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Encore un article de Bruce Byfield que nous avons trouvé ma foi fort intéressant de traduire. Il s’agit de l’avis sur Microsoft de quatre fortes personnalités de la communauté du logiciel libre : Peter Brown (Free Software Foundation), Jim Zemlin (Linux Foundation), Richard Stallman et Linus Torvalds.
Enfin, pour être plus précis, de deux éminents représentants du logiciel libre (Peter Brown et Richard Stallman) et deux éminents représentants de l‘open source (Jim Zemlin et Linux Torvalds). Difficile en effet de passer ici à côté de cette distinction, importante pour certains, de l’ordre de la nuance pour d’autres. Toujours est-il que si l’on veut alors regrouper ces deux mouvements, on parlera de FOSS.
L’accent a été mis sur les questions suivantes :
- Comment Microsoft affecte votre travail et votre informatique personnelle ?
- Quelle menace représente Microsoft pour le logiciel libre ?
- Quelles sont les chances pour que Microsoft devienne un membre apprécié de la communauté ?
On ne vous en dit pas plus mais la conclusion est réconfortante…
Un grand merci à Claude Le Paih pour le traduction. Il a choisi de ne pas traduire proprietary par propriétaire et il s’en explique ainsi : « Mon choix personnel va au néologisme privateur, privatrice plutôt que propriétaire. J’assume cette non-orthodoxie opposée à la doxa par le fait que propriétaire ne peut être adjectif car c’est un nom commun désignant une personne, laquelle possède… quelque chose. On ne peut donc dire une chaussure propriétaire, une chaîne hi-fi propriétaire, une guitare propriétaire…etc ! Par contre, proprietary est bien un adjectif, en américain, désignant une chose sous marque déposée. Le néologisme privateur fut trouvé par Richard Stallman lors d’un voyage en Espagne en référence au privador employé en espagnol. Richard Stallman préconise l’emploi de privateur. »
Que pensent de Microsoft les leaders du logiciel libre et de l’open source ?
What do Free and Open Source Software Leaders Think of Microsoft ?
Bruce Byfield – 16 juin – Datamation
Aucun utilisateur de logiciels libres (NdT : FOSS) ne peut éviter d’avoir une opinion sur Microsoft : les produits et la technologie Microsoft représentent ce qu’ils ont délaissé. Certains les considèrent de plus en plus sans intérêt, d’autres comme une entité informe comparable à Satan au Moyen Âge ou à l’Union Soviétique au temps de la guerre froide. A la limite peu importe ce que les autres membres de la communauté FOSS pensent de Microsoft, nous avons tous une opinion bien définie sur le sujet que nous pouvons exprimer sur le champ avec éloquence.
Mais quelle attitude ont les dirigeants du FOSS vis à vis de Microsoft ? Ce n’est pas qu’une question de commérage ou un test de confiance : leurs réponses peuvent indiquer leurs valeurs et priorités, mais aussi si elles méritent d’être suivis à la lettre. De plus, malgré (ou peut être à cause de) la grande menace que fait peser Microsoft sur le monde du logiciel libre, le majorité d’entre nous entrevoit rarement le point de vue des acteurs et agitateurs (NdT : "movers and shakers", terme désignant les personnes exerçant un pouvoir ou influentes dans une sphère d’activité) à son sujet.
Pour aider à donner un meilleur éclairage, j’ai demandé à quelques dirigeants bien en vue du FOSS comment Microsoft affecte leur travail et leur informatique personnelle, quelle menace représente Microsoft pour le FOSS, et quelle sont les chances pour que la compagnie devienne un membre apprécié de la communauté FOSS.
Ceux qui ont répondu sont Peter Brown de la Free Software Fondation (NdT : Fondation pour le Logiciel Libre), Jim Zemlin de la Linux Foundation (NdT : Fondation Linux), Richard Stallman , fondateur du mouvement du logiciel libre, et Linus Torvalds. Tous ont donné des réponses non seulement complexes et nuancées, mais parfois étonnantes comparées aux attitudes qu’ils assument souvent.
Peter Brown, Directeur Général de Free Software Foundation
De lui même, Peter Brown n’aurait quasiment pas de contact avec les produits ou la technologie Microsoft. « Il y a beaucoup de sites avec de la camelote privatrice, et certaines agences gouvernementales demandent toujours des systèmes d’exploitation précis. Mais j’évite généralement ce genre de chose, ou je trouve des alternatives », dit il. En parlant de l’évolution des systèmes d’opérations libres comme GNU/Linux depuis le passage du dernier millénaire, il ajoute : « je dois admettre que je ne ressens aucun inconvénient maintenant. »
De plus, suivre les pistes des menaces touchant les libertés des utilisateurs de logiciels fait partie de son travail. Avec ce mandat, il porte une attention particulière à ce que disent les cadres de Microsoft et quelle technologie est utilisée dans leurs produits. « Ce n’est qu’une chose naturelle de suivre les fournisseurs de logiciels privateurs et le Digital Right Management (DRM) » dit il. Il ajoute cependant : « Nous n’examinons pas tous les coins et recoins car une fois que vous êtes dans le monde privateur, il n’y a pas grand chose à dire hormis la nécessité de le quitter. »
Le problème avec Microsoft, selon Brown, est que c’est une entreprise comme les autres, et « les sociétés n’ont pas de valeurs intrinsèques. La seule déclaration de mission, dont il faut être conscient en ce qui concerne une société, est celle qui dit : nous sommes ici pour faire de l’argent. » Avec cette manière de penser, Brown n’a pas confiance en Microsoft, ni particulièrement aux autres entreprises, qu’elles soient privatrices comme Apple ou qu’elles aient un modèle d’affaire incluant l’open source, comme Google ou Red Hat.
Quand une société est amicale envers les FOSS, il attribue en grande partie cette attitude à une individualité qui défend les valeurs du FOSS. « Vous avez vu ce qui est arrivé à Sun ? » dit il, se référant au remplacement de Scott McNealy par Jonathan Schwartz en tant que CEO (NdT : Chief Executive Officer = chef de direction) de Sun Microsystems. « D’abord, c’est privateur et n’aime pas les logiciels libres, un changement de directeur et on aime les logiciels libres. » Dans l’ensemble, il considère les individus plus dignes de confiance que les entreprises, mais seulement « jusqu’à un certain point. »
Dans cette perspective, Brown pense que Microsoft pourrait devenir un jour un participant accepté du logiciel libre, mais non sans changements majeurs dans son modèle d’affaire et son équipe de direction. A la différence de Sun, dont les revenus proviennent d’abord du matériel, Microsoft, dit Brown, est quasiment dépendant de la vente de son système d’exploitation et de sa suite bureautique.
« Ce qui empêche Microsoft d’être un acteur important du logiciel libre », dit Brown, « est le fait qu’ils ne peuvent le faire d’une manière significative en raison de leur flux monétaire. Si vous y réfléchissez, ils vont se battre bec et ongles là où ces deux produits sont concernés, ce qui veux dire en plein dans notre poire. Je ne vois pas Microsoft être différente de n’importe quelle autre entreprise concernant ses intérêts économiques ».
A présent, Brown pense que tout ce que peut faire Microsoft est de tâter du logiciel libre dans l’espoir d’attirer les forces vives du développement vers la plate-forme Windows et d’essayer de ralentir leur adoption. Quoiqu’il en soit, il rejette l’éventuelle destruction du FOSS par Microsoft comme seulement « théoriquement » possible. Sa préoccupation principale est que Microsoft « peut présenter un danger pour la liberté des utilisateurs car elle est capable d’empêcher ceux-ci d’utiliser les logiciels libres par des ruses comme la création de plates-formes séduisantes, les obligeant à rester du fait des inconvénients importants liés au changement ».
Brown est particulièrement inquiet à l’idée qu’en rejetant Microsoft des utilisateurs ne se tournent vers une autre compagnie.« Il est important que les gens ne disent pas : Oh , Apple est bien mieux que Microsoft ! » dit-il. « Je pense réellement que ce n’est pas l’objectif. Si Apple avait ces deux produits, Windows et la suite Office, ils se comporteraient de la même manière vue la direction en place. Avec l’iPhone, ils montrent déjà exactement la même conduite. Ce sera donc son dernier mot : ne pas imaginer que Microsoft soit différente des autres entreprises ».
Jim Zemlin, Directeur de la Linux Foundation
Comme Peter Brown, Jim Zemlin considère l’observation de Microsoft comme faisant partie de son travail. Cependant, tandis que Brown à la Free Software Foundation surveille les menaces pesant sur les libertés des utilisateurs, Zemlin dit : « Une partie de mon travail en tant que directeur de la Linux_Foundation est de contrôler les annonces de Microsoft. Notre équipe fournit un important service à nos membres et au marché en traduisant les actions parfois ambigües de Microsoft. Nous étudions les changements dans la technologie Microsoft qui rendent plus facile l’interopérabilité avec leur plate-forme pour les applications Linux et open source. L’intention de Microsoft de supporter le format ODF dans MS Office est un bon exemple de ce que nous suivons. Nous veillons à ce qu’ils publient leurs protocoles techniques sous des termes compatibles avec le développement et les pratiques des licences open source. »
Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne l’informatique personnelle de Zemlin, Microsoft « n’est pas important du tout ». Sa description d’un jour typique est une litanie d’applications web et de produits utilisant GNU/Linux : « Mes journées commencent en écoutant de la musique à la maison sur un système Sonos basé sur Linux. Je peux enregistrer un spectacle TV sur mon DVR Linux et ensuite foncer au bureau où je travaille sur un bureau Linux. Je passe la plupart de ma journée sur un navigateur : accédant à des applications Google, utilisant notre application SugarCRM sur le web, me connectant à Facebook ou lisant un livre sur un lecteur Kindle, tout cela tournant sous Linux. La seule fois où je suis concerné par Microsoft c’est quand je reçois un fichier Microsoft Office que j’ouvre dans OpenOffice qui le convertit au format ODF.
Zemlin remarque que la participation à la communauté est possible pour tout le monde, mais ajoute que « cela demande un désir sincère de collaboration et de vouloir faire de meilleurs logiciels. Quand cela fera réellement partie de la vision de Microsoft, j’espère que cette société deviendra un membre de la communauté. Le modèle open source est dominant pour le développement de logiciels et ne fera que s’accroître en influence dans les années à venir. »
Zemlin refuse de spéculer sur les intentions de Microsoft à l’égard du FOSS, mais clairement, il ne le voit pas comme une grande menace. « Microsoft est une société intelligente et un excellent concurrent » dit il, « ils rendent Linux meilleur chaque jour, rien qu’en étant un opposant acharné. Mais ils opèrent selon un modèle de développement dépassé qui ne tiendra pas longtemps dans l’actuelle économie du logiciel. Les consommateurs demandent une ouverture et un choix de vendeur, quelque chose que Microsoft met du temps à comprendre. Linux, un des premiers exemples de ce que l’on peut atteindre avec le modèle de développement open source, est en position naturelle pour saisir ces nouvelles dynamiques du marché. Microsoft va continuer à lutter. »
Richard Stallman, Président fondateur de la Free Software Foundation.
En tant que personnage principal du mouvement pour le logiciel libre, Richard Stallman fait une distinction entre la technologie et les actions de Microsoft. « Je n’essaie pas de suivre la technologie Microsoft », dit-il, « car dans la plupart des cas, les changements dans la technologie Microsoft n’ont pas d’effet immédiat sur la communauté du logiciel libre. Je suis plus concerné par les menaces légales de Microsoft à l’encontre des logiciels libres et ses tentatives pour recruter dans les écoles, gouvernements et entreprises afin d’orienter et contraindre le public à une utilisation de Windows. »
Interrogé sur la manière dont Microsoft affecte ses objectifs, Stallman répond, « Mon but à long-terme est un monde dans lequel tous les utilisateurs de logiciels sont libres de partager et échanger les programmes qu’ils utilisent. En d’autres mots, un monde dans lequel tous les logiciels sont libres. Tant que des sociétés comme Microsoft ou Apple se consacrent à distribuer des programmes refusant l’utilisation de ces libertés, elles s’opposent à ces objectifs. »
Cela dit, Stallman peut imaginer qu’un jour Microsoft puisse contribuer au logiciel libre, mais seulement si « elle retire des services comme Hotmail, et abandonne les programmes privateurs comme Windows et MS Office. Alors, elle pourrait contribuer au logiciel libre de façon à faire progresser la communauté à une plus ou moins grande échelle. Cependant, sans ces changements fondamentaux, j’espère que toute contribution faite par Microsoft n’aura qu’une portée marginale sur qui que ce soit dans le monde libre. »
En attendant, Stallman remarque que « Microsoft fait de grands efforts pour empêcher l’adoption du système GNU/Linux et OpenOffice.org ». Il donne trois exemples.
D’abord, il commente la récente annonce au sujet du projet One Laptop Per Child (OLPC) qui, originellement pensé pour donner des ressources technologiques aux nations en développement, va commencer à embarquer Windows. Selon Stallman, avec cette annonce, « Microsoft subordonne le projet OLPC en le convertissant en une campagne massive de formation Windows. Le projet dit que cela donne plus de choix aux gouvernement acquéreurs en supportant tant Windows que GNU/Linux, mais ces gouvernements vont avoir tendance à choisir Windows par défaut. Dans certains pays, des gens vont faire campagne pour empêcher cela. Si celles-ci réussissent, le projet OLPC représenterait alors une contribution positive au monde, sinon, cela fera avant tout du mal. »
Ensuite, parlant de la bataille des standards où Microsoft réussit à faire accepter son format OOXML comme ouvert face au format ODF favorisé par OpenOffice.org et d’autres applications bureautiques libres, Stallman note que « Microsoft a corrompu beaucoup de membres de l’ISO afin de gagner l’approbation de son format bidon de document ouvert OOXML. Ainsi, les gouvernements qui gardent leurs documents sous format exclusif Microsoft peuvent prétendre utiliser des formats ouverts. Le gouvernement d’Afrique du Sud a déposé un appel contre cette décision, mentionnant les irrégularités de la procédure. »
Stallman poursuit en disant « Même dans les parties moins cruciales du secteur, Microsoft essaie d’affaiblir la communauté. Par exemple, elle contribua par un substantiel montant à un projet, SAGE, lequel en conséquence décida de ne pas passer à la version 3 de la GPL ». La seule consolation dans ce cas, nous dit Stallman, est que cette affaire montre « que Microsoft considère la version 3 de la GPL comme une défense efficace de la liberté des utilisateurs. »
En complément de ces exemples, Stallman condamne Microsoft pour les portes ouvertes de sa sécurité. « Windows Vista permet à Microsoft d’installer des modifications de logiciels sans l’autorisation de l’utilisateur », observe-t-il, « vous ne pouvez pas avoir plus faux que cela ».
Cependant, malgré ces opinions, Stallman nous avertit aussi « qu’il est commun dans le champ de l’informatique de comparer Microsoft au diable, mais c’est une erreur. Cela conduit les gens à fermer les yeux sur les actions néfastes faites par les autres sociétés dont beaucoup sont simplement mauvaises. Microsoft n’est pas la seule entreprise dont les conduites en affaire piétinent la liberté des usagers. Des milliers de sociétés distribuent des logiciels privateurs, ce qui veut dire des utilisateurs divisés et impuissants. C’est mauvais, peu importe la société qui pratique cela. »
Linus Torvalds, Coordinateur du projet Linux Kernel (noyau Linux)
Linus Torvalds ne fait aucun effort pour suivre Microsoft. La plupart de ses informations sur la société sont de seconde main, en lisant les sites généraux traitant de technologie ou en recevant des mails de journalistes lui demandant un commentaire sur une action ou une annonce de Microsoft. Malgré tout, il confesse avoir lu occasionnellement le blog Mini-Microsoft « car c’était intéressant pour moi de voir un point de vue différent sur le monde tech world (NdT : monde la technologie) »
« J’ai simplement tendance à ne pas comparer Linux aux autres OS » dit-il, « je m’attache à rendre Linux meilleur que lui-même, et essayer de voir ce que font les autres n’est pas du tout pertinent. Évidemment, il est important que les choses fonctionnent bien avec d’autres systèmes d’exploitation, mais c’est un domaine ou je ne peux pas réellement aider car je n’ai pas d’autres systèmes à la maison. »
Torvalds admet que, pour un choix donné, il achètera un souris Logitech plutôt qu’une souris Microsoft car il préfère éviter de supporter Microsoft. Mais il appelle cela une préférence « irrationnelle ». Par ailleurs, il ajoute, « je ne me rappelle pas la dernière fois ou j’ai pris une décision qui ait à voir en quoi que ce soit avec Microsoft. »
Torvalds observe que Microsoft s’ouvre déjà à la communauté FOSS, mais il note que sa participation est limitée car « ils semblent avoir un complexe lié à la GPL, et ne travaillent qu’avec des projets, qu’ils ne voient pas être en concurrence directe, comme une infrastructure de serveur web, plutôt que tout autre projet central. Vont-ils s’étendre à d’autres domaines et vont-ils se débarrasser de leur peur irrationnelle de la GPL ? Je ne le sais pas. »
A propos d’un danger créé par Microsoft, Torvalds se dérobe en observant premièrement ceci : « je ne pense pas qu’il y ait un Microsoft. Je suspecte qu’il y a beaucoup d’ingénieurs MS qui aiment réellement le logiciel libre et, probablement, l’utilisent-ils à la maison même, en dehors de tout travaux en relation avec des tests de compatibilité. De plus, je suspecte que plusieurs secteurs de la société ont des idées divergentes à propos de l’open source, et je ne pense pas qu’ils approuvent. »
Il continue : « ceci dit, quelques membres de Microsoft sont assez clairement anti open source, et, oui, s’ils pouvaient le détruire, ils le feraient avec bonheur. »
Quoiqu’il en soit, Torvalds écarte l’idée qu’une tentative de démolition puisse avoir un quelconque succès. « Comment combattre réellement quelque chose qui est plus une idée et une façon de faire qu’un concurrent direct sur le marché ? » demande-t-il usant de rhétorique.
Torvalds ajoute qu’il ne se réfère plus à Microsoft en public comme cela lui arrivait auparavant. « Je faisais des plaisanteries sur Microsoft au cours d’entretiens » dit il, « Et j’ai simplement arrêté, car je ne pense pas que la peur et le dégoût (NdT : fear-and-loathing) qui sont si communs (ou peut être pas communs…ce ne sont probablement que des paroles) soient complètement sains. Je pense que si vous prenez des décisions basées sur la peur de ce que font les autres gens et sociétés, vous n’allez pas faire le meilleur travail. Je préfère voir le monde être pro-Linux plutôt qu’anti-Microsoft, parce que ce dernier groupe, en étant motivé par un sentiment négatif, n’est simplement pas constructif à long terme. »
Par dessus tout, le plus fort sentiment de Torvalds à propos de Microsoft semble être celui d’une société ayant perdu son orientation. « Alors que je ne suis évidemment pas un adorateur de Microsoft », dit-il, « je pense qu’ils ont sérieusement cassé la baraque il y a plus de dix ans car ils ont réellement donné aux gens ce qu’ils voulaient, et à bas prix. Voilà une bonne raison qui permit à Microsoft de surclasser les traditionnels vendeurs UNIX. Cela dit, ils semblent avoir oublié ces racines. Tout ce que je vois maintenant c’est qu’ils ne semblent pas essayer de servir leur clients mais de les contrôler (par exemple, tous les plans fous de locations de licences, tous leurs ridicules travaux sur les DRMs etc.) ».
Conclusion
Le premier point évident au sujet de ces réponses est que, bien qu’elles aient été données par les défenseurs des deux mouvements distincts, le logiciel libre et l’open source, les différences sont si mineures qu’elles pouvaient être attendues quelles que soient la personnalité ou la position. Toutes les personnes interrogées trouvent Microsoft complètement sans intérêt pour leur informatique personnelle, toutes suggèrent que Microsoft doit se transformer elle-même, mais n’écartent pas la possibilité que la société fasse de réelles contributions au FOSS si elle parvient à changer. Toutes également semblent voir le triomphe du FOSS comme plus ou moins inévitable. Les similarités sont un rappel que, malgré les différences réelles entre les priorités des deux mouvements, les deux camps sont alliés.
L’autre point qui ressort est combien les réponses sont dépassionnées comparées aux sentiments souvent exprimés par d’autres impliqués dans le FOSS. Tous ces interviewés voient en Microsoft un antagoniste, mais il le font sans la paranoïa qui dénature certains cercles FOSS. La raison pourrait être leur croyance que le FOSS gagnera au final, ou peut être simplement, l’impossibilité pour chacun de maintenir une rage bouillonnante chaque jour et minute de leur vie professionnelle.
Quelle qu’en soit la raison, cette impartialité relative les met potentiellement en marge de quelques uns à l’intérieur de la communauté, spécialement ceux qui voient Microsoft au centre d’une conspiration anti-FOSS. Jim Zemlin, dont les réponse sont plus souples que les autres, a été attaqué par le passé dans les médias pour ses opinions.
En refusant de voir leur adversaire principal comme une représentation unidimensionnelle du diable, ces leaders se sont mis librement entre parenthèses pour adopter une vue plus complexe de leur situation. Non seulement, ils voient Microsoft luttant en vain pour se redéfinir elle-même après tant d’années, mais ils soulignent aussi que Microsoft est simplement la plus grande des menaces privatrices envers le FOSS mais pas la seule, et que se focaliser avec trop d’attention sur Microsoft apporte ses propres dangers.
Certains lecteurs pourraient désapprouver telle ou telle vision exprimée ici. Je le fais moi même. Mais, en parlant plus généralement, je trouve dans ce mélange d’optimisme idéaliste et d’observation lucide, une garantie que la communauté est entre de bonnes mains.
VV666
Très intéressant.
J’approuve totalement leurs points de vue.
Apple est tout aussi dangereux que MS, et d’autre entreprises aussi.
Les seules différences sont les parts de marché que détienne MS et qui en font la cible numéro 1.
Nicolu
Article passionnant, j’aime beaucoup le détachement avec lequel ils observent cet "antagoniste" : de loin, sans trop s’en préoccuper…
Sans compter le réflexe "irrationnelle" de Linus Torvalds…
Il clôt d’ailleurs son intervention sur le sentiment anti-Microsoft et le danger de construire quelque chose en opposition à une autre.
Brillant et instructif…
Merci
Jean-Claude V.
C’est confirmé, ils ne dorment jamais chez Framasoft 🙂
Je pense comme mes deux acolytes ci-dessus : très intéressant ! Des propos plein de bon sens et de maturité.
On est effectivement entre de bonnes mains qu’elles soient… libres ou "open source" !
Et moi aussi je préfère les souris Logitech 😛
mlkj
moi j’ai une souris µsoft comme ça je peux dire "vous voyez, je ne suis pas extrémiste."
MCMic
j’ai aussi une souris Microsoft et je dois dire que je n’en changerai pour rien au monde. 😛
MS a fait trois choses biens depuis sa création : Age of empire II, les cartes qui tombent à la fin du solitaire, et ma souris 😀
idoric
@Claude Le Paih
>«Mon choix personnel va au néologisme privateur, privatrice plutôt que propriétaire.»
Cette possibilité récente est très intéressante, j’ai eu l’occasion de constater que le mot «privateur» est bien plus évoquateur que «propriétaire» quand on s’adresse à un public néophite en la matière. On ne peut qu’y gagner à l’utiliser et à le faire connaître.
raum_schiff
Merci pour la traduction.
Il est vrai que les commentaires de ces grands acteurs du libre et de l’open source restent très posés, et focalisés sur le pro-Linux plus que l’anti-Crosoft. Ce point de vue "positiviste" est rafraichissant pour moi.
D’un autre coté, pour l’utilisateur prosélite de Linux que je suis, qui est confronté tous les jours à des utilisateurs captifs de MsW qui ne voient qu’en Linux un outil de geek/pirate/gauchiste, c’est très dur de rester rationnel face à des personnes qui refusent les arguments rationnels …
Je vais donc relire cet article, respirer profondement, et continuer mon petit chemin de "manchot" l’esprit plus libre …
🙂
We shall overcome my friends,
We shall overcome !
🙂
idoric
> «D’un autre coté, pour l’utilisateur prosélite de Linux que je suis, qui est confronté tous les jours à des utilisateurs captifs de MsW qui ne voient qu’en Linux un outil de geek/pirate/gauchiste, c’est très dur de rester rationnel face à des personnes qui refusent les arguments rationnels …»
Tu as de la chance, tu parles à des gens qui ont un avis sur Linux, donc qui en connaissent l’existence !
Quoiqu’il en soit, j’ai beaucoup évolué sur la question du prosélytisme, voici mes dernières recettes :
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres… je m’interdis (dans la mesure du possible ;)) de reprocher à quelqu’un d’utiliser MS Office au lieu d’OOo ou KOffice, Windows au lieu de Linux ou BSD, Photoshop au lieu de Gimp ou Krita, mais par contre à partir du moment où un choix s’impose à moi, je sors les crocs.
Et cette situation arrive très souvent :
– il n’y a qu’IE d’installé sur les ordis du boulot, je demande à avoir FF installé en parallèle.
– sur un travail de rédaction, mon co-rédacteur veut utiliser le format doc, je lui explique direct que MS Office n’existe pas sous Linux.
Dans ces situations, on se retrouve souvent obligé de défendre pas à pas sa position, car en face on s’imagine que c’est normal que ça soit le non-microsoft qui «rentre dans le rang», mais au final, il nous reste l’argument de la liberté individuelle sur lequel on a toute la légitimité pour ne pas céder.
Deux ou trois situations du genre, et on se retrouve dans un milieu où tout le monde a entendu parler de Linux, de logiciels libres, les arguments de base, voire même a été obligé pour un travail précis en collaboration d’utiliser un tel logiciel.
Et après, certains viennent vous voir pour avoir des conseils. Et comme je ne connais rien aux logiciels privateurs, je dis «oui, on peut le faire, avec tel LL… oui, ça doit être aussi faisable avec ce dont tu parles, mais ça je ne connais pas». Et des fois, ça marche !
Je ne prétends pas avoir des résultats mirobolants, mais je n’ai pas de plus mauvais résultats q’un autre prosélyte plus radical, sauf que moi je ne passe pas (trop) pour le farfelu/original de service et que je ne suis faché avec personne.
Kether
C’est vrai que la communauté semble être entre de bonnes mains et nous conforte, encore une fois, dans la justesse de notre choix d’utilisateur ; la tonalité des propos tenus – rationnelle, concrète et mesurée – est rassurante quant à l’esprit dans lequel se fait la construction des mondes open source et logiciel libre : nous ne sommes pas dans un bunker assiégé tenu par des paranoïaques.
Je me retrouve particulièrement dans le discours de Linus Torvalds.
La manière d’avancer est élégante tout autant que le but poursuivi.
Kether
@ Idoric
Le prosélytisme le plus efficace à mon avis est celui que tu pratiques : défendre ta position pour diffuser les concepts (et ensuite les usages :-), sans adopter la posture des "purs" qui doivent se souiller en utilisant du logiciel propriétaire. Nous ne sommes pas des ayatollahs, juste des semeurs d’alternatives.
bersace
Ave,
Note au traducteur : « actually » se traduit « réellement » et non « actuellement ».
Enfin, "privateur" est un bon mot, qui va certainement de pair avec "utilisateur captif".
Cordialement,
Étienne.
gabriel
Article très intéressant, en tout cas je constate qu’ils se tiennent très éloigné du monde microsoft.
Chez moi mon agressivité vis à vis de microsoft augmente quand je dois travailler sur leur os. on s’y sent très rapidement à l’étroit.
Merci pour cette traduction.
Claude
Le débat entre "propriétaire" et "privateur" revient régulièrement dans les discussions.
D’un côté le choix de "propriétaire" est défendu par ceux qui, constatant que l’expression est entrée dans le langage courant, considèrent qu’un changement entrainerait une nouvelle "confusion" dans les esprits.
Une retenue sans doute justifiée par le syndrome du "free" ( libre ou gratuit) que connaissent bien les lecteurs de Framasoft.
Le choix de "privateur" , lui, est plutôt défendu par une frange qui insiste sur le sens philosophique, suivant en cela la démarche de Richard Stallman.
Pour ma part, "privateur" me semble plus clair, plus précis et conforme à une certaine orthodoxie de la langue française.
De plus, son acceptation éclaire vraiment quand il s’agit de traduire d’autres expressions comme "proprietary world" ou "proprietary companies" qui deviennent donc "monde privateur" et "sociétés privatrices".
Apparait alors l’évidence d’une réflexion philosophique primant sur l’aspect technique.
Il me semble aussi que le terme "privateur" posséde une réelle puissance communicative qui pourrait être utile au mouvement du libre, tant par son utilisation dans les médias que dans les situations quotidiennes (cf message d’Idoric ci-dessus).
Bonne Journée
Claude
ongola boy
@marcel
On se sent effectivement à l’étroit quand on utilise des solutions dites "privatrices". Cependant on ne peut s’en rendre compte qu’après avoir utilisé et capté la (ou les) philosophie du monde des solutions libre ou open source.
samuel
Je pense que Richard Stallman a raison d’éviter d’utiliser l’expression "logiciel propriétaire".
Le terme "propriétaire" relève avant tout du domaine "materiel". Son utilisation dans le domaine intellectuel devient vite ambigue. Du point de vue materiel, ce mot "propriétaire" a une conotation positive. Lorsqu’on cherche le mot opposé à "propriétaire", on pense instinctivement à "voleur" (et pas vraiment à libre). Or avec les logiciels, on est dans le domaine intellectuel, la copie ne prive pas le "propriétaire" original de l’usage de son bien. Donc il n’y a pas vraiment de "vol". Si il n’y a pas de vol, il n’y a donc pas de propriété non plus.
Mais contrairement à Richard Stallman, je ne sais pas si j’irai à utiliser le terme "privatif". Le mot "privatif" a une connotation politique. Stallman considère qu’il faut privilégier l’aspect "libre" (liberté d’expression, liberté de partage,…) sur l’aspect marchand. C’est une position respectable mais qui reste un choix politique. Privilégier au contraire l’aspect marchand (en fermant le code de son logiciel) est également un choix politique qui doit également se respecter. Chacun de ses 2 choix a ses avantages et ses inconvenients. Les deux solutions doivent avoir le droit de cohabiter. L’utilisateur doit avoir le choix.
L’utilisation d’un terme plus "neutre", plus "descriptif" et moins connoté "jugement moralisateur" me parait plus pertinent.
Par exemple en parlant de "logiciel fermé" ou "obscur", ou "au code caché, dissimulé" ou mieux encore "logiciel occulte". On reste alors dans une description incontestable neutre et pourtant forte du point de vue crtitique. Mais on n’impose pas pour autant sa vision politique. Chacun est alors libre de se faire son opinion sur les conséquences probables de cette fermeture du code.
La critique n’implique donc pas nécessairement la propagande.
idoric
@samuel
Je ne ressens pas le mot de la même manière que toi : un logiciel sur lequel l’auteur se réserve certains droits te prive automatiquement de ces droits, et donc le logiciel est privateur de ces droits. Pour moi le terme est donc purement descriptif de la situation, je n’y vois aucunement une connotation politique.
Ta proposition de logiciel fermé ou obscur pose un problème : son opposé est le logiciel open source, qui n’est pas forcément un logiciel libre.
nicoxxx
hahaha !
fear-and-loathing > http://www.fear-loathing.com/
merci pour cet excellent article 🙂
samuel
@idoric
L’expression "logiciel propriétaire" ne me convient pas car elle parle du point de vue du DEVELOPPEUR uniquement.
L’expression "logiciel privateur" ne me convient pas car elle parle du point de vue de l’UTILISATEUR uniquement.
… Ce combat des mots relève donc bien d’un combat politique entre le developpeur (qui a le pouvoir, la connaissance) et l’utilisateur (qui veut comprendre, apprendre, participer…). Je cherche moi une expression neutre qui englobe l’utilisateur et le developpeur.
Je ne suis pas contre le débat politique mais je pense qu’il est important de trouver un mot clair et neutre qui définit les termes du débat sereinement. L’expression la plus neutre me parait étre "logiciel fermé". Ensuite, ok on peut dire "c’est bien" ou "c’est pas bien".
Cette distortion des termes du débat polue à la source le débat car le risque est que chacun parle dans sa bulle. Chacun risque de parler à sa paroisse mais ne dialogue pas vraiment avec son adversaire.
Cà me fait par exemple penser à ceux qui parlent d’immigration comme une "invasion migratoire" et les autres qui parlent de "richesse migratoire". ok, ok … chacun son point de vue …mais mettons nous d’accord pour dire au départ que l’immigration c’est (froidement et simplement) un passage d’étre humain d’un côté d’une frontière à l’autre côté de la frontière.
Mais peut-étre que je suis "open-source" et pas vraiment "libre" … C’est grave docteur ? 🙂
samuel
La notion de "Logiciel libre" me fait plus penser à un "service public" d’Etat . La sécurité sociale, l’éducation nationale par exemple sont une sorte de "service libre" ou de "service public", les rues de nos villes, etc … Ok, c’est "LIBRE" (pour l’utilisateur) mais il ne faut pas oublier la source de financement qui est l’IMPOT. Donc la notion de "libre" est partielle … c’est pour cela qu’on parle plutôt de service PUBLIC plutôt que de "service libre". Et pourquoi ne pas parler de "LOGICIEL MUTUALISE" ?!!! Tiens, donc ! Ne se rapproche-t-on pas ainsi d’une vision plus objective ? Tout y est : gratuité d’usage mais règles d’équité et de justice dans les sources de financement …
samuel
J’en remet une petite couche …
Plutôt que "logiciel libre" qui utilise le mot "libre" de manière un peu trop large selon moi, ne serait-il pas plus juste et plus précis de parler de "logiciel pour la liberté d’expression" ?
…. Je ramasse les copies dans deux heures !
nyme
j’ai un point commun avec linus: j’utilise une souris logitech de manière volontaire en refusant l’autre souris que ma boite me donnait …
Serguei Molotov
Souris Logitech comme Linus, néologismes (sûrement indispensables à cause de la pauvreté de la langue française) et fautes d’orthographe en rafale, je veux mon FF au travail (ben quoi c’est mon poste pas celui de l’entreprise, j’fais ce que je veux)… Le monstre Microsoft tremble devant les coups portés par la communauté du libre (qu’est-ce que vient faire la liberté d’expression dans le logiciel libre ???)… Heureusement que la communauté est en entre de bonnes mains parce qu’avec des humanistes férus de Logitech comme apôtres, elle est mal barrée pour faire entendre sa voix.
samuel
@serguei Molotov
"Qu’est-ce que vien faire la liberté d’expression dans le logiciel libre ???" …. Ta question est un blague ou quoi ?
Si tu veux diffuser massivement une idée ou une information à la télévision, combien faut-il de personnes, combien faut-il d’argent ?
Maintenant, si tu veux diffuser massivement une idée ou une information sur internet, combien faut-il de personnes et combien d’argent ?
… Et tu demande ce que viennent faire les logiciels libres dans la liberté d’expression ????!!!
simplenux
Peter Brown est quelqu’un qui a tout compris
Microsoft est là uniquement pour faire du fric.
Mais microsoft vend des logiciels pour PC depuis 1981. Et de l’autre côté les logiciels libres ont commencés à être programmés sous licence gpl seulement en 1984 ; quand au system GNU/linux il éxiste seulement depuis 1992 et les interfaces graphique entièrment libre comme gnome (sous licence LGPL) ne sont arrivées quand 1998.
Ce qui revient à dire que j’usqu’en 1998 nous avons tous été formés à windows: à cette date le monopole de microsoft éxistait déjas pour notre plus grand malheur.
Mitch 74
J’ai acheté une souris Microsoft il y a un moment (plus de Logitech en stock): elles sont bien, mais je préfère la forme des Logitech de base (elle reste en dépannage dans mon tiroir).
Côté clavier, j’ai un MS Natural Keyboard de première génération: le pied. Franchement, je n’ai pas encore trouvé plus confortable. Le Logitech Wireless Pro est un peu moins bien.
Je n’exclue donc pas d’acheter du matos MS. Quant à leurs softs, je les teste: il y a un progrès indéniable depuis 2003, mais c’est trop peu, trop cher – et surtout, aucune transparence.
pixx
il est où l’article original ? c’est gentil de traduire mais un lien vers l’original serait apprécié (au moins par moi)
Kan_J
Bonjour à tous,
il est vrai que la notion de logiciel privateur est extrêmement significative.
Je ne l’avais conçue intellectuellement de cette manière mais elle traduit bien l’idée que j’ai du logiciel propriétaire.
Animateur cyber-base, je sent que je vais de plus en plus utiliser cette expression dans mes cours afin de bien faire comprendre cette nuance à mes usagers.
Oui, nous sommes sous crosoft mais on peut lui reconnaître une chose : c’est d’avoir démocratiser l’informatique.
Comme on l’a dit plus haut, crosoft est apparu en 1981 et l’environnement linux en 1984.
Attention, ne vous méprenez pas, je ne suis surtout pas un pro crosoft mais je fais simplement ce constat.
Mais Microsoft est un loup pour lui-même : à force de diffuser des OS qui ne marchent pas ou alors après je ne sais combien de correctifs, n’est il pas perpetuellement en train de se tirer une balle dans le pied ?
La logique de l’argent a ses limites, on le constate surtout chez Microsoft.
Je pense qu’il sera toujours présent sur le marché mais ne pourra en aucun cas détruire le FOSS et le monde du libre : on ne tue pas une idée, c’est vrai!
levitrailleur
Bien que j’aie déjà applaudi à l’expression « logiciel privateur » de monsieur Stallman, dans ce cas-ci, j’aurais plutôt utilisé le terme de « logiciel breveté », lequel se trouve, bien sûr, tout aussi privateur.
Bravo pour l’approche positiviste.
Je traîne dans la soupe Linux depuis un certain temps, mais je trouve passablement difficile cette nécessité d’apprendre à utiliser les lignes de commandes quand il serait si simple à Linux de développer des paquets qui se placent et s’installent aussi simplement et facilement que le fait Apple par exemple. Dans ce sens, en terme d’approche, je crois que le monde du libre a encore un bon bout de chemin à faire pour apprivoiser l’utilisateur qui ne connaît rien à l’informatique et qui désire utiliser les machines et les applications en tant qu’outils et non en tant que raison d’être. Utiliser un ordinateur devrait être aussi facile et convivial que d’utiliser une automobile.
oxedet
Désolé, un pavé dans cette belle communion d’idées sur le terme "logiciel privateur", privateur de quoi ? de liberter de m’exprimer ? pffff : je peux taper "fuck off microsoft" dans mon Word quotidien sans que celui-ci bronche… 😉
PS : les différentes contribs autour de la souris occultent et illustrent (et oui on est pas à un paradoxe près !) le vrai pb pour moi : qu’elle soit microsoft ou logitecth, une souris, c’est du matos fabriqué en chine ou ailleurs par des ouvriers qui sont à des années lumières de se masturber sur la distinction que l’on doit faire entre "open source" et "logiciel libre". Faire tourner linux et autres "logiciels non-propriétaires" (j’aime personnellement mieux cette appellation), cela empeche-t-il de faire tourner ces usines ?
Tarzh
@oxedet
je pense que tu devrais aller faire un tour sur les sites de GNU ou de l’April :
http;//www.gnu.org/
htp://www.april.org/
Cela d’aiderait à mieux comprendre en quoi un logiciel breveté est dangereux et quelles libertés sont concernées.
Cela éviterait aussi les lieux communs et des sophismes dignes du café du commerce.
ce n’est pas un pavé que tu lances mais un petit poids 😉
@pixx
Tu as gagné le point du plus ridicule post de ces commentaires.
Les sites originaux sont toujours cités dans les articles de Framasoft encore faut il bien lire l’article avant de fumer la moquette.
Tarzh
oxedet
@Tarzh
euh…lieux communs et sophismes, ils finissent plutôt par être tenus dans ce genre de forum… car quoi qu’on débatte, il s’agit toujours de vues de l’esprit : un logiciel a une prison qui ne le rendra jamais "libre" : le matériel. Windows a son Linux, Intel a quoi ? Je pense (depuis longtemps) que perrorer sur la liberté du contenu en ignorant purement et simplement l’existence et l’influence du contenant, c’est hémiplégique, l’un ne va pas sans l’autre. Où se situe la liberté de l’Homme quand Il faut acheter un poste de radio pour écouter une radio…libre ?.
Tarzh
J’utilise et installe Debian sur des machines récupérées à droite et à gauche.
Dans mon entourage, nous sommes nombreux à ne plus acheter de matériel informatique.
Il est grand temps à tous et à toutes de quitter les vues de l’esprit pour des réalisations concrètes.
A moins de ne pas avoir peur de voir le ciel nous tomber sur la tête.
Mais J’ai bien écrit "lieu commun" et "sophisme" confirmés par ta technique de la question en fin de phrase utilisée à l’envie et jusqu’à plus soif dans les médias généralistes, bien creux par ailleurs.
Un classique de la rhétorique !
oxedet
Décidément, tu deviens lourd dans ton discours et ta posture condescendante : pour info, je ne fréquente pas les médias généralistes en ce domaine et ils ne sont donc pas mes sources d’inspiration et de discours ;-(
[Bien que cela ne me donne aucune prétention à t’imposer mes idées, j’ai modestement *quelques* années dans le milieu. Elles m’ont forgé *quelques* réflexions toutes personnelles sur le fonctionnement de celui-ci, c’est tout.]
Aussi, pour pour reprendre le verbiage utilisé, "sophisme" peut s’appliquer, ne t’en déplaise, au "libre". L’ami libre Wikipedia dit à ce propos : "Un sophisme, ou argument à logique fallacieuse, est un raisonnement qui apparaît comme rigoureux et logique, mais qui en réalité n’est pas valide (à ne pas confondre avec vrai). [..] L’adjectif fallacieux désigne ce qui est trompeur ou mensonger. La logique désigne en rhétorique l’art de construire un discours cohérent.
Certains sophismes sont fautifs à cause d’une insuffisance de leurs prémisses, d’autres à cause de l’absence de pertinence des prémisses vis-à-vis la conclusion.[…] "
Traductions persos (sujettes à commentaires je l’attends ) :
Un des sophismes les plus usités en "libre" – bien qu’obsolète à lire les esprits interviewées dans l’article d’origine – est :
1) ce qu’on ne connait pas est douteux (ou dangereux, ou faillible) [ c’est raciste mais bon],
2) un logiciel propriétaire ne peut être connu car fermé,
3) donc un logiciel propriétaire est douteux (ou dangereux ou faillible).
Autre sophisme – très actuel celui-là- :
1) je peux acheter (ou trouver un OS) de mon choix d’une part, je peux acheter (ou récupérer ;-)) un matériel de mon choix d’autre part.
2) Il est interdit en France d’obliger un client à acheter 2 produits différents ensembles (le fameux article L122-1 du Code de la consommation),
3) donc vendre un ordinateur ET son OS est une "vente liée" donc illégale.
Re-pfff : tous les jugements évoqués sur le sites de référence (dont April en france) finalement concluent à des pb de forme – sommes toutes disuassives des CGV – mais nullement à l’impériosité de vendre séparément matos et os pour le distributeur. On va donc conclure : Justice, DGCCRF et Microsoft, même combat ! (oui j’innove, je termine mon post par un ! et non un ?…)
ps : trève de débat, comprends que je ne suis nullement opposé au concept et à l’idéologie du "libre" (qui peux l’être d’ailleurs ?), mais pour faire court et sans ?, je suis "turlupiné" lorsque je lis vos propos et que je vois, par exemple, IBM faire la promo de ses serveurs (et des millards de $ qui en résultent) basés sur un Linux libre et communautaire…
gabriel
Vos interventions sont toutes petinentes. MS et FOSS sont diamétralement opposés. Selon moi l’Open Source est bon pour l’épanouissement intéllectuel. Par contre avec MS l’utilisateur n’a pas besoin de fournir un effort intellectuel.
En résumé l’Open Source c’est pour les informaticiens et MS pour les utilisateurs non avertis.
CygnusB
> En résumé l’Open Source c’est pour les informaticiens et MS pour les utilisateurs non avertis
Voilà une idée répandue, qui est fausse, crois-en mon expérience réussie de Linuxien.
D’ailleurs, si Ubuntu (un OS linux répandu) était installé par défaut sur les ordi neufs, je suis sûr que tu dirais exactement l’inverse.