Rien ne serait arrivé sans la loi de Moore

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La loi de Moore (qui n’est en fait qu’un conjecture) affirme que le nombre de transistors des microprocesseurs sur une puce de silicium double tous les deux ans. Ce qui, par extension, a donné pour le grand public que le rapport entre la puissance d’un ordinateur et son prix double tous les dix-huit mois.

Autrement dit, les machines sont de plus en plus puissantes et de moins en moins chères.

C’est bien ce qu’il s’est produit et se produit encore, pour le plus grand bonheur du logiciel libre et sa culture…

Leonardo Rizzi - CC by-sa

Un allié secret de l’open source  : la loi de Moore

Open source’s secret ally : Moore’s Law

Glyn Moody – 10 octobre 2012 – The H
(Traduction  : KoS, ProgVal, Sylvain, greygjhart)

Linux est passé du statut de petit bidouillage sympa dans une chambre à celui de logiciel capable de changer le monde il y a un peu plus de 21 ans lorsque Linus a envoyé son fameux message  : «  Bonjour aux utilisateurs de minix  », invitant les gens à le rejoindre. Comme je l’ai remarqué le mois dernier, cette approche ouverte, collaborative était tout à fait nouvelle et s’est avérée décisive dans l’adoption et le développement de Linux.

Cela fut possible car Internet était déjà suffisamment présent pour qu’assez de gens se joignent à l’équipe de volontaires de Linus en faisant jouer à plein l’intelligence distribuée. En d’autres termes, l’émergence du logiciel libre est intimement liée à internet. En effet, le décollage rapide de Linux, comparé aux progrès plutôt lents du projet GNU est probablement dû, au moins en partie, au fait que ce dernier ne pouvait se reposer sur une connectivité globale. C’est grâce à cela que Richard Stallman a pu vivre des ventes de GNU Emacs, qu’il distribuait sur des bandes magnétiques.

La nature symbiotique du logiciel libre et d’internet, le premier utilisant le second, le second étant utilisé par le premier, est maintenant largement reconnue. Mais un autre facteur clé dans l’apparition de l’open source a été sous-estimé, alors que Linus lui-même le mentionne dans ce fameux premier message  :

Je programme un système d’exploitation (gratuit, c’est juste un passe-temps, ça ne sera pas un gros projet professionnel comme GNU) pour des clones AT 386(486).

Comme nous vivons à l’ère Intel depuis deux décennies, une ère qui touche peut-être à sa fin, avec la montée en puissance des smartphones et des tablettes et leurs processeurs de familles différentes, il est facile de négliger l’importance du fait que Linus développa Linux pour les processeurs 80386.

Aussi étrange que cela puisse paraître , l’ordinateur principal de Linus avant qu’il n’écrive Linux était un Sinclair QL, un ordinateur typiquement anglais qui utilisait le processeur Motorola 68008 (qui fonctionnait à 7,5 MHz), fourni avec 128K de RAM et utilisait un infâme microdrive comme stockage.

Passer à un PC 386, fonctionnant à 33MHz, avec 8 Mo de RAM et 40Mo de disque dur, était un véritable bond en avant pour Linus, et poussa ses finances à leurs limites. En fait, il n’a pu acheter son premier PC que le 5 janvier 1991 parce qu’il reçut de l’argent pour Noël qu’il ajouta à un prêt étudiant que le gouvernement Finlandais lui avait récemment accordé. Ce dernier était censé payer sa nourriture et son logement pendant qu’il étudiait à l’université d’Helsinki mais comme il vivait toujours avec sa mère pendant cette période, il réussi à le détourner pour un usage plus intéressant.

Le fait qu’il puisse se payer un système aussi performant reposait sur l’amélioration continuelle du matériel, couplée à la diminution régulière des prix. C’est à dire que c’est grâce à la loi de Moore, qui dit que le ratio entre performances et prix double tous les 18 mois environ, que Linus a pu se retrouver avec le système 386 qu’il mentionne dans le premier message sur Linux.

Sans la loi de Moore, il serait sans doute resté avec son Sinclair QL, codant pour un système dont peu de gens se souciaient. Avec le 386, il a pu rentrer dans le courant dominant de l’informatique en même temps que de nombreuses autres personnes. Partout dans le monde (ou en tout cas dans les zones les plus riches) les jeunes gens ont pu s’acheter de vrais ordinateurs basés sur l’Intel 80386 et (plus tard) 80486. Cela signifiait qu’ils pouvaient faire tourner le code de Linux dès ses débuts, et aussi qu’ils pouvaient contribuer.

Encore une fois, sans la loi de Moore mettant des ordinateurs moins chers dans les mains de bidouilleurs, Linus n’aurait pas été en mesure de construire cette communauté mondiale à travers Internet et le rythme de développement en aurait souffert. En effet, comme la loi de Moore continuait de tirer les prix vers le bas tout en augmentant les performances, de plus en plus de gens dans un nombre croissant de pays ont pu acquérir des PCs suffisamment puissants pour rejoindre le projet Linux. Des processeurs plus rapides signifiaient des temps de compilation plus courts pour les programmes ce qui rendait le bidouillage du code plus facile – et plus agréable.

Il y a ici un contraste intéressant avec le développement du logiciel propriétaire. Les avancées dues à la loi de Moore ne profitent que peu aux programmeurs dans les entreprises, puisqu’ils ont généralement du matériel assez bon. Et les entreprises n’en bénéficient guère plus, puisque ce qui coûte le plus dans la programmation est le salaire des programmeurs, pas le prix de leurs PCs. Dans le monde du logiciel libre, les programmeurs volontaires sont bénévoles et le facteur limitant est le prix du matériel. C’est pourquoi la loi de Moore est très avantageuse pour l’open source.

Potentiel futur

Ce n’est pas un effet purement historique des premières heures de Linux. Nous voyons encore aujourd’hui la Loi de Moore tirer les prix vers le bas en accueillant toujours plus d’utilisateurs. Un bon exemple est le mini-ordinateur Raspberry Pi. Il offre les bases de la puissance d’un PC sur une petite carte mère, à un prix minuscule. Cela signifie que non seulement les personnes ordinaires – même des enfants – peuvent l’acheter sans avoir à penser au prix, mais aussi que les écoles peuvent envisager d’en acheter un pour chaque étudiant, ce qui est normalement inenvisageable avec les prix prohibitifs des PC, même ceux bon marché.

L’effet que le Raspberry Pi aura sur l’éducation n’est pas encore clair, mais il semble que celui-ci ou l’un des nombreux systèmes semblables à prix très bas va permettre l’arrivée de nouveaux types de projets avec des nouveaux groupes de contributeurs, dans les pays émergents par exemple.

Et les choses sont déjà en train d’aller plus loin. Voici un projet Kickstarter qui illustre à merveille cette progression continue rendue possible grâce à la loi de Moore. Il s’agit de Parallella. l se décrit comme un «  Supercalculateur Grand Public  », et ce n’est pas une blague.

Une fois terminé, l’ordinateur Parallella devrait fournir l’équivalent d’un processeur à plus de 45Ghz sur un circuit de la taille d’une carte de crédit tout en consommant moins de 5 Watts en fonctionnement normal. En s’en tenant seulement à la fréquence, c’est plus de puissance qu’un serveur haut de gamme qui coûte des milliers de dollars et consomme 400W.

Important, tout le système sera ouvert  :

  • Accès ouvert  : absolument aucun accord de non divulgation ou accès spéciaux nécessaires  ! Toute l’architecture et le kit de développement seront publiés sur le web dès que le projet sera financé sur Kickstarter.
  • Open Source : la plateforme Parallella sera basée sur des outils et des bibliothèques libres et gratuites. Tous les fichiers de conception des circuits seront fournis une fois que Parallella sera sur le marché
  • Bon marché  : les coûts du matériel et des outils de développement ont toujours été une barrière très difficile à franchir pour les développeurs cherchant à écrire des applications haute-performance. Notre but est de fournir l’ordinateur haute-performance Parallella à un coût inférieur à 100$, le rendant accessible à tous.

Oui, c’est un super ordinateur à 45GHz, fourni en standard avec Ubuntu, pour moins de 100$. Si Parallella parvient à sortir cela – et en tant que projet Kickstarter (il y a toujours le risque qu’il ne soit pas totalement financé ou qu’il ne fonctionne pas correctement) il va mettre un nouveau niveau de puissance de calcul entre les mains de tout le monde, y compris les étudiants.

Potentiellement, cela va permettre à des gens qui, jusqu’à présent, ne pouvaient tout simplement pas s’acheter une telle puissance de calcul de démarrer une toute nouvelle génération de projets open source. Encore une fois, le principal bénéficiaire ici est l’open source  : si une entreprise a besoin d’un supercalculateur, elle va généralement l’acheter immédiatement, puisqu’elle peut se permettre de payer un prix conséquent pour les modèles actuels. Ce que Parallella apporte, grâce à la loi de Moore, est la démocratisation d’une puissance de calcul de cet ordre, qui ne va plus être réservée à des projets commerciaux disposant de solides fonds.

Il est important de noter que c’est la loi de Moore, agissant sur le matériel qui apporte ces bénéfices, plutôt que n’importe quel changement exponentiel dans le logiciel (qui n’y contribue qu’indirectement). De plus des lois de Moore pour d’autres types de matériel commencent également à prendre forme. Un exemple frappant en est l’impression 3D, où les prix baissent régulièrement. Ou encore le monde du séquençage du génome, démêler les milliards de «  lettres  » chimiques qui forment la double hélice de l’ADN, qui voit l’arrivée de changements encore plus importants.

Vous savez peut-être que le coût de séquençage du génome baisse mais vous n’avez peut-être pas la moindre idée de la vitesse à laquelle il baisse. Le National Human Genome Research Institute qui fait partie du National Institute of Health américain a compilé des données étendues sur le coût de séquençage de l’ADN au cours de la dernière décennie et a utilisé ces informations pour créer deux graphique à couper le souffle. Les chercheurs du NHGRI montrent que non seulement les coûts de séquençage sont en chute libre mais ils dépassent la courbe exponentielle de la loi de Moore d’une grande marge.

Cela signifie que le coût de séquençage de votre génome, ou de n’importe quel autre organisme, va bientôt devenir à la portée de tout le monde. Cela va-t-il créer une communauté globale de bio-hackers libristes, menée par un nouveau Linus avec un séquenceur de bureau (et peut-être un supercalculateur Parallella) dans sa chambre à coucher  ? L’expérience des logiciels libres suggère que oui et nous apprend que nous ne devrions jamais sous-estimer le simple pouvoir de la loi de Moore à conduire des changement inattendus et révolutionnaires.

Crédit photo  : Leonardo Rizzi (Creative Commons By-Sa)

32 Responses

  1. christophe

    J’ai immédiatement pensé à la même chose : il va falloir augmenter la taille minimale des clés de chiffrement … et peut-être revoir complètement les approches sécuritaires des moyens de paiements actuels.

  2. Théo

    Dans l’extrait de l’article qui est ici http://bit.ly/SdgyPV je défend l’idée que la loi de Moore a surtout, facilité l’émergence de mastodontes sur-financés par des capitaux-risqueurs, comme Google et Facebook. Alors que la culture libre se développe plus lentement, mais plus durablement (piano, sano, lontano). Le voici :

    Moore a réalisé des calculs visant à démontrer que la puissance de traitement des données numériques est désormais multipliée par deux tous les douze à vingt-quatre mois, dans trois domaines : vitesse de traitement, capacité de stockage et puissance. C’est pour cette raison que les disques durs, ordinateurs et téléphones en vente sur le marché baissent de prix et augmentent chaque année en capacité de traitement et de stockage. Dès les années 1980, excitées par l’affirmation de Moore, les start-ups pressées de l’économie numérique ont incité les investisseurs à miser avant les autres sur des marchés de niche du numérique : Amazon pour la vente en ligne, Skype pour la téléphonie, Google pour les moteurs de recherche, Facebook pour les réseaux sociaux… À court terme ces capital-riskers sont certes financièrement perdants, mais par la suite les clients des nouveaux géants du numérique, une fois devenus dépendants du produit concerné, auront les plus grandes difficultés à changer d’environnement. Une preuve simple : combien d’utilisateurs ont-ils réussi à quitter MS-Office (MS-Word, MS-Excel, MS-Powerpoint) pour la suite bureautique libre OpenOffice.org, offrant pourtant à 99 % les mêmes fonctions ? Une fois rendus captifs, les clients rendent l’éditeur bénéficiaire, car les coûts de fabrication tombent en dessous des profits potentiels. C’est exactement le cas de Microsoft, Google, Amazon, eBay… Au-delà de l’attirance naturelle pour la nouvelle économie du numérique, la conjecture de Moore a donc déterminé l’argument le plus raisonnable qui justifie d’investir massivement dans une start-up Internet.

    Ainsi se manifeste le passage d’une économie de la rareté à une économie de l’abondance. Libre à chacun aujourd’hui d’ouvrir un compte Google et de disposer d’un espace mémoire très important, sans autre contrepartie immédiate que celle d’apprendre à utiliser un outil pour lequel il finira par devoir payer – un jour ou l’autre et d’une manière ou d’une autre.

    Mais ce n’est qu’une conjecture, et non pas une loi. Car cette théorie se heurte à plusieurs limites, qui prédisent un effondrement possible de ce modèle d’investissements massifs dans des technologies aujourd’hui trop chères mais permettant de rendre les clients captifs. Ces limites se fondent notamment sur les faits suivants :

    La micro-électronique devrait arriver au stade de l’atome avant 2020. Ensuite, il ne sera plus possible de faire plus petit. Les alternatives, comme l’informatique quantique, sont trop instables et dysfonctionnelles, malgré des années de tests.
    Les matériaux rares comme le silicium, indispensable pour les microprocesseurs d’Intel qui équipent nos ordinateurs et téléphones, sont disponibles sur Terre en quantité limitée ;
    Le recyclage n’est que partiel et la pollution électronique commence à poser de réels problèmes ;
    Accessoirement, les besoins en électricité augmentent bien plus vite que les réserves de productions disponibles et de nouvelles pénuries sont possibles.

    Il est par conséquent possible d’émettre l’axiome schématique et cependant sérieux selon lequel le modèle privateur vise le court terme et le modèle libre s’attache au long terme. Ceci sans même aborder la question des monopoles privés et de la menace qu’ils font peser sur la démocratie.

  3. deadalnix

    On notera que la loi de Moore est en train de se stopper. Recherchez dark silicium pour comprendre. Il y a une fin à toutes les bonnes choses.

  4. Ginko

    @Théo,

    ahahah, conjectures comme tu le souhaites, mais je me dois juste de t’informer que tu parts de très mauvaises hypothèses et que donc tes chances de tirer quoi que ce soit d’intéressant de ton analyse sont infiniment faibles.

    1) La notion de « paiement » pour l’utilisation de services « gratuits » n’a pas vraiment d’existence… à vrai dire, le produit vendu, c’est toi.
    2) En parlant du silicium *rare*… tu parles bien du second atome le plus abondant sur Terre ???
    3) Les besoins en énergie concernent avant tout les transports, l’industrie et les consommations électroménagères (dont la plus grande part reste le chauffage).
    4) L’informatique « classique » à base de silicium était aussi coûteuse et dysfonctionnelle avant d’être fonctionnelle et abordable.
    5) Par démocratie, tu parles de cet état où nous cédons volontairement nos droits à des gens dont le boulot consiste essentiellement à récolter nos votes ?

    Il ne suffit pas d’utiliser des mots savants pour avoir des raisonnements savants…

  5. Recher

    Chouette article.

    Juste un petit détail : j’ai pas la prétention de connaître toutes les subtilités de la pensée de Stallman, mais il ne manquerait pas de faire montre d’un certain agacement en lisant la phrase : « Richard Stallman a pu vivre des ventes de GNU Emacs. »

    « Je n’ai pas a ‘gagner ma vie’, je l’ai déjà gagnée en naissant, patati patata… »

  6. totopipo

    @Ginko,
    Pour obtenir un silicium d’une grande pureté (pas de la silice chauffée de nos plages pour faire des consignes), il faut pas mal d’énergie. D’ailleurs, et de manière générale, il faut non seulement énormément d’énergie mais aussi de l’eau la plus pure (car encore coûteux à purifier avec tout ces mangeurs-pollueurs) pour toute l’industrie électronique.
    En gros, l’ogre appelle des moyens encore plus concentrationnaires et productifs pour ses besoins et nous rendre captifs… par exemple : vous voulez un monde avec plus d’intelligence ? Alors il vous faudra nos centrales nucléaires, sinon retournez dans vos cavernes. 😉

  7. anonyme

    totopipo, commences donc, on verra si on te suis, mais surtout évite de reposter si c’est pour dire de la merde pareil ou troller selon l’expression a la mode.(ca c’est pour faire long, pour faire court j’aurais dis quand a la centrale vapeur atomique de te l’enfoncer bien profond pour voir)

    Et puis c’est quoi ce « nos centrales nucléaires »?

    J’ai beau chercher, j’aboutis toujours a un non sens. (confirmant du coup le reste)

    @Ginko Belle réponse.

    Le problèmes avec les cons, c’est qu’ils sont pas malin(hoho) alors qu’ils sont arrogant, tout a fait obtus (a part connerie similaire et assimilable) et que comme la confiture ils ont un grand besoin d’étaler leur connerie. (quoi qu’on puisse avoir quelques doutes quand a sa rareté pour le cas précis)

  8. totopipo

    @anonyme,
    Pas besoin d’être si grossier et de t’épandre. Sauf si ça te demande trop d’efforts, je veux bien comprendre.
    « Nos centrales nucléaires » : celles qu’on veut par défaut pour toutes nos cochonneries intelligentes sans pour autant l’avoir choisi démocratiquement. Le coup des cavernes ou de la bougie, c’est en général la caricature de ce que nous ressort pas mal de technolâtres dès qu’on commence à remettre en cause l’impact de leurs jouets. Visiblement, ça tilte.

    Cette conjecture « auto-réalisatrice » de Moore, l’allié de l’open-source (même pas du libre, tient ?) est juste une blague de mauvais goût à mon sens; mais ça tout le monde s’en foutra. L’auteur aurait pu dire que c’est même le monopole d’Intel dans le titre, que ça n’aurait fait aucune différence. C’est juste moins facile à avaler, et de se dire que finalement, l’open source est tout autant opportuniste que le logiciel privateur. Puis ensuite associer l’essor d’internet sur cette même base (euphémisme pour le quasi monopole d’Intel), c’est juste un raccourcis.

  9. Ginko

    @totopipo,

    Je sais qu’on utilise en français le terme silicium de façon abusive pour parler du support des puces informatique (qui requière effectivement des traitements massivement polluants et énergivores).

    Mais dans le contexte de l’intervention de @Théo :

    >Les matériaux rares comme le silicium, indispensable pour les microprocesseurs d’Intel qui équipent nos ordinateurs et téléphones, sont disponibles sur Terre en quantité limitée ;

    il semble vouloir en fait parler des Terres rares : des éléments effectivement disponibles en quantité limitée sur Terre (et qui sont effectivement utilisée dans les puces actuelles). Terres rares auxquelles n’appartient évidement pas le Silicium, 2nd élément le plus abondant sur Terre (donc en quantité virtuellement illimitée).

    De plus, mon commentaire ne supporte en rien l’argumentaire du billet (ni ne va à son encontre, d’ailleurs). Il se contente de dénoncer le manque criant de rigueur dans l’argumentation de @Théo (contrairement à ce que ses tournures de phrase et son vocabulaire veulent faire croire). C’est tout.

  10. totopipo

    @Ginko,
    C’est bien de cette façon en effet que j’ai pris le terme rare pour « silicium ». Et d’enchaîner sur le besoin énorme en énergie et surtout en ressources aquifères qu’on oublie très rapidement dans l’histoire. Pour les terres rares comme le lithium dont la guerre à déjà commencé et d’autres éléments comme le tantale pour certains de nos composants, et dont le conflit ouvert pour le ressources de coltan qui date depuis plus d’une décennie au Congo, nous sommes bien d’accord.

    Ce qui est dramatique dans cette histoire, c’est bien cette course folle dont on se satisfait tous (je fais dans la généralité, je sais) pour avoir le dernier jouet technologique le plus rapidement possible. Et que l’épuisement des ressources ainsi que les conflits présents et à venir pourraient tout aussi bien être induits non seulement par un désir de s’approprier de la techno, mais aussi par les sirènes de cette conjecture; pour cette dernière, je trouve que les luddites ont le terme à propos : la tyrannie technologique.

  11. Ginko

    @totopipo,

    Les débats autours de la technologie en général dépassent largement les contraintes en terme de ressources.

    Mais sur le sujet, j’aurais tendance à dire que la loi de Moore est plutôt « avec nous » : plus on avance, moins il faut de matériaux pour obtenir la même puissance de calcul.

    De plus, aujourd’hui l’informatique repose sur l’électronique « métallique », mais si l’on réussi à passer à l’électronique « organique » ou à l’informatique quantique, la limitation en terme de ressources n’aura peut-être plus de raison d’être.

    Enfin, je pense que le besoin en puissance informatique n’est pas infini : il va finir par se « stabiliser » de la même façon que lorsque l’on a suffisamment de nourriture ou d’eau, on ne cherche pas à en avoir beaucoup plus (par contre, certains en gâchent allégrement…).

  12. osef

    @Ginko, totopipo : ces fameuses « terres rares » (c’est-à-dire classiquement les 15 lanthanides) ne sont pas particulièrement rares (les non moins fameux « gaz rares » non plus d’ailleurs) mais plutôt juste chiants à extraire, ce qui les rend — pour le plus grand bonheur de certains — mécaniquement stratégiques (les médias adorent). Quant au lithium, c’est un métal alcalin, ni terre, ni rare.

  13. anonyme

    @totopipo ca veut rien dire ce que tu raconte, je veux dire qu’on ne voit absolument pas ou tu veux en venir (ou alors si mais bon…) et qu’en tout cas tu t’y prend très mal, c’est pas du tout construit, un peu comme Théo donc mais avec un peu moins de mot savant dedans.

    Le consumérisme capitaliste détruit l’écosystème?

    Sans blague?

    Tiens tu vois en une phrase super courte j’ai dit tout ce qu’il y avait a dire.

    Mais je ne crois pas que ce soit le sujet ici.

    La loi de Moore est une très bonne chose et ce n’est pas parce-que le grand capital s’en sert pour faire et nous vendre toujours plus sa merde qu’il faut la condamner.

    C’est toujours pareil avec les écolo extrémistes, ou décroissant ou que sais je, quand y’a un problème, la solution c’est la suppression et le replis, d’ou effectivement la bougie et les cavernes, parce que a ne pas vouloir affronter et surmonter les problèmes ca donne ca, retour en arrière.
    Je pourrais prendre un autre exemple tout aussi juste mais ca risque de trop faire hurler et de ne pas etre compris, autant en rester déjà là ca sera bien suffisant.

  14. totopipo

    @anonyme
    « Tiens tu vois en une phrase super courte j’ai dit tout ce qu’il y avait a dire. »
    Mouais, sauf que « consumérisme »… mais non, c’est pas encore ça.

    « La loi de Moore est une très bonne chose et ce n’est pas parce-que le grand capital s’en sert pour faire et nous vendre toujours plus sa merde qu’il faut la condamner. »
    Condamner un tel truc éphémère à quoi ? Et cette « loi » était sortie de la silicon valley, un endroit sûrement vierge des traces du grand capital avant que celui-ci ne s’en empare comme un malpropre.

    Donc, pour reprendre les grandes lignes : la consommation de masse détruit l’environnement, la « loi » favorise la consommation de masse, la « loi » est une très bonne chose. C’est bon ?

    @Ginko
    « Mais sur le sujet, j’aurais tendance à dire que la loi de Moore est plutôt « avec nous » : plus on avance, moins il faut de matériaux pour obtenir la même puissance de calcul. »
    « avec nous »… ça me fait autant peur que de tomber sur un article de « singulariste » ou autre transhumaniste. 🙂
    Matières premières directe certainement. Pour mettre en place cette réduction de matériaux, le recyclage de l’ancien et si on tient compte aussi de l’abondance croissante des unités de calculs.
    , je n’en suis absolument pas persuadé.

    « Enfin, je pense que le besoin en puissance informatique n’est pas infini : il va finir par se « stabiliser » de la même façon que lorsque l’on a suffisamment de nourriture ou d’eau, on ne cherche pas à en avoir beaucoup plus (par contre, certains en gâchent allégrement…). »
    Si le mode de production ne change pas radicalement, ce sera certainement encore l’offre qui créera la demande.

  15. anonyme

    Et paf, j’ai échouer comme une grosse merde.

    Revenons en donc aux basics.

    T’es trop con reste dans ta merde mais arrêtes de poster, thx.

    Et donc pour finir comme il se doit:

    «Si le mode de production ne change pas radicalement, ce sera certainement encore l’offre qui créera la demande.»

    Si c’est pour changer de ce mode au tiens, je préfère encore qu’on crève tous dans la partouze général du consumérisme.

    La terre elle s’en tamponne un peu en vrai.

  16. totopipo

    @anonyme
    « T’es trop con reste dans ta merde mais arrêtes de poster, thx. »
    Ben… je t’emmerde. Oui. Ça doit être ça. 😀

    « La terre elle s’en tamponne un peu en vrai. »
    Fait gaffe, tu frises les théories gaïa.

  17. osef

    @all : pas s’inquiéter, c’est juste le spectre de Steve J. (attiré par la jolie photo de MacLivre bien privateur et non bidouillable peut-être mais tellement cool) venu nous keynoter tout le bien qu’il pense de l’altermondialisme. Happy Halloween Steve !

  18. Ginko

    @osef, sur les terres rares,

    anéfé, je me suis fait eu. 🙂

  19. ttoine

    Ca vaudrait peut-être le coup de modérer un peu les commentaires, là, quand même. Surtout que c’est bine pratique d’être « anonyme » pour insulter les gens.

    Comme Ginko, je crois que la loi de Moore est de notre côté : on peut garder son PC beaucoup plus longtemps qu’avant. Le SaaS, le cloud, tout ça vont permettre de rationaliser notre besoin en stockage et en performance, avec des ressources partagées et optimisées. Et la démocratisation de l’ARM va permettre de diminuer le besoin en énergie des PC, serveurs, tablettes, etc… Le vrai danger en terme d’environnement, c’est encore une fois dans les transports : c’est là que les batteries vont être les plus grosses et les plus utilisées, pour nos voitures électriques. En comparaison d’une voiture ou d’un camion, un téléphone, c’est dérisoire comme besoin en terres rares…

    L’avenir est peut-être le retour au moteur à foin, tout du moins pour les petits trajets, finalement.

    Pour ce qui est de l’informatique, il est clair que l’avenir est au matériel Open Source, et peut être à terme au matériel libre. Ca prendra du temps. Mais on y arrivera.

    Ah, juste, deux derniers trucs:
    – Non, les logiciels libres et open source ne sont pas développés que par des joyeux bénévoles. Même Firefox, si on revient au contexte de la création de la fondation Mozilla, a été créé sur les cendres de Netscape parce que de grands fournisseurs de services tels que IBM ou Sun avaient besoin d’un navigateur Internet multi plateforme pour leurs clients ayant un intranet sur un parc hétérogène Unix / Mac / Win. Et je crois que les ingénieurs de Red Hat ou Canonical n’aimeraient pas qu’on leur propose de se passer de leur salaire.
    – Firefox, Google, etc… ne sont pas des services gratuits au sens strict du terme. Tout le monde paie pour ces logiciels et services en achetant son jambon, son PC, etc… Les fabricants, avec cet argent, fabriquent nos produits et font de la publicité pour qu’on les achète. C’est bien nous et les entreprises qui payons la pub indirectement, ne l’oublions pas. Donc nous qui payons tous les jours un peu pour tout ça. Framasoft, Wikipedia, etc… ne profitent en revanche pas de ce système, vu qu’ils n’ont pas de contrat publicitaire.

    L’Open Source et le Libre, c’est une économie. Certes différentes de du privatif, avec des enjeux différents, mais une économie quand même.

  20. Zcommetoto

    Juste pour saluer totopipo dont j’apprécie les écrits…

    La loi de Moore ne peut exister que dans un monde où l’argent existe, c’est évident mais il faut le dire car certains ont tendance à imaginer l’ordre des choses éternel et immuable.
    Que le logiciel libre ou l’open source en profite pour se développer, (plus ou moins que le privateur on s’en fout) c’est une évidence. Comme c’est une évidence que de dire que sans ordinateur, sans internet pas de linux, comme sans électricité de masse, sans système industriel…

    Le monde du libre se développe a tel point que les supercalculateurs tourne sous linux, que les système embarqués dans certains appareils militaire aussi, que des bombes aux logiciels sous licence libre nous massacre, que certaines administration pénitentiaire, judiciaire ou policière l’utilise. Merci Moore, merci Linus, merci l’open source pour tout les bienfaits dont vous nous couvrez. Enfin pendant que certains font des clics béats sous leur beau PUBuntu tout neuf pour des pétitions online contre les méchants, d’autres subissent la guerre, la torture, l’exploitation sauvage dans les mines, organisée par le système marchand.

    Que l’on ne vienne pas me rebattre les oreilles avec l’argument de la cohérence, j’utilise une de ces put… de machine, en effet, mais ce n’est pas moi, qui décide du monde dans lequel je vis. Je subis, je sousvie.

    Allez pour le plaisir un petit coucou aux camarades de la ZAD qui face à l’ogre économique et ses larbins armés résistent de toute les manières !

  21. osef

    @Zcommetoto : voilà un sujet pour le moins hautement trollifère (voire godwinogène si vous n’y mettez pas un peu les formes) régulièrement remis sur le tapis dans les commentaires (et ce encore tout récemment, cf. le billet intitulé : Je ne sais plus ce que « J’aime » si ce n’est de moins en moins Facebook).

  22. Ginko

    @Zcommetoto,

    >La loi de Moore ne peut exister que dans un monde où l’argent existe, c’est évident mais il faut le dire car certains ont tendance à imaginer l’ordre des choses éternel et immuable.

    « Où l’argent existe »… Hum
    1) Je vois pas le lien entre Loi de Moore et argent… c’est comme dire que la gravité est nécessaire à la vie… y’a certainement plus un moins un lien à un certain niveau et dans certains cas, mais rien de particulièrement direct.
    2) Et un monde sans argent ça donne quoi ?
    3) Et qu’est-ce que as contre l’argent au juste ?

    >Le monde du libre se développe a tel point que les supercalculateurs tourne sous linux, que les système embarqués dans certains appareils militaire aussi, que des bombes aux logiciels sous licence libre nous massacre, que certaines administration pénitentiaire, judiciaire ou policière l’utilise. Merci Moore, merci Linus, merci l’open source pour tout les bienfaits dont vous nous couvrez. Enfin pendant que certains font des clics béats sous leur beau PUBuntu tout neuf pour des pétitions online contre les méchants, d’autres subissent la guerre, la torture, l’exploitation sauvage dans les mines, organisée par le système marchand.

    Wahou, super argument. Et on utilise du métal aussi pour fabriquer des armes. => Le métal c’est le mal ? Et les gens qui sont dans les mines dont le minerai va servir à fabriquer des armes, il faut aussi les tuer ???
    Tant que tu y es, dit aussi que Ubuntu est la cause de la famine dans le monde (parce que les pétitions online, ça sert à rien, donc si les gens continuent à crever de faim c’est bien à cause de ces idiots qui cliquent chez eux sur leurs machine Ubuntu, hein ?)

    >Que l’on ne vienne pas me rebattre les oreilles avec l’argument de la cohérence, j’utilise une de ces put… de machine, en effet, mais ce n’est pas moi, qui décide du monde dans lequel je vis. Je subis, je sousvie.

    Lol, comment tu te décharges par avance… donc tu es incohérent, mais tu te sens trop faible pour agir ? Tu préfères prendre le rôle de la victime plutôt que d’assumer ton appartenence au système (et partir de là pour l’améliorer)?

    Tu as une perception de la causalité assez surprenante…

  23. osef

    @Ginko : Je crois que Zcommetoto voulait simplement dire que cette fameuse « loi de Moore » n’a pu exister que parce que le pognon coulait à flots ; cette « conjecture » n’ayant rien d’une « loi » naturelle et universelle.

    @All : C’est effectivement assez évident et il n’est pas illégitime de regretter que l’auteur de l’article traduit ici fasse benoîtement l’impasse sur les dégâts collatéraux (écologiques, sociaux, etc.) pour se limiter à ce qui ressemble finalement à un laborieux exercice d’autosatisfaction. L’élite « libriste » nage dans le bonheur ? Ben on est bien content pour elle. Si si, vraiment !

    @Zcommetoto : Daniel Mermet vient de tout bien m’expliquer dans le creux de l’oreille ; salutations respectueuses à toi (si tu en es) et tes camarades zadistes.

  24. Zcommetoto

    Que Mermet soit trois fois béni, alors. Et n’oubliez que la Zad a besoin de vous partout. Tu peux envoyer un petit message de soutient sur le site zad.nadir.org, te rendre sur place, agir autour de toi. Merci.

    Pour le reste Ginko le débat ne m’intéresse pas, sous cette forme. L’on ne peut discuter que quand l’on est d’accord sur une base commune, avec des références partagées, sinon ce ne sont que monologues croisées. Mon message n’avait pour but que de s’adresser à ceux qui veulent bien avoir un doute et à saluer ceux qui s’exprime autrement qu’avec les présupposés ingurgités et régurgités. C’est fait.

    Ps : VINCI HORS DE NOS VIES!

  25. ttoine

    En fait c’est marrant… si un industriel n’avait pas payé Intel pour faire un calculateur pas cher pour faire une calculatrice électronique, on ne parlerait pas de la loi de Moore (loi qui n’en est pas une, mais plus un constat). Cela s’appliquait-il déjà avant les premiers « microcomputers », avec les énormes machin à ferrite, lampes, bandes à trou etc. ?

    La raison de cette remarque: je me demande bien si cette loi a été respectée quand on est passé du volume d’une maison à une puce à de 2cm de long

  26. Ginko

    @Zcommetoto,

    > L’on ne peut discuter que quand l’on est d’accord sur une base commune, avec des références partagées, sinon ce ne sont que monologues croisées.

    Et donc tu ne discutes qu’avec toi-même, j’ai juste ? Sinon comment construire cette base commune ? (Ou alors ton argument est seulement rhétorique et complètement vide de sens).

    > Mon message n’avait pour but que de s’adresser à ceux qui veulent bien avoir un doute et à saluer ceux qui s’exprime autrement qu’avec les présupposés ingurgités et régurgités.

    Lol, maintenant tu présupposes plein de trucs sur moi parce que j’ose remettre en question ton commentaire. Bravo. Parles avec toi-même, tu te comprends si bien.

    Bref, remets-toi un peu en question camarade, les enfermés idéologiques ne sont pas forcément ceux que l’on croit…

  27. Zcommetoto

    @ Ginko je ne présuppose rien sur toi, mon message la seule partie du message qui t’étais adressé était « Pour le reste Ginko le débat ne m’intéresse pas, sous cette forme. L’on ne peut discuter que quand l’on est d’accord sur une base commune, avec des références partagées, sinon ce ne sont que monologues croisées. » j’aurais du être plus clair dans la mise en forme.

    Que tu remettes en cause mon commentaire ne me dérange pas et même si c’était le cas on s’en fout, pas vrai?
    Du reste j’apprécie les remises en causes et les questionnement. Il me semble pourtant que ce n’est pas moi ou mes idées qui impose ou exploite qui que ce soit, que ce que l’on doit remettre en cause c’est bien plus l’ordre des choses plutôt que les idées de quelques inadaptés sociaux qui essayent d’échapper (de lutter) aux (contre les) contraintes que leur impose une majorité d’insouciants criminels. Mais si ces quelques phrases t’ont déplus, si tu les as trouvés si idiotes ou sans intérêts, le mieux et encore de les oublier.

    Comme dis précédemment je n’entamerai pas un quelconque « débat » d’avis, pour des raisons de formes et de fond. Nous pourrions par contre tenter une discussion si nous avions le temps et l’envie de nous écrire ou de parler longuement. Tout débat d’idées est abscons s’il ne se traduit pas aussi par la construction d’une relation sociale et de pratiques communes, chose qu’il m’est difficile de créer via les commentaires d’un site internet.

    Je continuerai donc de parler avec moi même (c’est en effet une activité importante) et quelques autres, et toi aussi pourquoi pas si l’occasion se présente.

    Bisous.

  28. Ginko

    @Zcommetoto,

    Ta sympathie ne m’empêchera pas de trouver cela curieux de laisser un commentaire critique que seuls quelques initiés comprendront.

    C’est ton droit, mais même quand je m’adresse à quelqu’un en particulier, je prends en compte le fait que le commentaire sera également lu par d’autre et que cela enrichira le débat puisqu’ils pourront intervenir.

    Les blogs comme le framablog très fréquentés mais dont les commentaires restent d’une qualité acceptable (pourvu que l’article ne soit pas délibérément trollogène) sont assez rare. Dommage de ne pas en profiter.