CoursdeProfs.fr : une affligeante initiative aveuglément relayée par la grande presse

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Silviadinatale - CC byLorsque j’ai découvert il y a peu CoursDeProfs.fr j’en suis resté bouche bée. Et j’ai encore du mal à croire qu’on ait pu oser un tel projet, l’un des pires qui ait été lancé dans l’éducation depuis des années. La seule et unique consolation c’est qu’il n’émane pas de l’institution mais du secteur privé.

De quoi s’agit-il exactement  ? D’un site qui propose aux enseignants de déposer leurs cours et aux visiteurs de les consulter. «  Venez échanger et partager votre savoir  », peut-on lire en accueil. Le slogan est au diapason  : «  Partageons  !  »

Sympa, non  ? Jusqu’ici tout va bien. Et, sourire aux lèvres, on pense alors naïvement être en présence d’une sorte de forge communautaire de contenus éducatifs, interopérables et sous licences libres. Quelque chose qui ressemblerait à une Académie en ligne qui aurait gommé tous ses défauts, ou plus sûrement à un Sésamath étendu cette fois-ci à toutes les disciplines et à tous les niveaux.

Grossière erreur, car l’état d’esprit qui anime le projet se trouve précisément aux antipodes de ce modèle. Pour tous ceux qui comme nous participent à diffuser le logiciel libre et sa culture au sein de l’Éducation nationale, c’est plus qu’une déception, c’est une véritable provocation.

Prenez le meilleur de Sésamath et Wikipédia en essayant de faire exactement le contraire, et vous obtiendrez CoursDeProfs.fr  !

Que ce site rencontre le succès, que les profs embarquent nombreux consciemment ou non dans cette supercherie[1], et je serais obligé de «  faire mon Jospin 2002  », c’est-à-dire en prendre acte et quitter séance tenante aussi bien Framasoft que mon métier d’enseignant pour m’en aller cultiver des tomates bios en Ardèche.

Or l’hypothèse n’est pas à exclure quand on voit avec quelle coupable complaisance l’initiative est unanimement relayée et saluée par nos grands médias, illustrant par là-même leur désolante méconnaissance du sujet.

J’ai vainement cherché le moindre début de critique constructive non seulement sur ces mainstream médias mais également dans la blogosphère et je n’ai strictement rien trouvé. C’est ce qui m’a poussé à rédiger ce billet, histoire d’apporter un peu la contradiction (quitte aussi à prendre le risque de leur faire ainsi une injuste publicité).

Ceci étant dit, CoursDeProfs apporte une très mauvaise réponse à d’excellentes questions. Les enseignants souhaitent-ils se regrouper pour créer et échanger ensemble  ? Les élèves et leurs parents souhaitent-ils avoir facilement et librement à disposition des ressources éducatives de qualité sur Internet  ?

Des médias complices et ignorants

Je tire mon chapeau au service marketing de CoursdeProfs.fr. Non seulement ils ont eu une prestigieuse couverture médiatique mais en plus les articles sont dithyrambiques.

Jugez plutôt  :

Le Nouvel Obs  : Une plate-forme collaborative pour les profs

Le site CoursDeProfs.fr s’est ouvert officiellement ce lundi 15 mars, pour le plus grand bonheur des enseignants. Concrètement, le site propose aux profs de mettre en commun leurs cours et devoirs avec un seul mot d’ordre  : «  Partagez vos expériences et vos savoirs  ».

Libération  : Des cours Net et sans bavures

Vous êtes prof de maths et vous avez déjà fait faire vingt fois les mêmes exercices sur le tracé des triangles aux différentes classes que vous avez eues. Le problème, c’est que vous êtes à court d’idées… Ou alors prof débutant de physique-chimie, vous vous demandez comment organiser la séance de travaux pratiques sur l’utilisation de l’oscilloscope transparent, d’autant que votre classe de terminale S est plutôt dissipée. Rassurez-vous  : le site CoursDeProfs.fr, lancé avant-hier, est censé vous aider. Il se présente comme la première plateforme d’échanges de cours entre professeurs. Le but  : favoriser «  le partage de savoirs et d’expériences  » et faire ainsi mentir le cliché selon lequel chaque prof travaille dans son coin sans se soucier de ce que font les autres.

Le Parisien  : Des cours gratuits en ligne

Une salle des profs virtuelle, géante et ouverte à tous  : où les enseignants peuvent se retrouver et s’échanger leurs cours, où les parents peuvent aussi «  débouler  » pour retrouver la leçon de maths du fiston absent la semaine dernière, et les élèves venir vérifier qu’ils ont bien noté le cours, voire compléter la leçon… Ce lieu de rêve, c’est l’objectif de Coursdeprof.fr, qui a inauguré hier la première plate-forme communautaire du genre, qui puisse rassembler tous les profs de France autour de leur métier  : leur permettre de transmettre leurs connaissances, la somme de tous les cours préparés dans la solitude de leurs bureaux, où ils échouent à nouveau après avoir été dispensés en classe.

L’Entreprise.com (L’Express)  : Les profs parlent aux profs

C’est sans doute le premier réseau social fait par des enseignants pour des enseignants. A l’origine de CoursDeProfs.fr. quatre associés  : Nicolas Duflos, ingénieur en informatique et télécommunications, inspirateur du projet  ; Gabriel Tabart, prof d’EPS, Xavière Tallent, conseil en marketing et communication et Christophe Claudel fondateur de la SII Itelios[2].

Elle  : Rattraper les cours manqués sur CoursDeProfs.fr

Un excellent complément pour les profs qui peuvent ainsi «  confronter leurs idées et leurs façons de faire  » (…) Preuve de son succès, à l’heure où nous écrivons, le site est surbooké et nous invite à nous reconnecter ultérieurement.

La Tribune  : Le partage d’expérience fait son chemin chez les enseignants

Les concepteurs espèrent obtenir le label de ressource «  reconnue d’intérêt pédagogique  » (RIP). Ils déposeront un dossier en ce sens auprès du ministère de l’Education nationale avant l’été[3].

J’ai également noté un passage télé (France 2 – Télématin – 16 mars) et un passage radio (France Culture – Rue des écoles – 17 mars), deux fleurons de notre service… public  !

Donc si je résume, «  le partage d’expérience fait son chemin chez les enseignants  » (La Tribune), un «  grand bonheur  » (Nouvel Obs), un «  lieu de rêve  » (Le Parisien) que CourdDeProfs.fr, ce «  premier réseau social fait par des enseignants pour des enseignants  » (L’Express), cette «  première plate-forme d’échanges de cours entre professeurs  » (Libération).

Or à y regarder de plus près, le rêve cache peut-être un cauchemar. Et désolé si ce qui va suivre est susceptible de venir un peu gâcher la fête.

Des cours aux multiples verrous artificiels

On sait comment cela se passe. La boîte balance son communiqué de presse et les rédactions choisissent ou non de s’en saisir. Mais lorsqu’elles s’en saisissent, on est en droit d’attendre d’elles un minimum d’investigation, de mise à distance et de contextualisation, en bref faire son boulot de journaliste et non du publireportage.

Et c’est d’autant plus coupable que lorsqu’une startup s’insère dans l’éducation «  pour le bien de tous  », la vigilance devrait être naturellement de mise (cf les beaux discours de Microsoft à l’école souvent évoqués sur ce blog).

Nos grands médias sont-ils vraiment allés sur CoursDeProfs.fr voir un peu comment cela se déroulait concrètement  ? Permettez-moi d’en douter, parce que dans le détail, la plate-forme possède de nombreux et criants défauts.

CoursDeProfs - Copie d'écranAfin d’illustrer mon propos par l’exemple, j’ai choisi au hasard un document du site dans ma discipline, à savoir les mathématiques.

Nous sommes en Sixième pour un Cours sur les fractions (cf copie d’écran ci-contre).

Première remarque  : ce cours est d’un classicisme absolu. Ouvrez n’importe quel manuel scolaire de ce niveau et ce sera identique mais plus riche et mieux mis en forme et en page. Ici, la valeur pédagogique ajoutée est pour ainsi dire nulle. Cela n’augure rien de bon quant au reste du contenu du site.

Mais regardons surtout comment se présente le document «  mis en ligne  » afin de mieux comprendre ce qu’on entend par echange, partage et collaboration chez CoursdeProfs.fr.

  • Le cours ne possède aucune licence. Par défaut il est donc placé sous le régime du droit d’auteur le plus classique et donc le plus restrictif, c’est-à-dire qu’il est propriété exclusive de son auteur et que vous ne pouvez rien faire avec tant que vous ne lui avez pas demandé l’autorisation. Les licences de type Creative Commons sont ignorées par les créateurs du site alors qu’elles ont justement été conçues pour favoriser le partage.
  • Le cours est dans une cage. Il est en effet totalement encapsulé au format propriétaire Flash. On peut certes le voir (en un unique endroit) mais pas le «  toucher  » puisque, conséquence directe du (mauvais) choix du format, on ne peut ni imprimer le document ni l’enregistrer. Quant à vouloir faire du copier/coller (comme l’autoriserait n’importe quelle page Web rédigée au format standard et ouvert HTML), ce n’est même pas la peine d’y penser.
  • Il y a un lien «  Version gratuite  » en haut à droite. Cliquez dessus et vous obtiendrez un fichier PDF du cours aux caractéristiques un peu particulières puisque entièrement zébré d’un horrible marqueur CoursDeProfs.fr qui recouvre tout le document (cf image ci-dessous) et toujours interdit au copier/coller (alors que tout fichier PDF non vérouillé permet normalement l’opération).
  • Il y a également un gros lien «  Télécharger  » en haut à droite. Cliquez dessus et l’on vous proposera de télécharger le cours aux formats suivants  : PDF (enfin modifiable et permettant le copier/coller), DOC, DOCX, ODT et RTF. Sauf qu’il vous en coûtera 1,20 €, (45 % pour l’auteur, le reste pour CoursDeProfs.fr). Comme il n’y a que les enseignants qui éprouvent ce besoin de pouvoir modifier et personnaliser le document, on se retrouve à devoir payer un collègue pour jouir pleinement de son cours  ! De plus ceci ne vous donne alors qu’un «  droit d’usage et de modification du document à des fins personnelles  ». En aucun cas vous ne pouvez le copier, l’éditer et le donner à un tiers ou renvoyer la version modifiée sur le site (toujours à cause de l’absence de licence). Cela s’apparente au modèle fermé de l’iTunes d’Apple (DRM inclus). L’amélioration collective des documents est volontairement rendue impossible dans cet écosystème.

Pour rappel les créateurs du site affirment haut et fort dans tous les coins du site que leur projet n’est là que pour favoriser l’échange, le partage et la collaboration  !

Mais de qui se moque-t-on  ?

Si l’existence même de CoursDeProfs.fr est révélatrice d’une triste situation française, sa médiatisation béate l’est tout autant. Ce n’est pas ici que l’on trouvera des arguments pour nuancer la «  crise de la presse  ».

Libre comparaison

CoursDeProfs - Exemple de PDF tatouéOn ne le répètera jamais assez (surtout que les médias ne l’entendent visiblement toujours pas)  : il n’est aujourd’hui pas responsable de développer du contenu collaboratif numérique à l’école sans s’inspirer du logiciel libre et prendre en compte sa culture et ses modes opératoires.

Qu’est-ce qu’un logiciel libre  ? C’est un logiciel qui possède les quatre libertés fondamentales suivantes  : la liberté d’exécuter le programme, la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, la liberté de redistribuer des copies, et la liberté d’améliorer le programme et de publier les améliorations. Ce sont des libertés qui sont tournées vers les utilisateurs. La liberté d’étude et d’amélioration nécessite d’avoir accès au code source du programme, c’est-à-dire à son secret de fabrication.

Essayons de transposer cela à la situation en reprenant notre Cours sur les fractions et en l’imaginant donc sous licence libre (par exemple la Creative Commons By dont on a déjà dit le plus grand bien lorsqu’il s’agit d’éducation).

La liberté d’exécuter le programme c’est la liberté de pouvoir lire le cours n’importe où, n’importe quand et sur n’importe quel ordinateur (et non sur un seul site Web). La liberté d’étude correspond à l’accès sans la moindre entrave à la source du document (dans un format ouvert, par exemple ODT, et non sur un PDF bridé), la liberté de copie signifie que vous pouvez copier et distribuer le cours autant de fois que vous le souhaitez à qui vous voulez, enfin la liberté d’amélioration vous autorise à modifier le cours comme bon vous semble et là encore à copier et distribuer cette version modifiée autant de fois que vous le souhaitez à qui vous voulez.

Bien sûr, tout dépend de votre objectif, mais si il s’agit réellement de partager et transmettre du savoir (certains appellent cela l’éducation) alors c’est bien ce dernier modèle qui est le plus pertinent parce qu’il favorise par essence la circulation et la bonification du cours.

Cela figure d’ailleurs noir sur blanc dans la première des douze propositions formulées par l’AFUL (et ignorées par les médias) suite à la publication du rapport Fourgous  : «  Les logiciels et les ressources numériques acquises, développées ou produites avec participation de fonds publics doivent être placées sous licence libre et disponibles dans un format ouvert afin de permettre leur libre partage  : les utiliser, étudier, modifier, redistribuer librement.  ».

J’ajoute qu’un tel modèle est centré sur la ressource (qui a un ou plusieurs auteurs) et non sur les auteurs (qui a une ou plusieurs ressources).

On mesure alors l’écart abyssal qui nous sépare de CoursDeProfs.fr puisque, comme nous l’avons vu plus haut, ce dernier ne respecte aucune des quatre libertés.

Ce modèle théorique que nous appelons de nos vœux est-il massivement déployée à l’Éducation nationale  ? Non, car nous sommes encore minoritaires. Non car les grands médias nous ignorent encore trop souvent. Mais on y travaille et le temps joue clairement en notre faveur.

Lorsque nous dénonçons les errances de l’Académie en ligne ou les délires juridiques de l’usage des «  œuvres protégées  » en classe, c’est parce que nous estimons nous en écarter. Lorsque nous mettons en avant des initiatives comme Weblettres ou Sésamath (dont le projet Kidimath s’adresse lui directement et réellement aux élèves soit dit en passant), c’est parce qu’il nous semble nous en approcher.

0/20

En plus d’ignorer superbement la culture libre, la contradiction fondamentale d’un projet comme CoursDeProfs.fr c’est que, ne provenant pas de l’institution mais d’une entreprise privée, il doit nécessairement penser dès le départ son modèle économique. Il y a eu une idée (plutôt bonne du reste), il y a eu dépenses pour la concrétiser et il faut qu’il y ait à plus ou moins court terme retour sur investissement.

Outre le fait que le site affiche déjà de la publicité (Google) et dispose d’un espace annonceurs, ce qui n’est jamais bon lorsque l’on s’adresse à un public scolaire, les créateurs du projet ont imaginé le système complexe et artificiel décrit ci-dessus pour pouvoir tirer quelques subsides de l’aventure.

Un système pervers où les enseignants sont invités à se vendre et s’acheter leurs cours, à faire circuler l’argent entre eux, tout en étant fortement taxés au passage par CoursDeProfs.fr.

C’est indéniable, les enseignant se sont précarisés ces dernières années et les débuts de carrière sont de plus en plus difficiles. Et nombreux sont désormais ceux qui se jettent dans la gueule d’Acadomia et consors pour arrondir les fins de mois. Mais de là à imaginer qu’ils vont se mettre à monnayer leurs cours aux collègues pour que ces derniers puissent les adapter à leurs besoins… Ils ne l’ont jamais fait en salle des profs (qui n’est pas une salle de marché), ils ne vont pas commencer maintenant  !

Il faut bien que quelqu’un le dise  : CoursDeProfs.fr devrait transformer son projet en, disons, un site de poker en ligne et oublier ses velléités éducatives. J’invite tous les collègues à ne surtout pas y aller. Ce n’est pas à une petite startup de porter sur ses épaules un tel projet qui doit naître et vivre à l’intérieur même du service public qu’est l’Éducation nationale.

Au fait, l’Ardèche, c’est un terreau fertile pour les tomates bios  ?

Notes

[1] Crédit photo  : Silviadinatale (Creative Commons By)

[2] 1 prof sur 4 parmi les créateurs suffit à leur faire dire que c’est «  fait par des enseignants pour des enseignants  »  !

[3] On saura ainsi si ce label RIP vaut encore quelque chose.

85 Responses

  1. ram

    il faut quand même pas oublié que grâce à ce site… … on aura du BIO plein les rayons du supermarché ! 😀

    hum haem… "Il est en effet totalement encapsulé au format propriétaire Flash" (j’ai rit, quelle ingéniosité)

    je vois pas quoi rajouté, tout est dit, et je tiens à préciser que wikiversity existe déjà depuis un moment et il fonctionne à merveille! 🙂

  2. vvillenave

    aKa, pense à ton coeur ! 🙂

    Les journalistes disent des conneries, ce n’est pas nouveau, et c’est particulièrement frappant dès qu’il s’agit d’éducation. Tu le sais, je le sais, la totalité du corps enseignant le sait et il n’y a que les parents d’élèves pour l’ignorer. Donc : nul et non avenu.

    C’était quoi le vrai-faux buzz d’il y a quelques mois ? faismesdevoirs.com ou un truc comme ça ? L’emballement avait été 10 fois pire, le site n’a jamais ouvert ses portes (il n’avait pas été conçu pour cela d’ailleurs), mais quand bien même il l’aurait fait je doute qu’il aurait drainé une audience suffisante.

    Je comprends tout à fait ta hargne en lisant le torrents d’âneries ignares de la presse ; ça donne d’envie d’ouvrir la fenêtre et de vomir dans la rue. Mais de qui as-tu peur ? Les profs ? Tu parles, très peu marcheront, sauf peut-être dans quelques établissements hype pour se donner un air d’être à la mode. Les élèves ? Bof, à part traîner avec leurs amis sur Facebook (ce qui me semble autrement plus dangereux et scandaleux que les entrepreneurs dont tu parles ici)… Les parents ? Quelques-uns, oui, sans doute. De toute façon, de l’enseignement privé à Acadomia en passant par les carnets de vacances, nombreux sont les margoulins qui ont compris que les parents crédules et soucieux de l’avenir de leur enfant sont de véritables vaches à lait.

    Donc bref, je ne crois pas un instant que cela puisse détourner du monde de projets Libres. Ce qui qui n’est pas réjouissant en soi, d’ailleurs : cela montre simplement que le Libre continue encore, quinze ans après, à passer par des canaux marginaux d’enthousiasme et de bouche-à-oreille, et qu’inversement le public mainstream continue a s’extasier sur des gadgets à la con. D’un côté c’est regrettable, d’un autre côté cela nous permet de continuer à avancer, peu à peu, sans moyens, mais sans non plus mélanger les torchons et les serviettes (c’est certes une amère consolation, mais une consolation tout de même).

  3. Gee

    Encore un gros coup de com’, beaucoup de forme sans aucun fond. Stratégie malheureusement très classique depuis quelques années…

    Impressionnant de voir à quel point l’éducation nationale peut être déconnectée de ce qu’elle est censée gérer, à savoir l’éducation. Plutôt que de sortir du chapeau des énormités de ce style, ils feraient mieux de supporter les bonnes initiatives déjà mises en place et de prendre exemple sur elle : on pourrait citer tout le réseau Frama*.

    À titre d’exemple (et sans vouloir faire de pub), je vous cite aussi un des outils informatiques majeurs utilisés dans mon école d’ingénieurs (Ensimag) – école publique au passage -, http://ensiwiki.ensimag.fr/index.ph… basé sur la forme d’un wiki ouvert et collaboratif (même pas réservé aux élèves de l’école tiens). Tellement simple à mettre en place, tellement efficace.

    Mais forcément ça ne relance pas le marché (et c’est bien ça la priorité non ? Si c’était l’éducation j’imagine qu’on ne supprimerait pas un poste de fonctionnaire sur deux…).

  4. Quentin

    1. Que les créateur du site pensent que leur projet peut réussir et s’en mettre plein les fouilles au passage
    2. Que des grands sites de médias en fassent tranquillement la pub
    3. Que personne (sauf ici) ne vienne critiquer cette m… comme dirait JP Coffe
    Tout cela en dit quand même long sur l’état de notre société.
    Dans un monde idéal, le ministre aurait déjà publié un communiqué de presse pour déconseiller l’usage de cette plateforme à brouzzoufs qui va à l’encontre de ce qu’est l’éducation.

  5. droitdereponse.fr

    On devrait demander à tous ces journaux de publier un "droit de réponse" où l’on parlerait du libre.

  6. beug

    Pourquoi pas faire un site sur le même principe? .. échange de cours entre prof etc.. avec des outils Libres avec des licenses CC ou je ne sais quoi et voila non? qui se lance? 🙂
    En même temps c’est une bonne idée leur truc.

  7. aKa

    @beug : En fait je voulais développer toute une seconde partie plus "constructive" en disant que CoursDeProfs.fr occupait une case vide et que ce serait une bonne idée de prendre le meilleur de l’Académie en ligne et d’association d’enseignants type Sésamath pour proposer ensemble une alternative publique et libre. Mais j’ai manqué de courage et de temps !

    – CoursDeProfs.fr est un projet porté par une startup (ignorant la culture libre) qui s’adresse, sur un site fermé, à tous le monde (et donc à personne) en invitant faussement les enseignants à collaborer sur un portail destiné à accueillir des ressources pédagogiques pour tous niveaux et dans toutes les disciplines, et accessoirement à gagner des sous.
    – L’Académie en ligne est un projet public porté par l’institution (ignorant la culture libre) qui s’adresse, sur un site fermé, aux élèves et à leur parents en leur proposant des ressources pédagogiques non évolutives pour tous niveaux et dans toutes les disciplines.
    – Sésamath est un projet public porté par une association d’enseignants (s’appuyant sur la culture libre) qui, sur un site ouvert, s’adresse en les distinguant aux enseignants et aux élèves mais uniquement en mathématiques.

    Il serait opportun peut-être que le deuxième écarte le premier et se rapproche du troisième pour se mettre à jour. Ce qui demande réelle volonté et peut-être aussi changement profond de référentiel culturel (plus de bazar, moins de cathédrale, etc.).

  8. Ludo

    Quelqu’un a tenté de se concentrer un long moment sur des documents coursdeprofs avec ce zébrage sur la page ? J’ai tenté …

    Franchement, ils ont pensé aux élèves en faisant ça ?

  9. gregseth

    Très bon article sur le fond, j’émettrais un objection sur la forme. Pourquoi attendre le milieu de l’article pour mettre en évidence les limitations, particulièrement affligeantes, de CdP ?

    Un lecteur pressé et impatient (parmi lesquels ceux qui sont le plus à convaincre) n’atteindra même pas l’argumentaire, et restera sur l’impression d’un texte vindicatif non fondé, ce qui est dommage quand le message a faire passer est si important.

  10. bluetak

    1 : l’écart abyssale (et après ça on dira que les matheux sont nuls en orthographe !)
    2 : Sur le fond, tout à fait d’accord à un détail près : Le modèle absolument libre d’échange est très difficile à mettre en oeuvre matériellement car il repose essentiellement sur le volontariat et le volontariat a des limites. Le site-dont-je-ne-veut-même-pas-citer-le-nom l’a compris en proposant une rémunération pour les contributeurs. Je serais bien étonné que ça marche mais l’idée est là. Comment faire autrement dans l’esprit du logiciel libre ? Je vous laisse méditer là-dessus….

  11. Greg

    En tout cas belle communication pour une startup dans le secteur de l’éducation. Mais il est clair qu’il va falloir mieux gérer les licences. J’avais cru comprendre que dans le secteur des cours il était assez difficile d’affirmer une quelconque paternité.

  12. Feuille

    Je me demande si Nathan à autorisé la reprise des livres Transmath par un enseignant qui n’a pas l’air de faire partie des auteurs.
    Vu le nombre de référence vers un ouvrage Transmath rien que dans le cours sur les fractions donné en exemple, j’ai du mal à ne voir là que de simples citations à titre d’exemples ou d’illustration.
    Si en plus il y a rémunération à la clef …
    Certes, ce n’est qu’une page parmi d’autres et certaines sont peut-être des créations originales de la part de l’enseignant, mais c’est une approche du site qui commence mal …

  13. Louis-Rémi

    @aka:
    Chiche on la fait cette alternative libre à CoursDeProfs.fr !
    Moi ça me tente. Je vois quelques défis techniques mais on pourrait commencer petit et voir jusqu’où ça nous mène.
    Et dans deux mois j’aurais pas mal de temps libre, me retrouvant au chômage.

  14. Guillaume

    Il faut tout de même garder à l’esprit que Wikipedia ne pourrait pas fonctionner sans dons.
    Je vais mettre un commentaire qui risque de m’attirer la foudre de certains…

    Ce site se positionne sur le mode FREMIUM et offre 2 choix :
    -un service gratuit : avoir accès aux cours à travers leur lecteur flash et en pdf avec l’inscription du nom du site en gros.
    -un service payant : on récupère le fichier modifiable.
    Faire un site internet c’est devenu simple. Mais faire un site qui marche (avec du contenu et des utilisateurs) c’est de plus en plus compliqué et ça demande des moyens (pour faire évoluer le site et le faire connaitre).
    Je trouve ça normal donc que les sites propose des services payants, et au final, si il y a des revenus, la start-up peut recruter du personnel et se développer. Si il n’y a pas de revenu, la start-up met la clé sous la porte et on n’en parle plus.
    Oui le service public pourrait faire la même chose, pour permettre d’échanger entre profs, mais ils ne le font pas alors pourquoi rejeter les acteurs privés qui le font? Je ne pense pas que le service public qui cherchent aujourd’hui à réduire ses dépenses se positionnera un jour sur le partage de cours et d’exo entre profs.

  15. PascaleLC

    Je suis morte de rire (jaune). Pour ma part, j’ai été fouiner du côté ressources pour les LP.
    Un seul cours disponible, niveau BEP (alors que les BEP n’existent plus, à part 4 spécialités rescapées). Effectivement désespérant de classicisme, à faire dresser les cheveux sur la tête de tout IEN normalement constitué (ainsi que d’un IG d’ailleurs).
    Quid de la démarche d’investigation par exemple ?

    Je donne ça à mes élèves, j’ai une émeute… 😉

    Et 1,80 € tout de même ! où y’a de la gêne…

  16. JosephK

    >Il faut tout de même garder à l’esprit que Wikipédia ne pourrait pas fonctionner sans dons.
    Qu’est-ce qui ne faut pas entendre…
    Croyez-vous vraiment que c’est l’argent qui fait tourner Wikipédia ?
    Wikipédia fonctionne grâce à des machines, des logiciels libres et gratuits (ubuntu, apache, php, mysql et mediawiki) et surtout surtout grâce aux internautes et leurs contributions rédactionnelles : du temps de cerveau utile disponible et, là aussi, gratuit.
    Bref, sans argent ça fonctionnerait toujours mais autrement (il suffirait que l’hébergement soit assuré en P2P)… D’ailleurs lorsqu’on lance une campagne de don il se peut très bien qu’il n’y ait pas d’argent alors ça veut dire quoi ? Wikipédia ferme ses portes comme ça du jour au lendemain comme une énième start-up d’aide à domicile ? Non, on revoit le fonctionnement à la baisse c’est tout…

    Un don en argent ça n’est qu’un plus, un bonus, absolument pas une nécessité.

    Ça serait bien que les adeptes de la marchandisation du net commencent à intégrer le concept de don plutôt que de vouloir le pervertir. ( dans le même genre, ça me fait penser à Carrefour qui nous sort ses promos "libres" qui sont tout sauf libres )

  17. Cyrille L.

    Dans un esprit beaucoup plus libre, Alan Crevon a développé http://mespreps.com/
    La version 2 (en test actuellement) prendra en compte les licences CC (possibilité de choisir la licence sous laquelle on publie sa fiche de prep.).
    Son travail de développement sera peut-être publié sous licence libre.
    Et dans la réalisation de la fiche de prep, c’est vraiment mieux fait que CoursdeProf qui ressemble plutôt à une simple banque de fichiers.

  18. MagicYoyo

    Le secteur privé ne peut pas fonctionner sur du 100% gratuit.
    Ce qui est désolant, c’est que, en 2010, l’Education Nationale ne favorise toujours pas les échanges pédagogiques entre ses enseignants.

  19. PascaleLC

    @MagicYoyo : je ne dis pas que c’est parfait, mais si, il y a des possibilités d’échange : ça s’appelle sites académiques disciplinaires et EducNet 😉

  20. Tess

    Bonjour
    J’ai été tout aussi choquée à l’ouverture de ce site et suis contente de trouver votre article.
    Il y a bien longtemps que les profs échangent gratuitement sur le net.
    J’espère ne pas trouver un jour en vente sur coursdeprof des documents que j’ai déposés sur cartables.net ou dans les groupes yahoo dans lesquels je contribue ou que j’anime!

  21. domi64

    Travaillant pour l’éducation nationale, je trouve que l’idée d’un seul site collaboratif est ingénieuse. Il est vrai qu’à l’heure actuelle il existe un site par académie, sans compter les sites perso. de profs qui souhaitent partager avec les autres (merci Tess et les autres). Par contre je ne suis pas d’accord avec le principe de CoursDeProfs.fr où télécharger un cours peut coûter 1,20 euros (que touche le prof qui a créer la fiche ?). Depuis longtemps l’éducation nationale aurait du mettre en place un site unique avec les ressources (documents, images, photos, vidéos…) utilisables en classe, à ces ressources, les profs pourraient très bien y ajouter leurs expériences ou fiches avec les résultats attendus… Et pourquoi pas, créer un équipe de profs chargés de créer et maintenir ce site collaboratif (je rêve… il faut "dégraisser le mammouth", pas l’aider à former la future élite de la nation….) A l’heure actuelle, pour composer un document à donner aux élèves nous sommes obligés de partir à la pêche sur le net, "photocopiller" les manuels ou galérer à essayer de dessiner proprement un schéma, travailler avec notre matériel personnel parce que celui de nos établissements est obsolète ou grouille de tellement de virus qu’il est risqué de travailler dessus. Je passe sous silence le manque de formation pour l’usage des TUIC, TICE et autres acronymes en relation avec l’informatique… J’ai regardé Curriki, ce site semble intéressant, dommage qu’il soit en anglais, mais il est de toute façon mieux que Coursdeprofs.fr. Personnellement, je ne suis pas capable de créer et ni de gérer un site à l’usage de tous les profs, sinon je pense que je l’aurai fait depuis longtemps.
    Bon j’arrête là ma petite crise…

  22. Mitchel

    C’est une honte pour Libération, surtout qu’il est en ligne sur le site des Ecrans dont les journalistes savent très bien ce qu’est la culture libre (voir l’expérience d’Erwan Cario avec Ubuntu). Je serais curieux d’avoir leur avis sur la question.

  23. Don J.

    Rien à redire, si ce n’est que la culture de la tomate bio n’est pas incompatible avec la promotion du libre en Ardèche: http://www.g3l.org
    Don J.

  24. Gildas

    Un site où il y a un tas de ressources disponibles pour les profs … ça existe !!! Ca s’appelle Edubase (tape Edubase sur ton moteur de recherche préféré … par celui là … un autre …).
    La base de donnée d’activités est alimentée par des enseignants en poste, travaillant avec des IA-IPR (des inspecteurs), qui valident la conformité aux programmes avant de mettre en ligne … sur le site académique correspondant … le tout indexé sur edubase Les enseignants sont parfois rémunérés directement pour leur travail (heures sup’) ou grâce à une promotion plus rapide (ça sert de travailler avec un inspecteur …).
    Au final, ça a l’air un peu plus sérieux que CdP …
    Maintenant, si on veut vraiment mettre en place une politique du logiciel libre à l’EN, nous risquons d’être un grand nombre de Don Quichote à se battre contre des moulins à … parole … mais on ne va pas troller sur l’EN … La voie est libre … circulez y’a rien à voir …

  25. Olive

    Ce qui m’inquiète le plus dans l’histoire c’est que je suis certain de la bonne foi des médias et quasi certain de la bonne foi des concepteurs du site.

    Ils ne sont pas allés contre la culture libre, c’est juste qu’ils ne la connaissent pas !

  26. Philippe83

    J’avoue être perplexe sur les argumentations.
    Vous prônez la culture libre, et j’y adhère au maximum, mais qui dit libre, dit modifiable pour tout un chacun.
    Dans le domaine de l’éducation ça voudrait donc dire que on pourrait dire que 1+1=3 si un quidam moyen le décidait sur un autre site que le votre en modifiant simplement l’axiome de base parcequ’il en a envie, et il en a le droit !!!.
    Mais dans ce cas, qui peut garantir que l’information est fiable ?
    J’avoue ne pas comprendre l’aversion envers un format propriétaire certe, mais qui n’est pas (facilement) modifiable.
    Je préfère savoir que ce qu’on apprends à ma famille est sous forme PDF que sous forme ODT
    Je suis au moins sûr que ce document n’a pas été modifié par un quelconque pékin (et ce n’est pas une question de licence..).
    Cordialement.

  27. Ginko

    @Philippe83,

    vous faites systématiquement confiance à tout ce que vous rencontrez, vous? Si oui, j’espère pour vous que vous avez beaucoup de chance…

    Quand au problème que vous énoncez… il y a des erreurs partout, y compris dans les contenus propriétaires. Je me fie plus à un article de qualité de wikipedia, qu’à un article de l’encyclopediae britannica…

    Pour les formats fermés, libre à vous de vous déchirer les yeux sur un pdf hideux, tant que l’on me fournit également ce contenu dans un format standard ouvert.

    @Valentin Villenave,

    Totalement d’accord… mais c’est tellement dommage…

  28. Elessar

    @Philippe83 : Je te retourne ta remarque. Si je ne peux pas corriger librement un manuel scolaire, il pourrait dire que 1 + 1 = 3 à tous les étudiants qui l’ont acheté et l’achèteront ! Dans ce cas, qui peut garantir que l’information est fiable ?

    Je préfère savoir que ce qu’on apprends à ma famille est sous forme ODT que sous forme PDF. Je suis au moins sûr que les erreurs de ce document peuvent être corrigée plutôt que de se propager à l’infini (et c’est également une question de licence).

    Non, la fiabilité est a priori indépendante de la liberté ou non, et peut être vérifiée par relecture et étude de réputation. Dans les faits, la liberté est plutôt un atout pour cela.

  29. Philippe83

    @Ginko: Oh que non, je ne fais pas confiance à tout ce que je vois, mais je ne suis pas enseignant et je ne connais pas toutes les matières enseignées.
    Ma fille n’a pas accès à internet sauf avec son/sa papa/maman derrière.
    Mais je suis responsable de son éducation, et si je ne peux pas me fier aux documents que diffuse internet (qui sont de plus en plus demandés par l’éducation nationale) je ne sais plus à quel saint me vouer.
    Je préfère un document pdf (ok c’est propriétaire) sur de vrais sites d’éducation qu’un odf qui pourrait être modifié.

  30. PascaleLC

    @philippe83 >"Mais dans ce cas, qui peut garantir que l’information est fiable ?"

    Et sur ce site, qui peut vous garantir que c’est fiable ?
    C’est quoi des ressources pédagogiques fiables ?
    Seules les ressources des sites officiels de l’Éducation Nationale peuvent l’être, a priori (et encore).
    Toutes les autres doivent prises avec des pincettes, comme tout ce qu’on peut trouver sur le web.

    >Je suis au moins sûr que ce document n’a pas été modifié par un quelconque pékin (et ce n’est pas une question de licence..).

    Bien sûr que si que c’est une question de licence ! Car les licences cc sont traçables : les originaux doivent être mentionnés. C’est donc quand il n’y a pas de licence qu’on peut se poser des questions sur la fiabilité…

  31. Philippe83

    @PascalelC: Je sais bien que toute information doit être contrôlée et validée, je ne suis pas un jeunot qui débute sur internet 🙂
    Mais ce que demandent les professeurs à l’heure actuelle, c’est de rechercher… Comme nous à mon époque, sauf que nous allions chercher dans des encyclopédies, et que toutes donnaient à peu près la même version des choses.

    Maintenant c’est complètement différent.

    On va chercher sur internet, mais à qui faire confiance ?
    Selon son niveau de compétence on peut croire un ou l’autre, mais on est incapable de faire la distinction si on n’a pas les connaissances de base voulues .. Et si le document a été modifié, nous somme dans l’incapacité de le savoir.

    Pour moi un document infalsifiable (pdf ou autre) est un gage d’au moins une des garanties: celui qui l’a écrit croyait être dans le vrai…
    Dans un document modifiable, je n’ai même pas çà…

    Cordialement.

  32. jmgilliot

    Bonsoir,

    en français, il existe une multitude de sites (wikiversity, …) mais qui par contre ne sont pas assez connus, clairs, ou utilisables par des néophytes non suffisamment motivés, et qui en tout cas n’atteignent pas la masse critique et qui n’ont pas réussi à se faire connaitre. Il y a des exemples anglophones, mais le soutien institutionnel n’est pas le même.

    Aujourd’hui certains ont atteint la masse critique au travers d’un vrai travail collaboratif, mais se pose la question de leur pérennité, de la généralisation aux autres disciplines et aux autres niveaux (enseignement supérieur …) et de la visibilité.

    Pour CDP, ils arrivent avec une visibilité d’entreprise, plus policée, sur laquelle il est plus facile de communiquer, mais bon, qui est le public visé ? l’enseignant ? qui ferait payer ses élèves pour accéder à ses cours ? qui risque d’être déçu rapidement par des rentrées qui risquent fort de ne pas être au rendez vous si la masse critique n’est pas assurée ?
    En tout cas, ce sont des gens qui essayent quelque chose et qui essayent de faire bouger un état de fait qui nous désolent tous.

    Par contre, qu’est ce qui pêche dans ce site ? Sans doute le manque de collaboration qui ne permettra pas de faire monter le niveau de qualité et qui ne permettra pas de se différencier d’autres supports. Aussi le fait qu’il ne risque pas de se dégager de cohérence, qu’elle soit établie par un travail collaboratif ou par une ligne éditoriale, ou un comité de relecture (cela ne semble pas apparaitre dans leur mode de rémunération). Bien vu par contre l’idée de rendre facile le premier dépôt.

    Est il possible de passer à un Sésamath étendu à toutes les disciplines, un "FramaCours" ? ou cela passera-t-il par une fédération de disciplines (Weblettres, les Clionautes, Manège, OpenWebEnglish) ? ou un bazar plus multiple ?
    Comment faire pour avancer, même sans le soutien de la grande maison ?
    Voilà quelques questions autour desquelles nous voudrions débattre au Forum des Usages Coopératifs à Brest début juillet. Venez participer à la préparation ici : http://forum-usages-cooperatifs.net

    Sans oublier qu’il nous manque des supports en français des supports du type livre sur les ressources éducatives libres (http://www.framablog.org/index.php/…) On pourrait se baser sur un modèle comme celui que nous voulons promouvoir pour le réaliser (un cours sur la wikiversity, avec comme objectif la création d’un wikibook par exemple) …

  33. J

    14 avril 2010, vu le site aujourd’hui :
    – petite annotation dans les news sur la remuneration des auteurs (45%) depuis le 18 fevrier…
    – pas de modification de leurs cgu en cgv quant a cette nouvelle diposition
    – pas d’infos sur un registre de commerce ou assimile
    – pas d’infos sur un statut associatif (declare en prefecture)
    – les cgu sont precis sur le copyright des auteurs
    – pas de modification de leur charte quant a cette nouvelle disposition
    – petite contradiction (ou grosse ?) entre la charte et les cgu quant a la permanence des documents proposes par les profs (les cgu autorisent les profs a retirer toute contribution ; la charte comporte une "obligation" de permanence de ces documents)
    – pas de mention d’un fichier depose a la CNIL
    – l’extension de domaine .fr rend obligatoire l’affichage sur le site des references officielles donnant droit au .fr

    les pdf gratuitement telechargeables et lus avec evince ont un contenu selectionnable et recuperable ; neanmoins la presence du marquage et sa disposition decourage la selection du contenu : la moindre selection de paragraphe selectionne aussi le marquage en transparence !

    Nicolas Duflos
    Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en informatique et télécommunications depuis 2001, je bénéficie de neuf années d’expériences réussies dans les NTIC, particulièrement dans les domaines de l’e-commerce, la sécurité et l’éducation.

    Christophe Claudel
    Après une formation d’ingénieur et plusieurs années passées dans l’industrie aéronautique, j’ai rejoint le monde des nouvelles technologies et d’Internet avec la conviction que ces technologies étaient de nature à transformer en profondeur le mode de collaboration entre les gens, à améliorer les processus de travail, ou encore à porter des dynamiques d’innovation majeures dans les services et l’accès à la connaissance.

    2 fondateurs et concepteurs de CdP sont des ingenieurs ayant plus que tate des NTIC, et vous croyez qu’ils n’auraient jamais envisage ou compris l’interet et la portee du Libre ??

    Comme dit plus haut par des moins naifs libristes, ils se contrefichent du fond et de l’illegalite de leur offre ; vont-ils se mettre en conformite avant plainte ou/et detection de la dgccrf/ficalite/ursaff/etcie ?????

  34. christien

    C’est quand même hallucinant que la revue de presse citée ne fasse pas l’ombre d’une petite critique, même en n’y connaissant rien à la culture libre. Un petit plan en trois points : thèse, antithèse, synthèse quoi ! La marchandisation de l’école est en marche et avance d’autant plus tranquillement que l’école ne fait strictement rien pour s’y opposer. Soit elle ne le veut pas, soit elle ne le peut pas, et dans les deux cas c’est grave.

  35. ymai

    Juste pour signaler une initiative de partage de préparations de cours en Belgique.
    http://enseignons.be
    Chacun qui le souhaite peut y participer et récupérer gratuitement des préparations de collègues, les commenter, les améliorer.
    Chacun choisit le format des fichiers envoyés et le type d’usage possible.

    Malheureusement, il faut financer l’affaire et payer les serveurs. C’est là qu’intervient le sponsoring de quelques grandes firmes qui ne se gênent pas tant pour racoler du public lors des rassemblements organisés par l’association.

  36. Daniel

    Ce principe de partage de contenus, mais en version libre, existe déjà, c’est http://www.edulibre.org

    Je n’en ai pas encore fait de pub parce que je suis toujours en train de l’améliorer et ne l’estime pas tout à fait assez finalisé coté ergonomie pour un lancement officiel…

    Mais visiblement, cela n’empêche pas d’autres de s’en servir (http://mutuamath.sesamath.net/ pour les maths, http://www.lemanege.eu/ pour l’eco-gestion).

    D’ici quelques semaines, les améliorations en cours pour lemanege seront étendues à edulibre.org et ça devrait permettre un "vrai" lancement (mais vous pouvez déjà vous en servir et envoyer vos critiques).

  37. thank you satan

    Rectificatif ??

    les documents sont par défaut sous licence CC-by-sa contrairement à ce que AKA présente. Modification récente ou bévue de notre Aka à nous ?

    cela dit, tout à fait d’accord avec le reste…
    …à quand une forge libre pour les profs ?

  38. aKa

    @thank you satan : Wow, excellente nouvelle !
    Non, évidemment, ça n’y était pas avant.
    Et j’ai même la prétention de croire que cet article et ses nombreux commentaires n’y sont pas pour rien.

    Voici le lien du "Cours sur les fractions" qui m’a servi d’exemple :
    – Maintenant :
    http://www.coursdeprofs.fr/document
    – Dans le cache Google du 10 avril
    http://webcache.googleusercontent.c

    Je note que la mention de la licence n’apparait pas dans le PDF "gratuit" (et sûrement aussi dans les sources). On peut donc perdre en route la licence et donc la paternité du document.

    Je note également que la licence Creative Commons semble désormais celle de toutes les ressources du site. J’ai pris dix fichiers au hasard de dix auteurs différents et ils étaient tous sous cette licence.

    J’ai comme un doute sur le fait que les créateurs du site aient demandé un par un à tous les auteurs de modifier la licence de leurs cours du droit d’auteur "classique" à la Creative Commons By-Sa et qu’en toute connaissance de cause ils aient tous accepté. Je penche plus pour l’ajout unilatéral et sans concertation d’une ligne au squelette de la page de présentation des documents.

    Mais c’est déjà un beau progrès. Le site est à l’écoute et réactif.

    Sauf que désormais, c’est un peu contradictoire de maintenir ce modèle de documents bridés (sauf si on paye) avec cette nouvelle et permissive licence. Juridiquement je ne sais pas trop si ils en ont le droit (je ne sais pas trop si les Creative Commons distinguent bien les documents sources et leur facilité d’accès, je crois que non en fait). "Moralement" par contre, je pense qu’il y a un problème à conserver ce modèle.

    Il faudrait aller jusqu’au bout de la nouvelle démarche et tout ouvrir (c’est-à-dire proposer le PDF et les sources non bridés et non payants pour tout le monde). Après se pose évidemment la question du modèle économique mais un système de dons ajouté à des subventions publiques (qui à ce moment-là ont leur raison d’être) pourraient être une voie possible.

  39. J

    le cc a ete rajoute, je suis certain grace ou a cause de l’article d’aka et de tous les commentaires defavorables qui ont ete postes;
    – ajout du logo cc dans les cgu
    – ajout de l’expression "Un document acheté peut être republié sur Cours De Profs à condition d’avoir été retravaillé afin d’y apporter une différence significative." dans la charte pour se mettre en accord avec le cc de leurs cgu…
    – mise en accord entre la charte et les cgu sur le fait de pouvoir retirer toute contribution, l’ambiguite d’obligation permanente a disparu !

    Au lieu de dire nous avons fait qqs erreurs, et nous les rectifions, ils font ca en catimini comme si rien ne s’etait passe… Vis a vis de la blogosphere ce n’est pas tres poli…

    Malgre ce petit rabotage (le mot est a la mode) , leur site reste en ASP.NET/IIS donc proprietaire, privateur, a rentabiliser d’urgence (les tech microsoft coutent tres cher), il s’agit donc toujours d’un objectif commercial qui se cache…

    – ajout du cc quand on telecharge la version pdf gratuite, mais le reste est inchange : le pdf gratuit est toujours crypte (hash.cda.protected) et toujours marque avec impossibilite dans l’alignement de selectionner des morceaux de paragraphes.

    que veut dire un tel habillage ? est-ce qu’ils comprennent vraiment les implications juridiques des licences CC ? se mefient-ils de ces certifications devant les tribunaux ?

  40. aKa

    Oui J, tu as raison d’ajouter que les commentaires (dont ton intervention) y sont aussi pour beaucoup (sans compter que ça s’est pas mal diffusé sur Twitter & co si j’ai bien compris).

    On pourrait peut-être leur proposer une sorte de "droit de réponse" sur les colonnes de ce blog, puisqu’ils semblent "ouverts à l’ouverture" malgré ce qu’il reste de contradictions ? Un dialogue que j’espère constructif pourrait alors s’engager.

    Ceci dit, j’ai bien conscience que le ton général adopté par ce billet "coup de gueule" ne va pas forcément aider pour engager ce dialogue. Parce que ça fait encore "ces intégristes libristes qui pensent avoir toujours raison" 😉

  41. equipe_cdp

    Cher(e) AKA,

    C’est avec attention et une certaine tristesse que nous avons lu votre diatribe envers Cours De Profs. Si nous prenons avec intérêt certains points que vous soulevez et qui correspondent à des erreurs de jeunesse du projet (que nous corrigeons), bien d’autres en revanche sont à ce point durs et injustes qu’il nous parait important de préciser et rappeler l’esprit de notre projet. Il est en effet aux antipodes de la description que vous voulez bien en faire, et faire de nous par la même occasion.

    Nous espérons qu’il vous éclairera, ainsi que vos lecteurs, sur nos intentions et les valeurs de l’équipe.

    Le principe fondamental de Cours De Profs est de permettre aux enseignants du primaire, du secondaire et des filières techniques, de venir classer et partager leurs documents de travail pédagogique, en en permettant une lecture intégrale et gratuite. Toute personne utilisant Cours De Profs peut donc accéder à aux contenus et documents, les évaluer et les utiliser gratuitement à des fins professionnelles ou personnelles (suite à une remarque faite, le marquage des pdf gratuits est en cours de suppression).

    Si un internaute veut acquérir le fichier source original, afin de ne pas avoir à le ressaisir, alors effectivement il aura à payer d’une somme allant de 0.80 à 3 euros. Le produit de la vente rétribue l’auteur pour 45%, le complément revient au site. Il ne nous parait pas illégitime en effet que les enseignants mettant à disposition le contenu intégral de leur cours puissent être rétribués dans une certaine mesure. Nous nous situons à la fois dans le partage total du contenu et de la connaissance, et l’échange de valeur sur le temps passé. Notez que nous espérons bien pouvoir réduire ce prix, en maintenant l’intérêt pour les contributeurs.

    Le revenu amené au projet lui-même est entièrement mis au service de son exploitation et de son développement. Nous y revenons ci-dessous.

    Vous mentionnez par ailleurs les licences Creative Commons et vous avez raison. Elles n’étaient pas encore utilisées au moment ou vous avez écrit votre billet, c’était en cours d’implémentation (et vous nous avez aidez à accélérer le mouvement). Elles sont maintenant activées. La déclaration à la CNIL avait été faite et est à présent publiée sur le site.

    Il est donc possible aux enseignants de réutiliser des documents sur Cours De Profs, de les modifier, de les adapter et de les mettre en ligne en leur nom. À titre d’exemple, si deux ou trois documents ont des intérêts divers, l’enseignant peut en faire une synthèse personnelle qui lui semblera plus adaptée à ses besoins et ainsi constituer un nouveau document a priori plus abouti, qui rentrera à son tour dans la boucle du partage pour progresser. Dans un futur proche, les enseignants disposeront de moyens de collaboration en ligne sur leurs documents, ou pourront demander l’avis de collègue avant publication. Ce potentiel d’échange est pour nous fondamental.

    A aucun moment les enseignants contribuant sur Cours De profs ne sont jugés pour la qualité des productions qu’ils proposent (ils sont les seuls à pouvoir contribuer sur le site), c’est bien tout le contraire qui doit à terme s’opérer. Plus l’offre de partage sera grande, plus le progrès sera important. Être enseignant est un métier à vocation de transfert de savoirs. C’est un métier qui demande beaucoup d’investissement et de remise en question. Certains professeurs se sentent parfois un peu seuls (y compris dans la considération qu’ils reçoivent de leur discipline), mais gardent la foi en ce qu’ils font. Cous De Profs souhaite proposer une capacité d’échange à tous (même si encore bien du travail reste à produire, aujourd’hui 130 matières sont prévues sur le site). Cela ne remet bien évidemment pas en cause les sites extrêmement bien réalisés que l’on peut trouver sur internet aujourd’hui. Quoique de grande qualité, elles représentent pour la plupart que quelques disciplines que certains appellent « disciplines essentielles ». Nous pensons que tout ce qui est enseigné « a du sens et vocation à exister » et que chacun des enseignants qui accompli sa mission de transmission du savoir mérite d’être considéré avec autant de respect et d’intérêt. C’est en tout cas le sens du projet que nous proposons.

    Cours De Profs est jeune et imparfait. Notre envie et notre engagement sont forts, nos convictions et nos valeurs totalement saines, et nous pensons les fondamentaux de notre projet bons. Il va donc évoluer.

    Vous semblez être convaincus que l’appât du gain est le moteur de la création de ce projet. Et si vous vous trompiez ?

    Cousdeprofs est effectivement une initiative « privée », portée par des enseignants et des entrepreneurs proches d’enseignants. L’envie des fondateurs et la source de la dynamique du projet s’inscrit dans une logique d’entreprise sociale, qui associe effectivement une logique de fonctionnement d’entreprise à un objectif social au sens large. Nous croyons au sens de ce modèle, comme des centaines de projets, en France et ailleurs, le démontrent.
    Notre engagement est total en particulier sur le fait que les bénéfices de l’activité soient totalement réintégrés pour financer le développement du projet, des services, voire des enseignants eux-mêmes. Dans ce cadre, et pour revenir sur une de vos remarques d’ailleurs, la présence et l’utilisation même de certaines formes de publicité nous parait intéressant, à terme, à partir du moment où ces revenus alimentent le développement du projet.

    La logique du « tout gratuit » a un coût pour tous ceux qui produisent cette gratuité.
    Cours De Profs a besoin de revenus pour exister, développer ses services pour ses utilisateurs, et rémunérer à terme ceux qui y travaillent. Nous pourrions sans doute nous appuyer totalement sur des dons, du mécénat ou des subventions publiques pour développer notre projet. Nous sommes bien entendu ouverts à toutes propositions en ce sens. Plus que cela ceci étant, nous sommes convaincus de la puissance d’un modèle associant un objectif social, une dynamique d’entreprise et l’association de personnes aux valeurs partagées et aux expériences complémentaires.

    Nous espérons que ces explications vous auront éclairés sur le projet Coursdeprofs.
    Pour finir, en l’espace de quelques mois, nous avons reçus plus de 50 000 visites provenant de 133 pays différents et plus de 4000 pdf gratuits ont été téléchargés. Près de 2000 personnes se sont inscrites dont environ 500 enseignants, et nous avons reçu des centaines de mails de soutien et d’encouragement.

    Nous espérons que les corrections que nous avons apportées permettront de soutenir l’intérêt qui est porté au projet Cours De Profs.

    Très cordialement.
    L’équipe de Cours De Profs

  42. Etenil

    Je ne suis qu’un lecteur du Framablog et ne parle qu’en mon nom.

    Tous les professeurs de France travaillent au service de la même nation, et la revente de matériel éducatif de l’un à l’autre d’une absurdité totale. Imaginez vous si vous deviez payer un collègue pour profiter de son travail alors que vous travaillez pour la même entreprise!

    Je n’ai pas lu davantage de votre réponse tant votre prestation tient de l’escroquerie pure et simple.

    Si comme vous le prétendez votre but est d’encourager le partage de contenu pédagogique entre prof, alors commencez par résoudre ce problème, sans quoi vous continuerez de passer pour des hypocrites.

  43. aKa

    Chère équipe Cours de Profs,

    Merci d’être venue sur ce modeste blog pour y apporter ces précisions détaillées.

    La nouvelle licence des contenus, la Creative Commons By-Sa, est, je le répète, un pas dans la bonne direction.

    Mais un changement de licence ne va pas de soi. Chez Wikipédia cela a pris 6 mois pour passer de la GNU FDL à la même Creative Commons By-Sa, après longue discussion et procédure de vote. Avez-vous réellement informé tous les enseignants qui participent déjà au site du changement opéré ? Sont-ils au courant des nouvelles clauses et des implications ? Passer tout d’un coup ses cours sous cette licence est en effet un acte fort qui nécessite compréhension et adhésion. Il y a donc là une belle opportunité à saisir pour un débat qui les sensibiliserait à la pertinences des licences libres pour du contenu éducatif. Et je suis à votre disposition pour y participer.

    Il n’en demeure pas moins qu’à titre purement personnel, je maintiens mon "appel aux collègues" à ne pas déposer leurs documents sur votre site. Et je continue à assumer la radicalité de ma conclusion : "Ce n’est pas à une petite startup de porter sur ses épaules un tel projet qui doit naître et vivre à l’intérieur même du service public qu’est l’Éducation nationale". De mon point de vue, toutes vos améliorations n’y changeront rien à cause de la nature même de votre structure qui se situe en dehors de la sphère publique.

    Vous évoquez une "entreprise sociale" et je veux bien vous croire (quand bien même vous auriez pu monter directement une SCOP ou mieux encore une SCIC, Société Coopérative d’Intérêt Collectif). Sauf qu’un peu plus loin, vous dites : "La logique du « tout gratuit » a un coût pour tous ceux qui produisent cette gratuité".

    C’est cette dernière phrase qui nous sépare irrémédiablement. D’abord je ne prône pas la gratuité mais la liberté (au sens des logiciels libres). Et surtout on retrouve votre légitime préoccupation du "business model". Votre projet est ambitieux (une plateforme de cours pour tous les niveaux de toutes les disciplines). Mais il est tellement ambitieux qu’il est pour moi irresponsable de confier cela à une entreprise privée (indépendamment de sa bonne foi et de sa réelle volonté de faire du social).

    J’en conviens, nous vivons une époque où la puissance publique est considérablement affaiblie. Mais pas encore au point de ne pas être capable de proposer un projet similaire au vôtre mais issu cette fois "du sérail".

    Pour le moment le ministère résiste encore à faire son "aggiornamento culturel" en faveur du libre. Et il n’arrive pas à travailler avec les associations d’enseignants, comme le démontre la décevante Académie en ligne. Puisse cependant votre projet contribuer indirectement à accélérer ce salutaire rapprochement.

    Dans le cas contraire, tant pis pour nous et tant mieux pour vous 😉

  44. PascaleLC

    @equipe_cdp "Il ne nous parait pas illégitime en effet que les enseignants mettant à disposition le contenu intégral de leur cours puissent être rétribués dans une certaine mesure."

    Sauf que, sauf que… Nous sommes déjà payés pour faire nos cours ! Payés avec de l’argent public, les impôts des contribuables… Votre intention envers les collègues qui contribuent est donc louable, mais jusqu’à quel point est-elle éthique, voire légale ?

  45. idoric

    > "suite à une remarque faite, le marquage des pdf gratuits est en cours de suppression"

    Une simple remarque et c’est abandonné ? Mais alors pourquoi l’avoir fait au départ ? (je passe sur le "en cours de suppression", alors qu’il s’agit juste de regénérer les pdf en faisant un truc en moins)

    > "Vous mentionnez par ailleurs les licences Creative Commons […] c’était en cours d’implémentation […]. Elles sont maintenant activées."
    > "Pour finir, en l’espace de quelques mois, nous avons reçus plus de 50 000 visites […]"

    Plusieurs mois pour ajouter le choix entre 6 licences ? C’est plutôt le genre de fonctions qu’on peut ajouter en quelques heures, ou quelques jours si vraiment le site n’a pas été pensé du tout pour être extensible (un délai comme celui entre aujourd’hui et la sortie du billet d’Aka si j’étais mauvaise langue).

    > "le produit de la vente rétribue l’auteur pour 45%, le complément revient au site. Il ne nous parait pas illégitime en effet que les enseignants mettant à disposition le contenu intégral de leur cours puissent être rétribués dans une certaine mesure."

    Saut qu’ici cela devient une obligation pour le professeur de se faire payer, il est privé du droit de donner et d’échanger gratuitement.

    > "Notre engagement est total en particulier sur le fait que les bénéfices de l’activité soient totalement réintégrés pour financer le développement du projet, des services, voire des enseignants eux-mêmes"

    Là aussi je vais passer sur le "voire des enseignants eux-mêmes" et je vais me concentrer sur l’essentiel : qu’est-ce qui garantit que l’argent va aller dans le sens des idéaux annoncés ou des désidératas des usagers ? Nous n’avons pas affaire à une fondation (voire le modèle de Mozilla) ou à une SCIC comme le propose Aka.

    Autre point, le logiciel qui fait tourner le site est propriétaire, ainsi quand il est dit "dans un futur proche, les enseignants disposeront de moyens de collaboration en ligne sur leurs documents", il faut comprendre qu’ils ne pourront collaborer que de la manière dont on veut qu’ils collaborent. En l’absence de la possibilité de forker, et si les intérêts commerciaux (refus d’une certaine fonctionnalité ou au contraire service obligatoire dont on se serait bien passé) et des usagers divergent trop, ce sera tout ou rien : soit on baisse le front, soit on quitte le service, ce qui sera compliqué en cas de succès de celui-ci à cause de l’effet réseau.

    Je ne sais que penser, est-ce de l’incompétence technique, juridique (PI, statuts d’entreprise, cgv) et communication ? Ou est-ce au contraire des errements apparents qui cachent une parfaite maitrise dans la poursuite de l’objectif réel ?

  46. lamine

    il y a plein de choses qui me scandalisent dans cette histoire. la pire étant certainement de devoir attendre un bon mois pour ne trouver que sur un seul site la critique d’un projet qui devrait pourtant sauter aux yeux.
    comme pour l’hadopi, l’acta, la neutralité du net, etc. c’est encore au libre qu’il incombe de dire que le roi est nu.
    n’est-ce pas aussi révélateur du fait que malgré tout le travail de sensibilisation, ça ne prend pas dans l’opinion publique en général ?

  47. Gildas Loriot

    @equipe_cdp : Vous dites que 500 enseignants sont inscrits sur votre site. Est-il possible de demander à quelques volontaires de venir s’exprimer ici pour nous donner leur témoignage et nous expliquer pourquoi ils croient et participent au site ?

  48. je passais par la

    C’est comme pour tout, le gratuit contre le payant. Si vous êtes autant remonté, faites un site similaire avec du tout gratuit et de la bonne licence GPL !

    En tout cas, je trouve complètement nul d’écrire un article complet qui va induire tout le référencement des moteurs de recherche et çà va lui faire une pub GRATUITE du tonnerre !

  49. thank you satan

    @PascaleLC sur l’aspect légal…

    oui c’est parfaitement légal, un enseignant dispose de la totalité des droits d’auteurs sur ses cours et peut en disposer comme bon lui semble. Leur salaire ne couvre que la diffusion du cours aux élèves.

  50. thank you satan

    @ je passais par la

    relis bien ce qui a été dit et essaye de comprendre la différence entre « grauit » et « libre »

  51. Comment ca s'appelle ?

    Comment ca s’appelle cette technique qui consiste a aller mettre partout des commentaires dans les articles qui parlent de son propre site ?
    Parce que là, le coup de la personne qui a été sur le site pour voir et qui est enchantée pour son fil qui est tantot en 5ème, tantot en 3ème, c’est un peu gros…
    http://www.educpros.fr/detail-artic
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actu
    http://www.lavienumerique.com/artic
    http://www.lentreprise.com/1/1/2/le

  52. Schmorgluck

    @thank you satan
    Légal ? Pas sûr : http://www.fonction-publique.gouv.f
    Il est possible d’obtenir une dérogation, et les conditions d’obtention de celle-ci ont été assouplies récemment, mais par défaut l’exercice d’une activité privée lucrative est interdite aux fonctionnaires.

  53. stanlog

    "@aka:
    Chiche on la fait cette alternative libre à CoursDeProfs.fr !" Louis-Rémi
    Je suis assez d’avis avec cette idée. La pluralité de l’offre ne peut être que bénéfique pour les enseignants, les élèves, et leurs parents. La plupart des solutions alternatives existantes s’appuient souvent sur des wikis, ce qui pourrait paraître "peu sexy" pour le péquin moyen (dont je fais partie, bien que je sois un grand consommateur et utilisateur de ce type d’outils). CoursdeProfs.fr n’invente rien, ils ne font que réutiliser les recettes des media sociaux "mainstream", et ce qui fait leur succès actuel ! Pourquoi ne pas imaginer le développement d’une alternative "libre", utilisant des ressources "libres", dans des formats "libres", gérée par une entité "libre" (en l’occurence le ministrère de l’éducation nationale, ou le milieu associatif). De plus, si cela pouvait prendre la forme d’un réseau "décentralisé" (multi-sites, multi-serveurs), je serais assez enthousiaste sur l’avenir de ce type de service…. Car pour ma part, je souhaite qu’Internet reste Internet (le Minitel 2.0 n’a rien à faire ici…).

    L’éducation est trop importante et sérieuse pour être confiée à des sociétés privées, dont la fonction première est de "faire du profit", ne serait-ce que pour rétribuer leurs collaborateurs, et rendre des comptes à leur financiers.

    Si une telle alternative venait à naitre (la création d’un "vrai" outil de partage), je peux filer un coup de main, à ma mesure… Comme beaucoup d’autres, j’imagine… Qui se lance dans le cahier des charges ? Framasoft ? Le CRDP ? Le ministère ? Ou nous, braves citoyens inter-connectés, qui pourrions monter une asso. pour ce projet ? J’attends les retours des "insoumis" qui souhaiteraient participer à ce genre d’aventure, car je trouve ce débat important, l’avenir de notre éducation (et par là même, de notre culture) pourrait en dépendre…

  54. PascaleLC

    Tout à fait Schmorgluck, d’autant que je ne crois pas que nous ayons de la totalité des droits d’auteur. Je pense même que c’est le contraire : c’est le MEN qui en dispose puisque ce sont des documents créés dans le cadre de notre travail pour lequel nous sommes payés.

    De la même façon qu’un employé n’est pas propriétaire de la production qu’il réalise pour son entreprise. Non ?

  55. Elessar

    @PascaleLC : On est par défaut détenteur de tous les droits d’auteurs sur ses créations, sauf si on a signé un contrat explicite de cession de ces droits. Cela peut être une clause du contrat de travail. Mais sans clause de cession, on reste détenteur de tous les droits sur ce qu’on crée.

    Donc pour un prof : relire son contrat de travail. S’il n’y a pas de clause de cession, il fait ce qu’il veut avec ses créations.

  56. aKa

    @stanlog : Si j’ai pu écrire que le projet était trop ambitieux pour être confié à une petit startup, je pense qu’il en va de même pour Framasoft et tous les membres de bonne volonté de la communauté du libre. Cela doit venir de l’institution en collaboration réelle et étroite avec les associations d’enseignants. Je mettrais également les éditeurs scolaires dans la boucle d’ailleurs.

    Par contre je crois que l’on peut être utile si l’on veut bien nous consulter pour notre "expertise" (technique, juridique, éthique, politique, organisationnelle, etc.) avec l’expérience que vous avons depuis des années avec nos projets libristes.

  57. odeclic

    Bonjour,

    Tout ce que vous dites est exact. Mais si le monde commercial essaie d’apporter une réponse à un besoin, c’est bien leur droit… Qu’ils protègent au maximum leur modèle économique est tout à fait légitime. Et dans le monde ultra concurrentiel actuel, si cela marche, tant mieux pour eux.

    Maintenant la question est : qui peut fédérer un projet réellement libre et communautaire du même ordre ?

    Actuellement, tout se fait dans l’artisanat. Et il y a de bons artisans. Alors soit on reste dans ce modèle et on continue avec, soit on essaie de construire un modèle à plus grande échelle mais qui s’y colle ?

    O. Déclic

  58. fonkzionnere

    @odeclic : Ton intervention est respectable mais orientée politiquement. C’est l’Europe libérale de Maastricht qui ouvre tout, même les services publics, à la concurrence.

    > Tout ce que vous dites est exact. Mais si le monde commercial essaie d’apporter une réponse à un besoin, c’est bien leur droit… Qu’ils protègent au maximum leur modèle économique est tout à fait légitime. Et dans le monde ultra concurrentiel actuel, si cela marche, tant mieux pour eux.

    Tout à fait. Mais tout le monde ne considère pas encore l’éducation comme "ultra concurrentielle".

    > Maintenant la question est : qui peut fédérer un projet réellement libre et communautaire du même ordre ?

    Le secteur public (sur l’argent de nos taxes et impôts).

    > Actuellement, tout se fait dans l’artisanat. Et il y a de bons artisans. Alors soit on reste dans ce modèle et on continue avec, soit on essaie de construire un modèle à plus grande échelle mais qui s’y colle ?

    Le secteur public.

  59. PascaleLC

    @Elessar : Source : http://www.injep.fr/Creation-de-con

    « L’avis OFRATEME rendu par le Conseil d’État en 1972 énonçait un principe : l’administration est investie des droits de l’auteur sur les œuvres de l’un de ses agents lorsque la création concernée fait l’objet même du service [..] celui-ci ne pourrait invoquer aucun droit moral sur sa création dès lors qu’elle est réalisée pendant son temps de travail et grâce aux moyens que l’administration met à sa disposition »

  60. thank you satan

    @ Schmorgluck

    je connais ces restrictions mais je ne parlais que des droits d’auteurs… et là, les profs sont mieux lotis que les salariés du privés.
    Je suis prof et travaille parallèlement régulièrement avec un éditeur privé qui selon le cas me verse des droits d’auteurs ou une rétribution pour "expertise" (j’adore ce mot 😉 )

  61. thank you satan

    @ Elessar
    les profs n’ont pas de contrat de travail 😉

  62. Elessar

    @thank you satan : Comment ça, pas de contrat de travail ? Travailler sans contrat, c’est délirant, je ne pense pas que l’État s’amuse à faire ça à ses employés.

  63. thank you satan

    @ Elessar : je joue un peu avec les mots, mais effectivement les fonctionnaires n’ont pas de "contrat de travail" : je n’en ai jamais signé. La fonction publique a un mode de fonctionnement qui lui est propre (le droit de travail classique ne s’y applique pas, par ex.), lié bien évidement au statut très particulier de l’employeur…

  64. m_a_n_u

    Il y a dû y avoir des changements depuis l’écriture de l’article :
    – la licence est désormais indiquée : licence Creative Commons Paternité-Partage des Conditions Initiales à l’Identique 2.0 France ;
    – j’ai pu télécharger le cours en pdf « séléctionnable ».

    Pour ce qui est de la modification, il « suffit » d’utiliser Xournal, par exemple.

  65. Xof/Coursdeprofs

    @Aka

    Merci pour votre réponse à notre post précédent.
    Je comprends bien votre point de vue, et le partage en partie, en tant que parent et contribuable.

    Ceci étant dit, je crois de manière concrète au fait qu’une équipe, dans une dynamique d’entreprise, avec des valeurs fortes, peut développer et réussir un projet portant un objectif social ambitieux. Les exemples sont nombreux. C’est ce qui fait que nous croyons à une démarche comme celle de coursdeprofs.

    Nos points de vues semblent inconciliables comme vous l’expliquez sur les moyens que nous proposons. Je pense malgré tout que nous partageons l’intérêt de l’objectif visé.
    Nous sommes intéressés à ce titre pour échanger avec vous, et faire évoluer coursdeprofs le cas échéant.

    Xof – Pour l’équipe Coursdeprofs

  66. aKa

    @Xof : J’ai dit ce que j’avais à dire et de manière vindicative (pour attirer l’attention et faire contraste avec les louanges médiatiques). On aurait pu s’attendre à ce que vous vous "braquiez" en vous sentant injustement jugés.

    Au lieu de cela vous acceptez le dialogue et effectuez de suite des premiers changements.

    Ceci me fait dire que c’est bien dommage de vous être lancés dans un tel projet sans véritablement prendre conscience de l’existence de la culture libre.

    J’ai sincèrement de la peine pour votre projet qui, comme tout projet, est aussi (voire surtout) une aventure humaine. Mais je pense qu’il n’est pas viable sur la durée à cause d’une erreur de diagnostic initiale.

    La culture libre n’étant pas encore très présente chez la majorité des enseignants, vous trouverez dans un premier temps quelques collègues volontaires pour participer à votre site. Mais le temps passant il se feront de plus en plus rares et ceux qui resteront vous mettront petit à petit la pression vers plus d’ouverture, plaçant alors votre modèle économique sous haute tension.

  67. Noël Debarle

    @aKa
    "La culture libre n’étant pas encore très présente chez la majorité des enseignants, vous trouverez dans un premier temps quelques collègues volontaires pour participer à votre site."

    Pour une fois, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. La culture du partage de la connaissance est très prégnante chez les collègues. Le fait de mettre en vente ses cours, le fait de payer pour ne pas avoir à taper un cours est quelque chose qui me parait difficilement acceptable par la profession.
    Dans la mesure où Coursdeprofs repose sur ce principe (et là je te rejoins), les fondations du projet ne sont pas tenables à mon avis.

  68. aKa

    @Noël Debarle : Oui Noël tu as raison, c’est caricatural et presque hautain pour les collègues que d’affirmer les choses ainsi (et c’est d’ailleurs faire peu de cas du travail de sensibilisation que nous faisons au quotidien, en paroles et en actes). Mais il faut bien tenter d’expliquer et comprendre les cinq cents profs déjà inscrits (avant les récentes modifications) et la presse unanime.

  69. PascaleLC

    Il y a toujours eu, il y aura toujours des enseignants qui voudront arrondir leurs fins de mois… Donc de ce côté là, je ne pense pas qui coursdeprofs manquera un jour de contributeurs.

    Mais ce qui m’agace au plus haut point dans cette histoire, c’est effectivement bien la pub faite par la presse, comme si c’était la 1ère fois que des cours étaient en ligne sur le web.

    Alors que, bon sang de bois, comme je l’ai dit plus haut : et les sites disciplinaires académiques alors ? Et Educnet ? Et là les cours existent par centaines, sont réputés fiables car visés par des inspecteurs, et sont en libre téléchargement par tout le monde !
    Sans compter tous les autres sites cités ici ou là dans les commentaires.

    Mais à quoi sert tout le boulot qui est fait ? à rien ? Il faut que ce soit payant pour être connu et reconnu ? m*** alors !

  70. Elessar

    @thank you satan : Tu n’as rien signé en t’engageant dans la fonction publique, sérieusement ? Tu as au moins dû accepter oralement quelque chose, sinon tu n’es lié par rien. On ne peut pas faire valoir à qui que ce soit les clauses d’un contrat qu’il n’a pas accepté (pas forcément par écrit, l’écrit a juste l’avantage d’être plus facile à prouver).

  71. stanlog

    @aKa : je rejoins tout à fait ton avis – "Par contre je crois que l’on peut être utile si l’on veut bien nous consulter pour notre "expertise" (technique, juridique, éthique, politique, organisationnelle, etc.) avec l’expérience que vous avons depuis des années avec nos projets libristes." Je me suis mal exprimé, c’est effectivement plus là que je voulais en venir. Framasoft et ses contacts, son réseau, pourraient aisément participer au travail d’expertise, et d’élaboration de solutions techniques et culturelles libres (ce que vous faites déjà par ailleurs depuis plusieurs années, soyez-en ici remerciés).

    Je suis aussi d’accord avec le fait que ce devrait être l’initiative de "l’institution", même si j’ai des doutes quant au financement et à la mise en oeuvre… Le ministère de l’Education Nationale, comme d’autres ministères, ne prendrait-il pas peu à peu la voie de la privatisation d’une partie de son infrastructure, des restrictions budgétaires, de "l’optimisation des coûts" ? (comme je déteste ce terme). C’est la raison pour laquelle je parlais d’une structure associative apte à pouvoir relever le challenge, car le désengagement de l’état sur un certain nombre de points et sujets m’amène à la conclusion que seul l’associatif peut encore prendre en charge certains projets sociaux et sociétaux d’envergure, là où parfois l’état à renoncé.

    Maintenant, je tiens tout de même à saluer les intervenants représentant CoursDeProfs.fr dans ces commentaires, ouverts au dialogue, et prompts à "réajuster" certaines options de leur service. Je vous invite, les uns et les autres, à continuer ce dialogue, chacun a, je pense, à y gagner (la fameuse relation gagnant / gagnant 😉 ). Même si je reste moi aussi circonspect sur le modèle économique de ce service… Cordialement.

  72. fd

    @ feuille et aka
    Pour information : les références au livre ne signifient pas que j’ai copié mon cours dessus, elles indiquent simplement dans quel manuel se trouvent les exercices à faire pour les élèves (c’est tout bêtement celui utilisé en classe).
    Si un collègue veut s’inspirer de mon cours, autant qu’il puisse le faire correctement : de simples numéros d’exercices sans référence au manuel utilisé seraient inutilisables (sauf pour un jeu de piste parmi tous les manuels de 6ème )
    Je n’ai pas mis mes cours pour me faire de l’argent mais pour qu’il soient facilement accessibles à mes élèves (par exemple pour récupérer suite à une absence) ou à des collègues.
    Je ne prétends pas être originale mais quand on débute mieux vaut parfois pouvoir s’inspirer d’un cours "d’un classicisme absolu" que de rien du tout. De toute façon un cours est fait pour être complété et modifié selon les réactions et les besoins de nos élèves mais, ces compléments (explications orales, schémas, autres exemples) ne peuvent être transcrits : ils restent entre le professeur et sa classe.
    fd

  73. thank you satan

    @ fd, auteur de certain des cours en ligne, si j’ai bien suivi…

    message bien reçu : « Je n’ai pas mis mes cours pour me faire de l’argent mais pour qu’il soient facilement accessibles à mes élèves »
    Du coup j’ai une question (sans perfidie aucune) : et pourquoi pas un hébergement plus neutre commercialement ? (blog ou site perso, site d’établissement, ENT si disponible, etc…)

  74. fd

    @thank you satan
    Je n’ai un ordi que depuis deux ans et je suis donc encore débutante en informatique et tout à fait incapable de créer un blog ou un site. Pour ce qui est des sites académiques, je ne savais même pas qu’il en existait et le site de notre établissement est en cours d’écriture.
    Pour mes élèves ou mes collègues, ils ont mon adresse et me réclament directement les cours s’ils le désirent (la rétribution est : merci madame).

  75. aKa

    @fd (qui est donc l’auteur du cours que j’ai pris en exemple si j’ai bien compris) : Vous débutez dans le métier (et "en informatique" comme vous dites). Alors tout d’abord bienvenue !

    Mon article a dû vous sembler bien agressif (et désolé pour "le cours d’un classicisme absolu"). Il faut comprendre que cela presque dix ans que l’on s’échine à vouloir apporter un peu de bon sens dans l’éducation nationale avec le logiciel libre et sa culture. Et pour tout résultat une récurrente et désolante fin de non recevoir.

    Il y a presque un an de cela, j’avais rédigé ici même un autre article critique, cette fois-ci sur l’Académie en ligne qui venait d’être inaugurée.

    – L’académie en ligne ou la fausse modernité de l’Éducation nationale
    http://www.framablog.org/index.php/

    Extrait 1 :

    "Mais pourquoi diable le ministère n’a-t-il pas fait appel à Sésamath pour collaborer sur la partie mathématique de l’académie en ligne ? Quel intérêt de laisser le CNED proposer seul dans son coin ces maigres ressources alors que l’on possède en son sein des enseignants aussi productifs ayant une solide expérience du « travailler ensemble » ?"

    Extrait 2 (la conclusion) :

    Osons faire passer l’Académie en ligne du mode « lecture seul » au mode « lecture / écriture ensemble ». Car le plus grand service que l’on puisse rendre présentement aux enseignants est d’inscrire ce projet dans le cadre des ressources éducatives libres.

    Il s’agirait alors bien sûr d’une véritable petite « révolution culturelle » au sein du ministère, nécessitant de repenser, parfois en profondeur, les relations entre l’institution et les différents acteurs du monde éducatif. Mais pourquoi attendre (puisque c’est inéluctable) ? Sauf à vouloir aller contre les objectifs même de ce projet, cette décision, certes courageuse mais pleine de bon sens, serait alors réellement à même de faire « participer le ministère de l’Éducation nationale aux évolutions de son temps ».

    Dans le cas contraire, regarder passer le train des ressources éducatives libres constituerait selon nous une triple erreur : historique, politique et par dessus tout pédagogique."

    On se retrouve donc un an plus tard. Le ministère n’a évidemmet strictement rien fait en ce sens (et évidemment pas pris la peine de répondre à l’article). Et évidemment du coup, dans l’intervalle, des initiatives comme CoursDeProfs.fr ont vu le jour.

    C’est un gros gâchis pour tout le monde (pour le libre qui continue à "bricoler" dans son coin, pour le ministère qui est incapable de comprendre la situation et les évolutions, pour CoursDeProfs.fr qui est conceptuellement un projet mort-né). En fait c’est un peu à désespérer. Parce que si l’Académie en ligne avait accepté de mettre un peu de libre collaboratif dans son projet, on n’en serait pas là aujourd’hui

  76. aKa

    Je signale qu’il y a du nouveau sur Cours De Profs :
    http://www.coursdeprofs.fr/article/

    Extraits :
    "Après un lancement réussi, et de nombreux échanges avec les enseignants actifs, nous avons proposé de faire évoluer Cours De Profs.
    Les récentes modifications :
    – Coursdeprofs.fr utilise la licence Creative Common pour les documents mis en ligne. Ce mode de licence garantit la paternité de vos documents, en intégrant le droit de réutilisation pour modification par les collègues intéressés par vos productions.
    http://www.coursdeprofs.fr/article/
    – Les documents sont maintenant gratuits, à volonté dans leur version pdf pour tous, mais également dans leur format d’origine pour les enseignants.
    – Dans le même esprit, et pour les personnes non inscrites comme enseignant(e), les documents disponibles au format pdf ne font plus apparaitre de marquage "coursdeprofs.fr". Ils sont donc imprimables et totalement exploitables en l’état.
    – Enfin, le principe de rémunération directe au téléchargement est remplacé par un principe de gratification plus large lié à l’activité globale sur le site (documents contribués, vus et téléchargés, animation du forum & parrainage de nouveaux inscrits)."

    Difficile de ne pas y voir une corrélation plus ou moins directe avec cet article 🙂

    En tout cas voilà selon nous un projet bien plus fréquentable et surtout bien plus viable qu’il y a deux mois.

  77. bibi

    Exellent article malgré quelques erreurs : wikipedia n’est pas une référence et l’éducation nationale française/européenne non plus (depuis longtemps).
    Les ‘places à vie’ n’est pas une solution, toutefois des iniatives réussissantes ont vu le jour.
    Quant à la mise en ligne, elle n’est que le reflet de leur extrême médiocrité (même avec des changements ponctuels). Qui en veut ? A quoi cela sert ? Pourquoi (faire) payer des gens aux résultats aléatoires ? Le partage -réussi ou non- est aussi une épreuve difficile : là pas de tricherie, tout se passe au vu et au su de tous.
    Je doute que l’on fasse d’un âne un étalon, qu’il soit prof ou élève…

  78. Johan

    Le modèle économique se précise…

    Des établissements sont actuellement démarchés par la société Cours de Profs en vue de leur proposer d’être un établissement pilote pour mettre en place un « ENT » (c’est le terme utilisé par cette entreprise). Ceci « dans le cadre du lancement prochain d’une formule spécialement destinée aux établissements scolaires ».

    Exemple ici :
    http://www.coursdeprofs.fr/communau
    (bon, on n’accède à rien…)

  79. Anonymous

    En tout cas belle communication pour une startup dans le secteur de l’éducation. Mais il est clair qu’il va falloir mieux gérer les licences. J’avais cru comprendre que dans le secteur des cours il était assez difficile d’affirmer une quelconque paternité.