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Gribouilleur, scribouillard, docteur en informatique (généraliste conventionné secteur 42), anar, irréaliste & irresponsable, compagnon de route de Framasoft.

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8 Responses

  1. Elessar

    Complètement pas d’accord. Les FAI nous menacent de faire de la discrimination de trafic pour pallier l’engorgement de leurs réseaux, donc ce qui leur coûte, c’est bien le trafic, qu’ils n’ont visiblement pas l’air d’être en mesure de fournir de façon illimitée. Or de l’illimité, c’est bien ce qu’ils promettent. La décorellation entre le coût de la ressource et la facturation amène des problèmes, qu’ils voudraient résoudre d’une façon qui craint : je te vends de l’illimité, mais je n’aimerais pas que tu en profite trop parce que moi, ça me coûte proportionnellement, du coup je te bride le BitTorrent.

    Donc, si ce qui leur coûte, c’est le trafic, la meilleure façon qu’ils puissent rendre le service qu’ils sont censés fournir de façon neutre, c’est précisément qu’ils facturent à la consommation. À partir de là, ils n’auront plus le moindre intérêt à faire de la discrimination. Ceux qui consomment peu paieront peu, ceux qui consomment beaucoup auront un service tout aussi bon, et paieront en conséquence puisqu’ils reviennent plus cher à leur FAI. C’est juste et neutre.

    Par exemple, moi, ce qui m’intéresse, c’est le débit crête, pour que les gens qui utilisent mes services, et les services que j’utilisent, aillent vite. C’est ce qui intéresse à peu près tout le monde je crois. La fibre optique, techniquement, ça permettrait d’aller à 1 Gb/s sans problème. Seulement, avec une facturation au débit disponible, les FAI limitent artificiellement à 50 ou 100 Mb/s parce que sinon ça leur coûterait trop cher. Avec une facturation au trafic, ce problème disparaît également !

  2. Elessar

    Sinon, il y a une alternative, c’est la séparation en plusieurs forfaits possibles. Illimité vendu… le prix qu’il faut, qu’ils se débrouillent pour le calculer, mais vraiment illimité alors, et facturé au trafic.

    Comme pour la téléphonie : moi, plutôt qu’un forfait X heures ou illimité pour 42 euros, j’ai un forfait facturé à la seconde qui me revient dans le 4 euros par moi, et me reviendra 42 euros le jour où je consommerai 6 heures.

  3. osef

    <mode chieur>
    Gibioctet(s) a pour symbole Gio (et non GiO).
    </mode chieur>

    <mode admirateur>
    Sinon, excellent. Comme d’habitude, quoi 😉
    </mode admirateur>

  4. Caca

    Elessar, tu sembles avoir raison, mais à cela je rajoute:

    – les forfaits internet, tels qu’ils sont facturés actuellement, ont un effet mutualiste. Un geek sans sous comme moi peut télécharger sans se poser de question, et mes parents qui exploitent beaucoup moins leur ligne paient autant. Injuste ? Boh, à peine.
    – on considère parfois l’accès à internet comme un droit, ces FAIs veulent le rabattre en tant que strict objet de consommation. On paie de l’octet. Alors comme d’hab, les gens vont chercher à payer moins, donc à trouver des combines avec la chance que ça a qu’elles soient absurdes (télécharger chez le voisin ou depuis les réseaux publics, changer leurs comportements sur internet en téléchargeant moins, mais aussi en mettant à disposition moins de contenu …). Si tu as eu le loisir d’observer ce qui se passe dans les pays qui paient leurs ordures au poids, tu verras d’autant mieux de quoi je parle. D’autant plus que le modèle « consommateur » est absurde car il n’est jamais jusqu’au-boutiste. Payer l’octet ça ne fait pas payer l’infrastructure, ni les salariés, ni le reste.

    Perso je m’estime heureux et satisfait du mode de paiement actuel d’internet en france. Méfie-toi du faux sentiment de justice qu’il y a à ce que « chacun paie ce qu’il consomme », ça pue même fortement du fion.

  5. chris

    Pour moi c’est un retour en arrière, comme au temps de France Telecom qui nous prenait pour des vaches a lait entre le minitel, le téléphone et internet.
    Vous voulez des tarifs illisibles comme pour les téléphone portables, avec un tiers de la page écrit en tout petit caractères.
    Non faut arrêter, l’accès a internet est un droit, il doit rester illimité sans concession aux opérateurs comme Orange (qui on acquis un réseaux payé par nos impôts, ceux de nos parents et grand parents tout de même) de se débrouiller a fournir.
    Et bientôt j’espère voir fleurir les forfaits de communications tout compris, internet + web + tele + mobile sans limite de volume d’utilisation (VOIP newsgroup …) bref enfin libre

    Si l’opération n’était pas aussi rentable cela se verrait dans les cours de la bourse

    Internet doit rester un espace de liberté et d’expression sans concession

    <<Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité>>

  6. osef

    > Méfie-toi du faux sentiment de justice qu’il y a à ce que « chacun paie ce qu’il consomme », ça pue même fortement du fion.
    Le pendant de ce joyeux précepte étant « Celui qui ne travaille pas ne mange pas », slogan officiel en URSS (mais qui pourrait bien redevenir très tendance). N’oublions pas non plus que la tarification à l’acte (T2A pour les intimes) est déjà en vigueur depuis quelques années au sein de notre bel hôpital *public* français.

    Quant au réseau et ses infrastructures, il faudrait peut-être préciser que les gibioctets délivrés par dizaines à 100 Mb/s, cela concerne surtout le bobo des villes. Le bobo des campagnes a un objectif plus modeste. Venez-y voir un peu les fameuses infrastructures : ligne aérienne qui pendouille au ras du sol, paire de cuivre directement raccordée au parafoudre, parafoudre pas forcément raccordé à la terre, etc.

    Et la French Data Network (FDN), dans tout ça ?

  7. deadalnix

    Elessar > C’est faux. Ce qui coute, c’est la collectivité. Le traffic, c’est très peu à coté.

    La connectivité, qu’est ce que c’est ? C’est d’avoir du matériel, prêt, à tout instant, à répondre au client. Cela inclut par exemple la ligne téléphonique (pour l’ADSL) ou bien la fibre optique, qui va de chaque client aux équipements du FAI. Ceci coûte très cher, car cela demande de faire des travaux pour poser la ligne, et des travaux d’entretient.

    Que vous fassiez passer une montagne de données ou bien rien du totu dans la ligne, elle coûte le même prix. Elle doit être la et prête à faire transiter des données à tout instant.

    Le coût de l’engorgement des réseaux est réel seulement dans certains cas particuliers. Des services très centralisés par exemple, comme youtube ou facebook. Ces derniers payent des opérateurs de transit et des CDN pour écouler la charge, le reste est une histoire d’accord entre ces acteurs et les FAI (ce qui n’a rien à voir avec le client).

    Pire, créer une gamme dans le genre coûte de l’argent. Il est en effet nécessaire de mesurer le volume de données envoyées et reçus par chaque client, et propager des autorisations ou non de transit à travers un nombre important d’équipement réseau.

    Mais cela à un grand avantage : créer un effet de gamme. C’est donc une raison commerciale et l’engorgement des réseaux est un épouvantail facile à brandir. La similarité avec d’autres réseaux (routier par exemple) va conduire de nombreuses personnes à tomber dans le panneau. D’ailleurs, aucune données scientifique ne vient en backup de ces affirmations. Normal, il n’y en a pas.