Silex, le logiciel en ligne pour créer son premier site web

Temps de lecture 6 min

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Lorsque l’on veut créer sa première page web, on se heurte très vite à la problématique de l’apprentissage du code. Si l’on n’est pas développeur, on cherchera donc à avoir une solution permettant de créer sa première page via des menus et des clics au sein d’une interface graphique. Les plus anciens d’entre nous se rappelleront feu Frontpage, la solution propriétaire de Microsoft incluse dans Office dans les années 2000. Les libristes eux se rappelleront Nvu… Ces solutions visuelles sont souvent maladroites et limitées, mais voici le logiciel en ligne Silex, qui vous permettra de vous initier au web design mais aussi d’aller jusqu’au code CSS quand vous aurez progressé, grâce à l’éditeur avec visualisation instantanée.

Logo Silex

À savoir : Silex est issu du monde associatif, Silex Labs est une association à but non lucratif, qui organise régulièrement des ateliers sur des langages et des logiciels libres, luttant contre la fracture numérique. L’association maintient le logiciel libre Silex pour permettre à ses membres d’initier des novices au web design, afin qu’ils puissent réaliser des sites internet sans savoir coder et aussi pour qu’ils s’initient aux langages du Web (HTML5, CSS3, Javascript). Des vidéos et des tutoriels sont disponibles gratuitement sur le blog de l’association et sur la chaîne YouTube de l’association.

À l’occasion de leur campagne de financement participatif, nous avons interviewé le président de l’association, Alex, pour en savoir un peu plus sur Silex Labs l’association, sur Silex le logiciel et ses évolutions à venir.

Gig animée présentant le logiciel Silex

Q : Bonjour Alex, peux-tu nous présenter l’association Silex Labs ?

Silex Labs est née en 2009 en banlieue parisienne, nous étions un groupe informel d’indépendants, professionnels du web. Nous avions créé Silex ensemble pour nos activités de designer, développeurs et chefs de projet. L’outil s’est avéré tellement efficace que nous avons décidé d’en faire quelque chose d’utile pour d’autres professionnels, mais aussi pour la communauté. Nous avons commencé par organiser des ateliers pour former les gens à Silex et au fur et à mesure une communauté de professionnels s’est formée, ça nous a donné envie d’organiser davantage d’ateliers pour initier le plus grand nombre aux logiciels et langages libres.

Q : Le tour du Web en 50 ateliers, c’est quoi tout ça ?

C’est un programme de 50 ateliers organisés dans toute l’île de France que nous avons mis en place en 2015, pour permettre à tous de comprendre ce que sont les métiers et les technologies du web, les communautés qui font un web libre, et découvrir les nombreuses opportunités professionnelles qui existent dans ce domaine. Nous souhaitons donner des perspectives professionnelles à des personnes qui pensent que c’est un secteur inaccessible. Le réseau et la collaboration sont au centre du programme, autant que le bien commun et la vie privée.

Q : Et sinon Silex, c’est quoi ? En quoi ça consiste ?

Silex c’est un logiciel libre, gratuit et accessible en ligne pour permettre au plus grand nombre de réaliser des sites internet en fonction des niveaux de chacun. Les débutants pourront réaliser leur site sans faire une ligne de code mais ceux qui connaissent déjà un peu de HTML de CSS ou de JS pourront aussi utiliser leurs connaissances pour améliorer le design ou l’interactivité de leur site.

Tu n’as qu’à aller sur silex.me et tu peux insérer, modifier, déplacer des textes, des images et des vidéos, tu crées des liens et BIM : tu as ton site !

C’est un bon outil pour faire un site vitrine, c’est-à-dire un site visuellement attractif, qui n’a pas un contenu énorme et changeant tous les jours. Tout est fait pour aider les gens à s’initier au web design mais ça peut aussi être un bon choix pour un pro qui veut un moyen efficace de créer puis de maintenir des sites pour des clients.

Bon c’est aussi un logiciel qui respecte ta vie privée, tes données et une communauté internationale qui grandit.

Q : C’est tout en logiciel libre ?

Oui, la licence est GPL, les contributions sont les bienvenues et la gouvernance se fait en discutant sur Github et Gitlab

Toutes les contributions sont les bienvenues même si tu n’as jamais codé tu peux contribuer à ton niveau par exemple en faisant un rapport de bug, ou en proposant des templates quand tu auras utilisé un peu plus Silex !

Q : Donc la famille Dupuis-Morizeau va pouvoir créer son site web en ligne ? Et le mettre où elle veut ?

Eh oui mon bon Monsieur, on ne fait pas payer, on n’utilise pas vos données à votre insu, et en plus on vous laisse aller où vous voulez avec, vous restez propriétaire de vos données ! Un site fait avec Silex c’est une simple page HTML et quelques fichiers CSS et Javascript. Il suffit de le coller sur un hébergement et c’est en ligne. On peut aussi s’auto-héberger, utiliser un hébergement à la netlify (simple glissé / déposé de vos fichiers sur leur site pour mettre en ligne) ou encore faire appel à des gens sympas et militants comme les Indiehosters pour vous garantir un service rapide et toujours disponible.

Q : On approche des 8 ans des toutes premières lignes de code du logiciel. Comment le logiciel a-t-il évolué au cours du temps ?

Beaucoup de choses ont changé depuis la première version qui était un logiciel qu’il fallait installer et qui était plus complexe à prendre en main et avec un code source beaucoup plus lourd et surtout basé sur des vieilles technos. Nous avons décidé pour cette nouvelle version d’utiliser des technos innovantes pour gagner en performance et surtout de simplifier au maximum l’interface pour permettre au plus grand nombre de réaliser son site internet et de laisser beaucoup de liberté aux utilisateurs pour décider d’utiliser les éditeurs de code ou non.

Q : Pourquoi lancer une campagne de Crowdfunding, à quoi va servir l’argent ?

Un sondage récent a montré que les utilisateurs attendent un éditeur de version mobile (responsive), pour offrir une expérience personnalisée aux visiteurs sur téléphone ou tablette.

Ils attendent aussi et surtout plus de docs, plus de « templates » – des sites prêts à l’emploi pour ne pas démarrer d’une page vide. Il y en a déjà mais pas suffisamment.

L’éditeur de version mobile (responsive) est déjà en route et même si un peu d’argent nous permettrait d’accélérer le mouvement, c’est une certitude on y va ! Par contre les templates / sites prêts à l’emploi, il va nous falloir un budget pour nous payer les services de designers. Et la doc aussi, un budget nous permettra de mobiliser quelqu’un dessus à plein temps pour mettre en place les bases que la communauté maintiendra ensuite.

Une partie de la somme récoltée sera dédiée à la réalisation d’ateliers dans des banlieues parisiennes défavorisées pour accompagner des jeunes déscolarisés et des chômeurs à réaliser leurs sites internet CV avec Silex.

Q : Le mot de la fin ?

Venez nous rencontrer aux apéros de l’asso chaque mois à Paris, dans un bar pour discuter ou dans une salle pour contribuer.

Photo de l'Equipe Silex labs

Merci à Alexandre d’avoir bien voulu se prêter au jeu de l’interview et souhaitons à leur campagne de financement participatif de réussir.

Pour aller plus loin :

Suivre Genma Saotome:

Framasoftien, libriste, blogueur et surtout Panda :-)

14 Responses

  1. Mouise Lichel

    Et YAKA causer in english ou aller se faire voir (ce que je fais donc). Marre de la langue des « libérateurs »…

    • Sarlojne

      Sur Ulule : « Silex Labs lance une campagne de financement participatif car nous avons l’ambition de donner à Silex une portée internationale en créant une documentation et des tutoriels multilingues. »

    • Brice

      Ou alors essayer d’apprendre l’anglais, c’est toujours intéressant d’apprendre de nouvelles langues 🙂

      • Pierre

        Il y en a surtout d’autres qui sont plus « belles » et littéraires (chinois, russe, arabe, polynésien etc)

        reddit.com/r/francophonie 🙂

  2. Wagabow

    Ahaha, je lis l’article sans regarder qui l’a écrit en me disant, tiens Genma m’en a pas mal parlé et ça a l’air cool et qui je vois en auteur … Biiiim Genma ^^. Dans tous les cas, en anglais, pas en anglais, on a besoin d’un outil du genre actuellement si on veut faire un jolie site lyonchiffrofete.fr donc on va jouer un peu avec. Merci

    • alex hoyau

      > on a besoin d’un outil du genre actuellement si on veut faire un jolie site lyonchiffrofete.fr donc on va jouer un peu avec

      cool!
      n’hésites pas si tu as besoin d’aide
      et on a commencé le dev de l’éditeur responsive donc si tu veux ếtre testeur écris nous (contact à silexlabs.org)

  3. Michel

    Super initiative, je vais essayer. Je suis une ancienne bibliothécaire tombée par « hasard » dans le numérique.

  4. bruno-legrand

    C’est intéressant. Je vais diffuser le lien de leur asso autour de moi.

  5. akuma

    Le postulat de départ de cet article est pour moi à côté de la plaque.

    Je cite :

    >> Lorsque l’on veut créer sa première page web, on se heurte très vite à la problématique de l’apprentissage du code. <<

    Donc apprendre c'est problématique.

    Si un noob complet débarque et lit cette première phrase il va penser que l'auteur de l'article sait mieux que lui et par conséquent qu'apprendre un langage aussi simple que le HTML5 est un problème et donc qu'il vaut mieux ne pas essayer. On est quand même sur un site où régulièrement on "milite" pour l'apprentissage du code à l'école. Mais là, non, apprendre à coder une page en HTML5 c'est trop problématique. Mieux vaut renoncer et perdre du temps à apprendre à utiliser une application Web. Donc au final ne rien apprendre.

    Il n'y a aucune problématique liée à l'apprentissage du code HTML5 ni à coder sa première page.

    Une page Web de base se résume à ceci :

    Titre de la page


    <!– Le reste du contenu entre les balises –>

    A coller dans son éditeur de texte et à enregistrer sous index.html. Cliquer sur le fichier ainsi créé et regarder le résultat dans son navigateur Web.

    Ensuite, je cite :

    >>Si l’on n’est pas développeur, on cherchera donc à avoir une solution permettant de créer sa première page via des menus et des clics au sein d’une interface graphique.<>Ces solutions visuelles sont souvent maladroites et limitées, mais voici le logiciel en ligne Silex, qui vous permettra de vous initier au web design mais aussi d’aller jusqu’au code CSS quand vous aurez progressé, grâce à l’éditeur avec visualisation instantanée.<<

    Limitées comme Silex. Les limitations pour l'utilisateur sont toujours celles codées par les développeurs dans ce type de logiciel. Alors bien sûr si dés qu'un logiciel propose une suite de designs tendances on considère qu'on n'est plus dans la limitation c'est un autre débat. Mais pour ce qui est des limitations à la créativité, n'importe qui voulant créer son site Web à lui et pas un bête clone à base d'éléments et de typos du moment qui seront hasbeen l'année prochaine à tout intérêt à apprendre le HTML5 et le CSS3, seule condition à la non limitation de sa créativité.

    Il n'est rien de mieux que l'apprentissage de quelque chose parce qu'on en a besoin. Et partir d'une trame de base pour l'enrichir à l'aide tutoriels disponibles partout sur le Web permet de progresser rapidement et de comprendre ce qu'on fait.

    Que des gens veuillent créer une application Web pour créer une page html en deux clics, pourquoi pas. Bien que je ne vois pas où ces gens ont trouvé qu'il y avait une demande. Il y a 10 ans peut-être et encore.

    Que Framasoft en fasse un article, c'est très bien, il faut bien remplir le blog.

    Par contre je ne comprends pas l'argument servant de répulsif à l'apprentissage des langages HTML5 et CSS3 qui sont des langages simples et rapides à apprendre.

    • akuma

      Ah mince, on ne peut même pas coller du code html dans votre formulaire pour qu’il apparaisse correctement ni corriger son commentaire après coup…

      • Raphaël

        En même temps, un tel outil peut être une très bonne porte d’entrée. Débuter avec un outil dans le genre de Silex n’empêche pas de se lancer dans le HTML plus tard. Soit parce qu’on atteint les limites de l’outil, soit par curiosité.
        Moi-même, j’ai fait plein de pages de mon site personnel avec Kompozer et ai continué quand ce logiciel a cessé d’être maintenu. Mais… dans le même temps, j’ai lu des tutoriels sur le html. Aujourd’hui, je suis depuis décembre sous Linux Debian. J’ai cherché dans les dépôts un éditeur html. Les dépôts m’ont proposé Bluefish (dont j’avais lu la fiche Framasoft). Eh bien j’ai trouvé mes marques très vite. Et je sais que si je veux booster mon site avec un codage un peu plus subtil, il ne sera pas trop tard pour rechercher comment faire.
        Une bonne porte d’entrée n’est pas forcément un chemin définitif…

        • alex hoyau

          Ah merci Raphael pour ce point de vue moins violent que celui de akuma, même si je comprends bien d’ou vient cette « frustration » de voir des outils qui rendent les utilisateurs betes et dépendant, ca n’est pas le cas de Silex

          On passe notre temps à amener les gens au HTML/CSS/JS/GIT à Silex Labs, donc on sait bien que Silex est exactement ce que tu décris, une porte d’entrée…