Framadate : passage en v1, happy hour pour tout le monde !

Si Framasoft contribue régulièrement aux logiciels libres que nous utilisons, nous ne sommes pas pour autant  une association de développeurs. En vérité, tous nos services reposent sur des logiciels développés par d’autres communautés.

Tous…? Non.

Framadate est l’irréductible exception qui confirme la règle. Ce service de sondages dates (et sondages classiques) « à la Doodle » a récemment évolué dans sa version 1, l’occasion de faire le tour des nouvelles fonctionnalités avec son équipe de développement.

Happy Hour : un Framadate plus clair et plus efficace !

L’équipe de dev de Framadate ne manque pas d’humour… Après avoir nommé Open Bar la version 0.9 (que vous utilisiez jusqu’à présent) ; ils ont choisi Happy Hour comme sobriquet de cette version 1. Au delà des paris sur le nom de la prochain mouture (After Party… ? Designated Driver… ?), ce qui nous intéresse vraiment, c’est de découvrir les nouveautés qui sont d’ores et déjà disponibles sur le service le plus utilisé chez Framasoft ! Et elles sont nombreuses…

Des fonctionnalités nouvelles :

  • Vous pouvez protéger vos sondages par mot de passe !
  • Vous pouvez choisir l’adresse web de votre sondage (du type https://framadate.org/NomDeVotreChoix)
  • Vous pouvez modifier un sondage après son expiration
  • Vous pouvez choisir des intervalles de dates (par exemple : du lundi 7 au lundi 28 novembre)
  • De nombreuses traductions disponibles (qui ont été améliorées) : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Hollandais, Italien… Mais aussi Breton et Occitan.

framadate troll

Celles qui tiennent compte de vos utilisations :

  • Désormais, envoyer un commentaire n’effacera plus les votes que vous aviez cliqués mais pas encore validés !
  • Le mode « Chaque sondé peut modifier son propre vote » a été amélioré
  • Affichage de la date et de l’heure pour les commentaires d’un sondage
  • La description d’un sondage tient compte des sauts de ligne
  • Une confirmation vous est demandée avant de supprimer une colonne (mais vous pouvez supprimer une colonne vide)
  • L’abstention (pas de vote) est prise en compte (et plus comptabilisée comme un « non »)

Celles qui simplifient l’utilisation :

  • L’écran de création de sondage a été simplifié (avec un menu « paramètres optionnels »)
  • La légende pour les votes (au dessus du tableau des votes) est désormais cachée derrière un bouton
  • Un clic suffit pour sélectionner le lien d’un sondage
  • Les noms des champs que vous avez à remplir ont été repensés
  • Le défilement de la page est plus fluide
  • Le format des dates et des heures a encore été amélioré

Celles qui simplifient la vie à ceux qui ont installé Framadate sur leur serveur :

  • Un joli fichier check.php pour vérifier la possibilité d’installation
  • Un travail sur le service de notifications
  • Les mails envoyés par Framadate sont compatibles avec les lecteurs d’emails qui n’aiment pas le HTML (envoi multipart)
  • D’ailleurs, le format des emails a été amélioré (utilisation de PHPMailer)
  • Nettoyage de code et Smartization

Allez, juste pour le plaisir voici l’écran de création d’un sondage quand on déroule les paramètres optionnels :

Framadate happy hour

3 questions à l’équipe de développement

Partant du principe que « ce sont ceux qui le font qui en parlent le mieux », nous avons décidé de poser 3 questions à Olivier Perez et Antonin Murtin, qui ont pris le relais de JosephK (toujours présent, bien entendu) dans le maintien du développement de Framadate.

Question n°0001 : Bonjour ! L’équipe de développement a bien évolué depuis la reprise du projet… Vous pourriez la présenter au lectorat du Framablog ? Car on aimerait bien savoir comment cela se fait que des gens donnent de leur temps et de leur savoir faire pour améliorer ce projet… et où vous rejoindre pour aider ^^ !

Olivier :

Il y a aujourd’hui 3 personnes qui encadrent Framadate : JosephK, Antonin et Olivier. Notre rôle est d’organiser l’évolution du produit et d’assurer sa stabilité.

Avec Antonin nous sommes passionnés tous deux par le développement depuis pas mal d’années, et le fait que Framadate ait un code source ouvert dans un langage (PHP) très répandu nous a donné envie de le regarder.

Petit à petit, on se dit « le développeur aurait pu faire comme ça plutôt », « j’ai l’impression qu’il y a un bug en regardant ce bout de code » ou bien « j’aimerais bien, en tant qu’utilisateur pouvoir faire telle ou telle chose ». Et comme on sait modifier le code pour emmener le produit vers l’avant, on essaye. C’est aussi simple que ça, aucune peur, juste une envie d’essayer quelque chose.

Au début on a commencé en utilisateur de Framadate, puis cette envie nous a poussés à devenir contributeurs, puis à force d’avoir codé sur les différents modules on est devenu mainteneurs. Aujourd’hui, on lit les propositions des utilisateurs, on relit leurs contributions et on avance sur des sujets qui nous tiennent à cœur. On est vraiment LIBRES, c’est nous qui décidons si on veut bosser sur telle ou telle partie, c’est vraiment très sympa d’avoir autant de marge de manœuvre.

On le dit très souvent, sûrement parce que c’est vrai, mais pour contribuer à Framadate, il suffit d’être utilisateur. Si vous nous remontez des erreurs, ou des envies, c’est encore mieux.

Et si vous voulez coder, c’est surtout pour votre bonheur 😉

Question n°42 :  C’est très excitant d’arriver à la v1 d’un logiciel, surtout quand il est aussi utilisé. Quelles sont les parties/fonctionnalités/particularités de ce projet dont vous êtes le plus fiers ?

Olivier :

Perso, il y a 2 parties que j’ai beaucoup aimé livrer :

  • dans l’administration de Framadate, la possibilité de rechercher des sondages. Ça aide énormément lorsqu’on est admin du service.
  • l’envoie de mes sondages par mail. C’est un besoin perso, j’en avais marre de perdre les liens vers mes sondages ^^

Antonin :

La gestion de mots de passe sur un sondage ou encore la page « check.php » pour simplifier l’installation étaient vraiment sympa à faire. Mais question fierté, le simple fait de contribuer à ce projet est déjà très chouette !

L'équipe de dév à l'heure de la sortie de la v1 de Framadate (allégorie)
L’équipe de dév à l’heure de la sortie de la v1 de Framadate (allégorie)

Question n°1337 : C’est quoi la suite pour Framadate…? Vous avez des défis qu’il vous tarde de conquérir (ou bien des gros morceaux qui vous collent un peu les miquettes :p ?) Et du coup, si on rêve d’améliorations pour Framadate, on vous les propose où ?

Olivier :

On n’est pas assez ouvert 🙂 on ne l’est jamais assez. Mon kiffe serait de proposer une API qui permettrait de faire exactement TOUT, de la création de sondages, du votes, des commentaires, mais aussi de l’administration du service.

J’y vois 2 grands intérêts, la possibilité d’intégrer Framadate à d’autres services, ou la création d’applications tierces qui proposent l’accès à Framadate sur des supports différents (Smartphones, télés, montres, t-shirts ?, etc.)

Plusieurs personnes ont demandé à avoir la possibilité de créer un sondage via leurs propres systèmes informatiques.

Par exemple, une association de Tennis veut organiser des rencontres, elle pourrait générer un sondage qui aiderait 2 opposants à choisir la date et/ou le lieu de la rencontre.

Un collègue m’a avoué utiliser une alternative à Framadate car il n’avait pas l’application smartphone pour organiser ses événements, j’aimerais lui offrir la possibilité de sortir des griffes crochues de l’autre service non pas en développant l’application pour Framadate mais en donnant la possibilité à d’autres de la faire.

Antonin :

Entre les fonctionnalités qui nous manquent dans notre usage quotidien de Framadate et les innombrables propositions d’améliorations venant des utilisateurs, on ne manque pas d’idées !

Mais je pense qu’il y a surtout beaucoup d’améliorations à faire pour faciliter les contributions sur le projet, et ça commence par pas mal de documentation à mettre à jour. Donner plus de transparence et de possibilité de participation sur le pilotage du projet serait un plus !

On commence avec Olivier à réfléchir à un framework plus moderne pour se faciliter la vie sur les améliorations futures, car il y a quelques problématiques qui reviennent mais qu’on ne peut pas résoudre simplement. Mais ce n’est qu’au stade d’embryon de réflexion !

À vous de Dé-Doodliser votre entourage

C’est parfois difficile de se dégoogliser, d’abandonner le confort et les habitudes qu’on a prises dans les services des géants du web. Or, Framadate (en alternative à Doodle) est un des services les plus faciles à adopter : finalement, vous bénéficiez du libre sans trop (vous) y perdre… Et vos ami-e-s ayant une déficience visuelle y gagnent, puisque ce logiciel a été pensé pour être accessible, c’est-à-dire utilisable avec un lecteur d’écran et une navigation au clavier.

De fait, si vos proches ne savent pas comment se dégoogliser, vous pouvez leur proposer de commencer par se Dé-Doodliser 😉

 




Naissance du collectif CHATONS

Nous l’avions annoncé en février dernier sur le Framablog, nous travaillons depuis quelques mois à faire émerger le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires… bref : les CHATONS.

Le succès de la campagne Dégooglisons Internet a démontré, à l’ère post-Snowden, un intérêt réel du public pour des services web respectueux de vos données et basés sur du logiciel libre. Le problème, c’est que si les « Frama-bidules » deviennent la réponse par défaut à cette demande, alors nous créerons ce que nous combattons : une centralisation des utilisateurs, une concentration des données aussi dangereuse que douteuse.

Or, nous sommes loin d’être les premiers à proposer de telles solutions. Et de nombreuses associations, SCOP, initiatives, etc. sont prêtes à rejoindre un mouvement de décentralisation pour créer des services mutualisés dans un internet de la proximité et de la confiance. De là, il n’y avait qu’un pas à faire pour créer un collectif des hébergeurs proposant de remettre des valeurs et de l’humain dans vos mails, fichiers, partages et collaborations.

Logo du collectif - CC by-sa @GDjeante
Logo du collectif – CC by-sa @GDjeante

Concrètement, que sont les CHATONS ?

Le plus simple, c’est d’aller voir sur le site web chatons.org. Ce site, c’est avant tout une carte vous montrant où sont les hébergeurs de services les plus proches de chez vous, ce qu’ils proposent (du pad, du framadate, du mail etc.) et sous quelles conditions (adhésion, service payant, etc.).

CHATONS, c’est donc un collectif regroupant ces hébergeurs éthiques, libres et loyaux (que l’on nommera… « chatons » !).

L’avantage c’est que chacun de ces chatons s’est engagé sur une charte et un manifeste communs, qui vous garantissent entre autres :

  • l’utilisation de logiciels libres (et autant que possible la contribution ^^) ;
  • aucun profilage publicitaire (pas de pub autre que mécénat et sponsoring) ;
  • le respect de vos données (droit d’accès, interopérabilité, non-transmission à des tiers) ;
  • la transparence (sur la technique comme sur les finances) ;
  • la neutralité (aucune surveillance ni censure en amont) ;
  • le chiffrement (dès et tant que possible).

Au-delà de l’aspect utilisateur, le fait d’initier ce collectif permettra une solidarité entre ses membres pour échanger sur des aspects techniques, juridiques, d’éducation populaire… et ainsi de faciliter la création de nouveaux chatons près de chez vous !

Comme nous l’expliquions en février dernier, les objectifs du collectif sont multiples : rassembler, mutualiser, décentraliser, donner de la visibilité, fédérer, essaimer, partager… Autant dire que l’ambition est grande.

Voyez chaque chaton comme une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), sauf qu’au lieu d’un panier de légumes fourni par un agriculteur, il s’agit de services en ligne fournis par un hébergeur de proximité. Et comme avec une AMAP, vous pouvez rencontrer l’agriculteur/hébergeur, et même partager un verre avec lui 🙂

Un début de cartographie des chatons
Un début de cartographie des chatons

La première portée

La première portée compte 21 membres, dont 14 sont déjà actifs. Parmi ces derniers, vous trouverez notamment des chatons ouverts à tous et couvrant la France entière, comme La Mère Zaclys ou L’Autre.net. Mais aussi des chatons plus « locaux » comme Infini (Brest), Assodev-Marsnet (Marseille) ou G3L (Valence). Certains sont des associations, comme Alolise (Saint-Étienne), d’autres des entreprises, comme IndieHosters. Certains sont de taille conséquente, comme Framasoft (qui dépasse le million de visites par mois), et d’autres ne servent qu’un public bien plus restreint comme roflcopter.fr (Toulouse).

Et les 7 autres ? Ils sont tout simplement en gestation !

D’ailleurs, parmi ceux-là, Framasoft va accompagner trois d’entre eux :

  • Le mouvement Colibris, qui est un mouvement humaniste et écologiste, qui souhaite « sortir de Google ». Une sensibilisation des acteurs du mouvement Colibris permettra de toucher une population sensible aux questions du bien commun et du « faire ensemble ».
  • Le collectif « Bertel Numérique », situé sur la lointaine île de la Réunion (lointaine pour nous qui grelottons en métropole ^^), a ceci de particulier qu’il associe la volonté d’un grand réseau d’éducation populaire (les CÉMÉA) et les compétences d’une petite entreprise locale spécialisée dans le logiciel libre. La mission du collectif est bien évidemment de proposer de l’hébergement local (pourquoi faire parcourir 18 000 km à un email si c’est pour écrire à son voisin de bureau ?)
  • La Fédération Française des Motards en Colère est, avouons-le, un (futur) chaton atypique, puisque sa mission semble bien éloignée des questions informatiques ! En fait, la fédération a toujours eu très à cœur la protection de la vie privée de ses adhérent-e-s, mais doutait d’avoir les compétences en interne pour gérer un certain nombre de services. À nous de lui prouver que c’est possible !

Évidemment, tous les chatons en gestation pourront profiter de l’aide des membres du collectif, sur la base du bon vieux principe « Si tu ne sais pas, demande. Si tu sais, partage ». Framasoft prêtera juste une attention particulière à ces trois-là, vous tiendra informés par des billets de blog réguliers indiquant l’avancement de ces projets, sans masquer les inévitables difficultés rencontrées, afin que ces expériences croisées puissent servir à tou-te-s.

Par ailleurs, nous annoncerons régulièrement de nouvelles « portées » sur ce blog, afin que chacun puisse trouver chaton à son pied 🙂

La première portée
La première portée

Des « chapéros » pour fêter ça !

Pour fêter l’événement, plusieurs chatons ont souhaité organiser un (ch)apéro dans leur ville.

Vous pourrez donc retrouver des chatons à :

  • Paris : le mercredi 12 octobre 2016 de 19h00 à 22h30,
  • Lyon : le mercredi 12 octobre 2016 de 19h00 à 21h00,
  • Brest : le vendredi 14 octobre 2016 de 18h30 à 22h00,
  • Marseille : le vendredi 21 octobre 2016 de 18h30 à 22h00.

Comme tout cela est très spontané et mouvant, il est conseillé de se référer directement à l’agenda du libre, avec le tag chatons.

C'est l'heure du chapéro ?
C’est l’heure du chapéro ?

Les CHATONS version 1.0 !

Alors voilà, ce mercredi 12 octobre, nous annonçons donc la naissance des CHATONS. Bien entendu, le projet est encore jeune, et de nombreux CHATONS sont encore en cours de création : c’est un travail sur le long terme avant que d’arriver à avoir un maillage géographique complet ;).

Si vous êtes simple utilisatrice ou utilisateur de services, ne vous attendez donc pas à une révolution aujourd’hui : il s’agit juste de l’annonce officielle du collectif. Ce sont en quelque sorte les premiers mètres d’un marathon qui durera probablement plusieurs années. Ne soyez donc pas frustré-e-s de ne pas trouver LE chaton correspondant à vos besoins. Cela viendra !

Si nous avons appelé de nos vœux la création de ce collectif, Framasoft est et ne restera qu’un chaton parmi les autres : c’est le collectif (et lui seul) qui gérera son fonctionnement et son avenir.

Pour tout vous avouer, nous envisageons ce collectif comme un logiciel libre : c’est une proposition qui évoluera selon les décisions de sa communauté de contributeurs, une espèce de v.1 ouverte aux participations, contributions, échanges…

Chef, je crois que j'ai trouvé le bouton « off » de Google !
Chef, je crois que j’ai trouvé le bouton « off » de Google !

Ainsi, le collectif est géré comme un projet logiciel, en utilisant une liste de diffusion et une plateforme de développement logiciel, sur laquelle sont rédigés et « patchés » les documents fondateurs du collectif. C’est aussi grâce à cet outil que vous pouvez suivre l’évolution des propositions (ou en faire de nouvelles vous-mêmes). Et si vous n’êtes pas satisfait-e de son fonctionnement, vous pourrez tout simplement forker le projet, et monter votre propre collectif ou fédération avec vos règles, sans pour autant devoir repartir de zéro.

Différentes extensions sont d’ores et déjà prévues, comme la fabrication d’un Mooc pour apprendre à maîtriser les différents aspects de la création d’un chaton (enjeux, aspects juridiques, aspects techniques), et bien évidemment une internationalisation. Nos amis québécois de FACiL nous ont déjà rejoints, des chatons belges et suisses devraient apparaître sous peu sur la carte, et d’autres pays se sont montrés intéressés (Espagne, Italie, Pays-Bas, Allemagne, etc.). Mais ne mettons pas les matous avant les chatons : il nous faut déjà sortir de notre panière !

Si nous nous adressions à des informaticien-ne-s, nous pourrions dire qu’aujourd’hui est le premier commit du projet CHATONS, et qu’il comporte nécessairement des bugs, mais que – ensemble – nous le ferons évoluer dans le temps, de version en version, jusqu’à ce qu’il remplisse son objectif : permettre à celles et ceux qui le souhaitent de pouvoir quitter les services centralisateurs.

Membre du collectif CHATONS qui tente sa mise en prod.
Membre du collectif CHATONS qui tente sa mise en prod.

Car pour reprendre ce que nous disions il y a quelques mois, et qui reste toujours valable :

Face à ce mouvement de concentration, qui pourrait bien transformer Internet en Googleternet ou Facebookternet, nous ne voyons qu’une seule voie (si vous en avez d’autres à proposer, on prend !) : décentraliser Internet en faisant en sorte qu’il demeure tel qu’il a été conçu. Neutre. Ouvert. Interopérable. Libre.

Si nous voulons une économie qui soit aussi sociale et solidaire, il va nous falloir un internet qui soit aussi social et solidaire. Et cela passera entre autre par une diversité d’acteurs indépendants proposant des services web libres, éthiques et respectueux de vos données, décentralisés et solidaires.

Pour aller plus loin :




MyFrama : vos favoris (et Framasofteries) partout, avec vous, rien qu’à vous !

Imaginez une alternative à tous les favoris que vous confiez à Google Chrome ; qui vous permettrait en même temps de vous y retrouver parmi tous les frama-services que l’on propose…

Le Libre nous a donné les briques pour le faire, alors nous avons retroussé nos manches pour vous présenter MyFrama !

Un del.ico.us fourre-tout numérique pour vos marque-pages et favoris !

Avant toute autre chose, MyFrama est un service de bookmarking (de marque-pages) basé sur le logiciel libre Shaarli (créé par SebSauvage ^^)

Vous voyez tous ces onglets que vous gardez ouverts, parce qu’il y a là une recette que vous n’avez pas encore pris le temps d’essayer, un article de blog à lire ou le site d’un artisan que vous voulez garder… ? Vous vous souvenez de toutes ces fois où vous étiez sur l’ordinateur de Tata Jeannine, et que vous n’avez pas pu retrouver ce site si pratique qui est toujours en favori dans vos marque-pages… ? Si ces deux exemples vous ont arraché un petit sourire, c’est que MyFrama peut vous servir.

Le principe est simple : vous vous créez un compte, vous vous y connectez et vous avez désormais un fourre-tout numérique accessible d’où vous le souhaitez. Dans ce fourre-tout, vous mettez des liens, des adresses web, des URL. Vous pouvez le faire directement en ligne (en les copiant/collant sur votre compte my.framasoft.org), en utilisant le marque-page dynamique (un bouton que vous aurez glissé-déposé sur la barre de favoris de votre navigateur) ou encore depuis une application android (shaarlier, aussi disponible sur le Google PlayStore).

Lorsque vous ajoutez un lien à votre MyFrama, vous pouvez lui donner un titre, une description, des étiquettes (des tags), afin de le retrouver aisément et de vous souvenir de ce dont ça parle. Et voilà, la puissance du logiciel Shaarli permet à MyFrama d’être une alternative à Del.ico.us (pour les vétéran-ne-s du web) et aux favoris de votre compte Google Chrome (le service « Google Favoris »)…

… Mais ce n’est pas tout.

 

anim_myframa

MyFrama : ne perdez plus vos Frama – pads, – dates, – calcs, etc.

Comme nous l’avons expliqué en lançant la 3e année de notre campagne : nous ne souhaitons pas, à court ou moyen terme, créer de « Compte Framasoft » comme vous pourriez avoir un compte Google, ou Apple, ou Microsoft… Ce serait trop compliqué (beaucoup de technologies et langages disparates), trop risqué (cela créerait un seul endroit où « tout peut péter »… ou bien peut être piraté) mais surtout ce serait à l’inverse de ce que nous prônons : re-décentraliser les usages du Web, afin que vos vies numériques ne soient plus jamais enfermées dans des silos de données.

Franchement, entre nous : on ne va pas dégoogliser internet pour le framasoftiser, hein 😉 ? Notre but secret est atteint (pour notre plus grande joie) quand vous quittez fièrement un service Framasoft. Parce que cela veut dire que vous l’avez tellement aimé que vous avez décidé de l’installer pour vous-même (ou d’utiliser le serveur d’un CHATON, d’un ami, de votre asso, collectif, entreprise, etc.). Bref : nous vous souhaitons, à vous et vos données, la plus grande indépendance numérique.

Tout cela, c’est bien joli. Mais pour autant, on ne répond pas à un besoin que, en attendant, vous nous exprimez régulièrement.

« Comment je fais pour retrouver tous les Frama-bidules que j’utilise ??? »

La réponse, c’est le nouveau bouton violet “MyFrama” que vous avez vu apparaître dans la “framanav” la barre de menu qui se trouve en haut de chacun de nos sites web. Lorsque vous êtes sur un Framapad (ou date, ou calc, ou autre…) il vous suffit de cliquer sur ce bouton pour que non seulement ledit pad s’ajoute dans votre compte MyFrama, mais qu’en plus il soit automatiquement classé sous l’étiquette “Pad”, afin que vous puissiez le retrouver (avec tous ses camarades) en un clic…

myframa-comme-ca

… Et ce n’est pas tout.

Triez tout Internet si vous le voulez (mais c’est long)

Le logiciel Shaarli ne proposait pas cette option de tri automatique. Quelque chose qui permette de reconnaître qu’il y ait « framapad.org » dans l’adresse web et donc qui attribue à cette adresse l’étiquette “pad”. Qu’à cela ne tienne, JosephK, notre codeur tout terrain, a écouté la grande loi du Yakafokon et passé quelques heures sur son clavier pour développer un nouveau plugin qui permette exactement cela sur Shaarli.

Du coup, ce tri automatique ne sert pas qu’aux services Framasoft ! En effet, vous pouvez tout à fait (et facilement) le paramétrer pour qu’il reconnaisse, étiquette et trie automatiquement les “nextinpact”, “linuxfr”, “numerama” ou “korben” (ceci sont des exemples totalement pris au hasard :p) qui se trouvent dans les liens que vous ajouterez à votre fourre-tout numérique !

internet-c-long

Et si vous avez déjà un Shaarli sur votre serveur, pas de soucis : le plugin « tags_advanced » est libre, il vous suffit de l’ajouter à votre instance, voire de l’améliorer si le cœur vous en dit ! Quand on utilise du Libre, on finit toujours par en vouloir plus et donc par apporter sa pierre, sa contribution. C’est ça le cercle vertueux !

Mouais, mais concrètement, je fais comment pour utiliser MyFrama ?

OK, allons-y étape par étape. La première, c’est de se créer son compte ! Vous allez sur my.framasoft.org, et vous cliquez sur « Créer un compte » pour entrer vos informations :

myframa-creation-de-compteVoilà, votre compte est créé, il vous suffit de taper votre mot de passe une seconde fois pour vous y connecter (par contre ne cochez la case « rester connecté » que si vous êtes sur votre ordinateur perso). Notez que votre nom d’utilisateur est passé en « tout en minuscules » (beaucoup plus facile à retenir ^^)

myframa-connection

Vous arrivez donc sur votre compte MyFrama, où nous vous avons pré-rempli quelques filtres et liens pour l’exemple. Regardons cela ensemble :

myframa-complet
cliquez sur l’image si vous voulez l’agrandir, les numéros de ces cadres vont nous servir tout au long de l’article

1) la barre d’outils

Elle vous permet de :

  • rechercher un lien parmi vos favoris ;
  • régler l’affichage des liens ;
  • obtenir le flux RSS de vos liens ;
  • gérer vos paramètres ;
  • se déconnecter de MyFrama.

2) ajouter des liens

Il y a plusieurs moyens d’ajouter des adresses web dans votre MyFrama.

Le premier est de la copier puis la coller dans la grande barre en haut de de l’accueil (cadre 2).

Le deuxième est d’aller dans vos paramètres (bouton ) pour ajouter un des boutons suivants à votre navigateur préféré :

Yapluka suivre ce qui est écrit ^^ !
Yapluka suivre ce qui est écrit ^^ !

shaarlier-sur-androidLe dernier c’est d’utiliser une application sur votre mobile.

Pour Android, vous avez l’application Shaarlier, qui est disponible sur le magasin libre Fdroid et sur le Playstore de Google. Pensez à préciser :

  • L’url de votre shaarli : https://my.framasoft.org/u/votrepseudo
  • Pseudo : en minuscule
  • Mot de passe (sans se tromper ^^)
  • Le nom du compte : répétez votre pseudo en minuscule…

Voici le résultat sous vos yeux ébaubis.

 

3) 4) et 5) lorsque vous ajoutez un lien

Un lien est une adresse web (URL), et afin de la retrouver plus facilement dans votre fourre-tout, vous pouvez en préciser :

  • Le titre (cadre 3)
  • La description (cadre 4)
  • Des étiquettes (les « tags », cadre 5)
  • Et si vous voulez qu’il soit privé ou public.

myframa-ajout-lien

6) des filtres automatiques pour retrouver vos services Framasoft

On vient de partager un Framapad avec vous ? Vous voulez mettre de côté le Framadate de votre prochaine réunion d’équipe ? Pas de soucis : allez sur la page en question, et cliquez sur le bouton violet MyFrama dans la Framanav (la barre tout en haut)

Encore une fois : juste comme ça ;)
Encore une fois : juste comme ça ;)

Nous avons pré-réglé des filtres automatiques pour que votre compte MyFrama reconnaisse automatiquement les adresses « framapad.org » ou « framadate.org » etc. et leur attribue une étiquette correspondante. Une fois dans votre compte, il vous suffit de cliquer sur le bon tag (cadre 6) pour y retrouver vos liens !

7) des filtres que vous pouvez modifier à loisir

Bien entendu, vous restez libre de gérer le tri automatique de vos favoris !

Pour cela :

  • rendez-vous dans les paramètres des tags (bouton en bas à droite)
  • indiquez l’étiquette que vous voulez dans la colonne « Nom » (ici korben)
  • et éventuellement le motif que MyFrama doit repérer pour trier automatiquement (ici korben.info)
  • déterminez l’ordre avec les flèches de gauche
  • cochez/décochez les options à droite (page d’accueil/lien privé)

myframa-filtres

Et voilà, vous n’avez plus qu’à vous créer votre petit fourre-tout du web avec MyFrama !

Pour aller plus loin :




Framagenda : ne partagez plus votre planning (ni vos contacts) avec la NSA !

Un service d’agenda touche à l’intime. On a beau partager le rendez-vous « déjeuner d’affaires » et mettre en privé celui qui est noté « Dépist.HIV »… notre emploi du temps est malgré tout partagé avec celui à qui on le confie : l’hébergeur.

Google Agenda.

Apple Agenda.

Microsoft Agenda…

Si vous êtes le produit, ce n’est pas gratuit

(ceci est une référence à l’excellente tribune de Laurent Chemla, à lire !)

Comment Siri (Apple™) sait-elle que vous préférez tel restaurant pour vos déjeuners d’affaires ? Comment Cortana (Microsoft™) peut-elle vous proposer d’ajouter ce PowerPoint™ à la réunion que vous êtes en train de planifier ? Comment Google Now™ sait-elle vous prévenir à temps de rejoindre votre voiture afin d’éviter les bouchons pour aller à votre rendez-vous ? (eh oui : les GAFAM accordent les assistants numériques au féminin -_-)

anim_framagenda

C’est simple : vous leur donnez ces informations et ils ne se privent pas pour les scanner, analyser, indexer. Pour alimenter votre profil personnel, votre graphe social. Les gestionnaires d’emploi du temps sont l’illustration parfaite de ce que recouvre l’expression « données personnelles ». Tout simplement, la traduction de nos vies : nos vies numériques, liées à nos vies physiques. Où nous sommes, à quel moment, pour quoi faire, avec qui…

Nothing to hide
Nothing to hide (« Rien à cacher »), un documentaire qu’il nous tarde de voir ^^

« Oui, mais c’est tellement pratique…»

En effet. Mais ce confort a un prix : des morceaux de votre vie… et de celle des personnes qui la partagent, par ricochet. Bien sûr, vous pouvez tenter de tricher, de noter une cryptique « chasse au crabe avec Jérôme » pour indiquer l’accompagnement de votre frère à sa séance de chimiothérapie. Mais si lui (ou vous) n’a pas désactivé la géolocalisation de vos téléphones, une fois arrivé-e-s au centre anti-cancer, un GAFAM aura vite fait de recouper les données et de déjouer votre subterfuge. Surtout si vous avez utilisé votre téléphone en mode GPS pour trouver cette fichue clinique…

Sans aller si loin dans l’intime, nous ne souhaitons pas toujours dévoiler les informations de nos plannings collaboratifs : les réunions d’un syndicat, le rétro-planning du projet phare de votre entreprise, le local d’accueil pour victimes de violences conjugales, les horaires d’arrivée et de départ des loupiots à la crèche, etc.

Un planning, ou un agenda, note ce que vous faites de votre vie et avec qui. Il était plus qu’urgent de trouver une alternative éthique offrant une réelle indépendance.

L’histoire du stagiaire qui fit la nique à Google Agenda

Nous connaissions déjà Thomas, vu qu’il est l’un des développeurs principaux de wallabag, le logiciel libre qui fait fonctionner Framabag, notre service de lecture différée d’articles Web. Lorsqu’il nous a proposé de faire son stage de fin d’études chez nous, nous avons tout de suite pensé à ce projet d’agenda libre !

Le besoin était aussi grand que précis : il nous fallait une solution permettant de gérer des agendas privés, confidentiels et publics. Qui offre la possibilité d’inviter (par courriel) une personne sur un des événements qu’on y saisit. Qui soit vraiment facile à installer sur un serveur (sur le petit hébergement mutualisé d’une association, par exemple). Et, enfin, qui se base sur des logiciels libres déjà existants, parce que même si aucun ne remplissait déjà tous nos critères, on n’allait pas non plus réinventer la roue alors qu’on pouvait simplement contribuer à un projet (et une communauté) déjà reconnu(e).

Thomas a donc travaillé d’arrache-pied sur l’application Agenda de ownCloud/NextCloud, en collaboration avec les communautés de ces logiciels, afin qu’on puisse rendre certains plannings publics (si on le veut) et que l’on puisse s’abonner à des agendas existants (par le standard CalDAV). Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un succès, vu l’accueil que Thomas a reçu lors de sa présentation à la ownCloud Contributors Conference en septembre dernier à Berlin.


Conférence « Devlopping ownCloud for our own needs » sur Youtube

Le résultat ? Vous pouvez le tester dès aujourd’hui, il s’appelle Framagenda. La morale de cette histoire ? Au sortir de son stage, Thomas a été engagé en tant que développeur chez Framasoft pour un CDD de six mois, que nous envisageons de pérenniser si tel est son souhait, et si les moyens que vous nous offrez par vos dons nous le permettent.

Framagenda expliqué aux pros du mulot

Ici, nous allons être un peu techniques mais brefs. Si vous préférez un petit tutoriel illustré, n’hésitez pas à passer directement au titre suivant ;).

Framagenda vous permet :

  • La création d’un compte (sur une instance Nextcloud, mais avec 5 Mo d’espace disque, ce n’est pas un Framadrive)
  • La création et l’édition de multiples agendas (perso, pro, associatif, fêtes familiales, etc.)
  • La création d’événements (rendez-vous) dans un agenda :
    • Privé, confidentiel, public…
    • Possibilité de détailler : horaires, lieux, description…
    • Possibilité de faire des rappels
    • Récurrence : possibilité de paramétrer des événements qui se répètent régulièrement
    • Possibilité d’ajouter des participant-e-s par email (avec envoi d’email & d’un fichier .ics en pièce jointe)
  • L’intégration avec un carnet de contacts (le calendrier de leurs anniversaires est automatiquement créé \o/)
  • L’intégration avec les listes de tâches (une par agenda, mais plus si affinités)
  • La synchronisation avec vos appareils (exemple pour Android : via DAVDroid)
    • de vos agendas (avec un choix agenda par agenda)
    • des listes de tâches afférentes (exemple pour Android : avec Open Tasks)
    • de vos contacts (toujours via DAVDroid pour Android)
  • Le partage d’un ou plusieurs agendas avec d’autres utilisateurs de Framagenda (par leur pseudo)
  • L’abonnement à d’autres agendas/calendriers externes (intégration via ics/WebCal, dont les calendriers des GAFAM : Gmail, Apple, Outlook, etc.)
  • La création de liens publics vers chacun de vos agendas :
    • Lien « vue publique », toute simple
    • Lien CalDAV pour les clients (Thunderbird, DAVDroid, etc.)
    • Lien WebDAV pour ajouter dans Google Agenda & Cie
  • La possibilité de publier un agenda sur votre site web (code d’intégration iframe)
  • L’import ics (dans un nouvel agenda ou dans un agenda existant)
  • L’export ics (agenda ou événement)

Framagenda est basé sur l’application Nextcloud 11 et l’application Agenda (1.5), sous licence GNU AGPL v3. Si vous voulez l’installer sur vos serveurs (et gagner en indépendance) notre tutoriel d’installation se trouve ici.

« Expliquez-moi Framagenda en un exemple simple à comprendre »

C’est une demande que nous avons régulièrement, le fameux exemple « simple à comprendre ». C’est aussi un bon exercice d’expliquer comment fonctionne un service et ce qu’il peut faire (à une personne qui n’est pas forcément passionnée par l’informatique). Nous nous y plions donc avec plaisir mais surtout avec cet exemple :

Farida se dégooglise de l’Agenda
(et du carnet de contacts)

Farida n’est pas une libriste de la première heure : juste une personne indépendante à qui ça pose problème de dévoiler sa vie à Google. Agnès, qui coache l’équipe de football de sa fille, lui a parlé de Framagenda : elle décide de se lancer.

Pour cela elle doit se créer un compte. Mouais, OK, mais que va-t-on faire de ses données ? Elle prend cinq minutes pour lire les conditions générales d’utilisation des services Framasoft (il n’en faut pas plus) et cela lui convient. Du coup, elle :

  1. se rend donc sur Framagenda.org ;
  2. clique sur « S’enregistrer » ;
  3. saisit son adresse email pour recevoir un lien de vérification ;
  4. crée son compte dans la fenêtre ouverte par le lien de vérification.

framagenda-01

Bien. Une fois son compte créé, elle n’a plus qu’à saisir son mot de passe, quelque chose de somme toute classique. C’est bien, dès l’accueil, elle a droit à quelques liens pour savoir comment utiliser son Framagenda : de la documentation, des outils pour le synchroniser sur son mobile…

framagenda-03

Elle décide de voir si elle arrive à récupérer son agenda personnel Google. Ce n’est pas hyper intuitif (tiens, Google est moins son ami, sur ce coup !), mais en suivant leur tutoriel, elle arrive à aller dans les paramètres dudit agenda pour obtenir l’export de son calendrier.

framagenda-04

Bon il lui faut le dézipper (merci Google, grrrrr), mais ça y est, elle a un fichier .ics ! Ce doit être ça qu’il lui faut…

Dans son Framagenda, il lui suffit de cliquer sur « paramètres » puis sur « importer un agenda » pour qu’elle puisse intégrer son Google Agenda à son agenda personnel (ouf, sauvée, c’est bien le fichier .ics qu’il lui fallait !).

framagenda-05

La voilà devant une interface d’agenda comme elle en connaît bien, avec au choix une visualisation de la journée, de la semaine, du mois ; ainsi qu’un agenda personnel (celui dans lequel elle a importé ses rendez-vous qui étaient sur Google) et un « Anniversaire de ses contacts » déjà intégrés.

framagenda-06

Bon, c’est pas tout ça, mais samedi à 15 h elle a une réunion avec Agnès, justement, l’entraîneuse de l’équipe de foot de sa fille. Elle crée donc l’événement en cliquant sur l’horaire. Comme elle veut inviter Agnès au rendez-vous, elle clique sur « plus » pour détailler cet événement. Elle rentre l’email d’Agnès, pour que cette dernière soit prévenue du rendez-vous directement dans sa boite mail.

framagenda-07

Sandrine trouve que finalement, c’est pas si compliqué que ça, de se dégoogliser. Elle se dit qu’elle devrait aller rencontrer des libristes près de chez elle. Du coup, elle va sur l’Agenda du Libre, LE site qui regroupe les événements publics des libristes en France. Farida voit que dans les flux, en bas, elle peut s’abonner au calendrier des rencontres libristes de sa région.

framagenda-08

Bon, c’est bien gentil, mais entre le RSS, le WebCal, l’iCal et autres, elle ne sait que choisir (si ce n’est sa région : l’Occitanie). Heureusement, lorsqu’elle clique sur « nouvel abonnement » dans son Framagenda, elle voit qu’on lui demande une adresse Webcal : d’un clic-droit de la souris, elle copie l’adresse du lien WebCal de l’agenda du libre, et ajoute cet abonnement à son Framagenda.

framagenda-09

La voilà désormais avec un agenda bien chargé. C’est bien. Mais ce serait tout de même mieux si elle pouvait l’avoir sur son téléphone. Mince : dans l’image qui l’a accueillie lors de son inscription, il y avait le lien d’un tuto pour synchroniser son agenda avec son téléphone Android, mais elle a oublié de noter ce lien… Pas de soucis, elle le retrouve dans l’aide de Framagenda.

Farida télécharge donc DAVDroid (3€99… si ce n’est pas gratuit c’est bien que c’est elle qui soutient le produit !) et se laisse porter par le tutoriel… Et voilà le travail !

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Oh ! Incroyable ! En suivant le tuto d’installation de son agenda sur son téléphone, elle se rend compte qu’elle peut aussi y prendre les contacts qu’elle avait confiés à Google (ses ami-e-s, leurs téléphones, leurs emails et adresses physiques) et les importer dans son Framagenda…

Elle peut même ajouter les listes de tâches liées à chacun de ses agendas en utilisant l’application OpenTasks.

Cela ne lui prend que quelques tapotis de plus, alors elle s’exécute avec plaisir !

#gallery-2 { margin: auto; } #gallery-2 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-2 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-2 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Du coup, Farida se demande si elle ne peut pas aller plus loin. Le club de foot de sa fille a besoin d’un agenda partagé pour afficher les entraînements, matchs et événements des différentes équipes.

Elle tente donc de créer un agenda « FootClub des Arceaux » avec un événement récurrent (entraînement tous les samedis matin pour l’équipe de sa fille). Du coup elle va cacher ses autres agendas (en cliquant sur leurs pastilles colorées) pour en voir le résultat :

Créer l'événement récurent
Créer l’événement récurrent

Elle partage ensuite la tenue de cet agenda avec Agnès, la coach. Il lui suffit de cliquer sur l’icône partager à côté de l’agenda « FootClub des Arceaux » et de rentrer le pseudonyme d’Agnès. Comme Agnès est aussi sur Framagenda, cela se complète automatiquement et fonctionne directement.

Résultat en cachant les autres agendas
Résultat en cachant les autres agendas

Avec cette astuce, Agnès a elle aussi la main sur cet agenda partagé. Cela lui permet de rentrer les entraînements des autres équipes et les prochains matchs. En cherchant à partager le lien public de l’agenda du club de foot, Farida et elle se rendent compte qu’en regardant les paramètres de cet affichage public, elles ont justement un code HTML à intégrer dans le site web du club de foot ! Et voilà leur agenda en ligne !

framagenda-12Si on intègre ce code ici cela donne :

Ni Farida, ni Agnès ne se définissent comme expertes en informatique ou même Geeks. Pourtant, désormais, leurs rendez-vous, contacts et listes de tâches n’appartiennent plus ni à Google (pour Farida) ni à Apple (pour Agnès qui s’est désintoxiquée de l’Iphone). Prochaine étape : voir avec les libristes du coin si elles peuvent installer le même logiciel sur les serveurs du Foot-Club des Arceaux et y importer leurs données Framagenda (on leur a assuré qu’avec Nextcloud, c’est hyper facile).

Cette fois-ci, elles deviendront totalement indépendantes !

Si vous voulez les suivre sur cette route, c’est simple, la voie est libre : testez Framagenda !

Pour aller plus loin :




Framatalk : semez la Discord sur Skype et cie !

— …on se skaïpe et on en reparle…?

— Non.

Quand il n’y avait pas (ou peu) d’autres choix éthiques, ce dialogue était inimaginable. Mais ça, c’était avant.

Conjuguons l’affreux verbe « Skaïper » au passé !

Mais si, vous connaissez Skype ! C’est un de ces logiciels/réseaux sociaux/services qui, par défaut, ne se ferment pas quand vous appuyez sur la croix, s’allument dès le démarrage de votre ordi, sont retors à désinstaller et à quitter, vous collent des notifications à tout va et sont installés de base sur votre ordinateur (qu’on vous a forcé à acheter avec un Windows dessus)…

Normal : ce cauchemar de libriste, ce logiciel qui veut contrôler vos comportements au lieu de vous laisser « maîtres » de votre machine, est un des fleurons de Microsoft. Au-delà de la faute de goût linguistique (« Skaïper »… -_- ), le danger est grand. Chaque compte Skype est désormais un compte Microsoft, et leur nouvelle fonctionnalité de traduction automatique de vos échanges audio nous apprend que Microsoft est désormais capable de scanner vos conversations et les transformer en textes. Le texte, c’est facile et très peu coûteux à archiver, à indexer, à analyser… Une manne incroyable pour les publicitaires qui enrichissent les GAFAM sur notre dos !

Microsoft : Do you need a backdoor ?
Microsoft : Do you need a backdoor ?

Au-delà de Microsoft-Skype, le monde des conversations audio/vidéo en ligne n’est pas beaucoup plus reluisant… Facebook déguise son Messenger en appli de téléphone tout en captant vos données sur Whatsapp (sauf si vous faites cela), Google ressert ses Hangouts à toutes les sauces (non mais Allo, quoi !), Apple ne jure que par Facetime… Pendant que Discord (qui a néanmoins le bon goût d’utiliser la technologie WebRTC) grimpe en flèche chez les gamers. Avec plus de 11 millions d’utilisateurs il détrône de fait Teamspeak, et Mumble l’outsider libre… Or nous avons déjà vu avec Microsoft-Skype ce qu’il se passe lorsqu’on laisse trop de monde mettre sa vie numérique dans le panier d’un seul et même logiciel non-libre…

De son côté, la fondation Mozilla annonce la fin de la prise en charge de Hello, un outil de conversations audio/vidéo qui était inclus dans leur navigateur Firefox… mais qui ne le sera plus à partir de la version 49 du panda roux. Et nous, on a envie de lui faire des câlins, au panda roux, tant il en faut pour le consoler.

anim_framatalk

Framatalk : une conversation audio/vidéo en deux clics

Voici donc une solution imparfaite mais libre… et simple ! C’est un des gros avantages de Framatalk : sa simplicité d’utilisation. Nul besoin de créer un compte, il vous suffit d’aller sur Framatalk.org pour :

  1. Créer un salon en saisissant votre nom (l’adresse Web sera framatalk.org/NomQueVousAvezChoisi)
  2. Autoriser votre navigateur à utiliser votre micro et votre caméra
  3. Partager l’adresse Web du salon avec votre interlocuteur pour qu’il vous rejoigne
  4. … et discuter !

C’est aussi simple que ça.

gege-framatalk

Bien entendu, vous trouverez tout un tas de petites options faciles à comprendre, dont :

  • Un tchat pour discuter en mode texte (il vous faudra entrer un pseudo)
  • Un bouton d’invitation à la conversation (partage par email de l’adresse web du salon)
  • Des boutons pour activer/désactiver le micro, la caméra, le mode plein écran
  • Un accès aux paramètres (modifier son pseudo, sa caméra, son micro)
  • La possibilité que Framatalk retienne votre profil de paramètres (il créera un cookie)
  • Les droits de modération du salon (pour la première personne arrivée)
  • La possibilité de protéger le salon par mot de passe (pour le modérateur)

Tous ces détails sont d’un usage intuitif et sont résumés dans la barre des boutons en haut ou à gauche de l’écran de votre salon Framatalk. Tant de simplicité nous permet de tenter un record, ici et maintenant (appelez le Guiness Book !) :

Le tuto le plus court du monde ?

#gallery-3 { margin: auto; } #gallery-3 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 50%; } #gallery-3 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-3 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Oui, c’est tout.

Avec Framatalk, vous n’aurez plus à accepter de vous faire skyper contre votre gré.

Libre et imparfait ? — On va quand même le faire…

Soyons honnêtes : la solution que nous vous proposons n’est pas parfaite. Depuis plus de neuf mois, nous avons testé de nombreux services libres, et aucun n’est (pour l’instant et à nos yeux) parfait. Alors entre Vroom.im, Spreed.me, Hubl.in et bien d’autres… nous avons choisi Jitsi Meet !

Framatalk est donc une instance de Jitsi Meet (une parmi d’autres, dont celle des développeurs). C’est un logiciel développé en JavaScript, qui utilise la technologie WebRTC, et qui est sous licence Apache 2.0. C’est surtout le logiciel permettant de créer des salons de discussions audio/vidéo qui a le mieux supporté nos tests et notre cahier des charges.

Cela ne signifie pas qu’il est irréprochable pour autant : d’après nous, l’utilisation est optimale lorsqu’on est deux personnes avec chacun-e un micro-casque. Du coup, pas d’audio/vidéo conférence, pas de visio-conférence à plusieurs pour l’instant (vous pouvez tenter, hein, même que chez nous ça marche ©… mais ça peut planter ^^). Framatalk fonctionne aussi lorsqu’une personne utilise son ordiphone (nous l’avons testé avec Firefox Mobile), mais pas si les deux participant-e-s le font. Nous sommes confiants dans le fait que le développement du logiciel réglera ces soucis dans l’avenir (on l’a mis à jour la semaine dernière : il y a déjà des améliorations !)

Par ailleurs, nous vous conseillons de désactiver l’affichage de la vidéo (le petit bouton « caméra ») si vous n’avez pas une connexion bien solide. Tout simplement parce que les échanges vidéos fonctionnent, mais demandent une bande passante importante (un abonnement Internet de type fibre) si on ne veut pas souffrir de ralentissements et autres voix mécaniques…

Donc voilà : Framatalk est imparfait, et a des limitations que les géants du Web ne connaissent pas. Le problème, c’est que les GAFAM investissent grandement pour s’enrichir grâce à vos données (et donc vos vies) numériques, et qu’il faut réagir et proposer une alternative sans espionnage / profilage publicitaire.

Notre espoir, c’est que plus nous serons nombreuses et nombreux à utiliser Jitsi Meet (ou d’autres solutions libres), plus cela motivera les communautés à trouver des solutions et des moyens. Donc, si le principe vous plaît, n’hésitez pas à aller participer au code de Jitsi Meet !

Pour aller plus loin :




Tristan Nitot : « face à la Surveillance:// on retrousse ses manches ! »

Tristan Nitot est l’auteur d’un ouvrage titré « Surveillance:// » qui dresse le bilan du pillage systématique de nos données privées par les géants du web. Mais, loin de se résigner, il applique les leçons issues de son expérience chez Mozilla : il ne sert à rien de se décourager, il s’agit de réagir et de faire face, chacun selon ses moyens. Il en profite pour rappeler les règles d’une bonne hygiène numérique.

Voilà un discours qui trouve de l’écho chez nous, pile au moment où nous abordons la troisième année de notre campagne Dégooglisons Internet.

Nous avons rencontré l’ami Tristan pour lui poser quelques questions.

On dirait bien qu’il nous a à la bonne !

 

Bonjour Tristan !

Nous avons suivi d’un œil admiratif la prépublication sur ton blog de l’ouvrage qui vient de sortir en véritable papier comme autrefois. Il rejoint bien des questions qui sont aussi les nôtres : comment faire prendre conscience au plus grand nombre des atteintes que la surveillance démultipliée inflige à nos vies en ligne et réelles, comment préserver une bulle minimale de vie privée dans la grande lessiveuse numérique, quels dispositifs techniques accessibles peuvent être utilisés pour se préserver autant que possible.

Mais pour commencer, une question sur la publication : est-ce que certaines de tes recommandations n’ont pas déjà pris un petit coup de vieux, entre le moment où tu as écrit et celui où tu publies, tant la situation est évolutive ?

Tristan Nitot par Matthias Dugué, licence CC-BY
Tristan Nitot par Matthias Dugué, licence CC-BY

Effectivement, la quatrième partie de mon livre, qui s’intitule « Limiter la surveillance au quotidien », est celle qui est la plus susceptible d’être périmée rapidement, car la technologie et les produits évoluent rapidement et sans arrêt. J’ai hésité, pour cette raison, à l’inclure, mais je me suis décidé à le faire pour une raison très simple : je refuse d’expliquer au lecteur un problème (la surveillance, rendue possible par la collecte de données personnelles par les GAFAM) sans apporter un début de solution. Sinon, le lecteur, pas forcément un surdoué de l’informatique, va se résigner, se dire « c’est trop dur, il n’y a rien à faire » et il va baisser les bras et se résigner à la surveillance. Or il y a beaucoup à faire, en commençant par mettre son système d’exploitation à jour, adopter un antivirus (pour Windows), utiliser un navigateur comme Firefox, avec les bonnes extensions… Bref, de l’hygiène informatique de base, qu’on peut appliquer sans débourser d’argent et en quelques minutes à chaque fois.

D’après les retours obtenus en publiant sur ton blog : l’intérêt pour les questions de la surveillance et de l’intimité numérique, c’est une préoccupation qui touche le « grand public » ou plutôt une audience libriste, tech-savvy et geek-friendly ?

En fait, ça touche tout le monde, mais pas toujours de la même façon. Les personnes qui s’intéressent à l’histoire savent l’impact négatif qu’a eu la surveillance de la Stasi (Allemagne de l’Est) sur ses citoyens. Mais ce ne sont pas forcément les plus calées en informatique et elles ont du mal à comprendre le fonctionnement des GAFAM, de la gratuité, etc. D’autres, souvent plus jeunes, sont plus familières avec la technologie et comprennent intuitivement les dangers de la surveillance. Pour eux, le livre met des mots sur cette intuition et j’espère qu’ils prendront le temps d’expliquer cela autour d’eux.

Et qu’est-ce qui te ferait le plus flipper, que ton ouvrage soit obsolète dans cinq ans, ou qu’il soit encore d’actualité dans cinq ans ?

En fait, je crois que les différentes parties du livre vont vieillir de façon différente. Les deux premières, où j’explique la surveillance, vont vieillir doucement. Les exemples utilisés vont vieillir car les gens ont la mémoire courte, mais le raisonnement va tenir assez longtemps. La troisième partie, sur le concept de SIRCUS (Système d’Information Redonnant le Contrôle aux UtilisateurS) devrait bien vieillir car reposant sur des principes pérennes comme l’utilisation de la cryptographie, la décentralisation, le logiciel libre, etc. À l’inverse, la dernière partie, qui mentionne des logiciels, vieillira bien plus vite.

Chez Framasoft, on aime beaucoup C&F éditions, la maison de Hervé le Crosnier, dont le catalogue permet de s’instruire sur les communs et le numérique. Comment s’est passée votre collaboration ? Le fait que cet ouvrage ait été pré-publié sur ton blog vous a-t-il posé problème ?

Aucun problème de la part de C&F Éditions. Ils ont été super ! Hervé et Nicolas (typographie et mise en page) ont été d’un grand soutien. C’est grâce à eux que le livre est un bel objet, bien mieux fini que ce que j’ai pu écrire au fil de l’eau sur mon blog. Nous sommes tout de suite tombés d’accord sur l’absence de DRM dans la version ebook, ou sur l’utilisation de la licence équitable. Et puis au-delà des personnes, de leurs talents respectifs et de leurs idées, ils ont édité d’excellents ouvrages…

Niveau surveillance de nos vies numériques, tu tends vers quel extrême, paranoïaque ou fataliste ?

Justement, ni l’un ni l’autre ! C’est un héritage de Mozilla : quand on n’est pas content d’une situation, on relève ses manches et on s’y colle ! C’est ce que je fais chez Cozy Cloud en créant une variante du concept SIRCUS, en faisant un cloud personnel en logiciel libre. Et en écrivant ce livre.

Tu racontes des choses que les geeks connaissent bien (tu t’en excuses auprès d’eux, c’est meugnon) et qu’on peut trouver sur Internet en cherchant un peu. Tu penses que c’est important, de poser un jalon et de faire un état des lieux dans un ouvrage imprimé, comme tu le fais ?

Je pense qu’un livre permet de concentrer un propos sur un temps long qui complète bien ce qu’on peut lire au fil de l’eau sur les réseaux sociaux. La surveillance, on en a conscience confusément, mais là je prends le temps de mettre en perspective des choses dont on entend parler, mais sans forcément en réaliser l’ampleur et les dangers. C’est tout l’intérêt du livre, en plus de donner une crédibilité au propos.

Ton ouvrage s’adresse avant tout au grand public, dans la lignée des mouvements d’éducation populaire. Ressens-tu une urgence à ouvrir ces thématiques auprès d’un public qui ne va pas forcément « regarder sous le capot » de ses ordinateurs ?

Oui, exactement ! En cela, je me sens proche de Framasoft. Je suis un piètre ingénieur, mais j’aime expliquer, écrire, parler. Et puis l’informatique est arrivée poussée par les fournisseurs de solutions, avec très peu de formation réelle sur le sujet et dans le meilleur des cas, on enseigne l’utilisation d’un tableur ou d’un traitement de texte (ne me relancez pas sur l’accord entre Microsoft et l’Éducation Nationale !). Bref, pas de pensée critique, juste une approche qui laisse l’utilisateur sans recul face à des outils qu’il a du mal à appréhender, coincé entre les messages marketing des fournisseurs et les injonctions de modernité : « c’est l’avenir, on ne peut pas vivre sans ».

Nous adorons tes passages sur l’ergonomie. C’est un axe majeur de progrès pour les logiciels libres ?

Oui, je pense que l’ergonomie est un front très important si on veut que l’informatique libératrice ait du succès. Il faut que les libristes se libèrent eux-mêmes, mais si on veut toucher une frange plus large de la population, il faut que ça soit aussi facile d’utilisation que les produits propriétaires. Et il faut aussi que cela apporte un plus concret.

Est-ce que tu penses qu’il existe une frange suffisante de gentils libristes-activistes pour changer la donne ? Nous savons que tu développes une attitude plutôt positive et confiante, mais face aux moyens gigantesques des États et des GAFAM, que pesons-nous ?

Je pense que le monde n’est pas binaire. Je veux, avec Surveillance://, équiper les libristes /activistes d’un argumentaire solide pour convaincre leurs proches, mais je pense aussi qu’un livre papier, écrit dans des termes simples, avec des exemples, peut toucher une cible un peu plus large. Ensuite, si on n’essaie pas, on ne risque pas de réussir ! Quand j’ai décidé de lancer Mozilla Europe en 2003, sans moyens et avec une poignée de bénévoles, tout le monde me prenait pour un dingue ! Et puis on a réussi à déboulonner Internet Explorer, contre toute attente.

D’ailleurs, tu dis quelque part la même chose que lors de la conférence de lancement de la campagne Dégooglisons Internet, en substance : « On ne va pas y arriver, mais si on a une minuscule chance, c’est tous ensemble ». Tu es en phase avec notre campagne Dégooglisons ?

C’est exactement ça ! Je suis fan de Framasoft que je soutiens financièrement et dont je parle dès que je peux. Dégooglisons Internet, c’est une campagne géniale !

Justement, la sortie de ton livre coïncide avec l’an III de Dégooglisons Internet. Ça signifie peut-être qu’il y a une convergence des idées chez certains libristes, que nous aboutissons tous aux mêmes conclusions, qu’en dis-tu ?

Il y a clairement une convergence de vue, qui se matérialise sur le calendrier. Le problème de fond, c’est que le logiciel libre tel que formalisé par Stallman, l’était dans l’idée d’un ordinateur personnel où l’on contrôlait tout : le matériel, le logiciel (libre) et donc forcément, les données. Mais en 2016, on a tous au moins 3 ordinateurs : un PC, un smartphone (forcément privateur) et un ou plusieurs « Clouds». Sur ces deux derniers, on ne contrôle pas grand-chose… Mozilla s’est planté sur le smartphone, à mon grand regret, et coté cloud, c’est une horreur, d’où mon engagement chez Cozy Cloud : nous voulons construire un cloud personnel en logiciel libre, qu’on peut auto-héberger si on le souhaite, ou le faire tourner chez un hébergeur.

Tu as un discours plus modéré envers certains GAFAM (une tendresse pour Apple ? :-P) Il n’est plus possible, de nos jours, d’être un-e libriste sans faire des concessions ?

Bien sûr que non : déjà un PC avec seulement du logiciel libre, c’est limite impossible (il faudrait un BIOS libre et refuser de télécharger du JavaScript quand tu navigues !). Seuls quelques experts y arrivent, au prix d’efforts délirants, pour une productivité finalement très limitée. Donc le compromis est indispensable. J’utilise un Mac actuellement, car j’y trouve la productivité et l’ergonomie que je recherche et j’y fais tourner du logiciel libre (Firefox, Thunderbird, LibreOffice). Côté smartphone, c’est plus compliqué : on doit choisir entre la peste (Android de Google) et le choléra (iPhone d’Apple). Google est à fond dans la collecte de données alors qu’Apple a fait de la vie privée un cheval de bataille, car c’est un différenciateur fort (voir les lettres de leur CEO, leur résistance face au FBI dans l’affaire de Bernardino). Mais Apple a un politique de censure de son AppStore qui est hostile au logiciel libre (refus de la licence GPL). Pas facile de naviguer entre tout ça !

Tu as constaté, au cours de ton cheminement dans l’ouvrage comme au cours de ton expérience au Conseil National du Numérique, que la clé des problèmes est souvent entre les mains des politiques et pas forcément du côté des technologies. Or nous subissons un pouvoir politique qui ne cesse d’accentuer la pression sur nos libertés numériques. Est-ce qu’on va voir un jour Tristan Nitot batailler clairement dans le champ politique ?

Non, je ne risque pas de devenir candidat à quoi que ce soit : j’ai promis à ma femme que je ne le ferai pas ! J’ai eu, avec le CNNum, une expérience très intéressante, qui a été utile aussi (neutralité du net, portabilité des données dans la loi Lemaire) mais aussi très frustrante : les communs informationnels, le droit de panorama sont passés à la trappe, et la loi Renseignement, qui autorise la surveillance de masse, est passée. Mener ça de front bénévolement, avec le travail exigé par Cozy Cloud (une startup qui fait un cloud personnel en logiciel libre), fut éprouvant, en particulier parce que j’ai tendance à me donner à fond. Par contre, se présenter à une élection serait probablement une source de frustration trop grande pour moi. Mais il y a d’autres façons d’agir, en écrivant un livre, du logiciel, ou d’un point de vue médiatique. Et je fais tout cela.

S.I.R.C.U.S., C.H.A.T.O.N.S. : mêmes combats, mêmes objectifs ?

Oui, en bonne partie. On retrouve dans CHATONS plusieurs critères listés dans SIRCUS, dont le logiciel libre, la décentralisation, un modèle d’affaire vertueux (pas de pub ciblée). Nous sommes bien sur la même longueur d’onde !

Tu crois à cette évolution d’Internet, qui nous (ra)mènerait vers un réseau pour et par des internautes ?

Ça serait prétentieux d’affirmer qu’on va y arriver, mais si on n’essaie pas, on ne risque pas d’y arriver. Tout ce que je peux dire, c’est que j’essaie, avec mes idées, avec mon travail chez Cozy Cloud, de faire un outil (un cloud personnel) qui pourra être mis entre toutes les mains. Va-t-on y arriver ? Je le souhaite de tout cœur, et j’y mets beaucoup d’énergie. On a bien réussi avec Firefox en 2004, et on a vu d’autres efforts comme Wikipedia et OpenStreetMap réussir, donc on sait que le succès n’est pas exclu. 🙂

Comme toujours dans le Framablog, on te laisse le mot de la fin. 😉

J’aime beaucoup le travail de Framasoft, qui a d’après moi très bien réussi sa transition du logiciel libre vers le Saas/Cloud. Ah, si vous voulez un scoop : j’ai un prochain livre dans les tuyaux, et c’est un Framabook ! C’est vous dire si j’apprécie Framasoft, mais je ne vous en dis pas plus, j’espère juste qu’on en reparlera ! 😉

Surveillance://, couverture du livre
Surveillance://, couverture du livre

Pour aller plus loin

Le livre Surveillance:// sur le site de l’éditeur : http://cfeditions.com/surveillance/

Le blog de Tristan Nitot : http://standblog.org/blog/




En savoir (un peu) plus sur le projet Framaforms

En général nous utilisons des logiciels libres qui existent déjà, pour nos framachins. Comme nous créons rarement nos outils nous-mêmes, il fallait qu’on vous explique le pourquoi, le comment.

Le jeune Pierre-Yves, développeur de Framaforms, s’est prêté au jeu de l’interview.

Pierre-Yves Gosset - photo Framasoft - licence CC-BY-SA
Pierre-Yves Gosset – photo Framasoft – licence CC-BY-SA

Pierre-Yves, peux-tu tout d’abord te présenter ?

Économiste de formation, j’ai dû rater quelque chose dans mon parcours, puisque je suis le délégué général de Framasoft depuis 2008. Alors que les premières années, mon travail tournait beaucoup autour de la technique, il a beaucoup évolué ces dernières années, notamment parce que si j’ai longtemps été le seul salarié, j’ai aujourd’hui plusieurs collègues infiniment plus compétents que moi sur les questions techniques. Framaforms était l’occasion de ne pas trop perdre le fil, et de remettre un peu les mains dans le camb^Wcode.

Était-ce la seule motivation à réaliser Framaforms ?

Non, même si beaucoup de développeurs décident de développer un logiciel « parce qu’ils le peuvent » (et qu’on apprend toujours beaucoup dans ce cas-là).

D’abord, il fallait répondre à l’engagement moral pris dans la campagne « Dégooglisons Internet » de proposer une alternative à Google Forms.

Ensuite, lorsque j’ai fait le tour des solutions libres existantes, il m’est apparu rapidement qu’un logiciel sortait clairement du lot : l’excellent Limesurvey. Ce logiciel dispose d’une forte communauté, et – de par sa maturité (13 années d’existence) – propose de nombreuses fonctionnalités, plutôt pointues.

J’ai d’ailleurs échangé avec plusieurs membres francophones de cette communauté à cette occasion.

Mais après avoir installé et testé le logiciel, il fallait se rendre à l’évidence : Limesurvey est parfait pour réaliser des enquêtes complexes, mais assez peu adapté à un public qui veut juste créer un petit formulaire en 5 minutes chrono. Alors que Google Forms excelle dans ce domaine, mais au prix de la collecte de vos données et de votre dépendance à la plateforme : les réponses sont enregistrées dans un autre produit Google (Google Sheets), il est impossible d’exporter un formulaire pour le recharger dans un autre logiciel (c’est ce qu’on appelle l’interopérabilité), et surtout le jour où Google décide de changer les règles du jeu (graphisme, prix, usage, etc.) vous êtes coincés…

En 2014, j’avais rencontré Alexis Métaireau, qui travaillait alors pour Mozilla. Il développait alors un projet logiciel (kinto) et souhaitait créer une application de création de formulaires plus simple que Limesurvey. Malheureusement, l’emploi du temps d’Alexis ne lui a pas permis d’avancer aussi vite qu’il le souhaitait et début 2016, il n’existait donc pas encore de solution.

Framasoft préfère de loin proposer et mettre en valeur des logiciels libres déjà existants et disposant déjà d’une communauté, plutôt que de développer des solutions maison qu’il faudra maintenir, faire évoluer, sans compter le support utilisateur à gérer. Cela représente un coût et une perte de temps pour une petite association comme la nôtre, mais comme nous nous étions engagés vis-à-vis de nos donateurs il fallait bien avancer, et j’ai donc commencé à envisager de développer notre propre solution.

N’ayant que très peu de temps disponible, j’ai préféré « assembler » des briques de logiciels libres existants plutôt que de partir de zéro. Je suis donc parti sur une solution utilisant Drupal (un des logiciels libres de création de sites web les plus installés au monde).

Justement peux-tu nous dire un mot sur la solution technique retenue, même pour ceux qui n’y connaîtraient rien ?

Lorsque j’ai jeté sur papier les grandes lignes d’un cahier des charges pour une application qui serait une alternative à Google Forms, je me suis rendu compte que c’était à la fois très simple et très compliqué. Il fallait évidemment pouvoir gérer une couche « administrative » du site (que les utilisateurs puissent créer des comptes, retrouver leur mot de passe, qu’un ou plusieurs administrateurs puissent gérer les formulaires dépassant le cadre d’une utilisation raisonnable, etc.), et bien entendu développer un système de création/gestion de formulaire. Cette dernière partie n’était pas la plus complexe, sauf que le diable se cache dans les détails : si je souhaitais rajouter des fonctionnalités comme par exemple « faire apparaître ce champ seulement si le participant coche telle case » ou « mettre ce formulaire sur plusieurs pages » ou « envoyer un email à telle personne avec telles infos lorsque quelqu’un répond telle information dans tel champ », le développement se complexifiait énormément.

Or je connaissais déjà un peu Drupal, l’un des CMS les plus répandus, et son grand nombre de modules, notamment un module nommé Webform qui permet… la création de formulaire.

Courant 2015, je me suis donc lancé un double défi : réaliser Framaforms sur une base Drupal + Webform 1) en moins de 10 jours équivalent temps plein, et 2) sans écrire aucune ligne de code 🙂

Euh, un développeur qui n’écrit aucune ligne de code, c’est légal, ça ?

Justement, je ne suis pas développeur ! 🙂

J’ai évidemment des connaissances en développement, mais j’aurais sûrement été la pire personne à Framasoft pour développer un tel soft 😛

Et par ailleurs, je souhaitais montrer l’un des avantages du libre : sa capacité à réutiliser/détourner du code existant pour produire un nouveau logiciel.

De plus, si je parvenais à relever ces défis, cela me simplifierait largement la question de la maintenance ou de la sécurité : Drupal est un logiciel dont le code est scruté par des milliers de paires d’yeux sur la planète, et les failles sont vite corrigées. Si j’avais tout écrit moi-même, ça aurait probablement été bourré de failles et de bugs !

Les défis ont donc été relevés ?

Pour être honnête, non ! Mais de peu 🙂

J’ai compté environ 14j ETP de travail, étalés en pointillés sur 17 mois (j’aurais été plus vite si mon emploi du temps m’avait permis de ne me consacrer qu’à ce projet, mais j’ai rarement pu travailler plus de 2H d’affilée dessus).

Et pour les lignes de code, j’en ai finalement écrit… une soixantaine (autant dire rien du tout !) juste pour adapter Webform à des besoins spécifiques, comme par exemple le fait de mieux anonymiser les réponses des participants aux formulaires.

Entre temps, Alexis Métaireau a fini par publier son outil (fourmilières) que je vous recommande, d’ailleurs. Mais c’est sans regret pour moi, puisque si le design et la simplicité de fourmilières sont plus grandes, Framaforms est tout de même bien plus riche en fonctionnalités.

Au fait, il me semblait que Drupal 8 était sorti, pourquoi avoir choisi d’utiliser la version 7 ?

Tout simplement parce qu’autant le cœur de Drupal 8 est stable, autant bon nombre de modules n’ont pas encore été portés pour cette version. Mais comme je n’en utilise qu’une dizaine, je suis confiant sur le fait que la migration vers Drupal 8 ne sera pas trop douloureuse. Par ailleurs Drupal 7 sera encore maintenu jusqu’à fin 2019, ce qui me laisse le temps de planifier une migration.

Et pour l’avenir ?

Aucune idée ! C’est un peu l’inconnue pour moi, puisqu’il va falloir confronter mon choix technique (je sais que les développeurs qui nous lisent vont troller sec sur le côté « usine à gaz » de Drupal, qui plus est en version 7, sur PHP vs Django, etc. etc.).

Mais je l’assume d’autant plus qu’en fait Framaforms servira aussi de « beta test grandeur nature » à un autre projet « Dégooglisons » de Framasoft, à savoir Framapétitions. Si mes choix tiennent la route, alors je pense que je pourrai me relancer un nouveau défi : réaliser Framapétitions en moins de 4j ETP et 0 ligne de code 🙂

 

vdp.com

L’urgence, c’est d’abord de… consolider Framaforms, car pour être très franc, la peinture est encore très fraîche (des traductions sont manquantes, certains éléments mal placés, la documentation non terminée, etc.). Bref, ça va encore bouger dans les tous prochains jours.

Il va donc falloir maintenir non seulement Framaforms, mais aussi le code du projet (c’est-à-dire ici surtout « le plâtre »  entre les différentes briques utilisées, qui donnent l’architecture de Framaforms)

Par ailleurs, j’ai quelques idées d’améliorations, comme la protection de formulaire par mot de passe, la mise en place d’une API permettant de remplir un framaforms par des logiciels externes, etc. Mais une chose à la fois : il faut déjà voir si ça fonctionne à large échelle !

Un petit mot pour la fin ?

Je voudrais surtout remercier la communauté Drupal, notamment l’auteur principal et mainteneur du module webform, que j’ai contacté, et qui propose un site très proche, et plus joli que Framaforms, avec un service payant pour supprimer des limitations. J’encourage d’ailleurs les lecteurs à le soutenir financièrement, ou au moins à l’encourager.

 

Pour aller plus loin :




Framaforms : n’offrez plus les réponses que vous collectez à Google !

Un formulaire d’inscription ? Une enquête en ligne ? Un questionnaire de satisfaction ? Bref : vous avez besoin de réaliser rapidement un questionnaire à diffuser en ligne et d’en collecter les réponses ?

Il existe plusieurs logiciels libres pour réaliser cela. Nous devons même reconnaître qu’aucun ne rivalise avec la redoutable efficacité de Google Forms (maintenant intégré à la « G(oogle) Suite » ). Mais ce dernier aspire vos données, et surtout celles des participants répondant innocemment à vos formulaires, en enregistrant leurs réponses dans Google Sheets, lui même enregistré dans Google Drive !

anim_framaforms

Alors, nous avons décidé de construire nous-mêmes une alternative : Framaforms !

Framaforms vous permet de réaliser simplement des formulaires, par glisser-déposer d’éléments (champs textes, cases à cocher, menu déroulant etc.). Il vous suffit alors de transmettre l’adresse de ce formulaire à qui bon vous semble par email, sur les réseaux sociaux, ou directement en l’intégrant sur votre site web… et de laisser les participants répondre. Les réponses seront anonymisées ; vous pourrez les visualiser et même les analyser, notamment à l’aide de graphes générés automatiquement pour vous faire gagner du temps. Et bien entendu vous pourrez les télécharger au format .csv, utilisable dans n’importe quel tableur.

Comme il faut parfois tâcher d’éviter les abus, l’outil comporte volontairement quelques limitations (durée d’hébergement du formulaire, ou nombre de réponses maximum par formulaire). Nous lèverons éventuellement ces contraintes suivant les usages, mais pour ne pas avoir à les subir, et surtout si vous avez des besoins spécifiques, le mieux est alors d’installer vous-même l’outil sur votre serveur. Vous pouvez aussi utiliser les services « premium » du site webform.com par l’auteur du module qui fait tourner Framaforms.

Pour en savoir plus sur l’outil Framaforms, notamment sur pourquoi et comment nous avons décidé de le faire nous-mêmes, nous vous invitons à lire l’interview de Pierre-Yves, qui a réalisé cet outil pour vous : entretien avec Pierre-Yves, pour en savoir (un peu) plus sur Framaforms.

Donnez-moi un exemple simple à comprendre !

Tristan[1] a des choses à dire sur ce qu’il pense des GAFAM (Google, Apple, Amazon, Facebook, Microsoft), et de l’utilisation qu’ils font de nos données personnelles. D’ailleurs il est régulièrement invité pour en parler car son expertise sur le sujet est reconnue. Il a donc décidé de rassembler ses idées dans un livre. Après plusieurs mois de rédaction et avoir pris bonne note des retours qui lui ont été faits par les lectrices et lecteurs de son blog, il a trouvé une maison d’édition proche de ses valeurs prête à publier son livre. Le jour tant attendu du lancement de son ouvrage approche, mais afin de pouvoir s’organiser, il décide de créer un formulaire en ligne invitant à s’inscrire les personnes qui souhaitent venir.

Framaforms à la rescousse

Première étape, l’inscription.

Rien d’extraordinaire de ce côté-là. Tristan se rend sur https://framaforms.org et clique sur « Créer un compte ». Il saisit alors un login, son adresse email, et répond à la question servant à s’assurer qu’il n’est pas un robot-spammeur (pour info, la réponse est « framaforms » 😛 )

Il reçoit quelques secondes plus tard un email provenant du site lui demandant de cliquer sur un lien pour terminer son inscription. Il clique dessus et peut alors choisir son mot de passe et quelques informations complémentaires.

Création d'un compte
Création d’un compte

Voilà, son compte est créé et validé, il peut commencer son formulaire !

Création du formulaire

Il clique sur « Créer un formulaire ». Le site lui demande alors de remplir les informations de base, comme l’intitulé (« Inscription au lancement de mon livre »).

Création de formulaire
Création de formulaire

Il choisit aussi de mettre en ligne une description et une image qui rappelleront aux gens de quoi il s’agit.

Ajout d'une description
Ajout d’une description

Comme date d’expiration, Tristan choisit une date 15 jours après l’événement. Il aura de toutes façons récupéré toutes les informations d’ici là, et inutile d’encombrer les serveurs avec un formulaire dont les informations n’auront plus d’intérêt quelques jours plus tard.

Comme Tristan est un type sympa, il se dit que son formulaire pourra servir à d’autres plus tard, et décide donc de faire de son formulaire un « modèle ». Cela signifie que son formulaire se retrouvera parmi les multiples modèles de formulaires dont d’autres utilisateurs pourront s’inspirer et qu’ils pourront surtout « cloner » d’un seul clic, leur faisant gagner un temps précieux. Il décide de nommer ce formulaire « Modèle de formulaire d’inscription à un événement ».

Options de création
Options de création

Il passe alors à l’étape de la construction de son formulaire.

Conception du formulaire

C’est simple et rapide : il suffit de glisser-déposer les champs, puis de cliquer dessus pour éditer les informations qui seront affichées.

Il commence donc par un champ texte pour le nom ou le pseudo.
Il clique sur le crayon et complète les informations souhaitées. Il en profite d’ailleurs pour rendre ce champ obligatoire.

Ajout d'un champ
Ajout d’un champ

Comme il souhaite savoir comment les inscrits ont entendu parler de son ouvrage, il utilise alors un champ « boutons radio ». Et remplit 3 champs « Par l’auteur », « Par l’éditeur »,
« Autre ».

Ajout de boutons de sélection
Ajout de boutons de sélection

Afin de savoir avec combien de livres son éditeur doit venir le jour J, il décide de poser la question sous forme d’une simple case à cocher.

Ajout d'une case à cocher
Ajout d’une case à cocher

Enfin, il décide d’ajouter, à la demande de son éditeur, un champ email pour les personnes qui souhaiteraient être tenues au courant de l’actualité de ce dernier. Aucun problème, un dernier glisser-déposer et c’est réglé.

Ajout d'un champ courriel
Ajout d’un champ courriel

Et voilà, il enregistre, et son formulaire est prêt à être diffusé !

Il peut le visualiser et le tester en cliquant sur « Voir »

Prévisualisation
Prévisualisation

Options

Bon, jusqu’ici ça ne lui a pris que 5 minutes chrono, mais Tristan se dit que ça mérite un peu de peaufinage. C’est un jour important après tout !

D’abord, il retourne modifier son formulaire et décide de rajouter un champ texte « Pouvez-vous m’en dire plus ? » qui ne s’affichera QUE si le participant coche la case « Autre ».
Il ajoute ce champ sous les boutons radio et enregistre son formulaire.

Ajout d'un nouveau champ qui ne sera affiché que si un autre est coché
Ajout d’un nouveau champ qui ne sera affiché que si un autre est coché

Puis, il clique sur « champs conditionnels » et sélectionne les menus de façon à formuler la phrase « Si Comment avez-vous entendu parler de cet événement est Autre alors Pouvez-vous m’en dire plus ? est affiché », puis enregistre. Simple !

Choix du champ à afficher
Choix du champ à afficher

 

Le résultat est concluant :

Champ s'affichant sous condition
Champ s’affichant sous condition

Par ailleurs, il se dit qu’il aimerait bien recevoir un mail à chaque réponse.

Il se rend dans l’onglet « courriels » et ajoute un « courriel standard ». Pour adresse courriel du destinataire, il met la sienne.

Il parcourt les autres champs, mais les valeurs par défaut lui conviennent, et il décide donc de valider.

Ajout d'une adresse email pour recevoir un message à chaque participation.
Ajout d’une adresse email pour recevoir un message à chaque participation.

Dernière modification, cosmétique, dans l’onglet « Modifier », tout en bas, il choisit un autre thème, plus adapté aux smartphones que le thème par défaut (il faut dire que les amis de Tristan sont très connectés). Il enregistre encore une fois.

Choix d'un thème différent
Choix d’un thème différent (d’autres choix de thèmes seront ajoutés dans quelques semaines)

Voilà, son formulaire peut être diffusé !

Diffusion

En se rendant sur l’onglet « Partager », Tristan voit une option pour partager son formulaire sur les réseaux sociaux.

Il a supprimé son compte Facebook il y a très longtemps, parce que l’entreprise modifiait sans cesse ses conditions d’utilisation, de plus en plus abusives. Par contre Tristan a un compte diaspora* sur Framasphère, le pod du réseau social loyal et respectueux de vos données, géré par l’association Framasoft (le pod, pas le réseau :P). Et il est aussi très présent sur Twitter (100 000 abonnés tout de même). Il publie donc l’annonce du lancement de son livre sur ces deux réseaux. Il a même le code HTML qui lui permet d’afficher ce formulaire directement embarqué sur son site. Il envoie aussi l’adresse de son formulaire à ses contacts par email.

Possibilités offertes pour partager son formulaire
Possibilités offertes pour partager son formulaire

Les dés sont jetés.

Collecte, analyse et téléchargement des données

Quelques jours plus tard, Tristan se connecte sur Framaforms et peut retrouver son formulaire via le bouton « Mes formulaires ».

Il clique sur son formulaire, puis sur « Résultats ». Il peut alors voir le nombre de réponses et visualiser chacune d’entre elles en situation (et supprimer les tests qu’il avait faits au début).

Liste des participations (possibilité de visualiser/supprimer)
Liste des participations (possibilité de visualiser/supprimer)

Il peut aussi sélectionner l’onglet « Analyse » pour afficher des graphiques des réponses.

Analyse et graphiques
Analyse et graphiques

L’onglet « Tableau » permet, lui, d’avoir une vision globale des réponses (pratique pour les formulaires ne comportant pas trop d’éléments.

Détails des participations
Détails des participations

Enfin, il peut bien entendu télécharger les résultats au format .csv pour importer les informations brutes dans, par exemple, LibreOffice Calc (son tableur préféré).

Téléchargement des résultats
Téléchargement des résultats

Conclusion

Tristan a donc créé un formulaire en quelques minutes, qui plus est en étant certain que les données des réponses des participants n’iront pas nourrir l’ogre Google.

Formulaire final tel que vu par les utilisateurs
Formulaire final tel que vu par les utilisateurs

Il n’en a pas eu l’utilité, mais de nombreuses autres options étaient disponibles. Par exemple il aurait pu ajouter un champ pour demander l’âge des participants, avec une vérification automatique que la valeur saisie était bien un nombre compris entre 7 et 97 ans. Ou renvoyer automatiquement le participant sur une page de remerciements sur son blog une fois le formulaire rempli. Ou limiter le nombre de places aux 100 premiers répondants. Ou …

Pour aller plus loin :

  • Webform.com : une alternative très proche de Framaforms, partiellement libre – par l’auteur du module Webform (gratuit avec quelques limitations, mais avec une offre payante si vous ne voulez pas de contraintes)

 

Notes :

[1] – oui, cet exemple est tiré d’une histoire vraie que certain-e-s d’entre-vous reconnaîtront sûrement 😉 Cependant, notez que la soirée de Tristan est intervenue avant la sortie de Framaforms ! Il ne pouvait donc pas l’utiliser. Mais que ça ne vous empêche pas d’acheter son (excellent) bouquin !