Pour un monde avec un million de Netflix
À l’occasion du #DayAgainstDRM, attardons-nous sur un des géants du web.
Cette multinationale dont l’initiale n’est pas dans GAFAM a eu un rôle déterminant pour imposer des verrous numériques (les DRM) dans nos appareils, nos logiciels et jusque dans ce qui fait le web.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.
Il est temps qu’on parle de Netflix.
Le péché originel : le droit d’auteur
La convention de Berne, initialement signée en 1886 par moins d’une dizaine d’états de la zone européenne, implique aujourd’hui 179 membres. Lire cette convention permet de reprendre la mesure des interdits qu’elle pose. Elle stipule notamment que le droit de communiquer au public la représentation d’une œuvre est soumise à l’autorisation de son auteur. C’est ce que l’on appelle le droit patrimonial : « l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous » (article L111-1 du code de la propriété intellectuelle français).
En France le droit patrimonial s’installe dans la loi en 1791, juste après la révolution, il est alors octroyé pour une durée couvrant la durée de la vie de l’auteur plus cinq ans. Petit à petit cette durée a été augmentée pour atteindre aujourd’hui 70 ans après la mort de l’auteur. Certaines exceptions font que c’est parfois un peu plus (je vous le mets quand même ?), parfois moins, notamment dans le cas des œuvres collectives (où ce n’est « que » 70 ans après la publication de l’œuvre). Dans d’autres pays c’est également parfois plus, parfois moins (c’est « seulement » 50 ans après la mort de l’auteur au Canada). On peut retenir qu’une œuvre publiée en 2020 ne pourra pas être reproduite sans autorisation de l’auteur au moins jusqu’en 2070, souvent 2090. Au XXIIe siècle quoi. C’est dans longtemps.
Oui, on sait, il faut bien que les industries culturelles vivent, que les auteurs soient rémunérés, etc. On aurait des choses à dire, mais ce n’est pas le sujet… Quand même, il faut garder en tête que ces lois ont été envisagées d’un point de vue industriel, de façon à garantir un retour sur investissement à des sociétés qui mobilisaient des moyens techniques lourds et onéreux. L’habillage sous terme de « droit d’auteur » n’est qu’une apparence sémantique : ce qui importe, c’est de sécuriser la filière de captation industrielle de la valeur.
En résumé, les créations ne sont pas librement exploitables en général et on parle d’ayant-droits pour désigner les personnes qui ont le contrôle d’une œuvre.
La gestion des droits numériques aka le DRM
La copie étant devenue plus facile — mais pas plus légale — avec les facilités ouvertes par la numérisation des œuvres, puis les facilités de circulation prolongées par Internet puis le Web, les ayants droit ont cherché des moyens de lutter contre ce qui profitait à presque tout le monde. Sauf eux donc. Notons qu’un ayant droit n’est en général pas un auteur. Celui-ci a généralement cédé ses droits patrimoniaux à l’ayant droit qui les exploite et lui reverse une partie des bénéfices. La répartition occasionne d’ailleurs régulièrement des négociations et souvent des conflits, comme lors de la grève des scénaristes américains, fortement syndiqués, qui bloqua une partie de la production audiovisuelle états-unienne en 2007-2008.
Les ayants droits, qui ont donc des droits à faire valoir même quand ils n’ont en rien contribué à l’œuvre — c’est le cas des héritiers des écrivains par exemple — ont déployé de nombreuses stratégies pour défendre leurs droits. Dont les DRM. Un DRM c’est un programme informatique dont l’objectif est de faire dysfonctionner la lecture d’un fichier dans le cas général. C’est un buggeur. Informatiquement c’est assez étonnant comme pratique, ça consiste à faire en sorte que les programmes fonctionnent moins bien. Donc si vous avez un contenu sous DRM, vous devez disposer du moyen technique (un logiciel non libre le plus souvent) fourni par celui qui gère l’accès au contenu pour le lire.
On pourrait aussi parler des nombreuses occasions où les DRM empêchent les programmes de fonctionner même dans le cas où a été légitimement acquis le contenu — parce que quand vous vous amusez à faire exprès de faire dysfonctionner des programmes, eh bien c’est plus facile que de les faire de nouveau fonctionner après — mais ce n’est pas non plus le sujet. On pourrait aussi expliquer que les DRM n’empêchent pas ceux qui veulent vraiment accéder aux contenus de le faire tout de même et donc qu’ils ont surtout comme conséquence de compliquer la vie de tout le monde sans rien résoudre en réalité. Mais ce n’est toujours pas notre sujet. Gardez néanmoins en tête que le vendeur peut ainsi effacer un de vos livres, même d’Orwell, avec toutes vos notes, voire votre bibliothèque complète car il ne trouve pas cette activité assez rentable.
En résumé il est illégal de diffuser le contenu de quelqu’un sans son accord et il existe des techniques pour compliquer la vie de ceux qui voudraient le faire quand même.
Quand les fabricants du Web ont laissé entrer les DRM
Le web n’a pas échappé aux DRM. Cela s’appelle les EME (Encrypted Media Extension). Il y a eu des oppositions, la FSF, l’Electronic Frontier Foundation, les associations militantes du libre. Et il y a eu aussi des acteurs, dont le W3C et Mozilla qui ont cédé devant la puissance des industriels souhaitant exploiter le droit d’auteur et devant les pratiques déjà en place. Ce fut certainement le processus de standardisation du web le plus controversé, et ce sont les promoteurs des DRM qui ont gagné.
Et aujourd’hui cela verrouille le web.
Le composant de gestion des DRM dans le navigateur n’est pas libre. Mozilla Firefox, ainsi que la majorité des autres navigateurs non libres utilisent Widevine de Google. Il est très difficile techniquement et totalement interdit légalement de chercher à en connaître les codes sources. Il est donc illégal de connaître le fonctionnement de l’un des outils que l’on utilise le plus au quotidien. Oui, même si c’est Firefox.
De plus le mécanisme DRM rend la construction de nouveaux navigateurs plus compliquée, voire même impossible selon Cory Doctorow. En fait il reste possible de fabriquer un nouveau navigateur mais il ne pourra pas lire les contenus sous DRM. Parce qu’un éventuel système DRM alternatif, c’est compliqué à faire, et que ça n’aurait de toutes façons pas la confiance des ayants droit. Et puis parce que Google, l’acteur dominant sur ce terrain (oui, sur ce terrain-là aussi) n’acceptera pas de licencier un lecteur Widevine libre.
Notez bien, même si vous avez bien acquis le droit d’accéder à ces contenus, que vous avez tout bien payé, vous ne pourrez pas les lire. Un tel navigateur libre a donc peu de chance de survivre, en dehors du cercle militant (c’est par exemple le cas du Tor Browser construit sur la base de Mozilla Firefox mais n’intégrant pas le composant propriétaire Widevine).
En résumé, il est aujourd’hui impossible de diffuser de la vidéo, et des médias en général, sous droit d’auteur sur le Web sans un accord avec un géant du numérique.
L’émergence du continent Netflix
Mettre en place un serveur d’accès libre à des fichiers ne coûte pas grand chose. En 2020, c’est vrai même pour des vidéos. Avec une machine solide qui coûtera quelques centaines d’euros par mois à amortir (accès Internet, disques, énergie, etc…), on peut diffuser quelques milliers de films à quelques milliers d’utilisateurs (peut être pas de la 4K en streaming à toute heure, mais ce serait tout de même une offre suffisante pour de nombreux utilisateurs relativement modestes dans leurs usages). Donc en théorie de nombreuses sociétés commerciales devraient être en mesure d’offrir un tel service. On devrait être en situation de concurrence forte.
Mais ce n’est pas ce que l’on observe. On observe une domination oligarchique avec Netflix qui confisque environ la moitié du marché en Europe et une vingtaine d’acteurs au dessus de 5% de parts de marché.
Pourquoi est-on dans cette situation ? Parce que la mise en place du service implique surtout d’acheter des droits. Et qu’il faut ensuite une infrastructure technique solide pour gérer les données, les chiffrer, les diffuser à ceux qui ont acquis le privilège d’y accéder et pas aux autres, etc. Sinon on risque d’être poursuivi en justice par les ayants droits.
Donc il faut des moyens. Beaucoup de moyens.
En résumé, c’est à cause de l’état du droit international qu’il est coûteux de diffuser la culture par des voies légales. Et c’est parce que c’est coûteux que l’on assiste à l’émergence de cet acteur proto-monopolistique qu’est Netflix.
Plus, c’est mieux
À noter que le monopole est une stratégie de développement industriel à part entière1, consciemment appliquée. Il signifie donc être et rester seul tout en haut. Cela implique une guerre commerciale permanente avec d’éventuels concurrents (guerre alimentée par la puissance financière des actionnaires).
Or le monopole pose problème. Il permet, une fois établi, des pratiques commerciales inégales, c’est donc un problème pour les consommateurs qui deviennent dépendants d’un système, sans alternative. C’est même pour ça qu’il est combattu depuis très longtemps2, même dans des zones où l’économie de marché n’est pas discutée3.
Mais, notamment quand il touche à la culture, le monopole pose d’autres problèmes, que d’aucuns considéreront comme plus importants.
Il engendre la concentration de la distribution. Qu’un diffuseur choisisse ce qu’il veut diffuser est légitime. C’est son business. Son catalogue c’est son business, s’il ne veut pas gérer de vieux films lents en noir et blanc, c’est son droit. S’il ne veut pas de film chinois ou français, il fait bien ce qu’il veut sur ses serveurs. S’il veut entraîner des IA à pousser des utilisateurs à regarder tout le temps les mêmes genres de trucs, c’est son problème (bon, et un peu celui des utilisateurs si c’est fait à leur insu, mais disons qu’ils donnent leur consentement, même moyennement éclairé, à un moteur de recommandation, donc qu’ils ne sont pas totalement innocents).
Mais dès lors qu’il n’y a plus qu’un seul diffuseur, c’est différent, car il décide alors de ce qui est diffusé. Tout court. Il acquiert le pouvoir de faire disparaître des pans entier de la culture. Et de décider de ce que sera celle de demain.
En résumé, la recherche du monopole est une stratégie économique des géants du web ; appliquée aux domaines culturels, elle engendre un contrôle de la culture.
Le pouvoir de fabriquer la culture
Mais ça ne s’arrête pas là. L’acteur monopolistique devient riche, très riche. Si c’est un vendeur de livres, il se met à commercialiser d’autres trucs rentables (comme des médicaments). Si c’est un diffuseur de films et de séries, il se met aussi à produire des films et des séries. C’est lui qui paye les acteurs, les scénaristes et qui choisit ce qu’il va diffuser. Il rachètera ou créera ensuite des écoles du cinéma qui expliqueront comment faire les choses comme il pense qu’il faut les faire. Il conçoit ses propres appareils pour imposer son format exclusif non-standard, en ne permettant pas la lecture d’autres formats, ouverts.
Bref il se déploie. Il acquiert le pouvoir de faire la culture. Il devient la culture. Mais ce n’est pas un être humain, un artiste, un poète, c’est un système industriel qui a pour but de grossir pour générer des profits financiers. Il va donc fourbir ses outils pour servir ces buts. Des recettes de storytelling sont définies, puis usées jusqu’à la trame tant qu’un retour sur investissement suffisant est réalisé. Un marketing de plus en plus précis va tenter de définir des communautés, des profils, à servir selon des algorithmes toujours plus précis, nourris d’informations collectées de façon pantagruélique. L’expérience utilisateur sera étudiée, affinée, optimisée afin de contraindre l’usager par des moyens détournés à demeurer dans l’écosystème contrôlé par l’industrie. Ses concurrents vont s’efforcer de le dépasser en y consacrant plus de moyens techniques et financiers, en appliquant le même genre de recettes, pour servir les mêmes objectifs.
Le but est désormais de s’arroger le plus de temps de cerveau disponible que possible.
C’est là que réside le véritable souci : la place hégémonique de ce modèle économique fait qu’il définit nos horizons d’une façon mondialisée uniforme. En cherchant à capter notre attention, cela définit nos protentions, notre attente de l’avenir d’une façon univoque. Il assèche notre écosystème symbolique des possibles. Il limite nos portes de sortie. Il renforce sa propre vision du monde. Le modèle dominant issu d’une société anglo-saxonne capitaliste, avec ses présupposés et ses valeurs, finit ainsi par être essentialisé.
En résumé, plus petit est le nombre d’acteurs qui font la culture et plus restreinte est cette culture, qui tend à l’uniforme.
Un monde sans Netflix ? Non, un monde avec un million de Netflix !
Est-il possible de faire autrement ? Is there an alternative ? Oui et non. On peut imaginer.
On peut imaginer le soutien par chaque état de sa propre industrie numérique de façon à disposer de, disons 100 Netflix, deux ou trois par pays qui aurait l’envie et les moyens4.
On pourrait aussi imaginer de réduire les contraintes législatives et techniques liées au droit d’auteur. On arriverait peut-être à 1000 Netflix en réduisant ainsi le coût d’entrée juridique. On garderait des interdits (la reproduction massive), des embargos (6 mois, 1 an, 3 ans, mais pas 70 ans), etc. On resterait globalement dans le cadre actuel, mais selon une équation plus équilibrée entre ayants droits et utilisateurs.
Et puis allons plus loin, imaginons un monde où la culture serait sous licences libres. Chacun pourrait librement créer une activité basée sur l’exploitation des œuvres. On ouvrirait un site de diffusion de musique ou de séries comme on ouvre un commerce de proximité ou un chaton. Ça ferait sûrement un million de Netflix. Un archipel de Netflix où chaque îlot aurait sa vision, avec des archipels qui ne pourraient pas se voir. Mais on s’en foutrait, s’il y avait un million de Netflix, il y en aurait bien un qui nous correspondrait (même si on est d’un naturel exigeant).
On peut donc imaginer. Mais on peut aussi commencer dès aujourd’hui à mettre les voiles.
Les auteurs peuvent déposer leurs œuvres sous licence libre, pour préparer le monde de demain. Ils peuvent le faire quelques mois, voire années, après une exploitation commerciale classique. Ça permettra à d’autres d’en vivre. À la culture de se diffuser. Et même ça les aidera peut-être en tant que créateurs et créatrices, à faire émerger d’autres modèles de financement de la culture, moins mortifères que ceux qui existent actuellement pour les créateurs et créatrices5.
Les utilisateurs de culture peuvent agir via leurs usages, c’est à dire avec leurs porte-monnaie comme le propose la FSF :
Cancel your subscription to Netflix, and tell them why. https://defectivebydesign.org/cancelnetflix.
Il est également possible de soutenir directement des créateurs et créatrices qui tentent de sortir de ces ornières, en proposant leur travail sous licences libres.
Les citoyens peuvent jouer de leur influence en interpellant les détenteurs du pouvoir politique, ou en soutenant les acteurs associatifs qui militent contre les DRM, comme la FSF ou La Quadrature Du Net.
En résumé ? Coupez votre abonnement Netflix et envoyez les sous à une asso, un·e artiste de votre choix, qui milite pour un truc chouette ou qui simplement produit des contenus à votre goût. Même si c’est juste pour un mois ou deux, histoire de voir comment ça fait…
La dégooglisation de l’éditeur
Il y a quelques mois, avant que la covid19 ne vienne chambouler notre quotidien, Angie faisait le constat que nous n’avions finalement que très peu documenté sur ce blog les démarches de passage à des outils libres réalisées au sein des organisations. Celles-ci sont pourtant nombreuses à s’être questionnées et à avoir entamé une « degooglisation ». Il nous a semblé pertinent de les interviewer pour comprendre pourquoi et comment elles se sont lancées dans cette aventure. Ce retour d’expérience est, pour Framasoft, l’occasion de prouver que c’est possible, sans ignorer les difficultés et les freins rencontrés, les écueils et erreurs à ne pas reproduire, etc. Peut-être ces quelques témoignages parviendront-ils à vous convaincre de passer au libre au sein de votre structure et à la libérer des outils des géants du Web ?
La maison d’édition Pourpenser a attiré notre attention sur Mastodon avec ses prises de position libristes. En discutant un peu nous avons compris qu’elle a joint le geste à la parole en faisant évoluer ses outils informatiques. Ça n’est pas si fréquent, une entreprise qui se dégooglise. Nous lui avons demandé un retour d’expérience.
N’hésitez pas à consulter les autres articles de cette série consacrée à l’autonomisation numérique des organisations.
Bonjour, peux-tu te présenter brièvement ? Qui es-tu ? Quel est ton parcours ?
Albert, co-fondateur des éditions Pourpenser avec ma sœur Aline en 2002.
Petit je voulais être garde forestier ou cuisinier… autant dire que j’ai raté ma vocation 🙂 (même si j’adore toujours cuisiner).
En 1987 j’avais un voisin de palier qui travaillait chez Oracle. Après les cours je passais du temps sur un ordinateur qu’il me mettait à disposition : j’ai donc commencé avec un ordi sur MS-DOS et des tables SQL.
1987, c’était aussi le tout début de la PAO. Il y avait un logiciel dont j’ai perdu le nom dans lequel je mettais le texte en forme avec des balises du genre <A>ça fait du gras</A>, je trouvais ça beaucoup plus intéressant que PageMaker et lorsque j’ai découvert Ventura Publisher qui mariait les deux mondes, j’ai été conquis.
Par la suite j’ai travaillé une dizaine d’années dans la localisation de jeux vidéo et de CD-ROM : nous traduisions le contenu et le ré-intégrions dans le code. Ma première connexion à internet remonte à 1994 avec FranceNet, j’avais 25 ans. Je découvrais ce monde avec de grands yeux en m’intéressant au logiciel libre, à la gouvernance d’internet (je me rappelle notamment de l’ISOC et des rencontres d’Autrans) et ça bousculait pas mal de schémas que je pouvais avoir.
2000 : naissance de ma fille aînée, je quitte Paris, je prends un grand break : envie de donner plus de sens à ma vie.
2002 : naissance de mon fils et création de la maison d’édition avec ma sœur.
Tu nous parles de ton entreprise ?
Dans sa forme, Pourpenser est une SARL classique. Régulièrement, nous nous posons la question de revoir les statuts mais ça demande du temps et de l’argent que nous préférons mettre ailleurs. Finalement, le mode SARL est plutôt souple et dans les faits, nous avons une organisation très… anarchique. Même si avec Aline nous sentons bien qu’en tant que fondateurs notre voix compte un peu plus, l’organisation est très horizontale et les projets partent souvent dans tous les sens.
Que fait-elle ?
Dès le départ, nous avons eu à cœur de proposer des livres « avec du sens ». Aborder des questions existentielles, des questions de sociétés ou autour de notre relation au vivant. La notion d’empreinte nous interpelle régulièrement. Ne pas laisser d’empreinte est compliqué. Mais peut-être pouvons-nous choisir de laisser une empreinte aussi légère qu’utile ? La cohérence entre le contenu des livres que nous éditons et la manière dont nous produisons et amenons ces livres aux lecteurs et lectrices a toujours été centrale… même si rester cohérent est loin d’être toujours simple.
Nous aimons dire que notre métier n’est pas de faire des livres mais de transmettre du questionnement. Ceci dit, depuis 2002, nous avons édité environ 120 titres et une soixantaines d’auteur·e·s. Nous aimons éditer des contes, des romans, des BD, des jeux, des contes musicaux qui vont amener à une discussion, à une réflexion. Mais qui sait si un jour nous n’irons pas vers du spectacle vivant, de la chanson…
Combien êtes-vous ?
Normalement, nous sommes 8 personnes à travailler quasi-quotidiennement sur le catalogue de la maison et cela fait l’équivalent d’environ 5 temps plein, mais avec la crise actuelle nous avons nettement plus de temps libre… À côté de ça, nous accompagnons une soixantaine d’auteur·e·s, travaillons avec une centaine de points de vente en direct et avons quelques dizaines de milliers de contacts lecteurs.
Est-ce que tout le monde travaille au même endroit ?
L’équipe de huit est principalement située dans l’ouest, et l’une de nous est du côté de Troyes. Nous nous réunissons environ deux fois par an et utilisons donc beaucoup le réseau pour échanger. Le confinement de mars n’a fondamentalement rien changé à notre façon de travailler en interne. Par contre, les salons et les festivals ou nous aimons présenter les livres de la maison nous manquent et le fait que les librairies fonctionnent au ralenti ne nous aide pas.
Tu dirais que les membres de l’organisation sont plutôt à l’aise avec le numérique ? Pas du tout ? Ça dépend ? Kamoulox ?
Globalement, la culture « utilisateur du numérique » est bien présente dans toute l’équipe. Mais je dirais que nous sommes surtout deux : Dominique et moi, que la question de « jouer avec » amuse. Pour le reste de l’équipe, il faut que ça fonctionne et soit efficace sans prise de tête.
Avant de lancer cette démarche, vous utilisiez quels outils / services numériques ?
Lors de la création en 2002, j’ai mis en place un site que j’avais développé depuis un ensemble de scripts PHP liés à une base MySQL. Pour la gestion interne et la facturation, j’utilisais Filemaker (lorsque je ne suis pas sur Linux, je suis sur MacOS), et au fur et à mesure de l’arrivée des outils de Google (gmail, partage de documents…) nous les avons adoptés : c’était tellement puissant et pratique pour une mini structure éclatée comme la nôtre.
Par la suite, nous avons remplacé Filemaker par une solution ERP-CRM qui était proposée en version communautaire et que j’hébergeais chez OVH (LundiMatin – LMB) et le site internet a été séparé en 2 : un site B2C avec Emajine une solution locale mais sous licence propriétaire (l’éditeur Medialibs est basé à Nantes) et un site B2B sous Prestashop.
Pour les réseaux sociaux : Facebook, Instagram Twitter, Youtube.
En interne, tout ce qui est documents de travail léger passaient par Google Drive, Hubic (solution cloud de chez OVH) et les documents plus lourds (illustrations, livres mis en page) par du transfert de fichiers (FTP ou Wetransfer).
Qu’est-ce qui posait problème ?
La version communautaire de LMB n’a jamais vraiment décollé et au bout de 3 ans nous avons été contraints de migrer vers la solution SaS, et là, nous avons vraiment eu l’impression de nous retrouver enfermés. Impossible d’avoir accès à nos tables SQL, impossible de modifier l’interface. À côté de ça une difficulté grandissante à utiliser les outils de Google pour des raisons éthiques (alors que je les portais aux nues au début des années 2000…)
Vous avez entamé une démarche en interne pour migrer vers des outils numériques plus éthiques. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette démarche ?
La démarche est en cours et bien avancée.
J’ai croisé l’existence de Framasoft au début des années 2000 et lorsque l’association a proposé des outils comme les Framapad, framacalc et toutes les framachoses ; j’en ai profité pour diffuser ces outils plutôt que ceux de Google auprès des associations avec lesquelles j’étais en contact. Mes activités associatives m’ont ainsi permis de tester petit à petit les outils avant de les utiliser au niveau de l’entreprise.
Des outils (LMB, Médialibs) propriétaires avec de grandes difficultés et/ou coûts pour disposer de fonctionnalités propre à notre métier d’éditeur. Des facturations pour utilisation des systèmes existants plutôt que pour du développement. Un sentiment d’impuissance pour répondre à nos besoins numériques et d’une non écoute de nos problématiques : c’est à nous de nous adapter aux solutions proposées… Aucune liberté.
« un besoin de cohérence »
Quelle était votre motivation ?
La motivation principale est vraiment liée à un besoin de cohérence.
Nous imprimons localement sur des papiers labellisés, nous calculons les droits d’auteurs sur les quantités imprimées, nos envois sont préparés par une entreprise adaptée, nous avons quitté Amazon dès 2013 (après seulement 1 an d’essai)…
À titre personnel j’ai quitté Gmail en 2014 et j’avais écrit un billet sur mon blog à ce sujet. Mais ensuite, passer du perso à l’entreprise, c’était plus compliqué, plus lent aussi.
Par ailleurs nous devions faire évoluer nos systèmes d’information et remettre tout à plat.
…et vos objectifs ?
Il y a clairement plusieurs objectifs dans cette démarche.
- Une démarche militante : montrer qu’il est possible de faire autrement.
- Le souhait de mieux maîtriser les données de l’entreprise et de nos clients.
- Le besoin d’avoir des outils qui répondent au mieux à nos besoins et que nous pouvons faire évoluer.
- Quitte à développer quelque chose pour nous autant que cela serve à d’autres.
- Les fonds d’aides publiques retournent au public sous forme de licence libre.
- Création d’un réseau d’acteurs et actrices culturelles autour de la question du numérique libre.
Quel lien avec les valeurs de votre maison d’édition ?
Les concepts de liberté et de responsabilité sont régulièrement présents dans les livres que nous éditons. Réussir à gagner petit à petit en cohérence est un vrai plaisir.
Partage et permaculture… Ce que je fais sert à autre chose que mon besoin propre…
Qui a travaillé sur cette démarche ?
Aujourd’hui ce sont surtout Dominique et moi-même qui travaillons sur les tests et la mise en place des outils.
Des entreprises associées : Symétrie sur Lyon, B2CK en Belgique , Dominique Chabort au début sur la question de l’hébergement.
Un des problèmes aujourd’hui est clairement le temps insuffisant que nous parvenons à y consacrer.
Aujourd’hui, la place du SI est pour nous primordiale pour prendre soin comme nous le souhaitons de nos contacts, lecteurs, pour diffuser notre catalogue et faire notre métier.
Vous avez les compétences pour faire ça dans l’entreprise ?
Il est clair que nous avons plus que des compétences basiques. Elles sont essentiellement liées à nos parcours et à notre curiosité : si Dominique a une expérience de dev et chef de projet que je n’ai pas, depuis 1987 j’ai eu le temps de comprendre les fonctionnements, faire un peu de code, et d’assemblages de briques 😉
Combien de temps ça vous a pris ?
Je dirais que la démarche est réellement entamée depuis 2 ans (le jour ou j’ai hébergé sauvagement un serveur NextCloud sur un hébergement mutualisé chez OVH). Et aujourd’hui il nous faudrait un équivalent mi-temps pour rester dans les délais que nous souhaitons.
Ça vous a coûté de l’argent ?
Aujourd’hui ça nous coûte plus car les systèmes sont un peu en parallèle et que nous sommes passés de Google « qui ne coûte rien » à l’hébergement sur un VPS pour 400 € l’année environ. Mais en fait ce n’est pas un coût, c’est réellement un investissement.
Nous ne pensons pas que nos systèmes nous coûteront moins chers qu’actuellement. Mais nous estimons que pour la moitié du budget, chaque année, les coûts seront en réalité des investissements.
Les coûts ne seront plus pour l’utilisation des logiciels, mais pour les développements. Ainsi nous pensons maîtriser les évolutions, pour qu’ils aillent dans notre sens, avec une grande pérennité.
Quelles étapes avez-vous suivi lors de cette démarche de dégooglisation ?
Ah… la méthodologie 🙂
Elle est totalement diffuse et varie au fil de l’eau.
Clairement, je n’ai AUCUNE méthode (c’est même très gênant par moment). Je dirais que je teste, je regarde si ça marche ou pas, et si ça marche moyen, je teste autre chose. Heureusement que Dominique me recadre un peu par moment.
Beaucoup d’échanges et de controverse. Surtout que le choix que nous faisons fait reposer la responsabilité sur nous si nous ni parvenons pas. Nous ne pouvons plus nous reposer sur « c’est le système qui ne fonctionne pas », « nous sommes bloqué·e·s par l’entreprise ». C’est ce choix qui est difficile à faire.
La démarche c’est les rencontres, les échanges, les témoignages d’expériences des uns et des autres…
Et puis surtout : qu’avons nous envie de faire, réellement…
Dans un premier cas, est-ce que cela me parle, me met en joie d’avoir un jolie SI tout neuf ? Ou cela nous aiderait au quotidien, mais aucune énergie de plus.
Dans l’option que nous prenons, l’idée de faire pour que cela aide aussi les autres éditeurs, que ce que nous créons participe à une construction globale est très réjouissant…
La stratégie est là : joie et partage.
Au début ?
Un peu perdu, peur de la complexité, comment trouver les partenaires qui ont la même philosophie que nous…
Mais finalement le monde libre n’est pas si grand, et les contacts se font bien.
Ensuite ?
Trouver les financements, et se lancer.
Et à ce jour, où en êtes-vous ?
À ce jour nous avons totalement remplacé les GoogleDrive, Hubic et Wetransfer par Nextcloud ; remplacé également GoogleHangout par Talk sur Nextcloud.
Facebook, Instagram et Twitter sont toujours là… Mais nous avons un compte sur Mastodon !
Youtube est toujours là… Mais le serveur Peertube est en cours de création et Funkwhale pour l’audio également.
Concernant l’administration de ces outils, je suis devenu un grand fan de Yunohost : une solution qui permet l’auto-hébergement de façon assez simple et avec communauté très dynamique.
Notre plus gros projet est dans le co-développement d’un ERP open source : Oplibris
Ce projet est né en 2018 après une étude du Coll.LIBRIS (l’association des éditeurs en Pays de la Loire) auprès d’une centaine d’éditeurs de livres. Nous avons constaté qu’il n’existait à ce jour aucune solution plébiscité par les éditeurs indépendants qui ont entre 10 et 1000 titres au catalogue. Nous avons rencontré un autre éditeur (Symétrie, sur Lyon) qui avait de son côté fait le même constat et commencé à utiliser Tryton. (je profite de l’occasion pour lancer un petit appel : si des dev flask et des designers ont envie de travailler ensemble sur ce projet, nous sommes preneurs !)
Migrer LMB, notre ERP actuel, vers Oplibris est vraiment notre plus gros chantier.
À partir de là, nous pourrons revoir nos sites internet qui viendront se nourrir dans ses bases et le nourrir en retour.
Combien de temps entre la décision et le début des actions ?
Entre la décision et le début des actions : environ 15 secondes. Par contre, entre le début des actions et les premières mise en place utilisateur environ 6 mois. Ceci dit, de nombreuses graines plantées depuis des années ne demandaient qu’à germer.
« Nous mettons de grosses contraintes éthiques »
Avant de migrer, avez-vous testé plusieurs outils au préalable ?
J’ai l’impression d’être toujours en test. Par exemple, Talk/Discussion sur Nextcloud ne répond qu’imparfaitement à notre besoin. Je préférerais Mattermost, mais le fait que Talk/Discussion soit inclus dans Nextcloud est un point important côté utilisateurs.
Nous mettons de grosses contraintes éthiques, de ce fait les choix se réduisent d’eux-mêmes, il ne reste plus beaucoup de solutions. Lorsqu’on en trouve une qui nous correspond c’est déjà énorme !
Avez-vous organisé un accompagnement des utilisateur⋅ices ?
L’équipe est assez réduite et plutôt que de prévoir de la documentation avec des captures écran ou de la vidéo, je préfère prendre du temps au téléphone ou en visio.
Prévoyez-vous des actions plus élaborées ?
Nous n’en sommes pas à ce stade, probablement que si le projet se développe et est apprécié par d’autres, des formations entre nous seront nécessaires.
Quels ont été les retours ?
Il y a régulièrement des remarques du genre : « Ah mais pourquoi je ne peux plus faire ça » et il faut expliquer qu’il faut faire différemment. Compliqué le changement des habitudes, ceci dit l’équipe est bien consciente de l’intérêt de la démarche.
Comment est constituée « l’équipe projet » ?
Dominique, B2CK, Symétrie.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
La difficulté majeure est de trouver le bon équilibre entre la cohérence des outils et l’efficacité nécessaire dans le cadre d’une entreprise.
Le frein majeur côté utilisateurs est de faire migrer les personnes qui utilisent encore Gmail pour le traitement de leur courriel. L’interface est si pratique et la recherche tellement puissante et rapide qu’il est compliqué de le quitter.
Une autre difficulté est d’ordre comptable et financier : comment contribuer financièrement à ce monde du logiciel libre ? Comment donner ? A quelles structures ? (aujourd’hui nos financements vont principalement au développement de Tryton).
Et l’avenir ? Envisagez-vous de continuer cette démarche pour l’appliquer à d’autres aspects de votre organisation ?
Côté création, j’aimerais beaucoup que nous puissions utiliser des outils libres tels que Scribus, Inkscape, Krita ou GIMP plutôt que la suite Adobe. Mais aujourd’hui ces outils ne sont pas adoptés par l’équipe de création car trop compliqués d’utilisation et pas nativement adaptés à l’impression en CMJN. Une alternative serait d’utiliser la suite Affinity (mais qui n’est pas open source…)
Quels conseils donneriez-vous à d’autres organisations qui se lanceraient dans la même démarche ?
Y prendre du plaisir ! Mine de rien, la démarche demande du temps et de l’attention. Il faut confier ça à des personnes qui prennent ça comme un jeu. Oubliez la notion de temps et de délais, optez pour les valeurs qui soient plus la finalité et le plaisir. Au pied de la montagne entre prendre le téléphérique ou le chemin à pied ce n’est pas le même projet, vous n’avez pas besoin des même moyens.
Le mot de la fin, pour donner envie de migrer vers les outils libres ?
Sommes-nous les outils que nous utilisons ? Libres ?
Quitter les réseaux sociaux centralisés est extrêmement complexe. Je manque encore de visibilité à ce sujet et ça risque d’être encore très long. J’ai proposé à l’équipe une migration totale sans clore les comptes mais avec un mot régulièrement posté pour dire « rejoignez-nous ici plutôt que là ». Mon rêve serait d’embarquer au moins une centaine d’entreprises dans une telle démarche pour tous faire sécession le même jour. Des volontaires ? 🙂
Aller plus loin
- Fair-play, Albert ne nous l’a jamais demandé, il sait qu’on est
un peuallergique à la pub, mais on vous donne quand même le lien vers le site des Éditions Pourpenser
Crédits
- Illustrations réalisées par Albert sur Gégé à partir de dessins de Gee
- Photo de l’équipe avec des illustrations d’Aline de Pétigny et Laura Edon
- Logo de pourpenser mis en couleurs par Galou
S’y retrouver dans le framabazar, nous parler, nous soutenir : édition 2020
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué car on ne s’en est pas vanté, mais certains de nos sites web ont connu de notables améliorations ces derniers mois.
Ainsi, notre page de contact et notre page de dons ont vu leur design (structuration des contenus, ergonomie, valorisation graphique, etc. ) évoluer et l’ensemble de nos sites sont désormais dotés d’un nouveau menu.
Avec cet article, nous voulons non seulement vous informer de ces mises à jour, mais aussi vous accompagner dans leur prise en main. Par ailleurs, l’ensemble de ces améliorations s’inscrit dans une démarche que nous avons envie de décrire, afin qu’elle puisse être ouverte à la critique ou, pourquoi pas, recevoir les hommages de la copie.
Un million de personnes à accompagner autonomiser
En général, quand on décide de mettre à jour un site web, c’est parce qu’on a constaté que des améliorations pouvaient y être apportées. Notre motivation première derrière ces améliorations est de permettre aux internautes utilisant nos services d’être davantage autonomes dans leurs usages. Après avoir présenté, notamment lors de la campagne Degooglisons Internet, les possibilités offertes par les logiciels libres, Framasoft souhaite offrir un accès plus simple et plus rapide à la galaxie des services, projets et ressources qu’elle met à disposition de toutes et tous.
Accueillant chaque mois plus d’un million de visiteur⋅ses sur nos sites web, nous faisons le constat que nous ne pouvons accompagner humainement chacun⋅e dans la découverte de notre univers. Et parce que cet univers est foisonnant, nous sommes conscient⋅es que c’est souvent frustrant pour vous de ne pas bénéficier de cet accompagnement. Mais, contrairement aux géants du web qui appliquent un design de l’autorité sur leurs plateformes, vous mettant dans une position infantilisante d’hyper-consommateur⋅ices, chez Framasoft, nous vous considérons comme des contributeur⋅ices. Et c’est à ce titre qu’il est pour nous essentiel de repenser nos interfaces afin que vous puissiez, en toute autonomie, davantage vous y retrouver.
En parallèle, nous avons aussi constaté que nous recevons énormément de questions via notre formulaire de contact dont les réponses sont déjà publiées dans notre foire aux questions, dans les guides d’utilisation des outils que nous proposons ou bien sur notre forum d’entraide Framacolibri. Répondre à ces demandes (en renvoyant vers ces ressources) est une tâche répétitive assez peu valorisante pour les personnes en charge du support. En nous lançant dans cette refonte, nous avions donc aussi en tête la nécessité de cesser l’augmentation de ces demandes.
Cependant, simplifier l’accès à un ensemble de contenus nous a beaucoup questionné. Comment mettre cela en œuvre ? Comment ne pas tomber dans le piège du dédale de clics ? Comment autonomiser nos utilisateur⋅ices sans que cela créé avec elleux une relation froide et distante ? En gardant en tête que sur un site web, l’internaute doit identifier rapidement où il est (est-ce la page que je souhaitais voir ?), où il peut aller (vais-je pouvoir trouver facilement ce que je cherche sur ce site ?) et d’où il vient (quel chemin m’a amené à cette page ?), nous avons décidé de repenser totalement le menu de nos sites web et l’expérience d’utilisation de notre page de contact tout en améliorant la structuration des contenus et l’ergonomie de notre page de dons.
Une page de contact actualisée
Cette nouvelle page de contact vous informe dès votre arrivée de qui nous sommes et des moyens que nous mettons à votre disposition pour vous aider lorsque vous rencontrez des difficultés. L’accès au formulaire de contact n’est plus aussi immédiat qu’auparavant car nous espérons que vous n’aurez au final plus besoin de vous en servir, ayant trouvé l’information que vous recherchiez. C’est d’ailleurs en cherchant comment résoudre au mieux vos problèmes que nous avons trouvé comment résoudre le nôtre (l’augmentation de l’activité du support).
Vous l’aurez sûrement remarqué, nous avons revu totalement le design de cette page. Pour vous accueillir, la magnifique illustration de David Revoy se veut douce et rassurante. Car même si nous ne sommes pas en mesure d’accompagner humainement chacun⋅e d’entre vous, cette page de contact ne vous laisse pas seul⋅e face à votre question. C’est d’ailleurs en étant à l’écoute de vos besoins que nous avons reformulé les intitulés des six catégories de contact. En attribuant une couleur spécifique à chacune de ces catégories, vous pouvez vérifier à chaque moment de votre navigation que vous êtes sur le bon chemin.
Structuré en 4 étapes (pré-requis, service concerné, FAQ, formulaire), ce nouveau parcours est pensé pour que vous puissiez prendre connaissance des questions auxquelles nous avons préalablement répondu dans notre foire aux questions (FAQ) avant de nous contacter. Nous vous incitons aussi très fortement à consulter nos guides et astuces d’utilisation lorsque vous avez des questions sur un service en particulier. Nous avons d’ailleurs revu et enrichi les contenus de ces deux ressources pour qu’elles soient plus faciles à comprendre.
Si vous ne trouvez réponse à votre question ni dans la FAQ, ni dans nos guides d’utilisation, peut-être votre question vaut-elle la peine d’être publiée sur notre forum. Framacolibri est un espace d’entraide où de nombreuses personnes pourront vous aider à comprendre pourquoi vous n’arrivez pas à utiliser telle fonctionnalité de tel service. D’ailleurs, dans l’article Ce que Framasoft a fait durant le (premier) confinement que nous avons publié il y a quelques jours, nous rappelions que pendant cette période si particulière, une communauté d’aidant⋅es numériques avaient spontanément proposé leur aide sur le forum (merci à elleux !). Cette dynamique d’entraide collective ne s’est pas essoufflée et nous vous invitons à en faire l’expérience.
Ce nouveau dispositif d’aiguillage (catégorie, faq, guides, forum) nous permet d’identifier au plus vite votre besoin afin d’y répondre au mieux en mettant en avant des ressources adaptées pour que vous puissiez vous les approprier. Mais il peut arriver que nos ressources ne répondent pas à votre besoin. Dans ce cas, ou si votre question doit rester confidentielle, qu’elle implique de devoir divulguer des informations personnelles et privées, alors nous vous invitons à utiliser notre formulaire de contact.
Un menu enrichi pour mieux vous orienter
Avant, tous nos sites web étaient dotés d’un menu situé, de manière très classique, en haut de toutes les pages. Ce menu vous permettait d’accéder à notre galaxie de sites web. Mais comme on est plutôt prolixe en la matière, ce menu avait grossi avec le temps et la multiplication de nos projets, ce qui ne le rendait plus vraiment utilisable facilement. C’était particulièrement le cas si vous vous rendiez sur nos sites web à partir d’un appareil mobile, doté d’un écran plus petit : certaines rubriques du menu étaient si longues qu’elles ne pouvaient s’afficher en entier. De plus, sur certains de nos services, cette barre de menu pouvait être perturbante car elle se superposait au menu de l’outil lui-même, pouvant troubler certain·es internautes.
On a donc repensé totalement la façon dont vous pouvez accéder à nos contenus dans ce nouveau menu désormais accessible via un bouton situé en haut à droite de chacun de nos sites web. Placé ainsi, il ne perturbe plus l’affichage des menus des outils que nous proposons et il s’adapte de façon automatique à la taille de votre écran. Reproduit sur l’ensemble de nos sites web, ce nouveau menu vous permet de savoir d’un seul coup d’œil que vous êtes sur l’un des sites de la galaxie Framasoft. Une fois que vous avez cliqué sur ce bouton, une barre latérale s’affiche à droite, en surimpression du site sur lequel vous êtes.
Par défaut, ce menu vous est proposé selon une vue par catégories (4 en l’occurrence) pour favoriser la découvrabilité des actions de Framasoft. Vous avez la possibilité de modifier cet affichage en sélectionnant la vue sous forme de grille pour trouver plus aisément un service ou un outil spécifique (puisqu’ils sont classés par ordre alphabétique). Nous avons aussi ajouté un bloc de recherche où vous pouvez directement indiquer ce que vous cherchez. Lorsque vous utilisez la recherche directe, il vous est proposé d’étendre votre recherche sur le web ou à l’ensemble des sites de Framasoft, au Framablog, au forum Framacolibri, à l’annuaire Framalibre ou à notre instance PeerTube de diffusion de vidéos, Framatube.
Conceptualisée en 2012, la structuration du menu n’était plus pertinente au regard de l’évolution de nos projets. Nous nous sommes donc questionné⋅es sur la meilleure façon de vous mener vers nos différents outils. Pour cela, nous avons pris en compte des remarques qui nous ont été faites. Nous avons, par exemple, décidé d’archiver certains de nos projets, certes pertinents au moment de leur création, mais n’ayant pas été mis à jour depuis plusieurs années. De plus, nous avons souhaité que ce menu vous donne accès directement à davantage d’informations. Ainsi, vous n’avez plus besoin de vous rendre sur la page d’un outil ou d’un projet pour savoir exactement de quoi il s’agit.
En plus d’un accès totalement remanié à nos contenus, ce nouveau menu s’enrichit d’un bloc intitulé Entraide qui vous donne immédiatement accès à plusieurs ressources. Notez que les contenus qui apparaissent lorsque vous cliquez sur la rubrique « Obtenir des réponses » sont adaptés au service (ou projet) que vous êtes en train de consulter. Nous vous affichons l’information la plus adaptée à votre usage pour que vous puissiez y accéder en seulement 2 clics. Notez aussi que nous utilisons le même habillage graphique pour ces ressources.
Une nouvelle peau pour notre page de dons
Alors que ça faisait un moment qu’on y pensait (quasiment 2 ans), alors qu’il s’agit du fameux « nerf de la guerre » (Framasoft ne vit que grâce à vos dons), notre page de dons a finalement fait peau neuve, elle aussi. Nous avons repensé l’organisation des contenus afin de vous apporter plus facilement des réponses, mais sans vous surcharger d’informations.
Cette page se compose désormais de 4 blocs horizontaux :
- un nouveau formulaire de dons valorisé par une illustration de David Revoy,
- 6 textes synthétiques répondant à la question Pourquoi soutenir Framasoft ?
- une présentation de Framasoft en quelques chiffres
- une liste de réponses aux Questions les plus fréquentes
Vous aurez peut-être remarqué que le design du formulaire de dons change désormais de couleur en fonction du type de dons (entourage jaune pour les dons mensuels et entourage bleu pour les dons ponctuels). Nous recevions de temps en temps un message de certain⋅es donateur⋅ices qui croyaient avoir complété leurs informations pour un don ponctuel alors qu’iels avaient réalisé un don mensuel. Nous nous sommes donc dit que cette différence n’était pas assez explicite sur le formulaire et que nous devions penser un nouveau design pour que cette situation ne se reproduise pas. C’est aussi suite à plusieurs de vos retours que nous avons ajouté à ce formulaire une case (cochée par défaut) « Je souhaite recevoir un reçu fiscal » qui automatise l’envoi de votre reçu fiscal chaque année.
En mettant à jour les textes explicitant à quoi servent vos dons, nous avons souhaité mieux expliquer comment nous fonctionnons, quelles sont nos principales actions et quelles valeurs nous portons. Ces textes sont moins longs, plus synthétiques, car nous voulons aller à l’essentiel. Nous avons repensé le bloc Framasoft en quelques chiffres pour ne faire apparaître que quelques chiffres-clés. Nous n’étions plus très à l’aise avec cet effet un peu racoleur de « performance » qui arrive lorsqu’on met en valeur certains chiffres. Nous avons choisi un affichage qui, nous l’espérons, rend sobrement compte de nos actions, sans se pavaner, et sans fausse modestie.
voir la page « Soutenir Framasoft »
Vos retours font leur chemin !
Ce n’est pas facile de réfléchir aux interfaces qui nous permettent de vous mettre en relation avec nos actions : voilà donc une bonne chose de faite ! On espère que vous partagez notre enthousiasme pour cette refonte.
Prenez le temps de vous approprier la nouvelle version de ces outils et n’hésitez pas, ensuite, à nous dire ce que vous en pensez sur le forum : ça nous permettra de réfléchir à de futures améliorations. Mais, ne vous emballez pas trop tout de même, on ne vous promet pas une nouvelle refonte tous les ans !
Un grand merci à l’équipe salarié⋅es pour le travail réalisé, et un grand merci à vous de continuer à nous soutenir.
Ce que Framasoft a fait durant le (premier) confinement
Entre mars et mai 2020, les membres de Framasoft ont mouillé la chemise pour partager des savoirs, des outils et des actions en espérant qu’elles fassent sens alors qu’une pandémie bouleversait nos repères.
Retour sur une période pas comme les autres, ainsi que sur les outils et les leçons qu’on en tire aujourd’hui.
À noter : lorsque nous avons commencé l’écriture de cette… disons « longue synthèse », nous ignorions qu’il faudrait préciser dans le titre qu’il s’agit du premier confinement.
Endiguer le flot
Nous l’avions un peu vu venir. Une semaine avant l’annonce du #RestezChezVous français, l’Italie et l’Espagne étaient déjà confinées. C’est alors que Framatalk (visioconférence) et Framapad (écriture collaborative) ont vu leurs nombres de visites multipliés par 8, et que nos serveurs ont montré des signes de surcharge. Nous avons alors compris que des familles, des écoles et des entreprises de nos voisines européennes venaient utiliser nos services pour continuer de communiquer ensemble.
Mais pas demain : demain, y’a mise à jour.
Nous avons aussi un peu pressenti qu’on allait en prendre pour notre grade lorsque le gouvernement français décida enfin un confinement qui semblait inéluctable. Et cela n’a pas manqué. Ça a pris exactement un week-end. Lorsque le PDG de la startup nation est passé de « Nous ne renoncerons à rien » à « Nous sommes en guerre ! » c’est un tsunami d’impréparation numérique qui est venu se réfugier sur nos serveurs.
Nous l’avons —sérieusement— senti passer. Pratiquant déjà le télétravail pour des activités qui se font principalement en ligne, il n’y eut aucun moment d’inactivité. Nous, les membres de Framasoft, avons trimé comme jamais pour accompagner (à notre petite échelle d’association loi 1901 financée par les dons) des centaines de milliers de confiné·es qui avaient besoin d’outils numériques pour maintenir leurs liens avec les autres.
Il est fort probable que nombre de ces actions, souvent expérimentales, parfois improvisées, soient passées inaperçues. D’où notre besoin de faire le point aujourd’hui sur le travail effectué.
Informer / éduquer / accompagner
Le mémo sur le télétravail n’est pas simplement une liste de logiciels et services libres, c’est surtout un ensemble d’astuces, de réflexes pour réhumaniser les relations lorsqu’on travaille à distance. C’est enfin le partage de plus de 10 ans d’expérience de télétravail que Pyg a eue au sein de Framasoft.
Le dossier StopCovid est un ensemble d’articles que nous avons écrits, traduits ou repris pour les publier sur le Framablog. L’objectif, double, était à la fois d’informer sur ce que peuvent impliquer les choix technologiques et sociétaux de créer une telle application ; et aussi d’alerter, en tant que passionnées du numérique, sur la toxicité du solutionnisme technologique effréné.
Plus que jamais, le Framablog s’est fait le relais d’informations et de savoirs partagés. Qu’il s’agisse de publier l’appel d’un collectif pour la continuité pédagogique, de lancer les librecours sur la culture libre, de publier un témoignage de directeur d’école primaire en temps de pandémie… Nous avons fait de notre mieux pour accompagner voire favoriser la publication de nombreux articles.
Afficher, en pages d’accueils de Framapad ou de Framatalk, notre refus d’être le « service informatique de secours » des Ministères de l’Éducation Nationale et de celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche fut un réel crève-cœur. Car cela signifiait refuser nos services aux profs, au personnel encadrant et aux étudiant·es. Même si nous avons pris nos distances, Framasoft vient de l’Éducation Nationale. Et pourtant, notre petite association n’a pas à compenser l’incurie et l’impréparation numérique de ces ministères, dont dépendent des centaines de milliers d’employé·es et des millions d’élèves.
Nous remercions les profs et leurs élèves qui ont joué le jeu de la restriction volontaire pour laisser l’usage de nos services aux collectifs, familles, associations etc. qui n’ont pas les moyens de l’État à leur disposition. Nous espérons que notre refus a au moins eu l’effet d’un coup de pied dans la fourmilière pour favoriser l’émancipation numérique de nos académies par des initiatives libres et auto-hébergées telles que apps.education.fr
Tenir régulièrement les journaux de confinement de Framasoft fut un travail supplémentaire, certes, mais dont nous croyons aujourd’hui encore qu’il était essentiel. D’une part, cela nous a permis de mettre des mots sur les moments d’adrénaline comme sur les coups de fatigue ou les coups de colère. D’autre part, ces journaux montrent combien Framasoft, c’est avant tout des personnes qui œuvrent sur des outils numériques pour favoriser une société de contribution. À l’heure où nombre de personnes découvraient Framasoft par la petite lorgnette des services en ligne, nous trouvions essentiel de rappeler que derrière les machines, il y a des humain·es.
Enfin, et dans un second temps, nous avons aussi pris le soin de répondre aux médias qui sont venus nous interroger sur notre position et nos actions durant ce confinement. De Reporterre à l’Âge de Faire en passant par Le Monde et Politis, la liste est longue mais nous essayons de la tenir à jour sur cette page de notre wiki.
Maintenir /proposer
Le confinement de la France a mécaniquement induit une violente augmentation des outils numériques pour communiquer et collaborer à distance. Cependant, la ruée sur des services libres et éthiques indique qu’une grande partie du public recherche activement des alternatives aux outils prédateurs des entreprises du capitalisme de surveillance.
C’est Framatalk, notre outil de visioconférence, qui a été submergé en premier. Très vite, les Framapad (rédaction collaborative) ou un service comme Framadrop (partage de gros fichiers par un simple lien) ont aussi été pris d’assaut. Nous avons donc commencé par migrer les logiciels sur des serveurs plus puissants (que nous avions réservés la semaine précédant le confinement français), quitte à ventiler la charge d’un seul service sur plusieurs serveurs (pour Framatalk, par exemple).
En même temps, nos salariés techniciens se sont plongés dans la documentation des logiciels libres derrière ces services (Jitsi Meet pour Framatalk, Etherpad pour Framapad, etc.), afin de trouver toutes les astuces qui permettraient d’optimiser leur installation et de réduire la charge. En gros, nos techniciens ont finement ajusté de nombreux paramètres sur les ordinateurs-serveurs qui font tourner ces logiciels, pour que les processeurs travaillent moins et donc travaillent mieux.
Dès la deuxième semaine de confinement, nous avons mis en place de nouveaux services. Lorsqu’on voit qu’il y a un moyen simple de faire de l’audio-conférence avec Mumble (sans installation logicielle pour les participant·es, sauf pour qui organise la réunion), et qu’un serveur bien paramétré peut accueillir 1200 personnes en même temps, nous n’hésitons pas.
Lorsque des personnels soignants nous demandent un outil provisoire pour la prise de rendez-vous médicaux en ligne… Nous n’hésitons que le temps de nous renseigner sur l’encadrement légal (qui fut allégé provisoirement et exceptionnellement). C’est ainsi que nous avons installé l’application Rendez-vous sur un NextCloud pour leur fournir rdv-medecins.org. L’outil est passé hors ligne depuis la fin du confinement, mais il a inspiré d’autres usages (par exemple en bibliothèques).
Car même si l’on parle de (et agit pour) Déframasoftiser Internet, nous avions simplement la volonté d’être utiles là où on peut et on sait le faire. Lorsque nous installons un service, nous faisons de notre mieux pour donner un maximum d’autonomie aux personnes qui vont l’utiliser. Cela signifie un travail technique d’installation et d’administration, mais aussi une production de tutoriels, guides et astuces (ici pour les audio-conférences et là pour les prises de rendez-vous en ligne), ainsi qu’un accompagnement sur notre support (dont on reparle plus bas).
Enfin, maintenir des services (encore plus de trente à ce jour) implique d’en assurer un entretien régulier. Durant les quelques semaines de confinement, nos équipes techniques ont donc procédé à des résolutions de bug sur Framacalc, une mise à jour majeure de Framavox, et même à de gros développements sur Framaforms qui ont mené à sa première version majeure au début de l’été.
Faire jouer la contribution
Le monde du Libre, encore une fois, nous a prouvé que solidarité et organisation collective sont bien plus efficaces que la simple puissance brute. Alors que nous migrions Framapad, Framatalk et Framadrop sur des machines plus puissantes (voire sur un lot de machines pour Framatalk) tout en affinant leurs paramétrages, de nombreuxses ami·es de la communauté ont proposé de l’aide pour accueillir les besoins numériques des confiné·es.
Si seul on va plus vite, ensemble on va carrément plus loin. Mais moins vite. Il a fallu prendre le temps de rassembler les bonnes volontés et de discuter ensemble pour trouver la marche à suivre. Mais au bout de quelques jours, nous avons pu faire en sorte que la création d’un nouveau pad (ou d’un nouveau talk) sur les pages d’accueil de nos services puisse être redirigée, sans accrocs, vers l’un des serveurs des libristes se portant volontaires pour porter la charge ensemble.
La majeure partie de ces bonnes volontés qui ont mis leurs serveurs et leurs services dans le pot commun sont des membres du Collectif des Hébergeurs Alternatifs CHATONS (avec un « S » comme « Solidaires »). Leur présence et leur entraide était déjà un magnifique cadeau en soit (et encore merci à vous, les ami·es !), cela aurait pu s’arrêter là. Sauf que comme nous avions développé l’outil permettant de rediriger la demande de création d’un pad (par exemple) vers un des sites de pads disponibles, les CHATONS y ont vu une belle opportunité !
C’est ainsi qu’est né le site entraide.chatons.org. Une adresse, 9 services essentiels, éthiques et sans inscription (tableau de post-it, visioconf, écriture collaborative, hébergement d’images, etc.). Mais en plus de cela, ce site va rediriger votre usage vers un des membres du collectif CHATONS qui peut et veut l’accueillir. Concrètement, pour vous ça ne change rien. Mais pour vos données, ça change tout : elles ne sont pas hébergées au même endroit… Elles sont, au contraire, décentralisées. Une bonne manière de ne pas mettre toutes ses données dans le même panier (non parce qu’après ça crée des Google et des Facebook, et le monde n’a pas besoin de nouveaux géants du web !)
De nombreuses personnes, pas forcément spécialisées en hébergements de services, nous ont spontanément proposé de l’aide. C’est ainsi que nous avons pu demander à ce que les demandes de support pour nos services passent en priorité sur le forum, où des bénévoles ont contribué à répondre dans une entraide communautaire. D’autres ont rejoint le groupe de traductions Framalang, qui n’a pas chômé durant cette période et a notamment produit des traductions nourrissant notre dossier StopCOVID.
Enfin, le groupe des Contribateliers a expérimenté une formule en ligne, le Confinatelier. Grâce au logiciel BigBlueButton, près de 80 personnes se sont retrouvées le 6 juin 2020 sur plus de 11 salons visio pour contribuer au Libre sans forcément faire du code. Merci au groupe d’avoir publié leur retour d’expérience et d’avoir continué à faire des confinateliers encore récemment.
Le monde d’après ne ressemblera pas au monde d’avant
Bien entendu, la pandémie a grandement influé le fonctionnement interne de l’association Framasoft. Le « Framacamp 2020 » (un temps estival de convivialité et de travail collectif des membres) a finalement eu lieu sous forme d’ateliers en visioconf tout au long d’un week-end. Nous craignions vraiment que le fait de ne pas pouvoir se faire des câlins et trinquer ne vide ce Framacamp de son intérêt, et finalement, même si ce n’est pas pareil, ce fut un moment de retrouvailles agréable, productif et essentiel à la vie de l’association.
Il nous a aussi fallu repenser le reste de notre année. D’une part, nous avons annoncé un retard d’un trimestre pour la sortie de Mobilizon. D’autre part, nous avons complètement repensé la collecte que nous avions commencé à imaginer pour financer la v3 de PeerTube. Exit les mécaniques du crowdfunding ou « si vous ne payez pas, alors on ne fait pas » ! Nous avons choisi d’annoncer que nous développerions cette version, que l’on reçoive les 60 000 € de dons nécessaires ou non.
D’après une infographie de Geoffrey Dorne, CC-By-SA.
C’est une chose que nous nous n’avons réalisée qu’après coup : vous avez été très généreuxses dans votre soutien à Framasoft durant ce premier confinement. C’était important : nos actions sont financées (à plus de 95 %) par vos dons. Si nous avons pu tout mettre en pause, prendre des libertés, expérimenter des contributions et retarder, voire modifier des projets, c’est parce que les seules personnes à qui nous avons des comptes à rendre, c’est vous. Vous nous avez offert cette liberté, merci.
Pour qui le peut, nous rappelons que Framasoft est une association reconnue d’intérêt général, et qu’à ce titre elle donne droit à des réductions fiscales pour les contribuables français·es. Concrètement, un don de 100 € à Framasoft revient, après déduction des impôts sur le revenu, à 34 €. Si vous le pouvez et le voulez, merci de contribuer à nos actions.
Et le reste de 2020…?
Nous raconterons, dans un prochain article, ce que nous avons fait hors de cette parenthèse étrange et intense. Entre le 17 mars et le 11 mai, il y a eu moins de deux mois : nous avons eu l’impression que cela a duré un an !
L’avantage, si l’on peut dire, c’est que ce premier confinement nous a préparé⋅es au suivant. Aujourd’hui nos services ont beaucoup mieux encaissé la sérieuse montée en charge due au reconfinement. Du coup, nous, nous avons pu nous détendre, et faire des frama-prouts !
[Photo Novel] Guided tour of Mobilizon
« OK, so, what is Mobilizon? How can this free and federated tool help me to progressively do without Facebook for my groups, pages and events? And where do I go to get started, where do I sign up? »
Let’s answer these questions with a lot of pictures, and (relatively) few words.
- la version française originale de cet article est ici sur ce blog ;
- Read here an introductory article describing the history, current features and future plans for Mobilizon.
This is Rȯse, the mascot of Mȯbilizon
Conceived and designed by David Revoy (the author-illustrator of Pepper and Carott, who has just self published albums of his webcomic), Rȯse represents the people for whom we designed Mobilizon.
illustration : David Revoy (CC-By)
A fennec whose wicks recall the star of a compass rose, Rȯse is autonomous, voluntary and lives in a beautiful but arid, sometimes hostile landscape. Rȯse needs to get together with her fellow fennecs beings to organize and mobilize themselves around actions that can change her world, one grain of sand at a time.
If you don’t recognize yourself in Rȯse, don’t panic: Mobilizon might still work for you! However, this service might surprise and confuse. You won’t find any ads, influencers, or the hobby where we watch the lives of our loved ones staged like a reality TV show.
To better understand our intentions and the choices behind Mobilizon, you can visit joinmobilizon.org (short version), or read our lengthy introductory article on the Framablog (detailed version).
Our photo novel: Rȯse Mobilize
Rȯse discovers an event on Mobilizon
Rȯse feels that the hyper-consumerist society in which we live is destroying the planet. One day, on one of her usual social media platform, Rȯse comes across a link to an event called « More trees, less ads! « The title amuses and challenges her, so she clicks.
She arrives on a website she has never seen before which seems to be called « Mobilizon ». She is invited to go and hide an advertising videoscreen by standing in front of it with an umbrella. She learns that those screens are not only polluting our public spaces with images that capture our attention, but they are also equipped with cameras and sensors that analyze the number of passers-by, their reactions, etc.
She would like to participate in the event presented but doesn’t want to create a new account on yet another site. Rȯse decides to participate « anonymously » in the event.
You do not need an account to participate in an event published on Mobilizon: the site simply asks Rȯse to confirm her participation by email. That’s OK, she already has a « trash » email address that she uses for her online shopping, and unfamiliar sites that may resell her contact information.
A few days later, Rȯse goes to the event site and meets the group of ContribUtopists. They invite her to exchange a quarter of an hour of her time, blocking the advertising screen with an umbrella, for a tree cutting that she could plant at home. Rȯse loves the idea and spends the morning sympathizing with the ContribUtopists.
Rȯse registers on Mobilizon
Benedict, the group’s organiser, explains to Rȯse that these screens work like Facebook: they impose advertising in our lives while capturing our behaviors and data. He advises Rȯse to go to mobilizon.org to find out for herself about the alternative that the ContribUtopists have chosen.
Rȯse is convinced, she wants to try Mobilizon. She understands she needs to find an instance, i.e. a Mobilizon website that will host her account and data. She tells herself that if she has to entrust her data, she wants to find a trusted host. So she goes to the « about » page of several Mobilizon instances to see how these hosts present themselves and what their rules are.
Rȯse has found her instance, and off she goes. She suspects that she is not going to leave Facebook overnight, but thinks that she can start by registering on Mobilizon, even if it means having to publish the links to the Mobilizon events and groups she wants to promote on Facebook.
Rȯse wants to join a group
Once her account is confirmed and her profile complete (finally a site that doesn’t require acres profile information!) Rȯse goes to the ContribUtopists page to join the group.
Unfortunately, the « join the group » button does not work and is grayed out. Obviously, you can’t ask to join a group, you have to be invited. When Rȯse looks into the matter, she realizes that it’s just a matter of time before this feature is added to the site.
She looks for ways to get invited to the ContribUtopists group and sees that there is a post « Join the ContribUtopists! » on the group’s page. These posts look a bit like a blog.
She follows the instructions and goes to the page of the event she attended and adds a comment reminding everyone who she is and asking to be invited to the group.
The surprise birthday of Rȯse’s mother
Rȯse’s mother’s birthday is coming up. Narcisse Boréal, her dad, asks her daughter how to organize a surprise party without using Facebook, so as not to blow the whistle. Rȯse, the family geek, explains to her dad how to create an account on Mobilizon.
Narcisse creates an event to invite family and friends to his partner’s surprise birthday party. It’s a fairly short form, and the options are self-explanatory.
Rȯse goes to her Mobilizon instance, but does not see the event created by her father. She realizes that he has registered on another Mobilizon website, another instance. Fortunately, these instances are federated: using the search bar of her instance, Rȯse can find the event that her father has created on his instance.
Rȯse compartmentalizes family and activism
Rȯse hesitates to register for her father’s event. She doesn’t want her family to see that she used this account for her activism within the ContribUtopists! So she decides to go to her account settings to create a new profile.
Rȯse registers for her dad’s event with this new profile, which she will use only for family events.
She takes the opportunity to share the event with a few family members and then exports the event to add the date to her online calendar.
Rȯse mobilizes for the ContribUtopists
In her notifications, Rȯse notices that the ContribUtopists have read her message and invited her to join the group. She goes back to her activist profile to accept the invitation.
In the group, she sees a new discussion about the lessons learned from the previous event and the group’s next initiative.
After a few weeks, Rȯse’s involvement and commitment did not go unnoticed. Benedict, the administrator of the ContribUtopists group on Mobilizon, decides to promote Rȯse as moderator of the group.
Rȯse makes collective intelligence work!
Becoming a moderator will allow Rȯse to organize the next ContribUtopists event. She creates a draft of the event « Another Collage on the Wall » to discuss it with the group.
However, Rȯse does not know how to best describe the event. She decides to make collective intelligence work for her and create a collaborative writing pad. On Mobilizon, this is done in two clicks, from the group’s Resources space.
The group worked well, the text is great. Rȯse just has to put it in the Another Collage on the Wall event description and publish it!
Prologue: Fennecs don’t fall far from the burrow
A few days later, Rȯse goes to the event. What a joy to see so many people registered! Suddenly, as she was reading the comments of the event, Rȯse utters a little cry of surprise:
Several members of her family registered for the Another Collage on the Wall event, without knowing that it was Rȯse who had organized it! There’s even her father asking to join the ContribUtopists.
With a smile, Rȯse thinks that she will have to show them how to create several profiles on Mobilizon, if they are interested.
Mobilizon.org, our gateway to Mobilizon
Not everyone is like Rȯse and everyone will have their own way of approaching Mobilizon: some will want to sign up right away, others will want to understand the political concepts behind the digital tool, and yet others will want to know how it works.
That’s why we created Mobilizon.org: it’s THE site to remember and share, which will direct you to
- Mobilizon discovery tools, including a demo instance ;
- our selection of instances (including the one we host, for French-speakers only), hosted by organizations that have been friendly enough to launch this federation together;
- a community index of instances, which will fill up as we go along;
- help tools and mutual aid to document and exchange tips for Mobilizon.
It took time and hard work to create all these tools. Our small association (35 members, 10 employees) is financed almost exclusively by donations. If you would like to support this work and encourage us to continue, you can do so by making a donation, which is tax deductible for French taxpayers.
Another way to support our actions is to take them over, use them and make them known. From now on, it is up to you to get together, organize and mobilize… with Mobilizon!
[Roman Photo] Visite guidée de Mobilizon
« Concrètement, c’est quoi Mobilizon ? Comment cet outil libre et fédéré peut-il m’aider à progressivement me passer de Facebook pour mes groupes, pages et événements ? Et où je vais pour m’y retrouver, pour m’inscrire ? »
Répondons à ces questions avec beaucoup d’images, et (relativement) peu de mots.
- An English translation of this post is available here on this blog.
- Lisez ici un article de présentation décrivant l’historique, les fonctionnalités actuelles et le futur envisagé pour Mobilizon
Voici Rȯse, la mascotte de Mȯbilizon
Conçue et dessinée par David Revoy (l’auteur-illustrateur de Pepper and Carott, qui vient d’auto-publier des albums de son webcomic), Rȯse représente les personnes pour qui nous avons conçu Mobilizon.
illustration : David Revoy (CC-By)
Fennec dont les mèches rappellent l’étoile d’une rose des vents, Rȯse est autonome, volontaire et vit dans un paysage beau mais aride, parfois hostile. Rȯse a besoin de se rassembler avec ses semblables et de s’organiser ensemble pour se mobilizer autour d’actions qui peuvent changer son monde, ne serait-ce qu’un grain de sable à la fois.
Si vous ne vous reconnaissez pas en Rȯse, pas de panique : vous restez libres d’utiliser Mobilizon ! Seulement, ce service risque de vous désarçonner et vous surprendre : vous n’y trouverez ni pubs, ni influenceurs, ni un passe-temps où on regarde la vie de nos proches mise en scène comme une émission de TV-réalité.
Pour mieux comprendre nos intentions et choix derrière Mobilizon, vous pouvez consulter le site joinmobilizon.org (version courte), ou lire notre long article de présentation sur le Framablog (version détaillée).
Notre photoroman : Rȯse Mobilize
Rȯse découvre un événement sur Mobilizon
Rȯse sent bien que la société d’hyper-consommation dans laquelle nous vivons est en train de détruire la planète. Un jour, sur un de ses médias sociaux habituels, Rȯse tombe sur un lien vers un événement « Plus d’arbres, moins de Pub ! » Le titre l’amuse et l’interpelle, alors elle clique.
Elle arrive sur un site qu’elle n’a jamais vu et qui semble s’appeler « Mobilizon ». On lui propose de venir cacher un écran de publicité vidéo en se tenant devant avec un parapluie. Elle apprend qu’en plus de polluer nos espaces publics avec des images qui captent notre attention, ces écrans sont munis de caméras et de capteurs qui analysent le nombre de passant·es, leurs réactions, etc.
Elle voudrait bien participer à l’événement présenté mais elle n’a pas envie de se créer un nouveau compte sur un énième site. Rȯse décide de participer « anonymement » à l’événement.
Pour participer anonymement à un événement, pas besoin de compte sur Mobilizon : le site demande juste à Rȯse de confirmer sa participation par email. Ça tombe bien, elle a créé une adresse email « poubelle » qui lui sert pour son shopping en ligne, et tous les sites qu’elle ne connaît pas et qui pourraient revendre ses coordonnées.
Quelques jours plus tard, Rȯse se rend sur les lieux de l’événement et rencontre le groupe des ContribUtopistes. Iels lui proposent d’échanger un quart d’heure de son temps, à bloquer l’écran de pub avec un parapluie, contre une bouture d’arbre qu’elle pourra planter chez elle. Rȯse adore l’idée et passe la matinée à sympathiser avec les ContribUtopistes.
Rȯse s’inscrit sur Mobilizon
Bénédicte, la référente du groupe, explique à Rȯse que ces écrans fonctionnent comme Facebook : ils imposent de la pub dans notre vie tout en captant nos comportements et nos données. Bénédicte conseille à Rȯse d’aller sur mobilizon.org pour se renseigner par elle-même sur l’alternative que les ContribUtopistes ont choisie.
Rȯse est convaincue, elle a envie d’essayer Mobilizon. Elle comprend qu’elle doit se trouver une instance, c’est à dire un site web Mobilizon qui va héberger son compte et ses données. Elle se dit que si elle doit confier ses données, elle veut trouver un hébergeur de confiance. Elle va donc voir la page « à propos » de plusieurs instances Mobilizon pour voir comment ces hébergeurs se présentent et quelles sont leurs règles.
Rȯse a trouvé son instance, elle se lance. Elle se doute bien qu’elle ne va pas quitter Facebook du jour au lendemain, mais elle se dit qu’elle peut commencer par s’inscrire sur Mobilizon, quitte à devoir publier sur Facebook les liens vers les événements et groupes qu’elle veut promouvoir.
Rȯse veut rejoindre un groupe
Une fois son compte confirmé et son profil rempli (enfin un site qui ne demande pas beaucoup d’informations de profil !) Rȯse va sur la page des ContribUtopistes pour rejoindre le groupe.
Malheureusement, le bouton « rejoindre le groupe » ne marche pas, il est grisé. Visiblement, on ne peut pas demander à rejoindre un groupe, il faut y être invité. Lorsqu’elle se penche sur la question, Rȯse se rend compte que c’est juste une question de temps avant que cette fonctionnalité ne soit ajoutée au site.
Elle cherche comment faire pour se faire inviter au groupe des ContribUtopistes et voit qu’il y a un article « Devenez Contributopistes ! » sur la page du groupe. En fait, ces articles, c’est un peu comme un blog, se dit-elle.
Elle suit les instructions et va sur la page de l’événement auquel elle a participé et ajoute un commentaire rappelant qui elle est et demandant à être invitée au groupe.
L’anniversaire surprise de la maman de Rȯse
C’est bientôt l’anniversaire de la maman de Rȯse. Narcisse Boréal, son papa, demande à sa fille comment organiser une fête surprise sans passer par Facebook, pour ne pas vendre la mèche. Rȯse, la geek de la famille, explique à son papa comment se créer un compte sur Mobilizon.
Tout à son enthousiasme, Narcisse crée aussi l’événement pour inviter famille et ami·es à l’anniversaire surprise de sa compagne. C’est un formulaire assez court, et les options sont explicites :
Rȯse va sur son instance Mobilizon, mais n’y voit pas l’événement créé par son père. Elle se rend compte qu’il s’est inscrit sur un autre site web Mobilizon, une autre instance. Heureusement, ces instances sont fédérées : depuis la barre de recherche de son instance à elle, Rȯse peut trouver l’événement que son père a créé sur son instance à lui.
Rȯse cloisonne ses activités familiales et militantes
Rȯse hésite à s’inscrire sur l’événement de son père… Elle n’a pas envie que sa famille voie qu’elle a utilisé ce compte pour aller militer avec les ContribUtopistes ! Elle décide donc d’aller dans les paramètres de son compte pour se créer un nouveau profil.
Rȯse s’inscrit donc à l’événement de son papa avec ce nouveau profil, qu’elle utilisera uniquement pour les événements familiaux.
Elle en profite pour partager l’événement auprès de quelques membres de la famille, puis elle exporte l’événement pour ajouter la date dans son agenda en ligne.
Rȯse se mobilize pour les ContribUtopistes
Dans ses notifications, Rȯse s’aperçoit que les ContribUtopistes ont lu son message et l’ont invitée à rejoindre le groupe. Elle repasse sur son profil militant pour accepter l’invitation.
Dans le groupe, elle aperçoit une nouvelle discussion sur les leçons de l’événement précédent et la prochaine initiative du groupe
Au bout de quelques semaines, l’implication et la volonté de Rȯse ne passent pas inaperçus. Bénédicte, l’administratrice du groupe Les Contributopistes sur Mobilizon, décide de promouvoir Rȯse en tant que modératrice du groupe.
Rȯse fait fonctionner l’intelligence collective !
Devenir modératrice va permettre à Rȯse de prendre en charge l’organisation du prochain événement des ContribUtopistes. Elle crée un brouillon de l’événement « Collages pas sages » pour en discuter avec le groupe.
Cependant, Rȯse ne parvient pas à décrire l’événement toute seule. Elle décide de faire marcher l’intelligence collective et de créer un pad d’écriture collaborative. Sur Mobilizon, cela se fait en deux clics depuis l’espace Ressources du groupe.
Le groupe a bien travaillé, le texte est top. Rȯse n’a plus qu’à le mettre en page dans la description de l’événement des Collages Pas Sages et à le publier !
Prologue : les fennecs ne font pas des lapins
Quelques jours plus tard, Rȯse se rend sur l’événement. Quelle joie de voir que de nombreuses personnes s’y sont inscrites ! Soudain, alors qu’elle lisait les commentaires de l’événement, Rȯse pousse un petit cri de suprise :
Plusieurs membres de sa famille se sont inscrits à l’événement des collages pas sages, sans savoir que c’était Rȯse qui l’avait organisé ! Il y a même son père qui demande à rejoindre les ContribUtopistes.
Dans un sourire, Rȯse se dit qu’il faudra qu’elle leur montre comment se créer plusieurs profils sur Mobilizon, si jamais ça les intéresse.
Mobilizon.org, la porte d’entrée vers Mobilizon
Tout le monde n’est pas comme Rȯse. En vérité, chaque personne va avoir sa manière d’aborder Mobilizon : certaines vont vouloir s’inscrire tout de suite, d’autres vont chercher à comprendre les concepts politiques derrière l’outil numérique, alors que les derniers vont vouloir savoir comment cela fonctionne.
C’est pour cela que nous avons créé Mobilizon.org : c’est LE site à retenir et partager, qui vous aiguillera vers
- des outils de découverte de Mobilizon, dont une instance de démo ;
- notre sélection d’instances (dont celle que nous hébergeons, réservée aux francophones), hébergées par des organisations qui nous ont fait l’amitié de lancer cette fédération ensemble ;
- un index communautaire des instances, qui va se remplir au fur et à mesure ;
- des outils d’aide et d’entraide pour se documenter et échanger ses astuces dans l’utilisation de Mobilzon.
Tous ces outils nous ont demandé du temps et du travail. Notre petite association (35 membres, 10 salarié·es) est financée quasi-exclusivement par les dons des particuliers. Si vous voulez soutenir ce travail et nous encourager à poursuivre, vous pouvez le faire par un don, déductible des impôts pour les contribuables français.
Une autre manière de soutenir nos actions, c’est de vous en emparer, les utiliser et les faire connaître. Désormais, c’est à vous de vous rassembler, vous organiser et vous mobilizer… grâce à Mobilizon !
Mobilizon. Your events. Your groups. Your data.
Mobilizon is our free-libre and federated tool to free events and groups from the clutches of Facebook. After two years of work, today we are releasing the first version of this software, along with a whole series of tools so that you can quickly get started.
- la version française originale de cet article est ici sur ce blog ;
- Discover how Mobilizon works in pictures, with our use case examples
Delayed because of pandemic
Announced almost two years ago on the Framablog (FR), Mobilizon was born of our need to offer a solid alternative to Facebook to friends who organize climate walks, LGBT+ association organisations and new educational workshops with that platform’s limited options.
The success of our fundraising campaign (spring 2019) reinforced our belief that there was great demand for such an alternative. To this end, we worked with designers to understand the expectations of activists who use Facebook to gather and organize.
We planned to launch the first version (the « v1 ») of Mobilizon this summer. Life, however, has other plans. A global pandemic and a French quarantine induced a rush on the online collaboration services our small association offers. Our entire team, including the developer who carries the Mobilizon project on his shoulders, put their activities on hold to contribute to the collective effort.
However, the stakes behind Mobilizon are high. In our opinion, to be successful, Mobilizon must be :
- Emancipatory. It is a software that we want to be free, federated and separate from the attention economy.
- Practical. Mobilizon is above all a tool for managing your events, your profiles and your groups.
- Welcoming. We have created and incorporated tools explaining how to use its features, to find your Mobilizon instance or even hos to install it yourself.
Building the freedoms that Facebook denies us
Federate to foster diversity
There is not one but several Mobilizons. By going to Mobilizon.org you will find a selection of instances: websites created by those who have installed Mobilizon software on their server. Each of these instances offers you the same service, but from a different host.
Multiplying Mobilizon instances is healthier for the Internet as it avoids the formation of web giants. Decentralizing usage over multiple Mobilizon instances prevents the creation of huge datasets that could be exploited for surveillance or mass manipulation.
It is also healthier for you: it allows you to find your host, the one whose management, terms of use, business model, moderation charter, etc. match your values.
Each of these Mobilizon instances can federate with others, as well as interacting with them. For example, if the « UniMobilized » and « MobilizedSports » instances are federated, UniMobilized user Camille will be able to register for the karate course her teacher has created on the MobilizedSports instance.
A software that respects your freedoms
Mobilizon is a free-libre software, so it respects your freedoms. This means for example, that its source code, the « recipe » that allows one to concoct Mobilizon, is made public for transparency’s sake. People who know how to code are free to browse the source code as they wish, to see for themselves whether there are hidden features (spoiler alert: there aren’t!).
Moreover, the culture of free-libre software is a community-driven culture of contribution. Mobilizon should therefore be seen as a digital commons, that everyone can use and to which everyone can contribute. Your remarks, feedback, skills (in translation, tests, explanations, code, etc.) will be considered as contributions to the common project.
Finally, if the direction given to the Mobilizon code does not suit you, you are completely free to create your own team and « fork » the software. Thus, several governances and directions can be given to the same initial project, which is a strong defence against any monopolization.
Saving your attention from the economy
The truth is, Mobilizon may feel confusing. Where most platforms gamble on your user experience and flatter your ego to better capture your attention and data, Mobilizon is a tool. It is not a hobby where you can scroll endlessly, simply a service to organize your events and groups.
Mobilizon is designed to not monopolize your attention: no infinite scrolling, no running to check likes and new friends.
Mobilizon makes it futile to inflate the number of participants in your event or the number of members in your group. When each account can create an infinite number of profiles, the numbers displayed by the membership counters are no longer an influencer’s badge.
Mobilizon is designed so that you can follow the news of a group, but not of an individual: it is impossible to follow a single profile. In Mobilizon, profiles have no « wall », « thread » or « story »: only groups can publish posts. The goal is to get rid of the self-promotional reflexes where we stage our lives to be the person at the center of our followers. With Mobilizon, it is not the ego but the collective that counts.
Finally, if there is no ability to like a comment or a message in a group discussion, it keeps the exchanges informative. This prevents the common exchange from turning into a dialogue-duel where you have to keep and save face.
In fact… we have to stop comparing Mobilizon to a free-libre Facebook clone. If user engagement is the new oil the giants of the web drill for, Mobilizon is an attempt, at our small level, of a tool designed for attentional sobriety.
— Mobilizon, freeing itself from the comparison
A service for your events, your profiles, your groups.
Mobilizon allows you to register for events
On Mobilizon instances you can find many events published by organizers: date, location (geographical or online), description… The event form gives you quick access to essential information, as well as the ability to register, add the event to your calendar or share it.
The search bar will give you results that match your keywords, your location or a specific time. This search is done within the events on the Mobilizon website you are browsing, but also across all events on other Mobilizon websites to which yours is linked, or « federated ».
When the organizers allow it, you can participate anonymously in an event: no need to log in a Mobilizon account, only a confirmation email will be required!
One account, one instance, several profiles
If you wish to participate more actively in events and groups (or even organize them yourself), you will need to create an account on one of the existing Mobilizon instances.
Before signing up, remember to find out about the instance you are interested in (starting with its « about » page). By looking at who administers this instance, their content moderation policy, their business model, who they choose to federate with or not, etc., you will know if the governance they apply to their Mobilizon website is right for you.
A single account will allow you to create as many profiles as you want. Note that multiple profiles are not a cyber security measure (which should be provided by other tools and practices). It is a social partitioning tool, allowing you to display different facets of yourself depending on the social groups you are involved with.
This will allow you, for example, to reserve one profile to register for family birthdays and another for work-related conferences, or to distinguish between groups related to your hobbies and those where you organize your activist activities.
Groups to discuss and organize
Currently, you must wait until you have been invited into a Mobilizon group before selecting one of your profiles to join. You can also create and organize your own group to invite whoever you want and define roles (and therefore permissions) of the new members of the group you administer.
In Mobilizon, groups have a public page where you can display a short presentation of the group, upcoming events and the latest posts published.
In the group members’ area, members can (depending on their permission level) start and participate in discussions, create new events and public messages or add new resources (link to a collaborative writing pad, online survey, etc.) in the group resources page.
Mobilizon.org, the site to share
To help you find your way around and choose your instance, we designed Mobilizon.org. It’s a site that will guide you on your first steps, whether you want to get some info, test Mobilizon, find your instance, learn more, or contribute to Mobilizon’s future.
There you will find links to our facilitation tools, in French and English, such as :
- Our demo instance, which allows you to test Mobilizon with full impunity because all data is deleted every day ;
- The site JoinMobilizon.org which briefly presents the Mobilizon software and tool ;
- The complete documentation of Mobilizon, to teach you how to use it or how to install it on a server ;
- Our selection of instances federated together (including ours, open only to French-speakers, on mobilizon.fr), hosted by partners who have kindly agreed to jumpstart this Mobilizon federation with us ;
- A more complete index of the publicly available instances ;
- Our forum to contribute to the community around Mobilizon software ;
- Our translation platform for multilingual people who want to contribute ;
- The git repository for people who want to contribute to the code.
Mobilizon, a common contributor
illustration : David Revoy (CC-By)
From the very start, Mobilizon has been a collective adventure. Framasoft would first of all like to thank and congratulate the developer, an employee of the association, who has devoted nearly two years of his professional life to making this tool a reality.
Of course our thanks also go to all the members, volunteers and employees, who contributed to the project, as well as to Marie-Cécile Godwin (conception, UX design), Geoffrey Dorne (graphic & UI design) and David Revoy (illustrations).
Finally, we would like to thank all the people who believed in this project and supported it through their sharing, their attention and their money, especially during the fundraising that helped finance this first version.
In the coming months, Framasoft is eager to see the creation of a community that will take over the Mobilizon code and, in the long term, take charge of its maintenance. This will be done according to good will and over time, but we hope that this new chick will one day be strong enough from your contributions to leave the nest of our association.
In the meantime, we are going to be very attentive to your feedback, your corrections and your desires on the evolutions to be brought to this tool. We also have a few ideas on our side and we have no doubt that Mobilizon will grow in the coming months.
This work can be acheived thanks to the support and donations that finance our association. Donations represent 95% of our income and give us our freedom of action. As Framasoft is recognized as being in the public interest, a donation of 100 € from a French taxpayer will, after deduction, be reduced to 34 €.
In the meantime, it is now up to you to mobilize to make Mobilizon known!
Mobilizon. Vos événements. Vos groupes. Vos données.
Mobilizon, c’est notre outil libre et fédéré pour libérer nos événements et nos groupes des griffes de Facebook. Après deux ans de travail, nous publions aujourd’hui la première version de ce logiciel, accompagnée de toute une série d’outils pour que vous puissiez rapidement le prendre en main.
- An English translation of this post is available here on this blog.
- Découvrez le fonctionnement de Mobilizon en images, avec notre exemple d’utilisation
Retardé pour cause de pandémie
Décrit pour la première fois il y a près de deux ans sur le Framablog, Mobilizon est né de notre besoin de proposer une alternative solide à Facebook à nos ami·es qui y organisent des marches pour le climat, des permanences d’associations LGBT+ et des ateliers d’éducation nouvelle.
Le succès de la collecte lancée au printemps 2019 pour financer ce développement nous a conforté.e.s dans le fait qu’un tel outil était attendu et désiré. Nous avons donc travaillé avec des designers pour comprendre les attentes et les usages des militant·es qui utilisent Facebook pour se rassembler.
Si nous pensions finaliser et publier la première version (la « v1 ») de Mobilizon cet été, c’était sans compter sur une pandémie mondiale et un confinement français qui a induit une ruée sur les services de collaboration en ligne que notre petite association propose. L’ensemble de notre équipe, dont le développeur qui porte le projet Mobilizon sur ses épaules, a dû mettre entre parenthèses ses activités pour contribuer à l’effort collectif.
Pourtant, les enjeux derrière Mobilizon sont grands. À nos yeux, pour être réussi, Mobilizon doit être :
- Émancipateur. C’est un logiciel que nous voulons libre, fédéré et hors de l’économie de l’attention.
- Pratique. C’est avant tout un outil pour gérer vos événements, vos profils et vos groupes.
- Accueillant. Donc accompagné d’outils expliquant comment l’utiliser, trouver votre hébergement Mobilizon ou l’installer vous-même.
S’offrir les libertés que Facebook nous refuse
Fédérer pour favoriser la diversité
Il n’y a pas un mais des Mobilizon. En allant sur Mobilizon.org, vous trouverez une sélection d’instances, donc de sites web créés par des personnes qui ont installé le logiciel Mobilizon sur leur serveur. Chacune de ces instances vous propose le même service, mais chez un hébergeur différent.
Multiplier les instances Mobilizon est plus sain pour Internet : cela permet d’éviter la formation de géants du web. Décentraliser les usages sur de multiples instances Mobilizon empêche la création d’énormes jeux de données qui pourraient être exploités pour de la surveillance ou de la manipulation des masses.
C’est aussi plus sain pour vous : cela vous permet de trouver votre hébergeur, celui dont la gestion, les conditions d’utilisation, le modèle économique, la charte de modération, etc. correspondent à vos valeurs.
Chacune de ces instances Mobilizon peut se fédérer aux autres, et ouvrir les interactions. Par exemple, si les instances « MobilizTaFac » et « SportMobilizé » sont fédérées, Camille qui a un compte d’étudiante sur MobilizTaFac pourra s’inscrire au stage de karaté, alors que son prof l’a créé sur l’instance SportMobilizé.
Un logiciel qui respecte vos libertés
Mobilizon est un logiciel libre, donc qui respecte vos libertés. Cela signifie par exemple que son code source, la « recette de cuisine » qui permet de concocter Mobilizon, est rendu public, dans un souci de transparence. Les personnes qui savent coder, par exemple, sont libres d’aller y jeter un œil et de dire s’il y a des fonctionnalités cachées (divulgâchis : il n’y en a pas !)
Par ailleurs, la culture du logiciel libre est une culture communautaire de la contribution. Il faut donc considérer Mobilizon comme un commun numérique, dont chacun peut s’emparer et auquel chacune peut contribuer. Vos remarques, retours, participations (en traduction, tests, explications, code, etc.) seront considérées comme autant d’apports au projet commun.
Enfin, si la direction donnée au code de Mobilizon ne vous convient pas, vous êtes tout à fait libre de créer votre propre équipe et de « fourcher » le logiciel. Ainsi, plusieurs gouvernances et plusieurs directions peuvent être données à un même projet initial, ce qui est un rempart fort contre toute volonté de monopolisation.
Vous laisser en maîtrise de votre attention
À vrai dire, Mobilizon risque de vous bousculer dans vos habitudes. Là où la plupart des plateformes gamifient votre expérience d’utilisation et flattent votre ego pour mieux capter votre attention et vos données, Mobilizon est un outil. Pas un passe-temps où l’on peut scroller à l’infini, juste un service pour organiser vos événements et vos groupes.
Mobilizon est conçu pour ne pas capter votre attention : pas de scroll infinis, de course aux likes et aux amis.
Mobilizon rend futile toute envie de gonfler le nombre de participant·es à votre événement ou de membres dans votre groupe. Lorsque chaque compte peut se créer une infinité de profils, alors les nombres affichés par compteurs d’inscrit·es ne sont plus un signe extérieur d’influence.
Mobilizon est conçu pour que vous puissiez y suivre les actualités d’un groupe, mais pas d’une personne : il est impossible de suivre les actualités d’un profil. Car dans Mobilizon, les profils n’ont pas de « mur », de « fil » ni de « story » : seuls les groupes peuvent publier des billets. L’objectif est de se défaire des réflexes d’auto-promotion où l’on se met en scène pour être la personne au centre de ses followers. Avec Mobilizon, ce n’est pas l’ego mais la construction du collectif qui compte.
Enfin, s’il n’y a pas la possibilité de liker un commentaire ou un message dans une discussion de groupe, c’est pour garder les échanges informatifs. Cela évite que l’échange en commun ne tourne au dialogue-duel où il faut faire bonne figure.
En fait… il faut qu’on arrête de comparer Mobilizon à un clone libre de Facebook. Si votre attention est le nouveau pétrole que s’arrachent les géants du web, Mobilizon est une tentative, à notre petit niveau, d’un outil conçu pour la sobriété attentionnelle.
— Mobilizon, qui s’émancipe de la comparaison.
Un outil pratique pour vos événements, vos profils, vos groupes.
Mobilizon permet de s’inscrire à des événements
Sur les instances de Mobilizon, vous pouvez trouver de nombreux événements publiés par des organisateur·ices : date, lieu (géographique ou en ligne), description… La fiche d’un événement vous donne accès au plus vite aux informations essentielles, ainsi que la possibilité de vous inscrire, d’ajouter l’événement à votre agenda ou de le partager.
La barre de recherche vous donnera des résultats qui correspondent à vos mots-clés, à votre localisation ou à un moment précis. Cette recherche se fait dans les événements du site web Mobilizon où vous naviguez, mais aussi parmi tous les événements des autres sites web Mobilizon auquel le vôtre s’est relié, ou « fédéré ».
Lorsque les organisateur·ices le permettent, vous pouvez participer anonymement à un événement : pas besoin de se créer un compte Mobilizon, seul un email de confirmation sera nécessaire !
Un compte, un hébergement, mais plusieurs profils
Si vous désirez participer plus activement à des événements et des groupes (voire les organiser vous-même), il faudra vous créer un compte sur une des instances Mobilizon existantes.
Avant de vous inscrire, pensez à vous renseigner sur l’instance qui vous intéresse (en commençant par sa page « à propos »). C’est en regardant qui sont les personnes qui administrent cette instance, leur politique de modération des contenus, leur modèle économique, avec qui iels choisissent de se fédérer ou non, etc. que vous saurez si la gouvernance qu’iels appliquent à leur site web Mobilizon vous correspond.
Un seul et unique compte vous permettra de créer autant de profils que vous voudrez. Notez que ces profils multiples ne sont pas une mesure de cyber-sécurité (qui doit être assurée par d’autres outils et pratiques). Il s’agit d’un outil de cloisonnement social, permettant d’afficher différentes facettes de votre personne suivant les groupes sociaux où vous agissez.
Cela vous permettra, par exemple, de réserver un profil pour vous inscrire aux anniversaires familiaux et un autre pour des conférences liées au travail, ou encore de distinguer les groupes liés à vos loisirs de ceux vous permettant d’organiser vos activités militantes.
Des groupes pour discuter et s’organiser ensemble
Pour l’instant, il vous faut attendre d’avoir été invité·e dans un groupe Mobilizon avant de sélectionner un de vos profils pour rejoindre ce groupe. Vous pouvez aussi créer et organiser votre propre groupe pour y inviter qui bon vous semble et définir les rôles (et donc les autorisations) des nouveaux membres du groupe que vous administrez.
Dans Mobilizon, ce sont les groupes qui disposent d’une page publique où vous pouvez exposer une courte présentation du groupe, les événements à venir et les derniers billets publiés par le groupe.
Dans l’espace réservé aux personnes inscrites au groupe, les membres peuvent (suivant leur niveau d’autorisation) ouvrir et participer aux discussions, créer de nouveaux événements et billets ou ajouter de nouvelles ressources externes (lien vers un pad d’écriture collaborative, un sondage en ligne, etc.) dans la page des ressources du groupe.
Mobilizon.org, le site à partager
Pour vous aider à vous y retrouver et à choisir votre instance, nous avons conçu Mobilizon.org. C’est un site qui vous aiguillera selon vos besoins, que vous vouliez en savoir plus, tester, trouver votre instance, approfondir vos connaissances ou contribuer au futur de Mobilizon.
Vous y trouverez des liens vers nos outils de facilitation, en français et en anglais, tels que :
- Notre instance de demo, qui vous permet de tester Mobilizon en toute impunité car toutes les données sont effacées chaque jour ;
- Le site JoinMobilizon.org qui présente succinctement le logiciel et l’outil Mobilizon ;
- La documentation complète de Mobilizon, pour vous apprendre à l’utiliser ou à l’installer sur un serveur ;
- Notre sélection d’instances fédérées ensemble (dont la nôtre, ouverte aux francophones, sur mobilizon.fr), hébergées par des partenaires qui ont bien voulu contribuer à lancer cette fédération Mobilizon avec nous ;
- Un index, plus complet, des instances rendues publiques ;
- Notre forum pour contribuer à la communauté autour du logiciel Mobilizon ;
- Notre plateforme de traduction pour les polyglottes désirant contribuer ;
- Le dépôt git pour les personnes qui veulent contribuer au code.
Mobilizon, un commun contributif
illustration : David Revoy (CC-By)
Mobilizon est, depuis le début, une aventure collective. Framasoft tient avant tout à remercier et féliciter le développeur, salarié de l’association, qui a consacré près de deux ans de sa vie professionnelle à concrétiser cet outil.
Bien entendu nos remerciements vont aussi à l’ensemble des membres, bénévoles et salarié·es, qui ont contribué au projet, ainsi qu’à Marie-Cécile Godwin (conception, UX design), Geoffrey Dorne (graphisme, design UI), David Revoy (illustrations).
Enfin, nous voulons remercier toutes les personnes qui ont cru à ce projet et l’ont soutenu par leurs partages, leur attention et leur argent, notamment lors de la collecte qui a permis de financer cette v1.
Dans les prochains mois, Framasoft souhaite vivement que se crée une communauté qui s’empare du code de Mobilizon et, à terme, prenne en charge son maintien. Cela se fera en fonction des bonnes volontés et sur la durée, mais nous espérons que ce nouvel oisillon sera un jour assez fort de vos contributions pour quitter le nid de notre association.
En attendant, nous allons être très attentives et attentifs, dans les prochaines semaines, à vos retours, vos correctifs et vos envies sur les évolutions à apporter à cet outil. Nous avons aussi quelques idées de notre côté et nous ne doutons pas que Mobilizon va s’étoffer dans les mois à venir.
Ce travail ne se fera que grâce aux soutiens et aux dons qui financent les actions de notre association. En effet, les dons des personnes qui nous soutiennent représentent 95 % de nos revenus et nous offrent notre liberté d’action. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.
En attendant, c’est désormais à vous de vous mobilizer pour faire connaître Mobilizon !