Humains après tout
S’il y a une expression dont le marketing nous rebat les oreilles, depuis pas mal de temps, c’est bien « intelligence artificielle ». S’il est important de rappeler avant tout qu’un ordinateur de 2019 ou de 1970 reste invariablement aussi con, il est aussi intéressant de suivre ce qui se passe en coulisses, quand on gratte le vernis marketing.
Humains après tout
S’il y a une expression dont le marketing nous rebat les oreilles, depuis pas mal de temps, c’est bien « intelligence artificielle ». S’il est important de rappeler avant tout qu’un ordinateur de 2019 ou de 1970 reste invariablement aussi con, il est aussi intéressant de suivre ce qui se passe en coulisse, quand on gratte le vernis marketing.
Humains après tout
Nous sommes à l’ère de l’intelligence artificielle ! Hourra ! Alléluia !
Bon, dans les faits, c’est moins glamour.
Déjà, « intelligence artificielle » est un terme marketing qui a tendance à vouloir dire tout et n’importe quoi. C’est ce qui fait que les spécialistes l’évitent, en général, préférant des termes plus précis comme apprentissage automatique.
Mais surtout, on se rend compte que, au-delà des théories scientifiques – assez balaises et fort intéressantes au demeurant – et derrière le vernis de ce qui est effectivement vendu comme « intelligence artificielle », on aura souvent du mal à trouver toute trace d’intelligence ou d’artificialité.
Parlons par exemple des Kiwibots, de petits robots-livreurs autonomes lancés sur le campus de Berkeley, en Californie, et qui apportent directement la (mal)bouffe aux étudiants et étudiantes.
Autonome ?
Pas vraiment…
En réalité, ces robots sont tout simplement pilotés par des humains à distance, comme des drones.
Vous allez me dire : mais Gee, du coup, s’il faut un être humain derrière chaque robot, quel intérêt par rapport à un livreur en chair et en os ?
Quand la soi-disant intelligence artificielle permet de consolider la bonne vieille saloperie capitaliste bien humaine…
Côté GAFAM, on n’est pas en reste, puisque par exemple, l’assistant connecté de Microsoft, Cortana, envoie certains enregistrements… à des équipes de prestataires chargés de les transcrire à la main et de les classifier pour améliorer le traitement automatique qui est fait par le logiciel.
Bien sûr, les prestataires en question sont aussi sous-payés, car la promesse de l’intelligence artificielle étant de faire des économies, il faut bien rentabiliser les coûts de R&D et de production quelque part…
Ce n’est pas beaucoup plus brillant du côté des autres GAFAM : l’intégralité des enceintes connectées sur le marché ont été épinglées pour avoir été utilisées afin d’écouter les utilisateurs à leur insu.
Oui oui, même Apple, qui se targue pourtant de respecter la vie privée de ses clients, a fait écouter jusqu’à 1000 enregistrements Siri par jour par des prestataires externes.
Face au scandale, chacun des GAFAM a déclaré arrêter « temporairement » les écoutes, grands princes…
Notez pourtant que des solutions existent pour arrêter « définitivement » les écoutes.
Sources :
- Les robots-livreurs autonomes étaient contrôlés depuis la Colombie pour 2 dollars de l’heure (Capital)
- How low-paid Microsoft contractors train Cortana by listening to you [EN] (The Verge)
- Apple contractors were allegedly listening to 1,000 Siri recordings a day — each [EN] (The Verge)
- Les assistants vocaux d’Apple, Amazon et Google vont (un peu) moins vous écouter (Le Monde)
Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)