Framaconfinement semaine 2

Le temps passe à une vitesse en cette période de confinement ! On est déjà jeudi de cette troisième semaine de confinement et on ne publie que maintenant le résumé de nos aventures de la semaine dernière ! Il est vrai que cette seconde semaine a été autant chargée que la première pour Framasoft et que la rédaction de cet article n’était pas notre plus grande priorité. Pouhiou en a commencé la rédaction en cours de semaine et c’est Angie qui se charge de la terminer. Voici donc un article à 4 mains pour garder une trace de ce qui nous anime ces jours-ci.

L’accès à l’ensemble des articles : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

Lundi 23 mars en brèves par Pouhiou

On va pas se mentir : ouvrir son ordinateur le lundi matin, tout lire et tout rattraper quand on a passé le week-end sur une île déserte numérique : wow. Tout le monde chez Framasoft a participé au travail et aux échanges communs, et il y a 42 000 notifications à rattraper. Je n’imagine même pas comment JosephK, qui rentre de 4 semaines de congés, va réussir à s’y retrouver dans tout ce broll !

Aujourd’hui, Lise a pris le temps d’aider AnMarie pour paramétrer son application Plumble sur son smartphone : la carte son de son ordi déconne et l’isole d’autant plus. Désormais, elle est de toute voix avec nous lors des réunions, et ça fait du bien !

Pyg a mis en place un pad de c’est quoi qu’on veut faire, la boite à envies. L’idée, c’est de prendre le temps de ne plus faire pour se poser et réfléchir… et ça, c’est pas gagné ! Mais le monde a changé (c’est notre nouveau mantra), donc c’est le moment d’interroger nos envies et de voir ce que l’on voudrait changer. Par exemple, est-ce qu’on va remettre en question nos plans pour l’année ? Avec le chamboulement que nous venons de vivre, il va falloir faire l’inventaire : qu’est-ce qui va être retardé ? Qu’est-ce qu’on va remettre à plus tard ? Qu’est-ce qu’on va modifier ? Mais ça nous semble encore trop tôt pour être sûr·es de quoi que ce soit.

Le lundi, c’est le jour de la réunion des salarié⋅es, sur notre Mumble. Celle-ci est longue, près de 3 heures, mais on a besoin de parler. J’en sors avec un sentiment de lourdeur, une tristesse (que je crois partagée) qui ne me quitte pas pendant deux trois jours. On ne le dit pas forcément entre nous, ou en tous cas on n’appuie pas dessus, mais le confinement, c’est pas la joie…

Luc ne va vraiment pas mieux niveau santé mais il fait du pain et nous partage ses recettes. Il met à jour Gitlab. Il installe une interface web à Mumble qui le rend d’autant plus pratique, du coup ! (sauf qu’on ne peut pas y créer de salon, mais bon si une personne le crée sur le logiciel pendant que 9 rejoignent le salon depuis l’interface web, ça simplifie 9 fois sur 10 l’usage, alors c’est déjà ça).

Dans la série #LesGens ont du temps, il y a plein de personnes qui essaient d’installer Framaforms (ce doit être une espèce de défi confinement level master ninja du serveur), et qui partagent leurs erreurs avec Théo, ce qui lui permet d’améliorer grandement le process et la doc.

Le projet entraide.chatons.org avance, le forum du collectif fourmille et occupe beaucoup Angie, Pyg et Lise (ainsi que tcit qui bidouille de la démo). Angie sort de chez elle pour la première fois depuis une semaine : aller dans un hypermarché c’est pas la folie, mais se rendre compte qu’ils ont coupé la musique ça fait un bien fou. #UnAutreMondeEstPossible

Mardi 24 mars en brèves et en groumph (toujours Pouhiou)

Depuis hier, Chocobozzz a le nez dans Etherpad et cherche à l’optimiser. Ainsi que MyPads. Et le pire c’est qu’il y arrive le bougre. Genre on a des stats et des graphiques… Comme on le dit dans le métier (et si vous nous pardonnez ce terme technique) : ça poutre !

Avant / après les miracles réalisés par Chocobozz sur nos instances Framapad <3

tcit y travaille avec lui, quand il ne bidouille pas sur l’instance de prise de rendez-vous pour les médecins. Et quand il n’aide pas sur la page entraide.chatons.org . C’est pas possible d’être partout à la fois comme ça : je soupçonne de plus en plus tcit de voyager dans le temps avec le Docteur.

Luc installe un troisième vidéobridge pour Framatalk. Si j’ai bien tout compris, c’est ce qui permet de répartir la charge des vidéo-conférences sur trois serveurs, sur 3 machines à la fois. Et il trouve quand même la pêche pour patcher MyPads et faire des gâteaux au matcha.

Angie, Pyg et Lise sont à fond sur le CHATONS. Et que ça crée des fiches dans la base de données (sous Drupal) pour alimenter la page du projet entraide.chatons.org, et que ça crée des visualisations, et que ça coordonne, et que ça réunionne… Angie trouve quand même le temps de mettre en page l’article annonçant l’ouverture du librecours Culture Libre sur le blog et de faire le point avec Arthur sur son stage de traduction.

Pyg, quant à lui, ouvre aussi une page de notre wiki interne pour y noter les statistiques de fréquentation des services qui se font assaillir depuis le confinement. Histoire de documenter l’écart. Oh, et cet enfoiré (je l’aime, mais c’est un enfoiré) nous fait découvrir le compte twitter de MalaiseTV. On a les yeux qui saignent.

Théo a du mal à s’en remettre et à finaliser son beau README pour Framaforms. Spf s’en remet suffisamment pour intégrer des contributions à la documentation de Jitsi et ajouter la doc écrite par tcit de l’outil de prise de rendez-vous pour les médecins.

Moi, ce mardi, j’arrive à rien et ça me groumphe. J’ai l’impression de passer ma journée à être payé pour tweeter. Pourtant je sais comment ça se passe, hein. Quand j’ai un gros texte à rédiger (genre le journal du framaconfinement de la fin de semaine), je sais que je ne vais arriver à rien le temps que mon cerveau prémâche le boulot en tâche de fond. Mais c’est un problème qu’on a souvent, chez Framasoft : quand on voit tout ce qui est fait par les autres, on a parfois cette peur de ne pas être à la hauteur, d’être dans l’imposture. Alors oui : pour contre balancer on se dit entre nous combien c’est OK de ne pas produire, de ne pas y arriver, voire de rater des trucs. Mais on a beau le savoir, on a beau avoir les mots qui réconfortent, c’est toujours aussi rageant à vivre que de se sentir bloqué dans son boulot… Surtout quand je vois tout ce que font mes collègues.

Mercredi 25 mars par Angie

Ce mercredi, Pouhiou a plus d’énergie qu’hier et prend donc du temps pour rédiger l’article Framaconfinement de la fin de la semaine 1, le faire relire aux membres de l’association et le mettre en forme pour sa publication. Il continue en parallèle à animer nos comptes sur les médias sociaux et fait le constat qu’il trouve #LesGens bien plus sympathiques lorsqu’il est en forme !

Pyg a pris connaissance du long billet de blog d’un de nos membres, Framatophe, et en fait une synthèse pour les autres membres de l’association. Il a aussi continué le travail entamé mardi sur les statistiques de fréquentation de nos services. Et a répondu à de nombreux mails laissés en attente.

25 minutes de la lecture intense ! Il nous fallait bien un résumé de pyg !

Avec tcit, ils ont continué à aider MrFlos, en charge des services de Colibris Outils Libres et ljf de ARN sans-nuage.fr sur la création de la page entraide.chatons.org et j’ai continué à alimenter la base de données afin que tout ce dont nous avons besoin pour cette page soit bien renseigné. C’est une tâche un peu ingrate, très répétitive, qui m’a rappelé mon premier job dans une SS2I au début des années 2000 où je m’étais retrouvée à entrer manuellement en bdd un catalogue papier de modèles de WC à poser !

Du côté de l’équipe technique, le travail pour améliorer les performances d’Etherpad continue : Luc et Chocobozz mettent en place des patchs dans tous les sens ! Tcit continue à mettre à jour la liste des instances sur Framapad et Framatalk. Quant à Théo, il continue à s’occuper de Framaforms, avec l’aide ponctuelle de tcit.

Spf (aka « What’s up doc? »), passe une partie de sa journée à rédiger la documentation sur la version web du logiciel Mumble. C’est quand même bien pratique de pouvoir utiliser Mumble depuis un navigateur sans avoir à installer le logiciel sur son ordinateur ou une application sur son smartphone, même si une partie des fonctionnalités ne sont pas disponibles dans cette version web.

Je passe une partie de la journée à discuter avec des gens ! Maxime du Cinéma Nova m’a appelée pour prendre des nouvelles et m’indiquer que mon intervention au sein de leur structure prévue en mai sera reportée. J’ai aussi eu une réunion sur Mumble avec Stph, Framatophe et pyg pour parler d’un projet tuteuré pour des étudiants de l’UTC.

Jeudi 26 mars en brèves, mais toujours à fond !

Le projet entraide.chatons.org avance toujours : après un point téléphonique entre les protagonistes pour faire le point sur les avancées du projet et lister ce qu’il reste à faire, tcit et pyg continuent à donner un coup de main sur la partie technique tandis que je continue à compléter la base de données et le wiki. Lise nous concocte de très belles petites images de chatons pour illustrer chaque service ! Ça avance bien et ça fait du bien de voir ce chouette projet devenir réalité.

AnMarie continue ses activités administratives et comptables tout en papillonnant de canal en canal au sein de notre messagerie collaborative pour suivre les différents échanges au sein de l’association. Elle a parfois le sentiment d’être un peu submergée par tous ces échanges car depuis le début du confinement, la majorité des discussions au sein de l’association se déroule sur notre Mattermost et ça part un peu dans tous les sens.

Côté technique, Luc installe et paramètre une nouvelle instance de Framadrop, notre outil de partage temporaire de fichiers. Après avoir patché la version française de web.mumble.framatalk.org, il s’occupe aussi de changer le disque dur d’un de nos serveurs et fait du ménage sur un autre qui n’avait pratiquement plus de place. Chocobozzz fixe des plugins Etherpad pour prévoir une mise à jour de nos instances vers la version 1.8. Pouhiou et tcit se chargent de rédiger et mettre en ligne un nouveau message d’information pour le nouveau serveur Framadrop. Et parce que nos services Framatalk et Framapad vont mieux, ils s’occupent aussi de modifier le message existant sur ces services.

Spf, Théo et des membres bénévoles continuent à répondre aux nombreuses demandes des utilisateur⋅ices de nos services, que ce soit sur notre forum ou via notre formulaire de contact.

Pouhiou est très enthousiaste aujourd’hui car l’article Un librecours pour mieux contribuer à la Culture Libre et le mémo sur le télétravail semblent très appréciés sur les médias sociaux. Ça lui donne l’énergie de se mettre à la rédaction du début de cet article (journées de lundi et mardi) avant de prendre connaissance des commentaires publiés sur les derniers articles du Framablog.

De mon côté, j’ai réussi à me bloquer 2 heures pour préparer une intervention prévue demain. Cette intervention, prévue depuis plusieurs semaines, a lieu dans le cadre de la formation continue diplômante DIPCO (diplôme en Codesign) proposée par le CNAM, le collectif Codesign-it! et le CRI aux professionnel⋅les pour qui la dynamique collaborative est un enjeu pressant. La session sur laquelle j’interviens traite de gouvernance distribuée et des nouveaux modèles d’organisation. Je tenterai donc d’y expliquer la gouvernance de Framasoft.

Vendredi 27 mars : on ne chôme pas !

Le vendredi est toujours un peu particulier parce qu’une partie d’entre nous (pyg, Pouhiou et moi) ne travaillent pas. Alors que Pouhiou s’est déjà réfugié dans son île merveilleuse d’Animal Crossing et que pyg s’est chargé d’aller faire les courses pour ses voisins et de faire un petit break, j’ai pris le relais sur l’animation de nos comptes sur les médias sociaux pour la matinée, tout en continuant à préparer mon intervention sur la gouvernance de l’association.

AnMarie a fini sa semaine en beauté puisqu’elle a terminé la saisie dans notre logiciel de comptabilité des relevés de dons des mois de janvier et février : ça peut paraître anodin, mais cela représente plus de 80 pages de relevés bancaires à vérifier et c’est un boulot de dingue. D’ailleurs elle se réjouit déjà des relevés de mars qui ne vont pas tarder à arriver 😉

Côté entraide.chatons.org, tcit a passé une bonne partie de la journée sur la résolution d’un bug coriace et pyg a bidouillé sur Drupal pour avoir de nouvelles vues de la base de données. J’ai aussi commencé à rédiger l’article annonçant la sortie officielle du projet, histoire de prendre un peu d’avance et qu’on puisse diffuser l’information dès que la page sera prête.

Côté technique, Luc a testé, mergé et publié les patchs des plugins du logiciel Etherpad réalisé hier par Chocobozzz afin de rendre compatible l’outil pour une migration vers sa version 1.8.

Et ce week-end ?

Côté salarié⋅es, je pense qu’une grande partie d’entre nous a vraiment fait un gros break ce week-end. Ces deux dernières semaines ont été très intenses : il a fallu réagir dans l’urgence et réorganiser nos activités respectives. S’y est ajouté pour nous tou⋅tes le fait de vraiment vivre la situation du confinement, dans des contextes propres à chacun⋅e. Chocobozzz a quand même pris du temps sur son samedi pour redévelopper le système multi threads de Framacalc qui commence à peiner lors des heures de pointe et un moment de son dimanche pour mettre à jour les serveurs sur lesquels sont installés nos instances du logiciel JitsiMeet (mises à jour mineures pour le client, majeure pour le bridge vidéo).

Et bien sûr, pyg n’a pas pu s’empêcher d’aller rédiger un nouvel article : une façon pour lui de prendre du recul sur la situation ! Mais ça on vous en parlera la semaine prochaine…




entraide.chatons.org : des services libres en ligne sans inscription

Suite au confinement dû à l’épidémie de coronavirus, vous êtes nombreu⋅ses à avoir besoin d’outils pour continuer à communiquer avec vos proches et/ou télétravailler. Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires – CHATONS – (dont fait partie Framasoft) met en place https://entraide.chatons.org/, un portail d’accès simplifié à des services en ligne sans inscription et répondant aux besoins les plus courants.

On vous a déjà parlé de CHATONS, non ?

Initié en 2016 par Framasoft, ce collectif rassemble à ce jour plus de 70 structures qui proposent des services en ligne libres, éthiques, décentralisés et solidaires afin de permettre aux internautes de trouver rapidement des alternatives aux services proposés pas les géants du web. Les structures membres du collectif s’engagent notamment :

  • à n’utiliser que des logiciels libres ;
  • à ne pas exploiter les données des bénéficiaires de leurs services (= ne pas transmettre ou exploiter vos données) ;
  • à ne pas utiliser de régies publicitaires (ou autres services de pistage).

Très souvent, on explique que CHATONS, c’est un peu un réseau d’AMAP des services en ligne. Vous connaissez le principe des AMAP ? Ces associations qui proposent aux habitants des villes des paniers de légumes (ou autres denrées) issus de la production agricole locale (et souvent biologique) ? Là où les géants du web représenteraient l’industrie agro-alimentaire, les structures membres de CHATONS seraient des « paysans informatiques » proposant des services en ligne « bio » :

  • sans OGM (= sans logiciels privateurs ne garantissant pas vos libertés),
  • sans pesticide (= sans baser leurs revenus sur la vente de vos données personnelles),
  • sans marketing agressif (= sans régie publicitaire pistant vos comportements),
  • sans une « course au pouvoir d’achat », qui en réalité porte tort aux petits agriculteurs (= prix équitables entre les chatons et leurs bénéficiaires)

Des chatons qui font leur part

Parce que plusieurs structures au sein du collectif proposaient déjà aux internautes des services en ligne facilement accessibles depuis leur site web, nous avons pensé qu’il serait pertinent en cette période de les identifier et de les valoriser. Dès l’annonce du confinement, nous avons donc commencé à créer des pages sur notre litière pour lister les instances publiques d’outils répondant aux besoins les plus courants pour les personnes en situation de télétravail.

C’est en listant les adresses web de ces services qu’il nous a semblé judicieux de créer une nouvelle page sur chatons.org qui donnerait un accès direct à ces services, sans obliger les internautes à consulter une page sur notre wiki et à ensuite devoir aller sur la page du chaton pour accéder au service. D’autant plus que nous étions conscients que les internautes ne sauraient pas forcément quelle instance choisir parmi cette liste. C’est de là qu’est né entraide.chatons.org, un portail d’accès simplifié à des services en ligne sans inscription et répondant aux besoins les plus courants.

Pour la petite histoire, un petit groupe agile composé de membres du collectif, en particulier Angie, Lise, Thomas et Pierre-Yves de Framasoft, ainsi que Valentin d’ARN / Sans-nuage, et Florian des Colibris s’est retrouvé à faire des petits points réguliers en audioconférence à leurs heures perdues, à avancer par petits pas asynchrones sur le développement de cette nouvelle page web, et à se concerter par tchat (avec les outils libres que l’on préconise 😉 ), pour réaliser cette plateforme en une grosse semaine. Dans un contexte où tout le monde n’a que le mot solidarité à la bouche, nous vivions là une belle expérience irréversible de coopération !

Des services en ligne facilement accessibles

Sur entraide.chatons.org, nous vous proposons l’accès à 9 outils différents :

  • la rédaction collaborative avec l’outil Etherpad (alternative à Google Docs)
  • la visioconférence avec l’outil Jitsi Meet (alternative à Skype, Zoom, etc.)
  • la prise de rendez-vous avec l’outil Framadate (alternative à Doodle)
  • le tableur collaboratif avec l’outil Ethercalc (alternative à Google Sheets)
  • le partage temporaire de fichiers avec les outils Lufi, Firefox Send ou Plik (alternative à WeTransfer)
  • le partage d’images avec l’outil Lutim (alternative à Imgur)
  • les tableaux de post-it avec l’outil Scrumblr (alternative à Padlet)
  • les raccourcisseurs de liens avec les outils Polr, LSTU ou rs-short (alternative à bit.ly)
  • le partage de textes sécurisé avec l’outil PrivateBin (alternative à Pastebin)

Et comme pour chaque outil, il existait plusieurs instances chez les chatons, nous avons mis en place une interface qui ne vous oblige pas à choisir chez qui vous utilisez ce service. Techniquement, on vous propose l’accès à une instance de chaque outil de manière aléatoire, chaque chaton pouvant indiquer son niveau de disponibilité pour chaque service.

Ainsi, sur entraide.chatons.org, lorsque vous souhaitez créer, par exemple, un pad pour y prendre des notes de manière collaborative, vous est indiqué le nom du logiciel utilisé (en l’occurrence Etherpad) et chez quel chaton ce pad sera créé. Cela permet de répartir la charge de création de nouveaux pads entre les 19 chatons qui proposent ce service. Ainsi, aucune structure ne se retrouve à devoir gérer une affluence trop massive d’internautes sur ses services.

Ainsi vous pouvez découvrir et utiliser librement ces services avec des garanties de respect votre vie privée, et autres valeurs rendant l’informatique moins dystopique, comme indiqué dans le manifeste et la charte du CHATONS.

Et après le confinement ?

Nous prévoyons de maintenir cette page au-delà du temps de confinement et même de l’enrichir dans les semaines / mois qui viennent afin de vous proposer à terme d’autres outils libres fournis par les chatons, y compris ceux nécessitant inscription ou ceux nécessitant un accès payant.

Nous espérons que ce sera pour vous l’occasion de découvrir et soutenir des structures locales qui œuvrent à nous rendre plus autonomes et souverains sur nos outils de travail en véhiculant des valeurs de solidarité et de partage.

 

Découvrir entraide.chatons.org




Solidarités numériques : le Libre se mobilise

Le Libre et ses acteurs et actrices, associatifs ou individuels, se mobilisent davantage encore dans les conditions compliquées si particulières du confinement.

Empruntons cette mise au point initiale à Pascal Gascoin, chargé de mission éducation-numérique aux Ceméa, notre allié dans l’Éducation populaire :

La situation de confinement que nous traversons nous oblige à repenser, à inventer nos modes de communication, nos façons de travailler pour continuer, malgré tout, à mener à bien nos projets, nos activités tout en gardant le lien, avec les bénévoles et les équipes de nos organisations, nos élèves et les accompagner au mieux.

Aux CEMEA, nous sommes choqués de recevoir quasi quotidiennement dans nos boîtes mails de soi-disant « guides de survie numérique en période de confinement », provenant souvent de « start-ups associatives » qui nous proposent pêle-mêle des solutions payantes, d’autres gratuites, sans jamais faire référence à la façon dont seront traitées nos données, ni faire la différence entre le service “gratuit” d’une multinationale et celui volontairement éthique et fraternel d’une association.

Donc essayons de « dégoogliser le confinement ». Voici quelques-unes des initiatives récentes du numérique libre pour aider à franchir ensemble les semaines houleuses de la crise sanitaire.

Nous allons forcément en oublier, mais vous pouvez nous faire signe pour que nous puissions compléter et mettre à jour la liste ci-dessous.

C’est parti pour une recension rapide sans souci hiérarchique particulier.

C’est où/c’est ouvert ?

Sur ce site https://www.caresteouvert.fr vous pouvez savoir sur une carte (openStreetMap, la cartographie libre et collaborative qui fait la nique à googlemaps) quels sont les services « encore ouverts », ça peut être utile. Et c’est également collaboratif : signalez vous aussi les ouvertures/fermetures de lieux utiles en période de confinement.

Dépannons avec des panneaux

copie d’écran exemple d’affiche généréeLe site http://revolf.free.fr/local-pad-sign/# permet d’imprimer facilement des affiches et panneaux d’affichage avec des informations utiles pour vos voisins de balcon, de hall d’immeuble, de zone pavillonnaire, dans la rue sur le trajet du ravitaillement etc. Vous pourrez inclure automatiquement un QR code et l’adresse d’un pad dans votre affiche.

Enseignant⋅e⋅s dans l’urgence

logo de l’asso solidaire scenariL’association Scenari qui milite pour les usages de la chaîne éditoriale du même nom, vous propose une opération spéciale.
Que vous permet Scenari ? De pouvoir publier vos cours facilement avec une chaîne éditoriale : vous rédigez une seule fois pour publier sous de multiples formats, et vous n’aurez qu’un seul document à modifier /mettre à jour.
N’ayez pas peur de l’apprentissage d’un nouvel outil numérique, vous aurez l’appui et le soutien d’une personne de l’association : parrainage pour rédiger des cours, couplage avec Canoprof pour le primaire et le secondaire, parrainage d’apprentissage de la plate-forme. Accès offert à l’hébergement et à la mise en ligne des contenus que vous aurez produits (services en temps normal réservés aux adhérents de l’association)

 

logo des Zourits (pieuvre souriante)Des Zourits pour l’école
les CEMEA proposent l’accès gratuit à de nombreuses ressources libres pour l’école adresses mail, audioconférences avec jitsi, etc. mais aussi un accompagnement pour les enseignant⋅e⋅s etc. Tout cela est expliqué sur cette page.
2 plaquettes informatives et pour les contacter (liens directs vers .pdf) :
pour les écoles
pour les petites assos

Urgences numériques

Vous faites partie des acteurs locaux stratégiques : un support et dépannage numérique vous est proposé par un collectif de plus de 200 personnes bénévoles, professionnelles des technologies d’information, qui peuvent vous aider à faire face à vos urgences : pharmacies, cabinets médicaux, mairies, établissements scolaires, commerces d’alimentation, associations, indépendants. Vous pouvez donc demander de l’aide mais aussi participer pour en fournir à votre tour (c’est ça l’esprit Contributopia, hein)…

Le Big Boinc

Boinc, c’est le calcul collaboratif pour la recherche médicale, nous signale Tikayn. Votre ordinateur ou votre ordiphone s’ennuient avec leurs puissantes capacités généralement en sommeil ? Contribuez par leur puissance de calcul à la recherche médicale, comme le font déjà plus de 4 millions de personnes.

proposition sur Mastodon : contribuer avec vos appareils numériques à la recherche médicale

Github spécial Covid

Bastien recense sur ce Gthub les ressources libres et open source d’info et solidarité autour de la pandémie :

https://github.com/bzg/covid19-floss-initatives/blob/master/index.org

Insolite

Même les Balkany veulent contribuer ! (ah non zut ils ne sont pas libres)

Et du côté de Framasoft ?

JCFrog et l’interface de jitsi meet

  • Nous avons renforcé les capacités des serveurs et de l’infrastructure de Framatalk et Framapad qui peuvent donc à nouveau accueillir les besoins de communication des particuliers et associations qui doivent se joindre. Non, les enseignants qui souhaitent faire une visioconférence pour des classes de 35 ne sont pas les destinataires prioritaires de ces outils, pour des raisons compréhensibles de tenue de charge. Ces services peuvent être utilisés par des personnes qui, souvent, n’ont pas d’autres moyens (dont des malades isolé·es de leur famille). Prenez soin de ne pas monopoliser cette ressource afin qu’elle reste partagée.
  • https://rdv-medecins.framasoft.org/login est un outil libre de prise de rendez-vous médicaux à destination du personnel médical exclusivement. Vous avez un bout de serveur ? Vous pouvez héberger le même outil (Nextcloud + ses applications « rendez-vous » et « calendar ») pour le mettre à disposition de votre médecin. Et voilà la documentation utilisateur/trice !
  • Vous avez hélas ou tant mieux davantage de temps libre ? Profitez-en pour vous former en ligne aux arcanes du numérique : c’est parti pour Librecours Voir l’article du framablog qui vous explique tout. Les inscriptions sont ouvertes par ici

 

à suivre …

 

 




Framaconfinement fin de la semaine 1 : regrouper ses forces

J’ai cette impression étrange que la semaine dernière, c’était il y a un an. Il y a tellement de choses qui se sont passées depuis jeudi matin que ça me semble impossible (donc inutile) de vouloir tout dire, tout résumer.

Cependant, il y a quelques grandes lignes que l’on peut écrire pour garder la trace des chamboulements vécus dans Framasoft.

Après la tempête

Après la « journée des petits trucs » de mercredi, jeudi me fait penser à ce moment de flottement où on retrouve ses esprits après le passage de la lame de fond.

Ce matin-là, les membres de l’équipe salariée ne sont pas déboussolé·es à devoir s’adapter face à l’urgence… Au contraire, tout le monde semble avoir pris ses marques : Luc, tcit et Chocobozzz bichonnent les serveurs, paramètrent les jitsi et les MyPads, ajoutent des instances volontaires au pool des Framatalks et Framapads possibles… Spf navigue entre le forum d’entraide et les tickets, tandis que Pyg, Angie et moi répondons sur les médias sociaux et rédigeons à qui mieux mieux.

Pendant ce temps, au frama-comité des memes…

Je m’inquiète un peu pour AnMarie, moins à l’aise avec nos outils d’échanges à distance, et qui peut être d’autant plus isolée que ses tâches administratives et comptables n’appellent, finalement, que peu d’interaction. Il y a aussi Théo, Lise, Arthur, Maiwann qui voient leurs stages et sujets d’étude prendre une tournure « autonomie » qui ne doit pas virer à l’abandon.

Regrouper ses forces…

Pour bien comprendre la suite, il faut savoir que Framasoft est une association par cooptation. N’importe qui est bienvenu·e pour contribuer aux projets, et s’amuser à faire et décider de les choses ensemble, hein ! Mais les membres de l’association, celles et ceux qui « ont signé pour en chier », les personnes qui mettent un peu de cathédrale dans notre bazar… Bref nos membres se choisissent entre elles et eux.

C’est grégaire, certes. Mais, selon mes 20 et quelques années d’expérience des assos, collectifs, troupes et communautés (expérience qui ne vaut que ce qu’elle vaut), ces regroupements où on se rassemble par la reconnaissance de l’affection et des valeurs communes sont en général les plus sains, les plus efficaces. On se fait plus confiance, on agit sans perdre trop de temps en réunionite, et les dramas s’y désamorcent plus aisément.

Tout ça pour dire que les membres de Framasoft sont avant tout liés par un sentiment d’amitié et de camaraderie qui n’a, encore une fois ici, pas fait défaut. Dès lundi 16, un fil « Une grosse pensée pour nos salarié·es » partageait plein d’encouragements dans notre liste de diffusion principale, par exemple. Et dès jeudi, les membres bénévoles de Framasoft, qui ont aussi un travail, des familles, des angoisses… bref tout un confinement à gérer, dès jeudi donc, ces membres ont en plus trouvé du temps et de l’attention pour prendre soin de Framasoft.

Nous sommes aussi lié·es par l’humour. Par exemple, si on nous reproche d’utiliser l’anglicisme « gamer », on contre-trolle en parlant de chocolatine. Vous voilà prévenu·es

… renforcer le groupe

Que ce soit par des relectures des multiples textes que nous produisons, par de nombreuses réponses aux tickets de notre support et sur le forum d’entraide, par des mots d’encouragement des memes illustratifs ou des partages de veille sur les canaux de notre équipe Framateam… Cette présence, bienveillante et chaleureuse, crée une ambiance où on trouve plus facilement de l’énergie pour corriger ce bug revêche ou répondre à la frustration d’une personne confinée et perdue face à cet outil numérique devenu indispensable.

Non, les linuxien·nes ne sont pas mieux protégé·es contre tous les virus.

C’est aussi jeudi que nous avons pris notre premier café virtuel, en audio-conférence dans le salon « Framachine à café » de notre serveur Mumble. Organisé par Pyg (merci à toi !) ce moment de simple convivialité permet de lutter contre l’isolement face à un monde qui s’emballe. Nous ne dirons pas qui d’entre nous a découvert que le bouton 42 de la Framachine à café permet de servir une pinte de bière, il vous suffit de savoir que c’est la même personne qui avait brassé une Framabière artisanale dont on se souvient encore ;).

Ce jeudi enfin, Angie, Lise et Pyg ont travaillé à animer un autre groupe, le collectif des hébergeurs alternatifs CHATONS afin d’aboutir à une réunion via Mumble le soir même, où de nombreuses décisions ont été prises. Et c’est justement pour cela qu’on a besoin de se regrouper. Une période aussi exceptionnelle appelle de nombreuses décisions, exceptionnelles, dont on ne sait jamais si elles sont les bonnes, mais qu’il faut bien prendre. Renforcer le groupe, c’est aussi faire en sorte que des personnes ne se retrouvent pas seules face à des décisions, mais se dire qu’on va expérimenter ensemble, en groupe.

Des outils numériques que nous n’imaginions pas la semaine d’avant

Car des décisions pas faciles à prendre, il y en a eu !

Est-ce qu’il faut répondre à ce message de soignant·es qui nous demandent un outil pour que leurs patient·es puissent prendre des rendez-vous en ligne et ainsi gérer un agenda ? En ce moment, on pourrait croire que la question « aider des soignant·es » remporte un « oui » automatique. Mais la question est plus de savoir si nous avions les épaules, si nous saurions les accompagner, si nous ne risquions pas de les mettre dans une dépendance dangereuse par la suite…

Voilà comment tcit et Luc ont mis en place rdv-medecins.framasoft.org, aidés de spf pour le tutoriel d’utilisation. Si vous êtes médecin et avez besoin d’un outil pour votre prise de rendez-vous, vous pouvez nous contacter, mais notez bien que nous ne sommes pas un fournisseur de service professionnel, juste une asso loi 1901 qui essaie d’aider de son mieux, durant cette période exceptionnelle. L’avantage, c’est que l’outil utilisé (Nextcloud + ses applications « rendez-vous » et « calendar ») est libre, donc vous avez la liberté d’installer le même outil ailleurs, qui peut être aisément maintenu par des professionnels de l’infogérance.

On a toustes besoin d’un tcit chez soi.

Autre décision : faut-il publier dès cette semaine le mémo sur le télétravail, même s’il est encore imparfait ? Là aussi, nous avons décidé de publier sans fanfare ce mémo dirigé par Pyg où il y recueille les bonnes pratiques et les astuces concrètes (en plus des outils libres) de plus de 10 ans d’expérience en télétravail au sein de Framasoft. Vous pouvez le lire ici, le partager, et si vous voulez nous aider à le parfaire, cela se passe sur ce dépôt git.

Pendant ce temps, nous restons persuadé·es que l’audio-conférence est un outil bien plus efficace pour les réunions à 5, 10 ou plus… Je finis de rédiger et publier l’article annonçant l’ouverture de serveur Mumble, mis en place par les efforts conjoints de Luc, Pyg, spf (pour l’indispensable tutoriel d’utilisation illustré). Mumble, voilà un outil qui ne nous rajeunit pas ! Si son look est vintage, il est toujours aussi diablement efficace !

Un week-end où il est difficile de déconnecter

Quand la connexion numérique fait partie de votre outil de travail, mais qu’en plus elle devient le seul lien avec les proches… C’est dur de se déconnecter, et de se déconnecter de son boulot. Et on le voit bien parmi nos salarié·es, qui durant leur week-end en profitent pour organiser la semaine à venir, pour publier des articles ou des textes qui étaient en cours ou pour tester des scripts optimisant le partage de charges entre les instances des Framapad et Framatalk…

cliquez sur l’image pour lire le mémo du télétravail où Pyg partage ses plus de 10 ans d’expérience sur la question.

On voit aussi ce moment où les bénévoles de l’association prennent le relais sur les forces salariées, assurant une présence sur le forum d’entraide et dans les réponses aux tickets du support, ainsi que sur les réponses aux commentaires du blog.

Le collectif CHATONS est, lui aussi, essentiellement composé de bénévoles. Une nouvelle réunion se tient, en audio conférence, durant le week-end, pour trouver comment mettre en place les outils numériques de l’entraide. On va encore avoir des choses à préparer et annoncer pour la semaine prochaine, ça va être compliqué de ne pas y penser durant le week-end.

Gérer l’amplification des voix numériques

Il n’y a plus de café du commerce où on peut librement pester sur ce monde, plus de machine à café pour s’indigner des actualités, plus de coin de rue où on taille la bavette pour être sûr·e que d’autres que soi peuvent entendre le son de notre propre voix.

Alors on tweete. On pouette. On publie sa story sur Facebook et son poteau sur Reddit. L’afflux de monde sur les médias sociaux est sensible, c’est dur de ne pas intervenir. Chez Framasoft, nous tenons particulièrement à ce que nos choix soient compris, à s’assurer que nous les avons bien expliqués. C’est dur de ne pas répondre à cette énième injonction à rendre des comptes sur les arbitrages difficiles que nous avons faits cette semaine.

C’est d’autant plus frustrant que certains tweets commentent nos décisions plus pour râler un bon coup que pour parler avec nous. Framasoft et ses décisions n’y ont (en vérité) qu’une importance accessoire : le message, c’est qu’une personne est frustrée, fatiguée, esseulée.

Moi j’ai trouvé comment garder pour moi un coin de mon esprit : je sacrifie mes données à Nintendo, et je m’enfuis sur une île déserte dans une version vidéoludique de Playmobil. Le monde n’en va pas mieux, hein, mais au moins, je prends le temps de sourire.

Moi, ce week-end. Tout va bien.
Illustration de u/nathas sur Reddit




Framaconfinement Jour 03 – La journée des petits trucs

L’association Framasoft tient à partager, même de manière irrégulière et foutraque, le résumé de ce qu’il se passe lorsqu’on héberge des outils d’échange et de collaboration en ligne en pleine période de confinement.

Ce journal, nous l’écrivons pour lever un coin de voile sur Framasoft, mais aussi pour nous, parce que ça nous fait du bien. Ne vous attendez donc pas à ce que tous les éléments de contextes vous soient systématiquement donnés, on livrera les choses comme elles viennent, plus cathartiquement que pédagogiquement.

L’accès à l’ensemble de articles : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

Voici notre journée d’hier vue par Angie.

Je suis impressionnée de me retrouver à rédiger le texte de ce journal, car contrairement à Pouhiou et Pyg qui ont le verbe (et la langue) bien pendus, ça m’a toujours demandé de prendre beaucoup sur moi-même pour écrire (du moins dans l’optique d’être publiée). Mais à contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles. Je me mets donc un grand coup de pied au derrière pour vous raconter notre journée d’hier. Cet article sera sûrement plus court que les deux premiers billets (vous allez me dire : tant mieux !) car ma plume est plus concise que celle de mes chers collègues. De plus, n’ayant pas une formation informatique (même si bon, je ne suis pas complètement nulle en la matière), je suis parfois bien incapable d’expliquer ce que font mes collègues de l’équipe technique : c’est un peu du charabia pour moi tous ces gros mots ! Mais je me lance quand même !

« Faire court » …? Ouiiiii, on sait faire, à Framasoft. C’est même une spécialité locale !

La journée des petits trucs

Cette troisième journée de confinement a donné à une partie d’entre nous, une drôle de sensation. Comme me le disait ce matin Pouhiou, « la journée d’hier c’était pour moi plein de petits trucs qui ne donnent pas l’impression d’en avoir fait un gros » et SpF qui ajoute « Perso, j’ai pas eu l’impression d’avoir fait grand-chose alors que je n’ai pas manqué de travail » . Et pyg d’ajouter : « je n’ai pas eu l’impression d’être hyper efficace, mais au final, c’était une « bonne » journée » . Moi aussi, j’ai eu cette sensation d’éparpillement, de multiplier de toutes petites activités, sans vraiment m’arrêter durablement sur l’une plutôt que l’autre, un peu comme une abeille butinant de fleur en fleur. J’ai eu plusieurs fois dans ma journée l’impression que ce que je faisais n’était peut-être pas la priorité. Mais il m’était vraiment difficile d’établir des priorités dans cette masse de petites tâches, alors j’ai fait au mieux. Souvent, on ne voit pas à quel point régler les petits trucs peut être efficace et avoir de l’effet. Ça ne laisse pas le sentiment de satisfaction du travail bien fait, mais en prenant du recul, on s’aperçoit que toutes ces petites actions nous ont permis de pas mal avancer.

Je me suis donc demandée comment vous raconter cette multitude de petites activités sans tomber dans la liste sans fin. Mais comme ce quatrième jour de confinement arrive déjà à sa fin, je me suis dis qu’il ne fallait pas que je me prenne trop la tête non plus et que finalement, j’allais juste vous raconter tout cela le plus simplement possible.

Même pas peur.

Commençons donc par ce qui prend le plus d’énergie à l’association actuellement : le maintien et le renforcement de nos services. Dès mardi, Luc a migré semestriel.framapad.org vers un nouveau serveur pour accueillir les pads semestriels de notre service Framapad et ainsi laisser davantage de place à mensuel.framapad.org sur un serveur dédié. Dorénavant, lorsque vous créez un pad public sur https://framapad.org/, nous vous permettons de créer ce pad sur une instance du logiciel Etherpad qui n’est pas hébergée chez nous. C’est transparent pour vous, mais ça nous permet de reporter la charge entre plusieurs structures. Tcit ajoute chaque jour de nouvelles instances à la liste de celles vers lesquelles vous êtes redirigé⋅es lors de la création d’un nouveau pad. Vous pouvez ainsi consulter la liste de ces partenaires sur https://framapad.org/fr/info. Nous en profitons pour remercier toutes les structures et individus qui nous permettent d’utiliser leurs services. C’est beau et rassurant de voir une telle entraide !

Chocobozzz et Luc ont travaillé à l’amélioration des performances de MyPads, le service qui permet la création de dossiers de pads par utilisateur⋅ice, illimités et partageables. En effet, depuis lundi, vous êtes très nombreu⋅ses à utiliser ce service et il a rencontré quelques soucis. Luc a donc installé une nouvelle instance de ce service sur nos serveurs et nous proposons dorénavant 2 instances de MyPads :

Nous incitons les nouveaux utilisateur⋅ices à se créer un compte sur la nouvelle instance plutôt que sur l’instance historique, sauf dans quelques cas :

  • si vous voulez accéder à des pads déjà créés sur cette instance historique
  • si vous voulez partager des pads avec des utilisateur⋅ices déjà inscrit⋅es sur l’instance historique

 

Notez qu’il s’agit là d’un autoportrait, vu que ce meme a été généré par Framasky.

Notre service de conversation audio / vidéo Framatalk a lui aussi vu débarquer en masse de nouveaux utilisateur⋅ices. Tout comme pour notre service Framapad, nous avons fait appel à la communauté des hébergeurs de services en ligne afin de pouvoir vous renvoyer sur leurs instances du logiciel Jitsi. Vous pouvez ainsi consulter la liste de ces partenaires sur https://framatalk.org/accueil/fr/info. Nous remercions à nouveau toutes les structures et individus qui nous permettent de renvoyer vers leurs services.

Chocobozzz a passé une partie de sa journée à débuguer Framacalc, notre instance du logiciel Ethercalc, qui permet la réalisation de feuilles de calculs de manière collaborative. Luc, parce qu’il avait, dès mardi, installé et configuré un serveur Mumble pouvant accueillir 1200 personnes en temps réel (nous en avons fait l’annonce tout récemment), a aussi mis le nez dans la documentation Mumble qu’avait rédigée SpF pour y ajouter quelques éléments.

Pour Théo, notre stagiaire sur Framaforms, c’était une bonne journée puisqu’il a enfin pu résoudre les erreurs de mail de confirmation qu’il rencontrait sur ce service (ne me demandez pas de quoi il s’agit, je n’en ai aucune idée). Ça faisait plusieurs jours qu’il galérait dessus et ça a un peu été la délivrance pour lui que de résoudre ce problème. Ça a même fait danser SpF (pour qui c’est aussi un soulagement au niveau support) :

Pyg a, comme chaque jour, coordonné les activités de l’ensemble de l’équipe salariée et des membres bénévoles. Pour cela, on utilise principalement le logiciel Mattermost, un service de discussion instantanée conçu comme un chat interne. Ces derniers jours, les échanges ont été bien plus nombreux dans les différents canaux de discussion de cet outil. Lire l’ensemble des conversations et y répondre, ça prend sacrément du temps dans une journée.

Mais ça ne l’a pas empêché de :

  • finaliser le texte de l’article Framaconfinement Jour 02 – Prendre la mesure,
  • remettre le nez dans le mémo sur le télétravail qu’il avait entamé ce week-end,
  • suivre toutes les informations sur Framasoft,
  • faire de la veille sur les besoins numériques pendant la crise sanitaire (outils et accompagnement),
  • faire le point sur l’état de nos services,
  • prendre des nouvelles de ses collègues…;)

Pouhiou a animé toute la journée notre présence sur les différents médias sociaux en y diffusant de nouvelles publications, en partageant des informations et en répondant à celleux qui nous posent des questions ou qui réagissent à nos publications. Hier, l’un de nos tweets a été repartagé plus de 2000 fois. Pouhiou faisait le constat que sur Twitter, nos tweets les plus repartagés sont ceux où l’on exprime notre mécontentement face aux pratiques des géants du web et/ou débordements de propriété intellectuelle. Alors que lorsqu’on publie des contenus positifs, ils sont moins repartagés. On le sait, Twitter est le lieu d’expression de l’indignation et de la colère. Mais on a là la confirmation que les algorithmes de cet outil mettent davantage en valeur des contenus qui vont nous faire réagir.

Pouhiou s’est aussi chargé de la mise en forme et de la publication sur notre blog de l’article Framaconfinement Jour 02 – Prendre la mesure rédigé par pyg. Pour illustrer cet article, il a fait un appel à l’ensemble des membres de l’association afin de produire des mèmes. Ah, ça quand il s’agit de créer des mèmes, on a des spécialistes dans l’asso ! Les mèmes sont arrivés en pagaille et il en a sélectionné quelques-uns pour les inclure dans l’article.

Nous, on fait les deux.

Et en vrac, il a aussi fait tout cela dans sa journée :

AnMarie a continué ses activités habituelles en cette troisième journée de confinement, alors que nous savons qu’elle ne vit pas très bien le fait de télétravailler. Tout en répondant aux tickets de support concernant les dons, elle a fait de la saisie dans notre logiciel de comptabilité. Elle s’est aussi occupée de prendre des abonnements à deux nouveaux médias pour l’association : Le Monde et Médiapart. En effet, on en parlait depuis plusieurs mois de cette nécessité pour nos pratiques de veille de s’abonner à ces deux titres, sachant que nous avons déjà de longue date un abonnement à NextINpact. C’est dorénavant chose faite grâce à elle. Nous n’avons dorénavant plus aucune raison de ne pas être informé⋅es 😉

Hier, SpF est revenu à une activité plus habituelle que les jours précédents. Il a répondu aux tickets de demande de support et répondu aux nombreuses publications sur notre forum. Il est épaulé dans cette tâche par une partie de l’équipe salariée (coucou Tcit, Pouhiou et Théo) ainsi que par plusieurs membres bénévoles de l’association (coucou Gavy, Fred, lamessen, fat115 et celleux que j’oublie). Et comme me le disait SpF, répondre aux demandes, c’est vivre beaucoup d’émotions dans une même journée : entre les messages de remerciements qui vont droit au cœur, les messages de personnes qui sont complètement perdues et qu’il faut accompagner au cas par cas et les messages de celleux qui nous insultent, c’est un peu le yoyo émotionnel. D’où l’intérêt pour l’ensemble de l’association de se soutenir au quotidien !

Notez bien que les mots gentils sont plus nombreux que les râleries des facheuxses.

Quant à ma troisième journée de confinement, elle a été bien morcelée. J’ai continué tout au long de la journée à coordonner l’animation du CHATONS en prenant connaissance des échanges se déroulant sur notre forum, en échangeant directement avec certaines structures ayant des besoins spécifiques, en créant de nouvelles pages recensant sur le wiki les instances des outils les plus utiles au télétravail et en animant les comptes du collectif sur les médias sociaux. J’ai proposé la tenue d’une réunion spéciale pour les membres du collectif afin de définir la stratégie du collectif durant cette période. J’ai aussi passé un peu de temps sur la rédaction et la mise en forme de l’article Une mobilisation citoyenne pour la continuité pédagogique en lien avec le collectif Continuité Pédagogique. J’ai pris connaissance des articles et informations transmises par les membres de l’association. Et en fin de journée, j’ai rédigé les textes d’explications qui apparaissent sur nos instances MyPads en lien avec l’équipe technique. Au final, la journée était encore bien remplie.

Le monde a changé. — Pyg, hier, 2020

Mais ce que je voulais souligner, alors même que dans les circonstances habituelles je ne suis pas en télétravail, c’est que je ne me suis jamais aussi sentie en lien avec les membres de l’association. C’est un paradoxe assez intéressant que d’être confinée seule dans mon appartement lyonnais, de travailler seule face à mes écrans toute la journée et de me dire chaque soir que je n’ai pas eu une seule fois dans ma journée la sensation d’être seule.




Framaconfinement Jour 02 – Prendre la mesure

L’association Framasoft tient à partager, même de manière irrégulière et foutraque, le résumé de ce qu’il se passe lorsqu’on héberge des outils d’échange et de collaboration en ligne en pleine période de confinement.

Ce journal, nous l’écrivons pour lever un coin de voile sur Framasoft, mais aussi pour nous, parce que ça nous fait du bien. Ne vous attendez donc pas à ce que tous les éléments de contextes vous soient systématiquement donnés, on livrera les choses comme elles viennent, plus cathartiquement que pédagogiquement.

L’accès à l’ensemble de articles : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

 

Notre article d’hier s’est fait modérer-censurer sur FB, pour infraction au copyright.
Du coup il n’y aura pas de mème dans cet article.
Pas un seul.

Voici notre journée d’hier vue par Pyg, dans un texte dont il a fini le premier jet à 3h du mat’.

Prendre la mesure

Ce monde marche à l’envers.

D’habitude, c’est Pouhiou, mon collègue et ami qui use de sa plus belle plume pour écrire les billets du Framablog, et moi qui envoie des listes à puces aux bénévoles ou aux collègues à longueur de journée.
Mais en ce moment, le monde marche à l’envers.

Le premier billet de ce journal de bord aura donc été une liste à puces faite par Pouhiou. Et ce second billet, puisque nous avons décidé d’alterner les auteurs, sera plutôt une introspection. Ou une extraspection (oui, ça n’existe pas, mais à l’heure où je rédige ce billet, c’est encore mon anniversaire, alors je fais ce que je veux).

Sur le plan purement technique, cette deuxième journée de confinement aura, un peu, ressemblé à la précédente. On a couru de partout, en essayant non plus d’avoir le moins de casse possible (ça c’était hier), mais de commencer à voir comment on pouvait mettre les étais qui nous aideraient à continuer à être utiles.

Concrètement, Luc (notre adminsys) a commencé à migrer l’instance semestriel.framapad.org vers un des serveurs dédiés loué en urgence hier sur laquelle elle sera isolée, afin de laisser mensuel.framapad.org, toute surchargée qu’elle est, prendre ses aises sur le serveur où elles étaient toutes les deux. Il s’est aussi assuré que l’infra tenait bon, car il n’y a pas que les pads qui aient souffert, et à installé et configuré un serveur Mumble pouvant accueillir 1200 personnes en temps réel.

C’est peut être un biais, mais j’associe souvent Luc au mécanicien en fond de cale du rafiot, à serrer les boulons, à remettre de l’huile, à jouer de l’extincteur sur une pièce qui a trop chauffé. Mauvais caractère, râleur, mais sans lui nous ne serions rien.

Un jour, les admin-sys domineront le monde.
Mais pas demain : demain, y’a migration.

Suite à la remise en page expresse hier des pages d’accueil framapad et framatalk, tcit, qui développait jusqu’à la semaine dernière Mobilizon a lui aussi prêté main forte sur l’infra, et aux collègues qui en avaient besoin. Notamment, il a mis à jour Framadrive, et Framagenda. C’est le genre de personne tellement compétente que lorsque vous lui demandez si une tâche peut être faite à 17h14, il vous répond dans l’instant que ça a été fait à 17h10. Je crois qu’il a aidé chacun⋅e d’entre nous aujourd’hui, y compris Théo (stagiaire INSA qui travaille sur Framaforms). Discrètement, efficacement. Sans lui, nous ne serions rien.

L’envol vers l’auto-suffisance numérique, allégorie.

Chocobozzz, tout comme tcit, a dû temporairement arrêter (ou fortement ralentir) le développement de PeerTube. Depuis jeudi dernier, date de migration du serveur framatalk, il travaille avec Luc à mettre en place un JitsiMeet qui tienne la route (et d’après les au moins 752 messages lus sur le canal « Tech » de notre framateam, j’ai cru comprendre au milieu de leurs échanges en jargon-Klingon avec Luc que la doc de Jitsi était quand même franchement, franchement pas claire). Luc est actuellement en train de monter un autel à sa gloire dans son bureau, tant son travail sur Jitsi a été salutaire 🙇. Sans lui nous ne serions rien.

JosephK, notre développeur frontend, est lui, épargné (en quelque sorte) puisqu’il avait posé 4 semaines de congés pour finir les travaux de son écoquille, dans un coin reculé de la France. Il est censé revenir la semaine prochaine, mais avec des enfants à charge (et donc confinés), je ne sais pas encore s’il pourra (et pourtant il est clair qu’un peu d’air frais et d’énergie soulagerait bien les collègues). On ne sait pas. On verra. Sans lui, nous ne serions rien.

 

Les nouvelles machines framatalk tiennent la charge… tant que vous ne vous connectez pas à plusieurs dizaines dessus !

Mais Framasoft, ça n’est pas que de la technique (et les humains qui vont avec)

C’est aussi du support, de l’accompagnement, des échanges avec la communauté, pour la communauté.

SpF, par exemple, l’homme de l’ombre, celui qui a traité, je viens de vérifier, 28 122 tickets de support (oui, parce qu’un spam en faux positif, il faut bien le traiter aussi). Celui qui répond patiemment quand vous nous engueulez parce que votre mot de passe ne fonctionne plus (alors qu’en fait ça fait 5 fois que vous l’écrivez en majuscules au lieu de minuscules, que vous l’expliquer génère 6 messages de support, et quand, enfin, il vous montre – patiemment et poliment – que vous vous étiez trompé, vous ne vous fendez que rarement d’un « désolé » ou d’un simple « Merci »). C’est lui, aussi, qui vous retrouve le pad-absolument-vital dont vous avez perdu l’adresse (et là, parfois, vous vous répandez en louanges à son égard, merci). J’ai évidemment une pensée particulière pour lui car il n’a jamais caché qu’il était hypocondriaque (un vrai, pas un qui fait rire comme dans les films). Alors on essaie de dédramatiser à coup de « Comment ça va ? » « Bof, comme un hypocondriaque en pleine pandémie »… BaDoum Tss…

Aujourd’hui, SpF a réalisé un tutoriel Mumble qui pourra sans doute être fort utile pour celles et ceux qui veulent garder un contact audio en ces temps troublés. Sans lui, nous ne serions rien.

Désormais, le support pour nos services passe en priorité par le forum.

Une partie des communautés libristes a vu, au départ, la situation de pandémie comme une façon de prouver que le libre était LA solution aux défis techniques que nous rencontrons, tout en bottant le cul des GAFAM. Et beaucoup de gens ont tourné leur regard vers nous, comme si nous pouvions réellement changer la donne. Malheureusement, non, Framasoft seule est impuissante. Nous avons dit et répété que nous voulions participer à changer le monde, un octet à la fois, mais qu’il était hors de question de prendre sur nos épaules l’injonction de le sauver. Ben voilà, on ne le sauvera pas. Notre seul espoir à mon avis, et cela même en dehors du numérique, va résider dans notre capacité à faire, et faire ensemble. Plutôt que d’attendre un hypothétique sauveur.

Faire ensemble, c’est justement ce pourquoi nous avons initié le collectif CHATONS. Hier, c’était un peu le grand test : le « S » de CHATONS qui signifie « Solidaires », c’est pour de vrai ou c’est pour la gloriole et pour du beurre ?

Force est de constater que les chatons ont répondu à l’appel : en 24h, le collectif a pu rassembler des listes de plusieurs de dizaines de structures prêtes à proposer qui des pads, qui du Jitsi, qui de la VM, qui du Nextcloud, etc.

Le tout avec des valeurs de transparence, de respect des données personnelles, d’engagement à n’utiliser que du libre, et, ces structures l’ont démontrées hier, de la solidarité.

C’est « CHATONS », avec un « S » comme « Solidaires »

Mais organiser un tel foisonnement n’est pas simple : on a beau être plus « bazar » que « cathédrale », s’organiser c’est essayer de mettre de l’ordre dans le chaos, c’est trouver quelles sont les urgences et mettre en œuvre des plans d’actions.

Et ça, ça a été une partie du boulot d’Angie sur cette journée. Elle a ouvert des pages wiki, réorganisé des catégories du forum, modéré des messages. Bref, elle a essayé de canaliser les énergies pour qu’elles ne se dispersent pas dans l’agitation extrême d’hier. En parallèle, elle a travaillé avec le collectif spontané « Continuité pédagogique » pour relayer leur appel sur le framablog, qui vient de paraître aujourd’hui. Et elle doit autant que possible, continuer à prendre en charge les stages de Lise (sur CHATONS) et d’Arthur (en charge de nos traductions). Je partageais mon bureau avec elle et Anne-Marie. Ne plus l’entendre pester contre Drupal me manque déjà. Sans elle, nous ne serions rien.

 

Ah si les CHATONS avaient les moyens d’Oprah…

Pouhiou, lui, n’est pas que la plume de Framasoft. Il en est le panache. Une force motrice. Toujours à l’écoute et attentionné. Et quand je dis attentionné, on est loin des 2 minutes d’attention avant de passer à autre chose. C’est plutôt du genre à détecter si je vais bien ou pas rien qu’à ma façon d’écrire  « Hello World! » sur le tchat des salarié⋅es le matin. Je connais ses forces, mais aussi ses fragilités. Je sais que le confinement ne lui pèsera pas vraiment (nous sommes nombreux dans l’équipe à pratiquer le télétravail depuis des années). Mais je sais que son empathie naturelle va le conduire à s’inquiéter pour ses proches, dont nous sommes.

Pouhiou, hier comme chaque jour, a animé – avec Angie – nos médias sociaux, a rédigé un mail-bilan à l’asso, mail qu’il a repris sur le blog sous la forme du premier billet de ce journal. Il a aussi animé une réunion à distance avec SpF et Maiwann (en formation au CNAM en ergonomie, et qui travaille sur la question de la pénibilité du support) sur la refonte nécessaire de notre plateforme de support face à l’afflux de visiteurs et visiteuses. Enfin, surtout, il a pris soin de nous. Il est resté toute une partie de la journée à l’écoute, sur le Mumble (un tchat audio) de l’association, à dire bonjour ou à prendre des nouvelles qui passait par là. Sans lui, nous ne serions rien.

Dites-le avec des paillettes.

Enfin, il y a Anne-Marie. L’invisible ou presque pour qui ne connaît pas Framasoft « In Real Life ». Secrétaire administrative et financière de l’association (oui, merci, nous sommes bien conscient⋅e⋅s de la position genrée de l’association et on y travaille :-/ ), c’est elle qui saisit les dons, fait une grande partie de la compta, passe nos commandes, expédie les colis, organise les A.G., etc. Je partage son bureau depuis maintenant plus de 4 ans, à LocauxMotiv. Et je m’inquiète pour elle. Parce que je la connais. Parce que je sais pour elle l’importance du « réseau social » (pas celui de Twitter ou Mastodon, vous ne l’y trouverez pas) : celui des ami⋅e⋅s, des collègues, de voisin⋅e⋅s de bureaux de LocauxMotiv, lieu dans lequel elle s’est beaucoup impliquée et fermé depuis hier. Et l’imaginer confinée chez elle, à Lyon, me fait… eh bien me fait mal, en fait. Car je sais que j’aurais beau l’appeler tous les jours, ou qu’elle peut entrer en contact avec n’importe lequel de ses collègues à n’importe quel moment, par n’importe quel moyen (téléphone, tchat, Mumble, visio, email, etc), pour elle, ça ne sera pas pareil. Pas juste différent. Moins bien. Beaucoup moins bien. Difficile sans doute. Douloureux peut-être. Sans elle, nous ne serions rien.

Tentative d’illustrer la classe d’AnMarie.

Prendre la mesure

Et moi, dans tout ça ?

Je me sens privilégié. J’étais à la campagne avec mon amoureuse le WE dernier, nous avons décidé d’y rester. Nous n’avons qu’une pièce chauffée, mais c’est tout à fait suffisant. Un jardin, des forêts. Nos proches vont bien. Une connexion internet 4G dont on n’a pas – pour l’instant – explosé le forfait. Bref, pour l’instant, le confinement je le vis plutôt bien, mais il faut dire que j’ai plusieurs années de télétravail derrière moi (alors que j’étais le premier et l’unique salarié de Framasoft).

Par contre, j’essaie de prendre la mesure de ce qui nous arrive. Et je n’y parviens pas.

Cela fait 12 ans que je suis salarié de Framasoft, d’abord en tant que délégué général, puis – suite au départ d’Alexis Kauffmann de l’association en 2014 – en tant que directeur. J’en ai vu passer des situations. Des ubuesques, des tendues, des tordues, des exaspérantes, des désespérantes. Mais là, on est face à autre chose. Et j’ai l’impression qu’il faudrait faire comme si rien n’avait changé.
J’ai bien compris l’intérêt des mesures de confinement (et de distanciation sociale, les copains de Datagueule expliquent ça très bien). Et je respecte ces mesures.

Merci de faire tourner cette vidéo de DataGueule, publiée sur leur chaîne PeerTube

Je veux bien être un bon petit soldat. Je veux protéger mes proches, les inconnu⋅e⋅s, les soignant⋅e⋅s.

Mais j’ai vraiment du mal avec des termes comme « Plan de Continuité d’Activité » ou « Continuité Pédagogique ».

Parce que, non, l’activité ne « continue » pas. Elle s’est pris une tarte dans la gueule, un coup de massue même, et ça n’est pas parce qu’elle bouge encore qu’elle « continue ».

J’ai fait ma part du job. J’ai produit (presque pour me détendre) un mémo sur le télétravail (publication demain a priori), parce que je sais que balancer des centaines de milliers de personnes en télétravail du jour au lendemain, c’est d’une violence inouïe pour un grand nombre d’entre elles. J’ai dû prendre des dizaines ou des centaines de décisions chaque jour depuis jeudi pour que Framasoft reste à flot, sans même savoir si ces décisions auraient du sens ou le moindre impact le lendemain. J’ai accompagné mes collègues comme j’ai pu, et je continuerai à le faire.

Mais qu’on ne me dise pas que l’activité « continue ».

Je sais que notre décision d’indiquer aux enseignant⋅es et aux élèves qu’ils et elles n’étaient plus les bienvenus chez nous a heurté. Cette décision, la mienne au départ, puisque je l’ai imposée d’urgence avant de pouvoir la faire valider par l’asso dont les membres avaient des urgences plus personnelles. Et elle n’a pas été facile à prendre. « « FRA » et « MA », c’est pour FRAnçais et MAthématiques », ai-je répété des milliers de fois ces dernières années. Donc, dire « non » aux profs est un crève-cœur pour moi. Mais, comme nous l’avons expliqué, même une infime portion de 800 000 enseignant⋅e⋅s et de 12 000 000 d’élèves, c’est trop pour nous. Cela se ferait au détriment des associations, collectifs, syndicats, TPE, particuliers, etc qui utilisent nos services et qui n’ont pas les moyens du plus gros Ministère de France. Alors certes, on va bricoler des trucs avec les CHATONS, et peut être le collectif « Continuité Pédagogique » va réussir son challenge, évitant à des EdTech affichant aujourd’hui leur solidarité de devenir les prédatrices de demain en poursuivant le processus déjà bien entamé de marchandisation de l’éducation.

Mais j’ai comme un doute.

Pourquoi chercher à tout prix à « continuer » ? On est coincés pour « 15j au moins » ©

Je me mets à la place de gamins qui ont entendu « Nous sommes en guerre » 4 ou 5 fois d’affilée par la plus haute autorité du pays [NDLR : 6 fois, en fait, il l’a dit 6 fois]. Qui sont enfermés chez eux. Qui ont interdiction de jouer avec ou de toucher leurs copains et copines… Et le problème, ça serait que de savoir comment des profs peuvent faire cours à 30 gamins en visioconférence, comme s’ils étaient encore en classe ? Comme si on « continuait » ?

Ça me paraît dingue. Le Ministère (avec qui nous ne sommes effectivement plus en très bons termes) s’acharne à tenter d’imposer des solutions techniques pour faire respecter la sacro-sainte « continuité pédagogique ». Je ne dis pas qu’à aucun moment ils ne pensent aux impacts psychologiques du confinement chez les enfants, mais de ce que j’en vois, vu d’ici, ça semble passer bien après le fait de leur fournir « la solution technique qui marche ». Je leur conseillerai bien de s’arrêter, de respirer un coup, et de changer d’attitude en passant de « donneur d’ordres » à « fournisseurs de ressources » en faisant confiance à chaque enseignant⋅e, individuellement, pour s’organiser collectivement avec ses collègues (et/ou avec les parents) afin d’apporter la meilleure solution selon les cas spécifiques, en lâchant prise sur le fait que pour le moment, personne ne maîtrise plus rien. Si on est prêt à confier nos enfants 7h par jour à des presque inconnu⋅es, je ne vois pas pourquoi on refuserait de leur faire confiance pour s’organiser dans le chaos ambiant. Mais je ne bosse pas au Ministère, et je suis fatigué de cette attitude du  « Un qui sait, tous qui appliquent ».

Cette désorganisation globale causée par le caractère – forcément – impromptu de la crise sanitaire actuelle semble se retrouver dans tous les domaines de l’État. Tout est flou. « On vous dira demain ».
Je ne pointe pas du doigt l’impréparation de l’État (qui me semble réelle, mais ça n’est pas le sujet), mais le fait que ce dernier entretienne un discours de « directives au jour le jour » qui freinent la mise en place de dynamiques collectives locales, puisqu’on attend la grand messe du lendemain. Il y a bien sûr l’urgence médicale. Il y a aussi l’urgence sociale (« Lavez-vous fréquemment les mains », « Restez chez vous », c’est simple quand on est SDF ?). L’urgence éducative (que je différencie de l’urgence scolaire). L’urgence culturelle. L’urgence associative (les associations palliaient à bien des manques de l’État et se retrouvent aujourd’hui sans réelle capacité d’action, et avec des incertitudes fortes sur leur avenir).  Etc.

Ce n’est pas un coup de gueule : j’ai conscience que c’est le bordel pour tout le monde, hein. Notamment pour toutes les professions qui (comme par hasard) avaient des régimes spéciaux : soignant⋅e⋅s, profs, cheminots, transports routiers, etc. Et je ne cherche pas de coupables.

Mais j’aimerais qu’on arrête de me dire qu’il faut que ça « continue ». Le monde a changé. Peut être temporairement, peut-être pas. Mais du coup, nous devons changer nous aussi.

Évidemment, je suis conscient que ce n’est pas la fin du monde (peut-être la fin d’un monde), et qu’on s’en relèvera. Et il me paraît normal, et sain, que certain⋅e⋅s aient besoin de « continuer » pour pouvoir sortir du sentiment d’angoisse ou d’irréalité dans lequel beaucoup d’entre nous sont plongés. Mais demain, une fois sorti de l’état de sidération, il faudra prendre la mesure de ce qui a changé. Retrouver et redonner du sens à nos actions. Et agir. Agir là où l’on se sent utile. Nous réorganiser.

Voilà une vérité qui dérange, ouuuuuuuuh ! :p

 

Concernant Framasoft, cela signifie qu’on ne sait plus rien. Inutile de venir me demander « Quand PeerTube supportera-t-il le live streaming ? », « Est-ce que Mobilizon sortira en juin comme prévu ? », « On aurait besoin d’un cloud en urgence pour qu’un médecin puisse être en liaison avec le SAMU, vous pouvez fournir ? ». Avant, je savais. On me payait pour savoir. Aujourd’hui, je ne sais plus.

Et ce n’est pas si grave, peut être.

Voyons cela comme un reboot. Un reset. L’occasion de repenser les choses sous d’autres angles.

Mes collègues et moi, mais aussi les 25 membres bénévoles de l’association (que des pétales de roses fleurissent sous leurs pieds pour les 18 prochaines générations) ferons de notre mieux, mais pas plus. Parce qu’il va falloir apprendre et découvrir, avec vous, ce que ça fait de louer des serveurs quand il faut imprimer une attestation puis faire 2h de queue pour aller acheter un paquet de pâtes.

Notre priorité sera d’abord de prendre soin de nous et de nos proches, et sans doute alors trouverons-nous comment être de nouveau vraiment utiles dans ce nouveau monde.

Librement,

pyg, La Vineuse sur Fréguande, anciennement Donzy-Le-National (ça ne s’invente pas), le 17 mars 2020.

 

Note de Fred : et dans ce foutoir il y a aussi nous, les bénévoles, qui sommes en train d’écoper le bazar dans nos boulots respectifs en télétravail ou pas (une pensée pour Framatophe qui bosse au CHU de Strasbourg où ça ne doit pas être facile en ce moment) et qui trouvons quelques minutes pour venir fermer les parenthèses que pyg ouvre en masse et ne referme pas toujours, insensible qu’il est aux courants d’air, notre ours d’airain qui porte tant de monde sur ses solides épaules. Oui, chez Frama, on s’aime, et on aime aussi la typo propre.




Framaconfinement, jour 01 (lundi 16 mars)

Lorsque l’on crée un logiciel ou une œuvre libre, un des réflexes, c’est de documenter nos expériences et nos processus. Tenir un journal, un log, permet de partager l’expérience de ce que l’on vit, une expérience dont d’autres pourraient s’inspirer.

L’association Framasoft tient à partager, même de manière irrégulière et foutraque, le résumé de ce qu’il se passe lorsqu’on héberge des outils d’échange et de collaboration en ligne en pleine période de confinement.

Ce journal, nous l’écrivons pour lever un coin de voile sur Framasoft, mais aussi pour nous, parce que ça nous fait du bien. Ne vous attendez donc pas à ce que tous les éléments de contextes vous soient systématiquement donnés, on livrera les choses comme elles viennent, plus cathartiquement que pédagogiquement.

L’accès à l’ensemble de articles : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

Pour rappel, Framasoft, c’est :

D’après une infographie de Geoffrey Dorne, CC-By-SA. (soon to be translated into English)

 

Pour ce premier jour du journal de notre confinement, nous reproduisons ci-dessous le bilan du lundi 16 mars envoyé par Pouhiou à la liste des membres de l’association.

C’est parti pour la liste des décisions prises hier en urgence par l’équipe salariée, ainsi qu’un résumé de la journée vécue en mode #ListeàPucesPowaaaa.

Relations Humaines

  • (rappel) Framasoft fait passer l’humain avant tout, d’autant plus dans des périodes comme celles ci ;
  • Les salarié·es lyonnais·es passent en télétravail selon les modalités de l’email de Pyg de ce week-end ;
  • La réunion Mumble hebdomadaire de l’équipe salariée (rompue au télétravail) n’a duré que 2 heures, comme les autres semaines, ce qui tient du miracle compte tenu des circonstances ;
  • AnMarie se charge d’annuler les déplacements et hébergements prévus pour le SalarioCamp et les JDLL ;
  • Le moral est bon, même si la situation donne parfois un sentiment d’irréel ;
  • Le Mumble interne reste ouvert, on essaie d’y avoir une présente constante, pour que chaque membre de l’asso puisse venir papoter si envie ou besoin ;
  • Luc ne peut pas avoir de rdv médecine du travail en visio (iels le font pas pour l’instant), donc on va aménager son temps de travail par décision interne pour parer au plus pressé en respectant sa demande (bosser moins mais bosser quand même) ;
  • On voit tous les petits mots d’encouragements par liste email, canal Framateam, groupe Signal : c’est cool ! ;
  • On envisage de lancer des framapapotes hebdomadaires pour toustes les membres de l’asso durant cette période de confinement.
Je Veux Télétravailler, un tube de JC Frog

Organisation interne

  • Nous remettons à « plus tard » l’ensemble de nos tâches courantes pour gérer la montée en charge sur nos services ;
  • Non parce qu’après la vague Italienne, on a la vague Française avec l’EN et le supérieur qui fonce sur Framatalk et Framapad, et les serveurs se font bien, bien défoncer comme il faut ;
  • Cela signifie que les développements de Mobilizon et PeerTube vont être retardés, que notre calendrier des projets va être remis en question, on gèrera : nous avons besoin de tcit et chocobozzz sur l’administration des serveurs ;
  • Positionnement : les enseignant·es et élèves ne sont pas les bienvenu·es sur les services de Framasoft (qui ne peut pas parer aux carences du ministère) ;
    • C’est dur, mais même pour une petite partie des 800 000 enseignant·es et 12 000 000 d’élèves, on ne peut pas assurer sans cramer le service pour tous les autres ;
    • Or ces usages dépendent d’un ministère, avec ses moyens (72 milliards d’€, c’est le budget de l’EN, autant vous dire qu’avec 0,0002% de cette somme, ils pouvaient très bien proposer des pads pour 12 millions d’élèves), pas de notre asso loi 1901 ;
  • Donc on réserve l’usage de nos services à qui n’a pas les moyens d’un ministère derrière soi (PME/SCOP, Assos, Collectifs et communautés, familles, personnes isolées, etc.).

Le Meme-of-the-Day de notre canal framateam « pourrisage Gif/ meme » est signé Spf

Administration des Systèmes et Tech

  • Location de 7 nouveaux gros serveurs pour avoir de la puissance sous le capot ;
  • Énorme travail de l’équipe technique hier sur la configuration de Jitsi Meet (Framatalk) qui est bien revêche ;
  • Énorme travail aussi sur le serveur et les plugins de Framapad, qui a bien chargé ;
  • Beaucoup de libristes, le collectif CHATONS en tête, proposent leurs instances, mais il fallait trouver comment décentraliser ;
  • Désormais les formulaires pour créer des nouveaux pads (Framapad) et rooms de visio confs (Framatalk) renvoient vers une sélection d’instances de confiance ;
  • C’est le temps qu’on migre sur des serveurs qui poutrent ;
  • Du coup, sur les pages Framapad et Framatalk, ajout d’un message expliquant la surcharge, et le refus de parer aux carences du MEN.

Non mais tout. va. bien.

Support

  • Les utilisateurices novices posent des questions de novices et induisent un besoin d’accompagnement… Mais d’habitude ils découvrent les outils frama au fil de l’eau, or là c’est la ruée, donc il faut réagir ;
  • Intuition : présenter d’abord un espace « entraide sur le forum », pour réserver le support aux questions où on traite de données personnelles / usages ;
  • Autre Intuition : on ne peut plus donner via les tickets les réponses qui sont déjà dans la FàQ, il faut donc la rendre incontournable ;
  • Préparation d’une nouvelle catégorie « Entraide » sur Framacolibri, de sa description et d’un nouveau message de réponse automatique à la création de ticket RT ;
  • Réunion avec Maiwann : les intuitions correspondent à peu près aux préconisations tirées de son travail d’ergonomie avec Spf \o/ ! ;
  • On a donc ajusté ensemble pour que les messages et le workflow du support (dont la page Contact) correspondent encore mieux à leur préconisations ;
  • Réunion prévue mardi matin avec Maiwann, Spf et Tcit pour tout vérifier avant d’entériner tout ça ;
  • Il va donc y avoir besoin d’un max d’entre nous pour répondre aux nouveaux sujets qui seront postés ici (et pour y migrer des sujets anciens d’autres catégories).

Un petit message léger et subtil sur notre page de Contact.

Communication

  • Wouhou ! Cay le bordayl ! ;
  • Travail de prépa des textes autour du support et du positionnement « on ne peut pas accueillir l’EN » ;
  • Un double pouet/tweet, où on demande aux grosses boites/institutions de ne pas se décharger sur nous, qui a fait du bruit bien comme il faut https://twitter.com/framasoft/status/1239492922988527616 ;
  • Beaucoup de propositions d’aide, d’instances, de rassembler les énergies : c’est à la fois très beau à voir et impossible de répondre à tout le monde tout en se consacrant aux urgences ;
  • Toujours ce même problème de Frama trop visible/central alors qu’on refuse un quelconque rôle de « représentant du Libre FR » (et faut continuer à refuser !) ;
  • Énormément de bienveillance (sauf pour les personnes qui ne peuvent pas comprendre nos positionnements tant elles ne partagent pas nos valeurs, mais bon c’est legit…) ;

Le double tweet en question, très repris.

Partenariats/réseaux/collectifs

  • Gros travail d’animation du collectif CHATONS par Angie, Pyg et Lise ;
  • Du coup la solidarité du collectif fait encore plus sens dans ces périodes : ça donne du sens au collectif qui s’empare du Wiki, du forum, etc. ;
  • Un collectif nommé « continuité pédagogique » veut lancer sur le Framablog un appel à une « réserve civique numérique » ;
  • Travail de Pyg et Angie avec ce collectif pour préciser nos limites (nous ne pouvons pas faire partie de cette réserve) mais aussi les aider (à travailler leur appel, l’article, etc.).

Framasoft et les CHATONS, allégorie.

Voilà pour cette grosse première journée, qui fait qu’un certain nombre de salarié·es ont fini sur les rotules, quand même. Mais on va faire en sorte de prendre soin de nous.

À demain, ou bientôt, pour un journal un poil moins long, j’espère.




Ouverture du MOOC CHATONS : Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle

C’est officiel, le premier module de notre parcours pédagogique pour favoriser l’émancipation numérique est désormais complet. À vous de vous en emparer, de le partager… et pourquoi pas de l’enrichir !

Prendre le temps de co-construire un MOOC avec soin

Nous vous en parlions en décembre dernier lors d’un point d’étape, la publication du premier module de ce MOOC est l’aboutissement d’un projet né il y a plus de 3 ans !

C’est en 2016 que la fédération d’éducation populaire La Ligue de l’Enseignement nous propose un partenariat autour de cette idée de cours ouverts en ligne à suivre librement pour cheminer vers l’émancipation numérique. En 2018, un financement de la fondation AFNIC nous permet de rassembler des ressources existantes et d’en créer de nouvelles pour les organiser en un séquençage pédagogique.

Seulement voilà, en plus de la loi de Murphy qui génère des retards, il faut bien avouer que c’est notre premier module de notre premier MOOC. Il nous a donc fallu du temps et des expérimentations (et quelques errements…) avant de parvenir au résultat que nous avons mis en ligne sur notre plateforme Moodle.

C’est donc avec beaucoup de modestie (et d’enthousiasme !) que nous vous présentons ce premier module, co-conçu avec la Ligue de l’Enseignement, que vous pouvez parcourir sur mooc.chatons.org.

Décrire le monde numérique d’aujourd’hui, sans drama ni paillettes

Intitulé « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle », ce premier module se donne pour objectif de permettre à chacun⋅e d’entre nous de devenir des acteurs et actrices d’un Internet « bien commun », respectueux de l’individu et du collectif.

Pour être en capacité d’agir, nous pensons qu’il faut d’abord avoir une vision claire du monde sur lequel on veut agir. Chacune des trois séquences de ce premier module cherche à nous dépeindre comment le paysage numérique actuel s’est construit et où sont nos espaces d’action.

Pour le plaisir, voici la première vidéo de ce MOOC

La première séquence, « Internet, pourquoi et comment », revient en 4 leçons aux sources de notre monde numérique, de la création d’Internet aux problèmes posés par les réseaux sociaux et plateformes.

La séquence suivante, intitulée « Les GAFAM, c’est quoi ? Et en quoi c’est un problème ? » essaie en cinq leçons de dresser un portrait sans fard des géants du Web, de leur domination sur notre société et du système qui les porte : le capitalisme de surveillance.

Enfin, la séquence « C’est quoi les solutions ? » cherche à expliquer en cinq leçons les leviers d’action qui peuvent nous permettre de changer le paysage numérique, de sortir du rôle de consommateurs isolés et de créer des communautés d’acteurs.

Un module accessible à toutes, à tous, sans expertise requise

Le cours est déjà ouvert, et chacun·e peut y participer quand bon lui semble : il n’y a pas de période d’inscription à respecter. Le maître-mot, ici, c’est l’autonomie. Nous voulons laisser aux apprenant·es un maximum de libertés dans leur parcours pédagogique, quitte à ne pas mettre en place de système de certification.

Ainsi, les contenus pédagogiques ont été pensés pour être accessibles à toute personne voulant découvrir le cours, quel que soit son niveau de connaissances sur le numérique. Ni Framasoft, ni la Ligue de l’Enseignement n’assureront d’accompagnement pédagogique contraint à un calendrier : chacune et chacun peut suivre les leçons à son rythme, et gérer son temps consacré à ce MOOC.

Cliquez sur le panneau pour aller découvrir la plateforme mooc.chatons.org et vous inscrire au premier module (en construction).

Pour faciliter cette auto-gestion, chacune des séquences pédagogiques est accompagnée d’un questionnaire à choix multiples. Ainsi, chaque apprenant·e pourra auto-évaluer les connaissances acquises. Par ailleurs l’ensemble du module est accompagné d’un glossaire (pour se remettre en tête les termes et personnes-clés) ainsi que d’un forum d’entraide (où, par contre, nous essayerons d’être régulièrement présent·es).

Il est possible d’accéder aux contenus sans inscription, afin de pouvoir les partager librement. Nous vous conseillons cependant de vous créer un compte (c’est gratuit aussi), ce qui vous permettra justement de bénéficier de ces fonctionnalités avancées :

 

  • accès aux exercices d’autoévaluation avec les QCM ;
  • possibilité de suivre l’avancement de votre parcours de formation (pour reprendre une leçon là où vous vous étiez arrêté ou pour suivre vos résultats aux évaluations) ;
  • possibilité de gagner des points d’expérience au fur et à mesure de la réalisation du module ;
  • recevoir un badge en fin de parcours pédagogique, indiquant que vous avez bien réalisé l’ensemble du module ;
  • accès au forum d’entraide ;
  • accès aux annonces spécifiques du site (nouveautés, alertes, etc.).

 

Comme un logiciel libre, ce MOOC va évoluer

Comme d’habitude avec Framasoft, et en accord avec la Ligue de l’Enseignement, tous les contenus créés pour ce MOOC sont placés sous licence libre CC-By-SA (certaines images et vidéos sont issues de sites tiers, et signalées comme telles). Car nous espérons bien qu’il va évoluer, notamment grâce aux contributions et retours sur le forum d’entraide, ainsi qu’avec les apports des membres du collectif CHATONS.

Programme de la deuxième séquence de ce premier module.

Il faut donc voir ce MOOC comme un commun, organique, vivant : il grandit si l’on en prend soin. S’il manque des ressources, si un exercice est à côté de la plaque, si une leçon est trop longue, nous vous invitons à partager votre avis sur le forum d’entraide et à contribuer (comme pour un logiciel libre, tiens !).

Chez Framasoft, nous sommes bien conscient·es de ne pas avoir la science infuse. Il est donc très important que quiconque puisse remettre en question nos choix dans la forme comme dans le fond de ce MOOC. Si vous prenez le temps de rédiger un retour sur le forum d’entraide, vous nous apporterez une précieuse contribution. C’est la première fois que nous réalisons un tel contenu, nous avons donc beaucoup à apprendre !

C’est un petit pas pour les MOOC, mais un grand pas dans Contributopia

Pour l’instant, les modules suivants (sur la structuration et l’animation communautaire d’un membre de CHATONS d’une part, et sur la gestion de l’infrastructure technique informatique d’autre part) ne sont pas financés. Nous n’avons donc pas prévu de les faire en 2020. C’est aussi une chance : il nous faut attendre de voir comment sera reçu ce premier MOOC, afin de tirer les leçons de cette expérience.

Monde de l’éducation Populaire dans Contributopia.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cependant, s’il y a de la demande (et des moyens) pour que l’on poursuive cette aventure, nous pourrons tenter le coup à partir de 2021… Car nous n’avons pas oublié que, dans notre feuille de route Contributopia, il y a le projet fou d’une Université Populaire du Libre, Ouverte, Autonome et Décentralisée (« UPLOAD »)…

Si la route vers cette UPLOAD est encore longue, la voie est libre… et un des premiers pas est certainement la sortie de ce premier module du MOOC CHATONS. À vous de le partager !

Pour aller plus loin