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« Il est possible de rémunérer les auteurs, de payer le juste prix et de ne pas payer ce qui est devenu gratuit. Et il est important de cesser d’entrer à reculons dans la société et l’économie numériques. »
Telle est la conclusion de Gratuité et prix de l’immatériel, le nouvel article de Jean-Pierre Archambault que nous vous proposons aujourd’hui. Il n’apporte fondamentalement rien de plus que ce que tout lecteur du Framablog connaissait déjà. Mais l’agencement des faits, la pertinence des exemples et l’enchaînement des arguments en font une excellente synthèse en direction du grand public. Á lire et à faire lire donc[1].
Je ne résiste d’ailleurs pas à vous recopier d’emblée cette petite fiction que l’on trouvera dans le paragraphe en faveur de la licence globale, histoire de vous mettre l’eau à la bouche : « Supposons que, dans le monde physique, ait été inventée une technologie miracle qui permette de remplacer immédiatement, à l’identique et sans aucun coût, tout CD retiré des bacs d’une surface de distribution. Dans un tel monde, il apparaîtrait impensable que des caisses soient disposées en sortie de magasin afin de faire payer les CD emportés par les clients : celui qui part avec 100 CD cause en effet exactement le même coût que celui qui part avec 10 CD ou encore que celui qui part avec 1 000 CD, c’est à dire zéro ! En revanche, personne ne comprendrait que des caisses ne soient pas installées à l’entrée, afin de facturer l’accès à une telle caverne d’Ali Baba. »
Gratuité et prix de l’immatériel
Jean-Pierre Archambault – CNDP et CRDP de Paris – Chargé de mission Veille technologique et coordonnateur du Pôle de compétences logiciels libres du SCÉREN – Médialog n°72 – Décembre 2009
Internet bouleverse les modalités de mise à disposition des biens culturels et de connaissance. Dans l’économie numérique, le coût de production d’une unité supplémentaire d’un bien (musique, film, logiciel…) étant, pour ainsi dire, nul, que doit-on payer ?
La réflexion sur les logiciels libres, biens communs mis à la disposition de tous, peut contribuer à éclairer la question des relations complexes entre gratuité, juste prix et légitime rémunération des auteurs.
Le thème de la gratuité est omniprésent dans nombre de débats de l’économie et de la société numériques, qu’il s’agisse de morceaux de musique, de films téléchargés, ou de logiciels qui, on le sait, se rangent en deux grandes catégories : libres et propriétaires. Les débats s’éclairent les uns les autres, car ils portent sur des produits immatériels dont les logiques de mise à disposition ont beaucoup de points communs.
Concernant les logiciels, « libre » ne signifie pas gratuit. La méprise peut venir de la double signification de free en anglais : libre, gratuit. À moins que son origine ne réside dans le fait qu’en pratique il y a toujours la possibilité de se procurer un logiciel libre sans bourse délier. Il peut s’agir également d’une forme d’hommage à la « vertu » des logiciels libres, et des standards ouverts. En effet, à l’inverse des standards propriétaires qui permettent de verrouiller un marché, ceux-ci jouent un rôle de premier plan dans la régulation de l’industrie informatique. Ils facilitent l’entrée de nouveaux arrivants, favorisent la diversité, le pluralisme et la concurrence. Ils s’opposent aux situations de rentes et de quasi monopole. De diverses façons, les logiciels libres contribuent à la baisse des coûts pour les utilisateurs. Par exemple, l’offre gratuite, faite en 2008 par Microsoft, sur sa suite bureautique en direction des enseignants, mais pas de leurs élèves, est une conséquence directe de la place du libre en général, d’OpenOffice.org en particulier, dans le paysage informatique. Et, c’est bien connu, les logiciels libres sont significativement moins chers que leurs homologues propriétaires.
Gratuit car payé
Il peut arriver que la gratuité brouille le débat. Elle n’est pas le problème. Les produits du travail humain ont un coût, le problème étant de savoir qui paye, quoi et comment. La production d’un logiciel, qu’il soit propriétaire ou libre, nécessite une activité humaine. Elle peut s’inscrire dans un cadre de loisir personnel ou associatif, écrire un programme étant un hobby comme il en existe tant. Elle n’appelle alors pas une rémunération, la motivation des hackers (développeurs de logiciels dans des communautés) pouvant résider dans la quête d’une reconnaissance par les pairs. En revanche, si la réalisation se place dans un contexte professionnel, elle est un travail qui, toute peine méritant salaire, signifie nécessairement rémunération. Le logiciel ainsi produit ne saurait être gratuit, car il lui correspond des coûts. Et l’on sait que dans l’économie des biens immatériels, contrairement à l’économie des biens matériels, les coûts fixes sont importants tandis que les coûts marginaux (coûts de production et diffusion d’un exemplaire supplémentaire) sont peu élevés. Dupliquer un cédérom de plus ou fabriquer un deuxième avion, ce n’est pas la même chose. Télécharger un fichier ne coûte rien (sauf l’accès au réseau).
Mais, même quand un logiciel n’est pas gratuit, il le devient lorsqu’il a été payé ! Enfin, quand il est sous licence libre. Qu’est-ce à dire ? Prenons le cas d’un client qui commande la réalisation d’un logiciel à une société et la lui paye intégralement, dans une relation de sous-traitance. Un travail a été fait et il est rémunéré. Si, en plus, le client a conservé ses droits de propriété sur le logiciel et décide de le mettre à disposition des autres sous une licence libre, le dit logiciel est alors librement et gratuitement accessible pour tout un chacun. Exit les licences par poste de travail. Bien commun, un logiciel libre est à la disposition de tous. À charge de revanche, mais c’est l’intérêt bien compris des uns et des autres de procéder ainsi, même s’il est vrai qu’il n’est pas toujours évident d’enclencher pareil cycle vertueux… Autre chose est de rémunérer des activités de service sur un logiciel devenu gratuit (installation, adaptation, évolution, maintenance…). Même si, ne versons pas dans l’angélisme, la tentation existe de ne pas développer telle ou telle fonctionnalité pour se ménager des activités de service ultérieures.
Il en va pour l’informatique comme pour les autres sciences. Les mathématiques sont libres depuis vingt-cinq siècles. Le temps où Pythagore interdisait à ses disciples de divulguer théorèmes et démonstrations est bien lointain ! Les mathématiques sont donc libres, ce qui n’empêche pas enseignants, chercheurs et ingénieurs d’en vivre.
Argent public et mutualisation
Le libre a commencé ses déploiements dans les logiciels d’infrastructure (réseaux, systèmes d’exploitation). Dans l’Éducation nationale, la quasi totalité des logiciels d’infrastructure des systèmes d’information de l’administration centrale et des rectorats sont libres. Il n’en va pas (encore…) de même pour les logiciels métiers (notamment les logiciels pédagogiques), mais cette situation prévaut en général, que ce soit dans les entreprises, les administrations, les collectivités locales ou dans des filières d’activité économique donnée.
Dans L’économie du logiciel libre[2], François Elie, président de l’Adullact (Association des Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour l’Administration et les Collectivités Territoriales), nous dit que l’argent public ne doit servir à payer qu’une fois ! Comment ne pas être d’accord avec pareille assertion ? En effet, si des collectivités territoriales ont un besoin commun, il n’y a aucune raison pour qu’elles fassent la même commande au même éditeur, chacune de son côté dans une démarche solitaire, et payent ce qui a déjà été payé par les autres. François Elie propose la mutualisation par la demande.
L’Éducation nationale est certes une « grande maison » riche de sa diversité, il n’empêche qu’il existe des besoins fondamentalement communs d’un établissement scolaire à l’autre, par exemple en matière d’ENT (espaces numériques de travail). Pourquoi des collectivités territoriales partiraient-elles en ordre (inutilement trop) dispersé ? Alors, qu’ensemble, elles peuvent acheter du développement partagé ou produire elles-mêmes. Et, dans tous les cas, piloter et maîtriser les évolutions. Ce qui suppose d’avoir en interne la compétence pour faire, ou pour comprendre et « surveiller » ce que l’on fait faire, aux plans technique et juridique. Dans le système éducatif, les enseignants ont la compétence métier, en la circonstance la compétence pédagogique, sur laquelle fonder une mutualisation de la demande, la production par les intéressés eux-mêmes se faisant dans des partenariats avec des éditeurs publics (le réseau SCÉREN) et privés. L’association Sésamath en est l’illustration majeure mais elle n’est pas seule : il y a aussi AbulEdu, Ofset, les CRDP…[3].
L’argent public ne doit servir qu’une fois, ce qui signifie une forme de gratuité selon des modalités diverses. C’est possible notamment dans l’équation « argent public + mutualisation = logiciels libres ». Le libre a fait la preuve de son efficacité et de ses qualités comme réponse à la question de la production de ce bien immatériel particulier qu’est le logiciel. Rien d’étonnant à cela. La production des logiciels restant une production de connaissances, contrairement à d’autres domaines industriels, elle relève du paradigme de la recherche scientifique. L’approche du logiciel libre, à la fois mode de réalisation et modalité de propriété intellectuelle, est transférable pour une part à d’autres biens, comme les ressources pédagogiques. Le logiciel libre est également « outil conceptuel » pour entrer dans les problématiques de l’économie de l’immatériel et de la connaissance.
Gratuité et rémunération
Revenons sur les coûts fixes et marginaux dans l’économie à l’ère du numérique. L’économie de l’information s’est longtemps limitée à une économie de ses moyens de diffusion, c’est-à-dire à une économie des médias. Elle ne peut désormais plus se confondre avec l’économie du support puisque les biens informationnels ne sont plus liés rigidement à un support donné. L’essentiel des dépenses était constitué par les coûts de production, de reproduction matérielle et de distribution dans les divers circuits de vente. Aujourd’hui, les techniques de traitement de l’information, la numérisation et la mise en réseau des ordinateurs permettent de réduire les coûts de duplication et de diffusion jusqu’à les rendre à peu près nuls. Dans ces conditions, la valeur économique de l’information ne peut plus se construire à partir de l’économie des vecteurs physiques servant à sa distribution. De nouvelles sources de valeur sont en train d’apparaître. Le modèle économique de mise en valeur de l’information déplace son centre de gravité des vecteurs physiques vers des services annexes ou joints dont elle induit la consommation ou qui permettent sa consommation dans de bonnes conditions (services d’adaptation d’un logiciel au contexte d’une entreprise, de facilitation de l’accès à des ressources numérisées, commerce induit sur des produits dérivés, etc.).
Le copyright, qui défend principalement l’éditeur contre des confrères indélicats, aussi bien que le droit d’auteur, qui défend principalement l’auteur contre son éditeur, ont ceci en commun qu’ils créent des droits de propriété sur un bien abstrait, l’information[4]. Tant que cette information est rigidement liée à un vecteur physique, c’est-à-dire tant que les coûts de reproduction sont suffisamment élevés pour ne pas être accessibles aux particuliers, ces droits de propriété peuvent être imposés aisément. Mais le monde bouge…
Les débats sur la loi Création et Internet dite « loi Hadopi » ont tourné autour de la gratuité et de la rémunération des auteurs (et des éditeurs !). Face aux difficultés de recouvrement du droit d’auteur dans l’économie numérique, certains pensent manifestement que la solution réside dans le retour au modèle classique de l’information rigidement liée à son support physique, ce que certaines techniques de marquage pourraient permettre, annulant ainsi les bienfaits économiques de la numérisation et de la mise en réseau. Mais le rapide abandon des DRM (Digital Rights Management ou Gestion des Droits Numériques en français) qui se sont révélés inapplicables (après le vote en 2006 de la transposition en France de la directive européenne DADVSI[5] ) aurait tendance à démontrer le caractère illusoire de ce genre d’approche. Beaucoup pensent qu’un sort identique arrivera aux dispositions contenues dans la « loi Hadopi », que ces façons (anciennes) de poser les problèmes (nouveaux) mènent à une impasse. Pour, entre autres, les mêmes raisons de non faisabilité : le droit se doit d’être applicable. On sait, par ailleurs, que le Conseil constitutionnel a, dans un premier temps censuré le volet sanction de la « loi Hadopi », considérant que le droit de se connecter à Internet relève de la liberté de communication et d’expression et que ce droit implique la liberté d’accès à Internet (seule une juridiction peut être habilitée à le suspendre). Il a estimé que le texte conduisait à instituer une présomption de culpabilité.
Dans le cas d’un transfert de fichier, nous avons déjà signalé que le coût marginal est nul. Que paye-t-on ? Une part des coûts fixes. Mais il arrive un moment où la réalisation du premier exemplaire est (bien) amortie. D’où ces situations de rentes dans lesquelles on paye un fichier téléchargé comme s’il était gravé sur un support physique qu’il aurait fallu fabriquer et acheminer. De plus, l’économie générale des productions (les best sellers et les autres titres) d’un éditeur évolue avec Internet. Dans son ouvrage La longue traîne, Chris Anderson[6] théorise le principe de la longue traîne dans lequel la loi des 20/80 (20 % des produits font 80 % du chiffre d’affaires) disparaît avec Internet qui, en réduisant les coûts de fabrication et de distribution, permet à tous les produits qui ne sont pas des best-sellers (qui constituent des longues traînes) de rapporter parfois jusqu’à 98 % du chiffre d’affaires.
Une licence globale
Il y a donc des questions de fond. Quel est le prix des biens culturels dématérialisés ? Quels doivent être leurs modes de commercialisation ? Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir, les pose[7]. Rappelant qu’un support physique a un coût et qu’il est « rival »[8], que l’on peut multiplier les fichiers numériques d’une oeuvre pour un coût égal à zéro, il en tire la conclusion que « la dématérialisation, parce qu’elle permet un partage sans coût de la culture, parce qu’elle constitue un accès à l’information et à l’art pour tous, remet fondamentalement en cause les modèles économiques existants. Dès lors, il apparaît essentiel de proposer de nouvelles formes de rémunération pour allier les avantages d’Internet à une juste rétribution des artistes/créateurs ». Et comme « dans une économie de coûts fixes, distribuer un ou 10 000 MP3 ne fait pas varier le coût de production », il est plus pertinent « de faire payer l’accès et non pas la quantité. Ce mode de commercialisation, apparu avec la commercialisation de l’accès à internet (le forfait illimité), est le modèle consacré par l’économie numérique ».
Et, pour illustrer le propos, Alain Bazot s’appuie sur une fiction fort pertinente de Nicolas Curien : « Supposons que, dans le monde physique, ait été inventée une technologie miracle qui permette de remplacer immédiatement, à l’identique et sans aucun coût, tout CD retiré des bacs d’une surface de distribution. Dans un tel monde, il apparaîtrait impensable que des caisses soient disposées en sortie de magasin afin de faire payer les CD emportés par les clients : celui qui part avec 100 CD cause en effet exactement le même coût que celui qui part avec 10 CD ou encore que celui qui part avec 1 000 CD, c’est à dire zéro ! En revanche, personne ne comprendrait que des caisses ne soient pas installées à l’entrée, afin de facturer l’accès à une telle caverne d’Ali Baba. »[9]
On retrouve donc la « licence globale », financée par tous les internautes ou sur la base du volontariat, mais également financée par les fournisseurs d’accès qui ont intérêt à avoir des contenus gratuits pour le développement de leurs services. En effet, comme le dit Olivier Bomsel[10], la gratuité est aussi un outil au service des entreprises, pour conquérir le plus rapidement possible une masse critique d’utilisateurs, les innovations numériques voyant leur utilité croître avec le nombre d’usagers, de par les effets de réseau.
Des créateurs ont déjà fait le choix du partage volontaire de leurs oeuvres numériques hors marché. Philippe Aigrain envisage une approche partielle (expérimentale dans un premier temps ?) dans laquelle les ayants droit qui « refuseraient l’inclusion de leurs oeuvres dans un dispositif de partage hors marché garderaient le droit d’en effectuer une gestion exclusive, y compris par des mesures techniques de protection ou par des dispositifs de marquage des oeuvres protégés contre le contournement ». Mais, « ils devraient cependant renoncer à imposer des dispositifs destinés à leurs modèles commerciaux dans l’ensemble de l’infrastructure des réseaux, appareils ou procédures et sanctions. »[11]
Enfin, s’il existe des modèles économiques diversifiés de l’immatériel, il ne faut pas oublier certains fondamentaux. C’est le reproche que Florent Latrive fait à Chris Anderson, « archétype du Californien hype », en référence à son livre paru récemment Free : « Dans son monde, les modèles économiques ne sont l’affaire que des seules entreprises. C’est un monde qui n’existe pas. Chris Anderson zappe largement le rôle de l’État et de la mutualisation fiscale dans sa démonstration. C’est pourtant fondamental : cela fait bien longtemps que l’importance sociale de certains biens, matériels ou immatériels, justifie l’impôt ou la redevance comme source de financement principale ou partielle. La santé gratuite en France n’implique pas le bénévolat des infirmières et des médecins. La gratuité de Radio France ne fait pas de ses journalistes des crève-la-faim »[12]. Effectivement, la santé et l’éducation représentent des coûts importants (des investissements en fait). La question posée n’est donc pas celle de leur gratuité mais celle de l’organisation de l’accès gratuit pour tous aux soins et à l’éducation. La réponse s’appelle sécurité sociale et école gratuite de la République financée par l’impôt.
Il est possible de rémunérer les auteurs, de payer le juste prix et de ne pas payer ce qui est devenu gratuit. Et il est important de cesser d’entrer à reculons dans la société et l’économie numériques.
Paulo 2 Lyon
Tout à fait d’accord. C’est limpide, surtout pour ce qui concerne les administrations et le rôle de l’État. Mais même frappé du bon sens, ce que tu évoques là est tout à fait disruptif pour bon nombre d’entre nous, et plus particulièrement l’ancienne génération, celle qui tient les manettes. Les résistances seront féroces, même si l’on sait déjà que l’on va gagner.
E-Gwen
L’auteur confond beaucoup de choses, on frôle l’ineptie. Pourquoi pas directement des artistes d’État. Mettre sur le même plan la production artistique et la production industrielle et commerciale, c’est penser comme les producteurs des majors, et se méprendre allègrement. Imaginons un monde sans art et sans musique… Nan, j’préfère pas imaginer. On se trompe gravement ici. Tant qu’on en a encore le droit, profitons-en. Mais ne pas s’attendre à être globalement rémunéré pour cela.
septik
@ e-gwen +1
De plus, on ne trouve que trop rarement mis en valeur l’dée que l’art est une expression. Telle la parole elle se doit donc moralement d’être reproductible, et modifiable tant qu’elle ne difame pas son auteur. Il faudrait plus souvent se poser la question de savoir si il est acceptable au niveau de la société qu’une oeuvre publique resorte du droit d’un privé. Autrement dit, est il acceptable que l’espace public soit empieté par un espace privé?
Lorsque je m’exprime publiquement, tout a chacun a droit de reprendre mes idées et propos: je les ai placé dans l’espace public. Pourquoi alors, lorsque j’achete une boite de cassoulet, que le fabricant a donc placé dans l’espace public (qu’il le veuille ou non), n’ais je pas droit d’avoir accés à sa recette, et de la reproduire si je le désire? On peut remplacer cassoulet par ce que l’on veut: Iphone, windows, sac louis vuiton. Et cela me semble moralement evident et economiquement necessaire, tant qu’il n’y a pas diffamation : je reproduit le sac vuiton sans inclure la marque, l’iphone sans le nom, et ne fait pas retomber les responsabilté de mon Iphone DIY sur la marque pomme.
JosephK
Marrant, j’ai toujours considéré que le temps que je consacrais à ITheora, Theorasea, Framagora, Framatube, etc était gratuit… peut-être faut-il que je revois ma copie…
C’est vrai que tout a un coût, et je trouve que tu ne vas pas assez loin dans ta réflexion : lorsqu’on respire ça a un coût, l’air que je respire peut être amené à manquer à quelqu’un d’autre, surtout si nous sommes tout les deux enfermés dans une pièce hermétique ou encore si nous appartenons à une planète trop polluée… De plus, il faut faire travailler ses poumons et à force, on épuise son *capital* vieillesse…
Merde ! Naître, ça a un coût… Le coût de la vie… si j’avais su que j’allais mourir un jour, je n’aurais peut-être pas misé dessus…
…
ou peut-être que si…
Personnellement, je préfère croire que l’air est gratuit et ne coute rien à personne, et, dans ce cas, que tout peut devenir gratuit… si l’on s’y prend bien… 🙂
Deenox
Rien n’est jamais gratuit, derrière chaque action il y a un cout, même la plus petit chose à un cout, la seul chose gratuite est l’air que l’ont respire tout le reste cout à quelqu’un.
Mirabo
La notion de "coût" (ou plutôt de valeur marchande) n’a pas de réalité objective, ce n’est qu’une construction de l’esprit destinée à gérer plus facilement la répartition des objets rares entre les humains… D’ailleurs, comment font les animaux ?
Lorsqu’un objet devient plus abondant, sa valeur diminue et cette variation peut modifier tout un pan de l’économie. Mais ici, c’est la qualité même "d’objet" qui est perdue, ce qui remet en question tout un pan de l’économie lié à la propriété intellectuelle ; et c’est cela qui inquiète nos aristocrates, qui craignent l’effet de questionnement sur l’ensemble de l’économie, et donc sur la structure du pouvoir dans la société, que peut faire naître cette nouvelle gratuité.
Lorsqu’il n’y a pas de répartition particulière à effectuer, la notion de valeur marchande perd son sens. L’air que nous respirons est en effet un bon exemple, mais beaucoup de besoins de base sont aujourd’hui d’ores et déjà assurés pour tout le monde – dans les pays riches, mais cela pourrait être le cas ailleurs, si nous le souhaitions… Pourquoi diable continuer donc à en faire commerce ?
Pourquoi payer pour la nourriture de base, alors que nous n’avons plus – en France – de famine à gérer, et que personne ne mangera plus qu’il ne peut avaler ? Il n’y a rien à réguler… Imaginez un instant des supermarchés d’alimentation "gratuits" (avec, bien sûr, une rémunération mutualisée des fournisseurs) : croyez-vous que chacun stockera chez lui plus qu’il ne peut manger ?
manuell
Ben s’il faut payer pour rentrer dans la caverne d’Ali Baba, je paye et je ressors avec ce que m’ont commandé mes potes, plus une brouette dont je distribuerai le contenu à l’entrée, parce que je suis un r3b3l . Je trouve cette "fiction" absurde.
Claude
@manuell
commentaire d’une grande pertinence que le tien.
J’estime que ton modeste commentaire devrait faire tilter les grands penseurs du libre et leur montrer à quel point ils se trompent avec cette facheuse tendance à nous penser en tant que sage foule voire sommateurs cons.
jack
Mais pourquoi donc en faire payer l’entrée ? une fois ce magasin miraculeux mis en place à quoi bon y mettre un péage ? pour enrichir qui ? cette histoire est idiote !
La gratuité c’est comme le mouvement perpétuel une fiction dangereuse qui ruine ceux qui la poursuivent.
La gratuité est aux mieux une arnaque, la gratuité c’est le vol !
Ô combien fictive cette histoire, fictive comme l’argent qui s’échange en bourse, fictive comme le prix des matières premières ou celui du transport. Alors selon vous que l’on rentre dans un cinéma pour visionner plusieurs films ou un seul le prix devrait être le même ? Selon vous le travail d’un artiste vaut le même prix que celui de plusieurs ? Etrange perversion du capitalisme qui fait que en effet un CD vaut le même prix qu’il s’agisse d’un musicien seul ou d’un opéra avec chanteurs choeurs et orchestre. Plutôt que de s’intéresser à une gratuité "fictive" qui ne peut que dévaloriser ce qu’elle touche ou en déplacer le coût, il vaudrait mieux s’intéresser à la valeur intrinsèque et non pas au prix de revient ou au prix d’achat qui ne sont que des valeurs commerciales au sens strict.
Un exemple simple: 1960 ; L’eau potable est disponible en quantité elle est "gratuite" sa valeur se résume à un coût de captage et de transport; C’est parce que l’eau ne coûte rien qu’on peut la gaspiller; c’est parce qu’on l’a gaspillée qu’elle devient rare et chère.
L’illusion du non coût des téléchargement et de la multiplication des occurences d’un fichier numérique néglige totalement l’aspect matériel, environnemental, tient pour acquis un environnement lui même extrêmement coûteux. Autant dire que les déplacements ont un coût négligeable puisque tout le monde possède un véhicule. En fait les routes sont gratuites parce que même les piétons les paient.
Le gratuit à un prix effectivement, la question est de savoir qui paie… Dans un systéme solidaire chacun paie en fonction de ses ressources pour que tous puissent accéder au même service, certains plus que d’autre fatalement…
L’immatériel à un prix lui aussi, un prix et une valeur. Un quotidien régional faisait récemment état du coût énergétique d’un personnage virtuel de Second life qu’il trouvait équivalent à celui d’un brésilien "réel". Ces guillemets autour du mot réel étant ironiquement ajoutés pour donner la mesure de notre confusion. Pourtant Second life est "gratuit" il permet à l’heureux internaute de dilapider des ressources "gratuites".
Ce mot est obscène ! dans une société comme la nôtre, celle du "trou de la sécu" celle de la crise financière qui enrichit les banquiers en créant des chômeurs, celle de la foire d’empoigne dans laquelle l’appropriation des biens et du territoire communs, la délégation de droits exclusifs concernant des services indispensables, les monopoles, le corporatisme, la "propriété intellectuelle" sont en train de créer les conditions objectives d’un cauchemar économique, social, politique et écologique, la faillite de nos civilisations, leur incapacité à créer un modéle durable et épanouissant pour l’individu nous entraîne à l’inverse vers une société agressive et morbide qui détruit son environnement tout en opprimant toujours plus l’immense majorité des individus qui la compose (qui n’ont d’ailleurs pas accès au Net pas plus qu’à des soins gratuits ou non, parfois même pas à l’eau potable).
Parlons de la valeur des choses tentons de faire en sorte que notre appréciation de cette valeur soit la plus juste et la plus exhaustive possible, acceptons de payer le prix ! C’est sûrement beaucoup plus important que de se demander comment payer le moins cher possible la plus grande quantité de valeur possible ce qui est l’essence même de la malhonnêteté.
JosephK
C’est un résumé du bouquin de Denis Olivennes, La gratuité c’est le vol ?
Sinon, juste parce que ça me fait tiquer : l’eau est une ressource renouvelable… on ne peut pas la "gaspiller" contrairement au pétrole… C’est comme de dire que mettre des pesticides dans les champs c’est du "gaspillage" de terre fertile.
Et puisqu’on en est à parler de la "gratuité" de l’eau et de Denis Olivennes, un familier du lobby de l’entertainment qu’on connait bien ici, je vous invite à lire un long extrait du livre de François Desombre, J’attends une maison, au sujet de la privation de l’eau et de ses origines :
> En 1960 en France, près des trois-quarts de la distribution de l’eau était publique.
En 2000, quarante ans plus tard seulement, 80% de notre eau est géré par des compagnies privées, leader mondiaux dans ce domaine. Cohabitation, noyaux durs, les affaires… Remémorons-nous donc le déroulement de l’opération "pour jouer dans la bande de l’oncle Sam, il va falloir tondre les Français". Parce que l’on oublie trop vite ce genre d’évènement, on oublie de s’indigner, de ramer à l’envers, de tourner les talons et d’oser inverter ailleurs ou chez soi un monde plus juste.
Voilà l’affaire : lancée en 1985, l’idée des programmes Eurêka est d’offrir aux Européens les moyens de répondre, au niveau de la recherche, à leur concurrents étasuniens et japonais. Et François Mitterrand a eu envie, avec quelques gros investisseurs, de créer de véritables autoroutes de l’information, capables de véhiculer partout des données à très haut débit, ce qui ne peut se faire qu’avec la fibre optique, une technologie dans laquelle la France connaît des résultats intéressants. Mais câbler tout le pays est un projet pharaonique,l’État lui-même n’en a pas les moyens. Seules les banques pourraient réussir ce pari, par le biais d’industriels capables de rembourser leurs prêts.
Pour une exploitation facile, la facturation se ferait au méga-octet. Mais quelles sont donc les entreprises à même de gérer les comptes de clients branchés sur un réseau de distribution ? EDF-GDF ? Oui, mais elle appartient à la nation et on ne pouvait espérer, en 86, la capitaliser. Quelle autre entreprise alors ? Il y a bien les compagnie de l’eau qui exercent ce type d’activités mais elles sont petites, très localisée et, à mi-chemin entre sociétés et services publics, elles auraient à muter pour faire des bénéfices. Que faire ?
Jacques Chirac, Premier ministre, invente alors les noyaux durs, sortes de pôles économique à la japonaise, mêlant banquiers, industriels et grand commis de l’État. Les compagnies de l’eau, vite intégrées, font alors monter les enchères. Elles accèptent de s’attaquer au défi mais, pour évider des projets sans lendemain, elles revendiquent aussi le contrôle du contenu des futurs tuyaux.
L’expérience de l’informatique a montré que ce ne sont pas les machines qui rapportent mais ce qu’elles véhiculent. Distribuer, à très haut débit, du son, de l’image, des données et des pages de services ne peut profiter qu’en s’attaquant au marché mondial de la communication. Et donc en rachetant des télés, des éditeurs, des studios de cinéma, etc. Canal+, Universal et j’en passe, l’ambitieuse CGE veut devenir la future Vivendi… Que de pognon ! Il va donc falloir saigner les Français, c’est le seul moyen de collecter des fortunes pareilles. Et le mieux serait qu’ils ne discutent même pas, que ça leur paraisse normal.
Jusqu’alors l’eau nous était vendue à prix coûtant et donc, en augmentant son prix, on disposait instantanément d’autant de liquidités supplémentaires, il n’y a qu’à collecter. L’or bleu est devenu aux noyaux durs ce que l’or noir est à l’État : une pompe à fric. Pour justifier une forte augmentation du prix de l’eau, on fit croire aux Français à l’urgence de sa dépollution. Tout à coup ? Comme ça ? Alors que personne ne s’intéressait au problème jusque-là ? Ça faisait un peu louche et le Président a nommé un homme à lui comme ministre de l’Environnement, assez crédible pour que le public s’imagine qu’il y fut pour quelque chose, Brice Lalonde. Ainsi l’État, sous le prétexte d’une saine moralité écologique, a demandé à la Lyonnaise, à la Suez ou à la CGE de bien vouloir s’occuper de nous. On a fait d’une pierre deux coups : les compagnies allaient se gaver, tout en se faisant passer pour les sauveurs de la planète. Bon Plan ! C’était parti pour le racket du siècle…
Dix-neuf ans plus tard et malgré les milliards d’euros ramassés, on ne constate aucune amélioration de la qualité de l’eau du robinet, bien au contraire. Aujourd’hui, deux millions de Français boivent une eau dont le taux de nitrates dépasse la norme admissible. Dénitrifie-t-on ? Non. A-t-on abandonné l’usage critiquable de la chloration ? Non. A-t-on diminué un tant soit peu les 35% de pertes dans les conduites collectives ? Non. A-t-on installé des station d’épuration payée par notre seule consommation plutôt que par les impôts locaux ? Non, non et re-non.
On a juste augmenté le prix de l’eau dès que Brice Lalonde s’en est pris aux agriculteurs en leur faisant porter la casquette. Ensuite, dans la foulée, tous les abonnés ont vu leur facture augmenter de 10% en moyenne chaque année. Doucement mais sûrement, la redevance double ainsi tous les 7 ans. Certains l’ont même vu tripler. Aujourd’hui, elle dépasse un 1% du budget des ménages. Alors même qu’aucun service supplémentaire n’est fourni, qu’aucune nouveauté n’a été développée. […]
Du racket hydro-médiatique, disions-nous ? Voici une affaire que l’on m’a rapportée et qui en dit long : à Toulouse, à la fin des années 80, la ville pouvait s’enorgueillir de deux belles réalisations publiques, financée par la collectivité. Elle venait de mettre en service à Pech David la première station de potabilisation utilisant des membranes d’ultrafiltration, un procédé nouveau évitant la chloration. Et, par ailleurs avec la CGE et quelques partenaires, était fière de mettre à disposition des Toulousains une chaîne de télé hertzienne locale, TLT.
Un jour la mairie décida, on se demande pourquoi, de céder la nouvelle station de traitement de l’eau. La vente rapporta 200 millions d’euros qui furent payés cash par la CGE. C’est alors que, dans les mois suivants, on s’inquiéta brusquement pour TLT qu’il fallait, paraît-il relancer d’urgence. La ville, co-administratrice, décida de verser une grosse somme à la chaîne et poussa la CGE à s’impliquer un peu plus, l’autorisant même à devenir premier actionnaire. Au total, la CGE aurait ainsi récupéré la majeure partie des sommes qu’elle venait de verser et elle devenait propriétaire des deux réalisations de la ville, déjà financée par le public : un grand château d’eau novateur et sa télé locale.
Serait-ce son sens de l’intérêt général et de Vivendi en particulier qui a permis à M. Baudis, un peu plus tard, de devenir président du CSA ? Le lobby hydro-médiatique n’est pas ingrat, c’est vrai… Voyez Messier, il s’en sort vraiment bien non ?
Parlons d’un autre racket, plus petit certes, mais qui touche à la source. Il s’agit de la captation des captages. Partout en France, les distributeurs réalisent de nouveaux captage, sous prétexte de qualité sanitaire, privant les villages de leurs fontaines publiques et confisquant aux petits vieux dans leurs hameaux de haute montagne les sources près desquelles leurs ancêtres avaient choisi de bâtir, les rares puits et les derniers torrents d’eau pure. L’application du ‘je ne veux voir d’une seule tête’, suivie à la lettre par nos noyaux durs, va jusqu’à forcer ces petits vieux à leur payer une facture alors qu’ils n’avaient jusque-là qu’à se pencher pour disposer d’une ressource que la nature avait mise à disposition des êtres vivants du coin. Vraiment, lces compagnie ne manquent pas d’air. D’ailleurs, on le sait bien chez Vivendi, l’aînée de la branche française des Rapetou, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières… <
Cloudy
@Jack
Vous êtes parfois médisant me semble-t-il quand vous dites : "Alors selon vous que l’on rentre dans un cinéma pour visionner plusieurs films ou un seul le prix devrait être le même ? " car l’auteur parle de cout équivalent. Dans votre exemple, cette notion n’apparait pas clairement…
_ De plus, à propos de la distribution de l’eau et du gaspillage, je ne suis pas certain que ce soient les consommateurs les plus à blâmer. Mais nous touchons là un sujet sensible … (+1 Joseph. sur les abus des acteurs de l’eau que je connais un peu pour y avoir travaillé.) _
Ou encore :
" Parlons de la valeur des choses tentons de faire en sorte que notre appréciation de cette valeur soit la plus juste et la plus exhaustive possible, acceptons de payer le prix ! "
Entièrement d’accord avec vous. Il faut accepter de payer le prix, à commencer par celui de notre travail ; dès lors qu’on nous en donnera les moyens, il sera plus difficilement contestable de payer pour un service que l’on attend, comme il est difficilement acceptable de payer pour un service que l’on ne requiert pas. La mutualisation n’a pas de sens dans le cas présent. L"’industrie" culturelle s’est tiré une balle dans le pied en nous montrant qu’elle était incapable de fournir de la qualité avec autant de revenus. Et ça fait plus de 10 ans que cela perdure.
-"C’est sûrement beaucoup plus important que de se demander comment payer le moins cher possible la plus grande quantité de valeur possible ce qui est l’essence même de la malhonnêteté."
==> La malhonnêteté n’est pas chez nous. Si c’est cela que vous cherchez, je vous conseille de regarder ailleurs et avec la même application que celle qui vous sert à montrer ici votre indignation. Peut être parviendrez vous à cette conclusion ==> Actuellement, la malhonnêteté est bien souvent chez les distributeurs les plus proches du consommateur final et ceux qui sont en position de monopole ou quasi monopole. Alors ne vous trompez pas de cible je vous prie.
Quant à la gratuité, elle n’existe pas. C’est un mythe. La "non-communication" n’existe pas ( il y a tjs un enseignement a tiré de chaque chose, y compris dans le silence, les flaneries, ect… ) et la gratuité n’existe pas puisque le temps ne cesse de s’écouler. Aussi, cinq minutes passées à écouter une musique que je n’ai pas payée m’aura couté au moins cinq minute de ma vie.
Ca me coute en temps et déplacement de me rendre à un magasin à péage. Et en passant dans la galerie marchande pour me rendre dans cette galerie à péage unique, je vais peut-être m’arrêter chez le cordonnier à qui je vais payer un service, mais aussi un coiffeur, un teinturier, etc. Sans compter les frais d’essence, d’entretien du véhicule ( et oui comme par hasard, ce genre de galerie est toujours à la périphérie des villes et il est exclue que j’y parvienne facilement en vélo en passant par les voies rapides) … Au bout du compte j’aurais payé et fait tourner l’économie.
Donc, pas besoin d’une licence globale, les deniers à prendre sont ailleurs que chez le contribuable. Ou alors, le mot liberté n’a pas le même sens dans l’esprit de Jean-Pierre Archambault que dans le mien. Je veux être libre de donner à qui je veux au regard de mes propres critères, c.a.d ceux qui me rendent heureux moi et mon entourage, et pas ceux que l’on a choisi pour moi. Si jamais un sou de ma contribution venait à tomber dans les poches d’un B.H.L, d’un Joffrin ou d’un Bruel, je crois que je ne m’en remettrais pas. Rien ne justifie l’aliénation à une culture d’état qu’impliquerai la licence globale. +1 pour E-Gwen. Ca ne fonctionne pas ce genre de système sauf pour continuer d’arroser de champagne une caste qui peut aisément se passer de notre aide pour vivre correctement.
Pour diversifier l’offre, diversifier les sources de revenus ne semblent pas une mauvaise idée. C’est entre l’artiste et son public que cela doit se passer et pas avec des intermédiaires. Sauf si bien sur vous êtes friand des chœurs de l’armée rouge, du cirque de Pékin et de la comédie française, que vous frémissez en écoutant la star ac et la nouvelle star, plus rien ne justifie aujourd’hui de centraliser les revenus comme le propose la licence globale. Ca ne stimule pas l’innovation et cela donne de mauvaises habitudes comparables à la corruption, aux privilèges du nom et j’en passe. Les outils numériques sont là, à la portée des artistes ; qu’ils servent à leur épanouissement et au notre plutôt qu’à justifier une fois de plus la saignée des citoyens.
Et puis "La mort et les taxes" comme seules fins possibles… J’en ai plein le dos de ce discours. Il faudrait plutôt voir l’immatériel culturel comme un moyen de promotion pour d’éventuelles représentations publiques, des partenariats, un moyen d’attirer l’attention, etc ….
Un peu d’innovation serait bienvenue. La licence globale n’a rien d’innovant, elles existaient déjà au temps des seigneurs de guerre. Ce n’est qu’une taxe de plus et rien d’autre.
Des nouvelles idées, oui 🙂 Des taxes nouvelles, non 🙁
Alors mesdames, messieurs, fini de se dorer la pilule au soleil pour ceux qui dupliquent à l’infini, moyennant un investissement si faible que les couts en deviennent marginaux. Il va falloir retrousser les manches. Dans tous les cas ne comptez pas sur moi pour la licence globale, je vous remercie de votre compréhension.
Amicalement. Vincent