Passer à Windows Vista et MS Office 2007 coûterait 150 millions d’euros à l’éducation

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150 milions d’euros, autrement dit 1 milliard de francs, c’est l’ordre de grandeur de ce qu’il en couterait à l’école française (ou au contribuable, c’est comme vous voulez) si tous les ordinateurs du parc informatique des établissements scolaires devaient adopter le nouveau système d’exploitation Windows Vista et la suite bureautique qui va avec, MS Office 2007.

C’est entre autres choses très intéressantes, ce que j’ai retenu de l’étude Rôle des états et positions dominantes dans le secteur informatique qui vient d’être publié et dont je ne saurais trop vous recommander la lecture (voir extrait du communiqué ci-dessous).

Ce document est certes orienté puisqu’il souhaite par là-même faire prendre conscience aux pouvoirs publics de leurs responsabilités dans ce domaine. Mais il est on ne peut plus sérieusement documenté avec de nombreuses références citées et chiffrées.

J’ajoute que :

  • Ce prix est l’hypothèse basse de l’étude ! (pour l’hypothèse haute cela avoisine les 200 millions d’euros)
  • Ce prix ne tient pas compte du coût matériel engendré par l’opération sachant que ces deux logiciels exigent des ordinateurs puissants et donc récents.
  • Ce prix ne tient pas compte du coût social lié au fait que les familles risquent alors de s’équiper des mêmes logiciels que l’école de leurs enfants pour être au diapason.

Combien de projets éducatifs libres francophones pourrions nous soutenir avec cette somme-là ? Combien de personnes pourrions-nous former à l’usage des logiciels libres avec cette somme-là ? Combien d’emplois dans le libre francophone éducatif (développement, maintenance, services…) pourrions-nous créer avec cette somme-là ? etc.

Au risque de me répéter voici mon crédo : Les écoles ne devraient pas passer à Windows Vista et MS Office 2007 alors que le système d’exploitation GNU/Linux et la suite bureautique libre OpenOffice.org sont prêts à prendre le relai.

Etude - FFII France - AsSoLi

Extrait du communiqué de presse

Bruxelles, le 19 mars 2008

Dans une étude envoyée à plusieurs membres du Parlement européen, la FFII France et l’AsSoLi, Associazione per il Software Libero, mettent en lumière les responsabilités des différents pouvoirs publics dans la perpétuation des positions dominantes dans le marché des technologies de l’information.

L’existence de monopoles dans le secteur informatique et l’abus des positions acquises par les grands éditeurs de logiciel ne datent pas d’hier. Néanmoins, souvent par ignorance ou incompétence, les décideurs politiques continuent à agir contre les intérêts de la collectivité.

Il est important de documenter ces comportements de façon approfondie. C’est le pari que s’est lancé Antonio J. Russo, auteur de l’étude "Le rôle de l’Etat dans la constitution des positions dominantes dans le secteur informatique", dont l’AsSoLi et la FFII France souhaitent aujourd’hui diffuser le travail.

Paolo Didoné, Président de l’Associazione per il Software Libero déclare : « Nous espérons pouvoir sensibiliser les autorités nationales et européennes quant aux dangers des choix politiques effectués jusqu’à présent dans le secteur des TIC. Il est nécessaire aujourd’hui de procéder à un changement radical afin de respecter le principe de liberté d’initiative économique, en favorisant l’économie du logiciel libre et en mettant fin aux aides publiques destinées à renforcer les positions dominantes des principaux éditeurs de logiciel propriétaire. »

Le document expose divers arguments, parmi lesquels on peut souligner :

  • la stratégie fiscale de Microsoft et son impact négatif dans la majorité des pays européens ;
  • la multiplication des marchés publics hors la loi ;
  • le rôle de l’éducation nationale dans le développement d’une hégémonie culturelle ;
  • la diminution des emplois chez les grands éditeurs de logiciel propriétaire ;
  • le profit excessif dérivé de l’imposition de certains produits aux consommateurs.

7 Responses

  1. dub

    Mes impôts serait beaucoup mieux employé à faire autre chose que soutenir l’omnipotence de Microsoft (condamné récemment par la commission européenne pour abus de position dominante).

  2. kennethedelweis

    et dire que open office et Ubuntu sont gratuit … ça me fout mal au bide …

  3. eriquesse

    Dans le contexte actuel, voilà de quoi faire une économie à l’état sans puiser comme d’habitude dans les emplois où les équipements.

    Une seule remarque sur le cout social:
    -> dans mon établissement (car je suis enseignant), windows ET linux sont installés, openoffice ET microsoft office aussi: liberté de choix!

    Nous avons de problèmes de compatibilité car nos étudiants ont les dernières versions des logiciels (OS ou autres…)

    Bien évidement, ils n’ont pas l’argent pour cela. Je suis contre car cela fait penser que le vol est toléré. Ce que je ne cautionne pas évidement.

    Mais quand je donne le choix: c’est windows qui arrive en premier, surtout pour ceux qui ne sont pas à l’aise, et cela pour 2 raisons:
    > question d’habitude,
    > utilisation dans le futur métier,

    Ce n’est pas idiot, et il faudra du temps avant qu’ils ne choisissent pas obligatoirement le logiciel dominant (quel qu’il soit !!!). encore panurge !!!

  4. Christian

    Impressionnant, mais le mode de calcul est douteux : dans mon bahut, on n’upgrade pas les OS ou les applications. Les postes XP resteront en XP (avec un dual boot bientôt), les postes 98 partent à la benne pour cause de panne et non pas par insuffisance de ressources pour un nouvel OS.

  5. JC

    Bonjour, je suis prof de dessin industriel en BEP, quelques reflexions issues de ma petite exerience :
    Dans mon secteur de la DAO point de salut hors de windows ( pour l’instant, mais les choses évoluent).
    Tous le leaders proposent aujourd’hui leur soft de DAO gratuitement ou presque ( pourquoi pas microsoft).
    On upgrade pas les OS, on change le matos obsolete.
    Quand on change le matos ç’est payé par la région pas par l’EN, quand on achete une MAJ c’est sur le budget du bahut.
    L’ensemble de l’administration et de nombreux collégues ne souhaite que passer au libre et cela se fait ponctuellement et de plus en plus.
    En tant qe professeur, ma liberté pédagogique fait que je choisis quels logiciels j’emploie.
    C’est pas un peu du bidon ce devis !

  6. PP

    Bonjour, prof de SVT en lycée j’utilise quantité de logiciels dédiés divers (une trentaine sont installés dans nos salles, des animations aux logiciels d’EXAO) qui ne fonctionnent que sous windows et n’ont pas d’équivalent sous Linux. La transition n’est pas si simple, les émulateurs (wine) ne permettent pas par exemple de les faire fonctionner

  7. JPC

    Bien sûr que non la transition n’est pas simple, mais il faut prendre le taureau par les cornes , double boot, virtualisation, 2 UC avec un switch KVM les solutions de transition existent.
    J’ai cessé de croire les mensonges de microsoft il y a longtemps, mais je n’ai pris la décision de passer sous GNU/LINUX qu’il n’y a que quelques mois, lorsque le PC portable de ma fille acheté avec XP lui a déclaré que l’OS était faux, qu’après un coup de fil à MS France et quelques vérifications il s’est avéré que c’était un bug système mais "on ne peut rien pour vous, adressez vous à votre revendeur" avec mon revendeur, un gros site internet célèbre pour ses volumes de ventes, mais pas pour son SAV, j’ai vu ma fille (qui est en terminale) privée pour un moment de son portable et je me suis donc débrouillé avec un truc trouvé sur le net pour neutraliser WGA, et du coup, mes 2 derniers PC sont Ubuntu … et fonctionnent aussi bien qu’un Mac ou qu’un Palm, ce qui n’a jamais été le cas avec DOS / Windows qui semble encore en être à pré-alpha (sauf XP auquel j’accorde le bêta) avec foutage de gueule du client intégré.
    Je fais actuellement tout sous LINUX excepté 2 databases qui tournent sous access et qui sont en passe de migrer sous Postgres (dur ! dur ! l’apprentissage) et Quicken auquel je suis accroc qui lui tourne très bien sous Wine
    C’est également un combat pour nos libertés fondamentales, ne l’oublions pas.