Les statistiques du réseau Framasoft réactualisées au début 2010

Au mois d’octobre/novembre 2008, nous présentions ici-même les statistiques de l’ensemble du réseau Framasoft. Les voici réactualisées en janvier/février 2010 pour comparaison.

Globalement nous n’avons ni progressé ni régressé sachant cependant que nous n’avons pas pris en compte les nouveaux projets que sont par exemple Framalang, Framapack ou EnVenteLibre, qui drainent eux aussi leur petit lot de visiteurs. Ainsi sur une période d’un mois on dénombre 816.000 visiteurs, 1.132.000 visites et 2.726.000 pages vues (en 2008 : 807.000 visiteurs, 1.124.000 visites et 2.911.000 pages vues).

Plusieurs facteurs internes peuvent expliquer cette relative stagnation. Mais il est possible que les Facebook et les Twitter associés aux flux RSS aient eux aussi leur influence (ce qui pourrait expliquer que le Framablog se retrouve lui dans une bonne dynamique).

Du côté des OS, Linux et Mac ont pris en un peu plus d’un an quelques points à Windows, mais cela reste bien (trop) faible. Quant aux navigateurs, IE poursuit sa chute annoncée (mais plus lentement que prévu/souhaité) et Firefox a très légèrement baissé au profit de Chrome (comme nous avons eu l’occasion de le remarquer dans ce billet polémique).

Statistiques Framasoft entre le 11 janvier et le 10 février 2010

  • Framasoft
    • visiteurs/mois : 560 000
    • visites/mois : 717 000
    • pages vues/mois : 1 831 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 81%, Linux 11%, Mac 7%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 57%, IE 29%, Chrome 6%
  • Framakey
    • visiteurs/mois : 106 000
    • visites/mois : 224 000
    • pages vues/mois : 563 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 95%, Linux 4%, Mac 1%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 82%, IE 11%, Chrome 2%
  • Framabook
    • visiteurs/mois : 24 000
    • visites/mois : 28 000
    • pages vues/mois : 52 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 66%, Linux 30%, Mac 4%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 68%, IE 18%, Chrome 6%
  • Framablog
    • visiteurs/mois : 53 000
    • visites/mois : 78 000
    • pages vues/mois : 122 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 58%, Linux 33%, Mac 8%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 66%, IE 14%, Chrome 7%
  • Framagora
    • visiteurs/mois : 73 000
    • visites/mois : 85 000
    • pages vues/mois : 158 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 73%, Linux 22%, Mac 5%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 63%, IE 23%, Chrome 6%



Les femmes, le logiciel libre, vous et moi aux RMLL 2010

CarbonNYC - CC byLorsque Jean-Pierre Archambault m’a invité le 7 juillet prochain à participer à une table ronde « Le genre et le logiciel libre » aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Bordeaux, je me suis senti gentiment piégé.

Pourquoi moi ? On ne peut malheureusement pas dire que la proportion de femmes dans la communauté Framasoft soit véritablement supérieure à la moyenne des autres projets du Libre, c’est-à-dire très faible.

Certes, mais si je refuse, ne va-t-on pas me suspecter d’indifférence au sujet, voire même de misogynie ?

J’ai donc accepté 😉

Mais afin de ne pas trop dire de bêtises et préparer quelques petites antisèches bien senties, j’en appelle à votre participation dans les commentaires ci-dessous. En espérant conserver le climat serein, la qualité d’argumentation et les échanges courtois qui s’y déroulent actuellement, malgré le caractère souvent polémiques de certains récents billets tels ceux sur l’iPad, Chrome ou Ubuntu. En espérant également que quelques femmes nous apporteront leurs témoignages.

J’avais ainsi introduit un vieil article du Framablog qui proposait (quelque peu maladroitement) Dix façons d’attirer facilement la gent féminine vers votre projet libre :

Prenez 100 développeurs de logiciels, vous n’y trouverez que 28 femmes. Prenez maintenant 100 développeurs de logiciels libres, vous n’y trouverez alors plus que 2 femmes !

Ce sera certainement la base de notre discussion, avec, dans l’ordre de progression et d’importance, trois grandes familles de questions :

  • Oui, mais est-ce réellement un problème ?
  • Pourquoi une telle sous-représentation ?
  • Que peut-on faire pour y remédier ?

Les femmes sont minoritaires dans le secteur informatique, ce qui est déjà significatif en soi. Mais à l’intérieur de ce secteur, elle sont quasiment absentes du logiciel libre ! Pourquoi un tel écart, alors que le logiciel libre n’a de cesse de vanter ses vertus communautaires et que les fameuses 4 libertés qui le caractérisent sont par essence non discriminantes ?

Le constat est là. Il est paradoxal et difficile à admettre lorsque l’on prône l’ouverture à longueur de journée[1].

Remarque : Outre cette table ronde, les RMLL proposeront également le 8 juillet une conférence de Perline sur le même sujet où l’on ne risque pas de s’ennuyer à en juger par la pugnace présentation.

« Le genre et le logiciel libre » aux RMLL 2010 – Entretien avec Jean-Pierre Archambault


6% seulement de femmes dans le logiciel libre !

JPA : Oui. Le chiffre en surprend plus d’un. Richard Stallman aime à dire, avec raison : « Liberté-Egalité-Fraternité »… Si le chiffre surprend, il n’en est pas moins là. D’où un souci de comprendre le pourquoi de cette situation. Pour éventuellement conclure que cela s’explique très bien, ce qui ne signifie nullement s’en accomoder. La question est donc posée et le thème du genre émerge dans différentes manifestations du logiciel libre. Pour réfléchir et, si possible, agir.


Ce sera le cas aux RMLL 2010

JPA : Différentes initiatives sont prévues. Dans le cadre des journées du pôle de compétences logiciels libres du Scérén, le 7 juillet une table ronde sera proposée et le 8 juillet auront lieu des entretiens collectifs avec des chercheurs du laboratoire EDA de Paris 5 Sorbonne ainsi que des interviews filmés en coopération avec l’équipe audiovisuelle des RMLL (3). Les entretiens s’inscrivent dans le cadre d’un projet du laboratoire. Les volontaires prêts à participer à ces entretiens d’environ 40 minutes (6 participants par groupe) sont les bienvenus. Il s’agira de discuter librement de leurs parcours et de leurs expériences relatifs aux logiciels libres[2]. Le 8 juillet également, une conférence sera organisée par Perline.


Une dimension éducative ?

JPA : On connaît la place de l’éducation reçue dans les déterminations de chacun, les stéréotypes véhiculés. Cela vaut pour des problématiques générales comme « le genre et l’informatique », « le genre et la science » et, en définitive, la condition féminine dont « le genre et le logiciel libre » constitue une de leurs déclinaisons.


La situation dans l’informatique en général

JPA : On compte environ 25% de femmes dans le secteur des TIC. Dans les professions de l’informatique, on constate une régression. En effet, au début, les femmes y étaient nombreuses : les stéréotypes ne jouaient pas, il y avait un espace à occuper, à conquérir, notamment pour ceux et celles qui pouvaient se sentir « mal à l’aise » dans d’autres domaines comme les mathématiques par exemple. L’informatique ne porte pas en elle-même des choses hostiles aux femmes. Mais on retrouve l’influence de ce qui est « technique ». Ainsi y a-t-il moins de femmes dans les domaines du matériel et de l’architecture, le rapport au tableur a une connotation masculine dans les formations techniques (industrielles) mais pas dans le domaine teriaire où il y a beaucoup de femmes. On ne constate pas de différence pour la programmation.


Et dans le libre ?

JPA : Il y a apparemment plus de femmes dans le libre au sein des entreprises que dans les communautés de développeurs. On connaît le prestige accordé à l’écriture du code dans le libre. Mais le geek est marqué au masculin et le libre garde une aura de transgression, un côté « Robin des bois ». Les femmes s’investissent davantage dans les travaux « annexes », moins valorisés, dans une démarche de bien commun avec un but collectif. Les hommes, plus engagés dans les stratégies de pouvoir, privilégient ce qui se voit, les activités « nobles ». Et codent sur leur temps libre (quand il ne s’agit pas d’une activité professionnelle). Et l’on sait que le temps libre n’est pas (encore) la chose la mieux partagée dans le monde des genres. On retombe sur la condition féminine.


L’informatique est une science

JPA : On retrouve la question du positionnement des filles par rapport aux carrières scientifiques avec, circonstance aggravante jusqu’ici, l’absence d’une discipline informatique au lycée. De ce point de vue également, la création d’un enseignement de spécialité optionnel « Informatique et sciences du numérique » en Terminale S à la rentrée 2012 est une bonne chose. Les lycéennes réussissent aussi bien (mieux même) que les lycéens dans les matières scientifiques. Et pourtant, elles ne choisissent pas ensuite les filières et carrières scientifiques comme elles pourraient y prétendre. Avec des différenciations au sein des disciplines (par exemple les statistiques et les probabilités en mathématiques par rapport aux autres domaines) ou d’une discipline à l’autre (il y a beaucoup de filles en biologie).


Des rendez-vous

JPA : La réflexion est engagée mais elle va se poursuivre en se diversifiant. Les questionnements ne manquent pas. Rendez-vous donc à Bordeaux début juillet aux RMLL 2010, pour les débats, les entretiens et les interviews. Puis lors du prochain Forum Mondial du Libre à Paris, les 30 septembre et 1er octobre 2010. Signalons également le projet européen Predil (Promoting Equality in Digital Literacy) dont une rencontre en septembre prochain en Slovaquie s’intéressera notamment au thème du genre dans le logiel libre.

Notes

[1] Crédit photo : CarbonNYC (Creative Commons By)

[2] On peut d’ores et déjà s’inscrire aux entretiens collectifs en adressant un message à Ayuko Sedooka (ayuko76 AT gmail.com), copie à jean-pierre.archambault AT ac-paris.fr.




Imagine there is no copyright – Traducthon 2.0 – RMLL 2010

Imagine there is no CopyrightLors de la dernière Ubuntu Party à Paris, les framalinguistes ont lancé avec succès le premier « Traducthon ». Ce coup d’essai réussi ne pouvant rester orphelin, Framalang relève son propre gant. La deuxième édition du Traducthon (ou Traducthon 2.0) aura donc lieu du 6 au 9 juillet prochain à Bordeaux au cours des fameuses et célèbres Rencontres Mondiales du Logiciel Libre[1].

L’ambition est cette fois plus grande. La gourmandise des framalinguistes n’ayant pas de limite, nous ne pouvions donc nous limiter à un article. 4 jours d’intenses traductions, relectures, reformulations, mise en page, bières s’offrent à nous. Le texte sélectionné se devait donc d’être à la hauteur.

Le choix de Framalang s’est porté sur un livre au cœur de l’actualité : Imagine there is no copyright and no cultural conglomerates too / An essay (ce qui donne en français et en chantonnant du John Lennon : Imaginez qu’il n’y ait ni droit d’auteur ni industrie culturelle / un essai).

Ce document des néerlandais Joost Smiers et Marieke Van Schijndel analyse dans le détail les raisons du déclin du droit d’auteurs tel qu’il a été conçu à une époque d’avant l’immatériel, et pourquoi il ne peut survivre à l’univers numérique dont la présence est croissante dans nos vies quotidiennes. Cet essai propose par ailleurs un certain nombre de pistes, permettant de transformer le marché hyper-dominé de l’industrie culturelle en marché de micro-entrepreneurs de cette même culture, permettant une ouverture maximale du marché, en libérant les créateurs et en leur permettant de se rapprocher de leur public.

When a limited number of conglomerates control our common area of cultural communication to a substantial degree, then that undermines democracy. The freedom to communicate for everyone and everyone’s right to participate in his or her society’s cultural life, as promised in the Universal Declaration of Human Rights, can become diluted to the unique right of a few heads of companies and investors and the ideological and economic agendas to which they work.

Ce qui pourrait se traduire par :

Lorsqu’un nombre réduit de groupes industriels contrôle à un certain point notre univers commun de communication culturelle, il sape alors la démocratie. La liberté de chacun de communiquer et le droit de chacun de participer à la vie culturelle de sa propre société, tels que promis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, peuvent se trouver dilués dans le droit unique de quelques dirigeants d’entreprises ou de quelques investisseurs, et dans les priorités idéologiques et économiques pour lesquelles ils travaillent.

Tous ceux qui le souhaitent peuvent participer à cette aventure avec nous. La traduction aura lieu sur le Pad de Framasoft. L’exercice de la traduction nécessite des compétences aussi variées que la maîtrise de l’anglais, la capacité de reformulation ou celle d’assurer la cohérence du style, une relecture attentive, mais surtout une grande ouverture d’esprit.

Toutes les bonnes volontés sont donc les bienvenues, sur place ou à distance. Et, as usual, dans la joie et dans la bonne humeur 😉

Notes

[1] Le week-end (10 et 11 juillet), les RMLL auront lieu en centre ville, et ne nous permettront pas de poursuivre la traduction en direct.




Sortie du « Simple comme Ubuntu 10.04 LTS » – Interview des relecteurs

Simple comme Ubuntu 10.04 LTS - Didier Roche - Cover : Alexandre MoryC’est désormais une tradition : à nouvelle version d’Ubuntu, nouvelle version du framabook « Simple comme Ubuntu » – ou SCU pour les intimes – de Didier Roche, qui est peut-être l’ouvrage le plus vendu (à plusieurs milliers d’exemplaires) et diffusé (à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires) de l’édition francophone sous licence libre.

Vous pourrez constater ci-contre que la couverture du livre chez InLibroVeritas s’est mise au diapason de la nouvelle charte graphique de ce millésime 10.04 LTS Lucid Lynx d’Ubuntu.

Le contenu a été bien entendu également mis à jour (cf le changelog complet en bas de page), mais c’est du côté de l’impression, et donc du vrai livre papier chez InLibroVeritas, que se situe l’amélioration la plus spectaculaire : les illustration sont désormais toutes en couleur. Adieu le terne noir et blanc, bonjour les copies d’écran qui claquent !

Dernière originalité. Plutôt qu’une désormais classique interview de son auteur pour annoncer l’évènement, nous avons préféré donner la parole à quelques uns des indispensables relecteurs et relectrices du livre.

Pour, une fois n’est pas coutume, mettre un peu en lumière ces travailleurs de l’ombre. Pour rappeler également que ce projet possède lui aussi une dimension collective et collaborative.

L’occasion pour moi de les remercier chaleureusement et… de m’excuser publiquement pour la grande faiblesse intellectuelle de mes questions 😉

10 questions à 6 membres de l’équipe de relecture du SCU

Question de mieux vous connaître : Bonjour à tous, pourriez-vous vous présenter en une phrase ?

rmy : Rémy (alias rmy), militant du TdCT, prof de ballon, data tracker.

hopimet : Médecin et passionné d’informatique.

Bruno : Bruno, breton, et maintenant assistant parlementaire européen.

Garburst : Barbara, bidouilleuse informatique, unixienne depuis 1989, linuxienne depuis 1996, ubuntutiste depuis 2007.

le n@nyl@nd : Le n@nyl@nd, c’est mon petit univers.

kinouchou : Kinouchou, ange utilisateur d’Ubuntu.

Question d’histoire : Comment êtes-vous tombés dans la marmite de la relecture du SCU ?

rmy : J’ai commencé à crayonner une version que j’avais achetée pour ma femme à Nantes l’an dernier. Je n’ai pas envoyé mes remarques en me disant qu’une nouvelle version allait sortir. Quand kinouchou a relayé sur le forum l’appel aux taupes de l’ombre, je me suis dit : « tiens on va pouvoir balancer grave », et puis à force d’aider des plus ou moins débutants sur le forum, quoi de plus logique que d’aider celui écrit pour eux. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est absolument pas par respect pour l’auteur, pour son bouquin, ni même par sympathie, non…

hopimet : C’est ma première relecture. Après proposition de kinouchou du tdct.

Bruno : La lecture d’abord… J’ai découvert SCU au cours de l’été 2006 alors que ce n’était qu’un PDF qui ne devait en aucun cas dépasser les70 pages ! Pour la relecture, et bien Did avait déclaré que si on y trouvait des fautes c’est pas lui qu’il fallait taper mais SaintRaph (le correcteur de la 1ère heure)… Alors moi quand on me prend par les sentiments…

Garburst : Suite à un appel à relecteurs sur le site Framasoft fin 2007, j’ai commencé par quelques chapitres des Framabooks alors en relecture — sur SPIP, OOo et Latex — et depuis je relis le SCU tous les 6 mois. De l’acharnement, comme le dit Didier. Ou Didier le dit. Ou Dit le Didier. Ledit Didier… 😉

le n@nyl@nd : On ne peut pas dire que j’y suis tombé. En fait, j’ai participé au renouvellement des captures d’écrans et lorsque l’appel à la relecture a été lancé, je n’était pas vraiment disponible. Je n’ai fait que parcourir le livre pour voir les belles images que nous avions fournit à Didier. C’est comme ça que je me suis rendu compte d’une erreur de légende de l’une d’entre elles et je l’ai signalée. Voilà pourquoi je suis surpris mais somme toute flatté que Didier m’ait cité comme relecteur.

kinouchou : Je ne suis pas Obélix moi !

Question sérieuse : Quelles sont d’après vous les qualités d’un bon relecteur / d’une bonne relecture ?

rmy : À question sérieuse réponse sérieuzeuse : Il faut savoir lire à l’envers, par transparence, écouter le chant du papier quand on tourne les pages, lire le flat-braille, chanter le LaTeX sous la douche et compter jusqu’à 11 (chapitres). Être capable de faire tout ça les yeux fermés est un plus certain pour la candidature des relecteurs de la prochaine version.

hopimet : Respecter le sens de l’auteur mais garder un avis critique. Être attentif à la forme.

Bruno : Être insomniaque ! Sisi, vu les délais que nous impose Did, avoir du temps la nuit est indispensable !

Garburst : Il faut être tatillon sur l’orthographe et la typographie. Suivre l’auteur en restant dans la peau du lecteur qui découvre le bouquin.

le n@nyl@nd : Comme je l’ai répondu à la question précédente, je n’ai pas vraiment fait une relecture. Je ne peux donc pas répondre à cette question.

kinouchou : Savoir lire.

Question encore plus sérieuse : Qu’est-ce qui d’après vous différencie la relecture d’un ouvrage spécialisé comme le SCU d’une relecture plus classique ?

rmy : Pour relire un classique il faut savoir lire la musique en plus.

hopimet : Voir si une description technique qui semble évidente aux connaisseurs est accessible aux novices.

Bruno : Pour le savoir va falloir que j’essaie une relecture plus classique 🙂

Garburst : Je ne m’endors pas en le relisant…

le n@nyl@nd : Mais combien de fois va-t-il falloir vous dire que n’ai pas vraiment fait une relecture ?

kinouchou : Il faut comprendre les blagues de l’auteur.

Question d’exploitation : Vous faites cela bénévolement ! Mais ce n’est pas possible, on vous arnaque ! Une réaction ?

rmy : Ha bon ? Bah tant pis, maintenant c’est fait. Et puis notre grandeur d’âme étant sans borne nous recommencerions sans fin avec le plaisir de savoir que nous participerions encore et encore à l’accomplissement de la connaissance – au-delà même de la reconnaissance.

hopimet : Non, je fais ça pour la gloire.

Bruno : Ballmer l’avait bien dit que les libristes c’était tous des escrocs !

Garburst : Normal, Linux est un système d’exploitation ! À défaut de savoir bien coder, je lis très vite j’aime ça ! C’est ma petite pierre à l’édifice.

le n@nyl@nd : Votre information est erronée. Vérifiez vos sources ! Didier m’a grassement payé pour mon travail ? il va peut-être falloir que je demande à mon banquier si le chèque est bien encaissé ? et je peux maintenant vivre de mes rentes.

kinouchou : En fait la plupart des autres exploités l’ont été à cause de moi donc je ne suis pas seulement exploitée mais exploitatrice.

Question piège : Est-ce que Didier est un bon auteur ?

rmy : Oui, il préfère les – aux (), ce qui est plus français. Il devrait être introduit à l’Académie Française rien que pour ce fait.

hopimet : Sans aucun doute.

Bruno : Non !!! Car il ne tient aucun compte des remarques constructives que des correcteurs éclairés (évidemment) lui apportent !!! Cela fait des années que je lui dis de virer l’image 6.4 des plus ringardes, et rien elle est toujours là ! 😀

Garburst : Oui. et surtout très courageux de s’y remettre tous les 6 mois.

le n@nyl@nd : Évidemment qu’il est à la bonne hauteur : ce n’est pas pour rien qu’il est un « maître de l’univers » !

kinouchou : Il est obligé d’exploiter des gens pour lire son livre c’est dire combien c’est un bon auteur !

Question qu’on n’a pas le droit de répondre non : Êtes-vous sous Ubuntu ?

rmy : Oui, et alors ?

hopimet : Oui (et Debian Lenny).

Bruno : Ben j’aurais bien essayé Gentoo, mais Did n’a pas encore sorti le bouquin…

Garburst : Bien sûr ! 4 PC sous Lucid Lynx à la maison, et 2 enfants jusqu’ubuntistes.

le n@nyl@nd : Non, je préfère avoir le dessus.

kinouchou : C’est moi qui exploite Ubuntu pas le contraire, donc je ne peux pas être « sous » Ubuntu.

Question con (enfin, plus encore que les autres) : Pourquoi le lynx est-il lucide ?

rmy : Parce que la vache à lait, petit scarabée.

hopimet : Parce qu’il voit ce que l’utilisateur recherche.

Bruno : Parce qu’il sait qu’il devra bientôt laisser la place…

Garburst : Parce qu’il est clair et limpide.

le n@nyl@nd : Parce que c’est un félin et, comme tous les félidés, il a la vue perçante ; surtout la nuit.

kinouchou : C’est plus vendeur que lynx laborieux.

Question d’esthétique : Le nouveau look d’Ubuntu, ça sucks ou ça roxe ?

rmy : Y a-t-il une métaphore à caractère pornographique dans cette question ?

hopimet : C’est beau.

Bruno : Je l’aimais bien le marron moi, avec une pensée particulière pour le héron psychédélique, et l’Ibex trace de café… Ça c’était original !

Garburst : Chais pas, c’est la première chose que je change…

le n@nyl@nd : Oh, vous savez, les goûts et les couleurs…

kinouchou : C’est juste mes couleurs donc Ubuntu c’était mon idée 🙂

Question d’avenir : Jusqu’où ira le logiciel libre ?

rmy : Le logiciel libre est déjà utilisé par des gens qui ne le sont pas. Un jour il sera majoritairement utilisé sur le poste de travail des gens qui fabriquent du logiciel non libre.

hopimet : Jusqu’au bout.

Bruno : Jusqu’où on le fera aller !

Garburst : Loin, là-bas.

le n@nyl@nd : Jusqu’au cap de bonne espérance ?

kinouchou : Vers l’infini et au-delà !

Question subsidiaire (pour départager le vainqueur) : Qui de Google, Apple ou Microsoft est le plus grand méchant et pourquoi ?

rmy : Pas de haine brother.

hopimet : Apple qui censure le contenu de l’iPhone. La censure saymal.

Bruno : C’est le client qui se laisse emprisonner qui est le vrai méchant !

Garburst : Le loup, bien sûr !

le n@nyl@nd : Ils ne sont pas méchants. Ils n’ont simplement pas pris la bonne voie.

kinouchou : Ils ne le sont pas tous ?

Simple comme Ubuntu 10.04 LTS - Didier Roche - Cover : Alexandre Mory

Changelog du SCU 10.04 LTS de Didier Roche

  • Remplacement de toutes les références de l’ancienne à la nouvelle version, ainsi que le nombre d’inscrits sur le forum ubuntu-fr, comme d’hab 🙂
  • Remise à jour de la procédure d’installation
  • Remplacement des notifications par les indicateurs
  • Remplacement de la barre FUSA par le session indicateur
  • Mise à jour de la partie mise à jour nécessitant un redémarrage
  • Pitivi est maintenant installé par défaut, il a gagné sa description au chapitre 8 🙂
  • Gimp n’est plus installé par défaut
  • Suppression de la modification de grub (plus valable dans grub2), non nécessaire maintenant
  • Paufinage de termes et présentation au chapitre 2
  • Changement des étapes d’installations
  • Changement de la prise en charge des langues
  • Précisions concernant les runlevels et introduction d’une note sur upstart
  • Mise à jour de la partie sur les distributions en ajoutant les netbooks
  • Mise à jour de la fiche de l’auteur 🙂
  • Mise à jour de nautilus qui ne contient plus de bouton pour basculer le comportement de l’affichage de l’url
  • Affichage s’appelle maintenant écran
  • Nouvelle entrée micro-blogage
  • Nouvelle entrée partage de fichiers
  • Explication d’ubuntu one, accès, son rôle
  • Ajout de simpescan (installé par défaut), avec encore des explications sur xsane
  • Mis à jour de plups de 200 images, notamment grâce à la communauté ubuntu-fr. Merci à eux !
  • Suppression de Créateur de CD/DVD
  • Ajout de enventelibre.org
  • Remis à jour complet des liens et de certains modes d’installation des jeux du chapitre 9, tout frais, tout beau, tout neuf
  • Remplacement de UNR par UNE et suppression de Mobile Edition
  • Suppression de ctrl + alt + backspace
  • Quelques précisions sur l’installation
  • Driver nouveau par défaut
  • 4 bureaux par défaut
  • Des tonnes de reformulation, corrections, etc.
  • Merci aux relectures à nouveau



Mardi 4 mai 2010 : Journée Mondiale contre les DRM

Martin Krzywinski - CC byLe 21 mars 2010 aura lieu la dixième édition de l’initiative Libre en Fête, permettant de faire découvrir le logiciel libre sur tout le territoire français.

Mais il n’y a pas que des journées de promotion. Dicté par le contexte actuel, il existe également des journées de résistance.

Ainsi en va-t-il du 4 mai prochain que la Free Software Foundation et l’Open Rights Group ont décidé d’ériger en « Journée Mondiale contre les DRM », (ou GDN en français, pour Gestion des Droits Numériques).

Il faut dire que le sujet est malheureusement toujours, voire plus que jamais, d’actualité. Pour s’en convaincre il suffit de parcourir cette longue chronologie non exhaustive de faits et de méfaits qui courent sur une décennie sur le site Defective by Design (la lecture de l’article dédié de Wikipédia étant également particulièrement instructive)[1].

Il y a un choix à faire (ou tout du moins accepter les alternatives). Soit contraindre la technologie actuelle pour la forcer artificiellement à rentrer dans les cases de la production de valeur de l’économie d’avant (fondée principalement sur la captation du client et la rareté du produit). Soit s’adapter et tirer parti des formidables possibilités de création et d’échanges liées à l’interopérabilité des fichiers, leur copie et leur remix à coût marginal, ainsi que leur diffusion massive et rapide sur le réseau.

En 1997, Richard Stallman écrivait sa nouvelle Le droit de lire. De la pure science-fiction (ou du délire paranoïaque) a-t-on pu alors penser. Sauf qu’en 2009, Amazon a décidé, sans préavis et sans accord préalable, de s’introduire dans le Kindle de ses clients pour en effacer tous les romans 1984 de George Orwell (notes des lecteurs incluses). La réalité peut toujours dépasser la fiction…

Journée mondiale contre les DRM : mardi 4 mai 2010

Day Against DRM: Tuesday, May 4th 2010

Holmes Wilson- 25 février 2010 – Communiqué FSF
(Traduction Framalang : Don Rico)

« Chaque fois qu’une entreprise conçoit des produits destinés à limiter nos libertés, nous devons nous organiser afin de déjouer ses projets » — Richard Stallman, président de la FSF.

Le 25 février, des groupes pour la défense de la justice sociale et les droits en ligne ont annoncé que le mardi 4 mai 2010 aura lieu la Journée Mondiale contre les DRM.

La Journée contre les DRM réunira de nombreux acteurs — organisations pour l’intérêt public, sites Internet et citoyens —, qui mettront sur pied une opération destinée à attirer l’attention de l’opinion publique sur les dangers d’une technologie qui restreint l’accès des utilisateurs aux films, à la musique, à la littérature, aux logiciels, et d’ordre plus général à toutes les formes de données numériques. De nombreux dispositifs de DRM enregistrent les activités de l’utilisateur et transmettent leurs données aux grosses entreprises qui les imposent.

Dans le cadre de sa campagne anti-DRM, Defective by Design, la Free Software Foundation (FSF) participera à la coordination des activistes anti-DRM de par le monde pour mobiliser l’opinion publique contre cette technologie antisociale. Il a aussi été publié un billet offrant un bref historique d’une Décennie de DRM (NdT : Decade in DRM).

« Les DRM s’en prennent à votre liberté à deux égards. Leur but est d’attaquer votre liberté en limitant l’utilisation que vous pouvez faire de vos copies d’œuvres numériques. Pour cela, ils vous obligent à utiliser des logiciels privateurs, dont vous ne contrôlez pas les actions. Chaque fois qu’une entreprise conçoit des produits destinés à limiter nos libertés, nous devons nous organiser afin de déjouer ses projets, » a déclaré Richard Stallman, le président de la FSF.

Jim Killock, le directeur exécutif de l’Open Rights Group, précise quant à lui que « les dispositifs de DRM sont une catastrophe pour les usages légaux de musique, de films et de livres. Ils sont conçus pour enchaîner les utilisateurs à des logiciels et à des appareils particuliers, et anéantissent vos droits à l’usage de la liberté d’expression tels que l’information, l’enseignement et la critique. À cause des DRM, vous n’avez plus la maîtrise des données et êtes à la merci des fabricants. »

Richard Esguerra, de l’Electronic Frontier Foundation, partenaire de la Journée contre les DRM, explique que « Les activistes et les utilisateurs de technologie bien informés ont joué un rôle clé dans la dénonciation des méfaits des DRM à l’époque où les mesures techniques consistaient en programmes anticopie. À présent, les DRM évoluent car les entreprises cherchent à limiter les utilisateurs bien au-delà de leur capacité à copier des fichiers. La Journée mondiale contre les DRM est une nouvelle occasion de relever le défi et de se battre pour la liberté technologique. »

Les évènements, partenaires et partisans qui s’ajouteront à la « Journée contre les DRM » seront annoncés à mesure que la date approchera. Les organisations et les particuliers qui souhaitent s’impliquer peuvent contacter info@defectivebydesign.org ou se rendre sur le site http://defectivebydesign.org/ pour s’inscrire et suivre la campagne.

La Free Software Foundation

La Free Software Foundation, fondée en 1985, se consacre à la défense des droits des utilisateurs à utiliser, étudier, copier, modifier et redistribuer les programmes informatiques. La FSF promeut la conception et l’utilisation des logiciels libres — en particulier du système d’exploitation GNU et de ses dérivées GNU/Linux —, et d’une documentation libre pour les logiciels libres. La FSF contribue aussi à informer le public sur les questions éthiques et politiques qui sont en jeu dans la liberté d’utilisation des logiciels ; ses sites Web, que l’on trouve aux adresses fsf.org et gnu.org, offrent d’importantes sources d’information sur GNU/Linux. Si vous souhaitez soutenir financièrement l’action de la FSF, vous pouvez faire un don sur la page http://donate.fsf.org. Son siège se trouve à Boston, Massachusetts, aux États-Unis.

L’Open Rights Group

L’Open Rights Group est un groupe de défense des droits numériques basé au Royaume-Uni, qui vise à attirer l’attention sur les questions des droits numériques, à favoriser l’activité citoyenne, ainsi qu’à protéger et étendre les libertés civiques à l’ère numérique.

Notes

[1] Crédit photos : Martin Krzywinski (Creative Commons By) et Martin Krzywinski (Creative Commons By)




9 prévisions open source pour l’année 2010

Sergis Blog - CC byQue va-t-il se passer en 2010 dans le monde de l’open source et du logiciel libre ?

Seul Nostradamux le sait.

Mais le journaliste Bruce Byfield s’est tout de même risqué au jeu des prédictions dans un article que nous avons traduit avec un petit mois de retard (ouf, il était temps !).

Tout comme nous, vous ne serez pas forcément d’accord sur tout. Il va alors sans dire que les commentaires sont là pour accueillir vos critiques et vos propres plans sur la comète[1].

L’open source en 2010 : Neuf prédictions

Open Source in 2010: Nine Predictions

Bruce Byfield – 30 décembre 2009 – Datamation
(Traduction Framalang : Cheval boiteux, Martin et Olivier)

Même si c’est la fin de la décennie seulement pour ceux qui ne savent pas compter, les rétrospectives semblent plus à la mode que les prédictions en ces derniers jours de 2009. Peut-être aussi qu’après une année de récession, les experts de l’avenir deviennent plus prudents.

Mais, n’étant pas de ceux qui suivent les tendances et n’étant pas du genre nostalgique, je préfère tourner mon regard vers le futur, pour envisager ce qu’il pourrait réserver aux logiciels open source. Tout bouge dix fois plus vite dans l’open source que dans l’informatique grand public, et 2010 risque bien de ne pas déroger à la règle.

Je pense que nous pouvons considérer comme acquis que l’open source va continuer à gagner en popularité. 2010 ne sera pas cette légendaire « Année où Linux se démocratise », mais nous devrions continuer à observer la même lente et constante progression de son adoption que dans la dernière décennie.

Mais quoi d’autre ? Permettez-moi de prouver ma témérité en faisant neuf prédictions sur ce que 2010 nous réserve sur le plan des communautés, de la technologie et de l’économie de l’open source.

1. L’arrivée des pilotes vidéos totalement libres

Les utilisateurs ont dû attendre longtemps pour avoir des pilotes vidéo open source aussi performant que leurs pendants propriétaires. Mais d’ici à la fin de l’année prochaine cela pourrait bien se concrétiser. Les pilotes Intel sont déjà stables, et utilisés sur plus de 25% des ordinateurs open source.

Quant aux autres cartes graphiques, le noyau 2.6.33 de Linux devrait apporter une meilleure gestion des cartes ATI et NVIDIA. Attendez-vous donc à de gros progrès d’ici à la fin de l’année. Et dans le pire des cas, si des fonctions manquent encore, elles devraient être au point pour la mi-2011[2].

2. La communauté crééra un fork de MySQL

Quand Oracle a racheté Sun Microsystems en avril 2009, ils ont également acquis MySQL, la base de données la plus populaire d’Internet. Huit mois plus tard, le sort réservé par Oracle à MySQL est toujours incertain et les gens s’inquiètent.

Richard Stallman a demandé publiquement à Oracle de rendre MySQL à la communauté, alors que Monty Widenius, le créateur de MySQL, a initié une campagne de rédaction de lettres à la Commission européenne pour éviter le démembrement de la base de données par Oracle.

Étant donné qu’il semble n’y avoir aucune logique juridique pour aider ces campagnes, je pense qu’ils vont échouer. S’ils y arrivent, la méfiance envers Oracle aura certainement raison de l’intégration de MySQL dans les distributions open source.

Il y a de grandes chances que la communauté privilégie des forks existants de MySQL, probablement MariaDB de Widenius, qui est déjà intégrée au Launchpad d’Ubuntu. PostgreSQL, l’autre grande base de données open source, ne devrait pas tant en profiter car elle semble moins adaptée aux besoins des sites Web.

3. La sortie de Gnome 3.0 risque de déclencher une révolte chez les utilisateurs

Il y a deux ans, un vent de révolte accompagna la sortie de KDE 4.0, car cette nouvelle version instaurait une rupture avec les précédentes (des fonctions clés n’y étaient pas encore intégrées). GNOME 3.0, provisoirement prévu pour septembre 2010, ne devrait pas souffrir du même manque de fonctionnalités, mais les premières versions suggèrent un style nouveau, comme KDE 4.0 (et les premières réactions montrent que les utilisateurs y seront aussi hostiles).

L’avantage de GNOME est que ses développeurs peuvent bénéficier de l’expérience de KDE. Aucune hostilité n’est permanente, surtout si la prochaine version a une feuille de route claire.

Tout de même, les plaintes peuvent être spécialement fortes ou longues, qui sait ? Peut-être que les critiques envers GNOME attireront plus d’utilisateurs vers KDE ou vers des environnements graphiques moins connus comme Xfce.

4. La différence entre Logiciel Libre et Open Source va se creuser davantage

De l’extérieur, open source et logiciel libre sont des noms différents désignant le même phénomène. Cependant pour beaucoup de membres de communautés c’est comme dire que le Protestantisme n’est pas différent du Catholisisme. Malgré bon nombre de similarités l’open source est un mouvement de développeurs qui vise à perfectionner la qualité du code source, alors que le mouvement du logiciel libre se concentre sur les libertés accordées à l’utilisateur[3].

Dans la pratique, les deux philosophies coexistent (souvent à l’intérieur d’un même projet). Cependant, de temps à autre, ces membres rentrent en conflit. Le dernier conflit majeur était il y a deux ou trois ans à propos de la version 3.0 de la licence GNU GPL (GNU General Public License), qui donnait plus d’importance au logiciel libre que la version 2.0.

Le problème suivant qui provoquera un conflit reste incertaine. Cependant, les personnes soutenant le logiciel libre n’ont jamais été timides sur le fait d’exprimer leurs opinions, et les adhérents de l’open source sont devenus de plus en plus méprisants envers le logiciel libre en général et leur fondateur Richard Stallman en particulier. Dans la même veine, la rhétorique est devenue si méprisante que le conflit semble n’être qu’une question de temps.

Il y a deux ou trois semaines, le problème le plus probable apparaissait être le possible retrait de GNOME du projet orienté logiciel libre GNU, un changement qui ne signifierait presque rien dans la pratique, mais qui serait probablement perçu comme une preuve que GNOME est désormais clairement dans le camp de l’open source. Le problème, cependant, est plus complexe que la contestation du conflit lui-même.

5. L’open source sera encore confronté au sexisme

2009 nous a montré une série d’évènement dans lesquels des gens comme Richard Stallman[4] et Mark Shuttleworth ont été accusés de sexisme à cause de remarques faites en public.

Et avec l’observation que les femmes sont sous-représentées dans l’open source, 2009 a été l’année où la communauté a semblé découvrir cette problématique[5].

6. Google Chrome OS inaugurera les OS dans les nuages

Chrome OS, le système d’exploitation dans les nuages de Google, devrait sortir dans la deuxième moitié de 2010. Étant donné ce que l’on dit toujours sur l’état des version bêta des produits de Google, personne ne sera surpris que version finale soit retardée. Mais 2010 montrera, au moins, une version bêta avancée ou une release candidate. Malgré l’existence de Jolicloud, la majorité des utilisateurs verra Chrome OS comme le premier système d’exploitation dans les nuages.

Chrome OS devrait être téléchargé des millions de fois dans le premier mois de sa sortie, du fait de sa nouveauté. De plus, Google est en train de travailler avec les fabricants de matériel pour être sûr que Chrome OS sera supporté. Malgré tout, une grande partie des utilisateurs resteront sceptiques à l’égard de Chrome OS. Beaucoup d’entre-eux ont déjà de sérieux doutes sur les systèmes d’exploitations dans les nuages, et jusqu’à présent ils y sont moins à l’aise que sur les systèmes d’exploitations traditionnels, desquels ils sont censés être ainsi délivrés.

Je pense et j’espère que Chrome OS ne sera rien de plus qu’un produit de niche. De toutes les façons, on aura quand même le verdict sur la validité du concept avant la fin de 2010.

7. Mozilla Firefox et Google Chrome se disputeront la première place

Même si je ne me trompe pas en affirmant que Chrome OS ne suscitera que peu d’engouement, ce qu’il restera après sa disparition c’est bien le navigateur Chrome. Sa vitesse et son aspect multitâches sont des défis que devra relever Mozilla Firefox avec habileté pour lui faire face, d’autant plus que Chrome pourrait signifier une interruption du soutien de Google dans le développement de Mozilla.

Pour le moment, le plus grand avantage de Firefox réside dans ses milliers d’extensions. Bien que les premières extensions pour Chrome soient d’ores et déjà disponibles, elles ne battront pas celles de Mozilla en nombre ou en polyvalence avant quelques années (et ceci seulement s’il se forme une large communauté).

Cette situation veut dire que Chrome n’est pas plus prêt à dépasser Mozilla que Mozilla est prêt à dépasser Internet Explorer dans les prévisions futures. Cependant, en 2010, Chrome peut ronger la base des utilisateurs de Firefox sur le même principe que Firefox le fait avec ceux d’Internet Explorer.

8. Raindrop et Wave ne vont pas réussir à trouver des utilisateurs

Par coïncidence, deux des nouvelles applications que nous trouvons prometteuses pour 2010 sont Mozilla Raindrop, un outil de réseau social et de messagerie électronique one-stop[6], et Google Wave, un outil collaboratif.

Les deux sont intéressants pour les développeurs et les ergonomes. Cependant, à l’heure où j’écris ces lignes, Raindrop n’est pas encore sorti, et Wave est seulement accessible sur invitations. Je serais surpris que l’un ou l’autre devienne un grand succès. Il s’agit en effet de résoudre des problèmes que les utilisateurs ne voient pas comme tels. Je n’ai simplement pas l’impression que les utilisateurs souhaitent centraliser leur messagerie, ou soient particulièrement intéresses par une collaboration en temps-réel.

Même si les utilisateurs se montrent motivés, Raindrop et Wave sont tous les deux en l’état trop compliqués et spécialisés en l’état pour qu’ils soient réellement adoptés. Un réajustement est nécessaire. Les critiques seront probablement enthousiastes, parce qu’ils font partie des utilisateurs expérimentés. Et les autres utilisateurs ? Pas tellement.

9. Le Nexus One ne sera qu’un jouet pour les geeks

Dans le courant du mois de janvier, le Nexus One de Google va être disponible[7]. Le Nexus One a fait un gros (bien que pas totalement favorable) buzz à l’intérieur de la communauté des techniciens, mais on peut se demander se faire une place.

D’après des rapports, le Nexus One n’inclura pas de fonctionnalités qui aurait pu lui attirer les faveurs du grand public. En plus, il va entrer sur le marché des téléphones mobiles déjà saturé, et Google ne possède pas la réputation d’Apple. Sans compter qu’il sera d’autant moins aidé que, au début, il ne sera pas vendu par les opérateurs de téléphonie mobile, et ne sera pas non plus dans les boutiques. En ces circonstances, je pense que il se vendra principalement aux développeurs, et qu’il peinera à élargir ce cercle[8].

Avec un peu de recul

Cette liste a été établie en toute indépendance. Pourtant, en la relisant, je réalise que quatre des neuf prédictions impliquent Google. Cette observation suggère une meta-prédiction : 2010 sera une année cruciale pour Google. Son évolution de développeur en acteur majeur aussi bien dans le logiciel que dans le matériel se joue cette année.

Connaissant l’histoire de Google, le succès de cette entreprise me laisse pessimiste. Et pourtant, Google lance tellement d’innovations que tôt ou tard, elle est susceptible de sortir quelque chose d’incroyable, la démonstration du paradoxe du singe savant peut-être tout simplement[9].

Pour ce qui est de mes autres prédictions, même si je m’attends à des changements dans la communauté open source, je ne me prépare pas à l’Apocalypse. La communauté est vaste, les changements sont inéluctables, mais en même temps, cela n’aura pas forcément beaucoup d’impact sur les milliers de personnes qui envoient des correctifs quotidiennement. Sur le coup, les sentiments sont exacerbés, mais en fin de compte, la communauté poursuivra tranquillement sa route, même si de temps en temps le cours des choses sera perturbé par un événement imprévisible.

Et si jamais je me trompe ? Alors j’en appelle aux privilèges des voyantes et demanderait qu’il ne me soit pas tenu rigueur de mon manque de précision ou de mon incapacité à prévoir le futur et je me réserve le droit de retenter ma chance l’an prochain, sans que personne ne me rappelle à mes erreurs passées.

Notes

[1] Crédit photo : Sergis Blog (Creative Commons By)

[2] NDLR : À propos de vidéo, Byfield a rédigé son article avant la nouvelle guerre des formats du Web.

[3] NDLR : Pour mieux comprendre la nuance, il y a un livre intéressant sur le sujet 🙂

[4] NDLR : Byfield a consacré un article entier à ce sujet : Richard Stallman, Leadership, and Sexism.

[5] NDLR : Voir aussi ces deux articles du Framablog : Les femmes et le logiciel libre et Le code issu de Venus est-il meilleur que celui de Mars ?

[6] NDLR : Voir aussi l’article de Tristan Nitot : Thunderbird et Raindrop.

[7] Le Nexus One est déjà disponible, puisque nous publions cette traduction avec un mois de retard. On remarquera qu’il a les faveurs de Linus Torvalds

[8] NDLR : Le Nexus One ne sera peut-être pas un succès, mais il semblerait bien par contre qu’Android devienne lui un sérieux concurrent open source à Apple.

[9] NDLR : Le paradoxe du singe savant stipule qu’avec suffisamment de temps, un chimpanzé qui tape au hasard sur le clavier d’une machine à écrire pourra presque sûrement produire une copie intégrale d’une pièce de théâtre de Shakespeare.




Comment détruire votre communauté en 10 leçons

Giuseppe Bognanni - CC bySi vous avez le malheur de développer un projet « open source » au sein de votre entreprise alors vous courrez le risque de voir arriver une « communauté » qui peut à tout moment s’agréger autour du code source de votre logiciel et en menacer sa bonne gouvernance.

Heureusement le développeur Josh Berkus est là pour vous expliquer point par point comment faire pour être certain de ruiner et dissoudre toute velléité communautaire (au cours d’une intervention donnée il y a un mois à la Linux.Conf.au et relatée ici par Jonathan Corbet)[1].

Un article évidemment ironique (qui détourne les howto), mais qui donne à réfléchir sur les relations subtiles et complexes qui peuvent exister entre les communautés et les entreprises qui œuvrent sur un même projet.

Pas toujours facile de se comprendre en effet quand les uns disent plutôt « logiciel libre » et les autres plutôt « open source » (voire même parfois carrément « fauxopen source »).

Et puis, c’est pratique, puisqu’on dispose ainsi de tout ce qu’il ne faut pas faire pour réussir un projet communautaire.

On notera que Josh Berkus avait la société Sun Microsystems en tête lorsqu’il a énoncé son propos (Sun soutient notamment MySQL et OpenOffice.org). Mais comme il le précise lui-même a posteriori sur son blog, cela peut s’appliquer à n’importe quelle « corporate open source » et de citer alors entre autres Red Hat, Microsoft, IBM, Cisco, SugarCRM, Novell, Compiere, Borland, Google, ou encore Apple. « Si vous avez à faire à une compagnie qui possède un projet open source, vous pouvez être sûr à 95% qu’elle suit au moins un des dix points mentionnés ci-dessous »

Et de conclure positivement sur la nécessité de cultiver l’un des mots clés les plus importants de la communauté : la confiance.

Comment détruire votre communauté : mode d’emploi

How to destroy your community

Jonathan Corbet – 18 janvier 2010 – LWN.net
(Traduction Framalang : Olivier, Daria et Don Rico)

Le réputation de Josh Berkus en tant que hacker de PostgreSQL n’est plus à faire, mais ce n’est pas sa seule compétence, puisqu’il a aussi acquis une précieuse expérience durant sa pige au « Laboratoire de Destruction des Communautés », plus connu sous le nom de Sun Microsystems. Il y a suivi « l’enseignement breveté en 10 étapes » pour apprendre à débarrasser un projet de toute ingérence de la communauté.

La présentation très dynamique qu’a donnée Josh à la Linux.Conf.au sur le sujet était la première discussion de la miniconf L’économie de l’open source ; l’audience lui a réservé un accueil chaleureux.

Si vous êtes développeur dans une grosse entreprise, vous vous rendrez rapidement compte que les communautés de développement des logiciels libres sont une plaie. Dites adieu à vos plans marketing, par exemple, car elle se chargera d’introduire le logiciel dans des pays où vous êtes absents et pour lesquels vous n’avez pas de plan. Ils flanqueront par terre vos prévisions produits en sortant des innovations non-prévues, en implémentant des fonctionnalités des années avant ce que vous aviez planifié, ou pire encore, des fonctionnalités qui devaient être réservées à la version propriétaire de votre logiciel. Les communautés de logiciels libres sont d’éternelles insatisfaites, elles n’ont de cesse de vouloir améliorer les choses. Elles ont tendance à redéfinir les relations avec vos partenaires et vos clients, et vos commerciaux ne savent plus à quel saint se vouer. Et sans arrêt elles vous dérangent : un e-mail par ci, une conférence à laquelle vous devriez assister par là, etc.

Mais heureusement, des solutions existent pour vous débarrasser de la menace que représente cette communauté. Il suffit d’appliquer une ou plusieurs des étapes suivantes.

1. Rendez le projet dépendant d’outils complexes

Il a remarqué qu’en général, les entreprises n’ont pas de problème avec cette technique puisqu’elles aiment s’appuyer sur leurs propres outils. Pour les projets où la communauté n’est pas la bienvenue, il faut par exemple employer des systèmes singuliers qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Un système de contrôle de version propriétaire (NdT : version control system) est absolument obligatoire. Mieux encore, un outil de suivi des problèmes (NdT : issue tracking system) avec un nombre limité de licences, afin que tout le monde doive s’y connecter avec le même compte.

N’oubliez pas de mettre en place un site Web qui respecte la parité : 50% du temps planté, 50% du temps opérationnel. Ne pas mettre de site à disposition ne suffira pas : dans de telles situations, la communauté a la fâcheuse habitude de créer le sien. Avec un site bancal, en revanche, vous vous en prémunirez et vous assurerez que l’information restera bien cachée.

2. Attirez les participants nocifs et optimisez les dégâts qu’ils peuvent engendrer

Ce cas particulier nécessite quelques étapes :

  1. Prenez sur vous et engagez-vous dans de longs débats avec ces personnes et dénoncez-les sur les listes du projet.
  2. Au bout d’un certain temps, bannissez-les par décret ; évitez à tout prix tout processus communautaire.
  3. Les gens bannis déverseront leur bile ailleurs. Vous devez les suivre et poursuivre votre débat sur ces sites externes.
  4. Enfin, la communauté se plaindra de ce comportement. Votre réponse sera simple : réintégrez les enquiquineurs à la communauté. Reprenez à la première étape et recommencez.

D’après Josh, un casse-pieds bien pris en main peut annihiler une communauté de plusieurs centaines de membres.

3. Ne fournissez pas de documentation

Aucune information utile ne devrait être disponible, ni pour le code, ni sur les méthodes de compilation, rien sur le processus de soumission de correctif, ni sur le processus de sortie, rien de rien. Puis, quand on demandera de l’aide, répondez « Lis la notice, bordel ! » (NdT : RTFM pour Read the fucking manual)

4. Prenez les décisions relatives au projet en petit comité

Pour bien commencer, vous pouvez organiser vos réunions en ligne en ne prévenant les participants que très peu de temps à l’avance. Pour que cette technique soit vraiment efficace, prévoyez ces réunions à des heures incompatibles avec le fuseau horaire commun à la plupart des membres de la communauté.

Le mieux est encore de tout faire en visioconférence : vous exclurez de fait environ un tiers de la planète pour qui elle se déroule de nuit, de plus, les gens ont un boulot, tant pis pour eux aussi. Mais le must reste encore d’organiser les réunions en personne au siège de la société.

5. Sortez la grosse artillerie juridique

S’impliquer dans le projet devrait rimer avec accords de participation alambiqués, contrats de licence protégeant le contenu du site Web, accords de confidentialité, marques déposées, etc. Pour ne pas faire les choses à moitié, tous ces documents devraient être modifiés en catimini à peu près tous les deux mois.

6. Choisissez avec soin l’agent de liaison avec la communauté

Votre meilleur candidat : quelqu’un de solitaire, quelqu’un qui n’a pas d’amis et qui n’apprécie pas vraiment les autres. Si vous n’en avez pas sous la main, prenez le membre de votre équipe qui a le plus de travail, quelqu’un avec des responsabilités en développement et en gestion, et qui travaille déjà au minimum 70 heures par semaine. Dans ce cas, il est primordial de ne pas le décharger de la moindre de ses responsabilités.

Quelqu’un qui ne maîtrise pas la technologie fera aussi l’affaire. Prenez un spécialiste de Java pour assurer la liaison dans un projet en Perl. Ou, si vraiment ces solutions ne sont pas possibles, laissez simplement la place vacante pendant des mois.

7. Rendez opaques les prises de décision

Les entreprises réfractaires aux communautés devraient, d’après Josh, s’inspirer des Nations Unies et créer des processus longs et complexes. Personne ne doit savoir qui prend réellement les décisions, c’est très bon pour transformer les contributeurs en éléments nocifs. Il va de soi que les règles devraient être immuables ou presque.

8. Faites n’importe quoi avec les licences

Les membres de la communauté étant souvent à cheval sur la question des licences, modifiez la licence et vous avez de bonnes chances de les faire fuir. Évoquer des changements de licence sans jamais vraiment rien modifier peut se révéler encore plus efficace : vous faites fuir les contributeurs actuels qui apprécient la licence choisie sans pour autant en attirer d’autres, adeptes eux de la future licence supposée.

9. N’accordez jamais, au grand jamais, l’accès au commit à quelqu’un d’extérieur à l’entreprise

Ce devrait être une règle (tacite évidemment) : seuls les employés peuvent avoir les droits de commit (NdT : avoir ces droits revient à avoir accès et contrôle sur le code source du dépôt officiel du logiciel). Vos réponses doivent être évasives, « problèmes légaux, on y travaille » est une bonne carte à jouer. Afin que cette mesure prenne tout son effet, choisissez un employé qui n’écrit pas de code et confiez lui l’accès au commit sur le projet.

10. Réfugiez-vous dans le silence

Laissez les questions sans réponse, ne dites rien. Maîtriser cette technique peut rendre, à elle seule, toutes les autres inutiles. C’est le meilleur moyen de détruire une communauté qui existe.

En conclusion, Josh ajoute que grâce à Sun, il peut témoigner de l’efficacité de toutes ces techniques. Mais Sun est loin d’être la seule entreprise dans cette situation. Un ancien du X Consortium a avoué à Josh qu’eux aussi avaient un jour recouru à chacune de ces méthodes. Ces compétences de destruction de communauté sont monnaie courante dans l’industrie du logiciel.

Mais que faire si votre entreprise veut au contraire se bâtir une communauté ?

Il paraît évident qu’elle devrait alors s’employer à appliquer à l’inverse les méthodes énumérées ci-dessus. Mais d’après Josh, la clé de voûte du système reste la confiance. À l’instar du mariage, développer une communauté peut prendre des années, mais une seule infidélité détruira la confiance qui en constitue le socle. Ainsi, une entreprise peut perdre la moitié de sa communauté en un week-end. Pour ne pas connaître ce triste sort, il faut avoir confiance en la communauté et agir de sorte que cette confiance soit réciproque.

Notes

[1] Crédit photo : Giuseppe Bognanni (Creative Commons By)




Régionales 2010 : Les questions claires de Creative Commons France

Giuli-O - CC byLes élections sont un bon moyen de tenter de sensibiliser nos hommes politiques sur des thèmes qui nous sont chers. C’est ainsi que l’April se montre pro-active en faveur du logiciel libre et des libertés numériques avec son initiative Candidats.fr.

Aujourd’hui c’est le chapitre français des Creative Commons qui leur emboîte le pas à l’occasion des prochaines élections régionales (qui auront lieu en mars prochain et dont on a un peu parlé ici en partant à la rencontre du Parti Pirate)[1].

Avant que d’interpeller sur la place publique, ils nous invitent à débattre sur leur liste de discussion (cc-fr@lists.ibiblio.org)[2] autour d’une plate-forme recopiée ci-dessous.

On pourrait d’ailleurs résumer toutes les questions en une seule, moyennant l’introduction d’une variable X : « Êtes-vous, dans le respect du droit moral des auteurs, en faveur de l’accès et la réutilisation libre et gratuite de X dans le cas où X serait produit ou financé par la région ? » (X pouvant prendre les valeurs suivantes : données, contenus, études, travaux de recherche ou d’éducation).

Il ne semble y avoir là que du bon sens. Sauf que, et ce n’est pas le logiciel libre qui me contredira, nous héritons d’un monde où certaines mauvaises habitudes ont été prises et il convient d’être didactique, diplomate et patient.

CC-Régionales 2010

URL d’origine du document

Le mouvement pour l’accès ouvert aux données publiques se développe à travers le monde : l’Australie avec le projet Mash Up, l’Angleterre avec le projet Data.gov.uk. Ces pays ont choisi de permettre la large diffusion et réutilisation de leurs bases de données publiques en les plaçant sous Licence Creative Commons.

Cette dynamique d’élargissement des biens communs permet des économies d’échelle pour les collectivités et les services publics.

Elle contribue au développement du secteur privé qui peut utiliser sans intermédiaire ces données pour développer ses activités.

Elle enrichit la société civile qui peut s’approprier données, études et contenus produits.

Dans cette démarche, le respect du droit d’auteur inaliénable en France est bien sûr conservé. Il se trouve explicité et garanti par des licences de type Creative Commons, GFDL ou « Art libre ».

La France et ses régions ne peuvent rester à l’écart de ce mouvement qui s’amplifie. Aussi à la veille des élections qui vont décider des programmes et des équipes qui vont gouverner les régions, nous souhaitons vous interroger.

Êtes-vous, dans le respect du droit moral des auteurs, en faveur de :

  • l’accès et la réutilisation libre et gratuite des données publiques (géographiques, statistiques, environnementales…) produites ou financées par la région ;
  • l’accès et la réutilisation libre et gratuite des contenus produits ou financés par la région (telles les publications papier ou web) ;
  • l’accès et la réutilisation libre et gratuite des études produites ou financées par la région ;
  • l’accès et la réutilisation libre et gratuite de données des observatoires co-financées par la région ;
  • la publication en open archive des travaux publics de recherche produits ou financés par la région ;
  • l’accès et la réutilisation des contenus de formation produits ou financés par la région (formation professionnelle, manuels scolaires…).

Lectures connexes issues du Framablog

Notes

[1] Crédit photo : Giuli-O (Creative Commons By)

[2] Vous pouvez aussi en débattre directement sur notre forum Framagora.