USA – Obama – 3 principes pour assurer un gouvernement ouvert

Matthias Winkelmann - CC byDésolé d’en remettre une couche sur Barack Obama et son site de transition Change.gov mais il se passe décidément des choses bien intéressantes actuellement du côté des États-Unis.

Comment en effet ne pas mettre en lumière cette initiative (sous forme de lettre ouverte) qui propose trois principes clairs et plein de bon sens non seulement en direction de cette transition mais également pour le futur gouvernement.

Ne pas mettre de barrières juridiques et technologiques au partage dans un environnement qui garantit la libre concurrence (aussi bien entre les entreprises privées qu’entre le privé et le public), tels sont résumés ces trois principes qui valent pour le prochain gouvernement américain mais peut-être aussi pour d’autres pays ![1]

On en profite pour tacler au passage YouTube (qui l’a bien mérité).

Vous trouverez sur le site d’origine la liste des premiers signataires et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on y retrouve du beau monde : Mozilla, Cory Doctorow, Dan Gillmor, Internet Archive, Xiph.Org, Mitch Kapor, Tim O’Reilly, Jimmy Wales, etc.

Sans oublier Lawrence Lessig que je soupçonne d’être directement à l’initiative de la chose ne serait-ce que parce que c’est lui qui intervient dans l’allocution audio qui est également proposée sur le site (allocution qui a été placée sur blip.tv mais est aussi disponible en téléchargement direct et au format ouvert ogg theora, histoire d’être en parfaite cohérence avec les principes exposées).

Nombreux sont ceux qui prétendent que le gouvernement américain a eu souvent tendance à donner le mauvais exemple ces dernières années. Pour ce qui concerne les libertés numériques il se pourrait bien que dans un futur proche le mouvement s’inverse, surtout si ces principes se trouvent réellement mis en œuvre et respectés.

Principes pour une transition ouverte

Principles for an Open Transition

Collectif d’auteurs – 2 décembre 2008 – Open-Government.us
(Traduction Framalang : Eric Moreau)

Le futur Président, Barack Obama, s’est clairement engagé à changer la façon dont le gouvernement interagit avec le Peuple. Sa campagne a été une démonstration de la valeur d’un tel changement, et offert un aperçu de son potentiel. Son équipe de transition vient de franchir un pas décisif en rendant ce travail de transition légalement ouvert au partage, apportant ainsi la preuve que les valeurs qu’a prônées Obama sont celles qui guideront son administration.

Afin de soutenir plus avant cet engagement en faveur du changement et favoriser sa mise en œuvre, nous proposons tois « principes pour une transition ouverte » destinés à orienter cette équipe de transition dans l’usage qu’elle fera d’Internet pour produire ce qui se fera de mieux en matière de gouvernement ouvert.

1. Pas d’obstacles légaux au partage

Le contenu mis publiquement à disposition au cours de cette transition, telles que les vidéos du futur Président Obama, ou les projets politiques publiés sur le site Change.gov, devrait être placé sous licence libre de sorte que les citoyens puissent le partager, en citer des extraits, le retravailler ou encore le redistribuer sans être freiné par la complexité inutile qu’impose la loi.

Le sénateur McCain et le futur Président Obama se sont tous les deux prononcés en faveur de ce principe pour ce qui concernait les droits de diffusion du débat présidentiel. Ce même principe devrait être appliqué à la transition.

Le site Change.gov respecte à présent ce principe. Le contenu présent sur ce site est placé par défaut sous une licence Creative Commons Paternité, laquelle en autorise l’usage, à but commercial ou non, tant que la source du document est citée. Cette liberté est cohérente avec les valeurs promises par la nouvelle administration. L’application de droits d’auteurs restrictifs est parfois nécessaire pour créer une créativité productrice de valeur, mais dans le cas de discours politiques et de débats publics, celle-ci ne serait qu’un obstacle réglementaire superflu.

L’engagement de l’équipe de transition en faveur de ce principe est d’une importance capitale, et l’attention qu’elle porte à cette question, aussi rapidement, malgré d’innombrables problèmes urgents, est fort louable.

2. Pas d’obstacles technologiques au partage

Une liberté de partager et de modifier le contenu qui ne serait que juridique peut néanmoins être entravée par des limitations techniques. Le contenu mis à la disposition de tous devrait aussi être librement accessible, et non contraint par des obstacles technologiques. Les citoyens doivent être en mesure de télécharger du contenu en rapport avec cette transition de sorte qu’il soit aisé de le partager, d’en citer des extraits, de le modifier ou de le redistribuer. Il s’agit là d’une liberté numérique essentielle.

Par exemple, quand bien même ce contenu pourrait être mis en ligne sur un site donné tel que YouTube, ce dernier n’autorisant pas le téléchargement des vidéos présentes sur son site, le contenu créé par l’équipe de transition devrait être également mis à disposition sur un site qui lui le permet. Il serait par ailleurs inacceptable que les sites du gouvernement empêchent les copier/coller de texte mis à la disposition du public ; de la même façon, mettre en ligne des vidéos à l’aide d’un procédé ne permettant pas d’en extraire et d’en réutiliser des passages facilement et légalement en empêche l’accès et interdit la participation.

Nous encourageons donc fortement l’équipe de transition à faire en sorte que le matériau qu’elle a placé sous licence libre soit en outre librement accessible. Il existe un grand nombre de services, tel que blip.tv, qui en plus de permettre aux utilisateurs de télécharger librement du contenu sous licence libre indiquent clairement les libertés associées au contenu proposé. Quelle que soit la façon dont l’équipe de transition choisira de distribuer le contenu qu’elle créera, elle devrait s’assurer qu’un moins un canal de diffusion respecte cette liberté numérique essentielle.

3. La libre concurrence

Les gouvernements doivent rester neutres sur le marché des idées. Le contenu créé par l’équipe de transition devrait ainsi ne pas être publié de manière à avantager de façon déloyale une entité commerciale par rapport à une autre, ou des entités commerciales par rapport à des entités non commerciales.

Par exemple, si la vidéo d’une conférences de presse est fournie en temps réel à des chaînes de télévision, elle devrait mise à disposition sur le Web en simultané sous un format standard et universel permettant le téléchargament et le partage. La décision de l’équipe de transition de rendre les vidéos de conférences de presse sur son site est un pas dans la bonne direction. Enfin, pour s’assurer que les nouveaux médias puissent faire jeu égal avec les médias traditionnels dans le traitement des nouvelles à chaud, il serait souhaitable de diffuser en temps réel sur le site Web conférences de presse et autres évènements médiatiques en direct.

De la même façon, si l’équipe de transition choisit de mettre à disposition une vidéo sur YouTube, diffuser la même vidéo dans un format standard et universel permettra aux autres sites de vidéo de publier eux aussi ce contenu.

Dans l’idéal, ce format devrait être un format ouvert, non propriétaire. Mais le contenu étant placé sous licence libre (cf. Principe n°1), et l’accès libre à ce contenu étant garanti (Principe n°2), la conversion dans un autre format ne sera pas interdite. L’équipe de transition ne favorisera donc pas une plateforme à l’exclusion des autres.

Au cours de la campagne, nous avons tous été galvanisés par l’engagement du futur Président en faveur d’un gouvernement ouvert, idéaux qui ont en partie poussé une génération à l’action. Son équipe de transition vient de faire un pas important pour concrétiser cet engagement.

Ce pas en avant mérite des éloges sincères. Sans vouloir minimiser son importance, nous proposons cependant dans ce texte ces principes supplémentaires comme une manière concrète de rendre tangibles les valeurs que le Président désigné a défendu avec tant de verve. Nous sommes convaincus que ces valeurs devraient servir de guide pour toute son entreprise de transition, ainsi qu’au nouveau gouvernement. Nous sommes aussi convaincus qu’elles sont cohérentes avec les idéaux que le futur Président a placés au cœur de sa campagne.

Notes

[1] Crédit photo : Matthias Winkelmann (Creative Commons By)




Wikipédia en route vers la licence Creative Commons By-Sa

Drunkprincess - CC byIl y a à peine un mois la Free Software Foundation sortait la version 1.3 de sa licence de documentation libre la GNU Free Documentation License (ou GNU FDL).

Ceci peut apparaître totalement anodin, d’autant qu’il ne s’agit d’une d’une version intermédiaire avant la 2.0, mais c’est en fait un évènement à marquer d’une pierre blanche dans la petite histoire de la « culture libre ».

Cette nouvelle version a en effet été principalement motivée pour répondre au souhait de la Wikimedia Foundation de pouvoir changer la licence du contenu de ses projets, la fameuse encyclopédie libre Wikipédia en tête.

À sa création en 2001 Wikipédia a certainement adopté la meilleure des licences libres existantes, à savoir justement la GNU Free Documentation License. Or cette licence a été principalement créée pour la documentation de logiciels libres et posséde certaines contraintes qui peuvent compliquer la vie des utilisateurs de l’encyclopédie. Ainsi un enseignant qui souhaite distribuer l’imprimé d’un article de Wikipédia à ses élèves doit nécessairement y adjoindre l’intégralité de la licence (à savoir plusieurs pages) quand bien même l’article considéré ne remplit pas une page. Dans la pratique notre enseignant ne le fait généralement pas et se retrouve donc à ne pas respecter les termes de la licence.

De plus sont arrivées dans l’intervalle les licences Creative Commons avec le succès que l’on sait. Plus souples, mieux adaptées aux contenus culturels (textes, multimédias…) et possédant une traduction juridique officielle dans de nombreux pays, elles ont été massivement adoptées par les auteurs de l’ère numérique. Et d’ailleurs la grande majorité des images, sons et vidéos qui apparaissent aujourd’hui dans Wikipédia se trouvent être placés sous licence Creative Commons (et plus précisément les plus libres de la gamme, à savoir la By et By-Sa).

On peut affirmer sans risque de se tromper que si Wikipédia avait vu le jour en 2008, elle aurait choisi la licence Creative Commons By-Sa[1].

Le problème c’est qu’elle n’a jamais pu envisager cela parce que les deux licences étaient incompatibles. C’est justement cette incompatibilité que vient de lever la Free Software Foundation dans la nouvelle version de sa licence GNU FDL modifiée quasiment sur mesure pour que Wikipédia puisse passer sous Creative Commons By-Sa.

Dans la mesure où Free Software Foundation ne souhaite pas voir toutes les ressources sous GNU FDL suivre le même chemin, la clause est restreinte aux wikis créés avant le premier novembre 2008 et s’arrêtera après le 1er août 2009. Autrement dit la Wikimedia Foundation a quelques mois pour se décider mais il serait étonnant qu’elle ne profite pas d’une opportunité qu’elle a elle-même ardemment désirée.

Et pour ajouter plus de poids encore à cette information rien de telle que la traduction de l’annonce de Larry Lessig sur son blog où il témoigne aussi bien de son enthousiasme que de sa reconnaissance envers Richard Stallman[2].

Nouvelle de la plus haute importance émanant de la Free Software Foundation

Enormously important news from the Free Software Foundation

Lawrence Lessig – le 3 novembre 2008
(Traduction Framalang : Olivier)

La Free Software Foundation a publié la nouvelle version 1.3 de sa GNU Free Document License. La section 11 de cette licence permet (principalement) maintenant à certains wikis d’être publiés sous licence Creative Commons Paternité-Partage des Conditions Initiales à l’Identique (By-Sa v3.0) à condition que le changement de licence soit effectué avant le 1er août 2009. Ceci implique donc que la communauté Wikipédia a le choix de modifier sa licence au profit d’une licence Creative Commons (voir la FAQ pour cette amendement).

C’est un changement d’une importance majeure pour la communauté de la culture libre, difficile de le nier. Un défaut élémentaire du mouvement de la culture libre actuel est que la licence qui protège son projet le plus important, Wikipédia, le rend incompatible avec une qmajorité d’autres contenus du mouvement de la culture libre. Une solution pour y remédier serait évidemment de tout mettre sous Free Document License (FDL). Mais cette licence a été créée à l’origine pour les manuels et pour certaines raisons techniques elle était peu (voire parfois pas du tout) adaptée à d’autres types importants de contenu.

Cette modification devrait maintenant permettre l’interopérabilité des projets de culture libre, tout comme la prédominance de la GNU GPL permet l’interopérabilité entre les projets de logiciels libres. Cette modification abat des obstacles inutiles et contre-productifs à la diffusion et au développement de la culture libre.

Richard Stallman y est pour beaucoup dans ce changement. Nombreux étaient en effet ceux qui pensaient qu’il n’autoriserait jamais le changement de licence d’un Wikipédia devenu par sa licence FSF l’exemple emblématique de son mouvement pour les libertés. Car c’est de cela qu’il est question, tout comme le système d’exploitation GNU/Linux qui a été rendu possible par son mouvement, Wikipedia a été rendu possible par la liberté qu’offre la FDL. Qu’un homme moins noble que Richard Stallman trouve toute sorte d’excuses pour faire opposition à ce changement serait compréhensible.

Mais voici les mots de Richard, en 2002 et dans un autre contexte : « Si nous ne voulons pas vivre dans la jungle, nous devons changer notre manière de faire. Nous devons commencer par faire comprendre à tout le monde qu’un bon citoyen est une personne qui coopère quand cela s’avère nécessaire… ».

Vous pouvez ajouter « bon citoyen » à la liste des grandes qualités de ce père de la liberté moderne.

Notes

[1] On notera que Framasoft s’est aussi retrouvé avec ce dilemme quand sont apparues les licences Creative Commons, dilemme que nous avons résolu par le « tour de passe-passe » consistant à adopter au choix les deux licences en question pour notre contenu. Ce qui donne depuis 2004 : « Sauf mention contraire, le site est placé sous double licence Creative Commons By-Sa et GNU Free Documentation License ».

[2] Crédit photo : Drunkprincess (Creative Commons By)




Les 46 meilleurs logiciels libres et/ou gratuits ?

Guillermo Esteves - CC byHier, c’était Thanksgiving aux USA. Et « ce jour-là, on remercie Dieu par des prières et des réjouissances pour les bonheurs que l’on a pu recevoir pendant l’année » (source Wikipédia).

Et si l’on détournait la chose pour se demander pour quel(s) logiciel(s) nous sommes le plus reconnaissant en le(s) remerciant de ce qu’il(s) nous apporte(nt) pendant toute l’année ? C’est cette idée qu’a eu Lifehacker, l’un des blogs références outre-atlantique pour tout ce qui tourne autour du logiciel.

Et comme c’est une référence, il est fort fréquenté et cela a donné… près de 800 réponses ! Réponses que l’on peut supposer signifiantes si l’on se hasarde à penser que le public de ce blog est lui aussi un peu spécialiste[1].

La question exacte était : « What Free Software are You Most Grateful For? », ce qui (au grand dam de Richard Stallman) aboutit à une liste qui mélange les free software libres et les free software gratuits, autrement appelés freewares ou gratuiciels.

Voici en tout cas ci-dessous la fameuse liste dont je me suis permis, contrairement à Lifehacker, de mettre en exergue les logiciels libres (accompagnés parfois de quelques liens bien sentis du réseau Framasoft) histoire de bien faire la distinction.

Pour ce qui me concerne elle m’aura permis de renouer un peu le contact avec certains free softwares non libres que j’avais perdu de vue depuis un certain temps déjà…

Quelques petites remarques à la va-vite :

  • Près de la moitié des logiciels de la liste sont libres
  • Les 6 premiers sont libres
  • Firefox est le grand gagnant puisque quasiment cité dans 50 % des cas (voir le camembert sur le site d’origine)
  • Le trio Firefox + VLC + Ubuntu approchent les 75% de citations
  • Pas beaucoup de nouveaux logiciels a priori (mais je ne les connais pas tous), certains sont là depuis un bail et se bonifient avec le temps
  • Pas mal de produits Google (Gmail, Picasa, Apps, Docs, Calendar) sans concurrence libre sur le terrain qu’ils occupent à savoir l’informatique dans les nuages
  • Un peu plus de logiciels pour Mac que pour un échantillon lambda
  • C’en est fini des eMule et autres Bittorrent
  • Ubuntu est largement devant Linux et sans autre distributions citée (cette remarque est hautement trolliphère)

The Lifehacker List

1. Firefox (FramasoftFramakey)
2. VLC Media Player (FramasoftFramakey)
3. Ubuntu (FramasoftFramabook)
4. OpenOffice.org (FramasoftFramakeyFramabook)
5. Pidgin (FramasoftFramakey)
6. Launchy (Framasoft)
7. Digsby
8. Gmail
9. Adium (Framasoft)
10. CCleaner
11. Picasa
12. AutoHotKey (Framasoft)
13. Google
14. Quicksilver
15. GIMP (FramasoftFramakey)
16. Foobar 2000
17. Thunderbird (FramasoftFramakeyFramabook)
18. 7-Zip (FramasoftFramakey)
19. DropBox
20. uTorrent
21. Winamp
22. Google Apps
23. AVG Antivirus
24. Evernote
25. IrfanView
26. Opera
27. Google Chrome
28. Google Calendar
29. HandBrake
30. Skype
31. Linux
32. Paint.NET (FramasoftFramakey)
33. Ad-Aware
34. Avast Antivirus
35. Google Docs
36. LogMeIn
37. Transmission (Framasoft)
38. TrueCrypt (FramasoftFramakey)
39. Amarok (Framasoft)
40. FileZilla (FramasoftFramakey)
41. Notepad++ (Framasoft)
42. PortableApps.com
43. Rocket Dock
44. Spybot Search & Destroy
45. UltraVNC (Framasoft)
46. VirtualBox

Et bien entendu, vous avez les commentaires pour nuancer, amender, critiquer et ajouter les logiciels selon vous scandaleusement oubliés 😉

Notes

[1] Crédit photo : Guillermo Esteves (Creative Commons By)




Le million ! le million ! ou les statistiques du réseau Framasoft

Statistiques du réseau Framasoft - Oct. Nov. 2008Suite (mais pas encore fin) des billets d’auto-promotion comme celui-ci ou celui-là.

Voici quelques statistiques sur l’ensemble du réseau Framasoft d’après l’outil que nous utilisons, à savoir Google Analytics. Elles ont été prises sur le mois courant, c’est-à-dire sur la période 24 octobre au 23 novembre 2008.

Vous trouverez bien plus de détails dans les fichiers joints comme les mots-clés, la provenance géographiques, les sites référants, les pages les plus visitées, etc.

J’ai pris ma calculatrice pour constater qu’on approche du million pour les visiteurs (807.000), qu’on le dépasse pour les visites (1.124.000) et qu’on le surpasse pour les pages vues (2.911.000). On remarque aussi qu’il peut y avoir de fortes variations d’un site à l’autre. Ainsi par exemple il est assez logique de voir Framakey fréquenté presque exclusivement par des visiteurs sous Windows puisque nos applications portables ne sont pour le moment disponibles que pour ce seul OS.

  • Framasoft
    • visiteurs/mois : 573 000
    • visites/mois : 752 000
    • pages vues/mois : 2 023 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 83%, Linux 11%, Mac 5%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 57%, IE 35%, Safari 3%
  • Framakey
    • visiteurs/mois : 118 000
    • visites/mois : 230 000
    • pages vues/mois : 621 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 98%, Linux 1%, Mac 1%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 78%, IE 12%, Mozilla 8%
  • Framabook
    • visiteurs/mois : 33 000
    • visites/mois : 40 000
    • pages vues/mois : 92 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 66%, Linux 30%, Mac 4%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 71%, IE 22%, Safari 2%
  • Framablog
    • visiteurs/mois : 40 000
    • visites/mois : 52 000
    • pages vues/mois : 77 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 68%, Linux 27%, Mac 5%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 65%, IE 25%, Mozilla 4%
  • Framagora[1]
    • visiteurs/mois : 43 000
    • visites/mois : 50 000
    • pages vues/mois : 98 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 74%, Linux 22%, Mac 4%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 61%, IE 30%, Mozilla 3%

Notes

[1] Les statistiques sur nos forums Framagora ne sont que partielles puisque elles n’ont été prises en compte qu’à partir du 11 novembre (et par dessus le marché on connait actuellement de grosses difficultés techniques, depuis la mise à jour de phpBB, dont on cherche vaille que vaille à se dépatouiller).




Internet libre ou Minitel 2.0 ? – La conférence culte de Benjamin Bayart

Je ne sais ce qu’il en est pour les autres auteurs de blog mais pour ma part je pense arriver à mettre en ligne à peine 20% de ce que je souhaiterais réellement mettre en ligne. C’est d’ailleurs pas de bol pour le lecteur puisque c’est dans le 80% restant que se nichent certainement mes meilleurs billets 😉

Ainsi en va-t-il de Benjamin Bayart, personnalité de la communauté haute en couleur (surtout la cravate) qui figure en bonne place dans ma liste de billets en retard. Un sacré retard même puisque je vais vous présenter une conférence datant des Rencontre mondiales du logiciel libre de juillet 2007 !

Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle conférence, il s’agit d’une conférence qui est devenue une véritable référence, un peu comme celle d’Eben Moglen.

Désolé donc pour ceux qui l’ont déjà vue. Quant aux autres, vous avez bien de la chance parce que pour la même durée ça vous changera un peu de votre série américaine préférée qui ne vous a que trop pris de votre temps de cerveau disponible.

En voici le pitch : « Internet vient du libre, comme le libre vient d’Internet. Cependant l’évolution récente du réseau, essentiellement financière et commerciale, le fait dériver vers d’autres modèles sociaux et économiques. Comment décrypter cette évolution, son origine, ses conséquences ? Comment agir pour rectifier le tir ? »

—> La vidéo au format webm

Vous trouverez sur cette page une version AVI (100 Mo) de la vidéo mais également les slides de la conférence au format PDF.

Bonne séance, mais autant vous prévenir tout de suite je n’en ai pas encore tout à fait fini avec mon Bayart en retard car il faut absolument que je consacre un billet à FDN le seul (et unique en son genre) fournisseur d’accès à internet associatif.




L’April ou le meilleur des remèdes à la surdité au logiciel libre

A4gpa - CC by-saNous le savons, le logiciel libre tient souvent du bon sens. Et nombreux sont ceux qui, lorsqu’ils le découvrent, ne peuvent s’empêcher de laisser échapper un « bon sang mais c’est bien sûr ! » qui résume assez bien le choc de la rencontre 😉

Le problème c’est qu’il y avait une vie avant le logiciel libre (si, si, je vous assure). Une vie avec ses us et coutumes qui ne s’accommode pas toujours forcément très bien de ce nouvel objet mutant, fut-il virtuel. Une vie qui d’ailleurs n’avait pas toujours fait du bon sens sa première vertu.

Du coup on se retrouve dans une situation quelque part paradoxale où ce qui semble « naturel » doit être au mieux maintes fois explicité et au pire âprement défendu pour d’abord se donner le droit d’exister puis ensuite se donner les moyens de se développer et s’épanouir.

C’est dans ce processus que s’inscrit l’April, l’association qui vient murmurer « logiciel libre » à l’oreille des décisionnaires.

Or ces oreilles sont parfois capricieuses. Selon l’étage dans la hiérarchie, elles peuvent être en effet distraites, sélectives voire même carrément bouchées. En adhérant à l’April c’est le logiciel libre dans son ensemble que vous soutiendrez et aiderez à devenir toujours plus audible sur la place publique[1].

Ils partirent peu nombreux mais par tous vos renforts, je, tu, nous nous vîmes cinq mille en arrivant au port. Voilà l’objectif visé. Il est ambitieux mais il est nécessaire quel que soit le port accosté. Qu’il s’agisse d’un sous-secrétariat de circonscription, une chambre de commerce, un couloir d’assemblée nationale ou européenne, un établissement scolaire, ou encore une manifestation festive qui vient à la rencontre des concitoyens, il est important de nous rassembler pour que l’April soit présente et continue de porter haut et fort la voix du logiciel libre.

Plus nous serons nombreux derrière l’April et plus celle-ci rencontrera d’oreilles attentives qui n’auront plus besoin d’être tirées. Ce n’est pas pour cela que nous pourrons ensuite tranquillement dormir sur nos deux oreilles, d’autant qu’il ne tient qu’à nous d’y participer, mais c’est l’assurance que le logiciel libre sera de plus en plus écouté.

À bon entendeur, salut !

Notes

[1] Crédit photo : A4gpa (Creative Common By-Sa)




Linux conquista América Latina

Vacacion - CC byCe blog propose souvent des traductions anglophones. Voici notre première traduction réalisée à partir d’un article en langue espagnole par Bertille (merci pour elle).

Comme pour l’anglais nous cherchons à constituer un petit groupe de traducteurs autour de l’espagnol. Il s’agirait non seulement de traduire mais également d’exercer une petite veille autour du « software libre », histoire de nous tenir au courant, comme ici, de ses avancées et péripéties dans le monde hispanophone[1].

Si vous souhaitez rejoindre l’équipe, inscrivez-vous directement à partir de cette page.

Linux conquiert l’Amérique Latine

Linux conquista América Latina

Miguel Angel Criado – 27 octobre 2008 – Publico.es
(Traduction Framalang : Bertille)

Les gouvernements sud américains poussent à l’utilisation du logiciel libre face au logiciel propriétaire, à la recherche de l’indépendance technologique, de la sécurité et du développement local.

Le logiciel libre est en train de conquérir l’Amérique Latine. La vague des victoires des partis de gauche se traduit, sur le plan technologique, par la substitution des programmes informatiques propriétaires par des autres à codes ouverts. Contrairement à l’Europe, les gouvernants d’Amérique Latine sont persuadés que la seule manière d’impulser la société de l’information pour en faire un levier pour le développement est d’utiliser Linux.

Du Brésil de Lula jusqu’au Vénézuela de Chávez, une migration de Windows à Linux est en train de se produire dans l’administration, les entreprises publiques ou les écoles. L’économie d’argent que suppose le non achat de licences pour l’utilisation de programmes privateurs n’est pas l’unique motif de ce changement. Les raisons que présentent les différents gouvernements sont l’indépendance technologique face aux multinationales, la sécurité qu’offre le logiciel libre en permettant de voir son code source, et l’intérêt de développer une industrie informatique locale.

Lors de la Conférence Internationale du logiciel libre qui eut lieu à Malaga la semaine dernière[2], les responsables technologiques de différents gouvernements d’Amérique Latine ont partagé leurs expériences et ont expliqué le fonctionnement de ce mouvement qui, avec ses rythmes et objectifs distincts, semble difficile à arrêter.

Vénézuela :

Le gouvernement le plus belliqueux à l’encontre du logiciel propriétaire est peut-être celui d’Hugo Chávez. Depuis l’adoption du décret 3 390 en décembre 2004, tout matériel informatique acheté par l’administration ou les entreprises publiques doit porter la mention logiciel libre.

Carlos Figueira, responsable du CNTI[3] du Ministère du Pouvoir Populaire pour les Télécommunications et l’Informatique du gouvernement du Venezuela, présente la souveraineté et l’indépendance technologique comme des raisons de passer à Linux. De même, il ajoute que « le logiciel libre incite à un modèle économique basé sur les services, ce qui favorise le développement des industries locales au détriment des grandes entreprises ».

Équateur :

Ce pays, où le président Rafael Correa fait partie du gouvernement depuis moins longtemps, a suivi une partie des étapes initialisées par son voisin vénézuelien. Ainsi, la promulgation du décret présidentiel 1 014 oblige les entités publiques à utiliser le logiciel libre.

Paraguay :

Le gouvernement de l’ex évêque Fernando Lugo (qui est arrivé au pouvoir en août dernier) ne peut pas se permettre le luxe de payer le coût des programmes propriétaires. Nicolas Caballero, directeur des Politiques TIC[4] du nouveau gouvernement, l’explique : « Une licence XP coûte 95 euros, le même prix qu’une tonne de soja. Combien de personnes se nourrissent avec une tonne de soja ? Et à qui cet argent profite ? Une société qui est on ne sait où. Cela cesse d’être un problème technologique pour se convertir en problème éthique ».

Brésil :

Le pays carioca dispose d’une des communautés de hackers[5] et de développeurs de logiciels libres les plus importantes au monde. C’est pour cela que, lorsque Lula est arrivé au pouvoir, GNU/Linux était déjà utilisé dans l’administration. Depuis, le changement est devenu stratégique. Au Brésil, comme l’explique Corinto Meffe, le Gérant des Innovations Technologiques du gouvernement du Brésil, « l’essentiel, ce n’est pas la gratuité mais l’indépendance ». Le Brésil, qui mise sur les programmes libres depuis plus de dix ans, voit en eux une façon de réduire la dépendance face aux technologies des autres pays.

Uruguay :

En Uruguay, la neutralité technologique compte ses jours. L’idée lancée par l’industrie du logiciel selon laquelle les gouvernements doivent être neutres dans le choix d’un système ou d’un autre est rejetée par le Parti Socialiste. Son conseiller, Fernando da Rosa, annonce qu’ils préparent un projet de loi qui exigera que le systèmes soient basés sur des standards ouverts. « Nous voulons que se produise une migration sûre, même si elle ne sera peut-être pas rapide. »

Cuba :

Le gouvernement cubain subit un « blocus informatique », comme l’explique Miriam Valdés, directrice d’analyse du Bureau pour l’Informatisation. Cuba ne peut pas acheter de licences de logiciels. De même qu’ils ne peuvent pas non plus télécharger les programmes libres hébergés sur les sites américains. « C’est pour cela que la migration est stratégique » dit-elle. Dans un pays où les cours d’informatique se donnent depuis la maternelle, 96 % des systèmes publiques utilisent déjà le logiciel libre.

Veiller aux droits et aux libertés

Analyse de Caroline Grau, directrice générale de CENATIC[6].

Ces dix dernières années, de nombreuses technologies ont vu le jour afin de favoriser la bien nommée « société de l’information ». Le logiciel libre et open-source est, sans nul doute, l’une des technologies qui démontre avoir le plus d‘influence pour favoriser ce développement, surtout dans le milieu des administrations publiques, conditionnées par leur profil de gestion d’information et de traitement des données.

Les administrations publiques doivent rester attentives aux changements et innovations qui se produisent dans le secteur du logiciel, et elles doivent encourager leur intégration à la structure de gestion afin d’optimiser le service qu’elles prêtent au citoyen et afin de veiller à leurs droits et libertés.

En ce sens, le logiciel libre et open-source permet aux administrations publiques de tenir leurs engagements de responsabilité face aux citoyens. C’est ce type de logiciel qui s’adapte le mieux à leurs nécessités techniques, tel que l’illustrent de nombreux rapports, comme le plan « Europe 2002 » ou bien le rapport « Logiciel open-source pour le développement de l’Administration Publique Espagnole », publié par le CENATIC.

L’ économie significative de coûts, en n’ayant pas à payer chaque copie d’un programme, est un des motifs les plus fréquemment avancés pour utiliser ce type de logiciel. À ceci s’ajoutent d’autres aspects, comme le libre accès au code des programmes et la possibilité de les adapter, de les modifier et d’éliminer progressivement leurs failles, sans dépendre pour cela du support exclusif d’une seule société (ce qui permet en plus de développer le tissu technologique local), qui sont de fortes raisons en faveur de son utilisation dans toute administration publique.

Une autre importante motivation pour son utilisation est le haut niveau de sécurité que ces programmes déploient généralement par rapport aux alternatives propriétaires, en bénéficiant de plus de révisions de code. Le critère de sécurité est, dans de nombreuses occasions, déterminant au moment de se décider pour l’utilisation du logiciel libre ou open-source dans des plateformes qui entreposent et administrent de l’information sensible.

Notes

[1] Crédit photo : Vacacion (Creative Commons By)

[2] NdT : Conférence Internationale du logiciel libre : du 20 au 22 octobre 2008 à Malaga, Espagne. http://www.opensourceworldconference.com

[3] NdT : CNTI : Centro Nacional de Tecnologias de Información / Centre National des Technologies de l’Information. http://www.cnti.gob.ve

[4] NdT : Politicas TIC : politiques des Technologies de l’Information et de la Communication.

[5] NdT : le hacker désigne un expert en informatique, et non pas un pirate.

[6] NdT : CENATIC : Centro Nacional de Referencia de Aplicación de las Tecnologías de la Información y la Comunicación / Centre National de Référence d’Application des Technologies de l’Information et de la Communication. http://www.cenatic.es




7146 liens académiques pointaient vers Framasoft le 9 novembre 2008

Nous sommes un peu désolés pour nos lecteurs qui vont devoir subir sur une certaine période ce type de billets indigestes et immodestes mais comme Framasoft va bientôt être confronté à de réelles difficultés matérielles, nous nous retrouvons un peu dans l’obligation de faire quelque chose dont nous n’avons ni trop l’habitude ni trop l’expérience : notre propre mise en valeur.

Pour faire face à ces difficultés nous comptons en effet lancer prochainement une vaste campagne de soutien (moral mais aussi et surtout financier). Nous vous en dirons plus prochainement mais en attendant vous ne couperez donc pas à la présence de quelques articles d’auto-promotion susceptibles le moment venu de témoigner de l’intérêt de notre travail.

La petite opération marketing du jour se concentre sur l’Education Nationale avec qui Framasoft entretient des liens privilégiés puisque c’est en son sein qu’a démarré l’aventure. Et les liens privilégiés sont un peu particuliers ici puisqu’il s’agit de dénombrer via Google ceux provenant des sites académiques et atterrissant sur les différents sites de notre réseau (Framasoft, Framakey, Framabook…).

La méthode vaut ce qu’elle vaut (d’autant qu’à notre avis il doit y avoir un léger bug à Reims et Rouen) et n’augure en rien de la qualité des liens référencés mais dans la mesure où les sites académiques[1] sont des sites institutionnels (où la mise en ligne est encadrée et modérée) il nous a semblé néanmoins signifiant d’effectuer et faire afficher publiquement un tel décompte, surtout qu’on a nous-mêmes été surpris du résultat !

On ne vous cache pas que derrière ces chiffres il y a l’idée d’essayer d’obtenir une certaine écoute car si l’administrateur d’en haut ne connait pas forcément Framasoft, nombreux semblent être les profs d’en bas qui apprécient et utilisent nos services. Par hypothèse et par extension, on peut même se risquer à penser que du coup nombreux sont les profs d’en bas qui apprécient et utilisent les logiciels libres, réalité du terrain qui n’a peut-être pas la visibilité qu’elle mérite.

Précisons que contrairement aux collèges et aux lycées, les universités n’appartiennent pas aux sites académiques (tout comme les grands portails nationaux du Ministère ou encore les associations d’enseignants). Dernière remarque : l’équipe Framasoft peut passer tranquillement ses vacances en Corse, elle ne risque pas d’être assaillie par les demandes d’autographes 😉

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Notes

[1] La carte des académies est issue de Wikipédia (domaine public).