Hé, en vrai, tu sais comment ça marche, toi, Wikipédia ?

Tout le monde connaît Wikipédia, chacun et chacune a son petit avis dessus, mais sait-on réellement comment cette encyclopédie collaborative fonctionne ?

Il y a 20 ans, lorsque, lors d’une soirée entre ami-e-s, on se posait une question du genre « Mais attends, comment on fait l’aspirine ? » le dialogue était souvent le même :

– Je sais pas, c’est pas avec de l’écorce de saule ?

– Oui mais ça doit être chimique, maintenant, non ?

– Je sais pas, t’as pas une encyclopédie ?

– Si, dans la bibliothèque, mais la raclette est prête.

– Bon, tant pis.

…et on en restait là. Aujourd’hui, on sort un ordiphone, on cherche la réponse sur Wikipédia, et on passe la raclette à se chamailler sur la fiabilité d’une encyclopédie où « tout le monde peut écrire n’importe quoi ».

(au fait, pour l’aspirine, on fait comme ça.)
Par NEUROtikerTravail personnel, Domaine public, Lien

En vrai, avez-vous déjà essayé d’écrire n’importe quoi sur Wikipédia… ? Savons-nous seulement comment ça marche ? Comment les articles sont-ils écrits, modifiés, corrigés, vérifiés, amendés… ?

Ça peut être impressionnant, la première fois qu’on se dit « tiens, et si moi aussi je participais à l’élaboration d’une encyclopédie ? » On peut se sentir un peu perdu·e, pas vraiment légitime, ou tout simplement ne pas savoir par quel bout commencer…

Heureusement, les membres de la communauté Wikipédia et Wikmédia France (l’association des contributeurs et contributrices à la Wikipédia francophone), ont créé un MOOC, un cours ouvert gratuit et en ligne, pour nous faire découvrir les rouages du cinquième site le plus visité au monde, et nous apprendre à nous en emparer.

L’an dernier plus de 6 000 personnes se sont inscrites à ce cours. Fort-e-s de cette expérience, l’équipe rempile pour une deuxième édition, l’occasion pour nous de les interroger et de découvrir ce que proposera ce cours.

By MarcBrouillon, DePlusJean. – Dérivé de File:Logo WikiMooc.jpg., CC BY-SA 4.0, Link

 

Bonjour, avant toute chose, est-ce que vous pourriez nous présenter Wikimédia France et vos personnes ?

Jules : Bonjour ! Wikimédia France est une association française à but non-lucratif dont l’objet est « de soutenir en France la diffusion libre de la connaissance, notamment l’encyclopédie Wikipédia. » Il y a souvent des confusions à ce sujet, alors clarifions : Wikipédia est totalement rédigée par des internautes bénévoles, qui s’organisent de manière autonome et déterminent les règles du site. L’association Wikimédia France soutient les contributeurs et l’encyclopédie, mais ne participe pas à la rédaction et n’a aucun pouvoir sur la communauté ; ce n’est d’ailleurs pas la seule association à soutenir l’encyclopédie. Natacha, Alexandre, Valentin et moi-même sommes des contributrices et contributeurs bénévoles de Wikipédia ; nous faisons partie de la douzaine de bénévoles qui conçoivent le WikiMOOC. Je suis par ailleurs salarié de Wikimédia France, qui soutient l’initiative.

Une des missions de Wikimédia France, c’est justement d’inciter qui le veut à contribuer à la Wikipédia francophone… C’est pour cela que vous proposez ce MOOC ? Les cours massivement ouverts et en ligne sont un bon moyen d’inciter aux apports ?

Jules : Oui, les MOOC cumulent plusieurs avantages : bien souvent gratuits, ils sont en ligne et permettent donc de toucher un public plus nombreux qu’avec des formations en présentiel, mais aussi plus diversifié. Le MOOC s’adresse d’ailleurs à toute la francophonie, et près de la moitié des inscrits ne sont pas français.

Alexandre: Le WikiMOOC est effectivement réalisé de manière à donner envie de contribuer. Petit à petit, l’apprenant est guidé vers la rédaction d’un article. Mais il y a des façons très diverses de contribuer : ajouter des sources, des photos, corriger la mise en page, linkifier, améliorer des ébauches d’articles… Une des nouveautés de la deuxième session du WikiMOOC est de présenter des témoignages de contributeurs pour qu’ils racontent ce qu’ils font. Il est aussi plus aisé de contribuer si on ne se sent pas un étranger dans le monde de Wikipédia. Le but du WikiMOOC est aussi de faire mieux connaître ce monde aux apprenant-e-s.

Si je crains que « n’importe qui puisse écrire n’importe quoi dans Wikipédia », ce MOOC me rassurera-t-il ?

Jules : Nous l’espérons, car les choses ne sont pas aussi simples ! L’affirmation initiale, néanmoins, est exacte : n’importe qui peut écrire n’importe quoi sur Wikipédia. Mais le n’importe quoi a de fortes probabilités de ne rester sur Wikipédia qu’une vingtaine de secondes tout au plus. Car il faut étayer toute affirmation par des sources, et des sources de qualité, dont on sait qu’elles sont fiables (pas un obscur blog anonyme, donc). Pour vérifier que cette règle est bien respectée, il y a notamment un groupe de contributrices et contributeurs qui surveillent en temps réel les modifications effectuées sur les 1,8 million d’articles de Wikipédia : on les appelle avec un brin d’humour « les patrouilleurs ». C’est à ce stade que sont annulés la plupart des canulars, « vandalismes » (les dégradations volontaires d’articles) et ajouts d’opinions personnelles (totalement proscrits : on ne donne jamais son avis personnel dans un article). Certaines modifications passent évidemment entre les mailles du filet et ne seront annulées que plusieurs heures ou plusieurs jours après, par d’autres contributeurs – on manque de bras pour tout vérifier !

Finalement, à qui s’adresse ce MOOC ? Aux personnes qui veulent juste en savoir plus ? À celles qui veulent contribuer activement mais ne savent pas comment ?

Valentin : À tout le monde ! On peut effectivement s’inscrire juste pour comprendre comment Wikipédia fonctionne. Mais ce MOOC est surtout un outil permettant en quelques semaines d’assimiler l’essentiel de ce qu’il faut pour contribuer correctement. Nous voulons que de nombreuses personnes s’emparent de cet outil pour désacraliser la contribution à Wikipédia. Tout le monde utilise Wikipédia en tant que consommateur, mais trop peu de personnes viennent contribuer.

Jules : On peut se sentir un peu perdu quand on commence sur Wikipédia, seul⋅e. Le WikiMOOC est justement parfait pour être guidé dans sa découverte de l’encyclopédie, de son fonctionnement et de sa communauté.

Alexandre : Pour moi qui suis aussi universitaire, le WikiMOOC est un fabuleux point d’entrée pour un cours de Wikipédia. J’essaye donc de synchroniser mes cours avec le WikiMOOC ce semestre pour y inscrire mes étudiant-e-s, et j’encourage les collègues à faire de même !

Comme Framasoft, Wikimédia France est une association qui vit du don… Or créer un MOOC coûte cher… Comment avez-vous pu réussir ce tour de force ?

Jules : La création d’un MOOC, pour une université, se compte toujours en dizaines de milliers d’euros. Nous n’en avons dépensé « que » (ça nous paraît énorme, à vrai dire) 7 500 pour la première édition : 2 500 pour la plateforme, FUN, et 5 000 pour la réalisation des vidéos, via une association de vidéastes amateurs, beaucoup moins cher qu’avec un professionnel ! Et moitié moins pour cette seconde édition. Notre force, c’est qu’il y a une douzaine de bénévoles, contributeurs et contributrices francophones, qui bossent sur le projet ; c’est cet investissement bénévole, en temps, qui nous permet de ne pas dépenser trop. Nous réalisons nous-mêmes beaucoup de tâches (créer des visuels, tourner certaines vidéos, concevoir des tutoriels interactifs…) qui dans une université seraient sous-traitées. Nous bénéficions tout de même d’une partie importante de mon temps salarié chez Wikimédia France, même si je m’investis aussi sur du temps bénévole.

Quand il y a une personne face caméra, il y en a souvent plein en coulisses 😉
By English: Credits to Habib M’henni / Wikimedia Commons – Own work, CC BY-SA 4.0, Link

En passant, on lit de l’équipe pédagogique que « Ces trois présentateurs et présentatrices font partie d’une équipe pédagogique plus large, riche de treize wikipédiens et wikipédiennes expérimenté·e·s ». Le langage épicène, qui permet d’éviter la discrimination d’un genre, vous tient à cœur pour la wikipédia francophone ?

Natacha : Le langage épicène (ou langage non sexiste) est un langage inclusif qui tente de ne pas favoriser un genre par rapport à l’autre. Il est utilisé notamment en Suisse et au Québec, surtout dans la fonction publique. Par ailleurs, nous avons un fossé des genres sur Wikipédia – 75 000 articles sur des femmes contre 450 000 biographies d’hommes et moins de 20 % de personnes contribuant sont des femmes – ce qui introduit parfois des biais dans la façon dont les sujets sont traités. La fondation Wikimedia (qui participe au financement de Wikimédia France) en a fait un sujet de priorité depuis qu’un article du New York Times a relevé ce problème en 2011.

Par ailleurs le WikiMOOC cible toute la communauté francophone, et nommer explicitement le genre féminin peut avoir un impact sur la participation des femmes à ce dernier, alors même qu’on cherche à augmenter le nombre de contributrices ce détail peut avoir son importance !

Jules : Natacha a su nous convaincre d’utiliser le langage épicène dans le WikiMOOC ;-). Mais celui-ci n’est pas en usage systématique sur Wikipédia en français, notamment en raison de sa lourdeur visuelle, et car il n’est pas (encore ?) répandu dans les usages. Or Wikipédia a tendance (rien de systématique) à suivre les usages de la langue.

D’ailleurs, on peut parfois ne pas être d’accord avec les choix faits dans les règles que s’impose la communauté Wikipédia (éligibilité des articles, traitement des genres et des personnes trans, application du point de vue…). Quelle est la meilleure manière de faire évoluer ces positions ?

Jules : Le meilleur moyen de faire évoluer les règles de Wikipédia, ou bien les consensus qui ont émergé au coup par coup pour chaque article, c’est de s’investir dans la communauté. On voit souvent des internautes débarquer, parfois très bien intentionnés, mais très maladroits : ils arrivent et veulent tout changer. Or les contributeurs et contributrices sont souvent sur leurs gardes, notamment parce qu’il y a régulièrement des tentatives d’entrisme et de manipulation de Wikipédia à des fins idéologiques et politiques (en faveur d’une personnalité politique par exemple). Ce sont des internautes qui veulent utiliser la notoriété de Wikipédia pour faire et défaire les notoriétés, pour passer leurs idées… alors que ce n’est pas le lieu. Bref, quand on est bien intentionné, il est primordial dans un premier temps de se familiariser avec les règles ainsi que les us et usages relatifs qui guident le déroulement les discussions et les décisions. Cela évite les maladresses, et ça permet de parler le même langage que les autres contributeurs et contributrices bénévoles. Ça instaure une confiance mutuelle.

Wikipédia, c’est une encyclopédie, mais aussi nombre d’autres projets visant à partager le savoir collaborativement… vous en parlerez dans ce MOOC ?

Alexandre : Le mouvement Wikimedia contient de nombreux projets en plus de Wikipédia, comme Wikimedia Commons qui est l’endroit où les fichiers multimédia Wikipédia-compatibles sont déposés. Comment ajouter une photo est une question qui revient souvent donc le sujet est abordé. Au delà, Wikipédia et les projets « sœurs » sont une excellente école pour comprendre les enjeux du copyright et de ses abus, ce que sont les licences Creative Commons et ce qu’elles représentent politiquement. La famille des projets Wikimedia correspond au seul projet libre (libre comme dans libre discours, pas comme dans libre bière 🙂 ) accessible au et connu du grand public. À ce titre, il est une sorte de porte étendard et pour moi, le WikiMOOC a aussi pour vocation de le promouvoir.

Bon c’est bien gentil tout ça, mais ça va me demander quoi de participer à ce MOOC ? Des milliers d’heures de travail ? Un ordi surpuissant dernier cri ? Une connaissance infaillible de la calcification des hydrogénocarbonates ?

Alexandre : le point commun de tous les MOOC, c’est qu’on peut se sentir libre de les aborder à sa manière : regarder seulement les vidéos, faire les exercices ou pas, s’intéresser à une semaine mais pas à l’autre. Dans le WikiMOOC, des mécanismes pédagogiques sont prévus pour inciter les apprenant-e-s à aller le plus en profondeur possible mais tout le monde doit se sentir libre (sauf mes étudiant-e-s qui seront noté-e-s, évidemment !).

Jules : Pour rebondir sur votre question, pas besoin d’ordi surpuissant, un navigateur web à jour suffit amplement. Pour suivre la totalité du cours, il faut compter au moins trois heures de travail par semaine, mais c’est très variable d’une personne à une autre !

Du coup, si je suis convaincu, qu’est-ce que je dois faire pour m’inscrire ?

Valentin : Les inscriptions (gratuites évidemment) ont lieu sur fun-mooc.fr !

Et, comme d’habitude sur le Framablog, on vous laisse le mot de la fin !

Jules : Soyez nombreux et nombreuses à vous inscrire pour aider à donner accès à la connaissance au plus grand nombre !




Wallabag it, une belle occasion d’y aller de votre poche !

Pour ne plus avoir 50 onglets ouverts « à lire plus tard » et garder tous les articles qu’on veut lire dans la poche, il existe une solution simple et libre : wallabag.

Wallabag, c’est le logiciel qui se trouve derrière notre service Framabag. Le principe est simple : vous vous inscrivez au service, et vous ajoutez l’extension à votre navigateur (Firefox ou Chrome/Chromium) afin d’avoir le bouton magique qui vous permet de sauvegarder vos articles à lire plus tard.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à aller les lire sur le site web du service ou depuis l’application de votre ordiphone…

Côté serveur, de notre côté donc, ce n’est pas la même paire de manchots. Voilà plusieurs mois que wallabag a sorti une version majeure (2.X), avec de mirifiques nouvelles fonctionnalités. Mais Framabag reste obstinément dans une version antérieure (1.9.X).

La raison est simple, nous sommes victimes de notre succès : migrer plus de 11 000 comptes vers une nouvelle version majeure est un très gros travail, un travail concernant des données sensibles (qu’on ne peut donc pas déléguer à n’importe qui). Or, comme toujours, nos bénévoles et salariés ont déjà une toudou liste qui déborde… Ce qui ne veut pas dire qu’on ne fera jamais la mise à jour, juste qu’elle est trop importante pour qu’on la fasse dans l’urgence, et que nous allons prendre notre temps.

Bien entendu, le top serait que chacun-e d’entre vous auto-héberge son wallabag, par exemple en utilisant Yunohost ou le tutoriel dédié. Malheureusement, ce n’est pas (encore) une solution accessible à toutes et tous.

Qu’à cela ne tienne, Nicolas Lœuillet, créateur et développeur principal de wallabag, et par ailleurs membre de Framasoft, propose une alternative intéressante (parce que payante) : wallabag.it !

Alors non : nous ne nous sommes pas concertés, mais oui : cela nous arrange. 11 000 comptes Framabag, c’est beaucoup trop, et il y a grandement besoin de solutions d’hébergement alternatives. C’est surtout l’occasion de démontrer une fois encore que libre ne signifie pas gratuit, et qu’il est important de ne pas mettre toutes ses données dans le même panier, fût-ce dans celui de Framasoft… Mais parlons-en donc avec le principal intéressé.

Une illustration de Wallabag V2 piquée au blog de Dadall

Bonjour Nicolas ! Peux-tu te présenter au lectorat du Framablog ?

Salut le lectorat du Framablog.

Je suis Nicolas, développeur web de métier et développeur de wallabag (vous avez vu ? Pas de w majuscule !) à mes heures perdues. Depuis maintenant trois ans, je suis également membre (à mes minutes perdues) de Framasoft.

Du coup c’est quoi, wallabag it ? Un Framabag survitaminé ? Quels sont les avantages et nouvelles fonctionnalités de ce service ?

wallabag.it, c’est un service en ligne qui te permet d’utiliser wallabag sans se soucier de l’installation, de la maintenance, des mises à jour de l’application.

Tu viens, tu crées ton compte et tu utilises. C’est tout.

C’est pas un Framabag survitaminé : c’est pareil que Framabag dans l’idée. La différence, c’est la version de wallabag : comme c’est si bien expliqué dans l’introduction du billet, nous avons publié une nouvelle version majeure l’an dernier (la deuxième du nom) et la mise à jour de Framabag est quelque peu complexe.

Les avantages de ce service, c’est la simplicité de création de compte. Pas besoin d’avoir les compétences pour installer une application web.

Il n’y a aucune différence de fonctionnalité entre le service et l’application que tu pourrais installer chez toi, sur ton serveur personnel. Et il n’y en aura jamais. Au mieux, certaines fonctionnalités seront proposées avant sur wallabag.it, mais à terme, tout sera rendu à la communauté.

D’accord, mais si je m’inscris, ça va me coûter combien cette affaire ? Un café ? Un menu Falafel-Frites-Ice tea ? Une Porsche Carrera 911 ?

Si tu t’inscris, ça ne te coûte rien pendant 14 jours. Pas besoin de carte de crédit pour te créer un compte, juste une adresse mail valide.

Ensuite, ça te coûtera 12 euros par an. Douze euros. Un seul euro par mois. Soit pas grand chose. Moins d’un café par mois, du coup. Et un peu moins qu’une Porsche.

Et puisqu’on est sympas, l’abonnement annuel est actuellement à 9 euro par an (et puis il parait que ça fait bien niveau marketing).

Juste pour comparer, voici l’interface d’un wallabag en V1…

Imaginons que je sois sur Framabag (ou sur Pocket, tiens !) et que je veuille migrer vers wallabag it… Comment je fais pour migrer mes données ? Y’a besoin d’un bac + 42 en administration système ?

Si tu es sur Framabag et que tu souhaites migrer vers wallabag.it, tu dois exporter tes données (dans la page Configuration, il y a un lien pour ça). Ensuite, tu importes le fichier généré dans wallabag.it, rubrique Import. Tu choisis « wallabag v1 », tu sélectionnes ton fichier et roule ma poule.

Ça, c’est en théorie. Parce qu’en réalité, l’export depuis Framabag connaît parfois quelques ratés (certains diront que l’export depuis Framabag fonctionne de temps en temps, la nuance est minime). Si c’est le cas pour toi, contacte le support de Framasoft ou contacte le support de wallabag.it et on s’occupe d’exporter tes données (et au passage, on les revendra pour s’enrichir encore plus).

Si tu es sur Pocket et que tu souhaites migrer vers wallabag.it, c’est plus simple. Rubrique Import, tu choisis Pocket et tu te laisses aller (pas trop non plus). Ça devrait marcher tout seul, certains sont arrivés de Pocket avec 20.000 articles en poche 😆

Cela fait combien de temps que wallabag est dans ta vie ? Tu as déjà compté le nombre d’heures, de journées, de lignes de code passées bénévolement sur ce projet ?

wallabag et moi, on se connaît depuis bientôt quatre ans. Tout a commencé en avril 2013. Je marchais sur une plage, un peu comme celle-ci.

Je n’ai jamais compté mes heures pour wallabag, et je pense qu’il ne faut pas. Quand on aime, de toute façon, on ne compte pas.

Par contre les lignes de code, c’est plus simple : y’en a plus de 220.000 actuellement dans le projet. C’est uniquement un chiffre qui ne veut rien dire, et puis dedans y’a des lignes de javascript ou de HTML et comme chacun le sait, c’est pas vraiment du code, donc ça compte pas.

On dit souvent que « Libre ne veut pas dire gratuit »… est-ce que proposer wallabag It est aussi une façon de faire reconnaître le travail fourni sur ce logiciel et de le rémunérer pour que tu puisses t’y consacrer plus amplement ?

Le but à terme, oui ça serait ça : pouvoir me dégager encore plus de temps pour wallabag et faire avancer ce projet. Aujourd’hui, je suis salarié dans une petite SSII à 80%, le reste c’est pour wallabag. Si je peux encore réduire mon temps de travail, ça serait bien.

C’est gentil tout cela, mais si je m’inscris sur wallabag it, qu’est-ce qui me garantit que demain, ou dans un an, tu ne fermeras pas le code de wallabag, me demanderas un bras au lieu de 12 €, ou carrément l’âme de ma première-née pour utiliser ton service…?

La confiance. Tu ne peux te baser que sur ça : wallabag est et restera toujours open source et sous licence libre.

Concernant le service wallabag.it, je ne peux pas te dire que ça restera toujours 12 euros. Si tu veux me donner un bras, ça peut nous intéresser : on en manque par moment dans l’équipe, donc ça pourrait être pratique pour coder.

Question-perso-de-Pouhiou : moi j’ai déjà un wallabag V2 sur ma Brique Internet (et je le kiffe). Mais j’ai aussi une liseuse (la Cybook Muse HD de chez Bookeen, pour tout te dire…) sur laquelle j’aimerais bien lire les articles de mon wallabag… Comment je fais ? Est-ce que te soutenir te permettra de mettre en place de telles collaborations ? Et tu préfères que je te fasse un don (où ?) ou bien que j’offre un compte wallabag it à mon petit frère ?

Pour Bookeen, rassure-toi, il parait que ça arrive : une application wallabag native sur leurs liseuses 🎉

Tu peux payer un compte wallabag.it à ton petit frère et aussi à tous ceux que tu connais : j’ai des vacances à payer, merci.

Pour celles et ceux qui utilisent la liseuse Touch Lux 3 de chez Pocketbook, sachez qu’il existe une application pour lire vos articles wallabag !

Dis, j’y pense : proposer un service payant, c’est chaud niveau données : moyen de paiement, contact par email, chiffrage peut-être, etc. Que prévois-tu pour respecter les données de ta clientèle ?

Oui, c’est chaud niveau données.

Pour lancer le service, je m’étais fixé une obligation : ne bosser qu’avec des prestataires européens voire français.

L’hébergement est chez Web4all.fr

Le système de paiement est chez Payplug

L’emailing est chez Mailjet

Le nom de domaine et le certificat SSL sont proposés par Gandi

Alors, ça vaut ce que ça vaut, bien sûr, mais je ne voulais pas de services américains.

Et niveau respect des données, accès / revente de celles-ci, c’est pareil que les services proposés par Framasoft : c’est basé sur la confiance. Une phrase du site que j’aime bien : Parce que notre modèle économique est basé uniquement sur vos abonnements, nous n’avons pas besoin de lire ou revendre vos données.

Et si on est convaincu-e, on fait quoi, on s’inscrit où ?

Si t’es convaincu-e, tu te crées un compte ici.

Ensuite, tu peux bénéficier des 14 jours gratuits, puis te rendre dans la partie Abonnements.

Et le tour est joué !

Comme d’habitude, on te laisse le mot de la fin….

Merci à mes parents, sans qui je ne serai pas là aujourd’hui.

Non, plus sérieusement, merci à toute l’équipe wallabag (et ils sont nombreux) et merci à l’équipe Framasoft, qui m’ont tous soutenu depuis très longtemps maintenant.

Et dépêchez-vous de prendre un abonnement wallabag.it : début mars, ça repasse à 12 euros !




Framaestro : menez vos réunions et collaborations à la baguette !

Vous souhaiteriez afficher et partager, dans un seul et même onglet, une page d’écriture collaborative, un site web, une visio-conférence et un tableur…?

Pas de problème : avec Framaestro, c’est vous qui orchestrez un bureau collaboratif !

Plusieurs outils dans une seule page web

C’est, en quelque sorte, le défi que nous avons lancé à JosephK. Comment orchestrer, sur une seule page web, de multiples services Framasoft afin d’avoir tous les outils nécessaires à sa réunion, aux discussions, à la collaboration sur des documents, etc. ? Imaginez que sur une seule et même page web, à l’intérieur de cadres, vous puissiez afficher :

  • un Framapad (pour écrire collaborativement) qui peut durer un jour, une semaine, un, deux ou six mois, ou même un an ;
  • un Framacalc, afin d’avoir un tableur sous la main ;
  • un Framémo, pour organiser ses petites notes dans des colonnes ;
  • un Framavectoriel, pour dessiner ce que vous voulez ;
  • une visio-conférence via Framatalk ;
  • un petit tchat pour discuter en IRC ;
  • et surtout la (ou les) page(s) web de votre choix (pour travailler sur un site web, par exemple)…

Lorsqu’une image vaut mieux que nombre d’explications…

Avec Framaestro, c’est à vous d’orchestrer un bureau collaboratif comme vous l’entendez ! Il vous suffit de créer votre projet (comme pour un pad : vous choisissez simplement son nom), d’ajouter les cadres que vous voulez y voir (par exemple un pad, une visio-conf, et des pages web), de les arranger comme bon vous semble, puis de partager l’URL (l’adresse web) de votre Framaestro avec vos collaborateurs et collaboratrices.

Dès lors, vous pouvez utiliser ensemble et en même temps, tous les outils choisis.

Une création originale pour des usages multiples

Cela fait quelques semaines, maintenant, que Pierre-Yves a lancé l’idée d’un tel (méta-)outil. C’est JosephK qui a saisi la balle au bond, afin de nous coder cela aux petits oignons. En se basant sur de multiples briques existantes (le principe des iframes, JSPanel, Bootstrap, TogetherJS, de l’IRC pour le tchat…), il a créé un service, qui utilise d’autres services, et dont les possibilités d’applications sont nombreuses !

Bien entendu, il s’agit là d’une toute première version, avec ses limites et ses lacunes. L’internationalisation n’est pas encore intégrée (donc, pour l’instant, la seule langue disponible est le Français), il y a des efforts à fournir pour rendre ce service accessible aux personnes en situation de handicap (l’accessibilité nous tient à cœur), et il existe des restrictions sur les sites web que l’on peut afficher (liées à la sécurité de ces sites, tout est expliqué lorsque vous utilisez cette fonctionnalité). Pour nous aider à améliorer ce code, vous pouvez y contribuer sur notre forge logicielle, ou bien encore suggérer des améliorations par ici.

Néanmoins, Framaestro vous permet d’ores et déjà de nombreuses choses :

En réunion, sur l’écran de votre vidéo-projecteur, vous voulez afficher de multiples outils avec lesquels tous les participants peuvent collaborer sans en modifier l’agencement ni en rajouter ? Pas de souci, Framaestro le fait.

À distance, vous souhaitez créer un espace de collaboration libre, où chacun-e peut voir les curseurs et clics des autres, tout en ajoutant les cadres qu’iels veulent ? No problemo, Framaestro le fait aussi.

Vous en avez marre des Frama-services, mais voulez simplement afficher plusieurs pages web bien agencées sur une seule et même page ? OK : Framaestro fait ça tranquillou.

Vous voulez juste reprendre le principe, l’installer sur votre serveur pour y mettre vos propres outils ? Avec le tuto d’installation disponible sur le Framacloud, ça le fera.

En fait, il y a une chose que Framaestro ne fait pas…

…c’est le café.
Framaestro ne fait pas le café.
(Désolé.)

Les Framaoliques anonymes se réunissent sur Framaestro.

Afin de vous présenter un exemple concret, nous avons décidé d’imaginer la réunion d’un groupe de parole de personnes atteintes d’une addiction, d’une maladie terrible : celle des gens qui mettent « Frama- » partout dans leurs phrases. Pour préserver leur anonymat, nous avions décidé de les appeler « Hioupou », « Yves-Pierre », et « LàPeuple ». Merci de votre compréhension.

Hioupou est chargé de préparer la prochaine réunion des Framaoliques Anonymes. Comme chaque semaine, ce petit groupe se réunit en ligne pour se soutenir, libérer la parole, et arriver à vivre une vie sereine, comme tout le monde, une vie où on ne dit pas « Tu peux me passer la Framagrafeuse ? »

Cette semaine, au lieu d’utiliser un (scrogneugneu-)Pad pour écrire ensemble le contenu de la réunion, et un (non-je-le-dirai-pas-)Talk pour la visio-conférence, il décide d’utiliser Framaestro (snif, je l’ai dit) où tout peut se trouver au même endroit.

Il se rend donc sur le site, et choisi le nom de son projet « 20160112ReunionFA ».

il a tenté « 2016 01 12 Réunion FA » avant de lire que les espaces et les lettres accentuées ne sont pas admises…

Il tombe sur une page blanche, avec une barre d’outils en haut. Certainement la page qui sera partagée avec ses collègues. Il clique donc sur le bouton « Ajouter » en haut à droite et décide de commencer par ajouter un Pad à durée hebdomadaire.

Le menu « Ajouter » est assez explicite, et ne contient que peu de « Frama- » ;)

En quelques clics, il décide d’afficher aussi sur ce bureau partagé la page « Addiction » de Wikipédia, une visio-conférence (avec le bouton ), ainsi qu’un salon de tchat par IRC (bouton ) pour les anonymes qui ne veulent pas utiliser la visio conf. Cela ne lui demande pas trop d’efforts…

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 33%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Après avoir un peu joué à déplacer les cadres et à les redimensionner (seul le cadre Framatalk lui a donné du fil à retordre, et en même temps c’est un cadre vidéo ^^), il arrive à un joli résultat !

Et voilà le résultat !

Il ne lui reste plus qu’à partager son travail avec les autres membres des Framaoliques Anonymes ! Il repère assez vite le bouton de partage , et voit qu’il a deux possibilités : un partage simple avec le permalien (il suffit de copier/coller le lien du dessus dans un email à Yves-Pierre et LàPeuple), ou un partage activant certaines options collaboratives. Aventureux, Hioupou choisit de partager selon les options cochées, et demande à Framaestro de lui raccourcir le lien : ce sera plus pratique à faire passer !

Le menu de partage se personnalise en quelques clics.

Une joyeuse réunion en ligne plus tard, grâce à Framaestro, les Framaoliques Anonymes décident de franchir une nouvelle étape dans leur guérison, en arrêtant collectivement de dire qu’ils trempent leurs Frama-chips dans du Fraguacamole. Voilà une réunion rondement menée !

Bien entendu, ce n’est là qu’une des utilisations possibles de Framaestro… à vous d’inventer la vôtre !

Autre utilisation possible : n’afficher que des sites web !

Pour aller plus loin :




Bon anniversaire, l’April !

Aujourd’hui nous ouvrons avec plaisir nos colonnes à Véronique Bonnet, membre du C.A de l’April, qui évoque avec ferveur l’histoire et l’esprit de cette association amie dont nous partageons les combats et des valeurs.

L’April vient d’avoir 20 ans

par Véronique Bonnet

Ces jours-ci, l’April a eu 20 ans. Et toutes ses dents. Pas les dents de l’amer GAFAM, crocs avides des requins du Web et autres loups. Des dents, plutôt, qui ne mâchent pas leurs mots pour dénoncer l’inventivité souriante, glaçante, de firmes qui veulent continuer à dominer. Pour dire ce qu’un partenariat entre un ministère chargé d’éduquer à l’autonomie et Microsoft a de troublant. Pour s’étonner de l’open bar opaque de la Défense.

Alors même que le projet de loi pour une république numérique faisait miroiter de vertueux principes. Sur ce qui devait être transparent, interopérable et communicable, dans l’espace public. Sur ce qui devait rester inviolable et inaliénable dans l’espace privé. Loi tronquée, l’April l’a dit. C’est sa manière à elle de décliner la loi de Stallman :

« Tant que les grandes entreprises domineront la société et écriront les lois, chaque avancée ou chaque changement de la technologie sera pour elles une bonne occasion d’imposer des restrictions ou des nuisances supplémentaires à ses utilisateurs. »

La naissance de l’April, dès novembre 1996, avant le dépôt des statuts, a eu lieu au Bocal, cœur du laboratoire informatique de Paris 8 Saint-Denis. Des étudiants, dont notre actuel délégué général, Frédéric Couchet, fondent alors l’APRIL« Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre », devenue l’April « Association francophone de promotion et défense du logiciel libre ». Cette association relaie ainsi en France la FSF (Free Software Foundation) constituée par Richard Stallman en octobre 1985 : « une fondation sans but lucratif avec la mission cosmopolitique de promouvoir la liberté des utilisateurs d’ordinateurs et de défendre les droits de tous les utilisateurs du Free Software ». Dès novembre 1998, l’April accueillait RMS en conférence, à l’université Paris 8. Inspirée par l’indignation d’un utilisateur empêché d’utiliser son informatique comme il le voulait, l’April a été, elle aussi, inspirante. Quand on aime le Libre, on ne compte pas en rester là, on essaime.

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Le logo de l’association

Et il le faut, pour faire face ensemble, jamais dans l’entre-soi, à des évolutions empoisonnées qui se donnent des aspects riants, innocents. Que l’on touche à nos libertés, et l’April se met en colère. Avec la Quadrature du net. Framasoft. La FFDN. On n’est jamais trop pour se répartir la tâche de discerner, sous des angles divers, les faux semblants des rapaces de tout poil.

Marguerite Yourcenar, dans les Mémoires d’Hadrien, met dans la bouche de son empereur romain des conjectures à propos de certaines manœuvres dilatoires :

« Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l’esclavage, on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d’imaginer des formes de servitude pires que les nôtres parce que plus insidieuses. Soit qu’on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites qui se croient libres alors qu’elles sont asservies, soit qu’on développe chez eux un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre […] »

La réduction des individus au machinal leur fait adopter des gestuelles dont ils ne saisissent plus les tenants et aboutissants. Et va même jusqu’à faire du travail, théoriquement émancipateur, une suite d’enchaînements sans signification. Cybernétique étrange, dont les acteurs ne seraient plus que des agents dociles de mécanismes qui n’auraient de sens que pour d’autres et qui ne serviraient qu’à d’autres. Comme si la vocation humaine à faire de sa vie une histoire, s’essayer à des tournants, tenter une élaboration symbolique intime, partagée ou non, n’avait plus cours.

Dans son Discours de la servitude volontaire, La Boétie, lui, se référait à Cyrus qui avait mis les Lydiens durablement sous sa coupe en ouvrant « des bordels, des tavernes et des jeux publics ». Pour que ceux qu’il avait vaincus, subjugués par la prégnance des sensations, laissent en sommeil leurs compétences à percevoir et analyser. Stratégie de l’amollissement de l’esprit critique que Jules César pour les Romains, avait réitérée : « … car son humanité même, que l’on prêche tant, fut plus dommageable que la cruauté du plus sauvage tyran qui fût oncques, pour ce qu’à la vérité ce fut cette sienne venimeuse douceur qui, envers le peuple romain, sucra la servitude ». Tibère et Néron se hâtèrent de lui emboîter le pas.

Débusquer alors la subordination derrière des activités qui occupent l’esprit en le réduisant à une instantanéité sans recul ? La servitude s’avance masquée. Les cookies, c’est confortable, c’est cool, ça anticipe même les désirs. Les menottes numériques, c’est indolore, et ça facilite la navigation. Le nuage, on n’en cause même pas. Tu n’as plus à t’occuper de rien. Le Saas, c’est aussi la nasse. Mais pourquoi pas, puisque ça habitue à déléguer. Former ? Autant formater. Futur usager, apprends à t’en remettre à des logiciels qui simplifient la vie. On ne voit plus les verrous qui les sous-tendent, ni le profilage qu’ils effectuent, ni le dépeçage de données qu’ils opèrent.

L’April, qui promeut et défend le logiciel libre, ne va pas prendre le thé n’importe où. Elle se méfie des belles pommes rouges, regarde où elle met les pieds, et fait son possible pour signaler les sables mouvants d’une informatique douce-amère. Elle alerte sur des outils apparemment conviviaux qui, mine de rien, privent de tout. Elle sensibilise à ce qui emprisonne et empoisonne, imperceptiblement.

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L’April est un bon contre-poison. Dans les événements festifs qui ponctuent ses 20 ans, qu’ils aient déjà eu lieu, à Lyon, Toulouse, Marseille, Lille, Sarrebourg, Valenciennes, Digne, Nantes… ou qu’ils aient lieu après Newtonmas, Brest, le 6 janvier, Saint Denis le 11, Paris le 26… pas de sirop frelaté, ni de bouillon d’onze heures.

Ces jours-ci, l’April a eu 20 ans. Bon anniversaire l’April !

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Pour en savoir plus :




Dégooglisons Internet : on publie les chiffres !

Quelques semaines après le lancement de la 3e année de Dégooglisons (et des six nouveaux services qui l’ont accompagné), nous avons fait une photographie des statistiques d’utilisations (anonymisées, rassurez-vous ^^), afin de vous livrer un petit bilan de ce projet…

Des grands classiques qui marchent bien

On ne le cache pas, Framadate, notre alternative à Doodle, est le site le plus visité par chez nous. Avec 591 000 sondages créés depuis son lancement et plus de 1 100 sondages créés par jour, on peut dire que vous aimez planifier des choses en toute liberté !

Framapad (pour écrire collaborativement vos documents) n’est pas en reste. Mais, depuis que les pads que nous hébergeons s’effacent au bout d’un certain temps d’utilisation, il est difficile de donner des chiffres significatifs. Ah si, tiens : MyPads (qui vous permet de créer un compte pour avoir des pads permanents et d’en modérer l’accès), héberge à ce jour plus de 41 500 pads… Autant vous dire qu’on a un serveur en béton (et un admin-sys super-saiyan) !

Luc, gardant son calme face aux nombre de pads sur le serveur MyPads (allégorie) Photo CC-BY-SA Hikaru Kazushime
Luc, gardant son calme face aux nombre de pads sur le serveur MyPads (allégorie)
Photo CC-BY-SA Hikaru Kazushime

À leurs côtés, Framacalc (les feuilles de calcul collaboratives) et Framindmap (pour travailler à plusieurs sur des cartes heuristiques) feraient presque figure d’outsiders. Sauf qu’ils sont respectivement les 4e et 3e services les plus visités de notre réseau, avec plus de 105 000 comptes et 133 000 cartes heuristiques créées par vos soins sur Framindmap !

Des outils pratiques et pratiqués

Ça a été dur de choisir parmi tous les services existants. Donc on a choisi de vous en dire le plus possible. Prêt⋅e⋅s pour une liste à la Prévert (en moins poétique car plus chiffrée…) ?
Ok, c’est parti !

  • Visiblement, vous aimez dessiner sur la géographie, vu qu’il y a eu 403 comptes et plus de 5 800 cartes créées sur Framacarte.
  • Avec 5 084 comptes et 1,1 To de données synchronisées, Framadrive (notre alternative à Dropbox) affiche complet… Mais nous ne désespérons pas de trouver une solution (peut-être même qu’une est en cours de route…). Et, pour plus d’espace disque, vous pouvez toujours prendre un compte chez IndieHosters qui nous aide à maintenir ce service, ou chez un autre des CHATONS
  • Par contre, notre lecteur de flux RSS Framanews ne fera pas mieux : 500 utilisateurs et utilisatrices y synchronisent et consultent déjà plus de 10 800 flux RSS.
  • Avec 11 420 comptes créés, Framabag (l’alternative à Pocket) vous permet de conserver vos articles préférés dans la poche. Pensez à soutenir les créateurs du logiciel Wallabag en prenant directement un compte à prix modique chez eux. Vous pourrez ainsi bénéficier d’une nouvelle version majeure avec plus de fonctionnalités !

    Prenons une pause au milieu de tous ces chiffres pour admirer la carte de vos créations sur notre serveur Framinetest, une alternative à Minecraft
    Prenons une pause au milieu de tous ces chiffres pour admirer la carte de vos créations sur notre serveur Framinetest, une alternative à Minecraft
  • Framadrop est un cas particulier : cette alternative à WeTransfer (le chiffrement en plus) efface automatiquement les fichiers après que vous les aurez partagés. On ne peut donc que vous donner des instantanés ! À l’heure où nous préparons cet article, vous échangez plus de 48 000 fichiers pesant 874 Go…
  • Framapic, notre hébergeur d’images, permet lui aussi un effacement au bout de X temps. Actuellement, c’est plus de 141 800 images qui sont sur nos serveurs.
  • Frama.link raccourcit d’ores et déjà 46 900 URL (adresses web) bien trop longues, et ce, nous l’espérons, de manière aussi fiable que durable.
  • Vous aimez discuter dans vos groupes : Framateam (l’alternative à Slack et aux groupes Facebook) vient de franchir la barre des 10 000 utilisateurs et utilisatrices, se partageant pas loin de 2 770 équipes, et plus de 734 000 messages. Chez Framasoft, nous l’utilisons beaucoup, mais de là à dire que les plus bavard⋅e⋅s d’entre nous seraient à l’origine de 42 % des messages, ce serait un mensonge :p.
  • Enfin Framavox, qui vous sert à prendre des décisions en équipe, compte désormais plus de 1 500 groupes où se répartissent 3 626 personnes. Alors, c’est-y pas jubilatoire d’avoir un outil de prises de décisions transversales ?

Les petits nouveaux ne sont pas en reste !

En septembre, avant de fêter les deux ans de Dégooglisons, nous avons tout de même sorti deux services : Framinetest Édu (une alternative à Minecraft Éducation, dont vous avez vu la carte plus haut), et Framémo. Ce petit tableau pour organiser ses idées collaborativement, en direct et en ligne, remporte une fière adhésion, puisqu’en moins d’un trimestre vous avez déjà créé plus de 5 800 tableaux de notes !

Petit retour sur les chiffres des six nouvelles applications que nous avons lancées durant une folle semaine de début octobre :

  • Il y a aujourd’hui plus de 1 850 listes sur Framalistes, notre alternative à Google Groups, servant près de 1 050 emails par jour à plus de 21 500 utilisateurs et utilisatrices ;
  • Notre alternative à Evernote, Framanotes, héberge aujourd’hui plus de 3 060 comptes, dont les 12 900 notes sont chiffrées de bout en bout, ce qui fait que nous ne pouvons rien savoir de ce qu’elles contiennent ;
  • Près de 1 800 formulaires sont publiés grâce à Framaforms, l’outil qui permet de ne pas transmettre les réponses de vos questionnaires à Google Forms ;
  • Avec une moyenne de 1 000 salons d’audio/visio conférences créés par semaine, Framatalk vous libère de plus en plus de Skype (et ne nécessite aucune installation logicielle) ;
  • Plus de 4 500 d’entre vous se sont libéré⋅e⋅s (délivrééééééééééééé⋅e⋅s) de Google / Apple / Microsoft agenda en se créant un compte sur Framagenda : félicitations !
  • MyFrama, l’alternative à Del.icio.us (qui vous permet en plus de trier et conserver les adresses web des Frama-services que vous utilisez) est utilisé par plus de 2 650 personnes.

Nous n'avons par contre aucun chiffre sur votre chasse aux trolls grâce à Framatroll
Nous n’avons par contre aucun chiffre sur votre chasse aux trolls grâce à Framatroll

Tous ces chiffres nous donnent le tournis, tant ils nous enchantent et nous inquiètent.

Ils nous enchantent car ils renforcent notre conviction qu’une alternative aux services centralisateurs, intrusifs et privatifs des GAFAM est attendue et utilisée. Cela signifie qu’un nombre croissant de personnes sont conscientes des enjeux de la centralisation du web et cherchent à prendre des mesures pour protéger leurs données, leur vie numérique.

Ils nous inquiètent parce que, même si on est à des années-lumière des statistiques d’utilisation de Google et Cie, il existe une possibilité de re-centraliser et concentrer vos données personnelles, ce que nous ne voulons pas. Une initiative moins scrupuleuse que la nôtre pourrait donc en profiter pour peu qu’elle vous propose une certaine éthique, ou du chiffrement, ou du logiciel libre…

Il existe donc une nouvelle « niche de marché » pour conquérir l’or 3.0 que sont vos données, et les géants du Web sont d’ores et déjà en train de s’y attaquer (exemples ici, ou encore ).

Nous ne le répéterons jamais assez, les services que nous proposons sont des démonstrations à grande échelle, et nous ne sommes jamais autant heureux⋅ses que lorsque vous les quittez parce que :

Bref : lorsque votre passage par Framasoft vous a mené vers plus d’indépendance et de liberté dans votre vie numérique !

Le point sur les dons : l’hiver est rude !

Tous ces chiffres ne sont possibles que grâce à vos dons. Nous avons (enfin !) rattrapé notre retard afin de publier nos rapports d’activités 2014 et 2015 agrémentés des données statistiques et financières de l’association (dont les comptes sont, depuis l’exercice 2015, validés par un commissaire aux comptes). À nos yeux (et comme pour tous les membres du collectif CHATONS), la transparence n’est pas négociable : promis, nous ne prendrons pas autant de temps pour publier notre rapport sur 2016 😉

En 2015, plus de 90 % de nos ressources proviennent de votre soutien financier, qui nous offre cette indépendance et cette liberté si chères à nos yeux.

Ces dons servent principalement à financer, dé-précariser et pérenniser les 6 postes des personnes employées par Framasoft. Car, si le bénévolat est essentiel, il ne permet pas tout : la stabilité des services, les développements spécifiques, le suivi des 1 046 demandes (d’aide, de soutien technique, de réponses et d’interventions) reçues ces trois derniers mois, depuis le lancement de l’an 3 de Dégooglisons… mais aussi l’organisation et la logistique derrière tous ces projets : cela demande du temps et du savoir-faire que l’on ne peut exiger de la part de bénévoles (en tous cas, pas sans les épuiser -_-…)

Framasoft essayant d'atteindre son budget 2016 (allégorie.)
Framasoft essayant d’atteindre son budget 2016 (allégorie.)

À ce jour, nous avons du mal à boucler le budget 2016 tel que nous l’envisagions. Sur 205 000 € de budget souhaité pour 2016, nous en sommes à environ 185 000 €. Rien d’alarmant, on ne va pas mettre la clé sous la porte !

Mais de ces financements découleront directement les énergies que nous pourrons mettre dans nos projets pour cette nouvelle année : les derniers services à Dégoogliser (YouTube, Meetup, Twitter, blog, pétitions, voire le mail !), la transmission d’expérience et la promotion du collectif CHATONS, la participation au développement de solutions d’auto-hébergement… ce ne sont pas les envies qui manquent !

Alors une fois encore, nous nous permettons de vous rappeler que vous pouvez participer financièrement à nos actions, par un don ponctuel ou mensuel, déductible des impôts pour les contribuables Français. Par exemple, un don de 100€ ne vous coûtera (après déduction fiscale) que 34€.

Si vous le pouvez et le voulez, rendez-vous donc sur : Soutenir.framasoft.org

Grâce à votre soutien, vos dons et votre amour Trente nouveaux services, de belles mises à jour, Voilà déjà deux ans que nous dégooglisons, Que les vilains GAFAM nous démoralisons ! Mais pour persévérer, fragile est l’équilibre. Face aux géants du web et tous ceux qui nous pistent De nos alternatives, allongeons donc la liste… La route est longue encore, mais la voie reste libre !




Le « gouvernement ouvert » à la française : un leurre ?

Alors que la France s’apprête à accueillir le Sommet mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert, plusieurs associations pointent les contradictions du gouvernement. Certaines ne s’y rendront pas.

Bilan du gouvernement ouvert à la française (9 pages), co-signé par les associations et collectifs suivants : April, BLOOM, DemocracyOS France, Fais ta loi, Framasoft, La Quadrature du Net, Ligue des Droits de l’Homme, Regards Citoyens, République citoyenne, SavoirsCom1.

Derrière un apparent « dialogue avec la société civile », la France est loin d’être une démocratie exemplaire

Le « gouvernement ouvert » est une nouvelle manière de collaborer entre les acteurs publics et la société civile, pour trouver des solutions conjointes aux grands défis auxquels les démocraties font face : les droits humains, la préservation de l’environnement, la lutte contre la corruption, l’accès pour tous à la connaissance, etc.

Soixante-dix pays se sont engagés dans cette démarche en adhérant au Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO), qui exige de chaque État la conception et la mise en œuvre d’un Plan d’action national, en collaboration étroite avec la société civile.

La France a adhéré au Partenariat pour un Gouvernement Ouvert en avril 2014, et publié son premier Plan d’action national en juillet 2015. Depuis octobre 2016, le gouvernement français co-préside le PGO, avec l’association américaine WRI (World Resource Institute) et la France accueille le Sommet mondial du PGO à Paris, du 7 au 9 décembre 2016, présenté comme la « COP 21 de la démocratie ».

En tant que « pays des droits de l’Homme », nation co-présidente et hôte du Sommet mondial du PGO, on pourrait attendre de la France qu’elle donne l’exemple en matière de gouvernement ouvert.

Hélas, à ce jour, les actes n’ont pas été à la hauteur des annonces, y compris dans les trois domaines que la France elle-même considère prioritaires (1. Climat et développement durable ; 2. Transparence, intégrité et lutte contre la corruption ; 3. Construction de biens communs numériques) et ce, malgré l’autosatisfaction affichée du gouvernement. Pire, certaines décisions et pratiques, à rebours du progrès démocratique promu par le Partenariat pour un gouvernement ouvert, font régresser la France et la conduisent sur un chemin dangereux.

Les associations signataires de ce communiqué dressent un bilan critique et demandent au gouvernement et aux parlementaires de revoir certains choix qui s’avèrent radicalement incompatibles avec l’intérêt général et l’esprit du PGO, et de mettre enfin en cohérence leurs paroles et leurs actes.

Lire le bilan complet (9 pages).

Les co-signataires

L’April est la principale association de promotion et de défense du logiciel libre dans l’espace francophone. La mobilisation de ses bénévoles et de son équipe de permanents lui permet de mener des actions nombreuses et variées en faveur des libertés informatiques.

BLOOM, Fondée en 2005 par Claire Nouvian, BLOOM est entièrement dévouée aux océans et à ceux qui en vivent. Sa mission est d’œuvrer pour le bien commun en mettant en œuvre un pacte durable entre l’homme et la mer.

DemocracyOS France est une association qui promeut l’usage d’une plateforme web open source permettant de prendre des décisions de manière transparente et collective.

Fais Ta Loi est un collectif qui a pour but d’aider les publics les plus éloignés du débat démocratique à faire entendre leur voix au Parlement.

Framasoft est un réseau dédié à la promotion du « libre » en général et du logiciel libre en particulier.

Ligue des Droits de l’Homme : agit pour la défense des droits et libertés, de toutes et de tous. Elle s’intéresse à la citoyenneté sociale et propose des mesures pour une démocratie forte et vivante, en France et en Europe.

La Quadrature du Net : La Quadrature du Net est une association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet.

Regards Citoyens est un collectif transpartisan né en 2009 qui promeut la transparence démocratique et l’ouverture des données publiques pour alimenter le débat politique. Il est a l’initiative d’une douzaine d’initiatives dont NosDeputés.fr et LaFabriqueDeLaLoi.fr.

République citoyenne est une association, créée en 2013, qui a pour but de stimuler l’esprit critique des citoyens sur les questions démocratiques et notamment sur le gouvernement ouvert.

SavoirsCom1 est un collectif dédié à la défense de politiques publiques en faveur des Communs de la connaissance.

 

Crédit image : Marie-Lan Nguyen (CC BY 2.0)




La comm’ en kit, c’est libre et bio !

Le kit du semeur d’idées est le site d’une communicante française qui propose des conseils et des ressources sous licence libre, avec en plus une démarche éco-responsable. Le tout pour pas un radis.

Salut Nadine ! Nous avons découvert ton initiative pour permettre à toutes et tous de « cultiver l’éco-communication ». Ça veut dire quoi ?

Salut ! Alors éco-communiquer signifie « communiquer efficacement tout en réduisant son impact sur l’environnement ». Il s’agit de faire de l’éco-conception : prendre en compte l’environnement dès la conception de sa stratégie. Pour le terme de « cultiver », il y a une petit histoire ! Avant de lancer Cultive ta com’ et son kit du semeur d’idées, j’étais graphiste sous logiciels libres et je faisais de l’éco-conception de documents sous le nom de « Graine de pixel ». J’ai voulu faire évoluer mon projet vers la sensibilisation tout en gardant une partie de cette identité.

Nadine
Nadine

C’est vraiment important de concevoir sa comm’ en pensant aux économies d’encre ? Que penses-tu des extensions comme print-edit qui permettent d’économiser du papier et de l’encre en éliminant le superflu ?

Je trouve que cette extension est une très bonne initiative. Il est tout de même important de se demander au préalable s’il est possible d’éviter l’impression depuis le web. La meilleure façon d’économiser de l’encre c’est de ne pas en utiliser, non ?

Elles sont chouettes et claires tes fiches, mais on n’y trouve pas de liens vers des ressources ou exemples ou prolongements, c’est délibéré ?

Merci beaucoup, c’est très important pour moi qu’elles soient claires. Non ce n’est pas du tout délibéré, je dois ajouter les sources et des liens externes sur les mises à jour du Kit. Il est en mutation perpétuelle, rien n’est jamais définitif et je tiens à approfondir les fiches avec le temps.

Et tu fais tout ça avec des logiciels libres ? Sous licence libre ?

Oui, je ne travaille que sous logiciels libres (et sous OS libre). il était évident pour moi de proposer le kit sous licence libre… même si je n’ai pas encore choisi lesquelles. Il m’arrive de me perdre dans le méandre des licences. Les images et les exercices de PAO sont sous licence ArtLibre 1.3. Je vais probablement mettre les textes sous licence Creative Commons 4.0 – partage dans les mêmes conditions.

Hum, j’ai corrigé quelques bricoles mineures sur une fiche dans ton github. Tu es sûre de ne pas vouloir passer sur (frama-)gitlab ?

J’avoue ne pas y avoir pensé (mea culpa). Dans mon esprit, Github s’adressait surtout à un public de développeurs en informatique. Je me suis créée un compte il y a quelques mois pour tester l’hébergement de site statique et j’ai commencé peu à peu à comprendre son fonctionnement… En découvrant l’utilisation faite par David Revoy pour la traduction de ses bandes dessinées Pepper&Carrot, je me suis dit que je pourrai en faire autant avec le contenu du kit sur mon compte vide. Étant tout neuf, je peux le migrer aisément sur Framagit. Je vais m’en occuper. 🙂

Ça n’a pas été trop difficile de convaincre les internautes, pour le financement ?

J’ai répondu à l’appel à projet UP ! d’Auvergne Nouveau Monde en partenariat avec Ulule. J’ai pu profiter, comme une dizaine d’autres auvergnats, d’une formation au crowdfunding et d’une visibilité dans la presse régionale durant ma campagne. J’ai également communiqué sur les réseaux sociaux et notamment sur ma page Diaspora où j’ai trouvé une communauté prête à me soutenir dans cette aventure ! Merci encore à tous !

Même sans un radis je cultive ma comm'
Le slogan du pas-radis

J’ai vu que ton site est hébergé par une société locale, on l’entendrait presque miauler ! C’est important, pour toi ?

Oui c’est très important. Je tâtonne sur les questions du numérique responsable. Je ne m’attendais pas à trouver un hébergeur local ! Et j’espère pouvoir entendre miauler prochainement vers chez moi !

D’ailleurs, tu revendiques ta localisation en province. C’est pas trop compliqué de faire de la comm depuis Clermont-Ferrand ? Les Parigots ne te regardent pas de haut ?
Je ne revendique pas ma localisation, mon projet est simplement basé là où je vis. Je pense qu’aujourd’hui il est possible d’implanter un projet numérique depuis n’importe où.

Tu vas sortir des infos régulièrement, sur ce site ?
J’espère pouvoir faire des mises à jours mensuelles avec de nouveaux contenus sur les fiches, de nouveaux thèmes et exercices.

Et alors, comment vois-tu la suite ? Tu prépares un nouveau financement participatif ou tu as d’autres idées pour faire vivre le projet ? Autrement dit, est-ce que tu as réfléchi au modèle économique ?
Le kit me tient à cœur et je souhaite le compléter et continuer à le faire évoluer. Je ne prépare pas de nouvelle campagne de financement, les mises à jour du kit seront faites sur mon temps libre. Mon modèle économique est basé sur le site de cultive-ta.com où je propose un accompagnement personnalisé en stratégie de communication responsable.

Il paraît que Pouhiou t’a fait du gringue pour que tu viennes nous donner un coup de main. On va se revoir, alors ? Tu peux en dire plus aux lecteurices du blog ?
Oui j’espère bien ! Pouhiou n’a pas eu besoin d’insister longtemps, haha ! Je propose un coup de patte de graphiste sous logiciels libres. Maintenant que mon kit est en ligne, j’espère avoir plus de temps pour pouvoir me rendre utile. Je vais aider Framabook dans la création des couvertures des futurs ouvrages aussi. Il y a de la place pour tous ceux qui souhaitent donner un coup de main et selon les compétences de chacun… et ça c’est chouette !

Et ton mot de la fin ?
Miaou ! Merci infiniment à Framasoft pour cet échange autour du kit !




Framadate : passage en v1, happy hour pour tout le monde !

Si Framasoft contribue régulièrement aux logiciels libres que nous utilisons, nous ne sommes pas pour autant  une association de développeurs. En vérité, tous nos services reposent sur des logiciels développés par d’autres communautés.

Tous…? Non.

Framadate est l’irréductible exception qui confirme la règle. Ce service de sondages dates (et sondages classiques) « à la Doodle » a récemment évolué dans sa version 1, l’occasion de faire le tour des nouvelles fonctionnalités avec son équipe de développement.

Happy Hour : un Framadate plus clair et plus efficace !

L’équipe de dev de Framadate ne manque pas d’humour… Après avoir nommé Open Bar la version 0.9 (que vous utilisiez jusqu’à présent) ; ils ont choisi Happy Hour comme sobriquet de cette version 1. Au delà des paris sur le nom de la prochain mouture (After Party… ? Designated Driver… ?), ce qui nous intéresse vraiment, c’est de découvrir les nouveautés qui sont d’ores et déjà disponibles sur le service le plus utilisé chez Framasoft ! Et elles sont nombreuses…

Des fonctionnalités nouvelles :

  • Vous pouvez protéger vos sondages par mot de passe !
  • Vous pouvez choisir l’adresse web de votre sondage (du type https://framadate.org/NomDeVotreChoix)
  • Vous pouvez modifier un sondage après son expiration
  • Vous pouvez choisir des intervalles de dates (par exemple : du lundi 7 au lundi 28 novembre)
  • De nombreuses traductions disponibles (qui ont été améliorées) : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Hollandais, Italien… Mais aussi Breton et Occitan.

framadate troll

Celles qui tiennent compte de vos utilisations :

  • Désormais, envoyer un commentaire n’effacera plus les votes que vous aviez cliqués mais pas encore validés !
  • Le mode « Chaque sondé peut modifier son propre vote » a été amélioré
  • Affichage de la date et de l’heure pour les commentaires d’un sondage
  • La description d’un sondage tient compte des sauts de ligne
  • Une confirmation vous est demandée avant de supprimer une colonne (mais vous pouvez supprimer une colonne vide)
  • L’abstention (pas de vote) est prise en compte (et plus comptabilisée comme un « non »)

Celles qui simplifient l’utilisation :

  • L’écran de création de sondage a été simplifié (avec un menu « paramètres optionnels »)
  • La légende pour les votes (au dessus du tableau des votes) est désormais cachée derrière un bouton
  • Un clic suffit pour sélectionner le lien d’un sondage
  • Les noms des champs que vous avez à remplir ont été repensés
  • Le défilement de la page est plus fluide
  • Le format des dates et des heures a encore été amélioré

Celles qui simplifient la vie à ceux qui ont installé Framadate sur leur serveur :

  • Un joli fichier check.php pour vérifier la possibilité d’installation
  • Un travail sur le service de notifications
  • Les mails envoyés par Framadate sont compatibles avec les lecteurs d’emails qui n’aiment pas le HTML (envoi multipart)
  • D’ailleurs, le format des emails a été amélioré (utilisation de PHPMailer)
  • Nettoyage de code et Smartization

Allez, juste pour le plaisir voici l’écran de création d’un sondage quand on déroule les paramètres optionnels :

Framadate happy hour

3 questions à l’équipe de développement

Partant du principe que « ce sont ceux qui le font qui en parlent le mieux », nous avons décidé de poser 3 questions à Olivier Perez et Antonin Murtin, qui ont pris le relais de JosephK (toujours présent, bien entendu) dans le maintien du développement de Framadate.

Question n°0001 : Bonjour ! L’équipe de développement a bien évolué depuis la reprise du projet… Vous pourriez la présenter au lectorat du Framablog ? Car on aimerait bien savoir comment cela se fait que des gens donnent de leur temps et de leur savoir faire pour améliorer ce projet… et où vous rejoindre pour aider ^^ !

Olivier :

Il y a aujourd’hui 3 personnes qui encadrent Framadate : JosephK, Antonin et Olivier. Notre rôle est d’organiser l’évolution du produit et d’assurer sa stabilité.

Avec Antonin nous sommes passionnés tous deux par le développement depuis pas mal d’années, et le fait que Framadate ait un code source ouvert dans un langage (PHP) très répandu nous a donné envie de le regarder.

Petit à petit, on se dit « le développeur aurait pu faire comme ça plutôt », « j’ai l’impression qu’il y a un bug en regardant ce bout de code » ou bien « j’aimerais bien, en tant qu’utilisateur pouvoir faire telle ou telle chose ». Et comme on sait modifier le code pour emmener le produit vers l’avant, on essaye. C’est aussi simple que ça, aucune peur, juste une envie d’essayer quelque chose.

Au début on a commencé en utilisateur de Framadate, puis cette envie nous a poussés à devenir contributeurs, puis à force d’avoir codé sur les différents modules on est devenu mainteneurs. Aujourd’hui, on lit les propositions des utilisateurs, on relit leurs contributions et on avance sur des sujets qui nous tiennent à cœur. On est vraiment LIBRES, c’est nous qui décidons si on veut bosser sur telle ou telle partie, c’est vraiment très sympa d’avoir autant de marge de manœuvre.

On le dit très souvent, sûrement parce que c’est vrai, mais pour contribuer à Framadate, il suffit d’être utilisateur. Si vous nous remontez des erreurs, ou des envies, c’est encore mieux.

Et si vous voulez coder, c’est surtout pour votre bonheur 😉

Question n°42 :  C’est très excitant d’arriver à la v1 d’un logiciel, surtout quand il est aussi utilisé. Quelles sont les parties/fonctionnalités/particularités de ce projet dont vous êtes le plus fiers ?

Olivier :

Perso, il y a 2 parties que j’ai beaucoup aimé livrer :

  • dans l’administration de Framadate, la possibilité de rechercher des sondages. Ça aide énormément lorsqu’on est admin du service.
  • l’envoie de mes sondages par mail. C’est un besoin perso, j’en avais marre de perdre les liens vers mes sondages ^^

Antonin :

La gestion de mots de passe sur un sondage ou encore la page « check.php » pour simplifier l’installation étaient vraiment sympa à faire. Mais question fierté, le simple fait de contribuer à ce projet est déjà très chouette !

L'équipe de dév à l'heure de la sortie de la v1 de Framadate (allégorie)
L’équipe de dév à l’heure de la sortie de la v1 de Framadate (allégorie)

Question n°1337 : C’est quoi la suite pour Framadate…? Vous avez des défis qu’il vous tarde de conquérir (ou bien des gros morceaux qui vous collent un peu les miquettes :p ?) Et du coup, si on rêve d’améliorations pour Framadate, on vous les propose où ?

Olivier :

On n’est pas assez ouvert 🙂 on ne l’est jamais assez. Mon kiffe serait de proposer une API qui permettrait de faire exactement TOUT, de la création de sondages, du votes, des commentaires, mais aussi de l’administration du service.

J’y vois 2 grands intérêts, la possibilité d’intégrer Framadate à d’autres services, ou la création d’applications tierces qui proposent l’accès à Framadate sur des supports différents (Smartphones, télés, montres, t-shirts ?, etc.)

Plusieurs personnes ont demandé à avoir la possibilité de créer un sondage via leurs propres systèmes informatiques.

Par exemple, une association de Tennis veut organiser des rencontres, elle pourrait générer un sondage qui aiderait 2 opposants à choisir la date et/ou le lieu de la rencontre.

Un collègue m’a avoué utiliser une alternative à Framadate car il n’avait pas l’application smartphone pour organiser ses événements, j’aimerais lui offrir la possibilité de sortir des griffes crochues de l’autre service non pas en développant l’application pour Framadate mais en donnant la possibilité à d’autres de la faire.

Antonin :

Entre les fonctionnalités qui nous manquent dans notre usage quotidien de Framadate et les innombrables propositions d’améliorations venant des utilisateurs, on ne manque pas d’idées !

Mais je pense qu’il y a surtout beaucoup d’améliorations à faire pour faciliter les contributions sur le projet, et ça commence par pas mal de documentation à mettre à jour. Donner plus de transparence et de possibilité de participation sur le pilotage du projet serait un plus !

On commence avec Olivier à réfléchir à un framework plus moderne pour se faciliter la vie sur les améliorations futures, car il y a quelques problématiques qui reviennent mais qu’on ne peut pas résoudre simplement. Mais ce n’est qu’au stade d’embryon de réflexion !

À vous de Dé-Doodliser votre entourage

C’est parfois difficile de se dégoogliser, d’abandonner le confort et les habitudes qu’on a prises dans les services des géants du web. Or, Framadate (en alternative à Doodle) est un des services les plus faciles à adopter : finalement, vous bénéficiez du libre sans trop (vous) y perdre… Et vos ami-e-s ayant une déficience visuelle y gagnent, puisque ce logiciel a été pensé pour être accessible, c’est-à-dire utilisable avec un lecteur d’écran et une navigation au clavier.

De fait, si vos proches ne savent pas comment se dégoogliser, vous pouvez leur proposer de commencer par se Dé-Doodliser 😉