Et si cela ne servait plus à rien de mémoriser et d’apprendre par coeur ?

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Jesse Gardner - CC by-saIl arrive que Framalang s’aventure parfois parfois en dehors des sentiers battus du logiciel libre, en particulier lorsqu’il s’agit d’éducation (comme ce fut par exemple le cas pour notre traduction tentant de comprendre le fameux système finlandais).

Aujourd’hui nous mettons un peu les pieds dans le plat en interrogeant la pertinence d’un des socles de l’éducation du millénaire précédent, à savoir la mémorisation et le «  par cœur  ». Est-ce que le numérique, et son accès immédiat à des informations telles que celles de Wikipédia (via nos appareils nomades connectés en permanence), change la donne  ? Telle est la question.

Une question qui rejoint le débat sur la capacité de concentration déclinante des élèves de la nouvelle génération[1] alors que s’élèvent leurs capacités de sélection et de prise de décision rapide dans un univers saturé d’informations[2].

Éducation 2.0  : la fin du par cœur  ?

Education 2.0 : Never Memorize Again ?

Sarah Perez – 2 décembre 2008 – ReadWriteWeb
(Traduction Framalang  : Don Rico, Penguin et Olivier)

Apprendre par cœur est une perte de temps lorsqu’on n’est qu’à quelques clics de Google. Telle est la conviction de Don Tapscott, auteur de Wikinomics et Growing Up Digital, deux livres à grand succès. Tapscott, que beaucoup considèrent comme un commentateur influent de notre ère de l’Internet, pense que le temps de l’apprentissage par la mémorisation des faits et des chiffres touche à sa fin. Il estime que l’on devrait plutôt enseigner aux écoliers et aux étudiants à fournir une réflexion créative et à mieux comprendre les connaissances disponibles en ligne.

Apprendre par cœur  ? Une perte de temps

D’après Tapscott, l’existence des Google, Wikipédia et autres bibliothèques en ligne induit que l’apprentissage par cœur n’est plus un élément nécessaire de l’éducation. «  Le puits de science, ce n’est plus l’enseignant, c’est Internet  », a déclaré Tapscott dans un entretien donné au Times. «  Les enfants doivent certes apprendre l’histoire pour comprendre le monde et savoir pourquoi les choses sont comme elles sont. En revanche, inutile de connaître toutes les dates sur le bout des doigts. Il leur suffira de savoir ce qu’a été la bataille d’Hastings sans forcément devoir retenir qu’elle a eu lieu en en 1066[3]. Ça, ils peuvent le chercher et le situer sur l’échelle de l’Histoire en un clic sur Google,  » a-t-il expliqué.

Il estime que cette méthode d’apprentissage n’a rien d’anti-pédagogique, puisque les renseignements que nous devons tous digérer nous parviennent à une cadence étourdissante. «  Les enfants vont devoir réinventer leurs bases de connaissances de nombreuses fois,  » poursuit-il. «  Pour eux, mémoriser des faits et des chiffres est donc une perte de temps.  »

Aux yeux des générations précédentes, qui ont grandi en devant apprendre par cœur dates historiques et formules mathématiques, l’idée que la mémorisation ne fasse pas partie de l’expérience de l’apprentissage est assez choquante. Allons, il est indispensable de savoir exactement en quelle année un évènement s’est produit… n’est-ce pas  ? À moins qu’il soit plus utile de n’en avoir qu’une idée approximative de façon à se concentrer davantage sur une meilleure compréhension de son contexte et de son sens  ?

Un cerveau câblé

Les écoliers d’aujourd’hui grandissent dans un monde où, par leur capacité à faire plusieurs choses en même temps, ils sont totalement plongés dans l’univers numérique. Ils envoient des textos et surfent sur Internet tout en écoutant de la musique et en mettant à jour leur page Facebook. Cette «  attention partielle permanente  » et ses effets sur notre cerveau est un sujet qui fait actuellement largement débat dans les milieux pédagogiques. Sommes-nous en train de perdre notre capacité de concentration ou notre cerveau s’adapte-il à un afflux continu de stimuli  ?

Un nouvel ouvrage traitant de ce sujet, «  iBrain : Surviving the Technological Alteration of the Modern Mind,  »[4] émet l’hypothèse que cette exposition au Web a des conséquences sur la façon dont le cerveau forge les chemins neuronaux. Câbler ainsi notre cerveau accroît notre capacité à trier les informations, à prendre des décisions rapides et à séparer le bon grain de l’ivraie numérique, mais en revanche, nous perdons de notre aptitude à nous concentrer de façon soutenue, à déchiffrer le langage corporel et à nous faire des amis dans le monde réel.

Si notre cerveau est réellement en train de modifier son câblage, la logique ne voudrait-elle pas que nous adaptions aussi notre façon d’enseigner aux élèves  ? À vrai dire, ceux qui le pensent ne sont pas légion. La plupart des pédagogues, tel Richard Cairns, proviseur du Brighton College, un des meilleurs établissements privés d’Angleterre, estiment que posséder des bases de connaissances solides est essentiel. «  Il est important que les enfants apprennent les faits. Si l’on ne peut puiser dans aucune réserve de connaissances, difficile de participer à un débat ou de prendre une décision éclairée,  » affirme-t-il.

Et vous, qu’en pensez-vous  ?

Notes

[1] On pourra lire à ce sujet les deux ouvrages de Bernard Stiegler  : Prendre soin, de la jeunesse et des générations et La Télécratie contre la démocratie.

[2] Crédit photo  : Jesse Gardner (Creative Commons By-Sa)

[3] La bataille d’Hastings est une date très importante dans l’histoire de l’Angleterre, puisque c’est celle du début de l’invasion de l’île par Guillaume le Conquérant. Un équivalent français pourrait être la prise de la Bastille.

[4] «  iCerveau  : survivre à l’altération de l’esprit moderne par la technologie.  »

33 Responses

  1. Grummfy

    Apprendre par cœur n’a jamais été une bonne solution! Il vaut toujours mieux comprendre l’enjeu et/ou le déroulement qui à lieux derrière que ce soit en histoire, science, … peu importe comprendre ce que soutient cette formule, date ou autre est le plus important!

  2. girardin

    Il y a par coeur et par coeur. Ne pas connaître ses tables de multiplication ou ses verbes irréguliers vous pénalisent ensuite pendant toute votre scolarité.

    De même que les références, les citations, etc. bonifient et renforcent votre propre argumentation.

    Par contre, il est indéniable que l’apparition d’internet oblige à se poser quelques questions sur l’objectif et le sens donnés aux apprentissages.

  3. Samuel

    Avec internet, on va continuer d’apprendre des choses par choeur …mais maintenant ce sera des choses utiles (raccourcis claviers par exemple … ou le vocabulaire d’une langue étrangère).

  4. atheox

    L’idée est intéressante et pourrait bien s’appliquer chez nous, mais il ne faut pas généraliser à outrance, toute la planète n’est pas encore cablée au net : )

    Et puis, quelque chose de su se retrouve plus vite qu’avec une recherche Google, je n’ose imaginer les dégats si les médecins urgentistes devaient consulter leur moteur de recherche favori à chaque admission d’un patient …

  5. emena

    Hello,

    Ne pas mémoriser certaines choses vous met à la merci de celui qui vous fournira l’information.

    Un exemple tout simple, celui qui m’a fait prendre conscience de cette réalité fondamentale. Un jour, j’ai lu dans les journaux: " telle ville est passé à droite". Le journaliste semblait dire que c’était un changement historique. Moi qui vivait dans la ville depuis longtemps, je savais que la ville n’avait eu qu’ un maire à gauche depuis la guerre de 40-45. Et encore, ce n’était que parce que le précédant avait vraiment abusé.

    Comment critiquer vos sources sans références ?
    Comment penser sans histoire?
    Comment avoir une histoire sans mémoire?

    Emena

  6. TuxGasy

    Je pense qu’il y a le par coeur "bête" et le par coeur "intelligent". A quoi bon de connaître par coeur une formule mathématique si on ne le comprend pas du tout? Alors que lorsqu’on comprend, c’est plus facile d’apprendre par coeur (voire on connais "automatiquement" par coeur sans effort).

    J’ai jamais su par coeur la table de multiplication, pourtant, je ne suis pas nul en math (mais pas non plus un génie :). Je suis toujours passé par déduction : par exemple, si on me demande 7×4, je ne saurai répondre directement. Je sais que 7×3=21 donc 7×4=21+7=28.
    D’ailleurs, en histoire, je retenais les dates de la même manière. Par exemple, je sais que la fin de la second guerre mondiale est 1945. Et 2 ans après, débute la guerre froide donc 1947.

  7. tsss

    C’est un peu le même raisonnement que «Pourquoi apprendre à calculer puisqu’on a inventé les calculatrices?» Personnellement, je n’adhère pas du tout…

  8. Papoune

    Non, le par cœur n’est pas bête, en effet, si l’on mesure le temps passé à rechercher une information, un cerveau bien entrainé permet de considérables gains de temps (c’est de l’argent, hé, hé…) dans toutes les activités humaines.

    Je ne passe pas mon temps à butiner de vagues informations ou méthodes, j’ancre les fondamentaux au fond de mes neurones, et effectivement, s’il y a défaillance, c’est une méthode qui devient nécessaire.

    Il y a un adage : une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine : ceci vaut pour les méthodes d’acquisition des connaissances, et n’est pas contradictoire avec le maintien de quelques pratiques telles que les récitations, qui ne font que la mise en place des câblages nécessaires à beaucoup d’autres apprentissages.

    Je n’ai pas l’outrecuidance de dire que je me souviens de la fable "Le savetier et le financier", mais le fait de l’avoir apprise m’a permis de me balader dans les équations aux dérivées partielles sans trop de soucis.
    L’organisation de la mémoire y est pour quelque chose.
    Avez vous jamais appris par cœur un plan de meccano ? Moi si ! mais surement pas comme vous pouvez le penser…
    Alors, qui dit vrai ?

  9. nuage :

    @ Samuel
    tu dis : «mais maintenant ce sera des choses utiles raccourcis claviers par exemple»
    Ça me semble l’exemple parfait de choses qui ne valent pas la peine d’être apprises par cœur :
    Soit tu t’en sert, et donc tu les connais, soit tu t’en passes et ça marche quand même. De plus ça dépend du système, du programme …
    C’est donc l’exemple typique de ce qui ne doit pas être enseigné.

  10. Bourgoin Jean-Baptiste

    «Une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine»

    Oui, tout à fait. Mais une tête vide n’est pas bien faite par définition.

    La question n’est pas de savoir s’il faut apprendre ou non par cœur, mais : faut-il développer notre capacité de mémorisation ?

    Ce que l’on mémorise c’est ce que l’on retient, c’est ce que l’on peut penser ! Une information qui nous est toujours extérieure, même si nous savons où la trouver nous ne pouvons que y faire référence ou retrouver le lien, la page etc. mais pas la penser.

    Les anciens (de l’antiquité au moyen-âge au moins) étaient capables de reproduir un discours au mot près en une écoute et avec quelques notes. Cela leur permettait de mieux travailler ce qu’il venait d’entendre !

    Et cela n’empêche pas de faire plusieurs choses en même temps. Pour preuve, Thomas d’Aquin écrivait parfois jusqu’à quatre écrits en même temps qu’il disait à ses secrétaires ! Et lorsque l’on voit sa production littéraire et l’âge auquel il est mort, on se demande comment il aurait pu faire autrement…

    Oui, sur Internet nous sommes amenés à faire plusieurs choses en même temps. Mais si nous sommes incapables de nous concentrer longtemps sur le même discours, alors nous ne faisons que travailler sur du vide.

  11. Samuel

    Puisqu’il y a prescription, je dois vous faire une confidence … Il m’est arrivé à l’école de faire des "pompes" pour mes cours d’Allemand. Il s’agissait de rédiger en tout petit les mots de vocabulaire pour l’interro écrite… et on planquait le papier dans la trousse. Et bein, figurez vous que ce petit exercice d’écriture m’a souvent permis de … mémoriser ce que j’écrivais !!! Morale, trichez, trichez, trichez, car il en restera quelque chose 🙂

    P.S : je sais qu’il y a beaucoup de profs sur le Framablog. Je m’excuse par avance auprès de la génération actuelle d’élèves d’avoir révélé ainsi un secret ancestral… Au fait, il existe une protection policiaire pour les repentis, non ?

  12. eriquesse

    Passionnant!

    Merci pour ce texte.
    Merci aussi à nemolivier pour le discours de michel SERRES. http://interstices.info/jcms/c_3303

    Ça va me travailler longtemps.
    Ça m’ouvre les yeux sur des observations que je n’arrivais pas à formaliser.
    Cette information va radicalement changer ma façon de penser "les étudiants".

    Pour samuel: les enseignants ont été aussi étudiants (sic). Cela fait 20 ans que j’enseigne et franchement; aucun étudiant ne m’a surpris par les procédés de triches employés.
    Par contre je conseille à mes étudiants d’essayer, car tu as parfaitement raison: être capable de ne mettre que l’indispensable (l’espace est petit!) nécessite d’avoir compris!!! et c’est bien cela l’enseignement.

    "Nous sommes condamnés à êtres intelligents!" Michel SERRES

    Il nous faut *absolument* préparer nos étudiants/enfants à cet avenir radicalement différent du notre( j’ai 40 ans!).

  13. Charlie

    Arrêtez ! Ca va trop vite !

    Tandis qu’aka sort une problématique de fond par jour sur lesquelles il faudrait prendre le temps de s’attarder, sur la liste educ@april.org, Patrice Pillot, dans un message du 06.12.2008 à 22:19, dans le thread "Utilisation Campus – Prof Expert", en pose une autre :

    "J’affirme (en assumant ce qu’il y a de péremptoire à le faire) qu’aucun élève ne devrait terminer sa scolarité secondaire sans posséder les connaissances nécessaires à la résolution de ce type de problèmes. Le
    fondement de ma démarche est donc de dire : il faut que les dispositifs nécessaires à l’enseignement de ces connaissances soient mis en place par l’éducation nationale, et la première chose à faire pour cela c’est de commencer par libérer une place dans les programmes scolaires du collège et du lycée pour cette formation qui est une formation /à/l’informatique, avant d’être une formation/avec/ l’informatique (même si nécessairement des machines et des logiciels seront utilisés par les enseignants et les élèves pour l’acquisition de ces connaissances). Le choix (et même la détermination des critères de choix) des outils (logiciels et pédagogiques) à utiliser pour cette formation doit venir *après* la fixation de ces programmes (scolaires)", écrit-il, à propos du problème rencontré par des millions de gens qui, en cliquant sur l’icône d’un script de commandes provoquent l’affichage du contenu du fichier dans un éditeur et non l’exécution dudit script", sans savoir pourquoi…

    Le logiciel libre est basé sur quatre degrés de liberté. Pas sur un seul que l’on appelle le degré zéro : le droit d’utiliser librement le logiciel.

    Le premier de ces degrés de liberté, c’est la liberté d’étudier. Mais entre le degré zéro, celui d’utiliser, et le premier de ces degrés de liberté, celui d’accéder au code source, à l’écriture du logiciel, il y a un vaste monde.

    Qu’est-ce que l’illettrisme technologique ?

    C’est d’ignorer que tout fichier exécutable a été écrit par un être humain, dans un langage qui n’est pas celui de nos langues naturelles et qui met en forme des algorithmes, une logique formelle.

    Voilà pourquoi au département informatique de l’université de Paris 8, le seul département Informatique dans une université de Lettres en France, on s’intéressait aux écrits d’un Karl Popper, à la critique du raisonnement par induction (c’est-à-dire de connaître la limite d’un système expert, d’un programme, ce que n’ont pas compris les traders derrière leurs écrans), à Wittgenstein, à l’ethnométhodologie, alors qu’au département Philosophie, ces "philosophies" qui embrassaient la question du langage et des les logiques formelles restaient méconnues.

    Qu’écrit encore Patrice Pillot dans son message ?

    Ceci :

    "Mais il y a entre la formation aux fondements de l’informatique que j’appelle de mes vœux et ces formations-ci un rapport dialectique qui me semble similaire à celui qui existe entre l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire et celui de la littérature : l’étude de cette dernière (qui est la seule de véritable importance !) sera à tout jamais limitée par les compétences purement langagières de l’élève !".

    Que de temps perdu et d’incompréhensions depuis la démission de Laurent Lafforgue du Haut Comité de l’Education, d’Alain Finkielkraut, Élisabeth Altschull, Monique Canto-Sperber, Annie David de la Commission
    du débat national sur l’avenir de l’École présidée par Claude Thélot !

    On y parle que d’informatique disait Alain Finkielkraut :

    « L’École a cru pouvoir résoudre un certain nombre de ses problèmes par l’introduction massive d’internet et des ordinateurs, notamment dans les zones d’éducations prioritaires pour ne pas aggraver la fracture numérique (…) Qu’est-ce qu’on dit aujourd’hui ? À force d’être sollicitée par mille choses à la fois, la capacité de concentration des enfants se réduit comme peau de chagrin. La seule solution serait de faire des exercices de grammaires et de débrancher, déconnecter l’école. Ça ne sert strictement à rien ! Internet, les ordinateurs, etc. servent à des gens déjà formés ! Donc on va bazarder l’attention et la concentration au profit d’une adaptation à un futur terrifiant. Si on nous dit que c’est ça, pour l’école, tenir sa propre promesse, je réponds non. »

    http://www.pcinpact.com/actu/news/3

    Des gens avec lesquels nous aurions pu avoir des points communs dans le refus du "pédagogisme" ont confondu, par illettrisme technologique, ce qu’on leur présentait comme étant de l’informatique avec les TICE, fer de lance dans l’éducation des lobbies de l’industrie des logiciels privateurs de libertés, notamment celle d’étudier.

    S’ils ont vu que nous faisions face à un nouvel obscurantisme, ils n’ont pas réalisé que la maîtrise apparente des instruments par les jeunes générations n’était qu’un leurre qui nécessitait d’en comprendre les principes cognitifs de fonctionnement.

    Le financement par Microsoft du Café pédagogique ce n’est pas seulement du marketing. Il s’agit d’une collusion entre entre un monopole coté sur le Nasdaq qui ne peut survivre qu’en affichant une courbe exponentielle d’avec une ligne éditoriale, celle du Café pédagogique, qui ne voit dans l’informatique qu’un "outil" au service d’une utopie pédagogique.

    Certains, aux Etats-Unis, s’appuyant sur le même discours, ont rêvé de supprimer l’école. Voir à ce propos les théories pédagogistes des néo-conservateurs américains sur l’hyperlearning, pour lesquels "l’école est aussi productive qu’un kholkoze".

    Dans les deux cas de figure, on retrouve l’apologie des TICE et de l’outil, sans l’apprentissage des fondamentaux sous-jacents qui s’appuient sur des savoirs.

    La véritable fracture numérique, ce n’est pas seulement, loin de là, le manque d’accès aux téléphones portables, aux antennes paraboliques dans les bidonvilles du monde entier. C’est surtout le manque d’accès à la connaissance des principes informatiques sur lesquels s’appuie notre société numérique.

    Nous ne pouvons pas laisser aux seules sciences de l’éducation et aux sociologues des médias le monopole du discours sur la société numérique. Des informaticiens s’intéressent enfin à leur discipline et à la place qu’elle doit occuper dans l’éducation comme en témoigne l’implication des informaticiens de l’Académie des sciences au sein de l’ASTI et du futur module informatique des lycées.

    Pour autant, la communauté du logiciel libre ne peut pas oublier que cette même Académie des sciences est à l’origine de deux Avis remis au Premier ministre sur la brevetabilité des logiciels. Avis qui ont servi de base de référence aux Directives Européennes réfutées par les Eurodéputés.

    Les professeurs de Technologie ne peuvent pas oublier que l’Académie des sciences est à l’origine de la réforme de leur discipline qui a été, phénomène inouï dans toute l’histoire de l’éducation, rejetée le 4 juillet dernier par la totalité des syndicats.

    Ils n’oublient pas non plus que la recommandation de l’usage de l’informatique en tant qu’outil dans la discipline technologique vient de cette même Académie des sciences pour laquelle, semble-t-il, il n’y a pas de différence entre le matériel (brevetable) et les logiciels.

    La technologie en collège, ne peut pas se résumer, comme le stipule en postulat, le nouveau programme passé en force au moins d’août dernier : la science des objets techniques.

    Cette vision, c’est celle du XIXème siècle, fondée sur la force motrice et la mécanique.

    Il faut pouvoir étudier : et un certain nombre de principes informatiques nécessaires à la formation de tout citoyen ; et les forces techniques qui modifient la nature ; sans les confondre les deux.

    Le discours sur outils et les usages relève de la sociologie des médias. Il devrait inciter leurs auteurs à plus de prudence. Toute l’histoire de la communication numérique est là pour prouver que par le jeu des interactions, les capacités d’invention et de création du corps social, le détournement constant de l’informatique à des fins ludiques, ce n’est jamais pour les usages qui avaient été prévus au départ que se sont développées les Technologies de l’information et de la communication.

    Les brevets logiciels ne sont pas seulement un danger pour les entreprises et pour l’innovation, ils le sont également pour la totalité du corps social en ce qu’ils reviennent toujours à breveter des usages.

    Limiter la promotion des logiciels libres dans l’éducation aux seuls outils et aux seuls usages, sans s’intéresser aux principes cognitifs sur lesquels reposent ces outils informatiques est un non sens au regard des quatre degrés de liberté des logiciels libres.

    C’est la raison pour laquelle le groupe Education de l’APRIL aura pour principe ce qu’a formulé avec brio Patrice Pillot.

    Le choix (et même la détermination des critères de choix) des outils (logiciels et pédagogiques) à utiliser dans l’éducation est inséparable de la capacité de l’éducation à fixer dans les programmes scolaires des dispositifs nécessaires à l’enseignement des connaissances de l’informatique.

    Enfin, en ce qui concerne la question du "par coeur", n’oublions jamais comme le disait Lacan : "La mémoire est oublieuse".

    Pour autant, l’enjeu ce n’est pas d’opposer le "par coeur" à la sérendipité, aux méthodes d’investigations dans un flux de données qui tend vers l’infini et qu’aucun être humain ne peut maîtriser.

    N’oublions pas non plus, puisqu’on évoque ici la "fameux système Finlandais" que tous les édifices scolaires des pays du nord de l’OCDE, comme ce fut le cas lors de la construction du lycée Henri IV, comportent un théâtre, voire une salle de spectacles.

    Le "par coeur", ce n’est pas seulement réciter un bréviaire, c’est aussi avoir la capacité de chanter, de produire un spectacle, d’accéder au théâtre ou à la poésie.

    Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.

    D’ailleurs, à propos du "système Finlandais", les fameuses cartes heuristiques dont on nous rabat les oreilles, sur lesquels les élèves Finlandais représentent chacun à, leur manière, les connaissances, ne sont que la déclinaison du fameux principe Cartésien qui consiste à décomposer chaque difficulté jusqu’au plus simple élément. Il ne s’agit rien d’autre que d’une arborescence.

    Et de ce point de vue, les Finlandais sont en retard. Depuis les premiers pas du web, nous sommes entrés dans l’ère des hypertextes. Un hypertexte n’est pas une arborescence mais un graphe non hiérarchique, dont les chemins, si tous les noeuds étaient bidirectionnels tendent vers l’infini.

    Il importe donc de ne pas se limiter à la seule approche des connaissances par segmentation arborescente. Tout savoir s’exprimant à travers un langage où les définitions ne peuvent être que locales. Il n’échappe à personne qu’un champ lexical, un lexique est obligatoirement hypertexte.

    Ce n’est donc pas seulement les approches arborescentes (cas de la structuration des données dans tous les formateurs de textes, du styliste d’OpenOffice en passant par le CSS ou le LaTeX, ou encore un système de fichiers) qu’il faut développer à l’école, Il faut dans le même temps développer une approche contextuelle, c’est-à-dire lexicale. Et pour ce faire, sans tomber dans le "par coeur", il est tout de même nécessaire pour se livrer à des requêtes pertinentes sur Google, de savoir quelles notions occupent une position nodale dans le corpus occasionnel que l’on est en train de construire

    Dernier point : la mémorisation. Plus d’une fois il m’a été donné qu’il était indispensable de passer pas par un contrôle écrit. La mémoire du corps, de la main, de la trace, du mouvement, est indispensable.

    De toutes les manières, l’essentiel c’est que la communauté du Libre, commence à s’intéresser aux questions cognitives, aux apprentissages scolaires et ne laisse pas ce terrain aux seuls experts des sciences de l’éducation (qui ne comprennent sauf exceptions rien à l’informatique) et aux sociologues de médias.

    Amicalement Charlie

  14. VV666

    Bonjour, après ce très long commentaire très intéressant, je tiens à apporter mon témoignage.. Ou celui de mon beau père, professeur au lycée.

    Après 25 ans de carrière, il est arrivé à la conclusion que le par cœur est un élément essentiel des première année de l’enseignement.
    Pourquoi apprendre par cœur une poésie ou une déclinaison de latin ? Parce que cela aide notre cerveau à ce construire et augmente les faculté de mémorisation. Il a constaté que les élèves ayant une mémoire plus importante que les autre et des facilité de mémorisation étaient tous des élèves qui au primaire et collège apprenaient par cœur et le faisaient bien.
    En gros, cette méthode qui semble archaïque n’apporte pas de contenu (qu’on oubliera un jour) mais augmente les capacité de mémorisation de notre cerveau. c’est donc de la plus grande utilité.

    Pour avoir toujours refuser le par coeur, je dois admettre qu’il a surement réson… J’ai une mémoire déplorable et des difficulté à retenir facilement les choses…

  15. Ange

    Créer des troupes d’ânes savants n’a jamais servi à rien. Mieux vaut laisser faire la mémoire sélective pour que l’individu se construise à sa façon. L’esprit créatif se nourrit de toute manière de connaissances, parce qu’à la source de l’idée, il y a toujours un savoir… En tant que créatif (en agence) j’ai toujours été réfractaire à l’apprentissage "par coeur", tout en possédant (je pense) une excellente mémoire. Donc je cautionne à 100% l’avis de Don Tapscott 🙂

  16. aveldro

    Apprendre par coeur peut avoir du bon. Le comédien de théatre apprend forcément son texte "par coeur". Je chante dans une chorale, et je peux dire que laisser tomber la partition permet de s’approprier l’oeuvre, et de décupler la qualité du contact avec le chef et le public : y a pas photo!
    A l’école primaire, j’ai appris par coeur des poésies, et trente cinq ans plus pard, même si j’en ai oublié une partie, quand je retombe sur un de ces poèmes, c’est une grosse bouffée d’émotion et d’enfance qui remonte. Et on apprend bien par coeur ce qui nous intéresse : à 7 ans, mon fils qui renaclait à apprendre ses tables de multiplication connaissait par coeur et sans effort toutes les caractéristiques et les propriétés de tous les pokémons !

  17. Papoune

    J’oubliais…
    On ne peut apprendre par cœur que ce qui fait sens, un concept ne peut s’acquérir que si l’on a muri et emmagasiné, des connaissances, du sens.
    Je refuse de croire qu’une explication sans l’appui de connaissances vérifiable est suffisante.
    Le "je vous dis que…" ou "il faut me croire" est de la véhémence que seules de vraies connaissances peuvent permettre de critiquer (on ne peut se passer de vérifier la validité d’une information, ce que le "butinage" non "contrôlé" est incapable d’assurer).
    Il faut apprendre par cœur, mais pas seulement le discours, la méthode est concernée !

  18. Manu

    Personnellement, j’ai toujours été rétif à l’apprentissage par cœur (apprendre les tables de multiplication a été un vrai calvaire).

    Je pense qu’il faut mettre l’accent sur les règles, afin que celui qui apprend puisse retrouver par lui-même le savoir, avec un minimum a mémoriser.

    Un exemple : au lieu d’apprendre bêtement le futur, expliquer qu’il s’agit de l’infinitif auquel on accole le verbe avoir au présent, etc.

    De même, j’ai toujours trouvé « débile » de faire apprendre les verbe irréguliers anglais par ordre alphabétique alors qu’on peut facilement les regrouper.

    Par contre, il est vrai qu’il me semble dépassé de mémoriser des dates, des numéro de département, etc.

    Le même constat vaut pour l’orthographe : il est essentiel de faire saisir le sens des mots et des phrases plutôt que la graphie par elle-même. En soit, les fautes de grammaire sont bien plus importantes que celle d’orthographe, car bien souvent, elles indique un manque de sens.

    En somme, il me semble difficile d’évacuer totalement la mémorisation brute ; mais il m’apparait relativement simple de développer la mémorisation structurée. Par ailleurs, il est urgent de développer un enseignement à la culture numérique (se servir d’un moteur de recherche, les logiciels et licences libres, etc.).

  19. Lecteur

    Tout à fait d’accord avec monsieur de chez Google, le "par coeur" à tendance à abrutir. Ca donne une mauvaise image de l’education. Etant môme j’ai toujours pensé que c’etait simplement pour faire travailler notre memoire et qu’il n’y avait aucun autre but. Alors je me disais, je prefererais travailler ma memoire en faisant des jeux.

    Si on apprenais avec plus de curiosité, on retiendrait les choses sans forcer.

  20. Je retiens donc je suis

    Franchement, j’hallucine de la démagogie de Don Tapscott.
    Certes, de nos jours, ce n’est pas tant posséder l’information que de savoir où se la procurer rapidement qui est important.
    Ceci posé, nous n’en sommes pas encore à avoir un module cybernétique greffé au cerveau (tel que décrit par exemple dans "Psychohistoire en péril", un excellent roman de SF que je vous recommande) qui nous permetrait d’être indépendant de toute capacité mémorielle organique.
    De se reposer ainsi sur la machine (par feignantise, soyons francs) me fait songer que "Les Robots" d’Isaac Asimov ne sont pas loin et que se profile à l’horizon le Jihad Butlérien cher à Franck Herbert.
    J’insiste avec ces références de SF car je suis persuadé que la mémorisation est essentielle, que c’est une capacité humaine capitale qui n’a besoin que d’être entraînée et pratiquée.
    Evidemment la mémorisation pour elle même ne sert à rien et n’est pas une fin en soi ; évidemment, ce n’est qu’un des outils de l’apprentissage avec l’expérience, l’explication etc.
    Il faut bien, à un moment donné ingurgiter des données, même si cela est déplaisant, voire douloureux, afin de pouvoir les assembler, combiner, analyser, synthétiser, etc. C’est le socle de notre intelligence.
    A vouloir se reposer sur la machine pour s’épargner un effort jugé vain, c’est tout simplement certaines (je ne dis pas "toutes") capacités cognitives qui risquent de se voir atrophiées. Musicien et comédien amateur, j’avoue que ce genre de théories me fait bondir même s’il est absolument louable d’ouvrir le débat, tant la question est normale et doit être posée à notre époque.
    Pour finir, je vais reprendre l’exemple de la bataille de Hastings. Si je ne me trompe, à force d’avoir voulu épargner aux élèves français la mémorisation d’un cadre chronologique cohérent qui aille de l’Antiquité à la 2nde guerre mondiale, en les initiant de manière décousue à tel ou tel moment de notre histoire, le constat a été fait que toute notion de continuité historique basique avait été perdue, que les Temps Modernes précédaient le Moyen Age et que la Révolution se passait avant Louis XIV. Beaucoup étaient incapables de situer un évènement "sur l’échelle de l’histoire" pour reprendre l’article ci-dessus.
    On en est alors revenu aujourd’hui, si je ne m’abuse, à des conceptions moins pédagogiquement sexy pour être plus anciennes, mais enfin tout de même un peu plus efficaces pour pouvoir appréhender le passé d’une manière qui ne soit pas trop erronée.
    Bon, ça fait vieux con ce que je dis, et j’en suis sûrement un (même si je ne suis pas si vieux 😉 mais je reste un apotre de la mémorisation comme capacité émancipatrice et autonomisante.
    Ceci dit, Le débat a besoin d’être continué par des personnes plus compétentes que moi sur ces questions (qui ne suis qu’un amateur du Café du Commerce).

  21. Lecteur

    Se reposer sur une machine ou sur les dires d’un professeur qui rabache à la lettre ce qui est ecris dans son livre d’histoire ne change pas beaucoup si ce n’est que : La machine, c’est le curieux qui va la consulter pour rechercher ce dont il a besoin. Alors que le professeur, lui, il s’en fou que l’eleve soit curieux ou pas. Il doit lui faire avaler de l’information alors il lui donne des dates à reciter le lendemain sous peine d’heures de colles.
    Bien sur j’extremise, mais certains professeurs, surtout apres quelques années de répétitions de cours identiques ne font plus les efforts pour interesser un eleve peu interessé. Alors il le puni… machinalement.

  22. nojhan

    Beaucoup de commentaires ci-dessus polémiquent sur des bases incertaines, du fait que l’article manque de définition. On semble souvent confondre mémoire et apprentissage par coeur. Or, il n’y a pas un seul type de mémoire, mais bien plusieurs.

    On ne peut pas crier à la fin de la mémoire quand le par coeur est supprimé, car ce n’est qu’une forme d’apprentissage, et c’est loin d’être la principale.

    Apprends-t-on à faire du vélo par coeur ? Avez vous appris à taper au clavier par coeur ? Qui a jamais appris un système géopolitique par coeur ? Tout cela n’aurait pas de sens.

    Par exemple, une des caractéristiques majeure du par coeur est qu’il doit être entrenu. Apprenez à réciter un livre par coeur, dans un an vous aurez totalement oublié de quoi il parlait. Lisez-le avec intérêt, vous serez incapable de le citer, mais vous vous souviendrez parfaitement de son contenu.

    Bref, la fin du par coeur ne serait pas la fin de la mémoire.

  23. Prof_C

    Les élèves qui apprennent facilement par coeur sont ceux à qui on a enseigné ou qui ont redécouvert les bases de la mnémotechnie, sans elles, le par coeur n’est que du bourrage de crâne qui enfermera les élèves qui n’ont pas été dotés des moyens leur permettant de retenir les informations dans un cercle vicieux menant à l’échec scolaire. La mnémotechnie est indispensable car elle développe la capacité d’apprentissage, mais elle oblige également à comprendre le sens de ce qui est appris et à le relier aux connaissances préalables.

    La question doit également être posée de "qu’est-ce que je fais si je n’ai plus de source extérieure pour m’informer ?", ne voyez-vous pas des générations d’incompétents se profiler ? Qui plus est, l’encouragement vers la dépendance des citoyens vis-à-vis du système ne peut être un bon signe pour le futur politique.

    Mais des changements radicaux sont indispensables, et sont bien plus importants que le par coeur ou non, comme il est dit dans http://www.cantrip.org/gatto.html . Le problème de l’école est qu’elle ne sert qu’à débarrasser les parents de leur progéniture tout en formatant les moutons de demain, et personne ne veut (se) l’avouer.

  24. Ange

    @nojhan : excellent commentaire, complètement d’accord. La réponse la plus juste au débat lancé ici.

  25. Jeannot40

    Moi j’ai toujours était faché avec la mémorisation, en particulier des chiffres . Ainsi, en 4éme, notre prof d’histoire nous avait prévenu d’un devoir 1 semaine à l’avance: les dates de la révolution, 20 dates à retenir, 1 point par date. J’ai passé la semaine a bucher, je les ai recopiés des dizaines de fois. J’espérais la moyenne : j’ai eu 3.
    Par contre, on retient ce que l’on aime: à la même époque, j’ai eu 19 en poésie avec La Musique de Charles Baudelaire: le prof de français a dit que cela méritait 20 mais qu’il était impossible de mettre 20 en français. Je l’avait lu 3 fois cette poésie.
    Et puis on retient ce qui est utile: toujours à la même époque, je me suis rendu compte qu’à force de pompe je connaissais mes tables de multiplication.
    Aussi j’ai toujours considérer que retenir une information ne servait à rien, mais que l’on devait être capable de la retrouver rapidement : ce qui veut dire savoir au moins qu’elle existe, et savoir au moins à quoi elle se rapporte; et ou elle se trouve bien sur: c’est l’exactitude qu’il ne faut pas retenir, ma pauvre mémoire étant limitée. A 50 ans, je ne connais aucun numéro de téléphone. Même les pompiers, je sais jamais si c’est le 15 ou le 18. Donc, c’est marqué sur mon téléphone.
    Mais je suis très content de connaitre mes tables de multiplication, et de savoir calculer mentalement un ordre de grandeur (ça va ensemble): quand mes appareils de mesures ou mon tableur me donnent des résultats bizarres, je le vois de suite.

  26. Jeannot40

    Ah oui pardon j’avais pas fini : voilà ce que c’est une mémoire fuyarde : j’ai oublié ce que je voulais dire à la fin :
    je suis ravi de l’internet, et de l’informatique en général, qui permet de classifier, de ranger et de retrouver l’information, ce qui m’aide énormément (mais je me débrouillais avant hein: avec des notes, de calepins, des dossiers, des bibliothéques). Ma seule inquiétude est la véracité d’une information pêchée sur le net.

  27. Samuel

    Il ne faut pas trop s’inquiéter de la perte de mémoire des internautes… Il faudrait surtout s’inquiéter de la perte de mémoire du WEB lui-mème. Quand on commence à lire ici et là que certaines vidéos disparaissent discrètement. Quand on commence à lire que des lois se préparent pour essayer de fermer les commentaires de blogs après un certain temps d’inactivité. Bref, quand on essaye de créer de la rareté (donc du contrôle) dans un domaine par définition illimité… là, il faut effectivement étre vigileant. Mon petit doigt me dit que plus on se rapproche de 2012 et plus on va rencontrer des erreurs 404 http://fr.wikipedia.org/wiki/Erreur… … en attendant RTFM man wget 😉

  28. chest

    la fin du par cœur ? Oui mais La mémoire est l’une des applications les plus fascinantes du cerveau. Elle est capable de conserver à jamais des milliards d’informations et de forger une personnalité entière mais lorsqu’elle vacille, c’est le drame. Quels mécanismes doit t’on apporter a nos enfants ?

  29. Cherix

    Monsieur Tapscott est un parfait imbécile, et dangereux. La mémoire n’est pas une garniture de l’esprit, elle fonde l’esprit. Connaître par coeur est indispensable pour tout raisonnement qui se tienne. Impossible de raisonner si le contenu du cerveau se trouve à l’extérieur du cerveau. Qui confondrait par exemple 48 et 68, avec ou sans Google, ne se tromperait pas seulement de date, il n’aurait rien COMPRIS à l’histoire du XXème siècle. Indispensable donc de savoir que la bataille d’Hastings a eu lieu en 1066 – on vous pardonnera si vous dites 1067 ! – pour pouvoir ensuite affiner en cherchant sur internet, par exemple. Internet doit servir à mémoriser davantage, pas moins. Mais les idées de M. Tapscott ne peuvent que faire plaisir, car apprendre par coeur représente un effort, et l’effort ne fait pas plaisir ! Il ne fait d’ailleurs qu’enfoncer le clou de la pédagogie actuelle. Dire que la « mémorisation est un socle de notre éducation » n’est pas juste : ça fait bien longtemps qu’on ne mémorise plus, à commencer par l’orthographe : à quoi bon apprendre l’orthographe, dirait Monsieur Tapscott, puisqu’il existe des correcteurs, ou que l’on peut trouver l’orthographe du mot en un simple clic !

  30. Docteur Éric

    Bonjour à tous.Tout d’abord, je tiens à dire aux internautes qui déclarent Que le « par cœur »est un calvaire, ils n’ont malheureusement pas eu les bons fondamentaux ; En fait, concernant la mémorisation, dire que on n’apprend que ce qui fait sens, ou que ce qui a un sens est complètement faux. Exemple: comment expliquer que des enfants âgés de 3 à 4 ans retiennent en une journée , l’alphabet français grâce à la méthode de l’alphabet chanté »a,b,cdefg… ».Vous allez me répondre que c’est à cause de leur jeune âge , auquel il sont capable d’emmagasiner tout. Ok! Mais comment expliquer aussi que quelque soit notre âge , même à un âge avancé, on retienne tous des refrains chantés en langue étrangère(par exemple les couplet de’my heart Will Go on’ de Céline Dion qui n’ont pas de sens pour nous et de surcroît malgré notre âge avancé?
    C’est pour vous dire qu’il n’y a pas de » par cœur  »à strictement parler, mais de TECHNIQUE DE MEMORISATION  »par cœur  ». Une technique efficace de mémorisation pour les enfant est d’inclure à la notion à apprendre, un centre d’intérêt(des dessins animés ) , considérez juste l’efficacité d’apprentissage des enfants entrain de regarder DORA sur TIJI!
    Lorsque les méthodes sont efficaces, la mémorisation n’a aucune limite, y compris les technique de mémorisation impliquant les Nouvelles techniques du web, qui passionnent les nouvelles générations.Ainsi il suffit de créer une technique de mémorisation suscitant de l’intérêt pour que le  »par cœur » passe de calvaire à distraction. L’ outil INTERNET démontre qu’au lieu de disperser l’enfant, il Permet de comprendre que le cerveau, possède cette capacité à faire des tâches simultanées, efficacement, sans faille, de manière cohérente, et dans des buts bien précis lorsque ces tâches suscitent de l’intérêt . Le web démontre par ce fait que, avec des techniques bien développées , on peut à l’avenir faire simultanément plusieurs choses a la fois et faire fonctionner notre cerveau a son vrai potentiel qui a mon avis n’est n’utilise par la plupart des personnes qu’à 1%de ses capacités réelles .
    Éric .

  31. Curl

    Je n’ai jamais réussi à apprendre les choses par coeur, c’est beaucoup plus facile d’apprendre quand on comprend et qu’on explique avec ses propres mots. Au collège, j’ai toujours eu des mauvaises notes en anglais alors que je parlais anglais couramment…on était rarement interrogé à l’oral, pas vraiment de composition non plus…justes des leçon à apprendre, bien sur j’aurai pu apprendre les leçons et les réciter par coeur mais à quoi ça sert si tu parle déjà anglais ? Plusieurs années après je me pose toujours la questions, maintenant que j’étudie l’anglais je vois pourquoi c’est utile et j’apprends avec « plaisir » les règles grammaticales…que je trouve plus utile maintenant.