Emancip’Asso – L’éthique, jusqu’au bout du numérique !

Si en 2022, le temps passé sur Emancip’Asso avait surtout permis de trouver de quoi financer le projet, de constituer et d’animer un comité de pilotage et d’organiser une formation pour les hébergeurs de services éthiques, c’est en 2023 que le projet a vraiment décollé. Nous voilà en bonne voie pour permettre aux associations qui souhaitent s’émanciper des outils numériques des géants du web de trouver des structures pouvant les accompagner dans cette transition.

🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

 

Illustration de Toxicloud, un monstre vaporeux et toxique avec le logo de Amazon Web Services
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Toxicloud – Illustration CC-By David Revoy

Emancip’Asso, un projet en 4 actions

Conçu en 2021 en partenariat avec Animafac, copiloté par un grand nombre d’organisations impliquées dans les secteurs de l’éducation populaire, de l’associatif et du numérique et intégré dans notre feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet », le projet Emancip’Asso a pour objectif principal de mettre en lien fournisseurs de services numériques éthiques et associations ayant besoin d’être accompagnées dans leur démarche de transition numérique émancipatrice.

Pour atteindre son objectif, le projet prévoit de se décliner en 4 actions :

  • une formation pour les fournisseurs de services en ligne éthiques ;
  • un cours en ligne, déclinaison en numérique de la formation ;
  • un site web recensant des prestataires spécialistes de l’accompagnement à la transition numérique des associations et proposant un espace d’entraide et de mutualisation des besoins entre associations ;
  • une campagne de communication de grande ampleur pour inciter les associations à prendre conscience de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme.

schéma présentant les 4 étapes du projet Emancip'Asso

Cette année aura été bien remplie : les 3 premières actions détaillées ci-dessus sont désormais réalisées ! On vous détaille tout ça dans la suite de cet article.

Former les fournisseurs de services numériques éthiques à l’accompagnement des associations

Nous faisons un constat : les fournisseurs de services numériques éthiques sont peu nombreux à proposer des solutions prenant réellement en compte les besoins des associations, notamment l’accompagnement nécessaire pour mener à bien une démarche de transition vers des outils numériques libres. La première étape du projet Emancip’Asso se donne ainsi pour objectif d’accompagner la montée en compétences de ces acteurices à travers deux dispositifs : une formation et un cours en ligne (MOOC).

Une formation très appréciée en janvier 2023

20 personnes se sont donc retrouvées à Paris du 16 au 20 janvier dans les locaux de la FPH (Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme) pour participer à la formation « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique ». Si le programme initial de la formation a dû être légèrement modifié, le jeudi 19 janvier étant une journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’ensemble des interventions a quand même pu avoir lieu au cours de la semaine.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats
Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Remercions encore une fois les 9 personnes qui ont accepté d’intervenir pendant cette session de formation pour partager leurs domaines d’expertise et échanger avec les participant⋅es. Leurs interventions ont été très appréciées (voir ci-dessous) et se sont révélées précieuses, constituant une base solide de savoirs et de ressources pour la production du MOOC.

Remercions aussi les 20 personnes qui ont suivi avec assiduité les 7 séquences de cette formation et ont pris part aux nombreux échanges informels qui s’y sont tenus. Notre objectif de former en priorité les hébergeurs alternatifs membres du Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS) est atteint puisque 70% des participant⋅es sont actif⋅ves au sein d’une organisation membre du collectif CHATONS (14 personnes), représentant au total 11 structures membres du collectif CHATONS (Alolise, Assodev-Marsnet, le Cloud Girofle, la Contre-Voie, Deuxfleurs, Immae.eu, Libretic, Nebulae, Pâquerette, Picasoft et Sleto). Sur les 6 autres participant⋅es, l’un a vu son organisation (FuturEtic) intégrer le collectif CHATONS en juin 2023 et un autre (Krashboyz Bordel Klub) est actuellement candidat pour le rejoindre.

Le questionnaire de satisfaction que nous avons transmis aux participant⋅es met en évidence le fait que dans sa globalité, cette semaine a été bénéfique pour toustes. Ainsi, 35% des apprenant⋅es ont trouvé la formation très satisfaisante, 60% plutôt satisfaisante et un⋅e seul⋅e participant⋅e a considéré que cette formation était plutôt insatisfaisante.

Graphique montrant l'appréciation générale de la formation

Les séquences pédagogiques qui ont le plus été appréciées sont les suivantes :

  • réaliser le diagnostic numérique d’une association
  • développer son réseau et penser le travail en complémentarité
  • communication et design d’une offre de service
  • formation des utilisateur⋅ices et support / assistance
  • panorama des usages numériques des associations
  • compréhension du monde associatif
  • instaurer un dialogue stratégique avec l’association

(taux de satisfaction calculé sur la base de 5 critères : qualité du contenu théorique, qualité du contenu pratique, qualité de l’approche pédagogique, qualité des outils d’animation et capacité d’écoute/disponibilité)

Nous avons aussi demandé aux participant⋅es leur degré de satisfaction sur les autres aspects de la formation. Et comme nous l’indique le schéma ci-dessous, la satisfaction est globale, sauf quelques rares exceptions.

Graphique montrant les divers degrés de satisfaction de la formation

Nous gardons cependant en tête que certains aspects pourraient être améliorés :

  • favoriser des modalités de transmission des savoirs moins descendantes,
  • prévoir davantage de travaux pratiques et d’échanges de pratiques,
  • améliorer la cohérence entre les interventions,
  • utiliser des locaux plus adaptés.

Et nous ferons de notre mieux si nous venions à envisager de reconduire cette formation à l’avenir. Mais pour le moment, nous n’avons pas les financements pour cela.

Un MOOC très complet en décembre 2023

Il nous a fallu quasiment une année pour transformer la session de formation en MOOC, mais ça y est, le cours en ligne « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » est désormais accessible sur la plateforme MOOC CHATONS. Attention, la peinture est encore fraîche et il doit encore rester quelques coquilles, mais ce cours en ligne, principalement destiné aux organisations et personnes qui fournissent déjà des services en ligne ou qui souhaitent en proposer à destination des associations, permet d’acquérir en autonomie une méthodologie et des techniques d’accompagnement qui vont bien au delà de la simple fourniture de services.

capture d'écran du séquençage pédagogique du MOOC CHATONS #2
Les chapitres du MOOC

 

Reprenant dans les grandes lignes le séquençage pédagogique de la formation, le MOOC CHATONS #2 vous propose de naviguer à votre convenance au sein de 8 grandes thématiques, chacune d’entre elles proposant plusieurs leçons et un QCM (pour auto-évaluer les connaissances acquises). Chaque leçon s’articule autour de contenus textuels illustrés et propose parfois des activités à réaliser. Même si nous ne cherchons pas l’exhaustivité, nous avons essayé de synthétiser l’état des connaissances à disposition sur chaque sujet traité, et proposons systématiquement une rubrique « Pour aller plus loin » permettant à celles et ceux qui voudraient approfondir la question de consulter des ressources complémentaires.

capture d'écran des catégories de contenus de la séquence 4 du MOOC
Exemple sur la séquence 4 de l’articulation entre leçons, activités et QCM.

 

Le cours est dorénavant ouvert, et chacun·e peut y participer quand bon lui semble : il n’y a pas de période d’inscription à respecter. D’ailleurs, il n’est même pas nécessaire de s’inscrire pour consulter les leçons. Nous vous conseillons cependant de créer un compte pour bénéficier de fonctionnalités avancées :

  • accès aux exercices d’autoévaluation sous forme de QCM ;
  • accès au forum d’entraide ;
  • suivi de l’avancement de son parcours de formation (pour reprendre une leçon là où on s’est arrêté ou pour suivre les résultats aux évaluations).

Le maître-mot, ici, c’est l’autonomie. Nous voulons laisser aux apprenant·es un maximum de libertés dans leur parcours pédagogique : chacun⋅e peut suivre les leçons à son rythme et gérer son temps consacré à ce MOOC.

Comme d’habitude avec Framasoft, tous les contenus créés pour ce MOOC sont placés sous licence libre CC-By-SA (certaines images et vidéos issues de sites tiers sont signalées comme telles). Car nous espérons bien qu’il va évoluer, notamment grâce aux contributions et retours sur le forum d’entraide. Il faut donc voir ce MOOC comme un commun, organique, vivant : il grandit si l’on en prend soin. S’il manque des ressources, si une activité est à côté de la plaque, si une leçon est trop longue, nous vous invitons à partager votre avis sur le forum d’entraide et à proposer des améliorations.

Un site web pour faciliter la mise en relation des associations avec des prestataires, mais pas que…

Si permettre à des fournisseurs de services en ligne éthiques de monter en compétences en matière d’accompagnement des associations était le premier objectif du projet Emancip’Asso, le second était de créer un espace en ligne où les associations pourraient les identifier. C’est pourquoi dès l’origine du projet, nous avons prévu la création d’un site web permettant cette mise en relation. Mais avant de nous lancer dans la création du site, il nous fallait d’abord nous lancer dans la réalisation d’une identité graphique pour Emancip’Asso.

Une identité graphique et un design 👌

En septembre 2022, nous avons candidaté pour bénéficier de l’intervention d’un groupe d’étudiant⋅es sur la réalisation de la charte graphique et de l’identité visuelle du projet Emancip’Asso dans le cadre des projets tuteurés au sein de la licence pro Colibre. Après une première phase de présentation du projet et d’explicitation de notre commande, 4 étudiant⋅es ont réalisé un comparatif de chartes graphiques / identités visuelles de projets « voisins » avant de rédiger un cahier des charges présentant leur analyse du besoin, à partir duquel iels ont chacun⋅e élaboré une proposition de charte graphique. L’une de ces propositions correspondait à nos attentes et a servi d’inspiration à notre prestataire, Thomas Nicolas (merci à lui), pour la réalisation du logo.

logo Emancip'Asso

En parallèle, nous avons postulé à un appel à projet de l’association Latitudes qui propose chaque année d’accompagner les organisations ayant un projet numérique engagé à le concrétiser via un dispositif de tutorat avec des élèves de leurs écoles partenaires. Entre octobre 2022 et janvier 2023, 3 étudiant⋅es de 2ème année de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec ont travaillé à la réalisation d’un prototype pour le futur site web. Après un temps de découverte du projet, iels ont réfléchi à l’arborescence du futur site web et aux fonctionnalités à proposer sur chaque page avant de réaliser des maquettes via l’outil Penpot. Ces mock-up ont ensuite servi de base à notre prestataire, la Coopérative des Internets, pour créer le site web.

L’identité graphique et le design du site emancipasso.org résulte donc du travail de nombreuses personnes et nous sommes sacrément fier⋅es du résultat.

Capture écran de la page d'accueil du site emancipasso.org
Capture écran du site emancipasso.org

 

Un répertoire de prestataires, une communauté et des ressources

Le site emancipasso.org réalisé par La Coopérative des Internets (merci à elleux !) s’articule autour de 3 rubriques.

La première consiste en un répertoire de prestataires en mesure d’accompagner les associations souhaitant se lancer dans une démarche de transition vers des outils numériques libres.

On entend ici par « accompagnement », le fait d’accompagner l’association dans l’ensemble des étapes nécessaires à sa transition (co-élaboration d’une stratégie numérique, d’un diagnostic et de préconisations, mise en œuvre de celles-ci et accompagnement à la prise en main des solutions déployées). Nous avons en effet constaté que les associations peinaient souvent à trouver des professionnel⋅les réalisant ce type d’accompagnements sur mesure. Comme beaucoup d’organisations, les associations pensent d’abord « outils » avant de réfléchir à une stratégie numérique permettant que leur transition se déroule dans de bonnes conditions (sans retour aux services des géants du web au bout de quelques mois faute d’avoir pensé tous les aspects de cette transition). C’est pour cette raison que les associations ne trouveront pas dans ce répertoire des prestataires ne réalisant que le déploiement de solutions techniques. Nous avons d’ailleurs systématiquement demandé aux prestataires s’étant montré volontaires pour intégrer ce répertoire de nous fournir la preuve qu’ils avaient déjà mené plusieurs projets d’accompagnements auprès d’associations.

Dessin de Shane, la Lynx mascotte de Emancip'Asso. Elle est en tenus street wear, les bras croisés, confiante.
Cliquez pour nous soutenir et aider Shane, la mascotte d’Émancip’Asso – Illustration CC-By David Revoy

A ce jour, 20 prestataires sont recensés dans ce répertoire. C’est un début. Cela fait un petit mois que nous communiquons de manière active auprès des professionnel⋅les de l’accompagnement sur l’existence de ce site. De plus, nous comptons sur le fait que des hébergeurs de services ayant suivi la formation ou le MOOC se lancent à leur tour d’ici quelques mois. C’est donc encore actuellement un répertoire en devenir auquel vous avez accès. Si d’ailleurs vous connaissez des personnes ou organisations susceptibles d’y être référencées, n’hésitez pas à leur transmettre l’information.

Le site emancipasso.org est aussi pensé comme entrée pour rejoindre une communauté où les associations et les acteurices de l’écosystème du numérique émancipateur s’entraident, se conseillent, échangent des bonnes pratiques et font connaître leurs besoins en matière d’outils et/ou de fonctionnalités afin de mutualiser entre plusieurs organisations des coûts de développement. Partant du constat que les associations, et particulièrement les personnes en charge des aspects numériques au sein de celles-ci, n’ont à ce jour que très peu d’espaces pour échanger sur leurs pratiques en matière de transition numérique (merci d’ailleurs au Mouvement Associatif et ses délégations régionales qui s’emparent régulièrement de cette question), il nous a semblé essentiel de proposer un espace pour qu’elles se sentent moins isolées sur ces questions.

capture page accueil communauté emancipasso
La page d’accueil de la communauté Emancip’Asso

 

Enfin, la rubrique Ressources propose une sélection de contenus à destination des associations afin qu’elles puissent s’acculturer en autonomie à cette thématique du numérique éthique mais aussi à destination des prestataires afin qu’iels puissent perfectionner leur connaissance du monde associatif et leurs méthodes d’accompagnement. Notre objectif est de recenser ici un maximum de contenus pédagogiques pour favoriser l’émancipation du monde associatif. Si vous avez en stock des ressources que nous n’avons pas identifiées, n’hésitez pas à nous les faire connaître (en nous envoyant un petit mot sur contact (chez)emancipasso(point)org) afin qu’on les ajoute.

Et en 2024 ?

Dans les semaines et mois à venir, nous allons continuer à passer du temps sur le MOOC « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » afin de corriger ce qui doit encore l’être, améliorer certains contenus et ajouter des séquences vidéos issues de la captation qui a eu lieu pendant la session de formation.

Nous allons aussi continuer à solliciter des prestataires susceptibles de rejoindre le répertoire Emancip’Asso et traiter les candidatures. C’est un travail au long cours d’identifier toutes les structures existantes et de s’assurer qu’elles proposent réellement des offres à destination des associations intégrant une dimension d’accompagnement. Tout au long de l’année, nous essaierons d’être présent⋅es lors des principaux rassemblements des professionnel⋅les du numérique éthique et responsable afin de leur faire connaître ce dispositif et les inciter à le rejoindre.

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la lynx de Emancipasso et le monstre de Amazon Web Services.
C’est grâce à vos dons que Shane n’a pas peur de lutter contre Toxicloud – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Mais le plus gros du travail va être de réaliser la quatrième étape du projet : faire prendre conscience aux associations de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme et les inciter à se rendre sur le site emancipasso.org pour trouver ressources, entraide entre pairs et prestataires pour les accompagner dans leur transition. Pour cela, nous prévoyons de lancer une campagne de communication ciblée durant tout le mois de mars 2024. Nous y travaillons actuellement et espérons que vous nous aiderez à relayer nos supports de communication auprès de vos associations préférées ! Et toute l’année, nous présenterons le projet lors des principaux événements fédérateurs du monde associatif (Forum national de l’ESS, Universités d’été du Mouvement Associatif, Forum national des associations, etc.) afin de le faire connaître.

Enfin, à partir du moment où les associations auront connaissance du projet et qu’elles auront rejoins la communauté Emancip’Asso, nous mettrons davantage d’énergie sur l’animation de cette communauté afin de faciliter au mieux les échanges entre les participant⋅es. Notre objectif est que la communauté Emancip’Asso devienne un espace incontournable pour toutes les associations en cours de transition ou ayant réalisé leur transition numérique et que fréquenter cette communauté s’inscrive de manière permanente dans les pratiques associatives.

Merci de soutenir Emancip’Asso et Framasoft

Si jusqu’à maintenant les coûts liés au projet Emancip’Asso ont été pris en charge par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme (FPH), la Fondation Crédit Coopératif et la Fondation Un monde par tous, nous n’avons plus de sources de financement externe pour la suite du projet.

Donc si ce projet vous plaît, et que c’est possible pour vous, nous vous encourageons à soutenir Framasoft. Une partie de vos dons nous aideront à financer les coûts (campagne de communication et coordination du projet) du projet Emancip’Asso en 2024.

Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft », qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

Barre de dons Framasoft le 19décembre 2023, à 45% - 90140 €

Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste tout juste 12 jours pour récolter 109 000 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

 

Soutenir Framasoft

 

Retrouvez les liens majeurs de cet article :

 




Mobile App, redesign, new dev, promotion… let’s build a bright future for PeerTube !

Developing an ethical and emancipating alternative to YouTube, Twitch or Vimeo without Surveillance Capitalism’s means is a huge undertaking. Especially for a small French not-for-profit that already manages several projects to promote digital commons.

🦆 VS 😈: Let’s take back some ground from the tech giants!

Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

We (Bonjour ! We are Framasoft !) have been developing PeerTube for six years. Two weeks after releasing the sixth version of the software, let’s take a step back on six years of work, examine the huge opportunity that the present times hold for PeerTube, and look towards what we plan to do next year to prepare for its success… if you give us the means to get there!

Illustration of Yetube, a Yeti-like monster with the YouTube Premium logo.
Click to support Framasoft and push back against the Yetube – Illustration CC-By David Revoy

Not a rival, just an alternative

The realization that led us to develop PeerTube is that no one can rival YouTube or Twitch. You would need Google’s money, Amazon servers’ farms… Above all, you would need the greed to exploit millions of creators and videomakers, groom them into formatting their content to your needs, and feed them the crumbs of the wealth you gain by farming their audience into data livestock.

Monopolistic centralized video platforms can only be sustained by surveillance capitalism.

We wanted small groups such as institutions, educators, communities, artists, citizens, etc. to be able to afford to emancipate themselves from Big Tech’s platforms, without getting lost in the world wide web. We needed to develop a tool to democratize videohosting, so it had to be designed with radically different values in mind.

And that is what we did. We build PeerTube to empower people, not databases or shareholders.

Today, PeerTube is:

  • a Free-Libre software (transparency, protection against monopoly)
  • you can host on your server (self-hosting, autonomy, empowerment)
  • to create your video and livestream platform, with your own rules (community building, self-management)
  • that lets you federate (or not!) to other PeerTube platforms through ActivityPub protocol (federation, network, outreach)
  • that adds (optional) peer-to-peer streaming to classic streaming so it can withstand affluence (resilience, sharing, decentralization)
  • where more powerful servers can help less fortunate ones with redundancy (solidarity, resilience)
  • that can store videos externally with S3 storage (adaptability, cost-efficiency)
  • that can deport CPU-hungry tasks such as video or live transcoding to a dedicated server (efficiency, resilience, sustainability)

So no: PeerTube is not, and will not be a rival to YouTube or Twitch. PeerTube is powered by other values that those coded into Google’s and Amazon’s ecosystems. PeerTube is an alternative, and that’s exactly why this is so exciting.

Drawing of Sepia, PeerTube's octopus mascot. They are wearing a superhero cape, with the initials "6" on his chest.
Click to support Sepia – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

PeerTube is a software : 6 years of developments

In the last six years, with more than 275 000 lines of code, we got:

  • From a POC to a fully operative federated video platform with p2p broadcasting, complete with subtitles, redundancy, video import, search tools and localization (PeerTube v1, oct. 2018)
  • Notifications, playlists, a plugin system, moderation tools, federation tools, a better video player, a presentation website and an instances index (PeerTube v2, nov. 2019)
  • Federated research tool (and a search engine https://sepiasearch.org), more moderation tools, lots of code improvement, UX revamping, and last but not least: p2p livestream (PeerTube v3, Jan. 2021)
  • Improved transcoding, channels and instances homepage customization, improved search, an even better video player, filtering videos on pages, advanced administration and moderation tools, new video management tool, and a big code cleaning session (PeerTube v4, Dec. 2021)
  • A video editing tool, improved video statistics and metrics display, replay feature for permanent livestreams, latency settings for lives, an improved video player (for mobile displays), a more powerful plugin system, more customization options, more video filtering options, a new and user friendly feedback tool and a renewed presentation website (PeerTube v5, Dec. 2022)
  • Account request moderation, « back to live » button, remote transcoding (to deport CPU hungry task on a dedicated server). storyboard (previews in the progress bar), video chapters, improved accessibility, upload a new version of a video, and password-protected videos. (PeerTube v6, Nov. 2023)

And that is just when you only consider the software development part of PeerTube. In order to support and promote this software, we had to build a whole ecosystem.

PeerTube is also an ecosystem

PeerTube, nowadays, is also a coding community. On the project forge (online space to contribute on developments), we’ve had more than 400 contributors, 4,300 issues (features and support requests) closed over 6 years and 500 still open, and 12,400 contributions integrated upstream.

As not anyone can familiarize themselves with more than 275 000 lines of code, an easy way to contribute to PeerTube is by developing plugins : there are hundreds of them! Among them, there are the live chat (to get a chat during livestreams), plugins to authenticate against external authentication platforms, annotations to add in the video player, a transcription plugin to automatically create subtitles for your videos or plugins to add monetization to PeerTube videos.

Contributors have also helped by translating PeerTube into more than 36 languages (join them here), by providing answers on our forum, by updating our official documentation, or by sharing ideas on our Let’s Improve PeerTube feedback tool.

There are now more than a thousand PeerTube platforms all over the world (that we know of ^^), hosting almost a million videos. We have created an instances index that feeds content to SepiaSearch, our search engine for PeerTube videos, channels and playlists. We moderate it according to our terms and conditions, but anyone is free to use the code we develop to create their own index and search engine.

Fortunately, others are working towards promoting and moderating PeerTube content, by creating directories [FR] , recommendations threads, moderation tools, Firefox extensions, and all kinds of amazing content.

We promote PeerTube with an official website Joinpeertube.org, where the latest news are shared on the blog and the newsletter. There is also a mastodon account (and an -almost abandoned- account on Twitter). We also spend lots of hours talking to medias, researchers, innovators, communities, contributors, etc.

Fighting dragons with toothpicks

So, how can we estimate the cost of those 6 years of work? Should we just consider development time and the management of the development community (issues, code review, support)?

Should we also count the work done on blogposts, illustrations and promotion material, establishing roadmaps, working with designers, exchanging experience with researchers, videomakers, and amazing projects, some of which we have supported with funds? What about the time for moderating our search engine or cleaning after spammers on our feedback tool?

Even though we cannot pinpoint the exact budget Framasoft spent on PeerTube since 2017, our conservative estimate would be around 500 000 €. Over six years. As we got two grants from the European commission (through the NGI0 Search & Discovery and Entrust programs) totaling 132 000 €, it means that 73,6 % of PeerTube budget came from donations.

Now let’s overestimate the cost of PeerTube to 600 000 € over 6 years, to make sure we have covered every expense.

Even then, PeerTube total cost would represent 22 millionth (0.0022 %) of YouTube’s ad revenues last year. Yes, we did the math.

(source – 29.243 B USD // 632 853 USD)

We are – figuratively – fighting dragons with toothpicks. That’s why we think that PeerTube cannot and will not rival YouTube nor Twitch (and even less TikTok that presents a whole other experience).

But, as an alternative, PeerTube is already successful.

Drawing in the style of a fighting video game, where the octopus of PeerTube and the monster of YouTube, Twitch and Vimeo go head to head.
Click to support Sepia against the Videoraptor – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

A success in our eyes

Today, we know of more than 1000 instances (servers on which PeerTube is installed and running), sharing almost a million videos.

As it is not limited by the captology mechanics of an ad-and-attention-based model, PeerTube offers features not available from tech giants:

  • compatibility with other social tools via ActivityPub (Imagine you could tweet a comment to a YouTube video: with Mastodon and PeerTube, you can.)
  • share a video from a start timecode to a stop timecode (YouTube has caught up with us, since)
  • untempered chronological access to your suscriptions feed (no need to « click the bell » in addition to subscribing)
  • password-protected videos (unavailable in YouTube, paid in Vimeo)
  • replace a video by an updated version

We intended to make PeerTube specifically for people that need (and want) to share their videos outside of the surveillance capitalism model. Obviously we all know (and like) some YouTubers and Twitch-streamers, but they are the visible part of the iceberg of online video sharing.

Institutions, Educators, Independent medias, Citizens, and even creators should have the freedom to share videos online without contributing to a company’s monopoly, having to accept forced advertisement, or sacrificing on their audience’s data and privacy. The great news is, some of them have already found such freedom, and it makes us proud :

We want to build on the recognition PeerTube is getting, that’s why we have planned a lot of work for 2024!

PeerTube’s roadmap for v7, in 2024

The features we have planned for the next year of development on PeerTube all have the same goal: facilite adoption by improving ease-of-use in several ways. As for version 6, most of those features has been chosen from the ideas you shared and voted for on our feedback tool.

We plan to:

  • Add a data export/import system (with or without video files), so users can easily change their instance.
  • Get a full accessibility audit, to facilitate use for people with specific needs, and complete the work done this year (see version 6 release). If we have time left on integrating the report’s recommandations, we will see if and how we could add speech-to-text transcription
  • Add a comment moderation tool usable for both instance administrators and video uploaders.
  • Create a new moderation tool to sort content according to preset keywords lists ( « far-right dogwhistling words in German », « queerphobic idioms in English », etc). This tool will present corresponding content to instance administrators and moderators, that will then determine if it fits their moderation policy.
  • (Technical) separation of audio and video streams. Such improvement will unlock the possibility, in the future, to develop and get multi-audio track videos (e.g. multiple langages), or multi-videos track with the same audio stream (e.g. multiple angles)
  • Add a new « audio-only » resolution (in the « 720p », « 1080p », etc. menu) for our HLS player. It will enable users to only get the audio track streamed to them, improving sustainability when they only want to listen to a video and look at other tabs.
  • Rethink the sensitive content characterization. At the moment, you can only tag videos as « Safe For Work » / « Not Safe For Work ». But « sensitive content » can imply lots of cases: violence, nudity, strong langage, etc. We will work with designers to think about the appropriate way to characterize and treat such cases.
  • Revamp the video management space. We have added lots of new features along the years (live and replay, studio editor, etc.)… it’s great, but tabs and menus accumulated. We will work with designers to rethink it from the ground up and make it easy-to-use.
  • Get a complete review and implement a redesign of the experience and interface of PeerTube. Even though we’ve had lots of help along the way, PeerTube has not benefited of guidance in design from the get-go. We want to think this work as a reboot, where everything (even the orange?) is on the table, if it helps with adoption and ease of use.

Illustration of Videoraptor, an insectoid monster whose three heads bear the logos of YouTube, Vimeo and Twitch.
Hep us push back against the Videoraptor- Illustration CC-By David Revoy

Doubling the dev team for resilience…

OK, when you go from one to two developers, « doubling » is easier… but it was still a big deal to us.

First, because Framasoft is a not-for-profit funded mainly by donations. So far, we’ve had the honor and privilege to get enough support to fund our expenses, the main being our 10 employees. But donation-based economics models are, by definition, highly unpredictable. That is especially true in an economy where inflation, energy costs, etc. make most of our supporters rethink their budget.

Another reason lies within our core values: we believe in decentralization and networks of small actors (over growing into giants and monopolies). We also believe that prioritizing humans and care implies to stay in a small team configuration, where we truly know each other.

And we think that the way we have applied those values into our not-for-profit is key to the efficiency, the creativity and the talents expressed by our members (both volunteers and employees). That’s why we have worked on limiting Framasoft’s growth, and have set the symbolic limit of « ten employees tops ».

During 2022 and 2023, there were lots of discussions on this topic within Framasoft. On one hand, we can’t keep on developing PeerTube with only one developer (even though someone as talented as Chocobozzz), who could win the lottery, leave, or just change careers. On the other hand, if we hired a new developer, what would be their profile? How can we make sure they would fit in? Can we secure a long lasting job for them?

In late 2022, Chocobozzz asked us to post an internship offer. It was both to test if, after 5 years coding solo on PeerTube, teamwork came back easily (it did) ; but also to train someone on PeerTube’s code core, see how it can be apprehended by newcomers, and how to improve its documentation.

Wicklow joined us for an internship between February and August 2023, and produced the « password protected video features » released in version 6 of PeerTube. We hadn’t plan to hire him: we had, then, other profiles in mind, and thought we wouldn’t be able to start a hiring process before 2024. We specifically told him so, as not to give him false hope… But as we benefited from a grant extension from NGI0 program, we also realized that he was a perfect fit in the project, for the team and in our not-for-profit.

Long story short: we hired Wicklow in September 2023, just as he graduated, on a one-year contract (that we hope to secure with your help!).

…and to create an iOS/Android mobile app!

This new hire has two goals. First and foremost, we want another developer to become familiar with PeerTube’s core code, and lessen the « bus factor« . Wicklow should also become gradually able to help Chocobozzz in managing the code community.

As the community grows (and we are very thankful), so does the managing workload: answering to issues and support requests on our forum, reviewing code contributions, etc. Even though being present for the community is important, it’s taking up to half of Chocobozzz’s time, and that means even less time to develop new features.

The second and main goal for Wicklow in 2024 would be, with the help of designers, to create and publish an official PeerTube mobile app. Mobile viewing has become the main way to watch videos. Even though there are already mobile apps that can play videos on PeerTube, we feel that an official app could help with PeerTube’s adoption and attractiveness.

For 2024, the app would be limited to finding and watching videos. We want users to be able to use a federated search engine, watch videos and livestreams, log in to their account on their PeerTube instance, access their notifications, subscriptions, playlists, etc. If successful, this first version of the app could be extended to other use-cases and features in the future.

Our plan is to publish this app both on iOS (pending Apple’s review, that can be tricky) and Android… and, as an extended goal (so « if all goes well »), on Android TV as well.

Drawing of Sepia, PeerTube's cuttlefish mascot. He's in a meditative position, surrounded by an aura of strength, reminiscent of super sayans.
Sepia, PeerTube’s mascot, strong from your support – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Promoting the PeerTube Ecosystem

PeerTube is more than code, and we want to shed a light on the incredible community that is thriving around this project.

We often see amazing plugins, interesting instances and channels, new initiatives and experiments… that we would like to share. But we seldom have and take time to do so.

In the meantime, we also witness many people wondering if PeerTube allows livestream (it does!) if there is a chat for lives (yes: it’s a great plugin!), or if there are websites to find content on PeerTube (yes again!)

We plan to work on promoting PeerTube’s ecosystem, through the blog and newsletter on our website Joinpeertube, our Mastodon account, and by working on a showcase Peer.tube instance.

To kick off this work, we will go live and answer all your questions about PeerTube during a livestream hosted by Laurens from the Fediverse Report blog and newsletter, on our Peer.Tube channel! You can already go on Mastodon and ask your questions with the #PeerTubeAMA hashtag.

This AMA (« Ask Me Anything ») will take place tomorrow, Dec 13th, from 6 to 8pm (CET), on this link.

Thumbnail stating "Livestream #PeerTubeAMA - Dec. 13th - 6-8pm CET
Click on the image to get to the livestream

 

(and if all goes well, we’ll publish the replay on the same channel)

Funded by you… and Europa!

As we stated sooner in this (long) blogpost, we were fortunate enough to get grants from the European Commission program NGI, through the NLnet foundation (many thanks to them!). The previous grants helped us fund a quarter of our six years of work on PeerTube. We are glad to announce that we got another grant for 2024, that will cover planned development costs.

It means that, as it was for 75 % of the work until now, funding the rest of our plans relies on donations. Communicating about PeerTube and its ecosystem, sharing experience with diverse actors, design costs, community support and management, etc. All those costs will be, as usual, funded by… some of you!

Our current donation campaign will determine Framasoft budget for 2024, and from its success we will know if we can secure a stable job for our second developer, while keep on all the other projects and actions that we take on.

Once again this year we need you, your support, your sharing, to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply ethical digital spaces.

So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible:

Framasoft donation bar on dec. 12th 2023, at 30 % - 61341 €

If we are to balance our budget for 2024, we have three weeks to raise €138,659 : we can’t do it without your help !

Support Framasoft




Application mobile, redesign, second développeur, promotion… construisons un avenir radieux pour PeerTube !

Développer une alternative éthique et émancipatrice à YouTube, Twitch ou Vimeo sans les moyens du capitalisme de surveillance est une entreprise gigantesque. Surtout pour une petite association française à but non lucratif qui gère déjà plusieurs projets de promotion des biens communs numériques.

🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

 

Cela fait six ans que nous développons PeerTube. Deux semaines après la sortie de la sixième version du logiciel, prenons un peu de recul sur ces six années de travail, examinons l’immense opportunité que représente la période actuelle pour PeerTube, et regardons ce que nous comptons faire l’année prochaine pour préparer son succès… si vous nous donnez les moyens d’y arriver !

Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.
Cliquez pour soutenir Framasoft et repousser le Yetube – Illustration CC-By David Revoy

 

Pas un rival, juste une alternative

Le constat qui nous a amenés à développer PeerTube est que personne ne peut rivaliser avec YouTube ou Twitch. Vous auriez besoin de l’argent de Google, des fermes de serveurs d’Amazon… Par-dessus tout, vous auriez besoin de la cupidité nécessaire pour exploiter des millions de créateurs et de vidéastes, les préparer à formater leur contenu en fonction de vos besoins, et les nourrir des miettes de la richesse que vous gagnez en transformant leur audience en bétail de données.

Les plateformes vidéo centralisées et monopolistiques ne peuvent être maintenues que par le capitalisme de surveillance.

Nous voulions que les petits groupes tels que les institutions, les éducateurs, les communautés, les artistes, les citoyens, etc. aient les moyens de s’émanciper des plateformes de Big Tech, sans se perdre dans le World Wide Web. Nous avions besoin de développer pour démocratiser l’hébergement vidéo, il fallait donc le concevoir avec des valeurs radicalement différentes à l’esprit.

Et c’est ce que nous avons fait. Nous construisons PeerTube pour donner du pouvoir aux gens, et non aux bases de données ou aux actionnaires.

Aujourd’hui, PeerTube est :

  • un logiciel libre (transparence, protection contre les monopoles)
  • vous pouvez l’héberger sur votre serveur (self-hosting, autonomie, empowerment)
  • de créer votre plateforme vidéo et de diffusion en direct, avec vos propres règles (création d’une communauté, autogestion)
  • qui vous permet de vous fédérer (ou non !) à d’autres plateformes PeerTube via le protocole ActivityPub (fédération, réseau, diffusion)
  • qui ajoute le streaming pair-à-pair (optionnel) au streaming classique afin qu’il puisse résister à l’abondance (résilience, partage, décentralisation)
  • où les serveurs les plus puissants peuvent aider les moins chanceux grâce à la redondance (solidarité, résilience)
  • qui peut stocker des vidéos en externe grâce au stockage S3 (adaptabilité, rentabilité)
  • qui peut déporter sur un serveur dédié les tâches gourmandes en ressources processeur telles que le transcodage vidéo ou en direct (efficacité, résilience, durabilité)

Donc non : PeerTube n’est pas et ne sera pas un rival de YouTube ou de Twitch. PeerTube est alimenté par d’autres valeurs que celles codées dans les écosystèmes de Google et d’Amazon. PeerTube est une alternative, et c’est exactement pour cela que c’est si excitant.

 

Dessin de Sepia, læ poulpe mascotte de PeerTube. Iel porte une cape de super héros, avec le sigle "6" sur son torse.
Cliquez pour soutenir Sepia – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

PeerTube est un logiciel : 6 ans de développements

Au cours des six dernières années, avec plus de 275 000 lignes de code, nous avons obtenu :

  • D’une preuve de concept à une plateforme vidéo fédérée pleinement opérationnelle avec diffusion paire-à-paire, complète avec sous-titres, redondance, importation de vidéos, outils de recherche et localisation (PeerTube v1, oct. 2018)
  • Des notifications, des listes de lecture, un système de plugins, des outils de modération, des outils de fédération, un meilleur lecteur vidéo, un site web de présentation et un index des instances (PeerTube v2, nov. 2019)
  • D’un outil de recherche fédérée (et un moteur de recherche https://sepiasearch.org), plus d’outils de modération, beaucoup d’améliorations du code, une refonte de l’UX, et enfin : diffusion en direct en pair-à-pair (PeerTube v3, Jan. 2021)
  • L’amélioration du transcodage, de la personnalisation de la page d’accueil des chaînes et des instances, recherche améliorée, lecteur vidéo encore plus performant, filtrage des vidéos sur les pages, outils d’administration et de modération avancés, nouvel outil de gestion des vidéos, et une grande session de nettoyage du code (PeerTube v4, déc. 2021)
  • Un outil d’édition vidéo, un affichage amélioré des statistiques et des mesures vidéo, une fonction de relecture pour les diffusions en direct permanentes, des paramètres de latence pour les lives, un lecteur vidéo amélioré (pour les écrans mobiles), un système de plugins plus puissant, davantage d’options de personnalisation, davantage d’options de filtrage vidéo, un nouvel outil convivial pour proposer des idées et un site web de présentation renouvelé (PeerTube v5, déc. 2022)
  • La modération des demandes de compte, un bouton de retour au direct, transcodage à distance (pour déporter la tâche gourmande en CPU sur un serveur dédié). Storyboard (prévisualisation dans la barre de progression), chapitres vidéo, accessibilité améliorée, téléversement d’une nouvelle version d’une vidéo, et vidéos protégées par un mot de passe. (PeerTube v6, Nov. 2023)

Et ce n’est que la partie développement logiciel de PeerTube. Pour soutenir et promouvoir ce logiciel, nous avons dû construire tout un écosystème.

PeerTube est aussi un écosystème

PeerTube, aujourd’hui, est aussi une communauté de développeur·euses. Sur la forge du projet (espace en ligne pour contribuer aux développements), nous avons eu plus de 400 contributeurs et contributrices, 4 300 problèmes (fonctionnalités et demandes de support) fermés en 6 ans et 500 toujours ouverts, et 12 400 contributions intégrées en amont.

Comme tout le monde ne peut pas se familiariser avec plus de 275 000 lignes de code, un moyen facile de contribuer à PeerTube est de développer des plugins : il y en a des centaines ! Parmi eux, il y a le chat en direct (pour obtenir un chat pendant les diffusions en direct), des plugins pour s’authentifier auprès de plateformes d’authentification externes, des annotations à ajouter dans le lecteur vidéo, un plugin de transcription pour créer automatiquement des sous-titres pour vos vidéos ou encore des plugins pour ajouter de la monétisation aux vidéos de PeerTube.

Les contributeurs et contributrices ont également aidé en traduisant PeerTube dans plus de 36 langues (rejoignez-les ici), en fournissant des réponses sur notre forum, en mettant à jour notre documentation officielle, ou en partageant des idées sur notre outil de demandes améliorations PeerTube (en anglais).

Il y a maintenant plus d’un millier de plateformes PeerTube dans le monde (à notre connaissance ^^), hébergeant près d’un million de vidéos. Nous avons créé un index d’instances qui alimente SepiaSearch, notre moteur de recherche pour les vidéos, chaînes et listes de lecture PeerTube. Nous le modérons selon nos termes et conditions, mais chacun⋅e est libre d’utiliser le code que nous développons pour créer son propre index et son propre moteur de recherche.

Heureusement, d’autres personnes travaillent à la promotion et à la modération du contenu de PeerTube, en créant des annuaires, des fils de recommandations (en anglais), des outils de modération, des extensions Firefox, et toutes sortes de contenus étonnants.

Nous promouvons PeerTube avec un site officiel Joinpeertube.org, où les dernières nouvelles sont partagées sur le blog et la newsletter. Il y a également un compte Mastodon (et un compte – presque abandonné – sur Twitter). Nous passons également de nombreuses heures à discuter avec les médias, les chercheuses, les innovateurs, les communautés, les contributeurs et contributrices, etc.

Combattre les dragons avec des cure-dents

Alors, comment estimer le coût de ces 6 années de travail ? Doit-on considérer uniquement le temps de développement et la gestion de la communauté de développement (problèmes, revue de code, support) ?

Faut-il aussi compter le travail effectué sur les articles de blog, les illustrations et le matériel de promotion, l’établissement des feuilles de route, le travail avec les designers, l’échange d’expérience avec les chercheur·euses, les vidéastes, et les projets étonnants, dont certains que nous avons soutenus financièrement ? Qu’en est-il du temps consacré à la modération de notre moteur de recherche ou à la lutte contre les spammeurs sur notre outil de proposition ?

Même si nous ne pouvons pas préciser le budget exact que Framasoft a consacré à PeerTube depuis 2017, notre estimation prudente se situerait autour de 500 000 €. Sur six ans. Comme nous avons obtenu deux subventions de la Commission européenne (via les programmes NGI0 Search & Discovery et Entrust) pour un total de 132 000 €, cela signifie que 73,6 % du budget de PeerTube provient de dons.

Maintenant, surestimons le coût de PeerTube à 600 000 € sur 6 ans, pour nous assurer que nous avons couvert toutes les dépenses.

Même dans ce cas, le coût total de PeerTube représenterait 22 millionièmes (0,0022 %) des recettes publicitaires de YouTube l’année dernière. Oui, nous avons fait le calcul.

(source – 29.243 B USD // 632 853 USD)

Nous nous battons – au sens figuré – contre des dragons avec des cure-dents. C’est pourquoi nous pensons que PeerTube ne peut pas rivaliser et ne rivalisera pas avec YouTube ni avec Twitch (et encore moins avec TikTok qui présente une toute autre expérience).

Mais, en tant qu’alternative, PeerTube est déjà un succès.

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le poulpe de PeerTube et le monstre de YouTube, Twitch et Viméo.
Cliquez pour soutenir Sepia contre le Videoraptor – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un succès à nos yeux

Aujourd’hui, nous connaissons plus de 1000 instances (serveurs sur lesquels PeerTube est installé et fonctionne), partageant près d’un million de vidéos.

N’étant pas limité par la mécanique de captation d’un modèle basé sur la publicité et l’attention, PeerTube offre des fonctionnalités qui ne sont pas disponibles chez les géants de la technologie :

  • compatibilité avec d’autres outils sociaux via ActivityPub (Imaginez que vous puissiez tweeter un commentaire sur une vidéo YouTube : avec Mastodon et PeerTube, c’est possible)
  • partager une vidéo d’un timecode de départ à un timecode d’arrêt (YouTube nous a rattrapés, depuis)
  • un accès chronologique ininterrompu à votre flux d’abonnements (pas besoin de « cliquer sur la cloche » en plus de l’abonnement)
  • vidéos protégées par un mot de passe (indisponibles sur YouTube, payantes sur Vimeo)
  • remplacer une vidéo par une version actualisée

Nous avions l’intention de créer PeerTube spécifiquement pour les personnes qui ont besoin (et veulent) partager leurs vidéos en dehors du modèle du capitalisme de surveillance. Il est évident que nous connaissons tous⋅tes (et apprécions) certains vidéastes Youtube et Twitch, mais iels ne représentent que la partie visible de l’iceberg du partage de vidéos en ligne.

Les institutions, les éducateurs, les médias indépendants, les citoyens et même les créateurs devraient avoir la liberté de partager des vidéos en ligne sans contribuer au monopole d’une entreprise, sans avoir à accepter des publicités forcées ou sans sacrifier les données et la vie privée de leur public. La bonne nouvelle, c’est que certains d’entre eux ont déjà trouvé cette liberté, et nous en sommes fiers :

    • Institutions
    • Education
    • Médias indépendants
      • Blast (Média en ligne français indépendant de gauche)
      • Howlround (Theater Commons media situé à l’Emerson College, Boston)
    • Citoyens et citoyennes
      • Urbanists.video (vidéos sur les lieux où l’on peut marcher et vivre)
      • S2S (espace sécurisé pour les personnes sourdes et malentendantes, vidéos sur la langue des signes française)
      • Live it live (concerts de musique en direct)
    • Créateurs et créatrices
      • Skeptikon (collectif français, vidéos sur l’esprit critique et le scepticisme)
      • TILvids (TIL = Today I Learned (aujourd’hui j’ai appris), vidéos ludo-éducatives en anglais, avec miroir autorisé et officiel de YouTube)
      • Bunseed (initiative française, alternative à Patreon basée sur le logiciel libre, par et pour les créateurs, basée sur PeerTube)

Nous voulons tirer parti de la reconnaissance dont jouit PeerTube, c’est pourquoi nous avons prévu beaucoup de travail pour 2024 !

La feuille de route de PeerTube vers la v7, en 2024

Les fonctionnalités que nous avons prévues pour la prochaine année de développement de PeerTube ont toutes le même objectif : faciliter l’adoption en améliorant la facilité d’utilisation de plusieurs façons. Comme pour la version 6, la plupart de ces fonctionnalités ont été choisies à partir des idées que vous avez partagées et pour lesquelles vous avez voté sur notre outil de proposition.

Nous prévoyons de :

  • Ajouter un système d’export/import des données d’un compte (avec ou sans fichiers vidéo), afin que les utilisateurs et utiliastrices puissent facilement changer d’instance.
  • Réaliser un audit d’accessibilité complet, afin de faciliter l’utilisation pour les personnes ayant des besoins spécifiques, et compléter le travail effectué cette année (voir la version 6). S’il nous reste du temps pour intégrer les recommandations du rapport, nous verrons si et comment nous pourrions ajouter la transcription de l’audio en texte.
  • Ajouter un outil de modération des commentaires utilisable à la fois par les administratrices d’instances et les vidéastes.
  • Créer un nouvel outil de modération pour trier le contenu en fonction de listes de mots-clés prédéfinies (« mots-clés de l’extrême droite en allemand », « injures queerphobes en anglais », etc.). Cet outil présentera les contenus correspondants aux administrateurs et modératrices des instances, qui détermineront alors s’ils correspondent à leur politique de modération.
  • Organiser la séparation (technique) des flux audio et vidéo. Cette amélioration permettra, à l’avenir, de développer et d’obtenir des vidéos à pistes audio multiples (par exemple, en plusieurs langues), ou des vidéos à pistes multiples avec le même flux audio (par exemple, sous plusieurs angles).
  • Ajouter une nouvelle résolution « audio » (dans le menu « 720p », « 1080p », etc.) pour notre lecteur HLS. Cela permettra aux utilisatrices de ne recevoir que la piste audio, améliorant ainsi la durabilité lorsqu’ils veulent seulement écouter une vidéo et regarder d’autres onglets.
  • Repenser la caractérisation du contenu sensible. À l’heure actuelle, vous ne pouvez étiqueter les vidéos que comme « Safe for work » / « Not Safe For Work ». Or, le terme « contenu sensible » peut recouvrir de nombreux cas : violence, nudité, jurons, etc. Nous travaillerons avec des designers pour réfléchir à la manière appropriée de catégoriser et de traiter ces cas.
  • Réorganiser l’espace de gestion des vidéos. Nous avons ajouté beaucoup de nouvelles fonctionnalités au fil des ans (direct et rediffusion, studio d’édition de vidéo, etc.)… c’est bien, mais les onglets et les menus se sont accumulés. Nous travaillerons avec des designers pour repenser le système de A à Z et le rendre plus facile à utiliser.
  • Procéder à un examen complet et mettre en œuvre une refonte de l’expérience et de l’interface de PeerTube. Même si nous avons reçu beaucoup d’aide en cours de route, PeerTube n’a pas bénéficié d’un suivi en design dès le départ. Nous voulons considérer ce chantier comme une remise à plat, où tout (même la couleur orange ?) peut être remis en question, si cela aide à l’adoption et à la facilité d’utilisation.

 

Illustration de Videoraptor, un monstre insectoïde dont les trois têtes sont ornées des logos de YouTube, Viméo et Twitch

Aidez-nous à repousser le Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

 

Doubler l’équipe de développement pour plus de résilience…

D’accord, quand on passe d’un à deux développeurs, c’est facile de « doubler »… mais c’était quand même une grande question pour nous.

D’abord parce que Framasoft est une association à but non lucratif financée principalement par des dons. Jusqu’à présent, nous avons eu l’honneur et le privilège d’obtenir suffisamment de soutien pour financer nos dépenses, la principale étant de rémunérer nos 10 employé·es. Mais les modèles économiques basés sur les dons sont, par définition, hautement imprévisibles. C’est particulièrement vrai dans une économie où l’inflation, les coûts de l’énergie, etc. poussent la plupart de nos donateurs et donatrices à revoir leur budget.

Une autre raison réside dans nos valeurs fondamentales : nous croyons à la décentralisation et aux réseaux de petites actrices (plutôt qu’à la croissance des géants et des monopoles). Nous pensons également que donner la priorité à l’humain et au soin implique de rester dans une petite équipe à taille humaine, où nous nous connaissons vraiment les uns les autres.

Or nous pensons que la manière dont nous avons appliqué ces valeurs dans notre association est une des clés de l’efficacité, de la créativité et des talents exprimés par nos membres (bénévoles et employé·es). C’est pourquoi nous avons travaillé à limiter la croissance de Framasoft, en nous fixant une limite symbolique de « dix salarié⋅es maximum ».

Au cours des années 2022 et 2023, ce sujet a fait l’objet de nombreuses discussions au sein de Framasoft. D’une part, on ne peut pas continuer à développer PeerTube avec un seul développeur (même si c’est un développeur aussi talentueux que Chocobozzz), qui peut gagner au loto, partir, ou tout simplement changer de carrière. D’autre part, si nous embauchions un deuxième développeur, quel serait son profil ? Comment pouvons-nous nous assurer qu’elle s’intégrera ? Pouvons-nous lui assurer un emploi durable ?

Fin 2022, Chocobozzz nous a demandé de publier une offre de stage. Il s’agissait à la fois de tester si, après 5 ans de développement en solo sur PeerTube, le travail en équipe lui revenait facilement (c’est le cas) ; mais aussi de former quelqu’un au code de PeerTube, de voir comment il peut être appréhendé par une nouvelle personne, et comment améliorer sa documentation.

Wicklow nous a rejoint pour un stage entre février et août 2023, et a produit la fonctionnalité de protection de vidéos par mot de passe, publiée dans la version 6 de PeerTube. Nous n’avions pas prévu de l’embaucher : nous avions alors d’autres profils en tête, et pensions ne pas pouvoir lancer un processus d’embauche avant 2024. Nous le lui avons dit expressément, pour ne pas lui donner de faux espoirs… Mais au même moment où nous apprenions pouvoir bénéficier d’une extension de bourse du programme NGI0, nous avons réalisé qu’il s’intégrait parfaitement au projet, à l’équipe et à notre association.

Bref : nous avons embauché Wicklow en septembre 2023, alors qu’il venait d’obtenir son diplôme, pour un contrat d’un an (que nous espérons pérenniser avec votre soutien !).

…et pour créer une application mobile iOS/Android !

Cette nouvelle embauche a deux objectifs. Tout d’abord, nous voulons qu’un autre développeur, ou qu’une autre développeuse, se familiarise avec le code de base de PeerTube, et réduise le « bus factor ». Wicklow devrait également devenir progressivement capable d’aider Chocobozzz dans la gestion de la communauté de développement.

Au fur et à mesure que la communauté grandit (et nous en sommes ravies), la charge de travail d’animation augmente également : répondre aux issues et aux demandes d’assistance sur notre forum, examiner les contributions en code, etc. Bien qu’il soit important d’être présent pour la communauté, cela prend jusqu’à la moitié du temps de Chocobozzz, ce qui signifie encore moins de temps pour développer de nouvelles fonctionnalités.

Le deuxième et principal objectif pour Wicklow en 2024 serait, avec l’aide de designers, de créer et de publier une application mobile PeerTube officielle. Le visionnage mobile est devenu le principal moyen de regarder des vidéos. Même s’il existe déjà des applications mobiles permettant de lire des vidéos sur PeerTube, nous pensons qu’une application officielle pourrait contribuer à l’adoption et à l’attractivité de PeerTube.

Pour 2024, l’application se limiterait à la recherche et au visionnage de vidéos. Nous voulons que les utilisatrices puissent utiliser un moteur de recherche fédéré, regarder des vidéos et des directs, se connecter à leur compte sur leur instance PeerTube, accéder à leurs notifications, abonnements, listes de lecture, etc. En cas de succès, cette première version de l’application pourrait être étendue à d’autres cas d’usage et fonctionnalités à l’avenir.

Nous prévoyons de publier cette application à la fois sur iOS (ce qui dépendra aussi d’Apple, connue pour être tatillonne avec le fediverse) et sur Android… et, en tant qu’objectif bonus (donc « si tout se passe bien »), sur Android TV également.

Dessin de Sepia, læ poulpe mascotte de PeerTube. Iel est en position de méditation et entouré d'une aura de force, évoquant le super sayans.
Sepia, la mascotte de PeerTube, forte de votre soutien – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Promouvoir l’écosystème PeerTube

PeerTube, c’est plus que du code, et nous voulons mettre en lumière l’incroyable communauté qui se développe autour de ce projet.

Nous voyons souvent des plugins étonnants, des instances et des chaînes intéressantes, de nouvelles initiatives et expériences… que nous aimerions partager. Mais il est rare que nous ayons et prenions le temps de le faire.

En attendant, nous voyons aussi beaucoup de gens qui se demandent si PeerTube permet la diffusion en direct (c’est le cas !), s’il y a un chat pour les lives (oui : c’est un plugin génial !), ou s’il y a des sites web pour trouver du contenu sur PeerTube (encore une fois : oui !).

Nous prévoyons de travailler à la promotion de l’écosystème PeerTube, grâce au blog et à la newsletter de notre site Joinpeertube, avec notre compte Mastodon, et en travaillant sur une instance vitrine Peer.tube.

Pour inaugurer ce travail, nous répondrons en Anglais et en direct à toutes vos questions sur PeerTube lors d’un livestream animé par Laurens du blog et de la newsletter Fediverse Report, sur notre chaîne Peer.Tube ! Vous pouvez déjà aller sur Mastodon et poser vos questions (en Anglais aussi) avec le hashtag #PeerTubeAMA.

Cet AMA ( » Ask Me Anything « ) aura lieu demain, 13 décembre, de 18h à 20h (CET), sur ce lien.

La vignette indique
Cliquez sur l’image pour accéder au live

(et si tout se passe bien, nous publierons le replay sur la même chaîne)

Si vous êtes résolument francophones, on vous donne rendez-vous le 19 décembre au matin, où nous passerons Au Poste! pour une PeerTube Party organisée par le journaliste David Dufresne.

Financé par l’Europe… et par vous !

Comme nous l’avons déjà dit dans ce (long) billet, nous avons eu la chance d’obtenir des bourses du programme NGI (Next Generation Internet) de la Commission Européenne, par l’intermédiaire de la fondation NLnet (merci beaucoup à elles et eux !). Les bourses précédentes nous ont permis de financer un quart de nos six années de travail sur PeerTube. Nous sommes heureuses d’annoncer que nous avons obtenu une nouvelle bourse pour 2024, qui couvrira les coûts de développement prévus.

Cela signifie que, comme cela a été le cas pour 75 % du travail jusqu’à présent, le financement de tout le reste du projet repose sur les dons. Communiquer sur PeerTube et son écosystème, les partages d’expérience avec divers acteurs, les prestations en design, le soutien et la gestion de la communauté, etc. Tous ces coûts seront, comme d’habitude, financés par… certaines d’entre vous !

Notre campagne de dons actuelle déterminera le budget de Framasoft pour 2024. Son succès nous indiquera si nous pourrons assurer un emploi stable à notre second développeur, tout en continuant à mener à bien tous les autres projets et actions que nous entreprenons.

Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft », qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

Barre de dons Framasoft le 12 décembre 2023, à 30 % - 61341 €

Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste trois semaines pour récolter 138 659 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

 

Soutenir Framasoft

 




En finir avec la taxe copie privée

Inspiré par le récent débat auquel il a participé dans la dernière édition d’Au café libre dans l’émission Libre à vous ! de l’April, Gee nous propose cette semaine un point sur la fameuse « taxe copie privée ».

En finir avec la taxe copie privée

Il paraît qu’il serait question d’étendre la redevance pour copie privée aux ordinateurs…

La Geekette, blasée : « En même temps, qu'est-ce qui n'est pas encore taxé pour copie privée, de nos jours ? » Gee, les bras croisés : « Ouais, il y a déjà les DVD, disques durs, clefs USB, bientôt le cloud et le replay… Taxez mon slip, tant que vous y êtes, j'y ai copié le dernier M. Pokora récemment. Une gastro fulgurante. »

Pour rappel, la fameuse « taxe copie privée » est prélevée sur les supports de stockage pour compenser le manque à gagner dû aux copies d’œuvres que les gens peuvent réaliser pour leurs usages personnels.

Années 90. Un ayant droit montre une image d'un couple dans une voiture : « Regardez, ce couple qui transfère le dernier CD de Bon Jovi sur cassette audio pour pouvoir l'écouter dans la voiture ! C'est une cassette de Bon Jovi de vendue en moins !  Taxons donc les cassettes enregistrables ! »

Le couple répond : « Euuh, mais en fait, si on n'avait pas pu copier le CD sur cassette, je pense pas qu'on aurait acheté le CD *et* la cassette. » L'ayant droit, surpris : « Hein ?! » Le couple : « Bah ouais, on aurait juste acheté la cassette directement, a priori. »

L'ayant droit met un coup de pied discret dans l'image (« Héééé ! ») en disant, avec une goutte de sueur : « Ahem, je disais donc : la copie d'œuvre dans le cadre familial est un GROS manque à gagner pour les ayants droit ! Haha ! Voilà voilà. »

Malgré sa justification pour le moins fumeuse, cette taxe est en place depuis 1985 et a petit à petit été étendue à tout et n’importe quoi.

2021. Deux mecs bourrés dans un bar : « T'sais quoi ! Les gens… sont tous collés à leur smartfeaunz, là… Pendant c'temps, z'achètent plus de dixes… de dikce… de disques, là ! » L'autre : « Bah on s'en fout, Roger, on les a d'jà taxé, les smortphanes… » Le premier : « Taratataaa ! Et les téléphones recon… reponditionnés, alors ? Reconsidionnés…  raah, recon-truc, là ! »

Eh oui, depuis 2021, les smartphones reconditionnés sont aussi taxés pour la copie privée.

Parce que l’écologie, c’est sympa, mais faudrait pas que la sobriété impacte les rentiers.

Gee, lisant un journal : « La taxe copie privée, c'est 300 millions d'euros par an, quand même. Avec une redistribution à peu près aussi opaque que celle de la SACEM. » La Geekette : « Ça concerne tellement de supports avec des coûts répercutés partout que c'est carrément un amplificateur d'inflation… »

Oui, car peu importe si votre support n’accueillera jamais la moindre copie d’œuvre, il sera taxé tout pareil. Même pour un usage professionnel.

L'ayant droit : « Ah, mais pour un usage professionnel, vous pouvez tout à fait demander le remboursement de la taxe. Il vous suffit de suivre ce plan, de demander le laissez-passer A38, avec le formulaire bleu, comme stipulé dans la nouvelle circulaire B65. » Le plan est une copie de la maison des fous d'Astérix et les 12 travaux.

Ce qui est fou, c’est que si on y réfléchit bien, quand bien même cette taxe serait justifiée…

La copie privée, ça ne se fait quasiment plus.

Gee, derrière son ordinateur : « Moi je sais encore ripper un DVD, mais c'est quoi la proportion de la population qui fait ça ? Et qui copie encore des trucs sur cassette ? Qui s'amuse à sauvegarder sa discothèque sur disque dur ? » Le smiley : « Et on parle même pas des DRM et autres protections qui empêchent de toute façon la copie privée, au passage… »

À l’heure de l’hégémonie du streaming où on possède physiquement de moins en moins d’œuvres – et où, mécaniquement, les occasions de les copier sur support deviennent donc rares –, il semble paradoxal que les revenus de la taxe copie privée continuent d’augmenter inexorablement.

L'ayant droit, avec un sourire carnassier : « Bah vous pensez bien, c'est justement parce que les revenus s'effondrent qu'on est obligés d'étendre de plus en plus les domaines d'application de la taxe, sinon on s'en sort pas. » Le smiley : « Tout s'explique. »

Vous allez me dire : « mais Gee, tu te bases juste sur ton ressenti, rien ne prouve que la copie privée diminue, c’est pas très scientifique comme approche. »

En effet, mais il se trouve que les études scientifiques sont étrangement refusées par… les ayants droit.

Auraient-ils peur de ce qu’une étude sérieuse pourrait révéler ?

Gee, montrant un document : « La Fédération Française des Télécoms a même publié un communiqué pour dénoncer ce refus de toute nouvelle étude fiable. » Le communiqué : « Une nouvelle fois, nous constatons le rejet en bloc par les ayants droit de toute méthode complémentaire aux études d’usages telles que réalisées depuis 2012, malgré des propositions de la part des industriels fondées sur un travail reconnu. (...)  L’opposition de principe des ayants droit à la réalisation d’une étude de faisabilité relative à un dispositif d’analyse des terminaux traduit le refus de toute modernisation. Pourtant, les usages en matière de copie ont significativement évolué, considérant en particulier le développement de l’offre légale de streaming sur abonnement pour la musique ou la vidéo. »

En réalité, c’est un secret de polichinelle que cette taxe est un prétexte pour compenser les pertes de ce que les ayants droit appellent « piratage », soit une copie pas du tout privée mais bien publique cette fois.

Gee, coincé entre une enclume « copie privée » et un marteau « Hadopi » : « Outre que la copie publique a elle aussi largement baissé avec le développement des offres légales, c'est un peu la double peine. Non seulement on se fait taxer, mais ça reste illégal. » Le smiley : « Un peu comme si les flics prélevaient une taxe sur le cannabis avant d'embarquer le dealer. »

Bref, de deux choses l’une :

Soit la taxe copie privée est vraiment une taxe sur la copie privée, et dans ce cas-là, adaptons-la aux usages actuels… et supprimons-la.

L'ayant droits explose : « KOUWA ?! Mais il y a encooooore de la copie privée, on peut paaas la supprimer ! » Gee lui lance deux piécettes : « Bon ok, j'avoue, j'ai numérisé deux vinyles cette année, voilà ta piécette. Va t'acheter des bonbons. »

Soit la taxe copie privée est plutôt une taxe sur la copie publique, et dans ce cas-là, foutez-nous la paix une bonne fois pour toutes avec le piratage.

La Geekette : « Tiens, le dernier Nolan est sur The Pirate Bay. » Mec lambda : « Mais ça te dérange pas de pas l'avoir payé ? » La Geekette : « Je l'ai déjà payé avec les taxes sur mon ordinateur, mon disque dur externe, mes clefs USB, mon téléphone… Et sur le slip de Gee. » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 27 novembre 2023 par Gee.

Sources :

Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)




PeerTube v6 is out, and powered by your ideas !

It’s #givingtuesday, so we’re giving you PeerTube v6 today! PeerTube is the software we develop for creators, media, institutions, educators… to manage their own video platform, as an alternative to YouTube and Twitch.

🦆 VS 😈: Let’s take back some ground from the tech giants!

Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

The sixth major version is being released today and we are very proud! It is the most ambitious one since we added peer-to-peer livestreaming. There is a good reason for that: we packed this v6 with features inspired by your ideas!

We are so eager to present all the work we achieved that we’ll get right into it. But stay tuned: in two weeks, we’ll take more time to talk about PeerTube’s history, the state of this project and the great plans we have for its future!

Illustration of Videoraptor, an insectoid monster whose three heads bear the logos of YouTube, Vimeo and Twitch.
Click to support us and help push back Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

This year: two minor updates and a major achievement

In 2023, and before preparing this major update, we released only two minor versions… but one of them brought to the table a major technical feature that will help democratize video hosting even more.

March 2023: PeerTube v5.1

You’ll get more details in the news dedicated to the 5.1 release, so to keep it short, this version brought:

  • an « asking for an account » feature, where instance moderators can manage and moderate news account requests;
  • a back-to-live button, so in case you lag behind during a livestream, you can go back to the direct
  • Improvements on the authentication plugin, to facilitate signing on with external credentials

June 2023: PeerTube 5.2…

As you’ll find out in our 5.2 release blogpost, there were some smaller but important new features such as:

  • Adapting RSS feeds to podcast standards, so any podcast client could be able to read a PeerTube channel, for example
  • The option to set the privacy of a livestream replay, that way streamers can choose beforehand if the replay of their live will be Public, Unlisted, Private or Internal
  • Improved mouse-free navigation: for those who prefer or need to navigate using their keyboard
  • And upgrades in our documentation (it’s quite thorough: check it out!)

…with a major feature: Remote Transcoding

But the game changer in this 5.2 release was the new remote transcoding feature.

When a creator uploads a video (or when they are streaming live), PeerTube needs to transform their video file into an efficient format. This task is called video transcoding, and it consumes lots of CPU power. PeerTube admins used to need (costly) big-CPU servers for a task that wasn’t permanent… until remote transcoding.

Remote transcoding allows PeerTube admins to deport some or all of their transcoding tasks to another, more powerful server, one that can be shared with other admins, for example.

It makes the whole PeerTube administration cheaper, more resilient, more power-efficient… and opens a way of sharing resources between communities!

We want, once again to thank the NGI Entrust program and the NLnet foundation for the grant that helped us achieve such a technical improvement!

Drawing of Sepia, PeerTube's octopus mascot. They are wearing a superhero cape, with the initials "6" on his chest.
Click to support us and help Sepia reach their potential – Illustration CC-By David Revoy

PeerTube v6 is Based… (on your ideas)

Enough with the past, let’s detail the features of this new major version. Note that, for this whole 2023 roadmap, we developed features suggested and upvoted by… you! Or at least by those of you who shared your ideas on our feedback website.

Protect your videos with passwords!

That was a very awaited feature. Password-protected videos can be used in lots of situations: to create exclusive content, mark a step in an educational plan, share videos with people trusted by the ones you trust…

On their PeerTube account, creators can now set a single password when they upload, import or update the settings of their videos.

But with our REST API, admins and developers can take it a step further. They can set and store as many passwords as they want, thus easily give and revoke access to videos.

This feature was the work of Wicklow, during his internship with us.

Video storyboard: preview what’s coming!

If you like to peruse your videos online, you might be used to hover the progress bar with your mouse or finger. Usually, a preview of the frame appears as a thumbnail: that’s called a storyboard feature, and that’s now available in PeerTube!

Please note that as Storyboards are only generated when uploading (or importing) a video, they will only be available for new videos of instances that upgraded to v6…

Or you can ask, very kindly, to your admin(s) that they use the magical npm run create-generate-storyboard-job command (warning: this task might need some CPU power), and generate storyboards for older videos.

Upload a new version of your video!

Sometimes, video creators want to update a video, to correct a mistake, offer new information… or just to propose a better cut of their work!

Now, with PeerTube, they can upload and replace an older version of their video. Though the older video file will be permanently erased (no backsies !), creators will keep the same URL, title and infos, comments, stats, etc.

Obviously, such a feature requires trust between videomakers and admins, who don’t want to be responsible for a cute kitten video being « updated » into an awful advertisement for cat-hating groups.

That’s why such a feature will only be available if admins choose to enable it on their PeerTube platforms, and will display a « Video re-upload » tag on updated videos.

Get chapters in your videos!

Creators can now add chapters to their videos on PeerTube. In a video settings page, they’ll get a new « chapters » tab where they’ll only need to specify the timecode and title of each chapter for PeerTube to add it.

If they import their video from another platform (cough YouTube cough), PeerTube should automatically recognize and import chapters set on this distant video.

When chapters are set, markers will appear and segment the progress bar. Chapter titles will be displayed when you hover or touch one of those chapters segments.

Stress tests, performance and config recommandations

Last year, thanks to French indie journalist David Dufresne’s Au Poste! livestream show and his hoster Octopuce, we got a livestream stress test with more than 400 simultaneous viewers: see the report here on Octopuce’s blog[FR].

Such tests are really helpful to understand where we can improve PeerTube to reduce bottlenecks, improve performance, and give advice on the best configuration for a PeerTube server if an admin plans on getting a lot of traffic.

That’s why this year, we have decided to realize more tests, with a thousand simultaneous users simulated both in livestream and classic video streaming conditions. Lots of thanks and datalove to Octopuce for helping us deploy our test infrastructure.

We will soon publish a report with our conclusions and recommended server configurations depending on usecases (late 2023, early 2024). In the meantime, early tests motivated us to add many performances improvements into this v6, such as (brace yourselves for the technical terms):

  • Process unicast HTTP job in worker threads
  • Sign ActivityPub requests in worker threads
  • Optimize recommended videos HTTP request
  • Optimize videos SQL queries when filtering on lives or tags
  • Optimize /videos/{id}/views endpoint with many viewers
  • Add ability to disable PeerTube HTTP logs

…and there’s always more!

A new major version always comes with its lot of changes, improvements, bugfixes, etc. You can read the complete log here, but here are the highlights:

  • We needed to settle a technical debt: v6 removes support for WebTorrent to focus on HLS (with WebRTC P2P). Both are technical bricks used to get peer-to-peer streaming in web browsers, but HLS is more fitted to what we are doing (and plan to do) with PeerTube
  • The video player is more efficient
    • It is not being rebuilt anymore every time the video changes
    • It keeps your watching settings (speed, fullscreen, etc.) when the video changes
    • It automatically adjust its size to match the video ratio
  • We have improved SEO, to help videos hosted on a PeerTube platform appear higher in the search results of search engines
  • We worked a lot on improving PeerTube’s accessibility on many levels, to streamline the experience of people with disabilities.

Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.
Click to support us and help push Yetube back – CC-By Illustration David Revoy

What about PeerTube’s future?

With YouTube waging war against adblockers, Twitch increasingly exploiting streamers, and everyone becoming more and more aware of the toxicity of this system… PeerTube is getting traction, recognition and a growing community.

We have so many announcements to make about the future we plan for PeerTube, that we will publish a separate news, in two weeks. We are also planning on hosting an « Ask Us Anything » livestream, to answer the questions you’d have about PeerTube.

Please stay tuned by subscribing to PeerTube’s Newsletter, following PeerTube’s Mastodon account or keeping an eye on the Framablog.

Drawing in the style of a fighting video game, where the octopus of PeerTube and the monster of YouTube, Twitch and Vimeo go head to head.
Click to support us and help Sepia push back Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

Thank you for supporting PeerTube and Framasoft

In the meantime, we want to remind you that all these developments were achieved by only one full-time payed developer, an intern, and a fabulous community (lots of datalove to Chocobozzz, Wicklow, and the many, many contributors: y’all are amazing!)

Framasoft being a French not-for-profit mainly funded by grassroots donations (75% of our yearly income comes from people like you and us), PeerTube development has been funded by two main sources:

  • French-speaking FOSS enthusiasts
  • Grants from the NGI initiative, through NLnet (in 2021 & 2023)

If you are a non-French-speaking PeerTube aficionado, please consider supporting our work by making a donation to Framasoft. It will greatly help us fund our many, many projects, and balance our 2024 budget.

Once again this year we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces. So we’ve asked David Revoy to help us present this on our support Framasoft page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible:

Screenshot of the Framasoft 2023 donation bar at 12% - €23575

If we are to balance our budget for 2024, we have five weeks to raise €176,425: we can’t do it without your help!

Support Framasoft

Thanks again for supporting PeerTube,
Framasoft’s team.




PeerTube v6 est publié, et conçu grâce à vos idées !

C’est #givingtuesday (« jour des dons »), donc nous vous offrons PeerTube v6 aujourd’hui ! PeerTube est le logiciel que nous développons pour les créatrices, médias, institutions, enseignants… Pour gérer leur propre plateforme vidéo, comme une alternative à Youtube et Twitch.

🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

La sixième version majeure est publiée aujourd’hui et nous en sommes très fier·es ! C’est la plus ambitieuse depuis l’ajout du streaming en direct et en pair-à-pair. Il y a une bonne raison à cela : nous avons rempli cette v6 de fonctionnalités inspirées par vos idées !

Nous sommes tellement impatient·es de vous présenter tout le travail que nous avons accompli que nous allons le faire sans introduction... mais pensez à nous suivre ! Dans deux semaines, nous prendrons plus de temps pour parler de l’histoire de PeerTube, de l’état actuel de ce projet et des grands projets que nous avons pour son avenir !

Illustration of Videoraptor, an insectoid monster whose three heads bear the logos of YouTube, Vimeo and Twitch.
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

Cette année : deux mises à jour mineures et une avancée majeure

En 2023, et avant de préparer cette mise à jour majeure, nous n’avons publié que deux versions mineures… mais l’une d’entre elles a apporté une fonctionnalité technique majeure qui contribuera à démocratiser encore davantage l’hébergement de vidéos. 

Mars 2023 : PeerTube v5.1

Vous trouverez plus de détails dans la news dédiée à la version 5.1, donc pour faire court, cette version apporte :

  • une fonctionnalité « demander un compte », où les modérateurices d’instance peuvent gérer et modérer les nouvelles demandes de compte ;
  • un bouton de retour au direct, qui vous permet de revenir au direct lorsque vous êtes à la traîne lors d’un direct ;
  • Améliorations du plugin d’identification, pour faciliter la connexion avec des identifiants externes.

Juin 2023 : PeerTube 5.2…

Comme vous le découvrirez dans notre article de blog sur la version 5.2, il y a eu quelques nouvelles fonctionnalités plus petites mais importantes telles que :

  • L’adaptation des flux RSS aux standards de podcast, de sorte que n’importe quel logiciel de podcast puisse être capable de lire une chaîne PeerTube, par exemple ;
  • L’option permettant de définir la confidentialité de la rediffusion d’un direct, afin que les vidéastes puissent choisir à l’avance si la rediffusion de leur live sera Publique, Non listée, Privée ou Interne ;
  • Amélioration de la navigation sans souris : pour celles qui préfèrent ou ceux qui doivent naviguer à l’aide de leur clavier ;
  • Et des améliorations de notre documentation (elle est très complète : consultez-la !).

…avec une fonctionnalité majeure : le transcodage distant

Mais ce qui a changé la donne dans cette version 5.2, c’est la nouvelle fonctionnalité de transcodage à distance.

Lorsqu’une vidéaste télécharge une vidéo (ou lorsqu’elle diffuse en direct), PeerTube doit transformer son fichier vidéo dans un format efficace. Cette tâche est appelée transcodage vidéo et consomme beaucoup de puissance de calcul (CPU). Les administratrices de PeerTube avaient besoin de gros serveurs CPU (coûteux) pour une tâche qui n’était pas permanente… jusqu’au transcodage à distance.

Le transcodage à distance permet aux administrateurs de PeerTube de déporter tout ou partie de leurs tâches de transcodage sur un autre serveur, plus puissant, qui peut être partagé avec d’autres administratrices, par exemple.

Cela rend l’ensemble de l’administration PeerTube moins chère, plus résiliente, plus économe en énergie… et ouvre une voie de partage des ressources entre les communautés !

Nous voulons, une fois de plus, remercier le programme NGI Entrust et la fondation NLnet pour la bourse qui nous a permis de réaliser une telle amélioration technique !

Drawing of Sepia, PeerTube's octopus mascot. They are wearing a superhero cape, with the initials "6" on his chest.
Cliquez pour nous soutenir et aider Sepia à atteindre son potentiel – Illustration CC-By David Revoy

PeerTube v6 est frais… grâce aux idées que vous nous avez soufflées !

Assez parlé du passé, détaillons les fonctionnalités de cette nouvelle version majeure. Notez que, pour toute cette feuille de route 2023, nous avons développé des fonctionnalités suggérées et votées par… vous ! Ou du moins par celles et ceux d’entre vous qui ont partagé leurs idées sur notre site de suggestions (en anglais)).

Protégez vos vidéos avec des mots de passe !

Cette fonctionnalité était très attendue. Les vidéos protégées par un mot de passe peuvent être utilisées dans de nombreuses situations : pour créer un contenu exclusif, marquer une étape dans un parcours pédagogique, partager des vidéos avec des personnes de confiance…

Sur leur compte PeerTube, les vidéastes peuvent désormais définir un mot de passe unique lorsqu’iels téléchargent, importent ou mettent à jour les paramètres de leurs vidéos.

Mais avec notre API REST, les administrateurs et les développeuses peuvent aller plus loin. Iels peuvent définir et stocker autant de mots de passe qu’elles le souhaitent, ce qui leur permet de donner et de révoquer facilement l’accès aux vidéos.

Cette fonctionnalité est le fruit du travail de Wicklow, pendant son stage chez nous.

Storyboard vidéo : prévisualisez ce qui va suivre !

Si vous aimez regarder vos vidéos en ligne, vous avez peut-être l’habitude de survoler la barre de progression avec votre souris ou votre doigt. Habituellement, un aperçu de l’image apparaît sous forme de vignette : c’est ce qu’on appelle le storyboard, et c’est maintenant disponible dans PeerTube !

Veuillez noter que comme les storyboards ne sont générés que lors du téléchargement (ou de l’importation) d’une vidéo, ils ne seront donc disponibles que pour les nouvelles vidéos des instances qui sont passées à la v6…

Ou vous pouvez demander, très gentiment, à vos administrateurs d’utiliser la commande magique npm run create-generate-storyboard-job (attention : cette tâche peut nécessiter un peu de puissance CPU), afin de générer des storyboards pour les anciennes vidéos.

Téléchargez une nouvelle version de votre vidéo !

Parfois, les créateurs de vidéos veulent mettre à jour une vidéo, pour corriger une erreur, offrir de nouvelles informations… ou simplement pour proposer un meilleur montage de leur travail !

Désormais, avec PeerTube, elles peuvent télécharger et remplacer une ancienne version de leur vidéo. Bien que l’ancien fichier vidéo soit définitivement effacé (pas de retour en arrière !), les créatrices conservent la même URL, le titre et les informations, les commentaires, les statistiques, etc.

Il est évident qu’une telle fonctionnalité nécessite de la confiance des vidéastes et des administrateurs, qui ne veulent pas être responsables de la « mise à jour » d’une adorable vidéo de chatons en une horrible publicité pour des groupes de discrimination contre les chats.

C’est pourquoi une telle fonctionnalité ne sera disponible que si les administratrices choisissent de l’activer sur leurs plateformes PeerTube, et affichera la date où le fichier a été remplacé sur les vidéos mises à jour..

Ajoutez des chapitres à vos vidéos !

Les vidéastes peuvent désormais ajouter des chapitres à leurs vidéos sur PeerTube. Dans la page des paramètres de la vidéo, ils obtiendront un nouvel onglet « chapitres » où ils n’auront qu’à spécifier le timecode et le titre de chaque chapitre pour que PeerTube l’ajoute.

S’ils importent leur vidéo depuis une autre plateforme (*tousse* YouTube *tousse*), PeerTube devrait automatiquement reconnaître et importer les chapitres définis sur cette vidéo distante.

Lorsque des chapitres sont définis, des marqueurs apparaissent et segmentent la barre de progression. Les titres des chapitres s’affichent lorsque vous survolez ou touchez l’un de ces segments.

Tests de charge, performances et recommandations de configuration

L’année dernière, grâce à l’émission « Au Poste ! » du journaliste français David Dufresne et à son hébergeur Octopuce, nous avons eu droit à un test de charge du direct avec plus de 400 spectateurices simultanés : voir le rapport ici sur le blog d’Octopuce.

De tels tests sont vraiment utiles pour comprendre où nous pouvons améliorer PeerTube pour réduire les goulots d’étranglement, améliorer les performances, et donner des conseils sur la meilleure configuration pour un serveur PeerTube si un administrateur prévoit d’avoir beaucoup de trafic.

C’est pourquoi cette année, nous avons décidé de réaliser plus de tests, avec un millier d’utilisateurs simultanés simulés à la fois dans des conditions de direct et de diffusion de vidéo classique. Nous remercions Octopuce de nous avoir aidé·es à déployer notre infrastructure de test. 

Nous publierons bientôt un rapport avec nos conclusions et les configurations de serveurs recommandées en fonction des cas d’utilisation (fin 2023, début 2024). En attendant, les premiers tests nous ont motivés à ajouter de nombreuses améliorations de performances dans cette v6, telles que (préparez-vous aux termes techniques) :

  • Traiter les tâches HTTP unicast dans les worker threads
  • Signer les requêtes ActivityPub dans les worker threads
  • Optimisation des requêtes HTTP pour les vidéos recommandées
  • Optimisation des requêtes SQL pour les vidéos lors du filtrage sur les directs ou les tags
  • Optimiser les endpoints /videos/{id}/views avec de nombreux spectateurs
  • Ajout de la possibilité de désactiver les journaux HTTP de PeerTube

…et il y en a toujours plus !

Une nouvelle version majeure s’accompagne toujours de son lot de changements, d’améliorations, de corrections de bogues, etc. Vous pouvez lire le journal complet ici (en Anglais), mais en voici les grandes lignes :

  • Nous avions besoin de régler une dette technique : la version 6 supprime la prise en charge de WebTorrent pour se concentrer sur HLS (avec P2P via WebRTC). Les deux sont des briques techniques utilisées pour diffuser en pair à pair dans les navigateurs web, mais HLS est plus adapté à ce que nous faisons (et prévoyons de faire) avec PeerTube
  • Le lecteur vidéo est plus efficace
    • Il n’est plus reconstruit à chaque fois que la vidéo change ;
    • Il conserve vos paramètres de visionnage (vitesse, plein écran, etc.) lorsque la vidéo change ;
    • Il ajuste automatiquement sa taille en fonction du ratio de la vidéo ;
  • Nous avons amélioré le référencement, pour aider les vidéos hébergées sur une plateforme PeerTube à apparaître plus haut dans les résultats des moteurs de recherche ;
  • Nous avons beaucoup travaillé sur l’amélioration de l’accessibilité de PeerTube à plusieurs niveaux, afin de simplifier l’expérience des personnes en situation de handicap.

Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.
Cliquez pour nous soutenir et repousser Yetube – CC-By Illustration David Revoy

Qu’en est-il de l’avenir de PeerTube ?

Alors que YouTube fait la guerre aux bloqueurs de publicité, que Twitch exploite de plus en plus les vidéastes et que tout le monde est de plus en plus conscient de la toxicité de ce système, PeerTube est en train de gagner du terrain, est de plus en plus reconnu et voit sa communauté grandir.

Nous avons tellement d’annonces à faire sur l’avenir que nous prévoyons pour PeerTube, que nous publierons une annonce séparée, dans deux semaines. Nous prévoyons également d’organiser un direct, afin de répondre aux questions que vous vous posez sur PeerTube. 

Vous resterez au courant en vous abonnant à la Lettre d’information de PeerTube, en suivant le compte Mastodon de PeerTube ou en surveillant le Framablog.

Dessiné dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affrontent la pieuvre de PeerTube et le monstre de YouTube, Twitch et Vimeo.
Cliquez pour nous soutenir et aider Sepia à repousser Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

Merci de soutenir PeerTube et Framasoft

En attendant, nous voulons vous rappeler que tous ces développements ont été réalisés par un seul développeur rémunéré, un stagiaire, et une fabuleuse communauté (beaucoup de datalove à Chocobozzz, Wicklow, et les nombreuses, nombreux contributeurs : vous êtes toustes incroyables !)

Framasoft étant une association française à but non lucratif principalement financée par des dons (75% de nos revenus annuels proviennent de personnes comme vous et nous), le développement de PeerTube a été financé par deux sources principales :

  • les francophones sensibilisées aulogiciel libre
  • Les subventions de l’initiative Next Generation Internet, par l’intermédiaire de NLnet (en 2021 et 2023).

Si vous êtes un afficionado non francophone de PeerTube, merci de soutenir notre travail en faisant un don à Framasoft. Cela nous aidera grandement à financer nos très nombreux projets, et à équilibrer notre budget 2024.

Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft« , qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 12% - 23575 €

Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste cinq semaines pour récolter 176 425 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

 

Soutenir Framasoft

 




700 organisations already up in the (free) clouds : Framaspace’s first year in review

The aim of this long article is to take stock of the Framaspace project (an associative cloud based on Nextcloud) a little over a year after its announcement.

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➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

 

Once upon a time there was Frama.space

Remember, a year ago we announced (in French, sorry!) one of Framasoft’s most ambitious projects: Frama.space.

For those of you who weren’t there, or who don’t remember, the desire to set up Frama.space was based on three things.

The first is that things are fucked. Politically, socially, geopolitically, ecologically and so on. Of course, you may think otherwise, but we don’t think the world is going very well…

The second observation is that civil society, caricatured here as associations and trade unions, is under attack from all sides. The pressure to depoliticise associations, the reduction of their funding in favour of « impact companies » or the start-up nation, the attacks on freedom of association… All this is eroding the capacity of the voluntary sector to respond to needs that the market cannot meet. It is becoming increasingly difficult to balance a social contract that is being undermined by both business and government.

The two buttons meme, illustrating Associations choosing between "Selling out to corporations" and "Bowing to the state"

 

Finally, closer to Framasoft, digital technology has become a tool for organising people, but also for taking action. However, this rather positive observation is countered by two more negative observations. Firstly, digital technology is a tool for surveillance and alienation. And secondly, associations are lagging behind both in terms of use and consistency (The report in the link is in French, sorry!). Associations working for an ecological transition, for example, will use the tools and services of GAFAM, which play a large part in the problem they are trying to solve.

Frama.space: (Next)cloud for non-profit organisations

A year ago we announced a new Framasoft service: Frama.space.

Its mission? To equip the ‘contributing society’. In other words, to digitally equip « off-market » associations and groups. Whether it’s the AMAP in FarFarAway-town, the community café in Bernache-sur-Yvette or the queer theatre collective in Cygne-lès-Lavaur.

We believe that these associations and collectives need (and even want) to rediscover the coherence between their values, their actions and their tools. It seems contradictory to us, for example, to be an association committed to « zero waste » and still use Google or Microsoft tools.

Please note that this is not a value judgement on our part. We fully understand that there may be contradictions and legitimate objections (it is perfectly possible to be concerned about the fate of the planet and still drive your children to a weekly sports activity 20km away).

However, we believe it is important that these structures have the choice to have easy access to tools that are not based on the mechanisms of surveillance capitalism.

Interface d'un Framaspace (application "Fichiers")
Framaspace interface (« Files » application)

Nextcloud: an imperfect solution (but a solution nonetheless)

Framaspace embarque les suites bureautiques en ligne collaboratives Collabora Online et OnlyOffice. Ici, une capture écran de l'édition d'un fichier de type Tableur, directement dans le navigateur.
Framaspace includes the collaborative online office suites Collabora Online and OnlyOffice. Here is a screenshot of a spreadsheet being edited directly in the browser.

 

The software has a lot of room for improvement (in terms of UX, technical debt, performance, etc.), but… it’s still the best horse in the stable.

What’s more, its community is large (over 60 million users worldwide) and quite active, which gives us hope for the future.

We have therefore decided to base our Framaspace offering on this software, proposing a technically ambitious offering capable of eventually hosting up to 10,000 Framaspace spaces (and therefore as many instances of the Nextcloud software). To achieve this, we have built a substantial technical infrastructure (the video link is in French, sorry!) and developed homemade software tools (free of charge, of course) to validate registration requests and automatically provision new spaces very quickly, with just a few clicks.

Interface de CHARON, logiciel qui nous permet de gérer les candidatures Framaspace
Commented interface for CHARON, the software developed by Framasoft that allows us to manage Framaspace applications. (Commentary in French, but if you want more information on this point, ask us in the comments section bellow!)

 

But enough of reminiscing: if you want to know more about the ambitions behind Framaspace, you can watch two videos:

Taking stock, calmly

Frama.space becomes Framaspace.org

First of all, we already had to change the name because the .space extension increased the likelihood that emails containing frama.space addresses would be considered spam. This was obviously the fault of the email giants (article in French, sorry!), but we couldn’t accept a solution that would interfere with the normal use of the platform. So we decided to use a domain name with a more traditional but longer extension: framaspace.org.The transition is underway and will take place in stages as there is no rush.We also announced that we have four objectives:

  1. Facilitate access to Nextcloud/Framaspace
  2. Raise awareness of Nextcloud/Framaspace
  3. Contribute to the creation of a French-speaking Nextcloud/Framaspace community
  4. Use Nextcloud/Framaspace as an empowerment tool

This first anniversary is therefore a good time to take stock of each of these objectives.

Functional assessment: does it work or not?

Yes, it does!

While you are reading these lines, more than 700 spaces are active. This means that Framasoft provides tools to 700 associations and groups. And the feedback is very positive!

We have been able to carry out complex operations without too much difficulty. For example, we’ve carried out major upgrades of Nextcloud (from version 25 to version 26) with very limited downtime (less than 2 minutes per space).

As far as the technical infrastructure is concerned, there are occasional potholes, but the infrastructure is holding up!

For example, at the end of 2022 we noticed that there was a problem with our office suite management system. With the year-end holidays just around the corner, followed by intense preparations for the Framasoft AGM, we decided to suspend registration and take the time needed to develop a long-term solution. We reopened the registration in March 2023. So, in case you missed the news: it’s perfectly possible to register your association or collective on https://framaspace.org!

The fact that it’s Framasoft that manages the technical aspects can have certain disadvantages (we limit the number of accounts, disk space or Nextcloud plugins you can use). However, this outsourcing makes life much easier for the users (who, in most cases, would find it very difficult to maintain over time an instance of Nextcloud software that they would have installed ‘manually’).

In one year, we have gone from 0 to more than 700 spaces managed by Framasoft. We therefore consider this functional assessment to be more than satisfactory.

Illustration de DemonDrive, un monstre fantomatique orné du logo de Google Workspace
Click to support us and push Demon Drive away – Illustration CC-By David Revoy

Public awareness

One of Framaspace’s objectives is also to raise awareness of Nextcloud and the Framaspace offer (or similar offers elsewhere, in particular at CHATONS).

To this end, in 2023 we will:

On a report card, we could write: « Not bad, but can do better ».

« Community » review

This concerns our desire to build a community of French-speaking Nextcloud users in the long term.

To this end, we have:

This part of the project got off to a rather slow start, but that’s quite logical, because for various reasons we were not able to devote as much time to this part of the project in 2023 as we would have liked.

Empowerment assessment

This part of the project is planned for 2025. There were no plans to work on it in 2023. So it’s logical that we haven’t made any progress on it.

Slide "empuissanter" rappelant une partie des objectifs de Framaspace.
The 5 key points of this « empowerment » slide: Disseminating information / Working together to identify needs / Transforming uses / Federation / Pooling funding for certain functionalities

Project stats

Here are some numbers to give you a more objective view of the first year. If you’re not interested, you can skip to the « Review of the review » section 🙂

Typology of the structures

Breakdown by type of structure

Répartition des espaces par types de structures
Breakdown of spaces by type of structure (Colours explained below)

 

Description :

  • 72% associations under the law of 1901(yellow);
  • 22% informal groups (pink);
  • 5% trade unions (green);
  • 1% associations under the 1907 law (mixed/cultural associations) (blue).

Breakdown by activity

Répartition des espaces, par secteurs d’activités

Description (note: organisations could choose more than one topic):

  • A first « block » of more than 250 organisations in the following sectors or themes Education/training, environment, culture, social affairs;
  • a second « block » of more than 100 organisations claiming to be active in the following sectors or themes: Friendship/Mutual Aid, Leisure, Defence of Fundamental Rights, Political Activities, Economy and Social Affairs: Amicale / Entraide, Loisirs, Défense des droits fondamentaux, Activités politiques, Économie ;
  • a final « block » of less than 100 organisations claiming to be active in the following sectors or themes: Sport, Health, Research, Justice, Spiritual or philosophical activities, Tourism.

Breakdown by year in which the structure was created

Répartition des espaces par année de création

Description: 50% of the 700 spaces correspond to structures created in 2017 or later. Even if a dozen structures existed before 1950, we can deduce that the Framaspace public as a whole represents rather recent structures.

Breakdown by number of persons employed

Répartition des espaces par nombre d'employé⋅es

Description and comments: 500 of the spaces (71% of the total) are structures with no employees. There are a few structures with more than 20 employees, but these are often « anomalies » (for example, the space is created for a local trade union group, which indicates the number of employees of the national trade union).

Breakdown by number of members

Répartition des espaces par nombre de membres.Description: Half of the spaces represent organisations with less than 30 members. 75% say they have 100 members or less.

Breakdown by number of beneficiaries

Répartition des espaces par nombre de bénéficiaires.

Description: Half of the spaces represent organisations claiming to reach 100 people or more. There are a few organisations claiming to reach more than 25,000 people, but these are often « anomalies » (for example, the space is created for a local trade union group, which indicates the number of beneficiaries of the national trade union).

Breakdown by annual budget

Répartition des espaces par budget annuel

Description: 150 organisations did not wish to answer this question. Of the remaining 550 organisations, half said they had an annual budget of less than €4,000 (around a hundred organisations even said they had a budget of €0). About 25% of the organisations reported having a budget between €4,000 and €50,000 (which can be correlated with organisations having at least one⋅e employee⋅e). A handful of organisations report a budget of more than €50,000/year, but again these are mostly ‘statistical anomalies’.

Examples of structures

NB: These associations have presented themselves publicly on the Framaspace forum, so we have no problem with their identity or purpose being made public.

For example:

« Hello. We’re the « Les petits pois sont verts » association in Clamart. Our aim is to imagine and build a way of life based on solidarity and respect for the environment by ..:

  • Bringing together people in Clamart who share the same motivations,
  • encouraging local dynamism
  • supporting projects,
  • gathering and disseminating information.

We are only a few years old and we advocate the use of free and sober digital technology.

We use the following Framasoft tools Framapad, Framadate and recently Frama.space. »

Or again:

« The Association des Cavaliers Au Long Cours (CALC) is a French-speaking association with about 200 members from all over the world (our most distant member is in Kyrgyzstan!), but mainly from Western European countries. Our aim is to develop long-distance travel with a mounted and/or covered animal (horse, donkey, mule, etc.). We also help would-be travellers with their organisation and provide assistance to travellers in difficulty ».

Other examples:

  • Plan B – Breton Pop Education Association (Rennes)
  • AMAP of St Vallier de Thiey (Alpes Maritimes)
  • La Gonette – local currency for citizens (Lyon)
  • Les amis du Portique – Journal of Philosophy and Human Sciences
  • Les Pieds à Terre – environmental education (Haute-Loire)
  • Family planning in the Aude

Use of structures

Office suites used

Répartition des Framaspaces entre Collabora Online et OnlyOffice
Distribution of Framaspaces between Collabora Online and OnlyOffice

 

NB: The overrepresentation of Collabora Online is due to the fact that it is the office suite offered by default. The administrator of the instance can switch to OnlyOffice if they wish, but very few do.

Usage stats
  • Number of active
    • Active: 700
    • Rejected: 14
    • Deactivated (by their administrators) 10
  • Accounts (admins + users): 3,356
    • Average: 4.8 accounts; Median: 2 accounts
  • Hosted user files: 760,939 for 860 GB (excluding revisions and recycle bin)
    • 131 GB in recycle bin
    • 99% of spaces have created at least one file
  • Connections:
    • 198 rooms connected in the last 3 days
    • 390 rooms connected in the last 15 days

Number of accounts

Répartition des espaces par nombre de comptesDescription: almost 300 rooms have only one account (necessarily the « admin » account). This means that 40% of the spaces have no collaborative use with other users. However, we did find cases where the space admin did have collaborative uses with other people in his or her association (for example, by using shared folders, with or without passwords). This means – all the same – that 60% of the spaces have several users. 42% even have 5 or more users.

Used disk space

Répartition des espaces par espace disque occupé.

Description: almost all spaces have used their file space (only 2% have never created a file). It is interesting to note that less than 20% of the spaces use more than 1 GB (out of a maximum of 40 GB per space).

Number of files

Répartition des espaces par nombre de fichiers.

Description: 50% of the rooms have more than 250 user files. This is a good « surprise » in our opinion: it means that Framaspace is quite useful (either for storing or sharing files).

 

Balance sheet

Expenses

At present, the technical infrastructure (computer servers) of Framaspace costs us about 1,200 € per month (i.e. about 15,000 € per year). The cost of the work, estimated by the very inaccurate LaLouche Institute, is around €20,000 of investment before the launch of the project. Since the start of the project, we’ve been able to estimate this figure at around €2,000 per month (3 people involved, working very, very part-time on this project). So, roughly speaking, Framaspace has cost Framasoft around €60,000.

Income

The income side is a bit more complex.

Framaspace is a project reserved for small associations and solidarity groups, and it is deliberately free. We don’t want the price to be a barrier to access. And we don’t want to set a « free price », because a price means a service sold, a service provided, an invoice and obligations (contractual, accounting and fiscal). We voluntarily choose to donate without expecting any financial compensation (which does not mean that we cannot hope for it 😉 ).

It is likely that some members of the associations we host have made a donation to Framasoft. However, we do not want to earmark donations for Framasoft projects. For accounting purposes, a donation earmarked for a project must go into a dedicated fund that must be used for that project. However, we would like donations to Framasoft to be able to finance « loss-making » projects, which is exactly what Framaspace is doing in this first year.

For the sake of simplicity we can say that the income is… €0! 😱

Cost per space

From the above data, we can deduce that the cost of a space (so far) is €86 per year (or €7 per month, of which €1.8 per month is infrastructure costs).

However, the infrastructure costs are not expected to change too much and the labour costs are expected to increase slightly by 2024, while the number of spaces could triple or quadruple. Let us assume a total cost of €60,000 (for 2023) + €15,000 for the servers in 2024 + €36,000 in labour costs. This gives a total of €111,000 by the end of 2024. Assuming 2,500 active spaces at the end of 2024, the total cost would be €45 per space per year (i.e. €3.7 per month, including €1/month for infrastructure costs). These costs could fall further in 2025.

It’s a significant cost, and few associations can afford this type of project, which does not aim to be profitable or even break even.

However, we believe that the political importance of this project means that we have to take this risk. We hope (more from experience than naivety) that the associations that can afford it will support Framasoft (and indirectly Framaspace) financially.

Review of the review

The news is pretty good!

Mème Framaspace reprenant la célèbre phrase du biologiste Richard Dawkins, au sujet de la science, affirmant "It works, Bitches".
Framaspace meme using biologist Richard Dawkins’ famous line about science, « It works, Bitches ». (context; PeerTube video)

 

First of all, Framaspace works 🙂
Managing 700 Nextcloud instances in one year isn’t bad, is it? Especially since outsourcing is going pretty well (for now!).

Secondly, we’ve managed to reach the audience we wanted to reach: associations (registered or de facto) that are fairly small, with small budgets. Most of them focus on education, the environment, social or cultural issues. Which is hardly surprising given Framasoft’s target audience.

Finally, Framaspace is used. More than half the spaces have regular connections. And people handle quite a lot of files (rather small files, which explains why very few spaces use more than one GB of the maximum 40 GB allowed).

We feel that our 2023 goals have been more than adequately met in terms of actions 🎉 We could even say that it’s a success given the resources we’ve invested.

Offering « locked » spaces (for example, you can’t install the Nextcloud plugins of your choice on Framaspace, and only small associations or collectives can open a Framaspace) has had the expected frustrating effect. In fact, we have regularly referred people frustrated by these limitations to friendly structures such as Zaclys, IndieHosters, Cloud Girofle, Paquerette, Arawa, etc. This shows that we’re not taking a « slice of the cake », but helping to make it bigger.

Dessin de Li, la licrone mascotte de Framaspace. Elle s'apprete à lancer des bulles magiques.
Click on Li, Framaspace’s unicorn mascot, to support Framasoft. – Illustration CC-By David Revoy

Framaspace in 2024 (and 2025)

As you may have read in our ‘assessment of the assessment’, Framaspace is meeting a need, and Framasoft believes the response is pretty good. It’s far from perfect, of course, but for a small association that wants to get out of the box and align its values with its digital tools, Framaspace could be the answer.

But we’re not going to stop there! Framaspace is still in beta testing (and will probably be until the end of 2025!) and many improvements are still to come 😀.

Support

First of all, we’re going to keep hosting spaces. Now that Framaspace is more stable, we think we can pick up the pace and host 2,500 spaces by the end of 2024 (i.e. more than triple the current number. Don’t worry!).

Next, we’ll continue our outsourcing initiatives. For example, by moving from Nextcloud 26 to Nextcloud 27 in late 2023 or early 2024. Each version brings a host of new features (see our friends at Arawa who give a summary presentation here and here).

On the support side, we want to produce a bit of a special tutorial. In fact, many tutorials already exist (we highlight the Coopaname one, produced by La Dérivation). But this type of tutorial doesn’t meet everyone’s needs. That’s why we want to produce a more narrative and immersive tutorial. A « tutorial in which you are the hero » (or « tricks in which you are the heroine », if you prefer). Inspired by « Books in which you are the hero« , the user⋅ice will embody a character who has to carry out various missions with his or her Framaspace room. The special feature is that certain « quests » can either be bypassed (for example, if the user⋅ice already knows how to create a user⋅ice account) or explored in more depth (for example, on file sharing).

Scénario en construction d'un « tutoriel dont vous êtes le héros »
Scenario under construction for a « tutorial in which you are the hero ». Sorry, the translator didn’t have the courage to translate every box!

 

We also want to provide documentation (and facilitation tools) to facilitate migration from OneDrive, Dropbox or GoogleDrive, and to simplify import/export between Nextcloud instances. For example, an association that has reached the 50 account limit on its Framaspace space and wants to migrate to a more powerful Nextcloud with our friends at IndieHosters would be able to transfer its data – files, calendars, contacts, etc. – in a more automated way.

Finally, we are aware that one of the major weaknesses of Nextcloud (and by extension Framaspace) is the difficulty of « onboarding » novices to a (too?) rich and sometimes (very?) confusing interface. That’s why we want to integrate the free IntroJS tool into Nextcloud to highlight certain parts of the software and make it easier to learn. See the video below.



 

Video demonstration of how IntroJS has been integrated into Nextcloud to make it easier to learn.

Still on the subject of getting started, we’re working with designer Marie-Cécile Godwin, who teaches at the Strate design school, to get her students thinking about how Nextcloud could be improved from a UX and UI perspective.

Raising awareness of Nextcloud

In 2024, we will of course continue our efforts to make Nextcloud better known in the French-speaking world.

For example, we have already subtitled a number of Nextcloud presentation videos in French. But we’d like to go further. For example, we’d like to redo the voice-overs or translate the documentation (flyers, brochures, etc.).

 

Video of a Nextcloud promotional video, originally in English only and subtitled by Framasoft.

Framasoft will also continue to promote Nextcloud and Framaspace through conferences, webinars, interviews, etc.

We will also continue to share our experience and feedback with the CHATONS community, many of whose members offer services based on Nextcloud. We think we’ve acquired a certain amount of knowledge and know-how around Nextcloud, but above all we know that we still have a lot to learn.

Finally, we’re going to start getting in touch with the heads of associative networks (Collectif Associations Citoyennes, Mouvement Associatif, popular education networks, but also networks such as Associations Mode d’Emploi, Solidatech, Associathèque, etc.) to present Framaspace, and highlight what Nextcloud can do (or can’t do!) in terms of collaborative ethical digital technology. The ultimate aim is to assess its relevance as a « digital commons of general interest » for associations.

Framaspace & Nextcloud user community

In 2024, we will continue our work to promote, animate and coordinate a community of Nextcloud software users on the Framaspace forum.

We will also publish a website for the OPEN-L Observatory (« Observatory of Free Digital Practices and Experiences »), which will publicly host the various surveys (and their results!) that Framasoft will have conducted among its audiences. This site will be open to other organisations wishing to share their feedback. The aim is not to reinvent the wheel, but to make it easier to objectify the needs (and frustrations) of users.

Of course, we will continue to improve both Framaspace and Nextcloud. We’re lucky (and happy) to have Thomas, one of the world’s leading contributors from outside Nextcloud GmbH, on our staff.

This means that Framasoft (through Framadrive, Framagenda and now Framaspace) is taking a very active part in this digital commons that is the Nextcloud software.

On a more ‘internal’ note, in the coming months we should be increasing our capacity to work on the Framaspace project within Framasoft: Thomas, currently the lead developer on Mobilizon, will shift up to 50% of his time to Framaspace, and Pierre-Yves, currently co-director of Framasoft, will leave this role to concentrate on the association’s digital services (including Framaspace, of course).

Empowering ‘off-market’ structures

We have many policy ambitions for the Framaspace project (see our launch article – only in French, sorry!).

To achieve this, we will use surveys to gather information about the needs (both functional and more political) of the structures we host. Depending on the results, and if resources allow, we will be able to adapt Framaspace to the needs of its users.

We have noticed that in the associations we support, the issue of digital tools often lies with one or two volunteers, who sometimes struggle to implement a change management policy or convince their board. So we also want to produce « practical information sheets » to make life easier for these key people. « For example, we’ll look at how to carry out a digital diagnosis of my association, or how to convince my board to switch from Gdrive or Dropbox to Framaspace.

Finally, and we are aware of the high demand for this item, we would like to pool funding for new features in Framaspace.

We will focus on :

  • The possibility of managing your members in Framaspace (members, categories, identity card, subscriptions, membership reminders, etc.) using the (fabulous) free association management software Paheko;
  • The possibility of managing your association’s accounts (data entry, balance sheet, profit and loss, choice of chart of accounts, etc.), again thanks to Paheko;
  • the possibility of quickly creating visual communication tools using the Aktivisda software (see the example of the Alternatiba association);
  • allow associations that wish to do so to publish pages presenting their structure and activities. To do this, we want to make it possible to publish a mini-website presenting the organisation (written in Framaspace’s « Collectives » application).

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la licorne de Framaspace et le monstre de Google Workspace.
Help Li, Framaspace’s unicorn mascot, Push back Demondrive by supporting Framasoft ! – Illustration CC-By David Revoy

Moulaga needed!

As you can see, the Framaspace 2024 roadmap is already very full!

Please note: none of the items below are firm commitments on our part. They’re just our wishes, what we want to implement in the coming year. It’s all very ambitious. And like any ambition, we need to know what resources we can devote to it.

As we said, Framaspace is a project with a large deficit. That’s a good thing: it’s not intended to be profitable, much less to make a profit. However, it is the resources you entrust to us (i.e. your donations) that enable us to act.Therefore, we sincerely believe that €1 (or €100 or €1,000, eh! 😅) donated to Framasoft really does help to change things and have a positive impact on the digital world ‘outside the market’.That’s why we invite you, if you can, to support Framasoft with a donation, so that we can continue our work, and especially to maintain and develop the Framaspace project.Once again this year we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces.So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible:

Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 8%
Click to support us – Illustration CC-By David Revoy

If we are to balance our budget for 2024, we have six weeks to raise €183,478: we can’t do it without your help!

 

Support Framasoft

 




« Sortilèges & Syndicats », un Framabook quitte le nid

En janvier 2018, le dessinateur Gee, bien connu du Framablog, sortait de son domaine habituel pour nous proposer un roman… Une aventure fantastique transposée dans un monde moderne, où les elfes et orques s’affrontent désormais dans une lutte des classes opposant le grand capital orquogobelinesque aux syndicats elfogauchistes.

L’histoire s’appelait alors Working Class Heroic Fantasy et avait été publiée par Framabook dès juin 2018. Cinq ans après, le petit Framabook quitte son nid et va s’envoler vers PVH Éditions pour devenir « Sortilèges & Syndicats » !

Working Class Heroic Fantasy devient Sortilèges & Syndicats

Le pitch

L’action se passe dans un monde un peu comme le nôtre, avec des open-space, des divorces et des syndicats… Mais aussi avec des elfes, mages, orques et gobelins. Imaginez que nos meilleurs romans de Fantasy soient en fait le chapitre Moyen-Âge de leurs livres d’histoire… Vous y êtes ?

Voilà : c’est la Terre de Grilecques, le monde où vit Barne Mustii, petit employé de bureau chez Boo’Teen Corp, une entreprise qui vend des bottes. Barne est un humain un peu résigné qui subit les brimades de son gobelin de patron, jusqu’au jour où c’est l’insulte de trop. Et si un simple tour à la permanence du syndicat l’entraînait dans une épique lutte des classe contre l’oligarchie orquogobelinesque… ?

Ne ratez pas ce roman féroce et drôle, qui rebondit dans tous les sens comme une balle magique : dystopie et gaudriole, anarchie et fantasy, non-binarité et lutte des classes. Ce livre, c’est peu comme si Marx et Tolkien avaient eu un enfant qui aimerait bien se poiler avec Pratchett.

PVH Éditions, c’est quoi ?

Logo de PVH ÉDitions

PVH Éditions est une maison qui édite des ouvrages issus de la littérature de l’imaginaire – science-fiction, fantasy, fantastique, anticipation, contes et légendes. Une de ses particularités qui parlera sans aucun doute au lectorat du Framablog est d’avoir libéré sa collection Ludomire sous licence libre CC By Sa. Une collection dans laquelle on trouve notamment nos camarades Ploum et Thierry Crouzet.

PVH Éditions est basée en Suisse et dirigée par Lionel Jeannerat, qui a récemment été invité dans l’émission Libre à vous ! de l’April, émission dont nous vous conseillons fortement l’écoute pour en apprendre plus sur l’aventure Ludomire.

Comment ça se réédite, un livre sous licence libre ?

Beaucoup plus simplement qu’un livre sous droit d’auteur classique ! Lorsque Framabook a publié Working Class Heroic Fantasy, Gee a signé un contrat de cession de droits… non-exclusive. Un détail qui a une importance capitale pour la suite. Car les contrats d’édition classique comportent généralement une cession de droits exclusive, ce qui prive l’auteur de l’opportunité d’aller se faire republier ailleurs.

Un autre auteur Framabook, Yann Kervran, en parlait dans un article du Framablog de 2017 :

Oui, j’ai déjà été publié chez La Louve éditions, avec qui j’avais un contrat traditionnel. (…) J’ai demandé à l’éditeur de mes romans s’il serait d’accord pour me redonner les droits sur mes textes (car, comme habituellement, il en détenait l’intégralité exclusive jusqu’à 70 ans après ma mort) et il a accepté. Je tiens à l’en remercier car ce n’est pas toujours si simple et amical. Cela a malgré tout demandé quelques mois pour se finaliser.

Si la licence libre permet en théorie a une maison d’édition de rééditer le livre sans demander l’avis de Gee ni sans lui verser le moindre centime, en pratique, les personnes enthousiasmées par le Libre ont en général l’élégance de chercher un arrangement qui soit bénéfique pour toutes les parties impliquées.

Ainsi, Gee a pu signer un nouveau contrat d’édition avec PVH Éditions, prévoyant des versements d’honoraires issues des ventes du livre avec une avance de 950 € (enfin… 900 CHF, évidemment) versée dès la publication. Le travail éditorial réalisé par les bénévoles de Framabook n’a pas non plus été oublié, puisque le livre est estampillé « Commun Culturel Framasoft » et qu’un petit texte continue de remercier l’association en début de livre.

Les logos sur la couverture (PVH Éditions, Commun Culturel Framasoft, et Œuvre libérée sous CC By Sa)
Plusieurs logos coexistent sur la couverture, témoignage de l’histoire Libre du livre

Comme quoi, plus que jamais, Libre ne veut pas dire « gratuit » : une économie du livre libre, éthique et équitable, est possible. La collection Ludomire de PVH Éditions en est un bon exemple : souhaitons à « Sortilèges & Syndicats » le même succès. Car de l’autre côté, dans le monde de l’autoédition, tout n’est pas tout rose.

Les limites de l’autoédition

Logo de Ptilouk.net Éditions

Pour ses nombreuses publications, Gee a monté sa petite maison d’autoédition, Ptilouk.net Éditions, et passe par de l’impression à la demande : d’abord par Lulu, qui a longtemps été utilisé par Framabook à l’époque où des livres imprimés étaient proposés.

Évidemment, qui dit autoédition dit bien souvent absence d’un réseau de distribution : ainsi, sans moyens de promotion ni de disponibilités en librairie, les ventes de livres de Gee restent très faibles. En un peu plus de 2 ans d’existence, Ptilouk.net Éditions n’a vendu que 550 exemplaires en comptant l’intégralité des 15 publications disponibles, la majorité des ventes ne se passant pas sur Internet mais sur les stands des Capitoles du Libre et autres JDLL.

Ajoutons à cela les tarifs sur lesquels les imprimeurs à la demande se gavent allégrement, bien souvent avec des systèmes opaques et des coûts cachés. Gee raconte :

Je suis assez convaincu, par exemple, que Lulu s’ajoute une confortable marge dans les frais de livraison. Ces frais sont incroyablement élevés et n’ont aucune cohérence par rapport au coût de transport, car ils sont proportionnels au nombre de livres, peu importe la taille. Donc si je commande 50 exemplaires de ma BD Superflu de 50 pages, ils m’envoient un carton pour la bagatelle de 80 € de frais de port. Si je commande 50 exemplaires de mon autre BD GKND, 360 pages, il faut 8 cartons, et on m’annonce… 80 € de frais de port. Ça sent un tout petit peu le foutage de gueule.

Gee propose également ses livres sur Amazon depuis un an. Un choix étrange pour un libriste comme lui, plutôt hostile aux GAFAM (dont Amazon est l’un des A), mais qui s’en explique sur son blog :

Il me semblait nécessaire d’y être. De la même manière que je suis aussi sur Twitter ou Facebook : avant tout pour aller chercher les gens là où ils sont. (…) Je garde les mêmes principes qu’avec Twitter et cie : rien d’inédit n’y est publié, et je conserve d’autres alternatives pour ne pas encourager les gens à passer par là (Lulu pour le papier, et le téléchargement direct pour les livres numériques à prix libre). J’ajoute même une « taxe Amazon » : les bouquins y sont 4,95 € plus chers (les numériques aussi, les versions Kindle y sont donc à 4,95 € 😛).

Un choix qui n’avait alors pas manqué de faire réagir Lionel, le dirigeant de PVH Éditions, dans son article « Réflexions sur l’impression à la demande et l’édition libre » :

Il faut arrêter de croire que des gens vont vous découvrir et vous acheter sur des sites comme Lulu ou Amazon. En réalité, personne ne se balade sur ces sites comme ils pourraient flâner en librairie à la recherche d’une pépite. De plus, ces plateformes renferment des millions de livres et leur algorithme ne mettront en avant que les best-sellers (et leurs propres publications pour Amazon). Ils mettent parfois en évidence des succes-stories qui cultivent l’illusion qu’ils vous sont utiles.

Ils essaient de faire croire que grâce à eux, le travail de diffusion et de libraire n’est plus utile. Mais c’est faux… Aucun livre ou aucun talent ne trouve son public par hasard, et encore moins par l’impartialité des algorithmes.

Un an après, Lionel et Gee s’associent donc pour une nouvelle expérience : « Sortilèges & Syndicats » !

« Sortilèges & Syndicats », un livre libre bientôt en librairie !

Couverture du livre

Pour l’heure, la version imprimée du livre est uniquement disponible sur la boutique en ligne de PHV Éditions. Les délais de distribution étant ce qu’ils sont, le livre ne sera disponible en librairie qu’à partir de mars 2024. En attendant, vous pouvez le commander en ligne, avec une offre spéciale de Noël : si vous y achetez Sortilèges & Syndicats accompagné d’au moins un autre livre, et pour un total de plus de 35€, vous aurez une réduction de 5 % et les frais de port offerts (code promo : noeldegee).

L’occasion, donc, de (re)découvrir la collection Ludomire !

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