Gao & Blaze : le jeu mobile immersif qui utilise et respecte vos données personnelles

Nous avons été contacté·es récemment par l’équipe de la coopérative « La Boussole », pour nous parler d’un tout nouveau projet : le jeu Gao & Blaze.

Gao & Blaze, est un jeu libre et gratuit pour smartphone, qui permet de prendre conscience et agir sur la protection de vos données et le respect de votre vie privée. Au fur et à mesure du jeu, vous réalisez l’ampleur des données personnelles et sociales qui peuvent être divulguées avec l’installation d’une simple appli (mais sans collecte cachée de données, promis !).

Bel exemple d’éducation populaire aux enjeux du numérique, cet ovni dans le monde du jeu vidéo nous a grandement intéressé·es. Nous avons donc posé quelques questions à l’équipe de la coopérative « La Boussole ».

 

Bonjour l’équipe de la coopérative « La Boussole » ! À Framasoft, on vous connaît déjà un peu depuis quelques années, mais pourriez-vous vous présenter aux lecteur⋅ices du Framablog ?

Bonjour à Framasoft et merci pour cet espace ! Nous sommes plein de choses, mais avant tout 3 :

  • Une coopérative, c’est-à-dire que nous avons fait le choix de créer une structure qui appartient uniquement à celles et ceux qui y travaillent (pas d’actionnaires, pas de patron·nes).
  • D’éducation populaire, c’est-à-dire que nous voulons rendre certaines connaissances issues de la recherche académique (nous gardons un pied dans la recherche et l’université) accessibles au plus grand nombre sans que les bagages éducatifs soient un frein.
  • Et nous portons des valeurs d’émancipation, c’est-à-dire que nous avons pour ambition de donner du pouvoir d’agir aux individus et aux collectifs : nous croyons que le savoir est un pouvoir fort et voulons partager nos savoirs, autour de l’informatique libre, autour de la lutte contre les discriminations et sur les formes de travail alternatives.

Super ! Vous pouvez nous en dire un peu plus sur les types d’actions que vous réalisez ?

Principalement nous réalisons des projets de recherche autour de nos thématiques mais également des formations courtes pour donner des outils pratiques. Nous explorons aussi lors d’ateliers pédagogiques des nouvelles formes de transmettre des connaissances car nous nous préoccupons souvent de savoir comment nos savoirs académiques peuvent avoir un impact concret et positif sur les gens que nous rencontrons. Nous voyons aussi comment dans des domaines comme le numérique la concentration des savoirs et savoir-faire peut créer d’importantes inégalités de pouvoir.

Vous nous avez contactés récemment au sujet d’un projet un peu particulier : Gao & Blaze. Mais… c’est quoi ?!

Nous sommes parti·e·s d’une frustration : nous avions passé du temps et mis de l’énergie à essayer de convaincre du bien-fondé de la protection des données interpersonnelles, de sensibiliser aux questions liées à la sécurité informatique, mais le constat était que beaucoup de gens étaient d’accord avec nous sans pour autant changer leurs pratiques dans les faits.

Dit de manière brutale : nous voulions savoir comment faire pour que des gens aient envie d’aller à des chiffrofêtes car il nous semblait que seuls des gens déjà sensibilisés y participaient, et nous avions l’ambition d’aller chercher plus loin.

Bien évidemment, le panorama a évolué au cours des dernières années de différentes manières notamment avec des scandales de plus en plus audibles et relayés, mais également des initiatives enthousiasmantes qui ont marqué un avant et un après dans les usages courants (nous pensons notamment à votre campagne Dégooglisons internet). Pourtant, il nous semblait y avoir un chaînon manquant autour du « passage à l’action ». Nous avons donc voulu proposer un jeu qui utilise l’émotion avant d’utiliser la raison – autrement dit qui passe par l’expérience personnelle avant la connaissance concrète. C’est là que nous avons eu l’idée d’imaginer un jeu pour donner à voir les conséquences concrètes de l’exploitation et l’usage des données de Madame et Monsieur Tout-le-monde.

Cette frustration nous trottait à l’esprit quand nous avions vu un appel à projet de recherche sur la protection des données. Nous avions proposé un projet qui n’entrait pas dans les cases, mais nous avons réussi à monter un partenariat qui nous a permis de créer un ovni. À notre connaissance c’est le premier jeu autour de la sensibilisation à la protection des données interpersonnelles sur Android.

C’est un ovni car nous avions 4 conditions non négociables :

  • Exploiter le système des permissions Android pour proposer une expérience immersive
  • Utiliser les données des joueuses et des joueurs, tout en respectant ces données.
  • Faire un jeu 100% en logiciel libre sans utiliser des interfaces intermédiaires obscures (le jeu est en React Native)
  • Faire un vrai jeu : c’est-à-dire que nous voulions que les gens y jouent pour l’intérêt ludique et que ce ne soit pas le « volet sensibilisation » qui prenne le dessus.

C’est qui Gao et Blaze ? Des personnages ?

Exactement ! Gao est un chat, appartenant à Blaze. Il s’inspire de son chat et l’a converti en l’icône des Gao Games. Les Gao games sont un univers de mini-jeux gratuits sur smartphone autour duquel toute communauté s’est construite. Blaze, est le dev principal de ces jeux. Toute ressemblance avec certains petits jeux mignons, « gratuits » et très célèbres est purement accidentelle… 0:o)

C’est aussi et avant tout le chat de Blaze, le développeur des jeux, qui l’a rendu célèbre.

D’autres personnages et non des moindres, font partie de la communauté, Alex, Nikki, Masako, Amin, Ally…. nous vous laissons les découvrir en allant leur parler !

La question des données personnelles, vous pensez que ça intéresse réellement les jeunes ? Est-ce que la vie privée ce n’est pas « Un problème de vieux cons ? »

Question intéressante, nous pouvons rétorquer par facilité qu’en 2010 c’était une question de « vieux cons », mais c’était il y a déjà 12 ans ! Plus sérieusement, nous constatons que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le début des années 2010 en termes de révélations (E. Snowden, Wikileaks, Cambridge Analytica, Pegasus…), en termes d’ampleur des scandales, de leur couverture médiatique, mais aussi du côté de la marche triomphante des multinationales des données dans la prédation et l’exploitation des données des individus.
Il y a également de nouveaux freins légaux (comme le RGPD, par exemple), et une jeune génération qui a ses propres stratégies d’appropriation et d’usage des technologies numériques…

Nous croyons que l’intérêt pour la vie privée est là, simplement qu’il se configure de nouvelles façons. Avec Gao&Blaze nous tentons d’apporter une réponse à la demande et aux questionnements d’un public peu expert et réfractaire aux approches classiques de sensibilisation.

Parlons maintenant des licences du jeu : sous quelle(s) licence(s) est publié le jeu, et surtout… Pourquoi ?

La question des licences a mérité un peu de réflexion, car un jeu vidéo présente la particularité de mêler plein de composantes différentes : code, œuvres graphiques, dialogues, musiques… Certaines licences (comme la GPL par exemple) sont conçues pour du code informatique, et conviendraient pas vraiment pour une illustration, par exemple.

Pour essayer de couvrir tous ces usages, Gao&Blaze est donc diffusé sous licence GNU AGPL 3.0 pour le code et sous licence Creative Commons BY-SA 4.0 pour les autres créations. Il embarque aussi des polices d’écriture et musiques sous licences tierces compatibles.

Vous n’avez pas peur de vous faire « voler » les innombrables heures de travail que vous avez passées en développement ?

C’est une vraie question !

En premier lieu, nous concevons notre création comme une contribution aux biens communs, et en soi, ça ne se « possède » pas – ça ne peut donc pas se voler.

En revanche, il existe deux risques auxquels nous avons pensé :

  • La prédation des biens communs pour en faire des biens privés. Pour un logiciel, ça pourrait être le fait de modifier légèrement le code, puis d’en faire un logiciel privateur. Mais ce sont aussi des choses qui arrivent dans d’autres domaines : privatiser des biens qui bénéficient à tous les êtres vivants (l’eau, l’air, les forêts…) au profit de quelques uns, etc.
  • L’usurpation, qui consisterait à respecter « à la marge » la licence, mais à s’approprier le travail de création qui a été fait (en faisant croire plus ou moins explicitement qu’une autre personne serait l’autrice du jeu). Un exemple de ça serait de reprendre le jeu tel quel, et remplacer tous les logos et mentions visibles des autrices et auteurs par ceux de quelqu’un d’autre, et se contenter de nous citer de façon obscure, avec une petite phrase en caractère 6 au fin fond d’un menu.

Une idée reçue est que les licences libres ne protègent pas bien les œuvres et/ou les autrices/auteurs mais c’est faux. Les licences que nous avons choisies protègent normalement de ces deux risques car :

  • Elles sont contaminantes, c’est-à-dire qu’elles obligent à repartager les modifications et travaux dérivés sous des licences similaires. On ne peut donc pas se les approprier en faisant de la prédation, on ne peut que permettre de nouvelles contributions aux biens communs.
  • Elles peuvent protéger efficacement de l’usurpation. C’est un dispositif juridique méconnu, mais il faut savoir que des licences comme la GNU AGPL permettent l’ajout de « termes additionnels » (qui doivent rester en conformité avec la licence). Nous avons utilisé ces termes additionnels pour nous prémunir de toute tentative de maquillage / « re-branding » du jeu.

Le seul risque qui existe serait que des gens créent une version dérivée avec laquelle nous serions en désaccord éthiquement, mais bon, c’est la vie. Dans le fond, créer des œuvres libres implique aussi de changer de point de vue : même si nous avons une parenté sur l’œuvre, ce n’est pas « notre » bébé, c’est le bébé de tout le monde. Mais ça tombe bien, ça fait potentiellement plus de bonnes volontés pour s’en occuper. 🙂

Quel rôle joue la MAIF dans votre projet ? Partenariat financier ou davantage ?

La MAIF est un assureur militant de poids et nous avons collaboré avec deux structures satellites de ce géant de l’assurance : la Fondation MAIF pour la recherche, et l’association Prévention MAIF dédiée aux actions de prévention. Ces deux structures non-lucratives ont co-financé avec nous la partie production et la partie recherche, et nous avons eu le plaisir d’avoir des échanges enrichissants pour consolider le projet et qu’il voie le jour.

Impossible de dire que l’engagement n’était que financier : les structures de la MAIF étaient intimement convaincues de la pertinence de la démarche et de l’urgence sociétale du sujet. Ils tenaient à ce que ce projet se fasse sous forme de logiciel libre mais qu’il ne puisse pas être approprié par d’autres.

Merci pour cet impressionnant travail ! 🙂 Quelles sont les prochaines étapes et vos attentes vis-à-vis de Gao & Blaze ?

C’est le cas de le dire ! C’était assez fou de créer un studio de jeu vidéo éphémère, de vouloir avancer masqué·e·s avec un jeu visuellement très mainstream, et pourtant codé « en dur », alors même que la production logicielle n’est pas notre cœur de métier.
La suite est la partie recherche de ce projet ! Nous avons besoin qu’il soit joué jusqu’au bout, nous avons envie de comprendre et constater comment oui ou non notre pari de sensibiliser à la protection des données via le jeu était pertinent ou pas.

Le jeu demande au fur et à mesure différentes autorisations.

Et pour vos autres projets (on se doute que vous en avez !) : quels sont-ils ? Quels sont vos espoirs ? Comment peut-on vous aider ?

Nous continuons dans nos projets de recherche (autour des formes de sensibilisation) et de formations auprès d’autres publics. Aujourd’hui nous réfléchissons à la sensibilisation aux questions de la vie privée pour des personnes peu ou pas lettrées qui pourtant sont contraintes à l’utilisation de téléphones portables.
Nous avons aussi d’autres chantiers académiques car il est important pour nous de nous maintenir à la page, de lire et de produire des recherches au long cours. Une participation à projet de documentaire sur les low-tech (basses-technologies) est dans les cartons et nous vous en parlerons plus tard quand il sera plus avancé !

Une question traditionnelle pour conclure : quelle est la question que l’on ne vous a pas posée, à laquelle vous auriez aimé répondre ? Et quelle serait-votre réponse, tant qu’à faire ! 🙂

Nous aurions voulu que vous nous demandiez si nous avons choisi exprès le 30 novembre pour lancer le jeu car c’est la journée mondiale de la sécurité informatique. Nous vous dirions que oui, nous avions tout savamment calculé 😉
Ou peut-être une autre question sur les autres personnages, surtout Nikki, hackeuse badass mais pas très genrée, ou sur Alex, une femme noire qui commence « Madame Tout-le-monde » et finit héroïne. Nous voulions fuir certaines caricatures et avions envie de personnages vraisemblables mais peu courants dans le monde du jeu vidéo.

Merci infiniment !

 

Liens utiles

 




Frama, c’est aussi des outils pour s’émanciper

Des guides, des cartes à jouer, de la documentation et même un MOOC… La médiation au numérique éthique peut passer par de nombreux outils ! Nous réalisons certains d’entre eux et y contribuons, en espérant qu’ils vous servent.

« Frama, c’est pas que… »

Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)

Nous avons eu la chance, à Framasoft, de pouvoir prendre le temps d’apprendre les mécanismes du Web, de documenter le système du capitalisme de surveillance dont les GAFAM sont un des symptômes, et d’expérimenter d’autres manières d’utiliser le numérique dans nos vies.

Partager cette compréhension, ce savoir et cette expérience est important car cela peut aider d’autres personnes à s’émanciper dans leurs usages numériques. Pourtant, transmettre tout cela est une chose complexe. Tout le monde n’a pas les mêmes attentes, les mêmes appétits, les mêmes façons de recevoir ce que nous avons à partager. Voilà pourquoi nous contribuons à et réalisons divers outils de médiation, qui correspondent à divers publics.

jeu de cartes Framasoft "des outils pour s'émanciper"

MOOC CHATONS

C’est quand même bien dommage de sortir un MOOC un mois avant le premier confinement d’une pandémie qui allait nous submerger ! Pourtant ce cours en ligne massivement ouvert se parcourt en autonomie, sans accompagnement de notre part. Il a déjà séduit 1 050 apprenant⋅es.

Carte "MOOC CHATONS" Ce cours en ligne et en autonomie est ouvert à qui veut cheminer vers une émancipation numérique mutualisée. Le 1er module « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle » compile notre savoir sur l’internet, l’hégémonie toxique des GAFAM et des pistes pour en sortir.

Il faut dire que le premier parcours de ce MOOC, « Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? », est un condensé de ce que nous avons appris ces dernières années. Riche de nombreuses vidéos, ressources et références, il peut s’adresser à toute personne, sans connaissance technique particulière.

Ce MOOC permet vraiment de comprendre le fonctionnement d’Internet et du Web, d’appréhender la montée en puissance des GAFAM, géants du web, jusqu’à l’avènement du capitalisme de surveillance, pour mieux cerner enfin en quoi le libre, la décentralisation et les communs sont des pistes fiables pour reprendre le contrôle du numérique dans nos vies.

illustration CC-By David Revoy (sources)

[RÉSOLU]

Comment accompagner les organisations de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) qui souhaitent être fidèles à leurs valeurs dans leurs pratiques numériques ? Notre réponse passe forcément par le Libre, la décentralisation et donc l’adoption sereine et réfléchie d’outils pensés avec une forte éthique.

Carte "[RÉSOLU]" [RÉSOLU] est un guide composé de fiches pratiques pour aider les structures de l’économie sociale et solidaire à adopter des solutions numériques libres et éthiques. Co-construit avec le mouvement des CÉMÉA, ce guide peut être modifié, amélioré et distribué librement.

Co-conçu avec le Chaton Picasoft et la Mission Libre-Éducation Nouvelle des CEMÉA, [RÉSOLU] présente des [R]éseaux [É]thiques et [S]olutions [O]uvertes pour [L]ibérer vos [U]sages dans un guide à l’intention des acteurs et actrices de l’ESS. Il se compose d’un ensemble de fiches théoriques et pratiques, classées selon trois types d’actions collectives : collaborer, communiquer et organiser.

L’avantage de ce guide (déjà traduit en italien !), c’est que ses contenus eux aussi sont libres. Imaginez, il a servi à votre association, votre coopérative, mais il vous manquait une information, un outil essentiel que vous avez trouvé par ailleurs : vous pouvez ajouter cette trouvaille à ce guide et la partager avec les prochaines personnes qui le consulteront. Que vous utilisez le site web, le document pdf ou la version papier, vous aussi, soyez [RÉSOLU] !

illustration CC-By David Revoy (sources)

Métacartes « Numérique Éthique »

Nous vous en parlions il y a plus d’un an dans les Carnets de Contributopia… et après plus d’un an de travail (avec des parenthèses dues à une certaine pandémie, bien entendu), ça y est, les Métacartes Numérique Éthique sont enfin disponibles.

Carte "Métacartes" Les métacartes sont des jeux de cartes (physiques) où chaque carte est augmentée par des ressources (numériques). Framasoft a contribué à la production du jeu « Numérique Éthique » qui facilite la médiation vers des pratiques numériques plus saines et sereines.

Le concept des Métacartes, c’est d’augmenter la réalité d’un jeu de cartes papier (avec titre, illustration, symboles, texte court). Car chaque carte dispose aussi d’un QR code et d’un lien qui mène vers une page web où on détaille ce qu’illustre la carte. Voilà un outil concret, agréable, convivial pour partager savoirs, questionnements, expériences !

Mélanie et Lilian ont réalisé un jeu nommé « Numérique Éthique », qui aidera grandement les médiateurs, formatrices et bénévoles du monde du Libre. Ce jeu est composé de trois familles de cartes :

  • Les #critères permettent de questionner les attentes en éthique et le niveau de confiance que l’on a dans un outil numérique.
  • Les #usages permettent de découvrir les possibles que le numérique nous offre en termes de collaboration, d’échanges et d’émancipation.
  • Et les cartes MÉTHODES vous permettront de faire le point sur vos usages, découvrir des alternatives et passer à l’action.

Vous pouvez désormais vous procurer ce jeu directement sur le site des Métacartes.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Documentations

C’est un trait d’humour amer assez révélateur, prononcé par les personnes qui, chez nous, conçoivent et rédigent la documentation :

#LesGens ne lisent pas la doc.

Carte "Documentation" De la documentation générale des services que nous hébergeons aux documentations spécifiques des logiciels que nous développons (PeerTube, Mobilizon, Yakforms)… Chaque année, Framasoft rédige, maintient et met à jour de nombreuses lignes… de texte !

Pourtant, si vous saviez les ressources que l’on met à votre disposition ! Chez Framasoft, nous maintenons :

  • Une Foire aux Questions sur tout ce que nous proposons et nous sommes, conçue à partir des questions que vous nous posez le plus souvent ;
  • La documentation générale de nos services, avec des guides pratiques, des exemples simples à comprendre, et des captures d’écrans à foison pour vous aider à mieux utiliser les Frama-services ;
  • La documentation de PeerTube, très riche en ce qui concerne l’administration d’une instance, mais dans laquelle on veut encore améliorer la partie utilisation ;
  • La documentation de Mobilizon, pour mieux comprendre comment installer, administrer ou utiliser cette alternative aux événements, pages et groupes Facebook ;
  • La documentation de Yakforms, le logiciel qui propulse le service de formulaires libres Framaforms, parce que nous espérons que la communauté va s’emparer du code et que des organisations vont l’installer sur leurs serveurs.

Loin de nous l’idée de rejeter les demandes d’aide et de support d’un méprisant « RTFM » (« Read The Fucking Manual », une expression bien peu glorieuse, quand on sait qu’elle se traduit par « lis le foutu mode d’emploi ! »). Cependant, nous avons l’impression de travailler à rédiger et tenir à jour un véritable trésor de connaissances, d’astuces… À vous de voir comment ce trésor peut vous enrichir.

illustration CC-By David Revoy (sources)

Découvrez tout ce qu’est Frama !

Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.

Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !

En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.

Frama, c'est pas que Framagenda ! C'est aussi des outils de médiation qui facilitent l'adoption de pratiques numériques saines et sereines. Nos actions sont financées par vos dons, alors découvrez l'ensemble du travail de Framasoft sur Soutenir Framasoft
Cliquez pour découvrir toutes les cartes et soutenir Framasoft

Pour aller plus loin




You are invited to contribute to the future « Contributing to Free-Libre Open Source Software » MOOC by Télécom Paris and Framasoft

Interested in contributing to the contents production of a MOOC about FLOSS contribution? You already have a contribution experience and think it can be useful to new contributors? Join us!

The French original version of this article has been published on this blog on Feb. 4th, 2021.

Leading Internet users into the world of contribution

Last September we were so delighted to learn that Marc Jeanmougin, a research engineer at Télécom Paris, wanted Framasoft to be associated with his online course projet on FLOSS contributions that had just been funded by the Institut Mines-Télécom.

We have been dreaming about it: a MOOC to learn how to contribute to free-libre software

Developing digital tools that facilitate individuals’ contributions is one of the lines of our Contributopia campaign. On this subject we already have set up Contribateliers (and their online version Confinateliers): workshops to discover how each of us can contribute to free-libre software. Implemented in 2018 in Lyon, those interventions now take place in cities (Lyon, Paris, Toulouse, Grenoble and Nantes) allowing people to contribute to the free-libre software and free culture in a user-friendly way.

This is also the case with the Contribulle project we are hosting: a platform where projects with the same free-libre software values are connected with those without enough skills and contributors who could give them a hand. This nice initiative is slowly taking shape and we think it will be a great success in the coming months.

Finally, the aim with this Contributing to FLOSS MOOC is to allow developers to get both a theoretical (what is it about?) and practical introduction (how to contact somebody? and how to contribute?) to the world of FLOSS contribution.

All these initiatives allow users of free-libre services to learn how to contribute and to stop using a software only as if it were a finished product.

Contributing to develop the Contributing to FLOSS MOOC

After a first day in October, talking about pedagogical sequencing in a small committee, the prefiguration team decided that given the MOOC subject, it would not be totally far-fetched to allow people who want to co-produce contents with us to do so.

That’s why we have created a project on the Gitlab software forge. For now, few contents have been published on this contribution space. But you can still read the general outline of this future course.

The README.md of the GitLab project

We also have created a dedicated Matrix chatroom in order to have a daily and more informal exchange with you. Do not hesitate to join us there to learn more about this project.

We invite you to exchange in video conference on this project on February, 10th at 6:30pm. At the same time we will present you the general organization of the MOOC and the choices we have made both educationally (what angle on FLOSS we will try to take) and technically. We will also discuss how we envisage contributions to contents production.

If after this first exchange you want to help us with contents preparation, you can participate in 6 other online brainstorming sessions, each one dedicated to the contents of one week of the MOOC. They will take place on Mondays and Thursdays between 6:30pm and 8pm from February 11th to March 1st (details of access and contents will be published on the gitlab issues with each session).

GitLab issues with details of access and contents of the 6 meetings we offer.

We hope we will see many of you at those different events. But as we know it’s not always easy to be available on a set time slot, we offer to collect your reactions, feedbacks or comments before each session on our repository. Do not hesitate to write down whatever comes to your mind!




Télécom Paris et Framasoft vous invitent à contribuer au futur MOOC « Contributing to Free-Libre and Open Source Software »

Participer à la production des contenus d’un MOOC dont le sujet est la contribution aux logiciels libres, ça vous tente ? Vous avez déjà contribué à des logiciels libres et vous pensez que votre expérience peut aider des apprenti·es contributeur·ices ? Rejoignez-nous !

Découvrez la version en anglais de cet article réalisée par notre stagiaire Coraline.

Continuer à accompagner les internautes dans l’univers de la contribution

Lorsqu’en septembre dernier, Marc Jeanmougin, ingénieur de recherche à Télécom Paris, nous contactait pour nous informer que son projet de cours en ligne sur la contribution au logiciel libre venait d’obtenir un financement de l’Institut Mines-Télécom et qu’il souhaitait que Framasoft soit associé à ce projet, on a été super emballé·es !

Un MOOC (cours en ligne massivement ouvert) pour apprendre à contribuer au logiciel libre, on en rêvait !

C’est d’ailleurs l’un des axes de notre campagne Contributopia que de concrétiser des outils numériques qui facilitent les contributions de chacun·e. Dans ce domaine, nous avons déjà initié les Contribateliers (et leur version en ligne, les Confinateliers), des ateliers pour découvrir comment chacun·e d’entre nous peut contribuer au logiciel libre. Lancé en 2018 à Lyon, ce dispositif existe désormais dans 5 villes (Lyon, Paris, Toulouse, Grenoble et Nantes) et permet à toutes et tous de contribuer aux logiciels libres et à la culture libre en toute convivialité.

C’est aussi ce que nous faisons en offrant un hébergement au projet Contribulle, une plateforme de mise en relation entre des projets partageant les valeurs du logiciel libre et des communs qui manquent de compétences, et des contributeur·rices qui pourraient leur donner un coup de main. Cette chouette initiative prend doucement forme et on ne doute pas qu’elle rencontrera un fort succès dans les mois à venir.

Enfin, avec ce MOOC Contributing to FLOSS, l’objectif est de permettre à des développeur·euses d’avoir une introduction théorique (de quoi parle-t-on ?) comme pratique (comment entrer en contact, comment contribuer ?) à l’univers de la contribution au libre.

Toutes ces initiatives sont l’occasion pour les utilisateur·ices de services libres d’apprendre à contribuer et d’arrêter de consommer simplement le logiciel comme s’il était un produit fini.

Contribuer à la réalisation du MOOC Contributing to FLOSS

Après une première journée en petit comité en octobre pour échanger sur le séquençage pédagogique, l’équipe de préfiguration s’est dit que vu le sujet du MOOC, ce ne serait pas totalement tiré par les cheveux que de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de co-produire avec nous les contenus.

Pour cela, un projet a été créé sur la forge logicielle Gitlab. Pour le moment, peu de contenus ont été publiés sur cet espace de contribution. Mais vous pouvez tout de même prendre connaissance du plan général de ce futur cours.

Le README.md du projet sur GitLab

Nous avons aussi créé un salon Matrix dédié afin de pouvoir échanger de manière plus informelle avec vous au quotidien. N’hésitez pas à nous y rejoindre pour avoir davantage de précisions sur ce projet.

Nous vous invitons à un temps d’échanges autour du projet le mercredi 10 février à 18h30 en visioconférence. Ce sera l’occasion de vous présenter l’organisation générale du MOOC et les choix que nous avons effectués, tant au plan pédagogique (quel angle sur les FLOSS nous essaierons de prendre) qu’au plan technique. Nous échangerons aussi sur la façon dont nous envisageons les contributions à la production des contenus.

Si à la suite de ce premier temps d’échanges, vous êtes partant·es pour nous aider sur la préparation des contenus, on vous propose de participer à 6 autres sessions de brainstorming en ligne, chacune de ces sessions étant dédiée aux contenus d’une semaine du MOOC. Ces sessions se tiendront les lundis et jeudis entre 18h30 et 20h sur la période du 11 février au 1er mars (les détails d’accès et des contenus discutés seront publiés sur les tickets associés à chaque session).

Tickets sur lesquels vous trouverez détails d’accès et contenus des 6 rendez-vous que nous vous proposons.

On vous espère nombreu·ses lors de ces différents rendez-vous. Mais comme nous savons qu’il n’est pas toujours évident de se libérer sur un créneau fixe, nous proposons de recueillir en amont de chaque session vos réactions, notes ou commentaires. N’hésitez donc pas à aller y noter ce qui vous passe par la tête !




What Framasoft would like to do in 2021 thanks to your donations

For 2021, Framasoft has many desires (we always have!): popular digital education, software developments and actions to participate in the web re-decentralization.

Please note:

Here are the main actions we plan to carry out next year. However 2020 confirmed us that we can’t take anything for granted and that everything can change. So this article is more a snapshot of our todo list for 2021 than a roadmap set in stone.

Here is what we plan to do next year if we are not forced to change our plans in the middle of the year and if we can. We hope you will help us accomplish it by joining our donators.

Taking more time to develop ethical tools

In 2021, Framasoft will obviously continue to work on softwares we have been developping for years. But this year we didn’t plan any fundraising for one of these softwares.

Indeed, if organizing a fundraising allows to know and finance an initiative, it’s also the start of a sprint to code mainstream features in time.

This year we want to work on improvements, on mediation tools: features that may seem less sexy but that are just as important. We also want to take time to better listen to your feedbacks and needs.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Finding a community for Framaforms (the software)

In 2021 Théo will spend a few more months with us to continue the work (already well underway) on the software behind Framaforms: bugs resolution and new features requested by users. Thanks to these improvements, Framaforms will be much easier to use and administrate.

One of Théo’s missions is to create a contribution community around this software. Our goal is that this software’s evolution doesn’t exclusively rest upon our small not-for-profit shoulders. We’ll publish a presentation website in the coming months.

Because Framaforms is one of our most visited services, we deeply hope that other people will be interested in this solution and will continue to keep it alive and to make it evolve. The need to free forms from Google is important: free-libre softwares have strong arguments in this area and the development effort can’t rely solely on our small not-for-profit.

Animation created by Gee (CC-By-SA) in 2016, for Framaforms’s release

Slidewalker, an alternative to Slideshare and Scribd

We have been dying to carry out this idea for years: to create a free-libre software so that hosters can offer online documents hosting and consulting service, an alternative to slideshare or scribd.

Slidewalker would help anyone share documents (not just slideshows) in open formats (open documents) or in PDF format. For those using closed formats (docx, xlsx, pptx…) we will find how to convert them into a PDF format. But if you want something better, ask Microsoft to open their proprietary formats.

Once hosted, the files could be described, viewed, embed and opened to comments (or not, it’s not compulsory!). We also think of group features and quotas… we don’t lack of ideas for this software.

But we are realistic and know that we will not achieve to develop all of them in 2021, nor on the V1. For example, it won’t be a federated tool this time! We don’t even know if we will provide a public instance of this software.

We want a simple and efficient tool that works without embellishments. So far, we have only imagined it. Let’s meet in 2021 to see how this plan will become true (if it does!).

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Consolidating PeerTube towards its v4

As mentioned several times, PeerTube’s v3 including live and peer-to-peer video streaming should be released in January 2021. First, this « live » will be minimalistic (no chat and reaction tools, etc.) but we will probably develop it and add new tools. Your feedbacks will influence updates about the interface itself or in addition to this main feature.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

In 2020, Marie-Cécile Godwin, our partner designer, directed interviews with video makers, instance administrators and Internet users who wanted to watch videos elsewhere than on web giants platforms. These interviews confirmed our impressions: it’s confusing to come across a federated software (PeerTube) when you are expecting to find a video sharing platform (« in YouTube’s style »).

Google and its co-workers wrongly accustom us and it’s difficult for Internet users to apprehend decentralized web and federation principles… That’s why in 2021 we would like to make this understanding easier.

We want to modify significantly the interface, for example by inserting educational elements. We would like people who visit ExampleTube to see at a glance if a video is hosted by ExampleTube or if it’s on an instance federated with ExampleTube. Identifying immediately where a video comes from can change everything for watchers, videomakers and instance administrators.

We would also like to improve contents discoverability of both videos and channels. Even if SepiaSearch, our search engine, is a wonderful tool to search for videos, you have to know what you’re looking for.

For those who just want to browse, only this JoinPeertube page offers you videos, channels and instances selections. Thus we would like to create a tool allowing instance administrators to present and recommend content. Videomakers will also be able to customize their PeerTube channels by highlighting a video, modifying their playlists, adding a banner or by recommending other channels.

Click to try SepiaSearch

A Mobilizon suited to your needs

By publishing Mobilizon’s first version in the end of last October, we have proved that it’s now possible for those who want to gather, mobilize and organize themselves to use a free-libre and federated tool. We look forward to improving Mobilizon in 2021.

For example, we would like to use your feedbacks from previous weeks by implementing a new notification system to easily see the activity of events you have signed up for and new contents published in groups.

But we don’t want to overwhelm you with notifications nor to offer you a poor imitation of a Facebook wall. It would be against the spirit of attention simplicity we wanted for this tool. We will take all the time needed to imagine the most appropriate notification system. It seems more a design complexity than a code issue. For this reason (and many more), we’ll keep working with Marie-Cécile Godwin.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

We also want to improve events discoverability. In the « Explore » menu, you currently can search for events with geographical localization. But displaying them on a map could be another way to discover the events next to you.

Some of you told us that the events selected in the « Featured events » and « These events may interest you » sections, at the bottom of event pages, didn’t seem pertinent. Therefore we will try to make the selection criteria more understandable (title, tag, date, location, etc.).

Finally we’re planning to create a dedicated space for the different contributions (feedbacks, issues, translations, code and support to the installation, etc.) on JoinMobilizon. We will also consider your desires about this tool and probably add features we haven’t thought about yet.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Decentralizing to avoid power concentration

Web giants are a handful of companies who managed to get us spend as much time as possible in front of our screens, so they can best decide what will be displayed on them.

The more people use their tools, the more power web giants get and the more complicated it becomes for each of us to use alternative tools.

Even at our level (a huge level for a small not-for-profit organization but a very small comparing to Google and co) we can notice that. The more one of our services are, the more it attracts problematic uses (moderation or spam) and causes imbalance issues (and some moral dilemma for our team when we have to decide!).

One solution is to increase the number of services hosting. It’s a truth that we will uphold for many years: de-google-ifying is great, yes, but it is not enough. It’s just the first step in decentralizing one’s digital uses.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Providing alternatives to some Frama-services

In 2021, Framasoft will continue to remake some of our services into portals to the same tools but hosted by other trusted providers, most often members of the CHATONS collective. This is what we’ve already done with the services we closed in 2020: Framabee, Framanews and Framastory.

Here is the alternatives page to Framanews

We will close down very shortly Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama and the former Framindmap version, replacing them with an « Alternative » page, similar to the one above. As we explained in this article, in mid-2021, Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag and Framacalc will display alternatives.

We will also restrict uses of some other services during the year. Therefore you won’t be able to shorten new links via Frama.link anymore but the already shortened URLS will still work. We will also close down signing ups on Framasphère and Framapiaf (if you already have a Framapiaf account, nothing will change for you, whereas Framasphère will close in october).

However we consider not to restrict the Framalistes service this year contrary to what was indicated in our service closure schedule. Alternatives (even under another free-libre software) are uncommon and a much more used service in this period of social distancing. We will not restrict this service until we find a substainable solution.

More generally, in early 2021, we will reconsider our plans to « de-framasoft-ify the Internet ». Without questioning this approach, we thought this plan more than two years ago. And since then the world and the free-libre software landscape have changed: it’s time for a little update!

Illustrration de David Revoy
Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Supporting CHATONS (the Collective of Independent, transparent, open, neutral and ethical hosters providing FLOSS-based online services)

In 2021 we want to keep working on the coordination of CHATONS: the alternative hosting collective.

Each year, organizations that are collective’s members and alternative services they offer are increasing. That’s why in 2021 the collective thinks of reconsidering his website for you to find more easily the service or the organization that feets your needs the best.

We are currently reworking the collective’s wiki, aka the « litter », which should give you shortly access to all the documentation of the collective.

Finally, the collective CHATONS plans to build a new interface for its website, to better show the works carried out by the 90 organizations composing it.

A CHATONS basket because we know how much you love it!

Contributing to other’s digital tools

It’s always nice to participate in projects carried out by other organizations. In 2021, we will continue to support tool developments conducted by other organizations to which we have already contributed.

Released in 2019, Bénévalibre is a free-libre software allowing you to count volunteering hours within an association (French for not-for-profit NGO). Although the « all accounting » logic is not really part of our values, we think that such a requirement should not depend on proprietary softwares.

That’s the reason why friends of the April LibreAssociation group carried out this development and why we supported them. Since Bénévalibre’s v1 in September 2019, there has been a lot of hindsights and uses to know how to contribute to it and improve it in 2021.

Résistance à l’Agression Publicitaire, a French not-for-profit, that raises awareness about the place of advertising in our society: we did not expect them to develop a software. Yet the R.A.P association needed one to launch online petitions, so they coded it!

Petition tools need to be freed from surveillance capitalism mechanisms. In 2021 we will logistically and financially support the Pytitions software development in the hope to get rapidly to a general public version.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Contributing to people’s digital emancipation

We can’t list below all the popular education actions we will contribute to in 2021.

Firstly because some of these actions will be at the reflection phase and also because collective intelligence requires time and is hard to plan.

For example, in 2021 there may be a radical change of paradigm and functioning within our publishing house, Framabook. We may also think about the next MOOC CHATONS modules… but we haven’t decided yet.

Secondly, because some of these actions are carried out according to new needs, to wills coming together and to common schedules, etc.

Here are the outlines we can draw today. It will be very fun to compare this sketch with a more complete review of our popular education actions in the end of 2021.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

We can’t wait seeing you again, away from keyboards!

In 2021 we hope the sanitary conditions will allow us to go back physically to our meetings, workshops, conferences or round-tables. Of course health comes first! Respecting our health and yours will be a main condition before accepting any of them.

This being said, we still hope that it will be possible because… we miss you! It’s important for us to meet regularly with different audiences and share opinions about web giant’s supremacy and the world that Surveillance Capitalism companies are planning for us.

Meanwhile we will continue our online meetings and we can already tell we have some planned for the first half of 2021!

Promoting the « Métacartes numérique éthique » (Cardgame to discover ethical digital alternatives)

Although the project was delayed (due to the pandemic), the Metacards « ethical digital alternatives » are being tested in many communities and the next workshop will take place on Dec. 18th, 2020 (register on Mobilizon!)

This tool that helps digital mediators to easily raise awareness on technology issues and to present alternatives that are respectful to Internet user’s should be released in 2021.

Framasoft will keep supporting this nice initiative we can’t wait to discover in 2021! To help producing it, we have (among others) pre-ordered games and we hope we will be able to spread this major animation system to amator and professional mediators.

the work plan for the Metacards « ethical digital alternatives » for the coming months.

Describing the Fediverse with a thesis or a drawing

For example, when we talk about PeerTube or Mobilizon, we see that it’s hard to tackle the concepts of « federated software », « instance » and « federation ». Indeed, those last twenty years, web giants have limited the web to « a website = a platform = a service » suggesting to most users that there is no alternative.

In 2021, we plan to work on making these concepts more accessible for everyone. For example, we asked LILA association (who made the « What Is PeerTube? » animated video) to produce some short videos popularizing key concepts.

At the same time, we are contributing to funding a thesis that started in Oct. 2020 at the UTC by Audrey Guélou entitled « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés » (Techno-ethical configurations for decentralized and federated social media).

A first step towards Framasoft cloud’s project

A year ago we were talking about our « Framasoft cloud » project: a service based on Nextcloud software giving easily access to many collaborative tools. Meanwhile, the world and our thoughts on this project have changed.

Due to the covid19 crisis, many people had to use new digital tools without any support. Even though we are spending more and more time « working/collaborating/cooperating/exchanging/producing » in front of our screens: most of us are not very comfortable with these digital practices.

Nextcloud remains a free-libre software that can meet these needs especially for an audience (organizations, collectives, etc.) wanting digital emancipation. In 2021, we want to devote time and energy to create awareness and understanding tools about what Nextcloud is (and isn’t), about what we can do with it and how… in order to increase your organization and collaboration abilities.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Taking time to think the Popular University UPLOAD project

This project of a Libre Open Accessible and Decentralized Popular University (UPLOAD) was conceived during Contributopia’s campaign in October 2017. In 2021, we will be far from completing it but we want to start defining it more concretely.

Our first goal it to create a space for people to get to a lot of re-appropriable knowledge (with contents under free-licence of course). This space should be able to adapt to many popular educational and empowerment uses.

It’s also to think about how digital coaches’ works could be facilitated so that these contents can be appropriated and organized online or physically.

In order to think of the most relevant tool, and how we could humbly contribute to this environment where many initiatives were launched before us, Framasoft gives itself one year to note what already exists on this matter and think about how this project could be organized to be the most effective.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

A year to find each other

Let’s be honest: even us when we read this huge list, we don’t know how we will accomplish all of it! But if we look closely, most of the actions are the continuation of projects and partnerships or the first steps to develop ideas we have always liked.

2020 has been for us (and for everyone we suppose) a strange year that have shifted our priorities and where we have been a bit confused and overwhelmed.

Today if we had to describe how we think about 2021 in one word it will be « finding »: finding our marks, finding you back, and finding ourselves in action. Because we never lost the meaning of what we do, for you and with you.

In 2021, we want lead our way to this meaning given in our actions, towards these values of digital emancipation, power decentralization and popular education.

As Framasoft only lives from your donations, we hope you will follow us and support us once again in this direction.

Support Framasoft




Ce que Framasoft aimerait faire en 2021 grâce à vos dons

Pour l’année 2021, Framasoft a encore de nombreuses envies (ça, on n’en manque jamais !) : éducation populaire au numérique, développement des logiciels que nous maintenons et actions pour participer à la re-décentralisation du web.

À noter :

Nous vous présentons ici les principales actions que nous prévoyons de mener l’année prochaine. Cependant, si 2020 nous a confirmé quelque chose, c’est que rien n’est acquis, que tout peut être chamboulé. Il ne s’agit donc pas ici d’une roadmap (feuille de route) gravée dans le marbre, mais bien d’un instantané de notre to do list (ou « liste des choses à faire ») pour 2021.

Voilà donc ce que nous envisageons de faire l’an prochain, si le monde ne nous fait pas réviser nos plans en plein milieu de l’année et si nous le pouvons. Nous espérons que vous nous donnerez les moyens de le réaliser en rejoignant nos donateurs et donatrices.

Prendre plus de temps pour développer des outils éthiques

En 2021, Framasoft va bien évidemment continuer à travailler sur les logiciels que l’association développe depuis plusieurs années. Cependant, nous ne prévoyons pas de collecte dédiée à l’un de ces logiciels pour cette année.

En effet, si animer une collecte permet de faire connaître une initiative tout en la finançant, c’est aussi, souvent, le début d’un sprint pour coder des fonctionnalités phares dans les temps annoncés.

Cette année, nous voulons travailler sur des améliorations, des outils d’appropriation, des fonctionnalités peut-être moins sexy mais tout aussi importantes. Nous voulons aussi prendre le temps de mieux nous adapter à vos retours et vos besoins.

image ronde d'une planète imaginaire sphérique plantée d'arbres, des vaisseaux à voile l'environnent dans un espace bleu clair, couleur dominante.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Trouver une communauté pour (le logiciel) Framaforms

Théo passera encore quelques mois avec nous en 2021 pour poursuivre le travail déjà bien engagé sur le logiciel qui propulse Framaforms : résolution de bugs et ajout de fonctionnalités demandées par les utilisateur⋅ices. Toutes ces améliorations font que Framaforms pourra bien plus facilement être utilisé et administré.

Théo a d’ailleurs pour mission de faire émerger une communauté de contributeur⋅ices autour de ce logiciel afin que son évolution ne repose pas exclusivement sur notre petite association. Un site web de présentation verra le jour dans les mois à venir.

Nous espérons vivement que d’autres vont s’intéresser à cette solution et continuer de la faire vivre et évoluer, car Framaforms est un de nos services les plus utilisés. Le besoin de formulaires libérés des griffes de Google est grand, le Libre a des arguments solides dans ce domaine, et l’effort de développement ne peut pas reposer uniquement sur les épaules de notre association.

un pingouin avec un casque qui rappelle Astérix chemine sur la nanquise, est arrêté par un soldat romain au bouclier arboran le G de Google, qui lui réclame les résultats des résultats des sondages et formlaires. L'animal envoie loin dans le cile le soldat d'un magistral coup de poing et plante sur la banquise un arbre intitulé Framaforms.
Animation créée par Gee (CC-By-SA) en 2016, pour la sortie de Framaforms

Slidewalker, une alternative à Slideshare et Scribd

Voilà une idée qui nous démange depuis quelques années… Créer un logiciel libre pour que des hébergeurs web puissent proposer un service d’hébergement et de consultation de documents en ligne, une alternative à slideshare ou scribd.

Slidewalker permettrait d’y envoyer des documents (pas uniquement des diaporamas) en formats ouverts (open documents) ou en pdf. Bon, pour les personnes qui utilisent des formats fermés (docx, xlsx, pptx…) on trouvera bien une solution pour convertir ça en pdf au passage, hein. Mais si vous voulez mieux, faudra demander à Microsoft d’ouvrir les formats de ses fichiers propriétaires !

Une fois hébergés, ces fichiers pourraient être décrits, consultés, intégrés dans une page web, ouverts aux commentaires (ou pas, hein, c’est pas obligé !). On imagine même des fonctionnalités de groupes, de quotas… ce ne sont pas les idées qui manquent.

Cependant, nous sommes réalistes et savons que nous ne les réaliserons pas toutes en 2021, ni pour la v1 de ce projet. Par exemple, nous n’envisageons pas de faire un outil fédéré sur ce coup-là ! Nous ne savons même pas si nous proposerons une instance ouverte de ce logiciel.

Nous avons envie d’un outil modeste et efficace, qui fait le job sans fioriture. À ce jour, nous n’en sommes qu’à l’imaginer, rendez-vous en 2021 pour voir comment cette envie se concrétisera (et si on y parvient !).

dan sl'herbe, trois peintres au travail. Au premier plan, une boîte d'aquarelles et un carnet de dessins à spirale.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Consolider PeerTube vers sa v4

Comme nous vous l’avons indiqué à de multiples reprises, nous prévoyons de sortir la v3 de PeerTube intégrant la diffusion de vidéos en direct et en pair à pair en janvier 2021. Cependant, ce « live » sera dans un premier temps minimaliste (pas d’outil de chat, pas de réactions, etc.) et il sera sûrement nécessaire de le faire évoluer, d’y ajouter des outils. Nous envisageons donc des mises à jour au regard de vos retours, que ce soit au niveau de l’interface ou en complément à cette fonctionnalité majeure.

Sepia la mascotte dans une nacelle de ballon qui pour l'instant n'a pas quitté l'herbe. Le ballon est en forme de V3 (allusion à la version 3 de peertube à venir)
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

En 2020, notre designer associée, Marie-Cécile Godwin, a réalisé plusieurs entretiens avec des vidéastes, des administrateur⋅ices d’instances et des internautes souhaitant visionner des vidéos ailleurs que sur les plateformes des géants du web. Ces entretiens ont confirmé nos impressions : tomber sur un logiciel fédéré (PeerTube) quand on s’attend à trouver une plateforme vidéo (« à la YouTube »), c’est déroutant !

Google et ses collègues de bureaux nous ont mal habitué⋅es, et il est difficile pour les internautes d’appréhender les principes du web décentralisé et de la fédération… Nous aimerions donc réussir en 2021 à faciliter cette compréhension.

Nous envisageons plusieurs modifications notables de l’interface, par exemple en y insérant des éléments pédagogiques. Nous aimerions que les internautes qui visitent ExempleTube puissent facilement voir si telle vidéo est hébergée par ExempleTube ou si elle se trouve sur les disques durs d’une instance fédérée à ExempleTube. Pouvoir identifier la provenance d’une vidéo d’un regard, cela peut tout changer, que ce soit pour le spectateur, la vidéaste ou l’admin qui héberge l’instance.

Nous aimerions aussi améliorer la découvrabilité des contenus hébergés par une instance, que ce soit des vidéos ou des chaînes. Notre moteur de recherche SepiaSearch est un merveilleux outil pour rechercher des vidéos, mais il faut savoir ce que l’on cherche.

Pour les personnes qui veulent juste naviguer, il n’y a pour le moment que cette page de JoinPeertube qui vous propose une sélection de vidéos, de chaînes et d’instances. Nous aimerions donc créer un outil pour que les administrateur⋅ices d’instances puissent mettre en valeur, voire recommander certains contenus. On pourrait aussi permettre aux vidéastes de davantage personnaliser leurs chaînes PeerTube par la mise en avant d’une vidéo, en réorganisant leurs playlists, en ajoutant une bannière ou en recommandant d’autres chaînes.

la mascotte Sepia qui promeut SepiaSearch avec une loupe et un chant de recherche
Cliquez pour découvrir SepiaSearch

Développer le Mobilizon qui vous servira

En publiant fin octobre la première version de Mobilizon, nous avons démontré qu’il est désormais possible pour celles et ceux voulant se rassembler, se mobiliser et s’organiser, d’utiliser un outil libre et fédéré. Nous avons hâte d’améliorer Mobilizon en 2021.

Nous aimerions, par exemple, prendre en compte plusieurs retours qui nous ont été faits ces dernières semaines, en mettant en place un système pour voir facilement l’activité d’un évènement auquel on s’est inscrit, ou les nouveaux contenus publiés dans les groupes qu’on a rejoints.

Mais on ne veut pas non plus vous submerger de notifications, ni vous proposer une pâle copie du fil d’actualités proposé par Facebook et consorts. Ce serait totalement contraire à l’esprit de sobriété attentionnelle que nous avons voulu pour cet outil. Nous allons donc prendre le temps nécessaire d’imaginer le système le plus approprié et pour cela, nous continuons à travailler avec Marie-Cécile Godwin car il nous semble que nous sommes davantage face à une complexité de design qu’à une problématique de code.

des chatons joignent joyeusement leurs rayons magiques pour sculpter une icône taille menhir du symbole de localisation, tel qu'on le voir sur la cartographie en ligne pour déterminer un point précis
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Nous pensons aussi à améliorer la découvrabilité des évènements. Dans le menu ‘Explorer’, vous avez actuellement la possibilité de rechercher des évènements par localisation géographique. Mais un affichage sur une carte pourrait être une autre façon de rendre visibles les évènements qui se déroulent à proximité de chez vous.

Vous avez été nombreu⋅ses à nous indiquer ne pas comprendre ce qui était sélectionné dans la section « Évènements à la Une » ou dans la section « Ces évènements peuvent vous intéresser » qui s’affiche en bas des pages évènements. Nous allons donc essayer de rendre plus compréhensibles les critères de ces sélections (titre, tag, date, lieu, etc.).

Enfin, nous prévoyons de créer un espace dédié aux différentes contributions sur JoinMobilizon (retours, questions, traductions, code et aide à l’installation, etc.). Nous pourrons ainsi prendre connaissance de vos envies concernant cet outil et sûrement ajouter des fonctionnalités auxquelles nous n’avons pas encore pensé.

chatons multiciolores qui se tiennet la patte, forment un cercle, vu de haut, à la manière des ballets nautiques d'Esther Williams dans les films hollywoodiens
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Décentraliser pour ne pas concentrer les pouvoirs

Les géants du web, c’est une poignée d’entreprises qui a réussi à ce que l’on passe le plus de temps possible devant nos écrans, pour mieux décider de ce qui va s’y afficher.

Plus il y a de monde utilisant leurs outils, plus ils ont de pouvoir, plus il est compliqué pour chacun·e d’entre nous d’utiliser des outils alternatifs.

Nous le constatons même à notre niveau (énorme pour une petite association loi 1901, mais ridiculement petit par rapport à Google, par exemple). Plus un de nos services est utilisé, plus il attire les usages problématiques (modération, spam) et plus cela pose des problèmes de déséquilibre (et beaucoup de cas de conscience pour notre équipe lorsque l’on doit trancher !).

La solution à cela, c’est de proposer encore et toujours plus d’hébergements de services variés. C’est une vérité que l’on va devoir accompagner sur plusieurs années : se dégoogliser c’est bien, c’est déjà énorme, et cela ne suffit pas. Ce n’est que la première étape pour décentraliser ses usages numériques.

planète "arbre" au-dessus des nuages et qui abrite notre planète bleue. Quelques chatons figurent autour, certains descendent d'un volcan qui fume.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Proposer des alternatives à certains Frama-services

Framasoft continuera en 2021 à transformer certains de ses services en portails vers ces mêmes outils, mais installés chez d’autres hébergeurs de confiance, le plus souvent membres du collectif CHATONS. C’est déjà le cas pour les services que nous avons fermés en 2020 : Framabee, Framanews et Framastory.

capture d'écran de divers hébergeurs ou services alternatifs qui proposent des lecteurs de flux rss
Voici, par exemple, la page des alternatives à Framanews.

Très prochainement, nous fermerons les services Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama et l’ancienne version de Framindmap, pour les remplacer par une page « Alternatives », similaire à celle ci-dessus. Mi-2021, ce sera au tour des services Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag et Framacalc de présenter des alternatives, comme nous l’avons expliqué dans cet article.

Nous allons aussi restreindre l’usage de certains services dans l’année. Ainsi, il ne sera bientôt plus possible de raccourcir de nouveaux liens via Frama.link, mais les urls déjà raccourcies continueront à fonctionner. Nous allons aussi fermer les inscriptions sur Framasphère et Framapiaf (mais si vous avez déjà un compte, rien ne va changer pour vous).

En revanche, contrairement à ce qui est indiqué sur notre calendrier de fermetures, nous pensons ne pas restreindre le service Framalistes cette année. Les alternatives (même sous un autre logiciel libre) sont rares, et c’est un service d’autant plus utilisé en période de distanciation sociale. Nous avons décidé de ne pas restreindre ce service le temps de trouver une solution durable.

Plus généralement, début 2021, nous allons repenser nos plans pour « déframasoftiser Internet ». Sans remettre en cause la démarche, voilà plus de 2 ans que nous avons commencé à imaginer ce calendrier. Depuis, le monde a bien changé, le paysage du logiciel libre aussi : il est temps d’une petite mise à jour !

Illustration de David Revoy - paysage onirique. une jeune fille au pied d'un poteau indicateur avec plusieurs directions indique l'une de ces directions à un groupe de trois pingouins randonneurs. En arrière-plan, d'autres trajets et promeneurs.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Soutenir le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS)

En 2021, nous souhaitons aussi continuer de nous investir dans la coordination du collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS.

Le nombre de structures membres du collectif croît chaque année et le nombre de services alternatifs que ces structures proposent est de plus en plus important. C’est pourquoi le collectif envisage en 2021 de revoir son site web afin que vous puissiez trouver encore plus facilement le service ou la structure qui correspond le mieux à vos besoins.

Un travail de la refonte de la litière, le wiki du collectif, est actuellement en cours et devrait prochainement vous donner accès à l’ensemble de la documentation produite par le collectif.

Enfin, CHATONS prévoit de se doter d’une nouvelle interface qui permettra à tous les internautes de prendre conscience de l’activité réalisée par les 90 structures qui le composent.

photo d echatons mignons dans leur panier, image très "calendrier des postes".
Un panier de CHATONS, parce qu’on sait que vous aimez ça !

Contribuer aux outils numériques des autres

C’est toujours très agréable de contribuer à des projets portés par d’autres structures. En 2021, nous allons continuer de soutenir des développements d’outils qui sont menés par d’autres structures et auxquels nous avons déjà apporté notre pierre.

Nous vous le présentions en 2019, Bénévalibre est un logiciel libre qui permet de comptabiliser les heures de bénévolats au sein d’une association. Si la logique du « tout comptable » ne fait pas vraiment partie de nos valeurs, il nous semble malgré tout évident qu’une telle exigence ne doit pas dépendre de logiciels propriétaires.

C’est d’ailleurs pour cela que les ami·es du groupe LibreAssociation de l’April ont porté ce développement, et que nous les avons soutenu.es. La v1 de Bénévalibre datant de septembre 2019, il y a désormais bien du recul et des utilisations pour déterminer comment y contribuer et l’améliorer en 2021.

L’association Résistance à l’Agression Publicitaire travaille sur la place de la publicité dans notre société : ce n’est pas là qu’on s’imagine trouver des devs maintenant un logiciel. Et pourtant, RAP a eu besoin d’un logiciel pour lancer des pétitions en ligne, alors iels l’ont codé !

Il y a un grand besoin de libérer les outils de pétitions des mécanismes du capitalisme de surveillance. En 2021, notre soutien au logiciel Pytitions sera logistique mais aussi financier, dans l’espoir de le faire avancer plus rapidement vers une version grand public.

un grand barbu et une jeune fille préparent une soupe dont les ingrédiens figurent sur une page de bloc au premier plan de l'image.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Contribuer à l’émancipation numérique des internautes

Nous n’allons pas pouvoir lister ici l’ensemble des actions d’éducation populaire auxquelles nous allons contribuer en 2021.

D’une part parce qu’une partie de ces actions en sera au stade de la réflexion, et que faire travailler l’intelligence collective, ça prend du temps et c’est complexe à planifier.

Par exemple, il est possible qu’en 2021 on expérimente un changement radical de paradigme et de fonctionnement au sein de la maison d’édition Framabook, ou qu’on réfléchisse aux prochains modules du MOOC CHATONS… mais c’est encore à déterminer avec les collectifs concernés.

D’autre part, parce qu’une autre partie de ces actions se font en fonction des besoins qui naissent, des volontés  qui se rencontrent, des plannings qui trouvent un moment en commun, etc.

Voici donc les grandes lignes que l’on peut tracer aujourd’hui, et il sera très amusant de comparer ce croquis avec un bilan plus complet de nos actions d’éducation populaire fin 2021.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Vous retrouver, loin des claviers, ça nous manque !

Nous espérons qu’en 2021 les conditions sanitaires nous permettront de reprendre nos interventions, ateliers, conférences ou tables-rondes lors de rencontres physiques. Certes, la santé passe avant tout ! Respecter notre santé et la vôtre sera pour nous une condition essentielle avant d’accepter toute intervention.

Ceci étant dit, nous gardons espoir que ce soit possible, car… vous nous manquez ! C’est pour nous essentiel d’aller régulièrement à la rencontre de publics variés pour partager nos observations sur l’hégémonie des géants du web et le monde que nous préparent les entreprises du Capitalisme de Surveillance.

En attendant, nous ne manquerons pas de poursuivre nos interventions en ligne, et autant vous dire qu’il y en a déjà de prévues pour le premier semestre 2021 !

 

Promouvoir les Métacartes numérique éthique

Si (pandémie oblige) le projet a pris du retard, les Métacartes Numérique Éthique sont actuellement en phase de test auprès de plusieurs communautés, dont un prochain atelier ce vendredi 18 décembre 2020 (inscrivez vous sur mobilizon !)

Cet outil à destination des médiateur⋅ices numériques pour qu’iels puissent facilement sensibiliser aux enjeux des technologies du numérique et proposer des alternatives respectueuses des internautes devrait donc voir le jour dans le courant de l’année 2021.

Framasoft va poursuivre son soutien à cette belle initiative que nous avons hâte de voir naître en 2021 ! Pour aider la production, nous avons (entre autres) pré-commandé des jeux et espérons pouvoir diffuser ce dispositif d’animation incontournable auprès de médiateurs amateurs et médiatrices professionnelles.

le plan de travail sur les Métacartes Numérique Éthique pour les mois à venir.

Décrire le Fediverse, en une thèse ou un dessin

Lorsque nous parlons de PeerTube ou de Mobilizon par exemple, nous voyons bien que les notions de « logiciel fédéré », d’« instances » et de fédération sont complexes à aborder. Il faut dire que, ces vingt dernières années, les multinationales du numérique ont réduit le web à « un site = une plateforme = un service », laissant entendre à la majorité des internautes qu’il n’y aurait pas d’alternative.

En 2021, nous aimerions donc travailler à ce que ces notions deviennent plus abordables pour tous et toutes. Par exemple, nous avons demandé à l’association LILA (qui a réalisé pour nous la vidéo d’animation What Is PeerTube?) de remettre le couvert pour créer quelques courtes vidéos vulgarisant des notions clés.

En parallèle, nous contribuons au financement d’une thèse de doctorat intitulée « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés » commencée à l’UTC en octobre 2020 par Audrey Guélou.

Un premier pas vers le projet de cloud Framasoft

Il y a un an, on vous parlait de notre projet de « cloud Framasoft », un service basé sur le logiciel Nextcloud permettant d’accéder aisément à une multitude d’outils collaboratifs. Entre temps, le monde a changé et notre réflexion sur ce projet a elle aussi évolué.

La crise COVID19 a en effet imposé de manière brutale et sans accompagnement de nouveaux usages numériques à une grande partie de la population. Si nous passons de plus en plus de temps à « travailler/collaborer/coopérer/échanger/produire » devant un écran, la majorité d’entre nous n’est pas très à l’aise avec ces pratiques numériques.

Nextcloud reste un logiciel libre qui peut répondre à ces besoins, notamment pour un public (associations, collectifs, etc.) en recherche d’émancipation numérique. En 2021, nous voulons consacrer du temps et de l’énergie à créer des outils de sensibilisation et de compréhension de ce qu’est (et n’est pas) Nextcloud, de ce que l’on peut faire avec, et comment… afin d’accroître vos capacités d’organisation et de collaboration.

jeune fille qui déclenche un aiguillage dans le ciel entre des traînées de nuages
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mettre du temps de cerveau sur le projet d’Université Populaire UPLOAD

Ce projet d’Université Populaire du Libre, Ouverte, Accessible et Décentralisée (UPLOAD) a été imaginé lors de la campagne Contributopia, en octobre 2017. En 2021 nous serons encore loin de réaliser ce projet, mais nous voulons commencer à le définir plus concrètement.

L’objectif serait de mettre à disposition des internautes un espace qui leur permettra d’accéder à de nombreuses connaissances réappropriables (donc avec du contenu forcément sous licence libre) et pouvant s’adapter à de nombreux usages d’éducation populaire et d’empowerment.

C’est aussi de penser comment faciliter la vie des médiateurs et médiatrices afin que l’appropriation de ces contenus puisse être animée, en ligne et lors de rencontres physiques.

Afin de penser l’outil le plus adapté pour cela, et la contribution que nous pourrions humblement apporter dans ce milieu où tant de belles initiatives ne nous ont pas attendu.es pour se lancer, Framasoft se donne une année pour réaliser un diagnostic de ce qui existe déjà sur le sujet afin de nourrir notre réflexion sur la forme que pourrait prendre ce dispositif pour être le plus efficace.

circulant sur un nuage au-dessus d'un paysage verdoyant, deux chatons en expédition avec tout un bric-à-brac
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Une année pour se retrouver

Soyons sincères : nous-même, à la lecture de cette énorme liste, nous demandons comment faire tout cela ! Mais à bien y regarder la plupart de ces actions sont soit la poursuite de projets et de partenariats que nous avons déjà entamés, soit les premières pistes pour concrétiser des idées qui nous faisaient déjà envie.

2020 a été, pour nous (et nous imaginons bien que c’est pour tout le monde pareil) une année particulière, où les priorités ont été bousculées, où l’on s’est un peu perdues, où l’on a été submergés.

Si on devait décrire en un mot comment on imagine 2021 aujourd’hui, ce serait « retrouver ». Retrouver nos marques, se retrouver physiquement, s’y retrouver dans nos actions. Car ce que nous n’avons jamais perdu, c’est le sens de ce que nous faisons, pour et avec vous.

En 2021, c’est vers ce sens donné à nos actions, vers ces valeurs d’émancipation numérique, de décentralisation des pouvoirs et d’éducation populaire que nous voulons mener notre barque.

Framasoft ne vivant que grâce à vos dons, nous espérons que vous nous suivrez et nous soutiendrez, une fois de plus dans une telle direction.

Soutenir Framasoft




Ouverture du MOOC CHATONS : Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle

C’est officiel, le premier module de notre parcours pédagogique pour favoriser l’émancipation numérique est désormais complet. À vous de vous en emparer, de le partager… et pourquoi pas de l’enrichir !

Prendre le temps de co-construire un MOOC avec soin

Nous vous en parlions en décembre dernier lors d’un point d’étape, la publication du premier module de ce MOOC est l’aboutissement d’un projet né il y a plus de 3 ans !

C’est en 2016 que la fédération d’éducation populaire La Ligue de l’Enseignement nous propose un partenariat autour de cette idée de cours ouverts en ligne à suivre librement pour cheminer vers l’émancipation numérique. En 2018, un financement de la fondation AFNIC nous permet de rassembler des ressources existantes et d’en créer de nouvelles pour les organiser en un séquençage pédagogique.

Seulement voilà, en plus de la loi de Murphy qui génère des retards, il faut bien avouer que c’est notre premier module de notre premier MOOC. Il nous a donc fallu du temps et des expérimentations (et quelques errements…) avant de parvenir au résultat que nous avons mis en ligne sur notre plateforme Moodle.

C’est donc avec beaucoup de modestie (et d’enthousiasme !) que nous vous présentons ce premier module, co-conçu avec la Ligue de l’Enseignement, que vous pouvez parcourir sur mooc.chatons.org.

Décrire le monde numérique d’aujourd’hui, sans drama ni paillettes

Intitulé « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle », ce premier module se donne pour objectif de permettre à chacun⋅e d’entre nous de devenir des acteurs et actrices d’un Internet « bien commun », respectueux de l’individu et du collectif.

Pour être en capacité d’agir, nous pensons qu’il faut d’abord avoir une vision claire du monde sur lequel on veut agir. Chacune des trois séquences de ce premier module cherche à nous dépeindre comment le paysage numérique actuel s’est construit et où sont nos espaces d’action.

Pour le plaisir, voici la première vidéo de ce MOOC

La première séquence, « Internet, pourquoi et comment », revient en 4 leçons aux sources de notre monde numérique, de la création d’Internet aux problèmes posés par les réseaux sociaux et plateformes.

La séquence suivante, intitulée « Les GAFAM, c’est quoi ? Et en quoi c’est un problème ? » essaie en cinq leçons de dresser un portrait sans fard des géants du Web, de leur domination sur notre société et du système qui les porte : le capitalisme de surveillance.

Enfin, la séquence « C’est quoi les solutions ? » cherche à expliquer en cinq leçons les leviers d’action qui peuvent nous permettre de changer le paysage numérique, de sortir du rôle de consommateurs isolés et de créer des communautés d’acteurs.

Un module accessible à toutes, à tous, sans expertise requise

Le cours est déjà ouvert, et chacun·e peut y participer quand bon lui semble : il n’y a pas de période d’inscription à respecter. Le maître-mot, ici, c’est l’autonomie. Nous voulons laisser aux apprenant·es un maximum de libertés dans leur parcours pédagogique, quitte à ne pas mettre en place de système de certification.

Ainsi, les contenus pédagogiques ont été pensés pour être accessibles à toute personne voulant découvrir le cours, quel que soit son niveau de connaissances sur le numérique. Ni Framasoft, ni la Ligue de l’Enseignement n’assureront d’accompagnement pédagogique contraint à un calendrier : chacune et chacun peut suivre les leçons à son rythme, et gérer son temps consacré à ce MOOC.

Cliquez sur le panneau pour aller découvrir la plateforme mooc.chatons.org et vous inscrire au premier module (en construction).

Pour faciliter cette auto-gestion, chacune des séquences pédagogiques est accompagnée d’un questionnaire à choix multiples. Ainsi, chaque apprenant·e pourra auto-évaluer les connaissances acquises. Par ailleurs l’ensemble du module est accompagné d’un glossaire (pour se remettre en tête les termes et personnes-clés) ainsi que d’un forum d’entraide (où, par contre, nous essayerons d’être régulièrement présent·es).

Il est possible d’accéder aux contenus sans inscription, afin de pouvoir les partager librement. Nous vous conseillons cependant de vous créer un compte (c’est gratuit aussi), ce qui vous permettra justement de bénéficier de ces fonctionnalités avancées :

 

  • accès aux exercices d’autoévaluation avec les QCM ;
  • possibilité de suivre l’avancement de votre parcours de formation (pour reprendre une leçon là où vous vous étiez arrêté ou pour suivre vos résultats aux évaluations) ;
  • possibilité de gagner des points d’expérience au fur et à mesure de la réalisation du module ;
  • recevoir un badge en fin de parcours pédagogique, indiquant que vous avez bien réalisé l’ensemble du module ;
  • accès au forum d’entraide ;
  • accès aux annonces spécifiques du site (nouveautés, alertes, etc.).

 

Comme un logiciel libre, ce MOOC va évoluer

Comme d’habitude avec Framasoft, et en accord avec la Ligue de l’Enseignement, tous les contenus créés pour ce MOOC sont placés sous licence libre CC-By-SA (certaines images et vidéos sont issues de sites tiers, et signalées comme telles). Car nous espérons bien qu’il va évoluer, notamment grâce aux contributions et retours sur le forum d’entraide, ainsi qu’avec les apports des membres du collectif CHATONS.

Programme de la deuxième séquence de ce premier module.

Il faut donc voir ce MOOC comme un commun, organique, vivant : il grandit si l’on en prend soin. S’il manque des ressources, si un exercice est à côté de la plaque, si une leçon est trop longue, nous vous invitons à partager votre avis sur le forum d’entraide et à contribuer (comme pour un logiciel libre, tiens !).

Chez Framasoft, nous sommes bien conscient·es de ne pas avoir la science infuse. Il est donc très important que quiconque puisse remettre en question nos choix dans la forme comme dans le fond de ce MOOC. Si vous prenez le temps de rédiger un retour sur le forum d’entraide, vous nous apporterez une précieuse contribution. C’est la première fois que nous réalisons un tel contenu, nous avons donc beaucoup à apprendre !

C’est un petit pas pour les MOOC, mais un grand pas dans Contributopia

Pour l’instant, les modules suivants (sur la structuration et l’animation communautaire d’un membre de CHATONS d’une part, et sur la gestion de l’infrastructure technique informatique d’autre part) ne sont pas financés. Nous n’avons donc pas prévu de les faire en 2020. C’est aussi une chance : il nous faut attendre de voir comment sera reçu ce premier MOOC, afin de tirer les leçons de cette expérience.

Monde de l’éducation Populaire dans Contributopia.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cependant, s’il y a de la demande (et des moyens) pour que l’on poursuive cette aventure, nous pourrons tenter le coup à partir de 2021… Car nous n’avons pas oublié que, dans notre feuille de route Contributopia, il y a le projet fou d’une Université Populaire du Libre, Ouverte, Autonome et Décentralisée (« UPLOAD »)…

Si la route vers cette UPLOAD est encore longue, la voie est libre… et un des premiers pas est certainement la sortie de ce premier module du MOOC CHATONS. À vous de le partager !

Pour aller plus loin




MOOC CHATONS : un parcours pédagogique pour favoriser l’émancipation numérique

Avec la Ligue de l’Enseignement, nous travaillons depuis plus d’un an à concevoir et à réaliser un parcours pédagogique en ligne sur « Pourquoi et comment nous pouvons reprendre le contrôle d’Internet ».

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

C’est l’histoire d’un MOOC…

Faire de l’éducation populaire aux enjeux du numérique, aujourd’hui, induit d’expliquer pourquoi et comment nous pourrions reprendre le contrôle d’Internet.

L’idée est née en 2016 : associer les savoirs-faire de La Ligue de l’Enseignement, fédération nationale d’éducation populaire, et l’expérience de Framasoft pour créer un cours ouvert en ligne à suivre librement (aussi appelé MOOC). Dès le début, l’ambition a été de rassembler des ressources existantes (conférences, articles, ouvrages, etc.), d’en créer de nouvelles et de les organiser pour favoriser l’émancipation numérique.

Il ne s’agit pas ici d’un MOOC classique, avec un accompagnement pédagogique contraint à un calendrier… Chez Framasoft, au lieu de MOOC, on s’amuse même à parler d’un « Librecours », terme emprunté à la plateforme https://librecours.net/ de l’Université de Technologie de Compiègne. Mais le terme « MOOC » est installé dans le paysage de la formation en ligne depuis plusieurs décennies, et il nous a donc semblé plus simple de garder cette appellation.

L’objectif de ce MOOC, qui comportera à terme trois modules, est d’accompagner les personnes qui souhaiteraient :

  • mieux saisir les enjeux et les impacts qu’ont les géants du web sur nos vies numériques. C’est l’objet du premier module du MOOC, que nous vous annonçons aujourd’hui ;
  • comment monter une structure apte à proposer des services « hors GAFAM » ? Pour cela, les apprenant⋅es pourront suivre pas à pas l’étude de cas d’une organisation qui souhaiterait rejoindre le collectif CHATONS (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires). L’étude de cas se concentrant sur les aspects stratégiques (objectifs), tactiques (moyens financiers et humains), juridiques (statuts, actions en cas de réquisitions judiciaires, etc.) et de gouvernance (quelles règles de vies communes ?). Cela sera l’objet du second module, à venir.
  • des pistes pour administrer l’infrastructure technique de cette structure membre du collectif CHATONS. Ce troisième module concernera donc plus particulièrement les personnes ayant déjà des bases en administration systèmes et réseaux informatiques (alors que les 2 premiers modules ne nécessitent aucun prérequis).

Mais pour le moment, nous n’annonçons que l’ouverture du premier module, intitulé « Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? » (attention, comme indiqué en conclusion, ce module est encore en version bêta, et devrait être achevé en janvier 2020).

Pour ce premier module introductif, nous souhaitions dépeindre le paysage numérique actuel à un public le plus large possible, en faisant écho à l’ouvrage « Numérique : reprendre le contrôle », issu d’un collectif d’auteur⋅ices et paru en 2016 dans notre collection Framabook.

Quelles sont les raisons qui peuvent nous mener à vouloir émanciper nos pratiques numériques ? Comment s’organiser pour le faire ? Quels outils et savoirs-faire techniques sont à notre disposition ? C’est précisément ces questions qui seront abordées dans le premier module de ce MOOC.

Cliquez sur le panneau pour aller découvrir la plateforme mooc.chatons.org et vous inscrire au premier module (en construction).

Quand la loi de Murphy s’en mêle

Grâce à un financement de la fondation Afnic obtenu en 2018, nous nous sommes donc lancés dans la réalisation de ce premier module il y a presque deux ans. La Ligue de l’Enseignement a rassemblé autour d’une table de nombreux partenaires pour imaginer ensemble un séquençage pédagogique décrivant les différents types de domination que les géants du web exercent sur nos sociétés… et les pistes de réflexions et d’expériences qui permettent de s’en extraire.

Depuis cette réunion, évidemment, rien ne s’est passé comme prévu ! Il y a eu les plannings hyper remplis qui rendent difficile de trouver le moment où tout le monde peut s’accorder. Il y a eu les problèmes qui peuvent advenir dans les vies personnelles de chacun·e. Il y a aussi eu nos tâtonnements pour trouver un séquençage pédagogique pertinent (dans la mesure de nos capacités) et pour réaliser une plateforme adéquate et agréable (avec le logiciel libre Moodle).

On ne va pas vous refaire tout l’historique (qui est disponible, en toute transparence, sur le forum du collectif CHATONS), mais disons qu’en somme, nous avons pris plus d’un an de retard.

Aujourd’hui, nous vous présentons donc la version bêta de ce premier module. Oui, la peinture est fraîche, oui les contenus vont être enrichis et évoluer au fil des contributions… Cependant nous sommes fièr⋅es de cette première proposition !

MOOC #1.1.4 Médias sociaux
MOOC CHATONS #1.1.4 Médias sociaux

Décrire le paysage numérique actuel avec de nombreuses voix

Entre 2018 et 2019, nous sommes allé·es interroger plus de dix personnes qui, chacune à leur manière, ont contribué à la culture du libre, des communs et de la bidouille. Nous les remercions chaudement de s’être soumis·es à l’exercice difficile de l’entrevue vidéo et d’avoir accepté que leurs propos soient diffusés sous licence libre.

Militant·es des mondes du logiciel libre et des communs, personnes travaillant dans l’éducation académique et populaire… Les intervenant·es de notre MOOC ont des parcours variés et des points de vue complémentaires.

Pour le plaisir, voici la première vidéo de ce Libre Cours

Leurs regards croisés sur le paysage numérique actuel sert à dépeindre, sur chaque vidéo, un détail de notre monde numérique, que l’on aborde petit bout par petit bout, pour que même une personne néophyte puisse en comprendre les contenus. L’ensemble des vidéos réalisées pour ce cours se retrouve facilement sur la fédération PeerTube, puisqu’elles sont publiées sur une chaîne dédiée de Framatube.

mooc.chatons.org, l’adresse à partager !

En créant un compte sur mooc.chatons.org, vous pourrez vous inscrire au premier module Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? La plateforme vous permettra de suivre les leçons de chaque séquence en toute autonomie, vous auto-évaluer et trouver de l’entraide sur le forum et le wiki.

Chaque leçon est structurée de la même façon. On commence par regarder une vidéo introductive de quelques minutes. On se plonge ensuite dans la lecture d’un texte détaillé et illustré afin de mieux comprendre le sujet traité. Et si l’on souhaite approfondir ses connaissances, c’est possible grâce aux ressources recommandées dans la partie « pour aller plus loin ».

Une fois que l’on a consulté l’ensemble des leçons d’une séquence, on peut auto-évaluer ses acquis via un questionnaire à choix multiples et partager ses avis et points de vue entre apprenantes et apprenants.

Première séquence du premier module de ce MOOC (cliquez pour le parcourir)

Donner libre cours à l’enrichissement commun

Voilà plus de cinq ans que Framasoft se forme et informe au sujet de comment Internet a été transformé par l’appétit des géants du web. Nous sommes heureux et heureuses de présenter aujourd’hui un nouvel outil sur le sujet, un outil que l’on espère facile d’accès même pour les personnes qui n’y connaissent pas grand chose.

Ne nous cachons rien, la peinture est fraîche et le travail sur ce premier module est loin d’être fini. La première séquence est assez aboutie, mais les secondes et troisièmes séquences pédagogiques (Les GAFAM, c’est quoi ? et C’est quoi les solutions ?) sont encore en cours de rédaction (nous espérons les finaliser d’ici janvier 2020), le lexique et les présentations des intervenant·es n’en sont qu’à leur premier jet… Il s’agit donc bien d’une version bêta !

Quand aux modules 2 (« Créer son chaton ») et 3 (« Administration technique d’un chaton »), et bien… il faudra patienter ! Tout d’abord, ces modules ne sont pas encore financés (et nous ne savons pas s’ils le seront un jour). Ensuite, comme vous avez pu le lire dans nos différents articles des « Carnets de Contributopia », et notamment dans celui intitulé « Ce que Framasoft pourra faire en 2020 », vous aurez compris que notre programme est déjà lourdement chargé pour notre petite association (même si nous pourrons évidemment faire appel aux membres du collectif CHATONS pour nous prêter main forte).

Enfin, comme il s’agit de la production de notre premier parcours pédagogique, nous attendons de collecter les retours d’expériences pour savoir si ces modules répondent à un besoin (ou pas), si cela ouvre des pistes de collaboration et contribution (ou pas), si nous nous sommes complètement plantés (ou pas).

Le MOOC CHATONS, illustré par David Revoy (CC-By)

 

Concernant ce premier module, nous voulions présenter au plus vite une proposition initiale pour qu’elle puisse ensuite être peaufinée et enrichie collectivement, de plusieurs manières :

  • les membres du collectif CHATONS sont invités à modifier et faire évoluer les contenus ;
  • toute personne inscrite sur la plateforme peut y trouver un forum et y suggérer des reformulations, des ressources pour aller plus loin, ou toutes autres modifications ;
  • les formats courts et longs des entrevues vidéos des intervenant·es seront très vite publiés, toujours sous licence libre, pour que chacun·e puisse y puiser du contenu.

Nous espérons donc qu’un grand nombre d’entre vous s’empareront de ce parcours pédagogique et nous feront des retours afin que l’on puisse l’améliorer… Jusqu’à parvenir, prochainement, à une version que l’on pourrait fièrement proposer en réponse à nos proches qui nous demandent souvent : « Non mais tu peux me redire pourquoi c’est important, là, ton truc de libertés numériques ? ».

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

Soutenir Framasoft

Illustration d’entête : CC-By David Revoy