Marta, ti amo !

VideoMarta.com

Vivant en Italie depuis quelques années, impossible de ne pas vous présenter VideoMarta.com quand bien même vous ne maitrisiez pas forcément la langue de Dante.

Animée par la jeune Marta (et deux autres étudiants derrière la caméra), il s’agit d’un vidéo-blog ou v-log qui aborde de manière simple et compréhensible ce qui touche aux nouvelles technologies et à internet. Et force est de constater qu’elle y arrive fort bien avec qui plus une petite touche culture libre qui n’est pas revendiquée mais juste là parce qu’elle apporte quelques chose d’objectif à l’information traitée (ce qui manque souvent parfois chez nous soit dit en passant).

La mise en scène est invariable et minimaliste : Marta, chez elle, avec un montage dynamique qui la voit apparaitre en différents endroits de son appartement sa chambre. Marta n’en rajoute pas. Elle n’est pas maquillée à outrance et ne prends pas la pose pour faire plaisir à la caméra. Elle est naturelle et concentrée sur son sujet. Le tout fonctionne très bien et finit paradoxalement pas lui conférer un certain charme pour ne pas dire un charme certain (faut dire que la musique propre à la langue italienne y est peut-être aussi pour quelque chose).

Succès mérité en tout cas de l’autre côté des Alpes[1], notamment parmi les jeunes internautes (et on ne s’en plaindra pas !).

Les thèmes abordés sont nombreux et variés[2]. Voici quelques exemples aux titres évocateurs : Du daguerréotype à Flickr, La dissection d’un PC, La connaissance sur Internet (Wikipédia inside) ou encore Le monopole Google.

Comme cela a déjà été dit, le Libre est évoqué un peu partout (par exemple lorsque Marta pointe la présence ou non d’une licence Creative Commons lorsque l’on souhaite faire usage d’une photo sur Flickr), mais on trouve quelques vidéos qui en parlent directement, comme celle sur Firefox, ou sur les Distributions Linux.

Pour illustrer mon propos je n’ai pas pu résister à l’envie de vous dupliquer les deux vidéos suivantes (co-écrites avec l’aide du LUG du coin, en l’occurrence celui de Turin).

La VideoMarta sur GNU Linux :

—> La vidéo au format webm

La VideoMarta sur Les alternatives à MS Office :

Et si Marta donnait quelques idées à la blogosphère francophone ?

Notes

[1] Voir aussi le reportage de RAI 3 sur Marta et ses acolytes qui fait office de making-off.

[2] Il y a un accès direct à toutes les vidéos via le groupe YouTube de notre chère Marta.




Le bilan positif de Linux à Assemblée Nationale est-il passé inaperçu ?

Tux à l'Assemblée Nationale - François Schnell - CC-by

Les lecteurs réguliers du Framablog sont certainement déjà au courant : il y a un an on nous annonçait l’arrivée de GNU/Linux à l’Assemblée Nationale[1] ainsi présenté sur le site officiel de la noble institution :

« Un équipement micro-informatique standard est mis à la disposition de chaque député, dans son bureau à l’Assemblée nationale. Chaque député dispose de deux postes micro-informatiques configurés avec des logiciels libres (Linux pour le système d’exploitation et Open office pour la suite bureautique). »

Un an après, il était légitime de dresser le bilan d’une opération à haute valeur symbolique. Ce qui fut fait et bien fait notamment par le CIO qui a eu l’excellente idée de réaliser des entretiens vidéos de trois députés.

Extraits de l’interview du député des Alpes Maritimes Rudy Salles :

« La raison pour laquelle on est passé d’un système à l’autre, je ne crois pas qu’il y avait un mécontentement vis-à-vis de Windows, sincèrement je ne le crois pas; mais il y avait la volonté peut-être de n’être pas sous la coupole d’un monopole comme Windows, et d’essayer justement le logiciel libre. C’était un peu une décision politique à l’époque, qui a été assumée d’ailleurs par quasiment tous les groupes de l’assemblée nationale. Et donc les services ont fait des prouesses pour passer d’un système à l’autre en quelques mois. On est arrivés l’année dernière, non seulement on avait un nouveau système informatique, l’Assemblée Nationale était en chantier partout, ça a été un tour de force que d’arriver à faire fonctionner tout ça. Et je dois dire que les services s’en sont pas mal sortis, même s’il y a eu quelques ratés au démarrage, mais enfin, finalement, l’un dans l’autre, à part les quelques semaines de démarrage un peu difficiles, et de réaménagement dans les bureaux etc., on peut dire que le passage s’est fait de façon très correcte..

Il a été moins compliqué que ce que l’on pouvait penser. On ne perd pas totalement ses repères. Il y a évidemment une présentation différente, mais on peut dire que les grandes fonctionnalités, on les retrouve assez vite. Alors c’est vrai que l’on change un peu ses habitudes, mais vous savez, quand vous passez de Windows XP à Vista, ou à un autre système, finalement là aussi vous étes obligés d’évoluer et de changer un peu vos habitudes. Donc ça, ça s’est fait assez rapidement. Les services, d’ailleurs, informatiques de l’Assemblée mettaient à disposition des députés et des collaborateurs des stages de formation, et bien nous avons fait le bilan de ces stages de formation, il n’y a eu quasiment personne qui est venu aux stages de formation, parce que finalement tout le monde s’en est sorti tout seul.

Sur nos impôts. Et je peux vous dire qu’à l’intérieur des membres du bureau de l’Assemblée Nationale, il y avait un certain nombre de gens qui étaient plutôt réservés sur le Logiciel Libre, et qui étaient plutôt attachés à Windows, par tradition, je dirais, par pratique, et qui finalement se sont rendus compte qu’à l’usage nous avions les services les mêmes, équivalents, parfois mieux, parfois moins bien, mais à la marge; en tout cas au moins équivalents. Mais surtout quand on a fait les comptes, 500 000 euros moins cher, là ça commence à compter et tout le monde se rend compte que nous avons eu probablement raison de prendre cette décision il y a quelques années. »

Extraits de l’interview du député des Landes Alain Vidalies :

« La vérité c’est que même ceux qui n’étaient pas des férus d’informatique, pour qui c’était un outil essentiellement, ont vite appris. Ca a été bon uniquement des sigles différents qui sont apparus pour nous, bon, système d’exploitation Kubuntu qui apparait tout d’un coup. Mais dans la pratique aujourd’hui, avec le recul, je peux dire que ça a été, y compris pour quelqu’un qui n’était pas très attentif à ces questions-là, en tant qu’utilisateur, pour mon travail parlementaire aujourd’hui, je suis complètement satisfait de ce nouveau système. Et je pense que ceux qui réfléchissent, je pense à des collectivités locales, ou peut-être à des entreprises, à la difficulté de passer sous Linux, n’ont aucune crainte à avoir, parce que je suis un témoin privilégié du fait que quelqu’un qui remplissait toutes les conditions pour être un utilisateur dérouté, est en fait aujourd’hui un utilisateur parfaitement satisfait.

Et il faut pas penser que le temps de Windows c’était un temps merveilleux; il y avait aussi beaucoup de problèmes, de bugs, et il y en a pas plus aujourd’hui qu’avant, et même plutôt moins d’ailleurs, statistiquement. »

Cela fait non seulement plaisir à entendre mais cela nous est également d’une aide précieuse lorsqu’il s’agit d’essayer de parler alternatives libres à un public non averti. « J’ai le même système d’exploitation que mon député à l’Assemblée », peut-on lui dire malicieusement pour aiguiser sa curiosité.

Toujours est-il que voici donc ma sélection de liens qui ont évoqué ce premier anniversaire plutôt réussi :

Et c’est là que selon moi le bât blesse : au delà du double cercle des informaticiens et de la communauté du logiciel libre, il semblerait que l’information n’ait intéressée… personne !

Cette affirmation péremptoire est à vérifier mais une simple recherche Google sur bilan linux assemblée nationale laisse perplexe. Aucun grand média qu’il fut papier ou même en ligne (Rue89, Mediapart, etc.) n’a jugé bon d’en parler dans ses colonnes.

Il y a bien sûr des choses plus importantes de part le monde mais c’était tout de même possible de sacrifier, disons, un article parmi mille lié aux Jeux Olympiques pour nous relater l’évènement non ?

Notes

[1] Crédit photo : Tux monitoring the french "Assemblee Nationale" par François Schnell sous licence Creative Commons BY.




Largage de liens en vrac #5

Filtran - CC byNouveau largage de liens logiciels, pas mal orienté web mais c’est la tendance du moment. Si vous en connaissez certains n’hésitez pas à nous dire tout le bien (ou tout le mal) que vous pensez d’eux dans les commentaires[1].

Rappel des épisodes précédents : 1, 2, 3 et 4.

  • Go-OO! : Une version d’OpenOffice.org qui viendrait combler certains manquent de l’édition originale (lire cette dépêche DLFP, et ses 400 commentaires, pour de plus amples informations)
  • Elgg : Grosse évolution pour ce logiciel web vous permettant de créer votre petit réseau social.
  • SoundManager 2 : Du JavaScript pour jouer agréablement de l’audio dans vos pages web.
  • AtMail Open : Propose de faire comme Gmail mais en open source. Dommage que la version commerciale s’en approche beaucoup plus.
  • Frog CMS : Un CMS simple et épuré qui pourra convenir aux petits projets web.
  • FreeMat : Catégorie Sciences. Vous connaissez MATLAB ? Alors c’est assez proche mais en version libre.
  • Slam Soccer 2006 : Un jeu de football au look BD qui semble amusant et convivial.
  • Alliance P2P : Ou comment se constituer un petite réseau P2P entre amis basé sur la technologie Bittorrent (et échapper à Big Brother !)
  • XBMC Media Center : Un Media Center pour organiser et jouer tous ses fichiers multimédias (audio, vidéo, photos…). Belle interface.
  • SQL Buddy : Pour les spécialistes, un outil d’administration en ligne de vos bases MySQL.
  • SPAW Editor : Un éditeur WYSIWYG pour pages web qui semble tenir la route.
  • openWYSIWYG : Le même que le précédent mais en mieux ?
  • InDefero : Ni plus ni moins que l’ambition de cloner GoogleCode le service d’hébergement Google de projets open source (en utilisant Git et non Subversion).
  • Epiware : Gestion de documents en ligne avec version "open source" et version "professionnelle".
  • Mixxx : Un logiciel de mixage pour les Masters DJ pour tout OS.
  • Flare : En ActionScript et en sortie Flash, une bibliothèque pour la visualisation web de données. Le plus simple est de voir les demos assez convaincantes ma foi.
  • Protochart : Même fonction que le logiciel précédent mais en JavaScript cette fois. Là encore c’est assez jolie en sortie.
  • Clipperz : Un service en ligne pour centraliser tous ses mots de passe. Le truc intéressant (et sécurisant) c’est que contrairement à l’habitude du web 2.0 on peut télécharger le code pour l’installer sur son propre serveur.
  • Screenie : Permet de réaliser de très jolie copies d’écran avec effet miroir et 3D.
  • Reddit : Vous souhaitez faire votre propre Digg ou Slashdot ? Bonne nouvelle puisque Reddit est passé au libre.
  • Lundi Matin : Un nom plutôt sympa pour une application francophone en ligne de gestion d’entreprise.
  • Laconica : Un logiciel de microblogging (comme Twitter) mais en version libre cette fois. Bien expliqué sur le Site du Zéro et sur DLFP.
  • HTML Purifier : Un filtre pour rendre votre code HTML plus propre (comprendre plus respectueux des standards). Intègre également un éditeur WYSIWYG et se décline en plugins pour des CMS comme Drupal ou WordPress.
  • Google Contacts : Comme nous sommes quelques uns à jongler entre Thunderbird et Gmail pour la messagerie, je signale cette extension permettant de synchroniser les contacts.
  • 5 Ways to Screencast Your Linux Desktop : Comme son nom l’indique, présentation de 5 outils (Istanbul, Wink, Xvidcap, vnc2swf, Recordmydesktop) permettant de faire du screencast sous Linux.
  • OpenStomp : Un peu de hardware avec ce Guitar Stomp (pédale d’effet guitare) qui se veut open source et bientôt en production.
  • Windows now open source : Une dernière petite curiosité pour conclure, les distributions GNU/Linux qui font tout pour ressembler à Windows.

Notes

[1] Crédit photo : Filtran (Creative Commons By-Sa)




Argent, logement et enfants selon Richard Stallman

À questions personnelles classiques d’un fort troublé Frédéric Couchet de l’APRIL[1], réponses quelque peu inattendues de Sir Richard Stallman.

« Pour moi il parait tout à fait dégueulasse d’avoir des enfants (…) C’est une limitation dans la vie et je n’ai pas envie d’être lié comme ça à n’importe quoi, sauf peut-être le mouvement du logiciel libre qui vaut la peine. »

« Je n’ai pas envie d’une maison parce que ceux qui possèdent une maison à Boston apprennent à détester la neige. Parce qu’il doivent nettoyer les chemins et pour ça ils détestent la neige, moi j’aime la neige et je ne veux pas changer cette émotion. »

—> La vidéo au format webm

Ce n’est pas pour prendre la défense du Monsieur mais, vu que ce n’est pas sa langue maternelle, il n’est pas certain qu’il ait tout à fait compris la définition commune du mot dégueulasse.

Un peu comme Jean Seberg à la fin d’À bout de souffle

Notes

[1] Entretien avec Richard Stallman donné le dimanche 27 janvier 2002 par Frédéric Couchet et Loïc Dachary. Réalisation vidéo de Lionel Allorge (téléchargement au format mpg).




Chérie, j’ai partagé le Wi-Fi !

Open-Mesh

Je dois avouer que mes connaissances en wi-fi ne dépassent pas le niveau de la mer mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler surtout quand il s’agit d’une traduction !

La traduction[1] en question est un peu technique mais elle est surtout là pour annoncer qu’il existe des solutions libres (et peu onéreuses au niveau matériel) pour déployer un réseau wifi maillé et partager internet en mutualisant quelques connexions.

J’en veux pour meilleure preuve l’installation récente au Marché Biron, au coeur des puces de Paris Saint-Ouen, d’un déploiement ambitieux « qui n’exploite que des technologies open source pour constituer un réseau maillé wifi afin de couvrir une grande surface pour un faible coût ». Pour en savoir plus je vous invite vivement à parcourir l’article Toonux et Entreprise Transparence déploient un réseau wifi communautaire 100% open source au Marché Biron.

Comme dirait Léo Ferré, c’est extra ! Oui mais il y a un hic (outre la question de la nocivité du wi-fi), ainsi que nous le rappelle Bluetouff sur son blog dans un billet intitulé : La riposte graduée menace le wifi des particuliers comme des professionnels.

« Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait pas la menace de l’HADOPI qui entend que nous posions des dispositifs de filtrage visant à empêcher tout téléchargement « illicites »… Le problème de la responsabilité en cas d’avertissement se pose donc : qui est responsable ? « La personne qui partage sa bande passante » souhaite répondre l’HADOPI, sur le seul principe qu’elle semble reconnaître « une ip, un coupable ».

Si tel était le cas, ce serait bien là la fin de l’aventure des réseaux mesh communautaires et ouverts pour servir les intérêts de maisons de disques et quelques ayants-droit dont une bonne partie ne paye même pas d’impôts en France. »

Il faut bien que les professionnels (industries du disque, fournisseurs d’accès internet, etc.) gagnent justement leur croûte. Il n’empêche qu’une société qui stigmatise voire interdit le partage dans un nombre croissant de secteurs d’activité n’est clairement pas une société en bonne santé…

Copie d'écran - DailyWireless.org

La révolution Open-Mesh

The Open-Mesh Revolution

Sam Churchill – 11 mars 2008 – DailyWireless.org

Il y a un an de cela le relais Wifi Meraki à 50$ était une petite révolution, une solution parfaite pour combler le fossé numérique. Puis Meraki a vu son prix augmenter et le boîtier bon marché s’est vu amputé de presque toutes ses fonctions (FAQ). La version de base ne permet plus maintenant la facturation, l’authentification des utilisateurs, le contrôle de l’accès ou l’affichage d’une page d’accueil personnalisée. Il vous faudra débourser 100$ par appareil pour retrouver la plupart des fonctionnalités auparavant gratuites. Meraki impose maintenant des publicités au travers de leurs services hébergés.

Voilà qui a vraiment énervé beaucoup de monde.

Beaucoup d’entreprises, comme Net Equality (appartenant maintenant à One Economy), employaient le Meraki pour fournir, gratuitement ou à bas prix, un accès Internet à des foyers aux revenus modestes. Ce changement de direction les a laissés en plan.

C’est là que Michael Burmeister-Brown intervient, il est le co-fondateur de Net Equality et le développeur du logiciel Dashboard qui permettait une gestion rapide, simple et peu coûteuse de douzaines, voire de centaines de relais Merakis.

Aujourd’hui Michael Burmeister-Brown a annoncé un nouveau produit et une nouvelle entreprise créés pour combler le vide laissé par Meraki : Open-Mesh.

Open-Mesh fait tout ce que faisait le Meraki original et même plus :

  • C’est pas cher. Les relais Wifi Open-Mesh coûtent 49$ l’unité ou 39,95$ (quantité : 20);
  • C’est sans publicité. Open-Mesh fait la promesse de ne jamais imposer de publicité sur vos réseaux. Vous décidez du contenu que vous voulez afficher;
  • C’est 100% open-source et déployé sur OpenWRT. Vous pouvez modifier tout ce que vous désirez ;
  • Vous pouvez re-flasher le firmware si vous voulez;
  • Grâce au système de gestion Dashboard vous administrez votre réseau et suivez les alertes et le mappage librement. Vous pouvez configuer l’ESSID, la page d’accueil, les mots de passe et la bande passante allouée à vos réseaux;
  • Les dispositifs s’auto-configurent. C’est simple de créer un réseau de quartier ou d’appartement. Vous n’êtes pas forcé d’utiliser leur système de gestion si vous ne voulez pas.

Contrairement à Meraki et FON leur architecture est 100% open source. Vous pouvez flasher le firmware si vous voulez, mettre une nouvelle page d’accueil ou utiliser leur logiciel libre de gestion (voir ci-dessous)… ou pas.

Open-Mesh

Les petits mini-routeurs (49$) sont livrés pré-flashés avec ROBIN, le firmware open source de maillage. Vous n’avez qu’à le brancher et il est prêt à l’emploi. Pas de configuration requise.

Vous en branchez un sur votre connexion Internet et rajoutez d’autres mini-routeurs là où vous voulez étendre la couverture Wifi (chaque routeur devrait être situé à moins de 30 mètres d’un autre routeur). Ils marchent bien avec Covad parce que Covad supporte le partage du Wifi mais d’autres fournisseurs d’accès sont également compatibles. Open-Mesh n’a aucun lien commercial avec les fournisseurs d’accès Internet.

Le routeur est livré avec une antenne 2dbi et un câble ethernet pour le connecter à votre ligne xDSL ou à votre ordinateur. Le chipset Atheros utilisé est le même que dans le Meraki.

Open-Mesh

ROBIN (ROuting Batman INside) est un projet de maillage de réseau open source déployé par dessus OpenWRT. Il utilise l’algorithme de routage BATMAN (Better Approach to Mobile Ad-hoc Networking) pour les réseaux maillés ad-hoc multi-sauts.

Quel est le modèle économique d’Open-Mesh ?

« Nous n’essayons pas de nous enrichir », répondait Michael Burmeister-Brown lors d’un entretien téléphonique avec DailyWireless. « Nous espérons que d’autres entreprises et d’autres constructeurs utiliseront le logiciel open-source ROBIN dans leur matériel » explique-t-il.

La mission d’Open-Mesh est d’aider le sans-fil communautaire, l’éducation et les pays émergents à utiliser les réseaux sans fils maillés open-source. Simple. Bon marché. Sans publicité. A monter soi-même.

Douce équité. L’heure est peut être venue pour cette idée.

Notes

[1] Merci à Olivier, Daria et Siltaar pour la traduction Framalang 🙂




La SACEM, Don Quichotte et les vilaines Majors

Vous n’avez pas le temps de farfouiller dans les millions de youtoubeuries pour y dénicher les vidéos les plus intéressantes ? Ne vous inquiétez pas, le Framablog et son armée de visionneurs fous vous épargnent ce fastidieux travail (de sape).

Thème du jour : De la non fatalité d’être à la SACEM lorsque l’on fait de la musique. Ce qui en soi est une excellente nouvelle 😉

C’est expliqué vite-fait-bien-fait par notre ami Eric Aouanès de Dogmazic, lors d’une prise de vue réalisée au moment de l’inauguration de la première borne Automazic à Gradignan.

—> La vidéo au format webm




Quand le gratuit devient payant au cinéma en plein air de la Villette

Marilyn - Virginyyyy - CC-by-nc

Rares sont les parisiens de l’été, permanents ou de passage, qui ne sont pas allés au moins une fois voir un film en plein air au festival cinématographique de la Villette. C’était même devenu un rendez-vous pic-nic-convivial assez classique de la capitale[1].

J’en parle au passé parce que la donne a quelque peu changé cette année. Gratuit depuis toujours (à savoir dix-sept ans) il faut, pour cette édition 2008, s’acquitter d’un droit d’entrée de deux euros. La somme est modique pour le bobo parisien mais pas forcément pour les populations des banlieues avoisinantes (Pantin, Aubervilliers…) qui avaient pris l’habitude de venir en famille. Mais, modique ou pas, elle est peut-être aussi quelques part révélatrice d’une évolution marchande dont on n’a pas fini de constater les méfaits effets.

Bon mais alors pourquoi soudainement un tel changement ? C’est un peu emberlificoté mais c’est très bien expliqué dans l’article de Rue89 qui m’a mis la puce à l’oreille.

Il y a plusieurs problèmes mais ils gravitent plus ou moins tous autour du Centre national de la cinématographie (CNC), qui serait un peu au cinéma ce que la SACEM est à la musique (je caricature, si certains veulent préciser ou amender dans les commentaires, qu’ils n’hésitent surtout pas).

On a un problème avec une nouvelle directive du CNC qui oblige désormais les festivals de cinéma gratuit en plein air à présenter leur programmation devant une commission de régulation afin, par exemple, d’éviter de détourner le public des salles de cinémas.
On a aussi un problème avec les sponsors et donc la publicité. Présente au festival depuis ses débuts, elle échappe à une taxe du CNC prévue dans ce cas de figure.
Enfin il y a un problème quantitatif, celui qui voit chaque année près de cent cinquante mille personnes assister à ces projections gratuites, ce qui pourrait, selon certains, faire du tort aux exploitants de salles et distributeurs.

Ainsi donc le passage au payant permet de ne pas se retrouver devant la commission (qui peut très bien ne pas donner son aval pour tel ou tel film trop récent ou trop grand public), il permet également de payer la taxe CNC, et enfin il permet de garder ses sponsors qui eux permettaient justement de préserver.. la gratuité ! (comprenne qui pourra)

Certes c’est dommage voire contrariant, mais on est a priori très loin du logiciel libre. Alors pourquoi évoquer cette petite polémique sur le Framablog ?

En fait, à y regarder de plus près, on est en présence d’une configuration assez familière :

  • des questions (complexes) de droits
  • une nouvelle directive toute fraîche qui oblige à obtenir l’aval d’un organisme (pourtant public) de régulation et/ou de contrôle (c’est selon) représentant les intérêts financiers d’une industrie et/ou la création culturelle cinématographique (c’est selon)
  • de la publicité qui soutient mais dont on aimerait bien si possible se passer
  • autour d’un événement ayant lieu dans un espace public (un parc municipal c’est, me semble-t-il, un bien commun administré à l’aide de nos impôts)
  • des citoyens qui se sentent un peu mis devant le fait accompli et qui, ne disposant pas de structures officielles pour se faire entendre, décident de monter une opération pétition sur internet.

Comparaison n’est pas raison, mais j’y ai vu néanmoins quelques similarités avec certains évènements passés ou présents qui ont bousculé la communauté comme la question des brevets logiciels en Europe, la loi DADVSI, la loi Hadopi, ou encore le (grave) problème actuel que pose le paquet Télécoms[2]. On notera qu’à chaque fois il est question d’argent et même parfois, et contrairement à ce qui nous préoccupe ici, de beaucoup d’argent.

Quant à la pétition, en voici quelques extraits jugés significatifs :

« Cette décision porte un coup à la vocation populaire, dès l’origine, à l’image de son environnement géographique, du Parc de la Villette. Le Parc est un établissement public. Que sa directrice puisse expliquer dans l’édition du Parisien du samedi 21 juin 2008 « En faisant payer, nous sommes plus libres » manifeste une conception pour le moins incompréhensible de sa mission de favoriser l’accès du plus grand nombre à la culture.

Nombre d’habitant-es du 19e arrondissement et des alentours ne peuvent pas partir en vacances, ou n’ont pas accès à la culture en-dehors de la gratuité. Le Parc de la Villette pouvait jusque-là s’enorgueillir de ne pas sélectionner ses publics selon leurs pouvoirs d’achat, à travers cette manifestation comme à travers d’autres.

Pour nous la culture n’est pas une marchandise et il est nécessaire de maintenir mais aussi de multiplier les spectacles gratuits en plein air. La culture, c’est comme le service public, ça a un coût mais ça n’a pas de prix. C’est parce qu’il y a des services publics de l’éducation, de la santé et de la culture que l’accès à l’éducation, à la santé et à la culture est une réalité pour des millions de personnes qui sinon n’en verraient pas la couleur. Céder à la pression des marchand-es de la culture ou rendre la culture accessible sans discrimination et sans sélection par l’argent, il faut choisir.

Nous voulons que les projections du cinéma en plein air gardent leur aspect convivial, spontané, populaire qui les rend si attachantes. Ce n’est pas aux spectateur-rices de payer deux fois leurs places, avec leurs impôts et en s’acquittant d’un droit d’entrée de 2 euros. L’État, les collectivités locales, le CNC et le Parc de la Villette doivent s’entendre. »

Je n’ai pas retrouvé trace sur le site du Parisien de l’étonnante citation de la directrice. Mais en admettant qu’elle fut bien prononcée, alors non Madame, on n’est pas forcément « plus libre en faisant payer ». Nous sommes quelques uns ici à pouvoir en témoigner…

Plein air - Aeroporc - CC-by-nd

Notes

[1] Crédits photos : Marilyn par Virginyyyy sous licence Creative Commons By-Nc et Plein Air par Aeroporc sous licence Creative Commons By-Nd.

[2] Pour les deux derniers problèmes mentionnés, on peut faire confiance à la Quadrature du Net pour nous tenir au courant et nous proposer d’agir ensemble.




Automazic – Quand la musique est borne

Automazic

Un petit moment déjà que je souhaitais consacrer un billet[1] à ce projet qui mérite, ô combien, d’être mis en lumière et soutenu .

Automazic c’est quoi donc au juste ? L’idée est assez proche de La Source de Bamako, mais reprenons paresseusement (c’est l’été) la présentation issue du site officiel[2] :

La borne interactive Automazic est un concept original de l’association Musique Libre. Il s’agit d’un point d’accès public à la musique présente sur le site de l’association : dogmazic.net. Elle est conçue pour être installée dans les lieux publics, de telle sorte que les visiteurs puissent écouter, télécharger ou déposer gratuitement des musiques sous licences ouvertes.
La borne Automazic a été pensée et étudiée en concertation avec certains responsables des médiathèques de France (ACIM), notamment la médiathèque de Gradignan, afin de répondre à plusieurs attentes :
– Enrichir le catalogue musical existant des bibliothèques musicales avec une archive dense de musique originale ;
– Procurer une visibilité plus importante aux artistes de dogmazic.net qui ont fait le choix de diffuser leurs œuvres sous licences ouvertes en leur proposant un moyen supplémentaire pour diffuser leurs œuvres ;
– Partager un catalogue riche et varié avec un large auditoire au sein de hauts lieux culturels que sont les médiathèques ;
– Informer le public sur les enjeux de la musique en licence ouverte grâce à une documentation claire, et le sensibiliser sur les potentiels de partage et de création offert par ces licences.

Côté utilisateur, vous arrivez devant la borne, enfilez le casque et c’est parti pour un choix musical de plus de quinze mille titres. Lorsqu’un morceau vous plait, vous le signalez d’un simple clic (tactile) et à la fin de votre session vous pouvez donc récupérer sur votre clé USB, en toute gratuité mais surtout en toute légalité, l’ensemble de votre sélection. Great, isn’t it !

On notera que les bornes sont propulsées par une distribution adaptée d’Ubuntu et qu’elles sont reliées à un serveur qui met à jour le tout quand bon lui semble. On notera également que vous pouvez aussi proposer votre propre musique en la déposant dans la borne.

Mais laissons à Eric Aouanes (alias Rico) le soin de mieux nous la présenter :

—> La vidéo au format webm

Cela méritait bien un petit reportage sur France 3 Aquitaine (nov. 2007) :

—> La vidéo au format webm

Si vous êtes en contact avec une médiathèque ou tout autre organisme susceptible d’être intéressé par l’acquisition d’une telle borne, n’hésitez pas à leur en parler (en leur envoyant par exemple la plaquette). Les p’tits gars de Musique Libre ont pris pas mal de risques industriels (et financiers) avec cette initiative. Ce serait dommage de se contenter d’applaudir sans tenter de participer à sa diffusion.

Quant à moi je me mets déjà à rêver d’une borne Educazic qui s’en irait dans les écoles remplacer se placer à côté du distributeur de cocas et autres cochoncetées sucrées.

Notes

[1] Vraiment nul mon titre désolé (mais c’est toujours mieux que Borne to be Alive). Il fait de plus référence à l’un des chanteurs les plus rétrogrades en matière d’évolution des pratiques et écoutes musicales.

[2] La photographie d’ouverture provient du site d’Automazic et a été prise lors de l’inauguration de la borne à la médiathèque de Gradignan.