Microsoft et l’Éducation nationale : le scandale continue…

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Temps de lecture 2 min

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Microsoft Académie de Paris

Le 28 mai prochain, l’académie de Paris organise sa «  Journée 2014 de l’innovation et du numérique éducatif  ».

Cette journée est ouverte à tout le personnel, à savoir «  encadrement, formateurs, enseignants du premier et du second degrés, CPE de l’académie de Paris  ». Et pour finir la journée (en beauté)  : «  Clôture par Monsieur le recteur de l’académie de Paris  ».

Elle est ainsi présentée  : «  Le numérique vivifie la pédagogie, facilite l’accès au savoir et favorise le travail collaboratif. Bref, le numérique peut changer l’école. Comment alors s’y préparer  ?

Faciliter l’accès au savoir et favoriser le travail collaboratif… Naïvement on pense naturellement au Libre.

Il n’en sera rien puisque cette journée se déroulera au siège de Microsoft France  ! ! ! (qui en profite au passage, dans le programme, pour y glisser sa «  Classe immersive  »).

Faut-il que l’académie de Paris manque à ce point de locaux pour devoir organiser cette journée chez Microsoft  ? Accepterait-on que le ministère de l’Agriculture organise son colloque chez Monsanto  ?

Ce n’est pas le première fois que Microsoft invite ainsi nos fonctionnaires  : en 2011 Les inspecteurs de l’éducation nationale convoqués chez Microsoft, et en 2013 L’école selon Microsoft  : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée.

Nous sommes en 2014 et l’Éducation nationale baigne toujours dans une culture propriétaire. C’est bien joué de la part de Microsoft. Beaucoup moins de la part d’une institution qui s’égare une fois de plus dans sa mission de service public, au détriment de ses élèves et de nos enfants.

Edit du 22 mai  : la réponse Twitter de l’académie de Paris qui évoque un «  choix technique  » assez peu convaincant.

Réponse Académie de Paris

Edit du 30 mai  : Basta ! (Les profs réfléchissent sur le numérique à l’école… chez Microsoft  !) et le site de l’Humanité (Quand l’éducation nationale se fait «  sponsoriser  » par Microsoft (SNUipp-FSU Paris)) ont consacré un article à ce sujet.

Sources  :

24 Responses

  1. Anonyme

    Pour en avoir discuté avec des amis professeurs des écoles à qui Microsoft fait régulièrement du pied, le problème venait simplement de leur naïveté et qu’ils n’étaient pas du tout au courant de tous les enjeux pour nos futures générations qui se jouent derrière.
    Une fois mon explication terminée, j’ai vraiment eu l’impression qu’ils allaient en tenir compte pour l’avenir quand par exemple Microsoft leur offrira une « licence prof » gratuitement pour leur classe.
    Bref continuez à informer et à nous tous de relayer le message au maximum !

  2. idoric

    > « Le numérique vivifie la pédagogie, facilite l’accès au savoir et favorise
    > le travail collaboratif. Bref, le numérique peut changer l’école.»
    C’est un avis personnel, mais quand on me parle de changer l’école, et surtout de favoriser le travail collaboratif, je pense plutôt à des gens comme Sylvain Connac, qui a largement expliqué comment lui faisait (ce n’est pas qu’un théoricien, il fait ce qu’il dit, et pour nous il raconte ce qu’il fait):

    * Apprendre avec les pédagogies coopératives
    http://www.esf-editeur.fr/detail/59

    * La personnalisation des apprentissages
    http://www.esf-editeur.fr/detail/76

    Bien sûr l’informatique y a sa place, mais ce n’est pas de l’informatique qu’émerge des situations véritables de coopérations entre les élèves. Pour cela, il faut des outils spécifiques et surtout des institutions et des règles, inventés par la pédagogie Freinet, la pédagogie institutionnelles, et d’autres.

    Et l’informatique n’est qu’un outil parmi d’autres, qui n’est efficace que sous certaines conditions, et comme un médicament ne doit pas être administré en excès, voir cet article récent par exemple?:

    Le numérique à l’école : des outils au service de l’apprentissage des élèves, vraiment ?
    http://www.bastamag.net/Le-numeriqu

  3. Odysseus

    Pourquoi, dès lors, ne pas envisager un salon libre similaire à destination principalement des acteurs de l’enseignement ? Un salon EduLibre en somme…

  4. martinien

    L’information/éucation est un enjeu majeur. Pour beaucoup trop de gens, l’informatique (ou « l’ordinateur », ça se résume à Windows. Et microsoft entend bien garder cet état de fait. Pendant toute ma scolarité (hors études sup), je n’ai utilisé que windows, la suite office et des logiciels propriétaires.

  5. patrick

    La France sous la férule des Américains, but unanimement poursuivi par les politiques UMP et PS réunis. Le ras le bol est là, reste la goutte qui le fera déborder.

  6. Cedric

    Et peut-être qu’avec le nouvel accord de libéralisation commerciale entre l’Amérique du Nord e l’Europe, Microsoft attaquera l’Etat français si il ne choisit pas ses solutions…

  7. OD

    Si des profs Linuxiens pouvaient y aller avec des T-Shirt Debian, Ubuntu etc… ce serait le pied.

  8. MOM

    On peut aussi inscrire plein de gens « bidons » qui ne se présenteront pas : si le clown n’a pas de public, il arrête son spectacle !

  9. Vincent

    Je lis depuis longtemps toutes ces news sur libre versus ednat etc.
    Et pourtant je crois que je n’ai jamais vu pointer le début de l’ombre d’une esquisse d’interrogation sur le monopole de l’ednat.

    Denial ain’t just a river in egypt. – Mark Twain

  10. tala

    @Vincent : Tu peux aussi éplucher les articles concernant l’accord « open-bar » entre Microsoft et le ministère de la Défense… Personne pour y promouvoir l’auto-défense et les agence de sécurités privées… Peut-être parce que ce n’est pas le sujet ? Ou parce que les auteurs ne sont pas libertariens ?

  11. pierrecastor

    @Vincent :

    Qu’est-ce que l’ednat ? Un logiciel ? Une entreprise ?

  12. mariek

    @odysseus je vais faire une réponse courte parce que la réponse longue consisterait en un article à elle toute seule : les entreprises du libre n’ont pas le même pouvoir financier que MS, voilà pourquoi. MS est une seule entreprise ; un salon regroupant 100 entreprises c’est juste un peu chaud à organiser. Pour finir (et en trollant un peu), ce salon a eu lieu mardi et mercredi, c’était le Solutions Linux 😉

  13. Odysseus

    @mariek : L’initulé Solution Linux évoque ,par son intitulé, plus le monde de l’entreprise.

    Or, faire la promotion du libre (logiciel ou livre) dans l’enseignement doit à mon sens *d’abord* commencer par l’aspect pédagogique, ce que ne propose pas Solutions Linux qui se «  » »contente » » » d’être une vitrine. Ce que je suggérais ne couvre pas uniquement l’aspect technique mais bien -avant tout- l’esprit qui anime le libre, la prise de conscience et l’information aux enseignants et aux enfants, adultes de demain. MS l’a bien compris. Proposer une alternative libre d’information, de conscientisation aux enseignants me semble relever de la logique

  14. bilbo

    Nous sommes dirigés par des abrutis qui ne méritent que la pendaison en place publique.

    Vivement dimanche !

  15. surcouf

    Sincèrement, il n’y a que le FN qui parle de logiciels libres, les autres n’en ont rien à foutre.

    A méditer pour dimanche.

    P.S / je ne lirai ni les commentaires des antifa et/ou autres abrutis analphabètes, ni ceux des défenseurs du politiquement correct (il y a déjà les médias mainstream pour cela…).

    Sur ce genre d’événement, il ne faut pas qu’observer l’aspect logiciel. Ce qui me choque plus c’est qu’il doit y avoir des collusions ou des échanges d’intérêts entre les acteurs publics et les acteurs privés et cela est beaucoup plus grave. La France est un pays très corrompu. Ayant travaillé dans le secteur de la santé (CPAM, ARH, ARS, ASIP), je peux vous assurer que ce genre de collusion est habituel…Chaque jour, des millions d’euros de la santé sont détournés par des structures bidons montées uniquement pour obtenir des budgets des diverses agences…les commissaires aux comptes sont tous dans le coup. Je l’ai vu de mes propres yeux et j’ai même des preuves.

    Il est tous temps de réagir et avec violence, le temps de la parole est fini puisque la parole et le sens des mots sont travestis chaque jour.

    A dimanche, pour une bonne grosse quenelle de derrière les fagots.

  16. Roger

    J’ai envie de rire, l’Education Nationale en France en 2014 (mais c’est comme cela depuis 30 ans) c’est :

    – dans les anciennes zones industrielles, 20 élèves sur 35 qui ne sont pas Français et après on s’étonne que le niveau en langue baisse,

    – des cantines où on ose plus servir du porc de peur de tomber dans un lynchage en place publique du politiquement correct,

    – des classes surchargées où on ne peut plus refuser les handicapés (la prof devient infirmière, aide soignante, psychologue, assistante sociale, policier pour les parents, tout cela pour le même prix, bien entendu),

    – des manuels Nathan avec la dernière publicité de la nouvelle clio (ouais mais tu comprends la Clio c’est français et il faut bien financer),

    – une démission totale vis à vis des parents, les parents qui démissionnent devant leurs enfants, bref un bordel sans nom,

    – une dévalorisation permanente des métiers intellectuels au profit des cons de joueurs de foot, acteurs, chanteurs, agents immobiliers et autres parasites incultes…

    – l’éducation par le sport, chacun sait que le sport désormais véhicule des images de mafias, de blanchiment d’argent, de filières organisées d’immigration clandestine, truandages immobiliers (JO)…

    – payer des lycéens pour qu’ils obtiennent le BAC,

    – faire porter aux lycées des jupes et leur enseigner comment on fait une pipe à son pote parce-que tu comprends, c’est bon pour l’intégration,

    – des profs non plus issus d’écoles normales mais des retraités ou anciens chômeurs commerciaux,

    – retrouver le directeur de Science Prout au pied d’un hôtel le nez plein de coke avec encore le gode ceinture…

    L’école du futur, vous allez l’adorer, au rythme où nous allons, nos jeunes seront soit des chômeurs analphabètes gays ou des soldats pour sauver leur propre peau, mais ils auront tous en commun de tourner aux anti-dépresseurs. Alors elle est pas belle la vie.com 2.0 ? 😉

    Bon courage les parents.

  17. framatophe

    @Roger et @Surcouf : sur ce blog, nous sommes ouverts à toutes sortes d’arguments, mais :
    – vos commentaires n’ont pas grand rapport avec le thème du billet,
    – vos commentaires, en particulier ceux de Roger ressemblent davantage à une suite d’idées reçues et n’engagent aucune sorte de dialogue constructif (qu’on soit d’accord ou pas avec ces arguments).

    Il serait dommage de devoir fermer les commentaires parce que certains, faute d’espace par ailleurs, y trouvent moyen d’avoir une tribune au ras des pâquerettes (ce qui permet au passage de retourner ad absurdum certaines affirmation de Roger).

    L’objet du billet est le rapport entre Microsoft et l’Education Nationale, ce serait bien d’essayer de ne pas dévier inutilement. Merci.

  18. Only

    surcouf : « il n’y a QUE le FN qui parle de logiciels libres »
    Non. Ils t’ont dit ça et tu les as cru (ou tu mens en connaissance de cause), c’est tout (même en partant du principe que tu ne parles que de partis politiques). Ensuite, même s’ils en parlent, qu’ont-ils fait concrètement à part parler ?
    Pour parler du logiciel libre, on retrouve 3 partis qui se démarquent : EELV, PartiPirate et Nouvelle Donne. Mais plein d’autres y sont favorables : http://freesoftwarepact.eu//europar

  19. DrSnake

    Vous oubliez un point 🙂 (je savoure…) la plupart des étudiants universitaire présente leur projets d’études uniquement avec le monde du libre (… Il est vrai que le handicap majeur est le manque de communication dans ce monde libre (ou peut être le manque de moyen) personnellement je pense que le libre prend de l’ampleur aujourd’hui le défi est de convaincre les grandes entreprises que passer au libre c’est faire de grosse économie et donc préserver le budget de la DSI en faveur à la recherche et développement. L’idéal serait de cotiser pour balancer des pub TV et des pub au cinéma en présenter une distrib linux en 30 secondes (un budget de pub au cinéma en région parisienne faut compter 7000 € pendant 15 jour sur plusieurs salles de ciné).

  20. jfcmala

    « Le numérique vivifie la pédagogie, facilite l’accès au savoir et favorise le travail collaboratif. Bref, le numérique peut changer l’école. Comment alors s’y préparer ? »

    Cela fait 14 ans que Global Reporters permet à des enseignants de le faire. J’utilise cette plate-forme régulièrement avec mes élèves de collège et de lycée: 4 ans à l’étranger, 6 ans dans l’académie de Créteil, et maintenant depuis 1 ans sur Paris. Je serai ravi de partager mon expérience!!!! Mais on ne m’y invite pas. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir contacté le Rectorat. Mais on me dit la-bas; pas d’école, pas d’agrément, . Dans les écoles, on me dit « pas d’agrément, pas d’école ». Alors la coopération? On veut vraiment l’encourager? Le prof innovant c’est comme le sans-papier: baladé.

  21. g

    L’emprise de Microsoft sur l’Education Nationale est impressionnante. Rue de Grenelle, TOUT est Microsoft. L’OS ? Windows. Le navigateur ? IE. La suite bureautique ? Office. Même l’intranet tourne sur un produit Microsoft.

    Mais cette emprise se renforce aussi par le fonctionnement de l’administration. Firefox ? Pas sur la liste des logiciels autorisés. Installer un produit libre (ou autre) ? Pas sans validation administrative préalable. Changer le moindre logiciel ? Mais alors, il va falloir organiser des formations ! ($$$)

    La culture même de l’Education Nationale est une culture du contrôle et de l’infantilisation (des élèves et des personnels du ministère). Microsoft y vit au chaud, mais la culture de ce ministère y est pour quelque chose.

  22. Christophem

    Le but de l’Éducation Nationale est de préparer et de faciliter l’entrée des jeunes dans leur vie professionnelle. Le logiciel libre, c’est effectivement un bien mais il faut arrêter de se regarder le nombril, 80% de ces jeunes travailleront sur un PC avec Windows en entreprise. Alors que faut-il? Faire plaisir aux idéaux de l’ancienne génération qui s’enterre dans ses idéaux bornés et corporatistes ou permettre aux jeunes d’être compétitif et d’entrer dans la vie active ?