CLIC : Un projet pour des apprentissages numériques plus interactifs
La proposition de CLIC est de s’auto-héberger (de faire fonctionner des services web libres sur son propre matériel) et de disposer de ses contenus et données localement, et/ou sur le grand Internet avec un système technique pré-configuré. Le dispositif s’adresse plutôt à des militant⋅es, des chercheur⋅euses, des formateur⋅ices… amené⋅es à se rendre sur le terrain, où la connexion Internet n’est pas toujours stable, voire est inexistante.
Note grammaticale : nous n’avons pas réussi à trancher entre « le CLIC » ou « la CLIC » pour le nom du dispositif, alors en attendant de décider, nous alternons entre les deux tout au long de l’article.
Depuis décembre 2022, un an après une première rencontre, la clique du projet CLIC s’est retrouvée deux fois :
à Paris au CICP et en ligne pour une nouvelle session de travail et d’échange avec des chercheur⋅ses de l’IRD.
à Montpellier au Mas Cobado dans une ambiance de fablab éphémère
À la fin de la session de novembre 2021, l’objectif pour 2022 était d’avoir testé le dispositif dans plusieurs contextes. Des CLICs ont ainsi été mis en place pour les labs d’innovation pédagogique, et pour les territoires d’expérimentation Colibris, des contenus accessibles hors ligne ont été ajoutés avec kiwix.
Une difficulté s’est cependant vite posée, liée à l’état de développement du dispositif : l’installation nécessitait alors un accompagnement humain qui manquait une fois de retour sur le terrain, si la CLIC ne fonctionnait plus. Pour les CLICs livré⋅es clé en main, la maintenance et parfois l’usage lui-même étaient donc dépendants des humain⋅es de la clique. Enfin, la pénurie de nano-ordinateurs comme les Raspberry Pi a empêché de s’approvisionner en matériel à déployer. Le projet a donc peu avancé, mais l’intérêt est resté présent.
Premiers retours d’usage
Une priorité pour les retrouvailles de décembre 2022 a donc été d’identifier la cause des problèmes surgissant à l’installation d’une part, et de rédiger un tutoriel pour accompagner l’installation pour les personnes souhaitant plonger dans le projet d’autre part.
Des premiers retours d’usages des chercheur⋅ses de l’IRD ont permis de soulever plusieurs questions :
celle de l’usage d’un logiciel d’enquête non-libre en lien avec un CLIC,
celle de la récupération de sauvegarde de ce qui a été travaillé localement en vue de le publier en ligne,
celle de la compatibilité avec différentes bases de données.
Sur la question de l’usage de solutions techniques non-libres, le projet CLIC s’appuyant sur YunoHost, rapidement la réponse a été qu’on ne chercherait pas de compatibilité avec de telles solutions, préservant nos ressources pour la recherche sur des solutions libres.
Concernant la récupération « facile » des sauvegardes, la réponse reste à être identifiée et implémentée, car il n’y a pour le moment pas de solution clé en main le permettant, autre que l’outil de sauvegarde intégré à YunoHost. Si l’utilisateur⋅ice peut se passer d’une aide graphique, le transfert vers une autre CLIC ou vers un YesWiki devrait pouvoir se faire sans trop de difficultés.
Pour la compatibilité avec les bases de données, plusieurs sont supportées par le projet CLIC : MariaDB (ou MySQL), PostGreSQL. Pour des solutions personnalisées (par exemple à partir d’openHDS), des installations supplémentaires sont à envisager, mais pas impossibles.
Les discussions tout au long de 2022 ont mis en évidence un intérêt pour plusieurs cas d’usage :
pour un usage pédagogique en classe, en formation (apprendre à administrer un serveur, se former à l’utilisation de logiciels…),
pour réaliser un travail de terrain en Sciences Humaines et Sociales (anthropologie, démographie, linguistique, etc.) sans connexion,
pour s’affranchir du recours à la 4G en cas de connexion Internet défaillante ou restreinte (réseaux d’université par exemple),
pour mettre à disposition des contenus (supports pédagogiques, informations utiles dans un contexte précis, partages au sein d’une communauté…).
Si vous vous retrouvez dans ces cas, ou que vous en identifiez d’autres et que vous souhaitez participer aux tests du prototype du CLIC, contactez-nous sur contact AT projetclic.cc. Nous pouvons vous accompagner dans les premières étapes, et vos retours seront très utiles pour avancer ce projet.
Vous pouvez aussi regarder par vous-même, auquel cas vous aurez besoin :
Après ces deux rencontres, on compte cinq grosses améliorations :
Un site a été créé pour le projet pour y retrouver actus, communauté, images à télécharger et tutoriels : https://projetclic.cc.
Le hotspot wifi affiche une popup permettant de retrouver le portail sans connaitre son adresse url d’avance,
L’installateur permet de choisir les applications qu’on veut utiliser parmi une sélection,
Le portail de sélection de service a été travaillé graphiquement et une démo est disponible,
Des images sont mises à disposition pour les modèle de nano-ordinateurs Odroid en plus des RaspberryPi.
Les améliorations matérielles ne sont pas en reste :
Design et impressions 3D de boîtiers pour nano-ordinateur Odroid
Travail sur la Chatravane avec des ateliers pédagogiques sur la consommation énergétique en autonomie avec des panneaux solaires.
Pour la suite, il est prévu :
De continuer de travailler sur le système et son installation, notamment pour s’approcher au maximum d’une installation « en un clic ».
D’ajouter une facilitation graphique au tutoriel, pour aider à la compréhension du fonctionnement d’une CLIC.
De continuer les tests sur le terrain (et adapter la documentation en fonction des observations).
De prévoir un hackathon axé sur le design et la communication.
Le projet CLIC avance doucement mais sûrement, grâce à du temps de travail bénévole et rémunéré (ritimo, Mouvement Colibris, YunoHost) et au soutien de Framasoft.
Nos prochaines retrouvailles seront aux Journées du Logicel Libre (JDLL) les 1er et 2 avril 2023, où vous nous retrouverez en déambulation et de manière plus posée, au stand de nos ami·es de YunoHost.
Crédit photos : 12b Fabrice Bellamy et Mathieu Wostyn Crédit vidéo : Mouvement Colibris Licence CC BY SA
To understand and get started with PeerTube, check out the new Joinpeertube.org
2022 is definitely the year of our websites’ redesign: after the evolution of our services homepages, degooglisons-internet.org website and recently framasoft.org, it is now time for joinpeertube.org to get a makeover.
« Collectivise Internet / Convivialise Internet 🦆🦆 » Our new 3-year roadmap is funded by your donations.
You will find a short presentation of this roadmap on our Support Framasoft website.
This website was launched on 28 February 2018 and redesigned once at the end of 2019. Its aim is to help those who have heard of PeerTube discover more about it and understand what it is. Indeed, it is not always easy for Internet users used to the web giants centralised video platforms to understand PeerTube specifics. The 2019 version of this website made possible to understand what PeerTube is for people with a good digital literacy. But we felt that was not always the case for a larger majority of Internet users.
In order to confirm this impression, we worked with the web agency La Coopérative des Internets, which conducted an audit of the website via user tests and suggested ways of improving it. The JoinPeerTube you are accessing today is the result of this collaborative work.
Let see what changed…
Less information, easier to understand
User testing revealed the homepage was too long and contained too much information, and that some informations were too technical. To give you an example, the tagline « free software to take back control of your videos » was not well understood. By using it, we assumed that people arriving on the website were familiar with the fact that software can provide online service (Software as a service mode). This is obviously not true for a large number of Internet users.
We have therefore simplified the wording: you will no longer find a mention of « software », PeerTube is now a tool that allows the creation of a video platform (and not an « instance », a term that only those in the know understood).
We have also simplified the texts so that they contain fewer explanations. This has greatly reduced the length of the homepage! And for those who would like to know more, we have added a section at the bottom of each page inviting you to consult the F.A.Q. (frequently asked questions). Very thorough and easy to use, the F.A.Q. is now directly accessible from the menu.
A new menu to differentiate use cases
On this updated JoinPeerTube, new pages have been created, others have been deleted or modified. The aim of this restructuring is to provide more support for users in their specific use cases (e.g. not offering information about publishing content to someone who just wants to watch videos).
The new homepage is now called What is PeerTube? because we have limited the information on it to the essentials. Useful for everyone, this page presents, in a few lines (and hopefully!), what PeerTube is. The section What do we find on PeerTube? encourages you to discover our own selection of quality content. By offering two different selections (one recommending PeerTube platforms, the other videos hosted on different platforms), we hope to provide a better understanding of the tool.
The new Browse Content page allows you to search through the 600,000 videos and 1,000 platforms in the PeerTube network.This integrated search engine uses SepiaSearch, the search engine we have been maintaining since September 2020. The results are now displayed according to their type (among videos, channels and playlists), which is really convenient.
The Publish videos page is intended for video makers. After explaining in a few lines the interest of distributing your videos via PeerTube when you are a content creator, we present the two ways to join PeerTube:
by creating an account on an existing PeerTube platform
by creating your own PeerTube platform
The first proposal takes you to the Find a PeerTube Platform page which displays a list of platforms based on several criteria: profile type (the videomaker profile only offers platforms open to registration), topic(s), sensitive videos mode and language.
The second proposal takes you to the PeerTube technical documentation site where those with technical skills will find everything they need to start hosting their own PeerTube platform.
The PeerTube news page is still accessible from the menu. If you want to know about the features of the latest versions, and suscribe to the PeerTube newsletter, it is just one click away!
Expanding Contribution
As you know, PeerTube is a free-libre tool to which you can contribute in many ways. The PeerTube community is already very active, whether it be suggesting new features or improvements, submitting bug reports, creating plugins and themes, translating interfaces, improving documentation, creating tutorials, or responding to those who have difficulty using the tool.
By clicking on the Contribute orange button in the menu, you can discover three easy ways to contribute to the project.
First way: suggest an idea or improvement on Let’s Improve PeerTube!, launched last July. We want to know what content creators, video-lovers and non-tech-savvy people miss from PeerTube or what changes/new experiences they would like to have. If you are not necessarily inspired, you can always vote for one of the 90+ ideas already posted. We’d like to take this opportunity to thank all the people who made these proposals and all those who voted.
Second way: participate in the funding of PeerTube. As you probably already know, PeerTube is a project financed by Framasoft, so funded by donations from our (mostly French and French-speaking) supporters. Framasoft is in charge of the financial management and the development of the project, among other things. The growing success of PeerTube means that we have to do more and more work to maintain and respond to the people who use it. Do you think we are going in the right direction? Then, if you have the desire and the means, we invite you to make a donation.
Third way: participate in PeerTube development. Whether you have programming skills or not, there will always be something to contribute. We have listed on a dedicated page how you can help. Don’t hesitate!
Making PeerTube easier to use
JoinPeerTube first versions highlighted how PeerTube is a great technical tool and allowed us to promote it to people with technical skills. Now that there are over 1000 PeerTube platforms, our new focus is to reach a wider, less digitally savvy audience to make it easy for them to understand what PeerTube is all about. We hope that this new version of the site will be useful and make PeerTube easier to use.
For those of you who are wondering where we are with PeerTube development, we remind you that a version 4.3 was released last September. You should also know that an RC (Release Candidate) version of V5 is now available. If all goes well, we will release the new major version of PeerTube within two or three weeks (time to fix the bugs that the RC will bring up). We will announce all the new features here very soon…
At the time of publishing, we are still missing 145 100 € to finance our yearly budget and make everything we want to do in 2023 happen. If you can (especially in these hard times) and if you want to, thanks for supporting our non-profit and our actions.
Pour comprendre et commencer avec PeerTube, découvrez le nouveau Joinpeertube.org
L’année 2022 est décidément celle des refontes de nos sites web : après l’évolution des pages d’accueil de nos services, de notre site degooglisons-internet.org et dernièrement de framasoft.org, c’est au site joinpeertube.org de se refaire une beauté.
« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »
Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.
Ce site, lancé le 28 février 2018 et déjà refondu une première fois fin 2019, a pour objectif de faire découvrir et comprendre ce qu’est PeerTube à toute personne qui en aurait entendu parler. Il n’est en effet pas toujours simple pour les internautes habitué⋅es aux plateformes de vidéo centralisées des géants du web de comprendre les spécificités de PeerTube. Si la version 2019 de ce site permettait à des personnes ayant un bon niveau de culture numérique de comprendre ce qu’est PeerTube, ce n’était pas toujours le cas pour une majorité d’internautes.
Afin de confirmer cette impression, nous avons travaillé avec l’agence web La Coopérative des Internets qui a réalisé un audit du site via des tests utilisateur⋅ices et nous a suggéré des pistes d’amélioration. Le JoinPeerTube auquel vous accédez aujourd’hui est le résultat de ce travail en collaboration.
On vous explique ce qui a changé.
Des informations moins nombreuses et plus faciles à comprendre
Les tests utilisateur⋅ices ont mis en évidence que la page d’accueil était trop longue et qu’on y trouvait trop d’informations, dont certaines étaient trop techniques. Pour vous donner un exemple, la phrase d’accroche « un logiciel libre pour reprendre le contrôle de vos vidéos » n’était pas bien comprise. En l’utilisant, nous supposions que les personnes arrivant sur le site étaient familières avec le fait qu’un logiciel peut fournir un service en ligne (mode Software as a service). Ce qui n’est évidemment pas le cas d’un nombre important d’internautes.
Nous avons donc simplifié le vocabulaire utilisé : vous ne trouverez plus mention de « logiciel », PeerTube est désormais un outil qui permet la création d’une plateforme vidéo (et pas d’une « instance », terme que seul⋅es les connaisseurs comprenaient).
Nous avons aussi simplifié les textes pour qu’ils contiennent moins d’explications. La longueur de la page d’accueil s’en voit grandement réduite ! Et pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus, nous avons ajouté en bas de chaque page une section incitant à consulter la F.A.Q. (foire aux questions). Celle-ci est très complète et facile d’utilisation et est désormais directement accessible depuis le menu.
Un nouveau menu pour différencier les usages
Sur ce nouveau JoinPeerTube, de nouvelles pages sont apparues, d’autres ont été supprimées ou modifiées. L’objectif de cette restructuration est d’accompagner davantage les internautes dans leurs usages spécifiques (par exemple, ne pas proposer des informations sur la publication de contenus à une personne qui veut simplement regarder des vidéos).
La nouvelle page d’accueil s’intitule désormais C’est quoi PeerTube ? car nous avons limité à l’essentiel les informations y apparaissant. Utile à tout le monde, cette page permet, en quelques lignes, de comprendre ce qu’est PeerTube (enfin on l’espère !). La section Qu’est-ce qu’on trouve sur PeerTube ? permet de découvrir des contenus de qualité sélectionnés par nos soins. En proposant deux sélections différentes (l’une vous recommande des plateformes PeerTube, l’autre des vidéos hébergées sur différentes plateformes), nous espérons permettre une meilleure compréhension de l’outil.
La nouvelle page Parcourir les contenus propose de chercher parmi les 600 000 vidéos et 1 000 plateformes du réseau PeerTube. Ce moteur de recherche intégré utilise SepiaSearch, le moteur de recherche que nous proposons depuis septembre 2020. Les résultats y sont désormais affichés en fonction de leur type (parmi vidéos, chaînes et listes de lecture), ce qui est vraiment pratique.
La page Publier des vidéos s’adresse aux vidéastes. Après avoir expliqué en quelques lignes l’intérêt de diffuser ses vidéos via PeerTube lorsqu’on est vidéaste, on y explicite les deux manières de rejoindre PeerTube :
en créant un compte sur une plateforme PeerTube
en créant sa propre plateforme PeerTube.
La première méthode vous dirige sur la page Trouver une plateforme PeerTube qui vous affiche une liste de plateformes en fonction de plusieurs critères : type de profil (le profil vidéaste ne propose que des plateformes ouvertes à l’inscription), thématique(s), mode de traitement des vidéos sensibles et langue.
La seconde méthode vous dirige vers le site de documentation technique de PeerTube (principalement en anglais) où les personnes ayant des compétences techniques trouveront tous les éléments pour se lancer dans l’hébergement de leur propre plateforme PeerTube.
La page dédiée aux actualités de PeerTube est, elle, toujours accessible dans le menu. Si vous souhaitez connaître les fonctionnalités offertes par les dernières versions, c’est là qu’il faut cliquer !
Développer la contribution
On le rappelle, PeerTube est un outil libre auquel vous pouvez contribuer de nombreuses manières. La communauté de contribution autour de PeerTube est déjà bien active, que ce soit pour suggérer de nouvelles fonctionnalités ou améliorations, nous transmettre des rapports de bugs, créer des plugins et des thèmes, traduire les interfaces, améliorer la documentation, réaliser des tutoriels d’utilisation ou répondre à celles et ceux qui rencontrent des difficultés à l’utilisation de l’outil.
En cliquant sur le beau bouton orange Contribuer situé dans le menu, on vous propose de découvrir trois manières de contribuer facilement au projet :
Première proposition : suggérer une fonctionnalité ou une amélioration de l’outil sur le site Let’s improve PeerTube! (en anglais), lancé en juillet dernier. Nous avons besoin de savoir ce qui manque aux créateurs de contenu, aux amateurs de vidéo et aux personnes non-tech. Selon vous, quelles fonctionnalités pourrions-nous développer pour rendre l’usage de PeerTube encore plus simple et agréable ? Si vous n’êtes pas forcément inspiré⋅es, vous pouvez toujours voter pour l’une des 90 propositions déjà postées. On en profite pour remercier toutes les personnes à l’origine de ces propositions et toutes celles qui sont allées voter.
Deuxième proposition : participer au financement de PeerTube. Vous le savez sûrement déjà, PeerTube est un projet financé par Framasoft, donc par les dons des personnes qui nous soutiennent. Framasoft assure, entre autres, la gestion budgétaire et le développement du projet. Le succès croissant de PeerTube implique un travail toujours plus important de maintenance et de réponses aux personnes qui l’utilisent. Vous pensez que nous allons dans le bon sens ? Alors, si vous en avez l’envie et les moyens, nous vous invitons à faire un don.
Troisième proposition : participer au développement de PeerTube. Que vous ayez des compétences en programmation ou non, il y aura toujours de quoi faire pour contribuer. Nous avons listé sur une page dédiée (en anglais) comment vous pouvez nous aider. N’hésitez pas !
Faciliter l’utilisation de PeerTube
Les premières versions de JoinPeerTube mettaient en évidence en quoi PeerTube est un chouette outil technique et nous a permis de le valoriser auprès des personnes ayant des profils techniques. Maintenant qu’il existe plus de 1000 plateformes PeerTube, notre nouveau cap est de toucher un public plus vaste, moins à l’aise avec le numérique, afin de lui permettre de comprendre aisément ce qu’est PeerTube. On espère donc que cette nouvelle version du site vous sera utile et facilitera l’utilisation de PeerTube.
Pour celles et ceux d’entre vous qui se demanderaient où on en est du côté du développement de PeerTube, on vous rappelle qu’une version 4.3 est sortie en septembre dernier. Sachez aussi qu’une version RC (Release Candidate) de la V5 est désormais disponible. Si tout va bien, nous publierons la nouvelle version majeure de PeerTube d’ici deux ou trois semaines (le temps de corriger les bugs que la RC va faire remonter). Nous vous annoncerons par ici toutes ses nouveautés très prochainement…
À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 145 100 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.
Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.
CLIC ! : une plateforme de coopération tout terrain
Fin novembre, des commoners (militant·e·s des communs), artistes, animateurs et animatrices de rues se sont retrouvé·e·s au Vigan (dans les Cévennes gardoises), pour travailler sur le #ProjetCLIC! (Contenus et Logiciels pour des Internets Conviviaux !), une plateforme numérique pour essaimer des pratiques numériques et coopératives, solidaires et émancipatrices grâce à des logiciels, ressources et formations librement partageables.
Que ce soit dans le secteur associatif, en entreprise, ou dans tout autre collectif, les besoins en outillage informatique sont prégnants. Les géants de l’Internet savent proposer des solutions qui paraissent convenir mais cela a un certain prix, que ce soit en termes monétaires ou d’abandon de notre vie privée. Heureusement, certaines initiatives, telles que celles portées par Framasoft et les CHATONS, permettent de répondre à ces besoins sans concession. Cependant, ces solutions nous font dépendre de tiers, qui doivent être de confiance, et elles sont limitées à la présence d’une connexion internet et à la capacité du tiers à maintenir son service en ligne. En outre, ces outils sont livrés « nus » : il nous faut alors les alimenter en contenus afin de partager nos savoirs et connaissances.
Comment permettre que ces contenus et outils soient facilement accessibles, utilisés et réutilisables dans tous les contextes, y compris les plus éloignés de l’Internet ?
La proposition de CLIC! est de s’auto-héberger (d’installer les services sur son matériel, chez soi) et d’avoir ses outils libres et contenus disponibles localement, et/ou sur le grand Internet avec un système technique pré-configuré. On vous explique.
L’interface de sélection des services dans CLIC!
Entre Chatons et PirateBox : CLIC!
CLIC! pourrait être vu comme un mix entre un CHATONS (hébergeur de logiciel et service libre) et une Piratebox (dispositif électronique accessible par wifi, permettant de partager des contenus libres) pour mettre l’auto-hébergement à la portée de toutes et tous.
Coté logiciel, CLIC! est une distribution Linux issue de Yunohost qui propose déjà des services et des contenus libres préinstallés. L’idée est de proposer en plus des contenus thématiques installables en un clic (fichiers multimédias, parcours pédagogiques, …)
Coté matériel, il pourrait s’installer sur différentes machines: le gros serveur dans un datacenter, un nano-ordinateur type Raspberry Pi, ou encore sur des « ordinosaures » (de vieilles tours d’ordinateurs ou d’anciens ordinateurs portables réutilisés).
Un schéma de Frédérique pour y voir plus clair (ou pas)
Une coding party pour faire avancer le projet
La semaine du 22 au 28 novembre 2021, un groupe éclectique de développeur·euses, facilitateur·rices, bricoleur·euses et artistes issu·es de divers horizons se sont retrouvé·es pour imaginer des usages, adapter l’ergonomie, travailler l’interface, réaliser des installations artistiques dans l’espace public et poursuivre les développements de la distribution CLIC!
Le groupe s’est retrouvé à la Fabrègue (la fabrique en occitan), un écolieu du Vigan associé à la ressourcerie locale.
Une vidéo timelapse pour voir l’ambiance et comment on collaborait
Appréhender ce que pourrait être un Internet low-tech
Qu’est-ce qu’un Internet low-tech ? Le simple fait de trouver une définition des concepts et de se mettre d’accord sur le degré d’autonomie souhaité est un vaste sujet !
De nombreuses personnes réfléchissent déjà au sujet. Notre approche est très concrète : comment faire du mieux avec les ressources à disposition près de chez nous (récupérer du vieux matos dans ses placards ou dans les ressourceries) et tester du matériel peu gourmand en énergie (comme un nano-ordinateur) pour s’auto-alimenter en électricité.
Voici les pistes explorées durant cette semaine au Vigan :
Alimentation autonome via panneaux solaires
Quelques tests ont été réalisés pour discuter des problématiques d’alimentation d’un petit ordinateur ARM avec une batterie lithium et un panneau solaire USB.
Une caractéristique importante des batteries est la puissance maximale qu’elles peuvent absorber quand on les charge. C’est ce qui permettra de déterminer s’il est possible de les recharger en une seule journée via un panneau solaire ou s’il faudra compter plusieurs jours de soleil pour une charge complète.
12b prend des mesures d’un Raspberry Pi sur batterie, avec un écran portable branché.
Récupération de batteries lithium d’anciens ordinateurs portables
Un beau travail a été mené pour détailler les opérations nécessaires pour récupérer des batteries depuis des vieilles batteries d’ordinateurs portables. Toutes les opérations sont détaillées dans un tutoriel accessible sur le wiki du Distrilab.
Les piles lithium rondes que l’on peut trouver dans les batteries d’ordinateurs portables
Réemploi de vieux ordinateurs (ordinosaures)
La délégation partie faire ses courses à la Ressourcerie du Pont pour faire le plein d’ordinosaures qui deviendront autant de kiosques autonomes mettant à disposition autant de services numériques que des livres électroniques ou des MOOCs
Hack-design
Des plasticien·nes locaux ont fait parler leur imagination pour créer de nouveaux looks pour différents usages :
Yeahman : un crieur de rue qui enregistrera des paroles publiques et les rediffusera, faisant office de jukebox actionnable par liens mp3 dans des QR-codes
Mouche à facette: un Raspberry Pi volant, avec des ailes en boule à facettes
Girafe rose : une statue de girafe en bois cachant un point d’accès wifi et un serveur CLIC!
Autre piste explorée : un lecteur d’annonces connecté au web par flux RSS, à base de raspberry pi zéro et écran e-ink (comme sur les liseuses d’e-book, l’écran noir et blanc continue d’afficher du contenu sans avoir besoin d’énergie)
Améliorer les outils pour permettre l’usage en local et déconnecté du grand internet
Nous avons profité de la présence d’éminents contributeur·ices Yunohost et Chatons, pour contribuer au code de projets libres. Ainsi :
Ljf a pu corriger des bugs du hotspot wifi dans Yunohost et faire en sorte qu’il propose les services du serveur CLIC même sans connexion internet ✨
Tobias a ajouté le support de Framemo dans le dépot d’applications de YunoHost. Il a également travaillé sur une app permettant de remonter des informations vers l’outil de statistiques des chatons
12b a créé des images Raspberry Pi et Odroid « clé en main » pour avoir un Yunohost avec des services installés, et une sélection de contenus de formations, de vidéos et de textes préinstallés, et accessibles en mode wifi « hotspot » local.
Penser les usages et les contenus pour être au plus proche des besoins des gens
Le temps nous a manqué pour réaliser tout ce que nous avions imaginé, en partie parce que nous avons pris du temps pour avoir des moments de restitution et d’échange avec les personnes en visite sur le lieu, ce qui fut riche !
Des graines de projets ont donc été semées et pousseront en 2022 :
une rubrique « Participation citoyenne » est apparue dans CLIC!, pour permettre d’effectuer des votes, des sondages et d’autres échanges locaux ;
initier les bénévoles de la ressourcerie à l’installation de ces kiosques sur des vieux ordinateurs et mettre la formation à disposition de toutes et tous ;
faire des tests utilisateur·ices en direct sur un marché avec un nano-ordi nomade et un kiosque à la ressourcerie.
Une affiche de présentation des bornes Recy’clic par Uto de R(d)évolution
Expérimenter de nouvelles manières de travailler ensemble
Se voir en vrai, vivre ensemble, prendre soin des besoins de toutes et tous, s’amuser, passer du bon temps entre et avec des personnes inspirant·es… Cette rencontre a provoqué une envie de continuer à travailler ensemble sur ce projet. Voici quelques ingrédients, que nous pouvons partager, pour des rencontres réussies :
Liberté de rythme et de présence : certains étaient là pour quelques jours, d’autres pour une semaine. Certains actifs tôt le matin, d’autres (et iels étaient nombreux⋅ses) tard dans la nuit.
Un lieu inspirant et des hôtes accueillant·e·s, merci R(d)évolution du Vigan!
Un cadre de travail mêlant grand repas auto-organisés, discussions enflammées, temps de travail collectif et présentation croisées des avancées
Des animateur·ice·s soucieux·ses de l’inclusion des participant·es, de nombreux points de synchronisation
Faire du commun, trouver du sens dans nos collaborations
Vous avez envie de participer au projet ? Vous pouvez nous contacter via notre formulaire de contact, et nous vous tiendrons informé·es de nos prochains petits pas, et rencontres!
Le mot de la fin
Comme d’habitude sur le framablog, un petit mot des participant·es pour conclure :
ljf : Il reste de nombreux défis à relever pour proposer de l’auto-hébergement facile, itinérant et déconnectable, cette résidence était un pas de plus, longue vie au projet CLIC! et merci aux habitant⋅es de la Fabrègue et à leur énergie inspirante.
12b : De belles rencontres et un projet inspirant. On continue en 2022!
Simon : Une chouette rencontre avec une belle diversité et plein d’idées, vivement la suite !
Tobias : Une rencontre hors du temps qui crée autant de code que d’idées et de liens entre les personnes.
Frédéric : Une belle parenthèse pour moi qui cours toujours après le temps et de super rencontres! Ce fut un vrai moment de bonheur de pouvoir participer au développement de cette solution. Merci à tous·tes
Christian : un chouette moment d’échange, pour découvrir, expérimenter, tester et discuter. Un grand merci aux organisateurs.
Lilian : Il y a encore du travail pour que cela soit accessible à tous·tes, mais un énorme potentiel pour permettre à chacun·e d’avoir facilement accès à des outils éthiques.
Ulysse : Une très belle aventure, qui va essaimer, et pas forcément là où on l’imagine, et c’est ça qui est beau !
Florian: merci Framasoft de nous avoir soutenus dans cette démarche et au plaisir de vous voir à notre prochain sprint IRL avec ce super groupe <3
Mathieu : un dispositif dont ritimo rêvait depuis de nombreuses années, qui est en train d’aboutir avec les précieuses contributions de chouettes personnes, et un soutien extra de Framasoft : la recette pour créer du lien, de l’interconnaissance, de la confiance – et construire ensemble du commun !
Crédit photos et vidéos : 12b Fabrice Bellamy – licence CC BY SA
Frama, c’est aussi des logiciels pour libérer les usages
PeerTube, Mobilizon, Yakforms, Framadate, des nombreuses contributions à Ethercalc, Etherpad, Nextcloud… et dire qu’à une époque nous disions que « Framasoft contribue au logiciel libre, mais sans coder ! »
« Frama, c’est pas que… »
Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.
C’est le cercle vicieux, la pente fatale de la contribution. On commence, presque naïvement, par utiliser un logiciel libre, remercier les devs, et leur suggérer une amélioration qui nous changerait la vie. Puis on se rend compte qu’on peut aider ce logiciel en traduisant, en communiquant, en facilitant, en améliorant son aspect.
Et, sans s’en rendre compte, on se met à contribuer avec un peu de code, une issue par-ci, un bugfix par-là. Jusqu’à ce que l’envie soit trop forte : « y’a personne qui le fait, bon ben OK, on va le faire nous-mêmes ! » Et voilà comment on finit par avoir une activité d’édition de logiciels libres, en plus de tous nos autres projets.
PeerTube
On ne présente plus ce logiciel qui, une fois installé sur un serveur, permet de proposer une alternative libre et fédérée aux plateformes de diffusion vidéo à la YouTube. Mais si vous voulez découvrir pleinement l’écosystème de PeerTube, cela se passe sur notre site officiel JoinPeertube.
Début 2021, nous avons publié la troisième version majeure (v3) de PeerTube, qui ouvre la possibilité de diffuser ses vidéos en direct (live streaming). Depuis, plusieurs versions mineures ont été publiées. Elles font la part belle à la personnalisation (de son site PeerTube, de ses chaînes vidéos), ainsi qu’à la facilité de présenter, trouver et trier des contenus.
Nous avons aussi financé et accompagné deux développements externes, qui enrichissent l’écosystème PeerTube Live. Le premier c’est l’application Android PeerTube Live App, qui permet aux vidéastes de déclencher un direct très facilement depuis un smartphone. L’autre, c’est PeerTube Live Chat, un plugin qui permet aux personnes qui administrent un site PeerTube d’ajouter une fonction de clavardage aux directs diffusés depuis leur serveur.
Cette année de développement de PeerTube a été financée aux deux tiers par les 50 000 € de la bourse octroyée par NLnet, et pour un tiers par les dons que vous faites à notre association. Nous devrions très (très !) prochainement vous annoncer la v4 de PeerTube, avec une version quasi finie (Release Candidate) d’ici début décembre, pour une version finale prévue fin 2021/début 2022.
Mobilizon
Comme PeerTube, Mobilizon est un logiciel qui, lorsqu’il est installé sur un serveur, vous permet de créer une plateforme libre et de la fédérer avec d’autres serveurs Mobilizon. Mais ici, on ne diffuse pas de vidéos ! Mobilizon vous permet de créer des événements, de découvrir et vous inscrire à des groupes et surtout de vous y organiser ensemble. Bref, c’est une alternative aux événements, pages et groupes Facebook, mais sans tout le méli-mélo social.
un site pour vous aiguiller dans cette nouvelle fédération
une instance ouverte et maintenue par nous (réservée aux francophones)
un site officiel pour vous présenter le logiciel, ses nouvelles, etc.
Certes, Mobilizon n’a pas encore séduit un public aussi large qu’on l’aimerait. Mais cette nouvelle année de développement nous a permis d’étoffer Mobilizon. En effet, que ce soit dans les résultats de l’enquête des besoins que nous avions menée lors de la conception ou grâce aux retours des personnes l’utilisant, nous savions que Mobilizon gagnerait à intégrer certaines fonctionnalités-clés.
Framaforms est l’un des services les plus utilisés parmi ceux que Framasoft propose. Pourtant, alors que les alternatives à Google Forms sont rares et très demandées, très peu d’autres hébergeurs ont installé la solution que nous proposions. C’est en partie de notre faute.
Comme nous l’expliquions dans cet article, l’histoire de Framaforms fait qu’il était difficile de l’installer sur son serveur, le paramétrer, etc. Mais grâce à plus d’un an de travail d’un membre de Framasoft, ces problèmes appartiennent désormais au passé !
En effet, nous avons donné un sacré coup de jeune au code de ce logiciel, ainsi qu’un nouveau nom : Yakforms ! Notre objectif est de montrer que c’est un outil demandé, facile à installer, pratique à utiliser. Notre espoir est qu’une communauté se rassemble autour de ce logiciel et s’empare du maintien du code et de la direction à lui donner.
En effet, à Framasoft, nous n’aurons pas les épaules ni l’énergie de poursuivre le maintien de ce logiciel. Alors si cela vous intéresse de prendre le lead du développement (ou juste de découvrir le logiciel !), toutes les informations utiles sont sur le site de Yakforms.
Contributions diverses
Framasoft héberge 16 services en ligne utilisés par plus d’un million de personnes chaque mois. Les logiciels qui font marcher ces services ne sont pas développés par notre petite association, mais par des communautés formidables. Cependant, il nous arrive de contribuer au travail de ces communautés, notamment grâce aux retours des bénéficiaires de nos services.
Ainsi, les membres de notre association qui développent ont par exemple trouvé des astuces pour améliorer les performances d’Etherpad (le logiciel derrière Framapad) qu’ils ont fait remonter à la communauté. De même Mobilizon est un logiciel qui possède de nombreuses dépendances auxquelles nous avons aussi contribué, en particulier dans l’écosystème Elixir !
Nextcloud est le logiciel qui nous permet de proposer Framadrive (stockage et synchronisation de fichiers) et Framagenda (agendas, contacts, todo lists…). Nous avons apporté notre pierre au code du logiciel principal pour améliorer des points mineurs, en particulier sur l’agenda, que nous maîtrisons tout particulièrement.
Framadate (notre alternative à Doodle) est un cas à part. Car même si nous assumons le fait que nous ne maintenons plus le développement de ce logiciel, il a quand même reçu 5 nouvelles versions en 2021. En revanche, nous avons passé beaucoup de temps en réunion avec la DINUM, qui est en train de réécrire le code (lequel commençait à marquer son âge, hein ^^). L’objectif de cette institution de l’État est de contribuer au Libre en offrant un logiciel qui ferait au moins aussi bien que le Framadate actuel, et même mieux (utilisable depuis un mobile, parcours clarifié et simplifié, etc.).
Découvrez tout ce qu’est Frama !
Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.
Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !
En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.
Frama c’est aussi des contributions dans un archipel
L’archipélisation de Framasoft prend de nombreuses formes : participer à des collectifs, travailler en partenariat, s’intégrer à des réseaux… Nous expérimentons, de manière quasi-organique, diverses manières de rencontrer, partager et de contribuer avec d’autres communautés.
« Frama, c’est pas que… »
Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.
Il y a deux ans, nous expliquions ce que nous entendons par le terme d’archipélisation :
Nous concevons aujourd’hui Framasoft comme une île au sein d’un archipel. Tisser des ponts vers d’autres îles où d’autres que nous font d’autres choses, ne signifie pas qu’on y plante notre drapeau (ni qu’on se laisse imposer le leur).
Deux ans plus tard, il est temps d’un bilan sur ces relations et échanges que l’on fait de manière organique, en respectant l’indépendance de chacun·e.
Manifeste
Framasoft a changé. C’était prévu, et même souhaitable. Il est plutôt sain de voir que l’on apprend, et que l’on évolue lorsque l’on va à la rencontre de publics variés, lorsque l’on explore nos relations avec celles et ceux qui font la société de contribution et lorsque l’on constate quotidiennement la toxicité du capitalisme de surveillance.
Le problème quand on change, c’est que tout le monde ne s’en rend pas forcément compte. Nous travaillons donc activement à produire un « manifeste de Framasoft », pour mieux expliquer qui nous sommes, nos valeurs… mais surtout notre rapport au monde et comment nous essayons de le changer (parce que le Libre et les Communs, pour nous, c’est politique !).
L. A. Coalition
« L.A. Coalition – Libertés Associatives » est un collectif d’associations nationales qui s’est donné pour mission de proposer des stratégies de riposte contre les répressions subies par le secteur associatif.
Ce sont des associations qui travaillent sur des sujets parfois très complexes, faisant souvent l’objet de controverses dans la presse, dont nous ne maîtrisons pas le quart de la moitié des enjeux, et avec qui nous serions bien en peine d’être totalement d’accord sur tout. Pourtant, nous partageons ensemble ce besoin de libertés et ce constat du rétrécissement de la capacité d’action de la société civile.
C’est pour cela que Framasoft est membre fondateur de ce collectif, comme nous en parlions dans notre article blog de 2019. Nous participons à différents groupes de travail, et participons à différentes actions et réflexions, comme celles portées par « L’Observatoire des libertés associatives », qui après avoir publié un premier rapport « Une citoyenneté réprimée » en 2020, et organisé un colloque « Démocraties sous pression » publiera bientôt une enquête sur la répression des associations dites « séparatistes ». À cela s’ajoute un rôle d’accompagnement des membres de L.A. Coalition dans leurs usages numériques pour que leurs outils correspondent à leurs valeurs.
Pytition
Pytition fait partie de ces projets qui ont tourné au ralenti, pour cause d’humain·es fatigué·es, de pandémie, et de vies avec lesquelles il faut jongler avant de concevoir, créer, et donc coder.
Pour autant, cet outil libre pour lancer des pétitions en ligne n’est pas au point mort. Développé par des membres de l’association Résistance à l’Agression Publicitaire, ce logiciel a bénéficié cette année d’un accompagnement en design que nous avons financé afin de concevoir un outil plus proche des besoins de personnes qui veulent se passer d’Avaaz ou de Change.org, ainsi que de nombreuses contributions en traductions, en code, etc.
En effet une petite communauté est en train de se créer autour du code de Pytition, qui a été régulièrement amélioré depuis fin 2019, lorsque nous annoncions que c’est cet outil qui remplacerait Framapétitions. Pytition nous prouve que la route est parfois plus longue, lorsque l’on prend soin des humains… et finalement, c’est probablement mieux ainsi !
Contribateliers et confinateliers
Initiés par des membres de Framasoft il y a plus de deux ans, les Contribateliers ont bien grandi et ont même quitté le giron de notre association ! Alors bien entendu, une belle partie de nos membres continuent d’y participer, mais c’est tout simplement parce qu’on aime ça !
En effet, ce collectif informel organise régulièrement, et dans de nombreuses communes de France, ces ateliers auto-gérés où l’on vous propose de contribuer au Libre et aux Communs, même (et surtout !) si vous ne savez pas coder.
Découverte et ressenti d’un logiciel libre, traductions et transcriptions, contributions à l’encyclopédie Wikipédia, au projet Common Voice de Mozilla, à l’univers fantastique de Khaganat ou aux cartes libres d’Open Street Map : les programmes des contribateliers sont aussi divers que les personnes qui décident de les animer. Depuis le premier confinement, il existe même une version en ligne : les Confinateliers.
Si le collectif est bien indépendant de Framasoft (ce serait triste que ces ateliers se limitent à notre association !), c’est avec fierté que nous lui fournissons hébergement, nom de domaine, et outils numériques… bref que nous contribuons aux contribateliers !
CHATONS
Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (les CHATONS, quoi !) a été très actif, ces derniers mois ! Ainsi, durant le premier confinement, la Solidarité (le « S » de l’acronyme) a pris tout son sens. Un grand nombre de membres du collectif ont proposés leurs services, que nous avons pu mettre en commun lorsque la demande était gigantesque.
D’ailleurs, c’est ainsi qu’est né le site entraide.chatons.org qui, aujourd’hui encore, propose neuf services libres, sans création de compte et sans pistage, pour vous donner des outils numériques décentralisés sans avoir à y penser.
C’est sur le forum que l’on voit le mieux le dynamisme du collectif. D’ailleurs, si la nouvelle portée (les candidatures à rejoindre le collectif) est validée, la centaine de membres devrait être dépassée avant la fin de l’année.
C’est principalement en termes d’animation que Framasoft contribue à CHATONS : préparer les réunions audio mensuelles, organiser le Camp CHATONS de septembre 2021… Cependant, Framasoft ne reste qu’un membre parmi — bientôt — cent, et notre objectif reste l’autonomisation de ce collectif, qui devrait y travailler dans les prochains mois.
Bénévalibre
Bénévalibre est un outil permettant aux associations de comptabiliser les heures données par leurs bénévoles, ce qui ensuite peut ouvrir droit à de la formation, etc. Nous l’exprimions dès le départ : nous sommes de plus en plus méfiant·es envers cette société qui veut tout comptabiliser, tout déclarer, tout enregistrer, même le temps donné librement.
C’est justement pour cela qu’il fallait un logiciel libre : on ne va pas confier de telles collectes de données aux logiciels propriétaires de la Startup Nation, non plus ! C’est en tous cas ce qui nous a incités à rejoindre le comité de pilotage du projet aux côtés des ami·es de l’April (et leur groupe Libre Association), avec la Société Coopérative d’Intérêt Collectif CLISS XXI et le Crajep Bourgogne Franche Comté.
Depuis, Bénévalibre a bien grandi : le projet a été présenté dans de nombreux contextes, plus de 1 000 associations se sont créé un compte sur https://app.benevalibre.org/association, et nous avons co-financé (avec le Fond de Développement de la Vie Associative) de nouveaux développements que CLISS XXI est en train de mettre en œuvre.
Annuaire médiation numérique
En 2019, nous avons demandé à La Dérivation de recenser les personnes, structures et organisations réalisant des accompagnements au numérique libre. Ainsi, nous avons pu publier leurs coordonnées dans un annuaire pour celles qui le désirent.
Cet annuaire a mis près d’un an à être réalisé. Alors en effet, c’était un travail nouveau de trouver comment rassembler, organiser et présenter ces informations. Mais il faut surtout dire que la pandémie est passée par là, qu’il était difficile pour chacun·e de tout faire, et que ce n’était pas pertinent de publier un annuaire d’accompagnateur·ices au moment où la France était confinée, ou sous couvre-feu.
Ce genre d’annuaire est forcément incomplet et obsolète à peine publié : les informations changent, les personnes évoluent, d’autres n’ont pas vu passer l’appel à s’y inscrire, etc. Dans l’idéal, c’est le genre de projet qu’il faudrait tenir à jour et étoffer chaque année. À Framasoft, nous n’avons pas les énergies d’assurer le maintien de ce projet.
Cependant, nous espérons que d’autres s’inspireront de ce travail, n’hésiteront pas à contacter la Dérivation et sauront prendre le relais. Car nous constatons régulièrement combien cet annuaire est utile : les demandes d’accompagnement au numérique libre sont toujours aussi nombreuses, et cet outil a été très téléchargé et partagé… or il est libre : n’hésitez donc pas à vous en emparer !
Soutiens divers
Parmi les bulles de filtres numériques et sociales où Framasoft évolue, notre association a la privilège d’avoir acquis une petite réputation et une certaine visibilité (mais restons modestes, tout est relatif, hein !). C’est donc tout naturellement que nous essayons de soutenir et de contribuer à des initiatives que nous croisons dans notre archipel : pour nous, les ressources ne se cumulent pas, elles se partagent.
Ainsi, nous partageons du temps et de l’expérience avec les ami·es d’Exodus Privacy ou Réseau Infoclimat. Nous relayons et soutenons des collectifs comme Faire École Ensemble ou InterHOP. Nous offrons de hébergement et parfois de l’administration d’outils numériques aux journalistes de DataGueule comme au collectif de Contribulle, l’outil pour trouver où contribuer.
Il nous arrive aussi de faire des dons, comme par exemple à l’équipe de développement de Thunderbird ou à l’événement Entrée Libre. Enfin, nous essayons aussi de mettre en valeur des initiatives culturelles qui libèrent les esprits, par exemple en animant des ciné-débats autour du documentaire La Bataille du Libre, ou autour de certains livres publiés chez C&F éditions qui touchent à des sujets dont nous sommes proches.
Cette petite liste ne pourra jamais être complète, car elle ne cesse d’évoluer, parce que les relations évoluent. Cependant, nous allons essayer de présenter la diversité de nos partenariats sur cette page, en cours de construction, même si elle ne peut être qu’un instantané dont le cadre est trop serré ;).
Découvrez tout ce qu’est Frama !
Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.
Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !
En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.
You are invited to contribute to the future « Contributing to Free-Libre Open Source Software » MOOC by Télécom Paris and Framasoft
Interested in contributing to the contents production of a MOOC about FLOSS contribution? You already have a contribution experience and think it can be useful to new contributors? Join us!
Leading Internet users into the world of contribution
Last September we were so delighted to learn that Marc Jeanmougin, a research engineer at Télécom Paris, wanted Framasoft to be associated with his online course projet on FLOSS contributions that had just been funded by the Institut Mines-Télécom.
We have been dreaming about it: a MOOC to learn how to contribute to free-libre software
Developing digital tools that facilitate individuals’ contributions is one of the lines of our Contributopia campaign. On this subject we already have set up Contribateliers (and their online version Confinateliers): workshops to discover how each of us can contribute to free-libre software. Implemented in 2018 in Lyon, those interventions now take place in cities (Lyon, Paris, Toulouse, Grenoble and Nantes) allowing people to contribute to the free-libre software and free culture in a user-friendly way.
This is also the case with the Contribulle project we are hosting: a platform where projects with the same free-libre software values are connected with those without enough skills and contributors who could give them a hand. This nice initiative is slowly taking shape and we think it will be a great success in the coming months.
Finally, the aim with this Contributing to FLOSS MOOC is to allow developers to get both a theoretical (what is it about?) and practical introduction (how to contact somebody? and how to contribute?) to the world of FLOSS contribution.
All these initiatives allow users of free-libre services to learn how to contribute and to stop using a software only as if it were a finished product.
Contributing to develop the Contributing to FLOSS MOOC
After a first day in October, talking about pedagogical sequencing in a small committee, the prefiguration team decided that given the MOOC subject, it would not be totally far-fetched to allow people who want to co-produce contents with us to do so.
We also have created a dedicated Matrix chatroom in order to have a daily and more informal exchange with you. Do not hesitate to join us there to learn more about this project.
We invite you to exchange in video conference on this project on February, 10th at 6:30pm. At the same time we will present you the general organization of the MOOC and the choices we have made both educationally (what angle on FLOSS we will try to take) and technically. We will also discuss how we envisage contributions to contents production.
If after this first exchange you want to help us with contents preparation, you can participate in 6 other online brainstorming sessions, each one dedicated to the contents of one week of the MOOC. They will take place on Mondays and Thursdays between 6:30pm and 8pm from February 11th to March 1st (details of access and contents will be published on the gitlab issues with each session).
We hope we will see many of you at those different events. But as we know it’s not always easy to be available on a set time slot, we offer to collect your reactions, feedbacks or comments before each session on our repository. Do not hesitate to write down whatever comes to your mind!
Télécom Paris et Framasoft vous invitent à contribuer au futur MOOC « Contributing to Free-Libre and Open Source Software »
Participer à la production des contenus d’un MOOC dont le sujet est la contribution aux logiciels libres, ça vous tente ? Vous avez déjà contribué à des logiciels libres et vous pensez que votre expérience peut aider des apprenti·es contributeur·ices ? Rejoignez-nous !
Continuer à accompagner les internautes dans l’univers de la contribution
Lorsqu’en septembre dernier, Marc Jeanmougin, ingénieur de recherche à Télécom Paris, nous contactait pour nous informer que son projet de cours en ligne sur la contribution au logiciel libre venait d’obtenir un financement de l’Institut Mines-Télécom et qu’il souhaitait que Framasoft soit associé à ce projet, on a été super emballé·es !
Un MOOC (cours en ligne massivement ouvert) pour apprendre à contribuer au logiciel libre, on en rêvait !
C’est d’ailleurs l’un des axes de notre campagne Contributopia que de concrétiser des outils numériques qui facilitent les contributions de chacun·e. Dans ce domaine, nous avons déjà initié les Contribateliers (et leur version en ligne, les Confinateliers), des ateliers pour découvrir comment chacun·e d’entre nous peut contribuer au logiciel libre. Lancé en 2018 à Lyon, ce dispositif existe désormais dans 5 villes (Lyon, Paris, Toulouse, Grenoble et Nantes) et permet à toutes et tous de contribuer aux logiciels libres et à la culture libre en toute convivialité.
C’est aussi ce que nous faisons en offrant un hébergement au projet Contribulle, une plateforme de mise en relation entre des projets partageant les valeurs du logiciel libre et des communs qui manquent de compétences, et des contributeur·rices qui pourraient leur donner un coup de main. Cette chouette initiative prend doucement forme et on ne doute pas qu’elle rencontrera un fort succès dans les mois à venir.
Enfin, avec ce MOOC Contributing to FLOSS, l’objectif est de permettre à des développeur·euses d’avoir une introduction théorique (de quoi parle-t-on ?) comme pratique (comment entrer en contact, comment contribuer ?) à l’univers de la contribution au libre.
Toutes ces initiatives sont l’occasion pour les utilisateur·ices de services libres d’apprendre à contribuer et d’arrêter de consommer simplement le logiciel comme s’il était un produit fini.
Contribuer à la réalisation du MOOC Contributing to FLOSS
Après une première journée en petit comité en octobre pour échanger sur le séquençage pédagogique, l’équipe de préfiguration s’est dit que vu le sujet du MOOC, ce ne serait pas totalement tiré par les cheveux que de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de co-produire avec nous les contenus.
Nous avons aussi créé un salon Matrix dédié afin de pouvoir échanger de manière plus informelle avec vous au quotidien. N’hésitez pas à nous y rejoindre pour avoir davantage de précisions sur ce projet.
Nous vous invitons à un temps d’échanges autour du projet le mercredi 10 février à 18h30 en visioconférence. Ce sera l’occasion de vous présenter l’organisation générale du MOOC et les choix que nous avons effectués, tant au plan pédagogique (quel angle sur les FLOSS nous essaierons de prendre) qu’au plan technique. Nous échangerons aussi sur la façon dont nous envisageons les contributions à la production des contenus.
Si à la suite de ce premier temps d’échanges, vous êtes partant·es pour nous aider sur la préparation des contenus, on vous propose de participer à 6 autres sessions de brainstorming en ligne, chacune de ces sessions étant dédiée aux contenus d’une semaine du MOOC. Ces sessions se tiendront les lundis et jeudis entre 18h30 et 20h sur la période du 11 février au 1er mars (les détails d’accès et des contenus discutés seront publiés sur les tickets associés à chaque session).
On vous espère nombreu·ses lors de ces différents rendez-vous. Mais comme nous savons qu’il n’est pas toujours évident de se libérer sur un créneau fixe, nous proposons de recueillir en amont de chaque session vos réactions, notes ou commentaires. N’hésitez donc pas à aller y noter ce qui vous passe par la tête !