Ce que pensent les internautes de ce que pense Stallman sur le Cloud Computing

Classé dans : Logiciel libre | 24

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Diego da Silva - CC byLorsque Richard Stallman s’exprime, il ne laisse généralement pas la Toile indifférente. Ce qui se comprend aisément puisque, Microsoft, Apple, Facebook, Google…, il critique ouvertement et radicalement ce que tout le monde ou presque utilise au quotidien.

Son récent avis sur le Cloud Computing en général et Google Chrome OS en particulier dans un article du Guardian que nous venons de traduire ne déroge pas à la règle[1].

Jusqu’à donner l’idée à Katherine Noyes de compiler quelques interventions lues dans les commentaires de l’article ainsi que sur le célèbre site Slashdot. Avec ce terrible constat qui ouvre le billet et que je retourne en question aux lecteurs du Framablog  : Pensez-vous que Stallman a perdu  ?

Déluge de critiques de Stallman sur le Cloud  : Prudence ou Paranoïa  ?

Stallman’s Cloudburst : Prudence or Paranoia ?

Katherine Noyes – 20 décembre 2010 – E-Commerce Times
Traduction Framalang  : Olivier Rosseler)

«  Je vais pouvoir annoncer à notre bon vieux RMS qu’il a perdu  », nous dit hairyfeet, blogueur chez Slashdot. «  La partie est terminée, l’ours a été tué et sa peau est depuis longtemps vendue. Regardez simplement avec quel enthousiasme les gens balancent tous les détails de leur vie sur Facebook, vous comprendrez qu’ils font peu de cas de leur vie privée tant que vous flattez leur ego surdimensionné.  »

Quand Richard Stallman s’exprime, la communauté du logiciel libre écoute en général, on en a eu une nouvelle démonstration dans la blogosphère Linux la semaine passée.

C’est à l’occasion de la sortie de Chrome OS, le nouveau système d’exploitation de Google, que le fondateur de la Free Software Foundation a donné son avis, et, fidèle à ses principes, on peut dire qu’il ne nous a pas déçus.

La technologie peut «  entraîner les gens à utiliser l’informatique imprudemment  », confie Stallman au journal The Guardian, lorsqu’elle leur demande de confier leurs données aux nuages plutôt qu’à des machines dont ils ont le contrôle. Pour Stallman, une forte dépendance au nuage est même «  pire que stupide.  »

Voilà une opinion forte, à n’en pas douter, mais les réactions qui s’ensuivirent dans la blogosphère n’en furent pas moins fortes.


«  Il a complétement raison  »

Dans les commentaires ici même sur LinuxInsider, phatpingu qualifie les idées de Stallman d’étriquées. «  Je trouve ça assez incroyable qu’il imagine que ces questions n’aient pas été soulevées et débattues en interne chez Google et qu’il pense qu’aucune mesure ou règle définissant la propriété des contenus n’ait été mise en place.  »

amicus_curious, lui, oppose un avis plus neutre  : «  C’est toujours difficile de savoir si RMS se donne en spectacle ou s’il croit vraiment en ce qu’il dit. Mais Chrome OS et le nuage de Google n’ont pas grand-chose à craindre du mépris de Stallman.  »

Puis il y a aussi ceux qui partagent ses idées. Parmi la centaine de commentaires qu’a reçus l’article du Guardian, blossiekins écrit  : «  Il a complètement raison. L’informatique dans les nuages ne fait qu’encourager l’ignorance et la nonchalance des utilisateurs vis-à-vis de leurs données et de ce qui en est fait.  »

«  Google n’est pas un joli Bisounours qui veut s’occuper de vos données simplement parce qu’il est gentil, il veut s’en occuper parce que ça lui apporte des informations  », poursuit blossiekins. «  Et plus les choses avancent, plus les risques font froid dans le dos.  »

Depuis quelques jours, les arguments pro et anti Stallman résonnent dans la blogosphère, Linux Girl décida alors d’en savoir plus. L’impression dominante dans la blogosphère ne tarda pas à se faire entendre.

L’avantage des logiciels libres

«  RMS a évidemment raison  », d’après le blogueur Robert Pogson en réponse à Linux Girl, par exemple. «  Pour utiliser Chrome, il faut faire confiance au nuage, ce qui est le cas de la plupart d’entre nous.  »

Prenez, par exemple, Facebook, suggère Pogson.

«  Des centaines de millions de personnes y passent des heures, malgré les innombrables problèmes de sécurité que le site a connus cette année  », fait-il remarquer. «  Des millions d’utilisateurs font confiance à Google et M$ aussi, mais je pense qu’ils le regretteront tôt ou tard. Je ferais bien plus confiance à un nuage construit avec des outils libres plutôt qu’à un trou noir.  »

Pogson rappelle que le nuage a de gros avantages, économiquement parlant, principalement dus aux économies d’échelle dont peuvent bénéficier les grandes entreprises comme Google.

«  Les particuliers comme les PME seront tentés d’externaliser leurs emails, leurs données, leurs sauvegardes et la gestion de leurs documents dans le nuage  », prédit-il. «  Je m’attends à une explosion du marché du nuage en 2011, ainsi que de celui des logiciels libres. Choisir des outils libres plutôt que ceux de M$ ou des solutions «  maison  » dans les nuages apportera des avantages.  »

«  La fin de la vie privée  »

En effet, «  ça me fait mal de l’avouer, vraiment, mais je suis d’accord avec RMS  », commence hairyfeet, blogueur chez Slashdot. «  Nous offrons les détails de nos vies entières à ces méga-entreprises, et le pire, c’est qu’en retour on ne reçoit rien, même pas un bonbon ou un rabais de 20 % sur notre prochain achat.  »

«  C’est la raison pour laquelle j’ai changé de navigateur, pas pour Chrome ou même Chromium, mais pour Comodo Dragon, dont la philosophie est NE ME PISTEZ PAS  », dit hairyfeet.

Malheureusement «  Je peux dire à notre bon vieux RMS qu’il a perdu  », poursuit-il. «  La partie est terminée, l’ours a été tué et sa peau est depuis longtemps vendue. Regardez simplement avec quel enthousiasme les gens balancent tous les détails de leur vie sur Facebook, vous comprendrez qu’ils font peu de cas de leur vie privée tant que vous flattez leur ego surdimensionné.  » Ils ne se rendent sûrement même pas compte «  qu’une fois identifiés sur Facebook, ils sont reconnus par quasiment TOUS LES SITES, puisqu’ils sont presques tous interconnectés maintenant. En naviguant, ils laissent donc derrière eux des traces aussi visibles qu’un A380 partout où ils vont  », ajoute-t-il.

Alors, «  je suis désolé mon bon vieux hippie, mais c’est la fin de la vie privée, tuée par l’ego surdimensionné des gens  », conclut hairyfeet.

«  Le nuage  ? Un effet de mode  »

«  Je pense que le nuage n’est qu’un effet de mode. On perd le contrôle de nos propres données, en espérant simplement que notre fournisseur fasse bien son boulot avec les sauvegardes  », témoigne Gerhard Mack, consultant à Montréal et blogueur pour Slashdot. «  Et que faire lorsque je n’ai pas accès à Internet  ?  ».

Et c’est vraiment «  ce qui me gêne le plus avec mon téléphone sous Android  », dit-il. «  La plupart des applications ont besoin d’une connexion pour fonctionner, mais qu’est-ce que je peux faire si je suis dans une petite ville où j’arrive à peine à capter un réseau 2G et que j’ai besoin des indications du GPS  ? Et si j’ai besoin de me servir du traducteur espagnol dans un sous-sol  ?  »

«  C’est du vécu, et ça me laisse penser que le nuage a encore des fortes lacunes  », conclut-il.

«  Les petites lignes vous (en) privent  »

«  RMS a absolument raison à propos de l’informatique dans les nuages  » acquiesce Barbara Hudson, blogueuse chez Slashdot, plus connue sous le pseudo de Tom sur le site. «  Il faut être très attentif lorsqu’on sacrifie notre vie privée sur l’autel de la facilité.  »

Les règles de partage de l’information de Gmail, par exemple, sont faites pour «  protéger Google, pas pour vous protéger vous, si quelque chose se passe mal  », nous explique Hudson. «  Pour dire les choses autrement  : ce que les grandes lignes vous offrent, les petits lignes vous en privent.  »

Mais elle fait tout de même remarquer que Google a déjà, par le passé, refusé de partager avec le gouvernement ses historiques de recherche détaillés.

«  Mais bien malin celui qui saura dire ce que nous réserve l’avenir. N’oublions pas que si le magazine Time n’a pas choisi Julien Assange comme personnalité de l’année, c’est, au moins en partie, par peur d’être placé sur la liste noire du gouvernement, aux côtés du New York Times ainsi que cinq autres journaux  » dit Hudson.

«  Je veux une garantie  »

Il faut alors bien vous demander si «  vous voulez vraiment que votre hébergeur dans les nuages et ses associés puissent exploiter vos projets commerciaux, vos feuilles de calcul et votre correspondance, professionnelle et personnelle  », s’interroge Hudson. «  Ou encore si vous désirez devenir la cible d’une perquisition demandée par votre ex-épouse ou par un tordu avec une idée derrière la tête ?  »


Elle conclut en disant que «  Au moins, lorsqu’il s’agit de mon propre disque dur je peux encore dire  : Il me faudrait un peu plus qu’une confiance raisonnable, il me faut une garantie  ».

Notes

[1] Crédit photo  : Diego da Silva (Creative Commons By)

24 Responses

  1. vvillenave

    Je connais beaucoup de gens pour qui Stallman n’est qu’un vieux croûton barbu qui rabâche la même rengaine dans son coin et que plus personne n’écoute depuis bien longtemps. Je préfère mettre cette vision sur le compte de l’inculture que de la malveillance…

  2. FabienM

    « Et si j’ai besoin de me servir du traducteur espagnol dans un sous-sol ? »

    Cet argument là vaut de l’or, la question que je me pose est comment faisait-il pour traduire de l’espagnol dans les sous-sol AVANT d’avoir un téléphone Android…

    En ce qui me concerne j’ai (sans-doute à tort) relativement confiance dans le cloud (ou du moins le cloud que j’utilise). Je ne désespère pas d’avoir un jour le temps et les moyens techniques de monter une infra « cloud » personnelle, mais ce ne sera JAMAIS à la portée du premier quidam venu, sans intermédiaires.

    En ce qui concerne les PME, ce n’est pas leur métier non plus d’entretenir un hébergement cloud, elles auront toutes besoin d’un intermédiaire.
    Surement que dans quelques années des acteurs plus petits proposeront des solutions d’hébergements packagées, mais en attendant, il n’y a pas vraiment d’autres choix pour profiter des avantages de cette technologie et des réelles réductions de coûts qu’elle peut apporter, que de faire confiance aux « gros ».

    A quand le « framacloud » ?
    (notez que si cette idée trouve des racines chez framasoft, il pourrait m’intéresser d’être de la partie, avec mes petits moyens 😉

  3. benoitb

    Au sujet des objectifs de Google (monnayer nos propres données), je propose de relire la Nouvelle de C. Doctorow « Scroogled » (ici http://cfeditions.com/scroogled/).
    Ce qui est terrible, c’est que depuis sa parution, elle devient de plus en plus réaliste (retrouvez certaines déclarations de E. Schmidt, par exemple)

  4. gnuzer

    Le premier truc que j’ai cherché à faire en voyant cet article : connaître la licence de Comodo Dragon.

    Visblement c’est un browser commercial, Windows-only, estampillé Freeware, aucune indication sur le site officiel concernant la licence. Il y a donc 99% de chances que ce soit du proprio non-opensource. hairyfeet n’a donc aucune preuve que son navigateur ne va pas le pister.

    Pour répondre à la question de l’article : tout dépend de ce qu’est l’objectif de Stallman. Rendre les gens libres ou leur donner smplement la possibilité de l’être ?

    Dans le premier cas on peut dire que Stallman a perdu le combat de l’auto-hébergement au sens où il a perdu le combat du logiciel libre. La Madame Michu qui a vendu son âme à Microsoft n’aura aucun complexe à vendre sa liberté à Google.

    Dans le second cas… C’est encore un peu trop tôt pour le dire. Ce dont je suis à peu près sûr, c’est que le cloud computing finira par s’imposer, puisque d’une part il apporte un confort non négligeable, et d’autre part nous vendons de plus en plus de terminaux passifs et de moins en moins d’ordinateurs (en proportion). Reste à savoir si un utilisateur soucieux de sa liberté pourra se passer du SaaS dans sa vie de tous les jours. En France, c’est en observant l’évolution de projets comme la nobox (pour l’hébergement @home) ou le RHIEN (pour l’hébergement indépendant) qu’on pourra répondre à cette question. Je serais curieux d’ailleurs de savoir s’il existe des projets similaires ailleurs (notamment aux États-Unis).

    Quant à la déclaration naïve de phatpingu :…
    « Je trouve ça assez incroyable qu’il imagine que ces questions n’aient pas été soulevées et débattues en interne chez Google et qu’il pense qu’aucune mesure ou règle définissant la propriété des contenus n’ait été mise en place. »
    …elle m’a fait penser à ceci : http://xkcd.com/792/ ^^

  5. Flav

    J’aimerais ajouter que Google n’a pas inventé le cloud avec ChromeOS… D’autres l’on fait bien avant eux sauf qu’ils ont un budget marketing de 0 francs!

    Par exemple, je connais eyeos depuis 2006 et c’est vraiment une perle! C’est un WebOS très abouti qui permet le stockage, le visionnage, l’édition de fichiers simples, ou encore la consultation de son agenda, de ses mails et flux RSS! Pratique lorsqu’on utilise plusieurs PC différents et qu’on a toujours le net à disposition.

    Le must c’est qu’il est opensource et on peut très facilement l’installer sur son serveur perso! On a accès à un serveur de démo sur http://www.eyeos.org/fr/

  6. a

    Il serait tout a fait possible d’avoir des solutions délocalisées ou toutes les données sont cryptées coté serveur, et dont le décryptage ne s’effectue que sur le poste client. C’est bien entendu beaucoup plus lourd, ceci n’empêche pas la censure par la suppression des comptes, mais ça permet au moins de s’assurer que le cloud ne peut ni lire, ni modifier intelligemment les données stockées.

    A long terme, le cloud pose les problèmes inhérents à la centralisation. Que faire si un unique service devient inabordable en terme de tarif, interopérable avec personne, engagé politiquement?

  7. Thomas

    Pour moi Internet fait ses premiers pas dans le grand public. Je pense que 95% des gens connectés ignorent ce qu’est Internet (à savoir un réseau acentré où chacun héberge son contenu privé ou public depuis sa propre machine). Du coup les FAI arrivent à vendre de l’accès au minitel 2.0 facilement.
    Mais je pense que quelques consciences (trop peu) se réveillent et se rendent compte que confier sa vie privée à des entreprises est dangereux.

    Apparemment certains pensent que RMS a perdu, je ne pense pas. Je pense plutôt que l’éducation à Internet (le vrai), et même à l’informatique libre en général, et la prise de conscience que cela induit sur la société est pour l’instant très faible. Mais ça ne peut que s’améliorer.

    A mon avis il faut voir ça sur du long terme, d’ici 20 ans ou 30 ou 50, les citoyens seront bien plus éveillés et conscients, il faut être patient pour savoir si RMS a raison ou tort.
    Internet marque une rupture tellement forte par rapport aux anciens moyens de recevoir et même d’émettre de l’information, qu’il faut beaucoup beaucoup de temps pour que tout le monde comprenne l’impact de cet outil sur la société.

  8. morandim

    Bonjour,

    Petite question :
    Que pense AKA de ce que pense RMS sur le cloud ?

    A rapprocher de l’émission « C’est dans l’air » mercredi 12 janvier 2011
    « Les espions sont parmi nous »

    Amicalement

  9. treoks

    Qu’on me traite d’extrémiste je m’en fiche, mais certaines personnes ne méritent pas le droit d’utiliser internet, ils sont bien trop stupides et mauvais. Déjà, tout ceux qui sont inscrits sur facebook ou myspace. Ensuite, tous ceux qui utilisent ou comptent utiliser le cloud computing.
    Ils sont dangereux pour eux, et pour les autres. Quand on voit que les pauvres merdes qui ont un iphone et facebook dessus offrent les numéros de téléphones de tout leur répertoire à Facebook sans même le savoir..!!! Si ça c’est pas un flagrant délit de connerie hautement dangereuse, je sais pas ce que c’est!
    Faudrait passer un permis pour avoir le droit de surfer sur le net, comme un faut un permis pour avoir le droit de conduire une voiture.

  10. osef

    Maintenant j’aimerais savoir ce que pense Stallman de ce que pensent les internautes [une demi-douzaine de branchouilles] de ce qu’il pense [du] Cloud Computing.

  11. Eric

    @treoks
    Et c’est avec ce genre de discours que tu compte faire évoluer les choses ?

    Plutôt que des beau discours, il faut faire des logiciels de cloud open source qui apporte une plus value par rapport à leur homologue propriétaire. Montrer du doigt l’internaute ne sert à rien, bien au contraire …

  12. stef

    Richard Stallman a bien évidement entièrement raison concernant le cloud computing.
    Mais est ce qu’il a déjà perdu ? En fait je ne pense pas.
    Je pense que le grand public reste malgré l’effet de mode Facebook sensible au devenir de leur données personnelles et à leur vie privée.
    Le soucis c’est que pour l’instant il n’y a pas vraiment d’alternative.
    Pour beaucoup de gens, Facebook ça reste quand même bien pratique pour communiquer avec sa famille et ses amis et partager des photos, vidéos etc…
    ça reste un outil accessible à tous, du moins en apparence car beaucoup ignorent complètement les nombreux paramètres obscurs de Facebook. Combien d’ailleurs ont leur profil en public sans même le savoir croyant bêtement que seul leur amis ont accès à leurs données ? Facebook est devenu une véritable usine à gaz et surtout une arme commerciale redoutable qui dépasse complètement l’internaute lambda pris au piège.
    La solution est bien sur de faire de la pédagogie encore et encore. Mais malheureusement ça ne suffira pas tant qu’il n’existe pas des alternatives crédibles accessibles au plus grand nombre.
    Et pour cela il sera tant que la communiqué du libre se bouge un peu et réfléchie sérieusement à développer ces nouveaux outils.
    Bien que malheureusement je pense qu’elle a encore un peu louper le coche
    Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui l’ennemi ce n’est plus Microsoft (eux aussi on peut dire qu’il ont carrément loupé le coche du web 2.0) mais bien Google et Facebook.
    ça va donc être difficile de rattraper le coup mais pas impossible, encore faut il s’y mettre tout de suite sérieusement.
    L’idéal c’est que chaque internautes puissent pouvoir décentraliser leurs données : leur emails, leurs fichiers, leur agenda et carnet d’adresse, leurs photos et vidéos à partager avec leur amis, leur flux RSS, leurs notes personnels, ainsi que leur blog ou site. A cause de la multiplication des terminaux (ordinateur personnel, smartphone, tablette tactile) et la volonté de partager certains contenus, il faut que ces données soit situé sur un cloud mais un cloud décentralisé et auto- hébergé. Et pour cela il faut des outils. Ces outils existent bien, mais voilà : Ce n’est pas madame Michu qui va être capable d’installer un serveur Apache et serveur de mail chez elle ainsi que tout un tas de script pour pouvoir gérer ses données.
    Il faut donc des nouveaux outils plus simple pour l’internaute lambda, le tout dans un paquetage prêt à l’emploi et facilement configurable en quelques clics via une interface web.
    il faut aussi des scripts qui puissent proposer une véritable alternative aux Google Apps. Par exemple un outil qui permet de regrouper dans une même interface, emails, agenda, bloc note, flux RSS etc… (j’ai d’ailleurs cherché pendant un moment cet outil, et j’ai rien trouvé de probant)
    Et surtout il faut faire vite car plus on attend plus les internautes deviendront totalement dépendant de Google, Facebook et co , et il ne sera plus possible de revenir en arrière.

  13. FLV

    Je suis entièrement d’accord avec stef concernant l’idée d’outils alternatifs à créer.

    Tant qu’il y aura des gens tels que RMS pour défendre les libertés et les idées qui vont avec, je pense que le combat n’est pas perdu.

    Les masses agissent peut être »mal » aujourd’hui en utilisant Facebook ou le cloud computing à tout va sans en connaître les risques pour leurs libertés, mais les masses, ca s’influence.
    Certains diront que l’on risque d’en arriver à une situation de non-retour peut être … mais encore une fois, tant qu’il y aura quelqu’un pour défendre l’idée de liberté, tant qu’il y a au moins une chance que cette idée germe dans l’esprit des autres, le combat ne sera pas perdu, pas gagné non plus, mais pas perdu.

    Allez au boulot, on a du pain sur la planche, courage !

  14. morandim

    Bonjour,
    Stef a écrit « il faut faire vite car plus on attend plus les internautes deviendront totalement dépendant de Google, Facebook et co , et il ne sera plus possible de revenir en arrière »

    Surtout quand les internautes sont nos chères têtes blondes du collège et du lycée avec toute une communauté scolaire à qui ont propose ou impose le « google apps ». Pourtant d’autres solutions existent… peut être plus laborieuses au départ. La liberté demande des efforts.
    Le combat n’est certes pas perdu, mais les combattants sont fatigués.

    Amicalement

  15. treoks

    @ Eric, t’as rien pigé au problème du cloud computing… Tu crois que le seul soucis c’est que les logiciels utilisés sont des logiciels propriétaires? Mon dieu… Il existe des distro linux de cloud bien plus libres que d’autres distros (suivez mon regard vers la distro caca couleur caca) et qui ont toujours le même problème : priver les utilisateurs de leurs données. Tu peux y foutre les cryptages libres que tu veux, te toucher lanouille sur le beau kernel Linux, il n’empêche que c’est de la merde et qu’elle te prive de tes données, pour les offrir à des sociétés privées ou non, qui en feront ce qu’elles veulent.
    Apprenez à être parano, bordel de merde, sinon vous vous ferez mettre bien profond par des gens qui eux ont appris à profiter des naïfs comme vous depuis très très très longtemps!

  16. gnuzer

    @treoks :
    « Eric, t’as rien pigé au problème du cloud computing… Tu crois que le seul soucis c’est que les logiciels utilisés sont des logiciels propriétaires? »

    Toi visiblement t’as rien pigé au commentaire d’Eric… et tu fais toujours pas la différence entre « avoir son cloud chez soi » et « utiliser le cloud d’un fournisseur de service quelconque (autrement dit du SaaS) ».

    Je reviens à ton premier commentaire :

    « Faudrait passer un permis pour avoir le droit de surfer sur le net, comme un faut un permis pour avoir le droit de conduire une voiture. »

    Non. Si on oblige les conducteurs à avoir un permis, c’est parce qu’un mauvais conducteur porte atteinte à la liberté et à la sécurité d’autrui. Mal se comporter au volant peut tuer des gens, mal se comporter sur Internet, non.

    « Ils sont dangereux pour eux, et pour les autres. Quand on voit que les pauvres merdes qui ont un iphone et facebook dessus offrent les numéros de téléphones de tout leur répertoire à Facebook sans même le savoir..!!! »

    La sécurité en informatique (et sur tout type de réseau d’ailleurs), c’est avant tout de se considérer comme le premier responsable de tout problème (on dit aussi : PEBKAC), puisqu’on sait pertinemment qu’accuser l’autre ne résoudra rien. Dans le cadre de partage d’informations privées via le réseau, par exemple, la condition est de faire confiance aux pairs avecs lesquels on partage ses infos privées. Si tu ne fais pas confiance à tes amis pour garder secret ton numéro de téléphone, il ne faut pas le leur donner. C’est aussi ça, « apprendre à être parano ».

  17. bouts

    @Vincent,
    Alex Türk a voté pour la Hadopi et la Loppsi, comme l’ont fait deux autres parlementaires de la CNILL.
    Alex Türk a également défendu le terme « Videoprotection » plutôt que « Vidéosurveillance » afin, entre autre, que les maires (de gauche) acceptent la mise en place des caméras. Et ça a l’air de bien marcher (la novlang). À Paris par exemple, le nombre de caméra va passer de 293 à 1302. http://owni.fr/2011/01/05/a-paris-l

    Mais on peut y croire encore à la CNILL :/

  18. david96

    RMS perdu ? Non, faut pas être désolé, c’est plutôt rigolo de le penser…
    Pour ma part il a gagné du terrain ces dernières années au contraire.

    Bien sûr la masse populaire utilise les réseaux sociaux sans réfléchir ou s’inquieter vraiment comment ces derniers utilisent leurs données.

    Là où Stallman a gagné, c’est qu’il est présent, qu’il redonne espoir et perpétue aux nouvelles générations la notion de liberté, la vraie.

    Alors bien sûr, il ne touche pas la majorité (passe pas sur TF1, lol), loin de là, mais la flamme reste pour promulguer « la liberté, l’égalité et la fraternité ».
    Même quand il ne sera plus là, son entêtement a déjà fédéré de nombreuses associations qui perpétueront et d’autres se créeront de plus en plus fortes, pour nous rappeler notre droit le plus fondamentale : la liberté.

  19. Eric

    @treok

    Oui, je pense que si on produisait de bon logiciel pour remplacer gmail, facebook, twitter, picassa, googledoc, … alors :
    – les geeks commencerait par utiliser ces logiciels
    – il y a une chance infime pour que si ces logiciels sont meilleurs alors, peut être que le grand public les utilisera (le seul exemple étant Firefox).

    C’est sur qu’en traitant les gens comme tu le fais, tu as dû faire un paquet de convertis au logiciel libre. Je me trompe ?

  20. margouyab

    le débat n’est pas à mon avis : « pour ou contre le cloud-computing ? » mais plutôt à « pour ou contre un cloud-computing non libre ».
    Le cloud-computing peut-être libre mais il aura alors certainement un défaut de taille qui rebutera beaucoup de monde : le prix.
    Car quand on est habitué à un google tout gratuit (qui se paye sur vos données) on peut avoir du mal à payer 50 € par mois minimum pour un serveur dédiée (à gérer soi même) ou à beaucoup plus pour un serveur et un service informatique privé et sécurisé dédiés.

    C’est possible, c’est imaginable, certains ont essayé mais ils ont eu des problèmes (de finance) ^__^

  21. datacentriste

    Comment voulez-vous que le libre fasse concurrence puisque le cloudcomputing n’est puissant que si il est centralisé dans de monstrueux et hyper-coûteux datacenters !

  22. baptiste

    Moi j’aime bien la notion de « cloud computing » dans la mesure où je sens que l’on devient moins dépendant du « hardware » (les ordinateurs, les écrans,…) et que l’on facilite l’accès à de l’informatique de qualité, à coût bas si les utilisateurs entrent dans des logiques de coopération (mutualisation de l’hébergement par exemple).

    Ce que je souhaite dire c’est qu’il faut cesser de raisonner « binaire » (pour / contre, oui / non). La réalité est bien plus complexe, et il faut aussi comprendre l’évolution de la société, sans devenir réactionnaire.

    Je suis quasiment certain que le mouvement libriste peut offrir des réponses nouvelles et libres à des besoins nouveaux (et pas forcément libres à la base!!); l’idéal étant, si j’ai bien compris, que les utilisateurs de services « dématérialisés » comprennent l’enjeu de la maitrise de leurs propres données, avec des hébergements dédiés à l’échelle locale, favorisant l’accès à des services coopératifs et de qualité, et une transparence de l’usage de ce qui est fait.

    En France on a pas réussi encore, mais en Angleterre il existe une coopérative de téléphonie: les clients peuvent être sociétaires, prendre part aux décisions de l’entreprise. L’humain l’emporte sur le capital.

    Pourquoi on pousserait pas le bouchon aussi de notre côté pour montrer qu’à qualité de service égale voire supérieure, on peut le faire de façon libre et transparente?

    Plutôt que de satisfaire l’avidité du capital, pourquoi ne nous focalisons pas plutôt sur l’humain, ses besoins qui évoluent, et sur le fait aussi que pour ce 21ème siècle, il nous falloir mieux avec moins de ressources?

    Pour moi, cela ne rentre pas forcément en contradiction. C’est sur qu’un site comme FBook il fait fort… et j’ose pas imaginer le stockage de milliards de données… que l’on retrouve sur les serveurs, les postes personnels,…

    Notre électricité est dégueulasse, on ne sait pas trop où vont nos données que l’on délivre sur let net, nos déchets électroniques sont brûlés par des enfants à la recherche de quelques grammes de métaux précieux qui leur permettra de trouver du fric pour bouffer au lieu de passer du temps à l’éducation.

    A côté de ça, pleins d’associations et de particuliers (moi le premier), d’administrations et d’entreprises continuent d’utiliser une informatique dégueulasse.

    On est à la marge et on trouve continuellement le moyen de se foutre dessus sur des sujets qui n’en sont pas.

    L’enjeu c’est que l’on croit en ce que nous faisons, et que ,nous montrons au plus grand nombre qu’une autre voie est possible, résignée et indignée.

    Vous doutez de nos forces de transformation ou bien??

    Allez les gars, hardis et prêts au combat ; )

    A nous de montrer, sans s’énerver, que la voie du Fbook et du google intégrale n’est pas forcément une voie souhaitable de développement humain.

    À quand un Google « libriste »?
    Un moteur de recherche qui ne m’espionne pas lorsque je navigue sur internet,
    et qui, avec une charte et des principes de fonctionnement démocratique (comme une coopérative), nous permettrait de décider des contenus qu’on y mettrait?

    On éviterait ainsi:
    – le totalitarisme étatique (ex: les images de Tian’anmen censurées sur google chinois)
    – les dégâts du libéralisme chevronnés (on discuterait par exemple de « pourquoi plus de porno sur le net? » ou du « ça sert à rien de t’exhiber sur fbook, ce n’est qu’une image superficielle de toi que tu mets en avant, ta vraie personnalité est celle que tu as derrière ton masque »)
    – …

    Désolé si je remets le sujet quelques mois plus tard,
    mais histoire de ne pas tomber dans l’oubli d’une perspective politique des travaux de Richard Stallman

    À bon entendeur!!

  23. Raxor

    Je ne pense pas que RMS, le logiciel libre et ses promoteurs aient perdu la guerre. Nous somme un peu dans la même situation qu’en 40 où les nazis ( = les privateurs) dominaient et nous sommes comme les résistants. Après, il y a les collabos (= Oracle ou Google)… Et toute la compagnie. Pour ce qui est de l’avenir rien est encore fait et je ne m’avance aucunement là dessus.