Khrys’presso du lundi 9 septembre 2019

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Spécial France

Spécial G7

Spécial Gilets jaunes & violences policières

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Montres connectées pour enfants : quels enjeux pour leur vie privée ? (cnil.fr)
  • Données biométriques : des risques de sécurité (framablog.org)
  • Privacy is power (aeon.co – en anglais)

    Ne commettez pas l’erreur de penser que vous êtes à l’abri, peut-être parce que vous êtes jeune, homme, blanc, hétérosexuel et en bonne santé. Vous pourriez penser que vos données personnelles ne peuvent que vous procurer de bonnes choses, jamais de mauvaises, si vous avez eu de la chance jusqu’à présent. Mais vous n’êtes peut-être pas en aussi bonne santé que vous le pensez, et vous ne serez pas jeune pour toujours. La démocratie que vous tenez pour acquise pourrait se transformer en un régime autoritaire qui pourrait ne pas favoriser des gens comme vous.
    De plus, la protection de la vie privée ne concerne pas que votre propre personne. La vie privée est à la fois personnelle et collective. Lorsque vous exposez votre vie privée, vous nous mettez tous en danger. Le pouvoir de protection de la vie privée est nécessaire à la démocratie – pour que les gens votent selon leurs croyances et sans pression indue, pour que les citoyens protestent anonymement sans crainte de représailles, pour que les individus aient la liberté de s’associer, de dire ce qu’ils pensent, de lire ce qui les intéresse. Si nous voulons vivre en démocratie, il faut que le gros du pouvoir appartienne au peuple. Si la majeure partie du pouvoir revient aux entreprises, nous aurons une ploutocratie. Si la plus grande partie du pouvoir revient à l’État, nous aurons une sorte d’autoritarisme. La démocratie n’est pas une évidence. C’est une chose pour laquelle nous devons nous battre tous les jours. Et si nous cessons de construire les conditions dans lesquelles elle prospère, la démocratie ne sera plus. La vie privée est importante parce qu’elle donne du pouvoir aux gens. Protégez-la.

  • Les politiques publiques doivent impulser un numérique social et écologique (cdonnees.com)
  • L’opinion publique n’existe pas (homme-moderne.org ; Pierre Bourdieu, janvier 1972)
  • Bienvenue dans l’ère du «PoutInternet» (theconversation.com)

    Pour rappel à nos concitoyens, les lois françaises controversées traitant de la diffusion de fausses informations sont aujourd’hui entre les mains d’une autorité administrative excluant le juge judiciaire. Dans la configuration actuelle, les internautes français sont à la merci d’une éventuelle dérive d’une autorité a priori indépendante. Les hommes étant les hommes, cette autorité administrative pourrait demain, un jour, à tout instant, être asservie aux desiderata d’un pouvoir peu scrupuleux, et de fait dans les actes et – au-delà des mots – être comparables aux lois iniques instaurées en Russie… l’hypocrisie et le cynisme en plus !
    Sans réajustement de cette loi, nécessitant plus de clarté, et, outre des vœux pieux, intégrant au sein de cette autorité administrative des garde-fous garants d’une indépendance sans faille, alors outre la censure proactive déjà possible, le délit d’opinion est aux portes de la France, aux portes des démocraties !
    C’est difficile à croire, difficile à lire, mais ce ne sont là des faits rien que des faits.

  • Un autre réseau est possible (logicmag.io – en anglais)
  • Infrastructures féministes et réseaux communautaires (giswatch.org – en anglais)

    Plus que des réponses définitives, nous attendons de ce rapport qu’il crée des déstabilisations permettant de repenser les réseaux communautaires et de remettre en question l’ordre mondial actuel d’Internet en suivant une méthode différente, en considérant le contexte local ainsi que les demandes provenant d’une perspective féministe sur les infrastructures.

  • Cory Doctorow : les DRM, c’est la féodalité (locusmag.com – en anglais)

    Il y a un nom pour les sociétés où une petite élite possède tous les biens et toutes les autres personnes doivent les leur louer : c’est le féodalisme. […] vingt ans plus tard, les DRM se révèlent être exactement ce que nous craignions : un stratagème oligarchique pour mettre fin à la propriété pour le peuple, qui devient locataire dans les domaines d’entreprises de la tech et des médias avides et confiscatrices, dont l’inventivité ne se consacre pas à de merveilleuses nouvelles propositions commerciales, mais à de nouveaux moyens pour nous pousser à dépenser plus pour encore moins.

  • L’uberisation met en danger la vie des travailleurs (usbeketrica.com)
  • Amazon(ia is on) fire. La tablette et la forêt (affordance.info)
  • Actualité de Marx et d’Engels : l’exploitation des enfants dans les mines aujourd’hui (theconversation.com)
  • Qu’est-ce que le despotisme économique ? [4/4] (lundi.am)
  • Écologie : et qu’est-ce qu’on attend pour… (lundi.am)
  • Comment la non-violence protège l’État (mars-infos.org, article d’avril 2016)
  • « Nous ne céderons pas à leurs provocations » – À propos des émeutes féministes du 16 août à Mexico (lundi.am)
  • Non, les femmes ne sont pas plus multitâches – (étude allemande publiée dans la revue PLOS One) (lesnouvellesnews.fr)
  • Réflexions sur la barbarie (Simone Weil) (abrupt.ch)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Décidément, c'est fou, tout ce qu'il se passe en une semaine !- la personne de droite répond : Si tu en veux encore plus, clique sur ma tasse !
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Khrys’presso du lundi 2 septembre 2019

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Aujourd’hui, les licences suffisent-elles ?

Frank Karlitschek est un développeur de logiciel libre, un entrepreneur et un militant pour le respect de la vie privée. Il a fondé les projets Nextcloud et ownCloud et il est également impliqué dans plusieurs autres projets de logiciels libres.

Il a publié le Manifeste des données utilisateurs dont nous avons tout récemment publié une traduction et il présente régulièrement des conférences. Il a pris la peine de résumer l’une d’elles qui porte sur les limites des licences libres et open source dans l’environnement numérique d’aujourd’hui.

Source : Open source is more than licenses

Traduction Framalang : swifter, goofy, Julien / Sphinx, Damien , Tykayn, Fabrice, Côme

L’open source, c’est plus que des licences

par Frank Karlitschek

Photo par Nextcloud (CC BY 3.0 via Wikimedia Commons)

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’honneur de prononcer une conférence introductive aux Open Source Awards d’Édimbourg. J’ai décidé d’aborder un sujet dont je voulais parler depuis un bon bout de temps sans en avoir eu l’occasion jusqu’alors. Ma conférence n’a pas été filmée mais plusieurs personnes m’ont demandé d’en faire une synthèse. J’ai donc décidé de prendre un peu de mon temps libre dans un avion pour en faire un résumé dans le billet qui suit.

J’ai commencé à utiliser des ordinateurs et à écrire des logiciels au début des années 80 quand j’avais 10 ans. C’est à la même l’époque que Richard Stallman a écrit les 4 libertés, lancé le projet GNU, fondé la FSF et créé la GPL. Son idée était que les utilisateurs et les développeurs devraient avoir le contrôle de leur propre ordinateur, ce qui nécessite des logiciels libres. À l’époque, l’expérience informatique se résumait à un ordinateur personnel devant vous et, avec un peu de chance, les logiciels libres et open source qui s’y trouvaient.

L’équation était :

(matériel personnel) + (logiciel libre)

= (liberté numérique)

Depuis, le monde de l’informatique a changé et beaucoup évolué. Nous avons à présent accès à Internet partout, nous avons des ordinateurs dans les voitures, les télévisions, les montres et tous les autres appareils de l’Internet des Objets. Nous sommes en pleine révolution du tout mobile. Nous avons le Cloud computing (le fameux « nuage ») où le stockage des données et la puissance informatique sont partagés entre plusieurs Data centers (centre de données) possédés et contrôlés par plusieurs groupes et organisations à travers le monde. Nous avons un système de brevets très fort, les DRM, la signature de code et autres outils de cryptographie, les logiciels devenus des services, du matériel propriétaire, des réseaux sociaux et la puissance de l’effet réseau.

Dans son ensemble, le monde a beaucoup changé depuis les années 80. La majorité de la communauté du logiciel libre et de l’open source continue de se concentrer sur les licences logicielles. Je me demande si nous ne perdons pas une vue d’ensemble en limitant le mouvement du logiciel libre et open source aux seules questions des licences.

Richard Stallman souhaitait contrôler son ordinateur. Voyons la situation sur quelques-unes des grandes questions actuelles sur le contrôle numérique :

Facebook

Ces derniers temps, Facebook est sous le feu de nombreuses critiques : que ce soit les innombrables atteintes à la vie privée des utilisateurs, l’implication dans le truquage d’élections, le déclenchement d’un génocide en Birmanie, l’affaiblissement de la démocratie et beaucoup d’autres faits. Voyons si le logiciel libre pourrait résoudre ce problème :

Si Facebook publiait demain son code comme un logiciel libre et open source, notre communauté serait aux anges. Nous avons gagné ! Mais cela résoudrait-il pour autant un seul de ces problèmes ? Je ne peux pas exécuter Facebook sur mon ordinateur car je n’ai pas une grappe de serveurs Facebook. Quand bien même j’y arriverais, je serais bien isolé en étant le seul utilisateur. Donc le logiciel libre est important et génial mais il ne fournit pas de liberté ni de contrôle aux utilisateurs dans le cas de Facebook. Il faut plus que des licences libres.

Microsoft

J’entends de nombreuses personnes de la communauté du logiciel libre et open source se faire les chantres d’un Microsoft qui serait désormais respectable. Microsoft a changé sous la direction de son dernier PDG et ce n’est plus l’Empire du Mal. Ils intègrent désormais un noyau Linux dans Windows 10 et fournissent de nombreux outils libres et open source dans leurs conteneurs Linux sur le cloud Azure. Je pense qu’il s’agit là d’un véritable pas dans la bonne direction mais leurs solutions cloud bénéficient toujours de l’emprise la plus importante pour un éditeur : Windows 10 n’est pas gratuit et ne vous laisse pas de liberté. En réalité, aucun modèle économique open source n’est présent chez eux. Ils ne font qu’utiliser Linux et l’open source. Donc le fait que davantage de logiciels de l’écosystème Microsoft soient disponibles sous des licences libres ne donne pas pour autant davantage de libertés aux utilisateurs.

L’apprentissage automatique

L’apprentissage automatique est une nouvelle technologie importante qui peut être utilisée pour beaucoup de choses, qui vont de la reconnaissance d’images à celle de la voix en passant par les voitures autonomes. Ce qui est intéressant, c’est que le matériel et le logiciel seuls sont inutiles. Pour que l’apprentissage fonctionne, il faut des données pour ajuster l’algorithme. Ces données sont souvent l’ingrédient secret et très précieux nécessaire à une utilisation efficace de l’apprentissage automatique. Plus concrètement, si demain Tesla décidait de publier tous ses logiciels en tant que logiciels libres et que vous achetiez une Tesla pour avoir accès au matériel, vous ne seriez toujours pas en mesure d’étudier, de construire et d’améliorer la fonctionnalité de la voiture autonome. Vous auriez besoin des millions d’heures d’enregistrement vidéo et de données de conducteur pour rendre efficace votre réseau de neurones. En somme, le logiciel libre seul ne suffit pas à donner le contrôle aux utilisateurs.

5G

Le monde occidental débat beaucoup de la confiance à accorder à l’infrastructure de la 5G. Que savons-nous de la présence de portes dérobées dans les antennes-relais si elles sont achetées à Huawei ou à d’autres entreprises chinoises ? La communauté du logiciel libre et open source répond qu’il faudrait que le logiciel soit distribué sous une licence libre. Mais pouvons-nous vraiment vérifier que le code qui s’exécute sur cette infrastructure est le même que le code source mis à disposition ? Il faudrait pour cela avoir des compilations reproductibles, accéder aux clés de signature et de chiffrement du code ; l’infrastructure devrait récupérer les mises à jour logicielles depuis notre serveur de mise à jour et pas depuis celui du fabricant. La licence logicielle est importante mais elle ne vous donne pas un contrôle total et la pleine liberté.

Android

Android est un système d’exploitation mobile très populaire au sein de la communauté du logiciel libre. En effet, ce système est distribué sous une licence libre. Je connais de nombreux militants libristes qui utilisent une version personnalisée d’Android sur leur téléphone et n’installent que des logiciels libres depuis des plateformes telles que F-Droid. Malheureusement, 99 % des utilisateurs lambda ne bénéficient pas de ces libertés car leur téléphone ne peut pas être déverrouillé, car ils n’ont pas les connaissances techniques pour le faire ou car ils utilisent des logiciels uniquement disponibles sur le PlayStore de Google. Les utilisateurs sont piégés dans le monopole du fournisseur. Ainsi, le fait que le cœur d’Android est un logiciel libre ne donne pas réellement de liberté à 99 % de ses utilisateurs.

Finalement, quelle conclusion ?

Je pense que la communauté du logiciel libre et open source concernée par les 4 libertés de Stallman, le contrôle de sa vie numérique et la liberté des utilisateurs, doit étendre son champ d’action. Les licences libres sont nécessaires mais elles sont loin d’être encore suffisantes pour préserver la liberté des utilisateurs et leur garantir un contrôle de leur vie numérique.

La recette (matériel personnel) + (logiciel libre) = (liberté numérique) n’est plus valide.

Il faut davantage d’ingrédients. J’espère que la communauté du logiciel libre peut se réformer et le fera, pour traiter davantage de problématiques que les seules licences. Plus que jamais, le monde a besoin de personnes qui se battent pour les droits numériques et les libertés des utilisateurs.

symboles reliés par des opérateurs comme une équation : ordinateur + nuage open source + nuage de data + point d’inetrrogation = digital freedom
Image d’illustration de l’auteur pour ses diapos de conférence

 

 




Khrys’presso du lundi 26 août 2019

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Khrys’presso du lundi 19 août 2019

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  • De l’utopie numérique au choc social (monde-diplomatique.fr – Evgeny Morozov, article d’août 2014)

    Pour concevoir l’information autrement, il faudrait commencer par l’extraire de la sphère économique. Peut-être en la considérant comme un « commun », notion chère à une certaine gauche radicale. Mais il serait auparavant fort utile de se demander pourquoi l’on accepte comme une évidence la marchandisation de l’information.[…]
    Les idiots utiles de la Silicon Valley rétorqueront qu’ils sont en train de sauver le monde. Si les pauvres demandent à s’endetter, pourquoi ne pas les aider ? Que ce besoin de crédit puisse découler de l’augmentation du chômage, de la réduction des dépenses sociales ou de l’effondrement des salaires réels n’effleure pas ces esprits visionnaires. Ni d’ailleurs l’idée que d’autres politiques économiques pourraient inverser ces tendances, et rendre inutiles ces merveilleux outils numériques permettant de vendre toujours plus de dette. Leur tâche unique — et leur unique source de revenus — consiste à créer des outils pour résoudre les problèmes tels qu’ils se présentent au jour le jour, et non à développer une analyse politique et économique susceptible de reformuler ces problèmes pour s’attaquer à leurs causes.

  • Archiver le Web, un défi historique (theconversation.com)
  • La 5G ne réduira pas la fracture numérique et pourrait même l’aggraver (rhizomatica.org – en anglais)
  • Connectivité pour tous : L’essentiel s’applique-t-il toujours ? (rhizomatica.org – en anglais)

    La mise en place de la connectivité ne doit pas se limiter à l’accès, mais doit aussi tenir compte de la façon dont elle peut aussi susciter et soutenir des approches locales de collaboration qui partagent les responsabilités et les revenus. De cette façon, nous pouvons avoir un meilleur impact sur la pauvreté, car la plupart des ressources générées par les nouveaux services de connectivité continueront à circuler aux niveaux local et régional. En faisant la promotion de politiques et de règlements qui favorisent la participation des petites, moyennes et grandes entreprises sociales, nous reflétons l’architecture distribuée de l’Internet lui-même et évitons l’intégration verticale.
    De nouvelles solutions telles que l’octroi de licences légères et le partage du spectre, combinées à l’amélioration d’approches plus traditionnelles comme les fonds de service universel ou les obligations de couverture, font partie des mesures réglementaires que les régulateurs devraient mettre en œuvre pour connecter les personnes non connectées.

  • Que faire de l’effondrement ? (mediapart.fr)
  • L’Anthropocène est une blague (theatlantic.com – en anglais)
  • Qu’est-ce que le despotisme économique ? [2/4] (lundi.am)
  • « Les centres commerciaux géants sont là pour rester » (usbeketrica.com)
  • Et si le train de nuit revoyait le jour ? (liberation.fr)

    Le train, c’est politique, depuis la naissance du ferroviaire.

  • Migrants : «Honte sur toi Europe !» (liberation.fr)
  • Après l’excision, un long chemin pour se réapproprier son corps (lemonde.fr)
  • Les femmes de la liberté (liberation.fr)

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Khrys’presso du lundi 12 août 2019

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Un personnage, tremblant : dis, Khrys, tu n'aurais pas des news un peu plus sympa à nous proposer ? Un autre répond : Nope. Et elle m'a dit de te dire : attends, c'est pas fini

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« c’est pratique mais c’est une dépossession… »

Aude Vidal qui signe l’article ci-dessous est autrice d’Égologie (Le Monde à l’envers) et de La Conjuration des ego. Féminismes et individualisme (Syllepse), éditrice d’On achève bien les éleveurs (L’Échappée).
Nous la remercions de nous autoriser à reproduire ici le 300e billet de son blog sur l’écologie politique où elle aborde avec vigueur et acuité les diverses facettes de son engagement : écologie, féminisme, anti-capitalisme…
Il s’agit ici d’une réflexion sur la difficulté, y compris en milieu militant, à renoncer au confort (« c’est pratique ») procuré par nos outils numériques, pour réapprendre peut-être à… se faire chier ?


C’est pratique
Par Aude – Le billet original sur son blog

Je n’aime pas me faire chier dans la vie, et je ne dois pas être la seule.
Il m’arrive pourtant souvent d’être surprise que ce soit, autour de moi, un critère décisif pour organiser sa vie : aller au plus pratique. À ce qui engage le moins d’efforts. Les pubs fourmillent d’invitations à se laisser dorloter en échange de quelques euros. Le champ des services ne cesse jamais de s’étendre – et de libérer la croissance. Plus besoin de sortir se faire couper les cheveux, le coiffeur vient chez vous. Inutile de penser à mettre de la bière au frigo, un livreur vous l’apporte. Des services auparavant réservés aux client·es des grands hôtels se massifient désormais : faites livrer des fleurs, chercher un document à la maison, etc. Votre maison est devenue le centre du monde, si vous le voulez bien. Il doit bien être possible de faire autrement, c’est comme cela que nous vivions il y a encore cinq ans.

Tous ces services se déploient dans une société de plus en plus inégalitaire : d’un côté des gens qui méritent de bien bouffer après leur journée de boulot ou une réunion exigeante (voir les pubs qui mettent en scène le réconfort après l’effort), de l’autre des galériens qui sont payés une misère pour leur livrer un pad thai ou un kit apéro (ici le témoignage d’un livreur chez Frichti). C’est surtout parce que le chômage reste massif et l’armée de réserve importante, parce que les emplois ont été délibérément déqualifiés en auto-entreprise que ces entreprises prolifèrent. Si les galériens en ont marre de risquer leur vie et la vôtre en conduisant comme des dingues, ils trouveront un migrant à qui faire faire le boulot. Mais le tout s’appuie sur un mélange de paresse et de sens de ce qui lui est dû qui saisit l’individu en régime libéral au moment de faire à bouffer ou de s’occuper de la dimension matérielle de sa vie. Certes nous devons encore être quelques-un·es à cuire des nouilles quand nous avons la flemme de cuisiner et qui apprécions de sortir au restaurant pour nous changer les idées, découvrir un autre monde, des odeurs,une ambiance (et je n’oublie pas que ces lieux aussi sont propices à l’exploitation du travail). Mais la compétition économique pousse au cul tout le monde pour inventer des services innovants – c’est à dire dont personne n’avait vraiment besoin, qui étaient des rêves d’enfants gâtés mais qui, intelligemment marketés, nous laissent imaginer que nos vies sont vachement mieux avec. Ils constituent une industrie de la compensation sur laquelle il faudra mettre le doigt un jour et qui en attendant offre aux winners des vies de merde pleines de gratifications.

C’est pratique aussi, quand votre smartphone pense à votre place, que le logiciel va chercher vos mots de passe sur une autre bécane, recueille et transfère vos données à votre insu… Pratique, mais un peu inquiétant. Qu’importe, c’est surtout bien pratique ! Je suis la première à ne pas faire en matière de sécurité tous les efforts que me proposent des camarades plus cultivés que moi sur ces questions. Mais malgré cette désinvolture, je flippe quand je vois le niveau d’indépendance acquis par mon smartphone. Après des années de résistance et bien qu’il soit encore possible d’acheter neufs des téléphones bien conçus qui permettent de téléphoner (et d’avoir l’heure), j’ai cédé pour le côté pratique (1) : plus besoin de m’inquiéter d’avoir une connexion Internet régulière, de préparer mes déplacements et ma vie sociale comme je le faisais, avec capture d’écran de plans, schémas dessinés dans l’agenda, infos importantes notées sur papier, etc. Mais je me sens sous tutelle, dépossédée, comme une gamine gâtée sauf que je sais ce que c’est que l’autonomie et je regrette celle que j’avais avant.

Car c’est pratique mais c’est une dépossession : plus la peine de se soucier de la dimension matérielle de sa vie (et de savoir cuire des nouilles), pas besoin de garder la maîtrise de ses outils… Jusqu’ici, tout va bien, tant qu’on fait encore partie de la petite bourgeoisie qui peut se payer tout ça, tant que des pans entiers du macro-système technicien ne s’effondrent pas. Mais tout cela nous déqualifie humainement et il est des menaces plus immédiates encore que l’effondrement écologique ou une vraie crise de l’énergie : nos libertés, individuelles et collectives.

Je côtoie beaucoup de personnes engagées, qui n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser le capitalisme et le productivisme, qui éteignent la lumière dans les pièces qu’elles n’utilisent pas et qui pourtant maintiennent des comptes dans des réseaux sociaux devenus plus gros que des États, qui consomment un paquet de ressources et d’énergie pour calculer ce qu’elles aiment et vendre le résultat à d’autres boîtes, censurent leurs images, détournent leurs « ami·es » d’elles ou réciproquement sur base algorithmique, censurent les noms de groupes pas assez familiaux, gèrent leur environnement social comme un pensionnat dans les années 1950 en attendant de purement et simplement censurer leurs propos (2). Et ces personnes, parfois ces collectifs et associations, restent parce que c’est « pratique »(3).

J’ai toujours reçu un minimum d’écho dans des groupes anti-capitalistes, écologistes ou féministes, quand j’ai suggéré que Facebook, Twitter, Google Drive et autres n’étaient pas nos amis et proposé d’utiliser les outils créés et maintenus par des groupes politiques plus proches de nous et soucieux de nos libertés : les outils Framasoft (qui vont du pad à l’agenda en ligne, en passant par l’interface de sondages et la feuille de calcul), le Crabgrass de Riseup qui offre des fonctionnalités magiques et je me désole de ne faire partie d’aucun groupe qui l’utilise, etc. Et j’ai régulièrement mis en cause chez mes correspondant·es l’idée saugrenue d’avoir un compte Gmail qui vous pousse à garder dix ans de données en ligne plutôt que de ranger dans des fichiers dédiés et régulièrement sauvegardés les images qui vous tiennent à cœur. Et chaque fois, ce que j’entends, c’est que ce serait sympa de sauver la banquise mais… quand même, c’est pratique. Et j’ai vu des bonnes volontés s’arrêter au fait que Framacalc ne propose pas de mettre en couleur les cases, même quand cette couleur contribue à la lisibilité de la feuille sans rajouter aucune information digne d’intérêt. Aucune. Ces outils sont parfois moins bien que leur concurrence commerciale mais ne peut-on arbitrer sur d’autres critères ?

Nous n’allons pas nous flageller, non : si ces entreprises prolifèrent, de la start-up aux GAFA, c’est bien parce que les États leur laissent la bride sur le col. Ils démontent le droit du travail au profit de la micro-entreprise, ils votent des législations liberticides et laissent passer des pratiques intrusives et des concentrations industrielles qui devraient normalement tomber sous le coup de lois anti-trust (Messenger + Facebook + WhatsApp + Instagram, what else?). C’est bien simple : les appels au contrôle des GAFA viennent aujourd’hui du sein desdits GAFA (et pas forcément des concurrents !) autant que des politiques. Visiblement, ça nous touche moins que la dernière vidéo de pandas mignons qui fait le buzz. Mais ça devrait. Et bien que notre marge de manœuvre soit limitée, bien qu’une défection individuelle ne signifie pas grand-chose numériquement, même si c’est dur de se passer des centaines de likes qui saluent vos traits d’esprit et vos indignations sur Twitter, même si votre organisation a fait son trou sur Facebook, il me semble que la première chose à faire, dans cette situation, c’est de quitter ces réseaux pour en faire vivre de plus démocratiques, sobres et décentralisés. Votre engagement anti-capitaliste, écologiste et anti-autoritaire le mérite bien…

Mauvaise nouvelle : il va falloir réapprendre à se faire un peu chier, dans la vie.

 

PS : Ceci est mon 300e billet sur ce blog, ouvert il y a exactement dix ans. 300 billets, ça ne veut pas dire 300 textes, il y a quelques annonces sur le lot. Mais oui, cela fait deux textes par mois en moyenne. Les meilleurs ont été publiés ailleurs (notamment dans les journaux papier L’An 02, CQFD, L’Âge de faire, Moins ! et d’autres encore) ou reformulés dans le cadre des livres Égologie (Le Monde à l’envers, 2007) et La Conjuration des ego (Syllepse, 2019). Je prépare aussi la réédition de ma brochure sur le revenu garanti (aux éditions du Monde à l’envers cet hiver). C’est un blog qui m’a aidée à écrire dans des formats courts puis un peu plus longs (mais toujours pas très longs !) et à faire œuvre malgré le chômage de longue durée et le manque de sollicitations. Je me fais chier à payer le nom de domaine chaque année, ce qui permet de bénéficier d’un hébergement offert par Gandi.net et de ne pas livrer votre cerveau à la publicité.

(1) À vrai dire j’ai cédé dans la perspective d’un travail de terrain à l’étranger, où les seuls accès à Internet se faisaient par mobile et où mes informateurs utilisaient WhatsApp plus volontiers que des sms hors de prix. Et j’y ai gagné un dictaphone de bien meilleure qualité. Mais au quotidien, en France, je me laisse convaincre par le smartphone alors que j’ai encore le choix tous les matins de mettre plutôt mon vieux Nokia dans ma poche.

(2) Ces réseaux sociaux hébergent vos propos, vous permettent de mettre en ligne vos textes, images, fichiers vidéo et audio. Vous restez responsable de vos publications. Tout va bien. Sauf que les dernières innovations en matière de libertés civiles (qui s’accompagnent de la remise en cause d’un droit de la presse qui fonctionne très bien depuis 1881) font de ces réseaux vos éditeurs, lesquels partagent avec vous la responsabilité pénale de vos publications. Devinez la peine que vont prendre ces gros acteurs capitalistes à faire vérifier par des petites mains rémunérées que vos propos sont en effet contraires à la loi, diffamatoires, insultants ou appelant à la haine ? C’est moins cher de le mettre à la poubelle dès qu’une personne qui ne vous aime pas les signale, d’autant plus que vous ne représentez rien (à moins que vous ne soyez Donald Trump, dans ce cas  l’appel à la haine est acceptable). Les organisations qui pourraient se saisir de ce cas de censure pour le rendre public sont elles aussi sur ces réseaux (qui contrôlent leur audience) ou ailleurs et plus personne ne les entend crier parce que tout le monde est sur Facebook. Monde de rêve, hein ?

(3) Moi aussi, je reste, tentant de limiter ma participation et préférant socialiser dans des lieux plus proches de mes valeurs, Seenthis.net ou Mastodon.

 

unmilitant appelle à la convergence des luttes contre le capitalisme en mentionnant tous les réseaux sociaux classiques (facebook, twitter, whatsapp etc.) derrière lui des flics trouvent que c’est pratqiue pour se retrouver
illustration réalisée avec https://framalab.org/gknd-creator/#




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Spécial GAFAM

L’histoire de la semaine

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Le Micro-Travail en France – rapport Diplab (diplab.eu)

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Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Décidément, c'est fou, tout ce qu'il se passe en une semaine !- la personne de droite répond : Si tu en veux encore plus, clique sur ma tasse !
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