Zoom et les politiques de confidentialité

Cet article a été publié à l’origine par THE MARKUP, il est traduit et republié avec l’accord de l’auteur selon les termes de la licence CC BY-NC-ND 4.0

 

Publication originale sur le site themarkup.org

 

Traduction Framalang : goofy, MO, Henri-Paul, Wisi_eu

 

Voilà ce qui arrive quand on se met à lire vraiment les politiques de confidentialité

Une récente polémique sur la capacité de Zoom à entraîner des intelligences artificielles avec les conversations des utilisateurs montre l’importance de lire les petits caractères

par Aaron Sankin

 

Photo de l'extérieur du siège de Zoom le 07 février 2023 à San José, Californie. Les côtés droit et gauche de la photo sont masqués par deux zones sombres qui ne sont pas mises au point.
Justin Sullivan/Getty Images

 

photo de l'auteurBonjour, je m’appelle Aaron Sankin, je suis journaliste d’investigation à The Markup. J’écris ici pour vous expliquer que si vous faites quelque chose de très pénible (lire les documents dans lesquels les entreprises expliquent ce qu’elles peuvent faire avec vos données), vous pourrez ensuite faire quelque chose d’un peu drôle (piquer votre crise en ligne).

Au cours du dernier quart de siècle, les politiques de protection de la vie privée – ce langage juridique long et dense que l’on parcourt rapidement avant de cliquer sans réfléchir sur « J’accepte » – sont devenues à la fois plus longues et plus touffues. Une étude publiée l’année dernière a montré que non seulement la longueur moyenne des politiques de confidentialité a quadruplé entre 1996 et 2021, mais qu’elles sont également devenues beaucoup plus difficiles à comprendre.

Voici ce qu’a écrit Isabel Wagner, professeur associé à l’université De Montfort, qui a utilisé l’apprentissage automatique afin d’analyser environ 50 000 politiques de confidentialité de sites web pour mener son étude :

« En analysant le contenu des politiques de confidentialité, nous identifions plusieurs tendances préoccupantes, notamment l’utilisation croissante de données de localisation, l’exploitation croissante de données collectées implicitement, l’absence de choix véritablement éclairé, l’absence de notification efficace des modifications de la politique de confidentialité, l’augmentation du partage des données avec des parties tierces opaques et le manque d’informations spécifiques sur les mesures de sécurité et de confidentialité »

Si l’apprentissage automatique peut être un outil efficace pour comprendre l’univers des politiques de confidentialité, sa présence à l’intérieur d’une politique de confidentialité peut déclencher un ouragan. Un cas concret : Zoom.

En début de semaine dernière, Zoom, le service populaire de visioconférence devenu omniprésent lorsque les confinements ont transformé de nombreuses réunions en présentiel en réunions dans de mini-fenêtres sur des mini-écrans d’ordinateurs portables, a récemment fait l’objet de vives critiques de la part des utilisateurs et des défenseurs de la vie privée, lorsqu’un article du site d’actualités technologiques Stack Diary a mis en évidence une section des conditions de service de l’entreprise indiquant qu’elle pouvait utiliser les données collectées auprès de ses utilisateurs pour entraîner l’intelligence artificielle.

version anglaise début août, capturée par la Wayback Machine d’Internet Archive

le texte précise bien l'usage consenti par l'utilisateur de ses données pour l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle
version française fin juillet, capturée par la Wayback Machine d’Internet Archive

 

Le contrat d’utilisation stipulait que les utilisateurs de Zoom donnaient à l’entreprise « une licence perpétuelle, non exclusive, libre de redevances, susceptible d’être cédée en sous-licence et transférable » pour utiliser le « Contenu client » à des fins diverses, notamment « de marketing, d’analyse des données, d’assurance qualité, d’apprentissage automatique, d’intelligence artificielle, etc.». Cette section ne précisait pas que les utilisateurs devaient d’abord donner leur consentement explicite pour que l’entreprise puisse le faire.

Une entreprise qui utilise secrètement les données d’une personne pour entraîner un modèle d’intelligence artificielle est particulièrement controversée par les temps qui courent. L’utilisation de l’IA pour remplacer les acteurs et les scénaristes en chair et en os est l’un des principaux points d’achoppement des grèves en cours qui ont paralysé Hollywood. OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT, a fait l’objet d’une vague de poursuites judiciaires l’accusant d’avoir entraîné ses systèmes sur le travail d’écrivains sans leur consentement. Des entreprises comme Stack Overflow, Reddit et X (le nom qu’Elon Musk a décidé de donner à Twitter) ont également pris des mesures énergiques pour empêcher les entreprises d’IA d’utiliser leurs contenus pour entraîner des modèles sans obtenir elles-mêmes une part de l’activité.

La réaction en ligne contre Zoom a été féroce et immédiate, certaines organisations, comme le média Bellingcat, proclamant leur intention de ne plus utiliser Zoom pour les vidéoconférences. Meredith Whittaker, présidente de l’application de messagerie Signal spécialisée dans la protection de la vie privée, a profité de l’occasion pour faire de la publicité :

« HUM : Les appels vidéo de @signalapp fonctionnent très bien, même avec une faible bande passante, et ne collectent AUCUNE DONNÉE SUR VOUS NI SUR LA PERSONNE À QUI VOUS PARLEZ ! Une autre façon tangible et importante pour Signal de s’engager réellement en faveur de la vie privée est d’interrompre le pipeline vorace de surveillance des IA. »

Zoom, sans surprise, a éprouvé le besoin de réagir.

Dans les heures qui ont suivi la diffusion de l’histoire, le lundi même, Smita Hashim, responsable des produits chez Zoom, a publié un billet de blog visant à apaiser des personnes qui craignent de voir  leurs propos et comportements être intégrés dans des modèles d’entraînement d’IA, alors qu’elles souhaitent virtuellement un joyeux anniversaire à leur grand-mère, à des milliers de kilomètres de distance.

« Dans le cadre de notre engagement en faveur de la transparence et du contrôle par l’utilisateur, nous clarifions notre approche de deux aspects essentiels de nos services : les fonctions d’intelligence artificielle de Zoom et le partage de contenu avec les clients à des fins d’amélioration du produit », a écrit Mme Hashim. « Notre objectif est de permettre aux propriétaires de comptes Zoom et aux administrateurs de contrôler ces fonctions et leurs décisions, et nous sommes là pour faire la lumière sur la façon dont nous le faisons et comment cela affecte certains groupes de clients ».

Mme Hashim écrit que Zoom a mis à jour ses conditions d’utilisation pour donner plus de contexte sur les politiques d’utilisation des données par l’entreprise. Alors que le paragraphe sur Zoom ayant « une licence perpétuelle, non exclusive, libre de redevances, pouvant faire l’objet d’une sous-licence et transférable » pour utiliser les données des clients pour « l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle, la formation, les tests » est resté intact [N de T. cependant cette mention semble avoir disparu dans la version du 11 août 2023], une nouvelle phrase a été ajoutée juste en dessous :

« Zoom n’utilise aucun Contenu client audio, vidéo, chat, partage d’écran, pièces jointes ou autres communications comme le Contenu client (tels que les résultats des sondages, les tableaux blancs et les réactions) pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle de Zoom ou de tiers. »

Comment utilisons-nous vos données à caractère personnel ?Les employés de Zoom n’accèdent pas au Contenu client des réunions, des webinaires, des messageries ou des e-mails (en particulier, l’audio, la vidéo, les fichiers, les tableaux blancs en réunion et les contenus des messageries ou des e-mails), ni au contenu généré ou partagé dans le cadre d’autres fonctions de collaboration (comme les tableaux blancs hors réunion), et ne les utilisent pas, à moins que le titulaire du compte hébergeant le produit ou Service Zoom où le Contenu client a été généré ne le demande ou que cela ne soit nécessaire pour des raisons juridiques, de sûreté ou de sécurité. Zoom n’utilise aucun Contenu client audio, vidéo, chat, partage d’écran, pièces jointes ou autres communications comme le Contenu client (tels que les résultats des sondages, les tableaux blancs et les réactions) pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle de Zoom ou de tiers.
copie d’écran du 16/08/2023, page https://explore.zoom.us/fr/privacy/

 

Dans son billet de blog, Mme Hashim insiste sur le fait que Zoom n’utilise le contenu des utilisateurs que pour former l’IA à des produits spécifiques, comme un outil qui génère automatiquement des résumés de réunions, et seulement après que les utilisateurs auront explicitement choisi d’utiliser ces produits. « Un exemple de service d’apprentissage automatique pour lequel nous avons besoin d’une licence et de droits d’utilisation est notre analyse automatisée des invitations et des rappels de webinaires pour s’assurer que nous ne sommes pas utilisés involontairement pour spammer ou frauder les participants », écrit-elle. « Le client est propriétaire de l’invitation au webinaire et nous sommes autorisés à fournir le service à partir de ce contenu. En ce qui concerne l’IA, nous n’utilisons pas de contenus audios, de vidéos ou de chats pour entraîner nos modèles sans le consentement du client. »

La politique de confidentialité de Zoom – document distinct de ses conditions de service – ne mentionne l’intelligence artificielle ou l’apprentissage automatique que dans le contexte de la fourniture de « fonctions et produits intelligents (sic), tels que Zoom IQ ou d’autres outils pour recommander le chat, le courrier électronique ou d’autres contenus ».

Pour avoir une idée de ce que tout cela signifie, j’ai échangé avec Jesse Woo, un ingénieur spécialisé en données de The Markup qui, en tant qu’avocat spécialisé dans la protection de la vie privée, a participé à la rédaction de politiques institutionnelles d’utilisation des données.

M. Woo explique que, bien qu’il comprenne pourquoi la formulation des conditions d’utilisation de Zoom touche un point sensible, la mention suivant laquelle les utilisateurs autorisent l’entreprise à copier et à utiliser leur contenu est en fait assez standard dans ce type d’accord d’utilisation. Le problème est que la politique de Zoom a été rédigée de manière à ce que chacun des droits cédés à l’entreprise soit spécifiquement énuméré, ce qui peut sembler beaucoup. Mais c’est aussi ce qui se passe lorsque vous utilisez des produits ou des services en 2023, désolé, bienvenue dans le futur !

Pour illustrer la différence, M. Woo prend l’exemple de la politique de confidentialité du service de vidéoconférence concurrent Webex, qui stipule ce qui suit : « Nous ne surveillerons pas le contenu, sauf : (i) si cela est nécessaire pour fournir, soutenir ou améliorer la fourniture des services, (ii) pour enquêter sur des fraudes potentielles ou présumées, (iii) si vous nous l’avez demandé ou autorisé, ou (iv) si la loi l’exige ou pour exercer ou protéger nos droits légaux ».

Cette formulation semble beaucoup moins effrayante, même si, comme l’a noté M. Woo, l’entraînement de modèles d’IA pourrait probablement être mentionné par une entreprise sous couvert de mesures pour « soutenir ou améliorer la fourniture de services ».

L’idée que les gens puissent paniquer si les données qu’ils fournissent à une entreprise dans un but évident et simple (comme opérer un appel de vidéoconférence) sont ensuite utilisées à d’autres fins (comme entraîner un algorithme) n’est pas nouvelle. Un rapport publié par le Forum sur le futur de la vie privée (Future of Privacy Forum), en 2018, avertissait que « le besoin de grandes quantités de données pendant le développement en tant que « données d’entraînement » crée des problèmes de consentement pour les personnes qui pourraient avoir accepté de fournir des données personnelles dans un contexte commercial ou de recherche particulier, sans comprendre ou s’attendre à ce qu’elles soient ensuite utilisées pour la conception et le développement de nouveaux algorithmes. »

Pour Woo, l’essentiel est que, selon les termes des conditions de service initiales, Zoom aurait pu utiliser toutes les données des utilisateurs qu’elle souhaitait pour entraîner l’IA sans demander leur consentement et sans courir de risque juridique dans ce processus.

Ils sont actuellement liés par les restrictions qu’ils viennent d’inclure dans leurs conditions d’utilisation, mais rien ne les empêche de les modifier ultérieurement.
Jesse Woo, ingénieur en données chez The Markup

« Tout le risque qu’ils ont pris dans ce fiasco est en termes de réputation, et le seul recours des utilisateurs est de choisir un autre service de vidéoconférence », explique M. Woo. « S’ils avaient été intelligents, ils auraient utilisé un langage plus circonspect, mais toujours précis, tout en proposant l’option du refus, ce qui est une sorte d’illusion de choix pour la plupart des gens qui n’exercent pas leur droit de refus. »

Changements futurs mis à part, il y a quelque chose de remarquable dans le fait qu’un tollé public réussisse à obtenir d’une entreprise qu’elle déclare officiellement qu’elle ne fera pas quelque chose d’effrayant. L’ensemble de ces informations sert d’avertissement à d’autres sur le fait que l’entraînement de systèmes d’IA sur des données clients sans leur consentement pourrait susciter la colère de bon nombre de ces clients.

Les conditions d’utilisation de Zoom mentionnent la politique de l’entreprise en matière d’intelligence artificielle depuis le mois de mars, mais cette politique n’a attiré l’attention du grand public que la semaine dernière. Ce décalage suggère que les gens ne lisent peut-être pas les données juridiques, de plus en plus longues et de plus en plus denses, dans lesquelles les entreprises expliquent en détail ce qu’elles font avec vos données.

Heureusement, Woo et Jon Keegan, journalistes d’investigation sur les données pour The Markup, ont récemment publié un guide pratique (en anglais) indiquant comment lire une politique de confidentialité et en  identifier rapidement les parties importantes, effrayantes ou révoltantes.

Bonne lecture !


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Que veut dire « libre » (ou « open source ») pour un grand modèle de langage ?

Le flou entretenu entre open source et libre, déjà ancien et persistant dans l’industrie des technologies de l’information, revêt une nouvelle importance maintenant que les entreprises se lancent dans la course aux IA…
Explications, décantation et clarification par Stéphane Bortzmeyer, auquel nous ouvrons bien volontiers nos colonnes.


Vous le savez, les grands modèles de langage (ou LLM, pour « Large Language Model ») sont à la mode. Ces mécanismes, que le marketing met sous l’étiquette vague et sensationnaliste d’IA (Intelligence Artificielle), ont connu des progrès spectaculaires ces dernières années.
Une de leurs applications les plus connues est la génération de textes ou d’images. L’ouverture au public de ChatGPT, en novembre 2022, a popularisé cette application. Chaque grande entreprise de l’informatique sort désormais son propre modèle, son propre LLM.
Il faut donc se distinguer du concurrent et, pour cela, certains utilisent des arguments qui devraient plaire aux lecteurs et lectrices du Framablog, en affirmant que leur modèle est (en anglais dans le texte) « open source ». Est-ce vrai ou bien est-ce du « libre-washing » ?
Et qu’est-ce que cela veut dire pour cet objet un peu particulier qu’est un modèle de langage ?

Copie d'écran d'un tweet de Viva technology citant le président Macron au salon Vivatech où il insiste sur les LLM souverains. le texte le cite "on doit accélérer l'open source et tous les grands modèles et avoir des LMM européens qui permettront de réguler. i faut ensuite qu'on arrive à régler des cas critiques, savoir si c'est de l'IA ou pas".
Tout le monde parle des LLM (ici, avec une faute de frappe).

Source ouverte ?

Traitons d’abord un cas pénible mais fréquent : que veut dire « open source » ? Le terme désigne normalement l’information qui est librement disponible. C’est en ce sens que les diplomates, les chercheurs, les journalistes et les espions parlent de ROSO (Renseignement d’Origine en Sources Ouvertes) ou d’OSINT (Open Source Intelligence). Mais, dans le contexte du logiciel, le terme a acquis un autre sens quand un groupe de personnes, en 1998, a décidé d’essayer de remplacer le terme de « logiciel libre », qui faisait peur aux décideurs, par celui d’« open source ». Ils ont produit une définition du terme qu’on peut considérer comme la définition officielle d’« open source ». Il est intéressant de noter qu’en pratique, cette définition est quasiment équivalente aux définitions classiques du logiciel libre et que des phrases comme « le logiciel X n’est pas libre mais est open source » n’ont donc pas de sens. Ceci dit, la plupart des gens qui utilisent le terme « open source » ne connaissent ni l’histoire, ni la politique, ni la définition « officielle » et ce terme, en réalité, est utilisé pour tout et n’importe quoi. On peut donc se dire « open source » sans risque d’être contredit. Je vais donc plutôt me pencher sur la question « ces modèles sont-ils libres ? ».

Grand modèle de langage ?

Le cas du logiciel est désormais bien connu et, sauf grande malhonnêteté intellectuelle, il est facile de dire si un logiciel est libre ou pas. Mais un modèle de langage ? C’est plus compliqué, Revenons un peu sur le fonctionnement d’un LLM (grand modèle de langage). On part d’une certaine quantité de données, par exemple des textes, le « dataset ». On applique divers traitements à ces données pour produire un premier modèle. Un modèle n’est ni un programme, ni un pur ensemble de données. C’est un objet intermédiaire, qui tient des deux. Après d’éventuels raffinements et ajouts, le modèle va être utilisé par un programme (le moteur) qui va le faire tourner et, par exemple, générer du texte. Le moteur en question peut être libre ou pas. Ainsi, la bibliothèque transformers est clairement libre (licence Apache), ainsi que les bibliothèques dont elle dépend (comme PyTorch). Mais c’est le modèle qu’elle va exécuter qui détermine la qualité du résultat. Et la question du caractère libre ou pas du modèle est bien plus délicate.

Notons au passage que, vu l’importante consommation de ressources matérielles qu’utilisent ces LLM, ils sont souvent exécutés sur une grosse machine distante (le mythique « cloud »). Lorsque vous jouez avec ChatGPT, le modèle (GPT 3 au début, GPT 4 désormais) n’est pas téléchargé chez vous. Vous avez donc le service ChatGPT, qui utilise le modèle GPT.

Mais qui produit ces modèles (on verra plus loin que c’est une tâche non triviale) ? Toutes les grandes entreprises du numérique ont le leur (OpenAI a le GPT qui propulse ChatGPT, Meta a Llama), mais il en existe bien d’autres (Bloom, Falcon, etc), sans compter ceux qui sont dérivés d’un modèle existant. Beaucoup de ces modèles sont disponibles sur Hugging Face (« le GitHub de l’IA », si vous cherchez une « catch phrase ») et vous verrez donc bien des références à Hugging Face dans la suite de cet article.  Prenons par exemple le modèle Falcon. Sa fiche sur Hugging Face nous donne ses caractéristiques techniques, le jeu de données sur lequel il a été entrainé (on verra que tous les modèles sont loin d’être aussi transparents sur leur création) et la licence utilisée (licence Apache, une licence libre). Hugging Face distribue également des jeux de données d’entrainement.

Dans cet exemple ci-dessous (trouvé dans la documentation de Hugging Face), on fait tourner le moteur transformers (plus exactement, transformers, plus diverses bibliothèques logicielles) sur le modèle xlnet-base-cased en lui posant la question « Es-tu du logiciel libre ? » :

% python run_generation.py --model_type=xlnet --model_name_or_path=xlnet-base-cased
...
Model prompt >>> Are you free software?
This is a friendly reminder - the current text generation call will exceed the model's predefined maximum length (-1). Depending on the model, you may observe exceptions, performance degradation, or nothing at all.
=== GENERATED SEQUENCE 1 ===
Are you free software? Are you a professional? Are you a Master of Technical Knowledge? Are you a Professional?

Ce modèle, comme vous le voyez, est bien moins performant que celui qui est derrière le service ChatGPT ; je l’ai choisi parce qu’il peut tourner sur un ordinateur ordinaire.

Vous voulez voir du code source en langage Python ? Voici un exemple d’un programme qui fait à peu près la même chose :

from transformers import pipeline

generator = pipeline("text-generation", model="DunnBC22/xlnet-base-cased-finetuned-WikiNeural-PoS") 
print(generator("Are you free software?"))

Le modèle utilisé est un raffinement du précédent, DunnBC22/xlnet-base-cased-finetuned-WikiNeural-PoS. Il produit lui aussi du contenu de qualité contestable([{‘generated_text’: « Are you free software? What ever you may have played online over your days? Are you playing these games? Any these these hours where you aren’t wearing any heavy clothing?) mais, bon, c’est un simple exemple, pas un usage intelligent de ces modèles.

 

Un chat gris pensif dans une librairie, assis sur un bac empli de livres

Les LLM n’ont pas de corps (comme Scarlett Johansson dans le film « Her ») et ne sont donc pas faciles à illustrer. Plutôt qu’une de ces stupides illustrations de robot (les LLM n’ont pas de corps, bon sang !), je mets une image d’un chat certainement intelligent. Drew Coffman, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

 

Que veut dire « libre » pour un LLM ?

Les définitions classiques du logiciel libre ne s’appliquent pas telles quelles. Des entreprises (et les journalistes paresseux qui relaient leurs communiqués de presse sans vérifier) peuvent dire que leur modèle est « open source » simplement parce qu’on peut le télécharger et l’utiliser. C’est très loin de la liberté. En effet, cette simple autorisation ne permet pas les libertés suivantes :

  • Connaître le jeu de données utilisé pour l’entrainement, ce qui permettrait de connaitre les choix effectués par les auteurs du modèle (quels textes ils ont retenu, quels textes ils ont écarté) et savoir qui a écrit les textes en question (et n’était pas forcément d’accord pour cette utilisation).
  • Connaître les innombrables choix techniques qui ont été faits pour transformer ces textes en un modèle. (Rappelez-vous  : un algorithme, ce sont les décisions de quelqu’un d’autre.)

Sans ces informations, on ne peut pas refaire le modèle différemment (alors que la possibilité de modifier le programme est une des libertés essentielles pour qu’un logiciel soit qualifié de libre). Certes, on peut affiner le modèle (« fine-tuning a pre-trained model », diront les documentations) mais cela ne modifie pas le modèle lui-même, certains choix sont irréversibles (par exemple des choix de censure). Vous pouvez créer un nouveau modèle à partir du modèle initial (si la licence prétendument « open source » le permet) mais c’est tout.

Un exemple de libre-washing

Le 18 juillet 2023, l’entreprise Meta a annoncé la disponibilité de la version 2 de son modèle Llama, et le fait qu’il soit « open source ». Meta avait même convaincu un certain nombre de personnalités de signer un appel de soutien, une initiative rare dans le capitalisme. Imagine-t-on Microsoft faire signer un appel de soutien et de félicitations pour une nouvelle version de Windows ? En réalité, la licence est très restrictive, même le simple usage du modèle est limité. Par exemple, on ne peut pas utiliser Llama pour améliorer un autre modèle (concurrent). La démonstration la plus simple de la non-liberté est que, pour utiliser le modèle Llama sur Hugging Face, vous devez soumettre une candidature, que Meta accepte ou pas (« Cannot access gated repo for url https://huggingface.co/meta-llama/Llama-2-7b/resolve/main/config.json. Access to model meta-llama/Llama-2-7b is restricted and you are not in the authorized list. Visit https://huggingface.co/meta-llama/Llama-2-7b to ask for access. »)

Mais la communication dans l’industrie du numérique est telle que très peu de gens ont vérifié. Beaucoup de commentateurs et de gourous ont simplement relayé la propagande de Meta. Les auteurs de la définition originale d’« open source » ont expliqué clairement que Llama n’avait rien d’« open source », même en étant très laxiste sur l’utilisation du terme. Ceci dit, il y a une certaine ironie derrière le fait que les mêmes personnes, celles de cette Open Source Initiative, critiquent Meta alors même qu’elles avaient inventé le terme « open source » pour brouiller les pistes et relativiser l’importance de la liberté.

Au contraire, un modèle comme Falcon coche toutes les cases et peut très probablement être qualifié de libre.

La taille compte

Si une organisation qui crée un LLM publie le jeu de données utilisé, tous les réglages utilisés pendant l’entrainement, et permet ensuite son utilisation, sa modification et sa redistribution, est-ce que le modèle peut être qualifié de libre ? Oui, certainement, mais on peut ajouter une restriction, le problème pratique. En effet, un modèle significatif (disons, permettant des résultats qui ne sont pas ridicules par rapport à ceux de ChatGPT) nécessite une quantité colossale de données et des machines énormes pour l’entrainement. L’exécution du modèle par le moteur peut être plus économe. Encore qu’elle soit hors de portée, par exemple, de l’ordiphone classique. Si une application « utilisant l’IA » tourne soi-disant sur votre ordiphone, c’est simplement parce que le gros du travail est fait par un ordinateur distant, à qui l’application envoie vos données (ce qui pose divers problèmes liés à la vie privée, mais c’est une autre histoire). Même si l’ordiphone avait les capacités nécessaires, faire tourner un modèle non trivial épuiserait vite sa batterie. Certains fabricants promettent des LLM tournant sur l’ordiphone lui-même (« on-device ») mais c’est loin d’être réalisé.

Mais l’entraînement d’un modèle non trivial est bien pire. Non seulement il faut télécharger des téra-octets sur son disque dur, et les stocker, mais il faut des dizaines d’ordinateurs rapides équipés de GPU (puces graphiques) pour créer le modèle. Le modèle Llama aurait nécessité des milliers de machines et Bloom une bonne partie d’un super-calculateur. Cette histoire de taille ne remet pas en question le caractère libre du modèle, mais cela limite quand même cette liberté en pratique. Un peu comme si on vous disait « vous êtes libre de passer votre week-end sur la Lune, d’ailleurs voici les plans de la fusée ». Le monde du logiciel libre n’a pas encore beaucoup réfléchi à ce genre de problèmes. (Qui ne touche pas que l’IA : ainsi, un logiciel très complexe, comme un navigateur Web, peut être libre, sans que pour autant les modifications soit une entreprise raisonnable.) En pratique, pour l’instant, il y a donc peu de gens qui ré-entrainent le modèle, faisant au contraire une confiance aveugle à ce qu’ils ont téléchargé (voire utilisé à distance).

Conclusion

Pour l’instant, la question de savoir ce que signifie la liberté pour un modèle de langage reste donc ouverte. L’Open Source Initiative a lancé un projet pour arriver à une définition. Je ne connais pas d’effort analogue du côté de la FSF mais plus tard, peut-être ?




David Revoy, un artiste face aux IA génératives

Depuis plusieurs années, Framasoft est honoré et enchanté des illustrations que lui fournit David Revoy, comme sont ravi⋅es les lectrices et lecteurs qui apprécient les aventures de Pepper et Carrot et les graphistes qui bénéficient de ses tutoriels. Ses créations graphiques sont sous licence libre (CC-BY), ce qui est un choix courageux compte tenu des « éditeurs » dépourvus de scrupules comme on peut le lire dans cet article.

Cet artiste talentueux autant que généreux explique aujourd’hui son embarras face aux IA génératives et pourquoi son éthique ainsi que son processus créatif personnel l’empêchent de les utiliser comme le font les « IArtistes »…

Article original en anglais sur le blog de David Revoy

Traduction : Goofy, révisée par l’auteur.

Intelligence artificielle : voici pourquoi je n’utiliserai pas pour mes créations artistiques de hashtag #HumanArt, #HumanMade ou #NoAI

par David REVOY

 

Pepper sur une chaise entourée de flammes, reprise d'un célèbre mème "this is fine"
Image d’illustration : « This is not fine », licence CC-BY 4.0, source en haute résolution disponible

« C’est cool, vous avez utilisé quel IA pour faire ça ? »

« Son travail est sans aucun doute de l’IA »

« C’est de l’art fait avec de l’IA et je trouve ça déprimant… »

… voilà un échantillon des commentaires que je reçois de plus en plus sur mon travail artistique.

Et ce n’est pas agréable.

Dans un monde où des légions d’IArtistes envahissent les plateformes comme celles des médias sociaux, de DeviantArt ou ArtStation, je remarque que dans l’esprit du plus grand nombre on commence à mettre l’Art-par-IA et l’art numérique dans le même panier. En tant qu’artiste numérique qui crée son œuvre comme une vraie peinture, je trouve cette situation très injuste. J’utilise une tablette graphique, des layers (couches d’images), des peintures numériques et des pinceaux numériques. J’y travaille dur des heures et des heures. Je ne me contente pas de saisir au clavier une invite et d’appuyer sur Entrée pour avoir mes images.
C’est pourquoi j’ai commencé à ajouter les hashtags #HumanArt puis #HumanMade à mes œuvres sur les réseaux sociaux pour indiquer clairement que mon art est « fait à la main » et qu’il n’utilise pas Stable Diffusion, Dall-E, Midjourney ou n’importe quel outil de génération automatique d’images disponible aujourd’hui. Je voulais clarifier cela pour ne plus recevoir le genre de commentaires que j’ai cités au début de mon intro. Mais quel est le meilleur hashtag pour cela ?

Je ne savais pas trop, alors j’ai lancé un sondage sur mon fil Mastodon

sondage sur le fil mastodon de David : Quel hashtag recommanderiez-vous à un artiste qui veut montrer que son art n'est paz créé par IA ? réponses : 55% #HumanMade 30% #Human Art 15% Autre (commentez)
Source: https://framapiaf.org/@davidrevoy/110618065523294522

Résultats

Sur 954 personnes qui ont voté (je les remercie), #HumanMade l’emporte par 55 % contre 30 % pour #HumanArt. Mais ce qui m’a fait changer d’idée c’est la diversité et la richesse des points de vue que j’ai reçus en commentaires. Bon nombre d’entre eux étaient privés et donc vous ne pouvez pas les parcourir. Mais ils m’ont vraiment fait changer d’avis sur la question. C’est pourquoi j’ai décidé de rédiger cet article pour en parler un peu.

Critiques des hashtags #HumanMade et #HumanArt

Tout d’abord, #HumanArt sonne comme une opposition au célèbre tag #FurryArt de la communauté Furry. Bien vu, ce n’est pas ce que je veux.

Et puis #HumanMade est un choix qui a été critiqué parce que l’IA aussi était une création humaine, ce qui lui faisait perdre sa pertinence. Mais la plupart des personnes pouvaient facilement comprendre ce que #HumanMade signifierait sous une création artistique. Donc 55 % des votes était un score cohérent.

J’ai aussi reçu pas mal de propositions d’alternatives comme #HandCrafted, #HandMade, #Art et autres suggestions.

Le succès de #NoAI

J’ai également reçu beaucoup de suggestions en faveur du hashtag #NoAI, ainsi que des variantes plus drôles et surtout plus crues. C’était tout à fait marrant, mais je n’ai pas l’intention de m’attaquer à toute l’intelligence artificielle. Certains de ses usages qui reposent sur des jeux de données éthiques pourraient à l’avenir s’avérer de bons outils. J’y reviendrai plus loin dans cet article.
De toutes façons, j’ai toujours essayé d’avoir un état d’esprit « favorable à » plutôt que « opposé à » quelque chose.

C’est aux artistes qui utilisent l’IA de taguer leur message

Ceci est revenu aussi très fréquemment dans les commentaires. Malheureusement, les IArtistes taguent rarement leur travail, comme on peut le voir sur les réseaux sociaux, DeviantArt ou ArtStation. Et je les comprends, vu le nombre d’avantages qu’ils ont à ne pas le faire.

Pour commencer, ils peuvent se faire passer pour des artistes sans grand effort. Ensuite, ils peuvent conférer à leur art davantage de légitimité à leurs yeux et aux yeux de leur public. Enfin, ils peuvent probablement éviter les commentaires hostiles et les signalements des artistes anti-IA des diverses plateformes.
Je n’ai donc pas l’espoir qu’ils le feront un jour. Je déteste cette situation parce qu’elle est injuste.
Mais récemment j’ai commencé à apprécier ce comportement sous un autre angle, dans la mesure où ces impostures pourraient ruiner tous les jeux de données et les modèles d’apprentissage : les IA se dévorent elles-mêmes.

Quand David propose de saboter les jeux de données… 😛 

Pas de hashtag du tout

La dernière suggestion que j’ai fréquemment reçue était de ne pas utiliser de hashtag du tout.
En effet, écrire #HumanArt, #HumanMade ou #NoAI signalerait immédiatement le message et l’œuvre comme une cible de qualité pour l’apprentissage sur les jeux de données à venir. Comme je l’ai écrit plus haut, obtenir des jeux de données réalisées par des humains est le futur défi des IA. Je ne veux surtout pas leur faciliter la tâche.
Il m’est toujours possible d’indiquer mon éthique personnelle en écrivant « Œuvre réalisée sans utilisation de générateur d’image par IA qui repose sur des jeux de données non éthiques » dans la section d’informations de mon profil de média social, ou bien d’ajouter simplement un lien vers l’article que j’écris en ce moment même.

Conclusion et considérations sur les IA

J’ai donc pris ma décision : je n’utiliserai pour ma création artistique aucun hashtag, ni #HumanArt, ni #HumanMade, ni #NoAI.
Je continuerai à publier en ligne mes œuvres numériques, comme je le fais depuis le début des années 2000.
Je continuerai à tout publier sous une licence permissive Creative Commons et avec les fichiers sources, parce que c’est ainsi que j’aime qualifier mon art : libre et gratuit.

Malheureusement, je ne serai jamais en mesure d’empêcher des entreprises dépourvues d’éthique de siphonner complètement mes collections d’œuvres. Le mal est en tout cas déjà fait : des centaines, voire des milliers de mes illustrations et cases de bandes dessinées ont été utilisées pour entraîner leurs IA. Il est facile d’en avoir la preuve (par exemple sur haveibeentrained.com  ou bien en parcourant le jeu de données d’apprentissage Laion5B).

Je ne suis pas du tout d’accord avec ça.

Quelles sont mes possibilités ? Pas grand-chose… Je ne peux pas supprimer mes créations une à une de leur jeu de données. Elles ont été copiées sur tellement de sites de fonds d’écran, de galeries, forums et autres projets. Je n’ai pas les ressources pour me lancer là-dedans. Je ne peux pas non plus exclure mes créations futures des prochaines moissons par scans. De plus, les méthodes de protection comme Glaze me paraissent une piètre solution au problème, je ne suis pas convaincu. Pas plus que par la perspective d’imposer des filigranes à mes images…

Ne vous y trompez pas : je n’ai rien contre la technologie des IA en elle-même.On la trouve partout en ce moment. Dans le smartphones pour améliorer les photos, dans les logiciels de 3D pour éliminer le « bruit » des processeurs graphiques, dans les outils de traduction [N. de T. la présente traduction a en effet été réalisée avec l’aide DeepL pour le premier jet], derrière les moteurs de recherche etc. Les techniques de réseaux neuronaux et d’apprentissage machine sur les jeux de données s’avèrent très efficaces pour certaines tâches.
Les projets FLOSS (Free Libre and Open Source Software) eux-mêmes comme GMIC développent leurs propres bibliothèques de réseaux neuronaux. Bien sûr elles reposeront sur des jeux de données éthiques. Comme d’habitude, mon problème n’est pas la technologie en elle-même. Mon problème, c’est le mode de gouvernance et l’éthique de ceux qui utilisent de telles technologies.

Pour ma part, je continuerai à ne pas utiliser d’IA génératives dans mon travail (Stable Diffusion, Dall-E, Midjourney et Cie). Je les ai expérimentées sur les médias sociaux par le passé, parfois sérieusement, parfois en étant impressionné, mais le plus souvent de façon sarcastique .

Je n’aime pas du tout le processus des IA…

Quand je crée une nouvelle œuvre, je n’exprime pas mes idées avec des mots.
Quand je crée une nouvelle œuvre, je n’envoie pas l’idée par texto à mon cerveau.

C’est un mixage complexe d’émotions, de formes, de couleurs et de textures. C’est comme saisir au vol une scène éphémère venue d’un rêve passager rendant visite à mon cerveau. Elle n’a nul besoin d’être traduite en une formulation verbale. Quand je fais cela, je partage une part intime de mon rêve intérieur. Cela va au-delà des mots pour atteindre certaines émotions, souvenirs et sensations.
Avec les IA, les IArtistes se contentent de saisir au clavier un certains nombre de mots-clés pour le thème. Ils l’agrémentent d’autres mots-clés, ciblent l’imitation d’un artiste ou d’un style. Puis ils laissent le hasard opérer pour avoir un résultat. Ensuite ils découvrent que ce résultat, bien sûr, inclut des émotions sous forme picturale, des formes, des couleurs et des textures. Mais ces émotions sont-elles les leurs ou bien un sous-produit de leur processus ? Quoi qu’il en soit, ils peuvent posséder ces émotions.

Les IArtistes sont juste des mineurs qui forent dans les œuvres d’art générées artificiellement, c’est le nouveau Readymade numérique de notre temps. Cette technologie recherche la productivité au moindre coût et au moindre effort. Je pense que c’est très cohérent avec notre époque. Cela fournit à beaucoup d’écrivains des illustrations médiocres pour les couvertures de leurs livres, aux rédacteurs pour leurs articles, aux musiciens pour leurs albums et aux IArtistes pour leurs portfolios…

Je comprends bien qu’on ne peut pas revenir en arrière, ce public se sent comme empuissanté par les IA. Il peut finalement avoir des illustrations vite et pas cher. Et il va traiter de luddites tous les artistes qui luttent contre ça…

Mais je vais persister ici à déclarer que personnellement je n’aime pas cette forme d’art, parce qu’elle ne dit rien de ses créateurs. Ce qu’ils pensent, quel est leur goût esthétique, ce qu’ils ont en eux-mêmes pour tracer une ligne ou donner tel coup de pinceau, quelle lumière brille en eux, comment ils masquent leurs imperfections, leurs délicieuses inexactitudes en les maquillant… Je veux voir tout cela et suivre la vie des personnes, œuvre après œuvre.

J’espère que vous continuerez à suivre et soutenir mon travail artistique, les épisodes de mes bandes dessinées, mes articles et tutoriels, pour les mêmes raisons.


Vous pouvez soutenir la travail de David Revoy en devenant un mécène ou en parcourant sa boutique.




Berlin, March 2023 : Diary of the first ECHO Network study visit

From 27 to 31 March 2023, the first study visit of the European project ECHO Network took place in Berlin. This report looks back on this week of exchange on the theme of « Young people, social networks and political education« , organised by the Willi Eichler Academy.

As a reminder, the participants in the ECHO Network exchange come from 7 different organisations in 5 European countries: Ceméa France, Ceméa Federzione Italia, Ceméa Belgium, Willi Eichler Academy (Germany), Solidar Foundation (European network), Centar Za Mirovne Studije (Croatia), Framasoft (France). Around twenty people took part in the study visit.

It’s a chilly spring in Berlin!

It’s a long way to Berlin!

In order to promote the values of the Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network project, the Framasoft participants wanted to travel to Berlin by train. So Monday and Friday of this exchange week were dedicated to transport.

The day of departure was a national strike day in Germany (where a rail strike = no trains running!). As a result, only 3 of the 4 Framasoft members who had planned to take part in the project were able to make it.

When you think of trains, you think of time, where transport is an integral part of the journey. In fact, it takes 9 hours by train from Paris, or even 13 hours from Nantes… And you should add 1 or 2 hours (or even half a day) for « contingency management » (delays, cancellations, changes of train). Travelling to Germany by train was an adventure in itself (and the feeling seems to be shared!).

Tuesday 28 March: Discoveries and visits off the beaten track

After a brief meeting with the first participants the day before, Tuesday will continue with the aim of getting to know each other (arrivals will continue throughout the day due to changes in the itinerary caused by the strike the day before).

Tuesday morning will begin with a visit to the Jewish Cemetery of Berlin-Weißensee, the largest Jewish cemetery in Europe. Nature takes over in this historic place.

Weißensee Jewish cemetery, between nature and history

In the afternoon we visit a former Stasi prison, Berlin-Hohenschönhausen. This visit made a particularly strong impression on us: the site was created by former prisoners, the prison wasn’t closed until 1990, and many of the people who tortured prisoners were never brought to justice. In short, a dark page of history, but one that needs to be shared (we recommend the visit!)…

The day will end with a convivial meal in a traditional restaurant.

Wednesday 29 March: young, old and social networks

From Wednesday, we were welcomed at the Brillat-Savarin cookery school for our exchanges, workshops and talks.

The chandelier in the entrance hall of the cookery school is just right!

Discussion: What do we think about social networks in our organisations?

The first workshop was a round-table discussion in which each participant shared his or her use of and views on social networks, and in particular TikTok, the medium that will be used in the following workshop.

To summarise:

  • There is little use of social media from a personal point of view in the group.
  • On the other hand, the majority of the group use social media to promote their organisation’s activities (Facebook, Twitter, Instagram and Mastodon).
  • No one in the group uses TikTok, which poses a problem for understanding this social media.
  • As part of their organisation’s activities, the majority of the group would like to reach out more to young people and it seems interesting to find them where they are, i.e. on social media.
  • The group fully agreed that social media are not neutral tools and try to monopolise the attention of their users.

This time of exchange therefore allowed us to see that we share the same values, difficulties and desires when it comes to social media. However, we felt that the ‘one at a time’ format lacked some dynamism in the exchanges and the opportunity for several people to discuss.

Feedback from a student workshop: raising awareness of social issues in a TikTok video

Alongside our morning discussions on social media, 2 groups of students from the Brillat-Savarin school worked on a video project. They had to produce a TikTok video (one per group) to show the impact of the European Union (1st group) and climate change (2nd group) on their work as chefs. The videos were shown to us (incredible quality in 2 hours of work!) and then we exchanged views on the topic.

What we took away from this workshop:

  • The students were between 18 and 22 years old and did not use TikTok. According to the students, this social network is aimed at people younger than them (« young » is too broad a term!). However, they had mastered the codes of the platform as they were regularly exposed to TikTok content on other platforms such as Instagram and YouTube.
  • In any case, they wouldn’t necessarily want to use a social network to watch political content, preferring a more recreational use of the network (like watching videos of kittens!), even if they claim to be political.
  • They found it particularly interesting to get a message across in videos and to question themselves on issues that directly affect them.

It was an interesting experiment, even if the plenary discussions did not allow everyone to participate.

Photo of the ECHO Network group and some of the school’s students

Thursday 30th March: Politics and Open Source

Reflect EU&US: the Willi Eichler Academy project

Funded to the tune of €500,000 by Marshall Plan leftovers, Reflect EU&US is a 2-year project (2022-2024) by the Willi Eichler Academy. Its aim? To organise discussions between students outside the university environment, remotely and anonymously.

Reflect EU&US project logo

Points to remember:

  • The project involves 60 students (30 from the United States and 30 from Germany), with a physical meeting planned at the very end of the project to lift the masks.
  • Topics covered include justice, racism, gender and politics.
  • Following the discussions, a library of documents will be created, which will allow the various sources (texts, articles, videos, podcasts, etc.) to be validated (or not).
  • Anonymity makes it easier to accept contradictory opinions.
  • The management of the groups can be complicated by anonymity, but it is an integral part of the project.

From a technical point of view, the platform is based on the OpenTalk tool and was chosen to provide this space for free exchange, with the creation of coloured cards as avatars, making it possible to guarantee the anonymity of the participants. The choice of open source technologies was made specifically with the aim of reassuring participants so that they could exchange in complete peace of mind. This was followed by a live test of the platform with the students (in German, which didn’t allow us to understand everything!).

Open source meets politics

The afternoon continued with a talk by Peer Heinlein, director of OpenTalk, on « True digital independence and sovereignty are impossible without open source ». You can imagine that we at Framasoft have an opinion on this, even if we don’t feel strongly about it… Discussions with the audience followed on open source software, privacy and data encryption.

The next speaker was Maik Außendorf, representative of the Green Party in the European Parliament. Among other things, we discussed how digital technology can help the ecological transition. We learnt that German parliamentarians do not have a choice when it comes to using digital tools, and that national coherence is difficult to achieve with the decentralised organisation of Germany into Länder.

The study visit ended in a restaurant, where we had the opportunity to talk with a SeaWatch activist, highlighting the common values and reflections of the different organisations (precariousness of associations, the need to propose alternatives to the capitalist world, the need for free and emancipatory digital technologies).

This chandelier will have inspired⋅es (can you see the artistic side too?).

An intense week!

We were particularly surprised and excited by the common visions shared by the participants and organisations, whether it be about emancipatory digital, the desire to move towards a world that is more like us, where cooperation and contribution move forward, and the question of how to share our messages while remaining coherent with what we defend.

Although the majority of the week was built around plenary workshops, which did not always encourage exchange between participants or spontaneous speaking, the informal times (meals, coffee breaks, walks) made it possible to create these essential moments.

What next for the ECHO network? The second study visit took place in Brussels from 12 to 16 June. A summary article will follow on the Framablog (but as always, we’ll take our time!).

We couldn’t go to Berlin without visiting the murals on the Berlin Wall: here’s a photo of the trip to round off this article.

 

For further information:




Berlin, mars 2023 : journal de bord de la première visite d’études d’ECHO Network

Du 27 au 31 mars 2023, la première visite d’études du projet européen ECHO Network s’est tenue à Berlin. Ce compte rendu retrace cette semaine d’échanges sur la thématique « jeunes, réseaux sociaux et éducation politique », organisée par Willi Eichler Akademy.

Pour rappel, les participant⋅es à l’échange ECHO Network font partie de 7 organisations différentes dans 5 pays d’Europe : Ceméa France, Ceméa Federzione Italia, Ceméa Belgique, Willi Eichler Academy (Allemagne), Solidar Foundation (réseau européen), Centar Za Mirovne Studije (Croatie), Framasoft (France). Cette visite d’études a compté une vingtaine de participant⋅es.

Ambiance fraîche à Berlin pour ce début de printemps !

 

La route est longue jusque Berlin…!

Pour pousser les valeurs du projet Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humain⋅es et l’Open-source), les participant⋅es de Framasoft souhaitaient favoriser le train pour se rendre à Berlin. Ainsi, le lundi et le vendredi de cette semaine d’échange étaient banalisés pour le transport.

Les contre-temps faisant partie du voyage, le jour des départs était un jour de grève nationale en Allemagne (où grève ferroviaire = zéro train qui circule !). Ainsi, sur les 4 membres de Framasoft prévu⋅es sur le projet, seul⋅es 3 ont pu se rendre sur place.

Qui dit train dit aussi temps investi, où le transport fait partie intégrante du voyage. En effet, il faut prévoir 9 heures de train depuis Paris, ou encore 13 heures depuis Nantes… Et à cela, il est fortement conseillé d’ajouter 1h ou 2h (voire une demi-journée) de « gestion des imprévus » (retards, annulations, changements de train). Se rendre en Allemagne en train nous a semblé une aventure à part entière (et ce ressenti semble partagé !).

Mardi 28 mars : découvertes et visites hors sentiers touristiques

Après avoir rencontré brièvement la veille les premières et premiers participant⋅es, la journée du mardi continue avec l’objectif de se découvrir les un⋅es les autres (les arrivées se feront au compte-gouttes sur toute la journée suite aux changements d’itinéraire dus à la grève de la veille).

Nous entamons le mardi matin avec une visite du Cimetière juif de Weißensee de Berlin, le plus grand cimetière juif d’Europe. La nature prend le dessus dans ce lieu empreint d’histoire.

Cimetière juif de Weißensee, entre nature et histoire

Nous nous dirigeons ensuite l’après-midi vers une ancienne prison de la Stasi, la prison de Berlin-Hohenschönhausen. Cette visite nous aura particulièrement marqué⋅es : le site a été créé par d’ancien⋅nes prisonnier⋅ères, la prison n’a fermé qu’en 1990, et de nombreuses personnes ayant torturé des prisonnier⋅ères n’ont jamais été jugées. Bref, une page d’histoire sombre mais qu’il est nécessaire de partager (nous conseillons la visite !)…

La journée se terminera par un moment convivial dans un restaurant traditionnel.

 

Mercredi 29 mars : jeunes, moins jeunes et réseaux sociaux

À partir du mercredi, nous étions accueilli⋅es à l’école de cuisine Brillat-Savarin pour nos échanges, ateliers et interventions.

Lustre du hall de l’école de cuisine, on peut dire qu’il est plutôt adapté !

Discussion : on pense quoi des réseaux sociaux dans nos organisations ?

Le premier atelier a été un tour de table où chaque participant⋅e partageait son utilisation et point de vue sur les réseaux sociaux, et particulièrement TikTok, média sur lequel sera utilisé l’atelier suivant.

Ce que l’on peut résumer :

  • Il y a peu d’utilisation des médias sociaux d’un point de vue personnel dans le groupe.
  • Les médias sociaux sont par contre utilisés par la majorité du groupe pour mettre en valeur les actions de son organisation (Facebook, Twitter, Instagram et Mastodon).
  • Personne dans le groupe n’utilise TikTok ce qui pose problème pour comprendre ce média social.
  • Dans le cadre des activités de leur organisation, la majorité du groupe souhaiterait toucher davantage les jeunes et il semble intéressant de les trouver là où iels sont, donc sur les médias sociaux.
  • Le groupe est tout à fait d’accord sur le fait que les médias sociaux ne sont pas des outils neutres et cherchent à monopoliser l’attention de ses utilisateur⋅rices.

Ce temps d’échange a donc permis de voir que nous partageons les mêmes valeurs, difficultés et envies sur les médias sociaux. Cependant, le format « chacun son tour de parole » nous a semblé manquer un peu de dynamisme dans les échanges et de possibilité de discuter à plusieurs.

 

Retour d’atelier d’étudiant⋅es : sensibiliser sur des sujets de société dans une vidéo TikTok

En parallèle de nos échanges du matin sur les médias sociaux, 2 groupes d’étudiant⋅es de la Brillat-Savarin School ont travaillé sur un projet vidéo. Ils devaient produire une vidéo TikTok (une par groupe) pour montrer l’impact sur leur métier de cuisinier⋅ère de l’Union Européenne (1er groupe) et du changement climatique (2ème groupe). Les vidéos nous ont été présentées (incroyable la qualité en 2 heures de travail !), puis nous avons échangé sur le sujet.

Ce que nous retenons de cet atelier :

  • Les étudiant⋅es avaient entre 18 et 22 ans, et n’utilisent pas TikTok . Selon les étudiant⋅es, ce réseau social est tourné pour une cible plus jeune qu’elles et eux (« jeunes » est un terme trop large !). Par contre iels maîtrisaient les codes de la plateformes, étant régulièrement exposé⋅es à du contenu issu de TikTok sur d’autres plateformes telles que Instagram ou YouTube .
  • Iels n’auraient de toute façon pas forcément envie d’utiliser un réseau social pour voir du contenu politique, préférant un usage plus récréatif du réseau (comme regarder des vidéos de chatons par exemple !), même lorsqu’iels se revendiquent politisé⋅es.
  • Iels ont trouvé la démarche particulièrement intéressante de faire passer un message en vidéos, et se questionner sur des sujets les impliquant directement.

L’expérimentation aura été intéressante, même si les échanges en plénière ne permettaient pas l’implication de chacun et chacune.

Photo du groupe d’ECHO Network et quelques étudiant⋅es de l’école

 

Jeudi 30 mars : politique et open source

Reflect EU&US : le projet de la Willi Eichler Akademy

Financé à hauteur de 500k€ par des restes du plan Marshall, Reflect EU&US est un projet sur 2 ans (2022-2024) de la Willi Eichler Akademy. L’objectif ? Organiser des discussions entre étudiant⋅es en dehors du cadre universitaire, à distance et en restant dans l’anonymat.

Logo du projet Reflect EU&US

 

Les points à retenir :

  • Le projet investit 60 étudiant·es (30 des Etats-Unis et 30 d’Allemagne), une rencontre physique est prévue à la toute fin du projet pour lever les masques.
  • Des sujets traités tels que : justice, racisme, genre, politique.
  • Une bibliothèque de documents est alimentée suite aux discussions, permettant de valider (ou non) les différentes sources (textes, articles, vidéos, podcasts, etc).
  • L’anonymat permet plus facilement d’assumer des opinions contradictoires.
  • L’animation des groupes peut être compliquée par l’anonymat, mais fait partie intégrante du projet.

D’un point de vue technique, la plateforme est basée sur l’outil OpenTalk et a été choisie pour avoir cet espace d’échange libre, avec la création de cartes de couleurs comme avatar, permettant de garantir l’anonymat des participant⋅es. Le choix de technologies open-source a été fait spécifiquement dans le but de rassurer les participant⋅es pour qu’iels puissent échanger en toute tranquillité. Un test en direct de la plateforme a suivi avec des étudiant⋅es (en allemand, ce qui ne nous a pas permis de tout comprendre !).

Rencontres entre open source et politique

L’après-midi a continué avec l’intervention de Peer Heinlein, directeur d’OpenTalk, sur le sujet « L’indépendance et la souveraineté numérique réelle sont impossibles sans l’open-source ». Vous vous doutez bien qu’à Framasoft, même si ce n’est pas un aspect qui nous tient à cœur, nous avons un avis sur la question… Des échanges ont suivi avec les participant·e·s sur les logiciels open source, la protection des données personnelles, ou encore le chiffrement des données.

C’est ensuite Maik Außendorf, représentant du Green Party au parlement qui est intervenu. Nous avons, entre autre, échangé sur le numérique pour aider la transition écologique. Nous avons appris que les parlementaires allemand⋅es n’ont pas le choix dans leur utilisation d’outils numériques et qu’une cohérence nationale semble compliquée à mettre en place avec l’organisation décentralisée de l’Allemagne en Länder.

La clôture de la visite d’études a eu lieu dans un restaurant, où nous avons pu notamment échanger avec un activiste de SeaWatch, mettant particulièrement en avant valeurs communes et réflexions partagées entre les différentes organisations (précarisation des associations, nécessité de proposer des alternatives au monde capitaliste, nécessité d’un numérique libre et émancipateur).

Ce lustre nous aura inspiré⋅es (vous aussi vous distinguez un côté artistique ?)

 

Une semaine intense !

Nous avons particulièrement été surpris⋅es et enthousiastes par les visions communes partagées entre participant⋅es et organisations, que ce soit sur le numérique émancipateur, l’envie d’aller vers un monde qui nous ressemble plus, où la coopération et la contribution vont de l’avant et les questionnements sur comment partager nos messages en restant cohérent⋅es avec ce que l’on défend.

Bien que la majorité de la semaine ait été construite sous forme d’ateliers en plénière, ne favorisant pas toujours les échanges entre participant⋅es ou les prises de parole spontanées, les temps informels (repas, pauses café, balades) auront permis de créer ces moments essentiels.

Et la suite d’ECHO Network ? La seconde visite d’études a eu lieu à Bruxelles du 12 au 16 juin. Un article récap’ suivra sur le Framablog (mais comme toujours : on se laisse le temps !).

On ne pouvait pas se rendre à Berlin sans faire un tour par les fresques du mur de Berlin : petite photo de la virée pour boucler cet article.

 

Pour aller plus loin :




Un kit pédagogique proposé par Exodus Privacy

À l’heure où dans une dérive policière inquiétante on criminalise les personnes qui veulent protéger leur vie privée, il est plus que jamais important que soient diffusées à une large échelle les connaissances et les pratiques qui permettent de prendre conscience des enjeux et de préserver la confidentialité. Dans cette démarche, l’association Exodus Privacy joue un rôle important en rendant accessible l’analyse des trop nombreux pisteurs qui parasitent nos ordiphones. Cette même association propose aujourd’hui un nouvel outil ou plutôt une boîte à outils tout aussi intéressante…

Bonjour, Exodus Privacy. Chez Framasoft, on vous connaît bien et on vous soutient mais pouvez-vous rappeler à nos lecteurs et lectrices en quoi consiste l’activité de votre association?

Oui, avec plaisir ! L’association Exodus Privacy a pour but de permettre au plus grand nombre de personnes de mieux protéger sa vie privée sur son smartphone. Pour cela, on propose des outils d’analyse des applications issues du Google Play store ou de F-droid qui permettent de savoir notamment si des pisteurs s’y cachent. On propose donc une application qui permet d’analyser les différentes applications présentes sur son smartphone et une plateforme d’analyse en ligne.

Logo d'exodus privacy, c'est un E
Logo d’Exodus Privacy

Alors ça ne suffisait pas de fournir des outils pour ausculter les applications et d’y détecter les petits et gros espions ? Vous proposez maintenant un outil pédagogique ? Expliquez-nous ça…
Depuis le début de l’association, on anime des ateliers et des conférences et on est régulièrement sollicité·es pour intervenir. Comme on est une petite association de bénévoles, on ne peut être présent·es partout et on s’est dit qu’on allait proposer un kit pour permettre aux personnes intéressées d’animer un atelier « smartphones et vie privée » sans avoir besoin de nous !

Selon vous, dans quels contextes le kit peut-il être utilisé ? Vous vous adressez plutôt aux formatrices ou médiateurs de profession, aux bénévoles d’une asso qui veulent proposer un atelier ou bien directement aux membres de la famille Dupuis-Morizeau ?
Clairement, on s’adresse à deux types de publics : les médiateur·ices numériques professionnel·les qui proposent des ateliers pour leurs publics, qu’ils et elles soient en bibliothèque, en centre social ou en maison de quartier, mais aussi les bénévoles d’associations qui proposent des actions autour de la protection de l’intimité numérique.

Bon en fait qu’est-ce qu’il y a dans ce kit, et comment on peut s’en servir ?
Dans ce kit, il y a tout pour animer un atelier d’1h30 destiné à un public débutant ou peu à l’aise avec le smartphone : un déroulé détaillé pour la personne qui anime, un diaporama, une vidéo pédagogique pour expliquer les pisteurs et une fiche qui permet aux participant·es de repartir avec un récapitulatif de ce qui a été abordé pendant l’atelier.

Par exemple, on propose, à partir d’un faux téléphone, dont on ne connaît que les logos des applications, de deviner des éléments sur la vie de la personne qui possède ce téléphone. On a imaginé des méthodes d’animation ludiques et participatives, mais chacun·e peut adapter en fonction de ses envies et de son aisance !

un faux téléphone pour acquérir de vraies compétences en matière de vie privée
un faux téléphone pour acquérir de vraies compétences en matière de vie privée

Comment l’avez-vous conçu ? Travail d’une grosse équipe ou d’un petit noyau d’acharnés ?
Nous avons été au total 2-3 bénévoles dans l’association à créer les contenus, dont MeTaL_PoU qui a suivi/piloté le projet, Héloïse de NetFreaks qui s’est occupée du motion-design de la vidéo et _Lila* de la création graphique et de la mise en page. Tout s’est fait à distance ! À chaque réunion mensuelle de l’association, on faisait un point sur l’avancée du projet, qui a mis plus longtemps que prévu à se terminer, sûrement parce qu’on n’avait pas totalement bien évalué le temps nécessaire et qu’une partie du projet reposait sur du bénévolat. Mais on est fier·es de le publier maintenant !

Vous l’avez déjà bêta-testé ? Premières réactions après tests ?
On a fait tester un premier prototype à des médiateur·ices numériques. Les retours ont confirmé que l’atelier fonctionne bien, mais qu’il y avait quelques détails à modifier, notamment des éléments qui manquaient de clarté. C’est l’intérêt des regards extérieurs : au sein d’Exodus Privacy, des choses peuvent nous paraître évidentes alors qu’elles ne le sont pas du tout !

aspi espion qui aspire les données avec l'œil de la surveillance
Aspi espion qui aspire vos données privées en vous surveillant du coin de l’œil

 

Votre kit est disponible pour tout le monde ? Sous quelle licence ? C’est du libre ?
Il est disponible en CC-BY-SA, et c’est du libre, comme tout ce qu’on fait ! Il n’existe pour le moment qu’en français, mais rien n’empêche de contribuer pour l’améliorer !

Tout ça représente un coût, ça justifie un appel aux dons ?
Nous avons eu de la chance : ce projet a été financé en intégralité par la Fondation AFNIC pour un numérique inclusif et on les remercie grandement pour ça ! Le coût de ce kit est quasi-exclusivement lié à la rémunération des professionnel·les ayant travaillé sur le motion design, la mise en page et la création graphique.

Est-ce que vous pensez faire un peu de communication à destination des publics visés, par exemple les médiateur-ices numériques de l’Éducation Nationale, des structures d’éducation populaire comme le CEMEA  etc. ?

Mais oui, c’est prévu : on est déjà en contact avec le CEMEA et l’April notamment. Il y a également une communication prévue au sein des ProfDoc. et ce sera diffusé au sein des réseaux de MedNum.

Le travail d’Exodus Privacy va au delà de ce kit et il est important de le soutenir ! Pour découvrir les actions de cette formidable association et y contribuer, c’est sur leur site web : https://exodus-privacy.eu.org/fr/page/contribute On souhaite un franc succès et une large diffusion à ce nouvel outil. Merci pour ça et pour toutes leurs initiatives !

un personnage vêtu de gris assis sur un banc est presque entièrement abrité derrière un parapluie gris. le banc est sur l'herbe, au bord d'un trottoir pavé
« Privacy » par doegox, licence CC BY-SA 2.0.




Framagroupes : le service post Framalistes est ouvert !

Framagroupes vient d’ouvrir ! Ce nouveau service permet aux groupes de continuer à échanger facilement par email, en arrêtant de surcharger un Framalistes archi plein… En repartant sur des bases saines !

« Dorlotons Dégooglisons »

Consacrer plus de temps et d’énergie à nos services en ligne, c’est un nouveau cap que nous voulons suivre. Et nous pourrons le garder grâce à vous, grâce à vos dons ! En savoir plus sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire les articles en lien

Les Framaservices, c’est avant tout des humain⋅es : sans elles et eux, pas de Framalistes. Pas d’envoi de centaines de milliers de mails par jour (malgré les embûches des gros fournisseurs de mails). Pas de gestion financière pour payer les factures des serveurs. Pas de support pour vous débloquer quand plus personne ne peut gérer votre liste. Personne pour vous dire que Framalistes, et maintenant Framagroupes, existent et pourquoi !

« Dorlotons Dégooglisons » est là pour mettre tout ce travail, et les personnes qui le réalisent, en valeur !

Framagroupes, un service de liste de discussion tout beau tout propre – Illustration de David Revoy CC-By 4.0

 

Framagroupes : apprendre de Framalistes

On ne le répétera jamais assez : Framalistes ne ferme pas ! Vous pouvez toujours gérer vos listes là-bas, ajouter des abonné⋅es, enlever des gestionnaires, demander au support de remettre un gestionnaire privilégié parce que « Oups, on a enlevé le dernier, on ne peut plus administrer notre liste 😅 » ! Framagroupes vient en soutien à Framalistes ! Vous n’avez pas besoin de migrer vers Framagroupes. Vous ne pouvez juste plus créer de nouvelles listes sur Framalistes.

Parce que, l’air de rien, maintenir un service de listes de discussions, ce n’est pas de tout repos ! Chaque jour vient avec son lot de mails bloqués par tel fournisseur de mails, son lot de contournements pour les écouler, alléger un serveur, supprimer les spams, vous débloquer sur le support…

L’équipe s’activant en coulisses – Illustration de David Revoy CC-By 4.0

 

Nous ne voulions pas fermer ce service (on vous a dit que Framalistes ne fermait pas ?!) tant il vous est utile et peu disponible sur le web, mais nous ne voulions pas nous esquinter non plus à le maintenir ainsi. C’est pour cela que nous ouvrons Framagroupes : un équilibre entre les fonctionnalités utiles, pour vous, de Framalistes, et un apaisement, pour nous, dans la gestion.

Framagroupes vous permet, tout comme le fait déjà Framalistes depuis des années, d’échanger avec vos camarades, par mails. Grâce au logiciel Sympa (oui oui, c’est bien son nom) qui fait tourner Framalistes et Framagroupes, vous pourrez envoyer un mail à votre-liste@framagroupes.org pour que toutes les personnes abonnées à cette liste le reçoivent et y participent en retour. Bien plus pratique que d’envoyer un mail avec 50 CC (adresses en copies) non cachées (ne faites pas ça chez vous : on ne dévoile pas les adresses mails des gens sans leur consentement).

Participer à la collecte Dorlotons Dégooglisons

Plaisir d’offrir, joie de recevoir

Les mails, c’est compliqué en tant que fournisseur de service. C’est pour cela qu’il n’existe pas une offre pléthorique de fournisseurs de mails. Si nous avons le plaisir de vous offrir un nouveau service, c’est aussi pour nous assurer que vos mails arriveront à destination.

À force de recevoir du spam sur des listes complètement ouvertes (qu’il n’est plus possible de faire avec Framagroupes, ni avec Framalistes), et donc de renvoyer ces spams sur les adresses mails des membres, notre serveur Framalistes commençait à avoir mauvaise réputation auprès des autres fournisseurs de mails. Cela avait pour conséquence d’empêcher la réception des mails (ce qui est gênant pour une liste de discussions par mails, vous en conviendrez).

Accumulation des mails refusés par les fournisseurs de mail récalcitrants – Illustration de David Revoy CC-By 4.0

 

En-dehors des spams avérés, les anti-spams sont particulièrement sensibles à certains comportements. Aussi, envoyer un mail ne contenant qu’une image (même si c’est celle d’un chaton), un mail qui ne contient qu’un lien (ou, au contraire, trop de liens, même si c’est vers les chatons), un sujet en capitales, l’utilisation de couleurs pour le fond du mail ou les mots, ou encore mettre trop d’adresses en copie (ne faites pas ça chez vous), sont autant de comportements qui rendent notre service suspect aux yeux des gros fournisseurs.

Une autre source de mauvaise réputation : les lettres d’informations (ou newsletter). Framalistes, comme Framagroupes, n’autorise pas les lettres d’information (mais vous le saviez déjà grâce à notre foire aux questions que vous lisez régulièrement et avec entrain) !

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On est Sympa et il y a des limites

Framagroupes, c’est un nouveau serveur, dont le paramétrage initial a été pensé et réalisé en prenant en compte nos années d’expérience du mail, pour éviter au maximum les soucis (notamment de spams). Parce que le but est de prendre soin de nos services et des personnes qui s’en occupent, nous avons dû mettre dès le lancement des limites supplémentaires à celles de Framalistes.

En commun avec Framalistes :

État des lieux de Framalistes – Illustration de David Revoy CC-By 4.0

 

Limites et règles supplémentaires, sur Framagroupes :

  • pas d’archives
  • suppression des listes sans aucune utilisation depuis un an
  • pas de liste complètement ouverte, c’est-à-dire qui n’est ni limitée aux membres ni modérée
  • liste supprimée si le mail propriétaire / modérateur renvoie automatiquement sur la liste
  • lien de désabonnement dans les pieds de page des mails et les messages d’abonnement
  • pas d’espace de documents
  • pas de conservation des pièces jointes sur Framagroupes (elles ne seront disponibles que dans vos mails)
  • email de rappel d’abonnement à une liste, envoyé une fois par an aux membres
  • désabonnement automatique des adresses mails déclarées comme non existantes

Si nous vous expliquons les raisons de ces limites ci-dessus, sachez qu’à terme nous comptons implémenter les mêmes règles au sein de Framalistes (comme ça, pas de jalousie !).

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De : betteraves@framalistes.org ; Objet : Collecte !

« Bonjour tout le monde,

Comme vous l’avez vu sur le Framablog, Framasoft vient d’ouvrir Framagroupes en soutien à Framalistes (qui ne ferme pas !). Pour les aider à dorloter les services, je me disais que ce serait une bonne idée de leur faire un don et/ou de faire passer le mot ! Si ce n’est pas possible pour nous, ça le sera peut-être pour d’autres !

Cela fait quand même quelques années que nous pouvons échanger sur la betterave grâce à Framalistes, que la documentation et la foire aux questions nous aident grandement (comme quand on a voulu ajouter un gestionnaire privilégié à la liste), et que le service fonctionne bien grâce à toutes ces petites mains invisibles.

Leur estimation pour cette première année de dorlotage est de 60 000€ : je propose 59 000€ ou 59€ ! La collecte prend fin le 13 juin !

À vous lire.
Betteravement,
Bisous. »

Quand nos donateurs et donatrices se mobilisent – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

À la semaine prochaine pour faire le bilan de cette collecte (et on peut déjà vous dire que l’objectif est atteint – un immense merci de votre mobilisation !).

 

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Liens utiles




Dorlotons Dégooglisons : pour des framaservices bichonnés !

« Dorlotons Dégooglisons » consiste à prendre soin de nos services en ligne et à mettre en lumière le travail trop peu visible des personnes qui s’en occupent. La collecte en cours nous permettra de voir si ce nouveau cap vous motive autant que nous !

« Dorlotons Dégooglisons »

Consacrer plus de temps et d’énergie à nos services en ligne, c’est un nouveau cap que nous voulons suivre. Et nous pourrons le garder grâce à vous, grâce à vos dons ! En savoir plus sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire les articles en lien

Dorlotons Dégooglisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un dorlotage régulier pour nos services en ligne

Nous le savons : nos services « Dégooglisons Internet » ne sont pas parfaits.

Oui, Framadate n’est pas idéal sur mobile (avez-vous essayé de basculer votre smartphone à l’horizontale ?).

Oui, mettre des cellules en gras sur Framacalc n’est pas le plus intuitif (mais si ! Vous voyez en haut « Format » ? Ensuite vous repérez « Polices » et vous choisissez dans la liste « Gras & Italique ». Facile !).

Non, le partage d’administration sur Framaforms n’est pas possible (quoi ? Vous avez vraiment besoin d’être plusieurs à modifier vos formulaires ?).

Bref nous avons en interne une « liste au Père Noël » qui s’allonge au fil des ans… Et c’est normal : certains services « Dégooglisons Internet » vont bientôt fêter leurs 10 ans ! Ces services que vous utilisez tant – vous êtes près de 1,5 million de personnes par mois à naviguer sur nos sites (nous on trouve ça dingue !) – nous ne les oublions pas.

Même si nous les chouchoutons déjà, nous souhaitons en faire encore plus. Nous voulons leur consacrer plus de temps et d’énergie. Et du temps, de l’énergie, ce sont des ressources précieuses, qui ne sont pas gratuites. C’est pour cela que nous avons besoin de vous, et de votre soutien !

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Sortir de l’ombre le travail invisibilisé

Nous souhaitons aussi rendre visible le soin humain apporté à nos services, sans lequel la magie n’opérerait pas ! Un « dorlotage » humain essentiel au bon fonctionnement de nos services, que nous voulons mettre en lumière.

Les envoûtements de la gestion. C’est nécessaire pour toute association : des petites mains s’activent au quotidien pour payer les factures (eh oui, louer des serveurs n’est pas gratuit !), faire du lien avec les îles de notre archipel et orchestrer tous ces esprits volontaires. Du boulot essentiel auquel on ne pense pas en écrivant sur un pad !

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Les incantations techniques. Que ce soit pour la mise en place d’une belle page d’accueil, pour les mises à jour et en sécurité de services, pour des développements ponctuels ou pour se dépatouiller des problèmes rencontrés avec les géants fournisseurs de mail (calinternets bienvenus dans cette éventualité plus que réaliste !), une expertise technique est indispensable pour le bon fonctionnement de nos services. Sans elle, les services ne dureraient pas !

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Les enchantements du support. « Pourquoi mon mail met du temps à être reçu ? », si vous n’avez pas trouvé la réponse dans notre documentation ou notre Foire Aux Questions, il vous arrive de contacter notre support. Et derrière toute réponse envoyée par notre support, ce sont des humains et des humaines qui s’activent pour trouver des solutions à vos questions parfois épineuses (processus souvent accompagné de quelques litres de café pour motiver les troupes lors des heures matinales – mais quelle idée de commencer la journée avant midi…!).

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Le charme de la communication. Nos membres s’activent pour sensibiliser à des outils numériques éthiques, rassurent les inquiet⋅es en rappelant que tout changement prend du temps et, lors d’évènements, prennent plaisir à papoter de leurs militances avec passion (qu’elles concernent la défense du secteur associatif, les communs culturels ou le dernier rapport du GIEC).

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

« Dorlotons Dégooglisons », c’est aussi une manière de financer ce travail de soin à nos services bien trop souvent invisible et pourtant absolument essentiel.

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Du dorlotage grande cuvée pour 2023 !

Dès cette année nous bichonnons nos services en ligne, pour qu’ils puissent durer dans le temps et être plus pratiques pour vous, comme pour nous. Concrètement, voilà ce qui s’est passé cette année en coulisses :

Des réparations. Nous avons passé de nombreuses heures à trouver des solutions pour gérer les spams, que ce soit sur Framaforms, Framagit, ou Framalistes (coucou Orange qui ne laisse toujours pas passer nos mails de façon fluide…!). Nous avons aussi dû séparer Framagit sur 2 machines (la base de données du service devenait trop importante et pénalisait l’ensemble du service…). Pour Framacalc, nous avons dû corriger un bug Ethercalc (le logiciel derrière le service) qui générait un problème de saturation de la mémoire et faisait tomber le service.

Des mises à jour conséquentes. Nous avons (enfin !) pu mettre à jour Framavox en début d’année, vers une version récente particulièrement lourde à gérer pour nous (une mise à jour que nous avions reportée d’un an pour non disponibilité interne…), et nous en avons profité pour mettre mettre un bon coup de pinceau sur la page d’accueil du service. Framateam, Framindmap, Framagenda, Framadrive, Mobilizon.fr, mooc.chatons.org et Framapiaf ont également été mis à jour, corrigeant des bugs ou apportant de nouvelles fonctionnalités.

 

 

Framavox – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Des contributions aux logiciels libres qui font tourner nos services. Nous avons apporté des contributions à différents logiciels libres qui sont en coulisses de nos services – améliorations qui sont maintenant disponibles pour l’ensemble des utilisateur⋅ices de ces logiciels :

Des ouvertures de services. Nous avons ouvert Framaspace, un espace de cloud collaboratif pour petites associations (en savoir plus ici). Enfin, en soutien à un Framalistes archi plein ayant atteint ses limites physiques, nous ouvrons le service Framagroupes (plus d’infos par ici).

Nos dorlotages de l’année vous inspirent ? Vous voulez participer à les rendre possibles ?

Soutenir nos actions de dorlotage

 

Prenons-nous le bon cap ?

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Prioriser nos services en ligne, c’est le choix que feraient 82% des 12 664 répondant⋅es à l’enquête lancée l’année dernière, s’iels étaient aux manettes de notre association. Et ça tombe plutôt bien car nous partageons cette envie !

Cette collecte, c’est aussi pour nous une manière de voir si nous prenons la bonne direction. Nous estimons que cette première année de dorlotage coûte 60 000 € (« estimons », car c’est très difficile de chiffrer précisément un travail de soin humain), et nous vous lançons le défi de les récolter en 3 semaines, du 23 mai au 13 juin. La suite ?

  • La semaine prochaine, le 7 juin, nous ouvrons et vous présentons le service Framagroupes.
  • Dans deux semaines, le 13 juin, nous ferons le bilan de ces 3 semaines de collecte.

Vous utilisez nos services en ligne ? C’est parce que d’autres (ou vous !) les ont financés, en nous faisant un don. Vous pouvez, vous aussi, soutenir « Dorlotons Dégooglisons », et nous conforter sur le choix de prendre cette nouvelle direction, celle du soin à nos services et une mise en valeur du travail qu’il demande. D’avance, merci de votre soutien !

Pour relayer ou participer à la collecte, une seule adresse à retenir : soutenir.framasoft.org.

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