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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Brave New World
- Au Japon, des taxis scannent les visages des passagers pour leur proposer des pub ciblées (usbeketrica.com)
- Rapport Mueller : la Russie a piraté des sociétés US de machines à voter et volé des informations électorales des bases de données de certains États (developpez.com)
- Règlement terroriste : premier bilan et prochaines étapes (laquadrature.net)
depuis presque aussi longtemps que nous combattions ce texte, le mouvement des gilets jaunes prenait en France une ampleur spectaculaire, entraînant une répression encore plus impressionnante. Nous n’avons pas pu nous empêcher de constater que le règlement soi-disant anti-terroriste serait une arme de choix pour censurer un tel mouvement social, tant le droit européen permet d’interprétations extensives (lire notre analyse).
- UE : le Parlement donne son feu vert à la création d’une gigantesque base de données biométriques : vers un fichage de l’ensemble des citoyens ? (developpez.com)
- JetBlue, une compagnie aérienne, utilise la reconnaissance faciale au lieu des cartes d’embarquement et cela inquiète certains passagers (developpez.com)
Comme l’ont rappelé certains scientifiques à Elon Musk cette semaine lorsqu’il a annoncé qu’un premier prototype de son interface destinée à relier le cerveau humain à l’IA pourrait bientôt voir le jour, « prenons un instant et demandons-nous si nous courons dans la bonne direction. Tâchons-nous d’évaluer si les risques ne sont pas plus considérables que les avantages ».
- United Airlines couvre les caméras placées sur les écrans des dossiers de sièges à la suite d’une levée de boucliers (buzzfeednews.com – en anglais)
- 26 millions d’Américains ont passé un test généalogique, et les forces de l’ordre utilisent ces données pour attraper les criminels (usbeketrica.com – en anglais)
On estime que 26 millions de personnes ont déjà passé un test généalogique à domicile aux États-Unis, et si le marché continue de croître au même rythme, ce chiffre pourrait atteindre 100 millions début 2021. L’intérêt croissant du public à en apprendre davantage sur la généalogie et la santé, l’augmentation du nombre de services faciles à utiliser et abordables et les campagnes intensives de télévision et de marketing en ligne de ces entreprises ont entraîné une augmentation spectaculaire de la popularité des tests ADN à domicile. […]
Dans la situation actuelle, les gens peuvent partager leurs renseignements génétiques dans un but précis (trouver leurs cousins éloignés ou obtenir des renseignements sur leur santé), qui pourraient être utilisés à des fins totalement différentes (par exemple, pour attraper un de leurs parents qui a enfreint la loi). Pour l’instant, les organismes d’application de la loi n’utilisent les données génétiques que pour attraper les meurtriers et les violeurs, mais que se passerait-il si la technologie devenait beaucoup plus répandue et que la police commençait à l’utiliser pour toutes sortes d’infractions ?
- Cette application de santé mentale pourrait bien partager vos données sans vous le dire (theverge.com – en anglais)
Les applications gratuites commercialisées auprès des personnes souffrant de dépression ou qui voudraient arrêter de fumer suscitent une hémorragie de données des utilisateurs vers des tiers comme Facebook et Google – mais elles l’admettent rarement dans leurs politiques de confidentialité, comme le rapporte une nouvelle étude. Cette étude est la plus récente à mettre en évidence les risques potentiels de confier des informations de santé sensibles à nos téléphones.
- Au nom du bien commun, vos renseignements de santé peuvent être utilisés sans votre consentement (theconversation.com)
- Les fédéraux préfèrent abandonner des cas de pornographie juvénile plutôt que de révéler comment fonctionnent leurs systèmes de surveillance (reason.com – en anglais)
De nombreux cas suggèrent que les outils techniques utilisés par les autorités fédérales posent de sérieux problèmes. Mais les entités privées qui ont développé ces outils ne les soumettront pas à une inspection indépendante ou ne transmettront pratiquement aucune information sur leur fonctionnement, leur taux d’erreur ou d’autres informations critiques. Par conséquent, des personnes potentiellement innocentes seront fichées comme pédophiles et poursuivies en tant que collectionneurs de pornographie juvénile, tandis que des personnes potentiellement coupables seront libérées pour que ces entreprises puissent protéger leurs « secrets commerciaux ». - Vous pensez être discret en ligne ? Réfléchissez une nouvelle fois (nytimes.com – en anglais)
- Des chercheurs déjouent la reconnaissance visuelle d’une IA de surveillance… avec des pancartes (numerama.com)
- Selon Elon Musk, il pourrait y avoir un million de voitures autonomes réservables comme des VTC d’ici un an et demi (lesechos.fr)
- Un hacker montre qu’il peut surveiller des voitures à distance et arrêter leurs moteurs après avoir eu accès à des applications de suivi GPS (developpez.com)
- L’État de Washington s’apprête à légaliser le compost humain (usbeketrica.com)
Spécial France
- Internet : Free et SFR cumulent plus de la moitié des résiliations en 2018 (zdnet.fr)
- Et si on « ouvrait » les box Internet des FAI pour mieux mesurer la qualité de chaque accès ? (numerama.com) – voir aussi : L’Arcep met en consultation publique son projet d’API dans les box des opérateurs pour améliorer la mesure de qualité de service de l’internet fixe (arcep.fr)
- Une consultation publique lancée pour garder à vie son numéro de téléphone fixe (francetvinfo.fr)
- Paiement sans contact : le gouvernement alerté sur le risque de fraude (numerama.com)
- Linky : la justice impose un « filtre à ondes » pour quelques cas médicaux (numerama.com)
- Quand on n’a que l’école à offrir, on partage (liberation.fr)
- Notre-Dame de Paris : plaidoyer pour une intervention lente et raisonnée (theconversation.com)
En ce domaine, le temps long est gage d’assurance, tandis que l’intervention trop immédiate signifie la précipitation et les choix techniques inappropriés. Il s’agit donc bien, à Paris, de résister à l’émotion qui submerge et exige la restauration aux effets immédiats, visibles à court terme, tandis que la sagesse suggère au contraire la réflexion et réclame l’étude, avant intervention.
- Après les annonces de Macron : ce qui est nouveau, ce qui est flou, ce qu’il a précisé (lemonde.fr) – voir aussi : Plutôt que de répondre à la demande de justice fiscale, Macron propose de nouveaux reculs sociaux (attac.org) et Allocution de Macron : tout ça pour ça ? par les Pinçon-Charlot (liberation.fr)
- Wistand : achetez des manifestants et disruptez la démocratie (maisouvaleweb.fr)
- Renseignement : plus de 22 300 personnes ont été surveillées en France en 2018 (lemonde.fr)
- Il échappe à la guerre en Syrie et perd un œil en France (la-croix.com)
Spécial Gilets Jaunes
- Mobilisation en soutien à Gaspard Glanz déféré après une interpellation en manifestation (lemonde.fr) – voir aussi : Une vingtaine de sociétés de rédacteurs et journalistes apportent leur soutien à Gaspard Glanz (liberation.fr)
- A propos des « vermines » (et en soutien à Gaspard Glanz) (lundi.am)
- Le bras de la justice et le doigt de Gaspard Glanz (affordance.info)
J’ai été particulièrement frappé de la manière dont les mêmes arguments étaient utilisés pour condamner Gaspard Glanz que ceux qui, il y a quelques jours, avaient été utilisés pour condamner Julian Assange lors de son arrestation à l’ambassade. Dans les deux cas il s’agit de salir l’homme, l’individu, pour éviter au débat de se porter sur ce que le travail de ces deux hommes a permis d’apporter à la société dans son ensemble. Pour Assange on ressort son caractère trouble et ombrageux, ou ces affaires de violences sexuelles. Pour Glanz on rappelle qu’il est coutumier de l’insulte, qu’il serait « incontrôlable ». Mais qu’en avons-nous à faire au regard de ce que Gaspard Glanz et son média Taranis produisent depuis presque 10 ans sur le sujet des violences urbaines, de la traque des migrants ? Qu’en avons-nous à faire au regard de ce que Wikileaks a permis de dénoncer comme crimes de guerre et comme mensonges d’états ?
- Gilets jaunes : RSF a-t-il dénoncé des violences policières contre les journalistes ? (liberation.fr)
- A-t-on le droit de filmer une interpellation ? (liberation.fr)
- « Gilets jaunes » : la France rejette les accusations de l’ONU sur « l’usage excessif de la force » contre les manifestants (francetvinfo.fr)
- Qu’est-ce que la plateforme Si-Vic, mise en cause dans un possible fichage de gilets jaunes ? (liberation.fr)
- Gilets jaunes : des blessés créent un collectif (huffingtonpost.fr)
Spécial GAFAM
- Des sœurs saoudiennes fugitives demandent à Google et Apple de supprimer Absher, l’application « inhumaine » de surveillance des femmes (developpez.com)
Depuis la parution de l’article de Insider rendant compte de l’existence d’Absher, Human Rights Watch et Amnesty International ont tous deux exprimé leur inquiétude quant au rôle de Google et d’Apple dans l’hébergement de l’application, qui a été installée sur un smartphone plus d’un million de fois. La représentante démocrate Jackie Speier, Ilhan Omar, et Rashida Tlaib, et 11 autres membres du Congrès avaient exigé le 21 février que Google et Apple retirent l’application de leur boutique.
Le PDG d’Apple, Tim Cook, a déclaré en février qu’il n’avait pas entendu parler d’Absher, mais qu’il s’était engagé à « y jeter un coup d’œil ». Google aussi avait fait la même promesse d’examiner en profondeur l’application. Mais, plus tôt en mars, Google a décidé de ne pas retirer de Google Play Absher, l’application controversée qui rend la fuite de l’Arabie Saoudite si difficile pour les femmes qui cherchent à échapper aux conditions difficiles de vie pour trouver asile à l’étranger, parce qu’elle n’est pas en violation avec ses conditions de service.
Le Guardian rapporte qu’aucune des deux sociétés n’a commenté l’appel des sœurs au moment où il publiait son article le jeudi.
- Redressement fiscal de Google : la riposte juridique du gouvernement français tombe à l’eau (numerama.com)
- Wing : la filiale de Google spécialisée dans la livraison par drone obtient le feu vert aux USA (numerama.com)
- Google bouffe votre mail (tablix.org – en anglais)
- Si vous vous souciez de la vie privée, faut-il jeter vos appareils Amazon Alexa par la fenêtre ? L’équipe d’Alexa pourrait vous localiser (developpez.com)
- Le nouvel avocat en chef de Facebook a aidé à rédiger le Patriot Act (theverge.com – en anglais)
- Facebook poursuivi par le ministère américain du logement pour discrimination publicitaire (cnetfrance.fr)
- Pourquoi Facebook n’aime pas le mot « lesbienne » (numerama.com)
- « Facebook est un monstre de surveillance qui se nourrit de nos données personnelles » selon Richard Stallman (developpez.com)
- Apple assure ne pas faire de reconnaissance faciale dans ses boutiques (numerama.com)
- Apple a supprimé de son Store plusieurs applications luttant contre l’addiction à l’iPhone et qui seraient meilleures que ses propres applications (developpez.com)
Les autres lectures de la semaine
- Demain, (vraiment) tous connectés grâce aux technologies frugales ? (usbeketrica.com)
- Pourquoi fabriquer un bout d’internet ? (blog.spyou.org)
- Le Minitel bouge encore aux États-Unis (motherboard.vice.com)
- J’ai voulu savoir qui avait vendu mes données personnelles et je suis tombée dans un puits sans fond (numerama.com)
- Intelligence artificielle : des limites de l’éthique aux promesses de la régulation (internetactu.net)
- Peut-on réguler la technologie CRISPR ? (usbeketrica.com – en anglais)
- Comment les sociétés tolérantes se laissent porter par la haine (theconversation.com)
- « Contre les fake news, la meilleure régulation reste la pensée critique » (usbeketrica.com)
- « Derrière l’invisibilisation du terme « lesbienne », il y a un vrai enjeu de santé publique » (liberation.fr)
- « Nous devons comprendre que certaines espèces sont plus importantes que nous » (usbeketrica.com)
- L’art pour assumer et magnifier ses cicatrices (lemonde.fr)
Les BDs/graphiques/photos de la semaine
- Syndrome de l’imposteur
- Curiosity (monkeyuser.com)
- Designers
- Seven sins
- Violence (la vraie)
- Ça craint
- Fascistes
- Notre Dame
- Prière
- Conférence de presse
- Mauvaise pioche
- Écologie
- A brief history of corporate whining
- Fatiguée des selfies, elle se photographie à plat ventre dans tous les lieux qu’elle visite (creapills.com)
Les vidéos/podcasts de la semaine
- Avec la Brique, Internet c’est facile (peertube.social)
- L’architecture de sécurité expliquée avec Game of Thrones (peertube.social)
- Après son arrestation, retour sur l’affaire Julian Assange (franceculture.fr)
- Vidéosurveillance : une réalité pire que le mythe ? (franceculture.fr)
- De la protection de la santé à la surveillance sans limite (franceculture.fr)
- Situation financière, habitudes de consommation, carrière professionnelle… En Chine, les citoyens sont notés par l’Etat (francetvinfo.fr)
- Palantir, cheval de Troie du renseignement américain ? (franceinter.fr)
- Vote blanc et nul : à la recherche des « voix perdues » (theconversation.com)
- Affaire Glanz : où est la limite entre journalisme et militantisme ? (franceculture.fr)
Les autres trucs chouettes de la semaine
- Métacartes Degooglisons Internet (metacartes.cc)
- Socle interministériel des logiciels libres 2019 (disic.github.io)
- Lancement de eCarto, l’observatoire des territoires numériques éducatifs (ecarto.banquedesterritoires.fr)
- Voir autrement : l’ordinateur accessible (lien YouTube – vidéo datant de 2017)
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Avec à nouveau un grand merci à Goofy pour le coup de patte !
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).