Khrys’presso du lundi 15 mai 2023

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

  • Les manifestants souhaitent-ils tuer des policiers comme l’affirme Gérald Darmanin ? (lundi.am)

    il semblerait que de nos jours, on ne manifeste plus pour manifester, ni même pour casser, mais pour tuer. […] Notons que ces extrapolations de langage se tiennent dans un pays où l’on ne doit plus dire que « la police tue » et où il est communément défendu que des armes policières tirant des projectiles à 350km/h sont “non-létales”. “La guerre c’est la paix”.

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial gros fails de la semaine

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial outils de résistance

Spécial Foutons le Zbeul

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Guadeloupe Mai 67. Massacrer et laisser mourir (lundi.am)

    Les 26 et 27 mai 1967, les soi-disant « forces de l’ordre » ouvrirent le feu avec leurs armes de guerre sur des foules désarmées qui manifestaient dans les rues de Pointe-à-Pitre. Aujourd’hui, on ne connaît toujours pas précisément le nombre de personnes que tuèrent les gendarmes mobiles durant ces deux journées […] La question qui se pose vraiment est plus l’aveu, ou la reconnaissance, d’un crime d’État commis à l’encontre de la population civile de Guadeloupe que du nombre des morts. Mai 67 n’ayant pas été […] une “faute” […] mais bien l’aboutissement d’une volonté exprimée dans toute la chaîne de responsabilités de l’État, du département au plus haut niveau gouvernemental, de régler de façon radicale toute velléité de séparatisme par une leçon durable

  • Sous le sable, le capitalisme (contretemps.eu)
  • Du Rwanda à la Chine : enquête sur l’odyssée sanglante de la fabrication des smartphones (humanite.fr)

    Cet outil “indispensable” dans le quotidien de milliards de personnes porte en lui l’histoire d’une surexploitation des ressources naturelles et de l’esclavage moderne.

  • Will A.I. Become the New McKinsey? (newyorker.com)
  • AI machines aren’t ‘hallucinating’. But their makers are (theguardian.com)

    why call the errors “hallucinations” at all? Why not algorithmic junk? Or glitches? […] By appropriating a word commonly used in psychology, psychedelics and various forms of mysticism, AI’s boosters, while acknowledging the fallibility of their machines, are simultaneously feeding the sector’s most cherished mythology

  • Le contrat moral (grenoble.ninja)

    Équilibrer l’ouverture et les revenus : naviguer dans le contrat moral dans le monde en évolution du logiciel libre.

  • As Platforms Decay, Let’s Put Users First (eff.org)
  • La mort du char (lapresse.ca)

    L’automobile est la cigarette de la prochaine décennie. On roule partout comme on fumait partout. Ça achève. Dans les villes, il y aura des sections autos, comme il y avait des sections fumeurs. Qui rétréciront jusqu’à disparaître. Pour le bien de tous. Il faut en faire notre deuil.

  • Alternatives : « Finissons-en avec l’idée que seul le capitalisme serait efficace » (reporterre.net)
  • Mouvements préfiguratifs (golb.statium.link)

    Lorsque le ministre de l’Intérieur français déclare avec conviction début avril 2023 que « plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays » (version polie de « pas d’ça chez nous »), il est important d’en saisir le sens. […] ce que portent en elles les politiques préfiguratives est éminemment dangereux pour le pouvoir en place : la démonstration en acte d’une autre vision du monde possible.

  • Penser et agir depuis la subsistance : une perspective écofeministe (terrestres.org)

    Dès les années 1970, Maria Mies et Veronika Bennholdt analysent l’industrialisation comme un vaste processus de destruction de la subsistance. […] elles relient colonialisme, domination de la nature et des femmes. Ce faisant, elles nous aident à mieux comprendre la domination capitaliste et patriarcale et ouvrent des voies politiques fécondes.

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Khrys’presso du lundi 8 mai 2023

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Spécial femmes dans le monde

  • Le sport toujours machiste (humanite.fr)

    La semaine dernière, Kirsten Neuschäfer est devenue la première femme à remporter le Golden Race, course de voile en solitaire autour du monde sans escale, ni assistance électronique ou humaine ; le tout après avoir secouru un de ses concurrents. Cette victoire est l’occasion de rappeler la bataille du “deuxième sexe” pour se faire une place dans le sport.

  • How a Tarahumara woman won a Mexican ultramarathon in sandals (english.elpais.com – article de 2017)

Spécial France

Spécial médias et pouvoir

  • Grenade assourdissante : 3 vertèbres brisées pour un gendarme le 1er mai (contre-attaque.net)

    1er Mai à Paris. La vidéo avait d’abord été diffusée sur BFM TV : une explosion énorme au niveau de la tête d’un gendarme. Il s’effondre immédiatement malgré son équipement. La chaîne de télé affirme alors en direct : «un policier s’écroule victime d’un jet de projectile». Un commentateur ajoute «il s’agit d’un engin explosif». Puis plus rien. En effet, de nombreux internautes ont mis la vidéo au ralenti, et remarqué qu’en fait d’engin explosif, on voit distinctement une grenade mal lancée par un gendarme situé derrière la première ligne qui tombe à l’arrière du casque de l’agent blessé, et explose. Un lancer non seulement raté, mais totalement illégal, puisqu’il est effectué en cloche, au lieu d’être au raz du sol. […] la gendarmerie est très gênée. Elle minimise : il «souffre de douleurs dorsales» et «son état de santé est en cours d’évaluation». En réalité, Libération révèle que le gendarme souffre de plusieurs vertèbres cassées et qu’il présente un large hématome. […] Bizarrement, le monde médiatique est très discret sur cette blessure gravissime. Surtout en comparaison du policier «brûlé au deuxième degré» – donc sans séquelles importantes – par un cocktail Molotov dont les images sont diffusées sans cesse depuis lundi. Ici, un gendarme a failli mourir à cause d’une grenade de son collègue.

  • Un 1er Mai de violence journalistique (telerama.fr)

    Des heures d’images et d’analyses le prouvent : sur les chaînes info, le 1er Mai a été marqué par les violences, des manifestants, ça va sans dire. Jean-Michel Aphatie s’en plaint sur LCI et proclame que, pour tirer les leçons de cette journée, rien ne vaut la hauteur de vue de Marine Le Pen.

  • “Quelle époque !” : “J’arrive pas à rire”, tranche Corinne Masiero (rtl.fr)

    “Comment on peut ne pas être en colère avec tout ce qui se passe ? C’est délirant”, a-t-elle déploré, précisant s’être faite “gazer sur un pont” lors d’une “manif sauvage” le soir de l’annonce de la décision du Conseil constitutionnel sur le texte de loi, depuis promulgué. Et de conclure sur le sujet, mise au défi de citer trois qualités d’Emmanuel Macron : “La démission, la démission et la démission”.

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

  • Macron ce lundi 8 mai à Lyon : la CGT dépose un recours contre l’interdiction de manifester (liberation.fr)

    Est-il encore possible d’interpeller le Président

  • Réforme des retraites : ne pas perdre le combat (liberation.fr)

    D’après les chiffres du ministère de l’intérieur comme d’après ceux des organisateurs, les manifestations ont réuni sept à dix fois plus de monde que l’année dernière. […] Ébahis, les syndicalistes de pays étrangers, invités de la CGT, regardaient un peuple mener un combat qu’eux-mêmes avaient déjà oublié. «On espère que vous n’allez pas perdre car cela risque d’avoir des conséquences dans tous les pays européens qui prendront exemple sur vous»

  • « Je ne peux pas fermer les yeux sur l’ac­tua­lité »: Soprano apporte son soutien aux grévistes en plein concert (bfmtv.com)

    L’artiste qui se produisait samedi soir au Stade de France, a marqué une pause lors de son show pour rendre hommage “à ceux qui sont dans la rue et qui se battent pour défendre leurs droits”. […] Depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites en France, de nombreuses personnalités ont pris position ces derniers mois pour soutenir la mobilisation: les actrices Adèle Haenel Corinne Masiero, Laure Calamy et même la comédienne américaine Marcia Cross ou encore la romancière prix Nobel de littérature Annie Ernaux qui a signé une tribune publiée dans l’hebdomadaire Politis. Début avril, plusieurs rappeurs tels que Médine, Hatik ou Sniper ont également participé à un concert en soutien aux grévistes, organisé par le collectif la Familiale à Pantin. Toutes les recettes de ce show, estimées à plus de 5000 euros, ont été reversées à une caisse de grève.

  • Quand ils sont venus chercher les éditeurs… (blogs.mediapart.fr)

    Une législation anti-terroriste britannique a permis d’arrêter à Londres un représentant français d’une maison d’édition de gauche, La Fabrique. […] L’État s’en prend aux livres, et donc à la liberté d’opinion. Au nom de la démocratie, l’anti-terrorisme devient une arme contre la démocratie. Demain, à qui le tour? Il y a quelque chose de pourri dans le royaume d’Emmanuel Macron.

    Voir aussi Les habits neufs de la censure (lafabrique.fr)

    Nous réclamons la levée des poursuites contre Ernest et la restitution de son matériel. Nous exigeons la vérité de la part du gouvernement français sur cette affaire et en particulier sur son implication et ses intentions. Il faut d’urgence mettre en échec le pouvoir macronien, qui semble déterminé à enterrer toutes nos libertés les unes après les autres.

  • Pour une agriculture paysanne près de Paris, défendons la zad de Saclay (reporterre.net)

    le Collectif contre la ligne 18 appelle à la mobilisation les 13 et 14 mai contre les menaces d’expulsion de la zad de « Zaclay ». Objectif : s’opposer à l’artificialisation de terres agricoles au sud de Paris.

  • Des militant·es écologistes taguent la Fondation Louis Vuitton à Paris (francetvinfo.fr)

    La façade de la Fondation Louis Vuitton à Paris a été recouverte de peinture lundi matin, a appris l’AFP auprès de l’organisation environnementale Extinction Rebellion qui a revendiqué cette action, pour dénoncer notamment “l’optimisation fiscale” du groupe LVMH.

  • Faites comme moi, devenez involontaire pour les JOP 2024 ! (paris-luttes.info)

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Spécial Foutons le Zbeul

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Réguler l’IA générative ? (hubertguillaud.wordpress.com)
  • Le capitalisme déchaîné (legrandcontinent.eu) la démocratie ne vient pas avec le capitalisme — le capitalisme la détruit même souvent.
  • L’ordre policier (laviedesidees.fr)

    Que fait la police ? Selon Paul Rocher, elle n’empêche nullement le crime et n’assure pas la sécurité publique. Quant au manque de moyen, ce n’est qu’un mythe. Apparue avec le capitalisme, elle maintient l’ordre établi ; mais un autre ordre est possible.

  • De l’utilité des super-vilains pour entacher les justes causes (humanite.fr)

    Anticolonialistes, écologistes, anticapitalistes… C’est bien connu, les meilleurs méchants ont un bon fond ! Mais en les présentant comme de dangereux ultraviolents, Hollywood délégitime surtout leurs luttes. […] « Dès qu’il est question d’émancipation collective, Marvel vient suggérer que ceux qui souhaitent ça sont des gens violents »

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Khrys’presso du lundi 1er mai 2023

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Spécial femmes dans le monde

  • Le Japon s’avance vers la légalisation de la pilule abortive (humanite.fr)

    C’est un petit pas dans un archipel ultra-conservateur, où le patriarcat règne en maître. Le 21 avril, le Conseil pharmaceutique du ministère de la Santé japonais a décidé d’autoriser la mise sur le marché de la pilule abortive MeFeego, mise au point en 1982. L’approbation du gouvernement devrait suivre. En juin 2022, le Parlement autorisait le principe de l’IVG médicamenteuse. Jusqu’alors, seuls les avortements par voie chirurgicale à des prix prohibitifs (entre 700 et 1 400 euros) et la « pilule du lendemain » étaient autorisés. […] Légalement, l’avortement demeure interdit, sauf en cas de mise en danger de la santé des femmes ou de viol. Dans le cadre d’un mariage, l’époux doit donner son consentement.

  • IVG aux Etats-Unis : au tour du Dakota du Nord d’interdire presque totalement l’avortement (liberation.fr)

    Une nouvelle loi signée lundi 24 avril par le gouverneur interdit tout avortement dès la conception avec quelques exceptions.

  • Procès de Trump : « Trump m’a violée », accuse E. Jean Carroll face au tribunal (huffingtonpost.fr)

    Donald Trump l’a agressée au milieu des années 1990, dans une cabine d’essayage du grand magasin de luxe new yorkais Bergdorf Goodman.

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

  • “Quelques timides sifflets” (contre-attaque.net)

    – 3000 CRS
    – 1400 stadiers
    – Des grilles avec des pics
    – Des drones
    – Cartons rouges et sifflets confisqués
    – Macron qui reste caché dans les vestiaires
    – Les images du président diffusées à la télé mais pas sur les écrans géants du stade pour éviter les huées
    – La remise des médailles et la coupe de France qui ont lieu dans les tribunes sans être diffusées sur les écrans…
    Toute la presse ce dimanche : «tout s’est bien passé», «quelques timides sifflets», «le président n’est pas si impopulaire».

  • Qui se cache derrière BFM ? (contre-attaque.net)

    À l’antenne sur BFM le mardi 25 avril, un montage aussi ridicule qu’inquiétant. «Qui se cache derrière les casseroles ?» interroge la chaîne, avec un journaliste qui commente une infographie montrant les logos de différents syndicats, de partis politiques et d’associations de gauche, et un encadré mentionnant «anarchistes» et «antifascites». Ce traitement de BFM est drôle et inquiétant à la fois. Comme si les mobilisations sociales étaient des structures qui se «cachaient» dans une semi-clandestinité pour organiser… des casserolades ! Le vocabulaire n’est pas choisi au hasard, et participe de la construction de l’ennemi intérieur. Derrière cette infographie, c’est le spectre de ce que l’État bourgeois veut réprimer, de l’anticapitalisme à ATTAC. Vous ne verrez jamais un tel traitement sur l’extrême droite et ses ramifications jusqu’au sommet du pouvoir.

  • Retraites. Quand les « intellectuels de garde » lâchent Macron (humanite.fr)
  • Transformer les médias, premières mesures (acrimed.org)
  • Face à la concentration des médias, quelle régulation ? Épisode 1, Épisode 2 et Épisode 3 (humanite.fr)

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

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Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • L’ordre républicain d’Emmanuel Macron (aoc.media)

    Dans les dernières semaines, Emmanuel Macron et ses ministres ont sciemment franchi trois lignes rouges devant lesquelles ses prédécesseurs s’étaient arrêtés. Ils ont d’abord imposé une loi que la Chambre n’avait pas votée et dont l’impopularité était manifeste. Ils ont ensuite apporté leur appui inconditionnel aux formes les plus violentes de la répression policière. Ils ont enfin, pour répondre aux critiques de la Ligue des Droits de l’Homme, laissé entendre que les associations d’intérêt public pouvaient voir leurs subventions supprimées si elles émettaient des réserves sur l’action gouvernementale. De toute évidence, ces trois franchissements font système et permettent de voir assez précisément la nature du pouvoir qui nous gouverne. […] L’État réduit à sa plus simple expression n’est pas l’État gestionnaire, c’est l’État policier.

  • Violences (aoc.media)

    « Je réprime le terme de violences policières. » Terrible lapsus de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, sur l’antenne de France Inter le 17 avril. Car nier les violences policières, c’est nier ceux qui en ont été victimes. C’est tenter d’effacer par les mots les conséquences de ses propres gestes. C’est se retrancher de sa propre humanité en voilant celle de l’autre. Ce que nous vivons en France aujourd’hui, c’est l’expression absolue d’un pouvoir pathologique.

  • Cet enfant est dangereux (blogs.mediapart.fr)

    La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties dites « illibérales », au même titre que la Hongrie, la Pologne, Israël, l’Inde et bien d’autres pays, et cela était inscrit dans l’équation même du macronisme.

  • Être à la hauteur du moment (melenchon.fr)

    nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Elle est éruptive. C’est la phase « destituante » dans le processus de la révolution citoyenne. Toute autorité est mise en cause. C’est ce que montre chaque sortie du Président et des Ministres. […] Macron a cru se rendre maître des horloges en fixant ce ridicule délai de « cent jours » […] Cent jours ! Quelle idée ! Tous les symboles convoqués se retournent contre lui. « Cent jours » dans l’histoire de France, c’est Napoléon et ça se conclut à Waterloo […] C’est du même niveau que le discours raté de De Gaulle avant sa disparition à Baden-Baden. Mais n’est pas De Gaulle qui veut.

  • Krach symbolique (blog.mondediplo.net)

    Un pilier de l’ordre symbolique tombe et c’est un grand fracas. Le mot interdit, ou plutôt le mot réservé — réservé à « eux », les « autres », le Hongrois, le Turc, le Russe – vient d’être dit en France, à propos de la France : illibéralisme. […] à faits strictement équivalents, c’est l’atmosphère qui décide d’une signification globale ou bien de son exacte contraire […] Par exemple : les services publics sont en ruine, on meurt sur des brancards aux urgences, des profs sont recrutés en 30 minutes, des fonctionnaires pour faire chauffeur de bus, des médicaments élémentaires manquent, la première ministre prie à l’automne pour que l’hiver ne soit pas trop rude et que le système électrique tienne le coup. Atmosphère « Lac de Genève » : des problèmes de gestion, on n’a pas assez réformé. Atmosphère « Venezuela » : voilà où conduit le communisme, à la ruine du pays, on vous l’avait bien dit. Un gouvernement Mélenchon n’aurait pas droit au centième de la colossale foirade macronienne pour être aussitôt déclaré banqueroutier. […] Question : si l’atmosphère est la consolidation mentale collective du dé à coudre, comment un changement de météo peut-il y survenir ? Réponse : soit parce que c’est allé trop loin et que même les manches à air ont du mal à suivre ; soit parce qu’une autre autorité met du clapotis dans les soupières. Ici : la presse internationale. Pour que l’éditocratie nationale change de disque, il faut qu’on le lui dise. Pas n’importe quel « on », évidemment. Le « on » de la grande presse du monde libre est adéquat. […] N’ayant pas de dîners en ville à sauver, ni d’informateurs des coulisses à ménager, les journalistes étrangers peuvent dire ce qu’ils voient en France. Comme ce qu’il y a à voir crève les yeux, Macron ramasse. […] Que fait l’éditorialisme avec ça ? N’ayant aucune pensée propre, il n’est que suivisme des autorités. Si ses autorités tournent casaque, il tourne casaque à son tour. Or, à l’évidence, elles sont en train. […] Avec des mots comme « illibéralisme », comme en bien d’autres circonstances, c’est le premier pas qui coûte. Mais le premier franchi appelle irrésistiblement les autres.

  • No, It’s Not Techno-Feudalism. It’s Still Capitalism (jacobin.com)
  • A Cambridge Analytica-style scandal for AI is coming (technologyreview.com)

    Can you imagine a car company putting a new vehicle on the market without built-in safety features? Unlikely, isn’t it? But what AI companies are doing is a bit like releasing race cars without seatbelts or fully working brakes, and figuring things out as they go.

  • Promesses et (dés)illusions : Une introduction technocritique aux blockchains (journals.openedition.org)
  • Can ActivityPub save the internet? (theverge.com)
  • Tout ce qui a changé ce 30 avril 1993, quand le World Wide Web est devenu public (humanite.fr)
  • La fabrique des Là-Pas-Là (lundi.am)

    Tu te rappelles, parent, quand tu étais au lycée tu étais dans une classe, […] et la prof d’histoire organisait une sortie au musée ? Tout le monde était content parce que, pendant une journée, exceptionnellement, on ne faisait pas cours. C’est-à-dire que, les cours n’étaient pas dispensés à ta classe […] puisque la classe n’était pas là. Toute la classe. […] Or, Jean-Michel Blanquer a fait éclater la classe.

  • Qu’est-ce que l’écoféminisme ? (legrandcontinent.eu)
  • Intersectionnalité et mouvements sociaux : de quoi parle-t-on ? (ritimo.org)
  • La tentation écofasciste (terrestres.org)

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Spécial résistances

Spécial outils de résistance

  • Pétition : Emmanuel Macron ne nous écoute pas, n’écoutons plus Macron (change.org)

    nous appelons en premier lieu, à éteindre systématiquement nos postes de télévision et de radio lors des allocutions présidentielles jusqu’à ce qu’il nous respecte en acceptant d’ouvrir les conditions d’un dialogue véritable et mette un terme à cette logorrhée méprisante adressée à un peuple supposé ignorant de ce qui le concerne.

  • Recouvrons les publicités de l’armée ! (rebellyon.info)
    Si besoin, les affiches sont disponibles en PDF format A3 ici (craam.noblogs.org)
  • Les concerts de casseroles contre Macron, une pratique qui remonte au XIXe siècle (huffingtonpost.fr)
  • Posez le crayon – Conseils techniques pour une stratégie de la flemme en entreprise (lundi.am)

    dites que vous êtes épuisé·e, que votre corps et votre esprit souffrent. Et que pour faire deux ans de plus, vous devez adapter votre rythme et vous préserver. Puis passez à l’attaque : demandez des jours de repos, plus de pauses, des aménagements, du télétravail, plus de rotations (pas d’augmentations car on vous en demandera plus), à rencontrer un·e psychologue, læ médecin du travail. Et le lendemain qu’un·e collègue demande la même chose ! Puis un·e autre. Vous n’obtenez rien de cela ? Nul ne s’étonnera que vous soyez encore plus lent·e. On vous demande de faire quelque chose de nouveau ? Dites que vous ne préférez pas car vous devez vous préserver pour votre retraite.

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Khrys’presso du lundi 17 avril 2023

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Spécial femmes dans le monde

Spécial Assange

Spécial France

Spécial femmes en France

  • «En France, il y a actuellement des pénuries de pilules abortives» (liberation.fr)

    Il y a le droit et l’effectivité du droit. Alors que des menaces d’interdiction planent au-dessus de la pilule abortive RU 486 (mifépristone) aux Etats-Unis, la France se retrouve, elle, confrontée à des pénuries, s’alarme l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds).Une réaction du ministère de la Santé […] se fait toujours attendre.

  • « La grande démission » des femmes : pourquoi elles quittent leurs entreprises (lesnouvellesnews.fr)

    Les femmes dirigeantes changent d’emploi comme jamais auparavant, et bien plus fréquemment que les hommes dirigeants. Elles sont largement sous-représentées dans les postes de direction. Pendant des années, elles ont été moins nombreuses à gravir les échelons en raison de barrières invisibles dès les premiers échelons de la hiérarchie.

  • Aymeric Caron (député LFI) à propos de la réintégration d’Adrien Quatennens : on “peut passer à autre chose une fois qu’une peine a été purgée” (lessurligneurs.eu)

    non seulement Adrien Quatennens n’a pas purgé sa peine, mais Aymeric Caron laisse entendre qu’il a été réhabilité, ce qui est également faux. […] Les difficultés pour trouver ou retrouver un emploi après un emprisonnement sont immenses pour les personnes condamnées, et le cas d’Adrien Quatennens devrait inciter ceux qui défendent son retour à l’Assemblée Nationale à réfléchir aux outils à mettre en place pour favoriser la même facilité de retour à l’emploi pour tous les autres condamnés qui ne sont pas, eux, députés.

  • Depardieu accusé de violences sexuelles par 13 femmes dans « Mediapart » (huffingtonpost.fr)

    Déjà mis en examen pour « viols » et « agressions sexuelles », l’acteur français de 74 ans est désormais sous le coup de nombreux témoignages supplémentaires pour des actes qui seraient survenus sur onze tournages.

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

  • Emmanuel Macron met mal à l’aise les États-Unis avec ses propos sur Taiwan, la Maison Blanche contrainte de réagir (liberation.fr) – voir aussi Macron faces backlash over Taiwan comments (edition.cnn.com)

    One [Eastern European diplomat] said that Macron is “simply tone deaf to everything happening in the world. No wonder Macroning has become a synonym of bullshitting without any result.”[…]For all that Macron’s comments could be put down to a president under pressure at home doing things on the world stage to create a distraction, his comments on Taiwan have done real damage to the fragile transatlantic relationship.

  • La France, ce paradis fiscal (humanite.fr)

    Un siècle ne suffirait pas à un smicard pour gagner autant d’argent que Bernard Arnault. Ni même un millénaire. En réalité, il lui faudrait 9,7 millions d’années, à supposer qu’il ne dépense pas un centime pendant ce temps-là. […] notre pays compterait 43 milliardaires.[…] le taux d’imposition effectif des 370 ménages les plus aisés plafonne à 2 %. Ils peuvent remercier, entre autres, Emmanuel Macron, qui a supprimé l’ISF.

  • La fortune de Bernard Arnault sur un nouveau record grâce à LVMH (huffingtonpost.fr)

    La hausse record des ventes de LVMH permet à la première fortune de la planète d’atteindre 210 milliards de dollars

  • Patrimoine de Macron, ou sont passés les millions? (off-investigation.fr)

    Redressement suite à non paiement de l’impôt sur la fortune, non déclaration d’une créance de 350 000 euros sur son épouse Brigitte, « claquage » de près de 1,5 million d’euros en trois ans (un Smic par jour), déclaration peu crédible sur les honoraires perçus chez Rothschild and co lors d’un « deal » de 9 milliards d’euros conclu en 2012, depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions.

  • Réforme des retraites : les grands patrons se font tout petits (liberation.fr)

    Alors que se tient ce jeudi la douzième journée de mobilisation, le malaise est palpable chez les chefs d’entreprise, partagés entre un soutien très modéré à l’exécutif et une vraie opposition au texte. […] Une stratégie qui confirme un peu plus l’isolement politique du chef de l’Etat. […] son obstination à faire de cette réforme des retraites l’alpha et l’oméga de sa capacité à réformer le pays, alors que tant d’autres urgences sont sur la table, l’aura vu divorcer avec le réformisme syndical d’un Berger, se prendre un vent avec ses nouveaux amis Républicains et trouver un allié patronal aux abonnés absents. Ou comment faire le vide autour de soi…

  • Le « Parcoursup des masters », aggrave les inégalités dans le supérieur (alternatives-economiques.fr)
  • Le gouvernement prêt à contourner les restrictions de l’Agence de sécurité sanitaire sur la phosphine, un insecticide pour céréales (liberation.fr)

    Au nom de la «vocation exportatrice» de la France, les ministres de l’Agriculture et du Commerce extérieur ont promis ce mardi 11 avril de trouver un moyen légal pour ne pas appliquer la décision de l’Anses.

  • Qui sont les vrais terroristes de l’environnement ? (basta.media)

    « 1700 activistes pour l’environnement assassinés depuis dix ans, il est là le véritable écoterrorisme »

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial outils de résistance

Spécial Foutons le Zbeul

Spécial nouvelles disciplines aux JO

Canoë revendicatif

Danse choré

Lancer de poubelles

Tennis de rue

Spécial GAFAM et cie

  • Google et Amazon découvrent le droit du travail en Europe (nextinpact.com)

    Aux États-Unis, Google, Amazon et leurs concurrents ont pu licencier sans rencontrer le moindre obstacle des milliers de salariés. Mais après des années d’implantation en Europe, elles semblent découvrir ses lois sociales et voient leurs plans de licenciements bloqués car hors des procédures adéquates.

Les autres lectures de la semaine

  • « Pourtant, j’avais fait barrage » : lettre au président de la République, par Coralie Miller (nouvelobs.com)

    Monsieur le président,J’ai voté pour vous. Et toujours malgré moi. Je ne voulais pas de vous comme président, mais j’ai serré les dents. Deux fois. J’ai regardé mes enfants, j’ai regardé mon pays, j’ai regardé notre histoire. Et j’ai fait ce que je considérais être mon devoir.[…] « Ce vote m’oblige pour les années à venir », avez-vous dit à notre intention, le soir de votre deuxième victoire. L’avez-vous pensé seulement une seconde ? Permettez-moi d’en douter. […] La gauche est rapidement devenue votre bouc émissaire, votre ennemie publique numéro 1. Jusqu’à ce que soit commis l’irréparable : deux vice-présidents RN élus à 280 voix. C’est-à-dire avec celles de votre majorité. Pourtant, j’avais fait barrage. […] Aujourd’hui, vous laissez votre ministre de l’Intérieur parler du «terrorisme intellectuel de l’extrême gauche» pour désigner l’opposition, traiter toute personne issue de la gauche et des écologistes comme un ennemi intérieur potentiel tout en niant la violence d’extrême droite[…] et – ça vient de tomber – menacer le financement de la Ligue des droits de l’Homme parce qu’elle documente l’usage de la force par la police en manifestations. Pourtant j’avais fait barrage. […] Monsieur le président, jusqu’où irez-vous ? […] est-ce que vous arrêterez un jour de faire de l’extrême droite votre marchepied ? À ce jeu, vous perdrez. Et nous tous avec vous. Est-ce que c’est là votre projet ?

  • Le Conseil Constitutionnel, ou l’illusion démocratique (contretemps.eu)
  • “Les règles de la Constitution sont censées être des limites, pas des armes pour le gouvernement” (humanite.fr)
  • Anti-Protest Laws Are Not About Safety, They Are About Silencing Dissent (truthout.org)

    While demonstrators always fear being criminalized for exercising their constitutional right to stage protests, being charged with domestic terrorism has a particularly chilling effect. […] Across the United States, we are seeing a rise in laws that seek to squelch and criminalize protests. […] Since January 2017, 45 states have considered 267 bills that restrict the right to protest, according to the International Center for Not-For-Profit Law. Currently, at least 39 laws restrict the right to protest […] That is not by mistake; we are seeing a coordinated effort to silence dissent in every state, every city and every jurisdiction. […] In the same way that legislators are becoming savvier in terms of bills that curtail protests, organizers for justice must be creative, determined and unrelenting. If we do this, we will continue to not only win but defend our victories. […] More than anything else, we cannot give in to fear. We cannot fear these efforts and thereby allow legislators who are out of step with the people to have their way. We must resist and expose — today, tomorrow and forever.

  • Abortion Rights Are Workers’ Rights (jacobin.com)

    Amid escalating attacks on abortion rights, health care workers at Planned Parenthood are forming unions — and their employers are retaliating. In a post-Roe world, the fight for reproductive justice and the struggle for labor rights are intimately linked.

  • Le nucléaire, arme de domination massive (blogs.mediapart.fr)

    On parle d’énergie propre tout en enfouissant les déchets près des frontières, en oubliant les milliards de mètres cube d’eau nécessaires au refroidissement des réacteurs et en fermant les yeux sur les conséquences environnementales sur des territoires et des populations lointaines. On invoque l’indépendance et on fait mine d’ignorer la complexité des chaînes d’approvisionnement – et les risques liés à leur saturation.

  • Infrastructures numériques de communication pour les anarchistes (et toustes les autres) (framablog.org)
  • How can we build a radical internet? (mctd.ac.uk)
  • If we lose the Internet Archive, we’re screwed (sbstatesman.com)

    When Julius Caesar burned the Library of Alexandria, it was hard to imagine a greater destruction of scholarship. Now, 2,000 years later, some petty, litigious schmucks are ready to deal an even bigger blow to the literary canon.This is fundamentally a strike against taxpayer-funded public services by corporations and private individuals.

  • Une « édition » minable de Pepper & Carrot sur Amazon (framablog.org) – voir aussi l’article original Fa Bd Comics books on SCAMazon: don’t buy them (davidrevoy.com)
  • The Free Software Foundation is dying (drewdevault.com)
  • Quand les postures bassinent, ou pourquoi tout n’est pas binaire (iaata.info)

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Évaluer l’impact de la médiation numérique

Cette semaine, dans le cadre de la série Lost in médiation, nous republions un article de Loïc Gervais qu’il a publié le 14 mars 2023 sur son blog personnel car nous trouvons que son contenu fait écho aux réflexions menées ces dernières semaines sur la médiation numérique. Bonne lecture !

Musicien, improvisateur, papa et médiateur numérique, Loïc Gervais est par ailleurs chargé de projet inclusion numérique pour le Département de la Haute Savoie.

 

Quand on aborde la question de la médiation numérique, la notion d’impact est très rapidement associée. Les différentes politiques publiques d’inclusion numérique partent du principe que le développement des compétences numériques va augmenter le pouvoir d’agir de l’usager. Ces politiques ont conduit à des logiques d’équipement de masse des différents publics. De nombreuses collectivités ont ainsi équipé les écoliers, collégiens ou lycéens d’ordinateurs ou de tablettes afin de contribuer à la réussite éducative de ces derniers. Pour autant chacun peut s’accorder à dire que l’équipement ne fait pas le bachelier. La réussite éducative d’un enfant ne se limite pas au fait de posséder un appareil connecté à internet fut-il la tablette dernier cri. L’accompagnement des publics s’est imposé par la force des choses. Bien souvent cet accompagnement n’a été pensé que sur la montée en compétence numérique de l’usager sans prendre en compte sa situation dans son ensemble. Aussi, si nous voulons mesurer l’impact de la médiation numérique il nous faut peut être le faire à l’aune d’autres critères.

Évaluation numérique

Nous n’avons guère le choix. Notre action s’inscrit dans une logique de montée en compétences numériques des publics. La stratégie nationale d’inclusion numérique est bâtie sur cette idée d’accompagner les publics éloignés du numérique en les faisant monter en compétence afin d’être autonome d’un point de vue numérique. Personne ne prétend que cela va améliorer leur situation. Tout au plus on explique qu’ainsi ils pourraient recourir à leurs droits sans appui d’un travailleur social. Or si l’objectif de l’autonomie numérique est de pouvoir s’affranchir de l’appui d’un travailleur social pour réclamer son droit, l’une des solutions possible est de rendre ses droits effectifs en les attribuant directement sans démarche proactive de la part de l’usager. Sauf que la logique qui prévaut c’est de demander à l’usager de se mettre au niveau de l’administration, et non l’inverse.

Aussi dans nos actions de médiation numérique, il nous faut jouer le jeu de cette montée en compétences techniques. Cela nécessite un travail d’ingénierie pédagogique pour définir d’une part des compétences pédagogiques à atteindre. D’autre part, il faut également associer une évaluation de la formation. La mise en place d’un référentiel pédagogique partagé est un préalable indispensable pour évaluer une action d’inclusion numérique. Si mon objectif est d’accompagner un usager jusqu’à l’autonomie (au minimum), il me faut savoir si cela signifie qu’il doit connaître la différence entre le clic droit et le clic gauche de la souris ou si cela implique de rédiger un prompt sur ChatGPT. J’ai ainsi proposé dans le cadre du Conseil National de la Refondation dédié à l’inclusion numérique de définir un référentiel de compétences socles à acquérir pour pouvoir être déclaré « autonome d’un point de vue numérique ». Cette évaluation apparaît incontournable. Elle répond à une commande institutionnelle (qui demande à être précisée) de l’État. Elle n’en demeure pas moins incomplète pour mesurer l’impact d’une action de médiation numérique.

Évaluation sociale

Les « éloignés du numérique » (pour reprendre l’expression du gouvernement) sont pour la plus grande partie des personnes en difficulté sociale. Leur motivation première est donc de trouver une réponse à cette problématique sociale dont le traitement ne peut se faire que par voie numérique. En fonction du dispositif dans lequel s’inscrit l’accompagné, nous disposons d’ores et déjà d’indicateurs à renseigner. Pour un demandeur d’emploi, nous aurons pour objectif de l’accompagner vers le retour à l’emploi. Évidemment, il faut adapter ces objectifs à la situation personnalisée de la personne accompagnée. Il est plus difficile de retrouver un emploi à 60 ans qu’à 28 ans. Dans tous les cas nous pourrons nous interroger sur la manière dont le numérique aura été mobilisé tout au long du parcours de l’usager et comment il aura contribué à répondre à la problématique. Cette prise en compte globale de la situation de la personne demande un travail en équipe transversale. Dans bien des cas, ce travail en équipe dépassera les murs de la structure en propre pour impliquer d’autres acteurs.

En intégrant la dimension sociale de l’usager à l’évaluation nous nous offrons une marge de priorisation. Une personne isolée qui a suivi dix ateliers en groupe sur le mail aura rompu son isolement sans nécessairement réussir à envoyer un mail. Nous devrons nous interroger sur ce qui nous importe et pour cette question nous devrons associer l’usager à la construction de ses propres objectifs. En ce sens, l’utilisation de la toile des capabilités pourrait s’avérer un atout précieux. Malheureusement cet outil a été abandonné avant même d’avoir eu l’opportunité d’être déployé.

Évaluation systémique

Ce qui est fascinant dans les démarches d’évaluation menées c’est qu’elles sont toutes centrées sur l’usager. Or si nous voulons répondre aux problématiques sociales des éloignés du numériques, nous devons remettre en cause notre façon d’aborder les problématiques. Nous déployons des dispositifs qui obéissent à une logique de silos, là où la prise en charge doit être transversale. Si la médiation numérique doit avoir un premier impact c’est dans notre manière de considérer la problématique de chaque individu en premier lieu. Un médiateur numérique endosse tour à tour les casquettes de travailleur social, conseiller en insertion, tiers de confiance et tant d’autres. Pour répondre à ces défis, il nous faut mobiliser des équipes pluridisciplinaires du social, de l’éducation, de l’enfance, des bâtiments, de l’informatique, des ressources humaines, des finances, de la culture, du développement durable et d’autres encore.

Si nous voulons réellement évaluer l’impact de ce que nous faisons, le premier défi auquel on doit s’attaquer c’est de réinterroger les manières de faire de l’institution à la lumière de l’impact du numérique dans la transformation de nos actions.

Un grand merci à Loïc Gervais d’avoir accepté qu’on publie ici ses réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires.




Khrys’presso du lundi 10 avril 2023

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉

Brave New World

Spécial femmes dans le monde

Spécial France

Spécial femmes en France

Spécial médias et pouvoir

  • Marlène Schiappa, Playboy, et l’image qui n’existait pas (affordance.framasoft.org)

    Si l’entretien avec Playboy était déjà nécessairement acté, sa révélation (par Le Parisien) le 31 Mars est en tout cas d’un opportun cynisme au lendemain de la révélation de l’enquête de France Télévision (30 Mars) sur le détournement de l’argent du fonds Marianne.

  • Réforme des retraites : quand la critique des médias vient des rédactions (acrimed.org)

    Au Parisien et à France Télévisions, des sociétés de journalistes (SDJ) et des organisations syndicales ont pris position contre le traitement réservé par leur média à la mobilisation contre la réforme des retraites.

  • Journalisme de préfecture : quand les médias légitiment la répression (acrimed.org)

    Face à la répression des mobilisations sociales et écologistes, si les violences policières ont « fait l’agenda » de certains grands médias plus rapidement qu’au moment des manifestations des Gilets jaunes, le traitement médiatique est encore loin d’être à la hauteur des enjeux…

  • Le Point s’arrange avec un sondage (acrimed.org)

    En annonçant fièrement sur Twitter que « Seulement 7% des Français estiment que les violences sont la faute des policiers selon un sondage de @Cluster17 pour Le Point », l’hebdomadaire de François Pinault tord la vérité.

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

Spécial résistances

Spécial outils de résistance

Spécial Foutons le Zbeul

Spécial GAFAM et cie

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La translittératie numérique, objet de la médiation numérique (seconde partie)

Toujours dans le cadre de la série « Lots in médiation », on retrouve aujourd’hui Corine Escobar, Nadia Oulahbib et Amélie Turet pour la suite de l’article qu’elles ont publié la semaine dernière dans lequel elles ont commencé à partager avec nous leur analyse d’une expérimentation qu’elles ont menée lors d’une recherche-action. Pour une meilleure compréhension de ce qui va suivre, nous vous conseillons vivement de prendre connaissance de la première partie. Bonne lecture !

Corine Escobar est enseignante chercheure depuis plus de 40 ans, au service de l’égalité des chances. Institutrice en France, puis professeure de français en Espagne, suède et Allemagne, elle a expérimenté différentes pédagogies holistiques. Une thèse de doctorat en sciences de l’éducation lui a permis d’observer et d’évaluer la puissance associative au service des plus faibles. Déléguée du préfet depuis plus de 10 ans, elle accompagne les associations investies auprès des publics des quartiers prioritaires notamment sur la remobilisation éducative.
Nadia Oulahbib est chercheure et analyste clinique du travail en santé mentale, observatrice des scènes de travail dans le monde de la fonction publique, l’entreprise associative, coopérative, industrielle et également liés aux métiers du social. Elle apporte son soutien à la parole sur le travail pour entretenir le dialogue collectif. Elle est aussi maîtresse de conférences associée pour l’UPEC.
Amélie Turet est docteure qualifiée en sciences de l’information et de la communication, chercheure associée à la Chaire UNESCO « Savoir Devenir » et au MICA, enseignante à l’UPEC sur le numérique dans l’éducation populaire et l’ESS, spécialiste de l’appropriation socio-technique des dispositifs liés au numérique. Membre de l’ANR Translit, elle a présenté ses travaux sur la médiation numérique lors des rencontres EMI de l’UNESCO à RIGA en 2016. CIFRE, diplômée de l’université Paris-Jussieu en sociologie du changement, elle a conduit des projets de R&D dans le secteur privé puis au service de l’État sur la transformation numérique, la démocratie participative, l’inclusion numérique, la politique de la ville et l’innovation.

La translittératie numérique, objet de la médiation numérique.
Analyse d’une expérimentation : remobilisation scolaire et articulation de médiations.

Deuxième partie : Articulations et mises en synergies des médiations

2.1. La confusion entre actions de médiations et types de médiateurs

La médiation numérique a été mobilisée durant le premier confinement de la « crise COVID » pour accélérer, via un « numéro vert », l’acculturation au numérique pour tous. L’expérimentation confirme que la médiation numérique, la médiation sociale, la médiation culturelle et la médiation éducative ne portent pas sur les mêmes objets mais peuvent concerner les mêmes personnes et un même projet d’intervention : ici la remobilisation scolaire. Ces deux constats permettent d’interroger la prévalence supposée de la médiation sociale devant la médiation numérique ; cette question se pose de manière similaire s’agissant de la médiation culturelle (notamment scientifique et technique) et de la médiation éducative (voire scolaire).

schéma de l'articulation entre les différentes formes de médiation
Articulation, Juxtaposition,
Distinction et Confusion entre médiations

Ces hiérarchisations entre médiations renvoient à des représentations culturelles institutionnalisées et ancrées dans des considérations idéologiques qui pèsent sur les priorités de l’action publique. Selon les situations, sont privilégiées des options politiques plus ou moins favorables aux libertés publiques : socialisation, contrôle social et émancipation sociale. L’analyse des sources de confusion entre ces médiations au-delà des populations ciblées s’impose donc.

2.1.1. Limites de la médiation numérique dans l’intervention sociale et limites de la médiation sociale en ligne et hors ligne…

En 2011, un rapport interministériel œuvre pour la reconnaissance des métiers de la médiation sociale : l’objet annoncé de la médiation sociale est « un mode original et efficace de résolution des tensions et d’amélioration des relations entre les populations des quartiers en difficulté et les institutions » (CIV, 20111). Sept champs d’intervention de la médiation sociale sont inventoriés : habitat, transport, santé, éducation, intervention sociale, tranquillité publique, accès aux services publics.

Le champ du travail social s’envisage à l’origine, dans une perspective réparatrice au bénéfice des personnes et des familles à soigner, à éduquer, à adapter : il ne s’inscrit pas d’emblée dans une logique de médiation. La médiation sociale apparaît à titre bénévole (femmes relais, correspondants de nuit) dans les années 80 ; elle est utilisée pour négocier les interventions des institutions et des travailleurs sociaux auprès des populations bénéficiaires. Elle naît explicitement en 1997 avec la circulaire interministérielle sur les contrats locaux de sécurité pour la prévention de la délinquance (CIV, Annexe 5, 2011).

Des médiateurs sociaux sont placés en appui des travailleurs sociaux grâce aux emplois aidés : « les grands frères », les emplois jeunes, les adultes relais… N’y apparaissent pas les éducateurs spécialisés qui opèrent dans les quartiers prioritaires, travailleurs sociaux porteurs depuis leur création de médiation sociale auprès des jeunes qu’ils accompagnent et souvent vers le droit commun. Les dispositifs publics de médiateurs sociaux, nouveaux entrants dans le travail social au statut précarisé s’additionnent. Ils permettent d’ouvrir les moyens d’intervention tout en limitant les budgets et en fluidifiant les corporatismes des travailleurs sociaux : rémunérations, conventions collectives, secret professionnel, niveaux de qualification, périmètres d’intervention.

Les objectifs des pouvoirs publics sont de faciliter la prise en charge sociale face à des situations interculturelles complexes et face à la montée du chômage notamment des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Il s’agit d’en maîtriser les risques : égalité des chances, discriminations, insécurité, insalubrité, … Le rôle des médiateurs sociaux est d’intermédier, à la faveur de leur situation de proximité géographique et socio-professionnelle avec les groupes de populations visées (âge, habitat, précarité, origine sociale, sexe…). Leurs compétences attendues d’acculturation aux logiques interculturelles (bilinguisme, leadership, négociation…), sont censées faciliter les relations entre les bénéficiaires visés et les dispositifs publics du champ des politiques sociales. Ils permettent la mise en lien de personnes issues de cultures urbaines, rurales et également proches par la langue avec les structures associatives porteuses des dispositifs publics. Cette proximité enclave aussi une médiation sociale qui permettrait de sortir des recours habituels du quartier ou du territoire. L’expérimentation a montré que la médiation numérique et la médiation culturelle sont des leviers d’ouverture sur d’autres horizons.

Les premiers médiateurs numériques bénéficient des mêmes emplois aidés pour œuvrer sur les territoires : la création du premier Point Information Multiservices (PIMMS) à Lyon en 1995, les animateurs multimédias ainsi que les cyber-médiateurs qui existent réglementairement depuis 1999 pour porter ce qui deviendra la médiation numérique.

Rappelons quelques éléments repères sur l’histoire de la constitution de la médiation numérique en termes de valeurs, de principes et d’objectifs. En 2015, l’ensemble des réseaux de la médiation numérique se réunissent sous la bannière d’un logo commun. Ce rassemblement s’est opéré à la faveur des résultats de la consultation nationale de la médiation numérique, organisée par la Délégation aux Usages de l’Internet de juin à octobre 2014. Ce logo national de la médiation numérique a été proposé par le ministère du numérique, en concertation avec les acteurs de la médiation numérique, lors de l’inauguration du site gouvernemental mediationnumerique.fr en octobre 2015.

Logo gouvernemental de la médiation numérique
Logo gouvernemental de la médiation numérique

L’analyse des concepts constituant ce logo (innover, coopérer, réfléchir, accompagner, découvrir et échanger) montre que les champs d’action de la médiation numérique ont une dimension sociétale, avec une approche d’éducation populaire assumée : découvrir, réfléchir, coopérer…. De fait, la médiation numérique traverse les champs d’intervention de la médiation sociale (CIV, 2011), par effets de dématérialisation progressive des interactions bénéficiaires/institutions : accès aux services publics, santé, habitat…

Quand on parle de médiation numérique soluble dans la médiation sociale, dépasse-t-on les attendus des formulaires administratifs ? (Lequesne-Roth, 20212) S’agit-il d’intervenir sur les écueils de la conditionnalité et de la vulnérabilité numériques ? de trouver des solutions de formation aux logiques administratives pour éviter l’hybridation de l’accès aux services publics (accueil physique, accueil téléphonique et accueil numérique) ? En 2022, la Défenseure des droits préconise l’hybridation des modes d’accueils face à l’échec de la généralisation des « compétences numériques de base ». Après plus de 20 ans de dématérialisation, et 16,5% de personnes touchées par l’illectronisme (INSEE, 2021), l’objectif réitéré de l’administration est la dématérialisation de 250 services publics.

L’éducation de proximité au numérique sur les territoires est très contrastée dans ses objectifs. La CAF (Caisse d’allocations familiales) est un financeur historique de la médiation numérique dans les centres sociaux, en politique de la ville. Elle finance également des interventions des « Promeneurs du Net » (CNAF, 20183). Depuis les années 2010, « Les promeneurs du Net » pratiquent du dialogue en ligne en direct avec les jeunes. Encore plus ancien, « SOS fil info santé jeunes » anime des tchats entre jeunes et médecins avec des réseaux sociaux de soutien psychologique. Comme pour « SOS fil info santé jeunes », les « promeneurs du net » ont accès aux jeunes qui sont déjà dans une pratique particulière du numérique. Ainsi les jeunes les plus éloignés d’un usage « éducatif » du numérique sont ici comme ailleurs « intouchables » (Têtard, 20104). C’est le cas par exemple, des enfants et des adolescents observés et accompagnés dans le cadre de l’expérimentation : ils ont un usage récréatif du numérique via les réseaux sociaux tels que tiktok et snapchat.

Ainsi, malgré un environnement du « tout numérique », la médiation sociale en ligne peine à « toucher » les bénéficiaires les plus éloignés des pratiques sociétales actuelles et des plus innovantes.

2.1.2. « Fractures / Inclusions » : slogans communs et prévalence associative

La première source de confusion entre médiation sociale et médiation numérique, semble liée à l’analogie politique historique (car intrinsèque au programme des élections présidentielles de Jacques Chirac) entre « réduction de la fracture sociale » et « réduction de la fracture numérique » (Vandeninden, 20075). La dénonciation de la fracture sociale a été antérieure à la dénonciation de la fracture numérique. Cette confusion apparaît précisément au moment où le numérique est l’apanage des pionniers de l’Internet, une élite aisée et instruite. Le sujet ciblé concerne l’accès financier aux outils. Dans un deuxième temps, cette confusion a été confortée par l’utilisation généralisée des terminologies européennes : le terme choisi d’inclusion pour remplacer celui de fracture est plus propice à une vision constructive des politiques d’intervention publiques (Toledano Laredo, 20226). L’inclusion sociale a en quelque sorte embarqué l’inclusion numérique (Hue, 20197). Ces locutions ont remplacé les expressions de fractures mais aussi d’exclusions sociales et numériques. Pourtant et pendant tout ce temps, les difficultés de littératie numérique étaient tout autant socio-économiques, générationnelles, que culturelles et/ou physiologiques et cognitives (handicap).

La deuxième source de confusion peut provenir de la proximité des institutions et des acteurs eux-mêmes car les acteurs de la médiation numérique et de la médiation sociale s’inscrivent tous dans le secteur de l’économie sociale et solidaires (ESS) et dans les administrations de la fonction publique territoriale. Comme pour le champ du travail social, le champ de la médiation numérique, de la formation et de l’éducation au numérique, est l’apanage du secteur associatif, des collectivités territoriales et des services publics. A ce titre, la médiation numérique a donc été l’objet dès son lancement dans les années 2000, d’une politique publique socio-économique de réduction de la fracture numérique soutenue par des emplois aidés « les Emplois Jeunes ». Ces animateurs multimédia, médiateurs cyber-jeunes, (etc.) sont venus se juxtaposer à grand renfort de précautions juridiques sur les périmètres d’intervention à l’offre privée préexistante : les Cybercafés. Ils ont renouvelé laborieusement cette première offre pédagogique et andragogique de lutte contre l’illectronisme, centrée sur l’accès aux outils numériques, le dépannage ponctuel, le soutien individuel et les cours collectifs.

Cette réduction publique ou privée de la fracture numérique se limite donc à l’origine à mettre à disposition du matériel informatique connecté en état de marche, et à donner quelques conseils individuels d’utilisation et de manipulation. Le modèle du service à la carte du réseau du label Cyber-base (Turet, 20188) a établi une évaluation positive du service offert, en cas d’absence de nouvelle sollicitation des publics sur un même sujet. Ce modèle relevait de cette même démarche de soutien ponctuel sans qu’une recherche d’autonomie numérique globale de la personne soit engagée.

L’actuelle offre publique « France Services » encourage pour une grande part ce service ponctuel à la demande, centré sur l’accueil individuel. Les formations et les certifications des Conseillers Numériques France Service (CNFS) prennent toutefois en compte des besoins plus larges et des compétences d’accompagnement collectifs. Ces formations ne se référent pas totalement à la charte nationale9 de la médiation numérique (2015), issue de la consultation nationale sur la médiation numérique10. Elles n’englobent pas non plus la charte des Espaces Publics Numériques en vigueur de 2011 à 2016 (Turet, 201811).

2.2. La clarification des champs d’intervention des médiations

Pour clarifier les périmètres d’intervention des médiations, il faut donc déterminer précisément leurs champs d’action à partir de leur objet d’existence. Les recherches interdisciplinaires de l’ANR Translit ont permis d’identifier l’objet de la médiation numérique qui jusque-là semblait s’emparer de multiples sujets. Cette multiplication des sujets numériques ont créé des frictions et des interrogations sur la nécessité de former les travailleurs sociaux au numérique mais aussi les enseignants au C2i2e. L’Éducation nationale choisit d’abandonner la logique du C2i2e au profit de l’autoformation par PIX et le travail social accentue la formation de ses cadres et de ses intervenants aux compétences numériques. L’expérimentation apporte de nouveaux angles de réflexion sur la pertinence du croisement des médiations.

2.2.1. Translittératie numérique et identité professionnelle des médiateurs numériques

Les professionnels de la médiation numérique ont pris la mesure de leur impact malgré les vagues successives de nouveaux entrants chez les commanditaires (élus, administrateurs) et chez les acteurs de terrain (services civiques, emplois d’avenir, …) au petit bonheur de la variété des politiques publiques et des acceptions locales des missions attendues. Les jurys successifs du « Label Ville, Villages et Territoires Internet » œuvrent à comparer les efforts des collectivités locales dans leur offre de médiation numérique. La transmission d’une culture numérique (Voirol, 201112) devient progressivement incontournable au-delà de la maîtrise du « socle des compétences numériques de base » définies par la Direction Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DGEFP).

Des tensions existent entre les injonctions de mise en conformité aux commandes publiques, financièrement incitatives issues des politiques nationales, et les contrats européens de financement : certains appels à projets favorisent une inclusion numérique qui relève davantage des valeurs de la formation aux utilisations civiques. D’autres, plus rares soutiennent des valeurs plus émancipatrices et critiques proches de l’éducation populaire. Les institutions phares de l’éducation populaire tardent à se positionner face aux orientations de développement du numérique. Elles n’ont pas d’offre politique concernant les besoins corrélés de la population : une vision globale des enjeux, une capacité d’orientation et de choix d’émancipation et de développement personnel pour être un citoyen libre et égal en droits face au numérique. Il s’agit de surcroît, d’usages personnels mais aussi des usages des personnes dont on a la charge : enfants, ascendants, personnes en situation de handicap.

Les médiateurs numériques doivent être capables d’initier la population pour faire reculer l’illectronisme quels que soient les critères socio-économiques et culturels en jeux : ils sont donc généralement dotés non seulement des connaissances techniques (outils) liées à des technologies en perpétuelle évolution mais aussi informationnelles et médiatiques (réseaux sociaux, fake news…). Ils doivent aussi faire relais, coopération ou partenariat avec les spécialistes de champs particuliers : l’administration, le social, l’emploi, l’entreprise, le commerce, etc. Ils sont au cœur de la translittératie numérique qui elle, se déploie dans tous les champs de la société.

Dans le cadre de l’expérimentation auprès des enfants, la convocation d’un médiateur numérique s’est avérée incontournable face au manque de culture numérique transversale des autres médiateurs scolaires, sociaux, culturels, économiques. Le médiateur numérique est porteur d’une mise en intelligibilité socio-technique : il a besoin de s’acculturer pour éviter le biais de « la suprématie » et confisquer le pouvoir d’agir. Il s’est retrouvé chargé de mettre en place des ateliers non seulement pour les enfants mais aussi pour quelques adultes référents de l’expérimentation.

2.2.1.1. L’écrivain public numérique : figure croisée de médiations

L’écrivain public numérique est une figure de l’autonomie, de l’émancipation et de la citoyenneté retrouvées à l’heure de l’indispensable maîtrise des écritures numériques. Il s’agit aussi de la compréhension de la logique des algorithmes (AFFELNET13, Parcours Sup). Le médiateur du cybercafé aide à l’accès, aide parfois « à faire » quand l’écrivain public numérique fait à la place, tel le secrétaire de mairie ou le scribe des temps reculés. Il s’agit là de la méthode et de la limite de la médiation : jusqu’à quels niveaux d’émancipation et de socialisation, les clés de connaissances et de compétences sont-elles transférées ?

La vision aujourd’hui répandue d’un « médiateur numérique-administratif » est centrée sur la levée des blocages de l’utilisateur à l’utilisation des applications et des formulaires de l’eAdministration. Elle renvoie à l’image initiale du médiateur numérique centré sur l’accès aux matériels informatiques. Elle relève pourtant majoritairement d’un besoin de médiation administrative liée à la non maîtrise de la culture administrative : permettre de comprendre les attendus du formulaire opposable à l’administré. C’est le cas de la réplique célèbre du film Le père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982) concernant le remplissage d’un formulaire CERFA de la sécurité sociale14 : quand Josette, la protagoniste ne peut pas dire si elle travaille ou non, alors qu’il faut remplir le formulaire par oui ou par non. Elle n’est pas d’accord puisqu’elle veut écrire sa réalité mouvante par « ça dépend » mais elle constate que « ça dépend, ça dépasse » des cases à cocher. Pour remplir correctement un formulaire, il faut connaître l’approche administrative et développer une stratégie administrative. Cette logique de l’administré est niée par l’administrateur qui veut pouvoir préjuger d’une réalité fiable à partir de ses propres indicateurs non explicités à l’administré. L’administrateur, gestionnaire de l’optimisation des critères, ne saurait prendre en compte une réalité aménagée par l’administré en fonction de ses propres attendus. Le dialogue, voire la négociation, encore rendus possibles par une communication orale ou manuscrite au guichet physique, permettait cette médiation administrative. Dans un cadre informatisé non médié, cette médiation est de facto supprimée.

L’écrivain public, le « donneur de mots » pour ceux qui n’en ont pas…15 est une figure tutélaire du médiateur administratif : auparavant complémentaire, il est aujourd’hui supplétif du fonctionnaire d’accueil au guichet des administrations. De profession libérale parfois, (227 recensés en 2011 pour toute la France), il est le plus souvent bénévole (Ollivier, 200916). La profession n’étant pas réglementée, toute personne peut se déclarer écrivain public bénévole. Il est lié à la médiation sociale : il exerce souvent dans les centres sociaux. Il maîtrise à la fois les fondamentaux du savoir administratif et du savoir juridique. Il a l’expérience de situations socio-économiques et culturelles toujours singulières et donc majoritairement atypiques qu’il faut rapporter à l’étalon attendu par l’administration. L’écrivain public a dû progressivement se doter d’une culture et de compétences numériques associées aux compétences qu’il maîtrise déjà pour son métier.

Quasiment chaque administration a recruté à un moment donné, des services civiques « digital natives »17 ou Génération Z, en soutien au remplissage de tel ou tel formulaire en ligne. Ces derniers sont souvent moins performants que les anciens écrivains publics des centres sociaux qui par leur maîtrise de la culture administrative pouvaient intervenir sur tous types d’illettrismes. L’écrivain public est une sorte d’interprète entre le langage commun et le langage juridico-administratif. Il est identifié comme un levier pour créer des ponts interculturels.

Lors de l’expérimentation, deux services civiques issus du même quartier que les enfants ont permis de nouer un lien de confiance avec les intervenants et notamment avec la médiatrice culturelle qui les accompagne à écrire la musique et les paroles des chansons. L’apport médiatique d’enregistrement des répétitions, des concerts, des chorales, relayé par le numérique crée une occasion de partages de savoirs, de compétences, de remémoration qui ouvrent sur des besoins puis sur des demandes des enfants pour être en autonomie de manipulation des outils d’abord, puis à termes de création de contenus. Cette combinatoire a invité progressivement les enfants à s’initier directement à l’écriture et à la lecture.

La translittératie numérique est donc prépondérante dans cette logique de mise en autonomie : dans le cas suivant, concernant l’acculturation au numérique des chefs d’entreprise, la question de médiation sociale est remplacée par la question de la médiation de l’économie numérique.

2.2.1.2. Translitteratie et chefs d’entreprise : une médiation numérique à dominante économique ?

La translitteratie numérique concerne les entreprises, qu’elles soient engagées dans des stratégies de transformation numérique ou formation continue. Le champ de la médiation numérique pour ces entreprises n’est pas soluble dans la médiation sociale même si les responsables de TPE PME bénéficient des « dispositifs publics pour tous » : Tiers lieux, Fablabs, EPN…

Dans ce champ du développement économique, les médiateurs numériques sont plutôt désignés conseillers numériques. Leur activité est bien plus lucrative et attractive en termes de reconnaissance professionnelle. A la demande d’un réseau d’acteurs économiques de haut niveau, un diplôme de niveau master (niveau 2) de conseiller numérique pour les entreprises est reconnu au RNCP. Doit-on en déduire que la solvabilité économique des bénéficiaires induit une médiation numérique et un travail translittératique hors de toute question sociale ? Dans ce cadre précis, il n’y a pas de médiation sociale sauf à y inclure les travaux de l’ANACT, sur le sujet de la transformation numérique aux prises avec la Qualité de vie au travail. A contrario, s’agit-il d’une autre médiation numérique selon qu’elle s’exerce à la chambre de commerce et d’industrie ou au centre social ? La question de la médiation numérique dans la médiation sociale n’a ici pas d’objet.

Pour ce qui concerne la participation des entreprises à l’expérimentation de remobilisation scolaire des enfants, il s’est avéré que la médiation des entreprises n’a pas opéré en tant qu’offre de services et de produits, ni en tant que passeurs de valeurs et de processus. Lors de la première phase de l’expérimentation, le groupement économique innovant devant assurer l’intégration des entrepreneurs s’est trouvé dépassé par les représentations sociales attachées aux enjeux et aux besoins identifiés de la remobilisation scolaire des enfants : le jeu de plateau a été réalisé sans les enfants et les adultes référents, le budget a été dilapidé dans des activités de secrétariats et de quelques réunions préparatoires assimilées à des séances de consulting.

Ces questionnements nous conduisent à interroger les qualifications des médiateurs numériques aux prises avec ces sphères d’intervention et l’objet de la médiation numérique : la translittératie numérique.

2.2.2. Faciliter la mobilité entre les sphères d’intervention du secteur de la médiation numérique

Quel enjeu de la gestion prévisionnelle des emplois et des qualifications « GPEQ » pour le secteur de la médiation numérique : faciliter la mobilité entre ses sphères d’intervention ? La « filière métiers de la médiation numérique » a été initiée par la Délégation aux Usages de l’Internet. Deux centres de ressource régionaux, désignés à partir des dynamiques régionales déjà existantes en 2014 ont participé à cette définition sur la question des compétences métiers et des niveaux d’intervention. Il apparaît alors la nécessité d’aligner le niveau d’intervention avec celui des enseignants du second degré et de l’enseignement supérieur : le C2I2E. Il s’agit a minima de monter le niveau d’intervention à Bac +2 pour prendre en compte les compétences nécessaires aux trois phases de diagnostic, d’ingénierie et d’intervention selon les cas pédagogiques ou andragogiques. Ce projet de filière de compétences perd sa légitimité avec l’abandon du C2I2E obligatoire pour les enseignants.

A partir de 2017, la généralisation du PIX comme outil d’auto formation et de certification accompagnée à l’éducation nationale et dans les espaces publics numériques contribue à une forme de plateformisation de la médiation numérique. Cette nouvelle médiation scolaire du numérique pour les mineurs, concomitante du renforcement de la médiation sociale du numérique pour les plus éloignés du numérique, met en tension l’éducation critique et citoyenne au numérique. Cette éducation critique nécessite l’échange, le questionnement, la confrontation à l’autre et le débat au-delà de l’apprentissage de compétences et de bonnes pratiques : « Les dispositifs artificiels reflètent une extériorisation des compétences formatives. Les dispositifs intériorisés humains sont un construit fait d’habitus et de qualifications nourries de théories et d’expériences pratiques qui se cristallise dans l’opportunité d’une rencontre favorisant la transmission et l’alerte incarnée par une histoire et un parcours de vie unique et singulière » (Turet, 2018). La filière métiers de la médiation numérique et ses portefeuilles de compétences peuvent-ils aujourd’hui se fonder sur les questions de translittératie numérique au-delà des seules transmissions de compétences et de culture numérique ?

Conclusion

L’expérimentation sur la remobilisation scolaire par la translittératie numérique accompagnée par de multi-médiations invite à repenser les stratégies de reproduction (Bourdieu, 197018) et de distinction (Bourdieu, 197919) à l’œuvre : avec ces multi-médiations, les enfants peuvent transférer leurs compétences familiales, numériques et scolaires d’un univers à l’autre de manière fluide et émancipatrice. L’expérimentation rappelle l’importance de la présence humaine, de « l’adulte référent », du pair qui partage dans l’ici et maintenant, le faire ensemble et l’émotion éphémère du moment partagé. « Les scénarios d’un futur sans éducation critique et politique au numérique ouvrent sur un monde programmé par une minorité dictant au reste du monde des usages, des processus et des horizons non discutés » (Turet, 2018). L’intervention sociale et l’éducation populaire sont deux démarches qui selon les politiques publiques à l’œuvre sont souvent irréductibles l’une à l’autre mais toujours complémentaires. Les résultats de l’ANR Translit (Frau-Meigs, 2017[noteFrau-Meigs, Divina. ANR Translit 2017, Rapport final[/note]) permettent de déduire que la médiation numérique a pour objet premier la translittératie numérique. Par son approche éducative associée à sa mission socialisatrice et émancipatrice dans une société numérique, elle doit en dispenser les savoirs, les savoir être, les savoirs faire et les savoir devenir nécessaires.

La médiation numérique a des fondements politiques dans l’éducation populaire : la fabrique numérique, ses pratiques et ses usages sont politiques en ce qu’ils organisent le vivre ensemble. La médiation numérique a donc pour finalité d’éveiller l’esprit critique des « homonuméricus » : « En se concentrant sur les phénomènes de médiation technologique et sur la matérialité du travail d’intermédiation, nous interrogeons la capacité des plateformes à influencer et à configurer des pratiques, et des formes d’autorité, à organiser l’action en imposant des contraintes, mais aussi l’existence de modes d’appropriation et de critiques de la part d’usagers, souvent « dominés » par ces plateformes » (Bigot, 202120). Davantage de travaux restent nécessaires pour relier les médiations numériques au bénéfice d’une émancipation critique des usages des technologies numériques.

Constituer des savoirs collaboratifs et universitaires entre pratiquants et professionnels de différents métiers, institutions, centres de formation pourrait faire émerger les « bidouillages » (Leroi-Gourhan, 196421) de chacun afin de fabriquer un bien commun d’utilités et « la circulation de la pensée scientifique entre les littératies : la programmation informatique, la programmation médiatique et les sciences de l’information et de la communication. La question de la diffusion d’une culture numérique éclairée par la recherche et les savoirs universitaires sur le modèle de la « translittératie numérique » s’avère vitale d’un strict point de vue démocratique. » (Turet, 2018). Ainsi le cas de la translittératie numérique étudiée pendant l’expérimentation avec un groupe d’enfants dépasse la question de la remobilisation scolaire via des médiations croisées. Il s’agit par l’analyse et la réflexion collective sur leurs pratiques numériques de les conduire vers une émancipation citoyenne et l’acquisition de compétences en Savoir devenir qui donnera du sens à leurs parcours et à leurs sociabilités scolaires.

La médiation numérique par ses dimensions émancipatrices et citoyennes et ses champs d’intervention culturels, techniques et éducatifs est génératrice d’innovations socio-techniques à l’écoute d’un monde en mouvement. La médiation numérique ne vise pas intrinsèquement la remédiation des absences de compétences ; elle ne cible pas non plus uniquement les dérives d’usage en rapport à une norme minimale d’inclusion. La médiation numérique n’est donc ni soluble, ni réductible à la médiation sociale et inversement, car tout en initiant et en mettant à jour les connaissances, elle participe à la réflexion individuelle et collective pour un positionnement éclairé sur les orientations éthiques et démocratique de développement de notre humanité numérique (Guichard, 201622).

La combinatoire de ces deux types de médiation ne signifie pas la dissolution de l’une au profit de l’autre car les objets sont différents. Quand un seul médiateur porte deux types de médiation, le risque de confusion est important avec ses conséquences d’instrumentalisation. L’expérimentation a permis une observation de ces médiateurs généralistes mis en « panne » lors des collectifs de travail associant des médiateurs plus spécialisés et centrés sur leurs objets de médiation. Il en est ressorti l’importance de l’attention à porter sur l’articulation des médiations dans l’intérêt librement partagé des populations bénéficiaires.

Un grand merci à Corine Escobar, Nadia Oulahbib et Amélie Turet d’avoir partagé avec nous leurs réflexions. Si celles-ci vous font réagir, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires. On en remet une couche (de réflexion) dès la semaine prochaine…