôle à distance extrêmement mal sécurisés qui permettent assez facilement à des personnes extérieures de prendre le contrôle de ces appareils (en anglais).
RGPD : vers une loi de protection des données personnelles aux USA ?
La Cour suprême US remporte une victoire en faveur de la vie privée (en anglais)
Mes messages peuvent être lus par d’autres ? Adieu application !
• Le Conseil de l’Union Européenne adopte son mandat de négociation sur la base de données interopérable « Big Brother », indiquant clairement que cette dernière comprendra toute personne dont les données personnelles auront été « traitées » par le Système d’Information de Shengen (SIS) ou d’Europol (EIS) (en anglais).

2 – Spécial France…
L’élection du nouveau président de la Hadopi est officialisée.
Que dit la charte numérique qui pourrait avoir valeur constitutionnelle ?
Quand le gouvernement remanie discrètement les lois renseignement.
Renseignement : la sécurité intérieure franchit les frontières
Cybermalveillance : la plateforme livre ses premiers chiffres.
Rejet par le Conseil d’Etat du recours de la Quadrature du Net et de F(F)DN sur les modalités de mise en œuvre du blocage administratif des contenus sur Internet.
Les lobbies, un défi pour l’État et la gouvernance.
À Bure, la complémentarité des pratiques fait peur au gouvernement.
«Profondément choquée», la CNCDH alerte sur le traitement des migrants à la frontière franco-italienne.

3 – GAFAM
G comme…
Google Home et Chromecast peuvent dévoiler très précisément l’emplacement de votre foyer.
Données personnelles sur Google : et la lumière fut ?
• Un groupe influent d’ingénieurs informaticiens de chez Google a refusé il y a quelques mois de travailler sur un dispositif de sécurité d’avant-garde basé sur la technologie « air gap », qui aurait pu permettre à Google d’emporter des contrats militaires sensibles (en anglais).
• Méthode Google : engloutir toutes les données patient afin de construire des analyses prédictives sur notre état de santé.
A comme…
Apple condamné en Australie à 5,8 millions d’amende pour sa politique de réparation d’iPhone.
Faille macOS : la fonction Quicklook permet de visualiser le contenu de volumes chiffrés.
F comme…
Facebook renforce ses solutions de monétisation de vidéo pour attirer les créateurs.
Voici 18 choses sur vous que Facebook surveille (en anglais) et dont vous n’aviez peut-être pas encore conscience. Certes, Facebook est loin d’être le seul à traquer vos mouvements de souris (Google le fait aussi, par exemple pour vérifier que vous n’êtes pas un robot) ou vos données de géolocalisation, mais ce qui le rend véritablement unique est la quantité d’informations qu’il parvient à récolter via le « pixel Facebook », les boutons « like » et « share », etc.
A comme…
Amazon va installer 1 000 lockers dans les gares françaises.
Comment Amazon veut remplacer les cabines d’essayage.

passants regardant unpanneau qui affiche "je te vois me regarder"
« Je te vois me regarder » (Londres, 2012) Photo Andrew Grill (CC BY 2.0)

Des actionnaires demandent à Amazon d’arrêter de vendre sa technologie de reconnaissance faciale à la police.
• Envie d’être écouté en permanence ? Après Alexa à la maison, Alexa dans les hôtels… Avec ce « service », les clients pourront réserver leur séance au spa, interagir avec les différents services de l’hôtel, contrôler la musique de leur chambre… Amazon affirme que les données enregistrées seront effacées au moment du check-out. Les établissements hôteliers pourront quant à eux utiliser Alexa pour obtenir des statistiques et autres « feed-backs » (en anglais).
M comme…
Microsoft critiqué par ses employés pour avoir collaboré avec la police des frontières américaine.
Fronde chez Microsoft suite à sa collaboration avec l’immigration américaine.
Microsoft lance une école d’intelligence artificielle à Castelnau-le-Lez

4 – La bataille (mais pas la guerre) perdue de la semaine
Filtrage : déluge de critiques sur l’article 13 du projet de directive sur le droit d’auteur.
Pourquoi la directive européenne sur le droit d’auteur alarme tant ?
Protéger le droit d’auteur avec des robots : un risque pour les droits et libertés fondamentaux.
Pourquoi le Parlement européen va peut-être faire disparaître les memes ?


Filtrage du net, taxe sur les liens : une bataille est perdue, mais pas la guerre.
Nous pouvons encore gagner : les prochaines étapes concernant la Directive Copyright (en anglais).
Directive droit d’auteur : mise en place d’un filtrage généralisé et automatisé sur Internet ; vote décisif en juillet.

5 – La chouette tendance de la semaine : YouTube bloque, PeerTube se développe
Mais pourquoi YouTube s’est-il mis à bloquer des vidéos pédagogiques du MIT (et aussi les vidéos de Blender) ? (en anglais).
YouTube bloque mondialement les vidéos de Blender. Résultat ? La Fondation Blender décide de tester PeerTube \o/ (en anglais).
• Du coup, on parle de PeerTube sur TorrentFreak (en anglais)
• Du côté de KDE, les vidéos officielles sont pour l’instant toutes sur YouTube. Cet article (en anglais) explique pourquoi il serait bon de passer à l’alternative PeerTube – et liste des instances compatibles.
• Et PeerTube est aussi dans Mr Mondialisation, avec une interview de Pouhiou
Et parmi les instances découvertes cette semaine…
Qu’est-ce que tu GEEKes est aussi sur PeerTube.
La Délégation Académique au Numérique Éducatif de Lyon a lancé son instance Peertube.
Hoot.Video, une instance Peertube appartenant à la Dear.Community.
Les vidéos PeerTube de la semaine
La ville de Fontaine parle de son passage aux logiciels libres sur son instance PeerTube.
(Pour qui ne connaîtrait pas encore…) Big Buck Bunny.
• Une autre animation Blender avec un chien un peu idiot (on est dans la fiction hein) : The Daily Dweebs.

6 – Les lectures de la semaine
• Héberger soi-même des services, ça reste délicat mais c’est important, Drysusan vous explique : Pourquoi « s’emmerder » à héberger ses services
Sécurité, vie privée : peut-on faire confiance aux enceintes connectées ?
• Lycéens et étudiants ne sont pas «nés avec des technologies » mais avec des usages. Une réflexion ouverte sur les enjeux des usages du numérique dans l’enseignement : Des étudiants connectés. Vraiment ?
Empreintes digitales de navigateur (browser fingerprinting) : comment le RGPD pourrait changer les règles du jeu (en anglais).
Les caméras à reconnaissance faciale n’ont pas leur place dans les écoles (en anglais).
Pourquoi les migrants «ne sont pas une charge économique» pour les pays européens, selon une étude du CNRS
Les bonnes raisons d’adopter des poules
deux chats discutent l'air renfrogné : "ils veulent adopter de spoules" "quelle bonne idée"...

7 – Les actions de la semaine
On peut désormais participer au projet Common Voice de Mozilla en français
Aidez PeerTube à grandir encore !
Et vous pouvez aussi aider à traduire !
Une présentation de PeerTube sur Peertube… que vous pouvez aider à sous-titrer !

8 – L’histoire de la semaine
Les premières images de la Lune avaient une bien meilleure résolution qu’on ne le pensait (mais fallait pas le dire aux russes) (en anglais).

9 – La bonne idée de la semaine
Les câbles d’Internet utilisés pour détecter les séismes sous-marins

10 – Les BDs/images/graphiques de la semaine
La coupe du monde vue par l’admin sys
Les tableaux commencent à…
Clavier bananes (une activité proposée par www.polymatheia.org)
Gestion du peuple
Avarice
1789-2018
Filtrage ublock
Paranoïa
BD : « La guerre des fourmis » (épisode 5)

11 – Les autres chouettes trucs de la semaine
Une liste assez exhaustive de services réseau et d’applications web libres pouvant être hébergées localement (en anglais).
PixelFed, l’Instragram libre et fédéré (les inscriptions à pixelfed.social sont désormais closes, mais d’autres instances restent disponibles : https://pix.hostux.social ; https://pxlfd.me ; https://pix.tedomum.net ; https://admires.art…)
L’European Space Agency (ESA) a mis en ligne l’intégralité des photos (environ 100 000) de Rosetta et c’est sous licence libre 🙂

devant deux cafés, discussion : le personnage de gauche voudrait un café allongé, le personnage féminin de droite indique qu'il suffit de cliquer sur sa tasse pour accéder à son blog

Merci à Framasoft pour m’avoir proposé de faire cette revue de web sur le Framablog, merci à Gégé pour l’illustration, et à Goofy pour le coup de patte.