Flus, un média social pour apaiser votre veille sur le Web

Aujourd’hui spécial copinage, mais quand un projet libre est porté par des valeurs et des convictions que nous partageons, il serait dommage de ne pas vous en faire profiter.

Un (encore) jeune développeur indépendant qui envisage lucidement de vivre de son travail et le documente soigneusement, ça mérite une interview qui pourra donner des idées à plusieurs, du moins espérons-le.

Bon allez Marien dis-leur qu’on te connaît un peu par ici, balance ta bio vite fait…

Mince, je suis démasqué ! C’est vrai que ça fait un moment que je traîne mes basques chez Framasoft, puisque j’ai rejoint l’association en 2015. J’ai la chance d’avoir vécu sa renaissance avec la campagne Dégooglisons Internet, puis Contributopia. Mon plus grand fait de claviers a été de mettre en place Framaboard. Depuis, j’essaie surtout de faire des choses en interne quand l’énergie m’en prend, comme prendre soin de notre wiki. On m’a également vu faire quelques mèmes (ça vous dit quelque chose l’interview de la #teamMémé ?). Pour terminer, je suis devenu coprésident de l’asso en 2019. Voilà, pour l’aspect « conflit d’intérêts », c’est fait !

À part ça, j’ai une formation d’ingénieur en informatique et suis principalement développeur. Je suis tombé dans la marmite du logiciel libre quand j’étais lycéen et tout ce que j’ai pu développer ou écrire sur mon temps libre a toujours été placé sous une licence libre. Le logiciel que j’ai initié et qui a reçu le plus large (et meilleur) accueil est FreshRSS, un agrégateur de flux RSS (un outil pour centraliser les articles de plein de sites différents). Je m’en suis éloigné quelques années, laissant à la communauté le soin de s’en occuper, j’y reviens par le biais de Flus.

Si vous voulez en savoir plus et que vous êtes du côté de Grenoble, c’est toujours un plaisir d’aller boire un coup ensemble ou se croiser aux Contrib’ateliers (hors période de conf… vous avez compris hein).

Comment se prononce ton projet ? Flu ? Flusse ? Fluzio ? Fluzefreu ?

Flûte !

Plus sérieusement, je prononce « Flu », comme « flux », et je ne comprends pas pourquoi absolument tout le monde semble vouloir prononcer « Flusse ». Mais honnêtement, ce n’est pas grave : chacun‧e sa prononciation ! Les variantes ont tendance à m’amuser et, à vrai dire, je trouve fluzio plutôt sympa à prononcer.

En fait, prononcez comme vous le souhaitez, mais soyez créati‧ves !

Ça sert à quoi, Flus ? Il y a déjà des agrégateurs de flux, j’en ai un, avec plein de trucs dedans d’ailleurs.
Pourquoi passer à Flus ? Et d’abord est-ce que ce sera facile ?

La première chose à savoir c’est qu’il y avait Flus 1, agrégateur de flux RSS, et  désormais Flus 2, média social de veille.

Le premier Flus, celui que j’ai lancé fin novembre 2019, est un service basé sur FreshRSS. Il est accessible à l’adresse flus.io. Ce service était un ballon d’essai : je voulais me frotter à la mise en place d’un service payant en ligne pour essayer d’en vivre sans savoir exactement ce que ça impliquait. Il s’agit d’un agrégateur de flux RSS standard que j’ai du mal à vendre puisqu’il existe pléthore d’alternatives. Je n’avais de toutes façons pas pour ambition de vendre un simple agrégateur de flux RSS : je voulais faire évoluer le logiciel. Toutefois, la base de code commence à dater (les premières lignes datent de 2011) et il aurait été compliqué de l’amener dans la direction radicalement différente que j’envisageais. C’est ainsi qu’est né Flus, deuxième du nom.

Flus 2, c’est donc maintenant un nouveau service, sur la base d’un logiciel tout neuf. Il a ouvert ses portes récemment, le 11 décembre, en version bêta à l’adresse flus.fr. Concrètement, il s’agit pour l’instant de stockage de liens couplé à un système de suggestions de lecture. Il permet notamment de placer les liens que l’on souhaite consulter plus tard dans ses « signets ». Le journal fait ensuite des suggestions de lecture depuis ces derniers, ainsi qu’à partir des liens partagés par les autres utilisateur‧ices, en fonction de notre temps disponible. C’est une manière de s’informer sans se perdre dans un fil d’actualités sans fin. Enfin, les liens que l’on trouve intéressants peuvent être rangés dans des collections thématiques, à partager avec le reste de la communauté !

L’une des caractéristiques importantes dans ce projet, c’est qu’il est conçu dès le départ en collaboration avec une UX designer : Maiwann, que certain⋅es connaissent bien par ici. Nous faisons en effet notre maximum pour rendre le service le plus facile d’utilisation possible : lorsqu’on détecte un problème d’utilisabilité, on tente de le corriger. C’est pourquoi les retours sont très importants !

Mon projet est de réaliser ensuite un service qui permette de s’informer en ligne en lui associant la puissance des fonctionnalités sociales (ce que n’ont en général pas les agrégateurs de flux RSS), mais en repensant en profondeur les interactions des utilisateurs et utilisatrices (que j’identifie comme un gros problème sur Twitter, Facebook, ou même Mastodon). Les prochaines étapes importantes pour Flus 2 devrait donc être le support des flux RSS (pour avoir plus de contenu sur la plateforme), puis les interactions au sein de communautés.

Tu dis que tu proposes Flus comme « un lieu apaisé », qu’est-ce que c’est que ce truc-là ? Une appli pour lire les nouvelles en faisant du yoga ?

Lorsque j’ai présenté Flus comme « un lieu apaisé », c’était pour l’identifier en opposition aux réseaux sociaux plus traditionnels.

Sur la plupart des réseaux sociaux (ex. Twitter, Mastodon), n’importe qui peut interagir avec n’importe qui. Comme tout est public par défaut, on se retrouve avec des interactions non sollicitées, des « clashs » entre personnes qui ne peuvent de toutes façons pas se blairer, ou encore des incompréhensions dues au fait qu’on ne se connaît tout simplement pas. Il y a une dimension très libérale à ce type d’expérience utilisateur qui permet à chacun de discuter avec chacune (et inversement). Je regrette que cette vision se soit imposée au point d’être devenue incontournable.

Avec Flus je compte explorer un imaginaire différent en me basant sur la notion de communauté que je tire initialement de Mastodon, et qui me semble être une conséquence heureuse du choix technique de la fédération (un protocole qui permet à des personnes sur différents serveurs de discuter entre elles). Au sein de Flus, pas de fédération prévue pour l’instant : les communautés seront un concept intrinsèque au service. Elles se construiront de préférence entre personnes qui se connaissent, avec des avis globalement convergents et une manière de penser proche. Les interactions ne seront possibles par défaut qu’au sein des communautés.

Cette manière de faire pose évidemment la question de la bulle de filtre et du cloisonnement des idées, j’en suis bien conscient. Les interactions entre communautés seront donc possibles, mais sur la base de la sollicitation et de l’acceptation de chaque partie.

Il faudra penser les outils et mécanismes intelligemment afin de permettre une expérience riche, améliorant la qualité générale des échanges, avec des communautés qui fassent corps pour protéger les individus, sans pour autant les cloisonner. Il devrait également être possible d’ouvrir son espace individuel, mais ce ne sera pas activé par défaut.

C’est beaucoup de boulot, mais je le trouve extrêmement enthousiasmant. Mais enfin, c’est notre boulot à Maiwann et moi ! Le vôtre serait plutôt de nous prévenir des risques et problèmes que nos solutions lèvent. Si nous arrivons à relever le défi, alors nous aurons effectivement ce que j’appelle « un lieu apaisé » qui manque selon moi cruellement.

Dis donc tu ne gagnes pas trop de sous avec Flus tu as un gagne-pain à côté ? (comme hélas un tas de développeurs du libre qui ont un side-project) Ou bien alors c’est quoi donc ton business model ?

capture d’écran du budget actuel de Flus

 

Flus est un service payant et je souhaite réussir à en vivre. J’ai défini mon tarif de manière transparente dans un billet de blog, soit 3 € par mois ou 30 € par an. À cela, j’ai ajouté un système de cagnotte commune : celleux qui ont des moyens suffisants peuvent payer un peu plus, tandis que les personnes qui ne sont pas prêtes à payer ou n’en ont pas les moyens peuvent bénéficier de la générosité des premières. Le service reste ainsi abordable à n’importe qui et moi, je peux me payer à manger.

C’est aujourd’hui mon activité principale, mais c’est vrai que la première année n’a pas été évidente. Vendre un agrégateur de flux RSS n’est pas aisé puisqu’il en existe déjà beaucoup. Si on prend une casquette marketing : le marché est saturé ! Je remercie infiniment les personnes qui m’ont soutenu jusque-là, certaines ont même renouvelé leur abonnement plusieurs fois. Leur aide m’a permis de couvrir les charges et de démarrer.

Heureusement, j’ai eu le privilège de quitter mon précédent boulot sur la base d’une rupture conventionnelle. Cela m’a permis de vivre pendant 2 ans grâce au chômage sans avoir à trop me soucier des questions d’argent et donc consacrer mon temps à Flus l’année passée. J’arrive néanmoins en fin de droits, je vais donc désormais vivre en grande partie sur mes économies. Les mois qui vont suivre vont être déterminants pour savoir si je peux vivre de Flus ou non. J’ai différents plans en fonction du revenu que je serai en mesure de générer, allant de la reconversion professionnelle (eh oui !) à la poursuite du projet.

Le lancement du nouveau service m’a permis de confirmer qu’il y avait une attente et l’accueil a été chaleureux. Ce mois de décembre aura été le meilleur depuis le début de mon activité en termes de chiffre d’affaires. Je suis confiant dans le fait que les fonctionnalités qui arriveront par la suite sauront combler un public encore plus large. Rendez-vous dans quelques mois pour savoir si j’ai transformé l’essai ?

Tu as fait l’effort de documenter toute ta démarche et l’évolution de Flus sur ton blog : pourquoi prendre le temps de le raconter ?

Oui, tu parles du carnet. Pour moi, le libre c’est le partage et ça dépasse le logiciel. J’avais envie de documenter mon parcours d’une manière que je connais : en tenant un blog. Ça a été ma démarche dès les prémices du projet puisque, avant d’ouvrir le carnet, j’ai même commencé à en parler sur mon blog personnel.

C’est, d’une certaine manière, un moyen de remercier toutes celles et ceux qui ont partagé avant moi leur démarche. Je pense notamment à nicosomb avec wallabag.it, à la série d’interviews « vivre du logiciel libre » sur LinuxFR, mais également aux discussions que j’ai eues avec d’autres personnes dont le modèle s’éloigne du mien mais qui ont permis d’alimenter ma réflexion. Là encore, ça participe à édifier un autre imaginaire : vivre du Web, ce n’est pas uniquement monter une startup, lever des fonds et placer ses espoirs dans le fait de se faire racheter par une boite plus grosse, créant ainsi des silos toujours plus incontournables. On peut aussi monter des choses à notre échelle, sans ambition plus large que simplement pouvoir vivre de son activité. Je crois que c’est une vision que j’ai héritée de mes parents qui sont exploitants d’une petite exploitation de fruits rouges et que j’ai toujours vus heureux de faire ça.

Le carnet, c’est également un moyen de montrer que le projet vit. C’est raconter les hauts (« Wow, je pensais pas développer ça si vite ! ») et les bas (« J’ai réussi à rien faire cette semaine à cause de la chaleur »). C’est réinjecter une bonne grosse dose d’humain dans ce qui pourrait n’être qu’une interface humain-base de données. Si Flus fonctionne et peut inspirer des personnes, j’ai envie qu’elles puissent retrouver les traces de ce que j’ai fait ; pour faire pareil, ou complètement autrement. Enfin, si Flus doit ne pas fonctionner, c’est faire en sorte qu’il en reste toujours quelque chose pour les suivant‧es.

Tu sais sûrement que les Chevaliers Blancs du Web Libre sont à l’affût et vont te le claironner : tu restes vraiment sur GitHub pour ton dépôt de code ou bien… ?

C’est très juste, et j’ai envie de dire qu’ils auraient bien raison si mon objectif était le leur. Or, il y a quelque chose qui me gêne profondément dans cette injonction à faire comme « ci » ou comme « ça » : c’est supposer que ce choix ne se justifie pas et/ou que je n’ai pas conscience des enjeux derrière ce choix. Cela joue justement des mécanismes que je dénonce chez les autres réseaux sociaux : un manque d’écoute, un manque de considération des choix de l’autre. Pour reprendre les termes de la question : je comprends parfaitement que des personnes soient « à cran » (parce que Microsoft, parce que puissance centralisatrice), mais cela ne justifie absolument pas de « claironner » des injonctions à changer de plateforme. Ça, c’était pour la forme.

Sur le fond, bien sûr que j’ai envie d’aligner ce choix avec mes convictions : la question est non seulement sur la table, mais le changement est également prévu. Seulement, je ne peux pas dire quand, car ce n’est pas planifié. Ce changement, c’est des questions supplémentaires : quelle plateforme ? hébergé par mes soins ou par un tiers ? est-ce que je pourrai toujours faire tourner ma suite de tests facilement ? etc. Et comprenez bien que je ne demande pas de solutions, je connais probablement la plupart de celles qui pourraient m’être proposées ; c’est une question de choix à faire, et je suis le seul à pouvoir les prendre. Tout ça, c’est du temps, de l’énergie et du jus de cerveau qui ne seront pas passés sur d’autres sujets que j’ai jugés aujourd’hui comme plus prioritaires.

En bref : aujourd’hui le changement de forge logicielle n’est pas prioritaire sur d’autres sujets, mais il est bel et bien prévu.

Si on veut contribuer à Flus, on fait ça où ? Quelles sont les différentes manières d’y contribuer ?

La manière la plus évidente et la plus efficace, c’est d’utiliser Flus et de renouveler votre abonnement à la fin du premier mois gratuit. Parce qu’en vivre, ça signifierait passer plus de temps dessus et donc améliorer Flus pour mieux répondre à vos problèmes. Je cherche à consacrer mon énergie à ce projet, mais pour avoir de l’énergie, il faut que je puisse manger 😬

Au-delà de la dimension pécuniaire, vous pouvez parler de Flus autour de vous. Je compte beaucoup sur le bouche-à-oreille pour me faire connaître et tout partage, billet de blog ou recommandation, est important.

Vous pouvez également me remonter les bugs que vous rencontrez et les problèmes auxquels vous faites face. Il y a un formulaire à cet effet. Vos retours sont extrêmement précieux pour améliorer le service et me permettent de mieux comprendre vos attentes (tout en gardant en tête que je donne moi-même une direction au projet). J’essaye de participer autant que possible aux Contrib’ateliers grenoblois, ainsi qu’au Confin’ateliers en ligne pour glaner vos retours.

Chose importante qui n’est pas commune dans le logiciel libre : je n’ai pas prévu de rendre le développement communautaire à court terme. Je n’ai en fait pas besoin d’aide pour ce qui touche au code, et intégrer des contributions me demanderait du temps que je ne souhaite pas investir pour l’instant. Écrire du code est une chose complexe qui s’inscrit dans une réflexion sur l’expérience utilisateur (donc un travail en commun avec Maiwann) et sur sa maintenabilité (lisibilité, durée dans le temps, etc.) Je pourrai reconsidérer cette décision plus tard (en particulier si ma situation financière devient stable), mais pour l’instant : oubliez les pull requests !

Un petit mot de la fin ? (dans ta contributopie, il y a quoi ? ça se passe comment ?)

Dans ma contributopie à moi, je vais commencer très égoïstement en disant que Flus a réussi à trouver son public et que j’ai regroupé une petite équipe pour bosser avec moi dessus (allez, on va dire entre 5 à 10 max ?) Ça peut paraître pas grand-chose comme ça, mais voyons ce que ça implique.

Déjà, cela signifie que le projet est un succès. Payer ne serait-ce que 5 personnes avec ce modèle économique simple et transparent, c’est déjà énorme. On peut donc considérer que Flus est effectivement devenu ce lieu apaisé dont je parle plus haut dans cette interview : plus d’écoute, des échanges de meilleure qualité, moins de colère.

À l’inverse, garder une équipe à 10 personnes max, c’est savoir refuser des personnes et les rediriger ailleurs. Flus est sous licence libre, n’importe qui peut l’installer et proposer son propre service. N’importe qui peut également s’inspirer de Flus pour créer des alternatives. Refuser de grossir indéfiniment, c’est devenir un îlot qui doit échanger et s’effacer au profit des autres. Ça implique des mécanismes d’importation et d’exportation des données, ça implique des standards, ça implique plus de liberté pour les utilisateur‧ices.

Puisque, dans cette contributopie, le projet tourne, cela signifie que j’ai activé la clause « tant que j’arrive à en vivre, le service sera maintenu pour ses utilisateur‧ices ». Concrètement cela signifie que les inscriptions pourront être fermées à moyen ou long terme, mais que les personnes qui l’utilisent ne risquent pas de voir le service fermer parce que l’envie m’en prendrait. C’est une assurance pour la pérennité du projet.

Dans ma contributopie, il y a également des initiatives et des structures qui aident les personnes à se lancer pour vivre de leur activité en ligne. Une sorte d’entre-aide coopérative dont le collectif CHATONS est un avatar parmi d’autres. Flus serait un acteur qui continue de partager son expérience et aide éventuellement à la maintenance d’autres services.

Bref, ma contributopie n’est peut-être pas bien éloignée de celle que Framasoft, en tant qu’association, imagine. Ce n’est pas un hasard, mais ça ne fait jamais que restreindre les idées… Alors dans ma contributopie, il y a aussi des tas d’autres contributopies de formes et d’horizons différents !

Marien en tête de la Framacourse à la roche de Solutré en 2015

 

Liens utiles :




CaptainFact, un service collaboratif de vérification des faits (fact-checking)

La vérification par les faits (fact-checking en anglais) est une pratique journalistique qui a toujours existé. Cependant, l’augmentation massive de la quantité d’informations à disposition des citoyen⋅nes (via les chaînes d’informations en continu, les médias en ligne, les réseaux sociaux, etc.) pose la nécessité de vérifier dans quelle mesure ces informations sont conformes aux faits auxquels elles se réfèrent. C’est pourquoi de nombreux services de fact-checking ont vu le jour ces dernières années, souvent portés par des médias traditionnels.

Il y a déjà quelque temps, on avait entendu parler de CaptainFact, un service collaboratif de vérification des faits, et certain⋅es parmi nous avaient installé l’extension dans leur navigateur. Parce qu’on souhaitait en savoir plus sur leur service, on leur a proposé de répondre à quelques questions.

 

Alors, c’est quoi exactement CaptainFact ?

CaptainFact c’est une plateforme collaborative et open source de vérification des faits. Aujourd’hui elle permet de vérifier les vidéos Youtube et Facebook, en direct ou a posteriori. Demain nous espérons pouvoir vérifier tous types de contenus, comme des articles et d’autres pages web. Le but est de contrer la désinformation et les fake news, au profit de plus d’esprit critique et d’une meilleure qualité de l’information !

présentation de CaptainFact.io en vidéo

C’est pour qui ?

L’outil est intuitif et peut être utilisé par tout le monde. Il s’adresse néanmoins particulièrement :

  • aux spectateurs de Youtube et aux Youtubers vigilants qui souhaitent voir des vérifications sourcées dans leurs vidéos ;
  • aux esprits critiques qui souhaitent s’atteler à la vérification et à la diffusion des faits et des sources, pour lutter contre la désinformation ;
  • aux organisateurs de débats diffusés en vidéo et qui souhaitent mettre à disposition un outil pratique de fact-checking pour vérifier les arguments et la rhétorique des participants ;
  • aux porteurs de revendications, activistes ou militants qui souhaitent renforcer leurs arguments et leur crédibilité grâce à des vérifications collaboratives.

Qui est à l’origine de ce projet ?

Le projet est né de la réflexion de Benjamin Piouffle, développeur, à l’approche des présidentielles de 2017. Il faisait le constat qu’il n’y avait aucun outil permettant d’éclairer le débat politique, aucun moyen pour un votant de vérifier ce que les candidats affirmaient. De ce constat, Il a conçu une version bêta de CaptainFact, avec l’ambition de permettre la vérification de toutes sortes de sujets sur la base d’une vidéo. Puis il s’est entouré d’utilisateurs investis sur la plateforme. Certains sont devenus Ambassadeurs du projet, d’autres ont apporté leurs contributions intellectuelles et d’autres encore ont soutenu le projet par quelques dons.

conférence TEDx de Benjamin Piouffle : Pour mieux décider, reprenons en main l’information

Aujourd’hui, comment fonctionne concrètement CaptainFact ?

Sur CaptainFact, à la manière de ce qui se passe sur Wikipédia, les utilisateurs du site s’entraident pour vérifier des informations en trois étapes :
– la vidéo est ajoutée sur le site
– les informations à vérifier sont extraites de la vidéo
– la communauté confirme ou réfute les citations extraites avec des sources

Ensuite, les vérifications apparaissent à l’écran de tous les utilisateurs de l’extension navigateur de CaptainFact lorsqu’ils regardent une vidéo YouTube. Lorsqu’un contributeur source une information sur CaptainFact, tous les internautes qui consultent cette information voient aussi sa vérification grâce à l’extension navigateur.

Interface des échanges sur un contenu vidéo

C’est quoi cette histoire de points à collecter ? C’est pas un peu infantilisant ? Pis d’abord qui décide de les attribuer et pour quoi faire ? (j’ai rien compris, moi)

Il s’agit de points de réputation. Chaque contributeur obtient des points en fonction de sa participation sur la plateforme. Plus vous obtenez de points et plus vous obtenez de possibilités sur la plateforme. Cette approche permet de donner un certain « crédit » aux utilisateurs qui ont reçu des votes positifs pour la qualité de leurs contributions. Ces points étant pour la plupart obtenus par les votes de la communauté sur les contributions, cela permet aussi de nous prémunir contre les intentions malveillantes, car un utilisateur qui fait de mauvaises contributions sera rapidement sanctionné par la communauté.

Pourquoi la vérification collaborative serait-elle plus fiable que le fact-checking d’équipes dédiées ? Pourquoi devrais-je avoir plus confiance en CaptainFact qu’en d’autres fact-checkers ?

Edward Snowden décrit bien pourquoi le fact-checking mérite tant d’être effectué par tous les citoyens, plutôt que de se reposer seulement sur des groupes d’experts ou sur une autorité de confiance :

Le problème des fake news ne se résout pas par l’action d’une autorité, mais plutôt parce que nous, en tant que participants, en tant que citoyens, en tant qu’utilisateurs de ces services, nous coopérons les uns avec les autres. En débattant et en échangeant nous pourrons isoler ce qui est faux et ce qui est vrai.

Des médias spécialisés dans le fact-checking comme CheckNews ou les Décodeurs sont importants, mais peuvent être sujets à des biais, à cause de leur ligne éditoriale, de la sélection de leurs sujets, leur manque d’exhaustivité, des conflits d’intérêt financier, etc. Aussi, ces initiatives laissent toujours les citoyens spectateurs, passifs et consommateurs de l’information.

Sur CaptainFact, tout le monde peut initier ou contribuer à une vérification. Sans prétendre pouvoir apporter une vérité absolue, le fact-checking collaboratif permet des vérifications tout aussi plurielles qu’il y a de contributeurs, d’opinions et d’horizons différents.

Dans votre manifeste vous vous dites « neutre ». Quelle est la neutralité vers laquelle vous tendez au juste ?

La neutralité sur CaptainFact consiste à ne pas prendre position autrement que par la vérification ou la contextualisation sourcée des informations. CaptainFact met à disposition un outil technique neutre, car il permet à tous de vérifier les informations de son choix, de manière démocratique, sans contraintes éditoriales.

Une grosse proportion des sources controversées sont politiques (au sens étroit ou au sens étendu). Comment rester « neutre » ?

Nos vies sont régies par la politique, au sens de l’organisation de la cité. Toutes les décisions prises sont d’ordre politique, il est donc important d’orienter les personnes sur la teneur des discours, afin de ne pas biaiser leurs choix politiques. Nous avons tous au sein de l’équipe nos idées et convictions, et le potentiel démocratique du projet lui donne une dimension politique, mais nous souhaitons fournir un outil qui permette à l’internaute de se forger sa propre opinion, sans l’influencer. Lorsqu’une vidéo est vérifiée sur CaptainFact, elle n’a pas pour but de tirer une conclusion définitive sur l’intervenant, mais bien de contextualiser ou mettre en évidence ce qui est juste, ce qui est faux, voire ce qui est invérifiable.

Vous ne craignez pas d’être euh… « noyautés » par des groupes d’influence de tous poils ? Comment vous pensez vous préserver de divers biais ?

Le risque existe, mais nous nous efforçons d’attirer différentes communautés pour maintenir une diversité des utilisateurs. Finalement, plus on attirera des groupes de tous bords, plus on aura une richesse des contributions. Et comme tous ces groupes seront soumis aux votes de la communauté des utilisateurs de CaptainFact comme n’importe quelle contribution, nous pensons que le pouvoir de l’intelligence collective saura nous préserver de biais liés à des groupes d’influence.

CaptainFact a fait le choix des logiciels libres pour son site web, mais continue à utiliser de nombreux services proposés par les géants du web (Discord, YouTube, Facebook), il reste encore du chemin à faire, non ?

Et pas qu’un peu ! L’idéal serait effectivement de se passer des géants du Web. Le problème à l’heure actuelle, c’est que ces plateformes sont les plus importantes à fournir du contenu. Pour pouvoir toucher le plus grand nombre d’internautes sur le travail réalisé sur CaptainFact, l’utilisation de ces plateformes nous parait indispensable, en attendant la bascule vers de nouveaux outils plus éthiques, plus respectueux des données privées et plus transparents.

Il faut également tenir compte de l’aspect technique, ajouter la possibilité de vérifier des vidéos sur PeerTube par exemple, nécessite du développement, mais nous manquons de temps et de ressource pour développer cette possibilité. Mais nous essayons de nous affranchir de ces géants étape par étape, par exemple nous utilisons Framapad pour écrire ce fabuleux article de manière fabuleusement collaborative ! Et le forum que nous avons mis en place il y a quelques mois utilise le logiciel Discourse.

Animation de la rédaction collaborative sur Framapad des réponses à cette interview

Quels sont vos projets à venir ?

Nous avons plein d’ambitions pour CaptainFact, mais nos priorités du moment sont de :

  • permettre la vérification de TOUTES les pages du web en collaboration avec DisMoi.io ;
  • permettre la vérification par sujet plutôt que seulement par vidéo pour éviter les doublons ;
  • créer une page dynamique qui liste les citations en cours de vérification ;
  • conclure plus de partenariats avec des créateurs de contenu ;
  • permettre le signalement des arguments fallacieux et autres vilains sophismes ;
  • organiser des ateliers fact-checking collaboratif avec différents publics pour améliorer l’esprit critique.

Et comme souvent sur le Framablog, on vous laisse le mot de la fin !

Merci ! En fait on vous cache pas que comme beaucoup de projets libres, pour continuer d’évoluer, CaptainFact est en galère de dev ! Donc si vous connaissez un dev (ou si vous êtes un dev) qui veut à la fois lutter contre la désinformation et jouer avec de l’Elixir, du Phoenix et du React : contactez-nous !

Contact : https://captainfact.io/help/contact
GitHub : https://github.com/CaptainFact




Le Framablog audio est né : enfin quelques bonnes ondes pour faire vibrer la fin de l’année !

Écouter certains des articles de ce blog est désormais possible grâce aux contributions de Sualtam. A l’occasion de la publication de la chaîne Lectures du Framablog sur https://framatube.org/, on vous propose une petite interview de ce lecteur hors pair.

Antoine — aka Sualtam quand il lit — est prof de philo en lycée. Il a créé il y a quelques années le site http://lecture-audio.fr pour y publier ses lectures d’ouvrages classiques, une petite vingtaine à ce jour. Sous licence libre bien entendu.

25 œuvres lues sur http://lecture-audio.fr/

Certains membres de Framasoft avaient pris l’habitude d’écouter sa belle voix grave et envoûtante déclamer Platon, Aurèle, Montaigne, Kant, Nietzsche, Alain… Et puis, une fois n’est pas coutume, nous ne faisons pas preuve de la moindre retenue face aux géants de la pensée. On vous donne le sujet : « L’audace de la Boétie ou les facéties proutesques du framablog, faut-il choisir ? Vous avez quatre heures, aucun document ni appareil électronique n’est autorisé pendant l’épreuve. ».

En tous cas, se retrouver sur des étagères MP3 ou OGG à côté du Discours de la Servitude Volontaire ou du Gai savoir, ça nous allait bien. Alors on a demandé à Sualtam :
— Tu veux pas nous lire ?

Et il a dit :
— OK, je tente.

Et voilà, ça y est, Sualtam nous a lu.es. On aime BEAUCOUP le résultat et on le remercie ÉNORMÉMENT. On espère que vous aussi et que demain, si vous voulez, en voiture, en métro, à pied, en vélo, en faisant la cuisine ou le ménage, juste en restant assis dans un fauteuil, vous vous offrirez quelques minutes du Framablog audio. Mais avant cela, on vous invite à lire cette petite interview de Sualtam.

Bonjour Sualtam ! Est-ce que tu peux nous raconter un peu qui tu es ? Ton parcours, ce qui compose ta vie…
Bonjour, je suis prof de philo dans un lycée du côté de Poitiers. Je suis très content de cet état : j’ai une vie professionnelle riche en aventures diverses et j’espère que ça continuera. J’aime avoir du temps et je le perds volontiers dans des petites choses comme la lecture de livres audio ou l’observation du temps qui passe.

Est-ce que la lecture orale est quelque chose que tu fais depuis longtemps ? Vu la qualité de l’enregistrement, j’aurais tendance à penser que oui… mais qu’en est-il réellement ?
Quelques années en dilettante. J’aime les voix depuis longtemps, j’ai travaillé un peu la mienne en faisant du théâtre. D’un autre côté, je suis tombé sur un site internet qui proposait des livres-audio réalisés par des amateurs de manière bénévole. J’ai d’abord consommé puis j’ai eu envie de leur apporter ma contribution. J’ai fini par développer mon propre site pour proposer mon travail aux auditeurs.

Est-ce que tu peux nous parler de lecture-audio, raconter aux lecteur·ices qui passent par ici ce que c’est ?
J’y propose des versions audio de classiques de la philosophie : Platon, Descartes ou Kant mais aussi des auteurs moins célèbres comme Bakounine (un des penseurs de l’anarchisme). On hésite souvent à se lancer dans la lecture d’un ouvrage de philosophie, on craint l’aridité des concepts. Pour ma part, j’estime qu’il suffit de savoir lire pour découvrir des merveilles au détour de certaines pages. J’ai fait le pari que la lecture-audio dans la mesure où elle empêche le lecteur de revenir en arrière pour s’assurer qu’il a tout compris lui offre des découvertes inattendues.

Et qu’est-ce qui t’as amené à créer cette audiothèque ?
Le peu d’ouvrages de philosophie proposés en livre audio et ma paresse. Je ne lisais plus d’œuvres dans leur intégralité, je puisais ça et là les passages les plus célèbres pour alimenter mes cours. En lisant pour d’autres, je suis contraint de tout lire et comme c’est un travail qui demande du temps et de l’obstination, j’abandonne rarement en chemin.

Est-ce que tu contribues aussi à des audiothèques pour les personnes atteintes d’un handicap visuel ?
Non, je n’ai proposé mon travail à aucune association. Je suis assez peu porté sur la communication et la publicité. Du coup mon auditorat est sans doute très limité. Pour autant, j’ai pu constater que la plupart de mes productions se retrouvaient miraculeusement sur YouTube notamment, ce qui leur donne une visibilité plus grande et leur permettent sans doute de toucher ce type de public.

Un petit point technique : quels matériels et logiciels utilises-tu pour produire tes enregistrements ?
Je fais ça dans mon salon, j’utilise un micro électrostatique relié à un enregistreur Zoom. La qualité de sortie est suffisante pour me permettre de me contenter d’Audacity pour le montage, qui consiste pour l’essentiel à retirer les erreurs de lecture des pistes.

Il est indiqué que l’ensemble des productions de lecture-audio sont diffusées sous la Licence Art Libre. Comment as-tu rencontré les licences libres et qu’est-ce qui fait que tu utilises celle-ci pour tes lectures ?
Un ami, qui est d’ailleurs la cause de ma présence parmi vous, s’intéresse de près à ces questions. C’est à lui que je dois notamment la découverte de cette licence. Pour le reste, je suis heureux qu’existent des communautés qui s’efforcent de développer ce genre d’alternatives au capitalisme. Alors, si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice je suis content, d’autant que je profite largement du travail des autres.

Est-ce que tu vois des liens entre ta vie personnelle ou ta pratique professionnelle et le monde du libre ?
Non, pas vraiment. Je suis un peu trop solitaire pour m’investir vraiment dans une communauté. Pour autant je soutiens pleinement ces initiatives. Je suis convaincu que l’appétit démesuré de notre époque pour les données personnelles détourne les individus d’éléments essentiels qui constituent pourtant leur humanité. Des associations comme la vôtre me permettent de résister un peu à cet élan. Dans le cadre de mon enseignement, je ne cache pas à mes élèves mes inquiétudes, je m’efforce de semer des graines qui lèveront je crois chez certains.

Merci ! Un petit mot de la fin ?
Oui, « longue vie à Framasoft », je ne doute pas que votre association continuera à faire des petits.

Les lectures audio de Sualtam sont désormais disponibles sur la chaîne Lectures du Framablog. On y trouve déjà une petite dizaine de titres et la chaîne continuera de s’enrichir au fil du temps.



Quello che Framasoft vuole fare insieme a te nel 2021

Per iniziare bene l’anno ho tradotto da Framablog il post Ce que Framasoft aimerait faire en 2021 grâce à vos dons. Ho pensato di accompagnare la traduzione del testo con una versione in podcast, potete ascoltare le cinque puntate a questo indirizzo: https://funkwhale.it/library/albums/232/

Questa traduzione di NILOCRAM è distribuita con licenza Creative Commons By-SA 4.0.

Un ringraziamento a Framasoft per tutto il lavoro di questi anni (qualche effetto si vede anche da questa parte delle Alpi) e anche agli amici di Devol, per i loro servizi liberi e decentralizzati.


Per l’anno 2021, Framasoft ha ancora molti desideri (quelli non ci mancano mai !): educazione digitale popolare, sviluppo del software che manteniamo e azioni per partecipare alla decentralizzazione del web. Qui ti presentiamo le principali azioni che prevediamo di intraprendere il prossimo anno. Tuttavia, se il 2020 ci ha confermato qualcosa, è che nulla può essere dato per scontato, che tutto può essere capovolto. Perciò questa non è una Roadmap (tabella di marcia) incisa nel marmo, ma una fotografia della nostra to do list (o ” lista delle cose da fare “) per il 2021. Ecco quindi quello che abbiamo in programma di fare il prossimo anno, se il mondo non ci fa rivedere i nostri piani a metà anno, e se ce la facciamo. Speriamo che ci darai i mezzi per realizzarli unendoti ai nostri donatori e alle nostre donatrici.

Prenderci più tempo per sviluppare degli strumenti etici

Nel 2021 Framasoft continuerà ovviamente a lavorare sui software che l’associazione sta sviluppando da diversi anni. Tuttavia, per quest’anno non abbiamo in programma una raccolta di fondi dedicata per nessuno di questi software. Infatti, se condurre una campagna di raccolta fondi consente di pubblicizzare un’iniziativa finanziandola, spesso è anche l’inizio di uno sprint per sviluppare le funzionalità chiave nei tempi annunciati. Quest’anno vogliamo lavorare su dei miglioramenti, degli strumenti di appropriazione, caratteristiche che potrebbero essere meno attraenti ma altrettanto importanti . Vogliamo anche prenderci il tempo per adattarci meglio ai tuoi feedback e ai tuoi bisogni.

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Trovare una comunità per (il software) Framaforms

Théo trascorrerà ancora qualche mese con noi nel 2021 per continuare il lavoro già a buon punto sul software che fa funzionare Framaforms: risoluzione dei bug e aggiunta delle funzionalità richieste dagli utenti. Tutti questi miglioramenti renderanno Framaforms molto più facile da usare e amministrare. La missione di Theo è creare una comunità di contributori attorno a questo software inmodo che il suo sviluppo non si basi esclusivamente sulla nostra piccola associazione. Nei prossimi mesi verrà lanciato un sito web di presentazione. Ci auguriamo vivamente che altri si interessino a questa soluzione e continuino a farla vivere e a svilupparla, perché Framaforms è uno dei nostri servizi più utilizzati. Il bisogno di moduli liberati dalle grinfie di Google è grande, il software libero ha argomenti forti in questo settore e lo sforzo dello sviluppo non può pesare esclusivamente sulle spalle della nostra associazione.

Animazione creata da Gee (CC-By-SA) nel 2016, per l’uscita di Framaforms

Slidewalker, un’alternativa a Slideshare e Scribd

Questa è un’idea che ci stuzzica da alcuni anni … Creare un software libero in modo che i provider (fornitori di accesso) web possano offrire un servizio per l’hosting e la consultazione di documenti online, un’alternativa a Slideshare o a Scribd. Slidewalker ti consentirebbe di inviare documenti (non solo presentazioni) in formati aperti o in pdf. Ebbene, per le persone che usano formati chiusi (docx, xlsx, pptx …) troveremo una soluzione per convertirli di passaggio in pdf, eh. Ma se vuoi di meglio, dovrai chiedere a Microsoft di aprire i formati dei suoi file proprietari! Una volta salvati, questi file potrebbero essere descritti, visualizzati, integrati in una pagina web, aperti ai commenti (oppure no, eh, non è obbligatorio!). Immaginiamo anche le funzionalità dei gruppi, delle citazioni… non sono le idee che mancano. Tuttavia, siamo realisti e sappiamo che non le raggiungeremo tutte nel 2021, neanche per la versione 1 di questo progetto. Ad esempio, non abbiamo in programma di creare uno strumento federato su questo! Non sappiamo nemmeno se offriremo un’istanza aperta di questo software. Vogliamo uno strumento modesto ed efficiente che faccia il suo lavoro senza fronzoli. Ad oggi lo stiamo solo immaginando, ci vediamo nel 2021 per vedere come si concretizzerà questo desiderio (e se ci riusciremo !).

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Consolidare PeerTube verso la sua versione 4

Come ti abbiamo detto in più occasioni, abbiamo in programma di rilasciare la versione 3 di PeerTube che incorpora lo streaming video live e peer-to-peer nel gennaio 2021. Tuttavia, questo “live” sarà inizialmente minimalista (nessuno strumento di chat, niente commenti ecc.) E sarà sicuramente necessario svilupparlo, aggiungere strumenti. Stiamo quindi valutando gli aggiornamenti in base ai tuoi feedback, sia per quanto riguarda l’interfaccia sia per questa funzionalità principale.

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Nel 2020, la nostra designer associata, Marie-Cécile Godwin, ha condotto diverse interviste con video maker, amministratori di istanze e utenti di Internet che desideravano guardare video in posti diversi dalle piattaforme dei giganti del web. Queste interviste hanno confermato le nostre impressioni: imbattersi in un software federato (PeerTube) quando ti aspetti di trovare una piattaforma video (“alla YouTube”), è fonte di confusione! Google e i suoi colleghi di ufficio ci hanno abituati male ed è difficile per gli internauti comprendere i principi del web decentralizzato e della federazione… Nel 2021 vorremmo quindi riuscire a facilitare questa comprensione. Stiamo valutando diverse modifiche significative all’interfaccia, ad esempio inserendo elementi informativi. Vorremmo che gli utenti di Internet che visitano ExampleTube siano in grado di vedere facilmente se un particolare video è ospitato da ExampleTube o se si trova sugli hard disk di un’istanza federata con ExampleTube. Essere in grado di identificare la provenienza di un video a colpo d’occhio può cambiare tutto, sia per lo spettatore, il video maker o l’amministratore che ospita l’istanza. Vorremmo anche migliorare la possibilità di ricercare dei contenuti ospitati da un’istanza, sia che si tratti di video o di canali. Il nostro motore di ricerca SepiaSearch è uno strumento meraviglioso per trovare video, ma devi sapere cosa stai cercando. Per le persone che vogliono solo navigare, al momento c’è solo questa pagina JoinPeertube che offre una selezione di video, canali e istanze. Vorremmo quindi creare uno strumento per gli amministratori ad esempio per mettere in evidenza o addirittura consigliare determinati contenuti. Potremmo anche consentire ai video maker di personalizzare ulteriormente i loro canali PeerTube mettendo in evidenza un video, riorganizzando le loro playlist, aggiungendo un banner o raccomandando altri canali.

Clicca per scoprire SepiaSearch

Sviluppare il Mobilizon che ti servirà

Pubblicando la prima versione di Mobilizon alla fine di ottobre, abbiamo dimostrato che ora è possibile per chi vuole riunirsi, mobilitarsi e organizzarsi, utilizzare uno strumento libero e federato. Non vediamo l’ora di migliorare Mobilizon nel 2021. Vorremmo, ad esempio, tenere conto di diversi feedback che ci sono stati forniti nelle ultime settimane, predisponendo un sistema per vedere facilmente l’attività di un evento a cui ci siamo iscritti, o i nuovi contenuti pubblicati nel gruppi a cui partecipiamo. Ma non vogliamo inondarti di notifiche o offrirti una pallida copia del feed di news offerto da Facebook e altri. Sarebbe totalmente contrario allo spirito di sobrietà attenzionale che abbiamo voluto per questo strumento. Ci prenderemo quindi il tempo necessario per immaginare il sistema più adatto e per questo stiamo continuando a lavorare con Marie-Cécile Godwin perché ci sembra che ci troviamo di fronte a una complessità di progettazione più che a un problema di codice.

Stiamo anche pensando di migliorare la ricercabilità degli eventi. Nel menu “Esplora”, al momento hai la possibilità di cercare eventi in base alla posizione geografica. Ma una visualizzazione su una mappa potrebbe essere un altro modo per rendere visibili gli eventi che si svolgono vicino a te. Molti di voi ci hanno detto di non comprendere cosa sia stato selezionato nella sezione ” Eventi in primo piano ” o nella sezione ” Questi eventi potrebbero interessarvi ” che è visualizzata in fondo alle pagine degli eventi. Cercheremo quindi di rendere più comprensibili i criteri di queste selezioni (titolo, tag, data, luogo, ecc.). Infine, abbiamo in programma di creare uno spazio dedicato ai diversi contributi su JoinMobilizon (feedback, domande, traduzioni, codice, aiuto per l’installazione, ecc.). Potremo così conoscere i vostri desideri riguardo a questo strumento e sicuramente aggiungere delle funzioni a cui non abbiamo ancora pensato.

Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Decentrare per non concentrare i poteri

I giganti del web sono un pugno di imprese che sono riuscite a farci passare più tempo possibile davanti ai nostri schermi, per decidere meglio cosa vi verrà visualizzato. Più persone usano i loro strumenti, più potere hanno, più complicato è per ognuno di noi usare strumenti alternativi. Lo vediamo anche al nostro livello (enorme per una piccola associazione ai sensi della legge 1901 , ma ridicolmente piccolo rispetto a Google, per esempio). Più uno dei nostri servizi viene utilizzato, più attrae usi problematici (moderazione, spam) e più questo pone problemi di squilibrio (e tanti casi di coscienza per il nostro team quando dobbiamo prendere delle decisioni!). La soluzione a questo problema è di offrire un numero sempre maggiore di hosting con servizi differenti. È una verità che dovremo sostenere per diversi anni: degooglizzarsi è bene, è già enorme, ma non basta. Questo è solo il primo passo per decentralizzare i propri usi digitali.

planète "arbre" au-dessus des nuages et qui abrite notre planète bleue. Quelques chatons figurent autour, certains descendent d'un volcan qui fume.
Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Offrire alternative a determinati servizi Framasoft

Framasoft continuerà nel 2021 a trasformare alcuni dei suoi servizi in portali verso questi stessi strumenti, ma installati presso altri provider di fiducia, molto spesso membri del collettivo CHATONS. Questo è già il caso dei servizi che abbiamo chiuso nel 2020: Framabee, Framanews e Framastory.

capture d'écran de divers hébergeurs ou services alternatifs qui proposent des lecteurs de flux rss
Ecco, per esempio, la pagina delle alternative a Framanews..

  A breve chiuderemo i servizi Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama e la vecchia versione di Framindmap, per sostituirli con una pagina “Alternatives, simile a quella qui sopra. A metà del 2021, sarà il turno dei servizi Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag e Framacalc di presentare delle alternative, come abbiamo spiegato in questo articolo. Inoltre, durante l’anno limiteremo l’uso di alcuni servizi. Pertanto, presto non sarà più possibile abbreviare nuovi link tramite Frama.link, ma gli URL già abbreviati continueranno a funzionare. Chiuderemo anche le registrazioni su Framasphère e Framapiaf (ma se hai già un account, non cambierà nulla per te). Invece, contrariamente a quanto indicato nel nostro calendario delle chiusure, non crediamo che quest’anno limiteremo il servizio Framalistes. Le alternative (anche sotto altri software liberi) sono rare, ed è un servizio tanto più utilizzato in tempi di distanziamento sociale. Abbiamo deciso di non limitare questo servizio mentre troviamo una soluzione sostenibile. Più in generale, all’inizio del 2021, ripenseremo ai nostri piani per “deframasoftizzare Internet. Senza mettere in discussione l’approccio, sono passati più di due anni da quando abbiamo iniziato a immaginare questo calendario. Da allora, il mondo è cambiato molto, anche il panorama del software libero: è ora di fare un piccolo aggiornamento! Illustration de David Revoy - paysage onirique. une jeune fille au pied d'un poteau indicateur avec plusieurs directions indique l'une de ces directions à un groupe de trois pingouins randonneurs. En arrière-plan, d'autres trajets et promeneurs. Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Sostenere gli CHATONS, il collettivo di host alternativi trasparenti, aperti, neutrali e solidali

Nel 2021, vogliamo anche continuare a investire nel coordinamento del collettivo di fornitori di host alternativi CHATONS . Il numero delle strutture associate al collettivo cresce ogni anno e cresce il numero di servizi alternativi che queste strutture offrono. Questo è il motivo per cui il collettivo prevede nel 2021 di rivedere il proprio sito Web in modo da poter trovare ancora più facilmente il servizio o la struttura che meglio soddisfa le tue esigenze. I lavori per ridisegnare “la litière”, il wiki del collettivo , sono attualmente in corso e dovrebbero presto dare accesso a tutta la documentazione prodotta dal collettivo. CHATONS prevede infine di dotarsi di una nuova interfaccia che permetterà a tutti gli utenti di Internet di conoscere le attività realizzate dalle 76 strutture che lo compongono.

photo de chatons mignons dans leur panier, image très "calendrier des postes".
Una cesta piena di CHATONS (gattini) perché sappiamo che vi piacciono

Contribuire agli strumenti digitali degli altri

È sempre molto piacevole contribuire a progetti realizzati da altre strutture. Nel 2021 continueremo a sostenere lo sviluppo di strumenti proposti da altre strutture e a cui abbiamo già contribuito. Te lo abbiamo presentato nel 2019, Bénévalibre è un software gratuito che ti permette di contare le ore di volontariato all’interno di un’associazione. Se la logica di ” contabilizzare tutto ” non fa veramente parte dei nostri valori, ci sembra comunque evidente che una tale esigenza non debba dipendere da software proprietari. Questo è anche il motivo per cui gli amici del gruppo LibreAssociation de l’April hanno guidato questo sviluppo e noi li abbiamo sostenuti. Dal momento che la versione 1 di Bénévalibre risale al settembre 2019, ora l’esperienza e l’utilizzo del software permettono di stabilire come contribuirvi e migliorarlo nel 2021. L’associazione Resistance to Advertising Aggression lavora sul ruolo della pubblicità nella nostra società: non è il luogo dove ci immagineremmo di trovare degli sviluppatori che creano un software. Invece, RAP aveva bisogno di un software per utilizzare petizioni online, quindi l’hanno sviluppato! C’è un grande bisogno di liberare gli strumenti delle petizioni dai meccanismi del capitalismo di sorveglianza. Nel 2021 il nostro sostegno al software Pytitions sarà logistico, ma anche finanziario, nella speranza di farlo avanzare più velocemente verso una versione per il pubblico. un grand barbu et une jeune fille préparent une soupe dont les ingrédients figurent sur une page de bloc au premier plan de l'image. Illustrazione di David Revoy – Licenza: CC-By 4.0

Ritrovarci, lontano dalle tastiere, questo ci manca!

Ci auguriamo che nel 2021 le condizioni igienico-sanitarie ci consentano di riprendere i nostri interventi, workshop, convegni o tavole rotonde negli incontri in presenza. Certo, la salute viene prima di tutto! Il rispetto della nostra e della vostra salute sarà per noi una condizione essenziale prima di accettare qualsiasi intervento. Detto questo, rimaniamo fiduciosi che tutto questo sarà possibile perché … ci mancate! Per noi è fondamentale incontrare regolarmente pubblici diversi per condividere le nostre osservazioni sull’egemonia dei giganti del web e sul mondo che ci stanno preparando le imprese del Capitalismo di Sorveglianza. Nel frattempo continueremo i nostri interventi online, tanto vale dirvi che ne sono già previsti alcuni per la prima metà del 2021! https://peertube.designersethiques.org/videos/watch/0e3b464a-3885-4ee4-af76-8b2e8952d548  

Promuovere le Metacarte sul digitale etico

Se (a causa della pandemia) il progetto ha avuto dei ritardi, le Metacarte sul digitale etico sono attualmente in fase di test con diverse comunità, anche in un workshop tenuto il 18 dicembre 2020. Questo strumento destinato ai mediatori digitali in modo che possano facilmente sensibilizzare alle sfide delle tecnologie digitali e proporre alternative che rispettino gli utenti di Internet dovrebbe quindi vedere la luce nel corso del 2021. Framasoft continuerà a sostenere questa bella iniziativa che non vediamo l’ora di veder nascere nel 2021! Per aiutare la produzione, noi (tra gli altri) abbiamo già ordinato delle copie del gioco e speriamo di essere in grado di distribuire questo essenziale dispositivo di animazione a mediatori e mediatrici sia volontari che professionisti.

Il piano di lavoro per i prossimi mesi delle Metacarte sul digitale etico

Descrivere il Fediverso, in una tesi o in un disegno

Quando parliamo ad esempio di PeerTube o Mobilizon, possiamo vedere che i concetti di “software federato”, “istanze” e di federazione sono complessi da affrontare. Va detto che, negli ultimi vent’anni, le multinazionali digitali hanno ridotto il web a “un sito = una piattaforma = un servizio”, suggerendo alla maggioranza degli utenti di Internet che non ci sarebbero delle alternative. Nel 2021, vorremmo quindi lavorare per rendere questi concetti più accessibili a tutti. Ad esempio, abbiamo chiesto all’associazione LILA (che ha prodotto per noi il video animato What Is PeerTube?) di riprendere il lavoro per creare alcuni brevi video che spiegassero i concetti chiave. Parallelamente, stiamo contribuendo al finanziamento di una tesi di dottorato dal titolo « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés» avviata all’UTC nell’ottobre 2020 da Audrey Guélou. https://framatube.org/videos/watch/9c9de5e8-0a1e-484a-b099-e80766180a6d

Un primo passo verso il progetto cloud di Framasoft

Un anno fa vi abbiamo parlato del nostro progetto « Framasoft cloud« , un servizio basato sul software Nextcloud che fornisce un facile accesso a una moltitudine di strumenti di collaborazione. Nel frattempo il mondo è cambiato e anche la nostra riflessione su questo progetto si è evoluta.

La crisi del COVID19 ha infatti imposto a gran parte della popolazione dei nuovi utilizzi del digitale in modo brutale e senza accompagnamento. Mentre passiamo sempre più tempo a “lavorare / collaborare / cooperare / scambiare / produrre” davanti a uno schermo, la maggior parte di noi non è molto a suo agio con queste pratiche digitali.

Nextcloud resta un software libero in grado di soddisfare queste esigenze, soprattutto per un pubblico (associazioni, collettivi, ecc.) alla ricerca dell’emancipazione digitale. Nel 2021, vogliamo dedicare tempo ed energie alla creazione di strumenti per aumentare la consapevolezza e la comprensione di che cos’è (e cosa non è) Nextcloud, di quello che ci possiamo fare e come … per aumentare le tue capacità di organizzazione e collaborazione.

 

jeune fille qui déclenche un aiguillage dans le ciel entre des traînées de nuages
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Dedicare del tempo del nostro cervello al progetto di Università Popolare UPLOAD

Questo progetto di una Università Popolare del Libero Aperta(Ouverte), Accessibile e Decentralizzata (UPLOAD) è stato immaginato durante la campagna di Contributopia, nell’ottobre 2017. Nel 2021 saremo ancora lontani dalla realizzazione di questo progetto, ma vogliamo iniziare a definirlo più concretamente.

L’obiettivo sarebbe quello di fornire agli utenti di Internet uno spazio che permetta loro di accedere a una grande quantità di conoscenze di cui si possono riappropriare (quindi con dei contenuti necessariamente con licenza libera) e che possono essere adattate a molti usi dell’educazione popolare e dell’empowerment. .

C’è anche da pensare a come facilitare la vita dei mediatori e delle mediatrici in modo che l’appropriazione di questi contenuti possa essere animata, online e durante gli incontri in presenza.

Per pensare allo strumento più adatto a questo scopo e al contributo che potremmo umilmente dare in questo ambito, dove tante belle iniziative non hanno aspettato noi per partire, Framasoft si dà un anno per fare un’analisi di quello che già esiste sull’argomento, per sviluppare la nostra riflessione sulla forma che potrebbe assumere questo dispositivo per essere il più efficace.

 

circulant sur un nuage au-dessus d'un paysage verdoyant, deux chatons en expédition avec tout un bric-à-brac
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un anno per ritrovarsi

Siamo onesti: noi stessi, leggendo questo enorme elenco, ci chiediamo come fare tutto. Ma a ben vedere, la maggior parte di queste azioni sono o la prosecuzione di progetti e partnership che abbiamo già avviato o le prime tracce per realizzare delle idee che già volevamo fare.

Il 2020 è stato per noi (e possiamo immaginare che sia stato per tutti uguale) un anno speciale, in cui le priorità sono state stravolte, in cui ci siamo un po’ persi, in cui siamo stati sommersi .

Se dovessimo descrivere in una parola come immaginiamo il 2021 oggi quella parola sarebbe « ritrovarci ». Ritrovare le nostre tracce, ritrovarci fisicamente, ritrovarci attraverso le nostre azioni. Perché quello che non abbiamo mai perso è il senso di quello che facciamo, per voi e insieme a voi.

Nel 2021, è verso questo significato dato alle nostre azioni, verso questi valori di emancipazione digitale, decentralizzazione dei poteri ed educazione popolare che vogliamo guidare la nostra barca.

Framasoft vive solo grazie alle tue donazioni, speriamo che vorrai seguirci e sostenerci ancora una volta in questa direzione.

  Sostieni Framasoft




What Framasoft would like to do in 2021 thanks to your donations

For 2021, Framasoft has many desires (we always have!): popular digital education, software developments and actions to participate in the web re-decentralization.

Please note:

Here are the main actions we plan to carry out next year. However 2020 confirmed us that we can’t take anything for granted and that everything can change. So this article is more a snapshot of our todo list for 2021 than a roadmap set in stone.

Here is what we plan to do next year if we are not forced to change our plans in the middle of the year and if we can. We hope you will help us accomplish it by joining our donators.

Taking more time to develop ethical tools

In 2021, Framasoft will obviously continue to work on softwares we have been developping for years. But this year we didn’t plan any fundraising for one of these softwares.

Indeed, if organizing a fundraising allows to know and finance an initiative, it’s also the start of a sprint to code mainstream features in time.

This year we want to work on improvements, on mediation tools: features that may seem less sexy but that are just as important. We also want to take time to better listen to your feedbacks and needs.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Finding a community for Framaforms (the software)

In 2021 Théo will spend a few more months with us to continue the work (already well underway) on the software behind Framaforms: bugs resolution and new features requested by users. Thanks to these improvements, Framaforms will be much easier to use and administrate.

One of Théo’s missions is to create a contribution community around this software. Our goal is that this software’s evolution doesn’t exclusively rest upon our small not-for-profit shoulders. We’ll publish a presentation website in the coming months.

Because Framaforms is one of our most visited services, we deeply hope that other people will be interested in this solution and will continue to keep it alive and to make it evolve. The need to free forms from Google is important: free-libre softwares have strong arguments in this area and the development effort can’t rely solely on our small not-for-profit.

Animation created by Gee (CC-By-SA) in 2016, for Framaforms’s release

Slidewalker, an alternative to Slideshare and Scribd

We have been dying to carry out this idea for years: to create a free-libre software so that hosters can offer online documents hosting and consulting service, an alternative to slideshare or scribd.

Slidewalker would help anyone share documents (not just slideshows) in open formats (open documents) or in PDF format. For those using closed formats (docx, xlsx, pptx…) we will find how to convert them into a PDF format. But if you want something better, ask Microsoft to open their proprietary formats.

Once hosted, the files could be described, viewed, embed and opened to comments (or not, it’s not compulsory!). We also think of group features and quotas… we don’t lack of ideas for this software.

But we are realistic and know that we will not achieve to develop all of them in 2021, nor on the V1. For example, it won’t be a federated tool this time! We don’t even know if we will provide a public instance of this software.

We want a simple and efficient tool that works without embellishments. So far, we have only imagined it. Let’s meet in 2021 to see how this plan will become true (if it does!).

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Consolidating PeerTube towards its v4

As mentioned several times, PeerTube’s v3 including live and peer-to-peer video streaming should be released in January 2021. First, this « live » will be minimalistic (no chat and reaction tools, etc.) but we will probably develop it and add new tools. Your feedbacks will influence updates about the interface itself or in addition to this main feature.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

In 2020, Marie-Cécile Godwin, our partner designer, directed interviews with video makers, instance administrators and Internet users who wanted to watch videos elsewhere than on web giants platforms. These interviews confirmed our impressions: it’s confusing to come across a federated software (PeerTube) when you are expecting to find a video sharing platform (« in YouTube’s style »).

Google and its co-workers wrongly accustom us and it’s difficult for Internet users to apprehend decentralized web and federation principles… That’s why in 2021 we would like to make this understanding easier.

We want to modify significantly the interface, for example by inserting educational elements. We would like people who visit ExampleTube to see at a glance if a video is hosted by ExampleTube or if it’s on an instance federated with ExampleTube. Identifying immediately where a video comes from can change everything for watchers, videomakers and instance administrators.

We would also like to improve contents discoverability of both videos and channels. Even if SepiaSearch, our search engine, is a wonderful tool to search for videos, you have to know what you’re looking for.

For those who just want to browse, only this JoinPeertube page offers you videos, channels and instances selections. Thus we would like to create a tool allowing instance administrators to present and recommend content. Videomakers will also be able to customize their PeerTube channels by highlighting a video, modifying their playlists, adding a banner or by recommending other channels.

Click to try SepiaSearch

A Mobilizon suited to your needs

By publishing Mobilizon’s first version in the end of last October, we have proved that it’s now possible for those who want to gather, mobilize and organize themselves to use a free-libre and federated tool. We look forward to improving Mobilizon in 2021.

For example, we would like to use your feedbacks from previous weeks by implementing a new notification system to easily see the activity of events you have signed up for and new contents published in groups.

But we don’t want to overwhelm you with notifications nor to offer you a poor imitation of a Facebook wall. It would be against the spirit of attention simplicity we wanted for this tool. We will take all the time needed to imagine the most appropriate notification system. It seems more a design complexity than a code issue. For this reason (and many more), we’ll keep working with Marie-Cécile Godwin.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

We also want to improve events discoverability. In the « Explore » menu, you currently can search for events with geographical localization. But displaying them on a map could be another way to discover the events next to you.

Some of you told us that the events selected in the « Featured events » and « These events may interest you » sections, at the bottom of event pages, didn’t seem pertinent. Therefore we will try to make the selection criteria more understandable (title, tag, date, location, etc.).

Finally we’re planning to create a dedicated space for the different contributions (feedbacks, issues, translations, code and support to the installation, etc.) on JoinMobilizon. We will also consider your desires about this tool and probably add features we haven’t thought about yet.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Decentralizing to avoid power concentration

Web giants are a handful of companies who managed to get us spend as much time as possible in front of our screens, so they can best decide what will be displayed on them.

The more people use their tools, the more power web giants get and the more complicated it becomes for each of us to use alternative tools.

Even at our level (a huge level for a small not-for-profit organization but a very small comparing to Google and co) we can notice that. The more one of our services are, the more it attracts problematic uses (moderation or spam) and causes imbalance issues (and some moral dilemma for our team when we have to decide!).

One solution is to increase the number of services hosting. It’s a truth that we will uphold for many years: de-google-ifying is great, yes, but it is not enough. It’s just the first step in decentralizing one’s digital uses.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Providing alternatives to some Frama-services

In 2021, Framasoft will continue to remake some of our services into portals to the same tools but hosted by other trusted providers, most often members of the CHATONS collective. This is what we’ve already done with the services we closed in 2020: Framabee, Framanews and Framastory.

Here is the alternatives page to Framanews

We will close down very shortly Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama and the former Framindmap version, replacing them with an « Alternative » page, similar to the one above. As we explained in this article, in mid-2021, Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag and Framacalc will display alternatives.

We will also restrict uses of some other services during the year. Therefore you won’t be able to shorten new links via Frama.link anymore but the already shortened URLS will still work. We will also close down signing ups on Framasphère and Framapiaf (if you already have a Framapiaf account, nothing will change for you, whereas Framasphère will close in october).

However we consider not to restrict the Framalistes service this year contrary to what was indicated in our service closure schedule. Alternatives (even under another free-libre software) are uncommon and a much more used service in this period of social distancing. We will not restrict this service until we find a substainable solution.

More generally, in early 2021, we will reconsider our plans to « de-framasoft-ify the Internet ». Without questioning this approach, we thought this plan more than two years ago. And since then the world and the free-libre software landscape have changed: it’s time for a little update!

Illustrration de David Revoy
Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Supporting CHATONS (the Collective of Independent, transparent, open, neutral and ethical hosters providing FLOSS-based online services)

In 2021 we want to keep working on the coordination of CHATONS: the alternative hosting collective.

Each year, organizations that are collective’s members and alternative services they offer are increasing. That’s why in 2021 the collective thinks of reconsidering his website for you to find more easily the service or the organization that feets your needs the best.

We are currently reworking the collective’s wiki, aka the « litter », which should give you shortly access to all the documentation of the collective.

Finally, the collective CHATONS plans to build a new interface for its website, to better show the works carried out by the 90 organizations composing it.

A CHATONS basket because we know how much you love it!

Contributing to other’s digital tools

It’s always nice to participate in projects carried out by other organizations. In 2021, we will continue to support tool developments conducted by other organizations to which we have already contributed.

Released in 2019, Bénévalibre is a free-libre software allowing you to count volunteering hours within an association (French for not-for-profit NGO). Although the « all accounting » logic is not really part of our values, we think that such a requirement should not depend on proprietary softwares.

That’s the reason why friends of the April LibreAssociation group carried out this development and why we supported them. Since Bénévalibre’s v1 in September 2019, there has been a lot of hindsights and uses to know how to contribute to it and improve it in 2021.

Résistance à l’Agression Publicitaire, a French not-for-profit, that raises awareness about the place of advertising in our society: we did not expect them to develop a software. Yet the R.A.P association needed one to launch online petitions, so they coded it!

Petition tools need to be freed from surveillance capitalism mechanisms. In 2021 we will logistically and financially support the Pytitions software development in the hope to get rapidly to a general public version.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Contributing to people’s digital emancipation

We can’t list below all the popular education actions we will contribute to in 2021.

Firstly because some of these actions will be at the reflection phase and also because collective intelligence requires time and is hard to plan.

For example, in 2021 there may be a radical change of paradigm and functioning within our publishing house, Framabook. We may also think about the next MOOC CHATONS modules… but we haven’t decided yet.

Secondly, because some of these actions are carried out according to new needs, to wills coming together and to common schedules, etc.

Here are the outlines we can draw today. It will be very fun to compare this sketch with a more complete review of our popular education actions in the end of 2021.

Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

We can’t wait seeing you again, away from keyboards!

In 2021 we hope the sanitary conditions will allow us to go back physically to our meetings, workshops, conferences or round-tables. Of course health comes first! Respecting our health and yours will be a main condition before accepting any of them.

This being said, we still hope that it will be possible because… we miss you! It’s important for us to meet regularly with different audiences and share opinions about web giant’s supremacy and the world that Surveillance Capitalism companies are planning for us.

Meanwhile we will continue our online meetings and we can already tell we have some planned for the first half of 2021!

Promoting the « Métacartes numérique éthique » (Cardgame to discover ethical digital alternatives)

Although the project was delayed (due to the pandemic), the Metacards « ethical digital alternatives » are being tested in many communities and the next workshop will take place on Dec. 18th, 2020 (register on Mobilizon!)

This tool that helps digital mediators to easily raise awareness on technology issues and to present alternatives that are respectful to Internet user’s should be released in 2021.

Framasoft will keep supporting this nice initiative we can’t wait to discover in 2021! To help producing it, we have (among others) pre-ordered games and we hope we will be able to spread this major animation system to amator and professional mediators.

the work plan for the Metacards « ethical digital alternatives » for the coming months.

Describing the Fediverse with a thesis or a drawing

For example, when we talk about PeerTube or Mobilizon, we see that it’s hard to tackle the concepts of « federated software », « instance » and « federation ». Indeed, those last twenty years, web giants have limited the web to « a website = a platform = a service » suggesting to most users that there is no alternative.

In 2021, we plan to work on making these concepts more accessible for everyone. For example, we asked LILA association (who made the « What Is PeerTube? » animated video) to produce some short videos popularizing key concepts.

At the same time, we are contributing to funding a thesis that started in Oct. 2020 at the UTC by Audrey Guélou entitled « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés » (Techno-ethical configurations for decentralized and federated social media).

A first step towards Framasoft cloud’s project

A year ago we were talking about our « Framasoft cloud » project: a service based on Nextcloud software giving easily access to many collaborative tools. Meanwhile, the world and our thoughts on this project have changed.

Due to the covid19 crisis, many people had to use new digital tools without any support. Even though we are spending more and more time « working/collaborating/cooperating/exchanging/producing » in front of our screens: most of us are not very comfortable with these digital practices.

Nextcloud remains a free-libre software that can meet these needs especially for an audience (organizations, collectives, etc.) wanting digital emancipation. In 2021, we want to devote time and energy to create awareness and understanding tools about what Nextcloud is (and isn’t), about what we can do with it and how… in order to increase your organization and collaboration abilities.

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Taking time to think the Popular University UPLOAD project

This project of a Libre Open Accessible and Decentralized Popular University (UPLOAD) was conceived during Contributopia’s campaign in October 2017. In 2021, we will be far from completing it but we want to start defining it more concretely.

Our first goal it to create a space for people to get to a lot of re-appropriable knowledge (with contents under free-licence of course). This space should be able to adapt to many popular educational and empowerment uses.

It’s also to think about how digital coaches’ works could be facilitated so that these contents can be appropriated and organized online or physically.

In order to think of the most relevant tool, and how we could humbly contribute to this environment where many initiatives were launched before us, Framasoft gives itself one year to note what already exists on this matter and think about how this project could be organized to be the most effective.

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A year to find each other

Let’s be honest: even us when we read this huge list, we don’t know how we will accomplish all of it! But if we look closely, most of the actions are the continuation of projects and partnerships or the first steps to develop ideas we have always liked.

2020 has been for us (and for everyone we suppose) a strange year that have shifted our priorities and where we have been a bit confused and overwhelmed.

Today if we had to describe how we think about 2021 in one word it will be « finding »: finding our marks, finding you back, and finding ourselves in action. Because we never lost the meaning of what we do, for you and with you.

In 2021, we want lead our way to this meaning given in our actions, towards these values of digital emancipation, power decentralization and popular education.

As Framasoft only lives from your donations, we hope you will follow us and support us once again in this direction.

Support Framasoft




Ce que Framasoft aimerait faire en 2021 grâce à vos dons

Pour l’année 2021, Framasoft a encore de nombreuses envies (ça, on n’en manque jamais !) : éducation populaire au numérique, développement des logiciels que nous maintenons et actions pour participer à la re-décentralisation du web.

À noter :

Nous vous présentons ici les principales actions que nous prévoyons de mener l’année prochaine. Cependant, si 2020 nous a confirmé quelque chose, c’est que rien n’est acquis, que tout peut être chamboulé. Il ne s’agit donc pas ici d’une roadmap (feuille de route) gravée dans le marbre, mais bien d’un instantané de notre to do list (ou « liste des choses à faire ») pour 2021.

Voilà donc ce que nous envisageons de faire l’an prochain, si le monde ne nous fait pas réviser nos plans en plein milieu de l’année et si nous le pouvons. Nous espérons que vous nous donnerez les moyens de le réaliser en rejoignant nos donateurs et donatrices.

Prendre plus de temps pour développer des outils éthiques

En 2021, Framasoft va bien évidemment continuer à travailler sur les logiciels que l’association développe depuis plusieurs années. Cependant, nous ne prévoyons pas de collecte dédiée à l’un de ces logiciels pour cette année.

En effet, si animer une collecte permet de faire connaître une initiative tout en la finançant, c’est aussi, souvent, le début d’un sprint pour coder des fonctionnalités phares dans les temps annoncés.

Cette année, nous voulons travailler sur des améliorations, des outils d’appropriation, des fonctionnalités peut-être moins sexy mais tout aussi importantes. Nous voulons aussi prendre le temps de mieux nous adapter à vos retours et vos besoins.

image ronde d'une planète imaginaire sphérique plantée d'arbres, des vaisseaux à voile l'environnent dans un espace bleu clair, couleur dominante.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Trouver une communauté pour (le logiciel) Framaforms

Théo passera encore quelques mois avec nous en 2021 pour poursuivre le travail déjà bien engagé sur le logiciel qui propulse Framaforms : résolution de bugs et ajout de fonctionnalités demandées par les utilisateur⋅ices. Toutes ces améliorations font que Framaforms pourra bien plus facilement être utilisé et administré.

Théo a d’ailleurs pour mission de faire émerger une communauté de contributeur⋅ices autour de ce logiciel afin que son évolution ne repose pas exclusivement sur notre petite association. Un site web de présentation verra le jour dans les mois à venir.

Nous espérons vivement que d’autres vont s’intéresser à cette solution et continuer de la faire vivre et évoluer, car Framaforms est un de nos services les plus utilisés. Le besoin de formulaires libérés des griffes de Google est grand, le Libre a des arguments solides dans ce domaine, et l’effort de développement ne peut pas reposer uniquement sur les épaules de notre association.

un pingouin avec un casque qui rappelle Astérix chemine sur la nanquise, est arrêté par un soldat romain au bouclier arboran le G de Google, qui lui réclame les résultats des résultats des sondages et formlaires. L'animal envoie loin dans le cile le soldat d'un magistral coup de poing et plante sur la banquise un arbre intitulé Framaforms.
Animation créée par Gee (CC-By-SA) en 2016, pour la sortie de Framaforms

Slidewalker, une alternative à Slideshare et Scribd

Voilà une idée qui nous démange depuis quelques années… Créer un logiciel libre pour que des hébergeurs web puissent proposer un service d’hébergement et de consultation de documents en ligne, une alternative à slideshare ou scribd.

Slidewalker permettrait d’y envoyer des documents (pas uniquement des diaporamas) en formats ouverts (open documents) ou en pdf. Bon, pour les personnes qui utilisent des formats fermés (docx, xlsx, pptx…) on trouvera bien une solution pour convertir ça en pdf au passage, hein. Mais si vous voulez mieux, faudra demander à Microsoft d’ouvrir les formats de ses fichiers propriétaires !

Une fois hébergés, ces fichiers pourraient être décrits, consultés, intégrés dans une page web, ouverts aux commentaires (ou pas, hein, c’est pas obligé !). On imagine même des fonctionnalités de groupes, de quotas… ce ne sont pas les idées qui manquent.

Cependant, nous sommes réalistes et savons que nous ne les réaliserons pas toutes en 2021, ni pour la v1 de ce projet. Par exemple, nous n’envisageons pas de faire un outil fédéré sur ce coup-là ! Nous ne savons même pas si nous proposerons une instance ouverte de ce logiciel.

Nous avons envie d’un outil modeste et efficace, qui fait le job sans fioriture. À ce jour, nous n’en sommes qu’à l’imaginer, rendez-vous en 2021 pour voir comment cette envie se concrétisera (et si on y parvient !).

dan sl'herbe, trois peintres au travail. Au premier plan, une boîte d'aquarelles et un carnet de dessins à spirale.
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Consolider PeerTube vers sa v4

Comme nous vous l’avons indiqué à de multiples reprises, nous prévoyons de sortir la v3 de PeerTube intégrant la diffusion de vidéos en direct et en pair à pair en janvier 2021. Cependant, ce « live » sera dans un premier temps minimaliste (pas d’outil de chat, pas de réactions, etc.) et il sera sûrement nécessaire de le faire évoluer, d’y ajouter des outils. Nous envisageons donc des mises à jour au regard de vos retours, que ce soit au niveau de l’interface ou en complément à cette fonctionnalité majeure.

Sepia la mascotte dans une nacelle de ballon qui pour l'instant n'a pas quitté l'herbe. Le ballon est en forme de V3 (allusion à la version 3 de peertube à venir)
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En 2020, notre designer associée, Marie-Cécile Godwin, a réalisé plusieurs entretiens avec des vidéastes, des administrateur⋅ices d’instances et des internautes souhaitant visionner des vidéos ailleurs que sur les plateformes des géants du web. Ces entretiens ont confirmé nos impressions : tomber sur un logiciel fédéré (PeerTube) quand on s’attend à trouver une plateforme vidéo (« à la YouTube »), c’est déroutant !

Google et ses collègues de bureaux nous ont mal habitué⋅es, et il est difficile pour les internautes d’appréhender les principes du web décentralisé et de la fédération… Nous aimerions donc réussir en 2021 à faciliter cette compréhension.

Nous envisageons plusieurs modifications notables de l’interface, par exemple en y insérant des éléments pédagogiques. Nous aimerions que les internautes qui visitent ExempleTube puissent facilement voir si telle vidéo est hébergée par ExempleTube ou si elle se trouve sur les disques durs d’une instance fédérée à ExempleTube. Pouvoir identifier la provenance d’une vidéo d’un regard, cela peut tout changer, que ce soit pour le spectateur, la vidéaste ou l’admin qui héberge l’instance.

Nous aimerions aussi améliorer la découvrabilité des contenus hébergés par une instance, que ce soit des vidéos ou des chaînes. Notre moteur de recherche SepiaSearch est un merveilleux outil pour rechercher des vidéos, mais il faut savoir ce que l’on cherche.

Pour les personnes qui veulent juste naviguer, il n’y a pour le moment que cette page de JoinPeertube qui vous propose une sélection de vidéos, de chaînes et d’instances. Nous aimerions donc créer un outil pour que les administrateur⋅ices d’instances puissent mettre en valeur, voire recommander certains contenus. On pourrait aussi permettre aux vidéastes de davantage personnaliser leurs chaînes PeerTube par la mise en avant d’une vidéo, en réorganisant leurs playlists, en ajoutant une bannière ou en recommandant d’autres chaînes.

la mascotte Sepia qui promeut SepiaSearch avec une loupe et un chant de recherche
Cliquez pour découvrir SepiaSearch

Développer le Mobilizon qui vous servira

En publiant fin octobre la première version de Mobilizon, nous avons démontré qu’il est désormais possible pour celles et ceux voulant se rassembler, se mobiliser et s’organiser, d’utiliser un outil libre et fédéré. Nous avons hâte d’améliorer Mobilizon en 2021.

Nous aimerions, par exemple, prendre en compte plusieurs retours qui nous ont été faits ces dernières semaines, en mettant en place un système pour voir facilement l’activité d’un évènement auquel on s’est inscrit, ou les nouveaux contenus publiés dans les groupes qu’on a rejoints.

Mais on ne veut pas non plus vous submerger de notifications, ni vous proposer une pâle copie du fil d’actualités proposé par Facebook et consorts. Ce serait totalement contraire à l’esprit de sobriété attentionnelle que nous avons voulu pour cet outil. Nous allons donc prendre le temps nécessaire d’imaginer le système le plus approprié et pour cela, nous continuons à travailler avec Marie-Cécile Godwin car il nous semble que nous sommes davantage face à une complexité de design qu’à une problématique de code.

des chatons joignent joyeusement leurs rayons magiques pour sculpter une icône taille menhir du symbole de localisation, tel qu'on le voir sur la cartographie en ligne pour déterminer un point précis
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Nous pensons aussi à améliorer la découvrabilité des évènements. Dans le menu ‘Explorer’, vous avez actuellement la possibilité de rechercher des évènements par localisation géographique. Mais un affichage sur une carte pourrait être une autre façon de rendre visibles les évènements qui se déroulent à proximité de chez vous.

Vous avez été nombreu⋅ses à nous indiquer ne pas comprendre ce qui était sélectionné dans la section « Évènements à la Une » ou dans la section « Ces évènements peuvent vous intéresser » qui s’affiche en bas des pages évènements. Nous allons donc essayer de rendre plus compréhensibles les critères de ces sélections (titre, tag, date, lieu, etc.).

Enfin, nous prévoyons de créer un espace dédié aux différentes contributions sur JoinMobilizon (retours, questions, traductions, code et aide à l’installation, etc.). Nous pourrons ainsi prendre connaissance de vos envies concernant cet outil et sûrement ajouter des fonctionnalités auxquelles nous n’avons pas encore pensé.

chatons multiciolores qui se tiennet la patte, forment un cercle, vu de haut, à la manière des ballets nautiques d'Esther Williams dans les films hollywoodiens
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Décentraliser pour ne pas concentrer les pouvoirs

Les géants du web, c’est une poignée d’entreprises qui a réussi à ce que l’on passe le plus de temps possible devant nos écrans, pour mieux décider de ce qui va s’y afficher.

Plus il y a de monde utilisant leurs outils, plus ils ont de pouvoir, plus il est compliqué pour chacun·e d’entre nous d’utiliser des outils alternatifs.

Nous le constatons même à notre niveau (énorme pour une petite association loi 1901, mais ridiculement petit par rapport à Google, par exemple). Plus un de nos services est utilisé, plus il attire les usages problématiques (modération, spam) et plus cela pose des problèmes de déséquilibre (et beaucoup de cas de conscience pour notre équipe lorsque l’on doit trancher !).

La solution à cela, c’est de proposer encore et toujours plus d’hébergements de services variés. C’est une vérité que l’on va devoir accompagner sur plusieurs années : se dégoogliser c’est bien, c’est déjà énorme, et cela ne suffit pas. Ce n’est que la première étape pour décentraliser ses usages numériques.

planète "arbre" au-dessus des nuages et qui abrite notre planète bleue. Quelques chatons figurent autour, certains descendent d'un volcan qui fume.
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Proposer des alternatives à certains Frama-services

Framasoft continuera en 2021 à transformer certains de ses services en portails vers ces mêmes outils, mais installés chez d’autres hébergeurs de confiance, le plus souvent membres du collectif CHATONS. C’est déjà le cas pour les services que nous avons fermés en 2020 : Framabee, Framanews et Framastory.

capture d'écran de divers hébergeurs ou services alternatifs qui proposent des lecteurs de flux rss
Voici, par exemple, la page des alternatives à Framanews.

Très prochainement, nous fermerons les services Framapic, Framavectoriel, Framaclic, MyFrama et l’ancienne version de Framindmap, pour les remplacer par une page « Alternatives », similaire à celle ci-dessus. Mi-2021, ce sera au tour des services Framasite, Framawiki, Framaboard, Framanotes, Framabin, Framabag et Framacalc de présenter des alternatives, comme nous l’avons expliqué dans cet article.

Nous allons aussi restreindre l’usage de certains services dans l’année. Ainsi, il ne sera bientôt plus possible de raccourcir de nouveaux liens via Frama.link, mais les urls déjà raccourcies continueront à fonctionner. Nous allons aussi fermer les inscriptions sur Framasphère et Framapiaf (mais si vous avez déjà un compte, rien ne va changer pour vous).

En revanche, contrairement à ce qui est indiqué sur notre calendrier de fermetures, nous pensons ne pas restreindre le service Framalistes cette année. Les alternatives (même sous un autre logiciel libre) sont rares, et c’est un service d’autant plus utilisé en période de distanciation sociale. Nous avons décidé de ne pas restreindre ce service le temps de trouver une solution durable.

Plus généralement, début 2021, nous allons repenser nos plans pour « déframasoftiser Internet ». Sans remettre en cause la démarche, voilà plus de 2 ans que nous avons commencé à imaginer ce calendrier. Depuis, le monde a bien changé, le paysage du logiciel libre aussi : il est temps d’une petite mise à jour !

Illustration de David Revoy - paysage onirique. une jeune fille au pied d'un poteau indicateur avec plusieurs directions indique l'une de ces directions à un groupe de trois pingouins randonneurs. En arrière-plan, d'autres trajets et promeneurs.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Soutenir le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS)

En 2021, nous souhaitons aussi continuer de nous investir dans la coordination du collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS.

Le nombre de structures membres du collectif croît chaque année et le nombre de services alternatifs que ces structures proposent est de plus en plus important. C’est pourquoi le collectif envisage en 2021 de revoir son site web afin que vous puissiez trouver encore plus facilement le service ou la structure qui correspond le mieux à vos besoins.

Un travail de la refonte de la litière, le wiki du collectif, est actuellement en cours et devrait prochainement vous donner accès à l’ensemble de la documentation produite par le collectif.

Enfin, CHATONS prévoit de se doter d’une nouvelle interface qui permettra à tous les internautes de prendre conscience de l’activité réalisée par les 90 structures qui le composent.

photo d echatons mignons dans leur panier, image très "calendrier des postes".
Un panier de CHATONS, parce qu’on sait que vous aimez ça !

Contribuer aux outils numériques des autres

C’est toujours très agréable de contribuer à des projets portés par d’autres structures. En 2021, nous allons continuer de soutenir des développements d’outils qui sont menés par d’autres structures et auxquels nous avons déjà apporté notre pierre.

Nous vous le présentions en 2019, Bénévalibre est un logiciel libre qui permet de comptabiliser les heures de bénévolats au sein d’une association. Si la logique du « tout comptable » ne fait pas vraiment partie de nos valeurs, il nous semble malgré tout évident qu’une telle exigence ne doit pas dépendre de logiciels propriétaires.

C’est d’ailleurs pour cela que les ami·es du groupe LibreAssociation de l’April ont porté ce développement, et que nous les avons soutenu.es. La v1 de Bénévalibre datant de septembre 2019, il y a désormais bien du recul et des utilisations pour déterminer comment y contribuer et l’améliorer en 2021.

L’association Résistance à l’Agression Publicitaire travaille sur la place de la publicité dans notre société : ce n’est pas là qu’on s’imagine trouver des devs maintenant un logiciel. Et pourtant, RAP a eu besoin d’un logiciel pour lancer des pétitions en ligne, alors iels l’ont codé !

Il y a un grand besoin de libérer les outils de pétitions des mécanismes du capitalisme de surveillance. En 2021, notre soutien au logiciel Pytitions sera logistique mais aussi financier, dans l’espoir de le faire avancer plus rapidement vers une version grand public.

un grand barbu et une jeune fille préparent une soupe dont les ingrédiens figurent sur une page de bloc au premier plan de l'image.
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Contribuer à l’émancipation numérique des internautes

Nous n’allons pas pouvoir lister ici l’ensemble des actions d’éducation populaire auxquelles nous allons contribuer en 2021.

D’une part parce qu’une partie de ces actions en sera au stade de la réflexion, et que faire travailler l’intelligence collective, ça prend du temps et c’est complexe à planifier.

Par exemple, il est possible qu’en 2021 on expérimente un changement radical de paradigme et de fonctionnement au sein de la maison d’édition Framabook, ou qu’on réfléchisse aux prochains modules du MOOC CHATONS… mais c’est encore à déterminer avec les collectifs concernés.

D’autre part, parce qu’une autre partie de ces actions se font en fonction des besoins qui naissent, des volontés  qui se rencontrent, des plannings qui trouvent un moment en commun, etc.

Voici donc les grandes lignes que l’on peut tracer aujourd’hui, et il sera très amusant de comparer ce croquis avec un bilan plus complet de nos actions d’éducation populaire fin 2021.

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Vous retrouver, loin des claviers, ça nous manque !

Nous espérons qu’en 2021 les conditions sanitaires nous permettront de reprendre nos interventions, ateliers, conférences ou tables-rondes lors de rencontres physiques. Certes, la santé passe avant tout ! Respecter notre santé et la vôtre sera pour nous une condition essentielle avant d’accepter toute intervention.

Ceci étant dit, nous gardons espoir que ce soit possible, car… vous nous manquez ! C’est pour nous essentiel d’aller régulièrement à la rencontre de publics variés pour partager nos observations sur l’hégémonie des géants du web et le monde que nous préparent les entreprises du Capitalisme de Surveillance.

En attendant, nous ne manquerons pas de poursuivre nos interventions en ligne, et autant vous dire qu’il y en a déjà de prévues pour le premier semestre 2021 !

 

Promouvoir les Métacartes numérique éthique

Si (pandémie oblige) le projet a pris du retard, les Métacartes Numérique Éthique sont actuellement en phase de test auprès de plusieurs communautés, dont un prochain atelier ce vendredi 18 décembre 2020 (inscrivez vous sur mobilizon !)

Cet outil à destination des médiateur⋅ices numériques pour qu’iels puissent facilement sensibiliser aux enjeux des technologies du numérique et proposer des alternatives respectueuses des internautes devrait donc voir le jour dans le courant de l’année 2021.

Framasoft va poursuivre son soutien à cette belle initiative que nous avons hâte de voir naître en 2021 ! Pour aider la production, nous avons (entre autres) pré-commandé des jeux et espérons pouvoir diffuser ce dispositif d’animation incontournable auprès de médiateurs amateurs et médiatrices professionnelles.

le plan de travail sur les Métacartes Numérique Éthique pour les mois à venir.

Décrire le Fediverse, en une thèse ou un dessin

Lorsque nous parlons de PeerTube ou de Mobilizon par exemple, nous voyons bien que les notions de « logiciel fédéré », d’« instances » et de fédération sont complexes à aborder. Il faut dire que, ces vingt dernières années, les multinationales du numérique ont réduit le web à « un site = une plateforme = un service », laissant entendre à la majorité des internautes qu’il n’y aurait pas d’alternative.

En 2021, nous aimerions donc travailler à ce que ces notions deviennent plus abordables pour tous et toutes. Par exemple, nous avons demandé à l’association LILA (qui a réalisé pour nous la vidéo d’animation What Is PeerTube?) de remettre le couvert pour créer quelques courtes vidéos vulgarisant des notions clés.

En parallèle, nous contribuons au financement d’une thèse de doctorat intitulée « Configurations techno-éthiques pour les médias sociaux décentralisés et fédérés » commencée à l’UTC en octobre 2020 par Audrey Guélou.

Un premier pas vers le projet de cloud Framasoft

Il y a un an, on vous parlait de notre projet de « cloud Framasoft », un service basé sur le logiciel Nextcloud permettant d’accéder aisément à une multitude d’outils collaboratifs. Entre temps, le monde a changé et notre réflexion sur ce projet a elle aussi évolué.

La crise COVID19 a en effet imposé de manière brutale et sans accompagnement de nouveaux usages numériques à une grande partie de la population. Si nous passons de plus en plus de temps à « travailler/collaborer/coopérer/échanger/produire » devant un écran, la majorité d’entre nous n’est pas très à l’aise avec ces pratiques numériques.

Nextcloud reste un logiciel libre qui peut répondre à ces besoins, notamment pour un public (associations, collectifs, etc.) en recherche d’émancipation numérique. En 2021, nous voulons consacrer du temps et de l’énergie à créer des outils de sensibilisation et de compréhension de ce qu’est (et n’est pas) Nextcloud, de ce que l’on peut faire avec, et comment… afin d’accroître vos capacités d’organisation et de collaboration.

jeune fille qui déclenche un aiguillage dans le ciel entre des traînées de nuages
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mettre du temps de cerveau sur le projet d’Université Populaire UPLOAD

Ce projet d’Université Populaire du Libre, Ouverte, Accessible et Décentralisée (UPLOAD) a été imaginé lors de la campagne Contributopia, en octobre 2017. En 2021 nous serons encore loin de réaliser ce projet, mais nous voulons commencer à le définir plus concrètement.

L’objectif serait de mettre à disposition des internautes un espace qui leur permettra d’accéder à de nombreuses connaissances réappropriables (donc avec du contenu forcément sous licence libre) et pouvant s’adapter à de nombreux usages d’éducation populaire et d’empowerment.

C’est aussi de penser comment faciliter la vie des médiateurs et médiatrices afin que l’appropriation de ces contenus puisse être animée, en ligne et lors de rencontres physiques.

Afin de penser l’outil le plus adapté pour cela, et la contribution que nous pourrions humblement apporter dans ce milieu où tant de belles initiatives ne nous ont pas attendu.es pour se lancer, Framasoft se donne une année pour réaliser un diagnostic de ce qui existe déjà sur le sujet afin de nourrir notre réflexion sur la forme que pourrait prendre ce dispositif pour être le plus efficace.

circulant sur un nuage au-dessus d'un paysage verdoyant, deux chatons en expédition avec tout un bric-à-brac
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Une année pour se retrouver

Soyons sincères : nous-même, à la lecture de cette énorme liste, nous demandons comment faire tout cela ! Mais à bien y regarder la plupart de ces actions sont soit la poursuite de projets et de partenariats que nous avons déjà entamés, soit les premières pistes pour concrétiser des idées qui nous faisaient déjà envie.

2020 a été, pour nous (et nous imaginons bien que c’est pour tout le monde pareil) une année particulière, où les priorités ont été bousculées, où l’on s’est un peu perdues, où l’on a été submergés.

Si on devait décrire en un mot comment on imagine 2021 aujourd’hui, ce serait « retrouver ». Retrouver nos marques, se retrouver physiquement, s’y retrouver dans nos actions. Car ce que nous n’avons jamais perdu, c’est le sens de ce que nous faisons, pour et avec vous.

En 2021, c’est vers ce sens donné à nos actions, vers ces valeurs d’émancipation numérique, de décentralisation des pouvoirs et d’éducation populaire que nous voulons mener notre barque.

Framasoft ne vivant que grâce à vos dons, nous espérons que vous nous suivrez et nous soutiendrez, une fois de plus dans une telle direction.

Soutenir Framasoft




Framablog, version audio

Cette page regroupe l’ensemble des articles dont une version audio est disponible. Ces version audios ont été lues et produites par Sualtam, auteur du site lectureaudio.fr et sont sous licence libre CC-By-SA.

Retrouvez toutes ces versions audio sur notre chaîne PeerTube Lectures du Framablog.

Article PeerTube v4, prenez le pouvoir pour présenter vos vidéos du 30 novembre 2021

 

Article Le Web est-il devenu trop compliqué ? par Stéphane Bortzmeyer du 30 décembre 2020

 

Article À vélo avec la carto OSM du 12 février 2021

 

Article OpenKeys.science, des clés de détermination pour ouvrir les portes de la biodiversité du 21 janvier 2021

 

Article 10 trucs que j’ignorais sur Internet et mon ordi (avant de m’y intéresser…) du 23 novembre 2016

 

Article Pour un monde avec un million de Netflix du 4 décembre 2020

 

Article Miroir de Valem : un projet artistique, libre et solidaire du 2 juillet 2020

 

Article Le roman historique est un sport de combat du 16 mai 2020

 

Article Ce que Framasoft va faire en 2020, post confinement du 6 mai 2020

 

Article [RÉSOLU] Un pas de plus dans Contributopia du 27 juin 2020

 

Article de Framatophe Prophètes et technologistes à l’ère de la suspicion généralisée du 10 avril 2020

 

Article Sepia Search : notre moteur de recherche pour découvrir PeerTube du 22 septembre 2020

 

Article « Avant tout, ne pas nuire », rappelle Laurent Chemla du 16 mai 2020

 

Article Juste un autre article sur les licences libres du 13 avril 2020

 

Article 10 bonnes raisons de fermer certains services Framasoft (la 5e est un peu bizarre…) du 3 mars 2020

 

Article Framaconfinement semaine 6 – Faire un pas de côté du 9 mai 2020

 

Article Nos plans pour PeerTube v3 : collecte perlée, du live pour cet automne du 26 mai 2020

 

Article Il n’y a pas de solution, il n’y a que nous du 8 avril 2020

 

Article Prendre de la hauteur du 2 avril 2020

 

Article Archipélisation : comment Framasoft conçoit les relations qu’elle tisse du 10 décembre 2019

 

Article Écriture du blog : nous ne transigerons pas sur les libertés du 13 août 2018




Le logiciel éducatif GCompris fête ses 20 ans

Si je vous dis GCompris, ce nom résonnera aux oreilles de beaucoup d’entre vous. Même si nous l’avons évoqué à plusieurs reprises sur le Framablog, nous n’avons jusqu’ici jamais eu le plaisir de consacrer un article à cette référence du jeu éducatif libre. Quoi de mieux que les 20 ans du logiciel pour réparer ce manque. Entrevue avec Timothée Giet pour fêter cet anniversaire.

Pour ceux qui n’ont pas eu d’enfant dans leur entourage ces vingt dernières années, vous pouvez nous expliquer ce qu’est GCompris ?

GCompris est un logiciel éducatif libre pour les enfants de 2 à 10 ans et plus. Il propose de nombreuses activités (159 dans la dernière version) couvrant un large éventail de sujets : découverte de l’ordinateur, lecture, mathématiques, sciences, art, histoire, géographie…  Il fonctionne sur de nombreuses plateformes : nous fournissons des paquets pour les systèmes GNU/Linux, Raspberry Pi, Android, Windows et macOS.

Pouvez-vous nous présenter les personnes qui sont derrière le projet GCompris ? S’agit-il des mêmes aujourd’hui qu’au début de l’aventure ?

Le logiciel a été créé par Bruno Coudoin, qui l’a maintenu pendant plus de 15 ans. En 2016, il a finalement dû arrêter par manque de temps et nous a donc confié la maintenance du projet. Nous sommes maintenant deux co-mainteneurs, Johnny Jazeix et moi (Timothée Giet). Johnny est un développeur qui contribue sur son temps libre. Il s’occupe principalement des parties les plus compliquées du code, de l’intégration des contributions et de la coordination pour les traductions. De mon côté, je suis illustrateur/graphiste/développeur, et on peut dire que je travaille actuellement à mi-temps sur le projet. Je m’occupe principalement de la partie graphisme et design du logiciel, mais également de corriger des bugs et d’améliorer l’expérience utilisateur. Après, nous nous répartissons le reste des tâches en fonctions de nos disponibilités et de nos compétences.

Moment nostalgie : le site GCompris en 2005

GCompris a 20 ans… Ça veut dire que certains de vos joueuses et joueurs aussi ! Ça vous fait quoi ? Pas trop un coup de vieux ?

C’est toujours réjouissant lorsque nous voyons des commentaires de personnes relatant leurs bons souvenirs de jeunesse avec GCompris. Après, comme Johnny et moi sommes arrivés sur le projet en 2014, cela nous motive surtout à continuer d’apporter cette expérience positive aux nouvelles générations.

 

Il va falloir nous expliquer comment vous êtes passés de la version 15.10 à la version 0.5. Une envie, un soir en regardant Retour vers le futur ?

En 2014, Bruno a décidé de commencer une réécriture complète avec de nouveaux outils, principalement pour permettre au logiciel de tourner sur les plateformes mobiles. Après quelques recherches sur les diverses technologies disponibles à cette époque, il a choisi de développer la nouvelle version en QtQuick (Qt + QML/JavaScript), qui offrait selon lui le meilleur support multi-plateforme avec des outils permettant de créer une interface moderne, tout en étant relativement facile d’accès pour les nouveaux développeurs. C’est d’ailleurs à ce moment là que Johnny et moi avons rejoint l’équipe.

Pour l’occasion, et pour permettre de conserver quelque temps en parallèle l’ancienne version, cette nouvelle version a été renommée en interne « gcompris-qt », et la numérotation est logiquement repartie de zéro.

 

Quel a été le plus gros chamboulement dans l’histoire de GCompris ?  Le changement de moteur au milieu des années 2010 ?

Le plus gros chamboulement a en effet été cette réécriture complète du logiciel. Avec le passage de Gtk+ à Qt, le projet a logiquement migré de la communauté Gnome vers la communauté KDE. Ce travail de réécriture a demandé plusieurs années de travail, et n’est pas encore tout à fait fini. Nous avons perdu au passage quelques activités de l’ancienne version qui n’ont pas été portées, mais nous en avons aussi développé de nouvelles. De même pour les traductions, certaines langues supportées par l’ancienne version ne le sont pas encore dans la nouvelle.

Par ailleurs, pour cette nouvelle version, ma première contribution a été de créer une charte graphique adaptée, et de créer de nouveaux graphismes pour les nombreuses activités en suivant cette charte. Cette tâche n’est pas encore tout à fait terminée, mais le logiciel est déjà bien plus agréable et harmonieux visuellement pour les enfants, et les nombreux retours que nous avons eus depuis confirment que ce changement est très apprécié par nos utilisateurs.

Au niveau communautaire, comment se déroulent les contributions à votre logiciel ? Plutôt liées aux traductions ou aux activités ?

Les contributions de traductions par la communauté sont un point essentiel pour permettre aux enfants du monde entier d’utiliser le logiciel. Nous avons une consigne en interne de n’inclure les traductions que si elles sont au moins complètes à 80%, pour éviter que les enfants ne se retrouvent avec un logiciel à moitié traduit. Le nombre de textes à traduire est assez élevé, cela demande donc un certain effort pour les contributeurs de fournir les traductions pour une nouvelle langue. Une bonne partie des traductions est faite par les traducteurs de la communauté KDE, mais il y a aussi des traducteurs externes qui nous contactent directement pour plusieurs langues. La nouvelle version 1.0 est entièrement traduite en 22 langues, et partiellement traduite en 4 langues. Depuis sa sortie il y a une dizaine de jours, nous avons déjà été contactés par plusieurs personnes qui souhaitent participer pour ajouter de nouvelles traductions. Nous ferons donc très certainement bientôt une nouvelle version mineure pour les inclure.

Pour les activités, c’est assez variable. Nous avons eu de nombreux contributeurs au fil du temps, en particulier des étudiants participant à des programmes comme le GSoC (Google Summer of Code) et SoK (Season of KDE), qui ont chacun ajouté quelques activités. Mais la plupart restent seulement le temps de leur session et ne contribuent plus vraiment ensuite, ce qui est dommage. Il y a aussi des instituteurs et des parents qui nous aident en donnant des retours sur le contenu pédagogique.

Avancement des principales traductions de GCompris

Vous avez besoin de contributrices ? Sur quels aspects ?

Nous recherchons toujours des traducteurs pour de nouvelles langues ou pour aider à maintenir les traductions existantes. De même, il reste beaucoup d’enregistrements de voix à fournir pour la plupart des langues (pour le français les voix sont complètes actuellement).

Au plan pédagogique, nous venons de démarrer un projet de cookbook (livre de cuisine) pour présenter des exemples d’utilisation du logiciel en classe. Les instituteurs sont donc bienvenus pour y partager leurs recettes.

Et bien sûr, nous sommes toujours ouverts aux développeurs qui souhaitent ajouter de nouvelles activités, tant qu’elles restent dans le cadre de la philosophie du logiciel.

 

L’année 2020 a aussi été marquée par une évolution importante pour GCompris, financière celle-ci, avec l’abandon du système de code d’activation sur certains OS. Pourquoi ce changement ?

C’est un changement que j’avais en tête depuis un bon moment. Ma motivation principale était l’envie de fournir le logiciel complet au maximum d’enfants possible. C’est déjà assez compliqué pour certains d’avoir accès au matériel. L’accès à l’éducation gratuite pour tous est un sujet important.

Un autre point qui me dérangeait un peu avec le code d’activation pour les OS non libres : étant moi même un défenseur des valeurs du logiciel libre, je voyais une certaine contradiction dans le fait que mes revenus dépendaient des gens qui continuent d’utiliser des logiciels privateurs.

Enfin, l’élément déclencheur a malheureusement été l’arrivée de la pandémie… Dès le début de l’année, voyant la situation arriver au loin, j’ai vite compris qu’il était plus que jamais nécessaire de fournir notre logiciel éducatif gratuitement à tous les enfants qui allaient se retrouver confinés. Et par la suite j’ai pu constater qu’en effet, cela a été d’une grande aide pour les instituteurs, les parents, et surtout pour les enfants.

 

Une question qu’on nous pose souvent, « Alors c’est quoi votre modèle économique ? » (© startup magazine)

Désormais notre modèle économique est uniquement basé sur le financement participatif. Avec l’abandon de la version payante, j’ai fait le pari de continuer à financer mon travail sur GCompris via ma page Patreon. J’espère que suffisamment de personnes soutiendront le projet pour que cela tienne sur le long terme.

Il y a une dizaine d’années, le paysage éducatif comportait plusieurs suites éducatives libres (Childsplay, Omnitux, suite pédagogique d’Abuledu). Actuellement, GCompris semble être la seule avec un développement actif. Vous avez écrasé la concurrence ?

Je ne connais pas en détail l’évolution de ces autres suites éducatives libres. Cependant, je suppose que le manque de budget pour les logiciels éducatifs en général, et en particulier pour ceux qui sont libres, est un facteur important.

 

Plus globalement, quel regard portez-vous sur l’évolution du libre dans l’éducation sur ces 20 dernières années ?

En lisant des articles comme celui-ci, on voit bien que le logiciel libre n’est plus du tout soutenu par l’éducation nationale dans notre pays. Si seulement le budget était correctement utilisé pour développer des solutions éducatives libres…

On peut voir dans d’autres pays des solutions libres déployées efficacement. Par exemple au Kerala (état du sud de l’Inde), l’état utilise exclusivement des logiciels libres pour les écoles publiques et a financé le développement d’une distribution GNU/Linux déployée sur tous les ordinateurs de toutes les écoles. Les instituteurs sont formés sur ces logiciels et les élèves apprennent à utiliser des outils qu’ils peuvent ensuite utiliser librement chez eux. Plus proche de chez nous, plusieurs régions d’Espagne ont développé et déployé des distributions GNU/Linux dans leurs écoles.

Il y a donc beaucoup de progrès à (re)faire dans ce domaine en France.

 

C’est quoi la feuille de route pour les 20 prochaines années ?… Bon au moins pour les 20 prochains mois ?

Nous travaillons actuellement sur un nouvel outil « serveur » qui permettra aux instituteurs de personnaliser le contenu des activités et d’interagir avec le logiciel sur les postes des élèves. Il s’agit cependant d’un énorme projet qui va demander beaucoup de travail, il est donc difficile pour l’instant de prédire quand il sera prêt.

De mon côté, il me reste plusieurs activités à refaire au niveau des graphismes et de l’interface. Comme les activités doivent être conçues de manière responsive, en plus de créer des nouvelles images, il faut souvent ré-écrire une bonne partie de l’interface pour qu’elles soient utilisables aussi bien sur un écran d’ordinateur que sur un téléphone en mode vertical ou horizontal. Chaque activité ayant ses propres contraintes, c’est parfois un vrai challenge.

Enfin, nous allons probablement avoir un peu de travail à l’avenir pour porter le logiciel sur la nouvelle version de Qt (Qt 6), qui apporte son lot de changements à prendre en compte.