Khrys’coronalungo du lundi 13 avril 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Coronavirus – données scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

  • Il y a urgence ! (humanite.fr)

    Sous les discours de circonstance, les libéraux qui nous gouvernent et leurs assistants zélés persistent dans leur politique de destruction des services publics […] Les salariés doivent se taire, sinon ils sont sanctionnés comme notre collègue de Marseille qui, après avoir publié une vidéo dénonçant la piètre qualité des surblouses fournies par l’hôpital, a été convoquée pour un entretien à visée disciplinaire. Mais dans quel pays vivons-nous ?

  • Négligences, mensonges et désinvolture : les fautes du gouvernement dans la gestion de la crise (bastamag.net)
  • Masques: après le mensonge, le fiasco d’Etat (mediapart.fr)

    Les boîtes mails des conseillers d’Olivier Véran détiennent un trésor d’une valeur aujourd’hui inestimable : des millions de masques, dont des FFP2, ce matériel protection qui fait aujourd’hui tant défaut aux soignants […] plusieurs membres du cabinet du ministère ont en effet reçu de la part d’entreprises françaises, dans le courant du mois de mars, des propositions d’importations rapides et massives de matériel. Ils ont choisi de ne pas y donner suite. […] Selon un décompte effectué par Mediapart, les entreprises et les collectivités locales françaises, qui ont elles aussi passé de grosses commandes, ont déjà réussi à se faire livrer au moins 50 millions de masques, soit davantage que les 40 millions livrés à l’État que nous avons pu recenser, destinés au personnel soignant.

  • Le Conseil d’Etat et l’état d’urgence sanitaire: bas les masques! (mediapart.fr)

    En cette période d’état d’urgence sanitaire, le Conseil d’Etat est un organe de labellisation juridictionnelle des décisions prises par le Premier ministre, lui-même membre de cette institution. […] Le Conseil d’Etat est-il prêt à prendre le risque, devant l’Histoire, que le bilan catastrophique de l’(in)action gouvernementale face à la pandémie soit aussi le sien ?

  • Masque. Nom masculin. (affordance.info)

    Une lettre de différence. Masque. Manque. Alors nommer le manque. Manque de masques. Manque de consignes claires. Prophylaxie de la pénurie plutôt que de la maladie. C’est la guerre. Au front les soignants. Fronts brûlants de fièvre. Sans masque. En manque. En marche. […] Les personnels, les parents et les élèves on les félicite de leur engagement, de leur dynamisme, de leur implication, de leur capacité d’adaptation ou d’aller cueillir des fraises, comme pour mieux s’en féliciter soi-même. Mais la maladie n’est pas là. Absente.[…] Il y a pourtant des enseignants qui sont aussi malades. Ou morts. Sans masques. C’est la guerre on vous dit. La “nation apprenante” est en ordre de marche. “En marche”. Ou crève.

  • Les charognards à l’affût (humanite.fr)

    « En même temps » qu’ils multiplient les éloges sur les personnels de santé des hôpitaux publics, nos gouvernants commandent en douce des rapports qui visent à poursuivre l’asphyxie de notre système de santé public !

  • Aux héros anonymes et aux connards reconnus. À commencer par Christophe Lannelongue. (affordance.info)

    Alors que les hôpitaux du Grand-Est font front depuis plusieurs semaines devant une pandémie tout à fait inédite et que les morts, chez les soignants comme chez les patients dépassent l’imaginable, ce connard sublime […] directeur de l’ARS, explique qu’il n’y a pas de raison de remettre en cause la suppression de 598 emplois et de 174 lits prévus pour début Juin

  • Le directeur de l’Agence régionale de santé du Grand Est limogé après sa déclaration polémique sur le CHU de Nancy (francetvinfo.fr)
  • La Mort en Marche (sarkofrance.blogspot.com)
  • Coronavirus. Les masques commandés en Chine seront livrés en France d’ici la fin juin (ouest-france.fr)
  • La réponse française au COVID-19 : des difficultés intrinsèques à l’intersection de la science, de la santé publique et de la politique (thelancet.com – en anglais)
  • Pendant la pandémie, le gouvernement commande des drones et des gazeuses (nantes-revoltee.com)

Spécial inégalités face au coronavirus

Spécial travailleur·euses par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • COVID-19, l’ami des dominants (ardeur.net – voir aussi plus bas la vidéo avec Franck Lepage, fort instructive)
  • Plus nocif que le Covid-19 (monde-diplomatique.fr)
  • Orientations (mondediplo.net)

    En réalité, c’est simple. Nous savons maintenant indubitablement que la manière dont nous avons vécu – la manière capitaliste – mène au désastre général. Par conséquent, nous devons en changer. Entièrement. Il fallait sans doute la catastrophe pour fermer la longue parenthèse de la préhistoire – celle du développement matériel. Le malheur ne sera pas venu pour rien s’il nous fait entrer enfin dans l’histoire – celle du développement humain.

  • « Prophètes et technologistes à l’ère de la suspicion généralisée » (framablog.org)

    Ainsi, par exemple, l’illectronisme des enfants et de leurs enseignants livrés à une Éducation Nationale numériquement sous-dotée, est le fruit d’une volonté politique. Comment pourrait-il en être autrement ? Afin d’assurer la « continuité pédagogique » imposée par leur ministre, les enseignants n’ont eu d’autres choix que de se jeter littéralement sur des services privateurs. Cette débandade est le produit mécanique d’une politique de limitation volontaire de toute initiative libriste au sein de l’Éducation Nationale et qui serait menée par des enseignants pour des enseignants. […] Ce serait sans doute l’une des plus grandes leçons de cette épidémie : la consécration du capitalisme de surveillance comme la seule voie possible. Cela, ce n’est pas une prophétie, ce n’est pas une révélation, c’est le modèle dans lequel nous vivons et contre lequel nous ne cessons de résister (même inconsciemment).

  • « L’épidémie d’aujourd’hui est un bon rabot contre l’orgueil transhumaniste » (usbeketrica.com)
  • La géographie, ça sert, d’abord, à dominer (liberation.fr)
  • Pandémie : la sécurité sanitaire au risque de nous perdre ? (vududroit.com)

    Après des lois enfreignant de manière constante les libertés publiques […] il s’agirait à présent d’accepter un contrôle des données de santé individuelles sous couvert de crise sanitaire.](Si cette technique d’hyper-contrôle a fait ses preuves là où elle a été déployée, elle n’en pose pas moins des questions sur la valeur même de la vie sociale que l’on souhaite avoir et du prix que l’on est prêt à payer en échange de notre peur collective et contemporaine de la mort. Il n’est guère besoin d’anticiper une dystopie catastrophiste pour imaginer que, pour les mêmes raisons d’encadrement sanitaire du biologique humain, un quelconque exécutif puisse ensuite étendre ce contrôle prophylactique aux patients porteurs du VIH afin de s’assurer de leurs contacts, de leurs rapports sexuels, ou s’assurer au nom d’un contrôle bénéfices/coûts que des personnes en surpoids ne vont plus acheter de produits jugés néfastes pour leur santé […] Enfin, les extensions de l’utilisation de ce véritable bracelet de surveillance électronique (géolocalisation, contrôle des contacts, recueil des données médicales personnelles etc.) pourraient à tout moment servir à des fins non sanitaires, dans le cadre par exemple du contrôle d’un mouvement d’opposition sociale ou politique (à tout hasard…), mettant en « danger la démocratie ».

  • « Si les citoyens ne s’intéressent pas à leur vie privée, rien ne peut arrêter le gouvernement » (usbeketrica.com)
  • Désobéissance, à cause de toi, je vais survivre (paris-luttes.info)
  • Safe or Just Surveilled?: Tawana Petty on the Fight Against Facial Recognition Surveillance (logicmag.io)
  • Les lumières du Pouvoir (blog.montjovent.com)
  • Qu’est-ce qu’un chef? (michelonfray.com)

    «Emmanuel Macron qui est taillé pour le costume du Chef comme un collégien à qui l’on a destiné le vêtement pour la représentation de fin d’année. Il est bon pour les Jésuites de La Providence à Amiens, mais pas au-delà»

  • De quelques rapports entre le coronavirus et l’État (lundi.am)
  • Le Corona Virus comme analyseur : Autopsie de la vulnérabilité systémique de la mondialisation capitaliste (bouamamas.wordpress.com)

    Il y a les aléas et il y a la vulnérabilité conduisant aux catastrophes. La confusion entre ces deux questions est une des caractéristiques essentielles du discours officiel du gouvernement français (et de très nombreux autres). Il n’y a rien d’étonnant à cette confusion volontaire qui a comme fonction de masquer et de faire disparaître la seconde. Cette dernière fait en effet fonction d’analyseur des contradictions d’un système social, de révélateur du réel que l’idéologie dominante masque ou déforme habituellement […] Le centrage volontaire sur la dimension « catastrophe » diffuse en effet des images d’imprévisibilité, d’incertitude, d’absence de responsabilité humaine, etc. Le centrage sur la vulnérabilité interroge les causes économiques et sociales d’une situation, les raisons réelles de l’ensemble des conséquences d’une catastrophe et les intérêts économiques qui ont produit cette vulnérabilité. […] Il n’est plus possible, au moins momentanément, de tenir un discours libéral sur la santé, de mépriser les services publics et de louanger le privé et même simplement de diaboliser l’intervention de l’Etat. Cependant d’ores et déjà le jour d’après la pandémie est en préparation […] stratégie visant à présenter l’ampleur prévisibles des conséquences de la pandémie comme résultat de l’indiscipline irresponsable et non comme découlant de causes politiques et économiques. Si la pandémie est un analyseur de la mondialisation capitaliste et de sa politique économique ultralibérale, elle n’en est pas pour autant sa défaite. Le jour d’après sera celui de la facture et de la désignation de qui la paiera. Malgré notre atomisation liée au confinement, il est impératif de le préparer dès aujourd’hui comme le prépare d’ores et déjà les classes dominantes.

  • Ce que le confinement nous apprend de l’économie (mediapart.fr)

    On fera donc tout pour que le confinement produise une violente crise économique qui, effectivement, sera cruelle et coûteuse en vies humaines. On le fera simplement : en se contentant de « geler » le système économique et en se gardant de profiter de cette suspension pour le modifier. Une fois décongelé, l’économie marchande donnera le pire d’elle-même. Ses mécanismes propres se déchaîneront. Mais on devra l’accepter comme une loi divine.

  • Devenir des robots pour échapper au virus ? (laquadrature.net)
  • Comment Mandela a su rester en forme dans sa minuscule maison de Soweto et en prison (theconversation.com)

    Il commençait par courir sur place pendant 45 minutes, suivi de 100 pompes avec doigts en extension, 200 abdos, 50 flexions profondes des genoux et des exercices de gymnastique appris lors de son entraînement en salleMandela se tenait à cette routine du lundi au jeudi, puis se reposait pendant trois jours.

  • «Les jours heureux» sont pour demain (liberation.fr)
  • Internet peut-il résister au confinement ? (alternatives-economiques.fr)
  • De l’alternumérisme : d’autres numériques sont-ils possibles ? (internetactu.net)
  • Il n’y a pas de solution, il n’y a que nous (framablog.org)
  • Le Virus a changé la façon dont nous utilisons Internet (nytimes.com – en anglais)
  • À propos du débat sur la 5G, quelques points par Stéphane Bortzmeyer (bortzmeyer.org)
  • Sécurité informatique : tout le monde peut embrouiller Big Brother (cqfd-journal.org)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Ouh là, corona-lungo cette semaine ! - la personne de droite répond : Ouais, je me sens un peu débordée, là... pas eu trop le temps de faire le tri
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




Prophètes et technologistes à l’ère de la suspicion généralisée

Aujourd’hui, Framatophe développe son analyse sur l’impasse technologique des solutions de pistage d’une population, et sur l’opportunité pour les gouvernements d’implanter une acceptation de la surveillance généralisée dans notre culture.

Accéder aux articles déjà publiés dans notre dossier StopCovid

 

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

L’accès à l’ensemble de nos articles « framaconfinement » : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

 

Ha ! Le sacro-saint « révélateur ». À écouter et lire les médias, la pandémie Covid-19 que nous traversons aujourd’hui est censée « révéler » quelque chose, un message, un état d’esprit, l’avènement d’une prophétie. Et on voit proliférer les experts toutologues, devins des temps modernes, avatars des prédicateurs de l’An Mille, les charlatans de fin du monde. Loin des révélations, notre membre de la célèbre #teamchauve de Framasoft nous partage quelques réflexions autour des discours ambiants au sujet de la surveillance.

Les prophètes

Faire une révélation, nous dit le dictionnaire, c’est porter à la connaissance quelque chose qui était auparavant caché, inconnu. Et le pas est vite franchi : pour nos prêtres médiatiques, il est très commode de parler de révélation parce que si le divin à travers eux manifeste ce qu’eux seuls peuvent dévoiler au public (eux seuls connaissent les voies divines), il leur reste le pouvoir de décider soit de ce qui était auparavant caché et doit être dévoilé, soit de ce qui était caché et n’est pas censé être dévoilé. Bref, on refait l’histoire au fil des événements présents : la sous-dotation financière des hôpitaux et les logiques de coupes budgétaires au nom de la rigueur ? voilà ce que révèle le Covid-19, enfin la vérité éclate ! Comment, tout le monde le savait ? Impossible, car nous avions tous bien affirmé que la rigueur budgétaire était nécessaire à la compétitivité du pays et maintenant il faut se tourner vers l’avenir avec ce nouveau paramètre selon lequel la rigueur doit prendre en compte le risque pandémique. Et là le prêtre devient le prophète de jours meilleurs ou de l’apocalypse qui vient.

Pourquoi je raconte tout cela ? Je travaille dans un CHU, les politiques de santé publiques me sont quotidiennes ainsi que la manière dont elles sont décidées et appliquées. Mais vous le savez, ce n’est pas le sujet de mes études. Je m’intéresse à la surveillance. Et encore, d’un point de vue historique et un peu philosophique, pour faire large. Je m’intéresse au capitalisme de surveillance et j’essaie de trouver les concepts qui permettent de le penser, si possible au regard de notre rapport à l’économie et au politique.

C. Masutti, Affaires privées. Aux sources du capitalisme de surveillance, C&F éditions, mars 2020.

J’ai appris très tôt à me méfier des discours à tendance technologiste, et cela me vient surtout de ma formation initiale en philosophie, vous savez ce genre de sujet de dissertation où l’on planche sur le rapport technologie / politique / morale. Et à propos, sans pour autant faire de la philo, je ne saurais que conseiller d’aller lire le livre de Fred Turner qui, déjà en 2006 (la traduction est tardive), grattait assez profondément le vernis de la cyberculture californienne. Mais au fil des années de mon implication dans le logiciel libre et la culture libre, j’ai développé une autre sorte de sensibilité : lorsque les libertés numériques sont brandies par trop de prophètes d’un coup, c’est qu’il faut aller chercher encore ailleurs le discours qui nous est servi.

Pour exemple de l’effet rhétorique de la révélation, on peut lire cet article du géographe Boris Beaude, paru le 07 avril 2020 dans Libération, intitulé « Avec votre consentement ». L’auteur passe un long moment à faire remarquer au lecteur à quel point nous sommes vendus corps et âmes aux GAFAM et que la pandémie ne fait que révéler notre vulnérabilité :

Lorsque nous acceptons que de telles entreprises collectent les moindres détails de nos existences pour le compte de leurs clients et que nous doutons conjointement des régimes politiques qui nous gouvernent, nous réalisons que les effets de la propagation du Sars-Cov-2 ne sont qu’un révélateur de l’ampleur de notre vulnérabilité.

Il est important de comprendre la logique de ce discours : d’un côté on pose un diagnostic que seul un sage est capable de révéler et de l’autre on élève la pandémie et ses effet délétères au rang des sept plaies d’Égypte, qui sert de porte à une nouvelle perception des choses, en l’occurrence notre vulnérabilité face aux pratiques d’invasion de la vie privée par les GAFAM, et par extension, les pratiques des États qui se dotent des moyens technologiques pour surveiller et contrôler la population. Évidemment, entre la population assujettie et l’État-GAFAM, il y a la posture du prophète, par définition enviable puisqu’il fait partie d’une poignée d’élus livrant un testament aux pauvres pêcheurs que nous sommes. Reste plus qu’à ouvrir la Mer Rouge…

Arrêtons là si vous le voulez bien la comparaison avec la religion. Je l’affirme : non la crise COVID-19 ne révèle rien à propos du capitalisme de surveillance. Elle ne révèle rien en soi et encore moins à travers les prophètes auto-proclamés. Et la première des raisons est que ces derniers arrivent bien tard dans une bataille qui les dépasse.

Pendant la crise sanitaire que nous traversons il ne faut pas se demander ce qu’elle peut révéler mais interroger les discours qui se servent de cette crise pour justifier et mettre en œuvre des pratiques de surveillance et limiter encore davantage nos libertés. Penser les choses en termes de révélation n’a pour autre effet que de limiter toujours plus notre pouvoir d’action : que peut-on à l’encontre d’une révélation ?

D’ailleurs, c’est le moment où jamais de vous intéresser, de partager et de soutenir le travail de nos ami·es de La Quadrature du Net.

Les amis de la Quadrature du Net (comme beaucoup d’autres, heureusement) préfèrent une approche bien plus structurée. Ils affirment par exemple dans un récent communiqué que, au regard de la surveillance, la crise sanitaire Covid-19 est un évènement dont l’ampleur sert d’argument pour une stratégie de surveillance de masse, au même titre que les attentats terroristes. Ceci n’est pas une révélation, ni même une mise en garde. C’est l’exposé des faits, ni plus ni moins. Tout comme dire que notre ministre de l’intérieur C. Castaner a d’abord affirmé que l’État Français n’avait pas pour intention de copier la Corée du Sud et la Chine en matière de traçage de téléphones portables, avant de revenir sur ses propos et affirmer que les services gouvernementaux planchent sur une application censée tracer les chaînes de transmission. Qui s’est offusqué de ce mensonge d’État ? C’est devenu tellement banal. Pire, une telle application permettrait d’informer les utilisateurs s’ils ont « été dans les jours précédents en contact avec quelqu’un identifié positif au SARS-CoV-2 », comme l’affirment les deux ministres Castaner et Véran dans un entretien au Monde. C’est parfait comme technique de surveillance : la Stasi pratiquait déjà ce genre de chose en organisant une surveillance de masse basée sur la suspicion au quotidien.

Le smartphone n’est qu’un support moderne pour de vieilles recettes. Le Covid-19 est devenu un prétexte, tout comme les attentats terroristes, pour adopter ou faire adopter une représentation d’un État puissant (ce qu’il n’est pas) et faire accepter un État autoritaire (ce qu’il est). Cette représentation passe par un solutionnisme technologique, celui prôné par la doctrine de la « start-up nation » chère à notre président Macron, c’est-à-dire chercher à traduire l’absence d’alternative politique, et donc l’immobilisme politique (celui de la rigueur budgétaire prôné depuis 2008 et même avant) en automatisant la décision et la sanction grâce à l’adoption de recettes technologiques dont l’efficacité réside dans le discours et non dans les faits.

Techno-flop

Le solutionnisme technologique, ainsi que le fait remarquer E. Morozov, est une idéologie qui justifie des pratiques de surveillance et d’immenses gains. Non seulement ces pratiques ne réussissent presque jamais à réaliser ce pourquoi elles sont prétendues servir, mais elles sont le support d’une économie d’État qui non seulement dévoie les technologies afin de maîtriser les alternatives sociales, voire la contestation, mais entre aussi dans le jeu financier qui limite volontairement l’appropriation sociale des technologies. Ainsi, par exemple, l’illectronisme des enfants et de leurs enseignants livrés à une Éducation Nationale numériquement sous-dotée, est le fruit d’une volonté politique. Comment pourrait-il en être autrement ? Afin d’assurer la « continuité pédagogique » imposée par leur ministre, les enseignants n’ont eu d’autres choix que de se jeter littéralement sur des services privateurs. Cette débandade est le produit mécanique d’une politique de limitation volontaire de toute initiative libriste au sein de l’Éducation Nationale et qui serait menée par des enseignants pour des enseignants. Car de telles initiatives remettraient immanquablement en question la structure hiérarchique de diffusion et de valorisation des connaissances. Un tel gouvernement ne saurait supporter quelque forme de subsidiarité que ce soit.

La centralisation de la décision et donc de l’information… et donc des procédés de surveillance est un rêve de technocrates et ce rêve est bien vieux. Déjà il fut décrié dès les années 1970 en France (voir la première partie de mon livre, Affaires Privées) où la « dérive française » en matière de « grands fichiers informatisés » fut largement critiquée pour son inefficacité coûteuse. Qu’importe, puisque l’important n’est pas de faire mais de montrer qu’on fait. Ainsi l’application pour smartphone Stop Covid (ou n’importe quel nom qu’on pourra lui donner) peut d’ores et déjà figurer au rang des grands flops informatiques pour ce qui concerne son efficacité dans les objectifs annoncés. Il suffit de lire pour cela le récent cahier blanc de l’ACLU (Union Américaine pour les libertés civiles), une institution fondée en 1920 et qu’on ne saurait taxer de repère de dangereux gauchistes.

Clique sur l’image pour soutenir le travail d’Allan Barte sur son tipeee.

Dans ce livre blanc tout est dit, ou presque sur les attentes d’une application de tracing dont l’objectif, tel qu’il est annoncé par nos ministres (et tel qu’il est mentionné par les pays qui ont déjà mis en œuvre de telles applications comme la Chine ou Israël), serait de déterminer si telle personne a été exposée au virus en fréquentant une autre personne définie comme contagieuse. C’est simple :

  1. Il faut avoir un smartphone avec soi et cette application en fonction : cela paraît basique, mais d’une part tout le monde n’a pas de smartphone, et d’autre part tout le monde n’est pas censé l’avoir sur soi en permanence, surtout si on se contente de se rendre au bureau de tabac ou chez le boulanger…
  2. aucune technologie n’est à ce jour assez fiable pour le faire. Il est impossible de déterminer précisément (c’est-à-dire à moins de deux mètres) si deux personnes sont assez proches pour se contaminer que ce soit avec les données de localisation des tours de téléphonie (triangulation), le GPS (5 à 20 mètres) ou les données Wifi (même croisées avec GPS on n’a guère que les informations sur la localisation de l’émetteur Wifi). Même avec le bluetooth (technologie plébiscitée par le gouvernement Français aux dernières nouvelles) on voit mal comment on pourrait assurer un suivi complet. Ce qui est visé c’est en fait le signalement mutuel. Cependant, insister sur le bluetooth n’est pas innocent. Améliorer le tracing dans cette voie implique un changement dans nos relations sociales : nous ne sommes plus des individus mais des machines qui s’approchent ou s’éloignent mutuellement en fonction d’un système d’alerte et d’un historique. Qui pourra avoir accès à cet historique ? Pourra-t-on être condamné plus tard pour avoir contaminé d’autres personnes ? Nos assurances santé autoriseront-elles la prise en charge des soins s’il est démontré que nous avons fréquenté un groupe à risque ? Un projet européen existe déjà (PEPP-PT), impliquant entre autres l’INRIA, et il serait important de surveiller de très près ce qui sera fait dans ce projet (idem pour ce projet de l’École Polytechnique de Lausanne).
  3. Ajoutons les contraintes environnementales : vous saluez une personne depuis le second étage de votre immeuble et les données de localisation ne prennent pas forcément en compte l’altitude, vous longez un mur, une vitrine, une plaque de plexiglas…

Bref l’UCLA montre aimablement que la tentation solutionniste fait perdre tout bon sens et rappelle un principe simple :

Des projets ambitieux d’enregistrement et d’analyse automatisés de la vie humaine existent partout de nos jours, mais de ces efforts, peu sont fiables car la vie humaine est désordonnée, complexe et pleine d’anomalies.

Les auteurs du rapport écrivent aussi :

Un système de suivi de localisation dans le temps peut être suffisamment précis pour placer une personne à proximité d’une banque, d’un bar, d’une mosquée, d’une clinique ou de tout autre lieu sensible à la protection de la vie privée. Mais le fait est que les bases de données de localisation commerciales sont compilées à des fins publicitaires et autres et ne sont tout simplement pas assez précises pour déterminer de manière fiable qui était en contact étroit avec qui.

En somme tout cela n’est pas sans rappeler un ouvrage dont je conseille la lecture attentive, celui de Cathy O’Neil, Algorithmes: la bombe à retardement (2018). Cet ouvrage montre à quel point la croyance en la toute puissance des algorithmes et autres traitements automatisés d’informations dans le cadre de processus décisionnels et de politiques publiques est la porte ouverte à tous les biais (racisme, inégalités, tri social, etc.). Il n’en faudrait pas beaucoup plus si l’on se souvient des débuts de la crise Covid-19 et la suspicion dans nos rues où les personnes présentant des caractères asiatiques étaient stigmatisées, insultées, voire violentées…

Ajoutons à cela les effets d’annonce des GAFAM et des fournisseurs d’accès (Orange, SFR…) qui communiquaient il y a peu, les uns après les autres, au sujet de la mise à disposition de leurs données de localisation auprès des gouvernements. Une manière de justifier leur utilité sociale. Aucun d’entre eux n’a de données de localisations sur l’ensemble de leurs utilisateurs. Et heureusement. En réalité, les GAFAM tout comme les entreprises moins connues de courtage de données (comme Acxiom), paient pour cela. Elles paient des entreprises, souvent douteuses, pour créer des applications qui implémentent un pompage systématique de données. L’ensemble de ces pratiques crée des jeux de données vendues, traitées, passées à la moulinette. Et si quiconque souhaite obtenir des données fiables permettant de tracer effectivement une proportion acceptable de la population, il lui faut accéder à ces jeux… et c’est une denrée farouchement protégée par leurs détenteurs puisque c’est un gagne-pain.

De la méthode

À l’heure où les efforts devraient se concentrer essentiellement sur les moyens médicaux, les analyses biologiques, les techniques éprouvées en santé publique en épidémiologie (ce qui est fait, heureusement), nous voilà en train de gloser sur la couleur de l’abri à vélo. C’est parce que le solutionnisme est une idéologie confortable qui permet d’évacuer la complexité au profit d’une vision du monde simpliste et inefficace pour laquelle on imagine des technologies extrêmement complexes pour résoudre « les grands problèmes ». Ce n’est pas une révélation, simplement le symptôme de l’impuissance à décider correctement. Surtout cela fait oublier l’impréparation des décideurs, les stratégies budgétaires néfastes, pour livrer une mythologie technologiste à grand renfort de communication officielle.

Et l’arme ultime sera le sondage. Déjà victorieux, nos ministères brandissent une enquête d’opinion du département d’économie de l’Université d’Oxford, menée dans plusieurs pays et qui montre pour la France comme pour les autres pays, une large acceptation quant à l’installation d’une application permettant le tracing, que cette installation soit volontaire ou qu’elle soit imposée[màj. : lisez cette note]. Est-ce étonnant ? Oui, effectivement, alors même que nous traversons une évidente crise de confiance envers le gouvernement, la population est prête à jouer le jeu dangereux d’une surveillance intrusive dont tout laisse supposer que cette surveillance se perpétuera dans le temps, virus ou pas virus. Mais cela ne signifie pas pour autant que la confiance envers les dirigeants soit rétablie. En effet le même sondage signale que les retombées politiques en cas d’imposition d’un tel système sont incertaines. Pour autant, c’est aussi un signal envoyé aux politiques qui vont alors se lancer dans une quête frénétique du consentement, quitte à exagérer l’assentiment pressenti lors de cette enquête. C’est déjà en cours.

Le choix n’équivaut pas à la liberté. Les personnes qui formulent les questions influencent les réponses.

À mon avis, il faut rapprocher le résultat de cette enquête d’une autre enquête récente portant le plébiscite de l’autoritarisme en France. C’est une enquête du CEVIPOF parue en mars 2020 qui montre « l’emprise du libéralisme autoritaire en France », c’est-à-dire que le manque de confiance dans l’efficacité du gouvernement ne cherche pas son remède dans une éventuelle augmentation des initiatives démocratiques, voire alternativistes, mais dans le refuge vers des valeurs de droite et d’extrême droite sacrifiant la démocratie à l’efficacité. Et ce qui est intéressant, c’est que ceux qui se vantaient d’apporter plus de société civile à la République sont aussi ceux qui sont prêts à dévoyer la démocratie. Mais qu’on y prenne garde, ce n’est pas vraiment une affaire de classe sociale, puisque cette orientation autoritaire est aussi valable dans les tranches basses et moyennes. On rejoint un peu les propos d’Emmanuel Todd dans la première partie de son ouvrage Les Luttes de classes en France au XXIe siècle, données sérieuses à l’appui (y compris celles de l’Insee).

Alors quoi ? les Français sont-ils définitivement des veaux heureux d’aller à l’abattoir ? Honnêtement, parfois on peut le penser. Mais pas là. Non. L’enquête d’opinion d’Oxford a été menée dans un climat général extrêmement angoissant, et inédit. Pour retrouver un tel degré de panique dans la population, il faudrait par exemple se souvenir de la crise des missiles cubains et de la manière dont elle a été mise en scène dans les médias américains. Même l’épisode Tchernobyl en France n’a pas eu cet impact (ok, on a largement minimisé le problème). Et là dedans, avec un gouvernement à la fois empêtré et sidéré (avec la chargée de comm’ S. Ndiaye alignant ad nauseam sottises et âneries), on fait un sondage dont les tenants et aboutissants techniques sont loin d’être évidents et qui pose la question : êtes-vous prêt à installer une application de tracing sur votre mobile qui permettrait de lutter contre l’épidémie ? Sérieux, on attend quoi comme réponse ? Sur plusieurs pays qui ont connu les mêmes valses-hésitations politiques, le fait que les réponses soient à peu près les mêmes devrait mettre la puce à l’oreille, non ? Bien sûr, allez demandez ce qu’elles pensent de la vidéosurveillance à des personnes qui se sont fait agresser dans la rue, pensez-vous que nous aurions les mêmes réponses si le panel était plus large ? Ce que je veux dire, c’est que le panel des 1.000 personnes interrogées en pleine crise sanitaire n’est représentatif que de la population touchée par la crise sanitaire, c’est-à-dire un panel absolument homogène. Évidemment que les tendances politiques ne viennent donc qu’en second plan et ne jouent qu’un rôle négligeable dans les réponses données.

Je ne suis pas statisticien, je ne peux donner mon sentiment qu’avec mes mots à moi. Mais, n’est-ce pas, nous sommes déjà habitués au techniques d’extorsion (fabrique ?) de consentement. À celui-ci s’ajoute une certaine pauvreté dans la manière d’appréhender cette fuite en avant vers la surveillance. Avec l’expression « Big Brother », on a l’impression d’avoir tout dit. Mais c’est faux. On ne passe pas si facilement d’un libéralisme autoritaire à une dystopie orwellienne, il y a des étapes, et à chaque étape nous prenons une direction. Scander « Big Brother » (comme la récente Une de l’Obs le 02 avril 2020 « Big Brother peut-il nous sauver ? »), c’est un peu comme si on cherchait à donner une théorie sans d’abord la démontrer. « Big Brother » impose une grille de lecture des événements tout en prédisant déjà la fin. Ce n’est pas une bonne méthode.

Y-a-t’il une bonne méthode ? Étudier la surveillance, c’est d’abord faire appel à un ensemble de concepts que l’on met à l’épreuve. Il faut signaler sur ce point l’excellent édito de Martin French et Torin Monahan dans le dernier numéro de la revue canadienne Surveillance & Society, intitulé « Dis-ease Surveillance: How Might Surveillance Studies Address COVID-19? ». C’est tout un programme de recherche qui est développé ici, à titre prospectif. La première chose que s’empressent de signaler les auteurs, c’est que surveiller le Covid-19, ce n’est pas surveiller la population. Ce sont deux choses bien différentes que les politiques feraient mieux de ne pas perdre de vue. Surveiller le Covid-19 c’est faire de l’épidémiologie, et identifier des cas (suspects, déclarés, etc.). Et là où on peut s’interroger, c’est sur la complexité des situations qu’une approche scientifique réduit à des éléments plus simples et pertinents. Si, pour les besoins d’une étude, il faut faire un tri social, il importe de savoir ce que l’étude révélera finalement : y-a-t’il plus de patients Covid-19 dans les couches pauvres de la population ? Comment l’information sur la surveillance circule et est reçue par les populations ? Et plus généralement qu’est-ce que la surveillance des populations en situation de pandémie, quelles sont les contraintes éthiques, comment les respecter ?

Ensuite vient tout un ensemble de concepts et notions qu’il faut interroger au regard des comportements, des groupes de pression, des classes sociales et tous autres facteurs sociaux. Par exemple la vigilance : est-elle encouragée au risque de la délation, est-elle définie par les autorités comme une vigilance face à la maladie et donc une forme d’auto-surveillance ? Il en est de même au sujet de l’anticipation, la stigmatisation, la marginalisation, la prévention, la victimisation, l’exclusion, la confiance, autant d’idées qui permettent de définir ce qu’est la surveillance en situation de pandémie.

Puis vient la question des conséquences de la surveillance en situation de pandémie. Là on peut se référer à la littérature existante à propos d’autres pandémies. Je ne résiste pas à citer les auteurs :

L’écologie informationnelle contemporaine se caractérise par une forme de postmodernisme populiste où la confiance dans les institutions est érodée, ne laissant aucun mécanisme convenu pour statuer sur les demandes de vérité. Dans un tel espace, la peur et la xénophobie remplissent facilement le vide laissé par l’autorité institutionnelle. En attendant, si les gens ont perdu confiance dans l’autorité institutionnelle, cela ne les protégera pas de la colère des institutions si l’on pense qu’ils ont négligemment contribué à la propagation de COVID-19. Déjà, des poursuites pénales sont en cours contre la secte chrétienne qui a contribué à l’épidémie en Corée du Sud, et les autorités canadiennes affirment qu’elles n’excluent pas des sanctions pénales pour « propagation délibérée de COVID-19 ». Comme nous l’avons vu en ce qui concerne le VIH, la réponse de la justice pénale a connu un regain d’intérêt au cours de la dernière décennie, ce qui laisse entrevoir la montée d’une approche de plus en plus punitive des maladies infectieuses. Dans le cas du VIH, cette évolution s’est produite sans qu’il soit prouvé qu’une réponse de la justice pénale contribue à la prévention du VIH. À la lumière de ces développements, les chercheurs devraient s’attendre — et s’interroger sur les implications des flux de données sanitaires dans les systèmes de justice pénale.

Effectivement, dans un monde où le droit a perdu sa fonction anthropologique et où l’automatisation de la justice répond à l’automatisation de nos vies (leur gafamisation et leur réduction à des données numériques absconses) on peut se demander si l’autoritarisme libéral ne cherchera pas à passer justement par le droit, la sanction (la punition) pour affirmer son efficacité, c’est-à-dire se concentrer sur les effets au détriment de la cause. Qu’importe si l’application pour smartphone Covid-19 dit le vrai ou pas, elle ne saurait être remise en cause parce que, de manière statistique, elle donne une représentation de la réalité que l’on doit accepter comme fidèle. Ce serait sans doute l’une des plus grandes leçons de cette épidémie : la consécration du capitalisme de surveillance comme la seule voie possible. Cela, ce n’est pas une prophétie, ce n’est pas une révélation, c’est le modèle dans lequel nous vivons et contre lequel nous ne cessons de résister (même inconsciemment).


Crédit image d’en-tête : Le Triomphe de la Mort, Pieter Brueghel l’Ancien (1562) — Wikipédia.


  • Màj. 13/04/2020 — en fait on dit tracing.
  • Màj. 13/04/2020 — Un sondage réalisé à une semaine d’intervalle dément complètement les résultats de celui de l’université d’Oxford. Il a été réalisé sur la population française par l’IFOP suite à une demande de la Fondation Jean-Jaurès. Il apparaît qu’une majorité de français est en fait opposée à une application de type Stop-Covid. Voir Maxime des Gayets, « Tracking et Covid : extension du domaine de l’absurde », Fondation Jean-Jaurès, 12/04/2020 [retour]



Il n’y a pas de solution, il n’y a que nous

Pouhiou nous partage ici une expérience toute personnelle qui nous fait voir le solutionnisme technologique et les applications de pistage volontaire comme autant de poudres de perlimpinpin.

L’accès à l’ensemble de nos articles « framaconfinement » : https://framablog.org/category/framasoft/framaconfinement/

À noter : cet article bénéficie désormais d’une version audio.
Merci à Sualtam, auteur de lectureaudio.fr pour cette contribution active.

J’ai un aveu à faire

J’ai été magicien. Pas un illusionniste, hein : j’ai été sorcier, un vrai.

J’ai passé quelques années de ma vie dans une troupe de théâtre aux pratiques sectaires où nous avons spiralé dans une illusion de groupe : encens, cristaux, tarots, rituels, animaux totems, esprits-compagnons et âmes en peine à « faire monter », bougies protectrices, anges, énergies… Ça parait choupi-new-age comme ça, mais c’était psychologiquement et émotionnellement intense.

C’est pas facile, pour moi, de ressortir ces vieux souvenirs du placard. Si je le fais aujourd’hui, c’est pour dire à quel point je suis capable de comprendre une personne qui veut croire à la solution magique. L’abracadabra : le pouvoir de créer d’après ses paroles. Cette notion très Disneyienne que « si j’y crois trrrrrrrrès fort, avec toute la fôrce de mon cœur, ça arrivera. »

Pochette de la bande originale du dessin animé Tarzan de Disney
« Tu as le courage d’être fort / Et la sagesse d’être sage. »
Best. Paroles de Disney. Ever

Je connais intimement cette envie impérieuse, en moi, de trouver une solution magique, un deus ex machina, une intervention miraculeuse qui fait que le monde ne sera plus une bataille permanente. Je la connais tellement que je la reconnais dès que je la vois apparaître dans mes communautés et mes écrans.

L’état de guerre dans nos têtes

Pourtant je suis quelqu’un d’intelligent : je le sais, j’ai même des papiers qui le prouvent :p !

Justement, avoir un cerveau qui turbine comme le mien, c’est la garantie d’être encore plus sensible aux manipulations, de foncer encore plus vite dans le mur. La première étape pour retourner mon intelligence contre moi-même est de mettre mon cerveau sur la défensive.

Par exemple, dans ma troupe de théâtre, la croyance que nous étions constamment en état de siège ou de guerre face à une attaque magico-énergétique d’un groupe extérieur (il y avait toujours les « méchants du moment » désignés par ma prof’ de théâtre) faisait que j’ai eu le bide tordu d’angoisse, que j’ai vécu des années avec un cierge allumé en permanence dans mon studio estudiantin, ou que j’ai loupé des cours en fac le matin car je passais une partie de la nuit à faire des rituels magiques.

Extrait du générique d'une série TV, The Magicians, les magiciens
En fiction, c’est génial : vas-y, bingewatche.
À vivre, je recommande pas. Nul. Caca. Zéro étoiles.

Avec le recul, tout cela n’était « que du vrai dans la tête » : cela m’a prouvé que le vrai-dans-la-tête a des conséquences bien vraies-dans-la-vie. Mon esprit en état de guerre et d’auto-défense, persuadé de l’utilité de rituels et autres croyances magiques, a eu une influence tout à fait matérielle sur mon corps, sur mon comportement, sur mes actions et mes relations.

Pas de guerre = pas d’armes de guerre

Cela m’a surpris de voir ces souvenirs enfouis ressortir du placard de ma mémoire. Voir le président de ma république nous répéter que « nous sommes en guerre » comme une incantation, pour implanter ce vrai dans nos têtes, cela m’a fait penser aux manipulations que j’ai subies à cette époque.

Détournement d'une allocution du président remplacé par Miaousse, un Pokémon
Dites-le avec des pokémon.
(détournement trouvé sur le twitter de @franckb22)

Les flics qui contrôlent nos intimités, les drones de surveillance bien en vue dans les JT, la tentation du tracking sur les smartphones des infecté·es… Cela ne m’évoque rien d’autre que les encens, bougies et prières auxquelles nous nous accrochions comme seule solution à cet état de guerre, qui n’existait que dans nos têtes, mais qui existait bel et bien dans nos têtes.

Si nous n’étions pas en guerre, alors nous aurions dû affronter que la vie est injuste, qu’on y tombe malade, qu’on y vieillit, qu’on y meurt #FuckingConditionHumaine. Qu’on hérite d’une éducation, d’une histoire, d’une culture, de structures qui nous dépassent #FuckingConditionSociale. Et que pour se démerder face à tout cela, il n’y a pas de baguette magique, pas de solution miracle. #Fuck

Chercher un raccourci clavier, un cheat code

Je la connais bien, cette envie en moi d’être celui qui a trouvé la warp zone. D’être le petit malin qui a trouvé le passage secret, l’astuce magique, le truc qui évite tellement d’efforts que c’est triché, que « LeS SCieNTiFiQueS Le DéTeSTeNT !!!! ». Cette envie, c’est la faille de mon esprit où peuvent s’engouffrer toutes les arnaques.

La solution miracle, la formule magique, le cheat code, c’est mon dernier rempart avant l’inéluctable : la destruction du monde. Enfin, avant la destruction de mon monde, du monde tel que je le vois, tel que je voudrais qu’il soit.

Car le monde m’emmerde… Il est comme il est, un point c’est tout : c’est rageant !

Or les accidents de la vie (genre : une pandémie) viennent remettre en question l’image que je me fais du monde. Ils me collent le nez dans le caca de mes illusions, et ne me laissent que deux choix : soit accepter de composer avec le monde tel qu’il est, soit inventer une solution magique pour préserver mes illusions.

Animation : une personne fait un geste magique et des paillettes jaillissent entre ses doigts
Pouhiou, 20 ans (allégorie)

La technologie n’est pas la solution

Je ne suis pas le seul. Nous voulons croire aux régimes miracles et crèmes amaigrissantes car autrement il faudrait étudier comment fonctionnent nos corps, et accepter l’effort d’en prendre soin comme ils sont, pas comme on voudrait qu’ils soient. Nous voulons croire au pouvoir de la prière ou de la positivité car autrement il faudrait prendre soin des autres, faire l’effort de les écouter comme iels sont.

Nous voulons croire aux drones-espions-délateurs pilotés par les gendarmes. Car autrement, il faudrait considérer que #LesGens sont des êtres complexes et intelligents qui ne se laissent pas manipuler bien longtemps par la peur et la menace. Il faudrait faire l’effort d’une police de proximité, par exemple, et donc détruire cette vision du monde où la convivialité, où éduquer au civisme, « ce n’est pas le rôle de la police [YouTube] ».

Nous voulons croire aux applications de tracking pistage volontaire. Car autrement, il faudrait faire l’effort de cesser toute activité non essentielle le temps que les dépistages, équipements de protection puis vaccins soient disponibles. Mais pour cela, il faudrait à la fois faire le deuil d’un capitalisme qui a besoin que certains hamsters fassent tourner la roue, ainsi que faire le deuil d’un gouvernement efficace, qui aurait anticipé et qui serait organisé.

Couverture d'une pièce de Théâtre, « Tocante, un cadeau empoisonné », une comédie de Pouhiou
Je me permets de vous recommander la lecture de cette comédie sur le deuil, la mort et le suicide d’un auteur comique que j’aime beaucoup.

Le logiciel libre n’est pas la solution

Faire le deuil de ses illusions, c’est pas facile. Il faut passer l’état de choc et les moments de déni (non mais c’est rien qu’une grippette). Souvent ensuite vient la colère (À QUI C’EST LA PUTAIN DE FAUTE ???), et comme le dit Mémé Ciredutemps : « La colère est une chose précieuse : il faut la mettre en bouteille, pour la ressortir dans les grandes occasions. »

C’est alors qu’arrive le temps des marchandages, le moment où on crie au monde : non mais si j’ai une solution magique, est-ce que je peux pas garder mes illusions ? Juste encore un peu ?

Si on utilise pas Google Classrooms, mais rien que des logiciels libres, on peut faire cours comme si personne n’était traumatisé la continuité pédagogique ?

J’aimerais pouvoir dire que la solution, c’est le logiciel libre. Qu’une application de pistage ne nous fera pas entrer dans la servitude volontaire et la panoptique si elle est sous licence libre. Que des drones libres empêcheraient magiquement les abus de pouvoir et violences policières. Que les communautés du logiciel libre peuvent miraculeusement accueillir les besoins numériques du service public de l’Éducation Nationale.

Mais ce serait du bullshit, de la poudre de perlimpinpin. Ce serait odieusement profiter d’une crise pour imposer mes idées, mes idéaux.

Des personnes en costume de soirée à un cocktail s'esclaffent : « Et ils ont cru qu'un virus allait détruire le capitalisme ! »

À qui profite la solution

Derrière l’élixir magique qui fait repousser les cheveux de la #TeamChauves, il y a le charlatan. Si la plupart de nos mairies ont dilapidé nos impôts dans des caméras de vidéosurveillance dont l’inefficacité a été montrée, c’est parce qu’il y a des entreprises qui font croire à cette solution magique pour vampiriser de juteux marchés publics.

Je laisse les personnes que ça excite le soin d’aller fouiller les papiers et nous dire quels sont les charlatans qui profitent le plus des solutions miracles de la crise actuelle (du « remède magique » à « l’appli de tracking si cool et citoyenne » en passant par les « drones conviviaux des gentils gendarmes »), je ne vais pas pointer des doigts ici.

Dessin satirique d'une personne tenue en laisse par un œil et qui s'écrie « Enfin libre ! » width=

Ce que je pointe du doigt, c’est la faille dans nos esprits. Car cette faille risque de se faire exploiter. Ceux qui ont trouvé la solution magique, celles qui ont la certitude d’avoir LA réponse, ces personnes sont dangereuses car (sciemment ou non) elles exploitent une faille dans nos esprits.

Dans le milieu logiciel, après avoir signalé une faille, il faut trouver un patch, un correctif pour la colmater. Je ne suis pas sûr de moi, mais je crois qu’il faut observer nos envies de croire en une solution magique, et ce qu’elles cachent. Regardons en face ce à quoi il faudra renoncer, les efforts qu’il faudra faire, le soin qu’il faudra prendre, les changements qu’il faudra accepter.

Dessin d'un goéland attaquant un drone — lien vers la Quadrature du Net
D’ailleurs, c’est le moment où jamais de vous intéresser, de partager et de soutenir le travail de nos ami·es de La Quadrature du Net.

Il n’y a pas de solution

Qu’est-ce qu’on fait ? Comment on fait ?

J’ai beau être un sorcier repenti, je suis aussi perdu que quiconque face à cette question (ou alors, si je concluais sur une solution miracle, je ferais la une de Tartuffe Magazine !). Je vais donc me concentrer sur un domaine qui occupe mon plein temps depuis des années : le numérique.

Sérieusement : je me fous que le logiciel soit libre si la société ne l’est pas.

Or, d’après mon expérience, créer des outils numériques conviviaux, émancipateurs… bref éthiques, c’est pas « juste coller une licence libre sur du code ». La licence libre est une condition essentielle ET insuffisante.

Il faut aussi faire l’effort de penser aux personnes dans leur diversité (inclusion), leur intimité (protection), leurs caractéristiques (accessibilité), leurs usages (ergonomie), leur poésie (présentation), leurs pratiques (accompagnement)…

Dessin de gens qui s'entraident — lien vers Contributopia
Toute ressemblance avec notre feuille de route Contributopia est parfaitement volontaire.
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

C’est là qu’on voit que, comme toute création de l’esprit, le code n’est qu’un prétexte. Ce qui compte, c’est l’humain. Il faut faire l’effort d’apprendre et d’écouter des humain·es, et de s’écouter soi (humain·e) pour pouvoir se remettre en question, et avancer pas à pas.

La loi des poules sans tête

Je me suis extrait, progressivement, du monde des fariboles magiques. Le plus gros deuil que j’ai dû faire en perdant ces illusions, ça a été celui des « Non mais ça, les responsables s’en occupent. », « Non mais les haut-placés font de leur mieux. », « Non mais les gouvernantes veulent notre bien. ». Toutes ces croyances me confortaient, me réconfortaient. RIP ma tranquillité d’esprit, j’ai dû faire face à cette vérité qui pour l’instant ne s’est pas démentie :

Personne ne sait ce qu’il faut faire, tout le monde improvise, nous courons dans la vie comme des poules décapitées.

La loi des poules sans têtes ne s’est pour l’instant pas démentie, dans mon vécu. La bonne nouvelle, c’est qu’elle implique des corollaires assez enthousiasmants, qui ont changé ma vie :

  • Si j’arrête de croire qu’une autre personne s’en chargera, je peux influer sur le petit bout de monde qui se trouve devant moi ;
  • Si je prends la charge d’un sujet, je sais combien c’est énergivore, et j’ai plus de compassion avec les personnes qui ont pris à leur charge d’autres sujets, même quand elles font pas comme je voudrais ;
  • Si je trouve les personnes avec qui je suis à l’aise pour faire des trucs, on peut agrandir l’horizon du bout de monde qu’on est capable de changer ;
  • Si on veut pas de hiérarchie, il faut trouver comment s’écouter les unes les uns les autres, afin de mieux s’entendre ;
  • S’il n’y a pas de personne au-dessus, tout le monde peut résoudre les problèmes que nous vivons ;
  • Si on écoute les vécus, expériences, connaissances et pratiques qui sont partagées autour de nous, on peut expérimenter et faire mûrir des solutions qui font du bien.

Extrait du film « Chicken Run » où des poules organisent une évasion
Quand les poules ont la tête sur les épaules…

Plot twist : la magie était dans nos mains depuis le début

Le plus gros secret que j’ai appris en cessant d’être sorcier, c’est que la magie existe. Annoncer ce que l’on souhaite faire, comment on veut le faire, et l’aide dont on a besoin pour y arriver nous a plutôt bien aidé à concrétiser nos actions, chez Framasoft. Le fait de transformer les paroles en actions concrètes est possible : j’appelle ça de la communication.

En vrai, il s’agit d’abord d’écouter soi, son groupe, son entourage, son monde… puis d’exprimer le chemin qu’on aimerait y tracer, ce que l’on souhaite y faire. Écouter puis exprimer. Dans l’incertitude et la remise en question. La partie magique, c’est que les gens sont gentils. Si tu leur donnes des raisons de te connaître, de te faire confiance, iels vont t’apporter l’aide dont tu as besoin pour tes actions, et parfois plus.

Les gens sont gentils, et les connards en abusent. L’avantage de m’être déjà fait manipuler par des gourous, c’est que je repère les pseudo mages noirs de pacotille à des kilomètres. Celles qui s’expriment et n’écoutent rien ni personne, même pas la énième consultation publique mise en place. Ceux qui sont obligés de rajouter des paillettes à leurs effets, qui font clignoter de la tracking, parce qu’il leur manque un ingrédient essentiel à la magie : notre confiance.

Photo de Pyg qui présente la « disruption » en plagiant la communication d'entreprise
Une description du collectif CHATONS en bullshit langage : nous aussi on pourrait. C’est juste qu’on veut pas.

Il n’y a pas de solution, il n’y a que nous

Si j’applique mon expérience à un « où on va » plus général, mon intuition me dit que la direction à prendre est, en gros, celle où on se fait chier.

Celle où on se bouge le derche pour combattre, éduquer ou faire malgré ces poules sans tête qui se prennent pour des coqs.

Celle où on se casse le cul à écouter le monde autour de nous et celui à l’intérieur de nous pour trouver ce que nous pouvons prendre à notre charge, ici et maintenant.

Celle où on s’emmerde à essayer de faire attention à tous les détails, à toutes les personnes, tout en sachant très bien qu’on n’y arrivera pas, pas parfaitement.

Celle où il n’y a pas de raccourci, pas de solution magique, juste nos petits culs, fiers et plein d’entrain.

À mes yeux la route à choisir est celle qui parait la plus longue et complexe, parce que c’est la voie la plus humaine. C’est pas une solution, hein : c’est une route. On va trébucher, on va se paumer et on va fatiguer. Mais avec un peu de jugeote, on peut cheminer en bonne compagnie, réaliser bien plus et aller un peu plus loin que les ignares qui se prennent pour des puissants.

On se retrouve sur le sentier ?

Promis : la voie est Libre !

Pour Esméralda Ciredutemps
– prends bien soin de toi.




Khrys’coronalungo du lundi 6 avril 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Coronavirus – données scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial inégalités face au coronavirus

Spécial travailleur·euses par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

  • La policière, l’attestation, et «les gens comme ça» (liberation.fr)

    Alors même que divers symptômes sont en recrudescence dans ce contexte anxiogène de pandémie et de confinement (les affects dépressifs s’accentuent et avec eux le risque suicidaire, les rituels de compulsion se renforcent, les troubles du sommeil sont en recrudescence, l’angoisse se durcit…), les patients s’en veulent de vouloir se soigner et la police punit pour une attestation mal remplie ! J’en ai le vertige. […] Je savais bien ce mépris de l’autre, autoritaire et jouissif, exercé par la police, mais son effet délétère est encore amplifié par le confinement, la façon dont il a été imposé, le langage employé pour le justifier, les moyens mis en œuvre pour le faire respecter.

  • Double peine pour la banlieue (bellaciao.org)
  • Témoignage hallucinant d’un employé de Santé Publique France victime de bavure policière (lien invidious)
  • Coronavirus : un homme condamné à 105 heures de travaux d’intérêt général pour non-respect du confinement à Paris (francetvinfo.fr)

    Le jeune homme avait été verbalisé à quatre reprises le 24 mars, dont trois fois en moins d’une heure alors qu’il se rendait de nuit dans une pharmacie de garde, muni d’une attestation non horodatée, selon sa défense. Verbalisé une cinquième fois le 26 mars avec une attestation datée du lendemain, il a ensuite été interpellé dimanche lors d’un sixième contrôle. Placé en garde à vue, il a été jugé en comparution immédiate mardi.[…] “J’ai la main et un doigt qui sont cassés, je dois être opéré le 5 avril et je suis sorti précipitamment” le 24 mars “juste pour trouver un antidouleur”, s’est justifié le prévenu.

  • Confinement et délire totalitaire (nantes-revoltee.com)

    L’hôpital est exsangue, mais tous les moyens sont bons pour la répression.La pandémie est décidément l’occasion pour les autorités de tester in vivo leurs innovations de contrôle. Quand tu entends les gendarmes te dire « oui c’est à cause de personnes comme vous que des gens meurent » alors que la plupart n’avaient aucun gant ni masque et qu’on se faisait crier dessus à 30 centimètres…

  • Covid-19 : l’attaque des drones (laquadrature.net)

    En France, la police déploie massivement ses drones pour imposer le confinement. Elle utilise la crise sanitaire pour banaliser un outil de surveillance pourtant extrêmement attentatoire à nos libertés, le tout dans un cadre légal flou, voire inexistant.

  • Le général Lizurey, qui a expulsé la Zad, assiste Édouard Philippe dans la lutte contre le Covid-19 (reporterre.net)

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • Nous vivons dans un état d’urgence permanent (liberation.fr)

    C’est précisément en temps de crise que l’on évalue […] la solidité des fondamentaux de l’Etat de droit. C’est une expérience universelle que celle de ces sociétés démocratiques qui, dos au mur, sont tentées par l’abîme.[…] L’état d’urgence contient en germe un poison. Venir à considérer que la réduction des libertés individuelles est un mal nécessaire serait une défaite de l’État de droit.

  • Surveillance numérique contre le coronavirus : Jacques Toubon s’inquiète de possibles dérives (lemonde.fr)
  • Face au Covid-19, le choix entre santé ou libertés est un faux dilemme (lemonde.fr)

    La liberté d’aller et venir, celle de se réunir ont été mises entre parenthèses, les prérogatives des Parlements rognées, les droits des salariés amputés. Des prévenus sont jugés et parfois privés de liberté sans avocat. L’exécutif s’est donné le droit de restreindre des libertés individuelles, prérogative réservée en temps normal aux juges en vertu du principe fondamental de la séparation des pouvoirs

  • Big Brother à l’ère du coronavirus – plus de 100 groupes alertent contre une extension de la surveillance (developpez.com)
  • État d’urgence sanitaire : l’autoritarisme comme remède à la destruction de l’État (bastienlachaud.fr)

    On ne joue pas avec les règles constitutionnelles et les principes fondant notre régime politique. Pourtant, c’est ce qu’a fait le gouvernement d’Édouard Philippe en adaptant le droit aux conséquences de politiques libérales. La création du régime d’état d’urgence sanitaire n’a eu pour seul objet que de légaliser des mesures restrictives des libertés individuelles […] Ce nouveau dispositif d’exception est une attaque massive contre les droits humains sur le fondement des circonstances exceptionnelles. Il fait peser de graves dangers sur notre régime démocratique. Les modalités de son adoption dévoilent l’inclination du gouvernement à l’autoritarisme épistémocratique. Cette dérive est en grande partie due au refus obstiné de respecter les recommandations de l’OMS qui évitent de recourir à l’enfermement massif de la population.

  • Surveillance : «L’espace public quasi militarisé devient un laboratoire sécuritaire» (liberation.fr)

    Depuis des années, on nous répète à droite comme à gauche que la sécurité est la première des libertés. Aujourd’hui, c’est la santé, et c’est un levier qui anesthésie encore un peu plus l’esprit critique. […] Nombreux sont ceux qui sont prêts à sacrifier, de bon cœur, un certain nombre de libertés au nom de l’impératif sanitaire. N’oublions pas que cette fuite en avant technologique pourrait être un moyen de dissimuler l’incurie des politiques publiques, comme si la criminalisation des passants ou la géolocalisation des malades allaient compenser la pénurie de masques ou l’absence de tests. […] À la faveur de la pandémie, l’espace public quasi militarisé […] devient un laboratoire sécuritaire.

  • COVID19 et procédures judiciaires : le Conseil d’État en marche arrière (vududroit.com)

    Le Conseil d’État a refusé d’organiser une audience et a rendu son ordonnance sans débat. Ce qui permettait d’éviter que les représentants du gouvernement soient tenus de répondre à un certain nombre de questions à l’occasion d’un débat contradictoire. Cette décision si elle n’est pas illégale, témoigne d’un refus du débat sur une question portant fondamentale pour la vie de la Nation…

  • Qui es-tu Nicole Belloubet, pour t’asseoir à ce point sur les libertés publiques ? (liberation.fr)

    Pour cause de Covid-19, une ordonnance du ministère de la Justice prolonge les délais maximums de détention provisoire de trois à six mois selon la gravité des infractions, au mépris des libertés fondamentales.n’oublions pas que nous sommes champions d’Europe avec la Roumanie du taux de détention provisoire; un tiers des détenus de nos prisons quand même. […] Comprenons bien : d’un claquement de doigts, une circulaire vient de prolonger le titre de détention de 21 000 détenus. Exit les juges, exit les avocats, exit les audiences, exit tout! La ministre sucre le droit acquis de tout détenu de voir sa situation réexaminée lors d’un débat permettant à son avocat de le sortir éventuellement au terme de son mandat de dépôt de l’enfer que seront dans quelques jours les prisons.

  • Didier Lallement et Sibeth N’diaye les duettistes de la peur et du mépris du peuple (vududroit.com)

    le fonctionnement du système Macron est lié à la façon dont celui-ci est arrivé au pouvoir par surprise en 2017. Les ambitieux et les médiocres qui n’avaient pu trouver auparavant leur place dans leurs familles respectives l’ont rejoint et ont constitué une sorte de clan dans la fidélité et la garantie de leur participation au banquet auquel sans lui ils n’auraient pu accéder. C’est la raison pour laquelle, que ce soit au gouvernement, dans les cabinets ou à l’Assemblée, nous avons un recrutement de « fonds de cuve » où les traîtres côtoient les incompétents quand ce ne sont pas parfois des imbéciles. […] Cela explique la répression policière et judiciaire d’une violence sans précédent du mouvement des gilets jaunes. Et comme Sibeth Ndiaye est l’expression Macronienne du mépris du peuple, Didier Lallement est celle de la peur et de la détestation de celui-ci. Pour le préfet de police, chaque Français n’est qu’un délinquant en puissance qu’il convient de brutaliser, de punir, de mater et de lui faire porter la responsabilité de ses propres malheurs. […] Ndiaye et Lallement ont également une fonction importante. Celle qui consiste à infantiliser l’opinion publique. La porte-parole du gouvernement dans le rôle de l’institutrice débile et le préfet police dans celui du surveillant général obtus en mode garde-chiourme. Pensant qu’ainsi le peuple sera plus facile à dompter.

Spécial résistance

  • Mesures de confinement : les contrôles de police ne doivent être ni abusifs ni violents ni discriminatoires (voxpublic.org)
  • Coronavirus : #IlsSavaient,#OnNoublieraPas… La grogne sociale monte sur les réseaux sociaux (20minutes.fr)

    Ces mots-clés rassemblent tout le mécontentement de ceux qui ont le sentiment d’avoir été trompés. […] Cela nourrit une colère qui pourrait préparer une terrible sortie de crise […] C’est tout le peuple français qui hurle. Même la couche moyenne supérieure qui défendait encore un peu Macron et sa politique est aujourd’hui en colère !

  • Le collectif Inter-Urgences porte plainte. “Nous n’oublierons pas les soignants épuisés, contaminés, décédés” (revolutionpermanente.fr)

    Il y a quelques jours, le collectif Inter-Urgence a décidé de porter plainte contre X pour plusieurs infractions dont homicide involontaire, estimant que les mesures adoptées par les autorités françaises n’avaient pas suivi les recommandations émises par l’OMS qui auraient pourtant pu prévenir le décès de nombreuses personnes.

  • Edouard, on n’est pas dans «1984» et tu n’es pas au Ministère de la Vérité (liberation.fr)

    On se démerde, on s’entraide, les patients, les citoyens, donnent ce qu’ils ont : masques, équipements. Je n’ai toujours rien reçu du gouvernement français à part une boîte de 50 masques chirurgicaux il y a trois semaines, une éternité. […] Et pendant ce temps, les conseillers de Macron essaient de le faire passer pour un roi thaumaturge, tandis qu’il fait son show sur la résilience en cosplay Clemenceau derrière son masque canard. On n’a pas le temps de compter les conneries tant elles s’accumulent. «Certains de ceux qui ont tenu les bureaux de vote au premier tour des municipales sont en train de mourir», m’écrit une consœur de la région parisienne.

  • Bonjour, je suis en colère. (herveferon.fr)

    Je suis en colère quand je vois des élus, barons locaux faire des opérations de communication dans les médias quand ils n’ont eu de cesse de participer eux-mêmes à cette casse du service public.Je suis en colère après ce gouvernement et ce Président qui ont su organiser, pendant des mois, la répression violente contre les infirmières manifestantes et contre les pompiers en grève, les frappant, les bousculant, les gazant et qui aujourd’hui viennent les encenser, les remercier et leur promettre de misérables aménagements de salaire […] Je suis en colère après ce Gouvernement engagé depuis des mois avec violence dans la casse de notre système de protection sociale et de retraites et après ce Président qui, à l’occasion de cette terrible crise, vient nous faire un numéro de communication à la télévision, pour louer ce même système de protection à la Française… […] Je ne suis pas de votre monde, nous ne sommes pas du même monde. Il est temps qu’on vous le fasse entendre. J’ai écrit ma colère, parce que j’émets le vœu qu’après tout cela, des milliers, des millions de français heureusement rescapés engorgeront vos putains de tribunaux pour porter plainte contre vous pour « abandon de la population et en particulier des plus vulnérables ». Et j’espère que vous serez condamnés, au moins aux yeux de l’histoire.

  • Opération Résiliation (blog.mondediplo.net)

    Le mot était faible. À l’évidence, « connards », ça n’était pas suffisant […] On lit de plus en plus : « criminel » […] le crime par impéritie politique manifeste conduisant à la mise en danger des populations ne devrait-il pas constituer une qualification extra-ordinaire accompagnant nécessairement les prérogatives extra-ordinaires qui sont celles mêmes des formes contemporaines du gouvernement ? S’arrogeant le pouvoir de régir unilatéralement la vie des autres, le « gouvernement » n’est-il pas symétriquement comptable de la vie qu’il fait aux autres — spécialement quand il leur fait la mort ? Summa potestas, summum officio : pouvoir suprême, responsabilité suprême. Convenablement élaborée et inscrite dans le droit, l’idée-couperet aurait au moins pour effet de tempérer les ruées vers les positions de pouvoir.

  • Nous ne voulons pas de héros ! (liberation.fr)

    même s’il s’agit de nous faire croire qu’il n’est question que d’émotions et de sentiments, on discerne en réalité un projet politique. Car le héros, c’est un demi-dieu, un personnage exceptionnel. Autrement dit, c’est promouvoir la puissance solitaire de l’individu plutôt que la réussite du collectif. Or l’hôpital n’a pas tant besoin de surhommes ou de surfemmes que d’avoir les moyens de fonctionner dignement.

  • « Personne n’est dupe de l’héroïsation de la profession » (cqfd-journal.org)

    Les discours vantant une unité de façade – tous unis contre la maladie – ne peuvent dissimuler qu’en première ligne on trouve les soignants tandis que les cadres gestionnaires continuent leur sale besogne en télétravail. Personne n’est dupe de l’héroïsation de la profession : ils peuvent se les garder leurs médailles ! Nous voulons des moyens pour travailler et des salaires décents pour tous et toutes ! […] Même sentiment mélangé par rapport aux applaudissements tous les soirs à 20 heures. C’est un soutien apprécié, mais on ne s’en contentera pas. On demandera des comptes au gouvernement, massivement, pas seulement les syndicats car pour beaucoup le temps de la résignation est révolu. […] Pire encore, le recours à la charité, cagnottes, Fondation de France, etc., est la preuve ultime de l’abandon de la santé publique en France. Qui peut croire que cela suffira à combler l’énorme manque de moyens ? C’est se donner bonne conscience à peu de frais.

  • Le Titanic français (lundi.am)

    Quelle joie ineffable ! Quel bonheur indicible ! D’observer depuis les confins de nos confinements le réjouissant spectacle du naufrage d’un gouvernementVous êtes trempés de honte et vous nous sortez vos dernières cartouches. Mais nous ne bougerons pas d’un pouce. Nous allons applaudir à votre défaite tous les soirs au coucher du soleil pour vous souhaiter bonne chance dans les tréfonds.

  • L’économie ou la vie (lundi.am)

    Rarement l’économie ne sera à ce point apparu pour ce qu’elle est : une religion, sinon une secte. […] Pourquoi faire si grotesquement obstacle à l’administration de tests massifs ou d’un médicament manifestement efficace et peu onéreux ? Pourquoi le choix du confinement général plutôt que de la détection des sujets malades ? La réponse est simple et uniforme : it’s the economy, stupid ! […] « Pas de care avec des dirigeants qui s’arment pour la guerre contre nous. Pas de « vivre ensemble » avec ceux qui nous laissent mourir. Nous n’aurons eu nulle protection pour prix de notre soumission ; le contrat social est mort ; à nous d’inventer autre chose. Nos dirigeants actuels savent très bien que, le jour du déconfinement, nous n’aurons d’autre désir que de voir leurs têtes tomber, et c’est pour cela qu’ils feront tout pour qu’un tel jour n’ait pas lieu…

  • Refusons que leurs vies soit sacrifiées au nom de l’économie (mediapart.fr)

    Aujourd’hui, une grande partie de la population a été forcée de reprendre le travail. Cela, personne n’en parle. Ni les médias, ni le gouvernement. Pourtant, cela fait des semaines que les hôpitaux réclament un confinement total.Faisons en sorte que tout le monde prenne conscience du choix insensé et immoral qu’a fait ce gouvernement en ordonnant le retour au travail : amenons-le sur l’espace public !

  • Coronavirus : le gouvernement désormais visé par 11 plaintes devant la Cour de justice de la République (francetvinfo.fr)
  • Après la mort de 15 personnes dans une maison de retraite à Mougins, le petit-fils d’une des victimes annonce son intention de porter plainte contre l’État et la direction du groupe Korian. (liberation.fr)
  • Transport routier : FO tire le signal d’alarme (force-ouvriere.fr)
  • Dans le BTP comme partout : pas question de risquer nos vies pour leurs profits ! (iaata.info)
  • Coronavirus : la CGT porte plainte contre Carrefour et Muriel Pénicaud. (latribune.fr)
  • Droits de retrait collectifs et perspectives de grève : la révolte des salariés de la grande distribution (revolutionpermanente.fr)
  • Fiches CNT : Chômage techniqueCongés payésDroit de retraitIndemnité chômageRésident-e- étrangère-eTélétravail (cnt-so.org)
  • Comment contester une amende pour non respect du confinement ? (iaata.info)
  • Contrôles : ce que les forces de l’ordre ont le droit (ou pas) de faire (franceinter.fr)
  • Alors que les prisonnier-ere-s se révoltent (paris-luttes.info)

    Alors que les prisonnier-ere-s se révoltent, nous sommes confiné.e.s, sommé.e.s de déclarer chaque déplacement. Écrire sur ce qu’il se passe à l’intérieur des taules et sortir pour tenter de l’afficher dans la rue, est une des possibiltés pour exprimer notre solidarité avec les révolté.e.s et essayer de rompre avec notre propre isolement !

  • Comment s’organiser en ligne ? Une brochure pour lutter ! (bourrasque-info.org)

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Crise du Covid-19 : esquisse de scénarios à l’horizon 2021-2022 (futuribles.com)
  • Dès maintenant ! (monde-diplomatique.fr)

    déjà, il y a un peu plus de dix ans, pour sauver leur système en détresse, les libéraux avaient accepté une hausse spectaculaire de l’endettement, une relance budgétaire, la nationalisation des banques, le rétablissement partiel du contrôle des capitaux. Ensuite, l’austérité leur avait permis de reprendre ce qu’ils avaient lâché dans un sauve-qui-peut général. Et même de réaliser quelques « avancées » : les salariés travailleraient plus, plus longtemps, dans des conditions de précarité accrues ; les « investisseurs » et les rentiers paieraient moins d’impôts. De ce retournement, les Grecs ont payé le plus lourd tribut […] Ainsi, ce qui au départ laisse croire à un chemin de Damas pourrait déboucher sur une « stratégie du choc ».[…] En ce sens, la crise du coronavirus pourrait constituer une répétition générale qui préfigure la dissolution des derniers foyers de résistance au capitalisme numérique et à l’avènement d’une société sans contact. À moins que… À moins que des voix, des gestes, des partis, des peuples, des États ne perturbent ce scénario écrit d’avance. […] Le confinement, c’est aussi un moment où chacun s’arrête et réfléchit…Avec le souci d’agir. Dès maintenant.

  • Les conséquences psychologiques de l’héroïsation des soignantEs (npa2009.org)

    La figure du « héros » quant à elle, est fondamentalement masculine. Le héros est un peu le stéréotype de l’homme poussé à l’extrême, son archétype : il est viril, ne craint rien, est invincible et ne pleure jamais. […] Le manque de moyens matériels comme des lits et des respirateurs peut donc avoir des conséquences sévères sur la santé psychologique de nos soignant-e-s; c’est pourquoi il est essentiel qu’ils gardent à l’esprit qu’aucun mort n’est de leur responsabilité, que le seul sang qu’iels ont sur les mains et celui des personnes qui on été sauvé grâce à leur action et en dépit de celle du gouvernement et du patronat qui exhorte à poursuivre le travail.

  • Contre la résilience (regards.fr)

    En baptisant son opération militaire « Résilience », le président signale qu’il ne s’attaquera surtout pas aux causes structurelles de l’épidémie […]. Il n’est pas question, donc, de changer de système pour empêcher de futures épidémies, mais de sauver le système actuel et de tenter de survivre à la prochaine épidémie.

  • « Covid-19, le solutionnisme n’est pas la solution » – Evgeny Morozov (mondediplo.net)
  • «Se soutenir tous ensemble ou couler tous ensemble» (liberation.fr)

    L’élément de langage le mieux partagé du moment, c’est «personne ne pouvait savoir. On ne pouvait pas prévoir». Sur tout l’échiquier politique, ceux qui depuis trente ans ont contribué au désastre actuel le répètent en boucle, imaginant qu’une population cloîtrée chez elle va gober le morceau.

  • Alain Damasio : «La police n’a pas à être le bras armé d’une incompétence sanitaire massive» (liberation.fr)

    Réduire les sorties à un kilomètre de chez soi, interdire les espaces naturels (sans risque aucun de contamination), proscrire tout plaisir pourtant inoffensif et sanctionner les soi-disant incivilités virales est un indice ténu mais probant d’une volonté à peine déguisée de (for) mater les populations. La stupeur initie la peur – qui mute vite en torpeur. Or ces mesures doivent allumer une petite lampe rouge dans nos têtes.

  • État d’urgence ridicule (blog.ecologie-politique.eu)
  • Urgence partout, État nulle part (laquadrature.net)
  • Après cette histoire-là (liberation.fr)

    Il faudra tout réévaluer les salaires de ceux qui servent le plus afin qu’ils ne soient plus ceux qui gagnent le moins, revoir le rôle de l’Etat… et se rappeler que cette catastrophe épidémique est avant tout une catastrophe écologique.

  • Naviguer en eaux troubles (lundi.am)
  • Le virus de la peur (lundi.am)

    Ce qu’on sait aussi, c’est qu’après la grande peste, au cours de la deuxième moitié du XIVe siècle, il y eut une explosion de révoltes dans tous les Pays européens. […] Au sortir d’un cataclysme inimaginable, les survivants étaient non seulement immunisés contre la peste mais aussi contre la peur : le Seigneur, le Maître, le Patron n’étaient pas grand-chose après avoir affronté la mort !

  • Covid-19 : Quelles leçons peut-on tirer de la grippe espagnole de 1918 ? (usbeketrica.com)
  • Comment le téléphone a échoué à son grand test lors la pandémie de grippe espagnole de 1918. (fastcompany.com – en anglais)

    À Long Beach, en Californie, les enfants qui étaient mis en quarantaine à la maison étaient des cobayes pour une forme précoce d’enseignement à distance. « Les élèves du lycée de cette ville font des études à domicile et ont des conversations téléphoniques régulières avec leurs professeurs » […] Les opératrices téléphoniques étaient aussi vulnérables à la grippe espagnole que n’importe qui d’autre, peut-être même plus que certains, puisqu’elles étaient assises dans des espaces restreints, au coude à coude avec toute collègue infectée. Et leurs rangs s’appauvrissaient à cause de la maladie, alors même que la grippe augmentait le volume des appels.

  • Pour comprendre la psychologie d’une population travaillée par une épidémie (nouvelobs.com)
  • Chronique de con finé (aurelienpierre.com)

    C’est un problème d’actuariat où il faut mettre en balance le risque lié à la contagion, et le risque lié au confinement. Mais on a complètement laissé tomber les risques du confinement […] et personne ne s’est dit que le remède était potentiellement pire que le mal.

  • « Pourtant nous étions féministes » (ps.zoethical.org)
  • Quand le New Deal salariait les artistes (monde-diplomatique.fr – août – septembre 2016)
  • Allons-nous vers la Révolution Prolétarienne ? (abrupt.ch – texte de Simone Weil – 1933)

    Il n’y a aucune difficulté, une fois qu’on a décidé d’agir, à garder intacte, sur le plan de l’action, l’espérance même qu’un examen critique a montré être presque sans fondement ; c’est là l’essence même du courage. Or, étant donné qu’une défaite risquerait d’anéantir, pour une période indéfinie, tout ce qui fait à nos yeux la valeur de la vie humaine, il est clair que nous devons lutter par tous les](moyens qui nous semblent avoir une chance quelconque d’être efficaces.

  • Low tech : face au tout-numérique, se réapproprier les technologies (coredem.info)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Ouh là, corona-lungo cette semaine ! - la personne de droite répond : Ouais, je me sens un peu débordée, là... pas eu trop le temps de faire le tri
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).




Khrys’coronalungo du lundi 30 mars 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Coronavirus – données scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial inégalités face au coronavirus

Spécial travailleur·euses par temps de coronavirus

Spécial répression, violences et abus de pouvoir

  • La guerre et l’armée : analyse linguistique du discours d’Emmanuel Macron (lundi.am)

    On n’envoie pas l’armée en temps de paix. Tout le monde le sait. L’armée dans nos rues et à nos portes, en temps de paix : personne en démocratie ne peut l’accepter. Mission impossible ? Mission accomplie.[…] Ignorer le terme de « confinement ». Marteler le terme de « guerre ». Ignorer le terme de « crise sanitaire ». Marteler le terme de « guerre ». Minorer l’importance de l’armée. Suggérer une solution fallacieuse à un problème faussement posé. État-majorer la France.

  • Le non-respect de l’obligation de confinement, un délit de mise en danger de la vie d’autrui ? Pas sûr du tout (lessurligneurs.eu)
  • La démocratie à l’épreuve du coronavirus (samuelhayat.wordpress.com)

    Le virus n’a que faire de notre classe, de notre race ou de notre genre, mais les modalités de sa gestion par le pouvoir restaure et amplifie l’ensemble des inégalités sociales. […] Dans les quartiers bourgeois désertés, non seulement les supermarchés restent ouverts, et relativement peu fréquentés, mais la présence policière est quasiment nulle. On croise des joggers, des employé.es de commerces faisant une pause, des SDF, des livreurs attendant une course… Au contraire, les quartiers populaires des grandes agglomérations sont l’objet d’un contrôle policier tatillon, d’autant plus insupportable que c’est là qu’il y a des problèmes d’approvisionnement, de promiscuité dans les marchés et supermarchés et de concentration de la population dans les rues – puisque c’est là que la densité d’habitations est la plus forte, les appartements les plus exigus et la proportion la plus faible de privilégiés pouvant télétravailler ou partir à la campagne. C’est là qu’ont lieu les contrôles, là que vont tomber les amendes, là que vont être prises les images montrant comment l’Etat fait bien régner l’ordre.[…] Le coronavirus ne met pas en danger la démocratie ; mais nos dirigeants, face au coronavirus, sont en train de sacrifier la démocratie pour dissimuler leur incompétence et se maintenir au pouvoir.

  • Est-ce que des SDF ont été verbalisés en France pour non-respect du confinement ? (liberation.fr)
  • Achats de première nécessité : les forces de l’ordre ont-elles le droit de contrôler nos courses ? (liberation.fr)
  • Verbalisé (parce que) (n.survol.fr)
  • Coronavirus en Seine-Saint-Denis. Elle est tasée et frappée pour ne pas avoir montré son attestation (actu.fr)

    Lors d’un contrôle de son attestation de sortie à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Ramatoulaye B. est brutalisée par la police. Des violences qui entraînent cinq jours d’ITT.« J’étais juste sortie faire des courses pour nourrir mon bébé ». Cette phrase Ramatoulaye B., 19 ans, la répète de façon lancinante

  • Violences policières: le jeune homme, filmé lors d’un contrôle dans l’Essonne, porte plainte (lavoixdunord.fr)

    l’avocat a souligné le « stress post-traumatique » , relevant le «caractère extrêmement grave » de ces violences, « surtout dans cette période de crise sanitaire ». «La violence policière dont on parle est institutionnelle et c’est quelque chose d’extrêmement effrayant. On est dans des quartiers où des personnes parfaitement honnêtes vivent dans la peur de croiser la police »

  • La police reste la même malgré la crise sanitaire (revolutionpermanente.fr)

    L’état d’urgence sanitaire est basé aujourd’hui sur le rôle de la police qui joue un rôle de maintien de l’ordre dans le cadre du confinement. Cette police qu’on a filmé du haut des immeubles dans les quartiers populaires en train de tabasser des jeunes se rendant au travail, c’est la même qui a réprimé les derniers mouvement sociaux, et qui a tué Adama, Zineb ou encore Steve.

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Soutenir

Les autres lectures de la semaine

  • Le rêve politique de la peste (Foucault 1975) (danslesfers.wordpress.com)

    La ville pestiférée, toute traversée de hiérarchie, de surveillance, de regard, d’écriture, la ville immobilisée dans le fonctionnement d’un pouvoir extensif qui porte de façon distincte sur tous les corps individuels – c’est l’utopie de la cité parfaitement gouvernée.

  • Penser l’état d’exception en démocratie. (pagesdegauche.ch)
  • (Re)lire Deleuze

    de même que l’entreprise remplace l’usine, la formation permanente tend à remplacer l’école, et le contrôle continu remplacer l’examen. Ce qui est le plus sûr moyen de livrer l’école à l’entreprise.

  • Être toujours du côté des « opprimé·e·s » : relire le philosophe Paulo Freire en temps de crise éthique (theconversation.com)

    Paulo Freire a invité à se méfier du « fatalisme néolibéral » comme il l’écrit dans Pédagogie de l’autonomie. Cela signifie qu’avant d’en arriver à penser que nous sommes dans une situation de pénurie de ressources de soins qui imposent un triage des patients, il faut réellement s’assurer que toutes les ressources possibles ont été mises à disposition.[…] il ne faut pas négliger les ressources du volontarisme politique. On l’a vu la Chine a construit un hôpital neuf en 10 jours tout comme la Russie, qui a opté pour cette solution. Certains syndicats en France demandent la réquisition des usines capables de fabriquer des respirateurs artificiels. Il faut être attentif à ne pas rendre inévitables les situations de pénuries en cas de catastrophes humanitaires. Elles ont pu être le fait de choix politiques malencontreux pris bien auparavant ou quelques semaines avant. De même, les ressources dont disposent un pays pour faire face à une catastrophe sanitaire ne peuvent pas être vues comme limitées en soi ne serait ce que parce qu’elles peuvent être accrues par l’aide internationale.[…] En affirmant qu’il peut y avoir des critères de triage « justes » en soi, on risque d’affaiblir l’idéal d’égale dignité des personnes. Il n’est jamais juste au regard de ce principe d’établir des critères de qui a le droit de vivre ou de qui a le droit de mourir. On peut tout au plus parler de degrés d’injustice : il s’agit de trouver des critères qui sont les moins injustes. Mais, il n’y a pas de critères justes au regard du principe absolu d’égale dignité des personnes humaines.

  • Qui était le « patient zéro » de la surveillance de masse sur Internet ? (theconversation.com)

    L’histoire d’Internet retiendra que Jack Kelley […] aura été le patient zéro de la surveillance de masse. Il aura légitimé une dérive des services de renseignements américains, avant que les velléités de surveillance de masse des gouvernances ne se mondialisent, infléchissant les libertés publiques en faisant d’Internet un éternel coupable et de l’usager un potentiel suspect.

  • Le droit de retrait en droit du travail (ldh-france.org)
  • « Je serais tellement plus utile au chômage » (monde-diplomatique.fr – article de 2014)
  • Culture de la surveillance : résistances (golb.statium.link)
  • Carnets d’un confiné (davduf.net)
  • Assigné à résistance – on va tous mûrir (lemediatv.fr)
  • Confinement : Mathieu est de mauvaise humeur (vududroit.com)
  • Lettre aux amis du désert (lundi.am)
  • Pourquoi n’interdisons-nous pas tout simplement la publicité ciblée ? (wired.com)

    De la protection de la vie privée à la sauvegarde de la presse libre, ce serait peut-être le meilleur moyen de réparer Internet.

  • Les femmes travaillent, les hommes accumulent… (laviedesidees.fr)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

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Khrys’presso du lundi 23 mars 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France et Coronavirus

Spécial Coronavirus – pistes et traitements

Spécial mauvaise gestion et casse des hôpitaux

Spécial “guerre”

Spécial inégalités (et travail forcé)

Spécial « ça cloche »

  • Coronavirus: pourquoi il faut dénoncer maintenant ce qui cloche (sarkofrance.blogspot.com)

    Les statistiques ne reflètent que le haut de l’iceberg : faute de moyens, on ne réalise que 2500 tests chaque jour, contre 12 500 en Allemagne. La France ne teste pas et préfère ruiner son économie en confinant la quasi-totalité de sa population. “On me dit qu’en Allemagne des usines tournent même la nuit pour produire 4 millions de tests. Quel est le point de blocage en France ?” […] La France ne protège même plus son personnel soignant, puisqu’elle a délocalisé en Chine la fabrication de masques. En Chine. Macron n’est pour rien dans cette absence. Les 200 millions de masques disponibles il y a 10 ans au moment du SRAS ont été détruits. Le ministre de la Santé s’appelait Xavier Bertrand. La Cour des Comptes disait que cela coûtait trop cher. Olivier Véran, nouveau ministre de la Santé, le reconnait: “En 2011 il a été déterminé que la France n’avait pas à faire de stock d’État des fameux masques FFP2. Il n’y a donc pas de stock d’État.” Voilà ce qui cloche.

  • Coronavirus: les propos de Buzyn, une “bombe” pour le gouvernement (huffingtonpost.fr)

    L’ex-ministre de la Santé assure qu’elle a prévenu Macron et Philippe au mois de janvier de l’ampleur que prendrait l’épidémie de coronavirus. Précisant alors que les municipales ne pourraient se tenir.

  • Gestion du Covid-19 : le gouvernement français a-t-il fait les bons choix ? (liberation.fr)
  • Coronavirus : y a-t-il eu retard à l’allumage au sommet de l’Etat ? (leparisien.fr) «

    Il ne faut pas se leurrer, la priorité du départ n’était pas 100 % sanitaire, mais économique. Il fallait tout faire pour rassurer les milieux économiques et financiers »

  • Coronavirus: on nous a envoyés “au front” des municipales et le danger était partout (huffingtonpost.fr) – voir aussi : Élections municipales : le coronavirus l’emporte haut la main (telerama.fr)

    Dans mon bureau de vote, effectivement, pas grand monde, distances de sécurité parfaitement respectées… et gel hydro-alcoolique à volonté. Pendant ce temps, un réanimateur travaillant dans un hôpital du Grand Est se désole : « Moins de cinq jours de stock en solution hydro-alcoolique. » Normal, les stocks sont dans les bureaux de vote.

  • Ludovic Toro, maire-médecin de Coubron : sur le coronavirus «le gouvernement nous ment tous les jours» – Le Parisien (leparisien.fr)
  • Congés, 35 heures, licenciements: la loi d’adaptation au coronavirus va nous faire basculer dans un nouveau monde social (marianne.net)

    Le projet de loi d’urgence lié au coronavirus autorise une nouvelle limitation des congés payés ou du repos hebdomadaire. Une remise en cause des acquis sociaux… qui pourrait prospérer, jusqu’à une période indéterminée après la fin de la crise.

  • C’est confirmé : la loi “urgence coronavirus” va revenir sur les droits aux congés, les 35 heures… et sans date limite (marianne.net)
  • Coronavirus : Muriel Pénicaud sermonne les tire-au-flanc parmi les entreprises (marianne.net)

    Comme si, dans les entreprises françaises, on n’attendait que cette occasion pour baisser le rideau et se la couler douce, en comptant sur le chômage partiel pour les salariés.

  • Liste non exhaustive des lois et dispositifs antisociaux et sécuritaires liées au coronavirus (paris-luttes.info)
  • Coronavirus : le travail, c’est bon pour la santé… mais pas les masques (telerama.fr)

    Grâce à notre président et à son gouvernement, la connaissance des Français en matière de prévention des risques sanitaires progresse aussi vite que l’épidémie. Ils ont ainsi appris que, le travail n’étant pas une interaction sociale, il était impossible de contracter la maladie en allant bosser mais seulement en allant danser. Quant au port du masque, terrible vecteur de contamination, il est formellement déconseillé. […] « L’industrie en Italie tourne à 90 %. Il est tout à fait possible de limiter les interactions sociales et de continuer à travailler. » Et de compter plus de morts que la Chine, pays de 1,5 milliard d’habitants, performance qu’a réussi l’Italie avec ses 60 millions d’habitants. Ne désespérons pas : grâce aux consignes de notre gouvernement, nous sommes en mesure de battre son record.

  • Coronovirus en Guadeloupe : assassins-criminels (mediapart.fr)
  • Coronavirus : la communication pitoyable du gouvernement (marianne.net)

    Lorsque le combat sera gagné, grâce à tous ces Français travailleurs, ces caissières, ces agents de l’État qui continuent de faire tourner la boutique, ces professions de “privilégiés nantis” sur lesquelles on a tellement tapé pendant des mois, ce sera l’heure des comptes et les pirouettes ineptes du “en même temps” ne passeront plus. Surtout si la justice, comme il est prévisible suite aux graves révélations d’Agnès Buzyn, s’en mêle. Et, puisque rien ne semble servir à rien, il sera temps alors de se demander à quoi aura servi La République en marche.

  • Les connards qui nous gouvernent (mondediplo.net)

    On s’est beaucoup moqué des soviétiques, de Tchernobyl et du socialisme réel, mais vraiment, le capitalisme néolibéral […] devrait prendre garde à ne pas faire le malin. […] zéro-stock, zéro-bed : c’était la consigne efficace des lean-managers — les zéro-managers. À qui ne reste plus que la supplication. […] L’armement, et le réarmement permanent de la finance, donc des crises financières, y compris après celle de 2007 : connards. La destruction de l’école, de l’université et de la recherche (notamment sur les coronavirus, quelle ironie) : connards. La démolition de l’hôpital public : ah oui, là, sacrés connards. Le surgissement des flacons de gel désinfectant dans les bureaux de vote quand même les personnels soignants en manquent : hors catégorie. […] Or l’organe complotiste de la gauche radicale, Le Figaro, nous apprend qu’il y a bien des raisons de penser que la première réponse du gouvernement français a été fortement imprégnée, sans le dire évidemment, de la stratégie sacrificielle de « l’immunité de groupe » Vient le moment où, à Paris et à Londres, on s’aperçoit que « quelques morts », ça va plutôt faire une montagne de morts. De là le passage un peu brutal de la poésie collégienne au confinement armé. […] On les planquera d’autant moins que les médecins disent depuis des mois l’effondrement du système hospitalier, et que la population les a entendus. De même qu’elle commence à comprendre de qui cet effondrement est « la responsabilité terrible ». L’heure de la reddition des comptes politiques se profile, et elle aussi risque d’être « terrible »

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Ouh là, corona-lungo cette semaine ! - la personne de droite répond : Ouais, je me sens un peu débordée, là... pas eu trop le temps de faire le tri
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Khrys’presso du lundi 16 mars 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial Coronavirus (infos santé)

Spécial manifs et Grève Générale

Spécial couverture médiatique

Spécial violences policières

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Décidément, c'est fou, tout ce qu'il se passe en une semaine !- la personne de droite répond : Si tu en veux encore plus, clique sur ma tasse !
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Khrys’presso du lundi 9 mars 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial Assange

Spécial Coronavirus

Spécial France

Spécial réforme des retraites

Spécial manifs et Grève Générale

Spécial couverture médiatique

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Spécial GAFAM et cie

  • Google a retracé son parcours à vélo devant une maison cambriolée. Cela en a fait un suspect (nbcnews.com- en anglais)

    « C’était cauchemardesque », a rappelé M. McCoy. « J’utilisais une application pour voir combien de kilomètres je parcourais à vélo et elle m’a placé sur la scène du crime. Je suis devenu le principal suspect. »

  • Que se passe-t-il lorsque les gens arrêtent d’utiliser Facebook ? (developpez.com)

    « La désactivation a entraîné des améliorations faibles, mais significatives du bien-être, et en particulier du bonheur, de la satisfaction de la vie, de la dépression et de l’anxiété autodéclarés » […]
    « À la fin de l’expérience, les participants ont indiqué qu’ils prévoyaient d’utiliser Facebook beaucoup moins à l’avenir ». 5 % des membres du groupe « Traitement » sont allés encore plus loin et ont refusé de réactiver leur compte après la fin de l’expérience

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