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« Quel est votre philosophe préféré ? » Telle est la question posée par Véronique Bonnet à Richard Stallman, lors d’une récente conférence de ce dernier intitulée « Une société numérique libre ».
Ancienne élève de l’ENS, agrégée de philosophie et professeur de philosophie en classes préparatoires. elle nous propose ici une inédite analogie entre Richard Stallman, Rousseau et Kant.
Richard Stallman, Rousseau et Kant.
Une lecture de sa conférence du 20 septembre à Télécom Paris Tech, par Véronique Bonnet.
« Please sir, who is your favourite philosopher ? »
J’inaugure, lors du la conférence de Richard Stallman à Télécom Paris Tech, le 20 septembre, le moment des questions. Comme Richard Stallman, malgré un incident subi par le train qui le ramenait de Nice à Paris a eu la courtoisie, deux heures durant, de s’adresser à nous dans un français très maîtrisé, susceptible d’improvisations, sollicitant de temps à autre une confirmation, je préfère l’anglais, le supposant très fatigué de cette tension que l’on éprouve à s’écarter de la langue maternelle. Je lui demande, donc, dans sa langue, quel est son philosophe préféré, écartant l’énoncé auquel j’avais initialement pensé : « Si vous aviez à vous référer à un philosophe ou à un mouvement de pensée, vous référeriez-vous à la philosophie des Lumières ? »
La réponse de Richard Stallman, dans la démarche généreuse et ouverte qui est la sienne, est formulée dans ma langue : « aucun, je n’ai pas étudié les philosophes ». D’où la suite de ma question : « You seem to be inspirated by french philosophers of the eighteenth century …Rousseau, Diderot, l’Encyclopédie. » Et Richard Stallman, très gentiment, de répondre à mon endroit que ces références lui disent quelque chose. Je le remercie. Et les questions s’enchaînent, qui expriment aussi bien la gratitude envers le programmeur qui a généré tant d’outils. D’autres intervenants reviennent sur ses propositions de rémunération des artistes et des auteurs. D’autres demandent si vraiment, parfois, la fin ne justifie pas les moyens : avoir recours à un logiciel privateur, de manière temporaire et minimale, pour la bonne cause. Ce que Richard Stallman rejette absolument.
Alors que sa modestie de citoyen du monde exclut chez lui toute esbroufe, toute prétention à brandir la bannière d’une obédience philosophique qui ne serait que poudre aux yeux, Richard Stallman réunit en lui ce que le mouvement des Lumières a fait de mieux : la sympathie, qui fonde le contrat social, et l’intransigeance de qui ne confond pas l’efficacité et l’équité.
C’est la première fois que j’assiste in vivo à l’une de ces conférences. Le thème de celle-ci :« une société numérique libre » (« A free digital society »), propose de dissocier deux points de vue. Celui de l’efficacité (« practical convenience » dans l’argumentaire américain.) et celui de la moralité (« in terms of human rights »).
Plutôt que de postuler invariablement que l’utilisation de plus en plus massive du numérique par les individus est une bonne chose, le conférencier propose de lever une ambiguïté. Entre « bon » et « bon ». Ce qui peut être positif et pertinent dans une « culture du résultat » qui vise essentiellement l’efficience peut oublier de faire entrer en ligne de compte le respect dû et à l’autre et à soi.
L’argumentaire de cette conférence réactive une dissociation opérée notamment par deux philosophes des Lumières, Rousseau et de Kant. Et l’intention du mouvement libriste enclenché il va y avoir trente ans par Richard Stallman, programmeur au M.I.T, assume l’héritage de ces pionniers de l’émancipation et du respect.
Rousseau fait la différence entre une habileté technique, intelligible, et une ouverture aux autres, sensible. Chez Rousseau, aussi bien l’endurcissement que la sensiblerie sont bannis, puisqu’il est requis d’affiner la sympathie, cette faculté de « se mettre à la place de l’autre », d’éprouver, en juste proportion, ce qu’il éprouve, pour constituer ce que Kant appellera la « communauté des sujets ». Rousseau voit bien qu’un contrat social requiert une sensibilité effective, appelée sympathie, ou convivialité, pierre angulaire de l’esthétique, de la morale, de la politique de Rousseau. Dès les Confessions, Rousseau dit du jeune Jean-Jacques, voleur d’un ruban, quel fut le ressenti cuisant, par le fripon, du désarroi de la servante accusée à sa place.
Ressenti décisif, base de tout respect ultérieur C’est par la sympathie qu’est suggérée une compétence humaine à dépasser les inclinations particulières, pouvoir ainsi éviter ce qui fait mal à tout autre quel qu’il soit, pour se donner la loi de vibrer à l’unisson d’un ressenti jubilatoire et éclairant. Ce qui accable les autres créatures m’accable, ce qui les réjouit me réjouit. Dans la Profession de foi du Vicaire Savoyard, qui est une partie de son ouvrage sur l’éducation, l’Emile, livre qui fut officiellement brûlé à Paris parce que jugé scandaleux, Rousseau se réfère à la voix de la conscience, à un ressenti, un quelque chose au dedans en soi qui ne relève pas d’une ingéniosité, mais de l’évidence d’une appartenance à la communauté des humains.
Kant, lecteur de Rousseau, dans sa Critique de la Raison Pratique, dissocie lui aussi l’habileté technique pratique et « la loi morale en moi », impérative, universelle, qui est la voix du devoir. Ce n’est pas parce que je suis intelligent que je serai, pour autant, bon. Ainsi, si je suis ingénieux au point de maintenir mes prérogatives d’être puissant, ce n’est pas pour autant que le principe de mon action sera respectable. Il conviendra ainsi de dissocier ce qu’on nomme l’intentionnalité (la compétence à connaître et à constituer des rapports efficaces entre moyens et fins), et la contre intentionnalité, qui revient à s’interdire à soi-même de traiter les sujets comme des objets.
Par exemple, dans Qu’est-ce que les Lumières ? Kant est le premier théoricien de l’histoire à élaborer la notion de crime contre l’humanité. En effet, si un gouvernant prive ses sujets d’une éducation propre à les émanciper, refuse de les faire accéder à l’idéal d’autonomie des Lumières, sous le prétexte que la génération montante n’est pas mûre pour la liberté et qu’il convient alors d’ajourner ce projet, un tel comportement ne doit pas être toléré. Même si il prétend se référer à un principe de réalité, un pragmatisme politique.
Le tyran prend le prétexte d’un état du monde factuel, d’une réalité irrépressible pour présenter comme imaginable et tolérable ce qui ne doit l’être en rien : « Un homme peut certes, pour sa personne, et même alors pour quelque temps seulement, ajourner les Lumières quant à ce qui lui incombe de savoir ; mais y renoncer, que ce soit pour sa personne, mais plus encore pour les descendants, c’est attenter aux droits sacrés de l’humanité et les fouler aux pieds ».
Ainsi, ces deux philosophes des Lumières, Rousseau et Kant, opèrent une disjonction entre ce qui est opératoire et ce qui est moral. Celui qui s’endurcit au point d’avoir un comportement privateur, pour régner maintenant et toujours, se coupe de la communauté des sujets.
L’empathie de Richard Stallman, que d’aucuns appelleraient « maître en communication », que je préfère nommer, comme le fait Rousseau, « maître en sympathie », a pour enjeu de n’exclure personne d’une société numérique effectivement humaine. Il n’est pas indifférent que le site de Télécom Paris ait précisé : « cette présentation, non technique, sera donnée en français et s’adresse à un large public » : ce qui revient déjà à exclure une approche purement techniciste, élitiste, violente.
Dans nos pratiques contemporaines, qu’elles soient directement sociales, ou sociales à travers le numérique, nous avons à nous confronter à une forme d’évidence, de non vigilance, qui fait disparaître la réflexivité, la confrontation à un dehors, et aussi tout « pas de côté » qui ferait intervenir une interrogation éthique. Machines à voter ? Constitution de dossiers pour savoir qui lit quoi ? La figure militante d’un Richard Stallman, porteur de l’exigence éthique d’une pratique réfléchie de l’informatique, qui veut déterminer ce qu’elle fera et ce qu’elle ne fera pas, s’inscrit dans la double exigence d’une humilité, attentive, réflexive, consciente des appétits des puissants, et d’une fermeté qui exclut que la technologie tienne lieu de tyrannie.
Il l’a dit ce soir là, à Télécom Paris Tech, et ce fut un moment très beau : « je lutte contre l’oppression, pas contre l’imperfection. »
Crédit photo : Melikamp (Creative Commons By-Sa)
agui
Bonjours et merci .
Pensé vous que cette conférence à été filmer ? Sa aurait été super d’ avoir la vidéo. ++
vvillenave
Merci pour ce petit instant de mise en perspective. Ce à quoi nous assistons très probablement est l’écriture d’une nouvelle page dans l’Histoire des idées… (et de leur concrétisation).
galex-713
agui : oui elle l’a été, même que la caméra était juste derrière moi. Après comme toujours Richard Stallman insiste pour que ses vidéos ne soient diffusées *que* en format libre, ouvert et non-breveté. Ainsi dès que tout sera correctement fait, ce sera publié (par contre je sais pas où, faut voir le site de Telecom ParisTech je pense).
Oh, et s’il te plaît, je t’en prie, fait attention à l’orthographe : *Bonjour (pas de « s », aucune raison) *Pensez-vous (impératif : -ez, inversion parce que question : trait d’union) *a (sans accent, ici c’est un verbe) *filmée (participe passé au féminin car s’accordant avec conférence), *Ça (« Sa » c’est un possessif, comme dans « sa mère », ici c’est un pronom : « ça »). M’enfin en règle général plus on lit mieux on écrit, donc bon… Peut-être que lire plus de ce qu’il dit sur <https://www.gnu.org/philosophy> serait plus intéressant que de voir des vidéos (de toute façon dans ses conférences il dit toujours les même choses).
Moi perso la conférence m’avait laissé un ressenti plutôt mauvais, à cause justement de la récurrente rigidité de Stallman, mais en lisant ça j’arrive à me faire une bonne opinion de ce fait finalement. Comme quoi j’ai encore progrès à faire en optimisme ^^
Après le fait est que rms s’occupe uniquement de liberté que je nommerais « sociale » (ce que l’on a le droit de faire, dans le cadre de ce qu’on ne nous empêche pas de faire), et non de liberté « potentielle » (ce que l’on est capable de faire) ou « spirituelle » (ce que l’on veut faire, la volonté). Ce qui fait qu’il se restreint à dire « n’empêcher pas à autrui de faire », pas « rendez autrui capable de faire » ou « ayez la volonté de faire ». Ainsi il ne se soucie absolument pas de sémantique, de flexibilité, de cohérence, de modularité, ou même d’accessibilité (<http://www.framablog.org/index.php/…).
Mais de plus, dans sa bonne parole, s’il explique pourquoi le logiciel privateur est mal, il oublie une componente essentielle : la volonté. En effet il fait là une erreur que Socrate aussi faisait (en j’en ai d’autres des parallèles avec Socrate), qui est de croire qu’à partir du moment où l’on sait que quelque chose est juste, on le fait. Alors qu’il n’y a pas que savoir qui compte, mais savoir, conscience et volonté. Ainsi il ne peut que difficilement convaincre certains (la mère de Sabine Blanc : <http://owni.fr/2012/10/02/monopole-…).
Ainsi il se restreint beaucoup en se restreignant qu’à un seul type de liberté, j’en parle d’ailleurs dans plusieurs (énormes, en effet) commentaires de l’article sur l’accessibilité d’Armony Altinier cité précédemment.
Après je vois pleins de parallèles entre Stallman et Socrate. Pas tant dans la philosophie que dans le personnage. On a par exemple les traits un peu autistiques que voient certains, puis son insistance pour de nouvelles définitions afin d’éviter les ambiguïté, et de s’exprimer de façon complètement univoque, le fait que Socrate n’utilisait pas l’écriture comme Stallman qui n’utilise pas Internet, le fait de faire passer certaines valeurs comme la liberté avant la vie (Stallman avait exprimé un tel point de vue à propos du logiciel privateur dans une mailing-list d’un parti pirate), lui aussi fait une distinction nette entre physique et morale (comme on en parle dans cet article avec Rousseau et Kant), le « physique peu avantageux », de passer sa jeunesse à lire et à se cultiver, d’être né dans la classe moyenne mais de finir dans une pauvreté presque invisible qui passe loin derrière son caractère, d’être né dans « une grande ville », et pleins d’autres qui ne me reviennent pas… Ils sont touts les deux barbus ? xD
Neros
Si elle avait voulue tester la sympathie de Stallman, elle aurait dû poser une question sur le « cloud » 🙂
Marie-Odile
Bonjour,
Diverses conférences de RMS, vidéos + transcriptions validées ou en cours
Au fur et à mesure du temps son expression française et ses qualités de pédagogue deviennent excellentes
http://www.april.org/interview-de-r…
http://www.april.org/logiciels-libr…
http://wiki.april.org/w/D%C3%A9velo…
Amicalement
Véronique Bonnet
Il y a deux Socrate.
Le Socrate historique dont l’énergie interrogative a effectivement détourné Platon, surnom qui signifie en grec « celui qui est large d’épaules », l’athlète, celui qui faisait partie de la jeunesse dorée d’Athènes, de la carrière politique brillante qui aurait été la sienne. Platon, de son vrai nom Aristoclès, est devenu philosophe sous l’influence d’un Socrate dont on a dit qu’il était proche des Cyniques. Et qui a tellement, à Athènes, sommé ceux qu’il rencontrait de se définir que cette pratique très inopportune a amené quelques-uns qui voulaient dissimuler leur inconsistance à lui faire un procès. Et c’est la ciguë, poison paralysant, qui vint à bout de cet activisme.
D’où un autre Socrate. Le Socrate fictif, personnage que Platon fait intervenir dans ses dialogues, écrits après la mort du Socrate historique. Platon lui donne la fonction de s’opposer à des interlocuteurs puissants, sûrs d’eux. Il est doté d’une plasticité et d’une exigence définitionnelle telle qu’il les amène à s’apercevoir qu’en réalité ils s’opposent, sans s’en apercevoir, à eux-mêmes.
Mais une analogie peut en cacher une autre, plus essentielle. En ce temps-là, Platon affronte un dilemme : faut-il laisser quiconque accéder au bonheur de parler, d’objecter, ou réserver l’usage de la parole à une élite maîtriserait l’abstraction (« Nul n’entre ici s’il n’est géomètre »?) et entraver le désir de connaître de tous les autres ? Ou le nourrir, l’éduquer ? Ouvrir ou dissimuler?
Ce qui vaut pour le discours vaut aussi pour la publication du « code source », que l’on va escamoter ou ouvrir.
Dans les scripts mis à disposition par Marie-Hélène, que je remercie beaucoup, comme je remercie beaucoup agui, vvilenave, galex 713, Néros, qui ont pris de leur temps pour me lire, on voit que le clivage très nettement établi par Richard Stallmann entre les pratiques privatrices (« portes dérobées », « menottes numériques », « filtres »), et les pratiques ouvertes, retravaille le critère que Kant établit à la fin de son Projet de paix perpétuelle. De deux choses l’une : soit les traités de paix ont des clauses secrètes, non publiables, et alors il y a fort à parier que celles-ci sont inavouables. Soit elles sont avouables, et alors elles n’ont pas à se cacher.
alaric
Merci Véronique pour ce billet très enrichissant !
@galex-713: stallman utilise intensément Internet, y compris le Web… tu fais probablement allision aux navigateurs Web. C’est interessant car on retrouve dans son usage de l’Internet les fondements philosophiques du Libre. Mais il n’est pas seulemnt utilisateur. Il a contribué techniquement au fonctionnement d’Internet , on l’a d’ailleurs recemment placé dans le Temple de la renommée d’Internet (en anglais Internet Hall of Fame), d’abord comme innovateur (GNU est une brique essentielle), puis comme activiste (sans logiciels libres, pas d’Internet) — https://www.fsf.org/blogs/rms/20130… —- Tu as raison de dire qu’il a également placé les fondements philosophiques du mouvement dans sa vie de tous les jours… comme l’Homme qui plantait des arbres, il a trouvé un fameux moyen d’être heureux dans la vie 😉
Marie-Odile
Bonjour,
C’est une excellente chose que les philosophes, les enseignants de philosophie s’intéressent à RMS, à l’informatique et au domaine du libre de cette façon-là.. Puissiez-vous faire des émules et que nos chères têtes blondes quittent le lycée en ayant raisonné sur leurs pratiques !
Amicalement
galex-713
@Véronique Bonnet : mais outre l’influence de Platon, en se basant sur le personnage « historique » de Socrate, celui établi par les recoupements avec d’autres philosophes contemporains tels que Xénophon, on peut bien voir un rapport entre les deux personnages, surtout dans les détails, détachés de la doctrine, qui est probablement la plus transformée par Platon, qui la fait sienne, et la change pour arriver au platonisme.
@alaric : pas d’IRC, de Jabber ou d’SIP (bon on peut le comprendre), page web gérée par d’autres, articles postés par d’autres, n’a pas de navigateur web mais utilise occasionnellement wget, pas de compte sur aucun réseau social (je suis d’accord), même libre et décentralisé/fédéré (là non je comprend pas), je crois qu’il a une façon bizarre, non-conventionnelle et assez coupée du monde de récupérer ses mails (d’y répondre aussi je crois), je suis pas sûr pour les newsgroup mais je pense pas… il utilise quoi rms comme protocoles à part SMTP (mail, et même pas sûr que ce soit lui qui communique directement avec le serveur) et HTTP (presque-web, ça reste links) ?
alaric
@galex-713 : stallman travaille avec tous les vrais hackers de la planète, tu peux lui poser la question par email, tu recevras le message d’un bot qui te confortera dans ta bêtise 🙂 Quand le sage montre la lune; l’idiot regarde son doigt 🙂 Tu ne trouveras pas les logs de ses communications avec Snowden sur les forums pour gamers boutonneux, je ne connais pas de hackers plus connecté que lui, il a besoin du net de par sa mobilité… Arrête de raconter n‘importe quoi, la façon dont il gêre ses communications n‘a strictement aucune importance…
https://www.fsf.org/news/richard-st…
https://gnunet.org/internetistschul…
galex-713
Je te ferais remarquer que ma réponse était sous la forme d’une question, pour te laisser l’ouverture de me répondre non en expliquant pourquoi j’ai tort. Je n’ai pas beaucoup de sources (je ne me souviens plus d’où j’ai lu ça), et moins sûr, je te demandais de me contre-dire.
Ce que tu n’a pas fait, puisque tu te contentes de diffamer sans aucune base (vraiment, en cherchant un peu t’aurais pu mieux adapter tes insultes, là c’est juste complètement déplacé par rapport à moi), et à répéter ce que tu disais sans aucune source.
Pour le message de réponse auto, on m’en a déjà parlé :p
Sinon j’ai re-recherché où j’avais lu ça, et demandé un peu. Donc en fait à propos du Web j’avais lu ça sur son site personnel http://stallman.org/stallman-comput… , et il y a bien des usages étranges, et il me semble que j’ai extrapolé la suite exagérément. Ma comparaison « n’utilise pas Internet comme Socrate n’utilisait pas l’écriture » tiens donc mal, mais quand même : rms utilise Internet trèèès précautionneusement, de la même manière Socrate avec l’écriture ne devait pas être complètement noir ou blanc, mais bien l’utiliser parfois, quand il n’y voyait pas de mal, de la même façon que l’usage du Web par rms aujourd’hui pourrait être vue comme « ne pas l’utiliser » par certains : alors que bon ne pas faire tourner de javascript non libre, lire les pages en HTML et sinon avec lynx et sinon en graphique en lançant X11 temporairement tout en obtenant la page en envoyant un mail vers un serveur qui la wget pour lui renvoyer par mail, ne pas utiliser de réseau social, utiliser Emacs pour presque tout y compris les mails, ne pas utiliser de DRM, ne pas utiliser de moteur de recherche sauf chez les autres, ne pas avoir de téléphone… tout cela relève du bon sens… bon après pour le coup du pas-de-moteur-de-recherche-chez-soi et d’avoir un serveur qui vous envoi par mail les pages web… C’est beaucoup plus pratique d’avoir un proxy chiffré vers un serveur personnel qui utilise Tor tout en ayant an nœud de sortie Tor ouvert, en utilisant les sites en HTTPS de préférence, avec certificate patrol/referer, noscript, disconnect, requestpolicy, selfdestructing-cookies, GNU LibreJS, Adblock Edge et smart-referer, avec pour moteurs de recherche YaCy et Seeks qui sont P2P, et au pire Ixquick, Startpage et DuckDuckGo…
Matt
Très bel article, merci de faire honneur à l’homme, et de nous partager cette conf. Il m’a beaucoup inspiré et reste une des plus grandes légendes vivantes et « lumière » évidemment.
Merci et longue vie à Richard Stallman !