Wired aussi critique Facebook et cherche des alternatives

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DB Photography - CC byFacebook est plus que jamais sur la sellette actuellement.

Cela tient à sa croissance impressionnante qui en fait aujourd’hui un «  Web dans le Web  », mais cela tient également à l’évolution inquiétante de sa politique vis-à-vis des données de ses utilisateurs.

Du coup un certain nombres d’articles ont récemment vu le jour, non seulement pour la critique mais aussi pour tenter de voir comment se sortir de cette situation. Et pour certains, sortir de cette situation c’est carrément sortir de Facebook, ce qui en dit long sur la confiance accordée désormais à la société de Mark Zuckerberg[1].

Parmi les auteurs de ces articles, il y a les défenseurs biens connus des libertés numériques que sont l’EFF (Facebook’s Eroding Privacy Policy : A Timeline – traduit par Owni), Numerama (Peut-on imaginer un Facebook libre et décentralisé  ?), ReadWriteWeb (Le projet Diaspora  : un anti Facebook), le Standblog (L’après Facebook  : Diaspora), sans nous oublier avec la traduction de l’interview d’Eben Moglen (La liberté contre les traces dans le nuage).

Mais on trouve également Le Monde (Réseaux sociaux  : une autre vie numérique est possible) et le célèbre magazine Wired qui donne souvent le ton lorsqu’il s’agit des nouvelles technologies.

C’est ce dernier article que nous vous proposons traduit ci-dessous.

Facebook a maintenant des méthodes de voyou… c’est le moment de lancer une alternative libre et ouverte

Facebook’s Gone Rogue ; It’s Time for an Open Alternative

Ryan Singel – 7 mai – Epicenter (Wired)
(Traduction Framalang  : Goofy, Barbidule et Daria)

Facebook a maintenant un comportement de gangster, ivre des rêves d’hégémonie mondiale de son fondateur Mark Zuckerberg. Il est grand temps que le reste de l’écosystème du Web en prenne conscience et s’active pour le remplacer par un système ouvert et distribué.

Facebook était juste un endroit pour partager des photos et des idées avec les copains et la famille, et puis peut-être pour jouer à quelques jeux idiots dans lesquels on vous laisse croire que vous êtes un parrain de la mafia ou un pionnier. Facebook est devenu un moyen très utile pour communiquer avec vos amis, avec vos copains perdus de vue depuis longtemps, et les membres de votre famille. Même si vous ne désiriez pas vraiment rester en contact avec eux.

Et bientôt tout le monde a eu un profil – même votre oncle André, et aussi ce type que vous détestiez dans votre précédent boulot.

Et puis Facebook s’est rendu compte qu’il était propriétaire du réseau.

Alors Facebook a décidé que «  votre  » page de profil deviendrait celle de votre identité en ligne, en se disant – avec raison – qu’être le lieu où les gens se définissent procurera du pouvoir et de l’argent. Mais pour y parvenir, les gens de Facebook devaient d’abord s’assurer que les informations que vous donnez seraient publiques.

Et donc en décembre, avec l’aide des experts en vie privée de Beltway récemment engagés, Facebook a renié ses promesses de respecter les données privées  : la plupart des informations de votre profil sont devenues publiques par défaut. Ce qui comprend la ville où vous vivez, votre nom, votre photo, les noms de vos amis et les groupes que vous avez rejoints.

Au printemps Facebook a poussé le bouchon encore plus loin. Toutes les éléments que vous indiquez aimer seront publics, et renverront à des pages de profil publiques. Si vous ne voulez pas qu’il en soit ainsi, eh bien vous perdez ces données – bien que Facebook se les garde gentiment dans sa base de données pour permettre aux publicitaires de vous cibler.

Cela comprend vos goûts musicaux, les informations concernant votre travail, ce que vous aimez lire, les établissements scolaires que vous avez fréquentés, etc. Tous les éléments qui constituent votre profil. Tout doit devenir public – avec des liens vers des pages publiques pour le moindre détail – sinon vous n’y avez pas droit du tout. On peut difficilement appeler ça un choix, et tout le système est d’une complexité à rendre fou.

Dans le même temps, l’entreprise a commencé à envoyer les informations recueillies sur votre profil vers Yelp, Pandora et Microsoft – si bien que si vous allez faire un tour sur ces sites pendant que vous êtes encore connecté sur Facebook, les services en question vous proposent une «  expérience personnalisée  » lorsque vous apparaissez. Vous pouvez essayer l’option de désinscription après coup, mais pour interrompre définitivement ce système vous aurez besoin d’un mastère en bureaucratie facebookienne.

Vous voudriez mettre à jour votre statut pour vos amis  ? Facebook envoie par défaut tous les messages à publier à l’Internet tout entier, en les déversant dans l’entonnoir des dix plus importants moteurs de recherche. Vous disposez d’un menu déroulant pour restreindre votre publication, mais il semble que ce soit trop difficile pour Facebook de se souvenir de votre choix lors des connexions suivantes. (Google Buzz, avec toutes les critiques qu’il a essuyées, se souvient tout de même des paramètres de votre dernière publication et les utilise ensuite par défaut).

Supposons maintenant que vous écriviez un message public pour dire «  mon patron a eu une idée dingue pour un nouveau produit  ». Eh bien vous l’ignorez peut-être, mais il existe une page Facebook consacrée à «  mon patron est dingue  », et comme vous avez utilisé les mots-clés qui correspondent, votre message apparaît sur cette page. Si vous utilisez les mots «  FBI  » ou «  CIA  » vous apparaîtrez sur les pages de la CIA ou du FBI.

Et voici encore le nouveau bouton Facebook «  J’aime  » qui se répand sur Internet. C’est une bonne idée – mais il est entièrement lié à votre compte Facebook, et vous n’avez aucun contrôle sur la façon dont il est utilisé (non, vous ne pouvez pas déclarer aimer quelque chose sans rendre cet avis totalement public).

Et encore la campagne de Facebook pour contrer les services externes. Il existait un service appelé Web 2.0 suicide machine qui vous permettait de supprimer votre profil en échange de votre mot de passe. Facebook l’a fait fermer.

Une autre entreprise proposait une application pour rassembler tous vos messages des services en ligne – y compris Facebook – , sur un portail central après avoir confié au site votre identifiant de connexion sur Facebook. Eh bien Facebook poursuit en justice cette entreprise au motif qu’elle enfreint les lois en ne respectant pas ses conditions d’utilisation.

Pas étonnant du coup que 14 groupes de défense de la vie privée aient déposé mercredi une plainte contre Facebook pour pratiques commerciales déloyales.

Mathew Ingram de GigaOm a écrit un billet intitulé «  Les relations entre Facebook et la vie privée  : un véritable sac de nœuds  ».

Non, au fond ce n’est pas vrai. Ces relations sont simples  : votre conception de la vie privée – c’est-à dire votre pouvoir de contrôle sur les informations qui vous concernent – est tout simplement démodée aux yeux de Facebook. Le grand boss Zuckerberg a déclaré en direct et en public que Facebook se contente d’accompagner l’évolution des mœurs en matière de vie privée, mais sans les modifier – une déclaration de circonstance, mais qui est carrément mensongère.

Dans l’optique de Facebook, tout devrait être public (sauf peut-être votre adresse mail). C’est drôle d’ailleurs, cette histoire d’adresse mail, parce que Facebook préfèrerait vous voir utiliser son propre système de messagerie, qui censure les messages entre utilisateurs.

Ingram continue sur sa lancée  : «  et peut-être Facebook ne fait-il pas l’effort de transparence nécessaire, pour expliquer ce qui est en jeu ou comment paramétrer au plus juste la maîtrise de nos données privées – mais en même temps certains choix délibérés doivent relever de la responsabilité des usagers eux-mêmes.  »

Quoi  ? Comment la responsabilité du choix pourrait-elle revenir à l’utilisateur quand le choix n’existe pas réellement  ? Je voudrais que ma liste d’amis devienne privée. Impossible.

J’aimerais rendre mon profil visible de mes seuls amis, pas de mon patron. Impossible.

J’aimerais soutenir une association anti-avortement sans que ma mère ou le monde entier le sache. Impossible.

Dans un service en ligne, chacun devrait pouvoir contrôler ses données privées de manière simple. Et si vous trouvez de multiples billets sur des blogs qui expliquent comment utiliser votre système de protection de la vie privée, c’est signe que vous ne traitez pas vos utilisateurs avec respect. Cela signifie que vous les contraignez à faire des choix dont ils ne veulent pas, suivant un plan délibéré. Ça donne la chair de poule.

Facebook pourait démarrer avec une page très simple avec les options suivantes  : je suis une personne soucieuse de sa privée, j’aime bien partager certaines choses, j’aime bien exposer ma vie en public. Chacune de ces options commanderait des paramètres différents pour des myriades de choix possibles, et tous les utilisateurs auraient ensuite la possibilité d’accéder au panneau de contrôle pour y modifier leurs préférences. Ce serait une conception respectueuse – mais Facebook ne s’intéresse pas au respect – ce qui l’intéresse c’est redéfinir pour le monde entier la différence entre ce qui est public et ce qui est privé.

Peu importe que vous soyez un adolescent et que vous ne compreniez pas que les bureaux de recrutement des universités vont utiliser votre adresse mail pour trouver des informations – potentiellement embarassantes – sur vous. C’est votre problème, et tant pis pour vous si Facebook a décidé de devenir une plateforme d’identités à l’échelle planétaire, en vous promettant d’abord de garantir votre vie privée, puis en la divulguant à votre insu par la suite. En tout cas, c’est ce que pense l’armée de spécialistes en droit de la vie privée engagés par l’entreprise et grassement payés pour dissimuler les coups fourrés.

Facebook nous a clairement appris plusieurs leçons. Nous voulons partager plus facilement des photos, des liens et nos dernières nouvelles avec nos amis, notre famille, nos collègues et même parfois avec le monde entier.

Mais cela ne signifie nullement que l’entreprise ait gagné le droit de détenir et de définir nos identités.

C’est le moment pour les meilleurs éléments de la communauté techno de trouver un moyen pour que tout le monde puisse contrôler ce qu’il veut partager et comment. Les fonctions de base de Facebook peuvent devenir des protocoles, et tout un éventail de logiciels et de services qui interagissent pourront s’épanouir.

Imaginez que vous ayez la possibilité d’acheter votre propre nom de domaine et d’utiliser de simples logiciels comme Posterous pour créer votre page de profil dans le style qui vous convient. Vous pourriez contrôler ce que les inconnus pourraient voir, tandis que ceux que vous déclarez comme vos amis verraient une page toute différente, plus intime. Ils pourraient utiliser un service gratuit financé par la publicité, qui pourrait être procuré par Yahoo, Google, Microsoft, une foule de startups ou des hébergeurs comme Dreamhost.

Les boutons «  J’aime  » qui foisonnent sur le Web devraient pouvoir être configurés pour faire exactement ce que vous désirez qu’ils fassent – s’ajouter à un profil protégé, s’ajouter à une liste de vœux sur votre site, ou encore être diffusés par le service de micro-blogging de votre choix. Vous auriez ainsi le contrôle de la présentation de votre propre personne – et comme dans le monde réel, vous pourriez cloisonner les différentes parties de votre vie.

Les gens qui ne veulent pas spécialement quitter Facebook pourraient continuer à jouer avec – pourvu que Facebook arrête une fois pour toutes ses pratiques inquiétantes avec nos données, comme de fournir ces informations à des tierces parties, juste parce qu’un de vos contacts a joué au quiz «  Quel personnage de l’île aux naufragés êtes-vous  ?  » (Si, cela se produit couramment).

Bon d’accord, il n’est pas évident du tout qu’une vague alliance d’entreprises de logiciels et de développeurs puisse transformer les services de base de Facebook en protocoles partagés, pas plus qu’il ne serait facile, pour cette coalition de services en ligne, de rivaliser avec Facebook, compte tenu de ses 500 millions d’utilisateurs. Dont beaucoup acceptent que Facebook redéfinisse leurs repères culturels, ou sont trop occupés ou trop paresseux pour laisser tomber Facebook.

Mais dans l’Internet idéal avec lequel j’aimerais vivre, nous devrions avoir cette possibilité, au lieu de nous retrouver obligés de choisir entre laisser Facebook nous utiliser et être totalement exclus de la conversation.

Notes

[1] Crédit photo  : DB Photography (Creative Commons By)

22 Responses

  1. LordPhoenix

    Il est heureux que de plus en plus de voix se lèvent malheureusement elles ne sortent pas beaucoup de la sphère geeko-libristes qui est déjà en bonne partie convaincu. Or combien de ces mêmes personnes sont sur facebook malgré tout? (au hasard framasoft par exemple) Comment voulez vous que ces interrogations finissent par toucher le grand public si les personnes les plus au courant des problèmes soulevés pas ce service continuent de s’en servir? Tiens je parie que wired a sa page facebook…

  2. Antonin M.

    Je ne savais pas que la machine à suicide avait été hackée ! C’est incroyable tout ça.

    Il faut maintenant concentrer nos efforts vers une alternative.

  3. Antonin M.

    @LordPhoenix,

    Sauf que si on part trop vite, on aura pas l’occasion de conscientiser les autres utilisateurs. Comment les toucher sans facebook dis moi ?

    A+
    Antonin

  4. Gastlag

    Arf… une fois de plus le projet Movim est passé à la trappe… Pourtant il a l’air assez intéressant. De même pour le projet Gnusocial. Je ne comprends pas trop pourquoi. 🙁

    ReadWriteWeb avait pourtant publié un article d’un blogueur que vous connaissez :

    http://fr.readwriteweb.com/2010/05/

  5. brucyn

    Et l’article qui se termine par le lien "Partager sur Facebook" ….

  6. 314r

    @LordPoenix : je ne suis pas vraiment certain que "la sphère geeko-libriste" soit convaincue du problème et consciente des enjeux. Les libristes font comme les autres : ils hurlent avec les loups. Pendant des années Facebook a bénéficié d’un traitement de faveur pendant qu’on tapait sur Google, qui lui même a émergé pendant qu’on tapait sur Microsoft : il suffit de jeter un oeil sur les archives du Framablog (ou du Standblog) pour remarquer la différence de traitement. Une recherche sur le tag Facebook : 5 articles. Tag Google : plusieurs dizaines.

    Tout le monde commence à se réveiller après la conférence F8, mais ce ne sont pas les libristes qui sont montés au créneau les premiers, l’alerte est venu de médias (un peu) plus généralistes : Numerama, RWWW, Wired…

    Aujourd’hui on apprend que Facebook est "sur la sellette" et que celà est dû "à l’évolution inquiétante de sa politique vis-à-vis des données de ses utilisateurs". C’est certainement aussi l’avis de Jean-Pierre Pernault. Moi je croyais qu’on ne voulais plus de Facebook parce que c’est un service centralisé ; parce que nos données sont enfermées et ne nous appartiennent plus ; parce que le code executé n’est pas Libre ; parce que nous perdons notre capacité à bidouiller, à hacker ; parce qu’un jour des gens comme RMS et Eben Moglen ont théorisé la liberté en informatique et que nous avons aujourd’hui les moyens d’éviter l’apparition de nouveaux monstres du logiciel privateur : il nous suffit de ne pas y participer, et de capitaliser sur les idées de nos prédecesseurs dans le Libre.

  7. Gilles

    Si dans ses préf. FB on dit que tout doit être vu par "Amis uniquement", on n’est pas couvert au niveau de la publicité de ses données ? (le fait qu’elles soient publiques je veux dire)

  8. Gilles

    Bon, après vérif., on a accès à ma liste de j’aime et mes amis + photo de profil.
    Mais pas d’infos persos ni statut ni autre…
    Reste plus qu’à savoir comment restreindre les amis et les pages qu’on aime…

  9. AngeZanetti

    @Gilles : En fait rien que les J’aime et le nom de tes amis révèle une grosse partie de ce que tu es.
    Le bouton j’aime qui à l’ai anodin est loin de l’être. Il embarque en fait des tags sémantiques. Autrement dit, si tu dis que tu aimes un post de Framablog il y a de grandes chances pour que par exemple les tags sémantiques "opensource", "libre" voire "linux", "ubuntu" ou ce genre de choses soit envoyés à FB.
    Et là ou ça devient problématique, c’est que n’importe quel développeur à accès a ces données. Donc, au bout de plusieurs dizaines de clics, n’importe quel annonceur/gouvernement/pirate peut assez facilement déterminé tes opinions, tes gouts, tes influences etc etc…

  10. Samuel

    Avant, lorsqu’on expliquait pourquoi ne pas aller sur Facebook, on passait pour un ringard qui refusait la mode(rnité). Maintenant, lorsque on prouve pourquoi il ne fallait pas aller sur Facebook, on passe pour un vieux con rabat-joie. Les utilisateurs de Facebook sont des moutons qui font l’autruche meme lorsqu’on leur met le nez dans la merde.

    Ce qui m’énerve vraiment dans cette histoire, c’est comme les téléphones portables, on refourgue le truc à tout le monde à grands coups de campagnes marketing …et c’est seulement ensuite qu’on commence à débattre démocratiquement sur l’éthique (en prenant des grands airs de vierge effarouchée lorsqu’on regarde enfin plus loin que le bout de son nez).

  11. thibsert

    Samuel, le parallèle avec la téléphonie mobile est vraiment bien vu. D’un confort personnel librement choisi, on est passé à une quasi-obligation professionnelle et même sociale, et ce en quelques années seulement.
    Si j’ai cédé sur le terrain du téléphone mobile depuis plusieurs années. Quand je regardes avec un peu de recul ce que ça me coûte/m’apporte aujourd’hui (d’un point de vue "vie privée" et "confort", j’entends), il est clair que pour Facebook je ne céderais pas un seul pouce de terrain.

    Pour la petite histoire, mon patron a récemment "demandé" à chaque employé de se créer un profil Facebook afin de pouvoir promouvoir plus efficacement la PME qui nous emploie. 3 d’entre nous ne possédaient pas encore de compte, j’ai été le seul à refuser. J’ai la chance de pouvoir me permettre de refuser d’exécuter une demande de mon boss, mais j’imagine que tout le monde n’a pas ce loisir.

  12. lou passejaire

    merci pour la traduction, j’essayais depuis 3 jours de pondre un truc qui pose le probléme de l’utilisation politique et ecologique de Facebook …
    Juste un moyen de poser un certain nombre d’interrogations politiques …
    Facebook EST le Marché … donc facebook saymalsapusaypalibre …
    Bon on me rétorquera que mettre en ligne sur Dailymotion la vidéo de benjamin aux RMLL8, c’est du minitel 2.0 , mais comme ça s’adresse à des zutilisateurs de fessebouc …

    En fait , en grande partie parce que je suis un "vieux con rabat joie" , Facebook me fait penser à AOL à ses débuts , un monde dans lequel tu es totalement enfermé , et auquel tu souscris parcequ’il est tellement confortable d’être soumis … un monde qui va devenir de plus en plus tentaculaire avec le putatif buzz autour du cloud computing ..

  13. Samuel

    @thibsert
    …un jour, un patron m’a gentiment demandé de changer de prénom (oui, oui, tant qu’à faire une atteinte à la vie privée, allons-y carrément, non ?). Je travaillais dans un centre d’appels téléphoniques et il y avait déjà un autre "samuel" et pour tracer les éventuelles plaintes des clients, il ne fallait pas deux personnes avec le meme prénom. Après une semaine de larmoiement de mon patron pour m’expliquer qu’il comprenait trés trés bien ma position mais qu’il ne voulait pas que j’ajoute mon nom de famille à mon prénon car çà faisait moins "sympatique", j’ai finalement accepté de m’appeler "Manuel". On m’a demandé de faire l’acteur mais curieusement, j’ai pas eu le meme salaire que Brat Pitt. Plus tard, j’ai lu des articles qui disaient que dans certains centres d’appels, on "encourage" aussi à franciser les noms des employés français d’origine étrangère car la consonnance ferait moins "pro" pour un service clientèle… Avec la technologie, l’information circule beaucoup plus vite, par contre pour l’intelligence et le respect, c’est par contre bof, bof (… ou devrais-je dire plutot "Beauf-beauf" ?)

    @lou passejaire
    Malgré tout le respect que j’ai pour les efforts pédagogiques de Benjamin Bayart et sa conférence "Minitel 2.0", je préfère orienter les gens d’abord vers le film "La vie des autres" pour faire prendre conscience à quoi peut servir de connaitre la vie privée de tout le monde. http://www.youtube.com/watch?v=3J52
    Et pour rassurer les Facebookers les plus accros, je leur dis que1,500 000 visiteurs ont vu ce film en France … c’est donc presque aussi "cool" qu’un "apéro facebook" avec des "amis facebook" finalement.

    @aka
    Un "Facebook = un web dans le web" … cette expression du début de l’article me terrorise par sa pertinence. On aurait voulu contourner toute les reflexions éthiques qui ont accompagnées l’histoire d’internet, qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

  14. Gilles

    Du coup, c’est encore possible d’utiliser Facebook ?
    Je ne l’utilise que pour "voir" ce que font des gens (triés sur le volet :P) et pas dire ce que je fais (en dehors d’ajouter des groupe avec des noms à se "pisser" dessus d’absurde (va me cibler les pub M. Zuck, vu ce que "j’aime").
    Sinon, je trouve 123people plus dangereux encore…

    Y’a un moyen de se "suicider" de FB ?

  15. ashledombos

    @Gastlag : oui, tout à fait d’accord, aucun mot sur movim qui a pourtant autant d’intérêt, du moins sur le papier, que diaspora, et ce d’autant plus qu’il semble parti pour "s’accoupler" avec Gnu Social, comme on peut le voir dans les commentaires ici http://www.vanaryon.eu/2010/03/movi

  16. Dr B.

    Merci pour ces informations effrayantes mais qui a pour but de remettre les idées en place , je trouve scandaleux de voir que l’on profite encore et toujours des affects populaires , la liberté a un prix dans notre société moderne , et c’est chaque fois la même chose, l’argent règne en maitre
    alors facebook c’est fini !!!
    je regrette que l’article se termine en affichant le" lien facebook" pour rebondir sur cet article , mais en même temps cela permettra peut être d’éveiller les consciences en le montrant aux utilisateurs de ce réseau social qui est tombé lui aussi dans la grande machine de la globalisation

  17. Frédo

    L’article est très intéressant, je pense sincèrement que la communauté libre comment doucement à se réveiller. je suis tombé d’ailleurs sur le site d’un projet ressemblant énormément à l’idée que je me fais de l’utilisation d’Internet. Le projet a un nom assez rigolo WeeStit (http://www.weestit.com) et il semblerait qu’il soit bien avancé.

  18. lovejoy

    Je suis tout à fait d’accord avec vous. Cependant, et ce depuis la première heure, je me suis demander quel était l’interêt pour ces gens de mettre des photos d’eux-mêmes lors de soirées, ou des filles qui se prennent toutes seules en photo dans leur salle de bain. Franchement, est-ce que le net ne sert plus qu’à donner la parole à ce qui est vide de sens.
    Là où à l’origine le reseau permettait une libre circulation d’informations utiles, pratiques, salutaires (guerres, famines, manipulations médiatiques) et de moyens d’échanger des opinions sans pubs, sans télés lobotomisantes, desormais on n’y trouve plus que ce que nous souhaitions fuir : Publicités à outrance, mise au enchères de qui sera le plus crétin, égocentrique ou choquant.
    Là où certains rêvaient de trouver une liberation civique, une possibilité de révolution culturelle ou un moyen de dire tout haut : « non aux marques, non à l’abrutissement des masses, non aux systèmes d’informations conventionnels et non à la sur-consommation », on ne trouve plus qu’en majeur partie les frasques quotidiennes de moutons et de manipulateurs avides d’argent.
    Quand viendra l’heure de la réelle révolution culturelle ?…

  19. SorenS

    Je comprends tout à fait le point de vue de l’article. Cependant, il y a beaucoup d’erreurs. Beaucoup de choses dites « ineffaçable » le sont par exemple.

    Je suis sur Facebook, ça me sert et je le resterai. Pourquoi ? Je pars d’un simple principe : Facebook n’est pas privé. Point final