Khrys’coronalungo du lundi 18 mai 2020

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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Dessin de Sanaga, qui a une page facebook mais on préfère vous donner sa page Tipee.

Spécial médias et pouvoir

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Dessin d’Azco oublié par Le poing. Retrouvez ses dessins sur son site

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • Nos libertés en état d’urgence (egalites.blogs.liberation.fr)

    Le décret du 12 mai 2020 qui porte application du dispositif prévu par la loi de prorogation de l’état d’urgence indique que, pour sa part, le fichier « contact Covid » comportera pas moins de 16 catégories d’informations pour le « patient zéro » : nom, prénom, sexe, profession, lieu d’exercice de la profession, lieux de fréquentations au cours des quatorze derniers jours, mais aussi nom, prénom, sexe, date de naissance, numéro de téléphone, adresse électronique de ses « cas contacts ». Quant aux cas contacts identifiés, il est même prévu de leur demander s’ils ont cohabité avec le patient zéro… L’Etat doit-il savoir qui découche ?
    A cette vitesse il ne faudra guère que quelques semaines pour que toute la population se trouve fichée en tant que cas contact d’un « patient zéro » malade. […] Il ne faut pas se leurrer : la limitation dans le temps de se fichier est parfaitement vaine si les informations fuitent à l’étranger ou sur des serveurs informatiques privés.
    Ainsi, en dépit de toutes les garanties auxquelles le législateur a bien voulu consentir, l’étape d’après – qui n’est maintenant plus guère lointaine – sera plus intrusive et dévastatrice pour les droits et libertés : il s’agira de la transmission de ces données aux compagnies privées et notamment aux assureurs.

  • Très contestée, la « loi Avia » contre la cyberhaine devient réalité (numerama.com)

    L’Assemblée nationale a approuvé en lecture définitive la proposition de loi contre la haine en ligne. Elle prendra effet le 1er juillet.

  • Une loi gloubi-boulga qui concerne la justice (dalloz-actualite.fr)

    le gouvernement veut faire adopter au pas de charge un projet de loi fourre-tout contenant une quarantaine de mesures d’urgence. Un projet de loi vite surnommé « loi gloubi-boulga », ne contenant au départ que des habilitations à légiférer par ordonnances. Le monde judiciaire est concerné par ce texte à de nombreux titres (justice des mineurs, cours criminelles, CARPA).

  • La peur et la mort pour faire accepter la surveillance de masse (contrepoints.org)

    En matière de surveillance de masse pour faciliter l’acceptation sociale […] les leviers utilisés auront été les mêmes dans nombreuses de nos démocraties : « la peur et la mort » et pire encore, le mensonge des pouvoirs publics, ayant permis d’initier un transfert de responsabilité sur la population, rendant cette dernière seule garante d’une bonne gestion de la crise.

  • “Le secret médical est bafoué” : le coup de gueule d’un universitaire lorrain (estrepublicain.fr)

    En 55 jours, on nous a fait abandonner toutes les libertés fondamentales pour un virus dont la létalité est de 1 %. Mais on n’avait pas de tests, rien n’était organisé. Lors de la dernière épidémie de peste, en 1920, des mesures de santé publique ont été prises sans violer le secret médical. En 1994, lors de l’émergence du VIH, l’Ordre des médecins, et le professeur Canton, chef des maladies infectieuses au CHRU de Nancy, étaient montés au créneau pour la préservation du secret médical. Ce qui a été possible à l’époque ne le serait plus aujourd’hui ? Il faut arrêter de réinventer l’eau tiède sans se préoccuper des outils respectueux de la vie privée qui existent déjà et dire non à l’amnésie des principes éthiques et politiques.

  • Webcam, reconnaissance faciale…. Comment marche la télésurveillance des examens ? (leparisien.fr)
  • Le confinement : 67 millions de privations arbitraires de la liberté (liberation.fr)

    Pour reprendre les termes employés par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 11 mai 2020 à propos des mesures de quarantaine et d’isolement, en permettant au Premier ministre de confiner tout ou partie de la population française, la loi du 23 mars 2020 n’a, à tort, « assorti [sa] mise en œuvre d’aucune […] garantie, notamment quant aux obligations pouvant être imposées aux personnes y étant soumises, à leur durée maximale et au contrôle de ces mesures par le juge judiciaire dans l’hypothèse où (les mesures litigieuses) seraient privatives de liberté » (paragraphe 86). En l’absence de contrôle à bref délai par ce juge de la légalité du confinement, le gouvernement français aura donc arbitrairement détenu près de 70 millions de personnes dans leurs domiciles respectifs pendant près de deux mois, sans que pratiquement aucune d’entre n’y ait trouvé quoi que ce soit à redire.

  • Du confinement à l’enfermement administratif (a-louest.info)
  • Prorogation de l’état d’urgence sanitaire : des organisations de la société civile déposent une contribution extérieure pour alerter les neuf sages (ldh-france.org)
  • Se toucher le visage peut-il vous coûter 38 euros ? Cet expert pense que oui (huffingtonpost.fr)

    Pour la première fois, le respect des gestes barrière figure dans un décret. “ils ont oublié le régime général qui attache une sanction à toute violation d’un décret” […] “Le vrai problème n’est pas tant la vague de condamnations éventuelles, mais plutôt de risque d’arbitraire”

  • Madame Belloubet, ministre de la Justice ? Prouvez-le ! (liberation.fr)

    À l’instar du service public de la santé, cette crise sanitaire met en lumière l’agonie du service public de la Justice.[…] C’est à la force de l’institution judiciaire que l’on mesure la qualité d’un état de droit démocratique.

  • Est-il demandé aux professeurs de signaler les enfants tenant des propos « inacceptables » sur le Covid-19 ? (liberation.fr) – voir aussi : “On nous demande de ne pas remettre en cause la gestion de la crise” : des fiches pédagogiques alarment des syndicats d’enseignants (francetvinfo.fr)
    Dessin d’Alan Barte

Spécial résistance

Soutenir

Datagueule : Utopie(s) ? En ces temps sombres, à quoi rêvons-nous ? Venez aider le collectif #DataGueule (kisskissbankbank.com) à documenter les Utopies concrètes !

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Quand « le libre choix » cache la société disciplinaire que dénonçait Michel Foucault (theconversation.com)
  • Autopsie de la folie (manif-est.info)

    Pour rompre ma solitude à l’heure du déjeuner — un velouté de pois cassés — j’ai eu la faiblesse d’allumer le poste. Pure inconscience ! Comme pris de fascination morbide, je me suis infligé jusqu’à la nausée les élucubrations d’un certain Éric Woerth battant breloque à fond les ballons sur France Inter, à un niveau tel que si la folie courbait l’espace-temps, nous aurions assisté en direct à la naissance d’un trou noir. […] Tels des parasites poussant leurs hôtes à se donner la mort, les gourous les plus cruels peuvent amener des faibles d’esprit à se suicider collectivement. C’est exactement ce que nous enjoignent les chantres de la Sainte Croissance : tuez-vous à la tâche ! Mais pourquoi ? leur demandons-nous non sans malice. Comment ça, pourquoi ? s’étonnent-ils, surpris par une question aussi incongrue. […] Ils arriveraient à nous faire entrer dans le crâne — quitte à l’ouvrir à la matraque — l’idée qu’il faut travailler toujours plus avec moins de filets de sécurité, mais ils se révéleraient incapables de nous faire entendre qu’il faut moins bousiller l’environnement ? À qui pensent-ils faire accroire ça ? Ils n’ont aucune limite. Aucune. […] Ils croient en un monde où les ressources se renouvellent d’autant plus vite qu’on les pille ! Ne riez pas, bordel, ces timbrés y croient dur comme fer ! […] Ce sont des maniaques. Ils prennent tout à l’envers […] Dans leur esprit entamé, ce n’est pas l’économie qui est au service de l’être humain, mais l’inverse. Nous devrions travailler sans relâche et consommer sans compter. Travailler pour consommer, consommer pour vivre, vivre pour travailler, et ainsi de suite. […] Bientôt, nous démantèlerons cette association de malfaiteurs, nous déferons cette engeance. Nous instituerons une véritable démocratie à dimension fractale dénuée de tout pouvoir central car le pouvoir n’a jamais attiré que les tyrans, car un président n’est jamais qu’un dictateur mal bridé par une constitution. Nous nous débarrasserons de l’homme providentiel comme nos aînés se sont débarrassés de Dieu.

  • « En sortir » — mais de quoi et par où ? (blog.mondediplo.net)
  • « Le choc de cette crise va provoquer la révolution » : Entretien avec Jean Ziegler, l’homme qui veut en finir avec le capitalisme (clique.tv)
  • Annulation de la dette publique : possible juridiquement, nécessaire économiquement (alternatives-economiques.fr)
  • StopCovid : cybernétique, éthique et colégram (lundi.am)
  • Le virus et les affordances. (affordance.info)

    Le numérique comme pandémonium de la pandémie. Tous les démons réunis. De celui de la surveillance à celui de la déshumanisation. Il est étonnant ce virus. Dans ce qu’il dit, permet, autorise et légitime de notre rapport au numérique à proportion de ce qu’il interdit, ne permet plus, délégitime dans notre rapport aux autres hors numérique.

  • Primum non nocere – par Laurent Chemla (mediapart.fr)

    Rendre la justice est une fonction régalienne. Les fonctions régaliennes sont des tâches que l’État ne doit pas, ou ne peut pas, déléguer à des sociétés privées. La loi Avia fait le contraire. Voilà mon résumé à moi.

  • Clichés du virus, soustraction des images (lundi.am)
  • La mondialisation du confinement – Une faille dans la planétarisation de l’urbain ? (laviedesidees.fr)

    les pandémies surviennent plus particulièrement durant les périodes d’accroissement des disparités sociales. Peter Turchin observe une corrélation historique entre le niveau des inégalités, l’intensité des liens entre territoires éloignés, et la violence des pandémies. En effet, plus une classe s’affirme dans son aisance, plus elle dépense dans la consommation ostentatoire, souvent dans des produits de luxe originaires de lieux éloignés. Or les virus voyagent avant tout avec le commerce de longue distance. Ce fait n’est pas nouveau : l’effondrement presque simultané des empires chinois et romain dans les premiers siècles de notre ère s’explique en partie par la virulence des épidémies qui se diffusaient le long des routes commerciales.
    […] le Covid-19 révèle l’ampleur des inégalités associées à l’urbanisation planétaire, avec d’un côté des classes aisées nomades qui, pour leurs loisirs ou leur activité professionnelle, ont transporté le virus aux quatre coins de la planète, et d’un autre côté des classes populaires beaucoup plus sédentaires, qui travaillent à leur service. Ce sont ces dernières qui paieront le prix le plus élevé de la pandémie.

  • Le municipalisme libertaire : qu’est-ce donc ? (revue-ballast.fr – article de 2018)
  • Comment la big tech prévoit de tirer profit de la pandémie, par Naomi Klein (theguardian.com)
  • Covid-19 : peut-on se passer du plastique pour faire face à la pandémie ? (usbeketrica.com)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
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