21 degrés de liberté – 17

Journaux intimes et courriers privés ont longtemps été considérés comme littéralement sacrés, inviolables pour tout le monde. Qu’en est-il aujourd’hui quand nos vies intimes s’expriment sur des supports numériques ?

Voici déjà le 17e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois aborde une fois de plus la restriction de notre bulle privée à l’ère numérique.

Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

Nos journaux intimes étaient inviolables

Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

Traduction Framalang : redmood, draenog, Susyl, goofy + 1 anonyme

Pour nos parents du monde analogique, un journal intime ou une lettre personnelle pouvait rarement être saisie par les autorités, pas même lors d’une perquisition par les forces de l’ordre à la recherche de preuves d’un délit. Ce genre d’objets bénéficiait d’une protection en sus du droit constitutionnel à la vie privée. Pour nos enfants du monde numérique, en revanche, les équivalents de journaux intimes et lettres ne sont même pas considérés comme dignes d’une protection constitutionnelles fondamentales .

eune fille qui écrit sur ses genoux un journal intime

Dans la plupart des juridictions, il existe un droit constitutionnel à la vie privée. Dans ces pays, les forces de l’ordre ne peuvent se permettre de débarquer et de lire les mails d’une personne, mettre ses appels téléphoniques sur écoute, ou pister son adresse IP. Il leur faut d’abord une ordonnance d’un tribunal, basée sur des preuves concrètes d’un crime grave : la règle générale est que vous avez le droit à la vie privée, et les violations de cette règle sont des exceptions, et non la norme.

Et pourtant, il existe généralement un niveau de protection supplémentaire : même lorsque les autorités obtiennent la permission d’un juge de violer l’intimité d’une personne sous la forme d’un mandat de perquisition de son domicile personnel, certains objets ne peuvent être saisis à moins d’obtenir des autorisations spécifiques supplémentaires, accordées par le même type de juge. Cette catégorie d’objets comprend les objets personnels les plus privés : les lettres privées, les journaux intimes, etc.

Bien sûr, cela est vrai uniquement dans le monde analogique de nos parents. Bien que la lettre de la loi soit la même, cette protection ne s’applique pas du tout au monde numérique de nos enfants, à leurs journaux et lettres intimes.

Parce que les journaux intimes modernes sont conservés sur ordinateur. Si ce n’est sur un ordinateur de bureau, alors c’est sur un ordinateur mobile de poche – que nous appelons « téléphone » pour des raisons historiques, mais qui est en réalité un ordinateur de poche.

Et les ordinateurs sont des outils de travail, dans le monde analogique de nos parents. Il y a de nombreux cas de jurisprudence, qui définissent toutes formes de dispositifs électroniques comme des outils de travail, datant de l’époque du monde analogique, et les forces de l’ordre ont allégrement recours à ces derniers, alors même qu’aujourd’hui nos outils numériques contiennent nos journaux intimes, lettres personnelles, et d’autres choses bien plus privées que ce qu’un journal intime analogique a jamais pu contenir.

Oui : alors que les journaux intimes de vos parents étaient sous haute protection de la loi, ceux de vos enfants – pas moins personnels à leurs yeux, que ceux de vos parents étaient aux leurs – sont autant protégés contre les fouilles et les saisies qu’une banale clé à molette dans un quelconque atelier.

Alors la question c’est : comment sommes-nous passés du point A au point B ? Pourquoi la police, qui sait qu’elle n’a pas le droit de toucher à un journal intime classique lors d’une perquisition, se saisit-elle immédiatement des téléphones, qui jouent exactement le même rôle pour nos enfants ?

La réponse courte est « parce qu’ils le peuvent ». Aussi, parce que « personne n’a tapé du poing sur la table », si l’on veut y voir une leçon quant à la nécessaire action citoyenne.
Parce que certaines personnes ont vu un intérêt politique à court terme à « sévir contre la criminalité » et ont, au passage, totalement ignoré des droits durement acquis.

Chiffrez tout.

La vie privée demeure de votre responsabilité.




Fête de l’Huma 2017 : les nouveautés de l’Espace numérique

Comme chaque année maintenant, la Fête de l’Humanité hébergera un espace numérique largement dédié aux associations du libre.

Et c’est devenu une sorte de tradition aussi, le Framablog fait le point avec Yann Le Pollotec sur la programmation et les nouveautés.

Nous avons déjà évacué les questions des grincheux qui nous reprochaient une collusion politique avec le PCF.

Quand on fait de l’éducation populaire, il ne faut pas perdre une occasion d’aller parler à un public qui reçoit le discours avec plaisir.

La campagne Dégooglisons avait été extrêmement bien accueillie l’an dernier, notamment. Nous n’avions pas le moindre tract à ranger le dimanche soir.

 

Alors, Yann, verrons-nous de nouvelles têtes cette année ?

Nous aurons en particulier le projet Coopcyle de plateforme alternative et coopérative : pour un Pari(s) anti-uberisation !

Il s’agit d’une plateforme numérique développée en logiciel libre avec une condition d’utilisation : créer une coopérative. Le code ne peut être utilisé que dans le cadre d’une entreprise collective appartenant à ses travailleurs. Il a suffit qu’un développeur s’y mette pour qu’on ait la plateforme Coopcycle. Encore perfectible, elle est tout de même d’ores et déjà utilisée par une association à Toulouse. Les bases sont jetées, il reste alors à diffuser ce projet pour que coursiers et clients se les approprient.

Derrière cette plateforme l’idée est d’ouvrir une alternative concrète et viable aux coursiers en leur permettant de sortir de l’auto-entrepreneuriat sans passer par la case « salariat formel », en constituant leur propre coopérative. Au-delà du seul cas des coursiers, il s’agit de créer un nouveau bien commun, utilisable par tou.te.s, monopolisable par personne, et de participer à la construction d’un numérique au service de l’intérêt général.

Et nous présenterons aussi en démonstration permanente l’anti-Monopoly en version française : le Commonspoly. Il s’agit d’un nouveau jeu de plateau qui est une transgression du Monopoly car pour gagner il faut coopérer.

Pour en savoir plus :

Le projet WikiDébats sera aussi à l’honneur. Il s’agit d’une encyclopédie en ligne de débats libre et collaborative. Chaque page rassemble et résume les arguments « pour » et « contre » d’un débat, ainsi que leurs objections, pour permettre à chacun de se forger une opinion « éclairée », en connaissance de cause.

Wikidébats sera présenté, à partir de divers supports de communication, de textes présentant les motivations et les enjeux du projet, et d’ordinateurs connectés à internet permettant de voir directement à quoi ressemble le site.

Côté lieux de fabrication numérique, le Fablab des Fabriqueurs sera présent pour la première fois au côté du Petit Fablab de Paris.

Stand du Petit Fablab de Paris : réalisation d’une machine infernale – Espace Logiciel Libre / Hackers / Fablabs de la fête de l’Huma 2016

 

Enfin la webradio Libre à Toi qui maintenant émet aussi sur la bande FM, s’installera sur place et suivra en directe les trois d’activité de l’Espace.

 

Et de nouvelles initiatives ?

Trois grands débats :

  • Vendredi 15 septembre à 17h30 : « Une société des Communs est elle possible face au capitalisme digital ? »
    Avec Benjamin Coriat, économiste atterré auteur du « Retour des Communs », Alain Obadia président de la Fondation Gabriel Péri, Laurence Allard chercheuse et activiste du numérique, Arthur De Grave co-fondateur de OuiShare avec la présentation Coopcycle ;
  • Samedi 16 septembre à 10h30 : « Les civic-tech : Révolution citoyenne ou populisme numérique ? »
    Avec Ciryl Lage président de « Parlement & Citoyens », Manu Reilhac créateur de la plateforme « Wikidébats», un.e- représentant.e de Framavox-Loomio 1 ;
  • Samedi 16 septembre à 18h : « L’intelligence artificielle va-t-elle nous piquer notre job et nous asservir ? Mythes et réalités »
    Avec Jean Gabriel Ganascia, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, chercheur en Intelligence artificielle, président du comité d’éthique du CNRS, Jean-Luc Molins, secrétaire national de UGICT-CGT, Yann Le Pollotec, responsable de l’Espace numérique de la Fête de l’Huma.

 

Stand Apedec/Ecodesign Fablab en 2016

 

Comme toujours, l’espace est auto-géré et nécessite un petit coup de pouce financier au-delà de ce qui est fourni par l’organisation de la Fête. C’est finalement un tout petit budget pour un si grand village du Libre, comment est-ce possible ?

La fête de l’Huma a un petit côté Robin des Bois puisqu’il y a une péréquation des coûts entre ceux qui peuvent le plus et ceux qui peuvent le moins. Cependant ce système de solidarité a des limites d’autant qu’en raison des événements tragiques des années 2015 et 2016 les coûts globaux de la fête liés à la sécurité ont augmenté de 400.000 €. C’est pourquoi nous devons financer de manière participative l’électricité, la liaison internet haut débit, la location du mobilier, les places de parkings exposants, les passes d’entrée pour les associations qui ne peuvent se les payer, et divers autres frais.

Et comme l’an dernier, les militant-e-s libristes sont cordialement invité-e-s à venir donner un coup de main, pour une journée ou pour une heure entre deux concerts, deux débats…

En effet, l’espace mobilise une bonne cinquantaine de bénévoles dans la joie et la bonne humeur… avec la présence déjà confirmée de l’April, du CECIL, de Creative Commons France, de Coopcycle, du Collectif Emmabuntüs, de la FDN/Franciliens.net, de Framasoft, de L’autre Net, de La Mouette, de Libre à toi, de Mageia, d’Open Edge, des Ordis libres, de Parinux, du Petit Fablab de Paris, des Fabriqueurs, d’Ubuntu, de Wiki Débat… 2

Donc rendez dès le vendredi 15 septembre sur l’Espace du numérique libre, des communs et des fablabs. Bonne fête de l’Huma 2017 à toutes et tous.

Affiche de l’Espace de la Révolution Numérique réalisée par Péhä (interviewé dans le Framablog ce mois-ci) l’année dernière

 

En savoir plus

Fête de l’Humanité : 15-16-17 septembre 2017 – Parc départemental Georges Valbon à La Courneuve (93) – Pass 3 jours 35€ – http://fete.humanite.fr/

Espace numérique de la Fête : http://fete.humanite.fr/La-planete-numerique




Des nouvelles de notre ami Facebook – mai 2017

La revue de presse de Jonas, qui paraît quand il a le temps.

Tiens ça faisait un moment qu’on ne vous avait pas parlé de Facebook — Hein ? On en parle tout le temps ?

Oui bien sûr, mais son emprise est telle qu’on pourrait tenir une chronique quotidienne sur ce Léviathan. Dans la surabondante actualité de ce géant du Net, Jonas a prélevé trois petites choses :

1. C’est la grande forme

Quand nous nous réjouissons du rapide succès des instances de Mastodon en si peu de temps (venez sur Framapiaf, ou mieux installez votre propre instance et rejoignez le Fediverse) qui a dépassé les 600 000 utilisateurs en un mois, nous sommes bien loin de l’usage massif des réseaux sociaux propriétaires et centralisés. En ce qui concerne Facebook c’est « 1,94 milliard d’utilisateurs actifs mensuels, en hausse de 17 % par rapport au premier trimestre de 2016, avec un bénéfice net d’un peu plus de 3 milliards de dollars, en hausse de 76 pour cent par rapport à la même période l’an dernier », comme le rappelle le magazine the Verge.

 2. À la conquête de ce qui reste du monde

Facebook va toujours plus loin dans l’offre du « tout compris », il s’agit maintenant de maintenir captive la clientèle en lui proposant un service de messagerie. C’est ce que résumait le mois dernier l’article de NextInpact : la Messenger Platform 2.0 veut conquérir le monde avec ses bots. Car il ne s’agit pas d’une messagerie comme les autres : les bots doivent faire l’essentiel du travail :

Des bots de traduction aidant les réfugiés, aux bots qui répondent aux questions de santé, aux occasions de soutenir les causes et même les expériences qui aident les élèves à faire leurs devoirs, la créativité, l’ingéniosité et la vision de notre communauté de développeurs de bot ont été géniaux.
Nous pensons que Messenger va devenir le nouveau salon social du monde, où les gens peuvent sortir, partager, discuter, jouer à des jeux ou acheter des choses, tout en pouvant atteindre presque tout le monde, où qu’ils se trouvent. Nous pensons maintenant que nous combinons deux outils du passé: l’annuaire téléphonique (comme nous l’avons utilisé pour trouver des personnes) avec les Pages Jaunes (la façon dont nous avons l’habitude de trouver des entreprises). (source : le Newsroom de Facebook)

On l’a compris : l’objectif de Facebook, comme celui des autres géants du web est d’investir l’espace privé comme l’espace public, à tout instant, en effaçant le plus possible la limite déjà peu perceptible entre service rendu et commerce, sans solution de continuité. Le monde que propose Facebook à ses milliards d’utilisateurs est celui des animaux en batterie dans une ferme industrielle.

Vaches charolaises – photo par JPC24M – (CC-BY-SA-2.0)

3. L’intrusion est une vocation

Avec Facebook, c’est deux pas en avant, un pas en arrière… à chaque fois que Facebook est pris la main dans le sac pour une pratique douteuse, l’ineffable Mark Zuckerberg jure ses grands dieux, la main sur le cœur, que c’était pour la bonne cause, que toutes les précautions ont été prises, qu’aucune loi n’a été transgressée… et peu à peu nous baissons la garde et Facebook s’autorise à des pratiques de plus en plus douteuses.
Souvenez-vous, déjà en 2012, Facebook a mené une expérience qui avait déclenché la polémique sur certains de ses utilisateurs. Près de 700.000 d’entre eux ont servi de cobayes sans le savoir. Des scientifiques ont modifié les flux d’actualité des utilisateurs en bougeant le curseur du nombre de messages positifs et négatifs, pour observer les réactions sur « l’humeur » des cobayes… (source : magazine ZDNET 700 000 utilisateurs manipulés par une expérience sur la contagion émotionnelle).

Aujourd’hui, ces pratiques douteuses semblent n’avoir pas changé. En effet, le journal The Australian révèle que Facebook a mené des recherches pour cibler les adolescents émotionnellement vulnérables et insécurisés de manière à faciliter les pratiques publicitaires prédatrices.

En surveillant les messages, les commentaires et les interactions sur le site, Facebook peut savoir quand les personnes âgées de 14 ans se sentent « vaincues », « submergées », « stressées », « anxieuses », « nerveuses », « stupide », « idiot », « inutile » et « échec ».Ces informations recueillies au moyen d’un système sur l’analyse du sentiment pourraient être utilisées par les annonceurs pour cibler les jeunes utilisateurs de Facebook lorsqu’ils sont potentiellement plus vulnérables.

Dessin réalisé par l’artiste Pawel Kuczynski (son site Web)

La politique d’utilisation des données de Facebook nous avertit que l’entreprise « peut utiliser les informations que nous recevons à propos de vous… pour les opérations internes, y compris le dépannage, l’analyse des données, les tests, la recherche et l’amélioration des services ».
Les informations telles que votre statut « relationnel », votre emplacement, votre âge, votre nombre d’amis et à la manière dont vous accédez au site sont vendus aux annonceurs.

Encore une fois, Facebook a rapidement présenté des excuses et a déclaré à l’Australian :

une enquête sera menée sur la question, nous admettons qu’il était inapproprié de cibler les jeunes enfants de cette manière.

— des excuses… jusqu’à la prochaine fois ?

Allez hop, on vous rappelle avec ce bon vieux Richard Stallman que…

Facebook n’est pas votre ami, c’est un système de surveillance (source)

 

Pour aller plus loin

Pour fuir Facebook et trouver une alternative libre et décentralisée, vous avez le réseau social Diaspora*, dont nous proposons une instance nommée Framasphère* !




Des routes et des ponts (17) – une vue d’ensemble

Nous arrivons bientôt au terme de notre traduction semaine après semaine de l’ouvrage Des routes et des ponts de Nadia Eghbal (version originale en PDF). Pour remonter vers les épisodes précédents il suffit de cliquer sur ce lien.

Aujourd’hui nous vous proposons un chapitre qui recense les moyens dont les institutions et entreprises pourraient contribuer au développement et à la pérennité des projets open source qui constituent la colonne vertébrale de l’infrastructure numérique.

Traduction Framalang : Penguin, lyn, goofy, Opsylac, xXx

Une esquisse du tableau

Il est trop tôt pour dire à quoi devrait ressembler le soutien institutionnel à long terme d’un point de vue prospectif, mais il y a plusieurs domaines de travail critiques qui peuvent nous aider à le déterminer. Les propositions suivantes sont rattachées à trois domaines :

  • Traiter les infrastructures numériques comme un bien commun essentiel et les élever au rang d’acteur intersectoriel clé ;
  • Travailler avec des projets pour améliorer les standards, la sécurité et les flux de production ;
  • Augmenter la taille du groupe de contributeurs de manière à ce que davantage de personnes, et davantage de personnes de types différents, puissent élaborer et soutenir ensemble les logiciels publics.

Conscientiser et éduquer les acteurs clés

Comme nous l’avons relevé dans ce rapport, beaucoup d’acteurs clés — dont les startups, les gouvernements, et les sociétés de capital risque — pensent à tort que les logiciels publics « fonctionnent, tout simplement » et ne requiert pas de maintenance supplémentaire. Pour entretenir correctement l’écosystème de nos infrastructures numériques, ces populations devraient être les premières à être informées du problème. Les infrastructures numériques ont besoin de porte-paroles qui soient affranchis de toute contrainte politique ou commerciale et qui puissent comprendre et communiquer les besoins de l’écosystème.

Traiter les infrastructures numériques comme des biens publics essentiels pourrait également motiver l’investissement direct dans la construction de meilleurs systèmes à partir de zéro. Par exemple, aux États-Unis, les autoroutes inter-états et le réseau de bibliothèques publiques furent dès l’origine conçus comme des ressources publiques. Les unes et les autres ont eu leur champion (respectivement le Président Dwight Eisenhower et le philanthrope Andrew Carnegie) qui ont clairement argumenté en faveur du bénéfice social et financier qui résulterait de tels projets.

Un réseau national d’autoroutes ne sert pas uniquement à nous relier en tant qu’individus, en facilitant les déplacements d’un endroit à un autre, mais il apporte aussi la prospérité financière dans tous les coins du pays, grâce à l’usage commercial des voies rapides pour acheminer les marchandises. Dans les bibliothèques Andrew Carnegie, publiques et gratuites, les livres étaient accessibles et non stockés en magasin, pour permettre aux gens de les feuilleter et d’y trouver eux-mêmes l’information sans avoir recours à un⋅e bibliothécaire. Cette pratique a aidé à démocratiser l’information et à donner aux gens les moyens de s’éduquer eux-mêmes.

Une meilleure éducation et une meilleure prise de conscience pourraient s’étendre jusqu’aux gouvernements, dont certains ont rendu, par la loi, les infrastructures numériques difficiles à soutenir et qui ne sont peut-être pas familiers des normes culturelles et de l’histoire de l’open source. Aux USA, l’IRS [NdT : Internal Revenue Service – organisme qui collecte l’impôt] a une définition très restrictive des activités caritatives, et comme l’open source est mal comprise, son impact positif sur la société demeure ignoré. Cela complique l’institutionnalisation de plus gros projets à travers une fondation ou une association professionnelle.

Mesurer l’utilisation et l’impact de l’infrastructure numérique

L’impact de l’infrastructure numérique est encore très difficile à mesurer. Les indicateurs habituels sont soit très imprécis, soit simplement indisponibles. Ce n’est pas un problème facile à résoudre. Mais sans données relatives aux outils utilisés et à notre dépendance vis-à-vis d’eux, il est difficile de se faire une idée nette de ce qui manque de financement.

Avec de meilleurs indicateurs, nous pourrions décrire l’impact économique de l’infrastructure numérique, identifier les projets essentiels qui manquent de financement, et comprendre les dépendances entre les projets et entre les personnes. Pour le moment, il est impossible de dire qui utilise un projet open source à moins que l’utilisateur, individu ou entreprise, ne le révèle. Pour déterminer quel projet a besoin de plus de soutien, nous ne disposons que d’informations anecdotiques.

De meilleures statistiques pourraient également nous aider à identifier les « contributeurs clé de voûte ». En biologie environnementale, une « espèce clé » est une espèce animale qui a un impact disproportionné sur son environnement au regard de ses effectifs. Dans la même idée, un « contributeur clé » pourrait être un développeur qui contribue à plusieurs projets essentiels, qui est le seul responsable d’un projet crucial, ou qui est généralement perçu comme influent et digne de confiance. Les « contributeurs clés » sont des défenseurs essentiels, les valoriser en leur fournissant les ressources dont ils ont besoin pourrait améliorer le système dans son ensemble. Comprendre les relations entre les communautés open source et les « contributeurs clés » pourrait aider à identifier rapidement les secteurs qui auront besoin de soutien supplémentaire.

On dispose également de peu de données sur les contributeurs eux-mêmes : qui contribue à l’open source, quelles conditions leur permettent de le faire, et quelles sont les contributions effectuées. Les femmes, les non-anglophones, et les nouveaux contributeurs à l’open source sont des exemples de population qui devraient être suivies dans le temps, en particulier pour mesurer l’impact des programmes de soutien.

Les seules statistiques disponibles sur les dépôts GitHub sont le nombre de personnes ayant étoilé (action semblable à liker), vu (c’est-à-dire qu’elles reçoivent des nouvelles du projet) ou « forké » un projet. Ces chiffres permettent de fournir des indicateurs concernant la popularité, mais ils peuvent être trompeurs. Beaucoup de personnes peuvent étoiler un projet, parce qu’il a une conception intéressante par exemple, sans toutefois l’intégrer à leur propre code.

Certains gestionnaires de paquets tels npm (qui est celui de Node.js) suivent les téléchargements. Le « popularity contest » de Debian piste les téléchargements du système d’exploitation libre Debian. Néanmoins, chaque gestionnaire de paquets est limité à un écosystème particulier, et aucun de ces gestionnaires ne peut donner une image du système dans son ensemble. Plusieurs projets ne sont pas inclus dans un gestionnaire de paquets et ne sont pas suivis. Libraries.io, un site web créé par Andrew Nesbitt, est une tentative pour agréger des données des projets open source en fonction de leur usage, il piste environ 1,3 millions de bibliothèques open source sur 32 gestionnaires de paquets.

Travailler avec les projets pour moderniser l’organisation de travail

Beaucoup de projets sont en difficulté et pas seulement à cause d’un manque de financement, mais aussi parce qu’il est difficile d’y contribuer, ou encore parce qu’il existe un goulot d’étranglement au niveau des mainteneurs qui traitent les demandes de modification (pull requests) de la communauté. C’est vrai, en particulier, pour les plus anciens projets qui ont été bâtis avec des outils de développement, des langages et des processus qui ne sont plus populaires (ceux qui par exemple utilisent un système de contrôle de version autre que Git, dont la popularité croît chez les développeurs).

On peut faire beaucoup de choses pour faciliter la contribution à un projet, depuis la migration vers un flux de travail (workflow) plus moderne, le nettoyage du code, la fermeture des pull request délaissées, jusqu’à la mise en place d’une politique claire pour les contributions. Certains projets expérimentent pour rendre les contributions plus simples. Le développeur Felix Geisendörfer, par exemple, a suggéré que chaque personne qui soumet une modification du code devrait avoir une permission de commit afin de réduire l’engorgement au niveau de l’unique mainteneur vérifiant et approuvant ces changements. Felix a estimé que « cette approche est un fantastique moyen d’éviter que le projet ne se ratatine en transformant le projet d’un seul homme en celui d’une communauté. »

Le règlement de contribution de Node.js, qui peut être adopté par les autres projets Node, met l’accent sur l’augmentation du nombre de contributeurs et sur leur autonomisation dans la prise de décision, plutôt que de désigner les mainteneurs comme seule autorité approbatrice. Leurs règles de contribution expliquent comment soumettre et valider des pull requests, comment consigner des bugs, etc. Les mainteneurs Node.js ont constaté qu’adopter de meilleures règles les avait aidés à gérer leur charge de travail et à faire évoluer leur communauté vers un projet plus sain et actif.

Photo par Jez Nicholson (CC BY-SA 2.0)

Dans un premier temps, il y a des recherches à faire pour déterminer quels projets doivent avancer. Autrement dit, à quoi ressemble un « projet à succès », aussi bien en termes de financement et de modèles de gouvernance, que dans l’équilibre à trouver entre mainteneurs, contributeurs et usagers ! La réponse peut varier en fonction des différents types de projets et de leur ampleur.

Encourager les standards communs dans les projets open source

Bien que GitHub soit en train de devenir une plateforme standard pour la collaboration sur le code, de nombreux aspects des projets open source ne sont pas encore standardisés, notamment l’ampleur et la richesse de la documentation, des licences et des guides de contribution, ainsi que le style de code et le formatage.
Encourager l’adoption de standards de projets pourrait faciliter, pour les mainteneurs, la gestion des contributions, tout en réduisant pour les contributeurs les obstacles à la participation.

Parmi les exemples de standardisation croissante, on trouve le code de conduite, qui est un règlement détaillant les attentes en termes d’attitude et de communication.
Ces dernières années, des codes de conduite ont été adoptés par un nombre croissant de communautés de projets, notamment Node.js, Django et Ruby. Bien que le processus d’adoption ait pu donner lieu à d’intenses débats au sein de certaines communautés, leur prolifération révèle un intérêt croissant pour la responsabilisation du comportement des communautés.

Augmenter le nombre de contributeurs et contributrices open source

Comme nous l’avons évoqué dans un chapitre précédent de ce rapport, l’industrie du logiciel est florissante, avec un nombre croissant de nouveaux développeurs mais aussi d’autres talents variés : il y a du travail à faire pour encourager ces nouveaux arrivants à contribuer à l’open source. Augmenter le nombre de contributeurs permet aux projets open source d’être plus durables, car davantage de personnes participent à leur développement. Permettre à davantage de personnes de contribuer à l’open source accroît également l’empathie et la communication entre les « utilisateurs » de l’open source et les projets dont ils dépendent.

« Your First PR » (« votre première PR », PR pour Pull Request, NdT) est un exemple d’initiative, développée par la programmeuse Charlotte Spencer, qui aide les nouveaux venus à effectuer leur première contribution à l’open source. « First Timers Only » (Réservé aux débutants) et « Make a Pull Request » (Faites une pull request) sont deux autres exemples de ressources populaires qui introduisent les nouveaux venus à l’open source. Certains projets open source utilisent également des étiquettes telles que « first bug » ou « contributor friendly » pour signaler les problèmes susceptibles d’être résolus par des contributeurs moins expérimentés. Il serait également bénéfique d’encourager les contributions à l’open source autres que le code, comme la rédaction de documentation technique, la gestion des tâches et des flux de travail, ou la création d’un site internet pour le projet.

En plus de l’augmentation de la proportion de techniciens talentueux contribuant à l’open source existe la possibilité de puiser dans un groupe de contributeurs plus large. Faire en sorte que les non-anglophones se sentent bienvenus dans les communautés open source, par exemple, pourrait rendre la technologie plus accessible à travers le monde. Et comme beaucoup de recruteurs utilisent les travaux open source comme un portfolio au moment d’embaucher un développeur, une communauté open source plus diverse encouragerait l’apparition d’un personnel technique globalement plus inclusif.

Améliorer les relations entre projets et acteurs extérieurs

Les entreprises sont une pièce incontournable de l’écosystème open source, et leur rôle ne fait que gagner en importance à mesure que davantage d’entre elles adoptent les logiciels open source. Faciliter la collaboration entre entreprises et projets, ainsi qu’aider les entreprises à comprendre les besoins des communautés open source, pourrait débloquer le soutien des entreprises susceptibles de devenir mécènes ou promoteurs de l’open source.

Selon l’étude annuelle des entreprises open source réalisée par Black Duck, seulement 27 % des entreprises ont un règlement formel concernant les contributions de leurs employés à l’open source. Clarifier la possibilité ou non pour les employés de contribuer à l’open source sur leur temps de travail, et les encourager à le faire, pourrait grandement améliorer le soutien des entreprises aux projets open source.

En 2014, un groupement d’entreprises a fondé le TODO Group, pour partager les bonnes pratiques autour de la participation corporative à l’open source. Parmi les membres de ce groupe, on trouve Box, Facebook, Dropbox, Twitter et Stripe. En mars 2016, le TODO Group a annoncé qu’il serait hébergé par la Fondation Linux en tant que projet collaboratif.

Les entreprises peuvent également fournir un soutien financier aux projets, mais il est parfois difficile pour elles de trouver comment formaliser leur mécénat. Créer des budgets dédiés au mécénat en direction des équipes d’ingénieurs ou des employés, ou encore créer des documents permettant aux projets de « facturer » plus facilement leurs services aux entreprises, sont autant d’initiatives qui pourraient augmenter les contributions financières à l’open source.

Poul-Henning Kamp, par exemple, travaille sur un projet open source nommé Varnish, utilisé par un dixième des sites les plus visités d’internet, notamment Facebook, Twitter, Tumblr, The New York Times et The Guardian. Pour financer ce travail, il a créé la Varnish Moral License pour faciliter la sponsorisation du projet par les entreprises.

Même si en pratique la relation est un mécénat, Poul Henning utilise une terminologie familière aux entreprises, avec des termes tels que « facturation » et « licences », pour réduire les obstacles à la participation.

Augmenter le soutien aux compétences diverses et aux fonctions hors-codage

Dans un passé pas si lointain, les startups de logiciels étaient fortement centrées sur les compétences techniques. Les autres rôles, comme le marketing et le design, étaient considérés comme secondaires par rapport au code. Aujourd’hui, avec la création et la consommation rapide de logiciels, cette conception ne tient plus. Les startups sont en concurrence pour capter l’attention de leurs clients. L’identité de la marque est devenue l’un des principaux facteurs de différenciation.

Ces cinq dernières années ont été celles de l’essor du développeur full stack (polyvalent) : des développeurs plus généralistes que spécialisés, capables de travailler sur plusieurs domaines d’un logiciel complexe, et qui sont susceptibles d’avoir des compétences dans la conception et la production. Les équipes de développement sont plus soudées, elles utilisent les méthodes agiles avec des approches de conception d’architecture logicielle (où le livrable est élaboré en faisant des navettes entre les équipes de techniciens, designers et commerciaux), plutôt qu’une approche en cascade (où chaque équipe apporte sa pièce à l’édifice avant de la transmettre au groupe de travail suivant).

Les projets open source ont connu peu d’évolutions de ce genre, malgré notre dépendance croissante à leurs logiciels. On comprend aisément que le code soit au cœur d’un projet open source, il est en quelque sorte le « produit final » ou le livrable. Les fonctions relatives à la gestion de la communauté, à la documentation, ou à la promotion du projet, qui sont la marque d’une organisation saine et durable, sont moins valorisées. Il en découle que les projets sont déséquilibrés. Beaucoup de choses pourraient être entreprises pour financer et soutenir les contributions autres que le code, des dons en nature pour payer les serveurs par exemple, ou des avantages comme une assurance maladie. Disposer de soutiens de ce type permettrait de réduire notablement la charge des développeurs.




MyPads point de la semaine 17

Comme annoncé la semaine dernière, c’est désormais un point hebdomadaire qui émaillera le travail autour de MyPads. Cette semaine n’aura pas été de tout repos et les avancées visibles sont malheureusement peu nombreuses. Explications.


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Les travaux

La mise en place des tests fonctionnels client, simulant une navigation réelle, a occupé les premiers jours de développement. Ensuite MyPads a subi quelques modifications pour fonctionner avec la version 4 d’Express, le cadre de développement sur lequel repose Etherpad et donc MyPads. Cette migration a été initiée par le tout premier contributeur externe au plugin, et a été rendue nécessaire par la migration d’Etherpad une semaine plus tôt.

Cette migration a été l’occasion de tester à nouveau la compatibilité de MyPads avec Eherpad. Cela peut sembler étonnant, mais MyPads est développé de manière autonome vis à vis d’Etherpad et est régulièrement testé en tant que plugin Etherpad, pour les raisons suivantes :

  • accélérer le développement et éviter de devoir relancer Etherpad voire réinstaller le plugin à chaque modification;
  • permettre les tests unitaires et fonctionnels serveur, très difficile sinon à partir d’un plugin Etherpad, isoler une base de tests du reste de l’instance;
  • conserver une forme d’indépendance vis à vis du cœur d’Etherpad : afin de ne pas nécessiter des modifications d’Etherpad lui-même et de limiter les régressions en cas de changements internes de ce dernier.

Malheureusement le fonctionnement de MyPads s’est révélé erratique : parfois correct, parfois non. Pour les techniciens, seules les méthodes GET et HEAD sont autorisées et toute autre méthode HTTP est refusée. Le problème, nouveau, est intimement lié au logiciel intermédiaire (middleware) yajsml, lequel est employé par Etherpad afin d’optimiser les requêtes des fichiers dits statiques (scripts, images, styles etc). En théorie, les requêtes prises en charge par MyPads ne devraient pas être impactées par ce logiciel intermédiaire, mais pour une raison mal comprise, elles le sont parfois.

Le problème, c’est que MyPads fonctionne autour d’une interface de programmation standard, une API HTTP REST, sur laquelle se connecte le client Web, et qui permettra à d’autres clients ou à des outils tiers de voir le jour. La résolution du soucis n’est pas aisée : l’anomalie intervient de manière aléatoire. Peu de plugins sont touchés car la plupart ne définissent pas leurs propres routes HTTP. Même si yajsml est modifié pour résoudre le soucis, il faudra que la fondation Etherpad accepte le patch et l’intègre avant de pouvoir retrouver une fonctionnement correct de MyPads. Or, il semble que yajsml sera bientôt remplacé par une technologie plus standard.

D’autres résolutions ont été envisagées, du fait de la situation de yajsml, et entre autres :

  1. Substituer, comme certains plugins le font,  l’API HTTP REST par une API basée sur socket.io, la technologie employée par Etherpad pour la collaboration en temps réel et qui repose en premier lieu sur le standard WebSocket. Cette voie a été expérimentée cette semaine mais représente une charge considérable de travail et la réécriture de nombreux modules. De plus, il ne s’agit pas d’un remplacement propre : MyPads y perd une méthode de communication plus standard ainsi que son système d’authentification, lequel avait été choisi pour permettre à terme une connexion depuis des comptes externes ou encore un annuaire LDAP, OpenID etc
  2. Faire de MyPads une application indépendante, de fait non plus un plugin, qui gèrerait les accès des utilisateurs aux pads en fonction des groupes définis. Le problème de cette solution est de complexifier l’installation de MyPads et de risquer des incompatibilités avec certains autres plugins. Aussi, nous sortirions de fait du cadre du cahier des charges initial.

Il a été décidé que la dernière piste ne serait à employer qu’en cas de dernier recours et c’est la migration vers socket.io qui a été d’abord privilégiée. Néanmoins, à la vue du travail nécessaire et surtout des pertes fonctionnelles que cela risque d’amener, cette solution ne sera pas poursuivie.

La semaine prochaine

Le travail va reprendre sur la version HTTP REST standard qui a été développée jusqu’ici. Il est prévu :

  • qu’étant donné que la suppression du yajsml n’arrivera qu’à un terme inconnu, il faudra dépister l’anomalie et la résoudre, ou au moins proposer un contournement simple;
  • de poursuivre le développement, moins actif que prévu cette semaine, avec notamment
    • le passage d’une authentification en propre classique vers JSON Web Token, dont le travail a commencé cette semaine avec le test de socket.io, de manière à renforcer la sécurité des échanges de données chiffrées entre serveur et client;
    • les groupes et pads, évidemment.

Rendez-vous jeudi prochain pour le point de la semaine 18.

MyPads week 17

As announced last week, we now give some news about MyPads development weekly. Last couple of days haven’t been picnic and few enhancements are visible. Explanations below.

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Work

Frontend functional testing setup, aiming to simulate real navigation, has filled the first days. Then MyPads has been updated to work with Express version 4. Express is the framework which powers Etherpad and so MyPads. This migration has been introduced by the very first MyPads external contributor, and was necessary because of the Etherpad migration a week earlier.

These modifications were a good moment to test MyPads’compatibility towards Eherpad. That can be surprising but MyPads has been programmed independently from Etherpad and is regularly tested as an Etherpad plugin, here’s why :

  • speeding up the development and avoiding Etherpad reboot or plugin re-installation at each update;
  • allowing unit and functional server testing, quite hard from an Etherpad plugin, and isolate a test database from the whole node;
  • retaining a distance regarding Etherpad core in order to avoid need of Etherpad updates and limit regressions in case of internal modifications of it.

Sadly MyPads behavior becomes erratic : sometimes correct, sometimes buggy. For technicians : only GET and HEAD HTTP verbs were allowed and all other method has been forbidden. This problem seems to be linked to the yajsml middleware, used by Etherpad in order to optimize static files requests (scripts, images, styles etc). In theory, MyPads handled routes should not be impacted by this middleware, but for an misunderstood reason, they sometimes are.

Problem is that MyPads is based on a standard home-defined HTTP REST API, which the Web client connects to. This interface may allow other clients and third party tools to be created more easily. Debugging the problem is not an easy task, due to the randomness of the behavior. Few plugins should be concerned because most of them don’t define their own routes. Even if yajsml is updated to fix the issue, the Etherpad developers will have to accept the patch and merge it before we have MyPads working correctly. Now it seems that yajsml will be soon replaced by a more standard technology.

Others resolutions have been considered, regarding to yajsml situation :

  1. Replace, as others plugins do, the HTTP REST API by a socket.io one. socket.io is the technology used by Etherpad for realtime collaboration, that use as a first class citizen the WebSocket protocol. This approach has been tried this week but requires a considerable amount of work and many modules rewriting. Moreover, it’s not a proper replacement : MyPads loses its more standard communication method but in addition its authentication system, which have been chosen to allow, later, connection through external accounts,  LDAP directory, OpenID etc
  2. Move MyPads from a plugin to a standalone application, which handle user access according to created groups and pads. Problem with this solution : harden the MyPads installation, risks of incompatibilities with some other plugins. Also, making a standalone app won’t conform to the initial specifications.

We have decided to follow the last proposition only as a last resort. The migration to socket.io has been preferred but, with the light of required work and moreover functional looses, it won’t continue.

Next week

Work will be resumed on the HTTP REST version, the one developed until now. We expect :

  • because yajsml removal won’t happen before an unknown time, it will be important to find and fix the bug, or at least to provide a simple workaround;
  • move forward, with
    • migration from a classical authentication to JSON Web Token, which has been partially done this week as part of socket.io test, in order to harden encrypted data exchanges between client and server;
    • groups and pads, obviously.

See you next Thursday for week 18 point.




Framasoft présente : Vosges Opération Libre, le 17 et 18 mai à Gérardmer

Vosges Opération Libre - Logo

Le samedi 17 mai et le dimanche 18 mai à Gérardmer se déroulera un événement inédit dans la région Grand Est : Vosges Opération Libre. Il est ouvert à tous et orienté à la fois vers le grand public et les professionnels.

Cette opération libre est à l’initiative de Framasoft et d’autres d’associations d’envergure nationale ayant une grande expérience dans le Libre, l’ouverture des données, les licences libres et le libre accès.

Vosges Opération Libre - Presse

Il s’agit de la seconde Opération Libre se déroulant sur le territoire français. La première ayant eu lieu à Brocas (Aquitaine) en 2013. Les Opérations Libres visent à rassembler, le temps d’un week-end, des acteurs du Libre en vue d’initier la démarche open data dans les petites villes et villages en présentant les outils disponibles, notamment des logiciels libres. Elles invitent les habitants à participer à l’ouverture et à la diffusion des données de leur territoire. Elles proposent aussi d’engager les citoyens dans un rapport différent avec leur territoire en montrant que le partage des connaissances leur permet d’être collectivement valorisées.

Cette initiative portera aussi sur les usages numériques, leur appropriation, leur potentiel de créativité et leur économie. Cette manifestation vise à promouvoir la culture libre et l’ouverture des données en organisant des actions thématiques formulées en stands, ateliers de formation, conférences, projection permanente de films libres, débats, etc.

Il s’agit d’un événement culturel et participatif où le logiciel libre et ses principes sont conçus comme autant de moyens au service des activités pratiques proposées à destination du grand public. Un travail préalable précédant la manifestation a été mené avec les acteurs de la vie culturelle locale, en particulier la médiathèque de Gérardmer (soirées Wikipédia, ateliers et conférence).

Le programme de la manifestation est disponible à l’adresse vosges.operation-libre.org. Il comprendra :

Vosges Opération Libre - Affiche

Vosges Opération Libre - Programme




Chapitre VIII — Où Pouhiou cherche le sel et 17 200 mots

S’investissant corps et âme pour la cause du Libre, Pouhiou ne pouvait qu’être fidèle au rendez-vous du Capitole du libre à Toulouse, autant dire chez lui ou presque. Dopé par les rencontres, les échanges et l’accueil qu’il y reçoit, il ne perd pas de vue son objectif et pense dans un dernier sprint atteindre l’objectif initial. Mais au fond peu importe, son tour de France du libre, cette expérience d’un nomadisme épuisant, l’aura aussi enrichi d’un réservoir à fictions où sans le savoir encore, il pourra puiser dans le semaines et mois à venir. 

Mais avant le temps de la décantation génératrice, le voici encore dans celui de l’urgence et de l’instantané, comme dans ses ateliers d’écriture où en régulateur improbable d’une liberté qu’il a malicieusement donnée, il frétille à son aise.

J’irai écrire chez vous épisode 8 : Toulouse.

De retour dans ma ville rose. Prononcer villeuh raâzeuh. Alors que je reviens dans mon fief, je ne m’accorde même pas la grâce de passer par mon chez moi… récit d’un repos mouvementé en plein Capitole du Libre.

Viens chez moi j’habite chez ma voisine.

Les lecteurices de #MonOrchide le savent, j’ai eu habité[1] un appartement dans le quartier Saint Aubin, en haut de la rue de la Colombette (célèbre à Toulouse pour ses kébabs épongeant la bière du Café Populaire). À l’époque je suis devenu ami (à coup de cookies, pancakes et soirées tricot) avec ma voisine. Lorsque Claire s’est proposée pour m’héberger lors de mon passage toulousain, j’ai sauté sur l’occasion. Cela fait quelques mois qu’on se loupe, et que tu coup on se manque. Claire est un peu une madame Marquet sans le côté concierge post soixante-huitarde. Geekette qui collectionne les Livres Dont Vous Êtes le Héros, gameuse, à la fois femme-enfant et femme de tête… Parler avec elle, c’est l’occasion d’échanger plein de petits bouts de culture pulp et de pensées hors-piste : j’adore. Et en plus, Claire habite près de l’ENSEITT

Mon 2e Capitole du Libre

Car c’est là, à moins de 100 m de chez Claire que s’est tenu le Capitole du Libre 2013. La très active association Toulibre a, cette année encore, organisé de main de maitre cette édition des rencontres libristes Toulousaines. Avec FraMartin, nous avons eu le plaisir de tenir le stand Framasoft et d’échanger avec un public présent, averti et nombreux. Vous êtes plusieurs à soutenir Framasoft de vos dons, c’est beau de voir toute l’affection que remporte ce réseau. N’hésitez pas à continuer et relayer notre campagne de dons, on en a besoin ! J’ai aussi eu le plaisir de participer au Supplément Week-End de Xavier sur radio FMR pour une interview culture libre où j’aurais été “cash”… Ce qui ne me ressemble pas du tout du tout ! J’ai enfin fait une conférence sur mes romans (qui choisissent d’être libres) où j’ai été surpris par le nombre de participants. À la fin, un certain Jérémie Z posa de belles questions sur la liberté intrinsèque de la création. Et il me donna ensuite de forts bons conseils sur mes diapos (que je n’aime pas non plus) donc profitez de cette présentation, parce que je ne la diffuserai plus 😉

Mes romans ont choisi d’être libres diaporama de Pouhiou Noenaute

Atelier d’écriture collaborative

Faisons une ellipse temporelle discrète sur la soirée du samedi, qui, comme toute soirée toulousaine qui se respecte, a des allures de 3e mi-temps option “aie-lendemain-bobo-ma-tête-elle-a-rencontré-un-pilier-de-ruddeby”. Le dimanche, toujours dans le cadre du Capitole du Libre, j’anime donc un atelier où l’on écrit à plein un épisode « hors série » des NoéNautes. Une dizaine de participant-e-s sont là, et on démarre. Certains veulent écrire et voir ensuite. D’autres veulent se mettre d’accord auparavant. D’aucunes posent des questions au groupe qui est parfois pris dans d’autres ajustements et corrections. C’est foutraque. Diablement organique. Mais le plus incroyable c’est que ça fonctionne. Je me retrouve en monsieur loyal/agent de circulation, tentant ici de nous faire prendre le temps de l’écoute, là d’activer les choix et l’écriture. J’accompagne le mouvement, conseille, questionne. Mais, in fine, c’est la nouvelle qui s’écrit comme elle l’entend, et le résultat m’époustoufle. J’aime animer ces ateliers. Celui d’aujourd’hui à Lyon est annulé (on s’y est pris trop tard, trop peu d’inscrit-e-s), mais si tu as envie d’en organiser par chez toi, je répondrai présent !

la Reine Victoria (photo via Wikimedia Commons) approuve pleinement la démarche libératrice du DIY littéraire

Je n’ai pas écrit à Toulouse

Nope. Pas un mot. J’ai un retard fou mais je suis assez taré pour y croire encore, à ce seuil des 50 k mots. Mais je n’ai pas écrit à Toulouse. J’étais juste trop naze. Tout le samedi, sur le stand de Framasoft, dès qu’une connaissance me demandait « alors, comment ça va ? » je répondais dans un sourire sincère : « épuisé ». J’étais clairement vidé. À Toulouse, je me suis reposé. Ce n’est pas parce que les lieux me sont familiers : je suis allé à Foix, une ville où j’ai vécu des années, et chez mon petit frère. Je crois que c’était juste le moment de faire une pause. Alors entre le stand, la conférence, les soirées arrosées, l’atelier d’écriture, les discussions… je ne dis pas que ce fut de tout repos. Mais il y a moins de pression. Et bizarrement, la même page Wikipédia (spoiler alert : ce lien dévoile certaines de mes recherches) qui ne m’inspirait pas il y a trois jours est depuis devenue un mine de détails croustillants à inclure dans mon chapitre. Je sais bien que je dois faire confiance au roman : il s’écrit quand il le désire et connait son rythme… sauf que cette confiance ne me vient pas hyper naturellement.

Être “vidé”, c’est pas si mal…

Je crois que cette sensation d’être « passé à l’essoreuse » vient aussi du voyage. J’ai l’impression étrange que cette expérimentation me lave, genre ça récure la personnalité au Jex four. Quand tu changes de maison tous les trois jours, quand tu n’es jamais chez toi, il y a des choses qu’il te faut abandonner. Depuis début novembre, je ne sais jamais où se trouve le sel. Je ne sens jamais le même savon, le même shampoing. Les gens vivent tou-te-s à une température différente, je dois m’y adapter. Les heures de repas, de réveil, les ambiances sonores, la fumée, la lumière : cela change à chaque fois. C’était des conforts que je prenais pour acquis. Pour certains je n’avais même pas conscience d’y être attaché. Et, au fur et à mesure de mes pérégrinations, je me rends compte qu’ils importent peu. Que mes points de repère peuvent être utiles, mais ne sont pas indispensables. Qu’on peut se passer de beaucoup de choses, en fait… Je rappelle juste que je n’aurais pas pu lancer une telle aventure d’échanges et découvertes sans Framasoft, et que Framasoft ne peut pas se passer de vos dons et participations pour continuer à répandre du libre parmi les gens.

Ceci étant dit, j’ai 17200 mots à trouver en 6 jours…

Donc vite, on file à Lyon écrire tout ça.

À dans 3 jours,

— Pouhiou.

Notes :

[1] [NdE] Ceci est un passé surcomposé, l’équivalent grammatical d’une délicieuse petite pointe d’accent du midi.




Restons courtois ! (Libres conseils 17/42)

Chaque jeudi à 21h, rendez-vous sur le framapad de traduction, le travail collaboratif sera ensuite publié ici même.

Traduction Framalang : peupleLa, goofy, lamessen, SaSha_01, lerouge, Kalupa, RavageJo, lenod, Sky, Astalaseven, Alpha, KoS, purplepsycho +tala

De L’importance des bonnes manières

Rich Bowen

Rich Bowen a travaillé dans le domaine du logiciel libre et open source pendant près de quinze ans. La majeure partie de son travail a porté sur le serveur HTTP Apache ; il a également travaillé sur Perl, PHP et diverses applications web. Il est l’auteur de Apache Cookbook, The Definitive Guide to Apache et divers autres livres. Il fait également de fréquentes apparitions dans diverses conférences sur les technologies.

J’ai commencé à travailler sur le projet de documentation du serveur HTTP Apache en septembre 2000. Du moins, c’est à ce moment-là que j’ai réalisé mon premier commit dans les docs. Auparavant, j’avais présenté quelques corrections par courriel, et quelqu’un d’autre les avait appliquées.

Depuis cette période, j’ai réalisé un peu plus d’un millier de modifications de la documentation du serveur HTTP Apache, ainsi qu’une poignée de modifications du code lui-même. Ceux qui s’impliquent dans les logiciels libres et open source le font pour tout un tas de raisons différentes. Certains tentent de se faire un nom. La plupart essaient de « gratter là où ça les démange » comme ils disent, s’efforçant d’ajouter une fonctionnalité, ou de créer une nouvelle brique logicielle pour satisfaire un de leurs besoins.

Je me suis impliqué dans l’écriture de la documentation sur des logiciels parce que j’avais été enrôlé pour aider à l’écriture d’un livre et que la documentation existante était vraiment horrible. Donc, pour rendre le livre cohérent, j’ai dû discuter avec différentes personnes du projet afin qu’elles contribuent à donner du sens à la documentation. Lors de la rédaction de l’ouvrage, j’ai amélioré la documentation, avant tout pour me faciliter la tâche. À peu près à la même époque, Larry Wall, le créateur du langage de programmation Perl, promouvait l’idée selon laquelle les trois principales qualités d’un programmeur étaient la paresse, l’impatience et l’arrogance. Selon moi, Larry avançait des arguments fondés et avec un sens de l’humour certain. Néanmoins, une partie non négligeable de la communauté des programmeurs a pris ses paroles comme un permis de connerie.

La paresse

Nous écrivons de la documentation pour ne pas avoir à répondre aux mêmes questions tous les jours pour le restant de notre vie. Si la documentation est insuffisante, les gens auront des difficultés à utiliser le logiciel. Bien que cela puisse être la source d’une activité lucrative de consultant, il s’agit aussi du meilleur moyen de faire avorter un projet, car les gens abandonneront, frustrés, et se tourneront alors vers d’autres choses qu’ils n’auront pas à passer des heures pour comprendre.

Ainsi, la paresse est la première vertu d’un rédacteur de documentation. Quand un client pose une question, nous devrions répondre à cette question en profondeur. Et même, de la façon la plus complète possible. Nous devrions alors enregistrer cette réponse pour la postérité. Nous devrions l’enrichir avec des exemples et si possible des diagrammes et des illustrations. Nous devrions nous assurer que le texte est clair, grammaticalement correct et éloquent. Nous devrions alors l’ajouter à la documentation existante dans un endroit facile à trouver et largement référencé partout où quelqu’un pourrait le chercher.

La prochaine fois que quelqu’un posera la même question, nous pourrons lui répondre avec un lien vers la réponse. Et les questions que l’on pourrait poser après l’avoir lue devraient être la source d’améliorations et d’annotations à ce qui a déjà été écrit. C’est la vraie paresse. La paresse ne signifie pas simplement se dérober au travail. Cela veut aussi dire faire le travail si bien qu’il n’aura pas à être refait.

La patience

ll existe une tendance dans le monde de la documentation technique à être impatient et querelleur. Les sources de cette impatience sont nombreuses. Certaines personnes pensent que, comme elles ont dû travailler dur pour comprendre ces choses, vous le devez aussi. Beaucoup d’entre nous dans le monde du technique sommes des autodidactes et nous avons peu de patience pour ceux qui viennent après nous et veulent accéder rapidement au succès. J’aime appeler ça le comportement du « tire-toi de mon chemin ». Ce n’est pas vraiment constructif.

Si vous ne parvenez pas à être patient avec le client, alors vous ne devriez pas être impliqué dans le service clientèle. Si vous vous mettez en colère quand quelqu’un ne comprend pas, vous devriez peut-être laisser quelqu’un d’autre gérer la question.

Bien sûr, c’est très facile à dire, mais beaucoup plus difficile à faire. Si vous êtes un expert sur un sujet particulier, les gens vont inévitablement venir à vous avec leurs questions. Vous êtes obligé d’être patient, mais comment allez-vous y parvenir ? Cela vient avec l’humilité.

L’humilité

J’ai fait de l’assistance technique, en particulier par liste de diffusion, pendant à peu près deux ans, quand j’ai commencé à suivre des conférences techniques. Ces premières années ont été très amusantes. Des idiots venaient sur une liste de diffusion et posaient des questions stupides que des milliers d’autres perdants avaient posées avant eux. Et si seulement ils avaient regardé, ils auraient trouvé toutes les réponses déjà données auparavant. Mais ils étaient trop paresseux et trop bêtes pour le faire.

Ensuite, j’ai assisté à une conférence, et j’ai constaté plusieurs choses. Tout d’abord, j’ai découvert que les personnes qui posaient ces questions étaient des êtres humains. Ils n’étaient pas simplement un bloc de texte écrit noir sur blanc, à espacement fixe. Il s’agissait d’individus. Ils avaient des enfants. Ils avaient des loisirs. Ils connaissaient beaucoup plus de choses que moi sur une grande variété de sujets. J’ai rencontré des gens brillants pour qui la technologie était un outil qui servait à accomplir des choses non techniques. Ils souhaitaient partager leurs recettes avec d’autres cuisiniers. Ils souhaitaient aider les enfants d’Afrique de l’Ouest à apprendre à lire. Ils étaient passionnés de vin et voulaient en apprendre davantage. Ils étaient, en bref, plus intelligents que moi, et mon orgueil était le seul obstacle sur la route de leur succès.

Quand je suis revenu de cette première conférence, j’ai regardé les utilisateurs de listes de diffusion sous un tout autre jour. Ce n’étaient plus des idiots posant des questions stupides, simplement des gens qui avaient besoin d’un peu de mon aide pour pouvoir accomplir une tâche. Pour la plupart, la technologie n’était pas une passion. La technologie était seulement un outil. Il était donc compréhensible qu’ils n’aient pas passé des heures à lire les archives de la liste de diffusion de l’année passée et choisissent plutôt de reposer des questions.

Bien entendu, si un jour les aider devient pénible, la chose la plus polie à faire est de prendre du recul et de laisser quelqu’un d’autre répondre à la question plutôt que de leur dire que ce sont des imbéciles. Mais il faut aussi se rappeler toutes les fois où j’ai eu à poser des questions stupides.

La Politesse et le Respect

En fin de compte, tout cela se résume à la politesse et au respect. J’ai principalement abordé la question de l’assistance technique, mais la documentation n’est rien d’autre qu’une forme statique d’assistance technique. Elle répond aux questions que vous attendez des gens et elle offre des réponses dans une forme semi-permanente à titre de référence.

Lorsque vous écrivez cette documentation, vous devriez essayer de trouver le juste équilibre entre penser que votre lecteur est un idiot et penser qu’il devrait déjà tout savoir. D’un côté, vous lui demandez de s’assurer que l’ordinateur est branché, de l’autre, vous utilisez des mots comme « simplement » et « juste » pour faire comme si chaque tâche était triviale, laissant au lecteur l’impression qu’il n’est pas tout à fait à la hauteur.

Cela implique d’avoir beaucoup de respect et d’empathie pour votre lecteur, en essayant de vous rappeler ce que c’est que de débuter ou d’avoir un niveau intermédiaire dans l’apprentissage d’un nouveau logiciel. Cependant, les exemples de mauvaise documentation sont si répandus qu’il ne doit pas être difficile de s’en souvenir. Il y a des chances que vous en ayez fait l’expérience au cours de la dernière semaine.

J’aurais aimé…

J’aurais aimé être moins arrogant quand j’ai commencé à travailler sur la documentation open source. Quand je relis ce que j’ai pu écrire sur des listes de diffusion archivées publiquement, gravées à jamais dans le marbre d’Internet, j’ai honte d’avoir été aussi grossier.

La plus grande vertu humaine est la politesse. Toutes les autres vertus en découlent. Si vous ne pouvez pas être poli, tout ce que vous accomplirez importera peu.